Impacts du réchauffement global en Nouvelle-Calédonie - Octobre 2006
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Impacts du réchauffement global
en Nouvelle-Calédonie
Météo France
Direction Interrégionale de Nouvelle-Calédonie et de Wallis et Futuna
5, rue Vincent Auriol â BP 151 - 98845 NoumĂ©a Cedex
Téléphone : (687) 27 93 00
Fax : (687) 27 93 27
Rédigé par Luc Maitrepierre
Vérifié par Pierre Bessemoulin, Jean-François Royer et Jean-Marc Moisselin.
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SOMMAIRE
_______________________________________________________________ 2
__________________________________________________________________ 3
____________________________________________________________ 4
Rappel des causes du réchauffement global et des valeurs observées à ce jour.
____________________________________________________________ 4
Evolution des températures observées dans le monde et en Nouvelle-Calédonie
_______________________________________________ 7
Evolution des concentrations des gaz Ă effet de serre
____________________________ 8
ModĂ©lisation pour la prĂ©vision de lâĂ©volution du rĂ©chauffement global
___________________________________________________________ 9
_____________________________________________________ 10
Les résultats de la modélisation selon les différents scénarii
Les impacts prévus dans le monde
__________________________________________ 12
Impacts possibles du réchauffement global pour la Nouvelle-Calédonie
________________________________________________ 13
____________________________________________________________ 14
_______________________________________________________ 15
Elévation du niveau de la mer
______________________________________________ 16
Annexe - Quelques sites Internet relatifs au changement climatique
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SynthĂšse
Ce document examine les impacts, en Nouvelle-Calédonie, du réchauffement global, et leur
projection Ă lâhorizon 2100.
Les travaux scientifiques visant Ă prĂ©voir lâĂ©volution du climat au XXI
Ăšme
siĂšcle sont conduits, au
niveau mondial, dans plusieurs centres de recherches. Le Groupe Intergouvernemental sur
lâEvolution du Climat (GIEC) publie rĂ©guliĂšrement des rapports synthĂ©tisant les rĂ©sultats des
recherches menées dans le monde, le plus récent datant de 2001 et le prochain étant prévu pour
2007. Pour estimer les impacts relatifs Ă la Nouvelle-CalĂ©donie, MĂ©tĂ©o-France sâest appuyĂ© sur les
résultats de ces travaux internationaux et en a extrait les aspects qui concernent ce pays.
Il convient de souligner que ces projections Ă lâĂ©chelle dâun siĂšcle sont donnĂ©es avec une marge
dâincertitude. En effet, dâune part, notre connaissance des mĂ©canismes physiques et chimiques
qui sont en jeu, est forcĂ©ment imparfaite. Dâautre part, le rĂ©chauffement global sera diffĂ©rent en
fonction des politiques qui seront conduites par les Etats, notamment en matiÚre énergétique. Les
prévisions pour 2100 suivent donc différentes hypothÚses.
Pour la prĂ©sente Ă©tude - la premiĂšre du genre en Nouvelle-CalĂ©donie - et afin quâelle soit
suffisamment condensée et lisible, un seul scénario est retenu : celui que le GIEC nomme B2 et
qui correspond Ă des hypothĂšses moyennes quant aux mesures que prendront les Etats pour
réduire les émissions des gaz à effet de serre.
Selon le scĂ©nario B2 dâĂ©volution des gaz Ă effet de serre et le modĂšle ArpĂšge-Climat de MĂ©tĂ©o-
France, le réchauffement global ne sera pas uniforme à la surface du globe. A la fin du siÚcle, le
réchauffement sera plus important dans le Pacifique Central et dans le Pacifique Nord que pour
le reste de cet océan. Cette évolution aura des conséquences sur le climat de cette région. :
-
la température moyenne en Nouvelle-Calédonie sera de +1,8°C à +2,1°C supérieure à ce
qui est observé actuellement. Le nombre de jours avec une température maximale
dépassant 30°C devrait augmenter alors que le nombre de journées avec une température
minimale inférieure à un seuil donné (16°C par exemple) devrait diminuer.
