Reptiles et amphibiens - Sommaire

Il s'agissait, dans le cadre de cette étude, de confirmer la présence de reptiles et d'amphibiens dans la Réserve nationale de faune de la Base des Forces canadiennes Suffield (RNFS), de rendre compte de leur répartition dans les divers types d'habitats, notamment dans les habitats présentant une importance particulière; d'évaluer la taille des populations présentes dans la réserve par rapport à celle des populations régionales, et enfin, d'estimer l'incidence des activités humaines se déroulant dans la RNFS sur les populations de reptiles et d'amphibiens.

De plus, les déplacements printaniers des serpents de leurs repaires collectifs hivernaux vers la prairie, la chasse et l'exploitation des habitats pendant l'été, et leur retour vers les repaires d'hiver, à l'automne, ont été surveillés et évalués par radiotélémétrie.

La présence et la reproduction de cinq espèces d'amphibiens ont été confirmées dans la RNFS; il s'agit de la rainette faux-grillon, du crapaud des steppes, du crapaud des Plaines, de la grenouille léopard et de la salamandre tigrée.

Les milieux humides saisonniers convenant à la reproduction du crapaud des steppes, de la grenouille faux-grillon et du crapaud des Plaines étaient surtout présents dans les collines morainiques et les paysages ondulés de dépôts fluvio-glaciaires dans le secteur sud de la RNFS et près de la route délimitant la frontière est (East Boundary Road) dans le secteur nord, où l'on trouve quelques bassins saisonniers. Les bassins printaniers et les milieux humides issus des cicatrices laissées par d'anciens méandres étaient des habitats précieux pour la grenouille léopard.

La présence et la reproduction de 5 espèces de serpents ont aussi été confirmées dans la RNFS; il s'agit du crotale de l'Ouest (sous-espèce viridis), de la couleuvre à nez mince, de la couleuvre de l'Ouest, de la couleuvre des Plaines et de la couleuvre à nez retroussé (sous-espèce nasicus).

Onze repaires hivernaux ont été localisés, ce qui a permis d'obtenir des données descriptives relatives aux caractéristiques du relief qu'il conviendrait de rechercher pour localiser d'autres endroits où les serpents seraient susceptibles d'établir leurs repaires hivernaux.

Les serpents ont été surveillés au printemps et à l'automne, aux sites où se trouvaient les repaires d'hiver, afin de déterminer leur nombre ainsi que le moment où ils quittent le repaire hivernal et le moment du retour. Chaque année, chez le crotale de l'Ouest, les mâles adultes, les femelles non gravides et celles ayant mis bas, de même qu'un nombre indéterminé de jeunes d'un an et de juvéniles s'éloignaient de la rivière pour gagner les terres élevées.

Le suivi des déplacements des crotales de l'Ouest radiomarqués en 1995 a révélé que les mâles adultes et les femelles non reproductrices se dispersaient sur de grandes distances. Quant aux femelles gravides, elles ne se déplaçaient pas vers les terres élevées, mais demeuraient plutôt sur les escarpements, près des repaires d'hiver le long de la rivière. Nombre de serpents étaient tués chaque année par des véhicules circulant sur les routes de la réserve, au cours de leurs déplacements entre les terres élevées et les repaires hivernaux situés près la rivière Saskatchewan Sud.

Il est possible que le gaufre gris soit une espèce d'une extrême importance pour la survie des reptiles et des amphibiens de la RNFS. Il existe un réseau de relations entre les reptiles, les amphibiens, les gaufres et les blaireaux.

Les gaufres sont chassés par les blaireaux, les crotales de l'Ouest et les couleuvres à nez mince, et leurs terriers constituent des abris de choix pour les serpents, les crapauds et les salamandres. Les blaireaux se nourrissent de reptiles, tout spécialement au printemps ou à l'automne, quand ces derniers sont dans leurs repaires d'hiver.

Il se pourrait que les serpents soient une proie de prédilection pour les blaireaux lorsque les gaufres sont peu abondants. Bien que les serpents soient attaqués par les blaireaux dans leurs repaires hivernaux, il est possible que l'activité fouisseuse des blaireaux offre le grand avantage de maintenir dégagées les entrées des repaires dans les endroits où le sol des pentes est instable.