Rapport au Premier ministre
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Sommaire
Le mot du Président ............................................................................... 5
....................................................................................11
Contribution du ministĂšre de lâIntĂ©rieur ............................................ 19
Le satanisme, une dĂ©rive dâactualitĂ© en Europe ................................. 27
Internet : lâamplifi cation du risque de dĂ©rives sectaires ..................... 39
La lutte contre les dérives sectaires
............................................57
Contribution du ministĂšre de lâIntĂ©rieur ............................................ 59
.....................................................................105
Contribution du ministÚre de la Santé .............................................. 117
Activités administratives 2008
......................................................121
Les ministĂšres en 2008 ....................................................................... 123
Les objectifs des ministĂšres en 2009 .................................................. 143
Bilan de la la Miviludes en 2008 ........................................................ 155
Les perspectives de la Miviludes pour 2009 ...................................... 165
.................................................................................................171
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Loi n
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 2008-1187 du 14 novembre 2008,
relative au statut des témoins devant les commissions
dâenquĂȘte parlementaires .................................................................. 175
Circulaire du ministĂšre de lâIntĂ©rieur, de lâOutre-Mer
et des Collectivités territoriales, du 25 février 2008
sur la « Lutte contre les dérives sectaires » ......................................... 177
Circulaire du ministĂšre de lâIntĂ©rieur, de lâOutre-Mer
et des Collectivités territoriales, du 23 janvier 2009,
sur les « Orientations du ministĂšre de lâIntĂ©rieur
en matiÚre de lutte contre les dérives sectaires pour 2009 » ............ 185
Activités parlementaires ..................................................................... 187
Adresses et liens utiles ........................................................................ 199
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Le mot du Président
Je tiens en premier lieu à rendre hommage à mon prédécesseur, le pré-
fet Jean-Michel Roulet, lequel pendant les trois années de son mandat a insuf-
fl é un nouveau dynamisme à la Mission interministérielle de vigilance et de
lutte contre les dérives sectaires.
Ce haut serviteur de lâĂtat a su incontestablement trouver le point
dâĂ©quilibre entre le respect des libertĂ©s fondamentales qui fondent une
RĂ©publique et la fermetĂ© face Ă des comportements attentatoires Ă lâordre
public et la dignité de la personne humaine.
à ses cÎtés, Catherine Katz a apporté à la Mission sa précieuse expé-
rience de magistrat quâelle met aujourdâhui au service dâune autre cause, au
sein de la Mission interministérielle de lutte contre la drogue et la toxicomanie.
Un autre magistrat lui a succĂ©dĂ©, AmĂ©lie CladiĂšre, qui dâemblĂ©e sâest attelĂ©e
aux réformes de structure de la Miviludes.
Le prĂ©sent rapport dâactivitĂ© est donc davantage le fruit de la prĂ©cĂ©-
dente direction. Il met lâaccent sur les nouvelles stratĂ©gies et les nouveaux
risques de dĂ©rives sectaires, notamment dans les secteurs de la santĂ©, de lâaccĂšs
Ă lâemploi et de la formation professionnelle.
On relÚvera plus particuliÚrement la décision du ministÚre de la Santé
de créer un outil de veille appliqué aux pratiques thérapeutiques non conven-
tionnelles, ou encore lâobjectif fi xĂ© par le ministĂšre du Travail de poursuivre les
mouvements sectaires quand sont constatées des violations au droit du travail,
telles que lâabsence de rĂ©munĂ©ration ou de contrat de travail, ou enfi n lâim-
pulsion rĂ©affi rmĂ©e du ministĂšre de lâIntĂ©rieur, qui affi che clairement dans sa
circulaire du 25 février 2008 sa volonté de
« relancer lâaction de lâĂtat en matiĂšre de
lutte contre les dérives sectaires »
.
Dans cette continuité, la Miviludes, dont la mission premiÚre est de
coordonner lâaction de lâensemble des pouvoirs publics, sâefforcera dâĂȘtre
davantage « hors les murs » par une présence plus active sur le terrain, au
contact direct des groupements concernés et de tous les acteurs publics ou
issus du monde associatif.
De mĂȘme, dans un souci de transparence, elle rendra compte publi-
quement par la diffusion dâune lettre bimestrielle de ses activitĂ©s dans tous les
domaines. On se félicitera également de la convention de partenariat signée
entre la Miviludes et La Chaßne parlementaire-Assemblée nationale pour
mieux informer nos concitoyens des dangers et des risques de dérives sectaires
constatés dans certains mouvements.
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On relĂšvera encore que, comme lâannĂ©e prĂ©cĂ©dente le prĂ©sent rapport
met lâaccent sur la dimension internationale du phĂ©nomĂšne sectaire.
Ainsi, Ă lâinvitation du Bureau international des droits de lâHomme,
dĂ©pendant de lâOSCE, la Miviludes sâest rendue Ă Varsovie le 8 octobre 2008
pour souligner, en liaison directe avec les services du Quai dâOrsay, le caractĂšre
démocratique, équilibré et respectueux des libertés publiques et individuelles
de son action.
Pour une optimisation de ses objectifs, la Miviludes ambitionne de
refondre ses structures (Secrétariat général, Comité exécutif de pilotage opé-
rationnel et Conseil dâorientation) avec la volontĂ© de la rendre plus effi cace et
plus opérationnelle.
Ainsi, avec la mĂȘme dĂ©termination que par le passĂ©, la Mission inter-
ministĂ©rielle de vigilance et de lutte contre les dĂ©rives sectaires continuera Ă
dĂ©masquer, au-delĂ des apparences trompeuses, lâappĂ©tit mercantile, les tech-
niques psycho-spirituelles qui tendent Ă favoriser lâemprise mentale et autres
pratiques dangereuses pour les individus et les libertés fondamentales. Il y va
de la protection des intĂ©rĂȘts majeurs qui fondent une dĂ©mocratie.
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Rapport au Premier ministre 2008 Introduction
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Introduction
Si lâon en croit les nombreuses commandes faites Ă La Documentation
française, et le nombre croissant de visiteurs en ligne sur le site Internet de la
Mission, câest toujours avec beaucoup dâintĂ©rĂȘt quâest accueilli chaque annĂ©e
le rapport du Président de la Miviludes au Premier ministre. Depuis six ans,
ce rapport annuel nâa cessĂ© de sâĂ©toffer et dâĂ©largir ses ambitions, vers une
information toujours plus complÚte et approfondie sur le phénomÚne sectaire,
en direction dâun public toujours plus diversifi Ă©. Il est manifeste en effet, Ă la
lecture des courriers reçus, quâun public extrĂȘmement large et divers prend
connaissance, dâune maniĂšre ou dâune autre, de ce rapport annuel, et se
lâapproprie.
Cette constante exigence de qualité est toujours un défi pour chacun
de ceux, permanents de la Mission interministérielle ou services des ministÚres
concernés, qui contribuent à son élaboration.
Ce fut le cas tout particuliÚrement en 2008, année de transition pour
la Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires.
Transition en raison du départ de Jean-Michel Roulet et de la nomination de
Georges Fenech comme PrĂ©sident de la Miviludes, transition en raison dâun
renouvellement dâune proportion importante du SecrĂ©tariat gĂ©nĂ©ral perma-
nent, mais transition Ă©galement en raison des modifi cations importantes du
dispositif de terrain, qui a conduit la Miviludes à faire évoluer les modalités
de sa collaboration avec les pouvoirs publics, dont elle est chargée de
« favo-
riser la coordination de lâaction prĂ©ventive et rĂ©pressive »
(article 1
er
du décret du
28 novembre 2002 instituant la Miviludes) Ă lâencontre des agissements dange-
reux ou répréhensibles constitutifs de dérives sectaires.
La suppression des « cellules de vigilance » départementales dont les
compétences ont été transférées aux « conseils départementaux de préven-
tion de la dĂ©linquance, de lâaide aux victimes et de lutte contre la drogue, les
dérives sectaires et les violences faites aux femmes » consécutivement à la sim-
plifi cation des procédures administratives instaurée en 2007 devait, aux termes
de la circulaire du 27Â mai 2005 du Premier ministre relative Ă la lutte contre
les dĂ©rives sectaires, ĂȘtre complĂ©tĂ©e par la constitution, au sein de ces conseils
départementaux, de groupes de travail chargés de suivre spécifi quement les
questions relatives à la lutte contre les dérives sectaires.
Dans sa circulaire du 25 fĂ©vrier 2008, le ministre de lâIntĂ©rieur
a demandĂ© avec force aux prĂ©fets de « relancer lâaction de lâĂtat en matiĂšre de
lutte contre les dérives sectaires » et de réunir à cette fi n une fois par trimestre
ces groupes de travail, « lieu de centralisation et de recoupement des informa-
tions concernant dâĂ©ventuelles dĂ©rives sectaires ».
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Câest notamment Ă lâoccasion de la prĂ©paration et de la tenue de ces
réunions que les services déconcentrés ont pris conscience de la nécessité de
renforcer leur information, voire leur formation en la matiÚre, et ont sollicité
la Miviludes à cet effet conformément à sa mission.
De mĂȘme, la profonde rĂ©forme des services de renseignement et dâen-
quĂȘte, qui sont les interlocuteurs naturels de la Mission, nâa pas Ă©tĂ© sans inci-
dence sur le fonctionnement de cette derniĂšre.
Le prĂ©sent rapport est donc, Ă lâimage de lâannĂ©e 2008, un rapport de
transition, tout particuliĂšrement ouvert sur lâavenir, sur les perspectives offertes
par le renouvellement des personnes et des pratiques dans la lutte contre les
dĂ©rives sectaires, au sein de la Mission et sur lâensemble du territoire. Ce qui
ne lâempĂȘche pas de sâinscrire dans la continuitĂ© du rapport 2007 Ă bien des
Ă©gards.
Ainsi, le rapport sâouvre sur une Ă©vocation des nouveaux risques de
dĂ©rive particuliĂšrement prĂ©occupants dans le secteur de lâemploi et de la for-
mation professionnelle, suivie dâun approfondissement de lâĂ©tude des risques
liés au satanisme, déjà évoqués dans les rapports précédents. Un exposé relatif
Ă la dĂ©multiplication des risques par le biais dâInternet est suivi dâune nouvelle
étude sur les stratégies de lobbying des mouvements présentant des risques de
dĂ©rives sectaires Ă lâinternational, dans le prolongement de celle proposĂ©e en
2007, en Ă©voquant cette fois plus prĂ©cisĂ©ment lâexemple de lâONU.
De mĂȘme, aprĂšs un exposĂ© des nouvelles mĂ©thodes de lutte contre les
dĂ©rives sectaires, est proposĂ©e une Ă©tude du dispositif dâassistance aux victimes
en Europe, qui vient complĂ©ter lâĂ©tude du dispositif juridique et administratif
de lutte contre les dérives sectaires en Europe présenté en 2007.
Le rapport annuel présente cette année un dossier central axé sur le
risque santé, et plus particuliÚrement sur le dévoiement des pratiques théra-
peutiques. Bien que déjà présente dans les précédents rapports, cette préoc-
cupation a pris en effet en 2008 une place véritablement prépondérante, liée
Ă la multiplication dâoffres relatives au bien-ĂȘtre et Ă lâĂ©panouissement person-
nel dépourvues de toute évaluation sérieuse, et dont certaines présentent un
risque réel pour la santé. Cette étude se prolonge par un exposé de la Direction
gĂ©nĂ©rale de la santĂ© du ministĂšre de la SantĂ©, sur lâimportant chantier relatif
Ă lâencadrement des pratiques non conventionnelles Ă visĂ©e thĂ©rapeutique. Ce
travail ne concerne que partiellement le champ des dérives sectaires, mais il
apporte au lecteur un éclairage précieux sur la zone frontiÚre, toujours déli-
cate à délimiter, entre un « charlatanisme » simple, plus ou moins inoffensif
quoique parfois dangereux, et la dĂ©rive sectaire, qui peut ĂȘtre supportĂ©e ou
favorisĂ©e par de telles pratiques. Câest ainsi que ce thĂšme, qui concerne en
premier lieu les services du ministÚre de la Santé, rejoint le domaine de com-
pétence de la Miviludes lorsque sont constatées des dérives laissant craindre,
ou favorisant, une emprise mentale. Elle a été saisie en 2008 à ce titre de trÚs
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nombreuses questions Ă©manant de particuliers ou dâagents publics confrontĂ©s
à des offres susceptibles de présenter un risque.
Enfi n, le bilan de chacun des ministÚres membre du comité exécutif de
pilotage opĂ©rationnel en matiĂšre de lutte contre les dĂ©rives sectaires sâaccom-
pagne cette annĂ©e dâun important volet « perspectives » qui ouvre des chantiers
pour lâannĂ©e 2009 et les annĂ©es suivantes. De mĂȘme, le bilan de lâaction de la
Mission en 2008 est-il largement ouvert sur les années à venir. Ainsi, en matiÚre
dâinterventions sur le territoire notamment, lâannĂ©e 2008 a vu lâexpression de
trĂšs nombreux besoins nouveaux, qui nâont pu ĂȘtre immĂ©diatement satisfaits,
mais le seront en 2009, conformément aux missions de la Miviludes qui se veut
toujours plus au service des agents publics sur le terrain.
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Contribution
de la Délégation générale
Ă lâemploi et Ă la formation
professionnelle
Nouvelles stratégies, nouveaux
risques : les dérives sectaires
dans le secteur de lâaccĂšs Ă lâemploi
et de la formation professionnelle
Prévention des dérives sectaires
Depuis plusieurs années, on constate une montée en puissance de for-
mations affi chant des dimensions « comportementales » importantes. Certaines
de ces actions relÚvent du « développement personnel » avec, parfois, une voca-
tion « thérapeutique ». Certaines de ces prestations posent question, non seu-
lement vis-à -vis de la législation en matiÚre de formation professionnelle, mais
aussi au regard de celle relative Ă la santĂ© publique (lâexercice illĂ©gal des pro-
fessions médicales réglementées...).
En effet, il convient de rappeler que la formation est un acte pédago-
gique par lequel une personne transmet des compétences, dont des savoir-faire
ou des savoir-ĂȘtre, Ă dâautres. Cela nĂ©cessite de dĂ©fi nir les objectifs Ă atteindre
à partir des connaissances détenues par les personnes qui suivent la forma-
tion. La formation professionnelle doit concrĂštement servir Ă lâemploi et au
poste de travail et/ou au dĂ©veloppement des connaissances. Câest pourquoi
les actions de dĂ©veloppement personnel nâentrent gĂ©nĂ©ralement pas dans le
champ de la formation professionnelle continue.
Du point de vue des rĂšgles applicables, en particulier de lâimputabilitĂ©
des dépenses, la circulaire DGEFP n
o
 2006-35 du 14 novembre 2006 précise que
sont exclues du champ de la formation professionnelle continue « les actions
âcomportementalesâ destinĂ©es Ă des publics indiffĂ©renciĂ©s ou hĂ©tĂ©rogĂšnes, et
donc sans relation avec un poste ou une fonction, des actions qui relĂšvent de
lâorganisation gĂ©nĂ©rale (dâun service ou dâune entreprise), sans rĂ©fĂ©rence prĂ©-
cise au poste de travail et aux compétences à acquérir ».
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LâenquĂȘte auprĂšs des services rĂ©gionaux de contrĂŽle
Une enquĂȘte a étĂ© rĂ©alisĂ©e auprĂšs des services rĂ©gionaux du contrĂŽle
entre la fi n de lâannĂ©e 2007 et le dĂ©but de lâannĂ©e 2008 pour mieux identifi er
la réalité de ces formations et de leurs prestataires. La trÚs grande majorité des
services rĂ©gionaux dĂ©clare accorder une grande vigilance Ă lâĂ©gard de ce type
de formation au regard du droit applicable. Ils considĂšrent que le nombre
de formations de ce type est soit en augmentation, soit stable. Toutefois, les
services constatent un fl ux constant de déclarations de nouveaux organismes
de formation dans ces domaines, représentant un peu plus de 10 % des nou-
velles déclarations. Les spécialités concernent notamment le développement
des capacités mentales, comportementales, les formations en développement
personnel, et parfois la psychologie et la santé, soit environ prÚs de 20 % du
nombre total de prestataires de formation déclarés.
La grande majoritĂ© de ces formations a pour objet lâacquisition de
compĂ©tences comportementales ou de « savoir-ĂȘtre » professionnels pour un
poste de travail précis, ce qui ne pose
a priori
pas de problĂšme au regard de la
rĂ©glementation ou dans leur mise en Ćuvre. Toutefois, des problĂšmes appa-
raissent notamment dans le cas des actions ou formations liées au domaine de
la santĂ© ou du bien-ĂȘtre. Les diffi cultĂ©s tiennent au caractĂšre souvent fl ou des
actions envisagées ne permettant pas de les apprécier. Il est souligné notam-
ment le caractĂšre trĂšs gĂ©nĂ©raliste de lâarticle L. 6313-7 du code du travail, dĂ©jĂ
pointé par la circulaire n
o
 2000-20 du 25 mai 2000. TrÚs souvent, le caractÚre
professionnel ou professionnalisant de ces formations nâest pas dĂ©montrĂ©,
dâautant plus que les objectifs ou programmes demeurent imprĂ©cis, ou ne font
Ă©tat dâaucune progression pĂ©dagogique, ne dĂ©fi nissent pas de prĂ©requis ou de
situation professionnelle particuliÚre des personnes formées. Elles ne propo-
sent pas non plus de dispositif dâĂ©valuation permettant dâapprĂ©cier les compĂ©-
tences acquises. Elles peuvent, notamment dans le domaine de la santé ou de
la psychologie, préconiser des techniques ou méthodes non éprouvées ou non
reconnues par des autorités compétentes. Le degré de dangerosité augmente
lorsquâelles sâaccompagnent de dĂ©stabilisation mentale, dâexigences fi nan-
ciĂšres exorbitantes et dâatteintes Ă lâintĂ©gritĂ© physique.
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Charlatanisme et dérive sectaire :
des phénomÚnes minoritaires mais préoccupants
Certains prestataires cherchent, en se déclarant comme organismes
de formation, Ă faire apparaĂźtre une « reconnaissance » de lâĂtat, du fait que
la dĂ©claration dâactivitĂ© est souvent prĂ©sentĂ©e abusivement (et illĂ©galement)
comme un « agrément », ou à se prévaloir du caractÚre « professionnel » de
leurs prestations. Ils développent ensuite leurs offres, principalement auprÚs
de particuliers qui achĂštent ces prestations Ă titre individuel et Ă leurs frais,
pour profi ter dâune rĂ©glementation avantageuse en matiĂšre de TVA. Ces pres-
tataires méconnaissent le plus souvent les obligations des organismes de forma-
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tion professionnelle en matiÚre de contractualisation, de publicité, de remise
de documents pédagogiques préalable aux stagiaires et de comptabilité en
cas dâactivitĂ©s multiples. Cette catĂ©gorie de prestataires douteux ne constitue
quâune minoritĂ© de lâensemble des organismes proposant des formations com-
portementales, mais, comme le rĂ©vĂšle lâenquĂȘte, câest lĂ que lâon trouve des
pratiques ésotériques, charlatanesques, pouvant également conduire les béné-
fi ciaires Ă lâexercice illĂ©gal de profession mĂ©dicale rĂ©glementĂ©e. Si le phĂ©no-
mĂšne nâest pas massif, il exige de la vigilance de la part des services de contrĂŽle,
puisque 90 % des régions déclarent avoir été confrontées à des dossiers présen-
tant un risque sérieux de charlatanisme et/ou de dérive sectaire.
Sâagissant plus particuliĂšrement de la formation, une vigilance accrue
sâexerce depuis lâannĂ©e 2000, notamment lors de lâenregistrement des orga-
nismes de formation ou lors de contrÎles exercés
a posteriori
par les services de
contrĂŽle de la formation professionnelle. Elle doit permettre ainsi dâexclure
du champ de la formation professionnelle continue, toute personne physique
ou morale qui poursuivrait dâautres objectifs que ceux assignĂ©s Ă la formation
continue ou qui aurait pour but ou pour effet de porter atteinte aux libertés de
la personne, à sa dignité et à sa personnalité.
La législation applicable vise aussi à protéger les entreprises et les indi-
vidus de toute mention publicitaire de nature Ă les induire en erreur sur les
conditions dâaccĂšs aux formations proposĂ©es, leurs contenus, leurs sanctions
ou leurs modalités de fi nancement.
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Contribuer Ă amĂ©liorer la qualitĂ© de lâoffre
En 2005-2006, le nombre de contrĂŽles dâorganismes de formation est
restĂ© limitĂ©, notamment du fait de lâimportance des contrĂŽles au titre du Fonds
social europĂ©en et cette tendance sâest prolongĂ©e les annĂ©es ultĂ©rieures. Ceci
empĂȘche le contrĂŽle de produire tous ses effets en termes de dissuasion et de
conseil par rapport à ces errements constatés sur le terrain. Il faut souligner
cependant que, sans remplacer le rÎle contrÎleur et éventuellement répressif
de lâĂtat, les organismes paritaires collecteurs agrĂ©Ă©s (OPCA), qui fi nancent la
majorité des formations dans les PME et TPE, ont en matiÚre de régulation un
rĂŽle Ă jouer et le jouent de plus en plus. Un contrĂŽle rĂ©gulier par lâĂtat des pro-
cĂ©dures quâils mettent ou ne mettent pas en Ćuvre en ce domaine, permettrait
de dĂ©multiplier lâeffi cacitĂ© du contrĂŽle et de contribuer Ă lâamĂ©lioration de la
qualitĂ© de lâoffre dans son ensemble.
La réforme de la formation professionnelle :
amĂ©liorer la qualitĂ© de lâoffre de formation
Dans le cadre de la réfl exion autour de la réforme de la formation profession-
nelle prévue début 2009, trois groupes de travail ont été constitués dont un
consacrĂ© Ă la qualitĂ© de lâoffre et de lâachat de formation. Les propositions de
ce groupe de travail visent à répondre à trois principales questions :
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â Comment rĂ©duire lâinfl ation dĂ©clarative dâorganismes de formation ?
â Comment garantir la qualitĂ© dâun organisme de formation et de ses prestations ?
â Quelles sont les bonnes pratiques en matiĂšre dâachat de formation ?
Diverses recommandations ont Ă©tĂ© faites Ă lâissue des dĂ©bats, concer-
nant lâidentifi cation des organismes de formation et de leurs prestations et
les achats de formation, notamment des entreprises (plus particuliĂšrement les
TPE-PME).
Concernant tous les organismes de formation, la principale proposition
a pour objet dâamĂ©liorer la visibilitĂ© de lâoffre en prĂ©conisant un mĂ©canisme
dâinscription des organismes de formation sur un portail-rĂ©pertoire, ce qui per-
met de les identifi er sans donner lâimpression dâune garantie de qualitĂ© que
laisse entendre de maniĂšre erronĂ©e un enregistrement auprĂšs de lâadministra-
tion. Les certifi cations ou labels de qualité acquis par ces organismes sont vive-
ment encouragés et devraient fi gurer dans ce portail-répertoire. La deuxiÚme
recommandation concerne une clarifi cation des conditions dâexonĂ©ration de
TVA aujourdâhui accordĂ©e automatiquement sur simple demande, y compris
pour des prestataires commerciaux Ă but lucratif. Ces deux premiĂšres recom-
mandations ont un impact direct sur la lutte contre les dérives sectaires dans
la formation professionnelle en supprimant la notion fausse « dâagrĂ©ment de
lâĂtat » et la manne de lâexonĂ©ration de TVA qui crĂ©e un effet dâaubaine pour
nombre de charlatans.
Pour amĂ©liorer la lisibilitĂ© de lâoffre, la troisiĂšme recommandation prĂ©-
conise la crĂ©ation dâune fi che dâidentitĂ© en ligne de lâorganisme, harmonisĂ©e Ă
lâĂ©chelle nationale, ainsi le portail-rĂ©pertoire est accessible Ă tous (particuliers,
entreprises, intermĂ©diaires). La quatriĂšme recommandation sâintĂ©resse aux
engagements en amont des acteurs concernés par la convention en instaurant
un document signé de chacun, prescripteur, acheteur, usager, organisme de
formation, qui rĂ©capitule les buts de lâaction et les diffĂ©rents moyens mobili-
sĂ©s. Enfi n, une cinquiĂšme recommandation propose quâĂ lâissue de chaque
formation, une attestation mentionnant les objectifs de lâaction et le succĂšs
aux Ă©preuves lorsquâelles ont eu lieu soit dĂ©livrĂ©e au bĂ©nĂ©fi ciaire. Ce docu-
ment pourra ainsi ĂȘtre produit dans des dĂ©marches de validation ultĂ©rieures ou
fi gurer dans le passeport de lâintĂ©ressĂ©. Ainsi, une meilleure identifi cation des
organismes de formation et un encadrement plus explicite des buts et résultats
des actions de formation permettront un contrĂŽle plus rigoureux au nom de la
lutte contre les dérives sectaires et le charlatanisme.
Les recommandations pour les achats de formation par les entreprises,
en particulier les TPE-PME, préconisent pour améliorer la qualité de la for-
mation, de dĂ©velopper les fonctions dâintermĂ©diation auprĂšs des personnes et
des petites entreprises. Ces intermĂ©diaires clairement dĂ©signĂ©s ont vocation Ă
encourager le développement de la formation tout au long de la vie, à soutenir
lâexpression de la demande, Ă fournir lâaide Ă la recherche de prestations adap-
tĂ©es et Ă faciliter lâĂ©valuation. La fonction dâintermĂ©diation en direction des
petites entreprises devrait ĂȘtre confi Ă©e aux partenaires sociaux,
via
les OPCA
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dans leurs domaines de compétence, et aux OPACIF en ce qui concerne les
personnes en congé individuel.
Actions de sensibilisation et de formation
conduites en 2008
La DĂ©lĂ©gation gĂ©nĂ©rale Ă lâemploi et Ă la formation professionnelle
a poursuivi ses efforts afi n de sensibiliser et former aux risques de dérives sec-
taires les principaux prescripteurs et fi nanceurs de formation publics et privés.
Notamment une action de sensibilisation a été conduite auprÚs de la Mission
emploi des travailleurs handicapĂ©s de la sous-direction politique de lâemploi.
Comme chaque année, la promotion des inspecteurs-élÚves du travail
affectés à la formation professionnelle a été sensibilisée pendant deux jours
sur le sujet des dérives sectaires et deux rencontres avec Madame Catherine
Picard, prĂ©sidente de lâUNADFI, et Monsieur Henri-Pierre Debord, conseiller
à la Miviludes, ont été organisées.
Une conférence-débat coordonnée par le FONGECIF, en partenariat
avec lâADFI Normandie, sâest dĂ©roulĂ©e Ă lâuniversitĂ© de Rouen et avait pour
thÚme les dérives sectaires dans la formation professionnelle. Cette premiÚre
action de sensibilisation en Haute-Normandie a rĂ©uni un public de plus dâune
centaine dâauditeurs, parmi lesquels des professionnels de la formation et des
Ă©tudiants.
Orientations pour 2009
La dĂ©lĂ©gation gĂ©nĂ©rale Ă lâemploi et Ă la formation professionnelle
entend continuer son travail de sensibilisation et de formation auprĂšs de
publics ciblés comme les opérateurs du nouveau pÎle emploi qui ont en charge
des publics fragilisés.
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Contribution du ministĂšre
de lâIntĂ©rieur
Le satanisme
Les missions de la SDIG sâinscrivent dans le prolongement de celles
anciennement exercées par les renseignements généraux en matiÚre de lutte
contre les dérives sectaires, en étant plus particuliÚrement orientées sur les
menaces Ă lâordre public.
La recherche du renseignement sur les mouvements sectaires est effec-
tuĂ©e par lâensemble des correspondants du territoire appartenant aux diffĂ©-
rents services dĂ©partementaux de lâinformation gĂ©nĂ©rale (SDIG) qui assurent
la transmission de lâinformation Ă la sous-direction centrale.
DĂšs lors, les dĂ©viances sataniques continuent dâĂȘtre suivies, une place
prĂ©pondĂ©rante Ă©tant attribuĂ©e Ă lâanalyse des profanations de lieux de culte et
de sĂ©pultures dans leur ensemble, en sâattardant spĂ©cifi quement sur la nature
des faits (racisme, vandalisme, satanisme...).
La physionomie actuelle du satanisme en France
Le satanisme continue de sévir en France tout en présentant un visage
informel et se développant de maniÚre diffuse, essentiellement sur
Internet ou par le bouche Ă oreille, dans les concerts de Black Metal,
les nights-clubs spécialisés ou lors de soirées privées. Le nombre
important des profanations de sépultures recensé depuis plusieurs
années et la signature de leurs auteurs confi rme par ailleurs que la
France nâest pas Ă lâabri du pouvoir de nuisance des satanistes.
â
Les manifestations concrĂštes du satanisme sur le territoire
Selon une double caractĂ©ristique qui reste dâactualitĂ©, il nâexiste pas de
défi nition offi cielle du satanisme et ce phénomÚne demeure multiforme. DÚs
lors, le nombre total de satanistes sâavĂšre diffi cile Ă Ă©tablir.
La plupart des adorateurs de Satan continuent de sâinspirer des Ă©crits
dâAnton Szandor LaVey (dont
Les neuf péchés sataniques
,
Les neuf commandements
sataniques
,
Les onze lois sataniques de la terre
et la
Bible satanique
Ă©crite par LaVey
en 1969 et traduite en français en 2006).
La doctrine satanique est fondĂ©e sur lâanticonformisme (ses partisans
croient en eux-mĂȘmes, en leurs propres qualitĂ©s et ils sâautoproclament leur
propre dieu) et sur lâindividualisme (nous vivons dans « un monde cruel », et
« seuls les plus forts doivent survivre »).
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Ă lâheure actuelle, il nâexiste pas dâassociation strictement satanique
déclarée sur le territoire français, comprenant un bureau constitué et un objet
portant sur le culte de Satan. Les quelques associations structurées ayant fait
parler dâelles Ă la fi n du siĂšcle dernier ont disparu (la Wicca, le temple de
Seth...). Il existe cependant quelques mouvements ayant un rapport plus ou
moins direct avec le diable.
â
Les derniÚres structures et lieux de rendez-vous recensés
Aujourdâhui, les seules structures participant au phĂ©nomĂšne satanique
sont de nature essentiellement commerciale : Ă©dition, boutiques, industrie
musicale, etc. Il existe cependant quelques formations, de création récente, qui
peuvent ĂȘtre signalĂ©es pour leurs liens plus ou moins directs avec les croyances
occultes et sataniques :
â Lâassociation Libre assemblĂ©e paĂŻenne francophone
(LAPF), déclarée le
11 aoĂ»t 2004 Ă la sous-prĂ©fecture de Langon (Gironde) a pour objet dâanimer
le dialogue entre diverses sensibilités spirituelles, dont le paganisme, le cel-
tisme, le chamanisme et la Wicca, un courant de pensée satanique.
â Lâassociation 666 le chiffre de la bĂȘte humaine
, dont lâobjet est « lâĂ©tude
du confl it entre le paganisme et le christianisme des origines à nos jours », se
caractérise par sa discrétion et une activité quasi nulle.
â Le magasin Le Saint-Graal
est spécialisé dans la vente de produits dits ésoté-
riques et arbore sur sa façade un élément graphique présentant une analogie
avec le pentacle, symbole de la magie noire ou du satanisme. Au cours du mois
de juin 2006, une enquĂȘte de la gendarmerie dâAire-sur-la-Lys (Pas-de-Calais)
rĂ©vĂ©lait lâexistence de sĂ©ances de purifi cation et de rituels assortis notamment
dâĂ©gorgements de boucs ou de coqs, dont les participants frĂ©quentent Le Saint-
Graal. Les carcasses des animaux étaient retrouvées en avril 2007, dans le canal
de Neufossé à Racquinghem (Pas-de-Calais).
On mentionnera aussi lâorganisation internationale de lâĂglise de
Satan, qui nâexiste en France que de maniĂšre virtuelle mais qui propose en
ligne une affi liation Ă lâĂglise. Le site offi ciel traduit en plusieurs langues est
complet sur lâunivers dâAnton LaVey et de ses disciples.
Des boutiques spécialisées, des bars, des clubs spécialisés et des disco-
thÚques sont particuliÚrement fréquentés par les gothiques et les satanistes.
Des
fl yers
(cartons dâinvitation) sont disponibles dans ces Ă©tablisse-
ments et orientent vers dâautres lieux de vie tels que des sex-shops spĂ©cialisĂ©s
sur le fétichisme ou des soirées axées sur une sexualité débridée.
On prĂ©cisera quâun bar de la capitale est le principal point dâancrage
dâun groupe dâune dizaine de satanistes fascinĂ©s par la personnalitĂ© et le passĂ©
criminel dâun artiste connu pour ses tableaux reprĂ©sentant des tueurs en sĂ©rie.
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â
Le mouvement gothique et Internet : deux facteurs propices
aux idées satanistes
ArrivĂ© en France il y a une vingtaine dâannĂ©es, le mouvement gothique
rassemble aujourdâhui un public de plus en plus large. MĂȘlant essentiellement
univers médiéval, fantastique et
heroic fantasy
, la thématique gothique incarne
une sorte de vaste mouvance hétéroclite au sein de laquelle gravitent amateurs
de jeux de rÎles, de musique Black Metal, mais aussi des adeptes du fétichisme
ou de certains milieux satanistes.
Populaire auprĂšs dâune frange de la jeunesse en quĂȘte dâidentifi cation,
les gothiques Ă©voluent dans un univers noir, morbide, oĂč lâon rencontre des
fi gures médiévales étranges avec un attrait marqué pour les pratiques magiques,
le spiritisme et les superstitions.
Si le gothisme ne conduit pas systématiquement au satanisme, il peut ser-
vir de passerelle vers lui, notamment par lâintermĂ©diaire de
blogs
(sortes de pages
personnelles ou de journaux intimes mis en ligne) de plus en plus explicites.
Par ailleurs Internet, lieu privilégié de rencontres pour les satanistes
du monde entier est sans conteste le principal vecteur de propagation de cette
idéologie. De fait, il existe une multitude de sites français ou anglo-saxons, plus
ou moins violents, qui traitent de cette doctrine, proposant des extraits de la
bible satanique, des textes, voire des livres reproduits dans leur intégralité, mais
aussi des liens vers des sites proches de cette culture, comme la sorcellerie, la
dĂ©monologie, le vampirisme, la magie, lâunivers gothique, le Black Metal.
Les
blogs
abondent en outre de commentaires faits par les internautes,
qui dévoilent sans tabou leur amour pour Satan. De nombreux
blogs
arborent
dĂšs leur page dâaccueil les thĂšmes de prĂ©dilection de leur crĂ©ateur : le vampi-
risme, la décrépitude mentale, les cimetiÚres, le romantisme noir, les scarifi ca-
tions, le
Blood Fetishism
, le gothique, la dépression, la tristesse, la mort, les envies
suicidaires...
Avec plus ou moins deux millions de sites français à gérer, parmi les-
quels des milliers faisant directement lâapologie du culte de Satan dans leur
titre ou dans leur contenu, Skyrock.com/blog est le premier hébergeur fran-
çais de
blogs
. Pour prévenir les abus, sa direction a déjà dû mettre en place
une équipe chargée de surveiller en permanence plus de cent trente millions
dâarticles et de commentaires.
Ainsi le site intitulé « Gothic » est une véritable encyclopédie en ligne
sur cet univers renvoyant à une soixantaine de thématiques dont de longues
pages sur les messes noires et le satanisme. On mentionnera Ă©galement lâexis-
tence dâun annuaire gothique, structurĂ© en fonction des tendances, www.
annuaire-gothique.com.
Enfi n, un des sites Internet français les plus complets en la matiÚre a été
conçu par un adepte de la culture gothique (Corpus Angel). Par ailleurs, les
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pages web de la communauté gothique francophone concentrent une foule de
renseignements sur les dates et lieux des concerts, la parution de divers fanzines,
et référence les lieux de rencontres gothiques, les bars, les boutiques, les soirées.
Le satanisme, un danger pour lâintĂ©gritĂ© physique
â
Le satanisme, une source dâinspiration
pour les personnes fragiles et suicidaires
En rÚgle générale, les satanistes ne prÎnent pas le suicide et le considÚ-
rent comme un acte lĂąche. DâaprĂšs la philosophie de lâĂglise de Satan,
« le suicide
est grandement dĂ©sapprouvĂ©, car il sâagit de se donner la grande abstinence, la mort »
.
Mais certains de ces supports technologiques totalement consacrĂ©s Ă
Satan font lâapologie des suicides relatĂ©s dans la presse. Ils peuvent ainsi consti-
tuer lâĂ©lĂ©ment dĂ©terminant dâun passage Ă lâacte chez des collĂ©giens et lycĂ©ens
fragilisés.
Des milliers de jeunes dans le monde Ă©voquent Ă travers ce nouveau
mĂ©dia gratuit et libre dâaccĂšs leur mal-ĂȘtre et leurs idĂ©es suicidaires. Certains
dâentre eux peuvent alors ĂȘtre tentĂ©s dâutiliser les
blogs
et les forums de discus-
sion non seulement pour partager leur mal de vivre mais aussi pour préparer
ensemble un suicide collectif.
Ainsi en septembre 2005, deux collégiennes de 13 et 14 ans se sont
donné la mort en se jetant du 17
e
Ă©tage dâune tour de la citĂ© Monmousseau
Ă Ivry-sur-Seine (Val-de-Marne). Les deux jeunes fi lles qui Ă©voquaient souvent
la mort et laissaient entendre quâelles allaient se suicider tĂŽt ou tard, sâĂ©taient
rapprochĂ©es du fait de leur attirance commune pour lâunivers gothique. Le
31 mai 2008, câest un fait similaire qui sâest dĂ©roulĂ© en Belgique avec le suicide
par pendaison de deux jeunes gothiques de 16 ans.
â
Un phénomÚne qui touche les amateurs de musique Black Metal
Lâexpression artistique de la culture satanique reste essentiellement
musicale Ă travers la musique Black Metal qui connaĂźt un succĂšs grandissant
auprĂšs des jeunes. Certains dâentre eux, gĂ©nĂ©ralement fragilisĂ©s ou intellec-
tuellement peu armĂ©s, adhĂšrent totalement Ă ce style musical et Ă lâidĂ©ologie
quâil vĂ©hicule.
Beaucoup dâalbums sont truffĂ©s de sigles cabalistiques et Ă©sotĂ©riques :
la mort, les bougies, le feu, le sang, la croix inversée, le diable... Des messages
subliminaux peuvent mĂȘme, selon leurs dĂ©tracteurs, y ĂȘtre insĂ©rĂ©s.
Leur infl uence est variable selon les individus, la majoritĂ© dâentre eux
manifestent uniquement une certaine appétence pour les sonorités macabres,
ou sont séduits par un phénomÚne de mode à vocation essentiellement commer-
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ciale, mais un public jeune et pas assez mĂ»r pour rĂ©sister Ă lâinfl uence de « lâima-
gerie » mise en Ćuvre peut rapidement adhĂ©rer Ă ce style et Ă ses prĂ©ceptes.
Les appels Ă rejoindre lâarmĂ©e de Satan ne sont pas rares. Nombre de
fans nâhĂ©sitent pas, dans certains concerts, Ă arborer des tenues et maquillages
imitant ceux de leurs idoles. EntiĂšrement vĂȘtus de noir, ils portent plus discrĂš-
tement au quotidien la croix renversée.
En effet, de plus en plus dâadolescents, parfois trĂšs jeunes, sont acquis
et vĂ©nĂšrent des groupes ou des chanteurs du vedettariat satanique, cherchant Ă
copier les rituels imaginaires relatés dans les chansons ou en spectacle.
Câest ainsi que lâimprĂ©gnation prolongĂ©e dans une culture faisant la
part belle aux musiques sombres, composées de paroles violentes et de mises en
scĂšne grandiloquentes, conduit parfois certains jeunes Ă se rapprocher de soi-
rées plus « ouvertes » rassemblant musique Black Metal, satanisme et nazisme.
Ătat des lieux des profanations sataniques
Ces derniÚres années ont été marquées par un accroissement régulier
de dĂ©gradations dâĂ©difi ces religieux et de sĂ©pultures, ce que le bilan chiffrĂ© de
lâannĂ©e 2008 confi rme, mais le caractĂšre strictement satanique de ces faits reste
proportionnellement faible.
Ainsi en 2008, sur un total de 266 sites touchés (cimetiÚres, lieux de
culte et calvaires), 22 présentent un caractÚre satanique avéré. En 2007, sur les
234 faits commis, 22 Ă©taient sataniques et en 2006, 28 sur 195 faits. On assiste
donc Ă une stagnation de ce type dâactes.
Ces exactions se résument le plus souvent à des inscriptions antichré-
tiennes et à des croix retournées, à des allusions à Satan et à son univers, accom-
pagnées de propos blasphématoires mais sans indices de véritables rituels.
Parfois les effractions de lieux sacrés prennent un aspect profanatoire,
se traduisant par une augmentation des vols dâobjets dâart religieux et dâhosties
consacrĂ©es, qui tendent Ă diriger les enquĂȘteurs vers des pistes sataniques. Câest
notamment le cas dans plusieurs églises des Hautes-Pyrénées au cours du mois de
septembre 2007, dont la cathédrale Saint-Jean de Perpignan (Pyrénées orientales).
Sur les 266 faits recensĂ©s en 2008, 39 se sont soldĂ©s par lâinterpella-
tion des auteurs, soit un taux dâĂ©lucidation de 14,7 % qui correspond Ă 80 per-
sonnes interpellées, dont 57 mineurs (85 dont 40 mineurs en 2007) ; le taux
dâĂ©lucidation Ă©tait de 12 % en 2007, contre 15,4 % en 2006 et 17 % en 2005.
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Dégradations anti chrétiennes
Total faits élucidés
Total actes sataniques
Lieux de culte
SĂ©pultures
0
30
60
90
120
150
2006
2008
2007
Sur lâensemble de ces dĂ©lits, les interpellations rĂ©vĂšlent une baisse de
lâĂąge des auteurs. Des mineurs de 7 Ă 9 ans ont Ă©tĂ© interpellĂ©s pour des dĂ©gra-
dations de tombes en septembre dernier Ă Puymirol (Lot-et-Garonne), alors
que de jeunes adolescents un peu plus ĂągĂ©s et en mal de vivre nâhĂ©sitent pas Ă
se livrer eux aussi Ă de tels actes.
Le caractĂšre exclusivement satanique des exactions doit ĂȘtre relativisĂ©.
DâaprĂšs les aveux des mis en cause, ces derniers agissent le plus souvent par
pur vandalisme ou par jeu, et dans certains cas en Ă©tat dâĂ©briĂ©tĂ©. Ils Ćuvrent
essentiellement en groupe, par haine de la religion, sans toutefois relever
dâune structure organisĂ©e, mĂȘme si quelques-uns dâentre eux appartiennent Ă
la mouvance gothique.
Il arrive aussi que de jeunes « satanistes amateurs », infl uencés par la
résonance médiatique qui se dégage du phénomÚne des dérives sataniques,
passent Ă lâacte. Les profanateurs restent dans leur grande majoritĂ© des primo
délinquants, agissant généralement par mimétisme et exprimant pour certains
une complaisance pour lâidĂ©ologie satanique, sans se livrer pour autant Ă de
véritables rituels.
La « résistance » antisatanisme
Face Ă cette accĂ©lĂ©ration de lâidĂ©ologie satanique, des voix sâĂ©lĂšvent et
des réactions apparaissent. Ainsi plusieurs catholiques, premiÚre communauté
visée par ce phénomÚne, et plus largement les chrétiens, ont créé un groupe
(www.indignations.org) visant Ă dĂ©noncer les profanateurs qui sâattaquent Ă
leur communauté.
Ils agissent en alertant les pouvoirs publics sur ces actes, notamment
par lâenvoi massif de pĂ©titions et de courriers, dans le souci de faire connaĂźtre
au grand public lâexistence de ce problĂšme de sociĂ©tĂ©.
En fĂ©vrier 2006, lors dâune session de trois jours organisĂ©e Ă Francheville
(RhĂŽne), cent cinquante exorcistes catholiques et leurs collaborateurs, des reli-
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gieux et laĂŻcs spĂ©cialistes de lâocculte, se sont penchĂ©s sur la montĂ©e du sata-
nisme chez les jeunes.
En mars 2006, les Ă©vĂȘques de France ont adoptĂ© le nouveau rituel de
lâexorcisme (la prĂ©cĂ©dente version datait de 1614). Pour la premiĂšre fois, le
texte a été traduit du latin vers les langues nationales et il invite désormais trÚs
clairement les prĂȘtres exorcistes Ă se rapprocher de la mĂ©decine et de la psy-
chiatrie pour affi ner leur discernement, car lâĂglise appelle toujours Ă la plus
grande rĂ©serve autour de lâexorcisme.
Au niveau européen, la police italienne a créé en décembre 2006 une
cellule spécialisée antisataniste, la
Squadra
(équipe) antisecte (SAS), composée
de quinze agents dâinvestigation, comprenant Ă©galement des psychologues et
analystes qui sâintĂ©ressent aux phĂ©nomĂšnes liĂ©s aux groupes satanistes, Ă©sotĂ©-
riques et religieux.
Leur objectif est de travailler sur le monde occulte en recueillant et analy-
sant les signalements et les faits Ă lâaide dâĂ©quipes mobiles provinciales, en inter-
venant sur le territoire pour résoudre les cas criminels les plus graves tels que
violences sexuelles, usage de drogues, soustractions de biens liant des particuliers
Ă des phĂ©nomĂšnes occultes. La prĂ©sence dâun prĂȘtre est Ă©galement prĂ©vue.
Par ailleurs lâuniversitĂ© pontifi cale
Regina Apostolorum
de Rome, orga-
nise des cours sur le satanisme et lâexorcisme, pour apprendre aux prĂȘtres
et aux séminaristes à différencier les cas de possession diabolique des cas de
troubles psychiques.
En Russie, une trentaine de groupes sataniques, pour la plupart liés
aux nĂ©o-nazis, ont Ă©tĂ© rĂ©pertoriĂ©s Ă Moscou. En 2003, le ministĂšre russe de lâIn-
tĂ©rieur a crĂ©Ă© un dĂ©partement chargĂ© dâenquĂȘter sur lâactivitĂ© des mouvements
sataniques qui multiplient les rituels et les assassinats.
Commentaire
Si dans certains pays, comme lâItalie ou le BrĂ©sil, la propagation du sata-
nisme atteint des proportions inquiétantes, sa progression en France semble de
moindre ampleur, donnant lieu tout de mĂȘme Ă des actes dĂ©lictuels, rarement
criminels.
Les structures organisĂ©es du satanisme ne font plus parler dâelles mais
le mouvement nâest pas pour autant affaibli. Il se maintient Ă travers un impor-
tant rĂ©seau relationnel sur le web, lâabondance des sites attirant de nombreux
adolescents, animĂ©s dâune grande curiositĂ© pour le bizarre et le paranormal et
en quĂȘte dâidentitĂ©.
La hausse manifeste des dégradations de cimetiÚres et de lieux de culte
présente un impact sur les populations locales non négligeable au regard de
la gravitĂ© des faits, de lâatteinte au patrimoine privĂ© et public, du respect des
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croyances et du sacré. Le jeune ùge de leurs auteurs reste également un sujet
de préoccupation majeur.
DĂšs lors le principe de prĂ©caution sâapplique avant tout pour les
mineurs, tant en ce qui concerne la navigation sur Internet, que lâadoption de
la culture gothique et de la musique Black Metal.
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Le satanisme, une dérive
dâactualitĂ© en Europe
Depuis plusieurs années, la Miviludes analyse et surveille le phénomÚne
du satanisme en attirant lâattention des pouvoirs publics et de la population en
général sur les dangers de cette mouvance.
La Miviludes, dans ses précédents rapports, insistait déjà sur le fait que
ce nâest pas la croyance en Satan qui la prĂ©occupe mais uniquement les dĂ©rives
occasionnées par les idées et les concepts véhiculés par la mouvance sataniste.
Certains de ces concepts diffusés par Internet peuvent amener de
jeunes adolescents à développer des idées de suicide, se rapprocher de groupes
extrémistes proches des idéologies néo-nazies, etc. Ces aspects ont largement
été détaillés dans le rapport 2007 de la Miviludes.
En cette annĂ©e de PrĂ©sidence europĂ©enne française, la Miviludes sâest
attachĂ©e Ă analyser ce phĂ©nomĂšne au niveau de lâEurope, Ă partir des informa-
tions transmises par les postes diplomatiques.
Au Royaume-Uni
Au Royaume-Uni, deux mouvements liés au satanisme sont à distin-
guer : les groupes religieux satanistes qui se manifesteraient principalement
par la diffusion dâune pensĂ©e, et les satanistes dits
Dabblers
qui se distingue-
raient par des pratiques pouvant constituer des infractions de droit commun.
âąÂ Les groupes « religieux » satanistes
Les groupes religieux satanistes sont considĂ©rĂ©s par lâassociation
INFORM
1
(association chargĂ©e dâeffectuer une veille sur les nouveaux mouve-
ments religieux) comme un véritable mouvement religieux à part entiÚre, trÚs
organisĂ©, qui ne prie pas un Ătre suprĂȘme, mais prĂŽne une philosophie de vie
basĂ©e sur lâĂ©gocentrisme.
Cette mouvance peut Ă©galement rassembler des adeptes du druidisme
et de groupes paĂŻens.
Les membres de ces groupes religieux satanistes se défendent de sacri-
fi er des animaux pendant leurs cérémonies.
1 - Information Network Focus on Religious Movements.
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âŒ
Les principaux groupes satanistes répertoriés sont au nombre de trois :
Church of Satan, Temple of Set, et Order of Nine Angles. Selon INFORM il est
trĂšs diffi cile dâĂ©valuer le nombre dâadeptes de ces diffĂ©rents groupes, les rĂ©u-
nions nâĂ©tant pas publiques et leurs membres pas trĂšs prolixes sur leurs effec-
tifs ; toutefois, selon les chiffres Ă©voquĂ©s, Church of Satan a pu compter jusquâĂ
5 000 membres et les adeptes de Temple of Set ont été estimés à 500 en 1995.
Le groupe considéré comme le plus problématique,
Order of Nine Angles
(ONA) se signale dans des forums sur Internet sans quâil soit possible dâobtenir
des informations sur son importance du fait de son activité secrÚte. Selon les
spĂ©cialistes dâINFORM, ONA serait rĂ©fĂ©rencĂ© comme un groupe fasciste sata-
niste, sâinspirant des idĂ©es proches du national-socialisme.
Pour autant, aucune infraction nâa Ă©tĂ© revendiquĂ©e, ni constatĂ©e ces
derniÚres années, qui serait imputable à ces groupes satanistes.
Le membre type de ces groupes est défi ni par INFORM comme céliba-
taire, et appartenant plutĂŽt au milieu artistique.
Suite Ă de nombreuses enquĂȘtes pour abus dâenfants dont Temple of
Set avait fait lâobjet aux Ătats-Unis dans les annĂ©es 1980, sa branche britan-
nique a fait lâobjet de nombreuses affi rmations qui nâont toutefois jamais pu
ĂȘtre vĂ©rifi Ă©es.
Selon INFORM, toutes les allégations de rituels sataniques violents
génÚrent la peur et alimentent la rumeur autour de ces groupes.
âąÂ Les
Dabblers
Il sâagit dâune nĂ©buleuse dâindividus, jeunes pour la plupart, et qui
sont attirés par différentes expressions artistiques liées au satanisme comme la
musique, la photographie, ou la bande dessinée.
Il nây a pas vĂ©ritablement de thĂ©ologie fondĂ©e mais plutĂŽt une accumu-
lation dâĂ©lĂ©ments provenant de diffĂ©rentes sources comme la magie noire et
diverses traditions occultes.
Il arrive que les
Dabblers
commettent des infractions auxquelles ces der-
niers souhaitent donner un caractĂšre sataniste, telles que les profanations de
cimetiĂšres, des graffi tis sur les murs, et des actes de barbarie envers les animaux.
INFORM considÚre que les infractions énoncées ci-dessus ainsi que les
suicides chez les jeunes, les phénomÚnes de scarifi cation, les incitations à la
haine raciale ne sont pas forcément attribuables à des mouvements dits sata-
nistes, mais à des sous-groupes animés de sous cultures
(sic)
.
En tout état de cause, les infractions liées directement ou indirecte-
ment au satanisme, ne sont pas prises en compte statistiquement en tant que
telles par le
Home Offi ce
, il est donc diffi cile de dĂ©terminer lâampleur du phĂ©no-
mĂšne au Royaume-Uni.
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En Italie
Les sectes satanistes constituent un phénomÚne récurrent en Italie.
Elles se sont dĂ©veloppĂ©es principalement dans le nord du pays, en Ămilie-
Romagne et dans le Piémont. Certaines de ces sectes satanistes se situent éga-
lement en Toscane.
Ce phénomÚne a débuté en Italie dans les années 1960 et a pris de
lâampleur. Plusieurs groupes satanistes ont disparu, mais dâautres mouvements
se sont constitués, le plus souvent en secret ; on constate une augmentation
progressive du nombre dâadeptes, qui serait passĂ© dâune centaine au dĂ©but
du phĂ©nomĂšne Ă environ 3 500 Ă lâheure actuelle, regroupĂ©s en quelque 600
groupuscules.
Il sâagit le plus souvent dâorganisations aux rites Ă©sotĂ©riques, voire bar-
bares et criminels.
De nombreux incidents dĂ©lictueux concernant lâactivitĂ© dâindividus ou
de groupes se réclamant du satanisme sont rapportés à la police italienne. La
plupart dâentre eux ont trait Ă des infractions pĂ©nales de droit commun : agres-
sions sexuelles, viols en réunion sur personnes vulnérables, administration de
substances toxiques, trafi c de matériel pédopornographique, profanations de
tombes, vol et recel de cadavres.
Bien dâautres affaires ont Ă©tĂ© relayĂ©es par les mĂ©dias. Câest ainsi
quâentre 1968 et 1985, la bande du « monstre de Florence », constituĂ©e de huit
personnes, a agressĂ© sexuellement et assassinĂ© huit couples dâamoureux dans
la campagne de Toscane... En janvier 2004, plusieurs membres de la secte dite
« BĂȘte de Satan » ont Ă©tĂ© interpellĂ©s Ă VarĂšse pour des assassinats.
Les « Enfants de Satan » ont fait disparaßtre plusieurs des leurs lors
de rites sataniques initiatiques. Plus récemment, des pratiques liées au sata-
nisme « Acide » se multiplient : elles regroupent des individus qui sâadonnent Ă
la consommation de drogues « dures », suscitant des comportements déviants
allant des violences aux crimes les plus graves.
AlertĂ©s par lâampleur du phĂ©nomĂšne, les pouvoirs publics et lâĂglise
ont mis sur pied divers comités chargés de surveiller ces organisations.
Des
Squadre mobili
(équipes mobiles) ont été créées au sein de la police,
afi n de mener des enquĂȘtes judiciaires sur ce type de phĂ©nomĂšne.
La police italienne, notamment en matiÚre de pédopornographie,
prĂȘte une attention toute particuliĂšre aux sites satanistes.
LâĂglise italienne a trĂšs vite rĂ©agi, estimant de son devoir dâinformer
et de mettre en garde ses fi dÚles. La conférence épiscopale italienne a créé en
1987 une association : le Groupe de recherche et dâinformation socioreligieux
(GRIS).
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MIVILUDES
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En Allemagne
En Allemagne la mouvance sataniste a connu un essor particulier
depuis la chute du mur de Berlin en 1989. Les nouveaux
LĂ€nder
ont découvert
ce phénomÚne qui était peu développé lors de la période communiste. Le sata-
nisme nâen demeure pas moins un phĂ©nomĂšne encore relativement mĂ©connu,
dont lâampleur est dĂ©licate Ă apprĂ©hender. On peut nĂ©anmoins distinguer le
satanisme organisé, avec ses rituels, de la tendance gothique en vogue chez de
nombreux jeunes. La particularité allemande réside dans les liens établis avec
la mouvance néo-nazie.
Ces derniÚres années ont été marquées par une médiatisation impor-
tante de quelques meurtres Ă caractĂšre satanique. Le plus connu est sans doute
lâaffaire dite de
Witten
, dans laquelle une femme a étĂ© reconnue coupable dâun
meurtre quâelle disait avoir commis sous lâemprise du dĂ©mon. Ce fait macabre
a étĂ© lâobjet dâun long documentaire tĂ©lĂ©visuel sur la chaĂźne ZDF en 2006.
Sâil est plus facile de juger de la motivation sataniste de certains faits
comme les profanations de cimetiĂšres, etc. , les services de police allemands ne
fournissent cependant pas de chiffres précis dans ce domaine.
Les experts allemands sont tout aussi divisĂ©s sur le nombre dâadeptes
de la mouvance sataniste. Les nombres évoqués vont de 5 000 à 20 000. Plus
certainement ce sont les jeunes issus des couches sociales les moins favorisées
qui sont les plus susceptibles dâadhĂ©rer Ă ce mouvement.
