background image

 

 

 

MINISTERE DE L’ECOLOGIE  

ET DU DEVELOPPEMENT DURABLE 

MINISTERE DE L’AGRICULTURE, 

DE L’ALIMENTATION, DE LA PECHE 

ET DES AFFAIRES RURALES 

 

INSPECTION GENERALE 

DE L’ENVIRONNEMENT 

COMITE PERMANENT DE COORDINATION 

DES INSPECTIONS 

 

 

Rapport N° C  2003  T  067

 

 
 
 
 
 
 
 
 
 

EVALUATION DES RISQUES LIES A L’AUGMENTATION 
DES DENSITES DES SANGLIERS SAUVAGES EN FRANCE 

 
 
 

SEPTEMBRE 2003 

 
 
 
 
 

 

 

Rapport présenté par 

 

IGE 

 

COPERCI

 

Jean BOURCET 

Ingénieur général du génie rural, 

des eaux et des forêts 

Pierre BRACQUE 

Inspecteur général de l’agriculture 

 

Philippe de NONANCOURT 

Ingénieur général du génie rural, 

des eaux et des forêts 

 

 

Claude SAPOR 

Inspecteur général 

de la santé publique Vétérinaire 

 

background image

 

 

RESUME 

 
 

I – LE CONSTAT

 

 

Sous les effets conjugués de plusieurs facteurs, au premier rang desquels se placent les 

pratiques cynégétiques, les populations de grand gibier et plus particulièrement de sangliers ont 
connu en France et dans toute l’Europe un développement spectaculaire au cours des dernières 
décennies. 
 

Cette augmentation des densités d’animaux, recherchée par les chasseurs, aggrave jusqu’à 

les rendre difficilement supportables, les effets néfastes produits par les sangliers longtemps classés 
uniquement parmi les espèces  nuisibles. 
 

Le sanglier et le porc domestique partagent des pathologies communes et parmi les 

principales maladies identifiées chez le sanglier, plusieurs sont inscrites sur la liste des maladies 
réputées contagieuses des suidés. 

Le sanglier s’est révélé un réservoir de germes pour la tuberculose, la brucellose, la maladie 

d’Aujeszky et la peste porcine classique, maladies absentes ou en voie d’éradication de l’élevage 
porcin français. 

Du point de vue de l’épidémiologie, plus la densité d’une population animale est 

importante, plus le risque d’apparition et de pérennisation d’une maladie est grand : la dynamique 
démographique des populations de sangliers constitue donc un élément éminemment favorable au 
maintien de ces affections. 

Le risque de contamination des élevages porcins est directement lié à la possibilité de 

contact entre les porcs domestiques et les sangliers : à cet égard, les résultats obtenus par la 
surveillance sérologique de la brucellose, de la tuberculose et de la maladie d’Aujeszky illustrent 
parfaitement cet aspect de la question. 

Mais un autre mode de contamination à distance par contact avec des produits issus de 

sangliers contaminés (venaison, eaux grasses…) peut revêtir une grande importance dans la 
transmission de maladies très contagieuses comme la peste porcine. 
 

La santé humaine peut être affectée par plusieurs maladies transmises par les sangliers et la 

densité élevée de sangliers accroît les risques de cette contamination du fait de l’augmentation des 
manipulations des animaux tués à la chasse et de la plus grande disponibilité de venaison. 

Le risque majeur pour la santé humaine réside dans la contamination par la trichine. La 

fréquence de cette affection semble augmenter parallèlement à la croissance des populations de 
sangliers. 

 
L’augmentation des densités de sangliers aggrave les risques économiques qui menacent les 

exploitations agricoles et les filières de production végétales et animales. 

Les coûts directs et indirects consécutifs à l’apparition des maladies affectent durablement la 

rentabilité d’une exploitation et peuvent aboutir à l’abandon de la production concernée. 
L’économie de toute une région peut être perturbée et les conséquences s’étendre à l’ensemble de 
la filière de production si les pays importateurs, sollicités par la concurrence, font jouer les clauses 
non tarifaires de suspension des échanges vis à vis des produits issus de cette filière. 

La prévention des dégâts aux productions végétales et animales et leur indemnisation pèsent 

lourdement sur les budgets des Fédérations de chasseurs qui pourraient par ailleurs s’investir 
davantage dans le maintien ou la restauration de milieux propices à l’épanouissement de la flore et 

background image

 

de la faune sauvages, le financement de la recherche sur les espèces gibiers et toutes actions 
favorables à l’instauration du fameux équilibre agro-sylvo-cynégétique que nous cherchons 
toujours à retrouver. 

Enfin, les accidents de la route provoqués par la grande faune mais principalement par les 

sangliers, dont l’incidence est largement sous-estimée, sont non seulement toujours à l’origine de 
dégâts matériels importants mais parfois de blessures corporelles et psychologiques graves, voire 
de pertes en vies humaines tout à fait inacceptables. 
 

II – LES RECOMMANDATIONS

 

 

II.1. – GESTION DES POPULATIONS DE SANGLIERS 

 

La maîtrise des densités de sangliers constitue le dénominateur commun de toutes les actions 

destinées à atténuer les risques inhérents à la surpopulation de ces suidés sauvages. Elle doit 
s’accomplir dans le cadre légal actuellement en vigueur en l’adaptant si nécessaire et en s’appuyant 
sur les acteurs reconnus de la gestion de la faune. 
 

 

Elaborer et mettre en œuvre une politique de gestion des populations de sangliers adapté au 
contexte des territoires sur les quels il sera appliqué en se fondant sur : 

-  une meilleure connaissance des dégâts et des densités de sangliers, 
-  des objectifs de populations maximales à ne pas dépasser, 
-  l’interdiction du nourrissage artificiel et le maintien exclusif de l’agrainage 

dissuasif, 

-  l’application de ce plan dans toutes les zones hébergeant des populations de 

sangliers y compris les réserves et les zones de non chasse, 

-  un prélèvement minimum quantitatif et qualitatif exigé, comportant obligatoirement 

un certain nombre de femelles, 

-  la mise en place d’un suivi des prélèvements de sangliers opérés par la chasse. 
-  l’allongement de la période de chasse effective, y compris en plaine, pour le 

sanglier, 

-  l’ajustement des prélèvements en cours de campagne, 
-  l’étude et la mise en œuvre rapide des schémas départementaux de gestion 

cynégétique en les déconnectant, pour cette première fois, des Orientation régionales 
de gestion de la faune sauvage. 

 

 

Associer les agriculteurs à la mise en place d’une chasse durable du petit gibier. Mettre en 
oeuvre des mesures d’accompagnement comprenant : 

-  une révision de certaines pratiques agricoles pour limiter les dégâts, 
-  la restauration de la chasse au petit gibier en collaboration avec les agriculteurs. 

 

 

Associer les chasseurs à la valorisation de l’espace rural et les confirmer dans leur rôle de 

gestionnaire de la faune sauvage. 

 

II.2. - GESTION DU RISQUE SANITAIRE 

 

 

Poursuivre et intensifier le travail de recherche pour mieux appréhender le statut sanitaire 
des sangliers. 

 

 

Imposer des mesures de protection des élevages de porcs en plein air adaptées au risque réel 
de contamination et à la conduite des élevages considérés. 

 

background image

 

 

Entamer une enquête sur les flux d’animaux entre élevages porcins en plein air et élevages 
intensifs afin d’évaluer au plus juste le rôle des élevages en plein air dans les risques de 
contamination de la filière porcine par la faune sauvage. 

 

 

Dans les zones infectées par la peste porcine classique, interdire les actions aboutissant à 
l’éparpillement des sangliers en : 

-  interdisant les battues bruyantes avec des chiens courants, 
-  maintenant, sous certaines réserves, les battues silencieuses avec des terriers afin de 

poursuivre la régulation des populations surabondantes de sangliers. 

 

 

Interdire la circulation de la venaison hors de la zone infectée par une épizootie. 

 

 

conduire une étude sur les centres de collecte des animaux prélevés à la chasse. 

 

 

Appliquer avec rigueur les mesures hygiénique et sanitaires relatives aux déplacements des 
personnes, matériaux et matériels. 

 

 

Poursuivre et développer les rencontres de concertation et de coordination des dispositifs de 
lutte contre la peste porcine classique et autres maladies contagieuses du sanglier avec les 
pays voisins. 

 

 

Stimuler la recherche d’un vaccin oral contre la peste porcine classique efficace et 
permettant de distinguer les anticorps vaccinaux des anticorps naturels. 

 

 

Stimuler la recherche d’un moyen fiable de détection de l’infection par la trichine et 
développer l’information des professionnels et des chasseurs sur les risques et la 
réglementation relatives à cette maladie. 

 

II.3. – GESTION DU RISQUE ECONOMIQUE 

 

 

Développer la protection des cultures sensibles. 

 

 

Etendre aux élevages porcins en plein air les dispositions financières de protection et 
d’indemnisation des dégâts. 

 

 

Pénaliser les chasseurs qui ne réalisent pas 

le prélèvement minimum exigé 

et annoncé. 

 

 

Faire participer au financement des dégâts tous les propriétaires de territoires sur lesquels se 
développent des populations de sangliers y compris ceux des réserves et des zones 
soustraites à la chasse. 

 

 

Faire participer au Conseil départemental de la chasse et de la faune sauvage un 
représentant des maires et un représentant du Conseil général 

 

 

Lancer une nouvelle enquête nationale sur les accidents liés aux grands animaux. 

 

 

Intensifier les recherches sur les aménagements susceptibles de limiter les collisions avec le 
grand gibier et d’en diminuer la gravité. 

 

background image

 

 

TABLE DES MATIERES 

 
 
 

PREAMBULE 

 
 
 

I – LE CONSTAT 

 
 

I.1 – GENERALITES SUR L’ESPECE 

 

I.2.- ÉVOLUTION DES POPULATIONS DE SANGLIERS 

 

I.3.- ORIGINE DE L’EXPLOSION DEMOGRAPHIQUE 

 

I.3.1.- CAUSES INDIRECTES FAVORISANTES 

 
I.3.1.1.- CLIMATIQUES 
I.3.1.2.- METEOROLOGIQUES 
I.3.1.3.- RESSOURCES ALIMENTAIRES NATURELLES 
I.3.1.4.- PRATIQUES AGRICOLES 
I.3.1.5.- MISES EN RESERVES 
 

I.3.2.- CAUSES DIRECTES : LES PRATIQUES CYNEGETIQUES 

 
I.3.2.1.- RAREFACTION DU PETIT GIBIER 
I.3.2.2.- ELEVAGES DE SANGLIERS 
I.3.2.3.- AGRAINAGE 
I.3.2.4.- CONSIGNES DE TIR 
 

COMMENTAIRES 

 
 

II – LES CONSEQUENCES 

 
 

II.1.- LES RISQUES SANITAIRES 

 

II.1.1.- SANTE ANIMALE 

 
II.1.1.1.- LA TUBERCULOSE 
II.1.1.2.- LA BRUCELLOSE 
II.1.1.3.- LA MALADIE D’AUJESZKY 
II.1.1.4.- LA PESTE PORCINE CLASSIQUE 
 

COMMENTAIRES 

 
 

background image

 

 

II.1.2.- SANTE HUMAINE 

 
II.1.2.1.- MALADIES TRANSMISSIBLES PAR CONTACT 
 

II.1.2.1.1.- BRUCELLOSE 
II.1.2.1.2.- INFECTION A STREPTOCCOQUE 

 
II.1.2.2.- MALADIES TRANSMISSIBLES PAR INGESTION 
 

II.1.2.2.1.- SARCOSPORIDIOSE 
II.1.2.2.2.- TRICHINELLOSE 
II.1.2.2.3.-INTOXICATIONS ET TOXI-INFECTIONS ALIMENTAIRES

 

 

II.1.2.3. COLLISIONS AVEC DES SANGLIERS 
 

COMMENTAIRES 

 
 

II.2.- LES RISQUES ECONOMIQUES 

 

II.2.1.- COUT DES MALADIES 

 
II.2.1.1.- ELIMINATION DES ANIMAUX 
II.2.1.2.- RESTRICTIONS AUX DEPLACEMENTS 
II.2.1.3.- ARRET DES EXPORTATIONS 
 

II.2.2.- DEGATS AUX CULTURES 

 
II.2.2.1.- LE CONSTAT 
 
II.2.2.2.- LES RISQUES 
 

II.2.2.2.1.- POUR LES CEREALES 
II.2.2.2.2.- POUR LES PRAIRIES 
II.2.2.2.3.- POUR LES VIGNES 
II.2.2.2.4.- POUR L’AGRICULTURE BIOLOGIQUE 
II.2.2.2.5. – POUR LES PRODUCTIONS ANIMALES 

 

II.2.3.- LES ACCIDENTS DE LA ROUTE 

 
II.2.3.1.- LE CONSTAT 
 
II.2.3.2.- LES RISQUES 
 

II.2.3.2.1.-LA VITESSE 
II.2.3.2.2.-L’ÉVOLUTION SOCIOLOGIQUE 
II.2.3.2.3.- LA SIGNALISATION 
II.2.3.2.4.- L’ABSENCE D’AMENAGEMENTS 

 

COMMENTAIRES 

 
 
 

background image

 

 
 

III.- RECOMMANDATIONS 

 
 

III.1- PRINCIPES GENERAUX 

 

III.1.1.-  LA CHASSE ACTIVITE ECONOMIQUE 
 
III.1.2.- ROLE DES CHASSEURS, DES EXPLOITANTS AGRICOLES ET DES AUTRES UTILISATEURS 
DE LA NATURE 
 
III.1.3.- DIFFERENCES REGIONALES ET ROLE DES INSTANCES LOCALES 

 
 

III.2.- GESTION DES POPULATIONS DE SANGLIERS 

 

III.2.1.- DES OBJECTIFS DE PRELEVEMENT 

 
III.2.1.1.- CONNAISSANCE DES POPULATIONS 
 
III.2.1.2.- MISE EN ŒUVRE DE MESURES DE REGULATION ADAPTEES 
 

III.2.1.2.1.- CONSIGNES DE TIR 
III.2.1.2.2.- REGULATION DANS LES RESERVES 
 

III.2.2.- UN PROGRAMME DE PREVENTION : L’AGRAINAGE DISSUASIF 

 

III.2.3.- DES MESURES D’ACCOMPAGNEMENT 

 
III.2.3.1.- PRATIQUES AGRICOLES 
III.2.3.2.- RESTAURATION DE LA CHASSE AU PETIT GIBIER 
 

III.2.4.- UNE POLITIQUE DE GESTION 

 
 

III.3.- GESTION DU RISQUE SANITAIRE ET DE SES CONSEQUENCES 

 

III.3.1.- REDUCTION DES DENSITES DE SANGLIERS ET RISQUE SANITAIRE 

 

III.3.2.-MALADIES ANIMALES 

 
III.3.2.1.- EMPECHER LA CONTAMINATION DES ANIMAUX DANS LA ZONE INFECTEE 
 

III.3.2.1.1.- TRANSMISSION DIRECTE 
III.3.2.1.2.- TRANSMISSION INDIRECTE 

 
III.3.2.2.- EMPECHER LA DIFFUSION AUX ZONES INDEMNES 
 

III.3.2.2.1.- LIMITATION DES ACTIONS FAVORISANT LES DEPLACEMENTS DES SANGLIERS 
III.3.2.2.2.- RESTRICTION A LA CIRCULATION DES PRODUITS 
III.3.2.2.3.- APPLICATION DE MESURES D’HYGIENE AUX DEPLACEMENTS DE PERSONNES, 
MATERIAUX ET MATERIELS 

 

background image

 

III.3.2.3.- ERADIQUER LES MALADIES CHEZ LES SANGLIERS SAUVAGES 
 

III.3.3.- SANTE PUBLIQUE 

 
III.3.3.1.- TRICHINELLOSE 
III.3.3.2.- INTOXICATION ET TOXI-INFECTIONS ALIMENTAIRES 
 
 

III.4.- GESTION DU RISQUE ECONOMIQUE 

 

III.4.1.- DEGATS AUX CULTURES 

 
III.4.1.1.- REGULER LES POPULATIONS 
 

III.4.1.1.1.- CONNAITRE LES TABLEAUX DE CHASSE 
III.4.1.1.2.- PROSCRIRE LE NOURRISSAGE 
III.4.1.1.3.- ADAPTER LES PRELEVEMENTS EN COURS DE SAISON 
III.4.1.1.4.-REDUIRE LES ZONES REFUGES 

 
III.4.1.2.- PREVENIR LES DEGATS 
 
III.4.1.3.- FINANCER LES DEGATS 
 

III.4.1.3.1.- CONTRIBUTION POUR NON REALISATION DU PRELEVEMENT MINIMUM EXIGE 
III.4.1.3.2.- CONTRIBUTION DES TERRITOIRES NON CHASSES

 

 
III.4.1.4.- METTRE EN ŒUVRE LES SCHEMAS DEPARTEMENTAUX DE GESTION 
CYNEGETIQUE 
 

III.4.2.- ACCIDENTS DE LA ROUTE 

 
III.4.2.1.- ASSOCIER LES ELUS LOCAUX AUX DECISIONS CYNEGETIQUES 
 
III.4.2.2.- MIEUX CONNAITRE LES ACCIDENTS DE LA ROUTE 
 
III.4.2.3.- PREPARER LES AMENAGEMENTS ROUTIERS 
 
 

CONCLUSION 

 
 
 

ANNEXES 

 
 
 

BIBLIOGRAPHIE 

 
 

background image

 

 

PREAMBULE 

 
 
 
 
 

Animal emblématique de l’histoire cynégétique, le sanglier par sa robustesse, sa ruse, son 

courage et sa rareté faisait partie des gibiers les plus convoités des chasseurs de notre pays. Pendant 
des décennies, ses populations ont évolué de façon presque confidentielle et le prélèvement d’un 
spécimen de cette espèce était, dans la plupart des zones rurales, excepté quelques régions 
privilégiées, considéré comme un événement. 
 
 

Depuis une vingtaine d’années, sous l’influence d’une conjonction de facteurs favorables 

que nous analyserons ultérieurement et de l’extraordinaire capacité d’adaptation de l’espèce, les 
populations de sangliers ont connu un taux de croissance important et continu et une extension de 
leur aire de répartition qui ont permis de multiplier par dix les prélèvements au cours des trente 
dernières années sans pour autant parvenir à maîtriser la démographie de cette espèce. 
 

Si cet accroissement spectaculaire des densités a pu être considérée comme une aubaine par 

le monde cynégétique, il s’est accompagné de multiples effets négatifs au titre desquels il faut citer 
le risque de transmission de maladies au cheptel domestique et à l’homme, les dégâts aux cultures et 
l’accroissement des risques de collisions avec des véhicules. 
 
 

C’est dans ce contexte que, par lettre du 28 mars 2003, Madame la Ministre de l’écologie et 

du développement durable et Monsieur le Ministre de l’agriculture, de l’alimentation, de la pêche et 
des affaires rurales confiaient au Comité permanent de coordination des inspections – COPERCI et 
à l’Inspection générale de l’environnement, 

la mission d’évaluer les risques liés à l’augmentation 

des densités de sangliers sauvages en France et d’émettre des recommandations susceptibles 
de ramener les populations de sangliers à un niveau compatible avec l’exercice des activités de 
production agricole et de préservation de la santé animale et humaine

 
 

Après avoir établi la réalité et l’importance du phénomène, l’étude s’attachera à en identifier 

les causes, à évaluer les risques inhérents à cette situation pour déboucher sur des propositions de 
solutions à ce problème incluant les aspects juridiques de la mise en œuvre des mesures envisagées. 
 

Cette étude s’appuiera très largement dans son contenu sur les documents traitant de ce sujet 

d’actualité et notamment ceux produits par l’Office National de la chasse et de la faune sauvage, 
l’Agence française de sécurité sanitaire des aliments, les revues spécialisées et sur la thèse de 
doctorat soutenue en décembre 2002 à l’Université Claude Bernard - Lyon I par le docteur 
vétérinaire Stéphane BARBIER. 
 

background image

 

10 

 

I - : LE CONSTAT 

 
 

I.1 : GENERALITES SUR L’ESPECE 

 

Le sanglier présent dans notre pays, 

Sus scrofa

, est un mammifère artiodactyle de la famille 

des suidés qui appartient au groupe des sangliers d’Eurasie. 
 

Il est considéré comme l’ancêtre des porcs domestiques avec lesquels il est interfécond et 

partage de nombreux caractères biologiques dont la sensibilité aux mêmes maladies, même s’il ne 
les extériorise pas toujours de façon identique à son descendant que la sélection, la productivité et le 
mode de vie ont fragilisé. 
 

Le sanglier est un omnivore qui s’adapte avec facilité à une grande diversité de sources 

alimentaires selon les disponibilités offertes par les saisons, les régions ou les interventions 
humaines. 

Son régime alimentaire est cependant majoritairement (95%) constitué par des matières 

végétales (fruits sauvages, grains, plantes : tiges et parties souterraines)… . La partie animale est 
représentée par des insectes, mollusques, vers, reptiles mais aussi rongeurs, œufs et couvées, jeunes 
mammifères, charognes… . 
 

Son activité classique s’établit schématiquement selon un rythme binaire avec une période 

diurne de repos et une période nocturne essentiellement consacrée au nourrissage. Mais il n’est pas 
rare, si la tranquillité du lieu le permet, de voir des compagnies et plus particulièrement les laies 
suitées, en activité dans la journée. 

Si les conditions lui sont favorables (disponibilité en nourriture, en eau et quiétude), le 

sanglier fait preuve d’une grande sédentarité : le domaine vital des femelles englobant une surface 
de 300 à 400 hectares, tandis que celui des mâles peut atteindre 500 à 3 000 ha, l’espace 
géographique étant partagé par plusieurs groupes sans conflit s’il n’y a pas de compétition pour 
l’accès à la nourriture. 
 

