Vice-Amiral Hyppolyte Rarison « On n'a pas été du tout menacés » « La communication dans l'Armée en temps de crise ». C'est le titre du mémoire présenté par le Vice-Amiral Hyppolyte Rarison Ramaroson à l'Ecole de guerre à Paris. Ceci expliquant sans doute cela, l'homme a eu une grande facilité de communication pendant la crise. Même au cours des moments chauds de mardi, à l'épiscopat Antanimena. Interview. - Midi : Quel effet cela fait-il d'être président du Directoire militaire donc d'être le numéro Un de l'Etat pendant 6 heures ? - Hyppolyte Rarison : « 4 heures plus exactement ». (éclats de rire). - Midi: Comment l'avez-vous vécu ? - H. R. : « Je ne me suis pas du tout considéré comme Président. A aucun moment, nous, les trois généraux, nous ne sommes mis dans la peau de qui que ce soit ». - Midi : Justement, où étaient les trois autres généraux venus à Iavoloha ? - H. R. : « Le général Raharijaona Lucien a des problèmes de santé. Quant au médecin général Fred Rakotovao, il était en pleine opération mardi ». - Midi: Et le général Claude Ramananarivo ? - H. R. : « Il était dans la salle mais on ne l'a pas remarqué car il était en tenue civile » - Midi: Avez-vous eu peur lorsque les militaires ont armé leurs fusils à Antanimena ? - H. R. : « Je n'ai jamais eu peur. J'ai vécu mon baptême de feu aux Seychelles ». - Midi : Avez-vous été menacé au CAPSAT ? - H. R. : « On n'a pas été du tout menacés par nos jeunes frères d'armes avec qui on a pu du reste discuter de l'avenir de l'Armée. Notre lettre était prête depuis 18 heures, mais on a attendu Norbert Ratsirahonana pour la rédiger sous forme d'ordonnance car nous ne sommes pas des juristes ». - Midi : Mais y a-t-il eu un « deal » quelque part en contrepartie du transfert des pouvoirs à Andry Rajoelina ? - H. R. : « Je viens de vous dire à l'instant que dès le départ, on a refusé le directoire militaire. C'était un piège. Ils ont concocté tout ça sans nous consulter. Nous aussi, nous étions devant le fait accompli comme Andry Rajoelina ». - Midi : En tant qu’officiers généraux les plus gradés, quelle est votre place au sein de l'Armée ? - H. R. : « D'après le statut des militaires, on n'a plus de commandement lorsqu'on a plus de 57 ans ». - Midi : Est-ce à dire que vous n'avez plus votre mot à dire ? - H. R. : « Au moment de la restructuration de l'Armée, on sera là avec nos jeunes frères d’armes. Non pas pour diriger mais pour jouer le rôle de facilitateur ». - Midi : Savez-vous où se trouve l'ancien président Marc Ravalomanana ? - H. R. : « En tout cas, il n'est pas chez moi. Franchement, j'ignore où il est. Tout ce que je sais, c'est qu'un avion affrété par un Etat étranger était prêt quelque part au cas où ». - Midi : Au cas où quoi ? - H. R. : « Au cas où il aurait voulu quitter le pays ». Propos recueillis par R. O
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