Face Ă ce phĂ©nomĂšne, lâaction des pouvoirs publics est limitĂ©e. En
effet, lâarticle 4 de la loi fondamentale assurant la neutralitĂ© de lâĂtat vis-Ă -vis de
tous types de croyances, le satanisme nâest pas interdit en tant que tel. La prĂ©-
vention des actes satanistes est essentiellement réalisée par les mouvements de
lutte contre les dĂ©rives sectaires, acteurs que lâon trouve essentiellement dans
les administrations des
LĂ€nder
, au sein des Ă©glises catholiques et protestantes, et
surtout sous forme dâassociations de particuliers.
La musique joue un rĂŽle important dans ces mouvements : si de nom-
breux groupes Black Metal ne sont pas réellement satanistes, mais peuvent se
rapprocher des gothiques, ils prĂ©sentent toutefois des analogies par un mĂȘme
sentiment de désillusion profonde par rapport à la vie, voire des tendances
suicidaires.
Pour les autorités allemandes, le lien apparaßt évident entre les mou-
vances satanistes et la mouvance néo-nazie : ce constat est fait sur la base de
lâĂ©tude de plusieurs sites Internet. Par exemple il a étĂ© constatĂ© un antisĂ©mi-
tisme violent dans les textes du groupe de Black Metal de tendance nationale-
socialiste Magog fondé en 1997.
Les services de police allemands ont relevé dans le profi l de la plupart
des individus ayant tenté de commettre des actes de folie meurtriÚre dans des
Ă©tablissements scolaires une constante Ă caractĂšre gothique.
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Rapport au Premier ministre 2008 Le risque sectaire
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En Espagne
Les autorités espagnoles indiquent ne pas avoir enregistré récemment
de faits délictueux en rapport avec le satanisme. Ce phénomÚne semble tou-
tefois ĂȘtre bien prĂ©sent en Espagne. En effet le nombre de sectes et dâadeptes
sataniques est respectivement estimé à une centaine de groupes et à 2 500
adeptes. La majoritĂ© des groupes est implantĂ©e dans la rĂ©gion du Levant, mĂȘme
sâil en existe dans le sud de lâAndalousie, en Galice et en Castille-et-LeĂłn. La
région de Madrid est également considérée comme un lieu de concentration
des sectes sataniques. Parmi les groupes les plus connus en Espagne nous pou-
vons citer : Les Amis de Lucifer, La CommunautĂ© du Grand Aigle, Les SĆurs du
Halo de BelzĂ©buth, Ăglise de Satan, etc.
Il est Ă noter que certains prĂȘtres catholiques sont reconnus comme
experts du phénomÚne sataniste en Espagne, notamment les pÚres Guerra
Manuel et Picazo Ruiz. Ce dernier, curĂ© de la ville de Gandia, a étĂ© attaquĂ© Ă
lâarme blanche et blessĂ© par un adepte de Satan en 2000.
Plusieurs affaires en rapport avec le satanisme ont défrayé la chronique
en Espagne. En septembre 1997 Ă Madrid, un cadavre dâun homme dĂ©capitĂ©
portant sur sa peau un pentacle et le chiffre 666 nâa pu ĂȘtre identifi Ă©.
En 1997 Ă©galement, deux petites fi lles de 8 et 10 ans sont soumises par
sept adultes (dont leurs propres parents) Ă des rituels satanistes (ingestion de
sang humain) et à des orgies sexuelles. De source judiciaire espagnole, le récit
des fi llettes était crédible.
En 1999, une jeune femme de 22 ans est enlevée à Almassera et
conduite dans une maison abandonnĂ©e, oĂč plusieurs personnes pratiquent un
rituel sataniste.
En novembre 2001, la police municipale dâArganzuela met fi n Ă une
fĂȘte satanique en cours dans dâanciens abattoirs. Elle a constatĂ© Ă cette occa-
sion la prĂ©sence des restes dâun rituel : sang, viscĂšres dâanimaux, dessins et
inscriptions sataniques.
En dĂ©cembre 2003, le tribunal dâAlicante condamne Ă soixante-dix ans de
prison Antonio R.B. pour avoir agressé 18 enfants ùgés de 11 à 14 ans entre jan-
vier 1998 et janvier 2001. Toutes les victimes ont affi rmĂ© quâoutre les viols, lâauteur
avait essayé de les recruter dans la secte de la demi-lune, secte à caractÚre satanique.
En 2004, deux hommes sont interpellés pour avoir profané une tren-
taine de tombes au cimetiĂšre municipal de Villaobispo. Lors de cette arresta-
tion, les deux hommes étaient habillés de tuniques noires arborant des sym-
boles sataniques.
En outre les autorités espagnoles ont constaté ces derniÚres années
le dĂ©veloppement dâun marchĂ© noir dâhosties consacrĂ©es, revendues de 80 Ă
500 euros lâunitĂ©. Ces hosties sont en effet trĂšs recherchĂ©es pour les rituels de
messes noires.
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MIVILUDES
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Au Portugal
Pour le ministĂšre de lâIntĂ©rieur portugais aucun acte dĂ©lictueux nâa Ă©tĂ©
commis Ă ce jour par un mouvement se revendiquant du satanisme.
Les seuls actes répréhensibles associés à des pratiques dites sataniques
(notamment des profanations de cimetiĂšres et dâĂ©glises) sont lâapanage des
jeunes infl uencés par des courants musicaux extrémistes (Black et Black
Metal). La police portugaise surveille en conséquence les principaux festivals
de musique rock invitant des groupes représentatifs de ces courants.
Il est intéressant de noter que pour la principale association portugaise
dâaide aux victimes (lâAPAV fondĂ©e en 1990), il nâexiste Ă ce jour aucun cas de
victime dâun mouvement religieux, sectaire ou non...
En Russie
En Russie, le phĂ©nomĂšne atteste dâenviron trente groupuscules sata-
nistes et environ 2 000 adhĂ©rents. Le phĂ©nomĂšne du satanisme sâest dĂ©veloppĂ©
aprĂšs lâannĂ©e 1989, sâen prenant notamment aux lieux et objets du culte ortho-
doxe. Le vecteur de lâInternet en constitue actuellement un support important.
Bien quâil soit aujourdâhui une rĂ©alitĂ©, le satanisme constitue toujours
en Russie avant tout une accusation. Le terme est utilisé par les milieux ortho-
doxes les plus militants pour désigner tout ce qui est perçu comme une tenta-
tive dâinversion des valeurs, et en particulier les maux dont lâeffondrement des
annĂ©es 1990 a brutalement rĂ©vĂ©lĂ© lâexistence au peuple russe.
La mouvance sataniste en Russie recouvre une double réalité :
âąÂ Des groupements traditionnels satanistes ont, outre les dogmes satanistes,
conservĂ© lâhĂ©ritage de lâathĂ©isme antireligieux. Ces groupes se sont manifestĂ©s
Ă la faveur du rĂ©veil de lâĂglise orthodoxe, principalement par des actions de
profanation de lieux ou dâobjets de culte (mutilation dâicĂŽnes, destruction de
croix dont en 1996 une croix gĂ©ante qui venait dâĂȘtre bĂ©nie par le patriarche
Alexis II, attentat Ă la bombe en 1997 contre une Ă©glise Ă Moscou, etc.).
âąÂ Sâagissant des nouveaux courants satanistes importĂ©s des Ătats-Unis et plus
particuliĂšrement autour de la fondation de lâĂglise de Satan dâAnton LaVey,
aucune « succursale » offi cielle nâa Ă ce stade Ă©tĂ© ouverte en Russie, grĂące aux
obstacles effi cacement mis en place par la réglementation nationale. Toutefois
des dizaines de petits groupes satanistes existent aujourdâhui Ă travers le pays ;
les experts ont mis en évidence le rÎle important joué par certains concerts
de musique rock, comme un premier point dâentrĂ©e pour les jeunes dans la
mouvance sataniste.
En Russie la croyance sataniste tend Ă sâaffi lier frĂ©quemment avec des
mouvances ultranationalistes ou nazies, imprĂ©gnĂ©es de fascination pour lâac-
tion violente et de xénophobie.
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Le dernier acte criminel attestĂ© date du 10 septembre 2008, lorsquâont
été découverts dans une ville située à 300 kilomÚtres au nord de Moscou
(Iaroslavl) les corps de quatre adolescents, mutilés dans des conditions épou-
vantables par 666 coups de couteau et des actes de cannibalisme accompagnés
de revendications explicitement satanistes.
En Biélorussie
Une mouvance sataniste fait sporadiquement parler dâelle, mais il
sâagit dâune mouvance ultra-minoritaire trĂšs peu relayĂ©e au sein de la sociĂ©tĂ©
biélorusse.
Cette mouvance nâaurait aucune infl uence sur les jeunes gĂ©nĂ©rations
de ce pays, lesquelles, selon les autorités religieuses, se tournent toujours plus
vers la religion.
En Suisse
Le satanisme nâest pas une prĂ©occupation majeure pour la
Confédération ; les éléments statistiques fournis par les autorités suisses sont
des plus rĂ©duits. Les dĂ©lits susceptibles dâĂȘtre liĂ©s au satanisme peuvent ĂȘtre
punis sur la base des articles de loi sanctionnant les atteintes à la liberté de
croyance et de conscience, et les crimes et délits contre la paix publique.
Cette mouvance au sein de la jeunesse helvétique se manifeste surtout
actuellement par le comportement particulier de nombreux jeunes vĂȘtus de
noir, se teignant les cheveux en noir et exhibant des croix portĂ©es Ă lâenvers.
Pour les autoritĂ©s, ce culte du diable par des adolescents nâaurait pas dâarriĂšre-
plan idéologique, mais exprimerait une envie de provocation. Ce phénomÚne
est qualifi é de « jeu avec le diabolique ».
En Suisse, de maniÚre exceptionnelle, le satanisme peut se révéler par
la commission dâactes graves, comme lâincendie dâune Ă©glise Ă Aarau en 2004
par un jeune adepte dâun cercle sataniste.
Globalement, lâĂ©tat actuel des connaissances policiĂšres en la matiĂšre
conclut Ă lâexistence de groupes trĂšs hĂ©tĂ©rogĂšnes dâadolescents se rassemblant
autour de ce thĂšme.
En Autriche
En Autriche, le suivi des dĂ©rives liĂ©es au satanisme est confi Ă© Ă lâOffi ce
fédéral de protection de la Constitution et de lutte contre le terrorisme.
Les autorités autrichiennes soulignent la diffi culté de défi nir avec
précision le phénomÚne, dont les formes et les causes sont multiples (simple
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moyen dâexprimer son mal-ĂȘtre ou vĂ©ritable phĂ©nomĂšne religieux). Le carac-
tÚre secret de cette dérive explique en outre pour les Autrichiens la diffi culté
dâĂ©valuer de façon pertinente le nombre dâadeptes concernĂ©s.
Il est Ă©galement constatĂ© dans ce pays lâinfl uence importante de la
musique Black Metal dans le courant sataniste, ainsi que lâapparition dâun
autre phénomÚne proche du satanisme : le vampirisme.
La police autrichienne précise que la piste sataniste a été évoquée lors
de crimes ou de dĂ©lits rĂ©cents, ainsi que lors de suicides dâadolescents, mais
aucun Ă©lĂ©ment concret nâa jamais permis dâĂ©tablir cette thĂšse.
En Belgique
En Belgique, le satanisme ne fait lâobjet dâaucune Ă©tude particuliĂšre,
et en ce qui concerne les mesures de prévention et de lutte, le satanisme est
traité comme les autres mouvements sectaires. Depuis 2000, seuls trois cas de
satanisme ont Ă©tĂ© signalĂ©s mais ils nâont pas Ă©tĂ© avĂ©rĂ©s.
Les spĂ©cialistes estiment que la jeunesse belge nâest pas touchĂ©e par ce
phénomÚne.
Ă Chypre
LâĂglise orthodoxe reconnaĂźt lâexistence de quelques cercles sata-
niques. Les manifestations de satanisme Ă Chypre auraient selon elle peu de
rapport avec les perceptions satanistes du Moyen Ăge, ou les cĂ©rĂ©monies obs-
cures des XVIII
e
et XIX
e
 siÚcles, mais seraient fortement infl uencées par les
organisations néo-satanistes du XX
e
 siÚcle. Les membres de ces groupes se
rĂ©clameraient ainsi dâAleister Crowley, prĂ©curseur du nĂ©o-satanisme.
Selon les confessions dâun ancien adepte, les quelques groupes existant
Ă Chypre seraient organisĂ©s depuis lâĂ©tranger et les membres communique-
raient uniquement
via
Internet.
Quelques affaires liées à cette mouvance ont été recensées au cours de la
période récente :
â La police chypriote avait retrouvĂ© il y a plusieurs annĂ©es (sans prĂ©cision) plu-
sieurs moutons dĂ©capitĂ©s et vidĂ©s de leur sang. Ces faits ont pu ĂȘtre imputĂ©s au
groupe sataniste Ăglise de Satan, laquelle Ă©tait composĂ©e essentiellement de
jeunes gens habitant la petite ville de Limassol.
â En mai 2008, la tentative de suicide dâun jeune membre du cercle des par-
tisans de Lucifer Ă©tait liĂ©e au fait quâil avait incisĂ© sa petite amie pour boire
son sang. Ce cercle organisait des cérémonies initiatiques sur le territoire de
la RĂ©publique de Chypre mais Ă©galement dans la partie nord de lâĂźle (partie
turque).
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Dans les cimetiĂšres les agissements des adeptes consistent Ă briser et Ă
renverser des croix, entonner des chansons Ă la gloire de Satan et sâasperger
avec du sang dâanimal. Il y aurait lors de ces cĂ©rĂ©monies de grandes consomma-
tions de drogue (ecstasy) et dâalcool.
Selon lâĂglise orthodoxe, les adeptes sont recrutĂ©s principalement
parmi des Ă©tudiants Ă©trangers qui feraient lâobjet de propositions dâordre
sexuel dans un premier temps, puis qui seraient ensuite piégés par des ser-
ments de silence avant dâĂȘtre incitĂ©s au suicide, convaincus ainsi dâapprocher
Satan.
En GrĂšce
Depuis lâarrestation en 1993 du groupe satanique Katsoula, aucune
action dĂ©lictuelle ou criminelle liĂ©e au satanisme nâa Ă©tĂ© dĂ©tectĂ©e, bien que la
section de contrÎle des dérives sectaires de la Direction générale de la police
de lâAttique enquĂȘte avec soin depuis cette dramatique affaire sur toutes les
dĂ©nonciations dâĂ©ventuelles activitĂ©s satanistes.
Pour mémoire le groupe Katsoula avait assassiné de façon rituelle une
femme de 28 ans et une jeune fi lle de 14 ans. Les auteurs, deux hommes, ont
été condamnés à la réclusion criminelle à perpétuité et leur complice, une
jeune fi lle à peine majeure, à 18 ans de réclusion.
En Pologne
La premiĂšre Ă©tude sur le satanisme en Pologne fut Ă©tablie en 1987 par
le ministĂšre de lâIntĂ©rieur polonais. Une opĂ©ration dâinfi ltration avait permis
dâidentifi er trois groupes en Pologne :
â Un groupe dirigĂ© par le Polonais Robert Szwed qui dĂ©veloppa pour la pre-
miÚre fois les rituels sataniques : ce groupe fut trÚs présent dans la région de
Czestochowa et de Wroclaw.
â Les satanistes appartenant Ă lâĂglise de Satan qui dans un de leur rituel boi-
vent du sang dâanimaux divers.
â Les lucifĂ©riens reconnus comme les plus radicaux et qui dans leurs divers
rituels pratiquent le viol collectif.
Les sociologues polonais parlent de satanistes dits « traditionnels » et
qui regroupent les adorateurs de lâĂglise de Satan fondĂ©e par Anton LaVey
en 1966.
En Irlande
Au cours des deux derniÚres décennies, quelques actions criminelles
ont Ă©tĂ© attribuĂ©es Ă des adeptes de rituels lucifĂ©riens. Il sâagit dâaffaires de
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disparitions et de viols, dâabus sexuels sur des enfants et de mauvais traite-
ments sur des animaux.
Les enquĂȘtes ont rĂ©vĂ©lĂ© des troubles psychologiques Ă©vidents chez cer-
tains des auteurs, mais de vĂ©ritables liens entre ces faits et lâappartenance Ă des
groupes satanistes nâont pu ĂȘtre dĂ©montrĂ©s.
Les spĂ©cialistes font remarquer quâen Irlande, lâimportance de la cel-
lule familiale dans ce pays de quatre millions dâhabitants est en opposition
frontale avec les mouvements de type sataniste, et que les principes fondateurs
de lâidentitĂ© nationale suscitent en Irlande une condamnation sans appel de ce
type dâappartenance.
En NorvĂšge
Il existe en NorvÚge depuis les années 1980, une mouvance musicale
dâinspiration sataniste, le Black Metal. Cette musique fait rĂ©fĂ©rence au sata-
nisme et aux diverses mythologies scandinaves ; les principaux groupes de
musique issus de ce mouvement vendraient des centaines de milliers dâexem-
plaires de leurs albums.
Cette mouvance a attirĂ© lâattention des mĂ©dias au dĂ©but des annĂ©es
1990, en raison dâun virage spectaculaire vers la violence envers les personnes
et les biens : entre 1991 et 1995, une quarantaine dâĂ©glises auraient Ă©tĂ© pro-
fanĂ©es, un certain nombre dâagressions et de viols aurait Ă©tĂ© commis par des
musiciens ou des adeptes du Black Metal. Cette sĂ©rie de violences sâest ter-
minée en 1995 avec la condamnation à vingt et une années de prison (peine
maximale en NorvĂšge) pour meurtre.
Depuis cette dramatique affaire, le satanisme en NorvĂšge est trĂšs
marginal.
En Finlande
Quelques actes dĂ©lictueux isolĂ©s dâinspiration sataniste ont Ă©tĂ© rĂ©perto-
riés ces derniÚres années, tels que des profanations de tombes et de cimetiÚres
(un Ă deux cimetiĂšres profanĂ©s chaque annĂ©e) et des incendies dâĂ©glises.
Il faut remonter Ă 1998 pour trouver un cas signifi catif : Ă Hyvinkaa,
trois jeunes gens sâĂ©taient livrĂ©s sur une personne Ă des actes de torture, avant
de la tuer et de manger certaines parties de son corps. Le tribunal avait consi-
déré dans son jugement que les auteurs avaient agi sous une infl uence pro-
fonde du satanisme. Lâinstigateur a étĂ© condamnĂ© Ă la prison Ă perpĂ©tuitĂ© : ce
dossier est classé confi dentiel par les autorités fi nlandaises.
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En SuĂšde
Dans les annĂ©es 1990, plusieurs cas dâexploitation sexuelle dâenfants
en rapport avec des rituels satanistes ont Ă©tĂ© identifi Ă©s. Ces faits nâapparaissent
plus dans le tableau actuel de la criminalité suédoise.
Aucune affaire liĂ©e au satanisme nâa Ă©tĂ© enregistrĂ©e en SuĂšde dans la
période récente.
Conclusion
Pour tous les autres pays dâEurope interrogĂ©s, le phĂ©nomĂšne du sata-
nisme est soit trÚs peu répandu, soit tout simplement ignoré par les autorités,
qui estiment que cette mouvance ne prĂ©sente aujourdâhui aucun aspect rĂ©elle-
ment signifi catif et quâil nâentre donc pas dans le cadre dâĂ©tudes ou de distinc-
tions particuliÚres lors du traitement de crimes ou de délits.
Le satanisme en Europe est une réalité de notre temps qui touche plus
particuliÚrement les adolescents et qui est véhiculée notamment par un genre
musical et par lâInternet.
Cette mouvance, variable selon les Ătats, est dâune maniĂšre gĂ©nĂ©rale
bien installĂ©e en Europe et ne cesse mĂȘme de se dĂ©velopper.
Les « valeurs » quâelle est censĂ©e transmettre ne sont en rĂ©alitĂ© quâune
approche du morbide et de la violence, mĂȘme si quelques rares « intellectuels »
tentent de les théoriser.
Le cheminement de cette mouvance Ă©loigne en effet les adolescents
de lâespoir et les conforte dans les interrogations nĂ©gatives normales Ă cet Ăąge.
Elle les Ă©loigne Ă©galement de la confi ance en leur propre avenir, les amenant
pour certains Ă commettre lâirrĂ©parable soit sur autrui, soit sur leur propre
personne.
Dans lâavenir la mouvance sataniste mĂ©rite donc de la part des pouvoirs
publics une prise en considération trÚs sérieuse, par une étude approfondie
de ses réseaux, de ses véritables buts, et de son développement au sein de nos
sociétés modernes.
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Internet : lâamplifi cation du
risque de dérives sectaires
Une part importante de la vigilance des Ătats de droit face aux mouve-
ments et réseaux à caractÚre sectaire se joue sur Internet.
Lâenjeu est considĂ©rable. Sans effectuer un examen exhaustif des
diverses zones de risques dĂ©coulant de lâĂ©mergence de la menace sectaire sur
le web, il est possible de rĂ©sumer cette menace en abordant trois niveaux dâana-
lyse et de préoccupations.
Le premier niveau concerne le caractÚre séducteur des sites et leur
effet démultiplicateur en direction des cibles potentielles.
Le second niveau est celui de la possibilité offerte par Internet aux
créateurs de sites à fi nalité sectaire, de présenter sous forme de tromperie des
projets, des prestations et des produits, indĂ©pendamment du contexte dâorga-
nisation et de fonctionnement rĂ©el dâun mouvement ou dâun rĂ©seau, et donc
dâamĂ©nager leur irresponsabilitĂ© juridique.
Le troisiĂšme niveau enfi n, est celui du foisonnement de propositions
mĂȘlant quĂȘte de sens, dĂ©veloppement personnel, bien-ĂȘtre, accomplissement
de soi et management des hommes, qui induit une dispersion du risque et
une diffi culté à le défi nir. En effet, seule une recherche approfondie permet
de dĂ©celer la cohĂ©rence dâaction dâentitĂ©s apparaissant sur « la toile » sans lien
entre elles.
Enfi n, force est de constater quâInternet est devenu instrument unique
de dénigrement des institutions et des hommes qui les servent.
Le caractĂšre sĂ©ducteur dâInternet
et lâeffet dĂ©multiplicateur du risque
La premiĂšre Ă©tape consiste en la crĂ©ation par le fondateur dâun ou
plusieurs
« concepts »
. Puis une deuxiĂšme phase consiste en la protection de ces
« concepts » par des droits de propriĂ©tĂ© intellectuelle ou droits dâauteur auprĂšs
dâinstituts nationaux et transnationaux de protection de la propriĂ©tĂ© intellec-
tuelle. Cela reprĂ©sente un double avantage : celui de la protection de lâusage et
celui dâune diffusion maĂźtrisĂ©e des messages et des propositions Ă destination
des cibles potentielles.
Puis vient lâĂ©tape de mise en place de processus de commercialisation,
associant conférences de promotion, séminaires, formations et développement
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dâun rĂ©seau de diffuseurs. On notera Ă©galement la recherche du cloisonne-
ment des entitĂ©s juridiques concourant Ă lâobjet central du mouvement, dans le
but dâĂ©chapper Ă la vigilance des autoritĂ©s administratives et judiciaires.
Ă ce titre, connaĂźtre lâhistorique de mouvements et rĂ©seaux Ă carac-
tĂšre sectaire les plus anciens apporte de trĂšs riches enseignements sur leurs
choix de protection et de prĂ©servation de leurs intĂ©rĂȘts. Car câest notamment
de la confrontation ancienne de ces mouvements aux législations nationales
que sont nées leurs structures juridiques diversifi ées et leurs modes opératoires
opaques. Au-delĂ de lâopacitĂ©, lâobjectif recherchĂ© est bien de gĂȘner, voire
dâempĂȘcher la dĂ©tection des risques de dĂ©rives sectaires et lâexercice par les
services de lâĂtat de leurs prĂ©rogatives.
Toutes ces étapes sont repérables pour un analyste expérimenté. Avant
comme aprĂšs Internet, lâapproche mĂ©thodologique reste la mĂȘme.
Avant lâapparition dâInternet, lâapproche sâopĂ©rait avant tout par des
rĂ©unions dâinformations, des invitations Ă une premiĂšre expĂ©rience de vie
commune ou Ă une confĂ©rence, Ă lâissue desquelles une proposition de
« pre-
mier engagement »
était formulée.
Cette maniĂšre dâagir perdure.
Il peut sâagir de propositions Ă©manant de communautĂ©s fermĂ©es, qui
ont pour vocation de proposer une rupture physique avec lâenvironnement
dâorigine, de tenir un discours antisocial inaccessible aux enquĂȘteurs par des
moyens dâinvestigation classique, de formuler des exigences fi nanciĂšres dans
un but de don de soi au service de la communautĂ©. Il peut Ă©galement sâagir
de pratiques ouvertes sur lâextĂ©rieur comme le sont les mouvements Ă visĂ©e
psychothérapeutique, ou encore les réseaux préconisant un schéma de vie tota-
lisant avec maintien de la personne dans la vie sociale.
Ces dérives interviennent sur le champ du développement personnel,
de lâaspiration Ă sâaccomplir humainement, socialement et professionnelle-
ment, ce qui induira des rejets non plus physiques mais psychologiques de lâen-
vironnement dâorigine, un discours institutionnel fondĂ© sur la contestation des
méthodes et pratiques validées et déontologiquement encadrées, et des exi-
gences fi nanciĂšres exorbitantes liĂ©es Ă la nĂ©cessitĂ© dâacheter des prestations et
produits en nombre croissant.
Avec lâutilisation dâInternet, les communautĂ©s fermĂ©es organisĂ©es en
rĂ©seau sâinstallent la plupart du temps dans une distanciation calculĂ©e. Ceci signi-
fi e quâInternet permet de maintenir hors champ la communautĂ© elle-mĂȘme,
alors que la structure juridique qui les fédÚre est seule à apparaßtre sur la « toile ».
Ainsi la tĂȘte de rĂ©seau prend en charge la prĂ©sentation des
« idéaux »
du
mouvement, de lâhistorique et des thĂšmes porteurs avec ses produits et presta-
tions associées. La communauté vers laquelle les
« recruteurs webmestres »
guident
les futurs adeptes assure quant Ă elle les phases de
« séduction rétentrice »
et de
mise en situation de dépendance.
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De leur cĂŽtĂ©, les mouvances ouvertes sur lâextĂ©rieur sont passĂ©es
maĂźtres dans la diffusion de leurs propositions par lâintermĂ©diaire de rĂ©seaux
de prestataires ou dâ
« adeptes professionnalisés »
, qui apparaissent sur la « toile »
indĂ©pendamment de lâorganisation en rĂ©seau elle-mĂȘme. Cette dilution du
risque est mise en place par des prestataires de services proposant notamment
des solutions Ă des problĂšmes de vie personnelle, sociale et professionnelle.
Câest dans cet ensemble que lâon retrouve nombre de pratiques Ă risques, non
repérables immédiatement.
Lâinternaute est face Ă un foisonnement dâoffres Ă caractĂšre
« théra-
peutique »
,
« bien-ĂȘtre »
,
« développement personnel »
,
« accomplissement de soi »
dâappa-
rence associative ou commerciale classique, et nâest pas en mesure de dĂ©tecter
le risque par des mots-clés
« conceptuels »
ou
« doctrinaux »
puisquâil nâaccĂšde
quâaux mots des praticiens.
En apparence, les mĂ©thodes et pratiques proposĂ©es semblent sâinscrire
dans une logique transparente dâun marchĂ© du bien-ĂȘtre, quand bien mĂȘme
pourrait apparaßtre quelque prétention à donner un sens
« spiritualiste »
ou
« religieux »
Ă lâĂ©ventail des propositions.
Ainsi la recherche par lâinternaute de mots-clefs comme
« bien-ĂȘtre »
ou
« accomplissement de soi »
sâavĂšre gravement et de plus en plus porteuse de
risques, en raison de la capacité des réseaux à caractÚre sectaire à se mou-
voir dans la plupart des thĂšmes de sociĂ©tĂ© ou dâactualitĂ©, hors rĂ©fĂ©rencement
conceptuel ou mĂ©thodologique dans les premiĂšres phases dâapproche des per-
sonnes réceptives ou en recherche.
De surcroĂźt lâusage de
blogs
ou de forums liés aux sites sensibles favorise
la mise en contact, dâapparence anodine, avec le rĂ©seau porteur de risques.
Internet rend plus diffi cile la vigilance
Lâorganisation Ă caractĂšre sectaire peut grĂące Ă Internet approcher les
futurs
« adeptes consommateurs
»
de façon appropriée, presque individualisée,
dĂ©cuplant ainsi lâimpact de la
« phase de séduction »
.
Lâarchitecture la plus aboutie des organisations Ă caractĂšre sectaire est
fondĂ©e sur lâutilisation de copyrights et de droits dâauteur dont la gestion est
centralisée et la diffusion décentralisée, et sur la recherche des
« adeptes-clients »
ou
« adeptes-consommateurs »,
par un marketing enseigné par les détenteurs de
droits et mis en Ćuvre Ă lâaide du web.
Il est ainsi de plus en plus fréquent de détecter des cabinets libéraux
ou associations assurant la promotion dâoutils protĂ©gĂ©s, liant donc ces cabinets
Ă des propriĂ©taires de droits dâexploitation de concepts tout en cherchant Ă
apparaßtre comme des travailleurs indépendants, professions libérales ou pra-
ticiens autonomes.
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âŒ
La formidable diversitĂ© de leurs parcours personnels, lâhypothĂšse sou-
vent confi rmĂ©e dâune formation acquise auprĂšs des formateurs liĂ©s Ă telle ou
telle mouvance porteuse de risques, lâautoproclamation frĂ©quente de leurs
compĂ©tences et de la rĂ©ussite assurĂ©e de leur pratique, qui nâest ni soumise Ă
examen critique ni validée, sont des indices.
Il est dâailleurs de plus en plus courant dâĂȘtre confrontĂ© Ă des « pro-
fessionnels » de lâaccompagnement personnel en lien avec le phĂ©nomĂšne sec-
taire, qui cumulent lâusage de plusieurs concepts et mĂ©thodes.
Câest pourquoi lâapproche du risque par la dĂ©tection de dĂ©pendances
juridiques, commerciales ou fi nanciĂšres est pertinente dans lâĂ©valuation des
menaces de dérives sectaires.
Internet : un Ă©cran favorable
Ă lâexpansion de la menace sectaire
à cette complication considérable des modalités de fonctionnement du
sectarisme dans ses Ă©volutions les plus rĂ©centes sâajoute lâintervention de lob-
bies dits
« prosectaires »
, dont la mission centrale est de contester le bien-fondé
de lâaction des pouvoirs publics et faire Ă©cran entre
« concepts »
et
« pratiques »
, en
sâĂ©rigeant en dĂ©fenseurs des
« minorités spirituelles ».
Lâexploitation par les groupes Ă caractĂšre sectaire dâInternet, tant pour
la propagation de leurs activitĂ©s sensibles que pour la conduite dâune stratĂ©gie
de plus en plus fi ne de communication, fait en effet appel Ă la constitution de
groupes
« porte-parole »
organisés juridiquement indépendamment des mouve-
ments et rĂ©seaux actifs. Leur moyen dâaction est lâanimation dâun site Internet
offensif et
« trompe-lâĆil »
.
Ainsi Internet diversifi e les points dâimpact, dilue les responsabilitĂ©s
des organisateurs de ces réseaux porteurs de risques de dérives sectaires et favo-
rise lâĂ©mergence de nouvelles zones de confl it entre mouvements organisĂ©s et
Ătats de droit.
Aux sites « conceptuels » le soin de valoriser un thÚme et aux sites « pra-
tiques » la mission de développer la prise de contact et la rétention des per-
sonnes. Enfi n aux sites « polĂ©miques », vĂ©ritables lobbies prosectaires, dâatta-
quer les pouvoirs publics.
Un double front est en train de se constituer : le premier concerne la
montée en puissance du « juridisme », le second tient à la capacité des organi-
sations Ă caractĂšre sectaire Ă contester le bien-fondĂ© de lâaction de lâĂtat contre
leurs agissements répréhensibles ou dangereux.
LâInternet est notamment lâun des rĂ©vĂ©lateurs essentiels de la montĂ©e
en puissance du « juridisme » de leur action.
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Ce phĂ©nomĂšne tient dâune part Ă lâaccroissement exponentiel du
nombre de concepts et mĂ©thodes protĂ©gĂ©s soit par des droits dâauteurs (pre-
miÚre étape) soit par des droits de marques ou autres droits de propriété intel-
lectuelle (deuxiĂšme Ă©tape).
Les produits et services porteurs de risques de dérives sectaires sont de
plus en plus marchands, quoique certains types dâorganisations restent atta-
chés à des concepts non marchands, soit en apparence soit réellement en cohé-
rence avec leur systÚme de pensée.
La contestation de ces produits et services par les familles dâadeptes,
les associations de défense des victimes ou les avocats amÚne naturellement ces
observateurs critiques à se référer à des biens matériels ou immatériels proté-
gĂ©s, voire confi dentiels au sein de lâorganisation en cause.
ConcrĂštement, le fait quâun observateur critique publie des extraits
dâĂ©crits tels que des citations, des descriptions de concepts et pratiques pro-
priĂ©tĂ© de celui-ci ou dâun rĂ©seau Ă caractĂšre sectaire, peut conduire Ă un confl it
« commercial » voire à une procédure judiciaire.
Ainsi apparaissent actuellement, dans le contexte de la lutte contre les
dĂ©rives sectaires, des procĂ©dures dâarbitrage entre mouvement et victime, et ce
notamment en cas dâintervention des pouvoirs publics, suite Ă une plainte ou
un signalement.
Dâautre part, ces mĂȘmes mouvements et rĂ©seaux ont de plus en plus
recours Ă la procĂ©dure de demande dâaccĂšs aux documents administratifs et Ă
la plainte en diffamation.
La premiĂšre dĂ©marche vise Ă pointer lâexploitation dâinformations
rĂ©ellement ou prĂ©tendument protĂ©gĂ©es et Ă contraindre les pouvoirs publics Ă
rĂ©vĂ©ler ainsi indirectement les sources des donnĂ©es quâils dĂ©tiennent, afi n de
mettre en diffi culté les personnes qui ont fait appel à eux.
Cependant, nombre de dĂ©cisions rĂ©centes de la Commission dâaccĂšs
aux documents administratifs (CADA) viennent confi rmer les décisions de
refus de lâadministration fondĂ©es sur la sĂ©curitĂ© des personnes ou la sĂ©curitĂ©
publique.
La surveillance des sites et des
blogs
ouverts par les mouvements ou les
groupes dâinfl uence agissant dans leur intĂ©rĂȘt permet frĂ©quemment de repĂ©rer
leurs choix tactiques ou stratégiques.
Câest ainsi quâun mouvement peut faire le choix de dĂ©poser une plainte
en diffamation contre une autorité publique lorsque se profi le pour lui un
risque judiciaire, aprĂšs quâil ait tentĂ© dâempĂȘcher un plaignant de se manifes-
ter en lui proposant une indemnisation ou un arbitrage commercial.
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Internet : un terrain de confl it Ă venir
entre mouvements, victimes de dérives
sectaires et pouvoirs publics
Les mouvements Ă caractĂšre sectaire ont un temps dâavance par rap-
port à ceux qui ont reçu mission de faire appliquer le droit et plus encore de
détecter des zones de non-droit créées par ces mouvements.
Internet est le révélateur privilégié de cet état de fait et du « rapport de
force » qui en découle.
Deux exemples permettent dâillustrer cette rĂ©alitĂ© :
âąÂ Le premier concerne lâusage du mot « Miviludes » par des organisations
sur lesquelles la mission interministérielle est amenée à porter son attention.
Lâobjectif est dâapparaĂźtre le plus haut possible dans lâaffi chage des sites de
rĂ©fĂ©rence, Ă la fois pour dĂ©tourner lâattention et pour gonfl er artifi ciellement
le volume des interrogations dâinternautes.
âąÂ Le second a trait Ă la souplesse infi nie de cet outil de mise en relation pour
constituer des
blogs
ad hoc
ou des annonces prétendument commerciales ayant
pour fi nalitĂ© dâĂ©tablir un contact, dâengager le dialogue et de mettre en Ćuvre
un processus dâ
hameçonnage
.
Le
blog
nâavoue pas immĂ©diatement son origine et les liens proposĂ©s ne sont
pas transparents. Il est alors le lieu idĂ©al de recueil dâinformations Ă carac-
tĂšre personnel quand bien mĂȘme lâusage de pseudonymes offre de thĂ©oriques
garanties.
Dâaucuns considĂšrent que la partie est Ă©quilibrĂ©e entre organisations
Ă caractĂšre sectaire et pouvoirs publics. Il nâen est rien. LâaccĂ©lĂ©ration de la
circulation de lâinformation liĂ©e Ă la libertĂ© de crĂ©er, de dĂ©placer ou de fermer
des sites et forums rend la tùche des pouvoirs publics de plus en plus délicate
quand on sait la capacité des mouvements et réseaux à contacter de nouvelles
« cibles »
puis à les prendre en charge en toute discrétion.
Néanmoins, la prétention des mouvements à accentuer leur contrÎle
sur Internet en usant de lâarme juridique et de la menace est contrebalancĂ©e
par les initiatives dâune part, dâobservateurs critiques, quelquefois anciens
membres, donc trĂšs au fait des stratĂ©gies de communication internes, et dâautre
part, des pouvoirs publics en mesure de détecter les organisations présentant
une menace sectaire sur le web, notamment grĂące aux services de renseigne-
ment et dâinvestigation, fortement investis dans ce domaine.
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StratĂ©gies dâinfl uence Ă
lâinternational en 2008 :
lâexemple des agissements
de la mouvance sectaire
Ă lâONU
Les stratĂ©gies dâinfl uence des mouvements sectaires passent notam-
ment par lâinstrumentalisation de tout espace ou Ă©vĂ©nement sujet Ă visibilitĂ©
et communication. Il sâagit lĂ pour eux de sâexprimer, non pour recruter, mais
avant tout pour gagner en notoriété et en respectabilité tout en décrédibilisant
lâaction des pouvoirs publics.
Les rapports 2006 et 2007 de la Miviludes en ont dévoilé les mécanismes
à travers deux exemples : le premier, au plan national avec le lobbying déployé
autour de la Commission dâenquĂȘte parlementaire sur « Lâenfance volĂ©e : les
mineurs victimes de sectes »
2
et le second, au plan international avec lâanalyse
des actions déployées par la mouvance sectaire, principalement au sein de la
ConfĂ©rence annuelle dâexamen de la dimension humaine du Bureau des insti-
tutions dĂ©mocratiques et des droits de lâHomme, institution relevant de lâOrga-
nisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE).
AprĂšs un rappel de gĂ©nĂ©ralitĂ©s sur la stratĂ©gie dâinfl uence des lob-
byistes Ă lâinternational, nous en poursuivrons lâanalyse Ă travers leurs agisse-
ments Ă lâONU au cours de lâannĂ©e 2008.
Depuis une douzaine dâannĂ©es, les critiques Ă©noncĂ©es contre la poli-
tique française de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires et tous ses
acteurs (Miviludes, associations de défense des victimes, parlementaires) se
rĂ©pĂštent comme en Ă©cho sur la scĂšne internationale, grĂące Ă lâimplication de
quelques lobbyistes dont le discours se place volontairement sur le terrain de
la liberté religieuse. Celui-ci reprend principalement les arguments de deux
mouvements dâorigine nord-amĂ©ricaine, qui se prĂ©sentent systĂ©matiquement
comme les victimes dâune discrimination religieuse dont est responsable, selon
eux, lâintolĂ©rance de « la mouvance antisecte » composĂ©e dâassociations et de
certaines institutions Ă©tatiques.
Ces organisations, le plus souvent des ONG nationales ou internatio-
nales plutĂŽt que les mouvements sectaires en direct, sont trĂšs peu nombreuses.
2 - Assemblée nationale, décembre 2006.
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Mais elles dĂ©ploient suffi samment dâĂ©nergie, certaines dâentre elles depuis
une dizaine dâannĂ©es, pour quâon sây intĂ©resse. Ces lobbies ont en commun
de centrer leur activitĂ© sur le respect des droits de lâHomme dans le monde.
Câest dans le cadre de leur combat pour la libertĂ© religieuse et les droits des
minoritĂ©s quâils dĂ©noncent avec rĂ©gularitĂ© lâattitude, jugĂ©e par eux restrictive,
de certains Ătats comme la France, la Belgique ou lâAllemagne, qui ont mis en
place une politique ou pris des initiatives ponctuelles en matiĂšre de vigilance
et de lutte contre les dérives sectaires et pour la protection des victimes de ces
dérives.
Tout comme les cibles, les angles dâattaque sont rĂ©currents : dâune part
lâĂ©ternelle accusation dâatteintes Ă la libertĂ© religieuse permettant de mieux
victimiser les mouvements sectaires, dâautre part le dĂ©ni de sectarisme allant
de pair avec la nĂ©gation mĂȘme de lâexistence de victimes de leurs pratiques.
Sont ainsi rĂ©guliĂšrement fustigĂ©s le rĂŽle de la Miviludes voire le principe mĂȘme
de son existence, les travaux parlementaires â tout particuliĂšrement la liste de
mouvements publiĂ©e en 1995 dans le premier rapport de commission dâen-
quĂȘte parlementaire sur
Les sectes en France
 â la loi About-Picard
3
, le fi nance-
ment par lâĂtat dâassociations de dĂ©fense de victimes accusĂ©es de stigmatiser
les minoritĂ©s religieuses, lâabsence de dĂ©bat contradictoire et le crĂ©dit apportĂ©
aux témoignages des « apostats ».
Le rapport 2007 de la Miviludes Ă©voquait Ă ce sujet
« le triomphe de lâĂ©cho
ou du copié-collé »
, se référant au contenu répété des critiques proférées par les
mouvements sectaires et leurs amis dans des enceintes telles que le Conseil de
lâEurope, lâOSCE, lâONU mais aussi dans les rapports annuels du DĂ©partement
dâĂtat amĂ©ricain sur
La liberté religieuse dans le monde
.
La scĂšne internationale est incontestablement le lieu privilĂ©giĂ© de lâex-
pression des mouvements sectaires car elle constitue une formidable caisse de
rĂ©sonance et surtout parce quâelle habille leur dĂ©marche dâune certaine res-
pectabilitĂ©, quelles quâen soient la teneur et lâissue. Certains mouvements ne se
privent pas dâaccompagner leurs actions dâune communication ambiguĂ« dans
laquelle la confusion est presque systématiquement de mise entre ce qui est
annoncĂ© et ce qui est effectif : ainsi telle rĂ©clamation ou requĂȘte dâun mouve-
ment sectaire contre la France sera prĂ©sentĂ©e, par le biais dâhabiles amalgames
ou raccourcis, comme une condamnation de la France par telle institution
internationale sans mĂȘme que cette derniĂšre se soit prononcĂ©e en ce sens. Les
lobbies sectaires ont su sâengouffrer sur les voies rĂ©servĂ©es Ă lâexpression de la
société civile. Loin de remettre en cause ce droit et de critiquer cette attitude,
il sâagit de la dĂ©crypter, comme nous lâavons fait dans les rapports prĂ©cĂ©dents,
et ce, dans le cadre de la mission qui nous est impartie dâobserver et dâanalyser
le phénomÚne sectaire.
3 - Loi du 12 juin 2001 tendant à renforcer la prévention et la répression des mouvements sectaires portant
atteinte aux droits de lâHomme et aux libertĂ©s fondamentales (dite loi « About-Picard », du nom des deux parle-
mentaires qui en sont Ă lâorigine).
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Plaintes et réclamations
contre la France
Le 22Â mai 2008, Le journal
La Croix
titrait à la une : « Conseil des
droits de lâHomme de lâONU : quand la France est Ă©pinglĂ©e » et renvoyait Ă un
article sur « les droits de lâHomme malmenĂ©s » dans lequel, entre autres mises
en cause (surpopulation carcérale, interdiction des signes religieux ostenta-
toires, etc.), il était mentionné que deux ONG américaines
« sâen
[prenaient]
Ă la Miviludes qui selon elles, â
[avait]
contribué à la stigmatisation de certains groupes
religieux en Franceâ
[...]
. Un avis partagĂ© par âDroits de lâHomme sans frontiĂšresâ, pour
qui la Miviludes favorise âla discrimination raciale en stigmatisant des groupes religieux
minoritairesâ
»
.
On ne peut ĂȘtre quâinterpellĂ© par la violence de telles accusations.
Pourtant, replacées dans le contexte du lobbying de la mouvance sectaire,
celles-ci revĂȘtent une autre dimension et sont riches dâenseignement sur la
stratĂ©gie de dĂ©sinformation de ceux qui ont lâart de renverser les rĂŽles en se
faisant passer pour les victimes dâatteintes aux droits de lâHomme alors quâils
nâont de cesse de les bafouer. DâoĂč la nĂ©cessitĂ© de sâarrĂȘter sur ce qui sâest rĂ©el-
lement passĂ© Ă lâONU.
Dans des contextes procéduriers différents ci-aprÚs explicités, sont
intervenus soit les mouvements eux-mĂȘmes en direct, soit des Organisations
non gouvernementales (ONG) ou Organisations internationales non gouver-
nementales (OING) dont les discours servent implicitement leur cause.
En vue de lâexamen par le Conseil des droits de lâHomme dans le cadre de la
nouvelle procĂ©dure de lâexamen pĂ©riodique universel (EPU), les dolĂ©ances
des uns et des autres ont été compilées dans un document servant de base, avec
dâautres, Ă lâexamen de la situation française :
â Le
mouvement raélien européen
y formule une plainte pour discrimination
religieuse.
â Le
Centre dâinformation et de conseil des nouvelles spiritualitĂ©s
(CICNS)
y dénonce « les dérives de la lutte antisectes » à travers une longue énumération
de faits et gestes qui, Ă ses dires, Ă©tayent son analyse.
â
Human Rights Without Frontiers
(HRWF) critique particuliĂšrement les activi-
tés de la Miviludes et des associations de familles de victimes de dérives sectaires
et conteste vivement le soutien apportĂ© par lâĂtat par le biais du versement de
subventions de fonctionnement.
â
The Institute on Religion and Public Policy
(IRPP) axe ses critiques sur la loi
About-Picard, sur la formation des magistrats et contre la Miviludes.
â
The Becket Fund for Religious Liberty
(BFRL), spécialiste du contexte juri-
dique de la liberté de religion, cible plus particuliÚrement la loi About-Picard.
Par ailleurs les
raéliens de France
, Suisse, Belgique et du Québec ont
alertĂ© le Haut Commissariat aux droits de lâHomme sur les discriminations
dont ils font lâobjet en dĂ©posant vingt-cinq nouvelles plaintes au mois de juin,
sans suites Ă ce jour.
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Le 21Â mai 2008, la
Coordination des associations et particuliers pour
la liberté de conscience (CAP-LC)
a adressĂ© une rĂ©clamation Ă lâattention de
M. Leandro Desquoy, rapporteur spĂ©cial sur lâindĂ©pendance des juges et des
magistrats et de M
me
 Asma Jahangir, rapporteure spéciale pour la liberté de
religion et de croyance. Ce texte, soumis par lâavocat amĂ©ricain de la sciento-
logie au nom de lâassociation, concerne « les violations du droit Ă un procĂšs
Ă©quitable et lâindĂ©pendance du systĂšme judiciaire français ».
Rappelons que le prĂ©sident de lâUnion nationale des FrĂšres de
Plymouth (cité dans le rapport 2005 de la Miviludes) avait déposé en 2007 une
plainte contre la France pour laquelle la décision de recevabilité est toujours
en attente.
La spécifi cité du contexte onusien
Comme toute instance internationale, lâONU dialogue en permanence
avec la sociĂ©tĂ© civile. Plusieurs voies sont accessibles Ă ceux qui souhaitent sây
exprimer.
Câest le mĂ©canisme de
lâexamen pĂ©riodique universel (EPU)
qui a servi
cette annĂ©e de cadre Ă une premiĂšre action des lobbyistes prosectaires. LâEPU
est partie intégrante du
Conseil des droits de lâHomme
4
dont le but est de pro-
mouvoir le respect et la dĂ©fense des droits de lâHomme et de toutes les liber-
tĂ©s fondamentales. Ces procĂ©dures, mises en place Ă partir dâavril 2008, ont
pour but dâĂ©valuer la situation des droits de lâHomme dans les Ătats. Chaque
pays fait lâobjet dâun dĂ©bat de trois heures Ă lâissue duquel sont formulĂ©es des
recommandations adressĂ©es Ă lâĂtat en question. La situation est examinĂ©e sur
la base de trois rapports : lâun est prĂ©sentĂ© par le pays auditionnĂ©, lâautre com-
pile les renseignements rassemblés à son sujet par les Nations unies et un troi-
siĂšme consiste en un rĂ©sumĂ© dâinformations provenant des ONG Ă©tabli par le
Haut Commissariat aux droits de lâHomme. Câest cette possibilitĂ© offerte Ă la
sociĂ©tĂ© civile de sâexprimer dans laquelle sâest engouffrĂ© le lobby prosectaire.
Au fi nal, des recommandations sont formulées.
Dâautres interventions ont eu lieu dans le cadre de la possibilitĂ© quâont
les ONG dâadresser Ă tout moment des rĂ©clamations, dĂšs lors quâelles estiment
avoir à se plaindre de tel ou tel manquement réel ou supposé au respect des
droits de lâHomme. Elles peuvent notamment solliciter les rapporteurs spĂ©-
ciaux ou agir auprÚs des comités conventionnels. La recevabilité de ces plaintes
ou rĂ©clamations nâest pas systĂ©matique.
4 - En juin 2006, le Conseil des droits de lâHomme, dont le siĂšge est Ă GenĂšve, a remplacĂ© la Commission des
droits de lâHomme.
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Les intervenants
Le rapport 2007, Ă travers lâanalyse des agissements des mouvements
sectaires et de leurs alliĂ©s Ă lâOSCE, avait mis en lumiĂšre les liens, fonction-
nels ou circonstanciels, qui unissaient les intervenants, ce qui avait conduit Ă
dĂ©voiler lâexistence dâun vĂ©ritable rĂ©seau dâaction. Ainsi, pouvait-on constater
que les critiques formulĂ©es Ă lâencontre de la politique française et de tous ses
acteurs â Miviludes et associations de dĂ©fense â se rĂ©pĂ©taient en Ă©cho au grĂ© des
interventions des uns et des autres : Ă lâONU mais aussi Ă lâOSCE, au Conseil
de lâEurope, ainsi que dans les contributions citĂ©es dans les rapports annuels
du DĂ©partement dâĂtat amĂ©ricain sur
La liberté religieuse dans le monde
et sur
Les
droits de lâHomme dans le monde
. Ces critiques peuvent ĂȘtre le fait de mouvements
eux-mĂȘmes â le plus souvent, la scientologie, les TĂ©moins de JĂ©hovah, Moon, et
les raĂ©liens â car ils ont les moyens dâexercer un lobbying intensif, tant au plan
national quâinternational, quâils ne se privent pas de pratiquer, certains avec
assiduitĂ©, dâautres de maniĂšre plus occasionnelle. Quand ils nâĂ©mettent pas de
critiques sous leur nom propre, le message est relayé par certaines ONG, infi l-
trées ou « faux-nez » de leurs mouvements. Celles-ci, dans le cadre de leur com-
bat pour la liberté religieuse et le droit des minorités, relayent les arguments
des mouvements en question en dénonçant avec régularité, et plus ou moins
de virulence selon les cas, lâattitude de certains Ătats qui, comme la France, se
sont investis sur le terrain de la vigilance et de la lutte contre les dérives sec-
taires ainsi que sur celui de la protection des victimes.
Sâagissant de lâONU, plusieurs types de contributions ont Ă©tĂ© recensĂ©s
de la part de mouvements ou dâONG et OING subtilement activĂ©es Ă cet effet.
Le
Mouvement raélien européen
sâest exprimĂ© dans le cadre de lâEPU
et la Coordination des associations et particuliers pour la liberté de conscience
(
CAP-LC)
auprĂšs des rapporteurs spĂ©ciaux sur lâindĂ©pendance des juges et des
magistrats et pour la liberté de religion et de croyance.
Cependant, si un document daté du 21 mai 2008 a bien été déposé au
nom de la
CAP-LC
, des éléments ci-aprÚs énoncés démontrent que la
sciento-
logie
y est probablement pour beaucoup.
La CAP-LC est une association française
«
créée en 2000 pour unir les mino-
rités religieuses afi n de lutter contre la discrimination concernant le droit à la liberté
de conscience et de croyance et pour dénoncer des actes et des discours qui violent les
droits de lâHomme ou qui reprĂ©sentent une menace pour les libertĂ©s fondamentales
»
. Elle
est surtout connue pour sa promptitude à critiquer depuis des années toute
initiative de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires. La CAP-LC dit
compter parmi ses membres
«
des nombreux adhérents à des minorités de conviction
visĂ©es en tant que âsectesâ par des mesures discriminatoires du
gouvernement
 »
5
. Le
rapport 2007 expliquait que ses argumentaires et ses mĂ©thodes dâintervention
laissaient Ă penser que la scientologie comptait parmi ses inspirateurs, ce dont
5 - http://www.coordiap.com/Document/resolution-62-154-en.pdf
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atteste lâactualitĂ© onusienne. En effet, câest lâavocat amĂ©ricain de ce mouve-
ment qui a soumis la plainte de la CAP-LC Ă lâONU. Par ailleurs, le rapport
2008 du DĂ©partement dâĂtat amĂ©ricain sur
La liberté religieuse dans le monde
pré-
sente la réclamation comme émanant de
lâĂglise de
scientologie
6
, et non de
la CAP-LC. La confusion est ainsi tout Ă la fois entretenue pour certains, mais
levée pour ceux qui veulent décrypter les stratégies.
Le
Centre dâinformation et de conseil des nouvelles spiritualitĂ©s
(CICNS
), jusquâĂ prĂ©sent cantonnĂ© Ă un rĂŽle de lobby au plan national, a égale-
ment apportĂ© une contribution Ă lâEPU. En juin 2008, le CICNS, avec le soutien
de Human Rigths Without Frontiers (HRWF
7
), sâĂ©tait adressĂ© au PrĂ©sident de
la RĂ©publique
8
pour lui prodiguer quelques conseils quant au choix annoncé
du futur Président de la Miviludes en remplacement de Jean-Michel Roulet.
Son objectif affi rmé est de
« faire respecter la recherche spirituelle dans toute
sa diversitĂ© et de mettre un terme Ă lâinacceptable association qui est faite quotidienne-
ment entre les mouvements spirituels et la criminalité ou la manipulation mentale »
. Le
CICNS dit nâĂȘtre
« liĂ© Ă aucun mouvement qualifi Ă© de âsecteâ ni ne reprĂ©sente aucune
tendance spirituelle particuliÚre »
.
Avec la CAP-LC, depuis sa création en 2004, il est de tous les combats
contre la politique de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires, réagis-
sant sans dĂ©lai Ă toute initiative dâorigine gouvernementale, associative ou
parlementaire
9
.
Concernant les OING, deux dâentre elles,
Human Rights Without
Frontiers International (HRWF)
et
The Institute on Religion and Public Policy
(IRPP)
, trÚs actives dans la défense des minorités religieuses, critiquent réguliÚ-
rement la politique française de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires,
notamment Ă lâOSCE
10
. Leurs actions, leur place dans le réseau du lobbying
prosectaire voire leurs connections avec la
scientologie
notamment, ont été
largement décryptées dans le rapport 2007 de la Miviludes
11
.
HRWF se dit indépendante de tout mouvement politique, idéologique
ou religieux
12
. Elle a pour objet de
« promouvoir la dĂ©mocratie, lâautoritĂ© de la loi et
les droits individuels partout dans le monde par tous les moyens appropriés »
.
LâIRPP se revendique « interreligieuse » avec pour but de veiller au res-
pect de la liberté religieuse dans le monde. Son responsable a écrit cette année
au PrĂ©sident de la RĂ©publique pour sâindigner du contenu du rapport
La justice
face aux dérives sectaires
, commandé par le Premier ministre à Georges Fenech,
magistrat, depuis Président de la Miviludes.
6 - http://www.state.gov/g/drl/rls/irf/2008/index.htm
7 -
Cf. supra.
8 - Lettre du 11Â juin 2008.
9 -
Cf.
rapport 2006 de la Miviludes pour ce qui est de la stratĂ©gie dâinfl uence dĂ©ployĂ©e autour des travaux de la
Commission dâenquĂȘte parlementaire, « Les mineurs victimes des sectes ».
10 -
Cf.
rapport 2007 de la Miviludes oĂč elles sont dĂ©signĂ©es parmi les OING phares du rĂ©seau dâinfl uence de
la mouvance prosectaire.