-
les précipitations seront probablement réparties différemment dans notre zone. Le
Pacifique Central deviendra plus pluvieux tandis que les quantités de pluie devraient
diminuer en Nouvelle-Calédonie (de 5% à 8%) avec surtout une saison sÚche encore plus
sĂšche quâactuellement.
-
le réchauffement sera plus important dans le Pacifique central équatorial, ce qui devrait
modifier la répartition actuelle des cyclones dans le bassin Pacifique Sud avec
probablement une extension vers lâEst de lâactivitĂ© cyclonique moyenne.
-
lâĂ©lĂ©vation du niveau de la mer sera comprise entre +25 cm et +50 cm, ce qui pourra
augmenter la surface des zones inondables, et affecter les ßles basses comme Ouvéa.
Les implications sur lâenvironnement, la santĂ©, la vie sociale et lâĂ©conomie restent Ă instruire de
mĂȘme que les moyens dâattĂ©nuer les Ă©missions des gaz Ă effet de serre et les adaptations propres Ă
limiter les impacts du changement climatique.
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1.
Introduction
Le réchauffement global est une réalité que personne ne remet plus en cause. Ce document ne va
donc pas sâattarder sur la dĂ©monstration de cette rĂ©alitĂ© mais sur les causes, les diffĂ©rents scĂ©narii
utilisĂ©s pour la prĂ©vision dâĂ©volution au XXI
eme
siĂšcle et sur les impacts possibles en Nouvelle-
Calédonie.
2.
Rappel des causes du réchauffement global et des valeurs observées à ce jour.
2.1.
Lâeffet de serre
Lâeffet de serre est un processus naturel qui piĂšge une partie de lâĂ©nergie du rayonnement solaire
et permet donc la vie sur Terre : sans cet effet de serre, principalement dĂ» Ă la vapeur dâeau, la
température moyenne sur le globe serait de -18°C au lieu de +13°C.
Le soleil Ă©met un rayonnement avec des
longueurs dâonde comprises entre 0.2
Ό
et 3
Ό
(0.4
Ό
< rayonnement visible < 0.7
Ό
). Celui-ci
rĂ©chauffe la surface terrestre qui elle-mĂȘme
Ă©met un rayonnement dont lâintensitĂ©
maximale se situe pour une longueur dâonde
infrarouge de 10
Ό
(5
Ό
< infrarouge <100
Ό
).
Or, les gaz Ă effet de serre (vapeur dâeau, CO
2
,
CH
4
, N
2
O, halocarbones, etcâŠ) absorbent les
infrarouges, piĂ©geant ainsi lâĂ©nergie du soleil
ré émise par la surface terrestre.
Ainsi la partie de lâĂ©nergie captĂ©e dĂ©pend de la
composition de lâatmosphĂšre
: plus la
concentration des gaz Ă effet de serre
augmente plus la température augmente.
Le bilan radiatif moyen
détaillé sur la figure ci-contre
est plus complexe car il fait
intervenir les différentes
sources de rayonnement, les
mécanismes de réflexion
directement liĂ©s Ă lâalbĂ©do de
la surface, ou
lâĂ©vapotranspiration.
Cependant, le mécanisme
décrit plus haut est respecté.
On parle dâeffet de serre
"additionnel" pour décrire la
contribution des activités
humaines au réchauffement
global.
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2.2.
Evolution des températures observées dans le monde et en Nouvelle-Calédonie
Les mesures de tempĂ©rature ne se sont gĂ©nĂ©ralisĂ©es quâĂ la fin du XIX
eme
siÚcle. Ainsi la période
de mesure est trĂšs courte Ă lâĂ©chelle climatique.
LâĂ©volution dĂ©crite par la
figure ci contre, montre
une élévation de la
température par paliers,
atteignant environ 0,6°C
depuis le début du XX
eme
siĂšcle, avec une Ă©volution
plus marquée en fin de
période.
Cela peut paraßtre dérisoire
mais Ă lâĂ©chelle climatique,
cela représente une
variation trĂšs importante.
