Les principales activités dans la région sont l'élevage et la pêche.
La région se distingue également par une activité minière développée autour de
l'extraction des phosphates et possède un énorme potentiel touristique. Néanmoins, la
région reste dominée par le secteur tertiaire qui emploie près de 64% de la population
active. Les secteurs primaire et secondaire se partagent, presque à égalité, le reste
de la population active.
1- Le secteur primaire :
Etant une zone aride aux conditions climatiques rude limitées en eau et en terre fertile,
l'exploitation agricole dans la région de Laâyoune-Boujdour-Sakia El Hamra est difficile
et dépendante de nombreux aléas (vents secs, ensablement, faible pluviométrie , eau
saumâtre et sol pauvre squelettique). Par contre l'activité pastorale revêt une grande
importance sociale pour les sahraouis qui s'y attachent, du fait que cette activité leur
procure des revenus substantiels.
1-1 L'agriculture : une activité localisée au niveau des
''Graras" :
La superficie agricole utile de la région ne représente que 7500ha, dont 50ha irrigués
et 1 000ha irrigables. Les parcelles irriguées sont destinées essentiellement à la
production fourragère (luzerne) et quelques cultures maraîchères.
Dans cette zone aride on peut distinguer deux types d'exploitation agricole : les
périmètres irrigués et les graras.
Les périmiàtres irrigués sont les principaux espaces agricoles les plus rentables. Leur
superficie a été réduite à cause de l'envahissement du sable et du manque d'eau. A cet
effet, les superficies réellement cultivées à Laâyoune, présentent chaque année des
fluctuations très importantes.
Ainsi, exceptionnellement en période de sécheresse, la superficie peut être réduite à
300-400ha, par contre, en période pluvieuse, elle peut atteindre 7000 ha.
Les graras revêtent une importance toute particulière dans la régjon, se sont des
cuvettes au fond argileux peu perméable, où s'accumulent aussi bien les eaux pluviales
que les particules de terre arable déposées sous l'effet des inondations. Les graras
constituent néanmoins, l'unique ressource à cultiver en bour.
Le nombre des graras dans la province de Laâyoune avoisine les 10 000 unités. Elles sont
localisées par ordre d'importance : à Daoura -Ain Tisgred, lzic, Tarfaya, Boukraâ,
Laâyoune-Dchira, Hagounia, etc. La plus grande grara est celle de Daoura, avec plus de
1200 ha, sinon la plupart des garas ne dépassent guère une superficie moyenne située
entre 0,5 et 1ha. La superficie cultivée en orge et blé (prédominance de l'orge 90%)
pendant une campagne moyenne (80 à 120mm) varie de 2000 3000ha, avec un rendement moyen
de 8qx/ha. Pendant une bonne année pluvieuse (150 à 180mm) cette superficie peut
atteindre 7 000 à 7 500 ha, quant au rendement, il varie entre 5 et 12 qx/ha.
Par ailleurs, il est à csignalé que le statut foncier des graras est domanial, le
propriétaire réel des graras disséminées sur ce territoire est l'Etat. Or l'Etat ne
les exploite pas. L'exploitation des graras revient donc aux particuliers qui les
travaillent en tant que "propriétaires de fait". Depuis plusieurs
générations, il est admis que telle famille est "propriétaire" de grara, au
sens traditionnel du terme, et cet état de faits se trouve, scrupuleusement respecté au
sein des tribus.
Parfois, l'autorité responsable intervient de temps en temps, surtout au début des
campagnes qui s'annoncent prometteuses, pour départager certaines graras qui sont
convoitées par deux ou plusieurs exploit agricoles. Mais en régle générale, le partage
se fait naturellement sur la base d'une loi non écrite, respectant les droits
traditionnels de l'exploitant habituel sur sa grara. Plus encore, ces droits se
transmettent par héritage de parents aux fils, ces derniers perpétuant l'exploitation de
la grara familiale avec fierté. Car avoir une grara est un prestige, une sorte d'acquis
social permettant de mieux asseoir l'identité familiale vis-à-vis des autres familles de
la tribu et l'exploitation devient une fierté tribale.
Il en résulte que ces graras sont conditionnées par l'image sociale, familiale et
surtout tribale, plus que de rentabilité économique.
L'autorité favorise et stimule l'exploitation privée des graras, y voyant une ressource
agricole importante, un système complémentaire de l'élevage mais aussi un facteur
efficace de fixation des populations s'intégrant dans le processus général de
sédentarisation.
