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Suffield
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Historique et situation actuelle

Utilisation des terres avant 1941

Jusqu'en 1941, le bloc Suffield était une région agricole typique, où s'étaient établis de grands éleveurs et des colons. Dans l'ensemble, l'agriculture pratiquée à cette époque était sans grande incidence sur l'environnement, seule une très faible partie des terres étant mises en culture. Comme la plupart des terres cultivées n'étaient exploitées que pour en tirer des récoltes annuelles, elles retournaient à l'état de prairie quand elles étaient laissées à l'abandon. En 1938, le bloc Suffield a été déclaré impropre à l'agriculture en vertu de l'Alberta Special Areas Act. À cette époque, la population de la région n'était plus que de 450 personnes, alors qu'en 1921, à l'apogée de la colonisation, elle était de 1 650 habitants.

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Expropriation des terres à des fins de recherche militaire

Maison de colon se faisant déplacer

Maison de colon se faisant déplacer
Photo: Archives d'Alberta

Les terres du bloc Suffield ont été expropriées par le gouvernement du Dominion en 1941 pour permettre aux Britanniques de faire des essais en matière de guerre chimique, l'Armée britannique n'ayant plus accès à ses terres en Algérie par suite de l'occupation de la France par l'Allemagne.

Environ 125 familles, soit 452 personnes, ont été déplacées par l'ordonnance d'expropriation.

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Entraînement de l'Armée britannique à la BFC Suffield

Coupure de presse, l'Armée britannique s'entraînera à Suffield
Coupure de presse,
l'Armée britannique s'entraînera à Suffield
Photo: BATUS

En 1971, la Base des Forces canadiennes (BFC) Suffield s'est vu attribuer comme fonction d'appuyer l'entraînement des groupements tactiques blindés de l'Armée britannique. Les Britanniques étaient en quête d'un nouveau secteur d'entraînement depuis qu'en 1969, ils s'étaient vu interdire l'accès à leurs terrains d'entraînement en Libye.

De 1941 à 1970, le bloc Suffield n'avait été utilisé que pour la conduite d'essais expérimentaux et de recherches pour la défense. Par la suite, les véhicules chenillés utilisés dans cette zone par les Britanniques dans le cadre de leur entraînement ont provoqué un bouleversement environnemental qui a été endigué au bout d'un certain temps grâce au Service canadien de la faune qui, représenté par le Dr Ward Stevens, recommanda d'interdire l'entraînement militaire dans les secteurs écologiquement sensibles situés le long de la limite est de la base. Cette zone est indiquée en orange sur la carte de repérage.

La BFC Suffield est l'une des plus grandes bases d'entraînement militaire du monde occidental. Avant 1971, Gagetown détenait ce titre au sein du Commonwealth britannique. Examinez la carte, où sont indiquées toutes les bases britanniques au Royaume-Uni et en Allemagne, et vous comprendrez pourquoi les Britanniques apprécient Suffield pour s'entraîner. En fait, la superficie totale de toutes les autres bases d'entraînement de l'Armée canadienne réunies ne dépasse pas celle de Suffield.

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Protection de l'environnement et de la faune

Même avant 1941, on se souciait de l'environnement dans la région, et des activités de conservation des espèces sauvages y étaient menées. À titre d'exemple, en 1915, quelque 140 km2 de pâturages vacants appartenant au Dominion ont été désignés sanctuaire pour l'antilope d'Amérique. Appelée Réserve Canyon Antelope, cette zone était située dans le secteur Murphy's Horn, le long du tronçon de la rivière Saskatchewan Sud nommé Rapid Narrows, qui correspond à l'endroit où le cours d'eau décrit brusquement une boucle vers le nord, en direction du secteur Koomati. Les hivers rigoureux qui s'étaient succédé à partir de celui de 1906-1907 avaient décimé les populations d'antilopes d'Amérique. C'est pour accélérer le rétablissement des populations de cette espèce qu'on leur a créé des refuges sur des terres domaniales, en Alberta et en Saskatchewan.

En 1922, la Réserve Canyon Antelope est officiellement devenue le Parc national Wawaskesy. Toutefois, les grands éleveurs continuaient de mener paître leur bétail et leurs chevaux dans les herbages du parc, et il apparaissait que la présence de quelque 1 200 bêtes d'élevage et de 300 chevaux chassait les antilopes du sanctuaire. Des permis ont été émis, réduisant à environ 300 le nombre de têtes de bétail autorisées à paître dans le parc, et un garde-chasse a été engagé par les autorités fédérales pour faire respecter la nouvelle réglementation. En 1938, les populations d'antilopes étant rétablies dans les prairies, le parc national Wawaskesy a été aboli suite à un échange de terres entre la province de l'Alberta et le Dominion visant l'agrandissement du parc national Elk Island, près d'Edmonton.

