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Dossier de presse 

 

D'un regard l'Autre 

Une histoire des regards europĂ©ens sur l'Afrique, l'AmĂ©rique  

et l'OcĂ©anie 

19 septembre 2006 — 21 janvier 2007 

 

Galerie jardin 

musĂ©e du quai Branly 

 

 

 

Contacts presse : 

Exposition 

D’un regard l’Autre

 

Claudine Colin Communication / Anne LandrĂ©at 
5 rue Barbette / 75003 Paris 
+33 (0)1 42 72 60 01 
annouchka@claudinecolin.com 
 

MusĂ©e du quai Branly 

Muriel Sassen 
+ 33 (0)1 56 61 52 87 
muriel.sassen@quaibranly.fr 

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2

SOMMAIRE 

 

I. L'EXPOSITION 

-

 

D’un regard l’Autre

 par Yves Le Fur, commissaire  

de l’exposition    

 

 

 

 

 

 

 

p.3 

-

 

introduction Ă  la visite  

 

 

 

 

 

 

p.5 

-

 

un parcours en cinq sĂ©quences 

fondatrices 

   p.6 

II. LA SCÉNOGRAPHIE  

-

 

la Galerie jardin   

 

 

 

 

 

 

       p.30 

-

 

les scĂ©nographes : StĂ©phane Maupin et Nicolas Hugon         p.30 

-

 

intentions   

 

 

 

 

 

 

 

       p.30 

-

 

temps forts  

 

 

 

 

 

 

 

       p.31 

III. LES ÉDITIONS 

-

 

le catalogue 

 

 

 

 

 

 

 

       p.32 

-

 

l'album photographique 

 

 

 

 

 

       p.34 

IV. INFORMATIONS PRATIQUES 

-

 

gĂ©nĂ©rique   

 

 

 

 

 

 

 

       p.35 

-

 

horaires  

 

 

 

 

 

 

 

 

       p.35 

-

 

renseignements    

 

 

 

 

     

 

       p.35 

-

 

tarifs   

 

 

 

 

 

 

 

 

       p.35 

-

 

visites  et  ateliers   

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

p.36 

-

 

venir au musĂ©e    

 

 

 

 

 

 

       p.37 

V. PRESSE 

-

 

contacts 

 

 

 

 

 

 

 

 

       p.38

 

-

 

visuels presse  

 

 

 

 

 

 

 

       p.38

 

-

 

partenaires  

 

 

 

 

 

 

 

       p.39

 

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3

 

I- L'EXPOSITION 

 

D’UN REGARD L’AUTRE

 PAR YVES LE FUR, commissaire de 

l’exposition 

 

 

L'exposition 

D'un regard l'Autre

 Ă©voque les diffĂ©rentes approches des mondes non 

occidentaux par les EuropĂ©ens depuis la Renaissance jusqu'Ă  aujourd'hui. 

L'ampleur de la pĂ©riode ne permet Ă©videmment pas d'ĂȘtre exhaustif. L'exposition 

concerne donc les cultures dĂ©couvertes par voie de mer principalement : l'Afrique 

et l'Amérique, d'abord (depuis le XV

e

 siĂšcle), puis l'OcĂ©anie au XVIII

e

 siĂšcle. Ce parti 

pris ne traite donc pas l'immense domaine de l'Orient et de l'Asie, ni de la 

MĂ©diterranĂ©e, cultures avec lesquelles le point de contact avec l’Occident avait Ă©tĂ© 

rĂ©alisĂ© depuis fort longtemps dĂ©jĂ  au moment oĂč les premiĂšres grandes campagnes 

d’explorations maritimes furent lancĂ©es. L’exposition met aussi l'accent sur la 

question de la distance et du rapprochement, Ă©loignement et franchissement tant 

physique que conceptuel dont les variations forment sa « respiration Â», son rythme 

profond.  