2-1 L'élevage : un secteur ancré et très valorisé
La région dispose d'un cheptel très important, il constitue la principale source des
revenus des éleveurs. Les effectifs actuels du cheptel sont comme suit:
Les camelins et les caprins, occupent une place importante dans l'élevage saharien. Ils
représentent respectivement 89 500 têtes pour les camelins, soit 30% du cheptel national
camelin, et 193 000 têtes pour les caprins, soit 4% du cheptel caprin national, suivis
des ovins (120 300 têtes), qui ne représente que 0,8% du cheptel ovin national. Quant
aux bovins, ils ne représentent que 440 têtes, soit 0,01% du cheptel bovin national.
Le système pastoral dans cette zone aride, se base sur l'é1evage de transhumance nomade.
Les éleveurs, propriétaires d'un troupeau sont dans leur grande majorité des citadins.
Ils habitent dans les villes de Laâyoune et de Boujdour et de là, organisent et
contrôlent le déplacement de leur troupeau; ils ont souvent une activité secondaire
surtout tertiaire.
Leurs troupeaux effectuent des déplacements vers Dakhla et les frontières mauritaniennes
où bien vers Es-Semara, Guelmin et le Souss. Ces mouvements sont accompagnés par des
froupes de bergers et d'ouvriers. Ces derniers effectuent des mouvements périodiques
entre la ville de Laâyoune ou Boujdour et les lieux de pâturage, en approvisionnant
aussi bien le troupeau (alimentation complémentaire en basse saison, produits de santé
animale, transport d'animaux destinés à la vente ou à l'abattage, etc.) que l'équipe
des bergers en matières de première nécessité (eau potable, aliments, etc.).
Le nombre des éleveurs dans la région a atteint selon le dernier recensement 1800
éleveurs, ce qui prouve que la région est une zone d'élevage par excellence. Par
ailleurs, l'importation de cheptel camelin de la Mauritanie est devenue monnaie courante
dans la région étant donné son prix sacrifié par rapport à celui établi localement.
L'élevage reste l'activité principale dans cette zone aride et la plus rentable et
dispose de toute évidence d'un potentiel de loin supérieur à l'agriculture.
Dernièrement, de nouvelles formes d'élevage ont été adoptées, à savoir l'élevage
intensif de bovins, ainsi que la production avicole, sans oublier la collecte et la
commercialisation du lait des chamelles qui se sont développées notamment à Laâyoune
avec la création de centres de collectes et de ventes au sein de cette ville citadine.
La sédentarisation des nomades a restructuré un autre mode de vie attaché aux principes
d'une culture ancestrale qui s'est adaptée au changement brusque de leur nouvelle vie
citadine.
3-1 Le couvert végétal : un écosystème fragile
Malgré les conditions climatiques défavorables, la région dispose d'un couvert
végétal plus au moins important, donnant à cette zone saharienne une vocation
pastorale.
Les formations végétales donimantes sont constituées en général par l'acacia
raddiana, le rhus tripartium et le tamarix qui occupent les dépressions naturelles
(graras) et les lits des oueds avec des superficies variables. La superficie totale est
estimée à 16 5000 ha, soit 0,37% de la superficie nationale.
La région se caractérise par la présence d'une multitude de zones océaniques humides
et à micro-climat spécifique disposent ainsi d'un couvert végétal diversifié qui
offre un biotope et écosystème favorable au développement et à la reproduction d'une
faune sauvage très variée (les oiseaux migrateurs); c'est le cas de la lagune de Naïla
et de la baie de Khnifiss. Cette dernière est classée réserve naturelle par décret
ministériel de juin 1983.
4-1 La pêche maritime : un secteur locomotive
Le secteur de la pêche constitue le potentiel économique majeur de toute une région. Le
développement de cette branche d'activité maritime s'appuie sur le ressources
halieutiques importantes que recèlent les côtes atlantiques sahariennes et
l'infrastructure portuaire existante. La région compte 3 ports ; Laâyoune ''El Marsa'',
Tarfaya et Boujdour.
Ainsi, la production halieutique réalisée au titre de l'année 1998 au niveau des trois
ports que compte la région a atteint des prises importantes de 309 207 tonnes pour une
valeur de 417 708 000,00 dhs.
L'armement de la pêche côtière opérant actuellement aux ports de Laâyoune et Tarfaya
se compose de 689 unités de pêche, dont l'essentiel est concentré à la ville de
Laâyoune surtout en ce qui concerne les chalutiers 1000%, les palangriers 85%. Quant aux
sardiniers, ils ne représentent que 37,5%. Le nombre de marins-pêcheurs employés par
ces unités de pêche est estimé à 7000 pêcheurs.
