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Petits mammifères - Sommaire

Mené dans le cadre de l'établissement, entre juin 1994 et septembre 1996, de l'inventaire des espèces sauvages vivant dans la Réserve nationale de faune de la Base des Forces canadiennes (BFC) Suffield (RNFS), ce projet visait à déterminer la répartition et l'abondance des petits mammifères dans cette réserve.

Pour effectuer à faible coût l'inventaire des petits mammifères, on a le plus souvent recours à des pièges à ressort; c'est donc ce moyen qui a été utilisé ici pour le recensement principal, tandis que le relevé des espèces n'ayant pas été piégées était basé sur les observations fortuites.

Les données recueillies grâce au piégeage ont permis de cartographier la répartition des espèces suivantes : la musaraigne des steppes (Sorex haydeni), le spermophile rayé (Spermophilus tridecemlineatus), la souris à abajoues des plaines (Perognathus fasciatus), le rat kangourou d'Ord (Dipodomys ordii), la souris des moissons (Reithrodontomys megalotis), la souris sylvestre (Peromyscus maniculatus), la souris à sauterelles (Onychomys leucogaster), le campagnol des champs (Microtus pennsylvanicus), le campagnol des armoises (Lagurus curtatus), et la souris commune (Mus musculus).

La répartition du lapin de Nuttall (Sylvilagus nuttallii), du lièvre de Townsend (Lepus townsendii), du spermophile de Richardson (Spermophilus richardsonii), du castor (Castor canadensis), du rat musqué (Ondatra zibethicus) et du porc-épic d'Amérique (Erethizon dorsatum) a été cartographiée seulement d'après les observations fortuites de ces animaux, ces six espèces n'ayant pas été piégées. Les gaufres gris (Thomomys talpoides) ont été recensés par dénombrement des monticules présents dans des parcelles de 400 m2.

Enfin, comme complément aux observations fortuites, la technique de comptage des excréments par transects a été utilisée pour déterminer la répartition et l'abondance relative des deux espèces de lagomorphes (lièvres et lapins), soit le lapin de Nuttall et le lièvre de Townsend.

Un système de classification comprenant trois types de végétation et cinq types topographiques a été défini afin de comparer les prises de petits mammifères. Les captures par unité d'effort (CPUE) moyennes ont été calculées pour chaque espèce de petit mammifère, puis toutes ces valeurs ont été mises en graphiques, organisées en tableaux et comparées selon les types de végétation et les types topographiques. Les captures par unité d'effort correspondent au nombre de petits mammifères capturés par 100 nuits de piégeage.

En 1994, 1 374 petits mammifères appartenant à 10 espèces différentes ont été capturés au moyen des pièges à ressort. L'espèce la plus abondante parmi les prises était la souris sylvestre (81,6 % des captures), et la moins abondante, le campagnol des armoises (0,1 % des captures). En 1995, 450 petits mammifères, parmi lesquels on trouvait encore une fois 10 espèces différentes, ont été capturés. Les prises étaient composées en majeure partie de souris sylvestres (83,1 % des prises), tandis que les souris à sauterelles et les souris communes représentaient la plus faible proportion des captures (0,2 % dans les deux cas).

Les CPUE moyennes pour l'ensemble des espèces en 1994 étaient de 7,94, tandis qu'en 1995, elles n'atteignaient que 2,21, ce qui représente une diminution globale de 72,2 % entre les deux années, ou pour l'exprimer autrement, un résultat en 1995 environ trois fois et demie inférieur à celui de 1994. En 1996, les CPUE moyennes pour l'ensemble des espèces, calculées à partir des résultats obtenus dans 48 parcelles de piégeage pour 8 répétitions, étaient de 4,26, soit presque le double de la valeur trouvée l'année précédente, et un peu plus de la moitié de celle obtenue en 1994.

Dans les trois années, les prises étaient composées à plus de 81 % de souris sylvestres. En ordre décroissant, on a en deuxième place les souris des moissons, puis les campagnols des champs, les spermophiles rayés, les musaraignes des steppes, et, au sixième rang, les rats kangourous d'Ord. Les souris à abajoues des plaines occupaient la septième place, ex æquo avec les souris à sauterelles. Aux derniers rangs venaient les campagnols des armoises (trois prises) et la souris commune (une seule prise).