 

La prise en compte de ce temps long a conduit Ă  distinguer un certain nombre de 

thĂ©matiques autour de grands repĂšres chronologiques. Ces thĂ©matiques Ă©voquent 

les diffĂ©rents contextes dans lesquels les objets exotiques ont Ă©tĂ© disposĂ©s. Il ne 

s'agit donc pas de parler de diffĂ©rentes cultures en soi mais d'Ă©voquer les diverses 

maniĂšres de les voir au sein d'une succession de configurations culturelles 

occidentales.  

 

Ces dispositifs ont pour but de faire apparaĂźtre pour le public des invariants 

propres Ă  notre culture dans sa maniĂšre d'aborder les autres. Mais au lieu de les 

annoncer d'emblĂ©e (de maniĂšre autoritaire et sans doute arbitraire) la conduite de 

l'exposition vise Ă  les faire naĂźtre dans l'esprit de chacun et selon chacun. 

DiffĂ©rents moyens sont mis en Ɠuvre comme : 

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4

-

 

la rĂ©itĂ©ration dans les collections du choix de certains types d'objets (les 

armes, les statuettes),  

-

 

le retour pĂ©riodique de certains thĂšmes (le Sauvage, l'Eden), 

-

 

les permanences (images de l'Autre). 

L'originalitĂ© de l'exposition tiendra Ă  cet entrelacement de vues qui, faisant appel Ă  

la mĂ©moire et Ă  l'expĂ©rience visuelle de chacun, mettra en Ɠuvre un processus de 

remĂ©moration et d'intime participation. Le choix scĂ©nographique est en ce sens 

primordial. 

 

Cette expĂ©rience devrait avoir pour consĂ©quence de susciter une rĂ©flexivitĂ©, de 

mettre en Ɠuvre une relativitĂ© du regard occidental sur les autres. 

 

Ce n'est pas cependant l'occasion de jugements sur l'Histoire imposĂ©s par des 

prĂ©supposĂ©s idĂ©ologiques. Aucun moment n'est moquĂ© si ce n'est constatĂ© comme 

la lutte contre l'esclavage par exemple ou les thĂ©ories anthropologiques racistes. 

En s'appuyant principalement sur la richesse des collections du musĂ©e du quai 

Branly et de nombreux prĂȘts prestigieux de musĂ©es europĂ©ens, l'exposition 

considĂšre la spĂ©cificitĂ© de la formation de ces collections au cours de trois siĂšcles. 

Le dĂ©fi du nombre important d'objets laisse apercevoir une multiplicitĂ© de vues 

possibles et nouvelles sur ces Ɠuvres au-delĂ  des approches ethnographiques et 

esthĂ©tiques. En complĂ©ment, l’intervention de programmes multimĂ©dias participe 

de cette mise en abyme d'une fĂ©conditĂ© de regards Ă  inventer. » 

 

Yves Le Fur 

Commissaire de l’exposition 

Directeur adjoint du dĂ©partement 

Patrimoine et Collections du musĂ©e 

du quai Branly 

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5

 

INTRODUCTION A LA VISITE 

 

C'est par la mer que les Occidentaux ont dĂ©couvert les mondes de l'Afrique, de 

l'AmĂ©rique et plus tard de l'OcĂ©anie. Abordant les cĂŽtes, ils ont rencontrĂ© d'autres 

hommes, d'autres mƓurs, d'autres civilisations, d'autres cultures. Les images et les 

reprĂ©sentations qu'ils s'en sont donnĂ©s ont variĂ© dans le temps, de la Renaissance 

Ă  aujourd'hui. Elles sont autant de constructions mentales et de projections qui 

finalement disent plus de ceux qui les forment que de ceux qui en sont l'objet.  

 

Un regard est construit, il n'est jamais neutre. Un regard est un miroir de celui qui 

regarde. Mais le regard est aussi "contaminĂ©" par ce qu'il voit. ConfrontĂ©es Ă  

d'autres reprĂ©sentations, les reprĂ©sentations initiales vacillent, bougent et 

finalement changent, basculent parfois. 