La contribution de cette région dans la production nationale de la pêche côtière a
atteint pour l'année 1997, 231 164 tonnes de poisson industriel et 7 170 tonnes de
poisson blanc, ce qui représente 14,3% du poisson blanc pêché au niveau national.
Quant à la pêche hauturière, elle a enregistré au cours de l'année 97, un volume de
502 891kg. Cette production est destinée surtout à l'exportation.
Cependant, le développement de ce secteur exige l'adoption d'une stratégie régionale
qui prend en considération les caractéristiques de cette région, la rationalisation des
facteurs de production et l'encouragement de l'initiative privée afin de favoriser
l'expansion d'un tissu industriel qui contribuera davantage à un développement
socio-économiques réel de cette région, et à la valorisation des produits de la
pêche.
5-1 L'activité minière : un potentiel promoteur
La région est réputée pour ses richesses minières, en particulier les phosphates, le
sel et le sable.
Le gisement de phosphate de Boukraâ, se situe à 100 km au Sud-Est de la ville de
Laâyoune est exploité à ciel ouvert par la société Phosboucraâ. Le minerai subit un
criblage avant d'être acheminé vers l'usine de traitement à Laâyoune-Plage ''El
Mersa'' par une liaison de convoyeurs à bande d'une longueur de 98,3 km. A l'usine de
traitement, le phosphate subit d'autres séries d'opérations d'enrichissement (lavage,
séchage et classification) avant d'être expédié vers l'étranger.
Le site de Boucraâ produit annuellement 1 860 000 tonnes (1997) de phosphate, ce qui
représente 2,23% de la production nationale et fait travailler un effectif estimé à 2
400 agents. Cette production est exportée vers les Etats-Unis à hauteur de 45% et vers
les pays de l'Europe du Sud à hauteur de 20%.
La région dispose également, d'une dizaine de dépressions naturelles appelées
"sabkhats''. Ces sabkhats constituent de grandes réserves de sel dont la production
reste artisanale (remplissage des bassins par la saumure puis évaporation d'eau laissant
une pellicule de sel qui se racle par pelle). Les principales sabkhats que compte la
région : sabkhats Tazgha, Oum Dbâa, Tislatine, Tisfourine, couvrent une superficie très
étendue et construisent des réserves importantes dont la principale , celle de sabkhat
Tazgha (Tarfaya) est estimée à 4,5 millions de tonnes . Elle est exploitée depuis 1991
par la société SOMACIL. La production de la région en sel est estimée à 20 000
tonnes/an, et génère plus de 5000 emplois saisonniers.
Il convient également de calasser parmi les activités d'extraction minière celles
liées à l'extraction de sable. La production de sable est estimée à 78 630 tonnes en
1998, destinée à l'exportation vers Las Palmas (les Iles Canaries).
2- Le secteur secondaire
1-2 - L'industrie : un secteur lié à la pêche maritime
En dehors de l'agglomération de Laâyoune, les autres villes de la région à savoir
Boujdour et Tarfaya sont sous-industrialisées par rapport à la métropole régionale.
Cette suprématie industrielle de la ville de Laâyoune est liée en premier lieu à
l'infrastructure portuaire d'El Marsa, qui est équipée d'une zone industrielle en
liaison étroite avec les activitiés de pêche et d'exportation.
Ce développement industriel est aussi le fruit de 1'encouragement des autorités
centrales, locales et des services compétents. Cet appui a permis l'éclosion de 18
unités, représentant une gamme importante d'unités de congélations de poisson et de
céphalopodes, de fabrications de glace, de conserves, d'unités de farine et des huiles
de poissons.
La ville d'El Marsa, compte plus d'une dizaine de grandes unités industrielles dont la
majorité est orientée vers la farine et l'huile de poissons. Ce centre a confirmé son
rôle comme étant le poumon économique attractif des investissements industriels de
toute la wilaya et la région, en concentrant une grande partie des unités industrielles
liées à la transformation des produits de pêche, à 1'exportation des phosphates et du
sable, ainsi que des dépôts des produits pétroliers.
Hormis ses unités industrielles transformant essentiellement les produits de la pêche ou
des activités de stockages (sable, phosphate, pétrole), la région est loin d'être une
zone industrielle par excellence, par manque d'autres branches industrielles telles la
métallurgie, la chimie et parachimie, la mécanique et le textile, etc.
Sur le plan de 1'emploi, le secteur industriel a un effectif estimé à plus 2 991
personnes, concentré en général dans la ville de Laâyoune. Cet effectif est nettement
réduit par rapport au nombre d'emplois dans le secteur tertiaire.
