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Impacts du rĂ©chauffement global en Nouvelle-CalĂ©donie - Octobre 2006 

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Impacts du rĂ©chauffement global  
en Nouvelle-CalĂ©donie 

 
 

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

MĂ©tĂ©o France 

Direction InterrĂ©gionale de Nouvelle-CalĂ©donie et de Wallis et Futuna 

5, rue Vincent Auriol  â€“  BP 151 - 98845 NoumĂ©a Cedex 

TĂ©lĂ©phone : (687) 27 93 00 

Fax : (687) 27 93 27 

 
 

RĂ©digĂ© par Luc Maitrepierre 

Email : 

luc.maitrepierre@meteo.fr

 

VĂ©rifiĂ© par Pierre Bessemoulin, Jean-François Royer et Jean-Marc Moisselin. 

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SOMMAIRE 

 

 

SOMMAIRE

_______________________________________________________________ 2

 

SynthĂšse

__________________________________________________________________ 3

 

1.

 

Introduction

____________________________________________________________ 4

 

2.

 

Rappel des causes du rĂ©chauffement global et des valeurs observĂ©es Ă  ce jour.

___ 4

 

2.1.

 

L’effet de serre

____________________________________________________________ 4

 

2.2.

 

Evolution des tempĂ©ratures observĂ©es dans le monde et en Nouvelle-CalĂ©donie

______ 5

 

2.3.

 

Evolution du niveau de la mer

_______________________________________________ 7

 

2.4.

 

Evolution des concentrations des gaz Ă  effet de serre

____________________________ 8

 

3.

 

ModĂ©lisation pour la prĂ©vision de l’évolution du rĂ©chauffement global

__________ 9

 

3.1.

 

La modélisation

___________________________________________________________ 9

 

3.2.

 

Les différents scénarii

_____________________________________________________ 10

 

3.3.

 

Les rĂ©sultats de la modĂ©lisation selon les diffĂ©rents scĂ©narii

______________________ 11

 

3.4.

 

Les impacts prĂ©vus dans le monde

__________________________________________ 12

 

4.

 

Impacts possibles du réchauffement global pour la Nouvelle-Calédonie

________ 13

 

4.1.

 

ElĂ©vation de la tempĂ©rature

________________________________________________ 13

 

4.2.

 

Précipitations

____________________________________________________________ 14

 

4.3.

 

Activité cyclonique

_______________________________________________________ 15

 

4.4.

 

ElĂ©vation du niveau de la mer

______________________________________________ 16

 

Annexe -  Quelques sites Internet relatifs au changement climatique

_______________ 17

 

 
 

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SynthĂšse 

 

Ce document examine les impacts, en Nouvelle-CalĂ©donie, du rĂ©chauffement global, et leur 
projection Ă  l’horizon 2100. 
 
Les travaux scientifiques visant Ă  prĂ©voir l’évolution du climat au XXI

Ăšme

 siĂšcle sont conduits, au 

niveau mondial, dans plusieurs centres de recherches. Le Groupe Intergouvernemental sur 
l’Evolution du Climat (GIEC) publie rĂ©guliĂšrement des rapports synthĂ©tisant les rĂ©sultats des 
recherches menĂ©es dans le monde, le plus rĂ©cent datant de 2001 et le prochain Ă©tant prĂ©vu pour 
2007. Pour estimer les impacts relatifs Ă  la Nouvelle-CalĂ©donie, MĂ©tĂ©o-France s’est appuyĂ© sur les 
rĂ©sultats de ces travaux internationaux et en a extrait les aspects qui concernent ce pays. 
 
Il convient de souligner que ces projections Ă  l’échelle d’un siĂšcle sont donnĂ©es avec une marge 
d’incertitude. En effet, d’une part, notre connaissance des mĂ©canismes physiques et chimiques 
qui sont en jeu, est forcĂ©ment imparfaite. D’autre part, le rĂ©chauffement global sera diffĂ©rent en 
fonction des politiques qui seront conduites par les Etats, notamment en matiĂšre Ă©nergĂ©tique. Les 
prĂ©visions pour 2100 suivent donc diffĂ©rentes hypothĂšses. 
 
Pour la prĂ©sente Ă©tude - la premiĂšre du genre en Nouvelle-CalĂ©donie - et afin qu’elle soit 
suffisamment condensĂ©e et lisible, un seul scĂ©nario est retenu : celui que le GIEC nomme B2 et 
qui correspond Ă  des hypothĂšses moyennes quant aux mesures que prendront les Etats pour 
rĂ©duire les Ă©missions des gaz Ă  effet de serre. 
 