L’ouverture du musĂ©e du quai Branly s’inscrit dans une rĂ©flexion globale sur les 

approches occidentales successives des cultures extra-europĂ©ennes. Cette 

exposition inaugurale est l’occasion d’évoquer, chronologiquement, cette histoire 

de la construction et des fluctuations du regard des Européens depuis la fin du XV

e

 

siĂšcle.  

 

Elle ne porte pas de jugement car pareille histoire n'est jamais achevĂ©e. En ce sens, 

cette exposition est aussi un prĂ©lude. PrĂ©lude Ă  la visite de la galerie du musĂ©e, 

prĂ©lude Ă  d'autres expositions qu'il prĂ©sentera dans l'avenir. La relativitĂ© des 

regards devient ainsi l’enjeu murmurĂ© au regardeur d’aujourd’hui. Cette approche 

a donc pour fins, non pas d’instiller instabilitĂ© et culpabilitĂ©, mais au contraire de 

crĂ©er un horizon Ă©largi des rĂ©fĂ©rences. 

 

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6

UN PARCOURS EN CINQ SEQUENCES FONDATRICES 

Sommaire exhaustif de l’exposition 

Avant-propos : « Au bord du monde » 

I. ThĂ©Ăątre du monde 

(1500-1760) 

A. Visions de l’Autre 

 

 

A.1 Figure du sauvage 

 

 

A.2 Figure du cannibale 

 

 

MultimĂ©dia 1 : Sauvages, monstres et cannibales 

 

 

A.3 Figure du Maure 

  A.4 

Les 

Ambassadeurs 

 

  A.5 

Albert 

Eckhout 

 

B. La chambre des merveilles d’ailleurs 

 

 

B.1 Objets exotiques de prestige 

  B.2 

CuriositĂ©s 

lĂ©gendaires 

  B.3 

Ivoires 

afro-portugais 

  B.4 

Ivoires 

tournĂ©s 

 

 

B.5 VanitĂ© 

  B.6 

Idoles 

exotiques 

  B.7 

Idoles 

reconverties 

 

 

B.8 Kunstlammer de Copenhague 

  B.9 

Cabinet 

Weickmann 

  B.10 

Cabinet 

du 

Molinet 

  B.11 

Cabinet 

Kircher 

  B.12 

Lointains 

intĂ©rieurs 

II. Histoire naturelle du monde 

(1760-1800)

 

A. ExpĂ©ditions des LumiĂšres  

A.1 Bougainville 
A.2 Les premiers matins du monde 
A.3 Collecte d’images de l’Autre 
A.4 Ballets exotiques 

MultimĂ©dia 2 : Ballets exotiques 

A.5 Les offrandes d’Eden 
A.6 Le costume de deuilleur 
A.7 La mort du Dieu blanc 
A.8 Collecte de l’étrange 
A.9 Destins singuliers d’objets 

 

B. Bibelots aristocratiques  

 

C. Tableaux d’histoire naturelle 

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7

III. Le grand herbier du monde 

(1800-1850)

 

A. Cabinet des horizons 

 

B. Visions d’AmĂ©rique 

 B.1 

Panorama 

Les Incas

 

 

B.2 PremiĂšre messe en AmĂ©rique 

 

B.3 Georges Catlin-Karl Girardet 

 

B.4 Jean-FrĂ©dĂ©ric Waldeck 

 

B.5 Jungle du Comte de Clarac 

 

B.6 Les grands espaces (Johann Moritz Rugendas) 

 B.7 

LĂ©once 

Angrand 

 B.8 

Jules-Emile 

Saintin 

B.9 Charles Bird King 

 

C. VĂ©nus de Milo 

 

D. Visions d’OcĂ©anie 

 D.1 

Panorama 

Les sauvages de la mer pacifique

 

 D.2 

John 

Glover 

 