Les températures moyennes reconstituées à partir de la taille
des cernes des arbres, des
carottes glaciaires, des
sédiments marins ou
lacustres, des pollens
fossiles, des coraux ou
dâautres traceurs, permettent
de visualiser lâĂ©volution sur
le dernier millénaire. Avant
la période industrielle, celles-
ci Ă©taient dans une lente
décroissance cohérente avec
un lent retour, lors des 6000
prochaines années, vers une
petite glaciation prédite par
la théorie astronomique du
Climat. La croissance de la
température sur le dernier
siĂšcle apparaĂźt alors comme
assez brutale.
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Ces variations sont des
moyennes sur lâensemble
du globe. Cependant il
existe des variations
régionales (ci-contre).
Sur les 25 derniĂšres
années, on constate un
réchauffement plus
rapide sur les continents
que sur lâocĂ©an ainsi que
de lâhĂ©misphĂšre Nord par
rapport Ă lâhĂ©misphĂšre
Sud.
La Nouvelle-CalĂ©donie, nâest pas dans une rĂ©gion oĂč le rĂ©chauffement a Ă©tĂ© le plus rapide. Il faut
aussi noter que certaines rĂ©gions se sont refroidies, comme une partie de lâocĂ©an Indien par
exemple. Câest pour cela quâil faut ĂȘtre prudent lorsque lâon compare le rĂ©chauffement global sur
lâensemble du globe et une rĂ©gion particuliĂšre.
En Nouvelle-Calédonie nous
ne disposons que dâune
cinquantaine dâannĂ©es de
donnĂ©es. LâĂ©lĂ©vation de la
température moyenne est
comprise entre +0,9°C et
+1,0°C sur cette période de
50 ans (+0.019°C par an sur la
période 1954-2003, selon une
Ă©tude). Comme le montre le
graphique ci-contre, câest
lâannĂ©e 1998 qui a Ă©tĂ© la plus
chaude.
AprÚs une période relativement fraßche de 1965 à 1969, les températures ont augmenté par paliers
jusquâĂ lâannĂ©e record de 1998. La tempĂ©rature est affectĂ©e par les phases ENSO (El Niño
Southern Oscillation), ce nâest donc pas un hasard si lâannĂ©e 1998 correspond Ă la derniĂšre phase
La Niña importante. Notons que la température moyenne de Nouméa est au dessus de la
moyenne 1951-2005 depuis plus de 10 ans, inscrivant le réchauffement dans la durée malgré les
fluctuations et le refroidissement relatif lié aux phases El Niño de 2002-2003 et 2004-2005.
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A Koumac, par exemple,
cette élévation de la
température se manifeste
par une augmentation du
nombre de jours oĂč la
température maximale
quotidienne a été
supérieure à 30°C (figure ci
contre en bas) de façon
notable puisque ce chiffre
a quasiment doublé sur la
période 1954-2005.
A lâinverse, le nombre de
jours oĂč la tempĂ©rature
minimale quotidienne a été
inférieure à 16°C (figure ci
contre en haut) a
fortement chuté, passant
de plus de 60 jours par an Ă
une quarantaine seulement
ces derniÚres années.
Cette tendance est
observée pour tous les
postes de référence.
2.3.
Evolution du niveau de la mer
Le niveau de la mer est
globalement monté
depuis 300 ans (figure ci-
contre) sous lâaction
conjuguée de la dilatation
thermique associée au
rĂ©chauffement de lâeau
des océans et de la fonte
des glaces stockées sur les
continents,
principalement le
Groenland.
Il faut noter que le recul
constant des glaciers de
montagne est lui aussi un
signe du réchauffement
global mais leur
contribution Ă lâĂ©lĂ©vation
du niveau de la mer est
minime.
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2.4.
Evolution des concentrations des gaz Ă effet de serre
LâatmosphĂšre est
constituée principalement
dâazote (78%) et
dâoxygĂšne (21%), les
autres gaz ne
reprĂ©sentant quâenviron
1% de lâair
atmosphérique.
NĂ©anmoins, le gaz
carbonique (0,03%) et la
vapeur dâeau (0,3%) sont
les principaux
responsables de lâeffet de
serre par leur capacitĂ© Ă
absorber le rayonnement
ultraviolet. Le méthane,
les oxydes nitreux et les
CFC sont les autres gaz
participant Ă lâeffet de
serre et donc au
réchauffement global.