A l’exception des mâles adultes ou âgés qui vivent isolés ou suivis d’un jeune mâle et ne 

rejoignent les femelles qu’à la période de reproduction, les sangliers sont des animaux sociaux qui 
vivent en groupes appelés compagnies, dirigées par une femelle dominante appelée laie meneuse, 
accompagnée de sa dernière portée, de sa portée précédente et de laies plus ou moins jeunes, suitées 
ou non. 

Les jeunes mâles quittent la compagnie aux environs de leur première année et constituent 

des groupes de quelques individus instables, turbulents et mobiles qui attendront 18 mois ou plus 
pour avoir le droit de gagner leur place de reproducteur sur un mâle âgé et affaibli. 

La laie meneuse a une grande importance sociale dans l’organisation des relations à 

l’intérieur de la compagnie et de ses activités. C’est pourquoi sa disparition est considérée comme 
une source de désordres et d’errance des animaux appartenant au groupe. Il faut cependant 
relativiser ce phénomène qui ne dure généralement pas longtemps du fait du remplacement rapide 
de la disparue par une autre laie expérimentée. 
 

La période principale de reproduction des sangliers se situe en décembre. Les laies 

dominantes entrent en chaleur les premières et induisent l’entrée en oestrus des autres laies du 
groupe. La maturité sexuelle des mâles est atteinte vers 10 mois tandis que celle des femelles peut 

background image

 

11 

varier de 8 à 24 mois selon les disponibilités en nourriture qui conditionnent la croissance des 
animaux, la capacité de reproduction étant acquise lorsque les laies atteignent le poids de 30/40kg. 
La gestation dure 120 jours ce qui situe le pic des naissances en avril, mais on peut observer des 
naissances de janvier à septembre. L’importance moyenne des portées en France est de l’ordre de 5-
6 marcassins. La prolificité augmente avec le poids des laies pour dépasser parfois 10 marcassins 
par portée chez les laies adultes de 70 kg et plus. La mortalité des jeunes est très variable en 
fonction des conditions climatiques, des disponibilités en nourriture et des pathogénies existant dans 
le groupe. En fonction de ces éléments, le taux annuel de croissance d’une population donnée peut 
varier de 100 à 200%. 
 

Du point de vue cynégétique, après avoir longtemps été considéré comme nuisible, le 

sanglier fait aujourd’hui partie des espèces gibiers et sa chasse est régie par l’article R. 224-4 du 
code rural/environnement qui confère aux préfets le soin d’organiser la chasse dans les 
départements par un arrêté annuel d’ouverture. 

Les dispositions du décret N° 88-940 du 30 septembre 1988 (articles R.227-5 à R. 227-27 du 

code rural/environnement) attribuent au préfet le pouvoir d’inscrire annuellement le sanglier sur la 
liste des espèces nuisibles après avis du Conseil départemental de la chasse et de la faune sauvage. 
 

I.2 : ÉVOLUTION DES POPULATIONS DE SANGLIERS 

 

En l’absence de méthodes aisées de dénombrement, du fait des mœurs nocturnes et discrètes 

de l’animal, le moyen simple et relativement fiable d’évaluation de la densité des populations de 
sangliers retenu par l’ONCFS consiste à se fonder sur l’évolution annuelle des tableaux de chasse 
déclarés de l’espèce. 
 

Cette méthode qui donne une très bonne indication des tendances, présente toutefois 

quelques inconvénients : 

-  Elle ne donne pas de renseignements directs sur la taille des populations dont on ne sait 

quel pourcentage est prélevé ; 

-  Les informations qui servent à établir ces statistiques sont fournies par les chasseurs. 

Elles peuvent être assez exactes dans les départements soumis au plan de chasse pour les 
sangliers encore que, certainement, tous les prélèvements ne soient pas déclarés ; en 
revanche elles doivent être beaucoup moins précises dans les départements non soumis 
au plan de chasse. 

Ces considérations conduisent à soupçonner que les données statistiques, pourtant déjà assez 

alarmantes, sont encore sous-estimées. 
 

On pourra voir sur la page suivante (Figure 1) l’évolution du tableau national de chasse sur 

un période d’une trentaine d’années qui montre que le prélèvement de sangliers est passé de moins 
de 50 000 têtes en 1973 à près de 400 000 en 2000 avec une multiplication par 10 sur 30 ans et par 
6 sur 20 ans. 

Si au cours de la saison 1999-2000, un léger fléchissement (-10%), certainement provoqué 

par les conséquences de la tempête de décembre 1999 qui ont rendu plus difficiles les conditions 
d’exercice de la chasse, peut être observé, les tableaux ont repris leur courbe ascendante dès 2000-
2001 avec un taux de croissance de +25% par rapport à la précédente saison et un nombre de 
prélèvements déclarés dépassant 380 000 animaux. 
 
Nous devons toutefois préciser que la densité des populations de sangliers présente de grandes 
variations régionales comme le montre la figure 2 ci-après. 
 

background image

 

12 

Figure 1 

Source : ONCFS/FDC – Réseau des correspondants « Cervidés-sanglier » 

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

 

 

 

 

Figure 2 

 
 

 

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Evolution annuelle du tableau de chasse national sanglier

0

100

200

300

400

73 74 75 76 77 78 79 80 81 82 83 84 85 86 87 88 89 90 91 92 93 94 95 96 97 98 99 00

Milliers

Saisons cynégétiques

 

 

 

 

Populations de sangliers 

par département

 

Par rapport à la moyenne nationale 
 
 
Plus de 180% 

 

De 120à 180% 

 

De 78 à 120% 

 

De 40 à 78% 

 

Moins de 40% 

background image

 

13 

Nous observons trois zones de forte concentration où les prélèvements sont supérieurs à 

120% de la moyenne nationale : 

-  Le grand Sud (17 départements) représente 43% des prélèvements, 
-  Le quart Nord Est (8 départements) totalise 17% des prélèvements, 
-  Le Centre (4 départements) ne regroupe que 7% des prélèvements. 

 

La modélisation des tableaux de chasse, réalisée par le réseau « Cervidés-sangliers » de 

l’ONCFS/FDC, permet de tirer des données chiffrées les enseignements suivants : 

-  une stabilisation des effectifs dans le Nord-Est de la France, 
-  une densification des populations sur le pourtour méditerranéen, 
-  une colonisation de l’espace dans le Centre, le grand Ouest et le massif alpin avec une 

forte hausse dans les départements de Haute-Vienne, Ille et Vilaine, Seine et Marne et 
Hautes Alpes. 

 

La tendance qui se dégage en matière de dynamique des populations de sangliers sauvages 

est à quelques exceptions près (Seine-Maritime, Var et Tarn et Garonne) une croissance continue 
par saturation des régions où l’animal était traditionnellement présent et la conquête de nouveaux 
territoires qui font que le sanglier est maintenant présent dans tous les départements français. 
 

Le phénomène d’explosion démographique du sanglier sauvage est donc bien réel et n’est 

pas, comme on aurait pu le croire, localisé à certaines régions du Nord-Est de la France mais 
concerne tout le territoire national. 
 

Ce phénomène est d’autre part observé dans plusieurs pays européens : Belgique, 

Allemagne, Luxembourg, mais aussi Espagne, Italie…pour ne citer que les voisins immédiats de la 
France. 
 

I.3 : ORIGINES DE L’EXPLOSION DEMOGRAPHIQUE 

 

Il est important d’essayer de préciser les causes de l’accroissement des populations de 

sangliers pour, ultérieurement, définir les moyens d’y remédier. 
 

I.3.1. – CAUSES INDIRECTES FAVORISANTES 

 

Nous avons vu dans le chapitre consacré aux généralités sur l’espèce que, pour se 

développer, le sanglier doit pouvoir bénéficier de trois éléments favorables : un couvert suffisant 
pour assurer sa tranquillité, de la nourriture variée en abondance et de l’eau où il puisse 
quotidiennement se souiller. Tout ce qui tend à satisfaire ces trois conditions favorisera la 
croissance de ses effectifs. 
 
I.3.1.1. - CLIMATIQUES 

Au cours des dernières décennies, il est à noter que la France n’a plus connu les hivers 

rigoureux que l’on rencontrait par le passé et le rôle sélectif que le froid exerçait sur les animaux les 
plus faibles n’a, de ce fait, plus existé permettant un taux plus élevé de survie hivernale des 
animaux sauvages. 
 
I.3.1.2. - METEOROLOGIQUES 

Il s’agit là d’une influence conjoncturelle dont l’exemple le plus typique est la tempête de 

décembre 1999. 

Les dégâts causés aux forêts ont eu un double effet : 

background image

 

14 

-  alors que l’on sait qu’il n’y a eu qu’un nombre insignifiant d’animaux victimes de la 

tempête, la fermeture du milieu a créé des conditions favorables de quiétude rapidement 
exploitées par les animaux ; 

-  l’exercice de la chasse a, en revanche, été affecté et si l’on observe une diminution 

significative des tableaux au cours de la saison 1999/2000 elle n’est pas liée à une baisse 
des effectifs de sangliers mais simplement à la réduction de la période d’ouverture 
immédiatement après la tempête et surtout, plus durablement, aux difficultés de pratiquer 
la chasse dans l’enchevêtrement de la végétation, offrant aux animaux des refuges 
inexpugnables dont ils ont su tirer le meilleur profit. La preuve en est une augmentation 
de 25% des tableaux en 2000/2001 alors que toutes les zones chassables n’étaient pas 
réouvertes, notamment dans le Nord-Est. 

 

La sécheresse et la chaleur exceptionnelles que nous venons de subir au cours des printemps 

et été 2003, avec les incendies qui les ont accompagnées représentent également un phénomène 
météorologique qui influencera les effectifs d’animaux sauvages. Lors des feux de forêts, le 
bouleversement de leur habitat et la production réduite de fruits forestiers qui, dans ces régions peu 
agricoles, constituent une des principales sources d’alimentation, ne manqueront pas d’avoir des 
effets sur les populations de sangliers d’une des régions où elles sont les plus denses : le pourtour 
méditerranéen et son arrière pays. 
 
I.3.1.3. – RESSOURCES ALIMENTAIRES NATURELLES 

Conséquences des évolutions climatiques ou des conditions météorologiques, la production 

de fruits forestiers dont le sanglier est friand (glands, faines, châtaignes…) a été particulièrement 
abondante ces dernières décennies, apportant au début de la saison hivernale de disette une 
nourriture appréciée et riche en énergie. 
 
I.3.1.4. – PRATIQUES AGRICOLES 

La déprise agricole en zones rurales défavorisées, notamment montagneuses, l’abandon des 

pâturages d’estive ont entraîné d’une part une fermeture des milieux, d’autre part une plus grande 
tranquillité en raison de la diminution des activités humaines et, ainsi, créé les conditions favorables 
à la conquête de ces territoires par le grand gibier, notamment le sanglier, provoquant ipso facto une 
pression accrue sur les zones de voisinage restées en exploitation. 

L’extension, l’intensification de la culture du maïs, l’introduction du maïs grain dans des 

régions où il n’existait pas, les primes distribuées à la surface cultivée ont incité les agriculteurs à 
accroître cette production. Ces parcelles, souvent de grande superficie deviennent des refuges pour 
les sangliers. 

Parallèlement, la pratique de l’irrigation dans ces cultures au moment des sécheresses 

estivales, attire les sangliers, qui ne peuvent se passer d’eau, dans les champs de maïs et accroît 
encore leur propension à provoquer des dégâts tout en assurant des conditions favorables à leur bien 
être et, par conséquent, à la croissance des populations. 

Enfin, il arrive que les intempéries d’octobre et novembre interdisent de récolter les grains à 

la période optimale, les laissant plus longtemps sur pied, permettant aux animaux de constituer des 
réserves pour la mauvaise saison et de réduire les mortalités hivernales. 
 
 
 
 
I.3.1.5. – MISES EN RESERVES 

Les mises en réserves de parties plus ou moins importantes du territoires se sont multipliées. 

background image

 

15 

Elles sont volontaires pour protéger certaines espèces rares ou menacées. Les Associations 

de Protection de la Nature qui les gèrent y interdisent souvent la chasse. 

Elles sont destinées à assurer la quiétude du gibier dans les Associations Communales de 

Chasse Agrées – ACCA qui ont obligation de mettre en réserve 10% de leur territoire. 

Elles peuvent être des réserves de fait dans les zones périurbaines, en bordure des autoroutes 

ou entre les grands ouvrages linéaires. 

Ces zones constituent des refuges que les sangliers savent exploiter en période de chasse. 

 

I.3.2. – CAUSES DIRECTES : LES PRATIQUES CYNEGETIQUES 

 
I.3.2.1. – RAREFACTION DU PETIT GIBIER 

A l’époque où les chasseurs avaient la possibilité de trouver du petit gibier sédentaire 

pendant la période d’ouverture générale de la chasse, ils ne s’intéressaient que modérément au 
grand gibier qui était alors le fait d’une minorité notamment en raison de son coût financier élevé. 

La raréfaction du petit gibier sédentaire naturel, voire sa disparition quasi totale de la plupart 

des régions françaises sous les effets néfastes de certaines pratiques agricoles  : déstructuration du 
paysage rural, développement de monocultures de céréales notamment du maïs sur de grandes 
superficies laissant le sol entièrement nu après les récoltes, traitements insecticides et 
pesticides…ainsi que la mise en place d’une chasse artificielle de lâcher de petit gibier, 
transformant la chasse devant soi en exercice de tir, ont entraîné une désaffection des chasseurs 
pour la chasse du petit gibier et un engouement pour la chasse du grand gibier, qui, bénéficiant des 
conditions favorables décrites ci-dessus et moins sensible aux pratiques agricoles voire favorisé par 
certaines d’entre elles, entamait le développement de ses effectifs, tandis que ceux du petit gibier 
naturel déclinaient irrémédiablement. 

L’urbanisation de notre société a amené de nouveaux chasseurs citadins, étrangers aux 

territoires, avec pour conséquence première un lien qui se distend entre les ruraux et le monde de la 
chasse et surtout, par un refus plus affirmé des agriculteurs devant la croissance des dégâts causés à 
leurs cultures et leurs récoltes. 

Il est intéressant d’observer que la croissance des effectifs des diverses espèces de grand 

gibier (suidés, cervidés, ovinés) s’est effectuée concomitamment. 
 

Figure 3 

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

 

Evolution des prélèvements de grands gibiers de 1973 à 2001

par rapport à la moyenne normée de chaque espèce

0,0%

50,0%

100,0%

150,0%

200,0%

250,0%

300,0%

1970

1975

1980

1985

1990

1995

2000

2005

Sanglier

Chevreuil

Cerf

Chamois

392202sangliers

437342chevreuils

 36716cerfs

 

10437chamois

background image

 

16 

 

Les évolutions du sanglier, du chevreuil et du cerf sont assez voisines. Les accroissements se 

font dans cet ordre : Sanglier x 10,8; chevreuil x 8,3; cerf x 6,7. 

Le prélèvement de sanglier passe de 36.400 têtes en 1973 à 392.200 en 2001 avec une 

multiplication par 10,8 en 28 ans. 

Le mouvement s'accélère. D'une multiplication par 2,5 pour les 14 premières années on 

passe à 4,3 pour les 14 dernières. 
 
I.3.2.2. – ELEVAGES DE SANGLIERS 

Pour faire face à une demande en expansion pour la chasse du grand gibier, certains 

organisateurs ou gestionnaires de chasses n’ont pas hésité à avoir recours à la pratique de l’élevage, 
en espaces plus ou moins clos, de l’espèce qui se prêtait le mieux à cette opération : le sanglier. 

Si certains ont procédé à la production de sangliers d’élevage avec toute la rigueur requise, 

d’autres plus soucieux des gains qu’ils pourraient en retirer que de la qualité des animaux offerts, 
n’ont pas hésité à avoir recours à des métissages avec des porcs domestiques aux robes colorées 
produisant des animaux plus prolifiques et moins farouches que l’on peut encore trouver dans 
certaines régions méridionales. 

Heureusement ces pratiques, dénoncées avec vigueur par nombres de chasseurs et 

rapidement contrôlées par les services chargés de la chasse, n’ont eu que des effets limités sur la 
plus grande part des populations de sangliers. 

L’élevage du sanglier a cependant permis de faire rapidement monter la densité des 

populations dans les régions où l’animal était implanté et de l’introduire dans des régions où il 
n’était pas présent. 
 
I.3.2.3. - AGRAINAGE 

Utilisé au départ pour cantonner les animaux sur les territoires où les détenteurs du droit de 

chasse avaient réussi à entretenir quelques populations, l’agrainage s’est ensuite voulu dissuasif 
pour protéger les cultures des sangliers pendant la période où elles sont particulièrement attirantes 
(de mars à novembre soit tout de même les ¾ de l’année !). 

Aujourd’hui, avec la densité atteinte par les populations, l’agrainage de cantonnement n’est 

plus nécessaire et l’aspect dissuasif n’est plus aussi efficace puisque pour éviter une trop grande 
concentration d’animaux sur le même territoire, source de conflits entre groupes, les sangliers 
préfèrent se répartir sur de plus grandes surfaces, dont les cultures de céréales. En outre, le sanglier 
est un omnivore opportuniste qui aime varier son régime alimentaire et ce n’est pas parce qu’on lui 
offre du maïs en quantité qu’il n’ira pas labourer les prairies voisines à la recherche de vers de terre 
et de petits rongeurs. 

En dépit de ces éléments, l’agrainage intensif se poursuit de plus belle en quantité et dans le 

temps, assimilable à ce niveau à un 

véritable affouragement

, puisqu’il est pratiqué toute l’année et 

a, entre autres effets pervers, celui d’habituer le sanglier à l’homme dont la présence n’est plus 
systématiquement synonyme de danger, mais de distribution de deux éléments indispensables au 
sanglier : la nourriture et l’eau. 

Sur la biologie des laies, cette abondance de nourriture a pour effets : 
-  de permettre l’accumulation de réserves chez les animaux qui sont au meilleur de leur 

forme pendant la période de reproduction, et passent l’hiver sans dommages, 

-  d’accélérer la croissance et d’obtenir une grande précocité chez des animaux qui 

atteignent le poids de 30/40kg, seuil de démarrage de la reproduction, au bout de 8 à 9 
mois au lieu des 12 à 13 mois habituels, 

-  d’augmenter le taux de fécondité avec jusqu’à trois portées tous les deux ans au lieu 

d’une portée par an, 

background image

 

17 

-  d’obtenir une plus grande prolificité avec des portées plus nombreuses et un taux de 

mortalité réduit. 

En dernier lieu, il faut noter que cet agrainage forcené profite également aux autres espèces 

de grand gibier et, plus particulièrement au chevreuil. 
 
I.3.2.4. – CONSIGNES DE TIR 

Les seuls éléments évoqués ci-dessus suffiraient à expliquer l’explosion démographique des 

sangliers. 

Mais un autre facteur, sans doute le plus influent, réside dans les consignes de tir données 

aux chasseurs. 

Pendant la période de reconstitution des populations de sangliers, ce qui était une coutume 

dans les régions de l’Est de la France (où l’on pratique depuis toujours le tir sélectif) d’épargner les 
reproductrices (laies de plus de 40 Kg) s’est généralisé à toute la France et cet effort de gestion a 
porté ses fruits au delà de ce qui était espéré. Cette habitude est aujourd’hui rentrée dans les mœurs 
de tout chasseur de grand gibier avec les résultats que l’on peut constater. 

Bien mieux, dans certaines chasses, tout tireur qui ne respecterait pas cette consigne se 

verrait infliger une pénalité financière conséquente et risquerait de se voir exclu de la chasse. Aussi 
la consigne de tir (animal de 50 Kg vidé) est extrêmement dissuasive pour un chasseur craignant de 
mal évaluer le poids de l’animal et s’abstient souvent de tirer. 
 

Ces dispositions pouvaient se justifier alors que l’on cherchait à accroître les effectifs de 

sangliers. Leur maintien  est néfaste car les chasseurs ont aujourd’hui la surabondance à gérer. 
 

Le sanglier est devenu un gibier banal puisqu’il est partout répandu, y compris dans les 

plaines s’il existe quelques bois dans les parages, à la périphérie même des villes, dans le voisinage 
des zones résidentielles où, lui qui était si farouche, cause des dégâts dans les jardins.  
 
 

COMMENTAIRES : 

 

Sous les effets conjugués de plusieurs facteurs au  rang desquels se placent les pratiques 

cynégétiques, les populations de grand gibier et plus particulièrement de sangliers ont connu en 
France et dans toute l’Europe un développement spectaculaire au cours des dernières décennies. 
 

Cette augmentation des densités d’animaux recherchée par les chasseurs, aggrave jusqu’à les 

rendre difficilement supportables, les effets néfastes produits par les sangliers. 
 

Dans le chapitre qui suit, nous aborderons les inconvénients sanitaires et économiques liés à 

ce phénomène de croissance démographique sans précédent. 
 

background image

 

18 

 

II - : LES CONSEQUENCES 

 
 

II.1 : LES RISQUES SANITAIRES 

 

Le réseau d’épidémio-surveillance mis en place par l’Office national de la chasse et de la 

faune sauvage - ONCFS, dénommé Réseau SAGIR qui travaille en étroite relation avec les 
laboratoires de l’Agence française de sécurité sanitaire des aliments - AFSSA, s’est vu confier, en 
1986, la mission de déterminer les principales causes de mortalité de la faune sauvage. Son 
intervention est essentiellement financée par le milieu cynégétique (ONCFS, Fédérations des 
chasseurs). 

Le principe de fonctionnement du réseau est de faire collecter par les Fédérations 

départementales de chasseurs les cadavres d’animaux sauvages signalés dans la nature par ses 
différents usagers et de les faire analyser dans les laboratoires appropriés si les causes de la mort ne 
sont pas évidentes (accidentelles ou tir de chasse). 
 