11 - Rapport 2007 de la Miviludes : pages 124-129.
12 - http://www.hrwf.net
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51
âŒ
Enfi n,
The Becket Fund for Religious Liberty
(BFRL
13
), se présente
comme une organisation Ă but non lucratif, interreligieuse, ayant pour objet
de protéger et de défendre la libre expression de toutes les religions. Créée en
1994 par un avocat, cette OING basée à Washington, dotée du statut consul-
tatif auprĂšs de lâECOSOC (Conseil Ă©conomique et social de lâONU), inter-
vient dans de nombreux litiges entre les religions et lâĂtat, sur le sol amĂ©ricain
notamment. Mais elle fait fi gure de « petit nouveau » dans le réseau, puisque
câest la premiĂšre fois quâelle intervient sur la situation française. JusquâĂ prĂ©-
sent, le BFRL nâavait pas publiĂ© de rapports concernant un pays europĂ©en.
Au-delĂ des critiques Ă©noncĂ©es Ă lâĂ©gard de ce quâil nomme les « restrictions
concernant les minorités religieuses » dans notre pays, il formule des observa-
tions sur le principe de laĂŻcitĂ© et sur lâinterdiction du port de signes religieux
Ă lâĂ©cole.
Discours, propositions, confusion
entretenue et effets dâannonce
âąÂ Des critiques rĂ©currentes et des attaques personnelles
Les mouvements sectaires et leurs alliés aiment à porter le débat sur le
terrain de la liberté religieuse en se positionnant ainsi comme les victimes des
atteintes à cette liberté. Les argumentaires déployés par les uns et les autres
devant lâONU nâĂ©chappent pas Ă la rĂšgle.
Ă lâONU comme ailleurs, il est, sans grande originalitĂ©, question dâune
supposée « violation de la liberté de religion » avec son corollaire, la discrimi-
nation dont sont accusés tous les acteurs de la lutte et de la vigilance contre
les dérives sectaires qui mÚneraient une « croisade » et qui sont au passage assi-
milés à des « instances sectaires de discrimination et de violence » : sont ainsi
visĂ©es la Miviludes et les associations de dĂ©fense des victimes comme lâUnion
nationale des associations de dĂ©fense des familles et de lâindividu victimes des
sectes (UNADFI), le Centre contre les manipulations mentales â Centre Roger-
Ikor (CCMM) ou la FĂ©dĂ©ration europĂ©enne des centres de recherche et dâin-
formation sur le sectarisme (FECRIS). Comme coresponsables de cette discri-
mination, sont stigmatisées, comme de coutume, les initiatives parlementaires
telles que les rapports de commission dâenquĂȘte â en particulier la « liste » des
mouvements publiĂ©e dans le premier rapport de commission dâenquĂȘte par-
lementaire
Les sectes en France
 â ainsi que la loi About-Picard, unanimement
décriée par ces mouvements.
Outre ces cibles rĂ©currentes ici repĂ©rĂ©es et censĂ©es ĂȘtre Ă lâorigine
dâ« atteintes Ă la libertĂ© religieuse » depuis une dizaine dâannĂ©es, on en observe
de nouvelles qui ont fait rĂ©cemment lâactualitĂ© de la lutte contre les dĂ©rives sec-
taires dans notre pays : dâune part la loi sur la protection juridique des tĂ©moins
13 - http://www.becketfund.org/index.php/case
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52
MIVILUDES
âŒ
devant les commissions dâenquĂȘte parlementaire
14
, dans laquelle le CICNS voit
une
« intention dâempĂȘcher les personnes diffamĂ©es par les rapports parlementaires de
se défendre »
, dâautre part le rapport confi Ă© Ă Georges Fenech par le Premier
ministre
La justice face aux dérives sectaires
dont lâannonce a fondĂ© la rĂ©clama-
tion de la CAP-LC précitée. Cette réclamation qui reprend les critiques répan-
dues depuis plusieurs annĂ©es par la scientologie et ses alliĂ©s Ă lâencontre de la
France en les habillant dâune coloration juridique nâest manifestement quâun
prétexte. En effet, dÚs les premiÚres lignes puis à de nombreuses reprises, on
comprend quâil sâagit avant tout de dĂ©nigrer lâauteur du rapport visĂ©
15
.
On a pu entendre les mĂȘmes attaques
ad hominem
reproduites presque
mot pour mot Ă la tribune de lâOSCE au mois dâoctobre 2008, Ă lâoccasion de la
ConfĂ©rence annuelle dâexamen de la dimension humaine Ă Varsovie, attaques
par ailleurs développées sur Internet par des membres français bien connus de
la scientologie. Cette pratique sâapparente Ă la mĂ©thode dite de « propagande
noire » qui est la marque dâun cĂ©lĂšbre mouvement sectaire et qui consiste Ă
dĂ©nigrer par tous les moyens ceux qui le combattent, Ă
« dĂ©populariser lâennemi
jusquâau point de lâeffacer totalement »
comme le recommandait son gourou fon-
dateur. La reprĂ©sentation permanente de la France prĂšs lâOSCE, par la voix du
conseiller aux affaires religieuses du ministĂšre des Affaires Ă©trangĂšres, sâĂ©tait
alors publiquement élevée pour relever que
« les attaques ad hominem contre le
Président de la Miviludes, nommé par décret du Président de la République,
[relevaient]
de la diffamation et se
[dispensaient]
de tout commentaire ».
âąÂ Propositions : mise en place dâinstances indĂ©pendantes et appel au
contrĂŽle de lâONU
Tout comme leurs observations, les propositions des lobbies ne varient
guĂšre dâune annĂ©e Ă lâautre et leurs dolĂ©ances onusiennes nâĂ©chappent pas Ă
ce constat. Elles consistent principalement Ă vouloir confi er lâinformation sur
les mouvements Ă un
« observatoire indĂ©pendant des minoritĂ©s spirituelles » confi Ă© Ă
des « experts en religion ou en sociologie
»
(IRPP, CICNS) ou Ă
« des scientifi ques, spé-
cialistes des comportements religieux, qui respectent les droits de lâHomme »
(HRWF), Ă
lâexemple dâ
Information Netwok Focus on Religious Movements (INFORM)
16
,
une organisation britannique animée principalement par des sociologues des
religions. Autrement dit, il sâagit de recommander une objectivitĂ© et une neu-
tralité qui feraient défaut à la Miviludes et aux services de renseignement, et
de sâen remettre Ă lâexpertise dâuniversitaires, spĂ©cialistes des religions, ceux-
lĂ mĂȘme, dĂ»ment rĂ©fĂ©rencĂ©s par la mouvance sectaire, qui nâont de cesse de
14 - Loi n
o
 2008-1187 du 14 novembre 2008 : adoptĂ©e Ă lâunanimitĂ© le 4 novembre 2008 Ă lâinitiative du prĂ©si-
dent de lâAssemblĂ©e nationale, M. Bernard Accoyer, cette loi faisait suite aux actions en justice intentĂ©es par cer-
tains mouvements sectaires Ă lâencontre de tĂ©moins, institutionnels et ex-adeptes, qui sâĂ©taient exprimĂ©s devant
la commission dâenquĂȘte parlementaire sur «
Les mineurs victimes de sectes
».
15 - ...une cible privilĂ©giĂ©e, parce quâinvesti de longue date et Ă plusieurs titres dans la vigilance et la lutte contre
les dérives sectaires.
16 - Information Netwok Focus on Religious Movements (INFORM) : association animée principalement par
des sociologues des religions, fondée à Londres en 1998 par le P
r
Eileen Barker, avec pour objectif de rassembler
et de mettre Ă disposition des informations sur les nouveaux mouvements religieux et/ou spirituels.
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âŒ
dénigrer les acteurs de la vigilance et de la lutte contre les dérives sectaires et
de mettre en doute la fi abilité des témoignages des ex-adeptes
17
.
Cette proposition est extrĂȘmement rĂ©ductrice puisquâelle assimile
toute action de vigilance et de lutte à des atteintes à la liberté religieuse, alors
que lâessentiel des prĂ©occupations de lâĂtat et des associations en la matiĂšre
concerne, aujourdâhui, des domaines comme ceux de la santĂ© ou de la forma-
tion, oĂč il est souvent diffi cile de dĂ©celer la moindre part de spiritualitĂ©.
Certes, les souhaits de dissolution de la Miviludes et de lâarrĂȘt de fi nan-
cement des associations de dĂ©fense de victimes de dĂ©rives sectaires par lâĂtat
ne sont pas ici clairement exprimĂ©s comme Ă lâOSCE par le passĂ©. Toutefois
HRWF, aprĂšs avoir identifi Ă© la Miviludes et les associations comme les princi-
paux vecteurs de discrimination religieuse, recommande au Gouvernement de
rattacher la Miviludes au Bureau des cultes du ministĂšre de lâIntĂ©rieur et de
réserver ses fi nancements à des organisations qui font la promotion de la liberté
religieuse et non, comme câest le cas selon eux, Ă celles qui feraient Ćuvre de
discrimination dans ce domaine, sous-entendu, les associations précitées.
Il est Ă©galement fait appel dans ces rĂ©clamations Ă lâexpertise du Conseil
des droits de lâHomme de lâONU, pour enquĂȘter
« sur les activitĂ©s de lâĂtat et des
associations
»
(HRWF), pour Ă©valuer
« le traitement des minorités religieuses (pas seu-
lement des grandes religions) en France »
(BFRL) ou faire le point sur
«
les violations
du droit Ă un procĂšs Ă©quitable et lâindĂ©pendance et lâimpartialitĂ© du systĂšme judiciaire
français dans des affaires ayant trait aux associations de minorités religieuses et à leurs
adhérents en France
»
(CAP-LC).
âąÂ Amalgame, confusion entretenue et effets dâannonce
Le systĂšme onusien est dâune grande complexitĂ© pour le grand public
qui nâen retient guĂšre que le rĂŽle â la promotion dâidĂ©aux comme la paix dans
le monde, le dĂ©veloppement et le respect des droits de lâHomme â ainsi quâun
logo aisĂ©ment identifi able. Toute rĂ©fĂ©rence Ă lâONU est un gage de respecta-
bilitĂ© et certains mouvements nâhĂ©sitent pas en user, voire pour certains, Ă en
abuser.
Il en est ainsi de la revendication du « statut consultatif » comportant
lui-mĂȘme plusieurs catĂ©gories qui « hiĂ©rarchisent » les ONG affi liĂ©es. Ce statut
ne doit pas ĂȘtre confondu avec « lâassociation dâune OING avec le DĂ©partement
de lâinformation des Nations unies », qui permet seulement dâaccĂ©der aux
locaux de lâONU, de recevoir des informations mais en aucun cas de participer
aux conférences.
Ă ce titre, lâexemple de
Friends of United Nations
cité dans le rapport
2006
18
, une OING connue pour avoir participé à des actions en France aux
17 -
Cf.
Apostates and religious organizations : why their statements should not be taken at face value
by Bryan Ryan Wilson
et
La FiabilitĂ© du tĂ©moignage dâun apostat Ă propos des nouveaux mouvements religieux
, Ă©tude du Professeur Lonnie
D. Kliever publiée par la scientologie (Freedom publishing).
18 - Rapport 2006 de la Miviludes, page 131.
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âŒ
cÎtés de la scientologie, est instructif. Sur son site Internet, cette organisation
qui affi che un logo dont le visuel plagie sans complexe celui de lâONU, se
présente, à juste titre, comme
« associĂ©e au dĂ©partement de lâinformation publique
des Nations unies »
(DPI). Cela peut ainsi laisser croire quâelle bĂ©nĂ©fi cie du pres-
tigieux statut consultatif et quâelle est incorporĂ©e au systĂšme des Nations unies
alors que la simple association au DPI ne le lui permet nullement. Mais qui est
capable de faire la différence, à part les spécialistes de ces questions ? Les lob-
bies sectaires le savent et ils jouent sans scrupule de cette complexité.
Moon,
via
son rĂ©seau dâassociations humanitaires Ćuvrant pour la
paix
19
, peut lĂ©gitimement revendiquer le statut dâOING dotĂ©e du statut consul-
tatif auprĂšs du Conseil Ă©conomique et social (ECOSOC), lâun des principaux
organes de lâONU. Mais lorsque la FĂ©dĂ©ration internationale et interreligieuse
pour la paix dans le monde (FPU), offi cine mooniste, publie cette année sur le
site de la CAP-LC le « Discours du D
r
Hyun Jin Moon, coprĂ©sident de la FPU Ă
lâONU » et que, sur son site Internet, elle situe lâĂ©vĂšnement dans le cadre dâun
« dialogue interreligieux Ă lâONU » Ă lâoccasion de la cĂ©lĂ©bration du 60
e
anni-
versaire de la DĂ©claration des droits de lâHomme, on est amenĂ© Ă croire que la
prestigieuse institution a offi ciellement donné la parole au responsable du mou-
vement, alors quâil sâagit dâune confĂ©rence organisĂ©e dans un local de lâONU
dont lâinitiative revenait Ă la seule offi cine mooniste et non Ă la prestigieuse
instance internationale. Habilement prĂ©sentĂ© par la suite, voilĂ lâexemple dâun
non-événement qui devient un magnifi que « coup » médiatique.
Quant au dĂ©pĂŽt de plaintes, rĂ©clamations ou autres requĂȘtes, ils prĂ©-
sentent lâintĂ©rĂȘt pour les lobbies de pouvoir revendiquer haut et fort lâexis-
tence dâune intervention Ă lâONU, quels quâen soient les aboutissements,
que la France fasse ou non lâobjet de remontrances ou de condamnations. Le
mĂȘme type de raisonnement vaut plus gĂ©nĂ©ralement aussi pour toute action en
justice intentĂ©e par les mouvements sectaires. Pour eux, le dĂ©pĂŽt dâune plainte
est immédiatement exploité et présenté dans leurs organes de propagande
comme la condamnation dĂ©jĂ acquise de lâĂtat, de lâinstitution ou de la per-
sonne visée.
Il est arrivĂ© par le passĂ© que notre pays fasse lâobjet dâobservations de
la rapporteure spéciale sur la liberté de religion ou de croyance
20
. Toutefois,
malgré ces remarques et les contributions du lobby « prosectaire » précitées, il
convient de noter que
le document fi nal concernant la France adopté le 13 juin
2008 dans le cadre de lâEPU ne comporte aucune conclusion et/ou recom-
mandation concernant la politique de vigilance et de lutte contre les dérives
sectaires
et, quâ
Ă ce jour, les rĂ©clamations dĂ©posĂ©es par la CAP-LC nâont pas
19 - Plusieurs associations moonistes sont dotĂ©es du statut consultatif Ă lâONU, parmi lesquelles : la FĂ©dĂ©ration
universelle pour la paix (FUP) ou Interreligious and International Federation for World Peace, dotée du statut
consultatif spécial et dans la catégorie Inscription sur la liste, La Fédération des femmes pour la paix mondiale.
20 - Rapport Ecosoc/Commission des droits de lâHomme (8Â mars 2006), de M
me
Asma Jahangir, rapporteure
spĂ©ciale sur la libertĂ© de religion ou de conviction. Les remarques, mesurĂ©es, contenues dans ce texte font lâobjet
dâun rĂ©sumĂ© en quelques lignes dans la compilation de documents onusiens concernant la France qui a, entre
autres rapports, servi de base Ă lâEPU.
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55
âŒ
donné suite à une procédure de questionnement de la France.
Les « donneurs
dâordre » se sont bien gardĂ©s de le prĂ©ciser.
Mais lâeffet dâannonce peut ĂȘtre garanti lorsque le trĂšs offi ciel rapport
2008 du DĂ©partement dâĂtat amĂ©ricain sur
La liberté religieuse dans le monde
rend
compte des dolĂ©ances des lobbies sectaires. Câest le cas dans le dernier en date,
qui fait Ă©tat dâune « rĂ©clamation engagĂ©e contre la France par la scientologie »,
Ă lâONU auprĂšs du rapporteur spĂ©cial sur lâindĂ©pendance des juges et des
avocats.
Il sâagit en fait de la rĂ©clamation dĂ©posĂ©e par lâavocat amĂ©ricain de la
scientologie au nom de la CAP-LC qui, de son cÎté, vante son intervention dans
un communiquĂ© intitulĂ© : « Lâactivisme militant de Georges Fenech rapportĂ© Ă
lâONU ». Dans le mĂȘme communiquĂ©, la CAP-LC se targue dâailleurs dâavoir
aussi dénoncé
« auprĂšs de lâONU
[...]
la diffamation dont sont victimes certaines reli-
gions », plus prĂ©cisĂ©ment auprĂšs du haut commissaire aux droits de lâHomme dans le
cadre de la mise en place de la rĂ©solution 62/154 sur âla lutte contre la diffamation des
religionsâ »
.
LâĂ©cho de ces plaintes et rĂ©clamations a étĂ© largement relayĂ© quelques
mois plus tard par dâautres voix lors de la ConfĂ©rence annuelle dâexamen de la
dimension humaine organisée à Varsovie par le Bureau des institutions démo-
cratiques et des droits de lâHomme (institution de lâOSCE), et il est depuis
dĂ©multipliĂ© grĂące aux vertus dâInternet que le
lobby
sectaire ne manque pas
dâalimenter, alors mĂȘme quâaucune suite nâa Ă©tĂ© donnĂ©e Ă ce jour Ă ces actions
qui sâanalysent comme de purs effets dâannonce.
Conclusion
Au fi nal, par lâaccumulation dâeffets dâannonce, on cherche Ă accrĂ©di-
ter lâidĂ©e que la France est rĂ©guliĂšrement condamnĂ©e par les instances inter-
nationales alors quâĂ la vĂ©ritĂ©, elle nâest que critiquĂ©e au sein de ces instances
par la mouvance prosectaire elle-mĂȘme, et cela, le plus souvent, sans que ces
critiques nâaient jamais Ă©tĂ© jugĂ©es recevables ou reprises Ă leur compte par les
instances internationales elles-mĂȘmes.
Mais la mouvance sectaire, quâil sâagisse des organisations en direct ou
de leurs prĂȘte-noms, redoute que lâeffi cacitĂ© de la politique française de lutte
et de vigilance contre les dĂ©rives sectaires ne la mette en pĂ©ril, et que dâautres
pays sâen inspirent Ă leur tour, pour rĂ©pondre Ă des demandes de plus en plus
frĂ©quentes des victimes et de leurs familles. Câest pourquoi il est essentiel pour
elle de contre-attaquer et de communiquer en toute mauvaise foi.
Le processus de dĂ©sinformation, fruit dâun lobbying actif de la mou-
vance prosectaire, porte parfois ses fruits lorsquâon est insuffi samment vigilant.
Câest ainsi que dans la compilation qui fut Ă©tablie par le haut commissaire aux
droits de lâHomme de lâONU en vue de lâexamen du cas de la France dans le
cadre de lâEPU, la Miviludes fut prĂ©sentĂ©e comme
« un des mécanismes chargés
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âŒ
de la question de
[ces]
groupes religieux ou communautés de conviction »
. Cette infor-
mation, totalement erronĂ©e, quand bien mĂȘme elle serait rectifi Ă©e par la suite,
est alors marquée du prestigieux label onusien. Elle peut ainsi donner du cré-
dit aux mouvements sectaires et Ă leurs alliĂ©s qui ont tout intĂ©rĂȘt Ă entretenir
lâamalgame entre lutte contre les dĂ©rives sectaires et atteintes Ă la libertĂ© de
religion dans le seul but de mieux se victimiser.
Fort heureusement, Ă lâONU comme Ă lâOSCE ou au Conseil de lâEu-
rope, nos ambassadeurs et représentants permanents auprÚs de ces instances
ne laissent rien passer des contrevérités proférées ici et là sur une prétendue
attitude liberticide de lâĂtat français. Chaque fois que câest nĂ©cessaire, ils ne
manquent pas de rétablir la vérité et de débusquer ainsi la désinformation.
La présence de délégations françaises au sein de ces instances permet
dâexpliquer la politique de la France en matiĂšre de vigilance et de dĂ©rives sec-
taires, en rappelant quâelle sâexerce dans le cadre du strict respect des libertĂ©s
fondamentales et de la dĂ©fense de ces mĂȘmes libertĂ©s qui sont bafouĂ©es et gra-
vement mises à mal, en permanence, par les mouvements auteurs de dérives
sectaires. Leurs victimes doivent pouvoir compter sur lâĂtat, garant de la sĂ»retĂ©
et du libre exercice des libertés publiques, pour les protéger contre de tels
agissements qui font fi de la dignité humaine.
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2
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Contribution du ministĂšre
de lâIntĂ©rieur
Vers une action ciblée
Le prĂ©sent document constitue la contribution du ministre de lâIntĂ©-
rieur (gendarmerie nationale) au rapport annuel de la Mission interministé-
rielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires (Miviludes) adressé au
Premier ministre.
Dans une premiÚre partie fi gurent les suggestions faites pour améliorer
le suivi des dérives sectaires.
La seconde partie correspond au suivi des enquĂȘtes judiciaires en cours
menées par les unités opérationnelles de la gendarmerie.
Propositions pour améliorer
le suivi des dérives sectaires
La loi réprime tous les agissements qui sont attentatoires aux droits de
lâHomme, aux libertĂ©s fondamentales ou qui constituent une menace Ă lâordre
public.
Le cadre particulier de lâemprise mentale est caractĂ©ristique des dĂ©rives sec-
taires. Lâaction rĂ©pressive de lâĂtat doit ĂȘtre mise en Ćuvre dĂšs lors quâun cer-
tain nombre de critÚres sont réunis :
â Une ou des personnes qui commencent Ă sâattacher Ă des idĂ©es vĂ©hiculĂ©es,
différentes des idées habituellement partagées par le consensus social. La per-
sonne qui les reçoit est amenée à modifi er tous ses repÚres, ses relations et ses
projets. Sa vie lui échappe, désormais dirigée et conditionnée par le manipula-
teur psycho-sectaire.
â Cet engagement coĂ»te de lâargent et va constituer une part importante dans le
budget. La dĂ©pendance sâinstaure. Le basculement sectaire est rĂ©alisĂ© lorsque
la victime rompt avec tous les éléments de sa vie antérieure, ses proches, sa pro-
fession, ses centres dâintĂ©rĂȘt habituels. Ă ce moment son investissement fi nan-
cier devient considérable.
La place de la victime est centrale, elle fait lâobjet de toutes les convoi-
tises pour assouvir les desseins de la secte et de toutes les attentions dans les
phases allant de la prévention à la nécessaire répression dans le cadre de la
lutte contre les dĂ©rives sectaires. Elle est incontournable pour dĂ©clencher lâac-
tion pénale.
En ce qui concerne la gendarmerie nationale, elle intervient dans
lâexĂ©cution de ses missions traditionnelles.
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MIVILUDES
âŒ
Les renseignements recueillis par les unités opérationnelles (le plus
souvent les brigades territoriales) sont exploités et transmis par les personnels
des cellules renseignement des régions, groupements et formations spécialisées
(gendarmeries maritimes, de lâair, des transports aĂ©riens et de lâarmement).
Ces personnels sont formĂ©s Ă lâĂ©cole de gendarmerie du Mans, au sein
du centre de formation au renseignement opérationnel (CFRO). Au cours du
stage, ils sont sensibilisés aux phénomÚnes sectaires par le référent national
gendarmerie sectes. De mĂȘme, les stagiaires enquĂȘteurs bĂ©nĂ©fi cient dâune
information sur les dérives sectaires dispensées par un magistrat de la Direction
des affaires criminelles et des grĂąces (DACG) du ministĂšre de la Justice, au
cours de leur formation au Centre national de formation de police judiciaire
(CNFPJ) de Fontainebleau. Cette information pourrait ĂȘtre valablement Ă©ten-
due Ă la dominante police judiciaire lors des stages des commandants dâunitĂ©s
de recherches, des directeurs dâenquĂȘte et des enquĂȘteurs dispensĂ©s Ă©gale-
ment au CNFPJ.
Les enquĂȘteurs doivent ĂȘtre en mesure dâidentifi er les victimes de
dĂ©rives sectaires pour mettre en Ćuvre des mesures tout Ă fait appropriĂ©es
dâaccueil de la victime, dâĂ©coute en matiĂšre dâaudition de tĂ©moin ou de dĂ©pĂŽt
de plainte.
Tout enquĂȘteur confrontĂ© Ă une victime de dĂ©rives sectaires, aux pro-
pos parfois diffi cilement comprĂ©hensibles ou confus, ne doit pas hĂ©siter Ă
contacter les services familiarisés au suivi de la lutte contre les dérives sectaires
pour bien appréhender la situation et faire ressortir tous les éléments constitu-
tifs des infractions constatées. Si toutes les infractions encourues dans le cadre
des dĂ©rives sectaires relĂšvent du dĂ©lit de droit commun, lâarticle 223-15-2 du
code pĂ©nal relatif au dĂ©lit de lâabus frauduleux de lâĂ©tat dâignorance ou de
faiblesse (Ă©manant de la loi About-Picard du 12Â juin 2001) est encore trop
méconnu et mal exploité.
Pour une réponse plus effi cace dans la répression des dérives sectaires,
les forces de lâordre sont confrontĂ©es Ă un dĂ©fi cit dâinformations sur les milieux
fermés au sein desquels ils ne peuvent légalement intervenir. Toutefois, des
informations sont pourtant recueillies par dâautres acteurs impliquĂ©s (milieu
médical, enseignant, social, etc.). Une plus large collaboration avec les autres
administrations est donc souhaitable et attendue. Sâil faut reconnaĂźtre que les
référents et les cellules mis en place aux échelons départementaux et régio-
naux sont de nature Ă faciliter la circulation de lâinformation sur les commu-
nautĂ©s implantĂ©es, toutefois lâĂ©change mĂ©thodique dâinformations se heurte
Ă des obstacles juridiques (secret professionnel, collecte des renseignements
et traitement automatisĂ© de donnĂ©es) qui demandent Ă ĂȘtre levĂ©s par le lĂ©gis-
lateur pour que ce dispositif devienne réellement effi cient en terme de lutte
contre les dérives sectaires.
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Suivi des enquĂȘtes en cours
Les unitĂ©s de gendarmerie saisies agissent soit dâinitiative, soit le plus
souvent en exĂ©cution dâun soit-transmis du procureur de la RĂ©publique pour
faire suite à une plainte, une dénonciation ou un témoignage.
Lorsquâune information est ouverte pour les cas les plus graves, les
investigations conduisent gĂ©nĂ©ralement Ă des mises en examen assorties dâun
contrÎle judiciaire ou de la détention provisoire.
Les investigations menĂ©es dans les enquĂȘtes directement liĂ©es aux dĂ©rives sec-
taires concernent les infractions suivantes :
â Abus de faiblesse.
â Abus de lâignorance ou de la faiblesse dâune personne en Ă©tat de sujĂ©tion
psychologique.
â Mise en danger dâautrui (enfants et adultes).
â Non-reprĂ©sentation dâenfant.
â Non-respect du droit Ă lâĂ©ducation et de lâobligation scolaire.
â Non-dĂ©nonciation de crime.
â Recel de malfaiteurs.
â Non-assistance Ă personne en danger.
â Non-dĂ©nonciation de mauvais traitements.
â EnlĂšvement dâenfant.
â Viol et agression sexuelle sur mineur de 15 ans.
â Viol et agression sexuelle commis sur une personne dont la vulnĂ©rabilitĂ© est
apparente ou connue.
â Viol avec acte de torture et de barbarie.
â Agression sexuelle par ascendant ou personne ayant autoritĂ©.
â Coups et blessures â violences aux personnes (adultes et enfants).
Par ailleurs, des enquĂȘtes de patrimoine peuvent ĂȘtre effectuĂ©es afi n de vĂ©rifi er
les origines et lâemploi des fonds gĂ©rĂ©s par les sectes.
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Dispositifs dâassistance
aux victimes des dérives
sectaires en Europe
AprÚs avoir examiné, en 2006 et 2007, la perception du phénomÚne
sectaire en Europe du point de vue des pouvoirs publics, la Miviludes estime
opportun dâĂ©tudier ce mĂȘme sujet du point de vue des victimes et a donc jugĂ©
utile et intĂ©ressant dâinterroger nos postes diplomatiques dans ces pays amis
et partenaires, sur la perception quâont les victimes du phĂ©nomĂšne sectaire
afi n dâamorcer ici une rĂ©fl exion susceptible de dĂ©boucher sur une meilleure
compréhension mutuelle et sur un renforcement de la protection de nos
ressortissants.
Il sâagira dâexaminer, pour chaque pays oĂč elles existent, les structures
dâaide aux victimes : associations privĂ©es ou structures publiques dâaide aux vic-
times, Ă la famille, Ă lâindividu ; afi n de connaĂźtre, dâune part, leur perception
du phĂ©nomĂšne des dĂ©rives sectaires dans ses effets sur les victimes qui sâadres-
sent Ă elles, leurs constatations et leur action auprĂšs de ces victimes ; et, dâautre
part, la coopĂ©ration entre les diverses associations Ă lâintĂ©rieur dâun mĂȘme pays,
ainsi que les rapports quâelles entretiennent avec les pouvoirs publics de lâĂtat
concernĂ© ainsi quâavec les autoritĂ©s consulaires et â quand elles existent â les
relations internationales de ces associations qui luttent contre un phénomÚne
qui ignore largement les frontiÚres géopolitiques.
Aucun des pays étudiés ne dispose de structure comparable à la Mission
interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires. Si la situa-
tion de la France présente une spécifi cité et des particularités, liées notamment
à sa conception de la laïcité, il reste que les principes directeurs de la politique
française au regard de lâĂ©valuation du risque, de la mise en Ćuvre de sanctions
réprimant les dérives en application du droit commun, et de la prise en charge
des victimes, se retrouvent souvent, pour lâessentiel, dans dâautres Ătats, sous
une forme sans doute moins régalienne, mais pas nécessairement moins rigou-
reuse, nĂ©cessitant des structures â privĂ©es ou publiques â dâaide aux victimes.
En France, la lutte contre les dĂ©rives sectaires sâinscrit dans le cadre
de « CritĂšres permettant dâidentifi er une emprise sectaire » : rupture profes-
sionnelle, sociale et familiale ; notion de temps et absence de disponibilité de
lâadepte ; lâargent : exigences fi nanciĂšres exorbitantes ; emprise du groupe ou
du gourou et déstabilisation mentale ; promesses et secrets ; emprise sur les
enfants qui sont embrigadés ; santé ; prosélytisme et recrutement ; détourne-
ment des circuits Ă©conomiques ; infi ltration des pouvoirs publics et atteinte Ă
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lâintĂ©gritĂ© physique ; et dans un seul intĂ©rĂȘt, celui des victimes : les adeptes,
ex-adeptes et leur famille.
Il sâagit pour les pouvoirs publics de rechercher et identifi er le mou-
vement susceptible de revĂȘtir un caractĂšre sectaire, puis dâinitier une action
rĂ©pressive contre les agissements rĂ©prĂ©hensibles : lâinfraction de droit commun
nâest possible que parce que la victime a dâabord Ă©tĂ© dĂ©truite psychologique-
ment, placĂ©e sous lâemprise dâun groupe ou dâun gourou. Lâemprise est prĂ©a-
lable Ă lâacte dĂ©lictueux ; le droit commun sâapplique dans un domaine spĂ©ci-
fi que caractérisé par la contrainte.
Le 27 mai 2005, une circulaire du Premier ministre confortait les « cri-
tÚres » rappelés par la circulaire du ministre de la Justice du 29 février 1996.
Dâautres Ătats europĂ©ens â la Belgique, lâAllemagne, lâAutriche, la
Suisse, la Pologne â partagent dans leurs grandes lignes lâapproche française
du problĂšme, mĂȘme si des nuances existent. De mĂȘme dans certains pays,
la lutte contre les dérives sectaires est prise en charge par les religions elles-
mĂȘmes ou par des institutions indĂ©pendantes ; par des structures publiques ou
des associations privées.
La France
En France, lâassistance aux victimes des dĂ©rives sectaires relĂšve dâinitia-
tives privées ainsi que des pouvoirs publics.
Assistance aux victimes des dérives sectaires
par des associations privées
âąÂ Union nationale des associations de dĂ©fense des familles et de lâindi-
vidu victimes de sectes (UNADFI)
En France, la lutte contre les dĂ©rives sectaires a dâabord relevĂ© de lâini-
tiative privée. Elle a été initiée par les familles, avec la création, en 1974, des
associations de dĂ©fense des familles et de lâindividu (ADFI) Ă Rennes et de la
FĂ©dĂ©ration europĂ©enne des centres de recherche et dâinformation sur le secta-
risme (FECRIS) en 1994. La loi du 15 juin 2000, renforçant la prĂ©somption dâin-
nocence et les droits des victimes, a inséré dans le code de procédure pénale un
article â modifi Ă© par la loi du 12 juin 2001, dite loi About-Picard â permettant
aux associations de défense contre les mouvements à caractÚre sectaire de se
constituer partie civile, dans le cas de certaines infractions portant atteinte aux
droits de lâHomme (article 2-17 du code de procĂ©dure pĂ©nale).
Enfi n, lâADFI de Lille a crĂ©Ă©, il y a cinq ans, un centre dâaccompagne-
ment des victimes dâorganisations Ă caractĂšre sectaire grĂące Ă des subventions
des collectivités locales (mairie, conseil général, conseil régional). Mis à dispo-
sition des familles, ce centre propose une prise en charge sociale, juridique et
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psychologique grĂące aux interventions de personnes qualifi Ă©es dont une avo-
cate et une psychologue.
Ces associations privées sont généralement le premier lieu de recueil
de la parole des ex-adeptes. Par ailleurs, elles détectent les nouveaux mouve-
ments dans un univers particuliÚrement changeant. Enfi n, elles sont un pré-
cieux vecteur de remontĂ©e dâinformations auprĂšs des pouvoirs publics (justice,
police, gendarmerie, Miviludes).
LâUNADFI est reconnue dâutilitĂ© publique depuis 1996. AgrĂ©Ă©e par le
ministĂšre de la Jeunesse et des Sports, elle a également obtenu lâagrĂ©ment de
lâĂducation nationale en 2002.
Membre associĂ© de lâUnion nationale des associations familiales
(UNAF), lâUNADFI regroupe et coordonne les associations de dĂ©fense des
familles et de lâindividu victimes de sectes (ADFI), dont lâobjet est lâinforma-
tion sur le phĂ©nomĂšne sectaire, la prĂ©vention et lâaide aux victimes. SpĂ©cialisĂ©e
dans lâinformation sur les sectes, la prĂ©vention et lâaide aux victimes, une ADFI
existe dans chaque région.
âąÂ Le Centre contre les manipulations mentales â Centre Roger-Ikor
(CCMM)
Le CCMM a pour but de participer à la protection de la liberté de
lâhomme. Il sâoppose Ă toute action, collective ou individuelle, qui tend, par
quelques moyens que ce soit, à pénétrer, domestiquer ou asservir les esprits,
notamment ceux des jeunes. Ă cette fi n il mĂšne une action dâinformation,
dâĂ©ducation et de mise en garde du public fondĂ©e sur la DĂ©claration des droits
de lâHomme et du citoyen, la Convention internationale des droits de lâenfant
et en référence aux valeurs républicaines, au principe de laïcité en particulier.
Ces principes qui inspirent lâaction du CCMM sont inchangĂ©s depuis sa fon-
dation : défendre la personne humaine contre toutes les formes de manipula-
tion par des actions faisant référence aux valeurs républicaines, aux droits de
lâHomme, aux droits de lâenfant et en particulier aux principes de libertĂ© de
conscience dont est issue la liberté religieuse et à la laïcité.
Le CCMM vient de connaĂźtre une importante Ă©volution structurelle,
passant de lâorganisation nationale centralisĂ©e Ă une organisation fĂ©dĂ©rant
des associations régionales autonomes administrativement et fi nanciÚrement.
Progressivement les associations rĂ©gionales se constituent sur lâensemble du
territoire sous des appellations diverses (CCMM rĂ©gion Ăle-de-France, Info
sectes, le Groupe dâĂ©tude des mouvements de pensĂ©e en vue de la prĂ©ven-
tion de lâindividu (GEMPPI)...) mais liĂ©es par une adhĂ©sion commune en des
valeurs et des principes défi nis par « la charte du CCMM ». La charte écrite
par le fondateur, Roger Ikor, a étĂ© actualisĂ©e Ă lâoccasion du « congrĂšs du 25
e
anniversaire » en 2006. Il est agrĂ©Ă© par les ministĂšres de lâĂducation nationale,
de lâEnseignement supĂ©rieur et de la Recherche et par celui de la Jeunesse, des
Sports et de la Vie associative.
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âąÂ Autres associations privĂ©es
Des associations locales se prĂ©occupent dâinformation sur les mouve-
ments Ă caractĂšre sectaire et dâassistance aux victimes de dĂ©rives sectaires.
Ainsi,
Info-sectes spécial universités et écoles (ISSUE)
regroupe,
depuis 1994, des jeunes bĂ©nĂ©voles prĂ©occupĂ©s par lâavancĂ©e des sectes qui
portent atteinte aux libertés et aux droits des personnes et qui se sont regrou-
pés pour mieux agir, sensibiliser et informer, aller au-devant des personnes
pour leur expliquer les problÚmes posés par les groupes sectaires et totali-
taires, et susciter un esprit critique. Ils agissent localement dans le but de
faire de la prévention contre les dangers des organisations à caractÚre sec-
taire. ISSUE est organisée en associations locales, celles-ci étant fédérées au
niveau national et subventionnées par les mairies, les conseils généraux et les
bureaux des Ă©lĂšves.
Ă la rentrĂ©e 2002, les associations lyonnaise et parisienne nâont pas
pu reprendre leurs activitĂ©s car le renouvellement de leurs membres nâa
pas été suffi sant au cours des derniÚres années. Leur dissolution respective
était donc programmée. Cependant, soucieux de continuer la lutte contre
le sectarisme et le totalitarisme (en particulier auprĂšs des jeunes), ainsi que
de rĂ©pondre aux nombreuses demandes dâinformations et de sensibilisation
sur le phĂ©nomĂšne, les derniers membres dâISSUE ont dĂ©cidĂ© de se joindre
Ă une nouvelle structure associative, le
Centre dâinformation sectes RhĂŽne-
Alpes (CISRA)
, basé à Lyon, « association loi 1901 », en partenariat avec le
CCMM.
Par ailleurs,
Vigi-Sectes
est une association évangélique francophone
créée en 1998 et régie par les articles 21 à  79 du code civil local maintenu en
vigueur dans les départements du Bas-Rhin, du Haut-Rhin et de la Moselle. Elle
dispose dâun site dâinformations sur les sectes et dâaide aux victimes des sectes,
mais lâaide proposĂ©e aux victimes des dĂ©rives sectaires est essentiellement une
aide spirituelle.
Enfi n, Ă lâinitiative privĂ©e dâun couple â une psychologue et son
conjoint, avouĂ©Â â une cellule dâintervention mobile a étĂ© mise en place en
2000, la
Cellule dâintervention mobile sur lâemprise sectaire (CIMES)
, qui est
intervenue dans plusieurs situations dâurgence concernant des adeptes rĂ©cem-
ment sortis de sectes ainsi que leurs familles, et auxquelles sont Ă©galement
confrontés les professionnels de la justice et de la santé, ces affaires nécessitant
une approche et une thérapie spécifi ques.
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Assistance aux victimes des dérives sectaires
par les pouvoirs publics
âąÂ Action parlementaire et gouvernementale
Depuis le rapport Vivien en 1983, rédigé à la demande du Premier
ministre, jusquâĂ la Mission interministĂ©rielle de vigilance et de lutte
contre les dérives sectaires (Miviludes), on observe une volonté affi rmée du
Gouvernement français de protéger ses citoyens et ses institutions des activités
des organisations Ă caractĂšre sectaire.
Sur le plan politique, cette démarche a été alimentée par des commis-
sions dâenquĂȘte parlementaire (1995 et 1999) ainsi que par la crĂ©ation dâorga-
nismes interministériels de lutte contre ces dérives.
En 1995, le rapport parlementaire dâAlain Gest et Jacques Guyard
Les sectes en France
estime Ă 160 000 le nombre dâadeptes selon les renseigne-
ments gĂ©nĂ©raux et 400 000 selon lâUNADFI. Ce rapport, favorisant la prise de
conscience de lâexistence dâun risque sectaire, dĂ©termine la mise en place, le
9 mai 1996, dâune phase dâobservation avec lâObservatoire interministĂ©riel sur
les sectes, aboutissant, le 7 octobre 1998 à la création de la Mission interminis-
térielle de lutte contre les sectes (MILS).
Le 18 décembre 1998, est votée une loi tendant à renforcer le contrÎle
de lâobligation scolaire.
Le rapport parlementaire de 1999
Les sectes et lâargent
a ensuite mis
lâaccent sur lâinfl uence Ă©conomique et la stratĂ©gie des mouvements sectaires
depuis le début des années 1990 et sur leur domaine de prédilection : la for-
mation, lâinformatique, le dĂ©veloppement personnel, le domaine pharmaceu-
tique et médical et la distribution (commerce de produits agricoles biologiques
par exemple).
Enfi n, le 12 juin 2001, est votĂ©e la loi About-Picard. Cette loi, tendant Ă
renforcer la prévention et la répression des mouvements portant atteinte aux
droits de lâHomme et aux libertĂ©s fondamentales, ne concerne pas que les seuls
mouvements sectaires. Elle est applicable Ă toutes personnes morales de droit
ou de fait. Ce texte a élargi lâancienne incrimination dâabus frauduleux de
lâĂ©tat de faiblesse. Il sanctionne Ă©galement la publicitĂ© en faveur des mouve-
ments sectaires et permet la dissolution civile des personnes morales.
Le tribunal de grande instance peut prononcer la dissolution dâune
personne morale qui poursuit des activités ayant pour but ou pour effet de
crĂ©er, de maintenir ou dâexploiter la sujĂ©tion psychologique ou physique des
personnes qui participent Ă ces activitĂ©s, dĂšs lors quâauront Ă©tĂ© prononcĂ©es Ă
son encontre plusieurs condamnations défi nitives pour certaines infractions
limitativement énumérées. Il est à noter que le tribunal peut prononcer la dis-
solution de plusieurs personnes morales dĂšs lors quâelles poursuivent le mĂȘme
objectif et sont unies par une communautĂ© dâintĂ©rĂȘts, et quâa Ă©tĂ© prononcĂ©e, Ă
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lâĂ©gard de chacune dâentre elles, dâun de ses dirigeants de droit ou de fait, au
moins une condamnation pénale défi nitive.
Enfi n, lâassistance aux victimes de dĂ©rives sectaires est renforcĂ©e par
des dispositions relatives Ă lâabus frauduleux de lâĂ©tat dâignorance ou de fai-
blesse. Le nouvel article 223-15-2 du code pĂ©nal rĂ©prime lâabus frauduleux de
lâĂ©tat dâignorance ou de la situation de faiblesse dâun mineur ou dâune per-
sonne particuliĂšrement vulnĂ©rable en raison de son Ăąge, dâune maladie ou
dâune infi rmitĂ©. Il protĂšge aussi, dĂ©sormais, la personne en Ă©tat de sujĂ©tion psy-
chologique ou physique rĂ©sultant de lâexercice de pressions graves ou rĂ©itĂ©rĂ©es
ou de techniques propres à altérer son jugement pour la conduire à des actes
ou à des abstentions qui lui sont gravement préjudiciables.
Le 28 novembre 2002 est créée la Mission interministérielle de vigi-
lance et de lutte contre les dérives sectaires (Miviludes), avec pour mission
dâobserver et analyser le phĂ©nomĂšne des mouvements Ă caractĂšre sectaire ;
de favoriser, dans le respect des libertĂ©s publiques, la coordination de lâaction
prĂ©ventive et rĂ©pressive des pouvoirs publics ; de dĂ©velopper lâĂ©change dâinfor-
mations entre services publics ; de contribuer Ă lâinformation et Ă la formation
des agents publics et dâinformer le public sur les risques et dangers sectaires et
faciliter la mise en Ćuvre dâactions dâaide aux victimes de dĂ©rives et ce, sur le
plan national et international.
La Miviludes a pour mission de collecter tous renseignements utiles
â tout en prenant garde Ă la dĂ©sinformation. Sur le territoire, elle prend part
aux travaux des « cellules départementales de vigilance » devenues « groupes
de travail dans le cadre des conseils de préventions contre la délinquance,
les violences aux femmes, la toxicomanie et les dérives sectaires ». Elle reçoit
des confi dences des familles ; celles des ex-adeptes, ainsi que les confi dences
recueillies par les associations de lutte contre les organisations Ă caractĂšre
sectaire et de protection des victimes, provenant des différents ministÚres ou
dâĂ©changes avec dâautres pays, tel le Centre dâinformation et dâavis sur les orga-
nisations sectaires nuisibles de Belgique, centre fĂ©dĂ©ral belge dâinformation
sur les sectes (CIAOSN). Son rĂŽle est dâanalyser les Ă©volutions du phĂ©nomĂšne
sectaire par un rapport annuel au Premier ministre ; assurer la formation dâen-
quĂȘteurs, magistrats et de toute personne Ă mĂȘme de dĂ©tecter la dĂ©rive et infor-
mer de lâaction de la France pour empĂȘcher les dĂ©rives sectaires par son site
Internet et la publication de guides.
Enfi n, en avril 2008, le Premier ministre a confi é à Georges Fenech,
magistrat, une mission de rĂ©fl exion et dâĂ©valuation des dispositifs judiciaires de
lutte contre les dĂ©rives sectaires ; lâaction du gouvernement Ă©tant rĂ©solument
engagĂ©e â dans le respect des principes rĂ©publicains de libertĂ© dâopinion et de
croyances â dans la lutte contre les dĂ©rives sectaires.
âąÂ LâInstitut national dâaide aux victimes et de mĂ©diation (INAVEM)
LâINAVEM a étĂ© mis en place en 1986 par le ministĂšre de la Justice, Ă
lâoccasion du premier regroupement de la cinquantaine dâassociations dâaide
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aux victimes préexistante. Plusieurs ministÚres contribuent au fi nancement de
lâINAVEM, le ministĂšre de la Justice principalement.
Les missions fondamentales de lâINAVEM en tant que tĂȘte de pont
dâun rĂ©seau de cent cinquante associations au plan national sont dâanimer,
coordonner et promouvoir ce rĂ©seau dâaide aux victimes, ainsi quâengager des
partenariats et des conventions pour faciliter lâaccĂšs des personnes victimes
aux services des associations. Les principaux objectifs de lâINAVEM sont la dĂ©fi -
nition et lâĂ©valuation des missions dâaide aux victimes ; la coordination et le
soutien aux associations dâaide aux victimes et lâinformation et la sensibilisa-
tion des professionnels et du public Ă lâaide aux victimes.
LâINAVEM assure une fonction de reprĂ©sentation nationale des asso-
ciations dâaide aux victimes, au sein dâinstances telles le Conseil national de
lâaide aux victimes, le Fonds de garantie des victimes du terrorisme et dâautres
infractions, ou la juridiction nationale de la libération conditionnelle.
Il informe le public, les professionnels de tous secteurs et les associa-
tions dâaide aux victimes par une
Lettre dâinformation
trimestrielle traitant de
lâactualitĂ© du droit et des actions en faveur des victimes, par lâĂ©dition ponctuelle
dâouvrages, tels que les actes des Assises nationales des associations dâaide aux
victimes, des recueils de textes juridiques, des recueils thématiques...et par la
mise à jour réguliÚre de son site Internet.
Il intervient réguliÚrement auprÚs du Gouvernement, des parlemen-
taires ou des administrations, pour proposer de nouvelles mesures, législatives
ou rĂ©glementaires, permettant dâamĂ©liorer les droits des victimes et/ou les ser-
vices aux victimes.
Il est agréé comme organisme de formation et propose chaque année
un programme de formations pour les salariés, bénévoles ou administrateurs
du secteur associatif, les fonctionnaires de lâĂtat ou des collectivitĂ©s locales, et
les entreprises concernées.
Il soutient les activités des associations, à travers notamment les chargés
de mission du « pĂŽle animation » de lâINAVEM qui sont en relation suivie avec
les associations dâaide aux victimes. Ils interviennent suivant leur spĂ©cialisation
dans les domaines de lâaccueil et de lâinformation des victimes, de lâaide psy-
chologique et des droits des victimes, des catastrophes collectives et des pra-
tiques de médiation. Leur action vise notamment à renforcer la structuration
du rĂ©seau des associations dâaide aux victimes, ainsi quâĂ Ă©valuer et promouvoir
les initiatives des associations. Des rencontres entre associations sont ainsi trĂšs
souvent organisĂ©es au niveau de journĂ©es dâĂ©tudes nationales ou de rencontres
de travail régionales. Elles mettent en commun les pratiques innovantes et
nourrissent les orientations générales du réseau INAVEM.
Enfi n, lâINAVEM hĂ©berge et anime depuis octobre 2001, un numĂ©ro
national dâaide aux victimes, qui Ă©coute les victimes dâinfractions et les oriente
vers les associations proches de leur domicile ainsi que vers dâautres services
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ou organismes compétents et développe les activités du Forum européen des
services dâaide aux victimes qui regroupe les associations nationales de quinze
pays pour améliorer les droits et les services aux victimes en Europe. En effet,
lâINAVEM et les associations dâaide aux victimes ont des liens privilĂ©giĂ©s avec
des partenaires institutionnels, tels que les tribunaux, les parquets, les maisons
de justice et du droit, la police et la gendarmerie, les hĂŽpitaux, les mairies,
et établissent des accords nationaux ou régionaux avec le secteur bancaire,
des organisations commerciales ou des entreprises de transport. Ces accords
ou conventions sâadressent aux personnes victimes sur leur lieu de travail. Ils
concernent souvent aussi les clients ou usagers des entreprises exposées, par
exemple avec la Société nationale des chemins de fer (SNCF) ou la Régie auto-
nome des transports parisiens (RATP) ou les personnels agressés, pour un suivi
psychologique adéquat.
Des conventions existent en outre avec les ministĂšres des Affaires
Ă©trangĂšres et de lâĂducation nationale. Les coordonnĂ©es des Français victimes
de violences graves Ă lâĂ©tranger ou de leurs familles sont transmises Ă lâINA-
VEM ainsi que des informations sur les circonstances des violences subies. La
convention Ăducation nationale prĂ©voit Ă lâinitiative des autoritĂ©s scolaires, des
rencontres entre associations et personnels, Ă©lĂšves ou parents dâĂ©lĂšves, victimes
de violences en milieu scolaire. Cette premiĂšre convention dâune durĂ©e de
trois ans a atteint son terme en mars 2002. Elle est reconduite en 2004 et éten-
due, au-delà des quatorze départements-pilotes initialement retenus, à tous les
départements français.
âąÂ La DĂ©lĂ©gation aux victimes (DAV)
Inaugurée en 2005, la DAV est une structure à vocation nationale et
permanente, relevant du ministĂšre de lâIntĂ©rieur et de lâAmĂ©nagement du
territoire.
Les policiers et gendarmes Ă©tant les premiers interlocuteurs des vic-
times, soutenir, Ă©couter, renseigner et orienter les victimes doivent ĂȘtre de
rĂ©elles prioritĂ©s dâaction. Aussi, la dĂ©lĂ©gation est-elle chargĂ©e de proposer et
conduire les actions destinĂ©es Ă la mise en Ćuvre dâune politique dynamique
et opĂ©rationnelle dâaide aux victimes au sein du ministĂšre de lâIntĂ©rieur et de
lâAmĂ©nagement du territoire.
La DAV a plus particuliÚrement pour mission, en interne, de proposer
des actions, des mĂ©thodes et des outils adaptĂ©s Ă lâamĂ©lioration de la prise en
compte des victimes dans les services relevant de lâautoritĂ© du ministre de lâIn-
tĂ©rieur et de lâAmĂ©nagement du territoire. Elle est notamment chargĂ©e de faire
évoluer les mentalités et les comportements des policiers et des gendarmes et,
en externe, dâentretenir des liens Ă©troits et permanents avec lâensemble des
associations de victimes et dâaide aux victimes en analysant et relayant leurs
attentes. Elle participe aux travaux interministériels dans ce domaine.
Enfi n, des travaux conduits, en juin 2008, par le Service de lâaccĂšs au
droit et Ă la justice et de la politique de la ville (SADJPV) avec lâUNADFI, le
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CCMM, lâINAVEM et la Miviludes, tendent Ă crĂ©er une meilleure coordina-
tion entre les associations privées, qui connaissent le phénomÚne sectaire mais
sont insuffi samment familiarisées avec les procédures judiciaires, et les organi-
sations publiques qui sont des associations relais de la justice telle lâINAVEM,
qui, si elles sont moins au fait du phénomÚne sectaire, maßtrisent en revanche
les rÚgles de procédures. Cette coopération permettra la formation réciproque
de leurs personnels, dâune part Ă la prise en charge de victimes dâinfractions
pĂ©nales dans le cadre dâun procĂšs et, dâautre part, Ă la comprĂ©hension du phĂ©-
nomĂšne de lâemprise mentale et la conclusion de protocoles assurant la com-
plĂ©mentaritĂ© des interventions locales des deux types dâassociations, notam-
ment lors dâopĂ©rations de police judiciaire.
LâEurope
En Europe, les associations privées sont les instances les plus impliquées
dans lâassistance aux victimes des dĂ©rives sectaires, mĂȘme dans les pays qui dis-
posent de structures publiques dâassistance Ă ces victimes. De nombreuses asso-
ciations unissent leur expérience dans le cadre de la
Fédération européenne
des centres de recherche et dâinformation sur le sectarisme (FECRIS).
Jouissant du statut dâOING (Organisation internationale non gouver-
nementale), participatif auprĂšs du Conseil de lâEurope, la FECRIS a étĂ© crĂ©Ă©e
le 30Â juin 1994 Ă Paris Ă la suite du CongrĂšs international sur le sectarisme, Ă
Barcelone en 1993, et siĂšge Ă Marseille.
Il sâagit dâune association Ă but non lucratif de droit français. Elle se
dĂ©clare, par lâarticle 2 de ses statuts, neutre sur les plans politique, philoso-
phique et religieux.
Ses objectifs sont de grouper les associations européennes représenta-
tives concernées par les organisations contemporaines de type sectaire et tota-
litaire, légalement constituées ou non, dont les pratiques sont contraires à la
DĂ©claration universelle des droits de lâHomme, Ă la Convention europĂ©enne de
sauvegarde des droits de lâHomme, Ă la Convention internationale des droits
de lâenfant, Ă la lĂ©gislation europĂ©enne et aux lĂ©gislations nationales ; de reprĂ©-
senter les associations membres devant les institutions européennes dans le
cadre de leurs activitĂ©s dâinformation et de dĂ©fense des individus, des familles
et des sociĂ©tĂ©s dĂ©mocratiques contre les agissements dâorganisations sectaires
nuisibles ; dâalerter les instances et les institutions internationales en cas dâagis-
sements dĂ©lictueux ; de participer Ă lâĂ©laboration de lâespace judiciaire euro-
pĂ©en en la matiĂšre et constituer un rĂ©seau dâinformations international ; enfi n
dâeffectuer des recherches et des Ă©tudes en particulier juridiques, dans tout
domaine pouvant faire lâobjet de dĂ©rives sectaires.
Une des bases essentielles de rĂ©fl exion et dâaction des associations
membres de la FECRIS est lâĂ©coute des victimes dâagissements abusifs ou prĂ©-
sumĂ©s tels. Les objectifs et les mĂ©thodes de recherches et dâanalyse sont validĂ©s
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MIVILUDES
âŒ
précisément par cette proximité des personnes directement concernées. La
FECRIS considÚre que les dérives sectaires ne sont pas des phénomÚnes sta-
tiques et que leurs manifestations sont Ă©volutives et base son argumentation sur
des données vérifi ées et actualisées.
Son analyse se situe sur le plan comportemental car il est impératif de
résister aux pressions visant à déplacer la question des dérives sectaires sur le
terrain des croyances et de la religion. Ce faux débat, fondé sur une approche
incomplĂšte du problĂšme, est incompatible avec une analyse scientifi que.
Elle dĂ©signe comme secte ou gourou lâorganisation ou lâindividu qui
fait commerce de croyances et de techniques comportementales déstructu-
rantes et qui utilise la manipulation mentale comme outil. Ses conclusions sont
circonstanciées et prudentes. Elles prennent en compte les dols, douleurs et
dĂ©structurations des victimes et de leur famille en dĂ©nonçant lâembrigadement
aveugle généré par certains systÚmes de pensée et les conséquences graves qui
en découlent pour les structures familiales, sociales et démocratiques.
Enfi n, les membres de la FECRIS sâengagent Ă coopĂ©rer selon les prin-
cipes du respect du pluralisme religieux, philosophique et politique ; de lâob-
jectivitĂ© et du pragmatisme en tenant compte de la complexitĂ© des situations Ă
traiter ; de la discrétion, du respect du secret professionnel et de la remise en
cause permanente compte tenu du caractÚre évolutif du phénomÚne sectaire.