Selon le scĂ©nario B2 d’évolution des gaz Ă  effet de serre et le modĂšle ArpĂšge-Climat de MĂ©tĂ©o-
France, le rĂ©chauffement global ne sera pas uniforme Ă  la surface du globe. A la fin du siĂšcle, le 
rĂ©chauffement sera plus important dans le Pacifique Central et dans le Pacifique Nord que pour 
le reste de cet ocĂ©an. Cette Ă©volution aura des consĂ©quences sur le climat de cette rĂ©gion. :  

-

 

la tempĂ©rature moyenne en Nouvelle-CalĂ©donie sera de +1,8°C Ă  +2,1°C supĂ©rieure Ă  ce 
qui est observĂ© actuellement. Le nombre de jours avec une tempĂ©rature maximale 
dĂ©passant 30°C devrait augmenter alors que le nombre de journĂ©es avec une tempĂ©rature 
minimale infĂ©rieure Ă  un seuil donnĂ© (16°C par exemple) devrait diminuer. 

-

 

les prĂ©cipitations seront probablement rĂ©parties diffĂ©remment dans notre zone. Le 
Pacifique Central deviendra plus pluvieux tandis que les quantitĂ©s de pluie devraient 
diminuer en Nouvelle-CalĂ©donie (de 5% Ă  8%) avec surtout une saison sĂšche encore plus 
sĂšche qu’actuellement.  

-

 

le rĂ©chauffement sera plus important dans le Pacifique central Ă©quatorial, ce qui devrait 
modifier la rĂ©partition actuelle des cyclones dans le bassin Pacifique Sud avec 
probablement une extension vers l’Est de l’activitĂ© cyclonique moyenne.  

-

 

l’élĂ©vation du niveau de la mer sera comprise entre +25 cm et +50 cm, ce qui pourra 
augmenter la surface des zones inondables, et affecter les Ăźles basses comme OuvĂ©a. 

 
Les implications sur l’environnement, la santĂ©, la vie sociale et l’économie restent Ă  instruire de 
mĂȘme que les moyens d’attĂ©nuer les Ă©missions des gaz Ă  effet de serre et les adaptations propres Ă  
limiter les impacts du changement climatique. 

 

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1.

 

Introduction 

 

Le rĂ©chauffement global est une rĂ©alitĂ© que personne ne remet plus en cause. Ce document ne va 
donc pas s’attarder sur la dĂ©monstration de cette rĂ©alitĂ© mais sur les causes, les diffĂ©rents scĂ©narii 
utilisĂ©s pour la prĂ©vision d’évolution au XXI

eme

 siĂšcle et sur les impacts possibles en Nouvelle-

CalĂ©donie. 
 

2.

 

Rappel des causes du rĂ©chauffement global et des valeurs observĂ©es Ă  ce jour. 

 

2.1.

 

L’effet de serre 

 

L’effet de serre est un processus naturel qui piĂšge une partie de l’énergie du rayonnement solaire 
et permet donc la vie sur Terre : sans cet effet de serre, principalement dĂ» Ă  la vapeur d’eau, la 
tempĂ©rature moyenne sur le globe serait de -18°C au lieu de +13°C. 
 

  

Le soleil Ă©met un rayonnement avec des 
longueurs d’onde comprises entre 0.2

Ό

 et 3

Ό

 

(0.4

Ό

 < rayonnement visible < 0.7

Ό

). Celui-ci 

rĂ©chauffe la surface terrestre qui elle-mĂȘme 
Ă©met un rayonnement dont l’intensitĂ© 
maximale se situe pour une longueur d’onde 
infrarouge de 10

Ό

 (5

Ό

 < infrarouge <100

Ό

).  

Or, les gaz à effet de serre (vapeur d’eau, CO

2

CH

4

, N

2

O, halocarbones, etc
) absorbent les 

infrarouges, piĂ©geant ainsi l’énergie du soleil 
rĂ© Ă©mise par la surface terrestre. 
 
Ainsi la partie de l’énergie captĂ©e dĂ©pend de la 
composition de l’atmosphĂšre 

: plus la 

concentration des gaz Ă  effet de serre 
augmente plus la température augmente.

Le bilan radiatif moyen 
dĂ©taillĂ© sur la figure ci-contre 
est plus complexe car il fait 
intervenir les diffĂ©rentes 
sources de rayonnement, les 
mĂ©canismes de rĂ©flexion 
directement liĂ©s Ă  l’albĂ©do de 
la surface, ou 
l’évapotranspiration. 
Cependant, le mĂ©canisme 
dĂ©crit plus haut est respectĂ©. 
On parle d’effet de serre 
"additionnel" pour dĂ©crire la 
contribution des activitĂ©s 
humaines au rĂ©chauffement 
global. 
  