Indépendamment de cette action très généraliste, il est apparu nécessaire, depuis quelques 

années, d’établir le statut sanitaire de la faune sauvage à l’égard de certaines maladies réglementées 
transmissibles aux animaux domestiques et à l’homme. Dans ce but, a été mis en place un 
programme national de surveillance sérologique du sanglier sauvage qui intéresse quatre maladies : 
la peste porcine classique - PPC, la maladie d’Aujeszky, la brucellose et la trichinellose. Ce 
programme est supervisé et financé par la Direction générale de l’alimentation, Sous-direction de la 
santé et de la protection animales. 

S’agissant du programme national de surveillance sérologique, les prélèvements proviennent 

des sangliers tirés essentiellement en battue dans des départements choisis en fonction de critères 
relatifs au statut sanitaire des départements vis à vis des maladies cibles, de l’importance du nombre 
d’élevages de porcs en plein air et de la motivation des acteurs locaux, principalement les 
Fédérations de chasseurs mais aussi l’ONCFS et les services vétérinaires. L’objectif est d’analyser 
au minimum 100 sérums de sangliers dans chacun des départements choisis. 

Ainsi, pour la campagne 2001-2002, les résultats suivants ont été obtenus : 
-  PPC : 1 118 sérums ont été analysés pour les 5 départements frontaliers du Nord-Est 

(Ardennes, Meurthe et Moselle, Meuse, Moselle et Bas Rhin), 

-  Autres maladies du plan de surveillance : 1 099 sérums ont été reçus dans les 

laboratoires de l’AFSSA en provenance de 27 départements dont 990 ont été analysés 
pour la recherche de la maladie d’Aujeszky, 874 pour la brucellose et 1 045 pour la 
trichinellose. 

 

Le nombre de sérums analysés par rapport aux tableaux de chasse peut paraître dérisoire 

(1100/400 000), il est cependant suffisant pour détecter, avec un niveau de certitude de 95%, une 
infection sévissant dans une population avec une prévalence de 3% au minimum. 
 

Grâce à ces travaux, une vingtaine d’affections d’origines virale, bactérienne ou parasitaire 

ont été identifiées comme cause de morbidité ou de mortalité chez le sanglier sauvage. 

Heureusement, toutes ces maladies n’ont pas la même importance par rapport à leur 

transmissibilité et à leur pouvoir pathogène envers les animaux domestiques et l’homme. 
 

Dans le cadre de cette étude, nous nous limiterons aux maladies majeures qui, par leur 

contagiosité et leur pouvoir pathogène élevé, présentent un réel danger pour les animaux 
domestiques et l’être humain. 

background image

 

19 

II.1.1. – SANTE ANIMALE 

 
II.1.1.1. – LA TUBERCULOSE 

La tuberculose est une maladie bactérienne, contagieuse provoquée par le bacille 

tuberculeux appartenant au genre Mycobactérium dont plusieurs espèces sont susceptibles 
d’affecter les animaux domestiques ou sauvages (dont les suidés) et l’homme. 

La contagion peut s’effectuer de façon indirecte par absorption de produits provenant 

d’animaux malades ou contact avec des matériels souillés par des matières virulentes mais plus 
souvent de façon directe, d’animal à animal par contact prolongé ou répété. 
 

C’est à partir de 1999 que l’ONCFS a, en Savoie, lancé un programme d’étude sur la base 

d’informations relatives à la situation sanitaire préoccupante des sangliers vis à vis de cette maladie 
dans les régions frontalières avec l’Italie et l’Espagne. 

Les études ont porté sur trois zones où des cas de tuberculose bovine avaient été observés 

depuis une dizaine d’années. 

Les analyses portant sur des échantillons de 100 sangliers par zone, prélevés au cours de la 

saison de chasse 1999/2000, ont permis de déceler une prévalence de 2 à 3 %. Le bacille 
tuberculeux bovin qui n’avait pu être isolé jusqu’à présent, vient d’être identifié (début 2003) dans 
les départements de Savoie et de Haute Corse. A la demande de la DGAL, un protocole de 
surveillance comportant une enquête épidémiologique par recherche de lésions sur les sangliers 
prélevés à la chasse vient d’être mis au point par l’ONCFS/Unité sanitaire de la faune, en vue de 
vérifier le statut sanitaire des sangliers dans les départements considérés. 
 

Les résultats obtenus dans d’autres pays montrent que les sangliers sont très sensibles au 

bacille tuberculeux bovin (prévalence de 10 à 35 % en Italie, 90% dans la réserve de la Donana en 
Espagne et 24% dans une réserve de chasse Bulgare) et peuvent constituer un réservoir de germe 
pour les bovins qui partagent les mêmes pâturages qu’eux. 
 

En 2001, dans les départements de la Seine maritime et de l’Eure (forêt de Brotonne), un 

foyer sauvage de tuberculose à bacille bovin a été identifié impliquant des cerfs (prévalence 
apparente de 14%) et des sangliers (prévalence apparente de 28%). Il est sans doute à l’origine de la 
contamination des élevages bovins locaux et il n’est pas exclu de penser que des situations 
comparables puissent exister dans d’autres départements. 
 
II.1.1.2. – LA BRUCELLOSE 

C’est une maladie bactérienne provoquée par un germe du genre Brucella dont plusieurs 

espèces peuvent infecter les animaux domestiques, sauvages et l’homme. La brucellose porcine 
figure, depuis 2001, sur la liste des maladies réputées contagieuses. 

La contagion s’effectue essentiellement de façon directe par voie digestive, vénérienne ou 

transcutanée. 
 

Intéressant plus particulièrement les élevages porcins familiaux, l’industrialisation de la 

filière porcine a abouti à sa disparition officiellement reconnue en 1981. 

En 1993, elle réapparaît sur notre territoire et l’on dénombre, entre 1993 et 2001, 31 foyers 

dans 22 départements affectant les élevages porcins en plein air ou des animaux issus de ces 
élevages. 

L’absence, dans la plus grande majorité des cas, de lien épidémiologique entre les divers 

foyers conduit à envisager une source de contamination extérieure à la filière porcine. 
 

background image

 

20 

Bien que le réseau SAGIR ait permis d’isoler, depuis 1980, 28 souches du germe 

responsable de la brucellose du porc chez des lièvres, la place de cette espèce dans la transmission 
de la maladie n’a pu être établie. 

En revanche, depuis 1997, le programme national de surveillance sérologique des sangliers a 

permis de mettre en évidence des sérologies positives dans plus de 40 départements français avec 
une fréquence comprise entre 25% et 30%, établissant que la population française de sangliers 
présente un fort taux d’infection brucellique, très largement répandue sur le territoire national avec 
une importance particulière dans les départements du Centre, Centre sud et de la moitié Nord de la 
France, alors que le Sud-Est côtier semble beaucoup moins atteint. 
 

Ces résultats statistiques, accompagnés du fait que 26% des sérums positifs appartiennent à 

des animaux de moins d’un an, preuve d’une circulation active de la bactérie, tendent à confirmer 
l’hypothèse que le sanglier constitue un réservoir de germe et la source de contagion des élevages 
porcins de plein air. 
 
II.1.1.3. – LA MALADIE D’AUJESZKY 

C’est une maladie virale neurotrope, infectieuse et contagieuse, affectant principalement le 

porc mais qui peut également atteindre de nombreuses autres espèces animales domestiques et 
sauvages. La maladie d’Aujeszky est inscrite en France sur la liste des maladies réputées 
contagieuses pour les suidés (porc et sanglier). 

La transmission de la maladie peut se faire de façon directe par contact, indirecte par le biais 

de produits provenant d’animaux malades ou porteurs sains, ainsi qu'à distance par voie aérienne. 

Bien que le sanglier n’extériorise pas la maladie cliniquement, il n’en est pas moins un 

porteur sain source de contamination des porcs domestiques. 
 

La maladie existait de façon enzootique dans les élevages porcins de la Bretagne et 

sporadique dans d’autres départements. Cependant, aucune circulation de virus n’a plus été mise en 
évidence en élevage porcin depuis 2002 et la maladie est en passe d’être totalement éradiquée en 
France. 

Chez le sanglier, le programme national de surveillance a permis de mettre en évidence un 

taux moyen de prévalence de 2 à 3 % chez les animaux prélevés à la chasse. Ce taux a montré une 
tendance à l’augmentation lors des dernières enquêtes pour atteindre 9,4 % en 2000-2001 mais il ne 
reflète pas la disparité qui existe entre les départements qui ont fourni des sérums : ainsi pour les 
résultats de l’enquête 2001-2002, 2 départements affichent une séropositivité supérieure à 10%, 8 
départements une prévalence inférieure à 10% et 5 départements une absence de séropositivité 
parmi les 15 départements ayant fourni suffisamment de sérums pour donner des résultats 
exploitables. Dix départements n’ont pas fourni un nombre suffisant d’échantillons. 
 

Ces résultats permettent de confirmer l’hypothèse de la circulation du virus de la maladie 

d’Aujeszky parmi les populations de sangliers sauvages de plusieurs départements indemnes de 
cette maladie chez les porcs domestiques. En revanche, l’enquête a révélé une absence de 
séropositivité dans les départements d’Alsace et Lorraine. 

Des informations dont nous disposons aujourd’hui, il semble que la circulation du virus chez 

les sangliers s’effectue selon un cycle apparemment indépendant de celui qui a existé en élevage. Il 
n’en reste pas moins que cette activité virale représente une redoutable source de re-contamination 
potentielle des élevages porcins surtout en plein air. 
 
II.1.1.4. – LA PESTE PORCINE CLASSIQUE - PPC 

C’est une maladie virale, infectieuse et extrêmement contagieuse des suidés inscrite sur la 

liste des maladies réputées contagieuses. Elle représente un risque majeur pour la filière porcine. 

background image

 

21 

La contagion s’effectue de façon directe par contact avec des animaux en incubation, 

malades ou porteurs sains et de façon indirecte par l’ingestion de tous les produits issus de ces 
animaux ainsi que par l’intermédiaire d’objets divers souillés par les matières virulentes (tissus, 
excrétions et sécrétions). 

Elle est favorisée par la résistance du virus dans le milieu extérieur, notamment dans les 

carcasses d’animaux morts de la maladie. 

La sensibilité du sanglier est voisine de celle du porc et, dans une population soumise à 

l’action du virus, la maladie peut se présenter sous forme suraiguë, aiguë, chronique ou inapparente 
selon la virulence de la souche de l’agent en cause, la résistance des animaux (les jeunes étant plus 
sensibles) et au fur et à mesure de l’évolution de la maladie et de l’apparition d’immunisation 
naturelle. 
 

Jusqu’en 1992, la France métropolitaine était considérée comme indemne de peste porcine 

classique. En novembre 1991, des mortalités anormales de sangliers étaient signalées dans les 
Vosges du Nord et, fin janvier 1992, le réseau SAGIR isolait le virus de la PPC à partir de 
prélèvements effectués sur des sangliers du département de la Moselle, entraînant, auprès de la 
Commission Européenne, une déclaration de foyer de PPC chez les sangliers sauvages. 

La maladie a évolué sous forme épizootique pendant une année puis sous forme enzootique 

pour se stabiliser en 1994 dans une zone circonscrite (à l’exception du Sud-Est du Bas-Rhin le long 
de la frontière allemande) par le canal de la Marne au Rhin et les autoroutes A4 et A32. 
 

Une zone de surveillance, constituée par une bande territoriale de 10 à 15 km de large dans 

les départements des Ardennes, de la Meuse, de la Meurthe-et-Moselle, de la Moselle et du Bas-
Rhin le long de la frontière entre la France d’une part, la Belgique, le Luxembourg et l’Allemagne 
d’autre part, a été mise en place fin 2001 et fait l’objet d’un suivi particulièrement attentif de la part 
du programme de surveillance sérologique (le sérum de 20% des sangliers tués à l’occasion des 
battues de septembre à février fait l’objet d’un contrôle). 

De 1997 à 2001, à l’exception de quelques sérologies positives sur des animaux adultes, 

résidus de l’épizootie des Vosges du Nord de 1991, aucune sérologie positive n’a été relevée, 
amenant à déclarer officiellement éteint le foyer vosgien depuis le 31 décembre 2001. 
 

En avril puis en juillet 2002, le virus a été à nouveau isolé d’une laie trouvée morte à 

proximité de la frontière luxembourgeoise dans le département de la Moselle, point de départ d’une 
nouvelle épizootie qui s’est développée en 2002 dans ce département. 

Tout récemment (juin 2003) deux sangliers séropositifs ont été identifiés dans le 

département du Bas-Rhin en dehors de la zone déclarée infectée définie après la découverte des cas 
mosellans en 2002 entraînant la prise de mesures de protection au niveau communautaire. 

Enfin, en août 2003, un foyer de PPC, heureusement très vite jugulé, a éclaté dans un 

élevage porcin du Luxembourg. L’enquête épidémiologique a permis de démontrer sans équivoque 
que les sangliers étaient à l’origine de la contamination. 
 

Les sérologies effectuées sur les populations de sangliers du reste de la France se sont 

révélées négatives montrant que cette infection était circonscrite aux départements du Nord-Est de 
la France et très certainement en relation avec l’évolution de la maladie dans les pays frontaliers. 
 

COMMENTAIRES : 

 

Le sanglier et le porc domestique partagent des pathologies communes et parmi les 

principales maladies identifiées chez le sanglier, plusieurs sont inscrites sur la liste des maladies 
réputées contagieuses des suidés. 

background image

 

22 

Le sanglier s’est révélé un réservoir de germes pour la tuberculose, la brucellose, la maladie 

d’Aujeszky et la peste porcine classique, maladies absentes ou en voie d’éradication de l’élevage 
porcin. 

Du point de vue de l’épidémiologie, plus la densité d’une population animale est importante, 

plus le risque d’apparition et de pérennisation d’une maladie est grand : la dynamique 
démographique des populations de sangliers constitue donc un élément éminemment favorable au 
maintien de ces affections. 

Le risque de contamination des élevages porcins est directement lié à la possibilité de 

contact entre les porcs domestiques et les sangliers : à cet égard, les résultats obtenus par la 
surveillance sérologique de la brucellose, de la tuberculose et de la maladie d’Aujeszky illustrent 
parfaitement cet aspect de la question. 

Mais un autre mode de contamination à distance par contact avec des produits issus de 

sangliers contaminés (venaison, eaux grasses…) peut revêtir une grande importance dans la 
transmission de maladies très contagieuses comme la peste porcine. 
 

Le cheptel porcin français s’élève en 2000 à quelques 15 millions de porcs répartis entre 

environ 60 000 élevages mais 99% du cheptel est concentré dans 19 000 élevages alors que les 
régions où l’effectif est le moins élevé recèlent le plus grand nombre d’élevages et par conséquent 
un risque accru de contamination. 
 

La Direction générale de l’alimentation a, en 1999, diligenté une enquête visant à établir par 

département le nombre d’élevage porcins en plein air. 

Les résultats de ce travail exécuté en mars 2000 par Jean HARS de l’ONCFS ont permis 

d’établir que : 

♦ 

ce mode d’élevage est d’apparition récente (90% ont été créés après 1990). Il est lié aux 
nouvelles obligations de bien être animal et au développement de la demande de produits 
« biologiques » mais aussi à la faculté de produire rapidement des porcelets avec un 
investissement en bâtiments réduit. L’avenir de ce type d’élevage est incertain mais il pourrait 
être appelé à se développer notamment dans les départements disposant d’espace, 

♦ 

le nombre d’élevages de plein air identifiés à l’époque était de 1500 en France continentale, 
représentant une centaine de milliers d’animaux et constitués pour 75% de naisseurs et 
naisseurs-engraisseurs. Les départements de Corse recèlent également le même nombre 
d’élevages de plein air ou, plutôt, d’élevages en liberté. Etant donné cette particularité, ils ne 
seront pas pris en compte dans cette étude, 

♦ 

que la quasi totalité des élevages de porcs en plein air ne sont pas suffisamment protégés contre 
les intrusions de sangliers sauvages et que le risque de transmission de pathologies des sangliers 
sauvages aux porcs d’élevage y est élevé, 

♦ 

que, par chance, le nombre de ces élevages est le plus faible dans les départements où les 
populations de sangliers sont les plus denses. On doit cependant souligner que partout où ce 
type d’élevage existe, le risque de contamination est présent quelles que soient les importances 
relatives du nombre d’élevage et des densités de sangliers. 

 

De nouvelles pratiques qui se développent dans les zones d’élevage porcin intensif, consistant à 

placer en pension des animaux chez de petits producteurs afin de respecter la réglementation en 
matière de protection de l’environnement contre les pollutions d’origine animales, multiplient les 
risques de contamination des animaux et de dissémination des maladies par les mouvements 
d’animaux qu’elles génèrent. Ainsi, en 1999, quelques 890 000 porcs ont été mis en pension dont 
1600 ont été accueillis en Alsace et en Lorraine où la PPC fait régulièrement des apparitions parmi 
les populations de sangliers. 
 

background image

 

23 

En matière de santé animale, le risque majeur réside, du fait de sa grande contagiosité, dans la 

contamination par la peste porcine classique d’une région d’élevage intensif du porc. 

Quant à la maladie d’Aujeszky, une mention particulière doit être faite pour le risque de 

contamination des chiens de chasse dont plusieurs sont morts de cette maladie. 
 

II.1.2. – SANTE HUMAINE 

 

L’homme peut être atteint par diverses affections transmises par contact avec les animaux 

malades et leur carcasses, par ingestion de denrées alimentaires provenant de ces animaux ou par 
des arthropodes vecteurs. Ces maladies très nombreuses portent le nom de zoonoses. 

Seules les maladies du sanglier transmises par contact ou ingestion concernent notre étude. 

 

En outre, les collisions routières avec des grands animaux ou les tentatives pour les éviter 

peuvent être à l’origine de dégâts corporels graves pouvant aller d’incapacités physiques de divers 
degrés au décès des victimes. 
 
II.1.2.1. – MALADIES TRANSMISSIBLES PAR CONTACT 

S’agissant de notre propos, nous nous contenterons de citer la tuberculose et la rage : bien 

qu’en France il n’ait jamais été signalé une contamination de l’homme par ces maladies à partir de 
sangliers, la transmission est possible. 

Il en va de même de la grippe pour laquelle des anticorps ont été retrouvés chez des 

sangliers à l’occasion d’enquêtes sérologiques réalisées sur la faune sauvage dans les années 1980 
ce qui laisse supposer que le sanglier pourrait être réservoir de virus. 
 

Deux maladies zoonosiques retiendront plus particulièrement notre attention en raison de 

leur gravité et du risque plus élevé de transmission. 
 

II.1.2.1.1. – LA BRUCELLOSE 

Nous avons précédemment vu l’importance de cette maladie dans les populations de 

sangliers. 

L’homme peut se contaminer par voie transcutanée, muqueuse et conjonctivale à l’occasion 

de la manipulation de carcasse d’animaux infectés. 

Actuellement, on ne connaît en France qu’un cas de brucellose humaine transmise par un 

suidé, en l’occurrence des porcs, la victime étant un éleveur de porcs. 

Etant donné la fréquence des séropositivités chez les sangliers et la possibilité de 

transmission apportée par ce cas, on peut admettre qu’avec l’augmentation du nombre de carcasses 
de sangliers manipulées par des chasseurs pas toujours correctement équipés ou sensibilisés à ce 
risque, on peut craindre que le danger de contamination humaine ne s’accroisse de manière 
significative. 

Toutefois, les résultats préliminaires d’une étude menée actuellement par l’Institut national 

de veille sanitaire semblent confirmer les données bibliographiques, à savoir que l’infection par 

Brucella suis biovar 2

 transmise à l’homme par les suidés est asymptomatique. 

 

II.1.2.1.2. – L’INFECTION A STREPTOCCOQUE 

La bactérie S

treptococcus suis sérotype 2

 est responsable en élevage porcin d’affections 

septicémiques et de méningites chez le porcelet et il semblerait que cette maladie soit en expansion. 

L’examen, par le centre de recherche AFSSA de Ploufragan, d’une trentaine de sangliers 

prélevés au cours de la saison de chasse 2001-2002 a permis de montrer que 40% des animaux 
étaient porteurs du germe.

 

L’homme est susceptible de s’infecter par voie cutanée au niveau de blessures des mains en 

manipulant les animaux ou à l’occasion de la préparation de la venaison. 

background image

 

24 

La maladie se manifeste alors dans la semaine suivant l’infection par des symptômes 

évoquant la grippe puis par une grave méningite qui laisse souvent des séquelles irréversibles de 
surdité et de troubles locomoteurs. 

Plusieurs cas de cette affection ont été signalés récemment dans les milieux de la chasse. 

 
II.1.2.2. – MALADIES TRANSMISSIBLES PAR INGESTION 
 

II.1.2.2.1. – LA SARCOSPORIDIOSE 

Il s’agit d’une maladie provoquée par un sporozaire, parasite monocellulaire dont le cycle 

comprend le passage par deux hôtes dont l’homme pourrait être un des hôtes définitifs et qui 
s’infesterait en consommant de la viande insuffisamment cuite de sanglier, hôte intermédiaire, 
porteuse de kystes sarcosporidiens. Deux enquêtes menées en 1981 et 1986 font état d’un taux 
d’infestation des sangliers de 34% et 45% ce qui indique que le risque existe, bien que la gravité de 
la maladie soit relativement faible. 
 

II.1.2.2.2. – LA TRICHINELLOSE 

C’est une maladie provoquée par la présence dans les muscles de la larve d’un parasite 

appartenant à la classe des nématodes (vers ronds) de très petite taille (1,5 à 4mm de long pour une 
section de 40 à 60 millièmes de millimètres-µm) dont les adultes vivent dans l’intestin grêle de 
l’hôte où ils se reproduisent. 

Ce parasite ubiquiste intéresse plus de 150 espèces de carnivores et d’omnivores (voire 

d’herbivores qui s’infestent accidentellement). 
 

Le développement du parasite suit un cycle qui nécessite le passage chez deux hôtes : 
-  l’un dans le tube digestif duquel les trichines adultes se sont accouplées. Les femelles 

après avoir pénétré la paroi intestinale produisent avant de mourir plusieurs milliers de 
larves qui effectuent un circuit dans la circulation lymphatique et sanguine, pendant 
lequel elles se transforment, pour atteindre sous une forme microscopique infestante 
(1mm de long sur 30µm de section) le tissu musculaire où elles s’enkystent. 

