Restauration de la fresque
de la chapelle Saint Martial
   
       

 

   
       

Commandé par le Pape Clément VI en 1344, ce cycle de peinture, qui couvre les parois et la voûte de la chapelle, représente une version de la Légende de Saint-Martial de Limoges, saint particulièrement vénéré dans le Limousin dont ce souverain pontife est originaire.

Au deuxième étage de la tour Saint-Jean, la chapelle Saint-Martial ouvre sur la salle de réception appelée Grand Tinel. L'une et l'autre ont reçu un décor peint réalisé sous la direction de Matteo Giovannetti entre octobre 1344 et avril 1346. Les fresques de la chapelle elle-même paraissent terminées à la fin de l'été 1345.

 

       

 

   
 

Calendrier 
Début de chantier : février 2005
Fin de chantier : 2ème semestre 2006
Les travaux se dérouleront en 4 tranches dont la première (paroi et voûtain ouest) débute en mars 2005

La maîtrise d’ouvrage de cette restauration dont le montant global s'élève à 480.000€ (Etat : 190 000 €, Ville d'Avignon : 190 000 €, Fondation BNP Paribas : 100 000€) est assurée par le Ministère de la culture et de la communication, direction régionale des affaires culturelles de Provence-Alpes-Côte d’Azur (conservation régionale des monuments historiques) et la maîtrise d’œuvre est confiée à Didier Repellin, architecte en chef des monuments historiques.

Entreprise
Arte e Restauro (Padova)

Maîtrise d’ouvrage 
Etat, Ministère de la culture et de la communication
Direction régionale des affaires culturelles de Provence-Alpes Côte d’Azur, conservation régionale des monuments historiques

Maîtrise d’œuvre :
Architecte en chef des monuments historiques, Didier Repellin
Vérificateur : Thierry Hellec


Le chantier de restauration de ces fresques fera l'objet d'une présentation pédagogique au public.

   

Les scènes de la vie de saint Martial

Originaire du Limousin, Clément VI vénérait particulièrement saint Martial, que l’on considérait alors non seulement comme l’évangélisateur du centre de la Gaule mais aussi comme un véritable apôtre, ayant assisté enfant à la prédication du Christ et plus tard côtoyé saint Pierre.
Le cycle peint dans la chapelle illustre en détail cette apostolicité, puis raconte les pérégrinations de Martial en Gaule, les conversions et guérisons opérées, la lutte contre les idoles et les faux-témoins.
Quelques épisodes croisent la vie de sainte Valérie, dans le tombeau de laquelle Martial est inhumé après sa mort à Limoges.
Les premières scènes du récit se situent à la voûte ; il se poursuit au registre supérieur des parois, puis au registre médian. Ainsi le spectateur qui veut suivre le fil chronologique de la vie du saint, doit-il tourner trois fois sur lui-même. La partie inférieure des murs, au-dessus du sol, est réservée à un banc en pierre polychrome au dossier surmonté d’une arcature, peint en trompe-l’œil.

Le style des peintures

De sa formation siennoise, Matteo Giovannetti conserve le goût de la couleur, des accents lumineux, des motifs décoratifs petits mais répétés, ainsi que l’intérêt pour le trompe-l’œil architectural.
Dans l’atmosphère très libre de la cour pontificale, il poursuit les recherches de ses maîtres siennois. Simone Martini avait ouvert la voie au véritable portrait : Matteo n’idéalise aucun visage, il emprunte traits et silhouettes aux gens de la cour et de la rue. Surtout il développe l’intérêt des frères Lorenzetti pour le traitement de l’espace. Ainsi adapte-t-il, de manière particulièrement réfléchie, les scènes peintes à l’architecture réelle de la pièce, jouant même de l’épaisseur des parois pour en « faire sortir » les personnages peints sur les ébrasements des fenêtres.
Ce peintre possède une véritable personnalité, et une place originale et novatrice dans le développement de la peinture au XIVe siècle en Occident.

 

 

 

 

Mécène fidèle et reconnu des musées et des monuments, la Fondation BNP Paribas s’attache à préserver et faire connaître leurs richesses. C’est ainsi qu’elle apporte son soutien à la publication d’ouvrages sur leurs collections, et qu’elle contribue à la restauration de leurs chefs-d’œuvre.
Restaurer des œuvres abritées dans les musées et monuments pour préserver, mettre en valeur et faire découvrir ce patrimoine, tel est l'objet du programme BNP Paribas pour l’Art lancé en 1994, sous le patronage du Ministère de la culture et de la communication.

 

A voir aussi :
le site sur les chapelles pontificales réalisé par serge Briez

   

L’œuvre de Matteo Giovannetti

Les documents les plus anciens (1322) concernant Matteo Giovannetti, le disent prêtre ; plus tard, il deviendra chanoine de Viterbe. Son activité de peintre n'est pas connue avant son arrivée en Avignon, en été 1343. Il porte alors déjà le titre de "maître" et reçoit, sur le chantier du Palais des Papes, un salaire élevé. En 1346, il devient le peintre officiel, dirigeant les équipes chargées de décorer les nouvelles salles du palais pontifical (chapelles, Grand Tinel, Consistoire, Grande Audience) ou la résidence d'été de Villeneuve. En plus de ces peintures murales, il réalise aussi retables et tentures peintes, offerts par le pape à des établissements religieux.

Matteo Giovannetti accompagne le pape Urbain V lors de son retour à Rome, au printemps 1367, et quelques mois plus tard travaille aux peintures du Palais du Vatican. On perd sa trace après janvier 1368.

De toutes les commandes reçues, il ne reste aujourd’hui que quelques petits panneaux provenant de triptyques portatifs, et des témoins de son talent de fresquiste : dans le Palais des Papes, outre les deux chapelles Saint-Martial et Saint-Jean, il subsiste le voûtain peint de la Grande Audience, et les "sinopie" de la chapelle Saint-Michel et d'une Crucifixion au mur de la Grande Audience ; à la Chartreuse de Villeneuve-les-Avignon, les peintures de la chapelle et quelques bribes de décor aux fenêtres du tinel.

La quantité des altérations et des disparitions ne rend que plus précieuse l'étude des peintures murales des chapelles du Palais, et plus indispensables leur sauvegarde et leur restauration.

Les fresques de la chapelle Saint-Martial bénéficient de la protection au titre des monuments historiques comme immeubles par destination.
Leur présence a constitué un des arguments en faveur de l’attribution par l’Unesco du label Patrimoine mondial (1995).

 

 

la restauration
de la fresque

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