La danse des Macheteros Photo: association Armonia

La Machetero (la chiriperono en langue locale) est la danse typique traditionnelle du Département de Beni. Évoquant la vie d'un moine-soldat, elle est exécutée au cours des célébrations religieuses, surtout à Noël, à Pâques, durant la Semaine Sainte et La Fête-Dieu.
Elle est originaire des villes les plus anciennes du territoire de Beni, comme Loreto, Trinidad, San Ignacio de Moxos, San Javier, San Pedro et San Lorenzo.
L'une de ses caractéristiques est que les danseurs utilisent une coiffe réalisée avec des plumes de queue d'ara placées dans des cannes creuses (les "chuchio"). Des plumes de Toucan toco (Ramphastos tucanus), de Cassique huppé (Psarocolius decumanus), de Tantale d'Amérique (Mycteria americana), de Pénélope à gorge bleue (Pipile cumanensis) et de Grande Aigrette (Egretta alba) sont également utilisées.

Des plumes d'Aras à gorge bleue sont utilisées

Une étude menée en 2005 dans le cadre du "Blue-throated Macaw Conservation Program" a permis de constater que de dix à quarante aras étaient nécessaires pour une coiffe. Les principales espèces utilisées sont l'Ara bleu (Ara ararauna) et l'Ara chloroptère (Ara chloroptera), mais des plumes d'Aras verts (Ara severa) et d'Amazones à front bleu (Amazona aestiva) sont également prélevées. Lors de l'analyse de plus de cinquante parures, six contenaient des plumes d'Aras à front bleu, une espèce en danger critique.

Une réunion en avril 2007

Pour récolter leurs plumes, les oiseaux sont tués avec des armes à feu; toutefois, les chasseurs des villages indiens de Yura et de Chimane utilisent encore des arcs et des flèches. Les plumes sont vendues à un prix de trois à dix Bolivarios (de $ 0,40 à 1,20) la pièce. La série complète des plumes nécessaires pour faire une coiffe peut être vendue de 100 à 150 dollars.
En avril 2007, l'Asociación l'Armonía et la Loro Parque Fundación, avec le soutien de Parrots International, ont organisé une réunion dans le centre culturel de Trinidad à laquelle ont participé le principal représentant culturel de la municipalité ainsi que les services du tourisme et de l'environnement du gouvernement local: elle avait pour but d'évoquer le problème de la confection des parures et de chercher une alternative à l'usage des plumes d'aras; il fallait bien préciser aux participants qu'il ne s'agissait pas d'une menace pour la culture locale, mais d'un moyen de la perpétuer tout en conservant la faune locale.

L'idée d'un concours

L'affiche annonçant le concours de coiffes "alternatives" Photo: association Armonia

Le but était d'impliquer toutes les institutions de la ville de Trinidad ainsi que les autorités indigènes et les structures éducatives. Un concours a ainsi été lancé, et sa promotion a été faite au niveau départemental.
Les participants devaient fabriquer des coiffes avec des matériaux alternatifs aux plumes d'oiseaux sauvages : carton, papier, cuir, fleurs, plumes d'oiseaux domestiques teintes,… et le coût de chaque parure ne devait pas dépasser les 30 dollars.
Le premier prix était une somme de 300 dollars, le second 200 et 100 pour le troisième. D'autres lots étaient prévus pour les participants restants.
La cérémonie de remise des prix a eu lieu le 11 mai 2007 dans la maison des métiers de Trinidad, avec la participation des différentes autorités sociales, politiques et culturelles de la ville.

Les prix décernés

Mauricio Herrera, le coordinateur du "Blue-throated Macaw Program", avec la coiffe qui a remporté le premier prix Photo: Association Armonia

Neuf personnes se sont inscrites, et cinq vainqueurs ont été choisis.
Le premier prix est revenu à Hugo Nava, un habile artisan local dont la coiffe a été réalisée avec des bouteilles plastiques et des plumes teintées de canard domestique.
Le second prix a été attribué à César Ojopi, dont la coiffe a été fabriquée avec du satin.
Le troisième prix a été décerné à Darwin Noza, dont la parure a été entièrement faite avec du papier.
Le quatrième prix a été donné à Rossy Vasquez, dont la coiffe était faite avec des fleurs séchées teintes.
Le cinquième prix a été attribué à Elsa Antelo, avec sa coiffe réalisée avec des bandes teintées de journal.
Les autres participants, qui avaient fabriqué des parures en céramique, en carton et en Cellophane, ont également été récompensés. Ce concours a permis de mieux comprendre la tradition culturelle religieuse de la communauté indigène afin de mieux y intégrer des éléments de respect de la faune.

	Exposition des coiffes pour le concours Photo: Association Armonia
	Les trois premiers prix Photo: Association Armonia
	Le cinquième prix Photo: Association Armonia
	Le second prix Photo: Association Armonia
	Le troisième prix Photo: Association Armonia
	Une coiffe en céramique Photo: Association Armonia
	Une coiffe en carton Photo: Association Armonia
	Une coiffe en Cellophane Photo: Association Armonia
	Ls trois gagnants et les membes du Blue-throated Macaw Conservation Program Photo: Association Armonia

Des coiffes "certifiées"

Armonia travaille avec les communautés indigènes pour recenser une liste de coiffes "certifiées" en plumes d'aras qui ne pourront être utilisées que par des personnes autorisées.

Découvrir et soutenir

Pour découvrir les activités de l'association Armonia et la soutenir, vous pouvez visiter son site web: www.armonia-bo.org


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