-  l’autre qui s’infeste en consommant la chair d’un animal infecté. Les larves ingérées se 

désenkystent dans le tube digestif et poursuivent leur développement pour donner des 
adultes après une huitaine de jours et le cycle continue. 

 

Les sangliers s’infestent en consommant des rongeurs ou les cadavres d’animaux infestés. 

De 1996 à 2000, 24 000 sangliers ont été contrôlés par trichinoscopie ou digestion artificielle, ne 
permettant de mettre en évidence que quelques cas erratiques d’infestation. 

Des études financées par la DGAL sont actuellement en cours afin de mettre au point une 

technique sérologique fiable de diagnostic de cette maladie qui permettrait de mieux apprécier sa 
prévalence chez les porcs et les sangliers. 
 

L’homme s’infeste en consommant de la viande de sanglier contenant des larves de 

trichine : de 1952 à 2000, environ 110 cas de trichinellose humaine contractée à partir de viande de 
sanglier ont été recensés. 

La maladie se traduit, après une phase intestinale le plus souvent silencieuse, par une phase 

d’invasion et d’atteinte musculaire caractérisée par de la fièvre, des oedèmes et des douleurs 
musculaires accompagnées de symptômes variés parfois très alarmants selon les localisations. Il 
s’ensuit une phase chronique au cours de laquelle les symptômes s’atténuent et qui peut durer 
plusieurs années. 
 
 
 

background image

 

25 

II.1.2.2.3. – LES INTOXICATIONS ET TOXI-INFECTIONS ALIMENTAIRES 

La viande de sanglier peut contenir des produits toxiques (résidus de pesticides, de métaux 

lourds…) qui peuvent présenter un danger pour le consommateur si leur teneur dépasse les normes 
tolérées. 

Par ailleurs, il est recommandé, lorsque l’on a tiré un grand gibier, de procéder à son 

éviscération dans les plus brefs délais et, au plus tard, dans les trois heures qui suivent sa mort. Par 
ailleurs, le dépouillement, la préparation de la carcasse et sa conservation doivent, pour préserver la 
qualité hygiénique et sanitaire de la venaison, répondre à des règles d’autant plus strictes que les 
blessures infligées au gibier sont sources de contaminations. 

Or, les territoires où s’effectuent les prélèvements du gibier ne possèdent pas toujours les 

équipements nécessaires à l’exécution de ces opérations dans les meilleures conditions. 

Il s’ensuit une qualité très variable de la venaison et, bien que nous ne disposions pas de 

statistiques sur ce sujet, il ne fait pas de doute que la consommation de venaison d’un animal 
éviscéré tardivement, préparé et conservé dans des conditions non satisfaisantes, soit à l’origine de 
toxi-infections alimentaires. 
 
II.1.2.3. – COLLISIONS AVEC DES SANGLIERS 

La collision, même à une vitesse raisonnable, avec un animal dont le poids peut dépasser 

100 kg, ne peut qu’entraîner des dégâts matériels importants pour le véhicule et corporels graves 
pour ses occupants. 

Les manœuvres d’évitement d’un animal qui traverse la route devant un véhicule peuvent 

également être à l’origine d’accidents. 

Mais en dehors des accidents graves, il existe un nombre important de collisions qui ne sont 

pas signalées pour diverses raisons dont la principale est la certitude de ne pas être dédommagé. 
Ainsi, une étude réalisée sur le réseau routier et autoroutier de Moselle pendant dix années, établit 
que les collisions avec des sangliers ne sont signalées que dans 50% des cas. 

Pour ces motifs, il est difficile d’établir des statistiques exploitables du nombre d’accidents 

routiers provoqués par des sangliers. 

 
Ce risque beaucoup plus préoccupant qu’on ne l’imagine est cité ici pour mémoire : il sera 

plus largement développé ultérieurement. 
 
 

COMMENTAIRES :

 

 

La santé humaine peut être affectée par plusieurs maladies transmises par les sangliers et la 

densité élevée de sangliers accroît les risques de cette contamination du fait de l’augmentation des 
manipulations des animaux tués à la chasse et de la plus grande disponibilité de venaison. 
Le risque majeur pour la santé humaine réside dans la contamination par la trichine : entre 1952 et 
1999, 104 cas de trichinellose indigène ont été recensés dont 97 pour la période 1977-1999 et 64 
pour la période 1985-1999. 

La fréquence de cette affection semble augmenter parallèlement à la croissance des 

populations de sangliers encore que le nombre de cas soit relativement peu élevé. A cet égard, il 
convient d’observer que nombre de foyers restent méconnus du fait du manque de spécificité des 
symptômes qui peuvent la faire confondre avec une affection grippale. 

Outre la transmission de maladies, les dommages corporels subis lors de collisions avec des 

sangliers doivent être pris en considération comme causes de détérioration de la santé humaine. 

 
 
 
 

background image

 

26 

II.2 : LES RISQUES ECONOMIQUES

 

 

II.2.1 : COÛT DES MALADIES 

 

La réglementation relative aux maladies réputées contagieuses, impose, en cas de maladie 

déclarée, une série de mesures destinées à circonscrire le foyer, éviter toute extension de la maladie 
et obtenir l’extinction de la maladie dans le foyer. Ces mesures très contraignantes ont un coût 
économique important direct et indirect par les conséquences induites. 
 
II.2.1.1. – ELIMINATION DES ANIMAUX 

Les mesures de police sanitaire mises en œuvre dans la zone déclarée infectée comprennent 

l’abattage systématique et la destruction des animaux appartenant aux espèces sensibles moyennant 
indemnisation. 

Dans le cas d’une épizootie provoquée par une maladie de contagiosité élevée comme la 

PPC, le résultat peut être catastrophique pour toute la filière : il n’est que de se souvenir de la 
récente épizootie de PPC qui a frappé les Pays-Bas en 1997 et entraîné l’abattage de 12 millions de 
porcs et la restructuration complète de l’élevage porcin dans ce pays. 
 
II.2.1.2. – RESTRICTION AUX DEPLACEMENTS 

Au titre des mesures d’accompagnement visant à limiter les risques de diffusion de la 

maladie, la circulation des animaux est interdite, les déplacements des personnes et des biens réduits 
et sévèrement contrôlés. S’agissant de la filière porcine, ces limitations, qui peuvent s’appliquer à 
tous les élevages de suidés situés à l’intérieur d’un cercle de 10 km de rayon autour d’un foyer en 
cas de PPC, provoquent rapidement un engorgement des élevages souvent spécialisés (naisseurs, 
post-sevreurs, engraisseurs…). La surpopulation peut alors imposer d’abattre les animaux pour 
respecter les principes du bien être animal. Dans le cas de l’épizootie de PPC qui a frappé les Pays-
Bas en 1997, ce type d’abattage a représenté plus de 60% du total des animaux abattus. Les 
conséquences d’un tel blocage seraient aujourd’hui encore plus néfastes du fait du récent 
allongement des durées de restriction pour la PPC (30 jours au lieu de 21) introduit par la directive 
communautaire 2001/89/CE. 

Ces contraintes qui peuvent durer des mois en cas d’épizootie non maîtrisée comme ce fut le 

cas de la fièvre aphteuse en Grande Bretagne provoquent un ralentissement de toutes les activités et 
ont un coût économique et social que l’on estime considérable même s’il est difficile de le chiffrer. 
 
II.2.1.3. – ARRET DES EXPORTATIONS 

La persistance sur notre territoire de maladies enzootiques comme la tuberculose, la 

brucellose, la maladie d’Aujeszky et l’apparition sporadique de foyers de maladie épizootique 
entretenues par un réservoir sauvage de germe en l’occurrence le sanglier, nuit au statut sanitaire de 
notre pays et entraîne des restrictions à l’exportation de nos produits d’élevage qu’il s’agisse de 
reproducteurs ou de denrées alimentaires. 

Même avec les possibilités de régionalisation, on imagine aisément quels pourraient être les 

effets d’une épizootie de PPC sur notre filière porcine si cette maladie venait à atteindre les régions 
de production intensive du Centre-Ouest. 

A titre d’exemple, l’unique foyer de PPC apparu dans un élevage porcin en 2002 en Moselle 

a eu pour conséquence de restreindre ou fermer les marchés asiatiques (chinois, japonais et coréen) 
et américains (USA, Brésil) aux produits porcins français pendant de longs mois et la France n’a 
toujours pas récupéré les parts de marché d’avant la crise. 
 
 
 

background image

 

27 

 

II.2.2. - DEGATS AUX CULTURES 

 
II.2.2.1. – LE CONSTAT 

 

Le total des dégâts, payés aux agriculteurs semble, globalement, stabilisé depuis 1996 : 

 

Figure 4 

 

Pourtant la hausse des prélèvements sur toutes les espèces de grand gibier a été, pendant cette 

période, très forte (multiplication par 2,5 environ). Cela traduit forcément une augmentation quasi 
similaire des populations de sangliers, de chevreuils et de cerfs. Les dégâts potentiels auraient dû 
suivre, en gros, la même courbe. Cette explosion de leur coût n'a pas eu lieu et c'est heureux car le 
montant des sommes versées aux agriculteurs au titre des dédommagements pour dégâts de sangliers 
sur les cultures ont presque atteint, au cours de la saison 2001-2002, la somme de 21,5 millions 
d’euros. Et si on ajoute à ce montant déjà considérable les frais de dossier (expertise et secrétariat) et 
le coût des mesures de prévention (personnel, achat, pose et entretien des clôtures) on aboutit à une 
somme de l’ordre de 38 millions d’euros soit, si l’on rapproche cette valeur du prélèvement de 
sangliers pour la même saison (environ 400 000 animaux), un coût de 95 euros par animal prélevé 
(J-L. de DECKER ancien responsable du dossier « Dégâts » - ONCFS) à comparer au prix du 
sangliers en carcasse non dépouillé qui tourne autour de 2 €/kg . 
 

Certes la réforme de la Politique Agricole Commune s'est traduite par une baisse 

substantielle du prix des céréales jusqu'en 1994, puis plus modérée ensuite. Cette baisse explique en 
grande partie la stabilisation constatée sur le montant des dégâts. Le contexte sur les prix des denrées 
agricoles a été particulièrement favorable aux chasseurs pendant cette décennie. 
 

EVOLUTION DES CHEPTELS, DU COURS DU BLE ET DES DEGATS (en euro courant)

0,0%

50,0%

100,0%

150,0%

200,0%

250,0%

300,0%

1988

1990

1992

1994

1996

1998

2000

2002

Sangliers

chevreuils

Cerfs

Chamois

Dégâts

Cours du
Blé

Dégâts

C

Cours du blé

Evolution des cheptels 

Sangliers

background image

 

28 

Enfin des efforts de protection des cultures, et d'agrainage de dissuasion, ont été faits. Ils ont, 

eux aussi, contribué à limiter les indemnités versées. 

 

Depuis 1996 et sur les cinq dernières années l'évolution des dégâts est cohérente avec 

l'évolution du cours du blé. Cela a permis de stabiliser les indemnités versées malgré, ou peut être 
grâce à, des prélèvements, en hausse continue, sur toutes les espèces de grand gibier. 

Cependant ce constat, "

globalement positif

", doit être fortement tempéré par le niveau très 

élevé des dégâts dans un nombre important de départements. 
 

Figure 5 

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Nota : 

L'Alsace et la Moselle ont un système d'indemnisation différent des départements de 

l'intérieur. Ils ne figurent pas dans la présentation ci dessus

 

26 départements présentent des dégâts supérieurs à 120 % de la moyenne. Ils totalisent 

globalement 60% des indemnités versées aux agriculteurs. 

Ils convient d'y rajouter la Moselle le Haut Rhin et le Bas Rhin, où la situation est 

comparable. 
 

Parmi les trois zones de forte concentration de sangliers (supérieure à 120 % de la moyenne), 

les dégâts sont extrêmement variables : 

-  Le grand Sud (17 départements 43 % des prélèvements) est touché sur 5 départements 

soit à  

29%. 

-  Le quart Nord-Est (8 départements 17 % des prélèvements) est concerné sur 7 

départements soit à  

88%. 

-  Le Centre (4 départements 7 % des prélèvements) est impliqué sur la totalité des 4 

départements soit à  

100%. 

IMPORTANCE DES DEGATS par département en 1999 

Plus de 200% 

De 150% à 200% 

De 120% à 150% 

Alsace-Moselle 

Autres 

Par rapport à la moyenne nationale 

background image

 

29 

Le Centre (Ile de France; Centre) et le Nord (Picardie, Champagne-Ardennes, Lorraine; 

Alsace et Bourgogne) sont les zones les plus concernées. Elles cumulent de fortes densités de grands 
gibiers et une agriculture intensive. Les sangliers du sud de la France, en dépit de leur importance, 
ne conduisent pas à une généralisation aussi manifeste des dégâts 
 

C'est donc dans les départements les plus touchés qu'une réflexion approfondie doit 

être conduite et une action engagée. 

De plus cela traduit un déséquilibre fondamental entre les 

populations de grands animaux et les potentialités de nourriture des milieux naturels. Là, le niveau 
des dégâts n’est plus supportable pour les agriculteurs. 
 

Les dégâts sont dus, pour l'essentiel, 

à plus de 80% aux sangliers 

sauf dans la zone Centre 

(Centre et Ile de France) où le cerf est également assez bien représenté.  
 

Figure 6 

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

 

Nota : nous ne disposons pas pour 2001 de données exhaustives sur l'ensemble des 
départements de l'hexagone. 

 

situation des dégats par espèces

France - Départements

1 700 000

850 000

170 000

Sanglier2001

Cerf2001

Chevreuil2001

background image

 

30 

La zone centre (Centre et Ile de France) présente donc une situation particulière, où la 

conjonction des dégâts dus aux sangliers ET aux cerfs est à l'origine de problèmes importants et 
spécifiques. 
 

NOTA : 

Le concept de dégâts commis par la faune sauvage dans les exploitations agricoles se 

limite actuellement aux productions végétales. 

En toute logique et par souci d’équité, il doit être étendu aux productions animales : en 

effet, nous avons vu que les sangliers sont susceptibles de transmettre des maladies aux porcs 
d’élevage. Il s’ensuit l’engagement de frais pour la mise en place de dispositifs onéreux destinés à 
soustraire les suidés domestiques à la contamination (clôtures infranchissables) et, en cas de 
contamination, des pertes importantes d’exploitation en dépit des indemnisations consenties par 
les pouvoirs publics. 

 

RECOMMANDATION 

 

Au même titre que pour les productions végétales, prendre en compte, pour les 

productions animales, le financement des mesures de prévention et d’indemnisation des dégâts 
provoqués par la faune sauvage dans les élevages. 

 
II.2.2.2. - LES RISQUES 

Le constat, « globalement positif » de la dernière décennie, ne doit pas conduire à un 

relâchement des efforts. 

L'évolution du monde agricole et du monde rural imposera de 

nouvelles adaptations aux chasseurs. 

 

II.2.2.2.1. – POUR LES CEREALES 

Le cours des céréales ne peut pas continuer à baisser au même rythme. La protection doit 

s'intensifier et se généraliser. 
 

II.2.2.2.2. – POUR LES PRAIRIES 

Les dégâts aux prairies s'étalent sur plusieurs années. Il est parfois difficile de substituer 

d'autres aliments, à un prix comparable, pour nourrir le cheptel de l'exploitation. 

Le maïs fourrage est un peu dans le même cas. 

 

II.2.2.2.3. – POUR LES VIGNES 

Les pertes de récolte sont plus faciles à estimer quand le vigneron livre le raisin à une cave 

coopérative. Pour les viticulteurs qui vinifient dans leurs chais la perte sur la récolte se double d'un 
manque à gagner commercial. 
 

II.2.2.2.4. – POUR L’AGRICULTURE BIOLOGIQUE 

L'agriculture biologique offre de réelles possibilités de développement en France. Elle 

n'occupe que 1,8 % de la SAU contre 3,5 % au niveau européen. 

Les produits bio se vendent entre 30 et 150% au dessus des cours des autres produits. Une 

part importante fait l'objet d'une commercialisation directe (actuellement et globalement 30%). 

Sans aller jusqu'à penser que les sangliers préfèrent le bio, l'indemnisation des dégâts posent 

deux problèmes sur ces produits : 

-  un problème de fixation des cours des denrées car les cotations sont rares, 
-  un problème plus général de manque à gagner qui accompagne la valorisation à la ferme 

ou sur les marchés. 

Le développement de cette pratique (en 2002, elle a accru ses surfaces de 20%) conduira à 

une augmentation substantielle des indemnisations demandées. La protection de ces cultures 

background image

 

31 

deviendra vite une priorité. Il faut étudier, sans tarder, des modalités efficaces pour limiter l'inflation 
des débours et assurer aux agriculteurs une quiétude dans l'exercice de leur activité. 
 

L'agriculture s'oriente vers des produits de qualité. Le coût unitaire des dégâts aux cultures 

devrait croître en conséquence. 

La protection des spéculations les plus rémunératrices s'imposera, certes en raison de ses 

aspects financiers, mais aussi pour permettre aux exploitants de jouir sereinement de leur travail. 

L'indemnisation est liée aux récoltes. Elle ne prend pas en compte le revenu provenant de la 

transformation ni de la commercialisation des produits. Or beaucoup d'exploitations s'orientent de 
plus en plus vers l'aval. En dehors du secteur céréalier, où la différence entre l'indemnisation et la 
perte de revenu est moins importante,

 les pertes induites de revenu sont difficilement 

supportables par les agriculteurs. 

 

II.2.2.2.5. – POUR L’ELEVAGE 

Les élevages porcins en plein air constituent une nouvelle forme d’élevage qui présente 

l’intérêt, pour les nouveaux exploitants, de produire rapidement sans investissement initial trop 
important. Les immobilisations réduites en valeur et en dimension confèrent à ce système une 
grande souplesse. Il s’inscrit en outre dans les orientations communautaires en matière de bien être 
animal et de maîtrise des pollutions liées à l’élevage. 

La présence de sangliers à proximité de ces élevages constitue un risque auquel l’exploitant 

doit faire face par des aménagements préventifs coûteux, imposés par la réglementation, qui en 
réduisent l’intérêt économique. En outre, en cas de contamination de l’élevage par une maladie 
réputée contagieuse, qui aboutit à la mise en œuvre de mesures de police sanitaire dont l’abattage de 
tout le cheptel, les indemnisations versées par les pouvoirs publics ne couvre pas entièrement les 
pertes d’exploitations pendant la période où l’élevage est improductif, ni la totalité des frais 
nécessaires à sa reconstitution, encore moins le 

pretium doloris

 subi par l’exploitant. 

 

II.2.3. - ACCIDENTS DE LA ROUTE 

 
II.2.3.1. - LE CONSTAT 

Les accidents de la route provoqués par le gibier peuvent concerner tout un chacun. Chaque 

utilisateur habituel d'une automobile, est susceptible d'être victime directe ou indirecte d'une 
collision avec une espèce sauvage. Les collisions avec les grands animaux sont, à l'évidence, les plus 
lourdes de conséquence. La gravité du choc dépend de la masse et de la vitesse. 

La vitesse est celle du véhicule. C'est donc un facteur neutre entre les espèces mais 

déterminant pour la gravité. L'énergie cinétique croît en effet avec le carré de la vitesse selon la 
formule bien connue (E=1/2M.V²). 
 

La probabilité de collision dépend des effectifs des populations et de leurs habitudes 

respectives de déplacement. En faisant abstraction de ce dernier facteur, difficile à quantifier, et en 
prenant pour indicateur l’importance des prélèvements de chacune des espèces les plus fréquemment 
impliquées, nous pouvons ainsi répartir approximativement en fréquence les accidents entre ces trois 
catégories aux environs de 2001 :  

Chevreuils : 50 % - Sangliers 45 % - Cerfs 5 % 

 

L'excellent rapport du bureau d'études ECOTONE '

Collisions entre grande faune et véhicules'

 

daté de septembre 2002 donne, pour la Haute Garonne, des chiffres assez convergents : 

Chevreuils : 48% - Sangliers : 44% - Cerfs : 8% 

 

background image

 

32 

L’augmentation des populations de grand gibier a été forte depuis 1985 date de l’enquête la 

plus exhaustive. En utilisant les tableaux de chasse réalisés ont aboutit à une multiplication par près 
de quatre. 

Mais cette probabilité de rencontre dépend également de la circulation automobile. Celle-ci a 

été multipliée par deux environ entre 1985 et 2001 (pour le trafic national). 

Ainsi la combinaison de ces deux facteurs conduit à une multiplication potentielle par huit du 

nombre des accidents. Il convient d’ajouter une augmentation du risque lié à la vitesse de base des 
véhicules sur les dessertes locales. En 1985, l’estimation du nombre des collisions était de 11000. 
 

En 2001 nous pouvons estimer les collisions entre véhicules et grande faune à : 

100 000

 

Et pour les sangliers seuls à                45 000 

 

Ce nombre intègre toutes les collisions sans dégâts corporels ou avec dégâts corporels. 

Heureusement beaucoup d'accidents se traduisent par des dégâts faibles et ne sont pas déclarés. Il est 
admis généralement que moins d'un accident sur deux est finalement connu, certains parlent plutôt 
d'un sur quatre. Le chiffre de 100 000 collisions peut apparaître, en conséquence et généralement, 
comme très ou trop élevé. Cependant certains accidents sont dus à une manœuvre d'évitement et ne 
sont pas toujours comptabilisés en collisions. 

Cette estimation globale reste faible : 4% environ des 2,3 millions d'accidents recensés par 

les compagnies d'assurance. Son impact est cependant perceptible dans l'opinion publique. 
 

L'impact physique est lié au poids de chaque espèce et à la fréquence des accidents. Cet 

aspect est un indicateur approximatif du coût des accidents. Les cervidés ont la masse la plus élevée 
(plus de 100 Kg), devant les sangliers (60 Kg). Les chevreuils arrivent loin derrière (20 Kg). 