La FECRIS compte à ce jour quarante-cinq associations réparties sur
vingt-neuf pays : Allemagne, Argentine, Arménie, Australie, Autriche, Belgique,
Belarus, Bulgarie, Chypre, Espagne, Estonie, Finlande, France, Irlande, Israël,
Italie, Lituanie, Malte, NorvĂšge, Pays-Bas, Pologne, Royaume-Uni, Russie,
Serbie, Slovaquie, SuĂšde, Suisse, Ukraine, Ătats-Unis dâAmĂ©rique. Cette crois-
sance sâexplique par lâadhĂ©sion Ă la FECRIS dâassociations de pays de lâEst qui
se sont constituées progressivement face à la migration et au développement
important des mouvements Ă caractĂšre sectaire venant des USA et de lâEurope
de lâOuest.
Le traitement du problĂšme des dĂ©rives sectaires et de lâassistance
offerte Ă ses victimes varie considĂ©rablement dâun pays Ă lâautre.
Certains pays dâEurope disposent de structures publiques et privĂ©es
dâassistance aux victimes des dĂ©rives sectaires.
Dâautres pays europĂ©ens ne disposent pas de structure publique dâaide
aux victimes des dérives sectaires ; celle-ci est assurée par des associations
privées.
Enfi n, dâautres Ătats ne disposent pas de structures dâaide aux victimes
de dĂ©rives sectaires, ni publiques ni relevant dâinitiatives privĂ©es.
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Rapport au Premier ministre 2008 La lutte contre les dérives sectaires
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âŒ
La Belgique, le Royaume-Uni, lâAllemagne,
lâAutriche, la Suisse et la Slovaquie
La
Belgique
est le pays qui présente, par ses choix, la plus grande simi-
litude avec la France, mĂȘme si son approche du phĂ©nomĂšne sectaire est propre
Ă cet Ătat.
Depuis 1999, elle sâest dotĂ©e du Centre dâinformation et dâavis sur
les organisations sectaires nuisibles (CIAOSN) implanté à Bruxelles. Centre
indépendant institué auprÚs du ministÚre de la Justice, ses membres sont dési-
gnés par la chambre des représentants, dont la moitié sur présentation du
Conseil des ministres. Ce sont des personnalités éminentes, issues de différents
domaines et rĂ©putĂ©es pour leur connaissance, leur expĂ©rience et leur intĂ©rĂȘt
pour le phénomÚne sectaire.
Sâagissant de structures publiques dâaide aux victimes des dĂ©rives
sectaires, le CIAOSN est un service public fédéral qui se charge également
dâapporter un soutien aux victimes. Il assure un service dâaccueil du public
et fournit des informations sur ses droits et obligations. Le CIAOSN ne sâoc-
cupe cependant pas de lâaide psychologique. Cette aide est une compĂ©tence
qui relÚve des communautés.
Les structures privĂ©es dâaide aux victimes de dĂ©rives sectaires sont nom-
breuses. Il existe plusieurs associations dâaide aux familles et aux victimes de
dĂ©rives sectaires, mais celles-ci ont tendance Ă ĂȘtre de moins en moins actives.
En effet, ces associations ont perdu leur raison dâĂȘtre depuis la crĂ©ation dâun
service public fĂ©dĂ©ral dâaide aux victimes des organismes Ă caractĂšre sectaire
et, surtout, la nomination de la plupart de leurs responsables au CIAOSN.
La seule association privĂ©e qui soit rĂ©ellement active est lâassociation
sans but lucratif (ASBL) Studie En Adviesgroep Sekten (SAS). Cette association
néerlandophone effectue des études et émet des avis sur les sectes.
Les autres associations subsistent diffi cilement. Il sâagit dâSOS Sectes,
Aide aux victimes de psychothérapeutes autoproclamés (AVPA), Association
des victimes des pratiques illégales de la médecine (AVPIM) et Contacts et
informations sur les groupes sectaires (CIGS).
Toutes ces associations se connaissent et entretiennent des relations entre
elles. Elles entretiennent Ă©galement des relations suivies avec les associations fran-
çaises homologues. Enfi n, au plan européen, la Belgique est représentée par la
CIGS au sein de la FECRIS, oĂč chaque association membre reprĂ©sente les associa-
tions de son pays et sert de relais pour la FECRIS Ă lâintĂ©rieur de cet Ătat.
Lâassistance aux victimes des dĂ©rives sectaires au
Royaume-Uni
se par-
tage entre quatre associations privĂ©es dont une seule â INFORM â dispose
dâune rĂ©elle capacitĂ© dâaction grĂące aux fonds publics. Les structures dâaide
à ces victimes sont toutes des associations privées enregistrées comme
Charities
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âŒ
(associations dâutilitĂ© publique) et ne reçoivent aucune subvention de lâĂtat Ă
lâexception dâINFORM.
INFORM est une
Charity
subventionnée notamment par le
Home Offi ce
(ministĂšre de lâIntĂ©rieur), la
Metropolitan Police
de Londres et lâĂglise dâAn-
gleterre. Son objet est de maintenir une veille sur les nouveaux mouvements
religieux. Ă lâorigine, elle nâĂ©tait pas destinĂ©e Ă venir en aide aux victimes.
Actuellement, du fait de son expertise sur les mouvements dits « sectaires »,
INFORM est souvent contactĂ©e par les familles ou les victimes elles-mĂȘmes. La
situation de monopole dâexpertise dâINFORM au profi t du Gouvernement et
son fi nancement sur fonds publics entraĂźnent de vives critiques des autres asso-
ciations qui ne perçoivent aucune aide fi nanciĂšre de lâĂtat et qui ont du mal Ă
survivre. La situation dâINFORM, tant au regard du fi nancement quâelle reçoit
de lâĂtat que des prises de position de sa prĂ©sidente et de son analyse jugĂ©es
« ambiguĂ«s » Ă lâĂ©gard des « nouveaux mouvements religieux », place cette
Charity
sous les feux croisés de la critique des autres associations qui aimeraient
pouvoir profi ter des mĂȘmes ressources. Enfi n, INFORM est la seule association
disposant des ressources nécessaires (locaux, chercheurs, etc.) au sein de la
London School of Economics (LSE) pour recueillir les informations néces-
saires Ă lâaide aux victimes de dĂ©rives sectaires.
Reachout Trust
est une association privée bénéfi ciant du statut de
Charity
depuis le dĂ©but des annĂ©es 1990 et son objet est dâaider les victimes de dĂ©rives
sectaires. Son directeur soutient que son association est fi nancée par des dons et
affi rme entretenir des relations avec les Ătats-Unis et lâEurope de lâEst. Il serait
trĂšs intĂ©ressĂ© dâentretenir des contacts plus Ă©troits avec la France. Lâassociation
dispose dâun site Internet. Elle affi rme Ă©changer rĂ©guliĂšrement avec les autres
associations privées
Cult Information Center
et
Family Survival Trust
et rencontrer
occasionnellement les reprĂ©sentants dâINFORM.
Reachout Trust
se proclame
indĂ©pendante dâorganisations internationales.
Cult Information Center
(CIC), créé en 1987, a également le statut de
Charity
. CIC dispose dâun site Internet. Son secrĂ©taire gĂ©nĂ©ral se prĂ©sente lui-
mĂȘme comme un ancien membre de secte. Son association vient en aide aux
familles de victimes de dérives sectaires, aide la police et organise des confé-
rences dans les Ă©coles. CIC Ă©tait affi liĂ© Ă la FECRIS, et en aÂ
« démissionné pour
des différences de points de vue avec cette organisation »
, selon le secrétaire géné-
ral. Selon dâautres sources, CIC, ainsi quâune autre association, Catalyst, en
auraient été en réalité exclus du fait de liens fi nanciers avec la secte Amway aux
Ătats-Unis.
Quant Ă lâassociation
Family Survival Trust
(FST), anciennement
Family
Action Information And Resource
(FAIR), crĂ©Ă©e Ă lâorigine pour aider les familles
des Moonies (adeptes de lâorganisation Ă caractĂšre sectaire Moon), elle est diri-
gée par un ancien parlementaire britannique et ancien ministre du
Home Offi ce
(ministre de lâIntĂ©rieur), contraint de consacrer beaucoup de temps au lob-
bying pour obtenir des fonds publics. Lâassociation FAIR a changĂ© de nom dans
le cadre de la réforme en cours sur les
Charities
et sâest scindĂ©e en deux pour
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âŒ
devenir FST qui continue à soutenir les victimes de dérives sectaires et leurs
familles, et Fair News Publishing qui publie le bulletin de lâassociation. Cette
scission a pour but de protĂ©ger juridiquement lâassociation contre les organisa-
tions Ă caractĂšre sectaire. FST, qui dispose Ă©galement dâun site Internet, a dâex-
cellentes relations avec des associations similaires en Belgique, en Espagne,
ainsi quâavec la Miviludes.
Une cinquiĂšme association privĂ©e du mĂȘme type, Catalyst, connaĂźtrait
des diffi cultés fi nanciÚres, selon les organisations mentionnées.
En
Allemagne
, la perception du phénomÚne sectaire est largement
infl uencĂ©e par lâarticle 4 de la loi fondamentale qui garantit la libertĂ© reli-
gieuse par le biais de la neutralitĂ© de lâĂtat si le mouvement religieux ne porte
pas atteinte aux libertĂ©s fondamentales. Au niveau fĂ©dĂ©ral, lâassistance aux vic-
times de dĂ©rives sectaires est basĂ©e essentiellement sur lâinformation ; les struc-
tures dâaide Ă ces victimes ont plutĂŽt pour origine des initiatives rĂ©gionales,
confessionnelles ou privées.
Les autorités administratives diffusent au public une information rela-
tive, dâune part, aux mouvements religieux en gĂ©nĂ©ral et aussi, dâautre part,
aux nouveaux mouvements spirituels et aux mouvements Ă tendance sectaire.
Ă cette mission dâinformation gĂ©nĂ©rale sâajoutent de nombreuses initiatives
Ă©manant tant des Ăglises catholique et protestante que dâassociations privĂ©es
ou de particuliers sensibilisés à cette cause.
Des structures administratives dâinformation et dâaide aux victimes de
dĂ©rives sectaires existent dans lâensemble des
LĂ€nder
. Au niveau des Ătats fĂ©dĂ©-
rés
(LĂ€nder)
, on trouve des structures dâaide et de conseil. Ainsi, dans le
Land
de Berlin, le SĂ©nat (Gouvernement du
Land
) a mis en place une assistance télé-
phonique destinĂ©e aux victimes et fait distribuer des brochures dâinformation.
De leur cÎté, les
LĂ€nder
de Basse-Saxe, de Hambourg, de Hesse et de Rhénanie
du Nord-Westphalie ont proposé conjointement, le 12 octobre 2007, devant le
Bundesrat
(deuxiĂšme chambre fĂ©dĂ©rale), lâadoption dâune loi permettant aux
victimes de dérives sectaires de se porter partie civile plus facilement.
La plupart des structures administratives des Ătats fĂ©dĂ©rĂ©s coopĂšrent
de maniĂšre Ă©troite avec lâĂtat fĂ©dĂ©ral au sein dâun rĂ©seau de coopĂ©ration com-
mun dédié à cette question. Les débats y sont féconds et débouchent couram-
ment sur lâadoption de textes lĂ©gislatifs concrets relatifs Ă la protection des vic-
times. Une attention plus particuliĂšre est portĂ©e Ă lâĂglise de scientologie. Ce
mouvement semble quasiment ĂȘtre le seul Ă faire lâobjet dâune surveillance sys-
tématique de la part des autorités administratives allemandes, qui considÚrent
que ses activités sont potentiellement incompatibles avec la loi fondamentale.
Suite Ă un rĂ©fĂ©rendum dâinitiative populaire, les parlementaires du
Bundestag
(premiĂšre chambre fĂ©dĂ©rale) ont votĂ© en 1996 la crĂ©ation dâune
Commission dâenquĂȘte, toujours en place actuellement, sur « ce que lâon
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appelle communément sectes et groupes de pression psychologique », traduc-
tion littérale de
sogenannte Sekten und Psychogruppen
. Il est en effet signifi catif de
noter que les structures fédérales rechignent à parler de « sectes », préférant à ce
vocable les prudentes circonlocutions mentionnées ci-dessus. La Commission
dâenquĂȘte a pour objet, en plus de lâanalyse des activitĂ©s de ces groupes et des
raisons qui motivent certains individus Ă sâen rapprocher, de rechercher les
moyens de prĂ©venir une telle adhĂ©sion et, le cas Ă©chĂ©ant, dâaider ces personnes
et leur entourage Ă quitter ces groupes.
Sâagissant des structures confessionnelles dâinformation, au sein de
lâĂglise catholique, un « Groupe de travail sur les questions sociales et Ă©thiques »
collabore avec des services de veille sur les dérives sectaires présents dans les
diffĂ©rents Ă©vĂȘchĂ©s. Au sein de lâĂglise protestante, un « Observatoire central
des questions éthiques » collabore avec les différentes instances régionales,
aboutissant Ă la publication dâune abondante documentation sur le thĂšme des
sectes.
Quant aux initiatives privĂ©es dâaide aux victimes des dĂ©rives sectaires,
elles sont multiples. Il existe, en effet, en Allemagne, une multitude de sites
Internet Ă©manant soit dâassociations privĂ©es, soit de particuliers. Lâune des
associations les plus actives est lâAGPF (Mouvement pour la libertĂ© spirituelle
et psychique). Le site de lâAGPF fournit une liste de mouvements Ă caractĂšre
sectaire, ainsi quâune liste dâinterlocuteurs privilĂ©giĂ©s Ă destination des victimes
de ces mouvements. Certaines de ces initiatives ont donné lieu à la constitution
dâun rĂ©seau Internet se donnant pour but de faire converger les expĂ©riences et
les connaissances respectives afi n de mener des actions coordonnĂ©es. LâactivitĂ©
de ce rĂ©seau a notamment dĂ©bouchĂ© sur lâorganisation de confĂ©rences natio-
nales et internationales.
Il existe, en
Autriche
, plusieurs organisations dâinformation et de
conseil concernant les dérives sectaires, ainsi que des structures publiques
fédérales et régionales. Par ailleurs, les ministÚres fédéraux de la Santé, de
la Famille et de la Jeunesse, ainsi que de lâEnseignement, des Arts et de la
Culture, mettent à la disposition du public plusieurs interlocuteurs spécialisés
sur les questions des dĂ©rives sectaires et deux institutions privĂ©es dâassistance
aux victimes de ces dĂ©rives bĂ©nĂ©fi cient dâun soutien de lâĂtat.
Les principales structures publiques, fédérales ou régionales, sont
basĂ©es Ă Vienne et en Basse-Autriche. Il sâagit du Bureau fĂ©dĂ©ral pour les ques-
tions sectaires
(Bundesstelle FĂŒr Sektenfragen)
basé à Vienne ; du Bureau régional
pour la défense de la Constitution et la lutte contre le terrorisme/sous-direc-
tion « Extrémisme »
(Lamdesamt FĂŒr Verfassungsschutz und TerrorismusbekĂ€mpfung/
Referat âExtremismusâ)
basé à Vienne également et du Bureau pour les questions sec-
taires au sein du Gouvernement de Basse-Autriche
(Amt der Niederösterreichischen
Landesregierung, Landesstelle FĂŒr Sektenfragen)
.
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Par ailleurs, les ministÚres fédéraux de la Santé, de la Famille et de la
Jeunesse, Direction de la « politique envers les jeunes » ; et de lâEnseignement,
des Arts et de la Culture, Direction de lâ« orientation et du soutien psycholo-
gique scolaires » mettent à disposition du public plusieurs interlocuteurs spé-
cialisés sur les questions relatives au phénomÚne sectaire. Enfi n, deux institu-
tions privĂ©es bĂ©nĂ©fi cient dâun soutien de lâĂtat. Il sâagit de
Kult und Co Tirol
(Culte et Compagnie Tyrol), basée au Tyrol, et
Logo Eso Info
, basée en Styrie.
Dans les régions, le ministÚre de la Santé, de la Famille et de la Jeunesse
fi nance plusieurs structures de conseil aux familles, orientées plus particu-
liÚrement sur les questions sectaires et idéologiques. Ainsi,
Eheâ
 ,
Familienâ ,
Lebensberatung des katholischen Familienwerkes
(Association de conseil â destinĂ©
aux couples et aux familles â des Ćuvres familiales catholiques) basĂ©e Ă Vienne ;
Magistrat der Landeshauptstadt Klagenfurt, Sektenberatung
(magistrat de la ville de
Klagenfurt, conseil en matiĂšre de sectes), en Carinthie ;
Familienâ , Partnerâ und
Jugendberatungsstelle des Niederösterreichische Hilfswerkes
(Bureau de conseil â des-
tinĂ© aux familles, couples, jeunes â des Ćuvres sociales de Basse-Autriche) ;
Familienberatung des Oberösterreichischen Familienbundes
(conseil â destinĂ© aux
familles â de lâassociation familiale de Haute-Autriche) ;
Familienberatung des
Familienreferates des Landes Salzburg
(conseil destiné aux familles du bureau
familial du
Land
de Salzbourg) ;
Jugendâ und Familienberatungsstelle des Steirischen
Familienbundes
(Bureau de conseil destinĂ© aux familles et aux jeunes de lâasso-
ciation familiale de Styrie) ;
Caritas Beratungszentrum Tirol
(Centre de conseil
Caritas du Tyrol) et
Institut fĂŒr Sozialdienste
(Vorarlberg) (Institut pour les ser-
vices sociaux) Ă Vorarlberg.
Sâagissant des associations privĂ©es, outre les associations dâinformation
et de conseil
Kult und Co Tirol
(Culte et Compagnie Tyrol) et
Logo Eso Info
,
Logo
Ă©tant le nom dâune association proposant des informations aux jeunes, dont
lâune des branches,
Logo Eso Info
, traite plus particuliÚrement des questions liées
Ă lâĂ©sotĂ©risme
(Esotherik)
, aux sectes
(Sekten)
et aux sciences occultes
(Okkultismus)
;
il existe plusieurs organismes privĂ©s dâassistance aux victimes de dĂ©rives sectaires.
La Société de lutte contre les dangers sectaires et religieux (
Gesellschaft gegen
Sekten und Kultgefahren
), basĂ©e Ă Vienne ; LâAssociation pour les questions sec-
taires et religieuses de Carinthie (
Netzwerk Verein fĂŒr Sekten und Kultfragen
) et lâAs-
sociation pour les questions sectaires et religieuses de Styrie (
Netzwerk Verein fĂŒr
Sekten und Kultfragen
). Il existe des contacts informels entre les structures privées,
dâune part, et entre ces associations et les pouvoirs publics, dâautre part. Ces asso-
ciations privĂ©es entretiennent aussi des contacts informels avec dâautres organisa-
tions et associations étrangÚres. à noter que le responsable de la Société de lutte
contre les dangers sectaires et religieux (
Gesellschaft gegen Sekten und Kultgefahren
),
Friedrich Griess, est président de la FECRIS.
La
Suisse
a étĂ© pendant longtemps un pays oĂč existait une grande rĂ©ti-
cence Ă contrĂŽler les organisations Ă caractĂšre sectaire, sans doute pour Ă©vi-
ter les errements dâune histoire marquĂ©e par les persĂ©cutions de confessions
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chrétiennes trÚs diverses. Dans le contexte des profondes mutations religieuses
actuelles, avec Ă©mergence de groupuscules dangereux, lâĂtat fĂ©dĂ©ral affi rme
dĂ©sormais son rĂŽle dâaiguillon national dans le domaine de la protection des
victimes des dĂ©rives sectaires, tout en laissant une trĂšs grande part dâinitiative
aux cantons, aux associations et aux particuliers. De plus, la Confédération,
qui sâĂ©tait longuement interrogĂ©e pour savoir si et comment il convenait â avec
son droit spĂ©cifi que â de rĂ©agir, estime maintenant quâelle doit examiner son
rapport avec les collectivités religieuses actives. Elle a donc décidé de lancer un
« Plan national de recherche » (PNR 58) intitulé « Collectivités religieuses » qui
a pour but dâĂ©tudier scientifi quement les processus du changement profond
du paysage religieux, dâidentifi er les zones de confl its et de contribuer Ă leur
solution. Engagé en 2007, ce « PNR 58 » devrait aboutir à un rapport fi nal pro-
duit en 2010.
En matiÚre de lutte contre les dérives sectaires, si, au plan privé, les
structures suisses dâaide aux victimes de ces dĂ©rives sont semblables Ă celles de
la France, au niveau public, lâapproche est diffĂ©rente en raison de lâorganisa-
tion politique de la Suisse, Confédération constituée de vingt-six cantons souve-
rains qui sont compétents pour les questions religieuses ; ce qui induit vingt-six
systÚmes pour régler les problÚmes liés aux organisations à caractÚre sectaire.
Ainsi, au niveau fĂ©dĂ©ral, il nây a pas dâOffi ce des cultes qui pourrait harmoni-
ser la situation. Toutefois, lâautoritĂ© fĂ©dĂ©rale, aprĂšs avoir considĂ©rĂ© que cette
problématique relevait exclusivement des autorités cantonales, se manifeste de
plus en plus dans des rĂŽles de coordination, dâinformation et de recherche. Il
est Ă signaler lâimplication particuliĂšre des cantons de GenĂšve, Vaud, Valais et
Tessin dans ce domaine. NĂ©anmoins, si la ConfĂ©dĂ©ration est censĂ©e ne pas sâoc-
cuper de ces questions, suite Ă la forte Ă©motion suscitĂ©e au sein de lâopinion
publique par lâaffaire de lâOrdre du Temple Solaire en 1994, elle est intervenue
pour renforcer la dynamique issue des cantons.
Suite à un rapport publié le 1
er
 juillet 1999 par la Commission de ges-
tion du Conseil national (chambre basse) et intitulé
Sectes ou mouvements endoc-
trinants en Suisse
, lâaction de la ConfĂ©dĂ©ration sâest traduite, dâune part, par la
crĂ©ation au niveau fĂ©dĂ©ral dâun site Internet dĂ©nommĂ© « RĂ©seau mouvements
endoctrinants » et, dâautre part, par la mise en place dâun rĂ©seau interne Ă lâad-
ministration qui regroupe des spécialistes des « mouvements endoctrinants ».
Le site Internet « RĂ©seau mouvements endoctrinants » fournit, dâune
part, une liste des « centres dâinformation et de conseil » dans les cantons.
Actualisée une fois par an, elle est assortie de deux réserves expresses au niveau
de la ConfĂ©dĂ©ration. La premiĂšre, est quâelle a étĂ© dressĂ©e sur la base des indi-
cations fournies par les cantons et que la prĂ©sence ou lâabsence dâun tel centre
sur celle-ci est du ressort des cantons. La seconde, est quâen publiant cette liste,
la chancellerie fĂ©dĂ©rale â état-major du Conseil fĂ©dĂ©ral (Gouvernement) â ne
vise pas lâexhaustivitĂ© et ne porte aucun jugement de valeur. Aujourdâhui, vingt
et un cantons sur vingt-six y fi gurent. Bùle-Ville, Neuchùtel, Nidwald, Obwald
et Schwyz en sont absents.
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âŒ
Le site « RĂ©seau mouvements endoctrinants » fournit, dâautre part,
des informations générales sur les « mouvements endoctrinants ». Il est égale-
ment prĂ©cisĂ© que la chancellerie fĂ©dĂ©rale ne vise pas lâexhaustivitĂ© et ne porte
aucun jugement de valeur sur lâĂ©ventuelle dĂ©signation en tant que « secte »
ou « mouvement endoctrinant » dâun groupe fi gurant sur un site rĂ©pertoriĂ©
et quâun site ne peut ĂȘtre ajoutĂ© que si lâorgane responsable de celui-ci est
connu. Parmi les sites Internet qui y apparaissent, il y a ceux des institutions
religieuses chrétiennes comme le groupe de travail de la Conférence des
Ă©vĂȘques de Suisse, lâassociation ĆcumĂ©nique
ReligiĆse Sondergruppen und Sekten
,
le Centre Ă©vangĂ©lique dâinformation (
Kirchen â Sekten â Religionen
) ; les univer-
sités de Lausanne et de Fribourg ; des associations laïques comme Infosekta,
composĂ©e dâune trentaine de membres issus des milieux les plus divers â social,
mĂ©dical, mĂ©diatique, juridique, politique et religieux â et active dans le can-
ton de Zurich ; Information Religion implantée dans le canton de Bùle-Ville ;
Informationsplattform Religion diffusant des informations sur les communau-
tés religieuses considérées comme organisation à caractÚre sectaire par les
reprĂ©sentants de lâorthodoxie islamique et sise Ă Marburg en Allemagne ; ou
encore les sites de particuliers comme Religioscope.
Ce site fournit aussi des arrĂȘts du tribunal fĂ©dĂ©ral relatifs Ă la libertĂ©
de conscience et de croyance et aux rapports entre lâĂtat et la religion, ainsi
que des interventions parlementaires et des rapports et communiqués de la
Confédération dans ce domaine.
Il fournit aussi des sites Internet étrangers consacrés aux « mouvements
endoctrinants », avec les mĂȘmes rĂ©serves de non-exclusivitĂ© et dâidentifi cation
nĂ©cessaire de lâorgane responsable de chaque site.
Sâagissant du rĂ©seau interne Ă lâadministration qui regroupe des spĂ©-
cialistes des « mouvements endoctrinants », créé également suite au rapport du
1
er
 juillet 1999, ce groupe de travail interdĂ©partemental est associĂ© Ă lâexamen
périodique du site Internet « Sectes ou mouvements endoctrinants en Suisse ».
Au niveau cantonal, câest en Suisse romande que la seule structure
fi nancĂ©e et la plus Ă©laborĂ©e a étĂ© mise en place Ă lâinitiative des cantons de
GenĂšve, Vaud, Valais et Tessin. Il sâagit du Centre intercantonal dâinformation
sur les croyances (CIC) dont le siÚge est à GenÚve. Fin 2001, il a été constitué
en une « fondation sans but lucratif » (articles 80 et suivants du code civil suisse)
et soumis à la surveillance des autorités cantonales. Son rÎle est de réunir et
de diffuser des informations sur la doctrine, lâorganisation et les activitĂ©s des
communautés religieuses et des groupements à caractÚre religieux, spirituel
et ésotérique, au bénéfi ce des particuliers, des administrations cantonales et
communales, des écoles, des organismes privés et des médias, tous destinataires
de ces informations ainsi mises Ă leur disposition. Cependant, il existerait une
forme de concurrence entre les associations privées bénévoles et le CIC. Leur
coopération serait moins bonne que celle entretenue par le CIC avec les asso-
ciations privĂ©es françaises, notamment lâUNADFI, et avec les universitĂ©s suisses.
Le CIC est en fait peu en relation avec des victimes directes. Il joue davantage
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un rÎle de prévention, de maintien du dialogue entre les proches et la per-
sonne engagée dans un groupe à caractÚre sectaire, de conseil aux services de
lâĂtat et aux organismes privĂ©s et de contribution Ă lâanalyse et Ă la comprĂ©-
hension dâun monde religieux en pleine mutation. Enfi n, le CIC participe Ă la
rĂ©union annuelle des organisations dâĂtat chargĂ©es des dĂ©rives sectaires dans
le cadre du Conseil de lâEurope.
Sur le plan privé, il y a similitude entre la Suisse et la France dans le
domaine de la lutte contre les dĂ©rives sectaires, avec lâexistence dâun rĂ©seau
trĂšs dense dâassociations privĂ©es de dĂ©fense de ces victimes. Beaucoup de ces
structures privées ont été créées par des personnes ayant été touchées dans
leur vie par cette problĂ©matique et qui viennent Ă lâaide tant des victimes que
de leurs familles.
Les autorités de
Slovaquie
ont commencé à prendre conscience du
danger que pouvaient représenter les organisations à caractÚre sectaire. Ce
danger est expliquĂ© et dĂ©taillĂ© dans la « StratĂ©gie de lutte contre lâextrĂ©misme »
que le Gouvernement a adoptée en janvier 2006. Le Gouvernement actuel
a également fait de la lutte contre lâ« extrĂ©misme » lâune de ses prioritĂ©s. Ainsi,
le relĂšvement du seuil requis, pour lâ« enregistrement » dâun mouvement reli-
gieux, Ă 20 000 membres â contre lequel sâest Ă©levĂ©e lâambassade des Ătats-
Unis â avait prĂ©cisĂ©ment pour but de rendre plus diffi cile lâenregistrement des
« nouveaux mouvements religieux ».
Il existe par ailleurs en Slovaquie, oĂč le phĂ©nomĂšne sectaire toucherait
environ 50 000 personnes, des structures publiques et privĂ©es (ONG) dâassis-
tance aux victimes des dérives sectaires, actives dans les domaines de la préven-
tion et du conseil en matiĂšre dâorganisations Ă caractĂšre sectaire.
LâInstitut pour les relations entre lâĂtat et les Ăglises, Ă Bratislava, est
une institution dâĂtat rattachĂ©e au ministĂšre de la Culture. CrĂ©Ă© en 1997, il
emploie cinq spĂ©cialistes. Il analyse lâĂ©volution de la scĂšne religieuse tradition-
nelle et non traditionnelle en Slovaquie. Il est membre de la FECRIS et colla-
bore avec de nombreuses organisations de divers pays, dont la Miviludes, ainsi
quâavec les deux autres structures slovaques. Parmi ses activitĂ©s fi gure notam-
ment le conseil aux victimes de dĂ©rives sectaires. LâInstitut dĂ©plore que les poli-
ciers quâil forme dans le domaine des dĂ©rives sectaires, au sein de lâUnitĂ© de
lutte contre lâextrĂ©misme, restent trop peu de temps en place pour mettre Ă
profi t cette formation.
Le Centre dâĂ©tude des sectes auprĂšs du Conseil ĆcumĂ©nique des
Ăglises, Ă Bratislava, a étĂ© crĂ©Ă© en 2001 et ne dispose que dâun seul expert.
Il exerce une activité de conseil aux victimes des dérives sectaires et édite un
magazine spécialisé en problématique des sectes,
Rozmer
. Il coopĂšre avec les
deux autres structures slovaques, ainsi quâavec des organisations similaires en
RĂ©publique tchĂšque (Centre pour lâĂ©tude des sectes et des nouvelles tendances
religieuses), en Pologne, en Allemagne et en Russie.
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Le centre de prévention dans le domaine des sectes Integra, à Banska
Bystrica, est une ONG créée en 2000. Il fonctionne sur la base du bénévolat
et ses activitĂ©s sâorientent principalement vers la prĂ©vention et le conseil aux
victimes des organisations Ă caractĂšre sectaire. Il collabore avec les deux autres
structures citĂ©es, ainsi quâavec lâuniversitĂ© de Banska Bystrica et avec le rĂ©seau
slovaque de « centres de conseil psychologique ». Le centre déplore que la
réforme des « centres de conseil psychologique » ait entraßné la disparition de
structures qui avaient acquis une expertise dans le domaine du conseil aux
victimes de dérives sectaires, comme le Centre de prévention contre la dépen-
dance aux drogues de Banska Bystrica. Integra a toutefois continué de coopé-
rer avec ce réseau qui comptait, début 2006, cinquante-deux centres employant
cent quarante conseillers.
LâONG a adressĂ© Ă ce rĂ©seau un questionnaire sur le conseil dans le
domaine des sectes. Il ressort des réponses au questionnaire que 85 % des
consultations concernaient des questions relatives aux organisations Ă caractĂšre
sectaire. Les principaux problÚmes évoqués lors de ces consultations étaient
des problĂšmes dâĂ©ducation liĂ©s au fait que lâun des parents Ă©tait membre dâune
organisation Ă caractĂšre sectaire ; ou des confl its au sein dâun couple dont lâun
des partenaires est membre dâun mouvement Ă caractĂšre sectaire ; ou encore
des demandes dâinformations sur une organisation Ă caractĂšre sectaire parti-
culiĂšre et dâaide Ă un proche. Dâautres consultations concernaient une procĂ©-
dure de divorce du fait de lâappartenance dâun des Ă©poux Ă une telle organisa-
tion ; ou une demande dâaide pour quitter un mouvement Ă caractĂšre sectaire
ou encore pour sâaffranchir de la dĂ©pendance Ă un tel mouvement. Enfi n,
dâautres appels concernaient des problĂšmes fi nanciers liĂ©s Ă des dons dâargent
Ă une organisation Ă caractĂšre sectaire ; ou une demande dâexpertise psychia-
trique ou des problĂšmes personnels Ă la suite de lâentrĂ©e du partenaire ou du
conjoint dans un mouvement Ă caractĂšre sectaire ; ou encore la recherche de
familles dâaccueil pour des enfants.
Les principales organisations qui font lâobjet de demandes de conseil
sont les TĂ©moins de JĂ©hovah, la scientologie, les mouvements satanistes, Hare
Krishna, divers mouvements dâinspiration chrĂ©tienne et dâautres dâinspira-
tion orientale ; mais également les sociétés de vente directe comme Amway
ou Herbalife, les mĂ©decines parallĂšles, des Ă©coles parallĂšles comme lâĂ©cole
Waldorf ou lâĂ©cole russe dâinspiration sectaire Anastazia, lâoccultisme et lâĂ©so-
térisme. Il y aurait 80 à 100 organisations à caractÚre sectaire en Slovaquie.
Ces trois structures dĂ©plorent quâil nâexiste aucune dĂ©fi nition dâun
« culte » ou dâune « secte » dans la lĂ©gislation slovaque et quâil nâexiste pas non
plus une liste offi cielle des organisations Ă caractĂšre sectaire dangereuses, esti-
mant que, de ce fait, les autorités judiciaires et policiÚres sont ainsi démunies
pour lutter contre les dérives sectaires. Elles estiment les structures existantes
insuffi santes pour faire face aux besoins. Ces trois structures véritablement spé-
cialisées dans la problématique sectaire manquent de moyens. Les « centres de
conseil psychologiques » sont, pour leur part, trop peu formés à ces questions
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trĂšs spĂ©cifi ques pour remplir correctement leur rĂŽle. Certains considĂšrent quâil
conviendrait dâenvisager la possibilitĂ© de crĂ©er des associations de victimes de
dĂ©rives sectaires, Ă lâimage de ce qui existe en France.
Malgré une prise de conscience du problÚme posé par les organisations
Ă caractĂšre sectaire, les structures dâassistance aux victimes des dĂ©rives sectaires
restent donc trÚs en deçà des besoins. Les Slovaques se montrent trÚs intéres-
sĂ©s par un Ă©change dâexpĂ©rience avec la France, quâils estiment en pointe sur
cette question et sont demandeurs dâune poursuite de la coopĂ©ration avec la
Miviludes.
LâEspagne, la SuĂšde, lâItalie, la Bulgarie,
la Finlande, lâIrlande, la Pologne, la RĂ©publique
tchĂšque, Chypre, le Danemark, et la Lituanie
Lâassistance aux victimes de dĂ©rives sectaires en
Espagne
relĂšve essen-
tiellement du milieu associatif privĂ©. Il nâexiste aucune structure publique, au
niveau national ou local, de prise en charge spĂ©cifi que de ces victimes. LâĂtat
espagnol nâest â hormis le « suivi » gĂ©nĂ©ral assurĂ© par les services de rensei-
gnement de la police et de la garde civile â concernĂ© que par la gestion des
registres des religions et des associations. Seules certaines communautés auto-
nomes (notamment en Catalogne et au Pays basque) apportent un soutien
fi nancier aux associations dâaide aux victimes de sectes, qui dĂ©noncent globale-
ment le manque dâintĂ©rĂȘt des pouvoirs publics, et dont les plus connues sont :
âąÂ Ă Barcelone :
Atención e investigación de socioadicciones
(AIS) (sur-
veillance et enquĂȘtes concernant la « socio-addiction »), association privĂ©e
créée en 1977 et dirigée par Julia Nueno. Au plan national, AIS est en relation
avec le ministĂšre du Travail et des Affaires sociales, notamment sa sous-direc-
tion des ONG et du volontariat, avec laquelle a été signé en 2006 un accord-
programme relatif au projet dénommé
âAtenciĂłn a afectados por grupos de mani-
pulaciĂłn psicolĂłgica o sectas coercitivasâ
(surveillance des personnes affectées par
des groupes de manipulation psychologique ou par des sectes coercitives), et
bĂ©nĂ©fi cie du soutien de quelques banques espagnoles (Ćuvres sociales de la
Caixa et de la Caja Madrid).
Au plan régional, AIS est largement soutenu par la communauté auto-
nome de Catalogne âÂ
(Generalitat)
, départements de la santé et de la politique
familiale. Lâaccord passĂ© avec la
Generalitat
lui permet notamment de mettre
en place une assistance gratuite et dâĂȘtre reconnue depuis trois ans comme
« centre sanitaire de santé mentale ».
Au plan local, AIS bénéfi cie du soutien de la mairie de Barcelone, qui
a notamment fi nancé une campagne de prévention reposant sur la distribution
de documents dâinformation de lâAIS dans lâensemble des centres civiques,
culturels et autres associations de jeunes.
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Au niveau international, AIS est membre fondateur de la FECRIS et
fait partie du Conseil de lâInternational Cultic Studies Association (ICSA). Son
équipe thérapeutique participe notamment chaque année au congrÚs annuel
de lâICSA âPsychological manipulation, cultic groups, and other alternative
movementsâ (Manipulation psychologique, groupes cultuels et autres mouve-
ments alternatifs). Elle a également, en France, des contacts avec lâUNADFI.
âąÂ Ă Barcelone :
Equipo multidisciplinar para el asesoramiento y asistencia en
problemas sectarios
(EMAAPS) (Ă©quipe pluridisciplinaire pour lâassistance aux
victimes de dĂ©rives sectaires en Espagne). Câest un centre privĂ© dirigĂ© par Pepe
RodrĂguez, docteur en psychologie Ă la facultĂ© de Barcelone, considĂ©rĂ© comme
un des plus grands experts espagnols de la problématique des sectes et auteur
de plusieurs livres sur le sujet.
âąÂ Ă Saint-SĂ©bastien :
Largantza
, association basque contre la manipula-
tion sectaire, créée en 1998 avec le soutien du Parlement de la communauté
autonome du Pays basque. Son prĂ©sident actuel, Juantxo DomĂnguez, a dirigĂ©
une commission dâenquĂȘte sur les sectes au Parlement basque durant la lĂ©gis-
lature 1994-1998.
âąÂ
Redune
(association pour la prévention de la manipulation sec-
taire) est une association privée, créée en 2005, disposant de délégations
dans presque toutes les communautés autonomes. Son président actuel est
Juantxo DomĂnguez (Ă©galement prĂ©sident de
Largantza
) et sa vice-présidente
est Mercedes Montenegro Gómez, ex-présidente de la délégation de Madrid
dâAIS, elle-mĂȘme auteure de plusieurs livres sur les sectes.
Lâobjectif de
Redune
est dâunir les efforts de tous les professionnels et
ex-adeptes luttant contre les organisations Ă caractĂšre sectaire et de lancer une
grande campagne visant à éveiller les consciences en Espagne. Elle a en parti-
culier proposĂ© au CongrĂšs des dĂ©putĂ©s, ainsi quâau Conseil gĂ©nĂ©ral du pouvoir
judiciaire espagnols la crĂ©ation dâun « Observatoire permanent sur les groupes
de manipulation psychologique » (proposition émanant du Parlement euro-
péen depuis plusieurs années) ; la formation et la sensibilisation du pouvoir
judiciaire espagnol ; la formation de psychiatres et de psychologues légaux dans
ce domaine et la crĂ©ation dâun parquet spĂ©cialisĂ©. Aucune de ces propositions
nâa, Ă ce jour, Ă©tĂ© suivie dâeffet.
La
SuĂšde
a une approche trÚs libérale des organisations à caractÚre
sectaire, qui repose sur une interprĂ©tation trĂšs large des libertĂ©s dâopinion et
de rassemblement. Il nây existe pas de loi qui pĂ©nalise expressĂ©ment les dĂ©rives
sectaires et bien quâun rapport parlementaire de 1998 soulignait les carences
du systÚme, toutes les initiatives politiques individuelles prises depuis ont été
des échecs. La principale législation faisant indirectement référence aux sectes
est la loi sur les communautĂ©s religieuses de 1998, dont lâarticle premier inter-
dit toute appartenance forcĂ©e Ă lâune dâelles. Le cadre juridique suĂ©dois rend
donc relativement diffi cile lâidentifi cation des victimes de mouvements Ă
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caractĂšre sectaire, au moins dans sa dimension juridique et lĂ©gale. Il nâexiste
pas non plus de statistiques offi cielles auprĂšs de la police.
La prise en charge des victimes de dérives sectaires est avant tout assu-
rée par le milieu associatif.
Lâassociation privĂ©e la plus active est
Foreningen Radda Individen
(FRI
Sverige/Association pour sauver les individus), fondée en 1984 et animée par
des bénévoles au nombre de onze. Cette association privée est particuliÚrement
sensibilisée à la dimension internationale de la lutte contre les dérives sectaires.
Elle a rejoint le réseau européen de la FECRIS. FRI mÚne également un travail
prĂ©ventif par la diffusion dâinformations sur les mouvements sectaires et par
lâorganisation de formations.
Avec le soutien de lâAgence nationale de lâĂ©ducation (Skolverket),
FRI a élaboré un matériel pédagogique comprenant vidéos et fascicules sur dif-
férents mouvements à caractÚre sectaire. Sa fi liale
Sesam
propose une assistance
aux victimes dâorganisations Ă caractĂšre sectaire ou de « mouvements manipu-
lateurs », ainsi quâĂ leur famille. Selon la disponibilitĂ© de ses bĂ©nĂ©voles,
Sesam
met en place des « groupes de parole » en prĂ©sence dâanciennes victimes, oĂč
elle insiste notamment sur la compréhension des processus de manipulation
mentale. Elle propose Ă©galement Ă ces victimes des ouvrages et une mise en
relation avec des avocats et des psychologues, voire des prĂȘtres.
Une autre association privĂ©e, lâassociation
Radgivning Om Sekter
 (ROS/
conseils sur les sectes) propose également un soutien aux victimes des dérives
sectaires. Comme FRI, elle offre des séances de discussion avec un bénévole de
lâassociation. ROS propose aussi une ligne tĂ©lĂ©phonique de soutien, aide les
victimes de dĂ©rives sectaires Ă mettre en place des « groupes dâauto-assistance »,
de cinq à huit personnes ayant eu des expériences similaires et organise des
réunions pour ses membres plusieurs fois par an. Elle mÚne également des
actions préventives dans les écoles.
Il existe aussi des associations privĂ©es plus spĂ©cifi ques, comme lâAsso-
ciation
Hjalpkallan
qui propose une assistance aux personnes ayant quitté les
TĂ©moins de JĂ©hovah.
Enfi n, le nombre total de victimes de dérives sectaires aidées en SuÚde
par les associations privĂ©es est diffi cile Ă vĂ©rifi er. On lâestime entre cinquante et
cent victimes par an et par association.
Il nâexiste aucune structure publique de prise en charge spĂ©cifi que des
victimes des dérives sectaires, que ce soit au niveau national ou au niveau local.
Lorsquâune assistance est proposĂ©e, celle-ci sâinscrit dans le cadre des services
sanitaires et plus particuliĂšrement des services psychiatriques, au niveau des
conseils généraux ou des services sociaux de communes. La prise en charge se
fait alors en liaison avec les associations privées citées plus haut et, éventuelle-
ment, les Ăglises ou les rares spĂ©cialistes mĂ©dicaux de la question.
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Les carences de ce systÚme ont été soulignées dans un rapport parle-
mentaire de 1998. Celui-ci déplorait les insuffi sances des services sanitaires et
sociaux en matiĂšre dâaide aux victimes de dĂ©rives sectaires. Le rapport propo-
sait une sĂ©rie de mesures, parmi lesquelles la mise en place dâun « Centre de
recherche sur les questions religieuses et spirituelles », ainsi que la diffusion de
brochures aux professionnels des milieux scolaire, médical et social. Le rap-
port recommandait également une révision des dispositions régissant les écoles
privées, ainsi que la pénalisation de la manipulation mentale des individus.
Suite aux insuffi sances pointées par ce rapport, plusieurs élus se sont
mobilisés pour que soit mis en place un suivi adapté aux victimes des dérives
sectaires au sein des services psychiatriques. Trois parlementaires libéraux
â Barbro Westerholm, Liselott Hagberg et Lars Tysklind â ont Ă©tĂ© Ă lâorigine
de propositions de loi sur les sectes. En octobre 2007, lâune dâelles (2007/8 :
SO486), visant à aider les « victimes de sectes et de mouvements manipulateurs »
et prévoyant notamment de leur proposer un soutien psychiatrique, a été reje-
tĂ©e ; si bien quâaucune mesure nâa pour lâinstant Ă©tĂ© mise en place. Le « Parti
libéral », membre minoritaire de la coalition gouvernementale, est le principal
acteur politique de la lutte contre les dérives sectaires et son programme de
2007 concernant la psychiatrie projetait la mise en place dâun centre spĂ©cialisĂ©
dans lâaide Ă ces victimes.
En
Italie
, bien que lâĂtat ait instituĂ© un groupe dâaction
(Task Force)
,
câest-Ă -dire une Ă©quipe dâexperts et de spĂ©cialistes, appelĂ©e SAS (Ăquipe anti-
sectes) au sein du Service central opératif de la Direction anticrimes de la police
dâĂtat, avec qui collaborent les associations, ce sont celles-ci qui assument seules
lâassistance aux victimes de dĂ©rives sectaires. Il existe des associations privĂ©es
laĂŻques dâassistance Ă ces victimes et Ă leurs familles et dâautres associations
privĂ©es socioreligieuses, constituĂ©es en association de recherches et dâinforma-
tion, qui sâoccupent notamment du phĂ©nomĂšne sectaire et qui sont prĂ©sentes
dans les plus importants diocĂšses de lâĂglise catholique. Toutes ces associations
privées sont constituées de spécialistes du phénomÚne sectaire, parmi lesquels
coopÚrent médecins, psychothérapeutes, juristes, criminologues, etc.
Parmi les principales associations actives en Italie, Association pour la
recherche et lâinformation sur les sectes (ARIS) Veneto et ARIS Toscana sont
membres de la FECRIS ; FAVIS (Association nationale des familles des victimes
de sectes) et le Centre dâĂ©tudes sur les abus psychologiques (CESAP) en sont
des correspondants.
Sâagissant de ces associations de lutte contre les dĂ©rives sectaires qui ten-
tent dâaider les personnes victimes des dĂ©rives sectaires ainsi que leurs familles,
plusieurs sont proches de lâĂglise catholique, comme FAVIS et « FAVIS Rimini »
qui aide les victimes à rédiger les plaintes et dont la devise est
« Stop à la manipu-
lation mentale »
; le Groupe de recherche et dâinformation sur les sectes (GRIS),
qui sâoccupe de lâĂ©tude du phĂ©nomĂšne sectaire avec un intĂ©rĂȘt particulier pour
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les TĂ©moins de JĂ©hovah (association Tour de Garde) ; ou encore lâAssociation
communauté Pape Jean XXIII, association internationale privée de fi dÚles de
droit pontifi cal sâoccupant entre autres de la lutte contre les dĂ©rives sectaires et
qui collabore avec les services du ministĂšre de lâIntĂ©rieur.
Dâautres sont dâessence laĂŻque comme lâAssociation pour la recherche
et lâinformation sur les sectes (ARIS) ; le CESAP et le « CESAP-FRIULI »
(Centre dâĂ©tudes sur les abus psychologiques), constituĂ©s en vue de lutter
contre les dĂ©rives des organisations Ă caractĂšre sectaire en Italie ; lâ
International
Crime Analysis Association
 (ICAA) ; le Comité italien des personnes sorties du
groupe des Témoins de Jéhovah ; SOS antiplagiat ; le Téléphone antiplagiat et
le TĂ©lĂ©phone antisectes connu aussi comme NumĂ©ro Vert â Service antisectes
occultes.
Les associations laïques sont constituées de volontaires, sont apoli-
tiques et sans but lucratif. Elles sont, en général, inscrites sur le registre régio-
nal de lâorganisation des volontaires de la province oĂč elles sont Ă©tablies.
ConcrĂštement, les associations dâaide aux victimes des organisations Ă carac-
tĂšre sectaire, en plus de lâaide psychologique apportĂ©e aux victimes, collabo-
rent avec les forces de police en dénonçant les abus des organismes à caractÚre
sectaire et appellent lâattention des administrations locales sur le phĂ©nomĂšne.
Elles favorisent Ă©galement la constitution de partie civile, lors de procĂšs des
victimes de dérives sectaires et les conseillent dans les démarches juridiques.
La coopération entre les diverses associations est parfaitement coordonnée car
les responsables de ces organisations se connaissent et Ă©changent leurs infor-
mations. Enfi n, les autorités consulaires en Italie ne sont pas amenées à saisir
des associations locales qui luttent contre les dérives sectaires, car les rares cas
gérés par ces services sont résolus par le rapatriement rapide des personnes
concernĂ©es suite Ă lâintervention consulaire.
Enfi n, il convient de signaler quâĂ lâinverse, le Centre dâĂ©tudes sur les
nouvelles religions (CESNUR) assimile les mouvements sectaires Ă de nou-
veaux mouvements religieux et mÚne un véritable combat national et interna-
tional contre les associations ou les organismes gouvernementaux de défense
des victimes de ces mouvements.
Il nâexiste pas en
Bulgarie
de structure publique dâaide aux victimes
des dérives sectaires. Comme dans les autres anciens pays communistes, la tran-
sition dĂ©mocratique en Bulgarie sâest accompagnĂ©e dâune libĂ©ralisation du fait
religieux, peu compatible avec la mise en place dâun dispositif Ă©tatique de lutte
contre les dérives sectaires.
Actuellement, une seule association privée, le Centre de recherche
sur les nouveaux mouvements religieux (CRNMR), fait de la prévention sous
forme de confĂ©rences et dâinterventions auprĂšs des mĂ©dias bulgares, contre
les organisations à caractÚre sectaire. Créée en 2006 et composée de quinze
membres, elle gÚre une ligne téléphonique
(hotline)
visant à recueillir les témoi-
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gnages des victimes de dérives sectaires ou de leur entourage et leur apporte un
soutien psychologique et juridique.
Cette association est membre de la FECRIS qui semble son seul contact
avec une association homologue Ă©trangĂšre. Mis en relation par lâambassade
de France Ă Sofi a avec la Miviludes, le CRNMR a organisĂ© â avec le soutien du
Centre culturel et de coopĂ©ration de lâambassade â une confĂ©rence en mars
dernier sur le thÚme de la politique française de lutte contre les dérives sec-
taires, au cours de laquelle est notamment intervenu un membre du Secrétariat
général de la Miviludes.
Le CRNMR travaille Ă©troitement avec la Direction des affaires reli-
gieuses, rattachée au Conseil des ministres (services du Premier ministre), qui
lui commande occasionnellement des rapports sur lâĂ©volution de la prĂ©sence
sectaire en Bulgarie.
Le dispositif juridique en
Finlande
parvient Ă concilier avec beaucoup
de cohérence le respect des grands principes et le contrÎle administratif en
amont, au stade de lâ« enregistrement », ce qui le dispense de contrĂŽles en aval.
Il peut ainsi faire lâĂ©conomie dâincriminations spĂ©cifi ques relatives aux dĂ©rives
sectaires. Une fois reconnue comme telle, une organisation religieuse dispose
de la protection de la loi, et donc dâune grande latitude dâaction.
La liberté de religion et de conscience fi gure parmi les libertés fonda-
mentales reconnues par la Constitution, qui proscrit Ă©galement la discrimina-
tion sur une base religieuse ; le code pénal prévoit des poursuites en cas de blas-
phĂšme et en cas dâentrave Ă lâexercice dâun culte. Le ministĂšre de lâĂducation
et de la Culture est compĂ©tent pour superviser tous les cultes. LâĂtat reconnaĂźt
deux Ăglises ; lâĂglise Ă©vangĂ©lique â luthĂ©rienne, rattachĂ©e Ă la Communion
de Porvoo, dont le Président de la République est théoriquement le chef et
dont lâorganisation et lâadministration sont rĂ©glĂ©es par une loi que lâĂglise
elle-mĂȘme a le privilĂšge de pouvoir rĂ©diger et lâĂglise orthodoxe, autocĂ©phale,
rattachĂ©e au Patriarcat ĆcumĂ©nique de Constantinople. Leur sont affi liĂ©s res-
pectivement 82 % et 1 % de la population, 14 % se déclarant sans affi liation
religieuse. Elles sont compĂ©tentes en matiĂšre dâĂ©tat-civil et bĂ©nĂ©fi cient de pri-
vilĂšges fi scaux.
Aux termes de la loi sur la liberté de religion du 1
er
 août 2003, les autres
communautés religieuses qui remplissent les deux critÚres de « respect des droits
fondamentaux et des droits de lâHomme », dâune part, et dâĂȘtre une « organi-
sation Ă but non lucratif », dâautre part, peuvent se faire inscrire comme telles
sur un registre tenu par le Bureau national des brevets et enregistrements. Leur
organisation est alors régie par la loi sur les associations de 1989. Enfi n, elles
peuvent aussi se faire enregistrer comme « simple association » sans bénéfi cier
alors dâune reconnaissance en tant quâ« organisation religieuse ». Lâaffi liation
individuelle Ă plusieurs « associations » est naturellement possible, alors quâelle
est interdite pour les « communautés religieuses ». Actuellement, une soixantaine
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dâorganisations communautaires sont offi ciellement reconnues comme « reli-
gieuses ». Dans cette catégorie fi gurent notamment les Témoins de Jéhovah au
nombre de 18 000, dont les convictions sont prises en compte par le systĂšme
Ă©ducatif et par lâarmĂ©e, lâĂglise Ă©vangĂ©lique libre de Finlande, lâĂglise catho-
lique, les juifs, lâislam sunnite, etc. Vingt personnes majeures suffi sent pour
fonder une « communautĂ© religieuse ». Lâenregistrement permet Ă la commu-
nauté de dispenser un enseignement religieux, de célébrer des mariages mais
sans compĂ©tence dâĂ©tat-civil et, sous certaines conditions, de gĂ©rer des cime-
tiÚres. Depuis cette année 2008, les communautés religieuses qui comptent
plus de 200 membres ont reçu des aides de lâĂtat. Enfi n, si la communautĂ©
religieuse ne donne pas de signe dâactivitĂ© au Bureau national des brevets et
enregistrements, celui-ci la radie du registre au bout de dix ans.
LâĂglise de scientologie a échouĂ© en 1998 Ă se faire enregistrer comme
« communauté religieuse » mais existe légalement comme simple « associa-
tion ». Elle revendique un millier dâadhĂ©rents. Lâessor des « nouveaux mouve-
ments religieux » se situe trÚs majoritairement dans la sphÚre protestante. Les
organismes tels Sahaja Yoga, Hare Krishna, bouddhisme tibétain ou japonais,
Bahaï, etc. , sont ultraminoritaires ; mais les « nouvelles spiritualités » sont moins
marginales : anthroposophie,
New Age
, sociétés théosophiques, les disciples de
Steiner qui gĂšrent un important rĂ©seau dâĂ©coles, de crĂšches et dâinstitutions
pour handicapĂ©s et disposent Ă Helsinki dâun centre de formation en pĂ©dago-
gie et en agriculture biodynamique. On constate aussi un certain intĂ©rĂȘt pour
le néopaganisme, souvent tourné vers la redécouverte des anciennes croyances
fi nnoises, et le satanisme, qualifi Ă© dâĂ©piphĂ©nomĂšne, rĂ©unissant une centaine
dâindividus tout au plus, la plupart mineurs.
Dans ce cadre libéral, la puissance publique estime ne pas avoir à se
soucier des choix individuels. Il revient alors au secteur associatif de diffuser
lâinformation dans la sociĂ©tĂ© et de prendre en charge dâĂ©ventuelles dĂ©rives. La
prise en charge des victimes des dérives sectaires est donc laissée au secteur
associatif. Il nâexiste pas dâorganisation publique dâassistance aux victimes de
dĂ©rives sectaires. Deux organisations non gouvernementales sâen chargent. La
principale,
Uskontojen Uhrien Tuki
 (UUT/aide aux victimes des religions) est
gĂ©nĂ©raliste. Lâautre,
JT-Tuki
(aide aux TĂ©moins de JĂ©hovah), se concentre sur
cette seule confession, légalement reconnue en Finlande. Sous un angle plus
militant et selon des approches mutuellement opposĂ©es, lâĂglise Ă©vangĂ©lique
luthĂ©rienne et lâAssociation des sceptiques fi nlandais
(SKEPSIS)
assurent un
travail dâinformation sur ces dĂ©rives.