Sur la figure ci-contre on
observe que la teneur des
gaz issus des rejets
industriels (CO
2,
N
2
O,
CH
4
, SO2) a fortement
augmentĂ© depuis lâĂšre
industrielle.
Ainsi la teneur en gaz
carbonique qui Ă©tait
stabilisée à 280 ppm
(parties par million), a
augmentée de 31% depuis
1750 atteignant un niveau
jamais observé depuis
420000 ans.
La teneur en méthane a augmenté de 151% depuis 1750. Les trois quarts des émissions
anthropiques de CO
2
depuis les vingt derniÚres années sont dues à la combustion des
combustibles fossiles. On peut noter la corrĂ©lation entre lâĂ©lĂ©vation de la tempĂ©rature (montrĂ©e
plus haut) et la teneur en CO
2
lors du dernier millénaire.
Il est possible de quantifier la variation des teneurs en gaz à effet de serre en terme de "forçage
radiatif", qui est une mesure de lâinfluence dâun paramĂštre sur lâĂ©quilibre Ă©nergĂ©tique du systĂšme
sol-atmosphĂšre. Il est positif sâil contribue Ă un rĂ©chauffement et nĂ©gatif dans le cas contraire. Ce
forçage radiatif est considérable pour le CO
2
(1,5 W/m
2
) et le méthane (0,5 W/m
2
) qui
contribuent pour une grande part au réchauffement global.
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3.
ModĂ©lisation pour la prĂ©vision de lâĂ©volution du rĂ©chauffement global
3.1.
La modélisation
La modélisation du
réchauffement global peut se
baser sur le forçage radiatif
des différents paramÚtres
naturels ou anthropiques.
Nous avons vu plus haut
que le forçage des gaz à effet
de serre Ă©tait quantifiable.
Les modélisateurs ont
travaillĂ© sur lâimpact des
autres paramĂštres avec une
incertitude qui varie en
fonction des connaissances
scientifiques actuelles,
comme le montre la figure
ci-contre.
.
Sont pris en compte les variations de lâozone stratosphĂ©rique et troposphĂ©rique (qui ont des
forçages de signes opposĂ©s), dâĂ©missions dâaĂ©rosols, dâutilisation des sols et dâactivitĂ© solaire.
La reconstitution des
températures par la
modélisation, en utilisant le
forçage des paramÚtres
anthropiques et naturels,
donne de bons résultats
(figure ci contre) par
rapport aux valeurs
réellement observées
depuis 1870. Cela permet
de valider la qualité du
modĂšle et de pouvoir faire
des prĂ©visions dâĂ©volution
de la température pour le
XXI
eme
siĂšcle. En fait, il
existe plusieurs modĂšles
disponibles, bĂątis sur ce
principe ou sur des
concepts beaucoup plus
complexes.
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3.2.
Les différents scénarii
Un groupe dâexperts a Ă©laborĂ© plusieurs scĂ©narii possibles dâĂ©volutions des paramĂštres
anthropiques imaginés à partir de la volonté et de la capacité des nations à réagir face à ce
problÚme. Bien que ces scénarii ne représentent pas tous les cas possibles, ils permettent de se
faire une idĂ©e des impacts liĂ©s Ă diffĂ©rentes options dâĂ©volutions socio-Ă©conomiques de notre
société.
a)
Les scénarii A1
Le monde connaßt une croissance économique rapide avec une réduction des différences
régionales, la population mondiale passe par un maximum au milieu du siÚcle pour décliner
ensuite et de nouvelles technologies sont rapidement mises en place. La famille A1 se scinde
en trois groupes dĂ©crivant des directions possibles de lâĂ©volution technologique dans le
systÚme énergétique.