Coût estimé : 

Chevreuils 24% - 

Sangliers 64 %

 - Cerfs 12%. 

Les sangliers, en raison de leur abondance et de leur poids unitaire élevé, conduisent de très 

loin aux dégâts les plus importants en matière de collisions avec les automobiles. 

 

Pour les propriétaires d'automobile, la collision avec un sanglier peut être une perte 

financière importante. Il arrive que le véhicule soit complètement détruit. Si le propriétaire n'est pas 
assuré tout risque, il subit un préjudice élevé. 

Malheureusement il arrive, qu'à la suite du choc, l'automobile quitte la route. Les dommages 

sont parfois aussi corporels. On déplore, dans les cas extrêmes, des pertes en vies humaines. 

 

Les collisions entre les véhicules et la grande faune ont un coût élevé pour la collectivité. Les 

chiffres de l'Office National Interministériel de la Sécurité Routière donnent globalement pour 2002 
un coût unitaire moyen d’un accident de 12 000 euros sur lequel les assurances indemnisent à 
hauteur de 6 000 euros. Pour les collisions avec le grand gibier la masse et la vitesse sont divisées 
par deux. L'énergie cinétique par huit. Le coût serait ainsi de1 500 euros et l'indemnisation de 375 
euros pour tenir compte des assurances tierce-collision non concernées. Bien évidemment l’éventail 
est très ouvert. Les accidents qui conduisent à des blessés et à des morts sont de très loin les plus 
chers et ont des conséquences humaines dramatiques. Cependant si l'on fait le calcul sur l'ensemble 
des 100 000 accidents nous retiendrons un coût moyen du huitième de la moyenne nationale soit 
1500 euros. 
 

Les collisions entre véhicules et grande faune ont un coût global estimé à  

150 millions d’euros  

Et pour les sangliers seuls        

  96 millions d’euros  

 

background image

 

33 

L’ordre de grandeur est totalement différent de celui des indemnisations agricoles (21,5 

millions d’€) 

 

Le coût des collisions est réparti sur toute la société. L’indemnisation des dégâts agricoles 

n’est que partielle. Ces deux chiffres sont donc de nature différente. 
 
II.2.3.2. – LES RISQUES 

Il convient de remarquer que la collision implique un véhicule et un animal sauvage. Mais ce 

dernier est percuté par le véhicule. Le véhicule a, dans tous les cas, une vitesse nettement supérieure. 
Comme pour les obstacles fixes le conducteur est, par défaut de maîtrise de son véhicule, le 
responsable au sens légal de l'accident. 

Il faut souligner également que les accidents sont directement liés à l'importance du trafic 

routier et 

aux rythmes biologiques saisonniers et journaliers des animaux

. Ainsi le pic de 

collisions se situe au printemps pour les chevreuils et en automne pour les sangliers. Le dérangement 
dû à la chasse est un facteur de deuxième ordre. En effet les pics journaliers se situent à l'aube et au 
crépuscule alors que la chasse n' a pas débutée ou qu'elle est achevée. De même pour le chevreuil, 
l'importance numérique des accidents au printemps démontre que ce n'est pas la chasse qui 
conditionne le plus ce phénomène. 
 

II.2.3.2.1. – LA VITESSE 

En milieu rural le réseau routier a connu depuis 1985 des améliorations notables. Cela permet 

de circuler avec une meilleurs sécurité et à une vitesse de base supérieure. 

Paradoxalement ce progrès, globalement indéniable, accroît le risque de collisions avec les 

grands animaux. L’obstacle qu’ils représentent surgit d’une façon imprévue. 

La vitesse de base plus 

élevée

 rend leur évitement difficile et le choc plus dommageable. 

 

II.2.3.2.2. - L'ÉVOLUTION SOCIOLOGIQUE 

Le développement des résidences en zone périurbaine, voire fort éloignées du lieu de travail 

est une évolution sociologique qui contribue à une augmentation supplémentaire de cet aléa. 

Les 

trajets, domicile - travail et retour

, se font, le matin et le soir, moments où les grands animaux se 

déplacent le plus. 
 

II.2.3.2.3. – LA SIGNALISATION 

Des points noirs pour ces collisions existent et mettent en danger la vie des automobilistes et 

de leurs passagers. La connaissance des fréquences de traversées dans un lieu déterminé, permettrait 
de cibler les investissements pour une efficacité optimale. 

La responsabilité pénale des maîtres d’ouvrage (Etat, Conseils généraux …) est de plus en plus 

recherchée. Une obligation de moyens apparaît demandée, à court terme, aux responsables. Une 

signalisation routière intelligente

 est une première étape indispensable et urgente 

 

II.2.3.2.4. – L’ABSENCE D’AMENAGEMENTS 

Les autoroutes se sont vus imposer depuis fort longtemps des 

passages pour les grands 

animaux.

 Au fil de l’expérience accumulée, ils sont devenus plus efficaces. Les grillages latéraux 

complètent la sécurité, pour laquelle les sociétés d’autoroutes font de gros efforts dans un but aussi 
commercial. 

Le réseau des routes nationales, départementales et de desserte locale, n’a pas à ce jour pu 

bénéficier d’un effort aussi important. 

Le 

dégagement des bas côtés

 est une mesure plus simple mais qui peut apporter une certaine 

limitation des collisions. Des 

grillages

 dans certaines zones sans visibilité, virages, pourraient 

également avoir une certaine efficacité. 

 

background image

 

34 

L'évolution de notre société s'accompagne du refus de tout risque, fût-il naturel. Les grands 

animaux, et en particuliers les sangliers, sortent du cadre ordonné de la vie urbaine aseptisée. Il est 
impératif de ramener, dans bien des cas, cet aléa à un niveau plus acceptable pour nos concitoyens 
mais aussi de mieux leur expliquer les contraintes de la cohabitation du citadin dans un 
environnement naturel, par essence, changeant et imprévisible. Sur ces deux points les milieux 
cynégétiques peuvent apporter un concours déterminant et précieux. 
 
 

COMMENTAIRES 

 

L’augmentation des densités de sangliers aggrave les risques économiques qui menacent les 

exploitations agricoles et les filières de production végétales et animales. 

Les coûts directs et indirects consécutifs à l’apparition des maladies affectent durablement la 

rentabilité d’une exploitation et peuvent aboutir à l’abandon de la production concernée. L’économie 
de toute une région peut être perturbée et les conséquences s’étendre à l’ensemble de la filière de 
production si les pays importateurs, sollicités par la concurrence, font jouer les clauses non tarifaires 
de suspension des échanges vis à vis des produits issus de cette filière. 

La prévention des dégâts aux productions végétales et animales et leur indemnisation pèsent 

lourdement sur les budgets des Fédérations de chasseurs qui pourraient mieux utiliser ces fonds pour 
investir dans le maintien ou la restauration de milieux propices à l’épanouissement de la flore et de 
la faune sauvages, le financement de la recherche sur les espèces gibiers et toutes actions favorables 
à l’instauration du fameux équilibre agro-sylvo-cynégétique que nous cherchons toujours à 
retrouver. 

Enfin, les accidents de la route provoqués par la grande faune mais principalement par les 

sangliers, dont l’incidence est largement sous-estimée, sont non seulement toujours à l’origine de 
dégâts matériels importants mais parfois de blessures corporelles et psychologiques graves, voire de 
pertes en vies humaines tout à fait inacceptables. 

background image

 

35 

III. - RECOMMANDATIONS 

 
 
 

III.1. - PRINCIPES GENERAUX 

 
 
Avant de passer aux recommandations proprement dites, il paraît indispensable d’énoncer 

quelques principes qui aideront à mieux appréhender les propositions qui suivront. 

 

III.1.1. – LA CHASSE, ACTIVITE ECONOMIQUE 

 
 

Le paiement des taxes et cotisations diverses représente déjà une masse financière 

importante, pour obtenir l’autorisation légale de chasser et abonder le fonds d’indemnisation des 
dégâts aux cultures. 

Le versement d’une participation encore plus importante pour disposer d’un territoire 

constitue une appréciable source de revenu complémentaire pour les exploitants agricoles et 
forestiers qui louent leurs territoires à des associations de chasseurs. 

L’industrie et le commerce des armes et des munitions donne du travail à une part non 

négligeable d’artisans, d’ouvriers, de commerçants et contribue à la réputation de la France dans ce 
domaine. 

L’industrie hôtelière, la survie même de communes rurales, dans certaines régions, se 

maintiennent souvent grâce à la chasse et aux chasseurs. 

La nécessaire gestion cynégétique des espèces gibiers ou nuisibles et la protection de 

l’environnement pour éviter la dégradation de zones sensibles, maintenir ou restaurer des 
écosystèmes compatibles avec la biodiversité et l’existence d’une faune riche et variée qu’elle soit 
ou non classée comme espèce gibier et qui se traduit par l’acquisition d’un patrimoine foncier 
toujours plus riche par les fédérations de chasseurs. 

La recherche scientifique sur les milieux, la dynamique des espèces animales, les 

pathologies, les migrations dans le but de mieux connaître pour mieux gérer, conduite par l’ONCFS 
avec le concours des fédérations, des sociétés de chasse, voire des particuliers qui disposent d’un 
territoire intéressant du point de vue cynégétique. 

 

Cet ensemble d’éléments fait de la chasse une activité économique à part entière qui 

doit être prise comme telle en considération dans toutes les décisions susceptibles d’en 
modifier l’exercice. 

C’est en outre une alternative  rémunératrice en matière de diversification des activités 

rurales qui s’inscrit dans la droite ligne de la prise en compte des activités environnementales 
au sein des exploitations agricoles, préconisée dans la nouvelle approche de la Politique 
Agricole Commune. 

 
 

III.1.2. – ROLE DES CHASSEURS, DES EXPLOITANTS AGRICOLES ET DES AUTRES UTILISATEURS 
DE LA NATURE 
 
 

 

Il n’est pas nécessaire de rappeler ici le rôle essentiel des chasseurs et des agriculteurs, les 

premiers pour leur intervention sur les espèces animales chassables et la gestion de la chasse, les 
agriculteurs parce qu’ils possèdent et exploitent les terres qui accueillent chasseurs et faune 

background image

 

36 

sauvage. Il s’agit donc de restaurer, si nécessaire, le dialogue entre ces deux utilisateurs de l’espace 
rural.  

Pour autant dans la problématique de gestion du grand gibier pour atteindre l’équilibre agro-

sylvo-cynégétique il ne faut pas oublier le forestier qui n’est pas toujours un loueur de territoire de 
chasse mais lorsqu’il est loueur de territoire il n’en est pas moins un gestionnaire de sa forêt, non 
plus que l’augmentation importante des collisions avec le grand gibier qui concerne l’ensemble des 
automobilistes. 

Les risques sanitaires encourus  pour les élevages mais aussi pour la santé de l’homme  

démontrent que la problématique posée ne se traduit pas seulement par un face à face 
chasseurs agriculteurs qui serait pour le moins réducteur. 

 

III.1.3. – DIFFERENCES REGIONALES ET ROLE DES INSTANCES LOCALES 

 

Il est évident qu’il existe sur le territoire national des différences considérables tenant à la 

géographie, aux activités agricoles dominantes, à la densité de population humaine et que, en 
fonction de ces facteurs, l’impact des populations de sangliers sera extrêmement variable : le Sud-
Est et ses garrigues, les Cévennes au relief accidenté, la haute montagne, les plaines céréalières, les 
vignobles, les grandes forêts de l’Est, les zones de cultures entrecoupées de petits massifs 
forestiers… n’ont pas grand chose en commun et les solutions préconisées pour une de ces entités 
ne seront pas obligatoirement transposables aux autres. 

 

Aussi, les recommandations et propositions qui seront faites, définiront des grandes 

lignes d’action mais il est impératif de laisser aux autorités administratives et techniques 
locales le soin d’en préciser les conditions de mise en œuvre adaptées aux spécificités locales. 

 
 

III.2. – GESTION DES POPULATIONS DE SANGLIERS 

 

L’accroissement incontestable et spectaculaire des effectifs de sangliers sur une grande 

partie du territoire national au cours des dernières décennies s’accompagne de multiples 
inconvénients qui peuvent avoir des conséquences graves tant aux plans sanitaire qu’économique. 

Il est donc impératif, dans les régions les plus surpeuplées de réduire la densité de ces suidés 

sauvages et dans les autres régions de l’empêcher d’atteindre un niveau incompatible avec la 
préservation de la santé animale, la limitation des dégâts aux cultures et autres effets négatifs. 

 

Il s’agit en définitive d’élaborer et de mettre en oeuvre, avec tous les acteurs concernés, 

une véritable politique de gestion des populations de sangliers adapté au contexte des 
territoires sur lesquels il sera appliqué. 

La solution idéale serait de pouvoir mettre en place un dispositif contractuel et raisonné, qui 

associerait obligatoirement trois volets: 

• 

Des objectifs de prélèvement, à moduler en cours de saison, en fonction des 

observations et des tableaux de chasse, associés à des pratiques de chasse moins sélectives 
dans les zones en surdensité ; 

• 

Un programme de prévention, codifiant la pratique de l’agrainage dissuasif, 

au plan départemental et proscrivant le nourrissage; 

• 

Un programme de protection des cultures, cf infra « risques économiques ». 

background image

 

37 

En accompagnement, la mise en place de programmes d’aménagement des habitats 

et des zones de gagnage alimentaires (ceci est valable aussi pour les cervidés et le petit 
gibier). 

L’approbation, la mise en place et le respect des clauses d’un tel plan de gestion engagerait 

la responsabilité des acteurs et notamment des chasseurs concernés

La gestion de tels objectifs devrait s’envisager par unité cynégétique : massifs, sous-massifs 

ou autres unités homogènes. 

 
En cas d’échecs de cette politique, des mesures drastiques s’imposeraient pour ramener les 

dégâts à un niveau acceptable. 

 

 

III.2.1. – DES OBJECTIFS DE PRELEVEMENT 

 
III.2.1.1. – CONNAISSANCE DES DEGATS ET DES POPULATIONS 

Nous avons vu précédemment que la connaissance actuelle des population de sangliers était 

indirecte et imparfaite puisque uniquement fondée sur les prélèvements déclarés de la chasse. 

Or, pour gérer une population d’animaux sauvages, il est important d’en connaître les 

effectifs avec le plus de précision possible, le sex ratio, les proportions de jeunes et d’adultes 
reproducteurs, le taux de fécondité, la prolificité, le taux de mortalité… afin de définir des 
indicateurs de densité et de tendance d’évolution. 

 

Il est par conséquent indispensable de poursuivre les études déjà entreprises à ce sujet 

pour les affiner et les compléter dans le but de mieux préciser ces paramètres au niveau des 
différentes régions dans les conditions exceptionnelles d’explosion démographiques que l’on 
connaît. 

A partir des résultats obtenus, 

fixer en fonction des particularités régionales, des objectifs 

de population maximales à ne pas dépasser 

et soit réduire les densités partout où le seuil est 

atteint, soit anticiper l’évolution des populations pour ne pas se laisser déborder là où la densité 
optimale n’est pas atteinte. 

Cette connaissance est souhaitable mais on sait toute le difficulté d’apprécier les populations 

des espèces sauvages. Il ne faudrait pas pour autant différer les mesures à prendre qui sont dictées 
principalement par le niveau des dégâts. Nous avons là aussi une façon indirecte mais pertinente 
d'évaluer le niveau des populations. 

Réactiver le suivi national des dégâts. 

 

III.2.1.2. – MISE EN ŒUVRE DE MESURES DE REGULATION ADAPTEES 

Tous les auteurs qui se sont penchés sur le problème de la densité excessive des suidés 

sauvages (F. KLEIN, E. BAUBET, G. LANG…) s’accordent à reconnaître que 

la cause 

déterminante de l’explosion démographique des sangliers réside dans des pratiques 
cynégétiques ultra conservatrices

 orientées vers le seul objectif d’accroissement des effectifs 

même dans des zones naturellement peu favorables. C’est ce que la première partie de ce rapport 
s’est efforcé d’établir. 

 

Une politique efficace de régulation des populations ne pourra que s’appuyer sur une 

révision de ces pratiques.

 

 

III.2.1.2.1. – CONSIGNES DE TIR 

Dans les conditions de surpopulation observées dans certaines régions de France, 

notamment dans le Nord Est et particulièrement dans les départements d’Alsace-Lorraine qui 
bénéficient de lois locales, le problème n’est pas de savoir si l’on doit chasser de nuit, à l’affût, à 

background image

 

38 

l’approche ou en battue, mais se situe au niveau des aspects quantitatifs et surtout qualitatifs des 
prélèvements. 

 

Si l’on veut diminuer rapidement et de manière significative la densité des populations 

de sangliers, la seule solution est de prélever, chaque fois que l’occasion s’en présente et quel 
que soit le type de chasse pratiqué et de territoire, les sangliers sans distinction de sexe et de 
poids, 

la seule consigne restrictive qu’il faille absolument respecter étant de s’abstenir de tirer les 

laies suitées de marcassins en livrée. 

 
Pour cela, il conviendrait d’autoriser les prélèvements à proximité des points d’agrainage ou 

des souilles puisque pour l’approche et l’affût, il faut bien chercher les animaux dans les endroits 
qu’ ils fréquentent régulièrement. 

Ces méthodes seront sans doute difficiles à faire admettre aux chasseurs de l’Est qui ont 

toujours eu un comportement respectueux du gibier qui leur interdit de tirer certaines catégories 
d’animaux et certaines conditions de tir et à quelques exploitants cynégétiques pour lesquels 
l’accroissement du tableau est le seul objectif considéré. 

Il y aura donc à accomplir 

un effort d’éducation et d’explication

 pour convaincre qu’il 

s’agit là de mesures d’urgence non négociables pour faire face à une situation exceptionnelle, 
destinées : 

- A ramener les densités de sanglier à un niveau acceptable au regard des risques et dégâts 

que cette espèce prolifique génère, 

- A restaurer une vraie éthique de la chasse qui saurait préserver le caractère aléatoire de 

cette activité, 

- A bannir la « course au tableau » dont certains s’enorgueillissent mais qui se rapproche 

davantage de l’abattage d’animaux semi-domestiques que de la chasse dans ses aspects 
connaissance de la nature et des animaux qui la peuplent, recherche du gibier et tir raisonné. 
 

III.2.1.2.2. – REGULATION DANS LES RESERVES 

Que ce soit au titre des réserves naturelles, des réserves mises en place par les Associations 

communales de chasse agréées – ACCA - , des réserves instaurées dans les chasses privées, des 
territoires où la chasse est interdite par choix des exploitants ou des zones périurbaines, il existe des 
lieux peu ou pas chassés, rapidement identifiés par les sangliers qui en font des zones refuges en 
raison de la quiétude qu’ils y trouvent. 

Ces zones attirent de fortes concentrations de sangliers et servent de point de départ pour la 

colonisation des zones avoisinantes. 

Il convient qu’elles soient identifiées et que des dispositions soient adoptées pour y 

limiter sans tarder la présence de sangliers. 

Dans les ACCA et les chasses privées, l’instauration de réserves tournantes permettrait de 

réduire l’attractivité par effet sanctuaire. 

Les populations de sangliers des réserves naturelles doivent être régulées par des battues 

administratives ou des chasses silencieuses contrôlées par l’ONCFS et l’Office national des forêts - 
ONF. 

Enfin les zones refuges périurbaines seront débarrassées des sangliers indésirables soit par 

des chasses encadrées si la configuration le permet, soit par des aménagements paysagers qui, en 
autorisant la circulation des promeneurs en tout lieu, nuiraient à la tranquillité des animaux qui, dès 
lors ne seraient plus enclins à s’y installer. 
 

III.2.2. – UN PROGRAMME DE PREVENTION : L’AGRAINAGE DISSUASIF 

 

Le rôle joué par l’agrainage dans la multiplication des effectifs de sangliers est controversé. 

background image

 

39 

S’il est vrai qu’il est marginal dans les zones propices au développement de l’espèce par les 

ressources alimentaires naturelles qu’elles recèlent et ne représente qu’un faible pourcentage de la 
nourriture absorbée, il est au contraire déterminant dans les zones peu favorables à la présence du 
sanglier : 

il constitue alors un véritable nourrissage artificiel et aboutit à ce que F. KLEIN et 

G. LANG qualifient « d’élevage en nature ». 

Il ne faut pas non plus oublier que, sur l’échelle des préférences alimentaires du sanglier, le 

maïs arrive en deuxième position après les fruits forestiers et que, à ce titre, il est appelé à jouer le 
rôle d’aliment de substitution lors de son utilisation en agrainage dissuasif. 

 

Les mesures préconisées consistent à proscrire le nourrissage artificiel toute l’année 

pour n’autoriser que l’agrainage dissuasif aux périodes sensibles pour les cultures. 

 

III.2.3. DES MESURES D’ACCOMPAGNEMENT 

 
III.2.3.1. – PRATIQUES AGRICOLES 

L’attractivité du maïs pour les sangliers s’exerce de deux façons : comme nourriture au 

moment des semis et de la maturation des épis, comme refuge quasi inexpugnable jusqu’à la récolte 
dès que les plants ont atteint une hauteur suffisante sur des superficies assez vastes. 

Il n’est que de constater l’extension de la culture du maïs dans les plaines céréalières mais 

aussi dans des régions où elle n’existait pas il y a encore une vingtaine d’années (Nord et Est de la 
France) pour comprendre l’influence favorable de cette culture sur les densités de sangliers. 

Et, lorsque les exploitants agricoles cultivent des champs de plusieurs dizaines d’hectares 

jusqu’en lisière des forêts, les conditions idéales d’attraction des sangliers sont réunies. Aussi il 
conviendrait de prévoir des incitations financières pour mettre en place des bandes enherbées à la 
lisière des forêts et des champs de maïs et de compenser aux agriculteurs la perte financière liée à 
ces opérations. 
 