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2.2.

 

Evolution des tempĂ©ratures observĂ©es dans le monde et en Nouvelle-CalĂ©donie 

 

Les mesures de tempĂ©rature ne se sont gĂ©nĂ©ralisĂ©es qu’à la fin du XIX

eme

 siĂšcle. Ainsi la pĂ©riode 

de mesure est trĂšs courte Ă  l’échelle climatique.   
L’évolution dĂ©crite par la 
figure ci contre, montre 
une Ă©lĂ©vation de la 
tempĂ©rature par paliers, 
atteignant environ 0,6°C 
depuis le début du XX

eme

 

siĂšcle, avec une Ă©volution 
plus marquĂ©e en fin de 
pĂ©riode.  
Cela peut paraĂźtre dĂ©risoire 
mais Ă  l’échelle climatique, 
cela reprĂ©sente une 
variation trĂšs importante. 

 

Les tempĂ©ratures moyennes reconstituĂ©es Ă  partir de la taille 

 

des cernes des arbres, des 
carottes glaciaires, des 
sĂ©diments marins ou 
lacustres, des pollens 
fossiles, des coraux ou 
d’autres traceurs, permettent 
de visualiser l’évolution sur 
le dernier millĂ©naire. Avant 
la période industrielle, celles-
ci Ă©taient dans une lente 
dĂ©croissance cohĂ©rente avec 
un lent retour, lors des 6000 
prochaines annĂ©es, vers une 
petite glaciation prĂ©dite par 
la thĂ©orie astronomique du 
Climat. La croissance de la 
tempĂ©rature sur le dernier 
siĂšcle apparaĂźt alors comme 
assez brutale.  

 
 
 
 
 
 
 
 

 
 
 
 
 
 
 
 

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Ces variations sont des 
moyennes sur l’ensemble 
du globe. Cependant il 
existe des variations 
rĂ©gionales (ci-contre).  
Sur les 25 derniĂšres 
annĂ©es, on constate un 
rĂ©chauffement plus 
rapide sur les continents 
que sur l’ocĂ©an ainsi que 
de l’hĂ©misphĂšre Nord par 
rapport Ă  l’hĂ©misphĂšre 
Sud. 

La Nouvelle-CalĂ©donie, n’est pas dans une rĂ©gion oĂč le rĂ©chauffement a Ă©tĂ© le plus rapide. Il faut 
aussi noter que certaines rĂ©gions se sont refroidies, comme une partie de l’ocĂ©an Indien par 
exemple. C’est pour cela qu’il faut ĂȘtre prudent lorsque l’on compare le rĂ©chauffement global sur 
l’ensemble du globe et une rĂ©gion particuliĂšre. 
En Nouvelle-CalĂ©donie nous 
ne disposons que d’une 
cinquantaine d’annĂ©es de 
donnĂ©es. L’élĂ©vation de la 
tempĂ©rature moyenne est 
comprise entre +0,9°C et 
+1,0°C sur cette pĂ©riode de 
50 ans (+0.019°C par an sur la 
pĂ©riode 1954-2003, selon une 
Ă©tude). Comme le montre le 
graphique ci-contre, c’est 
l’annĂ©e 1998 qui a Ă©tĂ© la plus 
chaude. 

AprĂšs une pĂ©riode relativement fraĂźche de 1965 Ă  1969, les tempĂ©ratures ont augmentĂ© par paliers 
jusqu’à l’annĂ©e record de 1998. La tempĂ©rature est affectĂ©e par les phases ENSO (El Niño 
Southern Oscillation), ce n’est donc pas un hasard si l’annĂ©e 1998 correspond Ă  la derniĂšre phase 
La Niña importante. Notons que la tempĂ©rature moyenne de NoumĂ©a est au dessus de la 
moyenne 1951-2005 depuis plus de 10 ans, inscrivant le rĂ©chauffement dans la durĂ©e malgrĂ© les 
fluctuations et le refroidissement relatif liĂ© aux phases El Niño de 2002-2003 et 2004-2005. 