A1FI
pour une forte consommation dâĂ©nergies fossiles,
A1T
pour une
utilisation dâĂ©nergie autres que fossiles et
A1B
qui est une voie intermédiaire entre les deux
premiers (plusieurs sources dâĂ©nergie).
b)
Le scénario A2
Le monde reste trÚs hétérogÚne. La fécondité des différentes régions converge lentement
avec pour résultat un accroissement continu de la population mondiale. Le développement
économique a une orientation principalement régionale, la croissance économique et
lâĂ©volution technologique sont plus fragmentĂ©es et plus lentes que pour les autres scĂ©narii.
c)
Le scénario B1
Le monde converge vers une uniformisation avec une population mondiale culminant au
milieu du siÚcle et déclinant ensuite, comme A1, mais avec des changements rapides des
structures Ă©conomiques vers une Ă©conomie de service et dâinformation, lâintroduction de
technologies propres et lâutilisation des ressources de façon efficiente, mais sans initiative
supplémentaire pour gérer le climat.
d)
Le scénario B2
Câest un monde oĂč lâaccent est placĂ© sur des solutions locales dans le sens de la viabilitĂ©
Ă©conomique, sociale et environnementale. La population croĂźt de maniĂšre continue mais Ă un
rythme plus faible que pour A2. Le développement économique, sociale et technologique est
moins rapide que dans les autres scĂ©narii car trĂšs variable entre les rĂ©gions. Il en est de mĂȘme
pour la protection de lâenvironnement.
e)
Le scénario IS92
Câest un scĂ©nario plus ancien prĂ©voyant des Ă©missions de gaz Ă effet de serre en augmentation
quasi constante jusquâen 2100.
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3.3.
Les résultats de la modélisation selon les différents scénarii
Les différents scénarii donnent des émissions
de CO
2
trÚs différentes au cours du XXI
eme
siÚcle. Le pire des cas étant le scénario A1FI et
B1 le plus favorable.
Notons les cas des scénarii A1B et B2 qui
donnent des Ă©missions comparables Ă lâhorizon
2100 mais avec une évolution différente au
cours du siĂšcle, il en est de mĂȘme pour les
scénarii B1 et A1T.
Comme le montre la figure ci-contre, les
Ă©missions de CO
2
sont dâun niveau trĂšs faible
en 2100 pour les scénarii B1 et A1T, alors
quâelles restent bien au dessus du niveau actuel
pour les autres.
En terme de teneur en CO
2
, cela se traduit
par des variations progressives mais trĂšs
importantes Ă lâhorizon 2100.
En effet, le scénario B2 donne une teneur
dâenviron 540 ppm en 2100 alors que pour
le scénario A1FI il dépasse les 950 ppm pour
une teneur de lâordre de 350 ppm en 2000.
La valeur moyenne du scénario A1B donne
tout de mĂȘme un doublement du gaz
carbonique en 2100 par rapport Ă la situation
actuelle.
De tels Ă©carts de concentration de CO
2
vont
évidemment générer des impacts trÚs
différents, mais en tout état de cause tous
ces scénarii restent possibles.
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3.4.
Les impacts prévus dans le monde
Lâaugmentation de la
teneur en gaz Ă effet de
serre donne, pour toutes les
simulations, une élévation
notable de la température
ainsi que du niveau de la
mer.
Lâaugmentation de la
température dépend des
scenarii et des différents
modĂšles. Câest pourquoi il y a
une fourchette dâincertitude
associée à chaque scénario.
Ainsi pour le scénario B2,
lâĂ©lĂ©vation prĂ©vue de la
température est comprise
entre +1,8°C et +3,3°C à la
fin du siĂšcle.
Notons que les prĂ©visions dâĂ©volution de la tempĂ©rature
commencent réellement à diverger à partir de 2020-2030.
Il en est de mĂȘme pour lâĂ©lĂ©vation du niveau de la mer mais
lâincertitude est encore plus grande. Cela est la consĂ©quence
des différentes options prises par les modÚles, pour la
diffusion de lâaugmentation de la tempĂ©rature de lâocĂ©an
aux couches les plus profondes, qui se traduit par une
dilatation plus ou moins importante du milieu marin. La
fourchette la plus probable est une élévation du niveau
moyen compris entre +25 cm et +50 cm.
Le réchauffement global
ne sera pas uniforme Ă
la surface de notre
planĂšte. En effet, la
plupart des modĂšles
prévoient une élévation
de la température plus
importante sur les
continents que sur les
océans et plus forte aux
latitudes élevées que sur
le reste du globe.
La figure ci-contre,
issue du Hadley Centre
(UK) avec un scénario
IS92, en est un exemple.