Il conviendrait de  prévoir un dédommagement pour favoriser l’implantation de 

bandes enherbées à la périphérie des parcelles de maïs. 

 
III.2.3.2. – RESTAURATION DE LA CHASSE AU PETIT GIBIER 

Il semble que le sanglier soit en passe de devenir le gibier de base de la chasse française 

comme le fut le lapin autrefois.

 Cette évolution explique que l’on cherche à maintenir, parfois par 

des moyens artificiels pas toujours compatibles avec l’éthique de la chasse, des effectifs de plus en 
plus élevés en tous lieux, même les moins favorables. 

Cependant, on observe que de nombreux 

chasseurs sont venus à cette chasse par substitution et en réaction aux résultats décevants de 
la chasse au petit gibier.

 

Les causes de l’appauvrissement de notre terroir et de la dégradation continue de cette 

pratique cynégétique, pourtant très prisée des chasseurs, sont connues et  liées à certaines pratiques 
agricoles : destruction d’un environnement favorable au petit gibier mais aussi à toute la flore et la 
faune naturelles , monoculture avec réduction des assolements, utilisation de produits insecticides et 
herbicides, qui privent l’avifaune sauvage de nourriture protéique au moment où elle en a besoin 
(élevage des jeunes), les lagomorphes d’aliments variés et des couverts nécessaires à leur sécurité, 
quant ils ne les éliminent pas par intoxication. 

Il n’est bien sûr pas question de privilégier les activités cynégétiques au détriment de 

l’économie agricole, ni de retourner à un système de production archaïque. 

Pourtant, des 

initiatives prises par des exploitants agricoles, seuls ou en groupements, avec le concours des 
associations de chasseurs et l’appui technique des agents de l’ONCFS, montrent que la 
restauration d’une chasse de qualité au petit gibier naturel est possible, moyennant des 
aménagements tout à fait abordables techniquement et financièrement et, grâce aux 

background image

 

40 

subventions obtenues pour ce genre d’action de sauvegarde environnementale, n’affectant pas 
les revenus de l’entreprise, voire les améliorant par les ressources tirées de la location des 
terres aux chasseurs. 

Ces opérations méritent d’être recensées, publiées et multipliées à la faveur des 

contrats d’agriculture durable et des nouvelles orientations données à la Politique agricole 
commune qui prennent davantage en considération la composante environnementale dans 
l’exploitation agricole. 

 

III.2.4. – UNE POLITIQUE DE GESTION 

 
Les plans de chasse sanglier existants se sont révélés inopérants pour réguler les populations 

de sangliers. 

 

Le plan de gestion généralisé, évoqué par plusieurs auteurs déjà cités, ne représente  pas la panacée. 
Pour autant cette politique devrait être déclinée par massif au sein du schéma départemental de 
gestion cynégétique. Cette déclinaison est un plan de gestion du massif. Il serait bon qu’un 
prélèvement minimum exigé (quantitatif et qualitatif) soit fixé par massif et rendu exécutoire par 
arrêté préfectoral. Mais il constituerait une perspective de contrôle organisé des populations de 
sangliers au niveau national. 

 

 

Ce plan de gestion doit être élaboré conjointement avec tous les partenaires concernés par 

les problèmes posés par la présence des sangliers et doit intéresser toutes les régions de France y 
compris celles où la question de l’excédent d’effectif ne se pose pas encore. 

Il ne peut en outre se concevoir qu’au niveau d’unités cynégétiques

 conçues comme des 

ensembles homogènes aux plans géographiques, environnemental, activités humaines… mais 
éminemment variables d’une région à l’autre qu’il conviendra de définir en fonctions des 
spécificités locales et pour lesquelles des objectifs d’effectifs seront déterminés. 

Le plan de gestion

 s’appuiera sur les données recueillies en matière de connaissance des 

populations et 

sera quantitatif mais aussi qualitatif fondé sur des critères simples

 (poids et sexe 

des animaux) et faciles à apprécier par le chasseur

1

Il s’appliquera pour réduire les densités excessives de sangliers mais aussi pour les 

augmenter dans les zones où ce sera possible et souhaité. 
 

En résumé, il s’agira de fixer des quotas de prélèvement minimum exigé  en précisant 

le nombre de femelles que devra obligatoirement contenir le tableau, et ainsi compléter la 
notion de prélèvement maximum autorisé, par celle de Prélèvement Minimum Exigé. 

 

Cette politique de gestion fera l’objet d’un bilan annuel et d’une évaluation aux termes 

desquels des mesures correctives seront apportées pour la saison suivante dans le cadre d'objectifs 
pluriannuels. 

Un tel système, pour être efficace, ne peut se concevoir sans mesures de récompenses pour 

ceux qui ont respecté les règles du jeu et de pénalisation à l’encontre de ceux qui ne les auraient pas 
respectées. 

S’agissant des récompenses, elles seront à négocier avec les partenaires ; quant aux 

pénalisations elles pourraient se traduire par une participation accrue aux indemnisations des dégâts 
causés par les sangliers, proportionnellement aux écarts entre les quotas imposés et les réalisations, 
en sus des contraventions applicables pour non respect du plan de chasse. 
 
                                                 

1

 A titre d'exemple 1/3 de jeunes; 2/3 d'adultes ou 1/2 de jeunes et 1/2 d'adultes selon les conditions locales. 

background image

 

41 

Selon Annie CHARLEZ, responsable de la mission juridique de l’ONCFS, l’arsenal 

juridique en vigueur fournit les bases légales pour l’application de telles mesures de rétorsions : 

-  L’article R. 228-15 du Code rural (partie réglementaire du Code de 

l’environnement) stipule en effet que « seront passibles des peines prévues pour les 
contraventions de la 5

ème

 classe, ceux qui auront chassé en contravention des 

prescriptions du plan de chasse établi dans les conditions définies au chapitre V du 
présent titre ». 

Le plus souvent appliquées pour un dépassement du plan de chasse, ces 

dispositions peuvent tout aussi bien s’appliquer au détenteur du plan de chasse qui 
n’aurait pas atteint le quota minimum de femelles qui lui aurait été assigné. 

-  Les articles R. 226-20 à 29 du Code rural prévoient que le mauvais 

gestionnaire peut être condamné à indemniser ses voisins pour les dégâts qu’ils 
subiraient du fait de son abstention fautive. 

L’indemnisation par les fédérations n’intervient que pour les lots sur 

lesquels le plan de chasse a été exécuté. Or, selon une jurisprudence déjà ancienne, 
le plan de chasse n’est considéré comme exécuté que si le minimum des animaux 
attribués a été tué. La responsabilité civile du détenteur du droit de chasse se 
trouve de ce fait engagée, de même que pour les dégâts provoqués par des animaux 
provenant des parties de son lot placées en réserve s’ils sont en sur-densité et n’ont 
pas fait l’objet de régulation. Dans ce même ordre d’idée, une participation aux 
indemnisations des personnes qui, pour une raison quelconque, n’autorisent pas la 
chasse sur leurs territoires doit être envisagée. 

 

La mise en œuvre de ces dispositions peut être facilitée dans les forêts domaniales dont les 

adjudications doivent avoir lieu au premier trimestre 2004, par l’instauration d’un cahier des 
charges strict imposant le plan de gestion et incluant le tir obligatoire d’un certain nombre de 
femelles reproductrices. 

Pour les chasses communales ou privées, les choses risquent d’être plus compliquées. Mais 

si ni la persuasion ni les pénalités ne suffisent, la menace de modifier le statut de l’espèce pour la 
classer parmi les nuisibles comme l’autorise le décret N° 88-940 du 30 septembre 1988 (article R. 
227-5 à R.227-27 du Code rural/environnement), avec toutes les contraintes que cela suppose, sera 
sans doute plus convaincante. 
 
 

III.3. – GESTION DU RISQUE SANITAIRE ET DE SES CONSEQUENCES 

 

III.3.1. – REDUCTION DES DENSITES DE SANGLIERS ET RISQUE SANITAIRE 

 
La réduction des densités de sangliers est une nécessité pour rétablir des équilibres adaptés 

aux caractéristiques biologiques de l’espèce et pallier les inconvénients résultant d’une 
surpopulation. 

Quels seront les effets de cette mesure sur le risque sanitaire ? 
Certes, la densité d’une population animale constitue un élément agissant directement sur le 

risque d’apparition et de persistance d’une affection. Une réduction des densités devrait, par 
conséquent, être favorable à l’éradication d’une maladie. 

Il faut cependant souligner que, s’agissant de la PPC, les modèles épidémiologiques 

établissent qu’une densité de 1 à 2 sangliers au 100 ha ou la présence de 200 sangliers dans un 
massif suffisent à entretenir assez de contacts entre les animaux pour assurer une transmission 
durable du virus. 

background image

 

42 

Même si une pathogénie différente des germes responsables introduit quelques distinctions, 

ce qui a été observé pour la PPC est globalement applicable aux autres affections microbiennes 
transmissibles par le sanglier aux suidés domestiques. 

Or, les densités de population dans les départements du Bas Rhin et de la Moselle infectés 

par la PPC des sangliers, dépassent souvent 10 animaux aux 100 ha et les prélèvements estimés en 
2002 sont supérieurs à 15 000 têtes. Il en est de même pour les départements du Centre-Nord, du 
Centre, du Sud et du Sud-Est pour la brucellose et la maladie d’Aujeszky. 

C’est dire qu’une réduction acceptable des densités de sangliers n’aura qu’un effet limité sur 

la circulation de la maladie dans une unité de population donnée, sauf à envisager la quasi 
extermination de l’espèce ce qui, bien entendu, n’est pas imaginable. 

En revanche, 

une diminution significative des effectifs amenuisera à coup sûr le risque 

de contamination des élevages de porcs dans la zone infectée et de diffusion de la maladie hors 
de ce périmètre. 

 

III.3.2. – MALADIES ANIMALES 

 
Les objectifs que l’on doit se fixer en matière de gestion du risque d’infection des animaux 

domestiques par les suidés sauvages sont de trois ordres deux à effet immédiat et le dernier à plus 
ou moins long terme.  

 

Il s’agit : 

d’empêcher la contamination des animaux domestiques dans la zone infectée, 

d’empêcher la diffusion de la maladie aux zones indemnes, 

d’éradiquer la maladie chez les suidés sauvages. 

 

Nous allons exposer les mesures susceptibles d’atteindre ces objectifs. Elles découlent 

directement des modes de transmission des maladies que nous rappelons brièvement. 

 
La transmission d’une maladie peut se faire : 

-  de façon directe à l’occasion de contact entre les animaux et selon diverses 

voies : digestive après ingestion d’aliments récemment souillés par des matières 
virulentes (PPC, maladie d’Aujeszky, brucellose, tuberculose), respiratoire (maladie 
d’Aujeszky, tuberculose), cutanée (brucellose), vénérienne (brucellose, maladie 
d’Aujeszky). 

-  De façon indirecte qui ne nécessite pas un contact entre animaux malades et 

sains : la contamination se fait par ingestion de produits provenant d’animaux infectés ou 
par contact avec des matières virulentes introduites par inadvertance ou imprudence dans 
les élevages porcins. Ce mode de transmission est particulièrement dangereux car il 
permet le transfert à distance des maladies. C’est le cas de la maladie d’Aujeszky et, 
surtout de la peste porcine classique qui rend si préoccupante l’infection des sangliers 
par cette maladie dans les régions Nord Est de notre territoire. 

 
III.3.2.1. – EMPECHER LA CONTAMINATION DES ANIMAUX DANS LA ZONE 
INFECTEE 
 

III.3.2.1.1. – TRANSMISSION DIRECTE 

Les quatre principales maladies du sanglier que nous avons précédemment étudiées sont 

concernées par ce mode de transmission. 

Toutefois, le risque de contamination est lié à la possibilité pour les sangliers d’entrer en 

contact étroit avec les suidés domestiques. 

background image

 

43 

Quasiment nulle pour les élevages porcins en bâtiments clos, cette possibilité est élevée dans 

le cas d’élevages porcins extensifs en plein air. Une étude déjà évoquée de Jean HARS (ONCFS – 
Direction recherche et développement – Unité de suivi sanitaire de la faune), montre que, compte 
tenu des types de clôtures actuellement utilisés, la quasi totalité des élevages en plein air de porcs 
recensés au moment de l’enquête n’étaient pas protégés contre les intrusions des sangliers. 

Nous avons vu que, fort heureusement, les élevages de porcs en plein air étaient encore peu 

nombreux, que les régions où ils sont en plus grande densité ne coïncidaient pas avec celles 
contenant les plus fortes densités de sangliers et que la PPC, maladie la plus à craindre pour notre 
élevage porcin, était cantonnée dans le Nord Est du territoire où les élevages en plein air sont rares. 

On observe néanmoins dans le Centre et le Centre Ouest des zones où une distribution 

relativement importante d’élevages en plein air coexiste avec un effectif dense de sangliers. Le 
risque de contamination par la brucellose et la maladie d’Aujeszky y est élevé et la réapparition ou 
la persistance de foyers de ces maladies chez les suidés domestiques montre la réalité de la 
contagion. 

 

La prévention du risque s’agissant d’élevages porcins en plein air repose sur les 

mesures suivantes : 

Diminuer les densités de sangliers, 

Empêcher les intrusions des sangliers en imposant des systèmes de clôtures les plus 
étanches possibles tel que l’autorise les articles 41 b) et 44 c) de l’arrêté du 25 juin 
2003 fixant les mesures de lutte contre la peste porcine classique

 

Poursuivre les 

études permettant d’avoir une connaissance encore plus complète du statut 
sanitaire des sangliers, 

Entamer une enquête sur l’importance et la nature des flux d’animaux ou de 
produits entre les élevages de plein air et les élevages intensifs afin d’évaluer au 
plus juste le rôle des élevages en plein air dans les risques de contamination de la 
filière porcine par la faune sauvage. 

 

NOTA : 

 

Une récente visite d’élevages porcins en plein air dans diverses régions montre que certains 
éleveurs ont, depuis l’enquête de l’année 2000, accompli de réels effort d’amélioration des 
clôtures de leurs élevages conformément aux préconisations de la DGAL. 

 

Etant donné la charge importante que représente la mise en place de clôtures étanches 

(3 à 

4,5 euros le mètre linéaire)

 et que la surface clôturée peut représenter plusieurs dizaines 

d’hectares donc plusieurs kilomètres de clôture, une contribution financière devrait être 
accordée aux éleveurs soit à partir des fonds de prévention des dégâts de gibier, soit dans le 
cadre des contrats d’agriculture durable. 

 

Compte tenu de la grande diversité des sortes d’élevages porcins en plein air,

 les mesures 

de protection imposées devront être adaptées au risque réel de contamination.

 Ainsi, pour 

ce type d’élevages, le risque de transmission de la brucellose est exclusivement lié à la voie 
vénérienne et à la présence de truies prêtes à la reproduction en plein air. Or, dans certains 
élevages, l’espace reproduction est installé dans des bâtiments ou dans des enclos 
spécifiques. 

Dans de tels cas, la clôture étanche ne devrait être imposée qu’aux espaces où 

sont cantonnées les truies en attente d’insémination ou de saillie.

 

 

III.3.2.1.2. – TRANSMISSION INDIRECTE 

Tous les élevages porcins sont menacés par ce type de contagion insidieux, particulièrement 

les élevages intensifs pour lesquels la PPC des sangliers représente un danger permanent. 

background image

 

44 

L’arrêté du 25 juin 2003, publié au Journal Officiel de la République Française N° 184 du 

10 août 2003 fixe les mesures de lutte contre la peste porcine classique et édicte dans son chapitre V 
les précautions à prendre pour éviter la contamination des suidés domestiques par les sangliers. 

Outre les dispositions relatives à l’information des personnes concernées, la prise d’un arrêté 

préfectoral portant déclaration d’infection et délimitant des zones infectées et d’observation, le 
recensement des élevages de suidés domestiques et sauvages (articles 38 à 40), l’article 41 prévoit 
les mesures applicables en zone infectée aux élevages pour empêcher leur contamination par 
l’intermédiaire de produits, matériels et équipements souillés ou de personnes ayant été en contact 
avec des sangliers. 

Les articles 42 à 46 définissent les mesures destinées à lutter contre la peste des sangliers 

sauvages, dans la zone infectée et la zone d’observation notamment, le dépistage de l’infection, la 
destruction des cadavres et la collecte des sangliers sauvages prélevés à la chasse en vue de leur 
inspection dans des centres spécialisés, ainsi que toutes les mesures relatives à l’exercice de la 
chasse ou à la destruction des nuisibles, déterminées au sein du comité départemental de lutte contre 
les épizooties après avis du comité national d’experts et que le préfet est susceptible d’imposer 
(restriction des pratiques de chasse dans certains lieux ou sous certaines formes, organisation de 
battues…). 

L’article 47 précise les mesures que le préfet impose hors des zones infectées et 

d’observation en matière de réglementation de la chasse et de destruction des nuisibles pour 
maintenir les densités de sangliers sauvages à un niveau compatible avec la gestion de la peste 
porcine classique. 

Qu’il s’agisse de transmission directe ou indirecte, il appartient aux propriétaires des chiens 

de chasse de prendre les précautions requises pour éviter que leurs auxiliaires ne soient contaminés 
par la maladie d’Aujeszky, à laquelle ils sont très sensibles : limiter les contacts avec les carcasses 
de sangliers, ne pas leur donner à consommer de la viande de sanglier et, éventuellement, les faire 
vacciner par le vaccin porcin qui leur confère une certaine immunité. 
 
III.3.2.2. – EMPECHER LA DIFFUSION AUX ZONES INDEMNES 

La diffusion d’une maladie d’une zone infectée vers des zones indemnes peut s’opérer soit à 

partir des animaux atteints ou en incubation, soit par les produits issus de ces animaux, soit enfin 
par l’intermédiaire de personnes, véhicules, matériaux ou matériel en provenance des zones 
infectées et vecteurs passifs de virus. 

 

Les mesures destinées à prévenir ce risque comporteront donc des dispositions pour 

limiter les mouvements des animaux, des restrictions dans la circulation des produits et des 
précautions hygiéniques pour les déplacements des personnes, matériaux et matériels. 

 

III.3.2.2.1. – LIMITATION DES ACTIONS FAVORISANT LES DEPLACEMENTS DES SANGLIERS 

Nous avons vu, dans le chapitre consacré aux généralités sur l’espèce, que dans des 

conditions optimales de disponibilité en nourriture, en eau et de quiétude, 

le sanglier faisait preuve 

d’une grande sédentarité à l’intérieur d’une aire d’activité qui peut être tout de même assez 
étendue.

 

Si une des caractéristique des animaux sauvages réside dans leur totale liberté de 

mouvement encore que des obstacles naturels (rivières, canaux, relief, autoroutes…) puissent en 
réduire l’ampleur, 

dans le cas d’une infection épizootique (en l’occurrence la PPC), il est 

primordial d’éviter toute action aboutissant à l’éparpillement des sangliers afin de limiter la 
dispersion géographique de la maladie. 

En particulier, il conviendra de 

proscrire la chasse en battue bruyante avec des chiens de 

grand pied

 qui entraînent des perturbations considérables dans les populations de grand gibier et 

peuvent les pousser à des kilomètres de leurs lieux de cantonnement habituels. 

background image

 

45 

Du fait que les battues constituent un des rares moyens de prélèvement important de grands 

gibiers, cette mesure peut apparaître contradictoire avec la nécessité de limiter simultanément la 
densité des sangliers.

 C’est pourquoi, il est indispensable que la régulation des effectifs de 

suidés sauvages soit une mesure permanente appliquée à tout le territoire en particulier hors 
des zones infectées pour faciliter l’application des mesures de lutte sanitaire en cas 
d’apparition d’une enzootie. 

Toutefois

les battues silencieuses et peu dérangeantes avec des chiens de type terrier 

comme auxiliaires ou des poussées avec rabateurs, pourraient être maintenues au niveau des 
unités cynégétiques en évitant d’intervenir sur les limites de la zone et la chasse silencieuse 
(approche et affût) devrait être encouragée, même si elle est limitée dans l’importance des 
prélèvements.

 

Les articles 42 d), 45 e) et 47 de l’arrêté du 25 juin 2003 laissent au préfet le soin d’adopter 

les mesures les plus appropriées de réglementation de l’exercice de la chasse et de destruction des 
nuisibles. 
 

III.3.2.2.2. – RESTRICTION A LA CIRCULATION DES PRODUITS 

Les produits issus d’animaux malades ou en incubation représentent la source principale de 

diffusion à distance des maladies épizootiques. 

 

Il est, par conséquent, primordial d’en contrôler la circulation en cas d’infection. 

 
L’arrêté du 2 août 1995 fixe les conditions sanitaires générales de collecte, de traitement et 

de mise sur le marché des viandes fraîches de gibier sauvage. 

Le titre I, articles 3 à 6, est consacré aux conditions de collecte dans des ateliers de 

traitement ou des centres de collecte spécialisés possédant un équipement adéquat. 

Il précise dans son titre III, articles 43 à 58, les dispositions relatives au contrôle sanitaire. 

Le chapitre 1

er

 traite de la surveillance sanitaire du gibier sauvage et indique, dans son article 43, 

que les résultats des inspections sanitaires effectuées dans le cadre du présent arrêté sont exploités 
par la direction générale de l’alimentation du ministère chargé de l’agriculture pour suivre l’état 
sanitaire du gibier sauvage. 

Enfin, son article 44 stipule que, sur la base des informations obtenues dans le cadre des 

dispositions de l’article 43, le ministre chargé de l’agriculture peut imposer des restrictions à la 
commercialisation des viandes de gibier sauvage provenant des zones de chasse mises en cause. 

Le chapitre III, articles 50 à 53 définit les conditions d’apposition des marques de salubrité 

sur les viandes reconnues propres à la consommation humaine. 

 
Toutefois, l’article 1

er

, 3

ième

 et 4

ième

 alinéas exclut du champ de cet arrêté : 

- la cession par le chasseur directement au consommateur des gibiers qu’il a lui même 

chassés, 

- la cession par le chasseur à un détaillant ou à un restaurateur de petites quantités de pièces 

entières de gibier. 