D.3 Jules Louis Lejeune et Joseph-Marie Vien 

 

D.4 Nicolas-Martin Petit 

 

D.5 Nicolas Piron 

 

D.6 Jacques Etienne Arago 

 

D.7 Alphonse Odet-Pellion 

 

D.8 Voyage du 

Rhin

 

 

D.9 Charles Alexandre Lesueur 

 

E. Institutions 

 

E.1 Collectes françaises et MusĂ©e de la marine du Louvre 

 

E.2 MusĂ©e des Invalides 

 

F. Promesses de libertĂ© 

IV. La Science des peuples 

(1850-1920)

 

A. Le trophĂ©e 

 

B. Photographie 

B.1 Races, spĂ©cimens, individus : la grille 
B.2 Portraits d’atelier 
B.3 Mises en scĂšne d’atelier 
B.4 Le champ - Le hors-champ 
B.5 Photographies sur le terrain : les groupes 
B.6 Portraits sur le terrain 
B.7 Corps Ă©trangers 
B.8 

Terra Nullius 

B.9 Jungles 
B.10 Rivages 

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8

B.11 L’allĂ©e 
B.12 BĂątiments coloniaux 

 

C. AnthropomĂ©trie 

 

D. Le thĂ©Ăątre des voyages et des actualitĂ©s 

 

E. L’exploration du goĂ»t 

 

F. Le crĂąne de cristal 

 

G. Premiers primitifs : Paul Gauguin (1848-1903) 

V. Mutation esthĂ©tique 

(1920-2006)

 

A. La charmeuse de serpents 

 

B. Les nouveaux sauvages  

 B.1 

Georges 

Braque 

 B.2 

Guillaume 

Apollinaire 

 

B.3 Pablo Picasso 

 

B.4 AndrĂ© Derain 

 

B.5 Maurice de Vlaminck 

 

B.6 L’atelier de l’homme sauvage 

 B.7 

Emil 

Nolde 

 B.8 

Dada 

 

C. Les amateurs distinguĂ©s 

 

C.1 Stephen Chauvet 

 C.2 

Paul 

Guillaume 

 

C.3 Alberto Magnelli 

 

C.4 Roland Tual 

 

C.5 AndrĂ© Breton 

 

C.6 Pierre VĂ©ritĂ© 

 

C.7 Le goĂ»t du primitif 

 

D. Noire et blanche 

 

E. Art colonial 

 

E.1 Expositions coloniales 

 

E.2 Salons d’art colonial 

 

F. Universalisme 

 F.1 

Matisse-Picasso 

 

F.2 Regards universels 

 

F.3 Daniel Buren et les magiciens de la terre 

MultimĂ©dia 3 : Historique des musĂ©ographies de collections 
ethnographiques 

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9

AVANT-PROPOS : « AU BORD DU MONDE » 

 

La merveilleuse nef automate de Charles Quint et l’un des premiers globes terrestres 

ouvrent l’exposition et Ă©voquent son parti pris : traiter les cultures dĂ©couvertes Ă  partir du 

15e siĂšcle par voie maritime : l’Afrique, l’AmĂ©rique et plus tard l’OcĂ©anie. La mer, cet 

espace dĂ©sertique Ă  franchir se retrouve comme un leitmotiv dans les jeux de 

rapprochement et de distance entre l’Europe et les Autres, mouvements de quelques 

regards qui s’aventurĂšrent dans un monde dont on pensait qu’il avait un bord. 