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Notons que lâhĂ©misphĂšre Nord se rĂ©chauffera plus que lâhĂ©misphĂšre Sud. Autre particularitĂ©, il
semble que le rĂ©chauffement sera plus important en hiver quâen Ă©tĂ© pour les rĂ©gions les plus
froides, notamment pour les pĂŽles, mais cela sera lâinverse pour les latitudes moyennes comme
certaines parties de lâEurope, de lâAmĂ©rique du Nord, de lâAfrique Australe ou de lâAustralie.
Enfin, les températures minimales quotidiennes devraient augmenter plus que les températures
maximales.
Globalement les quantités de précipitations devraient
augmenter car lâĂ©lĂ©vation de la tempĂ©rature permet une
augmentation du contenu en eau de l'atmosphĂšre.
Cependant, il est plus
difficile de synthétiser les
variations régionales
prĂ©vues, dâautant que les
modĂšles ne sont pas
unanimes.
De vastes zones seront
moins pluvieuses comme
lâAmĂ©rique centrale, la
Méditerranée, le sud de
lâAfrique, lâIndonĂ©sie, la
Polynésie, une partie de
lâAustralie ainsi que la
Nouvelle-Calédonie. En
revanche, le Pacifique
central et le nord de
lâhĂ©misphĂšre Nord
devraient ĂȘtre plus
pluvieux.
4.
Impacts possibles du réchauffement global pour la Nouvelle-Calédonie
Les modĂšles nâĂ©tant pas unanimes lorsque lâon se place au niveau dâune rĂ©gion aussi petite que la
Nouvelle-CalĂ©donie, nous allons utiliser principalement les rĂ©sultats dâArpĂšge-Climat, un modĂšle
mis au point par le centre national de recherche de Météo-France (CNRM). Le scénario utilisé est
dénommé SG1 mais représente les conditions du scénario B2 décrit plus haut.
4.1.
Elévation de la température
En Nouvelle-Calédonie
nous observerons une
élévation de la température
identique ou trĂšs voisine de
celle du milieu marin. Or
lâĂ©lĂ©vation de la
température sera moins
importante sur les océans
que sur les continents.
Pour ce scénario, elle sera
de +1,8°C à +2,1°C.
Impacts du réchauffement global en Nouvelle-Calédonie - Octobre 2006
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Selon dâautres scĂ©narii, lâaugmentation de la
tempĂ©rature pourra ĂȘtre plus importante,
mais dâune maniĂšre gĂ©nĂ©rale la tempĂ©rature
augmentera moins en Nouvelle-Calédonie
que dans le reste du monde, notamment par
rapport Ă lâAustralie.
La répartition des
températures dans le
Pacifique risque dâĂȘtre
modifiée par un
réchauffement plus
important dans la bande
Ă©quatoriale du Pacifique
central ainsi que dans le
nord de lâocĂ©an Pacifique,
alors quâil sera nettement
plus faible dans le
Pacifique Sud-Est (Figure
en bas de page
précédente). Cela
apportera probablement
des changements
importants dans la
distribution des
précipitations et de
lâactivitĂ© cyclonique. Le
réchauffement sera
sensiblement identique
entre les saisons
: de
+1,5°C à +1,8°C en saison
fraßche et de +1,8°C et
+2,1°C en été (ci contre).
.
4.2.
Précipitations
LâĂ©lĂ©vation de la tempĂ©rature devrait modifier la rĂ©partition des prĂ©cipitations dans le Pacifique
car le rĂ©chauffement nây sera pas uniforme. Actuellement, la structure thermique de lâocĂ©an
organise des prĂ©cipitations abondantes dans lâOuest de la zone intertropicale oĂč la tempĂ©rature
est trĂšs Ă©levĂ©e (warm pool : 28°C et plus) alors que dans lâEst du bassin la cĂŽte Sud-amĂ©ricaine est
quasi-dĂ©sertique car la tempĂ©rature de surface y est plus faible (entre 22°C et 24°C Ă lâEquateur).
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Le Pacifique central devant se
réchauffer plus rapidement,
les précipitations devraient y
augmenter de façon sensible.