Cette disposition concerne entre autres les carcasses de sangliers et peut représenter un 

risque de diffusion des maladies puisqu’il n’existe aucun suivi possible du devenir des viandes ainsi 
cédées. Il en va de même de la venaison partagée entre les participants à l’issue d’une partie de 
chasse. 

Il est certain qu’il est difficile d’exiger d’un chasseur qui prélève un sanglier un soir à la 

tombée de la nuit qu’il transporte sur plusieurs dizaines de kilomètres la carcasse de l’animal vers 
un centre de collecte dont il ignore sans doute l’existence et l’implantation et qu’il trouvera sans 
doute fermé à son arrivée. 

background image

 

46 

Un moyen de réduire le risque lié à cet état de fait consisterait à multiplier les centres 

de collecte de gibier pour les rendre accessibles à tous les chasseurs et à assurer la plus large 
communication sur l’existence de ces centres et leur modalités de fonctionnement.

 Cette 

pratique existe chez nos voisins notamment en Allemagne et au Luxembourg où elle donne toute 
satisfaction aux chasseurs et aux services chargés de la surveillance sanitaire. 

 

La question des centres de collecte mériterait de faire l’objet d’une étude approfondie 

sur leurs conditions d’implantation, leur équipement, leur fonctionnement et leur 
financement. 

 
En attendant et s’agissant de la peste porcine classique, l’arrêté du 25 juin 2003 nous offre 

les bases réglementaires de la restriction de circulation des produits : 

- L’article 41 e) stipule qu’aucune partie d’un quelconque sanglier sauvage, abattu ou trouvé 

mort, ne doit être introduit dans une exploitation de suidés, 

- Les articles 42 a) et 45 a) prévoient que tous les sangliers sauvages tués à la chasse ou 

trouvés morts sont soumis à des examens de dépistage de la PPC, 

- Les articles 42 c) et 45 c) confient au préfet le soin d’ordonner la collecte de tous les 

sangliers sauvages mis à mort par arme de tir dans la zone infectée et de prescrire toute mesure 
destinée à éviter la propagation du virus. Il précise en outre la destination des carcasses et viscères : 
enfouis sur place dans les conditions définies par le ministre chargé de l’agriculture, détruits dans 
des établissements agréés, ou orientés vers un atelier de traitement pour y être inspectés et stockés 
jusqu’à obtention des résultats prouvant que les viandes sont propres à la consommation humaine et 
non contaminées par le virus de la PPC. 

Enfin, s’il en était besoin, la restriction de circulation de la venaison, pourrait s’appuyer sur 

une décision juridictionnelle de la section du contentieux du Conseil d’Etat en date du 22 février 
2002 qui considère : 

« que les maladies infectieuses qui peuvent toucher les animaux sauvages et les mesures que 

sont, dans ce cas, amenées à prendre les autorités compétentes et qui peuvent consister, notamment, 
en une interdiction de commercialiser le gibier abattu, constituent un aléa que doivent, en principe, 
supporter les personnes titulaires de droit de chasse » et, de ce fait, prononce l’annulation totale du 
jugement du tribunal administratif de Strasbourg accordant à un requérant une indemnité pour le 
préjudice subi et le rejet total de la requête introduite. 

 

III.3.2.2.3. – APPLICATION DE MESURES D’HYGIENE AUX DEPLACEMENTS DE PERSONNES, 
MATERIAUX ET MATERIELS 

Les personnes, véhicules, matériaux et matériels ayant été en contact avec des animaux 

malades, en incubation ou des excrétions ou sécrétions provenant de ces animaux sont des vecteurs 
passifs de virus susceptibles de disséminer la maladie et de l’introduire dans les élevages de suidés. 

C’est une fois de plus l’arrêté du 25 juin 2003 qui apporte la base réglementaire à la mise en 

œuvre de ces mesures : 

- L’article 41 e) stipule qu’aucun matériel ou équipement pouvant être contaminé par le 

virus de la PPC ne doivent être introduits dans les exploitations de suidés. 

- L’article 41 f) indique que des mesures d’hygiène incluant la désinfection des bottes et des 

véhicules utilisés lors des actions de chasse dans la zone infectée sont appliquées par toutes les 
personnes en contact avec les sangliers sauvages afin de réduire le risque de propagation du virus. 
Ces mesures peuvent aller jusqu’à l’interdiction temporaire d’accès à une exploitation de suidés 
pour les personnes ayant été en contact avec des sangliers sauvages. 

- L’article 44 b) précise que des moyens appropriés de désinfection sont utilisés aux entrées 

et sorties des bâtiments d’hébergement des suidés ainsi que de l’exploitation elle même 
conformément aux dispositions de l’article 11 du même arrêté. 

Mais on peut s’interroger sur l’application effective de ces mesures par tout un chacun ! 

background image

 

47 

 

L’application rigoureuse des dispositions réglementaires adoptées pour lutter contre 

les maladies réputées contagieuses constitue l’unique moyen d’empêcher la contamination des 
animaux sensibles dans la zone infectée et la diffusion de la maladie aux zones indemnes . 

 

III.3.2.3. – ERADIQUER LES MALADIES CHEZ LES SANGLIERS SAUVAGES 

Etant donné les difficultés éprouvées à éradiquer, dans les élevages, les maladies 

enzootiques telles que la tuberculose, la brucellose ou la maladie d’Aujeszky, qui subsistent dans 
notre pays en dépit de décennies de lutte médicale puis sanitaire, on peut imaginer qu’envisager un 
tel objectif chez des animaux sauvages relève de l’utopie. 

Pourtant, l’exemple de l’éradication de la rage sylvatique, par un contrôle des populations de 

renards, principaux vecteurs, et leur immunisation par voie orale à l’aide de vaccins adaptés, laisse 
supposer qu’au moins en théorie, ce projet n’est pas tellement irréaliste. 

La mise en œuvre d’un tel programme nécessite un certain nombre de préalables qui ne 

laissent pas présager sa prochaine entrée en vigueur. Selon S. BARBIER, ce projet présuppose : 

-  la mise au point d’un vaccin permettant de distinguer les anticorps vaccinaux, 
-  la démonstration de son efficacité sur l’espèce cible, 
-  la démonstration de son innocuité, 
-  la mise au point d’un appât pour son administration, 
-  la mise au point de protocoles de distribution, 
-  La démonstration et le suivi de l’efficacité de cette vaccination sur le terrain. 

Une expérimentation menée en Géorgie (USA) sur la possibilité d’utiliser des appâts en vue 

de la vaccination des sangliers contre la maladie d’Aujeszky et la brucellose a abouti à la conclusion 
qu’une telle méthode était applicable à l’espèce sous réserve de la mise au point d’un vaccin 
efficace. 

La vaccination par voie orale des sangliers contre la PPC dans des conditions naturelles est 

en cours d’étude en Allemagne. Ce type de vaccination a été utilisé en Roumanie et en Russie et les 
résultats auraient été satisfaisants, mais le type de vaccin utilisé ne permet pas de distinguer les 
anticorps vaccinaux des anticorps résultants d’une infection naturelle. 

La méthode choisie par le bureau de la santé animale de la direction générale de 

l’alimentation et appliquée lors d’apparition de foyers de PPC chez les sangliers sauvages est 
purement sanitaire. Elle consiste à laisser évoluer la maladie dans l’unité de population concernée et 
de suivre la progression de la maladie par des recherches sérologiques et virologiques sur les 
animaux trouvés morts ou prélevés à la chasse. 

C’est cette méthode qui a été mise en œuvre à partir de 1992 dans La zone infectée des 

Vosges du Nord. Nous avons décrit plus haut l’évolution de ce foyer qui a abouti à l’extinction 
naturelle de la maladie en décembre 2001. 

Malheureusement, un nouveau foyer éclatait en avril 2002 à la frontière luxembourgeoise, 

nécessitant à nouveau la répétition du processus de lutte. Les résultats obtenus après un an de 
surveillance de l’évolution de la maladie sont identiques à ceux observés lors de la précédente 
alerte. 

Ceci prouve d’une part que la méthode mise en œuvre par nos experts, assortie des mesures 

de protection des élevages et de précautions pour éviter la diffusion de la maladie vers les zones 
indemnes telles que décrites ci-dessus, est efficace puisque, en dix années d’évolution du foyer des 
Vosges du Nord, nous n’avons eu à déplorer qu’un seul cas de contamination d’un élevage porcin 
d’ailleurs rapidement maîtrisé. 

 

Il est tout aussi clair qu’une action concertée entre les pays frontaliers est 

indispensable pour réduire les risques de re-contamination : c’est dans cet esprit que des 
rencontres régulières sont organisées entre responsables Allemands, Luxembourgeois et 

background image

 

48 

Français de la santé animale et de la surveillance de la faune pour mettre en place une 
stratégie concertée de lutte et procéder à l’évaluation des résultats. 

 
On peut espérer que cette coopération et la mise en œuvre coordonnée des méthodes 

sanitaires et médicales de lutte parviendront à l’éradication de ce vaste foyer de PPC du 
sanglier sauvage qui menace depuis des décennies les élevages porcins de cette région de 
l’Europe. 

 
 
 

III.3.3. – SANTE PUBLIQUE 

 
III.3.3.1. – TRICHINELLOSE 

Nous avons vu précédemment qu’elle représente le seul risque zoonotique sérieux parmi les 

maladies transmissibles du sanglier à l’homme. 

L’arrêté du 2 août 1995 fixant les conditions sanitaires de collecte, de traitement et de mise 

sur le marché des viandes fraîches de gibier sauvage, déjà cité, rend obligatoire l’examen 
trichinoscopique de toutes les carcasses de sangliers, y compris pour les cessions par le chasseur à 
un détaillant ou à un restaurateur de petites quantités de pièces entières de gibier et en définit les 
modalités de réalisation (article 1

er

 – alinéa 4 – article 49 6° et annexe II point 4). 

Les conditions d’application des textes réglementaires relatifs à la production et à la 

commercialisation des viandes de gibier sont explicitées dans la note de service 
DGAL/SDSSA/N°2003-8004 du 10 janvier 2003. 

Or, en dépit de ces dispositions réglementaires, on observe, en pratique, que seules 5 à 10 

000 carcasses font l’objet de recherche trichinoscopique sur les 400 000 prélevées. 

Ce constat peut s’expliquer par l’ignorance du risque chez la plupart des chasseurs, la 

méconnaissance des contraintes réglementaires pour le dépistage de cette affection parasitaire mais 
aussi par la difficulté à faire réaliser les examens dans les conditions définies par les textes. 

Ceci nous ramène à la question des centres de collecte et à l’étude recommandée pour 

en étudier les conditions d’implantation et de fonctionnement. 

Par ailleurs, nous devons signaler l’existence d’un projet de règlement du Parlement 

européen et du Conseil fixant les règles spécifiques d’hygiène applicables aux denrées alimentaires 
d’origine animale et qui traite dans sa section IV des viandes de gibier sauvage. Ce projet prévoit 
dans son chapitre I

 la formation des chasseurs en matière de santé et d’hygiène.

 

En attendant une meilleure prise en considération de la réglementation existante et l’entrée 

en vigueur du règlement européen, nous ne pouvons que faire des 

recommandations palliatives : 

Information des chasseurs, des détaillants et des restaurateurs sur le 

risque lié à la trichine, la réglementation y afférente et leurs responsabilités en cas 
non respect ayant entraîné la contamination d’un consommateur, 

Destruction du pouvoir évolutif des larves de trichines en soumettant la 

venaison à une congélation prolongée (moins 15° pendant 15 jours) ou cuisson 
prolongée des viandes à une température suffisamment élevée. 

 

III.3.3.2. – INTOXICATIONS ET TOXI-INFECTIONS ALIMENTAIRES 

L’autre danger que la venaison présente pour le consommateur réside dans le risque 

d’intoxication et de toxi-infection alimentaire. 

L’arrêté du 2 août 1995, précise dans ses articles 3 à 6 les conditions de collecte des viandes 

de gibier sauvage, dans ses articles 43 à 48 les contrôles auxquelles elles ont soumises dans les 
centres de collecte et ateliers de traitement et dans son article 49 les conditions de retrait de la 
consommation humaine qui devraient éliminer tout risque d’intoxication ou de toxi-infection. 

background image

 

49 

Nous nous retrouvons une fois de plus face au problème posé par les viandes qui ne passent 

pas par les ateliers de traitement et à tout le moins par les centres de collecte qui présentent un 
risque non négligeable pour le consommateur. On peut espérer que les détaillants et les 
restaurateurs, en professionnels avisés, prendront toutes les précautions pour écarter les viandes de 
gibier qui ne leur paraîtraient manifestement pas conformes aux normes requises en matière 
hygiénique et sanitaire. Mais que dire de la consommation familiale ? 

A ce niveau, se pose à nouveau la question du développement de centres de collecte en 

nombre suffisant et facilement accessibles aux chasseurs. De la réponse donnée à cette 
question dépendra la réduction du risque pour les consommateurs de venaison. 

 

III.4. – GESTION DU RISQUE ECONOMIQUE 

 

III.4.1. – DEGATS AUX CULTURES 

 

Le problème est suffisamment complexe pour nous obliger à admettre que la solution miracle 

n’existe pas. Seul un ensemble de mesures complémentaires peut faire avancer les choses dans le 
temps. Elles concernent naturellement : 

- en priorité 

la régulation des populations, 

- mais aussi 

la prévention des dégâts, 

- et enfin 

le financement de l’indemnisation des dégâts. 

Elles doivent être adaptées aux réalités locales et assumées par les acteurs concernés. Leur 

mise en œuvre, coordonnée et simultanée, leur donnera une réelle efficacité. Seul un plan global, 

le 

plan de gestion cynégétique,

 appliqué sur un territoire déterminé, 

le massif,

 serait un gage de 

succès. Le raisonnement par massif au sein de chaque département confère la souplesse suffisante 
pour s’adapter au milieu et aux activités anthropiques avec comme objectif d’atteindre un équilibre 
agro-sylvo-cynégétique. 

Le 

schéma départemental de gestion cynégétique

 donne le cadre légal à cette action. 

 

III-4-1-1 - REGULER LES POPULATIONS 

Le contrôle des populations vise à adapter le nombre de sangliers. Il est plus important 

d’évaluer la capacité de nourriture des milieux naturels et d’ajuster, sur ces données, les effectifs qui 
pourront 

durablement

 être maintenus dans chaque massif. 

 

III-4-1-1-1. - CONNAITRE LES TABLEAUX DE CHASSE 

Le suivi des prélèvements de sangliers est un indicateur pratique du niveau des populations. 

Pour les espèces soumises au plan de chasse les indications de la réalisation doivent être transmises 
à l’administration en fin de campagne. Cette mesure pourrait être utilement étendue aux sangliers en 
l’améliorant au niveau qualitatif. Le poids et le sexe sont des éléments primordiaux pour évaluer 
l’impact des prélèvements sur la dynamique future de cette espèce. 

 

RECOMMANDATION 

 

Mettre en place un suivi quantitatif et qualitatif des prélèvements de sangliers opérés par 

la chasse.

 

 

III-4-1-1-2. - PROSCRIRE LE NOURRISSAGE 

Les sangliers doivent trouver leur nourriture dans le milieu naturel. Le nourrissage continu en 

période de chasse et hors période de chasse augmente artificiellement les populations. Il vise bien 
évidemment à permettre des tableaux de chasse plus conséquents. Mais il comporte de multiples 
inconvénients. 

background image

 

50 

Du point de vue de l’éthique, nous nous retrouvons dans une situation qui se rapproche de 

l’élevage de gibier. Le sanglier s’adapte vite à ces méthodes. Son sens pratique le conduit, comme 
les humains, à la recherche du moindre effort. 

Sur le plan sanitaire les points d’agrainage concentrent les animaux et favorisent la 

propagation des épizooties. 

Pour les dégâts, le déséquilibre aboutit à un gonflement, qui est aggravé par l’accoutumance 

aux hommes des animaux concernés. Ils associent rapidement l’homme à la nourriture. 
 
 
 

RECOMMANDATION 

 

Dans le cadre du schéma de gestion cynégétique, proscrire le nourrissage systématique 

des sangliers.

 

 

PROPOSITION REGLEMENTAIRE

 

 

Article R.* 228-20 

Seront punis de l'amende prévue pour les contraventions de la 4

ème

 classe ceux qui 

n'auront pas respecté une des prescriptions du schéma départemental de gestion cynégétique 
approuvé . 

Pour le non respect des prescriptions relatives à l'agrainage, éventuellement autorisé au 

schéma départemental de gestion cynégétique approuvé, l'amende prévue pour les 
contraventions est de la 5

ème

 classe, indépendamment des dommages et intérêts que pourra 

réclamer la fédération départementale des chasseurs.

 

 

III-4-1-1-3. - ADAPTER LES PRELEVEMENTS EN COURS DE SAISON 

Les populations de sangliers évoluent plus vite que celles des autres espèces de grand gibier. 

Les laies ont des portées nombreuses. Cela a une influence rapide sur le nombre d’animaux présents. 
Même si cette espèce se déplace moins que ce que l’on imagine habituellement, elle ne connaît pas 
pour autant les limites administratives des territoires de chasse. Une association de chasse pourra 
réaliser une année un gros tableau alors que l’association voisine n’aura pas l’heur de rencontrer 
autant d’animaux lors de ses battues. 

Pour ces raisons le plan de chasse n’est pas forcément la meilleure solution. Les plans de 

gestion élaborés au niveau des massifs reflètent plus certainement cette réalité cynégétique. 

Cette adaptation aux situations locales conduit également à allonger les périodes où la chasse 

des sangliers est possible. La mentalité des chasseurs et leurs pratiques doivent évoluer avec 
l’abondance. 

Enfin le tir de gros animaux et donc de laies, est une nécessité pour tempérer l’accroissement 

des populations. 
 

RECOMMANDATION 

 

Allonger la période de chasse effective y compris en plaine là où le sanglier est considéré 

comme nuisible 
Ajuster les prélèvements possibles en cours de campagne 
Promouvoir le tir des gros animaux, notamment des femelles non suitées 
Généraliser le tir d’été, là ou il existe pour d’autres espèces 

 

III-4-1-1-4. - REDUIRE LES ZONES REFUGES 

background image

 

51 

Les sangliers s'adaptent vite au territoire qu'ils fréquentent. Dès lors qu'une zone est non 

chassée, elle est perçue comme un refuge et les sangliers s'y installent en cas de dérangement. 

Les ACCA doivent instituer des réserves couvrant au moins 10% de leur territoire de chasse. 

Ces réserves peuvent limiter l'efficacité des battues. Certes il est possible d'obtenir des dérogations 
pour limiter les populations (Article R 222-86). Cependant un arrêté annuel est nécessaire. En raison 
de l'augmentation des populations de sangliers il est logique de simplifier la procédure et de 
permettre leur chasse en battue comme sur le reste du territoire. 

 
 
 

PROPOSITION REGLEMENTAIRE

 

 

Article R222-86 

Tout acte de chasse est interdit dans une réserve de chasse et de faune sauvage. 
Toutefois, l'arrêté d'institution peut prévoir la possibilité d'exécuter un plan de chasse 

lorsqu'il est nécessaire au maintien des équilibres biologiques et agro-sylvo-cynégétiques. Les 
conditions de son exécution doivent être compatibles avec la préservation du gibier et de sa 
tranquillité. Cette exécution doit être autorisée chaque année par l'arrêté attributif du plan 
de chasse. 

Dans les réserves des Associations Communales de Chasse Agrées, les battues aux 

sangliers font l'objet d'une simple déclaration. Cette déclaration vaut autorisation pour 
l'année s'il n'y a pas d'opposition motivée du préfet dans un délai de quinze jours. Cette 
disposition s'applique également en l'absence de plan de chasse.

 

 

III-4-1-2. - PREVENIR LES DEGÂTS 

La prévention des dégâts consiste essentiellement à 

protéger les cultures

 pendant les 

périodes où elles sont le plus menacées. 

Une population de sangliers, même si ses effectifs sont adaptés aux ressources du milieu 

naturel, causera malgré tout des dégâts. Il est possible de protéger les cultures particulièrement 
appétantes pendant les périodes sensibles. Le coût de cette prévention est souvent très inférieur à 
l’indemnisation des dégâts. La prévention permet la récolte et n’interrompt pas la chaîne de 
production de l’exploitation. Cette chaîne va de plus en plus jusqu’à une commercialisation et 
inclut des marges dans l’aval. A ce titre l’agriculteur est particulièrement concerné par la réussite 
de la prévention. 

La protection englobe les agrainages dissuasifs

 car il est évident que l’on ne peut espérer 

maintenir une clôture contre des animaux qui ont faim. 

Cependant, les agrainages ne doivent pas contribuer à élever artificiellement le niveau des 

populations. 
 

RECOMMANDATION 

 

Développer les protections des cultures sensibles.

 

 
III-4-1-3. - FINANCER LES DEGÂTS 
 

III-4-1-3-1. CONTRIBUTION POUR NON REALISATION DU PRELEVEMENT MINIMUM EXIGE 

Le prélèvement minimum exigé est fixé par l’administration et doit être adapté à l’importance 

des dégâts. 

Les chasseurs doivent être incités à réaliser le prélèvement minimum prévu au plan de chasse. 

Une amende de classe 5 pourrait être infligée aux titulaires du droit de chasse qui ne respecteraient 

background image

 

52 

pas cette obligation. Elle devrait être accompagnée d’une contribution supplémentaire versée sur le 
compte d’indemnisation de la fédération départementale des chasseurs. 

Dans le cas d’un plan de gestion ou en l’absence de toute disposition réglementaire ou 

contractuelle, il reste la possibilité à la fédération départementale en application de 

l’article L 426-5

 

3

ème

 alinéa du code de l’environnement de faire contribuer plus fortement les chasseurs des zones 

particulièrement concernées par des dégâts  
 
 
 

RECOMMANDATION 

 

Pénaliser financièrement les chasseurs qui ne réalisent pas le prélèvement minimum 

exigé et annoncé dans le cadre d'objectifs pluriannuels.