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Impacts du rĂ©chauffement global en Nouvelle-CalĂ©donie - Octobre 2006 

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A Koumac, par exemple, 
cette Ă©lĂ©vation de la 
tempĂ©rature se manifeste 
par une augmentation du 
nombre de jours oĂč la 
tempĂ©rature maximale 
quotidienne a Ă©tĂ© 
supĂ©rieure Ă  30°C (figure ci 
contre en bas) de façon 
notable puisque ce chiffre 
a quasiment doublĂ© sur la 
pĂ©riode 1954-2005. 
A l’inverse, le nombre de 
jours oĂč la  tempĂ©rature 
minimale quotidienne a Ă©tĂ© 
infĂ©rieure Ă  16°C (figure ci 
contre en haut) a 
fortement chutĂ©, passant 
de plus de 60 jours par an Ă  
une quarantaine seulement 
ces derniĂšres annĂ©es.  
Cette tendance est 
observĂ©e pour tous les 
postes de rĂ©fĂ©rence.  
 

2.3.

 

Evolution du niveau de la mer 

 
Le  niveau  de  la  mer  est 
globalement montĂ© 
depuis 300 ans (figure ci-
contre) sous l’action 
conjuguĂ©e de la dilatation 
thermique associĂ©e au 
rĂ©chauffement de l’eau 
des ocĂ©ans et de la fonte 
des glaces stockĂ©es sur les 
continents, 
principalement le 
Groenland. 
Il faut noter que le recul 
constant des glaciers de 
montagne est lui aussi un 
signe du rĂ©chauffement 
global mais leur 
contribution Ă  l’élĂ©vation 
du  niveau  de  la  mer  est 
minime. 

 
 

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2.4.

 

Evolution des concentrations des gaz Ă  effet de serre 

 

 

L’atmosphĂšre est 
constituĂ©e principalement 
d’azote (78%) et 
d’oxygĂšne (21%), les 
autres gaz ne 
reprĂ©sentant qu’environ 
1% de l’air 
atmosphĂ©rique. 
NĂ©anmoins, le gaz 
carbonique (0,03%) et la 
vapeur d’eau (0,3%) sont 
les principaux 
responsables de l’effet de 
serre par leur capacitĂ© Ă  
absorber le rayonnement 
ultraviolet. Le mĂ©thane, 
les oxydes nitreux et les 
CFC sont les autres gaz 
participant Ă  l’effet de 
serre et donc au 
rĂ©chauffement global. 

 

 

 

Sur la figure ci-contre on 
observe que la teneur des 
gaz issus des rejets 
industriels (CO

2, 

N

2

O, 

CH

4

, SO2) a fortement 

augmentĂ© depuis l’ùre 
industrielle. 
Ainsi la teneur en gaz 
carbonique qui Ă©tait 
stabilisĂ©e Ă  280 ppm 
(parties par million), a 
augmentĂ©e de 31% depuis 
1750 atteignant un niveau 
jamais observĂ© depuis 
420000 ans.  
  

La teneur en mĂ©thane a augmentĂ© de 151% depuis 1750. Les trois quarts des Ă©missions 
anthropiques de CO

2

 depuis les vingt derniĂšres annĂ©es sont dues Ă  la combustion des 

combustibles fossiles. On peut noter la corrĂ©lation entre l’élĂ©vation de la tempĂ©rature (montrĂ©e 
plus haut) et la teneur en CO

2

 lors du dernier millĂ©naire. 

Il est possible de quantifier la variation des teneurs en gaz Ă  effet de serre en terme de "forçage 
radiatif", qui est une mesure de l’influence d’un paramĂštre sur l’équilibre Ă©nergĂ©tique du systĂšme 
sol-atmosphĂšre. Il est positif s’il contribue Ă  un rĂ©chauffement et nĂ©gatif dans le cas contraire. Ce 
forçage radiatif est considérable pour le CO

(1,5 W/m

2

) et le méthane (0,5 W/m

2

) qui 

contribuent pour une grande part au rĂ©chauffement global.  

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3.

 

ModĂ©lisation pour la prĂ©vision de l’évolution du rĂ©chauffement global 

  

3.1.

 

La modĂ©lisation 

 
La modĂ©lisation du 
rĂ©chauffement global peut se 
baser sur le forçage radiatif 
des diffĂ©rents paramĂštres 
naturels ou anthropiques. 
Nous avons vu plus haut 
que le forçage des gaz Ă  effet 
de serre Ă©tait quantifiable. 
Les modĂ©lisateurs ont 
travaillĂ© sur l’impact des 
autres paramĂštres avec une 
incertitude qui varie en 
fonction des connaissances 
scientifiques actuelles, 
comme le montre la figure 
ci-contre. 