En revanche, sur lâAustralie et
la mer de Corail, les pluies
devraient ĂȘtre moins
abondantes. La Nouvelle-
Calédonie devrait donc
connaĂźtre des conditions plus
sĂšches. Cela devrait aussi ĂȘtre
le cas en Polynésie Française.
On peut estimer entre -0,2 mm/j et -0,35 mm/j le déficit de précipitations. Cela correspond à une
fourchette de 75 mm à 130 mm par an. Or les précipitations moyennes en Nouvelle-Calédonie,
tous postes confondus, sont de lâordre de 1600 mm par an. On peut donc estimer que le dĂ©ficit
annuel sera dans une fourchette de -5% à -8% des quantités actuellement observées (selon ce
scénario et ce modÚle).
Il semble que les
précipitations de la saison
des pluies (janvier Ă mars)
ne varieront que trĂšs peu.
En revanche, les
précipitations enregistrées
lors de la saison sĂšche
(dâaoĂ»t Ă novembre) seront
en forte diminution. En
effet la Nouvelle-Calédonie
se trouve dans une zone oĂč
le déficit sera compris
entre -0,3 mm/j et -0,5
mm/j, ce qui est
considérable puisque cela
représente de -14% à -24%
des 2,1 mm/j qui tombent
pendant cette saison.
Ainsi la saison sĂšche
devrait ĂȘtre encore plus
sĂšche alors que la saison
des pluies ne devrait pas
ĂȘtre trĂšs diffĂ©rente.
4.3.
Activité cyclonique
Actuellement, une des conditions nĂ©cessaires Ă la formation des dĂ©pressions tropicales est dâavoir
des tempĂ©ratures de lâocĂ©an dâau minimum 26,5°C sur une profondeur dâau moins 50 m. Ce seuil
de tempĂ©rature devrait augmenter car lâensemble de lâatmosphĂšre doit se rĂ©chauffer. En
consĂ©quence, lâĂ©lĂ©vation prĂ©vue de la tempĂ©rature de lâocĂ©an ne devrait pas faire augmenter de
façon notable la taille de la zone de cyclogenÚse.
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En revanche, le réchauffement sera plus important dans le Pacifique central équatorial, ce qui
devrait modifier la répartition actuelle des cyclones dans le bassin Pacifique Sud avec
probablement une extension vers lâest de lâactivitĂ© cyclonique moyenne.
Quant au nombre et Ă lâintensitĂ© des phĂ©nomĂšnes cycloniques, il nây a pour le moment pas de
consensus. Certaines simulations effectuĂ©es pour lâAtlantique Nord montrent plutĂŽt une
augmentation de lâintensitĂ© des phĂ©nomĂšnes, dâautres surtout une augmentation des pluies liĂ©es
aux cyclones.
4.4.
Elévation du niveau de la mer
LâĂ©lĂ©vation du niveau de la mer sera comprise entre +25 cm et +50 cm. Les estuaires et les Ăźles
basses seront affectés, plus particuliÚrement lors des épisodes cycloniques.
LâĂźle dâOuvĂ©a semble donc la plus menacĂ©e ainsi que certaines plaines cĂŽtiĂšres. En outre, les
zones inondables risquent de sâĂ©tendre car lâĂ©lĂ©vation du niveau de la mer rendra encore plus
difficile lâĂ©vacuation des eaux des riviĂšres lors des fortes pluies.
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Impacts du réchauffement global en Nouvelle-Calédonie - Octobre 2006
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Annexe -
Quelques sites Internet relatifs au changement climatique
Quelques sites Internet, en partie en français :
Intergovernmental Panel of experts on
Climate Change.
Groupe Intergouvernemental d'experts
sur l'Evolution du Climat
Centre National de la Recherche
Scientifique
Environnement Canada
Mission interministérielle de l'effet de
serre
NASA Goddard Institute for Space
Studies
Secrétariat de la Convention-cadre de
lâONU sur les changements climatiques
World Meteorological Organisation.
Organisation Météorologique Mondiale
Météo France
CNRM
www.met-office.gov.uk/research/hadleycentre/
United Kingdom Meteorological Office
http://medias.cnrs.fr/imfrex/web/
LâIMFREX propose quelques rĂ©sultats
relatifs au réchauffement climatique outre-
mer
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