  

 

 
 
 
 

 
 
 
 
 

 

 

SĂ©quence « Au bord du monde » 

Horloge automate en forme de nef, dite Â« nef de 

Charles Quint Â» 

AttribuĂ©e Ă  Hans Scholttheim 

Réalisé en Allemagne à la fin du XVI

e

 siĂšcle 

EntrĂ©e au musĂ©e de Cluny en 1857 

MusĂ©e national de la Renaissance, Ecouen 

 
 

 

 
 
 

 

 

SĂ©quence « Au bord du monde » 

Globe vert 

AttribuĂ© Ă  Martin WaldseemĂŒller 

RĂ©alisĂ© Ă  Saint-DiĂ©, France vers 1507 

BibliothĂšque nationale de France, Paris

 

 

 

 

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10

I. THÉÂTRE DU MONDE (1450-1700) 

 

Cette premiĂšre sĂ©quence tĂ©moigne de la naissance du regard sur l'altĂ©ritĂ©. Elle dĂ©bute 

Ă  la Renaissance au moment de la lente descente des nefs portugaises le long des 

cĂŽtes de l'Afrique. Elle prend fin aprĂšs le cartĂ©sianisme avec les explorations 

cartographiques et anatomiques. 

 

I.A Visions 

de 

l’Autre 

 

En  Europe,  la  vision  de  l’Autre  se  construit  Ă   la  fois  Ă   partir  de  figures  Ă©tablies  dans 

l’imaginaire (lĂ©gendes et monde mystĂ©rieux de la forĂȘt) mais aussi Ă  partir des images 

rĂ©alistes.  

A la Renaissance, la figure du sauvage se multiplie sur de nombreux supports marquant 

l’opposition entre culture et nature. Si la figure du barbare primitif s’adonnant Ă  tous les 

dĂ©rĂšglements et turpitudes Ă©tait communĂ©ment reproduite, il fut plus difficile d’admettre 

un cannibalisme socialisĂ©. Enfin, des contacts avec ces contrĂ©es lointaines s’établirent 

aussi par le biais d’ambassadeurs venus en Europe. La figure du Maure et la dignitĂ© des 

fonctions de ces reprĂ©sentants forment une premiĂšre galerie de portraits de types humains 

emprunts de noblesse.  

 

 

 

SĂ©quence Figure du sauvage 

Femme sauvage Ă  la licorne 

RĂ©alisĂ©e Ă  Strasbourg vers 1500-1510 

Historisches Museum, BĂąle  

Indomptable, la licorne ne peut ĂȘtre approchĂ©e que par 
une jeune fille pure et notamment les femmes sauvages 

vierges dont elle partage la vie sylvestre et Ă©dĂ©nique.

 

 

 

SĂ©quence Figure du Maure 

TĂȘte de Maure dans le type des Maures 

BorghĂšse 

Nicolas Cordier, Rome, vers 1610 

Staatliche Kunstsammlungen, Dresde 

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11

Ces mondes, qui se dĂ©couvrent, s’apprĂ©hendent aussi par les univers que l'on commence Ă  

dĂ©crire et Ă  recenser. L’Autre est reprĂ©sentĂ© dans son environnement botanique et 

zoologique... Les portraits grandeur nature des Indiens du BrĂ©sil, rĂ©alisĂ©s pour le prince de 

Nassau par Albert Eckhout, ici exceptionnellement prĂ©sentĂ©s, montrent, par exemple, les 

diffĂ©rents degrĂ©s de civilisation par mĂ©tissage progressif vers les Hollandais, allant du 

cannibale jusqu’au mĂ©tis habillĂ© Ă  l’europĂ©enne et en s’appuyant sur la peinture prĂ©cise de 

la faune, de la flore et du paysage.   

 

 

 

 

SĂ©quence Albert Eckhout 

Femme et enfant d’Angola 

Albert Eckhout, 1641 

Nationalmuseet, Copenhague

 

 

 

 

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12

I.B 

La chambre des merveilles d’ailleurs 

Dans ce thĂ©Ăątre du monde, les « chambres des merveilles Â» se multiplient en Europe grĂące 

Ă  des collectionneurs qui rassemblent les premiers objets d’art, ces curiositĂ©s venues 

d'AmĂ©rique et d'Afrique. Loin d’un dĂ©sordre, ces espaces Ă©taient dĂ©volus Ă  l’exercice de 

l’art de la mĂ©moire autant qu’aux correspondances poĂ©tiques. Souvent, les objets 

lointains, dont les matiĂšres sont prĂ©cieuses et parfois considĂ©rĂ©es comme magiques, sont 

reconverties ou montĂ©s par des orfĂšvres, soulignant ainsi encore leur singularitĂ©. Les 

Ă©changes entre les cabinets de savants  tissaient en Europe un rĂ©seau de collections. 