2-2 - L'artisanat : une activité embryonnaire
Le développement de ce secteur dépend du patrimoine culturel des nomades qui est lié en
grande partie aux élevages des caprins et des camelins, étant donné que leur cuir est
utilisé dans la maroquinerie tels les poufs, les sandales, etc., alors que leurs poils
sont utilisés dans le tissage des tapis et des tentes nomades. Les saharaouis se
distinguent également par leur habit bleu "les fetguas" et "les
Melhfas" (les hommes bleus), qui sont pour la plupart importées de la Mauritanie ou
parfois retouchées localement.
D'autres branches artisanales sont prospères, notamment celle de l'artisanat de service
d'art (bijoutiers, dinandiers, etc.). Le nombre total d'emplois dans ce secteur est
estimé à 960 artisans, ce qui représente 2% de la population active régionale,
répartie sur 14 activités productives. Par ailleurs, la réalisation d'un complexe
artisanal à Laâyoune a permis d'augmenter et d'améliorer l'apprentissage et la
formation des jeunes artisans pour promouvoir cet artisanat local.
L'activité artisanale, qui puise dans la richesse culturelle des hommes bleus, peut-être
dynamisée par l'essor de l'activité touristique.
1-3 - Le tourisme : un secteur à développer
La région jouit d'un potentiel touristique considérable, qui s'appuie sur des paysages
variés et désertiques, précisément l'étendue du littoral sur des centaines de
kilomètres offrant des places de qualités, un milieu favorable pour le développemer
d'un tourisme balnéaire, en plus d'un tourisme d'aventure et de dépaysement: Oasis de
Lamseid, Sebkhat Tah, la lagune de Naïla et la baie de Khnifis, les dunes de sables, la
cascade d'Oum Dbâa, la vallé de Tafoudart. La région recèle également des intérêts
historiques en particulier dans la ville de Tarfaya tels le Casamar portugais, la stêle
de " Saint Exupery" et le Phare espagnol de Boujdour.
Malgré l'existence de cette richesse paysagéres ainsi que socio-culturelles, la région
souffre d'une insuffisance dans son infrastructure touristique (hôtels, ports de
plaisance, campings, etc.). Les créneaux à développer dans cette région, sont axés
sur la pêche sportive, le tourisme d'aventure et de dépaysement ainsi que le tourisme
balnéaire.
Aussi, la capacité hôtelière de la région en 1998, 8 hôtels classés et 21 hôtels
non classés, avec un
nombre de lits de 1415, dont 729 lits classés. La ville de Laâyoune regroupe la
majorité de cette capacité hôtelière, soit 94,3% du total régional des hôtels non
classés, et 100% des hôtels classés.
Par ses particularités touristiques et sa proximité des principaux pôles d'attraction
touristiques (Agadir et les Iles Canaries), cette région est appelée à jouer un rôle
dynamique dans la promotion touristique.
Néanmoins, la contribution de ce secteur dans le développement socio-économique reste
en deçà du niveau sollicité, ce qui nécissite le lancement d'un plan d'action axé
essentiellement sur l'aménagement des sites touristiques identifiés au niveau de cette
région et développement de la structure touristique d'accueil concentrée actuellement
au niveau de la ville de Laâyoune, ainsi que l'encouragement du tourisme du desert et
l'organisation des randonnées désertiques. Le passage du rallye Paris-Dakar, est
considéré comme une propagande internationale pour le lancement futur de ce nouveau
produit marocain.
2-3 - Le commerce : le secteur le plus attractif dans la
région
Le secteurr commercial est considéré parmi les plus attractifs pour un grand nombre
d'actifs de la région. Cette activité est ancestralele chez la population sahraouie.
Depuis des sièdes la région a joué le rôle de zone de transit des caravanes venues du
Nord du Maroc ou du Sud subsaharien (Sénégal, Mali et le Niger). Cette fonction a fait
naître des villes étapes dans cette région qui se sont développées grâce aux
échanges commerciaux propices. Actuellement, le commerce a pris une ampleur différente
de celle du passé en se structurant selon de nouvelles composantes commerciales et
économiques.
Sur le plan régional et saharien, le tissu commercial de la ville de Laâyoune reste le
plus dominant, cela est dû à sa suprématie urbaine, démographique (136 678 hab.),
infrastructurales (aéroport, port, carrefour, trafic, etc.). Ce secteur emploie entre 21
et 25% du total de la population active.
Le développement de ce secteur et en parallèle avec le rayon commercial ainsi que
1'extension urbaine des villes sahariennes et en particulier, les avantages fiscaux dont
bénificie cette zone du Maroc.
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