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Discrimination positive

« Embauche équitable » pour les Sud-Africains

par Johann Rossouw, mai 2007
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Quand le Congrès national africain (African National Congress, ANC) a pris les rênes du pouvoir en 1994, il s’est trouvé confronté à une situation économique et sociale catastrophique. Il lui a aussi fallu s’attaquer aux inégalités et aux injustices héritées de l’apartheid. Sous l’impulsion de M. Thabo Mbeki, l’ANC a opté pour une stratégie fondée sur la création d’une classe moyenne noire : discrimination positive à l’embauche et transfert d’une partie des actifs des entreprises privées à des Noirs (Broad-Based Black Economic Empowerment Act, BEE).

La politique volontariste adoptée par l’ANC a effectivement produit une classe moyenne noire, estimée à un ou deux millions d’individus (sur une population noire, y compris les Sud-Africains « asiatiques » et « métis », de plus de quarante millions). Et, signe quelque peu paradoxal de rééquilibre, entre 1991 et 2002, le chômage des Noirs augmente moins vite que celui des Blancs : 105 %, contre 150 %. Cependant, la politique de l’ANC a aussi généré un certain nombre d’effets pervers.

La principale mesure adoptée par le gouvernement est la loi sur l’« embauche équitable » (Employment Equity Act), votée en avril 1999, alors que M. Mbeki était sur le point de prêter serment comme président de l’Afrique du Sud. Cette loi a pour but de donner leur juste place sur le marché du travail aux catégories de Sud-Africains, y compris les femmes et les handicapés, victimes de discriminations. Cependant, les séquelles de l’apartheid étant évidemment la priorité des pouvoirs publics, ce texte a presque exclusivement été utilisé en faveur des Noirs.

En conséquence de cette logique raciale, des milliers de fonctionnaires blancs aguerris ont été incités à quitter leurs postes grâce à des primes de licenciement. Cette politique a déjà coûté 1 milliard de rands (103 millions d’euros) à l’Etat rien que pour les enseignants. Un député ANC est allé jusqu’à (...)

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Johann Rossouw

Philosophe et écrivain, rédacteur en chef du Vrye Afrikaan, qui publie l’édition en afrikaans du Monde diplomatique (Durbanville, Afrique du Sud).

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