 

 

SĂ©quence  

Objets exotiques de prestige 

Noix de coco sculptĂ©e avec 

reprĂ©sentation d’Africain 

Afrique du Sud, XVIII

 e

 siĂšcle (?) 

Herzog Anton Ulrich-Museum-

Kunstmuseum des Landes 

Niedersachsen, Braunschweig 

Comme la corne de rhinocĂ©ros, la 

noix de coco Ă©tait considĂ©rĂ©e 

comme un excellent antidote aux 

poisons 

 

 

 

SĂ©quence  

CuriositĂ©s lĂ©gendaires 

Coupe en corne de rhinocĂ©ros 

RĂ©alisĂ©e Ă  Prague, vers 1610 

Kunsthistorisches Museum, 

Vienne 

Au dĂ©but du XVIIe siĂšcle, dans art 

baroque, le « style auriculaire »  est 

Ă  la mode 

 

SĂ©quence Ivoires afro-portugais 

SaliĂšre 

Sapi-portugais, Sierra Leone 

ArrivĂ©e en Europe Ă  la 

premiĂšre moitiĂ© du XVI

e

 siĂšcle 

Galleria Estense, ModĂšne 

 

 

SĂ©quence Ivoires tournĂ©s 

Boule Ă  piquant 

RĂ©alisĂ© Ă  Nuremberg 

 fin du XVI

ou XVII

e

 siĂšcle 

Collection particuliĂšre 

 

SĂ©quence Idoles reconverties 

Masque prĂ©colombien 

reconverti en piĂšce 

d’orfĂšvrerie 

AmĂ©rique centrale et Europe 

XVII

e

 siĂšcle 

Museo degli Argenti, Florence 

 

 

SĂ©quence  

Le cabinet de Molinet 

BĂąton de cĂ©rĂ©monie de 

Guyane, arawak avec 

influence marajo 

ArrivĂ© en Europe avant 1687 

BibliothĂšque  Sainte-

GeneviĂšve, Paris 

Ce bĂąton ornĂ© d’un personnage nu, 

les mains sur des tĂȘtes dĂ©capitĂ©es, 

constitue l’une des plus anciennes 

sculpture du nord-est sud-

américain

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13

Focus : ThĂ©Ăątre du monde / La chambre des merveilles d’ailleurs  
SĂ©quence « Lointains intĂ©rieurs » 
 

À la fin du XVII

e

 et au XVIII

e

 siĂšcle, l’anatomie et la cartographie constituent deux grands 

champs d’exploration. Les savoirs ouvrent de nouveaux horizons sur l’intĂ©rieur du corps et 

sur des pays lointains. La taille ceinte de feuillage d’une Eve sauvage et celle d’un Africain 

perdurent dans les reprĂ©sentations face aux rĂ©alitĂ©s nouvelles de l’universalitĂ© du corps 

humain. 

 

 

 

SĂ©quence Lointains intĂ©rieurs 

Eve anatomique 

XVII

e

 siĂšcle 

Collection particuliĂšre 

Cette statue en bois polychrome Ă©tait  

destinĂ©e Ă  l’enseignement de l’anatomie.  

DĂ©montable en plusieurs parties,  

elle montre la formation du fƓtus. 

 La ceinture de feuilles est une lointaine  

rĂ©fĂ©rence Ă  la figure d’Eve et Ă  celle de la sauvage. 