Association indépendante, enregistrée en 1993, UUT apporte depuis
1987 son
« aide et son soutien à tous ceux qui estiment avoir été abusés, maltraités
ou déçus par une communautĂ© religieuse autoritaire ou par un âculteâ »
. Dans son
manifeste, elle milite pour que les communautés religieuses fassent preuve de
transparence, notamment sâagissant des rĂšgles et obligations quâelles impose-
ront à ceux qui désirent les rejoindre. Elle appelle les communautés religieuses
à obéir aux lois et à respecter les normes édictées par les Nations unies en
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matiĂšre de droits de lâHomme, ainsi quâĂ ne pas restreindre la libertĂ© indi-
viduelle de leurs membres, ni les contacts de ceux-ci avec le « monde exté-
rieur ». Selon UUT, les membres ne devraient pas ĂȘtre poussĂ©s Ă abandonner
leurs biens, leur travail ou leur occupation et devraient pouvoir exercer le droit
de quitter la communauté sans peur ni rétorsion. En partie autofi nancée par
ses membres, UUT bĂ©nĂ©fi cie dâune subvention annuelle, gĂ©nĂ©ralement de
15 000 euros, versĂ©e par lâĂ©quivalent fi nlandais de la Française des jeux. Son
personnel, formé de bénévoles, intervient comme médiateur auprÚs de diffé-
rentes institutions. Il peut Ă©galement apporter un soutien psychologique ou
législatif aux victimes en tant que de besoin. UUT diffuse également, sur son
site Internet consultable en anglais, des informations sur certains mouvements
religieux : Adventistes, scientologie, Hare Krishna, Sahaja Yoga, Prabhupada,
Laestadianisme, etc. , ainsi que des témoignages. Ses derniers communiqués de
presse en ligne concernent les Mormons et les TĂ©moins de JĂ©hovah.
La coopĂ©ration dâUUT avec dâautres associations ou institutions gou-
vernementales sâest limitĂ©e, par le passĂ©, Ă quelques Ă©changes avec les autoritĂ©s
suédoises. En revanche, des contacts ont été noués avec la FECRIS, dont UUT
est un des correspondants, et lâICSA basĂ©e en Floride, Ătats-Unis. Son site en
ligne propose des liens vers dâautres organisations, notamment le Centre pour
lâĂ©tude des nouvelles religions (CESNUR), lâĂglise Ă©vangĂ©lique â luthĂ©rienne,
le Centre dâaide aux Ă©tudiants (NYYTI),
SKEPSIS
, la FECRIS, ainsi que des sites
anglo-saxons et nordiques et aussi vers
JT-Tuki
.
JT-Tuki
dĂ©veloppe une approche analogue, quâelle qualifi e de « cri-
tique », Ă propos des seuls TĂ©moins de JĂ©hovah. Elle sâadresse Ă la fois aux
anciens adhĂ©rents, aux familles dâadhĂ©rents et aux adhĂ©rents dĂ©sireux de
prendre leurs distances ou de rompre avec la communauté. Son site en ligne,
en fi nnois uniquement, offre notamment des liens vers les sites offi ciels â fi n-
landais et amĂ©ricain â des TĂ©moins de JĂ©hovah, ainsi que vers UUT et vers des
sites anglo-saxons qui diffusent des informations critiques sur les TĂ©moins de
JĂ©hovah.
Enfi n, il existe aussi un site Internet, dĂ» Ă lâinitiative individuelle dâun
ex-Mormon conservant lâanonymat, qui regroupe depuis 1998 dâabondantes
informations critiques en fi nnois sur le mormonisme.
En
Irlande
, le phénomÚne des dérives sectaires est considéré par les
pouvoirs publics comme relevant de la sphÚre privée. La manipulation men-
tale ne peut pas ĂȘtre poursuivie en justice lorsque les victimes sont des adultes,
au motif quâune personne majeure doit ĂȘtre capable de rĂ©sister aux pressions
psychologiques. Pour cette raison, les structures publiques dâaide aux vic-
times de dĂ©rives sectaires sont inexistantes. Aucun ministĂšre nâest en charge
du problĂšme et aucun observatoire du phĂ©nomĂšne nâa Ă©tĂ© crĂ©Ă© par les pou-
voirs publics. Les services sociaux comme les universités ne se sentent guÚre
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concernés. Devant une telle situation, quelques initiatives privées se sont mani-
festĂ©es sous la forme dâassociations dâaide aux victimes.
La plus ancienne est
Dialogue Ireland Trust
, créée en 1992, dont le direc-
teur, assistĂ© dâun comitĂ© de huit personnes, se donne pour mission dâapporter
une aide psychologique aux victimes de mouvements sectaires, mais Ă©galement
de leur prodiguer des conseils juridiques dans les cas oĂč des poursuites sont
envisageables. Il sâefforce aussi de susciter une prise de conscience des dan-
gers constitués par les organisations à caractÚre sectaire en intervenant dans
les établissements scolaires. Il a été reçu à deux reprises par des ministres de
la Justice. Lâassociation ne perçoit aucun soutien fi nancier de lâĂtat et les frais
de fonctionnement sont couverts par les donations privées. Cette structure
semble disposer dâun rĂ©seau de contacts assez solide puisquâelle revendique
des Ă©changes suivis avec la FECRIS, le
Dialog Center International
(Danemark),
lâUnion nationale des associations de dĂ©fense des familles et de lâindividu vic-
times de sectes (UNADFI) et lâ
International Cultic Studies Association
(ICSA)
basĂ©e en Floride, Ătats-Unis. Enfi n, il est Ă noter que le directeur de
Dialogue
Ireland Trust
, qui se dĂ©clare déçu de lâindiffĂ©rence des pouvoirs publics irlan-
dais à ces problÚmes de dérives sectaires en dépit de ses mises en garde, espÚre
une action de la France auprĂšs de certains gouvernements dont le sien, afi n
de souligner lâutilitĂ© du travail des associations semblables Ă celle quâil dirige.
La seconde association privée, de création plus récente, est la branche
irlandaise dâ
Anonymous
, qui concentre ses efforts sur la dénonciation des acti-
vitĂ©s de lâĂglise de scientologie et organise un samedi par mois un rassemble-
ment de voie publique aux abords du siĂšge de la scientologie Ă Dublin. Une
centaine de personnes sont présentes les jours de forte mobilisation.
Ces deux associations entretiennent de bonnes relations, le directeur
de
Dialogue Ireland Trust
étant réguliÚrement présent aux rassemblements orga-
nisés par
Anonymous
.
Ainsi, malgré quelques initiatives privées disposant de moyens limités,
lâassistance aux victimes de dĂ©rives sectaires demeure, en Irlande, bien limitĂ©e.
Lâassistance aux victimes des dĂ©rives sectaires, en
Pologne
, nâest assurĂ©e
par aucune autorité ou structure étatique. Seules les associations privées, toutes
liĂ©es Ă lâĂglise catholique, sâintĂ©ressent au problĂšme et mĂšnent une action au
niveau local tout en Ă©tant favorables Ă la mise en place dâun organe national de
lutte contre ces dĂ©rives, car il nâexiste pas non plus de structure ou dâorgane
qui agisse au niveau national. Toutes les associations existantes agissent unique-
ment au niveau local ou régional.
Les dominicains semblent avoir lâorganisation la plus dĂ©veloppĂ©e en
matiÚre de lutte contre les dérives sectaires en Pologne. Ils sont présents dans
toutes les grandes villes et disposent, Ă dĂ©faut dâune organisation centralisĂ©e,
dâune ligne tĂ©lĂ©phonique ouverte 24 heures sur 24 et dâun vrai rĂ©seau qui leur
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permet dâenvoyer les victimes vers le centre dâaide le plus proche. Lâassociation
est Ă©troitement liĂ©e au diocĂšse catholique dont elle tire lâessentiel de ses
ressources.
Le Centre de lutte contre les manipulations psychologiques, basĂ© Ă
Lublin, propose un « soutien psychologique, juridique et théologique » à ces
victimes et Ă leurs familles, mais Ă©galement des fi ches dâinformation sous forme
de questions/réponses, sur le thÚme « Quand ton groupe est appelé secte »
ou « Si tu as fait partie dâune secte ». Cette organisation fonctionne sur la base
du seul volontariat. Les volontaires peuvent tenir le standard téléphonique ou
faire des formations dans les collÚges et lycées pour les jeunes, les enseignants
et les parents afi n de pouvoir mieux détecter les comportements dangereux et
savoir comment y rĂ©agir. Comme la plupart des structures dâassistance aux vic-
times des dĂ©rives sectaires, qui sont souvent de simples « points dâinformation »,
lâorganisation nâest pas constituĂ©e en « association » et ne dispose donc dâau-
cune forme juridique et, comme la grande majorité de ces organisations, elle
est liĂ©e Ă la paroisse locale, au moins par lâutilisation dâun local que la paroisse
met Ă sa disposition.
Le Centre dâinformation sur les sectes et les groupes psycho-manipu-
lateurs en SilĂ©sie fonctionne depuis 1995 Ă Katowice. Le rapport dâactivitĂ© de
ce centre pour lâannĂ©e 2005 mentionne 204 lettres et courriers Ă©lectroniques
de demandes de renseignements et dâassistance, 420 appels tĂ©lĂ©phoniques vers
le centre et 267 entretiens. 180 cours de « prĂ©vention et dâinformation » ont
également été délivrés, auxquels 3 000 élÚves ont participé. Ces cours ont pour
objet lâacquisition par les Ă©lĂšves dâune « rĂ©sistance Ă lâendoctrinement ». Des
formations sont aussi proposées pour les parents et les enseignants, qui por-
tent sur la reconnaissance des syndromes dâappartenance aux organisations Ă
caractÚre sectaire et les méthodes de communication avec les victimes de ces
organisations.
Enfi n, lâorganisation
Effatha
, basĂ©e Ă Torun, sâest constituĂ©e en « asso-
ciation » â et dispose donc de la personnalitĂ© juridique â depuis 1998. Elle mĂšne
des campagnes dâinformation auprĂšs des collĂ©giens et des lycĂ©ens et est prĂ©-
sente sur les radios catholiques ainsi que sur les radios rĂ©gionales. Lâassociation
est subventionnée par les diocÚses, mais tire également des revenus de contrats
de prestations passés avec les établissements scolaires qui lui passent commande
pour des formations. Le pic dâactivitĂ© de lâassociation en matiĂšre de prĂ©vention
se situe juste avant les vacances dâĂ©tĂ©, qui sont la pĂ©riode la plus risquĂ©e pour
les victimes potentielles des organisations Ă caractĂšre sectaire.
Il existe Ă©galement une revue
Sekty IÂ Fakty
éditée par le groupe Maternus
depuis 1999, qui sâintĂ©resse aux phĂ©nomĂšnes sectaires.
Il nâexiste pas de concertation formelle entre les organisations privĂ©es
de lutte contre les dérives sectaires, cependant elles se connaissent et renvoient
frĂ©quemment les victimes qui les contactent vers lâorganisation la plus proche
géographiquement. Le site Internet du Centre de lutte contre les manipulations
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psychologiques renvoie ainsi vers les différentes associations qui existent dans
chaque rĂ©gion de Pologne. Son directeur a pour projet dâĂ©tablir une confĂ©dĂ©-
ration des centres dâassistance aux victimes des dĂ©rives sectaires.
Toutes ces organisations sont consternĂ©es face Ă lâinaction des pouvoirs
publics. Le directeur du Centre de lutte contre les manipulations psycholo-
giques a accordé un entretien en juillet dernier au journal catholique conserva-
teur
Nasz Dziennik
dans laquelle il appelle lâĂtat polonais Ă
« ne pas reproduire les
mĂȘmes erreurs que la France il y a 15 ans »
. Lâarticle dĂ©nonce par ailleurs le dĂ©sin-
tĂ©rĂȘt total pour cette question du ministre de lâIntĂ©rieur actuel qui, interrogĂ©
sur le « problÚme des sectes », aurait déclaré
« Les sectes ? Quâest-ce que câest ? »
. En
1997, une commission interdépartementale chargée des « nouveaux mouve-
ments religieux » avait Ă©tĂ© crĂ©Ă©e par le ministre de lâIntĂ©rieur de lâĂ©poque et,
aprĂšs un seul rapport en 2001, elle a étĂ© dĂ©mantelĂ©e et nâa jamais Ă©tĂ© rĂ©tablie
par les gouvernements suivants.
MalgrĂ© lâinexistence de rapports avec lâĂtat central en lâabsence de
structure de coordination, les organisations privées ont, avec plus ou moins de
succÚs, réussi à établir des contacts avec les collectivités locales. Le Centre de
lutte contre les manipulations psychologiques déclare ne recevoir aucun sou-
tien des autorités locales, mais certaines organisations, notamment
Quo Vadis
Ă
Olsztyn et
Effatha
à Torun, reçoivent des subventions de la municipalité.
Les dominicains semblent ceux qui ont le mieux réussi à établir une
collaboration substantielle avec les pouvoirs publics. Leurs employés (pédago-
gues, psychologues) sont en effet subventionnés par la mairie dont le centre
dépend : les centres présentent leurs besoins et reçoivent des subventions en
fonction de ces besoins exprimĂ©s. Ils organisent aussi des confĂ©rences, Ă lâorga-
nisation desquelles des fonctionnaires de la mairie participent volontairement.
Enfi n, ces centres coopĂšrent avec les services de police locaux.
En
RĂ©publique tchĂšque
, le soutien aux victimes des sectes est réduit aux
activitĂ©s dâune seule association dont lâobjet principal est dâailleurs plus lâĂ©tude
des nouveaux phĂ©nomĂšnes religieux que lâassistance aux victimes. La modeste
taille de lâassociation ne lui permet pas Ă lâĂ©vidence dâentreprendre des actions
de grande ampleur ni de jouer un rÎle auprÚs des autorités publiques autre
que celui de conseiller informel sur les phénomÚnes sectaires.
Ces mĂȘmes autoritĂ©s publiques (ministĂšre de lâIntĂ©rieur, ministĂšre
du Travail et des Affaires sociales) ne consacrent pas de moyens fi nanciers ou
humains spĂ©cifi ques Ă lâassistance aux victimes de dĂ©rives sectaires.
FondĂ©e en 1993, la SociĂ©tĂ© pour lâĂ©tude des sectes et des nouveaux
mouvements religieux
(Spolecnost pro studium sekt a novych nabozenskch smeru)
,
regroupe moins dâune vingtaine de membres, pour lâessentiel issus du milieu
académique. Son fi nancement est majoritairement privé.
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La SociĂ©tĂ© dispose dâun fonds dâarchives accessible aux chercheurs et
organise fréquemment des séminaires consacrés aux sectes et aux mouvements
religieux minoritaires. AuprĂšs du grand public, elle assure les missions dâin-
formation sur les sectes et les mouvements religieux minoritaires ; de conseil
aux familles et proches des victimes dâorganisations Ă caractĂšre sectaires et de
conseil et assistance aux membres dâune secte ou dâun mouvement religieux,
et souhaitant quitter celui-ci.
La Société coopÚre réguliÚrement avec les pouvoirs publics (ministÚre
de lâIntĂ©rieur, Justice) qui la consultent sur les phĂ©nomĂšnes sectaires. Elle tient
Ă©galement une permanence dâinformation ouverte au public une matinĂ©e
par semaine. Cette coopĂ©ration nâest cependant pas formalisĂ©e par une quel-
conque convention, ou par la prĂ©sence dâun reprĂ©sentant de lâassociation au
sein dâune structure consultative du gouvernement. Les pouvoirs publics ne
soutiennent pas fi nanciĂšrement lâassociation, mĂȘme si elle a dĂ©jĂ reçu par le
passé des subventions publiques pour certaines opérations.
Lâassociation entretient des liens ponctuels avec des associations Ă©qui-
valentes dâautres pays â Allemagne, Danemark, Irlande, Slovaquie, Royaume-
Uni â les contacts semblant plus Ă©troits avec ces deux derniers pays. Il ne sâagit
pas de coopération formalisée, mais plutÎt de contacts et de rencontres ponc-
tuelles. Elle dispose dâun site Internet en tchĂšque seulement.
Ainsi, en République tchÚque, le soutien aux victimes de dérives sectaires
est rĂ©duit aux activitĂ©s dâune association dont lâobjet principal est dâailleurs
plus lâĂ©tude des nouveaux mouvements religieux que lâassistance aux victimes ;
elle nâest pas liĂ©e Ă lâĂtat tchĂšque et est peu active au plan international.
Chypre
ne dispose ni de législation spécifi que aux dérives sectaires, ni
de dispositif de prĂ©vention ou de structures publiques dâaide aux victimes de
ces dĂ©rives. Seules lâĂglise orthodoxe et une association privĂ©e locale Ă©tudient
le problĂšme des dĂ©rives sectaires et sâefforcent de venir en aide aux victimes.
Face Ă un problĂšme perçu jusquâĂ prĂ©sent comme Ă©tant marginal, la
RĂ©publique de Chypre nâa jamais lĂ©gifĂ©rĂ© dans ce domaine. Les principales
mesures de prévention et de lutte contre les dérives sectaires sont prises par
lâĂglise de Chypre, qui Ă©tudie le phĂ©nomĂšne et informe ses fi dĂšles des risques
dâaliĂ©nation mentale de lâindividu appartenant Ă un mouvement Ă caractĂšre
sectaire ou Ă un groupe sataniste.
Outre des groupes satanistes, et Ă cĂŽtĂ© de la scientologie, de lâĂ©glise uni-
taire de Moon et des TĂ©moins de JĂ©hovah, on trouve Ă Chypre des groupes du
Culte de lâĂme â Silva Mind Control et Success Dynamics, etc. , â des groupes
nĂ©opentecĂŽtistes â Mormons, Ăglise de Dieu, Ăglise apostolique de JĂ©sus-Christ,
etc. â et des organisations diverses â Sri Chinmoy, Sathya Sai Baba, Ananda
Marga, Maharisi Mahesh Yogi et Vie Harmonieuse (de Robert Nadjemi).
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La forte infl uence de lâĂglise orthodoxe dans la sociĂ©tĂ© chypriote Ă©tait
considĂ©rĂ©e jusquâĂ une pĂ©riode rĂ©cente comme un solide rempart face aux
dĂ©rives sectaires potentielles. Avec la forte diminution du rĂŽle de lâĂglise dans
la vie quotidienne des Chypriotes, les conditions paraissent plus favorables Ă un
Ă©ventuel renforcement des mouvements Ă caractĂšre sectaire dĂ©jĂ existants et Ă
lâapparition de nouveaux groupes.
Prenant progressivement conscience des risques liés au développement
de ce phĂ©nomĂšne, les autoritĂ©s chypriotes apportent dĂ©sormais leur soutien Ă
lâĂglise orthodoxe et Ă une association privĂ©e spĂ©cialisĂ©e dans lâassistance aux
victimes de dĂ©rives sectaires, lâUnion pan-chypriote de parents pour la protec-
tion de la culture orthodoxe grecque, de la famille et de lâindividu (PPU).
CrĂ©Ă©e Ă Chypre en 1994, lâobjectif de la PPU est la recherche, lâĂ©tude
permanente sur la présence des organisations à caractÚre sectaire et des cultes
Ă Chypre et Ă lâĂ©tranger, et lâinformation opĂ©rationnelle en temps rĂ©el pour
tous les groupes et individus concernés. Son site Internet est réguliÚrement
mis Ă jour. La PPU organise Ă©galement des sĂ©minaires sur les mouvements Ă
caractĂšre sectaire. Le 22
e
CongrÚs inter-orthodoxe européen de la PPU, sur le
thĂšme « Qui pĂ©nĂštre dans lâesprit de votre enfant ? Le risque des cultes pour les
jeunes », sâest ainsi dĂ©roulĂ© rĂ©cemment, en juillet 2008, Ă Chypre. Les victimes
de dérives sectaires, qui peuvent présenter des troubles de la personnalité trÚs
marqués, et leurs familles peuvent contacter le Centre consultatif de la PPU
au téléphone ou par messagerie électronique. Des personnels spécialisés leur
apportent dans ce cadre des informations et une assistance immédiate. Enfi n,
la PPU coopĂšre Ă©troitement avec lâĂglise orthodoxe et les autoritĂ©s et maintient
des liens avec des associations de parents et autres groupes Ă©trangers actifs dans
la lutte contre les dérives sectaires, comme la FECRIS, dont elle est membre.
Le dispositif dâassistance aux victimes des dĂ©rives sectaires, qui sâap-
puie donc essentiellement sur lâUnion pan-chypriote de parents pour la protec-
tion de la culture orthodoxe grecque, de la famille et de lâindividu (PPU), qui
pouvait jusquâĂ prĂ©sent apparaĂźtre suffi sant, pourrait, Ă lâavenir, montrer ses
limites. LâĂglise orthodoxe reconnaĂźt dâailleurs la nĂ©cessitĂ© et lâurgence dâune
plus grande implication des pouvoirs publics dans la gestion du problĂšme.
Il existe au
Danemark
un ministĂšre des Cultes en charge des affaires
religieuses qui prend en principe en compte le phénomÚne sectaire. Ce minis-
tÚre est, en effet, responsable du classement comme religion des différents
mouvements cultuels qui se manifestent. Ce classement en qualité de reli-
gion a des effets importants en termes de capacité juridique et de droit fi scal.
Au-delĂ de ces considĂ©rations administratives, lâĂtat danois ne propose pas aux
victimes de dérives sectaires une aide particuliÚre différente de celle dispensée
Ă toute victime de faits relevant du droit commun.
Ce rĂŽle dâassistance aux victimes des organisations Ă caractĂšre sectaire
est principalement assurĂ© au Danemark par lâassociation privĂ©e
Dialogcentret
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dont le siÚge est à Aarhus mais qui dispose de représentants dans les grandes
villes.
Dialogcentret
vise Ă dĂ©noncer les dangers prĂ©sentĂ©s par les organismes Ă
caractĂšre sectaire. Cette association procĂšde en particulier Ă des publications
rĂ©guliĂšres. FondĂ©e il y a une trentaine dâannĂ©es, elle constitue elle-mĂȘme un
mouvement religieux dâobĂ©dience chrĂ©tienne. Elle nâest pas adhĂ©rente Ă la
FECRIS mais elle fait partie dâun rĂ©seau chrĂ©tien installĂ© dans plusieurs pays
dâEurope
Dialog Center International
.
Il nâexiste pas en
Lituanie
de structure publique chargée de prévenir
les dĂ©rives sectaires ou dâassister les victimes dâĂ©ventuels abus de faiblesse du
fait dâorganisations Ă caractĂšre sectaire. Le service public dâaide vers lequel
les éventuelles futures victimes de dérives sectaires pourraient se diriger est
le Service de soutien Ă la famille du ministĂšre des Affaires sociales, qui est un
service dâaide psychologique gĂ©nĂ©raliste ayant compĂ©tence pour traiter le cas
Ă©chĂ©ant de ce type de problĂšme. Ce service admet ne jamais avoir eu dâappels
de victimes de dérives sectaires.
De fait, lâassistance aux victimes de dĂ©rives sectaires est quasiment
inexistante car seules quelques associations agissent sporadiquement et ont
quelques relations avec des ONG étrangÚres. Deux associations de la société
civile se consacrent aux dérives sectaires mais se limitent à des actions de pré-
vention. Une ONG basée à Kaunas, deuxiÚme ville du pays, dénommée
Cult
Prevention Bureau
a éditĂ© en 2005 un rapport surÂ
La prévention des activités sectaires
au sein de la jeunesse
. Ce rapport est particulier car il fait sienne la défi nition des
sectes de lâUNADFI, concept qui nâest sanctionnĂ© par aucun texte lĂ©gislatif
en Lituanie. En outre, cette association organise des séminaires de prévention
Ă destination de la jeunesse dans le cadre de colonies de vacances. Le
Cult
Prevention Bureau
bĂ©nĂ©fi cie du soutien dâune association russe.
Une autre organisation, le
New Religions Research and Information Center
(NRTIC), basée à Vilnius, a pour mission de « diffuser dans la société litua-
nienne des informations objectives sur les nouveaux mouvements religieux
en Lituanie ». Cette organisation publie des articles et des études écrits par
des universitaires lituaniens ou Ă©trangers sur les nouveaux mouvements reli-
gieux présents en Lituanie. Il est à noter que cette organisation, qui dispose
dâun site Internet trĂšs documentĂ© (www.religija.lt), est administrĂ©e par certains
membres du département des affaires religieuses du ministÚre de la Justice.
Elle nâa pas vocation Ă apporter une aide concrĂšte aux victimes de dĂ©rives sec-
taires. Elle dĂ©fend avant tout le principe de libertĂ© religieuse et se refuse Ă
utiliser le terme « secte » pour désigner un mouvement religieux. Cette orga-
nisation constitue la meilleure source dâinformations sur tous les mouvements
religieux en Lituanie.
Le NRTIC entretient plusieurs partenariats avec des associations Ă©tran-
gĂšres. Il collabore avec lâorganisation anglaise INFORM basĂ©e Ă la London
School of Economics et fondée en 1988 par le professeur de sociologie Eileen
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Barker. Le NRTIC participe deux fois par an à des séminaires organisés
par INFORM sur les « nouveaux mouvements religieux ». Le NRTIC est éga-
lement affi lié au
Center for Studies on New Religions
 (CESNUR) basé en Italie.
Ici encore, les deux organisations collaborent principalement dans le cadre
de conférences sur les mouvements religieux. Enfi n, le NRTIC entretient un
partenariat avec le réseau international Habitus dont le but est de diffuser de
lâinformation sur la chrĂ©tientĂ©.
Les autoritĂ©s lituaniennes assurent quâĂ ce jour aucun mouvement reli-
gieux ou Ă caractĂšre sectaire nâa troublĂ© lâordre public et quâil nây a pas, en
Lituanie, de victimes de dérives sectaires. Malgré le faible succÚs des organi-
sations à caractÚre sectaire et la prépondérance marquée du culte catholique
avec 60 % à 80 % de la population se déclarant catholique selon les sondages,
des associations commencent Ă agir en matiĂšre de prĂ©vention dâĂ©ventuels abus
de faiblesse du fait de nouveaux mouvements religieux, tĂ©moignant ainsi dâun
début de prise de conscience de la réalité de ces dangers.
Le Portugal, la Principauté de Monaco,
La Hongrie, la Lettonie, lâEstonie, lâIslande,
la Slovénie, la Croatie, la NorvÚge, les Pays-Bas,
le grand-duché de Luxembourg,
lâAncienne RĂ©publique yougoslave de MacĂ©doine,
la GrĂšce, la Roumanie et Malte
Au
Portugal
, il nâexiste pas de structure publique ou privĂ©e dâassistance
aux victimes de dérives sectaires et la principale association nationale portu-
gaise dâaide aux victimes,
Apoio a vitima
 (APAV) traite de toute victime sans
distinction spécifi que des victimes de dérives sectaires. Fondée en 1990, elle ne
dĂ©plore aucun cas de victime dâun mouvement religieux, Ă caractĂšre sectaire
ou non. De fait, aucune activitĂ© criminelle pouvant incriminer un organisme Ă
caractĂšre sectaire ou un mouvement religieux nâest actuellement recensĂ©e par
les autoritĂ©s portugaises. Il nây a pas de concept juridique pour dĂ©fi nir les sectes
et il existe au Portugal, Ătat laĂŻque (Constitution de 1976), une grande tolĂ©-
rance « religieuse ». Selon la « Commission de la liberté de la religion », entité
sous tutelle du ministĂšre de la Justice prĂ©sidĂ©e par lâancien PrĂ©sident de la
République, Mario Soares, la loi 16/2001 de la « liberté religieuse » ne permet
pas de défi nir juridiquement le concept de secte qui est par conséquent seule-
ment dĂ©fi ni dâun point de vue sociologique.
La liberté de conscience et de pratique religieuse est un fait indéniable
dans une sociĂ©tĂ© trĂšs tolĂ©rante, largement codifi Ă©e par les valeurs de lâĂglise
catholique encore présente, bien que discrÚte. Avec le phénomÚne migra-
toire en provenance des anciennes colonies (Angola, Mozambique, Cap-Vert,
BrĂ©sil), les Ăglises de toutes sortes sont acceptĂ©es. Lâopinion publique portu-
gaise préfÚre ignorer leurs spécifi cités et réserve une connotation trÚs péjo-
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rative au mot « secte » dont elle qualifi e plutĂŽt « toute bande dâindividus aux
activités douteuses ».
Il nâexiste pas, en
Principauté de Monaco
, de structures spécifi ques de
lutte contre les dĂ©rives sectaires ou dâaide aux victimes de ces dĂ©rives, car le
phénomÚne sectaire y est marginal ; aucune organisation à caractÚre sectaire
ne dispose dâune implantation effective sur le territoire national et les quelques
rares rĂ©sidents affi liĂ©s Ă ces organismes Ă lâĂ©tranger ne troublent en rien lâordre
public local.
Pas de structures spĂ©cifi ques dâaide aux victimes de dĂ©rives sectaires
non plus en
Hongrie
. Ces victimes doivent donc avoir recours aux dispositifs
dâaide Ă toute victime, assurĂ©e, en principe, par le Service dâaide aux victimes
de lâOffi ce de la justice du ministĂšre de la Justice et de la Police qui existe
depuis le 1
er
 janvier 2006 seulement. Cet offi ce a créé un réseau de coopération
avec les collectivités locales, les organismes de santé et des associations civiles
dâaide aux victimes de tout type de crime ou de dĂ©lit.
La principale et la plus connue de ces associations est
Feher Gyuru
(lâAn-
neau blanc), association reconnue dâutilitĂ© publique crĂ©Ă©e en 1989. Elle a une
compétence nationale et est membre depuis treize ans du Forum européen
dâaide aux victimes. Elle compte plus de 900 membres dont 63 personnes
morales incluant le ministÚre de la Justice, le ministÚre de la Santé, des Affaires
sociales et de la Famille, la Direction générale de la police nationale, le parquet
gĂ©nĂ©ral et plusieurs mairies dont celle de Budapest. Lâaide consiste en un sou-
tien psychologique, des soins, une assistance juridique, fi nanciĂšre ou adminis-
trative. Depuis la crĂ©ation de cette association, il nây a eu aucun cas dĂ©clarĂ© de
victime de dérives sectaires.
Il nâexiste pas, en
Lettonie
, de structure dédiée à la protection des
personnes contre les dĂ©rives sectaires. LâĂtat letton nâa pas crĂ©Ă© de structure
publique à cette fi n et aucune association privée poursuivant un tel objectif ne
sâest constituĂ©e en Lettonie.
De mĂȘme en
Estonie
oĂč il nâexiste quâun service comptant deux fonc-
tionnaires, crĂ©Ă© en 1991 au ministĂšre de lâIntĂ©rieur, câest le dĂ©partement des
affaires religieuses en charge des mouvements sectaires. Ces deux fonction-
naires sont chargés du suivi, de la réglementation et de la prévention. Ce ser-
vice est compétent en matiÚre de mouvements religieux ou cultuels, au niveau
national. LâEstonie a adoptĂ© une approche ultralibĂ©rale en la matiĂšre, avec
un primat accordĂ© Ă la libertĂ© de religion et de culte. Il nâexiste pas de dĂ©fi -
nition des sectes, il nây a que des « mouvements religieux ». Lâarticle 40 de la
Constitution précise que
« Chacun est libre dâexercer sa religion, seul ou en commu-
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nauté, en public ou en privé »
. Le code pĂ©nal dispose, en son article 154, quâ
« une
personne interfĂ©rant dans les pratiques ou affi liations religieuses dâune autre personne,
à moins que cette pratique ou affi liation soit néfaste moralement pour les droits ou la
santĂ© dâautres personnes, ou viole lâordre public
, est punissable dâune amende ou dâune
peine de prison pouvant aller jusquâĂ un an ».
La lutte contre les dérives sectaires passe donc nécessairement par
la mise en Ćuvre de moyens indirects : les victimes doivent obligatoirement
déposer plainte avant toute action des services gouvernementaux. Une seule
campagne de prévention a été mise en place en Estonie, entre 1993 et 1996,
au travers des mĂ©dias estoniens. Toutefois, le ministĂšre de lâIntĂ©rieur,
via
ses
départements spécialisés, reste en contact permanent avec les écoles, les uni-
versitĂ©s, les organismes dâĂtat, les autres ministĂšres et les autoritĂ©s Ă©trangĂšres.
Enfi n, il est à noter que seule 30 % de la population estonienne se déclare
proche dâun mouvement religieux.
En
Islande
, le gouvernement nâa adoptĂ© aucune mesure particuliĂšre
pour lâĂ©tude ou le contrĂŽle du phĂ©nomĂšne sectaire. Il nâexiste aucune struc-
ture publique ou privĂ©e dâassistance spĂ©cifi que aux victimes de dĂ©rives sectaires
et aucune association islandaise nâest adhĂ©rente de la FECRIS.
En
Slovénie
, une communauté catholique trÚs largement majoritaire et
des liens familiaux solides semblent des facteurs contrariant lâimplantation de
mouvements Ă caractĂšre sectaire. Il nây a aucune structure gouvernementale ni
aucune association privĂ©e spĂ©cialisĂ©e dans lâassistance aux victimes de dĂ©rives
sectaires, mais il existe des structures dâaide aux victimes dans les domaines des
violences conjugales, des atteintes aux mineurs, des discriminations et de la
traite des ĂȘtres humains, qui agissent dans de bonnes conditions dâentraide et
de coopération avec les pouvoirs publics. Selon le Bureau national de suivi des
minoritĂ©s religieuses, il nâexiste aucun projet de mettre en place un dispositif
spĂ©cialisĂ© pour les victimes de dĂ©rives sectaires, le ministĂšre de lâIntĂ©rieur ne
semblant pas préoccupé par le phénomÚne.
Il nâexiste, en
Croatie
, aucun organisme public ni aucune association
privĂ©e pour lâassistance aux victimes de dĂ©rives sectaires et le ministĂšre de lâIn-
tĂ©rieur nâa pas de contacts avec les organisations internationales qui traitent de
ce problĂšme.
Si toutefois une enquĂȘte criminelle mettait en Ă©vidence des actes illĂ©-
gaux liés aux dérives sectaires, la police conseillerait aux victimes et à leur
entourage de rechercher une aide psychologique auprÚs des services médi-
caux ou des associations civiles dâaide aux victimes des diffĂ©rents actes crimi-
nels. Mais dans le cas dâenfants ou de mineurs, lâarticle 108 de la loi sur la
famille oblige la police Ă aviser immĂ©diatement le centre dâaide sociale terri-
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torialement compĂ©tent. Le centre devra envoyer une Ă©quipe composĂ©e dâun
travailleur social, dâun psychologue et dâun juriste afi n dâaider le mineur et ses
parents ou tuteurs.
Plusieurs associations civiles assurent lâassistance aux victimes de crimes
et délits. Elles coopÚrent étroitement avec la police et leurs actions sont coor-
donnĂ©es. Il en est ainsi notamment des associations qui sâoccupent des vio-
lences familiales et du trafi c dâĂȘtres humains.
Il nây a pas, en
NorvĂšge
, dâorgane public chargĂ© de la lutte contre les
dĂ©rives sectaires, ni dâassociations privĂ©es dĂ©diĂ©es Ă ces victimes. La Constitution
garantit la libertĂ© religieuse et les cultes nâont pas lâobligation de se dĂ©clarer
aux autoritĂ©s, sauf sâils souhaitent bĂ©nĂ©fi cier de subventions de lâĂtat, qui leur
sont alors attribuées au prorata du nombre de leurs fi dÚles. Aucun mouvement
à caractÚre sectaire ne bénéfi cie actuellement de subventions en NorvÚge,
mĂȘme si plusieurs y sont prĂ©sents, notamment lâĂglise de scientologie qui
a rĂ©cemment attirĂ© lâattention des mĂ©dias et de lâopinion publique lors du sui-
cide, Ă Nice, en France, le 28 mars dernier, dâune jeune NorvĂ©gienne de vingt
ans, fi lle dâun parlementaire, aprĂšs un contact avec une cellule scientologue.
Il nâexiste pas aux
Pays-Bas
de structure publique spécialement char-
gĂ©e dâassurer un suivi des activitĂ©s des organisations Ă caractĂšre sectaire ou de
lâassistance Ă leurs victimes. Cette question ne fait pas lâobjet dâun suivi parti-
culier au sein du ministĂšre de lâIntĂ©rieur. Tout au plus, le service national de
police judiciaire (KLPD) dispose-t-il dâun seul agent qui exerce une veille sur
les informations à caractÚre opérationnel ou les procédures traitées afi n de
rechercher les éventuelles traces de faits pouvant relever de dérives de cette
nature.
Enfi n, le ministĂšre de la Justice nâa procĂ©dĂ© Ă aucun recensement
spĂ©cifi que des organisations susceptibles dâĂȘtre considĂ©rĂ©es comme des orga-
nismes à caractÚre sectaire et les directives de politique pénale, défi nies en
concertation avec le collÚge des procureurs généraux, ne font pas mention
du phĂ©nomĂšne sectaire. Aucune poursuite pĂ©nale nâa Ă©tĂ© exercĂ©e Ă ce jour Ă
lâencontre dâune organisation Ă caractĂšre sectaire.
Il nây a pas non plus dâassociations ou autres structures privĂ©es se pro-
posant dâapporter une aide aux victimes des dĂ©rives sectaires. Plusieurs sites sur
Internet font référence à une consultante privée qui propose, à titre onéreux,
des conseils et des thérapies aux victimes de dérives sectaires.
Le
grand-duché de Luxembourg
ne dispose pas dâune lĂ©gislation spĂ©-
cifi que en matiÚre de dérives sectaires. En ce qui concerne les victimes de ces
dĂ©rives, elles relĂšveraient du rĂ©gime gĂ©nĂ©ral dâassistance aux victimes et pour-
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raient utiliser les services dâaide prĂ©vus pour toutes les autres formes de dĂ©lin-
quance, de délit ou de crime.
En
Ancienne République yougoslave de Macédoine
, il nây a pas de
texte législatif ou réglementaire concernant les organisations à caractÚre sec-
taire, alors que la liberté religieuse est garantie par la Constitution dont les
dispositions sont mises en Ćuvre par la loi du 20Â septembre 2007 et par la
« Commission nationale des religions ». Il nâexiste pas non plus dâassociation
privĂ©e dâaide aux victimes de dĂ©rives sectaires.
En
GrĂšce
non plus, il nâexiste aucun dispositif public ou privĂ© dâassis-
tance aux victimes des dérives sectaires.
Il nâexiste pas, en effet, de services publics ni dâassociations privĂ©es
crĂ©Ă©s Ă cette fi n. Le Bureau des hĂ©rĂ©sies du Saint-Synode des Ă©vĂȘques grecs
observe et recense les associations cultuelles.
La Constitution reconnaissant à la religion chrétienne orthodoxe une
position dominante, la législation prévoyait que le prosélytisme constituait un
délit (article 13 de la Constitution et article 4 de la loi 1672 de 1939). Le sta-
tut des minorités religieuses est encore largement régi par des décrets datant
de la dictature de Metaxas. Lâarticle 1
er
de la loi n
o
 1363 de 1938 et le décret
royal du 20 mai 1939, stipulent quâune autorisation prĂ©alable est nĂ©cessaire Ă la
construction dâun lieu de culte ou Ă lâutilisation dâun bĂątiment existant Ă cette
fi n. Ces dispositions légales ont longtemps été considérées comme une protec-
tion accordée à la religion orthodoxe. Désormais, le principe constitutionnel
de la libertĂ© de conscience (article 13 de la Constitution de 1975) sâapplique
non plus seulement aux « religions acceptables », mais aussi aux « religions
connues » dĂšs lors que les pratiques et les rites de celles-ci sont conformes Ă
lâordre public et aux bonnes mĆurs. Dans ce contexte, les dispositions prĂ©vues
par les textes non abrogés de 1938 et 1939 semblent ne plus pouvoir servir
quâĂ la rĂ©pression des groupements qui se rapprochent dâun « mouvement Ă
caractĂšre sectaire », notion qui, en GrĂšce, nâa toutefois pas de dĂ©fi nition lĂ©gale
ou jurisprudentielle.
Câest le ministĂšre de lâĂducation nationale et des cultes qui reconnaĂźt
le statut de « religion connue » et dĂ©livre en thĂ©orie lâautorisation pour la crĂ©a-
tion des lieux de culte Ă la personne morale qui en fait la demande.
La
Roumanie
nâa pas de cadre lĂ©gislatif sur les mouvements Ă caractĂšre
sectaire et la loi sur les victimes dâinfractions pĂ©nales ne mentionne pas spĂ©cia-
lement les victimes des dĂ©rives sectaires. Il nâexiste aucune structure publique
ou association privée ou ONG ayant pour mission spécifi que la protection de
ces victimes. En ce qui concerne les mineurs, les dommages qui pourraient
leur ĂȘtre causĂ©s par des mouvements Ă caractĂšre sectaire, sont pris en compte
par les services dĂ©partementaux de protection de lâenfance (DGASPC) et lâAu-
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toritĂ© nationale pour la protection des droits de lâenfant (ANPDC). Quelques
situations ponctuelles dâenfants privĂ©s de soins mĂ©dicaux du fait des convic-
tions de leurs parents ont Ă©tĂ© signalĂ©es. Les services de protection de lâenfance
ont agi pour assurer des soins Ă ces enfants, sans sâintĂ©resser pour autant au
phĂ©nomĂšne sectaire et aucune Ă©tude gĂ©nĂ©rale nâa Ă©tĂ© publiĂ©e sur la question.
Il nâexiste pas Ă
Malte
de dispositions spĂ©cifi ques concernant lâassis-
tance aux victimes des dérives sectaires, ni de structures publiques ou privées
de prise en charge de ces victimes. MĂȘme lâĂglise, pourtant trĂšs prĂ©sente dans
la sociĂ©tĂ© maltaise oĂč le catholicisme est religion offi cielle, nâa pas crĂ©Ă© ou
encouragé de structure spécifi que dans ce domaine.
Face aux diffĂ©rences dâapproche du phĂ©nomĂšne sectaire et de lâaide
aux victimes, une coopĂ©ration judiciaire europĂ©enne renforcĂ©e doit ĂȘtre encou-
ragée.
Câest lâune des prĂ©conisations faites par Georges Fenech, magistrat, au
Premier ministre, dans son rapport suite Ă la mission quâil lui a confi Ă©
La justice
face aux dérives sectaires : réfl exion et évaluation des dispositifs judiciaires de lutte contre
les dérives sectaires,
dont est extrait le chapitre VII « Pour la construction dâune
coopération judiciaire européenne » reproduit ci-dessous :
« Les grandes organisations à caractÚre sectaire ne connaissent pas de frontiÚres.
Leur organisation pyramidale les met en position dâagir sur nâimporte quel continent. Au
sein mĂȘme de lâUnion europĂ©enne, la disparition des frontiĂšres facilite les activitĂ©s crimi-
nelles ou dĂ©lictueuses de certaines dâentre elles. Cette impunitĂ© est dâautant plus rĂ©elle quâil
nâexiste pas de convention spĂ©cifi que entre les Ătats en ce domaine. La vigilance au sein
de la Communauté européenne est rendue encore plus diffi cile par les différences dans les
approches du phénomÚne sectaire suivant les pays.
Depuis le 1
er
 juillet 2008
la France prĂ©side lâUnion europĂ©enne. Ce doit ĂȘtre
lâoccasion pour notre pays dâimpulser une nouvelle coopĂ©ration policiĂšre et judiciaire
en sâappuyant sur les institutions dâEuropol et dâEurojust.
Ce vĆu avait dĂ©jĂ Ă©tĂ© Ă©mis par la premiĂšre commission dâenquĂȘte parlementaire
de 1996 qui avait expressément souhaité que des accords soient adoptés au niveau euro-
péen pour
âlâĂ©tude du phĂ©nomĂšne et lâĂ©change dâinformations grĂące, notam-
ment, à une banque de données ; la coordination des dispositifs de contrÎle,
compte tenu de la disparité des systÚmes juridiques ; la recherche des per-
sonnes poursuivies en justice ou par lâadministration ; la recherche des per-
sonnes disparuesâ.
Cette mĂȘme volontĂ© a dĂ©jĂ Ă©tĂ© exprimĂ©e Ă maintes reprises par
le Parlement euro-
pĂ©en ou par lâassemblĂ©e parlementaire du Conseil de lâEurope
, trÚs tÎt préoccupés des
conséquences du phénomÚne sectaire. On rappellera notamment :
1) La résolution du 22 mai 1984 faisant suite au rapport de Richard Cottrell
(Parlement européen) qui préconisait
la nĂ©cessitĂ© pour les ministres de lâIntĂ©rieur et les
ministres de la Justice de se réunir dans le cadre de la coopération judiciaire européenne.
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âŒ
2) La résolution du 29 février 1996
par laquelle la commission des libertés
publiques et des affaires intérieures du Parlement européen proposait aux commissions
correspondantes des parlements nationaux une réunion conjointe consacrée à la question
des sectes, de maniĂšre, dâune part, Ă procĂ©der Ă un Ă©change dâinformations sur lâorganisa-
tion, le fonctionnement et le comportement de ces communautĂ©s dans chaque Ătat membre,
et, dâautre part, Ă parvenir Ă des conclusions sur les meilleures façons dâendiguer leurs
activités inopportunes et sur les stratégies à suivre pour mettre en garde les populations.
3) Le rapport Maria Berger du 11 décembre 1997 (Parlement européen).
La
parlementaire europĂ©enne avait dressĂ© un bilan global dâĂ©chec de lâUnion europĂ©enne face
aux dérives sectaires :
âLe Conseil et la Commission ont Ă©tĂ© invitĂ©s par Ă©crit Ă indi-
quer les mesures concrĂštes quâils ont prises pour tenir compte des exigences
du Parlement europĂ©en. Dans sa rĂ©ponse, la Commission ne sâest prononcĂ©e
que sur un des points évoqués, sans parler de mesures concrÚtes. Quant au
Conseil, il sâest bornĂ© Ă renvoyer Ă la position prise par le prĂ©sident en exercice
au cours dâun dĂ©bat du Parlement europĂ©en du 28 fĂ©vrier 1996, annonçant
plusieurs actions. Il est manifeste que rien nâa progressĂ© depuis lorsâ.
4) Le rapport Nastase du 20 fĂ©vrier 1998 (Conseil de lâEurope)
avait dressé
le mĂȘme constat dâĂ©chec :
âLes Ătats se sont bien souvent abstenus dâagir par souci
de respecter les libertés fondamentales des personnes... Les groupements sec-
taires ont largement profi té de cette tolérance et se sont engouffrés dans la
brĂšche qui leur est ouverteâ.
5) Enfi n le 4Â septembre 2003
une nouvelle résolution du
Parlement européen
était adoptée au chapitre de la « liberté de pensée, de conscience et de religion » :
âLe
Parlement met une nouvelle fois les Ătats membres en garde contre les agisse-
ments dangereux de groupements Ă caractĂšre sectaire qui menacent lâintĂ©gritĂ©
physique et psychique des individus et les invite Ă sâemployer, sur la base de
leur législation pénale et civile ordinaire, à lutter contre les pratiques illégales
et dĂ©rives au sein de ces groupements Ă caractĂšre sectaireâ.
Le prĂ©sident de la Cour europĂ©enne des droits de lâHomme, Jean-Paul Costa,
a lui-mĂȘme affi rmĂ© :
âAutant il faudra que la Cour continue de protĂ©ger effi ca-
cement la liberté de conscience et le pluralisme religieux, autant il lui faudra
certainement se pencher sur les abus commis au nom de la religion (au sens le
plus noble du terme), ou de pseudo-religions qui ne revĂȘtent le manteau reli-
gieux que pour déployer plus tranquillement des activités nocives, voire abo-
minables. De mĂȘme que la libertĂ© dâassociation ne doit pas assurer lâimpunitĂ©
aux coupables dâagissements dĂ©lictueux ou criminels menĂ©s au nom de cette
libertĂ©â.
Ă ce constat dâĂ©chec il faut ajouter les pressions exercĂ©es par plusieurs organi-
sations à caractÚre sectaire au niveau européen et contre lesquelles il conviendrait de se
prémunir. Ainsi le Président de la Miviludes a réitéré devant la mission ses inquiétudes
fi gurant en conclusion de son rapport dâactivitĂ© annuel de 2007.
Il est en effet apparu que la mouvance sectaire a tentĂ© de discrĂ©diter la France Ă
travers lâaction de la Miviludes lors des confĂ©rences organisĂ©es par le Bureau des institu-
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tions dĂ©mocratiques et des droits de lâHomme de lâOSCE (BIDDH) qui se sont tenues en
septembre 2007 à Varsovie.
En conclusion, pour remédier à cette carence européenne, la France pourrait prendre une
initiative forte en proposant Ă ses partenaires :
1) la crĂ©ation dâun espace juridique europĂ©en dotĂ© dâun cadre lĂ©gislatif visant les activitĂ©s
illégales des organisations à caractÚre sectaire ;
2) lâĂ©laboration dâun code europĂ©en de rĂšgles dĂ©ontologiques applicables Ă toute associa-
tion ou communauté à but non lucratif ;
3) la crĂ©ation dâun Observatoire europĂ©en sur les sectes chargĂ© de contrĂŽler le respect de ces
rĂšgles communes ;
4) lâinstitution au sein de la Commission juridique des droits de lâHomme du Parlement
europĂ©en dâun organe permanent dâharmonisation des jurisprudences des Ătats membres.
Préconisation 12
: favoriser la crĂ©ation dâun Observatoire europĂ©en sur les
dĂ©rives sectaires et lâharmonisation des jurisprudences des Ătats membres ».
Conclusion
Il ressort de ces constatations que, globalement, les mouvements trans-
nationaux à caractÚre sectaire inquiÚtent les autorités chargées de protéger
leurs populations les plus fragiles. Des structures publiques dâaide Ă ces vic-
times sont souvent mises en place mais lâobligation de prĂ©vention et dâinforma-
tion puis dâassistance aux victimes des dĂ©rives sectaires, sâappuie volontiers sur
lâinitiative privĂ©e. Celle-ci est souvent la plus effi cace, voire la seule disponible.
Face Ă la menace que certains groupes peuvent faire peser sur les plus faibles,
les Ătats qui ont choisi de ne pas lĂ©gifĂ©rer sur ce sujet â pour des raisons liĂ©es Ă
leur histoire â encouragent et subventionnent souvent les associations privĂ©es
qui assurent cette assistance.
Par ailleurs, la nĂ©cessitĂ© dâune meilleure coordination, dâune part entre
Ătats adhĂ©rant aux mĂȘmes valeurs de dĂ©fense des droits de lâHomme et de pro-
tection de la dignitĂ© de lâindividu et, dâautre part, entre associations privĂ©es
dâassistance aux victimes de dĂ©rives sectaires, est Ă prĂ©sent de plus en plus res-
sentie. En lâabsence â dans de nombreux Ătats europĂ©ens â dâarmes lĂ©gislatives
permettant de lutter contre lâabus frauduleux de faiblesse et lâexploitation des
plus fragiles, une coopĂ©ration accrue des associations dâassistance aux victimes
des dĂ©rives sectaires avec les autoritĂ©s consulaires, dâune part, et, dâautre part
avec les associations poursuivant le mĂȘme objectif dâassistance dans dâautres
Ătats, apparaĂźt indispensable. Cette coopĂ©ration est nĂ©cessaire, quâelle sâexerce
entre associations privĂ©es de diffĂ©rents Ătats ou dans le cadre dâune organisa-
tion paneuropéenne comme la FECRIS par exemple.
Aujourdâhui encore, lâensemble des Ătats dĂ©mocratiques dâEurope
dresse le constat de la diffi culté du libre exercice des libertés individuelles dans
le respect du droit imprescriptible à la sûreté de chacun, ce droit passant iné-
vitablement par la nĂ©cessitĂ© dâassurer des structures adĂ©quates â publiques ou
privĂ©es â dâassistance aux victimes des dĂ©rives sectaires.
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3
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partie
Dossier : le risque santé
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Le dévoiement des pratiques
psychothérapeutiques
Ă des fi ns sectaires
Martine Maurer dans son ouvrage intitulé
Comment choisir son psychothé-
rapeute, attention risque de pratiques déviantes
paru en octobre 2001 chez Hommes
et Perspectives/Martin Media, observe que
la psychothérapie, au sens du soin
psychique,
est une constante dans lâĂ©volution humaine. La souffrance, la folie
et les comportements déviants ont longtemps été traités par des pratiques reli-
gieuses voire magiques.
Avec la fi n du XIX
e
 siĂšcle, la pratique de lâhypnose puis lâintroduc-
tion avec Freud de lâinconscient dans le soin psychique, font apparaĂźtre deux
professionnels, le médecin ou psychiatre et le psychanalyste. Cette dichotomie
dans le champ psychologique sera au cours du XX
e
 siÚcle et de maniÚre trÚs
marquĂ©e Ă partir des annĂ©es 1970, suivie par lâapparition dâun nouveau venu,
le psychothérapeute.
Le rapide succĂšs de ce dernier sâexplique par la demande de personnes
désirant un suivi non médical et non institutionnel dans le traitement de leur
mal-ĂȘtre, la recherche de la performance individuelle et professionnelle ou
encore la quĂȘte de nouvelles valeurs.
Face aux diffi cultés des sociétés contemporaines et devant le recul de
certaines institutions, dont la famille, lâaccompagnement psychologique est
aujourdâhui de plus en plus sollicitĂ© pour des publics fragiles (malades, jeunes
en diffi cultĂ©, personnes dĂ©pendantes, en recherche dâemploi...) mais Ă©gale-
ment au niveau collectif pour la gestion de situations de crise (catastrophes
naturelles, accidents aériens...) ou encore des fl éaux sociaux (violence urbaine,
routiÚre, toxicomanie, délinquance, prévention du suicide...).
Cette Ă©volution coĂŻncide avec un Ă©largissement constant des pratiques
et des mĂ©thodes dont le nombre se situerait aujourdâhui entre 200 et 400. Elle
se traduit par une importante augmentation du nombre des professionnels de
la psychothérapie.
Mais lâexplosion de la bulle « psy », trĂšs insuffi samment maĂźtrisĂ©e par
les différents acteurs publics, professionnels et associatifs, inquiÚte par les nom-
breuses dĂ©viances qui lâaccompagnent. Parmi celles-ci, les dĂ©rives de caractĂšre
sectaire arrivent en bonne place dâautant que la mouvance sectaire investit lar-
gement le champ de la santé.
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âŒ
La Fédération française de psychothérapie et de psychanalyse (FF2P),
dans une lettre ouverte aux parlementaires en date du 29Â janvier 2007, soulĂšve
la question cruciale du dévoiement de la psychothérapie et par voie de consé-
quence celle de la protection des usagers :
«
Le but fi nal commun reste de protéger
Ă la fois les usagers et les professionnels qualifi Ă©s contre lâaction de certains charlatans
insuffi samment formés et contre certaines sectes usurpant effrontément à la fois notre titre
et quelques-unes de nos techniques. »
LâintĂ©rĂȘt de la mouvance sectaire pour ces techniques rĂ©side Ă©videm-
ment dans leur effi cacité destructrice conduisant à la mise en état de sujétion
de lâadepte.
Jean-Marie Abgrall, psychiatre, criminologue et ancien expert prĂšs la
cour dâappel dâAix-en-Provence, observe, au chapitre 8 de son ouvrage intitulĂ©
La mécanique des sectes
paru aux Ă©ditions Payot et Rivages en 1996 :
« La manipu-
lation mentale ou conditionnement psychique ou encore lavage de cerveau (en anglais
Brain Washing
) est la base de lâendoctrinement sectaire ».
Ce lien entre manipulation mentale et endoctrinement sectaire est
confi rmé dans la majorité des situations douloureuses portées à la connais-
sance de la Mission.
Une augmentation de lâoffre
et de la demande de soins,
une augmentation des risques
Les constats :
â Une hausse rapide du besoin dâaccompagnement « psy ».
â Une augmentation et une diversifi cation de lâoffre psychothĂ©rapeutique.
â Un manque dâencadrement du titre de psychothĂ©rapeute.
â Lâabsence dâĂ©valuation des mĂ©thodes et pratiques.
âąÂ Un nombre dâusagers en hausse
à la veille des états généraux de la psychothérapie, tenus à Paris en
2001, la Fédération française de psychothérapie avec la collaboration du maga-
zine
Psychologies
confi ait Ă lâinstitut national de sondage BVA, une enquĂȘte sur
un échantillon de 8 069 Français, usagers de psychothérapies et ùgés de plus
de 15 ans.
Pour cette fĂ©dĂ©ration, cette enquĂȘte a rĂ©vĂ©lĂ© au dĂ©but des annĂ©es 2000
« quâen France 5,2 % de la population gĂ©nĂ©rale a suivi ou poursuit encore une psycho-
thérapie, soit prÚs de trois millions de personnes. Ce nombre augmente réguliÚrement du
fait des conditions de vie actuelles, et constitue donc une prĂ©occupation dâintĂ©rĂȘt national.
