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100 ans !
Bugatti à Molsheim

En 1909, première année de la société Bugatti, cinq Type 10 sont déjà vendues. Dès 1910, commence la fabrication du Type 13, première voiture portant la célèbre marque Bugatti en fer à cheval. 75 exemplaires sont vendus en un an. C’est une voiture avec un frein à main sur le tambour arrière, avec mâchoire en fonte frottant sur le tambour, et sur la transmission, un frein au pied.

Dès 1911, Ettore Bugatti considérant les courses et les circuits comme le meilleur des bancs d’essais, décide d’y engager ses voitures. C’est le début d’une longue série de succès et de victoires. En 1914, son usine compte 200 ouvriers.

Pendant la première guerre mondiale, la production automobile est délaissée et Ettore Bugatti travaille pour les Alliés à Paris et à Milan à la construction de moteurs d’avions de 8, puis 16 cylindres dont la licence est vendue à Duesenberg aux USA.

La guerre terminée, Ettore Bugatti retourne à Molsheim où sont imaginés les nouveaux modèles : voitures de course comme la Type 35 ou les Brescia, voitures de sport et grand tourisme comme les Types 37, 40, 43, 44, 46, 49 et 57. Les années 20 sont l’âge d’or de l’épopée Bugatti, lui apportant gloire et prospérité.

Son fils le plus connu, Jean Bugatti, a longtemps travaillé à l’usine de Molsheim avec son père dont il avait hérité des mêmes talents d’ingénieur et d’artiste. On lui doit notamment la fameuse Bugatti Royale, sortie en 1926, bijou destiné aux souverains et dont seuls quelques rares exemplaires sont construits entre 1927 et 1933.

Jean Bugatti et la Royale Roadster de 1932
Jean Bugatti et la Royale Roadster de 1932

Après la crise de 1929, Ettore Bugatti sauve l’entreprise de la faillite en fabriquant des autorails, de 1933 à 1939. 88 automotrices et 5 remorques, propulsés par 2 ou 4 moteurs dérivés du moteur de la Bugatti Royale sont vendus aux réseaux ferroviaires Etat, PLM et Alsace-Lorraine qui les utilisent jusqu’à la fin des années 50. Jean Bugatti remporte même en 1936 un record du monde de vitesse sur rails à 196 km/h de moyenne sur 10 km.

Pour ses autorails, ou "wagons rapides", Bugatti en grand innovateur a créé des ruptures technologiques par rapport à l’existant et déposé de nombreux brevets.

L’usine compte alors 1200 collaborateurs.

La seconde guerre mondiale oblige à évacuer l’usine vers Bordeaux où la construction automobile est encore une fois mise en veilleuse, au profit de vilebrequins, arbres à cames et porte hélices pour équiper des moteurs d’avions Hispano-Suiza.

Après la guerre, Ettore Bugatti a bien des difficultés avec les autorités françaises pour récupérer son usine. La disparition accidentelle de son fils Jean et sa mort en 1947 à 66 ans mettent fin à l’age d’or de l’épopée Bugatti. Après quelques timides tentatives, la fabrication d’automobiles à Molsheim est arrêtée en 1956. De cette époque glorieuse, restent plus de 800 brevets, 1000 victoires en "Grand Prix", 37 records et 7800 voitures de légende.

De l’automobile à l’aéronautique

Après la seconde guerre mondiale, l’héritage Bugatti continue à se transmettre et la société retrouve progressivement ses diverses activités. Son organisation, la compétence de son personnel, son souci de la qualité et de la fiabilité, sa flexibilité, sa réactivité et son sens aigu des délais à respecter la prédisposent aux activités aéronautiques qui prennent alors un essor fulgurant dans le monde.

Dès 1960, l’usine produit des pales d’hélicoptères sous licence Parsons, puis des pièces de sous-traitance Caravelle l’année suivante et d’importants équipements aéronautiques pour Hispano-Suiza.

En 1963, Hispano-Suiza achète la société à la famille Bugatti et lui confie la fabrication des trains d’atterrissage des premiers avions civils français et européens : Caravelle et Concorde. Molsheim affirme dès lors sa vocation aéronautique.

Dans la cadre des premières grandes réorganisations industrielles en 1968, Hispano-Suiza devient une division de la Snecma. Bugatti devient de facto une filiale de la Snecma.

Petit à petit, le regroupement de l’industrie des trains d’atterrissage et des équipements associés (roues/freins et hydraulique) s’opère pour aboutir à une société unique : Messier-Hispano qui regroupe les activités communes de la Snecma et de Messier.

En 1977, Messier-Hispano absorbe définitivement Bugatti pour constituer la société Messier-Hispano-Bugatti. Par souci de simplification, la société prend son nom actuel de Messier-Bugatti en 1990.

 

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