Sont pris en compte les variations de l’ozone stratosphĂ©rique et troposphĂ©rique (qui ont des 
forçages de signes opposĂ©s), d’émissions d’aĂ©rosols, d’utilisation des sols et d’activitĂ© solaire. 
  

 

La reconstitution des 
tempĂ©ratures par la 
modĂ©lisation, en utilisant le 
forçage des paramĂštres 
anthropiques et naturels, 
donne de bons rĂ©sultats 
(figure ci contre) par 
rapport aux valeurs 
rĂ©ellement observĂ©es 
depuis 1870. Cela permet 
de valider la qualitĂ© du 
modĂšle et de pouvoir faire 
des prĂ©visions d’évolution 
de la tempĂ©rature pour le 
XXI

eme

 siĂšcle. En fait, il 

existe plusieurs modĂšles 
disponibles, bĂątis sur ce 
principe ou sur des 
concepts beaucoup plus 
complexes. 

 

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3.2.

 

Les diffĂ©rents scĂ©narii 

Un groupe d’experts a Ă©laborĂ© plusieurs scĂ©narii possibles d’évolutions des paramĂštres 
anthropiques imaginĂ©s Ă  partir de la volontĂ© et de la capacitĂ© des nations Ă  rĂ©agir face Ă  ce 
problĂšme. Bien que ces scĂ©narii ne reprĂ©sentent pas tous les cas possibles, ils permettent de se 
faire une idĂ©e des impacts liĂ©s Ă  diffĂ©rentes options d’évolutions socio-Ă©conomiques de notre 
sociĂ©tĂ©. 

a)

 

Les scĂ©narii A1 

Le monde connaĂźt une croissance Ă©conomique rapide avec une rĂ©duction des diffĂ©rences 
rĂ©gionales, la population mondiale passe par un maximum au milieu du siĂšcle pour dĂ©cliner 
ensuite et de nouvelles technologies sont rapidement mises en place. La famille A1 se scinde 
en trois groupes dĂ©crivant des directions possibles de l’évolution technologique dans le 
systĂšme Ă©nergĂ©tique. 

A1FI

 pour une forte consommation d’énergies fossiles, 

A1T

 pour une 

utilisation d’énergie autres que fossiles et 

A1B

 qui est une voie intermĂ©diaire entre les deux 

premiers (plusieurs sources d’énergie). 
b)

 

Le scĂ©nario A2 

Le monde reste trĂšs hĂ©tĂ©rogĂšne. La fĂ©conditĂ© des diffĂ©rentes rĂ©gions converge lentement 
avec pour rĂ©sultat un accroissement continu de la population mondiale. Le dĂ©veloppement 
Ă©conomique a une orientation principalement rĂ©gionale, la croissance Ă©conomique et 
l’évolution technologique sont plus fragmentĂ©es et plus lentes que pour les autres scĂ©narii.     
c)

 

Le scĂ©nario B1 

Le monde converge vers une uniformisation avec une population mondiale culminant au 
milieu du siĂšcle et dĂ©clinant ensuite, comme A1, mais avec des changements rapides des 
structures Ă©conomiques vers une Ă©conomie de service et d’information, l’introduction de 
technologies propres et l’utilisation des ressources de façon efficiente, mais sans initiative 
supplĂ©mentaire pour gĂ©rer le climat.  
d)

 

Le scĂ©nario B2 

C’est un monde oĂč l’accent est placĂ© sur des solutions locales dans le sens de la viabilitĂ© 
Ă©conomique, sociale et environnementale. La population croĂźt de maniĂšre continue mais Ă  un 
rythme plus faible que pour A2. Le dĂ©veloppement Ă©conomique, sociale et technologique est 
moins rapide que dans les autres scĂ©narii car trĂšs variable entre les rĂ©gions. Il en est de mĂȘme 
pour la protection de l’environnement.  
e)

 

Le scĂ©nario IS92 

C’est un scĂ©nario plus ancien prĂ©voyant des Ă©missions de gaz Ă  effet de serre en augmentation 
quasi constante jusqu’en 2100.  

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

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3.3.

 

Les rĂ©sultats de la modĂ©lisation selon les diffĂ©rents scĂ©narii 

 

Les diffĂ©rents scĂ©narii donnent des Ă©missions 
de CO

2

 trĂšs diffĂ©rentes au cours du XXI

eme

 

siĂšcle. Le pire des cas Ă©tant le scĂ©nario A1FI et 
B1 le plus favorable.  
Notons les cas des scĂ©narii A1B et B2 qui 
donnent des Ă©missions comparables Ă  l’horizon 
2100 mais avec une Ă©volution diffĂ©rente au 
cours du siĂšcle, il en est de mĂȘme pour les 
scĂ©narii B1 et A1T.  
Comme le montre la figure ci-contre, les 
Ă©missions de CO

2

 sont d’un niveau trĂšs faible 

en 2100 pour les scĂ©narii B1 et A1T, alors 
qu’elles restent bien au dessus du niveau actuel 
pour les autres. 