Cette premiĂšre enquĂȘte de grande ampleur â effectuĂ©e auprĂšs des usagers et non des pro-
fessionnels â a permis de constater que, malgrĂ© la place considĂ©rable que la psychanalyse
occupe encore dans les médias français, elle ne concerne plus que 30 % environ des théra-
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pies tandis que les thérapies non analytiques, bien moins connues, représentent au total
70 % des traitements : 20 % de thérapies cognito-comportementales, 12 % de thérapies
humanistes-existentielles, 12 % de thérapies familiales ou de couple...et 26 % de théra-
pies mal dĂ©fi nies par les bĂ©nĂ©fi ciaires â encore insuffi samment informĂ©s. Les deux tiers des
usagers sont des femmes, 50 % avaient consulté pour dépression, troubles du sommeil,
angoisse ou stress majeur ; 22 % Ă la suite dâun deuil, dâun abandon ou dâun trauma-
tisme psychique ; 21 % pour phobies ou attaques de panique... Malgré une information
encore insuffi sante, la psychothérapie conquiert peu à peu sa place dans la population
française, non seulement parmi les cadres supérieurs (23 %) et les professions intermé-
diaires (21 %) mais aussi parmi les employĂ©s (13 %), les ouvriers (15 %) et mĂȘme les
paysans (2 %) ».
Lâentourage dâune personne en psychothĂ©rapie Ă©tant fortement
concernĂ©, lâĂ©tude Ă©valuait lâimpact de ce type de soins non pas aux 3 millions
dâusagers mais Ă une population dâau moins 8 Ă 10 millions. Quelques annĂ©es
aprĂšs et compte tenu de la progression de lâoffre et de la demande dans ce
domaine, il est raisonnable de rapporter lâimpact des pratiques psychothĂ©ra-
peutiques Ă environ 12 millions de personnes, ce qui est loin dâĂȘtre nĂ©gligeable
sur une communautĂ© nationale qui aujourdâhui compte 64 millions dâindivi-
dus. Cette Ă©tude Ă©tablissait par ailleurs un taux de satisfaction Ă hauteur de
84 %, ce qui atteste du sérieux et de la qualité du plus grand nombre des pro-
fessionnels de psychothérapie.
NĂ©anmoins un taux dâinsatisfaction voire de dangerositĂ© Ă hauteur de
16 % est trĂšs Ă©levĂ©, sâagissant de prise de risque voire de mise en danger du
patient et de ses proches.
âąÂ Une multiplication des indications
Lâoffre psychothĂ©rapeutique se caractĂ©rise Ă©galement par un Ă©largisse-
ment régulier des indications :
â ThĂ©rapeutiques dans la prise en charge du dysfonctionnement psychique et
de la souffrance mentale.
â Dâaccompagnement individuel, (personnel, professionnel, scolaire, familial...).
â De contribution Ă la rĂ©solution de crises diverses dans le monde du travail, le
champ social...
Parmi les cibles ayant récemment suscité la vigilance de la mission, on
peut citer les mineurs et le public des jeunes adultes.
Le traitement de lâhyperactivitĂ© et lâaccompagnement des parcours sco-
laires et universitaires notamment, trouvent un terrain favorable dans les pré-
occupations voire lâangoisse des intĂ©ressĂ©s ou de leurs familles, Ă la recherche
de lâexcellence et de stratĂ©gies pour faciliter leur insertion dans la vie active.
On constate Ă©galement lâapparition de nouveaux « produits » tels
le tic-
ket psy
, sur le modĂšle des tickets restaurant et chĂšques cadeaux.
Initiée il y a environ deux ans, cette prestation destinée aux salariés
en souffrance est fi nancĂ©e par lâemployeur Ă hauteur de 100 Ă 120 euros par
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ticket ou consultation. Prescrite par le médecin du travail, elle est exécutée
par un réseau de 200 professionnels, principalement psychologues et dans une
moindre proportion psychiatres et psychothérapeutes. Les initiateurs escomp-
tent un rapide développement du produit en raison notamment du contexte
de crise économique avec ses répercussions sur les conditions de travail et
lâemploi.
Cette innovation dans le registre du traitement du mal-ĂȘtre au travail,
a soulevĂ© des critiques, notamment de lâordre des mĂ©decins qui rappelle que
« la mĂ©decine nâest pas un commerce »
et qui redoute que le respect du secret médi-
cal ne soit pas garanti.
Outre ces rĂ©serves, lâhypothĂšse dâun dĂ©tournement du dispositif nâest
pas à écarter : manipulation des bénéfi ciaires, au demeurant volontaires, pour
faciliter des licenciements voire des reconversions professionnelles dans les
métiers liés aux mouvances à caractÚre sectaire.
Les activités concernées sont précisément celles des psychothérapeutes,
mais aussi celles des distributeurs de produits complémentaires de santé, sur
lesquels la Miviludes exerce Ă©galement sa vigilance, notamment Ă travers les
organisations de vente pyramidale.
âąÂ DiversitĂ© et prolifĂ©ration des approches
a) La Fédération française de psychothérapie et de psychanalyse (FF2P)
soit une soixantaine dâorganismes regroupant plus de 3 000 professionnels,
retient trente-huit méthodes :
Analyse bioénergétique
Analyse des rĂȘves
Analyse psycho-organique
Analyse transactionnelle
Art thérapie
Danse thérapie
Intégration neuro-émotionnelle par les
mouvements oculaires (EMDR)
Gestalt thérapie
Haptonomie
Hypnose classique
Hypnose Ă©ricksonienne
Intégration posturale thérapeutique
Massage psychothérapeutique
Musicothérapie
Programmation neuro-linguistique
thérapeutique
Psychodrame
Psychogénéalogie
Psychologie de la motivation
PsychosynthĂšse
Psychothérapie analytique
Psychothérapie brÚve
Psychothérapie centrée sur la personne
Psychothérapie intégrative
Psychothérapie psychocorporelle
Psychothérapie transpersonnelle
Relaxation
RĂȘve Ă©veillĂ©
Sexothérapie
Somatothérapie, psycho-somatothérapie
Psycho-somato analyse
Sophia analyse
Sophrothérapie
Technique de respiration
Technique cognito-comportementale
Thérapie familiale analytique
Thérapie familiale et systémique
Thérapie primale
Végétothérapie
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b) Les organismes du soin alternatif et du bien-ĂȘtre proposent une
panoplie dâoffres plus large, au nombre desquelles fi gurent les mĂ©thodes psy-
chothérapeutiques couramment utilisées et éprouvées, mais aussi des pratiques
non évaluées ou rattachées à des théories repérées comme présentant un dan-
ger pour les « patients ».
Le site (Mieux ĂȘtre.org), orientĂ© sur les soins naturels, alternatifs et de
bien-ĂȘtre pour la France et la Belgique, illustre ce constat avec un regroupe-
ment de 45 sites et 138 catégories, dont les rubriques suivantes :
1) Alimentation-nutrithérapie
2) Analyse bioénergétique
3) Analyse et réinformation cellulaire
4) Analyse transactionnelle
5) Approche centrée sur la personne
6) Approche de lâalignement
7) Aromathérapie
8) Astrologie
9) Ayurvéda
10) Biodanza
11) Biologie totale et déprogrammation
biologique
12) Catharsis glaudienne
13) Coaching
14) Communication non violente
15) Constellations familiales
16) Contraception naturelle
17) EMDR
18) Ălixirs fl oraux
19) Fleurs de Bach
20) Ămotionnel Freedom technique
21) ĂnergĂ©tique
22) Eutonie
23) Feng sui
24) Gestalt
25) Gestalt expérientielle
26) Haptonomie
27) Hypnose
28) Intégration posturale
29) Jeûne
30) Kinésiologie
31) Massage
32) MĂ©decine anti-Ăąge
33) MĂ©diation familiale
34) Méthode de libération des cuirasses
35) MĂ©thode ESPERE
36) MĂ©thode Tomatis
37) Musicothérapie
38) Naturopathie
39) Numérologie
40) Orientation (professionnelle, sco-
laire, psychothérapeutique)
41) PĂ©dagogie clinique
42) Programmation neuro-linguistique
43) Psychogénéalogie
44) Psychologie quantique
45) Psychothérapie corporelle intégrée
46) RĂ©fl exologie
47) Reiki
48) Somnothérapie
49) Suggestopédie
50) Supervision
51) Tai Chi et Qi Gong
52) Tarot psychologique
53) Technique Alexander
54) Thérapie brÚve
55) Thérapie brÚve systémique
56) Thérapie somatique des traumatismes
57) Thérapie par le souffl e
58) Voix
59) Vue
60) Yoga
La largeur et lâhĂ©tĂ©rogĂ©nĂ©itĂ© de lâĂ©ventail proposĂ© illustrent la diffi -
cultĂ© pour les institutions mais plus encore pour les particuliers, dâun choix
éclairé de la technique et du praticien. Elles soulignent le caractÚre « psy » des
offres de soin alternatives.
Ce constat vaut pour les méthodes largement répandues mais égale-
ment pour des pratiques plus confi dentielles de création récente.
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âąÂ Des psychothĂ©rapeutes aux parcours divers
Trois catégories de professionnels interviennent dans le domaine des
psychothĂ©rapies. Cette population, sur la base dâĂ©valuations convergentes,
concerne environ 15 000 praticiens dont le nombre progresse réguliÚrement.
Cette population se répartit entre :
â 10 Ă 15 % titulaires dâun doctorat en mĂ©decine notamment dans la spĂ©cialitĂ©
psychiatrique.
â 25 % Ă 30 % psychologues formĂ©s sur les bancs des facultĂ©s de sciences
humaines et en possession de masters en psychologie clinique.
â 15 Ă 20 % psychanalystes bĂ©nĂ©fi ciant dâun encadrement et dâune rĂ©gulation
par leurs pairs.
â 25 % Ă 30 % de professionnels se dĂ©clarant psychothĂ©rapeutes, se rĂ©clamant
de disciplines diverses et avec des parcours de formation hétérogÚnes.
Or la formation aux psychothérapies soulÚve précisément des interro-
gations sur le contenu des programmes et le professionnalisme futur dâune
partie de ces nouveaux praticiens.
Ces universitĂ©s libres, facultĂ©s libres, instituts supĂ©rieurs, ne sont lâobjet
dâaucun contrĂŽle de lâautoritĂ© publique sur la conception des programmes, en
raison notamment du principe de liberté reconnu par la loi du 12 juillet 1872
relative Ă lâenseignement supĂ©rieur privĂ©. Leur recensement auprĂšs des recto-
rats est essentiellement dĂ©claratif et Ă lâinitiative des responsables de ces orga-
nismes. Aucune garantie nâest donc donnĂ©e sur la qualitĂ© des formations ni
sur la valeur des diplĂŽmes dĂ©livrĂ©s, dont aucun dâailleurs, quelle que soit la
mĂ©thode psychothĂ©rapeutique enseignĂ©e, nâest aujourdâhui reconnu par les
pouvoirs publics.
Ces enseignements de caractĂšre professionnel sont Ă©galement dispen-
sés par des organismes enregistrés au titre de la formation professionnelle et
continue. Dans ce domaine prévaut encore le principe déclaratif, et les moyens
des services publics comme le cadre réglementaire de leur intervention sont
insuffi sants pour garantir la qualité des formations et prévenir effi cacement
des risques Ă caractĂšre sectaire.
700 structures disparates par leur taille et les formations dispensées,
relĂšveraient de lâoffre de formation, sans compter les structures non dĂ©clarĂ©es
dans lâun ou lâautre dispositif.
âąÂ Lâencadrement du titre de psychothĂ©rapeute : un dispositif inachevĂ©
Lâarticle 52 de la loi du 9 aoĂ»t 2004 relative Ă la politique de santĂ©
publique a été introduit par amendement du député Bernard Accoyer, afi n
de protéger les victimes des graves insuffi sances professionnelles de certains
praticiens ou du détournement des pratiques à des fi ns manipulatoires. Cette
protection sâappuie sur lâobligation de fi gurer sur un registre de la Direction
départementale des affaires sanitaires et sociales, sous réserve de satisfaire aux
conditions du titre de psychothérapeute.
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Le texte précise :
« Lâusage du titre de psychothĂ©rapeute est rĂ©servĂ© aux profes-
sionnels inscrits au registre national des psychothérapeutes.
Lâinscription est enregistrĂ©e sur une liste dressĂ©e par le reprĂ©sentant de lâĂtat
dans le département de leur résidence professionnelle. Elle est tenue à jour, mise à la dis-
position du public et publiée réguliÚrement. Cette liste mentionne les formations suivies
par le professionnel. En cas de transfert de la résidence professionnelle dans un autre
dĂ©partement, une nouvelle inscription est obligatoire. La mĂȘme obligation sâimpose aux
personnes qui, aprĂšs deux ans dâinterruption, veulent Ă nouveau faire usage du titre de
psychothérapeute.
Lâinscription sur la liste visĂ©e Ă lâalinĂ©a prĂ©cĂ©dent est de droit pour les titulaires
dâun diplĂŽme de docteur en mĂ©decine, les personnes autorisĂ©es Ă faire usage du titre de
psychologue dans les conditions dĂ©fi nies par lâarticle 44 de la loi n
o
 85-772 du 25 juillet
1985 portant diverses dispositions dâordre social et les psychanalystes rĂ©guliĂšrement enre-
gistrés dans les annuaires de leurs associations.
Un dĂ©cret en conseil dâĂtat prĂ©cise les modalitĂ©s dâapplication du prĂ©sent article
et les conditions de formation théoriques et pratiques en psychopathologie clinique que
doivent remplir les personnes visées aux deuxiÚme et troisiÚme alinéas. »
Ce texte constitue un immense espoir pour les victimes, les familles,
les associations de défense et les professionnels qui constatent les dégùts de
groupes ou dâindividus de la mouvance sectaire. Malheureusement, en lâab-
sence de texte dâapplication, ce dispositif reste Ă ce jour lettre morte
1
.
âąÂ RaretĂ© des Ă©valuations indĂ©pendantes
Des évaluations autoproclamées et dithyrambiques fl eurissent et tien-
nent le rĂŽle de messages publicitaires convaincants. Ainsi les sites de la nou-
velle médecine germanique multiplient-ils les récits de guérison de cancers ou
autres graves maladies. Ces récits sous forme de témoignages justifi ent la puis-
sance de la « thĂ©orie ». Ils lui confĂšrent des possibilitĂ©s magiques. LâĂ©chec, dans
ces conditions, est attribuĂ© Ă la dĂ©fi ance du malade qui nâa pas accordĂ© toute
son adhĂ©sion au processus dâautoguĂ©rison.
Le seul exemple dâĂ©valuation mĂ©thodique et rigoureuse est celui de
lâĂ©tude de lâINSERM rĂ©alisĂ©e en 2004 sur trois approches psychothĂ©rapeu-
tiques. Les conclusions ont à cette époque nourri des polémiques violentes.
Dans un tel contexte, la protection de lâusager, lâidentifi cation de thĂ©-
rapeutes fi ables et la prĂ©vention du risque de manipulation Ă lâorigine de prĂ©-
judices majeurs directs et indirects semblent alĂ©atoires mĂȘme si la majoritĂ© des
psychothérapeutes exercent leur art de maniÚre satisfaisante.
1 - Deux amendements ont Ă©tĂ© adoptĂ©s en premiĂšre lecture par lâAssemblĂ©e nationale, lors du vote en mars
2009 du projet de loi portant rĂ©forme de lâhĂŽpital et relatif aux patients, Ă la santĂ© et aux territoires. Ces disposi-
tions concernent la modifi cation de lâarticle 52 de la loi du 9 aoĂ»t 2004 sur les conditions de formation thĂ©orique
et pratique des psychothĂ©rapeutes souhaitant sâinscrire au registre national et prĂ©voit des sanctions Ă lâencontre
des professionnels exerçant ou autorisant des pratiques à visée thérapeutique présentant des risques sérieux pour
la santé humaine.
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La dérive psychothérapeutique
et lâemprise sectaire
Pour Delphine Guérard, psychologue clinicienne, plusieurs éléments
permettent de repérer des pratiques psychothérapeutiques sectaires. Selon ses
propres termes tirĂ©s de lâarticle paru dans
Le Journal des psychologues
des mois de
décembre 2008 et janvier 2009, cinq caractéristiques sont identifi ables :
« â Position de toute puissance et de tout pouvoir du thĂ©rapeute : dans une dĂ©marche inqui-
sitrice grùce à la suggestion et à sa force de persuasion, le thérapeute recherche la vérité pour
guérir. Il adopte une position interventionniste de justicier et propose des solutions.
â
Injonction de rupture avec la famille comme dĂ©voiement de la notion dâautonomie.
â Embrigadement thĂ©orique : « la thĂ©orie » nâest pas Ă considĂ©rer comme un ensemble dâhy-
pothÚses à interroger, mais sacralisée, elle explique tout et marche à tous les coups.
â Atteinte Ă lâintĂ©gritĂ© psychique des patients : dans lâurgence, avec insistance, sans prĂ©-
caution ni délicatesse, les interventions font intrusion dans la psyché.
â Instauration dâune relation dâemprise : dans une sorte de fusion, sans dĂ©gagement
possible, le thĂ©rapeute entraĂźne lâautre dans un processus destructeur de singularitĂ©. Le
patient est transformé en objet se retrouve dans une dépendance aliénante. »
Cette analyse lĂšve toute ambiguĂŻtĂ© sur le caractĂšre sectaire dâun grand
nombre de dĂ©rives psychothĂ©rapeutiques en tant que telles ou associĂ©es Ă
dâautres « thĂ©ories ». La Mission constate par ailleurs la constitution de fronts
unitaires rassemblant des leaders de pratiques sous-tendues par des « postulats
à risque » et des organisations du paysage sectaire en tant que telles ou par leurs
organismes affi liés, sur des thÚmes sensibles comme la psychiatrie, la toxicoma-
nie, les psychotropes, et une critique systématique de la médecine convention-
nelle qui sâapparente en rĂ©alitĂ© Ă son rejet.
Au cours des derniers mois, la mission a plus particuliÚrement été aler-
tée par des témoignages inquiétants sur deux types de déviances dans le champ
de la santé :
âąÂ La nouvelle mĂ©decine germanique et ses formes dĂ©rivĂ©es
La premiÚre catégorie concerne la mouvance de la nouvelle médecine
germanique.
Son inspirateur, le docteur Ryke Geerd Hamer, Ă la suite dâun drame
personnel, développe la thÚse que toute maladie et en particulier les cancers
naissent de graves confl its psychologiques non résolus parce que non identifi és
et enfouis dans lâinconscient du malade. Le dĂ©cryptage de ce confl it conduit
Ă la guĂ©rison puisque la maladie nâest dans ce schĂ©ma que la manifestation
dâune dĂ©fense du corps face Ă un Ă©vĂ©nement non rĂ©solu dans son vĂ©cu ou par
un membre de sa famille.
Cette thÚse contestée à son origine par la communauté scientifi que
allemande faute de données évaluables et en raison des dangers potentiels du
postulat, est Ă lâorigine du dĂ©veloppement dâun important rĂ©seau de thĂ©ra-
peutes, en dĂ©pit de condamnations judiciaires Ă lâencontre de son fondateur
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pour mise en danger, non-assistance Ă personne en danger, escroquerie et exer-
cice illégal de la médecine.
Les formes dĂ©rivĂ©es comme le dĂ©codage biologique des ĂȘtres vivants
se dĂ©veloppent Ă©galement de maniĂšre inquiĂ©tante et sâappuient sur un rĂ©seau
international dynamique de formateurs conférenciers.
Lâidentifi cation de lâĂ©vĂ©nement Ă lâorigine de la maladie comme mani-
festation de dĂ©fense et la mobilisation des capacitĂ©s dâautoguĂ©rison du patient
conduisent tout naturellement à mobiliser des outils psychothérapeutiques
pour lâexploration de lâinconscient.
Les titres de ces praticiens mentionnĂ©s sur les annuaires de lâInternet
sont multiples. Les méthodes et techniques les plus couramment citées concer-
nent la psycho-gĂ©nĂ©alogie, lâhypnose, la sophrologie, les constellations fami-
liales, la kinésiologie, le
rebirth
...
Par ailleurs cette pratique non conventionnelle à visée thérapeutique,
pour reprendre une récente terminologie du ministÚre de la Santé, reçoit
le soutien dâautres groupes Ă caractĂšre sectaire dans la recherche du « moi
authentique » de lâadepte, la libĂ©ration des Ă©motions et le chemin du bonheur
voire de lâĂ©ternitĂ©. Cette mouvance qui, par prudence, ne rejette plus dans
ses discours les thérapies éprouvées comme complément de prise en charge,
Ă©largit au fi l du temps son champ de compĂ©tences pour traiter lâindividu dans
sa globalité.
âąÂ La falsifi cation de la mĂ©moire « retrouvĂ©e »
La seconde, sur la base de nombreux témoignages, se caracté-
rise, en premiÚre analyse, par un détournement des méthodes et pratiques
psychothérapeutiques.
Elle sâapparente souvent en deuxiĂšme analyse Ă diverses mouvances
dont celles du
New Age
. Il sâagit notamment de jeunes publics dont les diffi -
cultés ou leurs différences conduisent leurs parents à adhérer à des solutions
marginales impliquant un ou plusieurs outils psychothérapeutiques mais de
maniÚre orientée pour atteindre les objectifs du groupe.
Mais elle concerne plus généralement tous les ùges de la vie. Le rap-
port public de la Mission pour lâannĂ©e 2007 abordait la dĂ©rive thĂ©rapeutique
et sectaire à travers la falsifi cation de la mémoire enfouie appelée également
« syndrome des faux souvenirs induits ». Les mois suivant cette publication ont
Ă©tĂ© marquĂ©s par une avalanche de tĂ©moignages et de demandes dâaide adressĂ©s
aux associations de défense des victimes et à la Mission, dénonçant notamment
des techniques de « psychothérapie » intrusives dont le diagnostic pré-établi
portait systématiquement sur des maltraitances ou agressions sexuelles com-
mises sur le client au cours de son enfance, dans un cadre intrafamilial.
La gravité de telles « révélations » entraßne immanquablement une dés-
tabilisation du ou de la cliente et des ruptures avec son environnement, dâau-
tant que le praticien dans sa pseudo-relation dâaide suggĂ©rera dâen tirer toutes
les conséquences.
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Le développement rapide des psychothérapies au cours des derniÚres
dĂ©cennies nâa pas permis un encadrement suffi sant de ces activitĂ©s. La situation
actuelle se caractérise par de nombreux facteurs de risque, à commencer par
une rĂ©elle impossibilitĂ© de lâusager Ă effectuer un choix Ă©clairĂ© quant au pro-
fessionnel pressenti.
Cette situation alarmante implique lâenrichissement et lâintensifi cation
des politiques publiques dans la vigilance, la prévention et la lutte contre les
dérives sectaires induites par le dévoiement des pratiques psychothérapeutiques.
Cette mission de service public quâest la protection de lâindividu, et le rĂ©tablis-
sement de la confi ance dans des professions dont lâutilitĂ© est incontestable et
qui auront à répondre de besoins grandissants dans un avenir proche, suggÚ-
rent plusieurs recommandations :
âąÂ
Sur les méthodes et pratiques
: dresser un inventaire précis et réguliÚrement
actualisĂ© de lâoffre Ă risque, Ă©valuer les contenus, limites et la dangerositĂ© des
pratiques non conventionnelles à visée thérapeutique dont les psychothérapies
et informer réguliÚrement le grand public
2
.
âąÂ
Sur le volet formation
: inventorier la diversitĂ© de lâoffre, informer les publics
dont les professionnels sur les risques de certains cursus, et intensifi er les
contrÎles prévus par la réglementation en vigueur.
âąÂ
Intensifi er et développer les actions de sensibilisation des agents publics
pour
une meilleure détection des situations dangereuses et un déclenchement des
actions administratives ou judiciaires appropriées.
âąÂ
Protéger le titre de psychothérapeute
par la publication rapide des disposi-
tions dâapplication de lâarticle 52 de la loi du 9 aoĂ»t 2004.
âąÂ
Renforcer les sanctions
Ă lâencontre des thĂ©rapeutes recourant Ă des mĂ©thodes
non conventionnelles à visée thérapeutique, facteur de mise en danger de leurs
clients.
âąÂ
Augmenter le nombre dâexperts
auprĂšs des instances judiciaires.
âąÂ
Intensifi er la coordination et la coopĂ©ration des services de lâĂtat
dans lâiden-
tifi cation des conduites à risque, notamment dans les domaines de la sécurité
intĂ©rieure en raison de risques de troubles Ă lâordre public (salons, colloques et
conférences dans des lieux publics ou prestigieux). Ces actions devront égale-
ment concerner les fl ux fi nanciers à cause de la facilité offerte à ces praticiens
pour dissimuler leurs ressources.
âąÂ
Améliorer la défense des victimes et la réinsertion des anciens adeptes
par le
renforcement des moyens notamment en direction des associations.
Ces orientations devraient faire lâobjet de programmes pluriannuels
avec un phasage prĂ©cis de leur mise en Ćuvre. En tout Ă©tat de cause, le renfor-
cement des actions publiques dans ce domaine revĂȘt un caractĂšre dâurgence.
2 - Depuis lâannĂ©e 2007, le ministĂšre de la SantĂ© met en Ćuvre un programme dâactions pluri-annuel sur les
pratiques non conventionnelles Ă visĂ©e thĂ©rapeutique. Ce plan comporte la crĂ©ation dâun outil de veille, la mise
en place dâun groupe dâappui technique interinstitutionnel destinĂ© Ă Ă©clairer de maniĂšre complĂšte et appro-
fondie les services, et le lancement dâune collaboration avec lâINSERM afi n dâĂ©valuer ces mĂ©thodes, dâidentifi er
les dĂ©rives sectaires dans le champ de la santĂ© et de lancer des campagnes dâinformation pour le grand public.
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Contribution
du ministÚre de la Santé
Direction générale de la santé
Compte tenu des caractĂ©ristiques dâun certain nombre de pratiques
non conventionnelles à visée thérapeutique (PNCAVT), le ministÚre chargé
de la SantĂ© a jugĂ© nĂ©cessaire dâĂ©tablir un rapprochement pragmatique entre
la lutte contre les dérives sectaires dans le champ de la santé et celle contre les
dĂ©rives thĂ©rapeutiques liĂ©es aux PNCAVT, quâelles soient ou non exercĂ©es en
milieu sectaire.
Ce rapprochement se justifi e par le fait que certaines PNCAVT pré-
sentent des risques et des caractÚres proches des dérives sectaires : fondement
ésotérique ou mystique, attachement aveugle au fondateur-promoteur de la
mĂ©thode, modes dâorganisation en rĂ©seau, fonctionnement commercial par
Ă©tapes de plus en plus coĂ»teuses pour lâusager, prosĂ©lytisme.
Certes, nombreuses sont les PNCAVT qui ne présentent pas de carac-
tÚre sectaire, comme par exemple les pratiques inspirées de la médecine tra-
ditionnelle chinoise. Cependant, parmi elles, certaines pratiques peuvent pré-
senter des risques pour la santé publique, notamment en termes de perte de
chance pour les usagers, lorsquâelles les dissuadent de recourir aux mĂ©thodes
éprouvées et scientifi quement validées de la médecine conventionnelle. Ce
risque est dâautant plus prĂ©occupant lorsquâil concerne des pathologies graves
engageant le pronostic vital.
Actions menées par la Direction
générale de la santé en 2008
Préparation de la mise en place
dâun groupe dâappui technique
Le plan de lutte contre les dérives sectaires signé par le ministre chargé
de la SantĂ© le 18 mars 2007 annonçait la mise en place dâun groupe dâappui
technique placĂ© auprĂšs de la DGS pour procĂ©der Ă lâanalyse des pratiques les
plus Ă risques en termes de danger ou de perte de chance pour leurs utilisateurs.
Durant lâannĂ©e 2008, la rĂ©fl exion a étĂ© approfondie afi n de prĂ©ciser
concrÚtement le rÎle et la composition de ce groupe. à ce titre plusieurs réu-
nions préparatoires ont eu lieu avec les diverses institutions pressenties pour
participer Ă ce groupe de travail.
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Il a ainsi été défi ni que ce groupe, placé auprÚs du directeur général de la
santé, aurait les missions suivantes :
â Aide au repĂ©rage et Ă la classifi cation des PNCAVT dangereuses ou au
contraire prometteuses.
â Aide Ă la conception, Ă la mise en Ćuvre et au suivi de la politique de lutte
contre les PNCAVT dangereuses.
â Mise en place dâune action dâinformation en direction du grand public par le
biais dâun site Internet.
Suivi du protocole de coopération en matiÚre
de médecine traditionnelle chinoise
ParallÚlement, dans le cadre du protocole de coopération en matiÚre
de médecine traditionnelle chinoise entre le gouvernement de la République
française et le gouvernement de la République populaire de Chine, signé le
1
er
 mars 2007 par les deux Ătats, la Direction gĂ©nĂ©rale de la santĂ© a poursuivi sa
participation au Comité de pilotage chargé de lancer des appels à projets pour
lâĂ©valuation de produits et de pratiques issus de cette mĂ©decine traditionnelle.
En effet, de nombreuses PNCAVT se prĂ©sentent, au nom dâune
approche dite « énergétique » ou encore « holistique », comme étant inspirées
par les fondements spirituels et par les méthodes thérapeutiques de la méde-
cine traditionnelle chinoise.
Il y a ainsi, par exemple, actuellement en France environ deux mille
mĂ©decins acupuncteurs, formĂ©s Ă cette pratique dans le cadre de lâuniver-
sitĂ©. Mais un nombre nettement plus important de praticiens nâappartenant Ă
aucune profession de santĂ© exerce divers types de soins, y compris lâacupunc-
ture, aprÚs avoir été formé, pendant des durées variables et parfois trÚs courtes,
dans lâune ou lâautre de la quarantaine dâinstituts privĂ©s qui, en France, dĂ©li-
vrent des enseignements dits de médecine traditionnelle chinoise.
Ăvaluation de la mĂ©sothĂ©rapie
La mésothérapie est une pratique empirique non évaluée. Des acci-
dents infectieux rĂ©cents survenus Ă lâoccasion de soins de mĂ©sothĂ©rapie rĂ©alisĂ©s
dans un but esthĂ©tique ont conduit la Direction gĂ©nĂ©rale de la santĂ© Ă sâinter-
roger non seulement sur les conditions de réalisation de cette méthode mais
Ă©galement sur ses fondements physiologiques.
Actuellement, la mésothérapie est répertoriée au sein de la classifi ca-
tion commune des actes mĂ©dicaux (CCAM), sous lâinscription « mĂ©sothĂ©rapie
Ă visĂ©e antalgique », sans remboursement par lâassurance-maladie. Or, les indi-
cations apparaissant sur le site de la Société française de mésothérapie (SFM)
sont beaucoup plus larges, incluant le traitement de lâasthme, de la bronchite
chronique, des sinusites et la médecine esthétique qui occupe une grande
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Rapport au Premier ministre 2008 Dossier : le risque santé
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place. Aucun travail dâĂ©valuation nâa Ă©tĂ© rĂ©alisĂ©, notamment par la haute auto-
rité de santé (HAS) sur ce sujet.
La DGS a donc passĂ© en dĂ©cembre 2008 une convention dâĂ©tude avec
lâINSERM pour Ă©valuer lâintĂ©rĂȘt de la mĂ©sothĂ©rapie.
Lâobjectif est de pouvoir Ă©valuer lâintĂ©rĂȘt thĂ©rapeutique de la pratique de la
mésothérapie :
â Clarifi cation des indications allĂ©guĂ©es par les « mĂ©sothĂ©rapeutes ».
â Identifi cation des risques liĂ©s Ă cette pratique.
â Ăvaluation de la plausibilitĂ© thĂ©rapeutique de cette pratique sur la base dâune
expertise par des physiologistes.
Le travail comportera un recueil des informations contenues dans la
littérature médicale scientifi que nationale et internationale ainsi que la littéra-
ture destinĂ©e aux professionnels Ă fi ns dâexpertise. Au vu des rĂ©sultats obtenus,
ce travail pourra déboucher sur la mise à plat des pratiques de la mésothérapie
en vue dâune Ă©valuation qualitative par Ă©tudes de cas et, Ă©ventuellement, dâune
Ă©tude scientifi que permettant de juger de lâeffi cacitĂ©/effi cience des prises en
charge (essais randomisés ou études épidémiologiques).
Objectifs de la Direction générale
de la santé pour 2009
Mise en place du groupe dâappui technique (GAT)
AprĂšs la crĂ©ation du groupe dâappui technique par arrĂȘtĂ© du directeur
général de la santé, la premiÚre réunion de ce groupe devrait intervenir dans
le courant du premier semestre 2009.
Les institutions sollicitĂ©es pour ĂȘtre membres du GAT seront les sui-
vantes : Miviludes, INPES, HAS, AFSSAPS, DHOS, DSS, DGS (PP1 et MC4),
Académie nationale de médecine, INSERM, Ordre des médecins, ministÚre
de la Justice, Offi ce central de lutte contre les atteintes Ă lâenvironnement et
à la santé publique (OCLAESP). Le GAT comptera aussi parmi ses membres
trois praticiens experts : un cancérologue, un rhumatologue, un psychiatre. Ces
spécialités correspondent en effet aux champs le plus souvent investis par les
PNCAVT.
En outre, selon les circonstances et les besoins, le GAT pourra solliciter
la contribution ponctuelle dâautres institutions et celle dâassociations concer-
nĂ©es par les PNCAVT, parmi lesquelles : lâIGAS, le ministĂšre de lâIntĂ©rieur, le
ministĂšre de lâĂducation nationale, les ordres des professions de santĂ© autres
que mĂ©decins, le Collectif interassociatif sur la santĂ© (CISS), lâUnion nationale
de dĂ©fense des familles et de lâindividu (UNADFI), le Centre contre les mani-
pulations mentales â Centre Roger-Ikor (CCMM)...
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La mission prioritaire de ce groupe sera de contribuer Ă lâĂ©laboration
dâune information objective Ă lâattention du grand public sur les pratiques non
conventionnelles, en sâintĂ©ressant dans un premier temps aux pratiques les
plus courantes (mésothérapie, acupuncture, homéopathie, ostéopathie ...).
Organisation dâun encadrement juridique
LâĂ©tat actuel du droit ne permet pas de mettre en cause des pratiques,
mais seulement les individus qui les conçoivent et les utilisent, sur la base de
la mise en danger dâautrui, de lâexercice illĂ©gal de la mĂ©decine, de la publi-
citĂ© mensongĂšre, etc. LâexpĂ©rience montre que les plaintes Ă lâencontre de ces
individus aboutissent rarement. Aussi, Ă lâinstar des mesures dâencadrement
qui ont été introduites pour les actes à visée esthétique (projet de loi portant
rĂ©forme de lâhĂŽpital et relatif aux patients, Ă la santĂ© et aux territoires, n
o
 1210
rectifi Ă©, dĂ©posĂ© le 22 octobre 2008), il est envisagĂ©, avec lâaide du groupe dâap-
pui technique, dâencadrer les pratiques « prometteuses » et de procĂ©der Ă lâin-
terdiction des pratiques jugées dangereuses.
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Les ministĂšres en 2008
Contribution du ministĂšre des Affaires
étrangÚres et européennes (MAEE)
Le MAEE met Ă disposition de la Miviludes un conseiller diplomatique
permanent. Le conseiller pour les affaires religieuses (CAR) reprĂ©sente dâautre
part ce ministÚre au sein du comité exécutif de pilotage opérationnel (CEPO)
de la Miviludes, avec le sous-directeur de la sécurité (ASD/SEC).
Organisation de missions Ă lâĂ©tranger
pour les membres de la Miviludes
La Miviludes est amenée, de par ses responsabilités de veille en matiÚre
dâĂ©volution du risque et de prĂ©vention des dĂ©rives sectaires, Ă sâintĂ©resser Ă lâas-
pect international de ces questions, en raison du caractĂšre transfrontalier des
organisations Ă caractĂšre sectaire. Il lui incombe par ailleurs, en liaison avec le
MAEE, dâinformer les partenaires de la France de son activitĂ© de vigilance et
de lutte contre les dĂ©rives sectaires et dâexpliquer la lĂ©gislation française en la
matiĂšre ainsi que le contexte de sa mission.
Dans ce cadre, les différentes missions menées par la Miviludes en 2008
ont été les suivantes :
âąÂ Approches comparatives des politiques publiques de lutte contre les
dĂ©rives sectaires au QuĂ©bec â 18 au 20 mars 2008.
Du 18 au 20Â mars 2008, deux membres de la Miviludes, dont la
Secrétaire générale, se sont rendus au Québec (Canada).
Cette deuxiĂšme mission exploratoire, en collaboration avec le consulat
général de France au Québec, avait pour objectif de rencontrer les interlocu-
teurs associatifs et professionnels en charge de lâaide aux victimes en gĂ©nĂ©ral,
et plus particuliĂšrement ceux chargĂ©s des mineurs. Lâaccent a étĂ© mis Ă la fois
sur la reconstruction psychique des victimes et la réparation par indemnisa-
tion de ce prĂ©judice suivi par le Centre dâaide aux victimes dâactes criminels
(CAVAC).
La rencontre avec des victimes ex-adeptes de mouvements fermés a été
particuliĂšrement pleine dâenseignements.
âąÂ Table ronde sur lâĂ©mergence du phĂ©nomĂšne sectaire en Croatie
â 1
er
 mars 2008.
Ă lâinitiative du quotidien
Novo List
, une table ronde consacrĂ©e Ă lâĂ©mer-
gence et au dĂ©veloppement du phĂ©nomĂšne sectaire en Croatie sâest tenue le
1
er
 mars 2008.
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Psychologues, psychiatres, journalistes et juristes, dont un professeur
de droit pénal, se sont relayés pour présenter leur approche du phénomÚne
dans un pays oĂč une pareille manifestation Ă©tait organisĂ©e pour la premiĂšre
fois.
Le représentant de la Miviludes a décrit le dispositif institutionnel pré-
valant en France, ainsi que le cadre juridique, administratif et judiciaire dans
lequel sâexerce lâaction interministĂ©rielle de vigilance et de lutte contre les
dérives sectaires.
âąÂ ConfĂ©rence dâexamen annuelle de la dimension humaine dans
lâOSCE â du 6 au 8 octobre 2008.
Une délégation de la Miviludes, conduite par son Président, Georges
Fenech, sâest rendue en Pologne pour la ConfĂ©rence dâexamen annuelle de la
dimension humaine organisée par le Bureau des institutions démocratiques
et des droits de lâHomme (BIDDH) â institution de lâOSCE â qui sâest tenue
Ă Varsovie Ă lâautomne 2008. Cette rĂ©union dâexperts (fonctionnaires interna-
tionaux et personnalités qualifi ées) est ouverte aux ONG qui y participent en
nombre. La FĂ©dĂ©ration europĂ©enne des centres de recherche et dâinformation
sur le sectarisme (FECRIS) y participait pour la premiÚre fois.
Les membres de la Miviludes ont suivi avec attention les interventions
menĂ©es dans le cadre des sessions de travail consacrĂ©es dâune part aux ques-
tions dâintolĂ©rance et de discrimination, dâautre part Ă la libertĂ© de pensĂ©e, de
conscience, de religion ou de croyance.
Aux attaques de certaines ONG concernant la politique de vigilance et
de lutte contre les dérives sectaires (reproches sur les subventions accordées
aux associations, action de la Miviludes, etc.), la délégation française, par la
voix du conseiller pour les affaires religieuses, a justifi Ă© lâattitude de la France,
notamment en ce qui concerne la protection des victimes. Il a également
dĂ©noncĂ© les procĂšs dâintention intentĂ©s au nouveau PrĂ©sident de la Miviludes.
Ătude sur le satanisme sur le continent europĂ©en
Ă la demande de la Miviludes, une quarantaine de nos postes diploma-
tiques sur le continent européen ont été sollicités en 2008 afi n de fournir des
Ă©lĂ©ments dâinformation sur les manifestations de satanisme dans leurs pays de
résidence ainsi que sur les dispositions législatives éventuellement applicables
Ă ces mouvements. Les rĂ©sultats de ces enquĂȘtes ont Ă©tĂ© livrĂ©s Ă la Miviludes
qui les a intégrés à ses propres observations dans la premiÚre partie du présent
rapport.
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Rapport au Premier ministre 2008 Activités administratives 2008
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Ătude sur lâassistance aux victimes des dĂ©rives
sectaires sur le continent européen
Ă la demande de la Miviludes, une quarantaine de nos postes diplo-
matiques sur le continent européen ont été sollicités en 2008 afi n de recueillir
les Ă©lĂ©ments dâinformation permettant de comparer les dispositifs dâassistance
aux victimes des dérives sectaires sur le continent européen. Les résultats de
ces enquĂȘtes sont intĂ©grĂ©s par la Miviludes dans la deuxiĂšme partie du prĂ©sent
rapport.
Politique française auprÚs des instances
internationales
Le département fait valoir dans les enceintes concernées que les activités de la
Miviludes respectent pleinement les conventions internationales que la France
a ratifi ées dans ce domaine, notamment le Pacte des Nations unies sur les liber-
tés civiles et politiques de 1966 et la Convention européenne de sauvegarde
des droits de lâHomme et des libertĂ©s fondamentales de 1950. Il souligne que
la politique menĂ©e en France nâa pas pour but de limiter la libertĂ© de religion
et de conscience mais de prĂ©venir le risque de dĂ©rives sectaires et dâinformer le
public à cet égard. En ce sens, le département insiste auprÚs de nos partenaires
sur trois points :
â Que ce ne sont pas des mouvements spĂ©cifi ques qui sont sous surveillance
mais des types de comportements délictueux.
â Que les activitĂ©s pĂ©nalement rĂ©prĂ©hensibles sont poursuivies devant les tribu-
naux de droit commun.
â Que la Miviludes existe car les victimes de dĂ©rives sectaires sâattendent Ă ĂȘtre
soutenues et aidées par les pouvoirs publics.
Consultations pour les nominations dâexperts
Câest en concertation que le PrĂ©sident de la Miviludes et le conseiller
pour les affaires religieuses veillent au renouvellement des experts français du
« groupe sur la liberté religieuse et de croyance » du Bureau des institutions
dĂ©mocratiques et des droits de lâHomme (BIDDH) de lâOSCE.
Utilisation de la valise diplomatique pour
la transmission des documents de la Miviludes
Le département se charge de transmettre,
via
le service de la valise, la
documentation publiée par la Miviludes aux différents postes diplomatiques
et consulaires. Ainsi, le rapport 2007 a notamment fait lâobjet dâun envoi en
février 2008.
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Contribution du ministĂšre
de lâAgriculture et de la PĂȘche
Les services du ministĂšre de lâAgriculture et de la PĂȘche (MAP) ont en
charge de nombreuses missions concernant principalement :
â
la sĂ©curitĂ© et la qualitĂ© de lâalimentation ;
â
la formation agricole et lâemploi en milieu rural ;
â
le dĂ©veloppement et lâamĂ©nagement des territoires ruraux ;
â
la qualitĂ© et la disponibilitĂ© de lâeau ;
â
la prĂ©servation de lâenvironnement et la gestion des espaces naturels.
Les 35 000 agents qui participent Ă ces missions sont rĂ©partis sur lâen-
semble du territoire français. La moitiĂ© dâentre eux exercent dans le secteur
de lâenseignement agricole. 2 000 personnes basĂ©es Ă Paris et 400 Ă Toulouse
constituent lâadministration centrale du ministĂšre. Les autres agents appar-
tiennent aux services déconcentrés ou aux établissements publics sous tutelle
répartis sur toute la France métropolitaine et dans les Dom-Tom.
Le MAP est représenté au Comité exécutif de pilotage opérationnel
(CEPO) de la Miviludes depuis le dĂ©but de lâannĂ©e 2007.
AprĂšs la nĂ©cessaire phase de dĂ©couverte de lâinstitution, cette contribu-
tion au rapport dâactivitĂ© de la Mission est la premiĂšre apportĂ©e par le minis-
tĂšre de lâAgriculture.
à la lumiÚre des travaux du CEPO auquel ses représentants ont parti-
cipé, les décisions ou actions suivantes ont été prises ou réalisées :
âąÂ Ătablissement dâun lien informatique entre le site Internet du MAP
et le site de la Miviludes.
Afi n de permettre lâaccĂšs aux informations prĂ©sentes sur le site Internet
de la Miviludes, cet accĂšs a étĂ© ouvert par la dĂ©lĂ©gation Ă lâinformation et Ă la
communication. Le choix dâun lien
via
le site Internet du MAP a été fait car
les réseaux Intranet ne sont pas encore parfaitement homogÚnes entre le sec-
teur de lâenseignement agricole et les autres secteurs dâemploi du MAP ; or
la volonté est de faire bénéfi cier tous les agents du MAP (ainsi que ceux de
ses Ă©tablissements publics sous tutelle) de cette information. ParallĂšlement, la
Direction gĂ©nĂ©rale de lâenseignement et de la recherche (DGER) a également
Ă©tabli un lien vers le site de la Miviludes depuis son site Intranet, plus parti-
culiĂšrement utilisĂ© par les agents du secteur de lâenseignement agricole. Une
communication
via
les mĂ©dias internes sur lâouverture de ces liens est prĂ©vue
au dĂ©but de lâannĂ©e 2009.
âąÂ Participation Ă la veille documentaire.
Lâabondance dâinformations transmise par la Miviludes a conduit la
DGER à effectuer un premier traitement/sélection des sujets à porter à la
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connaissance des agents les plus concernés. Cette sélection est ensuite trans-
mise aux services répartis sur le territoire.
âąÂ Demande dâintervention de la Miviludes devant les dĂ©lĂ©guĂ©s rĂ©gio-
naux à la formation continue des personnels, lors de leur séminaire de
mai 2009.
Cette intervention, dĂ©jĂ demandĂ©e lors du sĂ©minaire dâoctobre 2008,
nâa pu ĂȘtre programmĂ©e quâen mai 2009. Lâobjectif est de sensibiliser les relais
du service des ressources humaines que sont ces délégués régionaux aux risques
potentiels que peuvent représenter certains organismes proposant de la forma-
tion au dĂ©veloppement personnel. Le MAP est, avec le ministĂšre de lâĂcolo-
gie, de lâĂnergie, du DĂ©veloppement durable et de lâAmĂ©nagement du terri-
toire (MEEDDAT), lâune des premiĂšres administrations Ă avoir expĂ©rimentĂ© la
rĂ©forme des services de lâĂtat, par la fusion des Directions dĂ©partementales de
lâagriculture et de la forĂȘt (DDAF) et des Directions dĂ©partementales de lâĂ©qui-
pement (DDE) dĂšs le 1
er
 janvier 2007 dans huit départements. Les change-
ments induits par ces réorganisations, amplifi és ensuite par les décisions prises
par le comité de modernisation des politiques publiques, concourent à une
dĂ©stabilisation certaine des agents, malaise qui peut ĂȘtre mis Ă profi t par des
acteurs ou organisations mal intentionnés.
âąÂ ActivitĂ©s propres au secteur de lâenseignement agricole.
Lâenseignement agricole, deuxiĂšme systĂšme Ă©ducatif en France, scola-
rise 175 000 Ă©lĂšves, 13 000 Ă©tudiants, 30 000 apprentis et de nombreux stagiaires
prĂ©sents dans plus de 850 Ă©tablissements rĂ©partis sur lâensemble du territoire.
Plus de 13 000 agents travaillent auprĂšs de ces publics pour assurer les cinq mis-
sions dĂ©volues Ă cet enseignement, parmi lesquelles lâinsertion sociale, scolaire
et professionnelle.
LâannĂ©e scolaire 2007-2008 a étĂ© lâoccasion dâamorcer une sensibilisation des
membres de la communauté éducative à la prévention des dérives sectaires
selon trois axes : sâinformer et ĂȘtre vigilant, encadrer et accompagner, appli-
quer la loi. Dans ce sens, plusieurs actions ont été conduites :
â Demande de participation des reprĂ©sentantes du MAP qui siĂšgent au comitĂ©
interministĂ©riel au sĂ©minaire annuel de formation et dâinformation Ă destina-
tion des correspondants acadĂ©miques du ministĂšre de lâĂducation nationale.
â Appui aux personnels confrontĂ©s Ă des situations pouvant relever de phĂ©-
nomÚnes sectaires sur deux points : le dialogue avec la famille et la réalisation
dâun signalement auprĂšs du procureur de la RĂ©publique. Un cas signalĂ© a fait
lâobjet dâune dĂ©marche auprĂšs du procureur, celui dâune jeune fi lle qui sou-
haitait ĂȘtre dĂ©scolarisĂ©e pour opĂ©rer un retour Ă la nature auprĂšs de sa mĂšre
vivant dans une yourte et membre dâune association pouvant relever dâune
mouvance sectaire.
â Intervention le 18 dĂ©cembre 2008 dâun membre du SecrĂ©tariat gĂ©nĂ©ral per-
manent de la Miviludes dans le cadre de la formation initiale des 140 person-
nels issus des concours internes et externes (enseignants â conseillers princi-
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paux dâĂ©ducation â techniciens â infi rmiĂšres) afi n dâappeler leur attention sur
toutes les formes des activités sectaires.
â Mise en place dâun groupe de travail sur les points de vigilance Ă repĂ©rer lors
de la recherche dâun intervenant ou dâun consultant, notamment sur les thĂ©-
matiques « santé-prévention, développement personnel ». Ce travail est conduit
au sein du réseau RESEDA qui regroupe des acteurs agissant sur le thÚme de
lâĂ©ducation pour la santĂ©. Cette rĂ©fl exion va ĂȘtre Ă©tendue au secteur de la for-
mation continue des personnels, dâautant quâun cas suspect dâintervention
dans un stage de « management relationnel » dans le nord-est de la France
a étĂ© signalĂ© par lâinspectrice gĂ©nĂ©rale en charge des services vĂ©tĂ©rinaires dans
cette région. Ce cas a été rapporté au Secrétaire général de la Miviludes par le
bureau de la formation continue et du développement des compétences. Les
reprĂ©sentantes du MAP sont dâailleurs trĂšs demandeuses des Ă©lĂ©ments dâappui
que pourrait dâores et dĂ©jĂ leur apporter la Miviludes, dans cette rĂ©fl exion.
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Contribution du ministĂšre du Budget,
comptes publics et fonction publique :
Direction générale des fi nances
publiques
Au cours de lâannĂ©e 2008, la Direction gĂ©nĂ©rale des fi nances publiques
(DGFiP) a été amenée à contribuer à la mise en place de nouveaux dispositifs
lĂ©gislatifs susceptibles dâĂȘtre mis en Ćuvre, en tant que de besoin dans le cadre
de la lutte contre les dĂ©rives sectaires : lâextension du droit de communication
à certaines données détenues par les opérateurs sur le réseau Internet, la défi -
nition des modalités de traitement des demandes des associations sollicitant la
reconnaissance de leur caractÚre cultuel, ainsi que la levée, dans certains cas
exceptionnels, du secret fi scal Ă lâĂ©gard de certains services de renseignement.
âąÂ Lâextension du droit de communication Ă certaines donnĂ©es dĂ©te-
nues par les opérateurs sur le réseau Internet.
Du fait de son extension, de sa facilitĂ© dâaccĂšs et de la rapiditĂ© des
Ă©changes quâil permet, le rĂ©seau Internet peut sâavĂ©rer propice au dĂ©veloppe-
ment dâactivitĂ©s occultes ou partiellement dĂ©clarĂ©es, en offrant aux particuliers
ou aux professionnels la possibilitĂ© de proposer des produits ou des services Ă
la vente sous couvert de pseudonymes.
Le dĂ©veloppement du commerce sur lâInternet est dĂšs lors susceptible
de favoriser Ă©galement lâaccroissement des risques de dĂ©rives sectaires, par le
biais, notamment, de la diffusion de méthodes thérapeutiques non conven-
tionnelles et de la vente, parfois associée, de produits illicites ou dangereux en
dehors de toute prescription médicale, soit de la commercialisation non décla-
rĂ©e dâouvrages ou dâactions de formation individuelles ou collectives.
ChargĂ©e notamment dâune mission de lutte contre la fraude et lâĂ©cono-
mie souterraine, lâadministration fi scale ne disposait cependant pas des moyens
juridiques permettant dâobtenir des opĂ©rateurs les informations nĂ©cessaires Ă
la dĂ©tection et Ă lâidentifi cation des vendeurs rĂ©guliers non dĂ©clarĂ©s.
Afi n de remédier à cette situation, la loi de fi nances rectifi cative pour
2008 a étendu le droit de communication des agents de lâadministration fi s-
cale aux données conservées et traitées par les opérateurs de communication
Ă©lectroniques, les fournisseurs dâaccĂšs, les fournisseurs dâhĂ©bergement et par
les prestataires en ligne, telles que lâidentitĂ© du vendeur ou du prestataire, et
le cas échéant, la nature des biens ou services vendus et le montant des ventes
ou prestations effectuées.
âąÂ Le traitement des demandes des associations sollicitant la reconnais-
sance de leur caractĂšre cultuel.
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ConformĂ©ment aux dispositions de lâarticle 200-1 e) du code gĂ©nĂ©ral
des impĂŽts, les dons effectuĂ©s au profi t dâassociations cultuelles ouvrent droit Ă
la rĂ©duction dâimpĂŽt sur le revenu prĂ©vue au titre des dons aux Ćuvres.
JusquâĂ lâentrĂ©e en vigueur de lâordonnance n
o
 2005-856 du 28 juillet
2005 portant simplifi cation du régime des libéralités consenties aux associa-
tions, fondations et congrégations, de certaines déclarations administratives
incombant aux associations et modifi cations des obligations des associations
et fondations relatives Ă leurs comptes annuels, cette rĂ©duction dâimpĂŽt Ă©tait
consentie pour les versements opérés au profi t des associations cultuelles qui
Ă©taient autorisĂ©es par lâautoritĂ© prĂ©fectorale Ă recevoir des donations et legs.
Lâordonnance n
o
 2005-856 du 28 juillet 2005 a supprimé cette autorisa-
tion administrative préalable.
Il rĂ©sulte dĂ©sormais des dispositions de lâarticle 910 du code civil modi-
fi Ă©es par cette ordonnance que lâautorisation administrative de recevoir des
dons et legs nâest plus nĂ©cessaire pour que les associations cultuelles et de bien-
faisance puissent recevoir ces libéralités.
Toutefois, ces organismes ont lâobligation de dĂ©clarer chaque donation
et legs Ă lâautoritĂ© administrative qui peut alors former une opposition
1
en
cas dâinaptitude du donataire Ă utiliser la libĂ©ralitĂ© conformĂ©ment Ă son objet
statutaire.
Dans ce contexte juridique nouveau, une circulaire, élaborée avec le
concours des ministĂšres de lâIntĂ©rieur, de la Justice et du Budget, des Comptes
publics et de la Fonction publique, précisera notamment les modalités de trai-
tement des demandes des associations sollicitant la reconnaissance de leur
caractÚre cultuel, dans le cadre de la procédure de rescrit fi scal prévue par
lâarticle L 80 C du Livre de procĂ©dures fi scales (LPF).
âąÂ La levĂ©e du secret professionnel Ă lâĂ©gard de certains services de
renseignement.
En raison de lâemprise psychique quâils tendent Ă dĂ©velopper sur leurs
adeptes, les mouvements à caractÚre sectaire sont susceptibles de présenter des
risques dâintrusion dans le champ de lâactivitĂ© des entreprises ou des collectivi-
tés publiques et de porter ainsi atteinte, dans des cas exceptionnels, à la sûreté
de lâĂtat.
Les agissements de cette nature sont susceptibles de relever du disposi-
tif de levĂ©e du secret fi scal prĂ©vu par lâarticle L. 135 S du LPF, qui dispose que,
« aux fi ns de recherche et de prĂ©vention des atteintes aux intĂ©rĂȘts fondamentaux de la
Nation en matiĂšre de sĂ©curitĂ© publique et de sĂ»retĂ© de lâĂtat, les agents individuellement
dĂ©signĂ©s et dĂ»ment habilitĂ©s des services de renseignement spĂ©cialisĂ©s, placĂ©s sous lâauto-
ritĂ© des ministres chargĂ©s de la DĂ©fense et de lâIntĂ©rieur, peuvent demander aux adminis-
trations chargĂ©es de lâassiette, du recouvrement ou du contrĂŽle des impĂŽts et des recettes
1 - Dans les conditions précisées par le décret n
o
 2007-807 du 11 mai 2007.
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âŒ
douaniĂšres de toutes sortes, sans quâelles puissent leur opposer le secret professionnel, de
leur communiquer tout document utile Ă lâexercice de leurs missions »
.
Un dĂ©cret dâapplication, prĂ©parĂ© conjointement par les ministĂšres de
lâIntĂ©rieur, de la DĂ©fense et du Budget, des Comptes publics et de la Fonction
publique, prĂ©cisera prochainement le champ dâapplication et les modalitĂ©s de
mise en Ćuvre de ce dispositif.