 

 

III-4-1-3-2. CONTRIBUTION DES TERRITOIRES NON CHASSES 

Les territoires non chassés constituent naturellement des réservoirs de populations animales. 

Les réserves de chasse étaient constituées dans ce but. Le gibier a vite compris qu’il y trouve la 
quiétude. Les sangliers savent se réfugier en période chasse dans ces zones où ils échappent aux 
battues. La régulation des populations devient impossible. Les dégâts autour des ces zones sont 
souvent importants. Ils peuvent même devenir catastrophiques. 

Le principe du « chasseur-payeur » manque d’équité, dès lors que les chasseurs ne peuvent ni 

pratiquer la chasse, ni effectuer de prélèvements sur une partie du territoire. Actuellement les 
mécanismes de financement des dégâts de gibier leur font supporter toute la charge financière des 
indemnisations. Une partie des sangliers qui causent ces dégâts vivent sur des parcelles où les 
chasseurs n’ont pas accès. Même si la population des sangliers est maintenue dans ces zones à un 
niveau acceptable, il serait logique que les décideurs de cet état assument une participation 
équivalente à l’hectare à celle des chasseurs dans le massif considéré. 

Bien évidemment et en cas de surpopulation manifeste, la procédure relève, techniquement des 

battues administratives et, financièrement, d’une procédure judiciaire en dommages et intérêts. 

La contribution financière des parcelles non chassées pour les dégâts de gibier et 

principalement de sangliers, doit être du même montant à l’hectare que dans les zones chassées. 
L’égalité des citoyens dicte ce principe de base. Dès lors en calculant combien versent les chasseurs 
au travers du timbre grand gibier, par l’achat des bracelets et par les autres abondements du compte 
d’indemnisation, il est possible de définir en toute transparence ce que chaque propriétaire doit 
verser par hectare pour permettre l’indemnisation des dégâts au niveau où se trouve les populations 
de grand gibier dans le massif considéré. Dans les zones chassées le propriétaire, par la location de 
son droit de chasse, transfère, aux chasseurs, la charge d’indemnisation qui l’accompagne. 

La loi doit permettre l’institution de cette contribution là où l’importance des dégâts le justifie. 

L’initiative locale en revient aux fédérations départementales des chasseurs. Elles sont de par la loi 
amenées à payer les dégâts. Un avis doit éclairer l’administration locale pour qu’elle puisse se 
prononcer en toute équité. La commission départementale du plan de chasse au grand gibier est aussi 
la commission départementale de dégâts de gibier. Elle peut donc donner un avis pertinent sur 
l’opportunité d’instituer dans le département cette contribution et sur le montant réclamé à l’hectare. 
Le préfet peut alors rendre applicable ce dispositif. 
 

PROPOSITION LEGISLATIVE 

 

Article L426-5

 

La fédération départementale des chasseurs instruit les demandes d'indemnisation et 

propose une indemnité aux réclamants selon un barème départemental d'indemnisation. Ce 

background image

 

53 

barème est fixé par une commission départementale d'indemnisation des dégâts de gibier qui 
fixe également le montant de l'indemnité en cas de désaccord entre le réclamant et la 
fédération départementale des chasseurs. Une Commission nationale d'indemnisation des 
dégâts de gibier coordonne la fixation des barèmes départementaux d'indemnisation et peut 
être saisie en appel des décisions des commissions départementales. La composition de la 
Commission nationale d'indemnisation des dégâts de gibier et des commissions 
départementales d'indemnisation des dégâts de gibier, assure la représentation de l'Etat, et 
notamment de l'Office national de la chasse et de la faune sauvage, des chasseurs et des 
intérêts agricoles et forestiers dans des conditions déterminées par un décret en Conseil d'Etat. 
Le secrétariat des commissions est assuré par l'Office national de la chasse et de la faune 
sauvage. 

La fédération départementale des chasseurs peut instituer, après avis de la commission 

départementale d'indemnisation des dégâts de gibier, une contribution à l'hectare pour les 
territoires non chassés afin d'assumer ses charges financières liées aux dégâts de gibier. 

Lorsque le produit des taxes mentionnées à l'article L. 425-4 ne suffit pas à couvrir le 

montant des dégâts indemnisables, la fédération départementale des chasseurs prend à sa 
charge le surplus de l'indemnisation. Elle en répartit le montant entre ses adhérents et elle 
peut notamment exiger une participation personnelle des chasseurs de grand gibier et de 
sanglier et une participation pour chaque dispositif de marquage du gibier. Un décret en 
Conseil d'Etat précise les conditions d'application des articles L. 426-1 à L. 426-4 et du présent 
article. 

 

RECOMMANDATION 

 

Faire participer au financement des dégâts tous les propriétaires de territoires sur 

lesquels se développent des populations de sangliers et en particulier ceux des réserves de 
chasse.

 

 

NOTA : Dans le même ordre d’idée que la recommandation formulée à la fin du sous-chapitre 
II.2.2.1. de la partie consacrée aux risques de dégâts aux cultures, les contributions au 
financement de la protection des élevages porcins en plein air dans le cadre de la prévention et à 
l’indemnisation en cas de contamination par les sangliers, doivent être incluses dans les actions 
dont le financement est assuré par les Fédération de chasseurs au titre de la prévention ou du 
dédommagement des dégâts subis par les exploitations agricoles du fait de la faune sauvage. 

 
III-4-1-4. METTRE EN OEUVRE LES SCHEMAS DEPARTEMENTAUX DE GESTION 
CYNEGETIQUE 

L’ensemble des recommandations précédentes est à mettre en œuvre localement et en 

concertation entre les acteurs du monde rural. 

Les schémas départementaux de gestion cynégétiques constituent le cadre juridique adapté à 

cette problématique. Les chasseurs sont bien évidemment au centre des réflexions et c’est sur eux 
que reposera la part la plus importante des actions. Ils ont un outil à leur disposition qui peut faire 
progresser le débat en emportant l’adhésion des agriculteurs, des forestiers, des protecteurs de la 
nature et de tous les autres usagers du territoire rural.  

L’élaboration et l’application de ces schémas doivent être entreprises sans tarder. Il convient, 

dans un premier temps et pour leur première version, de les déconnecter des Orientations régionales 
de gestion de la faune sauvage. L’importance des risques sanitaires, agricoles et forestiers et des 
accidents d’automobile impose d’aller vite. La réflexion au niveau départemental permet de 
s’adapter à chaque situation locale. Les acteurs, à ce niveau, sont confrontés à des problèmes 
concrets. Ils peuvent plus facilement se mettre d’accord sur des mesures pragmatiques. L’arbitrage 

background image

 

54 

national, d’intérêts parfois contradictoires, n’est qu’une deuxième étape. Elle ne doit pas précéder la 
démarche locale. 

 

RECOMMANDATION 

 

Etudier et mettre en œuvre rapidement les schémas départementaux de gestion cynégétique, 

en les déconnectant, pour cette première fois, des Orientations Régionales de Gestion de la 
Faune Sauvage. 

 

III.4.2. – ACCIDENTS DE LA ROUTE 

 
III-4-2-1. ASSOCIER LES ELUS LOCAUX AUX DECISIONS CYNEGETIQUE 

Le triptyque traditionnellement retenu pour la chasse, 

équilibre agro-sylvo-cynégétique,

 doit 

être élargi pour tenir compte des problèmes de sécurité publique. 

Les chasseurs ont eu dans le milieu rural, comme interlocuteurs principaux les agriculteurs et 

les forestiers. Les accidents de la route et les problèmes sanitaires conduisent à élargir le dialogue 
vers les maires responsables de la sécurité et vers les conseils généraux qui s’occupent d’une part 
fort importante du réseau routier. 
 

RECOMMANDATION 

 

Faire participer au Conseil Départemental de la Chasse et de la Faune Sauvage : 

Un représentant des maires 

Un représentant du Conseil général

 

 
III-4-2-2. MIEUX CONNAITRE LES ACCIDENTS DE LA ROUTE 

Ces accidents sont en très forte augmentation. Une estimation sommaire conduit à une 

multiplication par DIX de leur nombre. Les dégâts occasionnés globalement à la société dépassent 
aujourd’hui très largement ceux causés à l’agriculture. Certes c’est le véhicule, et son conducteur, 
qui percute les grands animaux et non l’inverse. Mais le souci d’une sécurité quasi absolue anime de 
plus en plus notre société. Des efforts sur ce chapitre sont attendus. Les pertes financières sont 
importantes mais les pertes humaines en blessés et en morts sont encore plus dramatiques. Certains 
accidents inexpliqués proviennent d’une manœuvre désespérée pour éviter une collision. 

La sous estimation du problème est évidente. L’enquête exhaustive de 1984-1986 date. La 

mise à jour de 1993-1994 n’a été que partielle. Au bout de 10 ans au moins et de 20 ans au plus un 
effort sur ce point s’impose. 
 

RECOMMANDATION 

 

Lancer une nouvelle enquête nationale sur les accidents liés aux grands animaux.

 

 
III-4-2-3. PREPARER LES AMENAGEMENTS ROUTIERS 

Avec une meilleure connaissance de cette question les maîtres d’ouvrages devront équiper les 

points les plus sensibles. Des travaux sont en cours. L’exemple des passages des grands animaux 
démontrent qu’une phase d’ajustement et d’expérimentation est nécessaire. Il convient de travailler 
cet aspect en profitant des expériences acquises dans d’autres pays. 
 

RECOMMANDATION 
 

background image

 

55 

Intensifier les recherches sur les aménagements susceptibles de limiter les accidents ou 

d’en diminuer la gravité.

 

background image

 

56 

 

CONCLUSION 

 
 
 

En faisant une synthèse des publications existantes sur les problèmes posés par la croissance 

non maîtrisée des populations, des informations communiquées par les nombreuses personnes 
rencontrées ou contactées et en utilisant notre propre expérience, nous nous sommes efforcés de 
présenter de façon objective les risques inhérents à la surabondance des sangliers et de formuler des 
recommandations pour essayer d’y remédier. 

 
Au cours de ce rapport, nous nous sommes aperçus que la question dépassait largement le 

schéma simple des dégâts aux cultures et de leur indemnisation par les Fédérations de chasseurs, 
mais intéressait tous les utilisateurs de l’espace rural dans son sens le plus large et même l’ensemble 
de la société civile par l’aspect collision avec le grand gibier dont tout un chacun peut être victime. 

 
Dans la recherche de solutions, nous insistons sur la responsabilisation de tous les 

partenaires concernés par les conséquences de la surpopulation et préconisons comme mesure 
incontournable la régulation des populations de sangliers. Cette mesure ne résoudra pas d’un coup 
toutes les difficultés que nous avons évoquées, elle permettra néanmoins de réduire les tensions 
existantes et laissera le temps de mettre en place une politique de gestion qui devraient aboutir à 
restaurer, de façon durable, les équilibres rompus par des pratiques agricoles ou cynégétiques 
contestables. 

Cette régulation de même que la prévention des risques et la protection des territoires 

menacés, doit pouvoir s’exercer partout où cela est nécessaire, y compris dans les zones soustraites 
à la chasse. Elle doit être confiée aux chasseurs, gestionnaires reconnus de la faune sauvage, de 
préférence à une structure étatique (comme c’est le cas dans le Canton de Genève en Confédération 
Helvétique) et organisée au niveau local en association avec l’ensemble des partenaires. 

Les schémas départementaux de gestion cynégétique, validés par le Conseil départemental 

de la chasse et de la faune sauvage, placé sous l’autorité du préfet et dont toutes les parties 
concernées par l’utilisation de l’espace rural sont membres, semblent le cadre approprié pour la 
mise en œuvre des dispositifs de contrôle des populations de grand gibier en général et de sangliers 
en particulier. 

Pour juger de l’efficacité du système, des indicateurs de résultats seront mis en place et 

feront l’objet d’une évaluation au minimum deux fois par an : avant l’ouverture de la chasse et 
après sa fermeture. 

 
Cette rapport arrive à un moment de forte attente des utilisateurs de l’espace rural qu’ils 

soient exploitants agricoles, forestiers, chasseurs ou simples promeneurs. 

 
Cet automne, le débat au parlement sur la loi rurale sera l’occasion d’aborder les divers 

aspects de ce dossier qui concerne tous les acteurs du monde rural. Au delà des agriculteurs et des 
chasseurs, les forestiers, les protecteurs de la nature et surtout les élus locaux pour la santé et la 
sécurité publique, sont impliqués dans cette recherche d’un équilibre entre les divers intérêts 
légitimes. La loi sur les affaires rurales s’attachera à  atténuer la fracture villes-campagne, à  
valoriser, au mieux des intérêts communs, les ressources des espaces naturels, dans le concept de 
développement durable et à affirmer  les relations entre l’homme et son environnement. 

 
 
 

background image

 

57 

 

ANNEXE 1 

 

LETTRE DE MISSION 

background image

 

58 

 

background image

 

59 

ANNEXE II 

 

LISTE DES PERSONNES RENCONTREES 

 

CABINET 

 

Daniel CARON

 : Conseiller auprès du ministre ( MAAPAR) 

 

Gisèle ROSSAT-MIGNOD :

 Conseillère technique  du ministère (MAAPAR) 

 

DIRECTIONS D’ADMINISTRATION CENTRALE ET SERVICES DECONCENTRES 

 

Gérard COUSTEL

 : chef du bureau de la santé animale – Sous-direction de la santé et de la 

protection animales – Direction générale de l’alimentation 
 

Gilles KLEITZ :

 chargé de mission biodiversité – chasse - grands prédateurs DGFAR/MAAPAR 

 

André LABARRIERE :

 sous-direction de la forêt DGFAR/MAAPAR 

 

Benjamin LE CHATELIER

 : Bureau des matières premières – Sous-direction de la sécurité 

sanitaire des aliments – Direction générale de l’alimentation 
 

Xavier PACHOLEK

 : Bureau de la santé animale – Sous-direction de la santé et de la protection 

animales – Direction générale de l’alimentation 
 

Patrice BLANCHET :

 DDAF de la Marne 

 

Véronique BONNE – AZOULAY :

 DDAF des Landes 

 

François CLOUD :

 DDAF de l’Oise 

 

Nelly CARRE :

 service santé animale – DDSV de la Mayenne 

 

Norbert LUCAS :

 Directeur départemental des SV de la Mayenne 

 

AGENCE FRANCAISE DE SECURITE SANITAIRE DES ALIMENTS 

 

Alain MESPLEDE

 : Chef adjoint de l’Unité de virologie et d’immunologie porcine – Agence 

française de sécurité sanitaire des aliments PLOUFRAGAN 
 

PROFESSION AGRICOLE 

 

Jacques CHAZALET :

 administrateur de la FNSEA – Président de la Fédération régionale 

d’Auvergne et de la Chambre d’agriculture du Puy de Dôme – Président du groupe de travail sur les 
dégâts de gibier à la FNSEA 
 

Jacques LEMAITRE :

 Président de la Fédération nationale porcine - FNC 

 

Bernard ESNAULT :

 Directeur de la Fédération nationale porcine 

 

Philippe LECOUVEY :

 Directeur de l’institut technique du porc 

background image

 

60 

 

Norbert MARQUANT :

 représentant de la FNC pour la Région Bourgogne – Eleveur de porcs en 

plein air à NITRY (Yonne) 
 

Denis RENARD : 

Eleveur de porcs en plein air à JOUX (Yonne) 

 

Rémy RENARD : 

Eleveur de porcs en plein air à JOUX (Yonne) 

 

Marc SANTIGNY : 

Président du Groupement de Défense Sanitaire – GDS de l’Yonne 

 

Dominique BELLANGER :

 responsable du Comité régional porcin – CRP des Pays de la Loire 

 

Jean-Bernard ADAM :

 FDSEA de la Mayenne – Membre du CRP 

 

Georges PLESSIS :

 membre du CRP représentant la Chambre d’Agriculture de la Mayenne 

 

Gérard VIEL :

 membre du CRP représentant les groupements de producteurs 

 

Eric BORIUS :

 Président du GDS de la Mayenne et de la Fédération régionale des GDS 

 

Laurent LELORE :

 GDS du Maine et Loire 

 

Jean-Yves AUBERT :

 Chambre d’Agriculture de la Mayenne 

 

Eric BELZ :

 Docteur vétérinaire de la Coopérative ARCA/TERRENA 

 

Nadège CHESNEAU :

 Docteur vétérinaire de la Coopérative agricole de la Mayenne 

 

Eric JANVIER :

 représentant l’UNION SCT – Coopérative d’élevage porcin de la Sarthe 

 

Philippe BETON :

 éleveur biologique de porcs en plein air (Mayenne) 

 

Luc MAES :

 éleveur de porc en plein air (Mayenne) 

 

Hubert RAIMBAUD :

 éleveur de porc en plein air (Mayenne) 

 

Christine MAIRE :

 Déléguée de la FNP pour la Région Est – Eleveur de porcs (Meuse) 

 

Régis SINDT :

 Administrateur du GDS de la Moselle 

 

Bernard SCHMITT :

 GDS de la Moselle 

 

Guy PHILIPPE :

 GDS Meurthe et Moselle 

 

Alain BRANGE :

 FDSEA de la Moselle 

 

Jean-Marc SINDT :

 FDSEA de la Moselle – Eleveur de porcs 

 

Lucien HECHT :

 CAPV de la Moselle 

 

background image

 

61 

M. KAIZER :

 éleveur de porcs en plein air à Kanfen (Moselle) 

MILIEU CYNEGETIQUE 

 

 

ONCFS/ONF

 

 

Jean-Roch GAILLET

 : Chef de l’unité sanitaire de la faune – Direction des études et de la 

recherche – Office national de la chasse et de la faune sauvage 
 

Jean HARS :

 responsable du programme national de surveillance sérologique des sangliers 

 

Paul HAVET :

 conseiller du Directeur général de l’ONCFS 

 

François KLEIN :

 Chef du CNERA cervidés-sangliers à l’ONCFS 

 
Renaud KLEIN :

 chargé de mission faune sauvage à l’ONF 

 

 

REPRESENTANT DES CHASSEURS

 

 

Alain FRANCOIS :

 Président de l’Association nationale des chasseurs de grand gibier – ANCGG 

 

Gérard POUPON :

 Secrétaire de l’ANCGG 

 

Benoît GUIBERT :

 Chef du service « dégâts de gibier » à la Fédération nationale des chasseurs 

 

Jean-François ARCANGER :

 Fédération des chasseurs – FDC de la Mayenne 

 

Jean-Michel GAS :

 Directeur de la FDC de l’Allier 

 

Gilbert TITEUX :

 Directeur de la FDC du Bas-Rhin 

 

 

REPRESENTANT DES EXPLOITANTS FORESTIERS

 

 

Henri PLAUCHE GILLON :

 Président de la Fédération nationale des syndicats de propriétaires  

 

Brice de TURCKHEIM :

 Secrétaire général de la Fédération nationale des syndicats de 

propriétaires forestiers sylviculteurs 
 
 
 

PERSONNES CONTACTEES

 

 

Benoît GUIBERT

 : Fédération Nationale des Chasseurs 

 

Marie WINTERTON et Sylvie COUSSE

 : Bureau d’études ECOTONE Recherche et Environnement 

 

François KLEIN

 : ONCFS à Colmar 

 

Mme. BOURON

 : Fédération Régionale des Chasseurs de la région Centre 

 

Mathieu SALVADON

 : Directeur Adjoint FDC du Loiret 

 

background image

 

62 

Christophe BOUILLY

 : Technicien FDC du Loir et Cher 

 

M. LAMBERGER

 : Directeur FDC du Jura 

 

Jean Jacques PASQUIER

 : FDC de Savoie 

 

Thomas RENAUD :

 Observatoire National Interministériel de la Sécurité Routière 

 

M. de NECKER

 : ONCFS 

 

Jacques VASSANT

 : ONCFS 

 

 

background image

 

63 

BIBLIOGRAPHIE 

 
 
 
 
 

AGRESTE :

 Statistiques du ministère de l’agriculture, de l’alimentation, de la pêche et des affaires 

rurales : juillet 2000 – Mars 2002 
 

BARBIER S. :

 Impact économique et sanitaire de l’augmentation des populations de sangliers (

Sus 

scrofa)

 en France – Thèse de doctorat soutenue le 17 décembre 2002 à la faculté de médecine et de 

pharmacie de l’Université CLAUDE BERNARD LYON I 
 

BAUBET E., KLEIN F. (ONCFS/DER/CNERA Cervidés-Sangliers) :

 La gestion pratique du 

sanglier et des problèmes qu’il peut poser 
 

BOUE F., HARS J., LE POTIER MF., GARIN-BASTUJI B., BOOIREAU P., TOMA B., 
PACHOLEK X. :

 bilan du programme national 2001/2002 de surveillance sérologique des 

sangliers sauvages pour la peste porcine classique, la maladie d’Aujeszky, la brucellose et la 
trichinellose 
 

CONNAISSANCE DE LA CHASSE :

 Revue mensuelle spécialisée : avril, juillet, octobre, 

décembre 2002 – Février et avril 2003 
 

HARS J. :

 Evaluation du risque de transmission de maladies entre suidés sauvages et domestiques 

– Résultats de l’enquête nationale sur les élevages de porcs en plein air (mars 2000) 
 

KLEIN F. (CNERA/ONCFS) :

 Avis sur les propositions de gestion du sanglier émises par la 

DDAF 68 
 

KLEIN F. 

avec la collaboration de 

BOISAUBERT B., VASSANT J., LEDUC D. et CHARLEZ 

A.

 : gestion du sanglier : plan de chasse ou plan de gestion ? 

 

LANG G. :

 Réflexions sur l’affouragement du sanglier et des grands cervidés 

 

VALLANCE M. (

Directeur des études et de la recherche/ONCFS) 

:

 Avis donné au Directeur 

général de l’alimentation sur le contrôle des densités de sangliers sauvages en France