 
En terme de teneur en CO

2

, cela se traduit 

par des variations progressives mais trĂšs 
importantes Ă  l’horizon 2100. 
En effet, le scĂ©nario B2 donne une teneur 
d’environ 540 ppm en 2100 alors que pour 
le scĂ©nario A1FI il dĂ©passe les 950 ppm pour 
une teneur de l’ordre de 350 ppm en 2000. 
La valeur moyenne du scĂ©nario A1B donne 
tout de mĂȘme un doublement du gaz 
carbonique en 2100 par rapport Ă  la situation 
actuelle. 
De tels Ă©carts de concentration de CO

2

 vont 

Ă©videmment gĂ©nĂ©rer des impacts trĂšs 
diffĂ©rents, mais en tout Ă©tat de cause tous 
ces scĂ©narii  restent possibles. 

 

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3.4.

 

Les impacts prĂ©vus dans le monde 

 

 

L’augmentation de la 
teneur en gaz Ă  effet de 
serre donne, pour toutes les 
simulations, une Ă©lĂ©vation 
notable de la tempĂ©rature 
ainsi que du niveau de la 
mer.  

L’augmentation de la 
tempĂ©rature dĂ©pend des 
scenarii et des diffĂ©rents 
modĂšles. C’est pourquoi il y a 
une fourchette d’incertitude 
associĂ©e Ă  chaque scĂ©nario.  
Ainsi pour le scĂ©nario B2, 
l’élĂ©vation prĂ©vue de la 
tempĂ©rature est comprise 
entre +1,8°C et +3,3°C Ă  la 
fin du siĂšcle.

Notons que les prĂ©visions d’évolution de la tempĂ©rature 
commencent rĂ©ellement Ă  diverger Ă  partir de 2020-2030.  
Il en est de mĂȘme pour l’élĂ©vation du niveau de la mer mais 
l’incertitude est encore plus grande. Cela est la consĂ©quence  
des diffĂ©rentes options prises par les modĂšles, pour la 
diffusion de l’augmentation de la tempĂ©rature de l’ocĂ©an 
aux couches les plus profondes, qui se traduit par une 
dilatation plus ou moins importante du milieu marin. La 
fourchette la plus probable est une Ă©lĂ©vation du niveau 
moyen compris entre +25 cm et +50 cm.  

 

 

Le rĂ©chauffement global 
ne sera pas uniforme Ă  
la surface de notre 
planĂšte. En effet, la 
plupart des modĂšles 
prĂ©voient une Ă©lĂ©vation 
de la tempĂ©rature plus 
importante sur les 
continents que sur les 
ocĂ©ans et plus forte aux 
latitudes Ă©levĂ©es que sur 
le reste du globe. 
La figure ci-contre, 
issue du Hadley Centre 
(UK) avec un scĂ©nario 
IS92, en est un exemple. 

  

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Impacts du rĂ©chauffement global en Nouvelle-CalĂ©donie - Octobre 2006 

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Notons que l’hĂ©misphĂšre Nord se rĂ©chauffera plus que l’hĂ©misphĂšre Sud. Autre particularitĂ©, il 
semble que le rĂ©chauffement sera plus important en hiver qu’en Ă©tĂ© pour les rĂ©gions les plus 
froides, notamment pour les pĂŽles, mais cela sera l’inverse pour les latitudes moyennes comme 
certaines parties de l’Europe, de l’AmĂ©rique du Nord, de l’Afrique Australe ou de l’Australie. 
Enfin, les tempĂ©ratures minimales quotidiennes devraient augmenter plus que les tempĂ©ratures 
maximales.  

 

Globalement les quantitĂ©s de prĂ©cipitations devraient 
augmenter car l’élĂ©vation de la tempĂ©rature permet une 
augmentation du contenu en eau de l'atmosphĂšre. 

