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Festival International du Film, Cannes 2001
LE FINANCEMENT DES FILMS EUROPEENS

Hausse moyenne de 10 % du financement public direct à la production cinématographique et audiovisuelle dans les pays de l'UE en 2000

 

Renforcement financier des aides nationales

Au cours des cinq dernières années, le financement public direct en matière de production et de distribution cinématographiques et audiovisuelles a été renforcé dans l'ensemble des pays membres de l'Union européenne. Ce renforcement a été obtenu soit par l'impulsion de mesures de politique stratégique, soit par une augmentation des recettes fiscales dans les divers segments du marché. Entre the 1999 et 2000, le montant global du financement public s'est accru de 5,4 % en Allemagne et de 18 % au Danemark. Au cours de la même période, le budget du Fonds néerlandais pour le cinéma a connu une augmentation similaire. Cet accroissement du financement public au Danemark et aux Pays-Bas s'inscrit dans le cadre d'une politique pluriannuelle. La hausse de 9,18 % du budget 2001 du CNC en France découle principalement d'une augmentation des recettes provenant des taxes spéciales auxquelles sont ajoutés divers segments du marché.

Diversification croissante des politiques et instruments d'aide

Des travaux en cours de l'Observatoire européen de l'audiovisuel sur la structure, l'organisation et le développement du financement public en matière de production et de distribution audiovisuelle en Europe au cours de la période 1995-2001 ont mis à jour les tendances suivantes :

  • Diversification :

    • des sources de financement des fonds d'aide, afin d'y inclure les recettes de divers prélèvements perçus sur les entrées dans les salles et sur les recettes publicitaires des radiodiffuseurs, en sus des sommes directement issues du budget de l'Etat ;.

    • de la palette des programmes d'aide portant sur des parties spécifiques du processus de production, en complément de l'accent préalablement mis sur le financement de la production, par opposition aux mesures de financement de la distribution/du marketing  ;

    • des instruments politiques utilisés pour atteindre des objectifs stratégiques globaux en matière de développement des industries nationales/européennes du cinéma (avantages et allègements fiscaux, fonds de garantie, investissements obligatoires pour les radiodiffuseurs, etc.)

  • Importance croissante des entreprises audiovisuelles en tant que «groupe cible  »/bénéficiaires : dans le cadre d'une stratégie de développement économique durable, l'accent mis de façon croissante sur les entreprises audiovisuelles en tant que cibles principales des mesures de financement public direct, par opposition à l'aide aux créateurs ou projets individuels, constitue un développement logique et va de pair avec l'importante utilisation des systèmes d'aide automatique. Par leurs diverses actions, les fonds publics tendent également à favoriser le développement d  es sociétés présentant un potentiel de croissance élevé, tant sur le plan de l'activité économique que sur celui de l'emploi.

  • Rôle croissant des collectivités régionales/locales et des agences de développement économique dans la constitution d'industries de production locales solides : la mise en place de politiques de développement local/régional en matière de production cinématographique et audiovisuelle ne s'est pas limitée aux pays dotés d'une structure fédérale (tels que l'Allemagne, la Belgique et l'Espagne). Film I Väst en Suède, Sgrin et Scottish Screen au Royaume-Uni, ne sont que des exemples de la coopération réussie entre les agences locales de développement économique et les fonds d'aide à la production cinématographique et audiovisuelle. Cette coopération a en effet contribué à la création d'une solide infrastructure de développement durable dans ce domaine. Entre 1999 et 2000, le volume du financement régional en France a également augmenté de 22 %. Cependant, le total de EUR 11,5 millions ne représente encore que moins de 10 % de l'ensemble du financement public en France. Ce chiffre est à mettre en rapport avec celui de l'Allemagne, où les fonds régionaux représentent désormais 62 % de l'aide publique allemande, notamment grâce à la création de la Mitteldeutsche Medienförderung. Toutefois, la Filmstiftung Nordrhein Westfalen a accusé une baisse de 20,45 % de son budget entre 1999 et 2000.

Importance croissante des mécanismes d'aide aux entreprises dans la politique globale

La plupart des nouvelles initiatives répondent à une préoccupation commune : créer un environnement économique stable et dynamique au profit des petites et moyennes entreprises et des entrepreneurs du secteur audiovisuel et cinématographique, y compris par un large usage des incitations économiques et fiscales, en complément des aides directes. Le fonds "i2iAudiovisual" de la Banque européenne d'investissement, qui consent des prêts globaux pour un montant total de EUR12 à 15 milliards échelonnés sur une période de trois ans, est un exemple d'initiative parallèle, complémentaire des EUR  400 millions du programme Media +. La mise en place au Danemark d'un fonds de capital-risque de 100 millions de couronnes danoises (DKR) destiné à la production cinématographique, financé par l'Etat mais géré par un organisme privé, en est un autre exemple. Dans les années à venir, l'investissement public en matière de mécanismes d'aide aux entreprises dont pourront bénéficier les sociétés de production et de distribution cinématographique audiovisuelle "dépassera" probablement, en termes financiers, les sources "traditionnelles" de financement direct.