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MIVILUDES
âŒ
Contribution du ministĂšre de la Justice
Direction des affaires criminelles
et des grĂąces
Le magistrat chargé des « dérives sectaires », au sein de la Direction
des affaires criminelles et des grĂąces du ministĂšre de la Justice a, dans le pro-
longement de lâannĂ©e 2007, eu Ă connaĂźtre seize nouveaux dossiers dâaction
publique, en complément des dossiers en cours au 31 décembre 2008.
âąÂ ActivitĂ© pĂ©nale
Afi n de refl Ă©ter lâactivitĂ© des juridictions pĂ©nales, en matiĂšre de lutte
contre les dĂ©rives sectaires, plusieurs dossiers dâaction publique peuvent utile-
ment ĂȘtre Ă©voquĂ©s.
âąÂ
Le mouvement du Graal
En complément des informations communiquées dans les rapports
annuels de 2006 et 2007, il convient de préciser que cette affaire a été évoquée
en audience dâappel du 26 au 28 fĂ©vrier 2008. Le dĂ©libĂ©rĂ© a étĂ© prorogĂ© au
17 février 2009.
Pour mĂ©moire, Ă la suite du dĂ©cĂšs dâĂvelyne Marsaleix, atteinte dâun
cancer du sein, deux mĂ©decins Ă©taient poursuivis des chefs de non-assistance Ă
personne en danger et dâhomicide involontaire. RelaxĂ©s sur le fondement de
la seconde infraction, ils Ă©taient en revanche condamnĂ©s Ă deux ans dâempri-
sonnement avec sursis et interdiction dâexercer la mĂ©decine pour non-assis-
tance Ă personne en danger.
Par arrĂȘt du 17 fĂ©vrier 2009, la cour dâappel de Douai a relaxĂ© celui des
deux médecins qui avait interjeté appel, présenté comme un membre impor-
tant du mouvement du Graal en France.
âąÂ
LâOrdre du Temple Solaire
Par un arrĂȘt du 20 dĂ©cembre 2006, la cour dâappel de Grenoble confi r-
mait la relaxe de Michel Tabachnik, prononcée le 25 juin 2001 par la juridiction
pĂ©nale de premiĂšre instance de cette mĂȘme ville. Cette personne Ă©tait poursui-
vie pour association de malfaiteurs, Ă lâissue de lâinstruction judiciaire ouverte en
dĂ©cembre 1995, Ă la suite de la dĂ©couverte dans une forĂȘt du Vercors de seize corps
calcinĂ©s, appartenant Ă des personnes en lien avec lâOrdre du Temple Solaire.
Par arrĂȘt du 16 mai 2007, la Cour de cassation a rejetĂ© les pourvois
interjetés par les parties civiles.
âąÂ
Association « Le Patriarche »
En complément des informations communiquées dans le rapport
annuel de 2007, il convient de prĂ©ciser que, le 30 avril 2008, la cour dâappel
de Toulouse, sur appel du jugement prĂ©citĂ©, a constatĂ© lâextinction de lâaction
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âŒ
publique Ă lâĂ©gard de Lucien Engelmejer, Ă la suite de son dĂ©cĂšs. Elle a par
ailleurs confi rmé les relaxes totales prononcées au profi t de quatre personnes
et confi rmé ou aggravé les peines prononcées en premiÚre instance.
Cinq pourvois en cassation sont en cours.
âąÂ Formation au fait sectaire
En 2008, une session de formation continue Ă©tait organisĂ©e par lâĂcole
nationale de la magistrature, codirigée par le magistrat chargé des « dérives
sectaires » et un procureur général.
Cette session dĂ©veloppait cette annĂ©e deux nouveaux points : dâune
part, une approche des dérives sectaires en matiÚre de délinquance fi nanciÚre
et, dâautre part, une comparaison avec dâautres approches europĂ©ennes insti-
tutionnelles et juridiques de la notion de sectes.
Le magistrat chargé des « dérives sectaires » intervenait à plusieurs reprises
auprĂšs dâadministrations dans le cadre de la formation au fait sectaire, notamment
au bénéfi ce des offi ciers de police judiciaire de la gendarmerie nationale.
âąÂ Appui technique Ă la mission de rĂ©fl exion
et dâĂ©valuation des dispositifs judiciaires
de lutte contre les dérives sectaires
Le 22Â avril 2008, le Premier ministre confi ait Ă Georges Fenech une
mission de rĂ©fl exion et dâĂ©valuation des dispositifs judiciaires de lutte contre
les dérives sectaires. Le chargé de mission sur la question des dérives sectaires
apportait un appui logistique et documentaire Ă Georges Fenech et assistait
aux auditions réalisées.
Monsieur le directeur des affaires criminelles et des grùces, auditionné
par Georges Fenech, a prĂ©sentĂ© lâaction de sa direction mais aussi les modalitĂ©s
de coopération des magistrats référents sur les dérives sectaires dans les par-
quets gĂ©nĂ©raux avec les autres services de lâĂtat.
Direction de lâadministration
pénitentiaire
En 2008, lâadministration pĂ©nitentiaire a constatĂ© des tentatives de
prise de contact auprÚs des détenus.
Les instructions données sont :
â Remise du courrier au dĂ©tenu avec une mention dâalerte.
â Avertissement apposĂ© dans les locaux dâaccueil des familles.
â Information du parquet selon les instructions de la circulaire JUSD98 30145C
du 1
er
 décembre 1998.
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âŒ
Une rĂ©union a étĂ© organisĂ©e entre la Miviludes et la Direction de lâad-
ministration pénitentiaire le 13 novembre 2008 du fait de la multiplication des
demandes des Ă©tablissements concernant les mouvements sectaires (envoi de
brochures, de correspondances, appel Ă des formations en direction des per-
sonnes détenues).
Cette multiplication est probablement liĂ©e Ă la mise en Ćuvre dâun
principe de prĂ©caution par les directeurs dâĂ©tablissement, mais aussi Ă une
meilleure connaissance du risque sectaire.
Direction de la protection judiciaire
de la jeunesse
âąÂ Partenariat interne au ministĂšre de la Justice
concernant les questions relatives aux sectes
La Direction de la protection judiciaire de la jeunesse a continué en
2008 ses travaux en partenariat avec la mission sectes de la Direction des affaires
criminelles et des grùces puis avec le magistrat chargé des « dérives sectaires ».
Dans ce cadre, elle a notamment effectuĂ© le suivi rĂ©gulier des dossiers dâassis-
tance éducative concernant les mineurs suivis par les juges des enfants et pré-
sentant un lien direct ou indirect avec une problématique sectaire. Une dizaine
de « dossiers vivants » a ainsi fait lâobjet dâun suivi au cours de lâannĂ©e 2008.
Ces dossiers ont fait lâobjet dâune rĂ©actualisation, sâaccompagnant dâune
remise Ă jour de la synthĂšse des mineurs concernĂ©s et dâune rĂ©fl exion plus gĂ©nĂ©-
rale sur les pistes de travail susceptibles dâĂȘtre empruntĂ©es au cours de lâannĂ©e
2009. Parmi celles-ci, la mise en Ćuvre dâune nouvelle enquĂȘte auprĂšs des juges
des enfants et des services de la protection judiciaire de la jeunesse et la formation
initiale et/ou continue des personnels Ă©ducatifs, semblent devoir ĂȘtre privilĂ©giĂ©es.
âąÂ Formation
Au cours du dernier trimestre de lâannĂ©e 2008, la Direction de la pro-
tection judiciaire de la jeunesse a désigné au sein de chacune des directions
interrégionales de la protection judiciaire de la jeunesse (PJJ) un correspon-
dant « dérives sectaires ». Ces correspondants, qui seront les interlocuteurs pri-
vilégiés des parquets spécialisés et des cellules de vigilance, ont participé à la
formation annuelle spĂ©cifi que organisĂ©e sur ce thĂšme par lâantenne parisienne
de lâĂcole nationale de la magistrature en dĂ©cembre 2008.
Direction des affaires civiles et du Sceau
Sur le plan civil, deux dĂ©cisions peuvent ĂȘtre citĂ©es, dont il ressort quâen
matiĂšre dâautoritĂ© parentale, le seul critĂšre qui guide les juridictions du fond
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pour statuer sur les modalitĂ©s dâexercice de lâautoritĂ© parentale est celui de lâintĂ©-
rĂȘt de lâenfant. Cette apprĂ©ciation repose sur lâanalyse des circonstances propres
Ă chaque affaire, et non sur des considĂ©rations gĂ©nĂ©rales quant Ă lâinfl uence sup-
posĂ©e nĂ©faste pour lâenfant de tel ou tel mouvement auquel lâun des parents ou
les deux seraient affi liés. La question de la dérive sectaire ne se pose donc pas en
tant que telle pour le juge aux affaires familiales. Seul importe lâimpact Ă©ventuel
du mode de vie choisi par les parents sur lâorganisation du quotidien de lâenfant,
le rĂŽle des magistrats Ă©tant de sâassurer que les mesures proposĂ©es apparaissent
compatibles avec le dĂ©veloppement psycho-affectif de lâenfant.
Ainsi, aux termes dâun arrĂȘt du 9Â avril 2008, la cour dâappel de Paris
a confi rmé la décision du juge aux affaires familiales rendue en premiÚre ins-
tance ayant fi xé la résidence des enfants chez la mÚre, impliquée dans le mou-
vement et les préceptes
Reiki
. La cour a ainsi soulignĂ© que lâenquĂȘtrice sociale
avait constatĂ© les capacitĂ©s de discernement des enfants, assez grands (de 12 Ă
18 ans) pour juger de la diffĂ©rence entre secte et croyance, quâaucun Ă©lĂ©ment
non conforme Ă lâintĂ©rĂȘt supĂ©rieur des enfants nâĂ©tait Ă©voquĂ© par le pĂšre, et
que les résultats scolaires des enfants étaient satisfaisants.
Dans une dĂ©cision en date du 16 avril 2007, la cour dâappel de Rennes
a au contraire estimĂ© que lâintĂ©rĂȘt des enfants justifi ait dâordonner le transfert
de la résidence des deux aßnés au domicile du pÚre. Les magistrats ont relevé
que les pratiques religieuses de la mÚre avaient des conséquences néfastes pour
les enfants. Ils ont constatĂ© que cette derniĂšre, adepte dâun groupe spirituel,
avait en effet recours de maniĂšre excessive Ă des interventions extra-fami-
liales, les enfants ayant notamment fait lâobjet de rĂ©primandes physiques par
un membre de ce groupe. De mĂȘme, elle entraĂźnait les enfants dans de lon-
gues et fatigantes séances de priÚres, au détriment de leur sommeil et de leurs
devoirs. Les magistrats se sont également appuyés sur le non-renouvellement
dâune mesure dâassistance Ă©ducative prĂ©cĂ©demment ordonnĂ©e par le juge des
enfants, en raison du comportement de la mĂšre cherchant Ă fuir lâintervention
des Ă©ducateurs. Enfi n, ils ont pris en considĂ©ration les conclusions de lâen-
quĂȘte sociale dont il rĂ©sultait que les relations des enfants Ă©taient plus sereines
lorsquâils Ă©taient chez leur pĂšre et que lâaĂźnĂ© des enfants, en diffi cultĂ© scolaire,
exprimait réguliÚrement son désir de vivre avec ce dernier.
Au niveau international, un arrĂȘt de la Cour europĂ©enne des droits de
lâHomme (CEDH) en date du 29Â novembre 2007 retient lâattention
(Ismailova
c./Russie)
. Dans le cadre dâun litige relatif Ă la fi xation de la rĂ©sidence dâenfants
dont la mĂšre sâĂ©tait convertie aux TĂ©moins de JĂ©hovah, la Cour a rappelĂ© que
les juridictions nationales nâavaient pas violĂ© les articles 8 et 14 de la CEDH en
attribuant la garde des enfants au pĂšre, dĂšs lors quâelles ne se sont pas fondĂ©es
Ă titre principal sur lâappartenance religieuse de la mĂšre, mais sur les effets
négatifs produits par son éducation sur les enfants.
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âŒ
Contribution du ministÚre de la Santé,
da la Jeunesse, des Sports et de la Vie
associative (volet jeunesse, sports et
vie associative)
Fonctionnement de la cellule de vigilance
« jeunesse, sports et vie associative » en 2008
La cellule de vigilance « jeunesse, sport et vie associative » du ministÚre
de la Santé, de la Jeunesse, des Sports et de la Vie Associative (MSJSVA) a pour-
suivi en 2008 son rĂŽle de coordination, dâalerte, dâinformation et dâinterface
avec la Miviludes et les associations nationales UNADFI et CCMM.
Actions des services
â
Domaine de la jeunesse,
de lâĂ©ducation populaire et de la vie associative
En matiĂšre de vigilance, la Direction de la jeunesse, de lâĂ©ducation
populaire et de la vie associative (DJEPVA) a poursuivi une veille sur les dérives
sectaires dans les accueils collectifs de mineurs, avec ou sans hébergement.
Aucun signalement de risques de dĂ©rives sectaires nâa Ă©tĂ© transmis en 2008
par les services déconcentrés (directions régionales et départementales), les
associations ou des parents.
La représentante de la DJEPVA a participé aux réunions mensuelles
des correspondants de la santĂ©, de lâaction sociale et du travail.
â
Domaine de lâemploi et des formations
La rénovation des diplÎmes et des formations dans le champ de la jeu-
nesse, de lâĂ©ducation populaire et du sport prĂ©voit un rĂ©fĂ©rentiel profession-
nel et de certifi cation. Dans toutes les spécialités et/ou mentions du niveau
IV (brevet professionnel de la jeunesse, de lâĂ©ducation populaire et du sport),
du niveau III (diplĂŽme dâĂtat de la jeunesse, de lâĂ©ducation populaire et du
sport) et du niveau II (diplĂŽme dâĂtat supĂ©rieur de la jeunesse, de lâĂ©ducation
populaire et du sport) lâaccent est mis sur le respect de lâintĂ©gritĂ© physique et
morale des personnes.
Pour les diplĂŽmes non professionnels : brevet dâaptitude aux fonctions
dâanimateur et brevet dâaptitude aux fonctions de directeur en accueils collec-
tifs de mineurs (BAFA et BAFD), la rénovation des dispositifs réglementaires
intervenue en 2007 a reprécisé les compétences nécessaires pour veiller au
respect de lâintĂ©gritĂ© physique et morale des mineurs. Pour les directeurs, les
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volets partenariat et communication ont été renforcés, en prévoyant explici-
tement une communication autour des intentions Ă©ducatives et une diffusion
rĂ©guliĂšre de lâinformation auprĂšs des candidats et des familles.
Enfi n, le dossier de demande dâhabilitation des organismes de forma-
tion pour le BAFA-BAFD a étĂ© modifi Ă© en 2008 afi n de renforcer lâinformation
de lâadministration sur les objectifs Ă©ducatifs, les mĂ©thodes pĂ©dagogiques et
les contenus des formations proposĂ©es et dâidentifi er dâĂ©ventuelles pratiques
discriminatoires.
â
Domaine du sport
Une instruction élaborée par la Direction des sports a alerté les pré-
fectures et les services déconcentrés de la jeunesse et des sports concernés par
la « croisade pour la santĂ© » organisĂ©e par lâassociation « Nature et Partage »
et reliant Bordeaux Ă Paris. Cet Ă©vĂšnement consistait Ă effectuer du 16 au
29Â juillet 2008, une marche Ă pied sans manger de La RĂ©ole en Gironde Ă Paris
(500 km) se terminant devant le ministÚre chargé de la Santé. La Direction
des sports a émis un avis défavorable à cette organisation et a rappelé dans son
instruction les rÚgles relatives à la déclaration des manifestations à la recherche
biomédicale, ainsi que les recommandations émises par le Programme national
nutrition santé (PNNS).
Les services déconcentrés ont informé la Direction des sports du dérou-
lement de la manifestation qui a eu lieu sans aucun incident.
â
La formation des agents
Dans le cadre du plan national de formation 2008, un stage a été orga-
nisĂ© au profi t dâune vingtaine dâagents. Les correspondants dĂ©partementaux
chargés du dossier « Dérives sectaires » et des formateurs dans le domaine du
sport de haut niveau ont participé à cette action.
Par ailleurs, les inspecteurs de la jeunesse et des sports stagiaires ont été
sensibilisés à cette question dans le cadre de leur formation statutaire consa-
crée aux politiques publiques dans le secteur jeunesse, sports et vie associative.
LâannĂ©e 2008 aura Ă©tĂ© marquĂ©e par la mise en Ćuvre dâune action ori-
ginale et spĂ©cifi que. Un dispositif de formation a étĂ© mis en place Ă lâattention
des cadres techniques sportifs (CTS, professeurs de sport en fonction au sein
du mouvement sportif), qui porte sur lâensemble des questions liĂ©es Ă la « lutte
contre les maltraitances dans le sport ». Parmi les quatre thématiques retenues,
lâune porte sur les phĂ©nomĂšnes dâemprise mentale. Ce thĂšme, qui dĂ©veloppe
les aspects relatifs aux dérives du
coaching
, traite Ă©galement de lâemprise men-
tale sous lâangle des risques de dĂ©rives sectaires dans le milieu des pratiquants
du sport, notamment de haut niveau.
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Il sâest agi, en 2008, de rĂ©aliser une formation expĂ©rimentale pour les
soixante-quinze CTS de la région Midi-Pyrénées. Sur la base de cette expéri-
mentation, a été construite une formation de formateurs qui a été réalisée au
cours du dernier trimestre 2008. Les correspondants « dérives sectaires » ont
été intégrés dans les équipes de formateurs formés.
La formation sera dispensĂ©e par ces formateurs Ă lâensemble des CTS
(1 700 agents) au cours de lâannĂ©e 2009.
â
Communication de documents administratifs
(loi no 76-753 du 17 juillet 1976)
Aucune demande de communication de documents relatifs aux asso-
ciations dont lâobjet est de venir en aide aux victimes de dĂ©rives sectaires, nâa
été formulée en 2008 auprÚs des services chargés de la jeunesse, des sports et
de la vie associative.
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Contribution du ministĂšre du Travail,
des Relations sociales, de la Famille
et de la Solidarité
La Direction gĂ©nĂ©rale de lâaction sociale (DGAS) est en charge de la
prévention et du traitement des dérives sectaires, dans le cadre du dispositif
transversal Ă tout le ministĂšre des Affaires sociales mis en place par la circulaire
DGAS/2A/2006/241 du 1
er
 juin 2006, qui permet dâassurer la protection des
personnes. Des dĂ©rives de plus en plus nombreuses, qui peuvent ĂȘtre qualifi Ă©es
de sectaires, visent en effet des personnes fragiles, en diffi culté, marginalisées
ou à protéger.
Trois domaines principaux sont suivis par la DGAS Ă ce titre et font
lâobjet dâanalyses et de directives aux services dĂ©concentrĂ©s ou autres acteurs.
Les questions touchant
Ă la formation professionnelle
LâintĂ©rĂȘt que portent certains groupes ou organisations Ă la sphĂšre Ă©co-
nomique et sociale se manifeste particuliĂšrement dans le domaine de la for-
mation professionnelle, secteur qui génÚre des volumes fi nanciers importants.
Outre cet intĂ©rĂȘt fi nancier, ces groupes y recherchent une forme de lĂ©gitimitĂ©
ou de reconnaissance qui leur permet dâentrer directement en contact avec
les demandeurs dâemploi et les salariĂ©s et les entreprises (congĂ© individuel de
formation, droit individuel Ă la formation, plan de formation...). Le champ
de la formation professionnelle est ainsi particuliÚrement confronté au déve-
loppement dâoffres de formation prĂ©sentant des dĂ©rives sectaires. Ces offres
ne sâappuient quâaccessoirement sur des mises en situation professionnelle et
ne sâintĂšgrent pas Ă des parcours de formation professionnelle continue. Elles
entretiennent la confusion entre formation et thérapie et ne reposent pas sur
des apports théoriques ou pratiques utiles à une meilleure compréhension
dâune situation professionnelle ou sociale. Elles se banalisent dans des activitĂ©s
de services aux entreprises par le biais de la formation et du développement
personnel (
coaching
,
testing
, caractérisation de profi ls, amélioration des perfor-
mances, communication, conduite de changement...).
Les infractions au code du travail
Le rapport parlementaire sur
Les sectes et lâargent
montrait que la premiĂšre
nĂ©cessitĂ© dâune organisation sectaire est de recruter le plus grand nombre pos-
sible dâadeptes, puis dâutiliser ses membres Ă la rĂ©alisation dâun chiffre dâaffaires.
« Pour cela, la secte va rechercher les moyens de rĂ©duire au maximum, voire dâĂ©viter complĂš-
tement, les charges sociales pesant normalement sur un employeur. Elle aura donc recours Ă
lâabus du bĂ©nĂ©volat, au travail dissimulĂ© et Ă la minoration de ses activitĂ©s, si toutefois elle
les déclare »
. Ces situations sont donc Ă lâorigine dâinfractions
au code du travail.
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Le champ solidarité
Sur le champ solidaritĂ©, et dâabord sur les questions relatives Ă lâen-
fance, il faut souligner la pĂ©nĂ©tration du secteur mĂȘme de lâenfance : le suivi
prĂ© et postnatal, lâadoption, la garde des enfants, les activitĂ©s extrascolaires
des enfants, lâaide et les soins apportĂ©s Ă certains enfants plus fragiles et le sec-
teur mĂȘme de la protection de lâenfance. Des situations de fragilitĂ© parentale
â monoparentalitĂ©, mĂšre prĂ©coce, dĂ©pression postnatale, crise conjugale â prĂ©-
sentent Ă©galement des risques dâemprise sectaire. Il en est de mĂȘme de façon
plus gĂ©nĂ©rale sur les propositions dâaide Ă la parentalitĂ©, compte tenu des dĂ©sar-
rois des parents sur certaines questions : drogue, sexualité des adolescents, etc.
Il faut rappeler que prĂšs de 60 000 enfants vivent dans un contexte de
type sectaire, situation susceptible dâĂȘtre prĂ©judiciable Ă ces mĂȘmes enfants. Sur
ce plan, il faut noter une multiplication des actions de la DGAS et en particulier
une sensibilisation des professionnels de la protection de lâenfant : la DĂ©fenseure
des enfants, lâassociation des magistrats de la Jeunesse, lâAssociation française
dâinformation et de recherche sur lâenfance maltraitĂ©e (AFIREM), les travailleurs
sociaux des conseils généraux... Malgré la prise en compte par le Centre national
de la fonction publique territoriale (CNFPT) dâune formation spĂ©cifi que en ce
domaine, la mobilisation des conseils généraux est ici encore faible. La fi nali-
sation par la DGAS dâun guide mĂ©thodologique destinĂ© aux professionnels en
charge des questions de protection de lâenfance devrait y remĂ©dier.
Le champ des personnes ùgées nécessite également une attention par-
ticuliĂšre, en raison de situations peu visibles (aide au domicile) et de ce fait peu
susceptibles de contrÎle. De maniÚre récente, « la maltraitance des personnes
ùgées » est devenue un thÚme pour certains de ces groupes.
Notons la pénétration de ces groupes dans le champ du handicap.
Câest ainsi que certains dâentre eux ont dĂ©veloppĂ© des formes de prosĂ©lytisme
Ă lâĂ©gard des sourds muets. De maniĂšre plus rĂ©cente, on observe ces mĂȘmes
situations dans le champ des populations mentalement handicapées, enfants
en particulier. Ici aussi, la formation professionnelle est utilisée comme vec-
teur. Au-delà de situations individuelles, il faut relever une mise en réseaux des
« professionnels » susceptibles dâoffrir ces formations, voire de proposer des
soins. On observe aussi lâexistence dâĂ©tablissements liĂ©s Ă ce type de groupe.
On assiste Ă©galement au dĂ©veloppement de dĂ©rives visant lâĂtat dans
le domaine mĂ©dico-social. Câest ainsi que lâun des « satellites » de lâĂglise de
scientologie, la Commission des citoyens pour les droits de lâHomme (CCDH),
a adressé aux DDASS un
Guide pour les visites dâun hĂŽpital psychiatrique
. La CCDH
proposait mĂȘme aux services du ministĂšre de la SantĂ© et des SolidaritĂ©s de les
« accompagner » dans leurs missions dâinspection. Dâautres groupes ont dĂ©ve-
loppĂ© des actions allant dans le mĂȘme sens.
*
* *
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âŒ
Il convient de souligner en conclusion que compte tenu des fragilités
des publics concernés, la réalité des dérives sectaires est importante. Elle prend
diverses formes, allant du « simple » prosélytisme à la constitution de structures
Ă caractĂšre sectaire dans les champs citĂ©s ci-dessus. Ceci est dâautant plus prĂ©-
occupant que ces pratiques se dĂ©roulent le plus souvent dans le cadre dâune
relation interpersonnelle.
Le ministĂšre du Travail, des Relations sociales, de la Famille et de la
SolidaritĂ© a continuĂ© Ă faire lâobjet de pratiques procĂ©duriĂšres initiĂ©es par cer-
tains groupes présentant des dérives sectaires. à cet égard, il convient de sou-
ligner les confusions entretenues volontairement, par exemple celles visant Ă
déplacer systématiquement certaines questions sur le terrain de la liberté de
conscience.
La procédure dite de communication de documents administratifs est
utilisĂ©e Ă dâautres fi ns que celle prĂ©cisĂ©ment de la communication. Câest ainsi
quâune demande dâexplication sur un positionnement ministĂ©riel Ă lâencontre
de lâun de ces groupes sâest appuyĂ©e sur une demande de communication de
documents administratifs, alors mĂȘme que les textes sur la communication des
documents administratifs portent sur cette seule communication et nâimpo-
sent aucune explication sur le contenu mĂȘme des documents transmis. DĂšs
lors, une rĂ©fl exion des directions et services susceptibles dâĂȘtre lâobjet de telles
demandes apparaßt hautement nécessaire pour déjouer de telles situations.
Cette situation nécessite par ailleurs une parfaite coordination avec les services
juridiques qui sont pour nos ministĂšres en lien avec la CADA.
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Rapport au Premier ministre 2008 Activités administratives 2008
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Les objectifs
des ministĂšres en 2009
MinistĂšre des Affaires Ă©trangĂšres
et européennes
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Rapport au Premier ministre 2008 Activités administratives 2008
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MinistĂšre de lâĂducation nationale
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Rapport au Premier ministre 2008 Activités administratives 2008
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MinistĂšre de la Justice
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Rapport au Premier ministre 2008 Activités administratives 2008
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MinistÚre de la Santé et des Sports
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Rapport au Premier ministre 2008 Activités administratives 2008
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MinistĂšre du Travail,
des Relations sociales, de la Famille,
de la Solidarité et de la Ville
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Délégation interministérielle
Ă la famille
La Miviludes et la Délégation interministérielle
Ă la famille (DIF)
La rubrique « Perspectives 2009 » offre un nouvel espace aux services
publics qui nâĂ©taient pas toujours, jusquâĂ prĂ©sent, repĂ©rĂ©s comme partenaires
naturels de la Miviludes, alors quâils partagent avec elle de nombreux sujets
communs de préoccupation. Ainsi la Délégation interministérielle à la famille
a-t-elle tenu Ă Ă©voquer dans cette rubrique les actions quâelle envisage de mener,
en collaboration avec la Miviludes, pour relayer Ă lâattention des familles son
action de prévention et de lutte contre les dérives sectaires :
âąÂ
Diffusion dâinformations sur les dĂ©rives sectaires et sur lâaction des pouvoirs
publics, auprÚs du réseau associatif et auprÚs des familles :
création et diffusion
dâaffi ches et de documents destinĂ©s au public, soit Ă lâoccasion dâun Ă©vĂšnement
particulier soit pour une information en continu ; crĂ©ation et diffusion, Ă lâat-
tention du rĂ©seau familial, dâun guide pratique, sur le mĂȘme principe que ceux
déjà édités notamment à destination des agents publics et des entreprises, et
dâun guide spĂ©cifi que de la protection de lâenfance face aux dĂ©rives sectaires.
âąÂ
Renforcement de la protection des personnes vulnérables :
mise en place et
animation de deux groupes de travail restreint, lâun sur les risques sectaires,
Internet et protection de lâenfant, lâautre sur la protection des adultes vulnĂ©-
rables (personnes sous tutelle, poly-accidentés).
âąÂ
Formation à la problématique sectaire des professionnels en contact avec la
famille
(enquĂȘteurs sociaux, assistants familiaux, assistants maternels...) avec
un triple objectif : sensibiliser les familles à la problématique sectaire, éviter une
éventuelle instrumentalisation des agents, repérer les situations préoccupantes.
âąÂ
Concertation renforcĂ©e et Ă©changes dâinformations avec la Miviludes et les
associations spécialisées dans la défense des victimes de dérives sectaires
dans
le cadre des opérations et des partenariats animés ou parrainés par la DIF.
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Bilan de la La Miviludes
en 2008
Une documentation accessible
sur les dérives sectaires
Jusquâen 2006, la documentation Ă©tait collectĂ©e et organisĂ©e au mieux
des possibilitĂ©s dont disposait la Miviludes. Depuis le dĂ©but de lâannĂ©e 2007,
une documentaliste a été recrutée. Secondée par un aide de documentation,
elle a notamment en charge lâorganisation des collections dâouvrages et de
périodiques, ainsi que de la masse de documents de toute nature qui ont été
accumulĂ©s depuis la crĂ©ation de lâObservatoire interministĂ©riel de lutte contre
les sectes (1996).
Depuis le mois dâavril 2008, un logiciel de gestion des bibliothĂšques
a été installé sur deux postes informatiques, permettant un travail de saisie et
dâindexation des quelque 1 000 ouvrages qui constituent Ă ce jour une partie
du fonds documentaire.
Cette tĂąche, aujourdâhui presque achevĂ©e, a permis de classer les livres
en fonction des thématiques et des sujets de préoccupation de la Mission en
matiÚre de dérives sectaires. Le plan de classement adopté refl Úte la spécifi cité
du domaine traité.
Il convient dĂ©sormais dâorganiser la part restante, la plus vaste, des
fonds, soit les milliers dâarticles de presse, de littĂ©rature grise, de rapports, de
thÚses et mémoires, de documents audiovisuels, etc. qui constituent la richesse
documentaire de la Miviludes.
Outre les tùches strictement bibliothéconomiques de structuration des
fonds, de dĂ©pouillement des pĂ©riodiques, de mise en place dâun Opac
(on line
public access catalog)
, de numérisation partielle ou totale des textes, la documen-
tation doit impĂ©rativement sâouvrir Ă un public plus large.
Le traitement des documents primaires dans une base de données
nâa en effet dâintĂ©rĂȘt que sâil peut ĂȘtre utile Ă un public : public interne mais
Ă©galement public plus spĂ©cialisĂ©, de juristes, dâadministrations, dâavocats, de
membres des associations de défense des victimes...
Des synthĂšses dâouvrages, des bibliographies, des dossiers documen-
taires pourront ĂȘtre ainsi mis Ă leur disposition. Des consultations sur rendez-
vous dans un lieu encore à aménager seront ouvertes.
Sâinspirant sur ce point, de lâexpĂ©rience du Centre dâinformation et
dâaction sur les organisations sectaires nuisibles (CIAOSN) installĂ© Ă Bruxelles,
le nouveau centre de documentation de la Miviludes constituera un outil de
veille capital sur les mouvements susceptibles de présenter des dérives sectaires.
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Il permettra dâĂ©tablir des liens entre diffĂ©rentes tendances, de se documenter
sur les messages vĂ©hiculĂ©s par les mouvements, dâaccĂ©der Ă des tĂ©moignages
dâanciens adeptes, voire Ă des documents judiciaires, bref de saisir le phĂ©no-
mÚne des dérives sectaires dans ses multiples composantes.
Le site Internet
LâannĂ©e 2008 est la premiĂšre annĂ©e pleine de fonctionnement du site
dans sa nouvelle prĂ©sentation, mise en place au milieu de lâannĂ©e 2007. Elle
aura été marquée par un nombre important de publications, dont la mise en
ligne a attirĂ© de nombreux visiteurs. De plus, lâactualitĂ© propre Ă la Mission,
dont la nomination de Georges Fenech comme Président, a généré une aug-
mentation conséquente du nombre de consultations.
âąÂ 2008 une annĂ©e exceptionnelle de mise en ligne de documents
Venant compléter les parutions sur support papier, la Miviludes a mis
Ă disposition des internautes sa nouvelle documentation sous forme de docu-
ments électroniques. Cette forme de parution gratuite répond au cahier des
charges du site Internet qui est dâinformer le public mais aussi de mettre Ă
disposition des chercheurs, journalistes, spécialistes, une documentation com-
plÚte sur le sujet des dérives sectaires. En outre ce type de documents repré-
sente un gain Ă©conomique et Ă©cologique.
RetravaillĂ©s pour ĂȘtre lisibles Ă lâĂ©cran, tous les documents mis en ligne
ont Ă©tĂ© augmentĂ©s dâun sommaire Ă©lectronique et de liens hypertextes qui per-
mettent une navigation plus rapide. De plus, un moteur de recherche en plein
texte offre la possibilitĂ© dâune recherche sur tous les mots du document.
Mises en ligne des parutions 2008 :
â
Rapport au Premier ministre 2007
de la Miviludes en français et en version
anglaise, allemande et espagnole.
â
Les collectivités territoriales face aux dérives sectaires
.
â
La justice face aux dérives sectaires
, rapport commandé à Georges Fenech par le
Premier ministre.
Fin décembre 2007, deux documents ont été également mis en ligne :
â
Lâentreprise face au risque sectaire
.
â La thĂšse dâArmelle Guivier, docteur en mĂ©decine : « Risques dâatteinte Ă lâin-
tégrité physique encourus par les adeptes de sectes ».
âąÂ Audience du site Internet de la Miviludes en 2008
Le site Internet de la Miviludes fait maintenant, depuis plusieurs années,
partie du paysage du web. En témoigne son taux de consultation, en constante
augmentation. Selon le site dâanalyse dâaudience Xiti, le site a reçu, en 2008,
81 124 visiteurs soit une augmentation de 22,9 % par rapport Ă lâannĂ©e prĂ©cĂ©-
dente. 295 166 pages ont été consultées. Le record a été atteint le 3 avril 2008 pour
la parution du rapport 2007. Sa mise en ligne a donné lieu a 4 754 connections
et 17 645 pages ont été consultées. 1 113 rapports ont été téléchargés ce jour-là .
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Lâensemble des titres tĂ©lĂ©chargĂ©s peut ĂȘtre Ă©valuĂ© Ă plus de 20 000. Les
rapports 2006 et 2007 représentent quant à eux plus de la moitié de ce chiffre.
Les rubriques mises Ă jour en 2008 ont fait lâobjet Ă©galement de nombreuses
consultations, en particulier le dispositif juridique français et les textes offi ciels
sur la santé.
âąÂ RĂ©fĂ©rencement du site Internet de la Miviludes
Plusieurs outils permettent de connaĂźtre la popularitĂ© dâun site. Un
indice couramment utilisé est celui de la société Google qui calcule un indice
nommé
ranking
, en fonction des sites Internet qui citent le site concerné. En
2007 le
ranking
du site de la Miviludes Ă©tait de 5/10. Pour 2008 il est de 6/10
ce qui représente une réelle progression. (On rappelle que celui du site du
Premier ministre est de 7/10). Il suffi t maintenant de taper le mot « Miviludes »
dans la barre dâadresses dâun navigateur pour faire apparaĂźtre directement le
site de la Mission.
Sur le populaire moteur de recherche Google, lâexpression « dĂ©rive
sectaire », fait apparaßtre le site (http://www.miviludes.gouv.fr) en deuxiÚme
position. On peut considĂ©rer quâil sâagit dâune reconnaissance de la place
quâoccupe la Miviludes dans le paysage puisque dans les annĂ©es prĂ©cĂ©dentes
les sites non offi ciels, opposĂ©s Ă lâaction du Gouvernement, occupaient les pre-
miĂšres places.
Plusieurs explications sont Ă lâorigine de cette progression :
1) Les modifi cations apportées lors de la refonte du site en 2007. En particu-
lier lâadresse de chacun des 200 articles du site qui comportent maintenant les
mots du titre de lâarticle.
2) La mise en place par le webmestre de mots clefs pertinents sur les pages les
plus importantes du site.
3) Une rĂ©Ă©criture de nombreux titres dâarticles pour quâils comportent les
mots les plus importants du texte, facilitant ainsi une indexation pertinente
par les analyses des robots des moteurs de recherche.
4) La mise en ligne de nouveaux documents dont tous les mots du texte peu-
vent ĂȘtre indexĂ©s par les moteurs de recherche.
âąÂ Projets pour lâannĂ©e 2009
Le site Internet de la Miviludes contient maintenant un ensemble
de textes et de rĂ©fĂ©rences propres Ă informer le public qui sâinterroge sur la
conformitĂ© aux lois françaises et sur lâĂ©ventuelle dangerositĂ© de mouvements
et pratiques.
NĂ©anmoins des progrĂšs restent Ă accomplir pour faire connaĂźtre lâac-
tion du Gouvernement dans le domaine des dérives sectaires.
â La rubrique « ActualitĂ© » : la mise en ligne dâinformations en prise
directe avec lâactualitĂ© sera complĂ©tĂ©e par la version Ă©lectronique de la lettre
dâinformation de la Miviludes actuellement en projet.
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â Un meilleur rĂ©fĂ©rencement sur les sites offi ciels : si de nombreux sites
ministĂ©riels proposent dĂ©sormais un lien vers celui de la Miviludes, ce nâest
pas le cas de lâensemble des services oĂč un tel lien serait utile. Câest pourtant
dâabord vers ces sites thĂ©matiques que se tournent les internautes en cas de
diffi cultĂ©. Il en est de mĂȘme pour les sites des prĂ©fectures et des collectivitĂ©s ter-
ritoriales. Une proposition de mise en ligne
via
ces sites du
Guide des collectivités
territoriales face aux dérives sectaires
Ă©ditĂ© par la Miviludes en 2007 est Ă lâĂ©tude.
Enfi n lâeffort reste Ă poursuivre dans le rĂ©fĂ©rencement du site Internet
et donc de son action. Si on a pu noter une progression importante de son
référencement sur certains mots clefs tel que le mot « secte », des sites non
offi ciels sont cités avant celui de la Miviludes qui arrive en treiziÚme position
dans Google.
De plus, si les spécialistes peuvent également y trouver un ensemble
de documents, dont certains nâont pas fait lâobjet dâune publication papier,
pour alimenter leurs recherches, certains groupes Ă risque ne trouvent pas
encore dâinformations spĂ©cifi ques. En particulier les adolescents, public par-
ticuliÚrement vulnérable et qui pratique la navigation sur Internet de maniÚre
quotidienne, pourraient y trouver dans la rubrique « Domaines à risques » des
informations et une documentation adaptée.
2008 : Ă©tat des lieux sur le territoire
Chaque année, la Mission interministérielle présente un bilan de son
action visant Ă favoriser la coordination de lâaction prĂ©ventive et rĂ©pressive des
pouvoirs publics.
Lâimpact du rapport 2007 de la Mission interministĂ©rielle, la publica-
tion au cours de lâannĂ©e de rĂ©fĂ©rence de deux guides Ă destination, le premier
des collectivités territoriales et le second des entreprises, et enfi n le rayonne-
ment grandissant du site Internet, ont rendu la Miviludes plus visible.
Cette plus grande visibilitĂ© de son travail dâobservation et dâanalyse du
phénomÚne a eu un impact tant sur les relations de la Mission interministé-
rielle avec les administrations dâĂtat que sur la dĂ©fi nition dâun nouveau cadre
dâactions conjointes avec les trois fonctions publiques.
Cette Ă©volution lâa conduite Ă innover vers de nouvelles modalitĂ©s dâac-
tion, soit dâinitiative soit en rĂ©ponse Ă des demandes de conseil et dâassistance
formulées par de nombreuses institutions, sans abandonner les dispositifs
classiques de coordination de lâaction des services face au dĂ©veloppement du
risque sectaire.
La Miviludes,
« chargée de favoriser, dans le respect des libertés publiques la
coordination de lâaction prĂ©ventive et rĂ©pressive des pouvoirs publics Ă lâencontre des agis-
sements des mouvements Ă caractĂšre sectaire attentatoires aux droits de lâHomme et aux
libertĂ©s fondamentales ou qui constituent un trouble Ă lâordre public ou qui sont contraires
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aux lois et rÚglements »
sâest en effet fi xĂ©e pour objectif de rĂ©pondre Ă toute sollici-
tation exprimée par les services dans le cadre des missions qui lui sont confi ées.
Les modes dâintervention de la Mission ont dĂ» sâadapter Ă la transfor-
mation des « cellules départementales de vigilance » (1997-2005) en « conseils
dĂ©partementaux de prĂ©vention de la dĂ©linquance, de lâaide aux victimes, de
lutte contre la drogue, les dérives sectaires et les violences faites aux femmes »
avec possibilité pour les préfets de décliner les domaines concernés par ce
conseil dĂ©partemental de maniĂšre diffĂ©rente dâun dĂ©partement Ă lâautre, et
notamment, pour ce qui concerne la lutte contre les dérives sectaires, par la
réunion de groupes de travail spécialisés, aux termes de la circulaire du Premier
ministre du 27 mai 2005 relative à la lutte contre les dérives sectaires.
à la connaissance de la mission interministérielle (et souvent en pré-
sence de lâun de ses reprĂ©sentants), une vingtaine de dĂ©partements ont pro-
cédé en 2008 à un examen de la situation du phénomÚne objectivement obser-
vable dans leurs périmÚtres respectifs.
Cet examen de situation intégrant observation et analyse a favorisé
lâengagement dâactions de contrĂŽle et de vĂ©rifi cations du respect des procĂ©-
dures et rÚglements et débouché le cas échéant sur des actions administratives
et judiciaires.
La circulaire du Premier ministre du 27 mai 2005 prĂ©cisait ce quâil
convenait dâentendre par « vigilance », qui doit
« sâexercer en tenant compte de
lâĂ©volution du phĂ©nomĂšne sectaire qui rend la liste des mouvements annexĂ©e au rapport
parlementaire de 1995 de moins en moins pertinente. On constate en effet la formation
de petites structures, diffuses, mouvantes et moins aisément identifi ables qui tirent en
particulier parti des possibilitĂ©s de diffusion offertes par lâInternet. »
Cette vigilance est particuliĂšrement cruciale Ă lâĂ©gard de certains
groupes fondés sur une conception totalitaire et pratiquant un fonctionnement
occulte dont les agissements peuvent avoir des conséquences irréparables.
Cette approche pragmatique a été confortée de maniÚre déterminante par la
circulaire du ministre de lâIntĂ©rieur du 25 fĂ©vrier 2008, demandant aux prĂ©fets
de réunir une fois par trimestre ces groupes de travail, donnant ainsi tout son
sens à la politique de concertation et de coordination des moyens de préven-
tion et de lutte qui prévaut en la matiÚre et à la consolidation de la relation
entre administrations centrales, services déconcentrés et Miviludes. Ce prag-
matisme a produit des rĂ©sultats intĂ©ressants quoiquâencore insuffi sants :
â amplifi cation des demandes de formation de fonctionnaires et de magistrats.
â engagement dâadministrations techniques sur nombre de dossiers concrets
liés tant à des évÚnements ponctuels (séminaires, stages, acquisition de biens
immobiliers, transferts fi nanciers) quâĂ des activitĂ©s rĂ©guliĂšres de mouvements
pouvant ĂȘtre en contradiction avec les lois et rĂšglements ou faire courir des
risques aux personnes participantes (hygiĂšne, carences alimentaires, absences
de soins...).
â questionnements Ă©manant de services divers des trois fonctions publiques.
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La carte ci-dessous, qui marque une pause dans la progression de la
prĂ©sence de la Miviludes dans les services dĂ©concentrĂ©s de lâĂtat, refl Ăšte la
situation particuliÚre résultant de ces deux années de transition. La progression
doit néanmoins reprendre en 2009 compte tenu des nombreuses demandes
reçues au deuxiĂšme semestre 2008 qui nâont pu ĂȘtre satisfaites, et alors surtout
que, dans une nouvelle circulaire du 23 janvier 2009, le ministre de lâIntĂ©rieur
insiste à nouveau sur la mobilisation de ce dispositif, qui constitue une priorité
pour lâannĂ©e 2009.
France métropolitaine
Départements par tenue de réunions
LA RĂUNION
GUYANE
GUADELOUPE
MARTINIQUE
une ou plusieurs réunions (19)
pas de réunion (77)
DĂ©partements dâOutre-mer
Réunion par département
Ces cartes ont notamment pour intĂ©rĂȘt de servir de repĂšres pour les
objectifs de lâannĂ©e 2009, laquelle sera marquĂ©e par la mise en Ćuvre de dispo-
sitifs cohĂ©rents et harmonisĂ©s Ă lâĂ©chelle du territoire national, selon la volontĂ©
exprimĂ©e par lâensemble des ministĂšres concernĂ©s.
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La Miviludes Ă lâinternational
29 fĂ©vrier au 2 mars 2008 â Rijeka, Croatie :
table ronde sur lâĂ©mer-
gence du phénomÚne sectaire en Croatie, sur le thÚme : « Sectes état du phéno-
mÚne et réponses juridiques, psy et associatives ».
Ă lâinitiative du quotidien
Novo List
, une table ronde consacrĂ©e Ă
lâĂ©mergence et au dĂ©veloppement du phĂ©nomĂšne sectaire sâest tenue Ă Rijeka
en Croatie. Psychologues, psychiatres, journalistes et juristes â dont un profes-
seur de droit pĂ©nal â se sont relayĂ©s pour prĂ©senter leur approche du phĂ©no-
mĂšne dans un pays oĂč cette manifestation Ă©tait une premiĂšre. Le reprĂ©sentant
de la Miviludes a décrit le dispositif institutionnel prévalant en France, ainsi
que le cadre juridique, administratif et judiciaire dans lequel sâexerce lâaction
interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires.
18 au 20 mars 2008 â QuĂ©bec, Canada :
approches comparatives des
politiques publiques de lutte contre les dérives sectaires au Québec.
La SecrĂ©taire gĂ©nĂ©rale de la Miviludes accompagnĂ©e dâun conseiller se
sont rendus pour la seconde fois au Québec. Cette deuxiÚme mission explo-
ratoire, en collaboration avec le consulat général de France au Québec, avait
pour objectif la rencontre avec les interlocuteurs associatifs et professionnels
en charge de lâaide aux victimes en gĂ©nĂ©ral, et plus particuliĂšrement chargĂ©s
des mineurs victimes. Lâaccent a étĂ© mis Ă la fois sur la reconstruction psychique
des victimes et la réparation par une indemnisation de leur préjudice par un
organisme, le Centre dâaide aux victimes dâactes criminels (CAVAC). La ren-
contre avec des victimes ex-adeptes de mouvements fermés a été un moment
trĂšs fort de ces rencontres.
27 au 29 mars 2008 â Sofi a, Bulgarie :
colloque organisé par le Center
for Research of New Religious Movements (Centre de recherches sur les nou-
veaux mouvements religieux) (ECRNRM BULGARIA) avec lâInstitut français
de lâambassade de France en Bulgarie.
La Miviludes a étĂ© reprĂ©sentĂ©e Ă ce colloque sur le thĂšme : « LâexpĂ©rience
française en matiÚre de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires : interac-
tion pouvoirs publics-associations de défense ».
11 au 14 avril 2008 â Pise, Italie :
colloque organisé par les associa-
tions ARIS Toscana et Veneto,
Associazioni per la ricerca e lâIinformazione sulle sette
(Association pour la recherche et lâinformation sur les sectes) et ConfĂ©rence
annuelle de la FĂ©dĂ©ration europĂ©enne des centres de recherche et dâinforma-
tion sur le sectarisme (FECRIS).
La Secrétaire générale a conduit une délégation de quatre conseillers
de la Mivilides à Pise pour participer à un colloque sur le thÚme : « La responsa-
bilitĂ© de lâĂtat pour la protection des citoyens face aux sectes destructives : ana-
lyse de modĂšles actuels et futurs possibles » ainsi quâĂ la confĂ©rence annuelle
de la FECRIS.
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4 au 5 septembre 2008 â Hambourg, Allemagne :
colloque organisé par
le SĂ©nat de lâIntĂ©rieur
Arbeitsgruppe Scientology
(Groupe de travail scientologie)
à la chambre des métiers du port de Hambourg.
La Miviludes a été représentée à ce colloque sur le thÚme : « Grands
tĂ©moins de la scientologie US : une approche de lâorganisation et de ses muta-
tions par dâex-dirigeants de lâĂglise de scientologie ».
La conférence du 4 septembre a eu pour sujet les développements
rĂ©cents au sein de la scientologie aux Ătats-Unis. Trois ex-adeptes des Ătats-
Unis, ayant occupé des fonctions trÚs importantes, y étaient invités.
La confĂ©rence du 5 septembre nâĂ©tait pas destinĂ©e au grand public.
Elle a permis dâapprofondir la discussion avec les invitĂ©s amĂ©ricains.
Lors de ce colloque, organisé par Ursula Caberta qui dirige le
Working
Group Scientology
(Groupe de travail scientologie) de lâ
Offi ce of Domestic Affairs
de la ville de Hambourg, se sont exprimés les ex-scientologues Larry Brennan,
Mark Headley et lâacteur Jason Beghe, ainsi que lâavocat de Los Angeles
Graham Berry, qui ont exposĂ© leur expĂ©rience en scientologie aux Ătats-Unis,
une représentante du ministÚre fédéral de la Justice et un représentant du
Land
de Bade-Wurtemberg. La Fédération européenne des centres de recherche et
dâinformation sur le sectarisme (FECRIS) participait Ă©galement Ă cet exercice.
29 septembre au 10 octobre 2008 â Varsovie, Pologne :
Conférence
annuelle dâexamen de la dimension humaine organisĂ©e par le Bureau des
institutions dĂ©mocratiques et des droits de lâHomme (BIDDH), institution de
lâOrganisation pour la sĂ©curitĂ© et la coopĂ©ration en Europe.
Une délégation de la Miviludes, conduite par son Président, Georges
Fenech, sâest rendue en Pologne pour cette rĂ©union dâexperts (fonctionnaires
internationaux et personnalités qualifi ées) ouverte aux ONG qui y participent
en nombre.
Les membres de la Miviludes ont suivi avec attention les interventions
menĂ©es dans le cadre des sessions de travail consacrĂ©es dâune part aux ques-
tions dâintolĂ©rance et de discrimination, dâautre part Ă la libertĂ© de pensĂ©e, de
conscience, de religion ou de croyance.
Aux attaques de certaines ONG concernant la politique de vigilance et
de lutte contre les dĂ©rives sectaires, la dĂ©lĂ©gation française â par la voix de son
ambassadeur, ReprĂ©sentant permanent de la France auprĂšs de lâOrganisation
pour la sĂ©curitĂ© et la coopĂ©ration en Europe â a rĂ©pondu fermement pour
justifi er lâattitude volontariste de la France, notamment en ce qui concerne la
protection des victimes. Il a également dénoncé ceux qui renversent les rÎles
quand ils se positionnent en victimes de discrimination religieuse, et dit la
confi ance des autoritĂ©s en lâaction de la Miviludes sous le « contrĂŽle dĂ©mocra-
tique » du Parlement.
4 dĂ©cembre 2008 â Bruxelles, Belgique :
Ă©changes avec le Centre dâin-
formation et dâavis sur les organisations sectaires nuisibles (CIAOSN).
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Le Président de la Miviludes, Georges Fenech, a conduit une déléga-
tion Ă Bruxelles au Centre dâinformation et dâavis sur les organisations sectaires
nuisibles (CIAOSN).
Cette mission se situe dans le cadre des échanges réguliers de la
Miviludes avec les partenaires et amis du Centre fĂ©dĂ©ral belge dâinformation
sur les sectes.
Le Président Georges Fenech a rencontré Henri de Cordes, Président
de ce Centre indépendant institué auprÚs du service public fédéral Justice. La
mission a plus particuliĂšrement observĂ© le fonctionnement du service dâĂ©tude
multidisciplinaire (secrétariat) et son centre de documentation.
8 au 10 dĂ©cembre 2008 â WendgrĂ€ben, Allemagne :
sĂ©minaire dâexa-
men des mutations du phénomÚne sectaire en Allemagne.
La Miviludes, représentée par un membre du secrétariat général, a été
invitée par le
Dialogzentrum
de Berlin Ă participer Ă un sĂ©minaire dâexamen des
mutations du phĂ©nomĂšne sectaire en Allemagne, organisĂ© par lâĂglise protes-
tante dâAllemagne, qui sâest tenu au Centre de formation fĂ©dĂ©ral des cadres de
la CDU à WendgrÀben,
Land
de Sachsen-Anhalt.
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Les perspectives
de la Miviludes pour 2009
Le quotidien de la Mission
Face Ă une demande croissante dâinformations, Ă©manant des particu-
liers mais aussi des agents publics et des Ă©lus, notamment dans les collectivi-
tés territoriales, la Miviludes devra poursuivre en 2009 la modernisation de sa
documentation. Un chantier sera Ă©galement ouvert en ce qui concerne son
secrĂ©tariat afi n dâoptimiser le suivi des dossiers, et la publication dâune lettre
dâinformation bimestrielle, notamment adressĂ©e aux administrations concer-
nées et aux élus, mais également disponible en ligne sur le site Internet de la
Miviludes, viendra renforcer le lien quâelle a dĂ©jĂ Ă©tabli avec ses interlocuteurs
de tous horizons.
Par ailleurs, les nombreuses demandes dâintervention et de formation,
en direction de publics divers et sur lâensemble du territoire voire Ă lâĂ©tran-
ger, sont un dĂ©fi pour cette petite structure quâest le secrĂ©tariat permanent.
Cependant, la Mission sâest fi xĂ©e pour objectif de rĂ©pondre dans toute la
mesure du possible aux sollicitations relevant de son domaine de compétence
et correspondant à la mission qui lui a été fi xée. Une mutualisation des moyens
avec les membres de son Conseil dâorientation et de son ComitĂ© exĂ©cutif de
pilotage opĂ©rationnel, accompagnĂ©e dâun traitement rationnel des demandes :
élargissement du public visé au ressort régional plutÎt que départemental,
ouverture des sessions à des publics partenaires également concernés au plan
local, devraient permettre de continuer Ă remplir cet objectif ambitieux.
La Miviludes se veut également force de proposition au plan législatif,
dans les domaines relevant de sa compĂ©tence. Ă ce titre, lâannĂ©e 2009 sâan-
nonce riche en opportunités, sur des sujets qui sont précisément au centre
de ses prĂ©occupations actuelles tels que lâencadrement des pratiques non
conventionnelles Ă visĂ©e thĂ©rapeutique ou Ă visĂ©e de dĂ©veloppement et dâĂ©pa-
nouissement personnel, des pratiques de coaching, des activités de formation
professionnelle.
En janvier 2009, la Miviludes et La Chaßne parlementaire-Assemblée
nationale (LCP-AN) ont signĂ© un accord de partenariat en vue dâamĂ©liorer les
conditions dâinformation du public quant aux risques de dĂ©rives sectaires et
dâassurer une plus large communication des actions engagĂ©es par la Mission.
Dans ce cadre, la mise en coproduction dâun fi lm Ă but civique et Ă©ducatif sur
le rĂŽle et les missions de la Miviludes est Ă lâĂ©tude.
La signature de ce protocole dâaccord est la marque de lâintĂ©rĂȘt jamais
dĂ©menti de LCP-AN pour la question sectaire, avec notamment lâorganisation de
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nombreux plateaux sur le sujet et la retransmission des auditions de la derniĂšre
commission dâenquĂȘte parlementaire sur «
Les mineurs victimes des sectes
».
Enfi n, le Président et la Secrétaire générale de la Miviludes ont été
auditionnĂ©s dans le cadre de la mission de rĂ©fl exion et dâĂ©valuation des disposi-
tifs judiciaires conçus pour lutter contre les dérives sectaires, confi ée à Georges
Fenech, magistrat, devenu depuis le nouveau Président de la Miviludes.
Le rapport remis au Premier ministre au deuxiĂšme semestre 2008
contient douze prĂ©conisations, dont certaines ont dâores et dĂ©jĂ abouti et dont
plusieurs sont reprises dans des travaux en cours :
â
Préconisation 1 :
doter la Miviludes dâune dimension dĂ©cisionnelle et
opérationnelle dans un nouveau cadre législatif.
â
Préconisation 2
: diffuser un guide juridique de la « Lutte contre les
dĂ©rives sectaires Ă lâattention des magistrats ».
â
Préconisation 3 :
intégrer un module sur les « dérives sectaires » dans
lâenseignement de la psychiatrie lĂ©gale.
â
Préconisation 4 :
crĂ©er au sein des pĂŽles dâinstruction Ă©conomiques
et fi nanciers une spĂ©cialisation dans le domaine des fl ux litigieux dâorigine
sectaire.
â
Préconisation 5
: instituer des « GIR-dérives sectaires » dans chaque
département.