En 1975, l'Alberta, jouissant des droits sur les ressources minérales dans la région de Suffield, a signé une entente avec le gouvernement fédéral, par laquelle l'Alberta Energy Company (AEC) était autorisée à exploiter les réserves de gaz naturel et de pétrole sur la base. Cependant, avant d'en commencer l'exploitation, l'AEC avait l'obligation de recenser les sites archéologiques présents dans le bloc Suffield en vue de leur protection. Les archéologues ont relevé 1 692 sites, dont cinq cercles sacrés, trois sites de mise à mort de bisons, et neuf cairns de pierres. Ils sont tous clôturés pour en exclure toute activité militaire et industrielle.

Un comité formé de représentants de l'Alberta Utilities Board (Conseil des services publics de l'Alberta), de l'Alberta Reclamation Board (Conseil de mise en valeur des terres) et d'Environnement Canada surveille les activités et les programmes de l'industrie pétrolière sur la base, et informe chaque année le commandant de la base des exigences relatives à la protection de l'environnement, en particulier dans les secteurs des collines Middle Sand Hills et de la vallée de la rivière Saskatchewan Sud et de ses escarpements, ainsi que dans la prairie mixte de la réserve nationale de faune projetée.

Au début des années 1960, on a permis aux éleveurs de la région de faire paître leurs troupeaux dans le bloc Suffield à titre de mesure d'urgence en raison de la sécheresse. Diverses pressions politiques ont fait que le pacage est devenu une pratique permanente sur une portion de 647 kilomètres carrés du nord-est de la base, l'Administration du rétablissement agricole des Prairies (ARAP), attachée au ministère fédéral de l'Agriculture et de l'Agroalimentaire, ayant la responsabilité de superviser la mise en pâturage.

En 1977, il a été interdit d'utiliser ce pâturage, Environnement Canada étant préoccupé par les risques de broutage excessif dans les collines Middle Sand Hills, un secteur sensible. On a donc transféré le bétail dans trois autres zones de la base, qui pouvaient mieux supporter le broutage.

Aujourd'hui, environ 5 000 têtes de bétail paissent chaque année de juin à septembre dans trois zones qui ne sont pas utilisées pour l'entraînement militaire. Le pâturage est surveillé par un comité indépendant de spécialistes des parcours et des espèces sauvages, qui présente au commandant de la base des recommandations quant au nombre de bêtes d'élevage à autoriser sur la base ainsi qu'en matière d'environnement.

Signature du protocole d'entente sur la RNF projetée
Signature du protocole d'entente sur la RNF projetée
Photo: Centre de recherches pour la défense de Suffield (CRDS)

Le 11 mars 1992 fut un grand jour pour les espèces sauvages. C'est ce jour-là que le ministère de la Défense nationale et Environnement Canada ont signé un protocole d'entente visant la protection de 458 kilomètres carrés de la BFC Suffield pour en faire une réserve nationale de faune. Grâce à un trait de plume, une région plus grande que le parc national des Prairies se voyait destinée à devenir la troisième plus grande réserve nationale de faune au Canada.

Pendant ce temps, une horde de chevaux sauvages circulant en toute liberté dans le secteur nord-est de la base grossissait rapidement, rien ni personne ne freinant sa croissance. Comme l'écosystème des collines Middle Sand Hills, très sensible, se trouvait une fois de plus menacé, les autorités militaires décidèrent, suivant en cela l'avis d'un comité consultatif public, de déplacer le troupeau entier.

Une fois les chevaux sauvages déménagés à l'extérieur de la base Suffield, un débat houleux s'est ouvert au sujet de la nécessité de les remplacer par une population de grands brouteurs pour que les avantages écologiques découlant du pâturage soient maintenus. Dans certains secteurs, le pacage était autorisé, mais dans d'autres, les effets notables du broutage avaient disparu. Ainsi, dans les mois de février 1997 et 1998, 230 wapitis du parc national Elk Island, faons et adultes, ont été introduits dans la réserve, ce déplacement recevant l'appui financier de la Rocky Mountain Elk Foundation. Le wapiti avait disparu de la région de Suffield autour de 1960, époque à laquelle la dernière petite population résidente avait été exterminée par les braconniers, dans le secteur centre-nord de la base.

À titre de propriétaire d'une parcelle unique de terres sauvages prairiales, l'Armée canadienne est fière de faire la preuve qu'il est possible que des activités potentiellement dommageables pour l'environnement se déroulent de façon écologique à la BFC Suffield. Les autorités militaires assurent une gestion environnementale exemplaire, et leur volonté de protéger les terres écologiquement sensibles du secteur est de la base en y créant une réserve nationale de faune confirme l'importance qu'ils ne cessent d'accorder à l'intendance de l'environnement.

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