Parmi les 6 espèces de chauves-souris capturées, le vespertilion pygmée de l'Ouest (Myotis ciliolabrum) était le plus abondant avec 43 prises (50 %). Vingt-huit vespertilions à longues oreilles (Myotis evotis) ont été pris, ce qui correspond à 33 % des captures. Six sérotines brunes (Eptesicus fuscus) ont été prises, représentant ainsi 7 % des captures, tandis que 4 vespertilions bruns (Myotis lucifugus) et le même nombre de chauves-souris cendrées (Lasiurus cinereus) ont été capturés, comptant ensemble pour 9 % des prises. Un seul vespertilion à longues pattes a été pris, ce qui en fait l'espèce la moins abondante parmi les captures (1 %).

Les petits mammifères contribuent à la diversité de la prairie mixte, et elles sont des proies importantes pour les prédateurs terrestres et ailés. De plus, en modifiant les conditions de l'habitat, les petits mammifères peuvent influer directement ou indirectement sur la disponibilité des ressources pour les autres espèces.

La RNFS est le plus vaste territoire de prairie mixte relativement peu perturbée subsistant au Canada. Il a été démontré que la RNFS constitue au sein de l'écosystème prairial un refuge précieux permettant la protection et la conservation à long terme de plusieurs espèces de petits mammifères endémiques des prairies.

La réserve abrite une flore et une faune indigènes des plus variées; la diversité des espèces y est considérable, et on y observe un fort degré d'endémisme (nombreuses espèces caractéristiques des prairies). Tout ceci contribue de façon substantielle à la diversité biologique de la planète.

Les rats kangourous d'Ord et les souris à abajoues des plaines qui vivent dans la RNFS se trouvent à la limite septentrionale de leur aire de répartition en Amérique du Nord, et comme ce sont des populations établies et isolées, elles se sont considérablement différenciées de leurs congénères du sud. Un tiers de l'aire de répartition canadienne du rat kangourou d'Ord se trouve dans la RNFS, ce qui fait de celle-ci le territoire le plus important pour la conservation de l'espèce au Canada.

La présente étude a également permis de confirmer que la RNFS abrite une grande population de souris des moissons, une espèce rare au Canada, qui se trouve dans la réserve à la limite septentrionale de son aire de répartition canadienne.

Le grand prix attaché à la RNFS tient aussi au fait qu'elle constitue un refuge important pour quelques espèces peu communes de petits mammifères de la prairie canadienne, qu'on ne trouve qu'en faibles effectifs sur le territoire des Prairies canadiennes, comme la souris des moissons, la souris à sauterelles et le campagnol des armoises.

De plus, quatre espèces de prairie dont l'aire de répartition est restreinte et dont les populations sont probablement en déclin à l'extérieur de la réserve y trouvent refuge; il s'agit de la musaraigne des steppes, du lapin de Nuttall, du spermophile de Richardson et du spermophile rayé.

Enfin, les ravins constituent un habitat d'importance pour deux espèces de chauves-souris, le vespertilion pygmée de l'Ouest et le vespertilion à longues oreilles, qui sont tous deux relativement peu communs en Alberta, mais qui représentaient 83 % des chauves-souris dénombrées dans la RNFS. La protection des ravins est essentielle pour le maintien des gîtes de repos nécessaires à la survie de cinq espèces grégaires de chauves-souris qui exploitent cet écosystème prairial.

Nos recommandations en matière de gestion et de recherche sont les suivantes :

  • Poursuivre la surveillance des rats kangourous d'Ord, es souris des moissons, des souris à sauterelles, et des campagnols des armoises afin de déterminer si les actuelles politiques relatives à la mise en pâturage et aux incendies menacent la survie de ces espèces à long terme.

  • Poursuivre la surveillance des rats kangourous d'Ord afin de découvrir quels sont les facteurs écologiques qui affectent leur habitat, en comparant leur abondance, leur répartition, et leur survie dans les milieux anthropiques et leurs habitats dunaires naturels avec comme objectif l'évaluation des résultats obtenus en rapport avec la stabilisation des dunes et la survie du rat kangourou dans des habitats modifiés par l'homme.

  • Mener des études écologiques générales sur les populations de chauves-souris de l'Ouest dont on sait peu de choses, et é valuer l'importance des ravins comme habitat d'alimentation pour les chauves-souris de la RNFS.

  • Profiter de toutes les occasions pour en apprendre davantage sur les relations entre les chauves-souris de cette région et leurs habitats, tout spécialement en ce qui concerne celles qui dé pendent des sections escarpées des rivières dans l'écosystème prairial.

  • Entreprendre des recherches paléoécologiques afin de déterminer les facteurs qui ont perturbé cet écosystème prairial.

  • Installer une station de référence GPS afin de permettre la correction différentielle des positions GPS pour les études biologiques futures.

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