Cependant, il est plus 
difficile de synthĂ©tiser les 
variations rĂ©gionales 
prĂ©vues, d’autant que les 
modĂšles ne sont pas 
unanimes.  
De vastes zones seront 
moins pluvieuses comme 
l’AmĂ©rique centrale, la 
MĂ©diterranĂ©e, le sud de 
l’Afrique, l’IndonĂ©sie, la 
PolynĂ©sie, une partie de 
l’Australie ainsi que la 
Nouvelle-CalĂ©donie. En 
revanche, le Pacifique 
central et le nord de 
l’hĂ©misphĂšre Nord 
devraient ĂȘtre plus 
pluvieux. 

  
 

4.

 

Impacts possibles du rĂ©chauffement global pour la Nouvelle-CalĂ©donie 

 

Les modĂšles n’étant pas unanimes lorsque l’on se place au niveau d’une rĂ©gion aussi petite que la 
Nouvelle-CalĂ©donie, nous allons utiliser principalement les rĂ©sultats d’ArpĂšge-Climat, un modĂšle 
mis au point par le centre national de recherche de MĂ©tĂ©o-France (CNRM). Le scĂ©nario utilisĂ© est 
dĂ©nommĂ© SG1 mais reprĂ©sente les conditions du scĂ©nario B2 dĂ©crit plus haut. 

 

4.1.

 

ElĂ©vation de la tempĂ©rature 

 
En Nouvelle-CalĂ©donie 
nous observerons une 
Ă©lĂ©vation de la tempĂ©rature 
identique ou trĂšs voisine de 
celle du milieu marin. Or 
l’élĂ©vation de la 
tempĂ©rature sera moins 
importante sur les ocĂ©ans 
que sur les continents. 
Pour ce scĂ©nario, elle sera 
de +1,8°C Ă  +2,1°C.  

 

 

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Impacts du rĂ©chauffement global en Nouvelle-CalĂ©donie - Octobre 2006 

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Selon d’autres scĂ©narii, l’augmentation de la 
tempĂ©rature pourra ĂȘtre plus importante, 
mais d’une maniĂšre gĂ©nĂ©rale la tempĂ©rature 

augmentera moins en Nouvelle-CalĂ©donie 
que dans le reste du monde, notamment par 
rapport Ă  l’Australie. 

 
La rĂ©partition des 
tempĂ©ratures dans le 
Pacifique risque d’ĂȘtre 
modifiĂ©e par un 
rĂ©chauffement plus 
important dans la bande 
Ă©quatoriale du Pacifique 
central ainsi que dans le 
nord de l’ocĂ©an Pacifique, 
alors qu’il sera nettement 
plus faible dans le 
Pacifique Sud-Est (Figure 
en bas de page 
prĂ©cĂ©dente). Cela 
apportera probablement 
des changements 
importants dans la 
distribution des 
prĂ©cipitations et de 
l’activitĂ© cyclonique. Le 
rĂ©chauffement  sera 
sensiblement identique 
entre les saisons 

: de 

+1,5°C Ă  +1,8°C en saison 
fraĂźche et de +1,8°C et 
+2,1°C en Ă©tĂ© (ci contre). 

.  

 

4.2.

 

PrĂ©cipitations 

 

L’élĂ©vation de la tempĂ©rature devrait modifier la rĂ©partition des prĂ©cipitations dans le Pacifique 
car le rĂ©chauffement n’y sera pas uniforme. Actuellement, la structure thermique de l’ocĂ©an 
organise des prĂ©cipitations abondantes dans l’Ouest de la zone intertropicale oĂč la tempĂ©rature 
est trĂšs Ă©levĂ©e (warm pool : 28°C et plus) alors que dans l’Est du bassin la cĂŽte Sud-amĂ©ricaine est 
quasi-dĂ©sertique car la tempĂ©rature de surface y est plus faible (entre 22°C et 24°C Ă  l’Equateur). 
 

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Impacts du rĂ©chauffement global en Nouvelle-CalĂ©donie - Octobre 2006 

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Le Pacifique central devant se 
rĂ©chauffer plus rapidement, 
les prĂ©cipitations devraient y 
augmenter de façon sensible. 
En revanche, sur l’Australie et 
la mer de Corail, les pluies 
devraient ĂȘtre moins 
abondantes. La Nouvelle-
CalĂ©donie devrait donc 
connaĂźtre des conditions plus 
sĂšches. Cela devrait aussi ĂȘtre 
le cas en PolynĂ©sie Française. 

