S o m m a i r e
Introduction
1.
Qu’est-ce que qu'un légume ?
2.
Qu’est-ce que la nutrition ?
3.
Qu’est-ce que la ratatouille ?
Savoirs actuels
4.
Retour aux savoirs antiques
Conclusion
Note
Cette conférence est la reprise d’une communication que j’ai donnée
lors d’une journée organisée le 15 décembre dernier à la Maison
Méditerranéenne des Sciences de l’Homme d’Aix-en-Provence par le
Programme Alimentations en Méditerranée 1
et consacrée à « La ratatouille. Les plats de légumes en Méditerranée ».
Les actes en seront prochainement publiés aux Presses Universitaires
de Provence. Le but de mon intervention était d’apporter à l’auditoire
une information relative à la valeur nutritionnelle des plats de
légumes en prenant l’exemple de la ratatouille.
1.- Qu'est ce
que qu'un légume ?
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Le terme de légume n’a aucun sens en botanique, au contraire de
« fruit », qui désigne le résultat de la pollinisation
de la fleur. Un légume peut-être justement un fruit, comme l’aubergine,
la courgette, la tomate, une tige, une feuille, une racine, une
graine, un bulbe, une fleur ou une inflorescence, ou encore
un bourgeon.
2.- Qu'est ce
que la nutrition ?
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Les définitions
du Petit Robert 1993
Au sens restreint, c’est la transformation et l’utilisation des
aliments dans l’organisme.
Les définitions
des nutritionnistes
D’un point de vue physiologique, la nutrition est l’introduction
dans l’organisme et l’utilisation par celui-ci des matériaux plastiques
et énergétiques - aliments, gaz respiratoires - qui lui sont nécessaires.
La nutrition met en œuvre les fonctions digestive, respiratoire,
excrétoire et endocrine, fonctions qui permettent l’apport aux cellules
des éléments qui assurent leur développement, leur maintien, leur
fonctionnement et l’élimination de leurs déchets. La diversité des
fonctions augmente avec la taille et la complexité de l’organisme.
Pour l’homme, dont l’organisme est très complexe, il s’agit d’une
succession d’étapes, ce qui implique un rendement moins bon que
pour un organisme simple.
Les outils de la
nutrition
La nutrition est une discipline médicale. Elle est basée sur la
biochimie et sur la chimie des aliments. Pour se développer, elle
utilise des expériences scientifiques en laboratoire et des enquêtes
épidémiologiques.
Le besoin journalier
en énergie
Il est d’environ 2700 kcal pour un homme et d’à peu près
2000 kcal pour une femme, tous deux d’activité moyenne.
Un homme effectuant une tâche fatigante a besoin d’au moins 3500
kcal par jour.
La valeur nutritionnelle
d’un aliment
On définit la valeur nutritionnelle d’un aliment par son aptitude
à apporter à l’organisme du carburant, à savoir lipides, protides
et glucides métabolisables, pour :
- couvrir ses besoins en énergie.
- couvrir les besoins en matière du corps, c’est à dire en substances
indispensables comme les acides gras mono- et poly- insaturés,
les acides aminés essentiels.
Les fruits et les légumes, notamment les légumes
de la ratatouille, faiblement énergétiques, vont par
contre grandement contribuer à couvrir les besoins du corps
en matière. Ils ont donc une valeur nutritionnelle très
importante.
3.- Qu'est ce
que la ratatouille ? Savoirs actuels
|
Tout d'abord, voyons donc les légumes que j'utilise pour
cuisiner ma ratatouille : des tomates, des poivrons, verts et rouges,
des courgettes, des aubergines, de l'ail et des oignons; n'oublions
pas les aromates : du basilic, du thym et du laurier, et enfin de
l'huile d'olive, ainsi que le sel et le poivre.
Les légumes sont coupés en morceaux. Les tomates servent
pour le fond de sauce avec l'oignon. Les autres légumes sont
revenus séparément dans l'huile d'olive et ajoutés
au fond commun au fur et à mesure. Le tout mijote deux heures
et peut être remis à mijoter à volonté.
L'ail peut être rajouté après les légumes
et cuit moins fort que l'oignon.
La plupart des légumes contiennent presque toutes les vitamines,
même en faible quantité.
Ils apportent en outre des fibres diversifiées qui leur confèrent,
après cuisson, une consistance moelleuse. Les fibres ont
par ailleurs une influence sur la qualité et la quantité
des micro-nutriments absorbés par la paroi intestinale.
Les légumes renferment des minéraux variés,
en quantité bien souvent importante par rapport à
l'apport calorique correspondant. Les minéraux et les oligo-éléments,
cofacteurs d'enzymes qui participent au métabolisme, constitutifs
de molécules et de tissus indispensables ou participant aux
mécanismes antioxydants, sont aussi importants pour l'organisme
que les vitamines.
Le thym a des vertus apéritives. Son action bactériostatique
est reconnue. Il a aussi une action antispasmodique, une action
antirhumatismale et une action tonifiante.
Le basilic est surtout reconnu pour ses qualités organoleptiques.
Du point de vue médical, je n’ai trouvé mention que d’une action
calmante.
Le laurier a une action antipelliculaire et améliore la
digestion.
4.- Retour aux
savoirs antiques
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Ces savoirs ne concernent pas tous les légumes de la ratatouille,
puisque ni la courgette, ni le poivron, ni la tomate n'étaient
connus dans l'Antiquité gréco-romaine. Par ailleurs,
l'aubergine, bien qu'indigène en Inde, n'était pas
non plus connue en Méditerranée à l'époque
qui nous intéresse, entre le VIIIème siècle
avant Jésus-Christ et le premier siècle après
Jésus-Christ. Durant cette période ont été
composés des écrits qui sont parvenus jusqu'à
nous et qui nous renseignent directement ou indirectement sur les
savoirs antiques en agronomie et en médecine.
Hippocrate, au Vème siècle avant J.-C., apporte
de nombreux renseignements à propos de l'oignon, notamment
qu'il est " bon pour la vue ". Pline, du premier siècle
après J.-C., précise qu'il est laxatif.
Les Anciens avaient constaté les nombreuses vertus de l'ail.
En voici un extrait par Hippocrate : " chaud, laxatif,
diurétique ", Hippocrate qui ajoute que les infusions
d'ail sont diurétiques.
Les avis des Anciens sur le basilic sont plutôt contradictoires.
Ainsi Pline le trouve mauvais pour la vue et pour l'estomac tout
en notant que le contraire a été dit.
Hippocrate écrit au sujet de l'action du thym sur l'organisme
qu'il est " diurétique ".
On le voit, les Anciens avaient déjà observé
les effets de l'ail, de l'oignon et des aromates sur la santé,
et s'efforçaient d'en exploiter les bienfaits.
L'exemple de la ratatouille a permis d'aborder les effets des
différentes étapes de la préparation : découpe
et cuisson.
Ajoutons que les végétaux renferment des composés
dits " antinutritionnels ". En général,
ces substances toxiques sont dégradées par la cuisson.
Si l'on reste dans l'alimentation végétale, il est
aussi très intéressant de signaler les nombreuses
associations de légumineuses avec des céréales
: petits pois et riz, lentilles et riz en Inde, pois chiches et
graine de couscous dans le Maghreb, haricots et maïs en Amérique
latine, les exemples sont nombreux et semblent naturels. En fait,
il n'est pas anodin de remarquer que ces associations permettent
la mise en complémentarité des protéines végétales,
abondantes, des céréales et des légumineuses.
Consciemment ou pas, les différentes sociétés
se construisent une alimentation équilibrée.
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