Cet objectif d'aide aux entreprises est présent à tous les niveaux politiques, mais il trouve actuellement son application la plus poussée dans le cadre de la construction et de l'interconnexion des économies et industries audiovisuelles régionales. Au Royaume-Uni par exemple, les fonds régionaux destinés aux médias, tels que le Scottish Screen en Ecosse ou le Sgrin au pays de Galles, ont largement contribué à améliorer le niveau de l'activité cinématographique et audiovisuelle dans l'ensemble du pays. Soucieux de permettre à l'ensemble des régions britanniques de recueillir les bénéfices sociaux et économiques de l'amélioration générale de cette activité, le gouvernement a mis en place un nouveau Fonds d'investissement régional de six millions de livres (GBP), placé sous l'égide du av Film Council (Conseil du cinéma). En France, le Sénat prépare en ce moment une circulaire relative aux financements et aux investissements réalisés par les collectivités territoriales dans le secteur cinématographique audiovisuel. Quelle que soit l'importance des fonds régionaux concernés, ils se caractérisent par une collaboration étroite avec les organismes d'incitation économique nationaux et locaux, qui ont été les relais traditionnels de l'aide aux PME.

L'Observatoire européen de l'audiovisuel met en place une suivi régulier du financement public de la production et de la distribution cinématographiques/télévisuelles dans l'ensemble de l'Europe

Le financement public est un facteur essentiel de maintien et de développement d'une industrie nationale et européenne durable de la production des contenus cinématographiques, tant sur le plan culturel que sur le plan économique. Dans un contexte de plus en plus complexe, les professionnels ont besoin d'une vue d'ensemble actualisée qui leur permette d'optimiser sa recherche de finance pour de nouveaux projets. Les responsables de fonds publics et les décideurs politiques ont quant à eux besoin de données et d'informations globales, pour assurer l'efficacité et l'impact des instruments politiques dont ils ont la charge.

Afin de faciliter la recherche de financement du secteur de la production, l'Observatoire européen de l'audiovisuel constitue en ce moment même une base de données complète sur les structures de financement public de la the production et de la distribution cinématographique audiovisuelle dans l'ensemble de l'Europe, dont la publication sur le site Internet de l'Observatoire (http://www.obs.coe.int) est prévue pour la fin de l'année.


Contacts

Observatoire européen de l'audiovisuel
Lone Le Floch-Andersen, expert (production et financement)
Markus Booms, marketing
Marché du film à Cannes : Riviera Stand B10
Tel. : + 33 (0) 4 92 99 33 08

76, allée de la Robertsau
F- 67000 Strasbourg
Tel. +33 (0) 3 88 14 44 00
E-mail :obs@obs.coe.int
http://www.obs.coe.int


L'Observatoire européen de l'audiovisuel

Le travail de l'Observatoire européen de l'audiovisuel consiste en la collecte, la documentation, la préparation et la diffusion systématiques de l'information relative au secteur audiovisuel en Europe. Ses principales compétences portent sur l'information économique et juridique, ainsi que sur l'information relative à la production cinématographique/télévisuelle et à son financement. Il gère des bases de données économiques et juridiques et propose un portail d'information complet sur le secteur audiovisuel via Internet (http://www.obs.coe.int).

L'Observatoire européen de l'audiovisuel a été créé en 1992 dans le cadre d'un accord partiel élargi du Conseil de l'Europe. Trente-quatre pays européens, ainsi que la Communauté européenne, en sont membres. Etabli à Strasbourg, l'Observatoire accomplit sa mission avec le concours d'un réseau décentralisé de partenaires et de fournisseurs d'information.

Cannes 2001

Dans le cadre de ses nombreuses activités pendant l'édition 2001 du Festival international du Film de Cannes, l'Observatoire a publié plusieurs articles et rapports spécialisés, consacrés aux récentes évolutions juridiques, économiques et financières de l'industrie cinématographique européenne, sur son site Internet (http://www.obs.coe.int/medium/film.html).

 



Contacts : alison.hindhaugh@coe.int