On peut estimer entre -0,2 mm/j et -0,35 mm/j le dĂ©ficit de prĂ©cipitations. Cela correspond Ă  une 
fourchette de 75 mm Ă  130 mm par an. Or les prĂ©cipitations moyennes en Nouvelle-CalĂ©donie, 
tous postes confondus, sont de l’ordre de 1600 mm par an. On peut donc estimer que le dĂ©ficit 
annuel sera dans une fourchette de -5% Ă  -8% des quantitĂ©s actuellement observĂ©es (selon ce 
scĂ©nario et ce modĂšle). 
Il semble que les 
prĂ©cipitations de la saison 
des pluies (janvier Ă  mars) 
ne varieront que trĂšs peu. 
En revanche, les 
prĂ©cipitations enregistrĂ©es 
lors de la saison sĂšche 
(d’aoĂ»t Ă  novembre) seront 
en forte diminution. En 
effet la Nouvelle-CalĂ©donie 
se trouve dans une zone oĂč 
le dĂ©ficit sera compris 
entre -0,3 mm/j et -0,5 
mm/j, ce qui est 
considĂ©rable puisque cela 
reprĂ©sente de -14% Ă  -24% 
des 2,1 mm/j qui tombent 
pendant cette saison. 
Ainsi la saison sĂšche 
devrait ĂȘtre encore plus 
sĂšche alors que la saison 
des pluies ne devrait pas 
ĂȘtre trĂšs diffĂ©rente. 

 

 

4.3.

 

ActivitĂ© cyclonique 

 

Actuellement, une des conditions nĂ©cessaires Ă  la formation des dĂ©pressions tropicales est d’avoir 
des tempĂ©ratures de l’ocĂ©an d’au minimum 26,5°C sur une profondeur d’au moins 50 m. Ce seuil 
de tempĂ©rature devrait augmenter car l’ensemble  de  l’atmosphĂšre  doit  se  rĂ©chauffer.  En 
consĂ©quence, l’élĂ©vation prĂ©vue de la tempĂ©rature de l’ocĂ©an ne devrait pas faire augmenter de 
façon notable la taille de la zone de cyclogenĂšse.  

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En revanche, le rĂ©chauffement sera plus important dans le Pacifique central Ă©quatorial, ce qui 
devrait modifier la rĂ©partition actuelle des cyclones dans le bassin Pacifique Sud avec 
probablement une extension vers l’est de l’activitĂ© cyclonique moyenne. 
Quant au nombre et Ă  l’intensitĂ© des phĂ©nomĂšnes cycloniques, il n’y a pour le moment pas de 
consensus. Certaines simulations effectuĂ©es pour l’Atlantique Nord montrent plutĂŽt une 
augmentation de l’intensitĂ© des phĂ©nomĂšnes, d’autres surtout une augmentation des pluies liĂ©es 
aux cyclones. 
 

4.4.

 

ElĂ©vation du niveau de la mer  

 
L’élĂ©vation du niveau de la mer sera comprise entre +25 cm et +50 cm. Les estuaires et les Ăźles 
basses  seront affectĂ©s, plus particuliĂšrement lors des Ă©pisodes cycloniques.  
L’üle d’OuvĂ©a semble donc la plus menacĂ©e ainsi que certaines plaines cĂŽtiĂšres. En outre, les 
zones inondables risquent de s’étendre car l’élĂ©vation du niveau de la mer rendra encore plus 
difficile l’évacuation des eaux des riviĂšres lors des fortes pluies. 
 
 

* * *

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Annexe -  

Quelques sites Internet relatifs au changement climatique 

 

 
Quelques sites Internet, en partie en français : 
 
 

www.ipcc.ch

  

Intergovernmental Panel of experts on 
Climate Change.  

 

Groupe Intergouvernemental d'experts 
sur l'Evolution du Climat 

 

www.cnrs.fr/dossiers/dosclim/

  

Centre National de la Recherche 
Scientifique 

 

www.ec.gc.ca

  

Environnement Canada 
 

www.effet-de-serre.gouv.fr

  

Mission interministĂ©rielle de l'effet de 
serre 
 

www.giss.nasa.gov

  

NASA Goddard Institute for Space 
Studies 
 

 

www.unfccc.de

  

SecrĂ©tariat de la Convention-cadre de 
l’ONU sur les changements climatiques  
 

www.wmo.ch

  

World Meteorological Organisation. 

 

Organisation MĂ©tĂ©orologique Mondiale 
 

www.meteo.fr

  

MĂ©tĂ©o France 

 

www.cnrm.meteo.fr

  

CNRM 

 

www.met-office.gov.uk/research/hadleycentre/

   United Kingdom Meteorological Office 

 

http://medias.cnrs.fr/imfrex/web/

 

L’IMFREX propose quelques rĂ©sultats 
relatifs au réchauffement climatique outre-
mer 

 
 
 
 


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