â
Préconisation 6 :
spécialiser deux juges aux affaires familiales par tri-
bunal de grande instance pour les contentieux familiaux sâinscrivant dans un
contexte sectaire et pouvant sâappuyer sur des enquĂȘteurs sociaux spĂ©cifi que-
ment formés.
â
Préconisation 7 :
rĂ©actualiser lâenquĂȘte de 2003 pour connaĂźtre le
nombre précis de signalements de mineurs touchés par le phénomÚne sectaire.
â
Préconisation 8 :
instituer au sein de chacune des neuf directions
régionales de la protection judiciaire de la jeunesse un correspondant-dérives
sectaires.
â
Préconisation 9 :
fi xer le point de dĂ©part de la prescription de lâaction
publique à compter de la majorité de la victime.
â PrĂ©conisation 10 :
instituer une formation initiale des auditeurs de
justice et développer la formation continue des magistrats notamment en
direction des « correspondants-dérives sectaires ».
â
Préconisation 11 :
créer au sein de chaque conseil départemental de
prévention de la délinquance un groupe de travail consacré spécifi quement
aux dérives sectaires, auquel se joindraient les associations qualifi ées, confor-
mément aux perspectives tracées par la circulaire du Premier ministre en date
du 27Â mars 2007.
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â
Préconisation 12 :
favoriser la crĂ©ation dâun observatoire europĂ©en sur
les dĂ©rives sectaires et lâharmonisation des jurisprudences des Ătats membres.
La mise en Ćuvre de ces prĂ©conisations ne repose certes pas exclusi-
vement sur la Miviludes, mais elle occupe une position Ă©minente pour la faire
progresser, et entend sây attacher en 2009.
Les réformes
Une rĂ©forme statutaire de la Miviludes est aujourdâhui Ă lâĂ©tude. Elle
nâentraĂźnerait pas de modifi cation notable dans les modalitĂ©s dâexĂ©cution de
la mission de vigilance et de lutte qui lui est confi Ă©e, mais viserait Ă rĂ©pondre Ă
trois exigences particuliĂšres :
âąÂ Le contrĂŽle rĂ©alisĂ© par la Cour des comptes sur les exercices 2003 Ă
2007 et dont les conclusions ont été rendues le 11 septembre 2008 a pointé la
nĂ©cessitĂ© de resserrer les organes dâorientation et de pilotage de la Mission,
considérés comme trop pléthoriques pour une effi cacité optimale. La réforme
statutaire viserait donc dâabord Ă remplacer le ComitĂ© exĂ©cutif de pilotage
actuel par un Conseil opĂ©rationnel plus restreint, et le Conseil dâorientation
actuel par un conseil dâadministration Ă©galement plus restreint, sans change-
ment sur le fond ni sur le sens de la composition de ces deux organes. Ils sont
en effet le gage dâun rĂ©el travail interministĂ©riel au niveau central, mais aussi
des compétences transversales et pluridisciplinaires de la Mission et de son
implication sur le terrain, toujours en prise directe avec les préoccupations de
nos concitoyens. Ils sont aussi le gage précieux de sa légitimité comme interlo-
cuteur Ă lâinternational.
âąÂ La recherche dâeffi cacitĂ© sous-tend Ă©galement le second axe de
rĂ©fl exion : la crĂ©ation dâune cellule dâexperts opĂ©rationnels sur le terrain, Ă
laquelle pourraient faire appel les enquĂȘteurs et magistrats saisis dâun dossier
semblant prĂ©senter une dimension dâemprise sectaire.
Il a été en effet constaté que, quels que soient les efforts déployés pour
la formation des enquĂȘteurs et des magistrats, la matiĂšre reste particuliĂšrement
diffi cile à appréhender.
Ainsi, par exemple, les textes issus de la loi du 12Â juin 2001 dite loi
About-Picard, sont-ils trop rarement mis en Ćuvre, y compris dans des dossiers
oĂč, du point de vue de la Miviludes, ils auraient eu matiĂšre Ă sâappliquer.
De plus, un phénomÚne de dérive sectaire ne se détecte pas toujours
en un point unique. Il sâidentifi e au contraire bien souvent par recoupements
avec dâautres dossiers, dont sont saisies diverses autoritĂ©s en divers points du
territoire, voire Ă lâinternational. Dans ces conditions, un observatoire central
est un auxiliaire indispensable Ă lâenquĂȘte.
Enfi n, les victimes dâemprise sectaire ne sont pas des victimes comme
les autres. Leur audition est particuliÚrement délicate et présente sur le plan
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technique de rĂ©elles particularitĂ©s. De plus, et surtout, lâenquĂȘte prĂ©sente pour
elles une nouvelle source de déstabilisation, voire de danger, dont les pouvoirs
publics sont comptables Ă leur Ă©gard. Pour cette raison encore, une cellule
spĂ©cialisĂ©e dâappui Ă lâenquĂȘte serait un apport irremplaçable.
âąÂ Enfi n, et toujours en vue dâune meilleure effi cacitĂ©, ce projet envi-
sage le renforcement des dispositifs de circulation de lâinformation entre les
pouvoirs publics et la Mission.
Dâautres perspectives
Parmi les axes de travail prioritaires envisagés, deux méritent tout par-
ticuliĂšrement dâĂȘtre citĂ©s :
âąÂ Les mineurs
De fait, ce thĂšme nâest pas Ă proprement parler nouveau pour la
Mission. Cependant, force est de reconnaßtre que toutes les conséquences
nâont pas encore Ă©tĂ© tirĂ©es des propositions du rapport parlementaire dĂ©posĂ©
en décembre 2006 portant sur
Les mineurs victimes des sectes
.
Force est dâadmettre Ă©galement que le partenariat de la Miviludes avec
la Défenseure des enfants, avec la Délégation interministérielle à la famille,
avec les conseils gĂ©nĂ©raux chargĂ©s notamment de la protection de lâenfance,
avec lâĂducation nationale dans toutes ses composantes, peut et doit ĂȘtre res-
serré. Ce sont également des priorités pour 2009.
âąÂ La dimension Ă©conomique du phĂ©nomĂšne sectaire
Traditionnellement, les mouvements fondés sur des convictions reli-
gieuses ou philosophiques présentant des dérives sectaires ont presque tou-
jours comporté une dimension économique plus ou moins marquée, et les
gourous, quelle que soit leur envergure, ont rarement omis de tirer leur subsis-
tance, voire leur opulence, des subsides fournis par leurs adeptes. Mais la ques-
tion de lâutilisation de ces fonds, voire de leur destination rĂ©elle, a rarement
été sérieusement examinée.
Avec le surgissement dâentreprises lucratives dĂ©pourvues de dimension
de conviction ou dont cette dimension est marginale, mais présentant cepen-
dant des dérives sectaires (pratiques « thérapeutiques », organismes de « for-
mation » ou de « développement personnel », soutien scolaire ou « éducatif »,
etc.), la question de savoir quelle est la destination des fonds ainsi drainés par
des individus sans scrupule ne se dissimulant derriĂšre aucun systĂšme de pen-
sée mais seulement occupés à exercer une domination sur leurs semblables et
Ă obtenir ainsi des moyens confortables de subsistance, prend une nouvelle
acuité.
De plus, les systĂšmes sectaires ont souvent la tentation, on le constate,
de coupler leurs activitĂ©s dâemprise sur les individus avec diverses fraudes des-
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tinĂ©es Ă rendre lâensemble encore plus lucratif : travail illĂ©gal, fraude fi scale,
fraudes aux diverses allocations et aux aides publiques notamment. Câest un
nouvel axe de travail pour la mission dans les années qui viennent, avec notam-
ment la perspective dâune confĂ©rence internationale sur le thĂšme « DĂ©rives
sectaires et circuits fi nanciers ».
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Conclusion
Le 11 décembre 2008 Georges Fenech, accompagné de deux
conseillers, se déplaçait à Chaussin, sur le lieu de vie de la communauté
« Amour et MisĂ©ricorde ». Il rencontrait la fondatrice, Ăliane D., plusieurs
anciens membres, lâarchevĂȘque de Dijon, puis le prĂ©fet et la presse.
Ce dĂ©placement, qui inaugure un nouveau mode dâintervention de la
Miviludes sur le terrain, nâavait pas Ă©tĂ© dĂ©cidĂ© au hasard.
Depuis lâannĂ©e 2002 au moins, les autoritĂ©s publiques â prĂ©fec-
tures, autoritĂ© judiciaire â étaient rĂ©guliĂšrement alertĂ©es par des courriers et
démarches individuelles de particuliers et de familles inquiÚtes voire désem-
parées. Les faits dénoncés étaient souvent précis et détaillés, mais disparates,
diffi ciles Ă qualifi er sâagissant de personnes majeures, et ne justifi aient pas,
chacun pris isolément, de réaction de la part des pouvoirs publics. Par ailleurs
ces dĂ©marches Ă©taient dissĂ©minĂ©es sur le territoire : Bretagne, Ăle-de-France,
Bourgogne, sans possibilité de centralisation.
Seule la Miviludes Ă©tait en mesure de collecter et de centraliser ces
Ă©lĂ©ments disparates. Câest ainsi quâen quatre ans, de 2004 Ă 2008, elle avait
recueilli un nombre important de témoignages concordants, mettant en cause
Ăliane D. Les faits dĂ©noncĂ©s soit par les familles et lâentourage soit par dâan-
ciens membres et sympathisants se caractérisaient notamment par une forte
emprise exercée sur des personnes qui étaient malmenées, humiliées, parfois
épuisées physiquement, par des changements de comportement puis de mode
de vie, par des ruptures souvent violentes et sans appel dâavec le milieu fami-
lial, par des unions et dĂ©sunions extrĂȘmement surprenantes pour lâentourage,
voire par des demandes fi nanciĂšres exorbitantes de la part de la fondatrice,
dont certains signalements allaient jusquâĂ laisser craindre des captations de
patrimoine au préjudice de personnes fragiles
2
.
Par ailleurs, dâaprĂšs les Ă©lĂ©ments dĂ©tenus par la Miviludes, les autoritĂ©s
ecclésiastiques, pourtant alertées par les familles qui sollicitaient leur appui
pour convaincre les personnes sous emprise de sâen dĂ©gager, ne semblaient
pas, soit avoir pris la mesure des souffrances ainsi occasionnées et des dangers
encourus, soit en mesure dâintervenir.
Câest dans ce contexte que le PrĂ©sident de la Miviludes effectuait un
dĂ©placement, demandait Ă ĂȘtre reçu au sein de la communautĂ©, rencontrait
divers intervenants ainsi que les autoritĂ©s civiles et ecclĂ©siastiques. Ă lâissue
2 -
NB
: la Miviludes ne dispose dâaucun pouvoir dâenquĂȘte. Ă rĂ©ception de tĂ©moignages ou de plaintes, et aprĂšs
un premier travail de regroupement et dâexamen de leur fi abilitĂ© apparente, elle les porte Ă la connaissance des
autoritĂ©s compĂ©tentes. Il ne lui appartient pas dâĂ©tablir la rĂ©alitĂ© des faits qui lui sont dĂ©noncĂ©s.
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de ce dĂ©placement, dont la presse sâest largement fait lâĂ©cho, lâassociation
« Amour et MisĂ©ricorde » sâest autodissoute. Cette dĂ©cision, qui ne regarde que
ses membres, nâa pas Ă©tĂ© expliquĂ©e, et ne garantit bien Ă©videmment pas que les
abus éventuels auraient cessé.
Mais cette démarche, entiÚrement placée sous le signe de la bonne
volontĂ© et de la concertation, aura sans doute contribuĂ© Ă Ă©clairer dâun jour
nouveau les possibilitĂ©s dâaction des victimes et de leur famille, des mĂ©dias, des
diverses autorités et des pouvoirs publics en matiÚre de lutte contre les dérives
sectaires.
Câest une autre maniĂšre de dire :
« Il existe des dérives sectaires, il existe des
victimes, le dispositif de lutte est multiple, tout ne peut ĂȘtre traitĂ© exclusivement au plan
local et sous lâangle judiciaire compte tenu des particularitĂ©s du phĂ©nomĂšne. DĂšs lors,
dans la mesure oĂč nous pouvons agir, agissons, chacun Ă sa place et dans le strict respect
des libertés individuelles et des lois républicaines »
.
Dans cette perspective, quelle meilleure conclusion donner Ă ce rap-
port annuel 2008 que la lettre adressée le 6 janvier 2009 au Président de la
Miviludes, à la suite de son déplacement à Dijon, par un proche de victimes
sous emprise du mouvement « Amour et Miséricorde » :
Le 6Â janvier 2009
Monsieur le Président,
Je tiens Ă vous exprimer toute ma reconnaissance pour votre interven-
tion en province au sein du groupe « Amour et Miséricorde ». Votre
action a fait considérablement évoluer les choses qui étaient en état
de latence depuis dix ans.
Les familles dans la peine voient enfi n grĂące Ă vous une lueur au fond
du tunnel et espĂšrent que les choses vont pouvoir Ă©voluer favorable-
ment. Cela prendra du temps mais nous espérons que la procédure
en cours aboutira positivement.
Ce groupe modeste en comparaison de ceux qui doivent vous inté-
resser au premier chef a retenu votre attention pour votre premier
déplacement et nous vous en sommes trÚs reconnaissants.
En ce dĂ©but dâannĂ©e, je forme des vĆux pour que la Miviludes puisse
disposer des moyens qui lui permettront de limiter effi cacement le
phénomÚne sectaire.
Je vous prie de croire, Monsieur le PrĂ©sident, Ă lâexpression de mon
meilleur et trĂšs reconnaissant sentiment.
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A
nnexes
 2008-1187 du 14 novembre 2008,
Activités parlementaires ..................................................................... 191
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Loi n
o
 2008-1187 du 14 novembre
2008, relative au statut des témoins
devant les commissions dâenquĂȘte
parlementaires
1
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Circulaire du ministĂšre de lâIntĂ©rieur,
de lâOutre-Mer et des CollectivitĂ©s
territoriales, du 25 février 2008 sur la
« Lutte contre les dérives sectaires »
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Circulaire du ministĂšre de lâIntĂ©rieur,
de lâOutre-Mer et des CollectivitĂ©s
territoriales, du 23Â janvier 2009, sur
les « Orientations du ministÚre de
lâIntĂ©rieur en matiĂšre de lutte contre
les dérives sectaires pour 2009 »
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Activités parlementaires
â
1 â Loi n
o
 2008-1187 du 14 novembre 2008 relative au statut
des tĂ©moins devant les commissions dâenquĂȘte parlementaire,
votée en seconde lecture le 4 novembre 2008 (
Journal offi ciel
du
18Â novembre 2008)
Le parlement a adoptĂ© Ă lâunanimitĂ© ce texte, destinĂ© Ă soustraire
les tĂ©moins aux pressions judiciaires sous les chefs de diffamation, dâinjure
ou dâoutrage en leur garantissant lâimmunitĂ©, dĂšs lors que leurs propos ne
seraient pas Ă©trangers Ă lâobjet de lâenquĂȘte. Cette proposition de loi du prĂ©-
sident de lâAssemblĂ©e nationale, Bernard Accoyer, faisait suite aux actions en
justice intentĂ©es par certains mouvements sectaires Ă lâencontre de tĂ©moins,
institutionnels et ex-adeptes, qui sâĂ©taient exprimĂ©s devant la commission dâen-
quĂȘte sur « Les sectes et les mineurs ».
â
2 â Questions Ă©crites
Au cours des douze mois Ă©coulĂ©s, jusquâĂ la fi n du mois de
décembre 2008, un peu plus de soixante questions écrites relatives à la problé-
matique sectaire ont été posées, dont une quarantaine ont reçu réponse. Ces
statistiques montrent lâintĂ©rĂȘt soutenu des parlementaires pour ce sujet.
Nombre dâentre elle sont consĂ©cutives au rapport de la Commission
dâenquĂȘte parlementaire sur « Les sectes et les mineurs » et ont obtenu rĂ©ponse
en 2008. Par ailleurs, la polémique médiatique relative au traitement de la pro-
blématique sectaire, déclenchée en février 2008 par les propos de la directrice
de cabinet du PrĂ©sident de la RĂ©publique, a suscitĂ© plus dâune vingtaine dâin-
terrogations sur la politique de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires
et lâavenir de la Miviludes. Le rapport
La justice face aux dérives sectaires
, remis en
juillet 2008 au Premier ministre par Georges Fenech, aujourdâhui PrĂ©sident de
la Miviludes, a fait lâobjet de six questions, encore sans rĂ©ponse Ă ce jour. Enfi n,
on relĂšvera quâune douzaine de parlementaires, piĂ©gĂ©s par le lobbying rĂ©gulier
de lâĂ©manation dâun mouvement sectaire bien connu pour sa dĂ©nonciation de
la psychiatrie, ont interpellé la ministre de la Santé au sujet du bilan des hospi-
talisations sans consentement.
Le lecteur trouvera ci-aprÚs une sélection de questions, dont les
rĂ©ponses, reproduites dans leur intĂ©gralitĂ© ou en extrait, prĂ©sentent un intĂ©rĂȘt
innovant :
â
A â Politique de vigilance et de lutte contre les dĂ©rives
sectaires
âąÂ Miviludes
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âŒ
Question
1
: M. Jean-Pierre Kucheida attire lâattention de M
me
 la ministre
de lâIntĂ©rieur, de lâOutre-Mer et des CollectivitĂ©s territoriales sur lâannonce de
la suppression de la Miviludes (Mission interministérielle de vigilance et de lutte
contre les dĂ©rives sectaires). Le Gouvernement, au nom dâune lecture stricte
et tronquĂ©e de la loi de 1905 portant sĂ©paration des Ă©glises et de lâĂtat, entend
garantir une liberté cultuelle absolue qui menace de profi ter au lobbying sec-
taire. Or, « la question sectaire nĂ©cessite quâune structure offi cielle trĂšs spĂ©cia-
lisĂ©e puisse en Ă©tudier les mutations dans lâobjectif de faire de la prĂ©vention
sur les mécanismes sectaires, à destination des citoyens de notre pays », ce qui
correspond précisément aux responsabilités de la Miviludes. Les associations
de dĂ©fense des victimes des sectes sâinquiĂštent de la disparition de la Miviludes,
ou de la restriction de son mandat, dont la capacité préventive est bien plus
effi cace que la seule alternative rĂ©pressive qui semble se dessiner aujourdâhui.
Il ne faut en aucun cas cĂ©der aux sirĂšnes fi nanciĂšres des sectes qui sâefforcent
de la sorte dâobtenir une honorabilitĂ© au sein de notre sociĂ©tĂ©. Nâoublions pas
que lâargent quâelles utilisent pour parvenir Ă une reconnaissance religieuse
nâest autre que celui quâelles extorquent aux personnes fragiles, dĂ©sorientĂ©es
voire parfois dĂ©sespĂ©rĂ©es. Cet argent amassĂ© Ă force de manipulation nâhonore
en aucun cas la cause ou lâidĂ©al mĂ©taphysique dĂ©fendu par ces organisations.
Il met en péril la vie et la survie des « disciples » enrÎlés dans une enceinte
qui abuse de leur faiblesse et en fait un fond de commerce particuliĂšrement
lucratif. La France ne peut se satisfaire dâune simple alternative rĂ©pressive et
policiĂšre dans la lutte contre les dĂ©rives sectaires. La Miviludes sâest attelĂ©e Ă la
tĂąche qui est la sienne et qui doit le demeurer : apporter un Ă©clairage objectif
et complet sur les activitĂ©s des sectes afi n dâen prĂ©venir les dĂ©rives. En consĂ©-
quence, il lui demande de prolonger ses activités, car elle agit pour la préserva-
tion dâun droit fondamental que la Constitution garantit Ă chaque citoyen : la
sûreté et la sécurité des personnes et des biens.
RĂ©ponse
2
:
Les risques de dérives sectaires constituent un motif de préoccupa-
tion pour le Gouvernement. Ceux-ci ne relĂšvent effectivement plus seulement de la sphĂšre
religieuse mais se développent également dans des secteurs plus diversifi és concernant
lâensemble du tissu social. Dans ce contexte, le Premier ministre a eu lâoccasion de rĂ©af-
fi rmer la nĂ©cessitĂ© dâapprĂ©hender ce phĂ©nomĂšne dans le cadre interministĂ©riel spĂ©cifi que
et de rappeler ainsi lâintĂ©rĂȘt sâattachant au maintien de la Mission interministĂ©rielle
de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires. Il a également souligné la nécessité
de renforcer lâeffi cacitĂ© de cette politique de vigilance qui ne saurait se limiter Ă la seule
dĂ©marche de prĂ©vention. Câest dans cette perspective quâa Ă©tĂ© confi Ă©e Ă M. Georges Fenech,
magistrat et ancien prĂ©sident de la commission dâenquĂȘtes sur les sectes et les mineurs, une
mission dâĂ©valuation des dispositifs judiciaires relatifs Ă la lutte contre les dĂ©rives sectaires
concernant les auteurs des dérives et leurs victimes. Cette mission lui a permis notamment
de dresser un bilan de lâapplication de la loi About-Picard de juin 2001, dâanalyser la
formation des magistrats et leur sensibilisation aux dérives sectaires et de faire des proposi-
1 - Question n
o
 19841, de M. Jean-Pierre Kucheida, député du Pas-de-Calais (
Journal offi ciel
du 1
er
avril 2008,
p. 2802).
2 - Réponse publiée au
Journal offi ciel
du 11 novembre 2008, p. 9736.
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Rapport au Premier ministre 2008 Annexes
189
âŒ
tions, ainsi que le rĂŽle des associations. Câest Ă©galement dans le mĂȘme esprit que M. Fenech
vient dâĂȘtre nommĂ© PrĂ©sident de la Miviludes, dĂ©montrant ainsi toute lâimportance que le
Gouvernement attache Ă cette structure et au travail quâelle accomplit.
Question
3
: M. Bernard Cazeneuve attire lâattention de M. le Premier
ministre sur les craintes exprimées en matiÚre de dérives sectaires. Un cer-
tain nombre dâassociations ont exprimĂ© leur profond attachement Ă la
Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires
(Miviludes) qui existe depuis 2002. Elles expriment aujourdâhui leur peur de
voir cette structure disparaĂźtre au profi t dâune entitĂ© unique de dĂ©fense de tous
les droits. Il rappelle que lâĂtat doit continuer Ă exercer,
via
la Miviludes, une
vigilance constante sur les agissements sectaires et favoriser la coordination
des actions de prĂ©vention. Enfi n, lâaction de la Miviludes permet dâapprĂ©hen-
der le phĂ©nomĂšne sectaire dans son ensemble, Ă un moment oĂč les plaintes
des victimes nous montrent quâil ne se limite plus Ă la sphĂšre religieuse mais
touche de plus en plus le secteur de la santé, du développement personnel,
des actions humanitaires ou encore les activités éducatives, sportives et cultu-
relles. En consĂ©quence, il souhaite demander au Gouvernement quel est lâave-
nir de la Miviludes (Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les
dĂ©rives sectaires) et quelles mesures pourraient ĂȘtre adoptĂ©es pour amĂ©liorer
et encourager son action.
RĂ©ponse
4
:
Le Premier ministre a eu lâoccasion de rĂ©affi rmer rĂ©cemment lâintĂ©rĂȘt
sâattachant au maintien, voire au renforcement, de la mission interministĂ©rielle de vigi-
lance et de lutte contre les dĂ©rives sectaires et Ă lâaccomplissement de ses missions. Aucune
disposition du décret n
o
 2002-1392 du 28 novembre 2002 nâimplique en effet que cette
vigilance doive se limiter Ă la sphĂšre religieuse.
Question
5
: M. Jean Grellier alerte M. le secrĂ©taire dâĂtat chargĂ© des
relations avec le Parlement sur les publications récemment reçues par les par-
lementaires relatives à la psychiatrie. Il y a quelques semaines, une brochure
luxueuse, agrĂ©mentĂ©e de surcroĂźt dâun DVD Ă©difi ant quant au diagnostic sur
les « mérites » de la pratique de la psychiatrie, était transmise à tous les députés.
Lecture faite des mentions lĂ©gales de ce document, il apparaĂźt quâil Ă©mane
de lâĂglise de scientologie. Selon le rapport parlementaire n
o
 2468, lâĂglise
de scientologie est identifi ée de maniÚre indéniable comme un mouvement
sectaire. Les sectes peuvent donc librement faire Ćuvre de prosĂ©lytisme jusque
dans nos institutions oĂč les principes de laĂŻcitĂ© et de rationalisme Ă©clairĂ© condi-
tionnent nos principes républicains. Il lui demande donc de bien vouloir lui
expliquer sa position quant Ă ce qui semble ĂȘtre pour le moins un paradoxe
extrĂȘmement gĂȘnant.
3 - Question n
o
 19451, de M. Bernard Cazeneuve, député de la Manche (
Journal offi ciel
du 25Â mars 2008,
p. 2494).
4 - Réponse publiée au
Journal offi ciel
du 22 avril 2008, p. 3429.
5 - Question n
o
 16493, de M. Jean Grellier, député des Deux-SÚvres (JO du 12 février 2008, p. 1117)
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MIVILUDES
âŒ
RĂ©ponse
6
:
Le droit positif ignore la notion de secte Ă laquelle nâest attachĂ©e
aucune conséquence juridique. Cette absence de défi nition résulte de la conception fran-
çaise de la laĂŻcitĂ©, qui trouve son fondement dans lâarticle 10 de la DĂ©claration des droits
de lâHomme et du citoyen disposant que « nul ne doit ĂȘtre inquiĂ©tĂ© pour ses opinions,
mĂȘme religieuses, pourvu que leur manifestation ne trouble pas lâordre public instituĂ©
par la loi », et qui pose ainsi clairement le principe de la neutralitĂ© de lâĂtat Ă lâĂ©gard
des opinions religieuses. Câest pourquoi tout courant de pensĂ©e peut librement sâexprimer,
tant quâil agit dans le cadre de la loi. NĂ©anmoins, si la RĂ©publique assure la libertĂ© de
conscience et garantit le libre exercice des cultes, elle réprime les dérives constatées dans cer-
tains groupements qui peuvent, en lâĂ©tat actuel de notre droit, tomber dâores et dĂ©jĂ sous le
coup de multiples qualifi cations pĂ©nales. LâintitulĂ© de la « mission de vigilance et de lutte
contre les dérives sectaires » créée par décret le 28 novembre 2002 résume la conception des
pouvoirs publics en la matiĂšre ; cette mĂȘme conception a sous-tendu lâĂ©laboration de la loi
n
o
 2001-504 du 12 juin 2001 visant à renforcer la prévention et la répression des mou-
vements sectaires portant atteinte aux droits de lâHomme et aux libertĂ©s fondamentales.
âąÂ Dispositifs : groupes de travail en prĂ©fecture, GIR et correspondants
justice
Question
7
: M
me
 VĂ©ronique Besse attire lâattention de M
me
 la ministre de
lâIntĂ©rieur, de lâOutre-Mer et des CollectivitĂ©s territoriales sur la Mission inter-
ministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires (Miviludes). En
effet, malgré la prise de conscience de ce problÚme de société, grùce auquel
un certain nombre de solutions ont pu ĂȘtre apportĂ©es, les dĂ©rives sectaires ne
se limitent pas Ă la sphĂšre religieuse mĂȘme si cette derniĂšre lui sert souvent
de masque. Aujourdâhui, le phĂ©nomĂšne sectaire relĂšve aussi largement des
domaines de la santé, du développement personnel, de la formation en entre-
prise, et de la science et de la culture. LâĂtat doit mener une politique de vigi-
lance et de prévention par la voie de la Miviludes qui doit continuer à exercer
une vigilance constante sur les agissements sectaires. Elle lui demande quelles
mesures pourraient ĂȘtre adoptĂ©es pour amĂ©liorer lâaction de la Miviludes.
RĂ©ponse
8
:
La mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les
dérives sectaires (Miviludes), instituée par décret du 28 novembre 2002, est rattachée au
Premier ministre. Pour ce qui relĂšve de sa compĂ©tence, le ministre de lâIntĂ©rieur, de lâOutre-
Mer et des Collectivités territoriales a adressé, le 25 février 2008, une circulaire aux
préfets, leur rappelant que le suivi des mouvements dont les agissements sont susceptibles
de faire lâobjet de procĂ©dures judiciaires doit faire lâobjet dâun recoupement dâinformations
entre les services membres du groupe de travail spécifi quement consacré aux dérives sec-
taires au sein des conseils dĂ©partementaux de prĂ©vention de la dĂ©linquance, dâaide aux
victimes et de lutte contre la drogue, les dérives sectaires et les violences faites aux femmes,
sur le modĂšle des groupements dâintervention rĂ©gionaux. Lâaction menĂ©e dans les dĂ©par-
tements, en Ă©troite collaboration avec les procureurs de la RĂ©publique, doit permettre de
6 - Réponse publiée au JO du 20 mai 2008, p. 4230
7 - Question n
o
 19845, de M
me
Véronique Besse, député de la Vendée (
Journal offi ciel
du 1
er
avril 2008, p. 2803).
8 - Réponse publiée au
Journal offi ciel
du 18 novembre 2008, p. 9982.
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191
âŒ
collecter et de diffuser lâinformation la plus complĂšte possible sur les dĂ©rives sectaires et
contribuer Ă lâaction interministĂ©rielle en la matiĂšre.
Questions
9
: M. Ăric Ciotti interroge M
me
 la ministre de lâIntĂ©rieur, de
lâOutre-Mer et des CollectivitĂ©s territoriales sur la proposition formulĂ©e dans le
rapport intitulé
La justice face aux dérives sectaires
remis par M. Georges Fenech au
Premier ministre consistant à instituer des « GIR-dérives sectaires » dans chaque
département. Il lui demande de bien vouloir lui indiquer son sentiment sur
cette proposition et le cas Ă©chĂ©ant les dĂ©lais de mise en Ćuvre de cette mesure.
M. Pierre Morel-A-LâHuissier attire lâattention de M
me
 la ministre de
lâIntĂ©rieur, de lâOutre-Mer et des CollectivitĂ©s territoriales sur la restructura-
tion des services des renseignements généraux et de la Direction de la sur-
veillance du territoire (DST). Il lui demande sâil est envisagĂ© de crĂ©er un GIR-
dérive sectaire dans chaque département.
RĂ©ponse
10
:
Les services de police et de gendarmerie sont de longue date mobi-
lisés face aux risques sectaires. Au sein de la police nationale, le suivi de ce type de
mouvements susceptibles de porter atteinte Ă lâordre public est assurĂ© par les services dâin-
formation générale de la sécurité publique tandis que la Direction centrale du renseigne-
ment intĂ©rieur participe Ă la surveillance des organisations susceptibles dâattenter Ă la
sécurité nationale. à Paris, ces dossiers relÚvent de la Direction du renseignement de la
prĂ©fecture de police. La Direction centrale de la police judiciaire, dont lâOffi ce central pour
la rĂ©pression des violences aux personnes dispose dâun groupe dâenquĂȘtes sur les sectes, est
pour sa part compĂ©tente concernant les pratiques dâendoctrinement constitutives dâinfrac-
tions pĂ©nales. Lâaction de la gendarmerie en la matiĂšre repose notamment sur le service
technique de recherche judiciaire et de documentation, qui analyse les dérives sectaires
Ă partir du renseignement collectĂ© localement, tandis que les enquĂȘtes judiciaires sont
conduites par les différentes unités. La police et la gendarmerie sont par ailleurs dotées
dâun « rĂ©fĂ©rent secte » auprĂšs de la mission interministĂ©rielle de vigilance et de lutte contre
les dĂ©rives sectaires (Miviludes), rattachĂ©e au Premier ministre. Le ministre de lâIntĂ©rieur,
de lâOutre-Mer et des CollectivitĂ©s territoriales a dĂ©cidĂ© de relancer lâaction des forces de
sĂ©curitĂ© dans ce domaine et dâadapter les mĂ©thodes face Ă des dĂ©fi s en constante Ă©volution,
liĂ©s Ă des formes dâaction plus diffuses (formation, accompagnement personnel, activitĂ©s
paramédicales, etc.). Le ministre a donc réuni au mois de février 2008 les préfets, les
directeurs généraux de la police et de la gendarmerie nationales et le préfet de police pour
leur demander de faire preuve dâune vigilance et dâune mobilisation accrues en renfor-
çant le travail dâobservation, de renseignement et de signalement systĂ©matique, et rappelĂ©
toute lâattention dont les victimes doivent bĂ©nĂ©fi cier. Le ministre a demandĂ© Ă la police
judiciaire de porter une attention particuliĂšre Ă ces questions afi n que des poursuites judi-
ciaires soient diligentées chaque fois que des agissements sont susceptibles de recevoir une
qualifi cation pĂ©nale. Ă cette fi n, il a également dĂ©cidĂ© de mettre en Ćuvre une approche
décloisonnée de la lutte contre les dérives sectaires, sur le modÚle des GIR, notamment afi n
9 - Question n
o
 33133 de M. Ăric Ciotti, dĂ©putĂ© des Alpes-Maritimes (
Journal offi ciel
du 21Â octobre 2008,
p. 8953) et question n
o
 32586, de M. Pierre Morel-A-LâHuissier, dĂ©putĂ© de la LozĂšre (
Journal offi ciel
du 14Â octobre
2008, p. 8738).
10 - RĂ©ponse commune aux questions n
o
 33133 et 32586 publiée au
Journal offi ciel
le 24 février 2009, p. 1856.
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MIVILUDES
âŒ
de permettre la constatation dâinfractions fi scales ou fi nanciĂšres. Les diffĂ©rents services
de lâĂtat seront dĂ©sormais mobilisĂ©s dans chaque dĂ©partement par les prĂ©fets, en liaison
avec les procureurs de la République, pour joindre leur action à celle des forces de sécurité
et appréhender le phénomÚne dans un cadre interministériel coordonné. à cet effet, une
circulaire a été adressée le 25 février aux préfets, qui leur rappelle en particulier la rigueur
juridique qui doit ĂȘtre apportĂ©e aux actions menĂ©es en la matiĂšre. Par ailleurs, le suivi des
mouvements dont les agissements sont susceptibles dâentraĂźner lâouverture de procĂ©dures
judiciaires doit dorĂ©navant faire lâobjet dâune centralisation et dâun recoupement des
informations entre les services de lâĂtat concernĂ©s dans un groupe de travail restreint sur
cette thématique, au sein des conseils départementaux de prévention de la délinquance,
dâaide aux victimes et de lutte contre la drogue, les dĂ©rives sectaires et les violences faites
aux femmes. Le ministre demande que ce groupe sâinspire, dans ses mĂ©thodes de travail,
du fonctionnement des GIR. Sâil nâest donc pas envisagĂ© de crĂ©er Ă proprement parler des
« GIR-dĂ©rives sectaires » dans chaque dĂ©partement, une dynamique nouvelle nâen est pas
moins mise en Ćuvre pour lutter contre ce type de dĂ©rives, avec des modes dâaction inno-
vants et largement inspirés de ceux des GIR.
Question
11
: M. Ăric Ciotti interroge M
me
 la garde des Sceaux, ministre
de la Justice, sur la proposition formulée dans le rapport remis par M. Georges
Fenech au Premier ministre intitulé
La justice face aux dérives sectaires
consistant
à instituer au sein des directions régionales de la protection judiciaire de la
jeunesse un correspondant dérives sectaires. Il lui demande de bien vouloir lui
indiquer son sentiment sur cette proposition et le cas échéant les délais de mise
en Ćuvre de cette mesure.
RĂ©ponse
12
:
Lâhonorable parlementaire a bien voulu appeler lâattention de
M
me
Â
la garde des Sceaux, ministre de la Justice, sur la proposition émise par M. Georges
Fenech dâinstituer un correspondant dĂ©rives sectaires au sein des directions interrĂ©gio-
nales de la protection judiciaire de la jeunesse. Cette préconisation est de nature à com-
pléter utilement la circulaire du 1
er
 décembre 1998, par laquelle le ministÚre de la Justice
avait institué au sein de chaque parquet général un magistrat référent chargé de coordon-
ner au plan rĂ©gional lâidentifi cation et le traitement judiciaire des dĂ©rives sectaires. Elle
répond par ailleurs aux conclusions du rapport du 12 décembre 2006 fait au nom de la
commission dâenquĂȘte parlementaire relative Ă lâinfl uence des mouvements Ă caractĂšre sec-
taire et aux conséquences de leurs pratiques sur la santé physique et mentale des mineurs,
qui soulignait que les dispositifs juridiques et administratifs existants demandaient Ă ĂȘtre
complĂ©tĂ©s pour assurer aux mineurs victimes dâune organisation sectaire une rĂ©elle protec-
tion. La dĂ©signation dâinterlocuteurs privilĂ©giĂ©s des parquets spĂ©cialisĂ©s et des cellules de
vigilance au sein des directions interrégionales de la Direction de la protection judiciaire
de la jeunesse constitue enfi n une amélioration concrÚte du dispositif de protection de
lâenfance et de prĂ©vention de la dĂ©linquance, dont la mise en Ćuvre est programmĂ©e avant
la fi n de lâannĂ©e 2008
13
.
11 - Question n
o
 33134 de M. Ăric Ciotti, dĂ©putĂ© des Alpes-Maritimes (
Journal offi ciel
du 21Â octobre 2008,
p. 8957).
12 - Réponse publiée au
Journal offi ciel
du 23 décembre 2008, p. 11181.
13 - Décision du 10 février 2009 (
Journal offi ciel
du 5Â mars 2009).
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âŒ
â
B â Mineurs en danger : procĂ©dure de saisine par les grands
parents
Question
14
: M
me
 BĂ©rengĂšre Poletti attire lâattention de M
me
 la garde des
Sceaux, ministre de la Justice, sur le rapport n
o
 3507 remis au Gouvernement
au nom de la commission dâenquĂȘte relative Ă lâinfl uence des mouvements Ă
caractÚre sectaire et aux conséquences de leurs pratiques sur la santé physique
et mentale des mineurs. Ledit rapport propose de permettre aux grands-parents
dâun enfant de saisir directement le juge des enfants lorsque la santĂ©, la sĂ©cu-
rité ou la moralité de cet enfant sont en danger. En effet, dans ces hypothÚses,
lâarticle 375 du code civil permet Ă chacun des parents, au tuteur, au mineur ou
au ministĂšre public de demander au juge des enfants dâordonner des mesures
Ă©ducatives pour le bien de lâenfant. Les grands-parents, lorsquâils constatent
une situation de danger dans lâĂ©ducation donnĂ©e Ă leurs petits-enfants, peu-
vent en saisir le procureur de la République qui pourra décider de saisir le juge
des enfants. Or, le plus souvent, les dĂ©rives sectaires sâexerçant sur les enfants
doivent ĂȘtre rapidement contrĂ©es. Il paraĂźt donc nĂ©cessaire de modifi er lâar-
ticle prĂ©citĂ©, afi n de favoriser lâaction des grands-parents, inquiets des condi-
tions de vie de leurs petits-enfants. Aussi il lui serait agréable de connaßtre la
position du Gouvernement quant Ă cette proposition, dâune part, et dans quel
dĂ©lai il compte la mettre en Ćuvre, dâautre part.
RĂ©ponse
15
:
Lâhonorable parlementaire a bien voulu appeler lâattention de
M
me
Â
la garde des Sceaux, ministre de la Justice, sur la situation des mineurs en danger du
fait de dĂ©rives sectaires et sur lâopportunitĂ© de permettre Ă leurs grands-parents de saisir
directement le juge des enfants lorsque la santĂ©, la sĂ©curitĂ© ou la moralitĂ© de lâenfant sont
en danger. Cette prĂ©conisation, prĂ©sentĂ©e sous forme dâamendement Ă la loi n
o
 2007-293
du 5 mars 2007 rĂ©formant la protection de lâenfance, a fait lâobjet dâun avis dĂ©favorable
de la part du Gouvernement, qui a considĂ©rĂ© que les grands-parents disposent dâores et
dĂ©jĂ de moyens dâaction importants. En effet, lorsque lâappartenance des parents Ă une
secte entraĂźne une rupture avec les grands-parents, ces derniers peuvent saisir le juge aux
affaires familiales pour faire valoir le droit aux relations personnelles avec lâenfant que
leur confĂšre lâarticle 371-4 du code civil, qui dispose :
« Lâenfant a le droit dâentrete-
nir des relations personnelles avec ses ascendants. »
Cette disposition a dâailleurs
été renforcée par ladite loi qui a ajouté un alinéa 2 indiquant que
« seul lâintĂ©rĂȘt de
lâenfant peut faire obstacle Ă lâexercice de ce droit »
. Par ailleurs, la liste des per-
sonnes autorisĂ©es Ă saisir directement le juge des enfants, fi xĂ©e par lâarticle 375 du code
civil, correspond Ă la liste des personnes susceptibles de devenir parties Ă la procĂ©dure dâas-
sistance Ă©ducative. En effet, cette procĂ©dure porte sur les modalitĂ©s dâexercice de lâautoritĂ©
parentale et a donc vocation Ă sâappliquer en prioritĂ© aux personnes titulaires de lâautoritĂ©
parentale : les parents, le tuteur ; ou directement concernĂ©es par ses modalitĂ©s dâexercice ;
le mineur, la personne ou le service auquel il est confi Ă©. Lâensemble de ces personnes sont,
à ce titre, habilitées à saisir directement le juge. Pour toutes les autres personnes, le procu-
14 - Question n
o
 3406 de M
me
BérengÚre Poletti, député des Ardennes (
Journal offi ciel
du 14 août 2007, p. 5232).
15 - Réponse publiée au
Journal offi ciel
du 17 juin 2008, p. 5221.
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MIVILUDES
âŒ
reur de la RĂ©publique constitue lâautoritĂ© auprĂšs de laquelle le signalement judiciaire doit
ĂȘtre portĂ©, ce qui lui permet dâopĂ©rer pleinement son rĂŽle de fi ltre et dâorienter au mieux la
procĂ©dure en fonction des Ă©lĂ©ments qui y sont contenus. En effet, sâagissant de mineurs
pris en charge dans des organisations Ă caractĂšre sectaire, le procureur de la RĂ©publique
peut faire choix, par prioritĂ©, de diligenter une enquĂȘte pĂ©nale, outre la saisine du juge des
enfants et, en cas dâurgence avĂ©rĂ©e, de retirer un mineur de son milieu naturel pour assu-
rer sa protection physique et psychique immédiate. De plus, il peut estimer que la situation
portĂ©e Ă sa connaissance ne procĂšde pas dâune intervention judiciaire en protection de
lâenfance, mais davantage de lâintervention administrative et envisager ainsi de saisir les
services du Conseil gĂ©nĂ©ral. La saisine du juge des enfants par les grands-parents, mĂȘme
Ă lâĂ©gard de mineurs concernĂ©s par des dĂ©rives sectaires, nâapparaĂźt donc pas constituer
la seule rĂ©ponse possible. En outre, lâarticle 375 du code civil dispose Ă©galement que le
juge des enfants pourra, Ă titre exceptionnel, se saisir dâoffi ce. Cette disposition est sus-
ceptible de trouver application lorsque des grands-parents informent directement le juge
des enfants dâune situation de danger grave et imminent Ă laquelle leurs petits-enfants se
trouvent confrontés. Le dernier rapport de la mission interministérielle de vigilance et de
lutte contre les dérives sectaires rappelle les éléments essentiels de ce dispositif qui paraßt
en lâĂ©tat rĂ©pondre de maniĂšre adaptĂ©e aux prĂ©occupations manifestĂ©es par lâhonorable
parlementaire.
â
C â SantĂ©
âąÂ Ăvaluation des psychothĂ©rapies
Question
16
: M
me
 BĂ©rengĂšre Poletti attire lâattention de M
me
 la ministre
de la Santé, de la Jeunesse et des Sports sur le rapport n
o
 3507 remis au
Gouvernement au nom de la commission dâenquĂȘte relative Ă lâinfl uence
des mouvements à caractÚre sectaire et aux conséquences de leurs pratiques
sur la santé physique et mentale des mineurs. Ledit rapport propose, dans le
domaine de la santé publique, de défi nir les bonnes pratiques des psychothé-
rapeutes. En effet, la commission considÚre que la délivrance du titre de psy-
chothĂ©rapeute devrait ĂȘtre liĂ©e Ă lâadhĂ©sion Ă un code de bonnes pratiques,
qui permettrait de procéder à un encadrement déontologique des pratiques de
psychothérapie. Ces rÚgles devraient insister notamment sur la prise en compte
des intĂ©rĂȘts supĂ©rieurs de lâenfant. La mise en Ćuvre de cette recommandation
devrait se faire dans le cadre dâune organisation des activitĂ©s de psychothĂ©rapie
au sein dâun conseil professionnel, sur le modĂšle du conseil professionnel de
certaines professions paramédicales. Des instances disciplinaires veilleraient au
respect du code des bonnes pratiques et des procĂ©dures dâĂ©valuation des tech-
niques thĂ©rapeutiques pourraient ĂȘtre diligentĂ©es. Aussi il lui serait agrĂ©able de
connaĂźtre la position du Gouvernement quant Ă ces propositions, dâune part, et
dans quel dĂ©lai il compte les mettre en Ćuvre, dâautre part.
16 - Question n
o
 3413 de M
me
BérengÚre Poletti, député des Ardennes (
Journal offi ciel
du 14 août 2007, p. 5266).
Miviludes Rapport 2008.indd 194
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195
âŒ
RĂ©ponse
17
:
Le Gouvernement est soucieux de la qualité des soins délivrés dans
le cadre dâune psychothĂ©rapie. LâĂ©valuation des psychothĂ©rapies est en effet un problĂšme
complexe. Au-delĂ de lâintĂ©rĂȘt des psychothĂ©rapies, la dĂ©fi nition de bonnes pratiques nĂ©ces-
site quâun travail prĂ©alable soit menĂ© afi n de dĂ©terminer les procĂ©dures dâĂ©valuation les
plus adaptées. Dans ce cadre, la haute autorité de santé (HAS) a accepté de réaliser un
travail de synthĂšse bibliographique des mĂ©thodes existantes dâĂ©valuation des psychothĂ©ra-
pies, en particulier celles fondées sur la pratique. De plus, un réseau de recherche clinique,
fondĂ© sur les pratiques, a étĂ© cofi nancĂ© en 2008 par lâINSERM et le ministĂšre chargĂ© de
la SantĂ© dans lâobjectif dâĂ©valuer les pratiques en psychothĂ©rapie et de mettre en rĂ©seau les
professionnels pour amĂ©liorer leur exercice. Dans lâattente de ces travaux et compte tenu
de la nĂ©cessitĂ© dâoffrir dĂšs maintenant aux usagers une information sur le niveau de for-
mation des professionnels souhaitant user du titre de psychothérapeute, le projet de décret,
Ă prendre en application de lâarticle 52 de la loi du 9 aoĂ»t 2004 relative Ă la politique
de santĂ© publique et qui vise Ă encadrer lâusage de ce titre, a étĂ© transmis derniĂšrement
au Conseil dâĂtat. Dans ce contexte, la proposition du rapport n
o
 3507 au nom de la
commission dâenquĂȘte relative Ă lâinfl uence des mouvements Ă caractĂšre sectaire et aux
conséquences de leurs pratiques sur la santé physique et mentale des mineurs, visant à lier
la dĂ©livrance du titre de psychothĂ©rapeute Ă lâadhĂ©sion par les professionnels Ă un code de
bonnes pratiques, est diffi cilement envisageable Ă ce stade.
âąÂ RĂ©glementation de la profession des psychothĂ©rapeutes
Question
18
: M
me
 BĂ©rengĂšre Poletti attire lâattention de M
me
 la ministre
de la Santé, de la Jeunesse et des Sports sur le rapport n
o
 3507, remis au
Gouvernement au nom de la commission dâenquĂȘte relative Ă lâinfl uence
des mouvements à caractÚre sectaire et aux conséquences de leurs pratiques
sur la santé physique et mentale des mineurs. Ledit rapport propose, dans le
domaine de la santĂ© publique, de prĂ©ciser les conditions dâattribution du titre
de psychothĂ©rapeute. En effet, la commission dâenquĂȘte estime insuffi santes
les dispositions du projet de dĂ©cret sur lâusage du titre de psychothĂ©rapeute.
Elle considĂšre que les titulaires dâun doctorat en mĂ©decine, les psychologues
et les psychanalystes doivent attester dâune formation thĂ©orique et pratique en
psychopathologie clinique, conformĂ©ment aux dispositions de lâarticle 52 de la
loi n
o
 2004-806 du 9 août 2004 relative à la politique de santé publique. Aussi,
il lui serait agrĂ©able de connaĂźtre, dâune part, la position du Gouvernement
quant Ă cette proposition, et, dâautre part, dans quel dĂ©lai il compte la mettre
en Ćuvre.
RĂ©ponse
19
:
Lâarticle 52 de la loi du 9 aoĂ»t 2004 relative Ă la politique de
santé publique
a pour objectif dâoffrir tant au public quâaux professionnels, qui en sont
majoritairement demandeurs, une information sur la qualité et le niveau de formation
des professionnels usant du titre de psychothĂ©rapeute. Il ne sâagit donc pas de crĂ©er une
nouvelle profession, ni dâencadrer la formation et la pratique de la psychothĂ©rapie, mais
de prĂ©ciser les conditions dans lesquelles il peut ĂȘtre fait usage de ce titre. La nouvelle
17 - Réponse publiée au
Journal offi ciel
du 4 novembre 2008, p. 9582.
18 - Question n
o
 3414 de M
me
BérengÚre Poletti, député des Ardennes (
Journal offi ciel
du 14 août 2007, p. 5267).
19 - Réponse publiée au
Journal offi ciel
du 4 novembre 2008, p. 9583.
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version du projet de dĂ©cret, Ă prendre en application de lâarticle 52, offre Ă cet Ă©gard les
garanties nécessaires pour assurer une prise en charge de qualité à des patients vulné-
rables ou présentant une pathologie mentale. Ainsi, pour tous les professionnels souhai-
tant user du titre de psychothĂ©rapeute, quâils bĂ©nĂ©fi cient dâune procĂ©dure dâinscription de
droit ou non sur le registre dĂ©partemental, il est prĂ©vu quâils satisfassent Ă lâexigence dâune
formation minimale en psychopathologie clinique thĂ©orique dâune durĂ©e de 400 heures et
pratique dâune durĂ©e minimale de cinq mois. Le principe de dispenses partielles ou totales
de formation pour les médecins, psychologues et psychanalystes réguliÚrement inscrits sur
un annuaire, a été prévu afi n de tenir compte des connaissances et compétences acquises
par ces professionnels. De plus, le renforcement du contenu du cahier des charges de la
formation et la fi xation, par arrĂȘtĂ© conjoint des ministres en charge de la SantĂ© et de
lâenseignement supĂ©rieur, de la liste des formations jugĂ©es conformes Ă celui-ci et ouvrant
lâautorisation dâuser du titre de psychothĂ©rapeute sont de nature Ă garantir la qualitĂ© des
acteurs de la formation. Sur ces bases qui ont été discutées avec les différents partenaires
,
un projet de dĂ©cret et dâarrĂȘtĂ© dâapplication sont en cours
20
.
â
D â Mouvement : Tradition, Famille, PropriĂ©tĂ©Â (TFP)
Question
21
: M. Thierry Mariani appelle lâattention de M
me
 la ministre
de lâIntĂ©rieur, de lâOutre-Mer et des CollectivitĂ©s territoriales sur lâassociation
Tradition, Famille, Propriété
, association déclarée dont le siÚge social se trouve
12 avenue de Lowendal, 75007 Paris. Cette association a en effet été réperto-
riĂ©e comme secte par la commission dâenquĂȘte parlementaire de 1995. Aussi, il
souhaite savoir, treize ans plus tard, si cette association est toujours considérée
comme une secte.
RĂ©ponse
22
:
La publication de listes de mouvements Ă caractĂšre sectaire nâa
jamais Ă©tĂ© pratiquĂ©e par les services de lâĂtat. Le seul inventaire rĂ©alisĂ© jusquâĂ prĂ©sent est le
fait de la reprĂ©sentation nationale, Ă lâoccasion de la commission parlementaire dâenquĂȘte
sur les sectes en France, constituée en 1995 et qui a permis de lister 172 associations, sans
que toutefois ne sâattache Ă cette liste aucune consĂ©quence juridique. ConformĂ©ment Ă sa
conception de la laĂŻcitĂ©, exprimĂ©e par lâarticle 10 de la DĂ©claration des droits de lâHomme
et du citoyen de 1789, la RĂ©publique française ne saurait sâimmiscer dans les croyances
auxquelles peuvent librement adhĂ©rer les personnes, mais se doit dâassurer conjointement
la protection de la libertĂ© de conscience et celle de lâordre public, et notamment de protĂ©ger
les personnes contre les dĂ©rives sectaires. Le respect de ces exigences dâĂ©gale valeur rend
délicate la lutte contre ces dérives par les pouvoirs publics. De maniÚre plus générale, la
ministre de lâIntĂ©rieur, de lâOutre-Mer et des CollectivitĂ©s territoriales a rappelĂ© aux prĂ©-
fets, par circulaire du 25 février 2008, que le suivi des mouvements dont les agissements
sont susceptibles de faire lâobjet de procĂ©dures judiciaires nĂ©cessite un recoupement dâin-
formations entre les services membres du groupe de travail spécifi quement consacré aux
dérives sectaires au sein des conseils départementaux de prévention de la délinquance,
dâaide aux victimes et de lutte contre la drogue, les dĂ©rives sectaires et les violences faites
20 - DĂ©cret toujours en attente de publication.
21 - Question n
o
 24712 de M. Thierry Mariani, député du Vaucluse (
Journal offi ciel
du 10 juin 2008, p. 4832).
22 - Réponse publiée au
Journal offi ciel
du 10 février 2009, p. 1363.
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Rapport au Premier ministre 2008 Annexes
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aux femmes, sur le modĂšle du fonctionnement des groupements dâintervention rĂ©gionaux.
Lâaction menĂ©e dans les dĂ©partements lâest en Ă©troite collaboration avec les procureurs de
la RĂ©publique. Ă ce jour, les agissements des membres de lâassociation Tradition, Famille,
PropriĂ©tĂ© nâont jamais fait lâobjet de procĂ©dures judiciaires et ne peuvent ĂȘtre qualifi Ă©s de
dĂ©rives sectaires constituant des agissements susceptibles dâĂȘtre pĂ©nalement sanctionnĂ©s.
23
23 - Des informations dĂ©tenues par la Miviludes, il rĂ©sulte premiĂšrement que lâassociation TFP et son dirigeant
ont été poursuivis devant le tribunal correctionnel de Nanterre qui a rendu le 5 février 2009 un jugement de
relaxe qui sera rendu dĂ©fi nitif le 5 avril 2009, sous rĂ©serve dâun Ă©ventuel appel du ministĂšre public ; et deuxiĂšme-
ment quâune instruction visant les mĂȘmes personnes est actuellement en cours au tribunal de grande instance
de Paris. Dâautre part dans une affaire opposant lâassociation Assistance Jeunesse au propriĂ©taire des locaux de
« lâĂ©cole Saint BenoĂźt », le tribunal de grande instance de ChĂąteauroux a rendu le 25 aoĂ»t 1982 un jugement
assez explicite dans ses motifs quant aux dĂ©rives sectaires pouvant ĂȘtre reprochĂ©es Ă cette association qui Ă©tait
une Ă©manation directe de TFP.
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Rapport au Premier ministre 2008 Annexes
199
âŒ
Adresses et liens utiles
Les adresses des sites présentés ci-dessous contiennent un grand
nombre de documents dâinformations utiles. La Miviludes laisse Ă leurs auteurs
la responsabilité de leur contenu
1
.
âą LâUnion nationale des associations pour la dĂ©fense de la famille et de lâindi-
vidu victime de sectes (UNADFI)
http://www.unadfi .com
âą Le Centre de documentation, dâĂ©ducation et dâaction contre les manipula-
tions mentales (CCMM)
www.ccmm.asso.fr
Autres adresses utiles
âą Lâassociation des faux souvenirs induits (AFSI)
Maison des associations du 13
e
arrondissement, 11 rue Caillaux, 75013 Paris
âą LâAssociation vie religieuse et familles
www.avref.asso.fr
âą La DĂ©fenseure des enfants
http://www.defenseurdesenfants.fr
âą La FĂ©dĂ©ration europĂ©enne des centres de recherche et dâinformation sur le
sectarisme
http://www.fecris.org
âą Le Groupe dâĂ©tude des mouvements de pensĂ©e pour la prĂ©vention de lâindi-
vidu (GEMPPI)
http://www.ifrance.com/sectes-info-gemppi/
âą LâInstitut national dâaide aux victimes et de mĂ©diation (INAVEM)
http://www.inavem.org
⹠Psychothérapie vigilance
http://PsyVig.com
âą www.prevensectes.com
âą www.zelohim.org
âą www.prevensectes.com/therapires.htm
âą www.antisectes.net
1 - Liste non limitative.
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