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14

II. HISTOIRES NATURELLES DU MONDE (1700-1800) 

 

Au XVIII

e

 siĂšcle, la reprĂ©sentation du monde s’établie par identitĂ©s et diffĂ©rences, par 

ce que l’on mesure. Explorant des ocĂ©ans et des jungles inconnus, on recense, 

Ă©numĂšre, cartographie, classe. La taxinomie et le tableau sont appliquĂ©s Ă  l’Histoire 

naturelle Ă  laquelle sont annexĂ©s pour longtemps les « naturels Â» et leurs productions. 

La nouveautĂ© de la dĂ©couverte des peuples du Pacifique inspire des visions Ă©dĂ©niques 

peuplĂ©es de « Bons Sauvages Â» et une AntiquitĂ© retrouvĂ©e. 

  

II.A  

ExpĂ©ditions des LumiĂšres 

Les expĂ©ditions des LumiĂšres sont illustrĂ©es par la premiĂšre circumnavigation française 

rĂ©alisĂ©e en 1768 par Louis Antoine Bougainville et par les explorations du Capitaine Cook 

entre 1772 et 1775. Les peintres et les naturalistes embarquĂ©s avec eux entreprennent la 

description Ă©merveillĂ©e des univers qu’ils dĂ©couvrent. Les images insistent sur le mythe 

des sociĂ©tĂ©s de plaisir propres Ă  nourrir des spectacles exotiques, mode qui Ă  Paris ou Ă  

Londres furent entretenues par la prĂ©sence des Tahitiens comme Auturu ou MaĂŻ.  

Les dessinateurs des expĂ©ditions, notamment William Hodges, rapportĂšrent de leur 

rencontre avec les habitants du Pacifique des images qui oscillent entre le tĂ©moignage 

scientifique sur un type humain et le portrait sensible d’une personne. 

   

 
 

 
 
 
 

 

 

SĂ©quence Les premiers matins du monde 

Tahiti, en allant vers le sud-est 

William Hodges 

1776 

National Maritime Museum, Londres

 

 

 

 

 

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

 

SĂ©quence Collecte d’images de l’Autre 

Femme de l’üle de PĂąques 

William Hodges 

1775 

National Library of Australia, Canberra

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15

Focus : Histoire naturelle du monde / ExpĂ©ditions des LumiĂšres 
SĂ©quence « Les offrandes d’Eden Â» 
 

Les 

taumi

 Ă©taient un ornement pectoral rĂ©servĂ© aux guerriers tahitiens de haut rang. Il leur 

Ă©tait offert par des femmes au cours de danses cĂ©rĂ©monielles. Ils pouvaient aussi ĂȘtre 

Ă©changĂ©s avec des visiteurs importants comme les premiers voyageurs europĂ©ens. Le 

mythe de la Tahitienne et ses reprĂ©sentations firent peu Ă  peu Ă©voluer les images des 

danseuses apportant de perpĂ©tuelles offrandes de plaisir. 

 

 

 
 
 
 
 
 
 
 

SĂ©quence Les offrandes d’Eden 

Plastron de Tahiti, 

Taumi 

RapportĂ© par le Capitaine Cook  
Ă  la fin du XVIII

e

 siĂšcle 

Institut fĂŒr Ethnologie, UniversitĂ€t Göttingen  

 

Focus : Histoire naturelle du monde / ExpĂ©ditions des LumiĂšres 
SĂ©quence « Le costume de deuilleur » 
 

On compte une dizaine de costumes de deuilleurs dans les collections europĂ©ennes. La 

cĂ©rĂ©monie de deuil et l’apparition du masque frappĂšrent les voyageurs par leur Ă©trangetĂ© ; 

on les retrouve Ă  l’époque, dans les pantomimes Ă  la mode sur le pacifique. 

 

      

 

 

 
 
 
 
 
 

 
 
 
 
 
 
 

 

SĂ©quence Le costume de deuilleur 

Costume de deuilleur de Tahiti, 

heva

  

RapportĂ© par le Capitaine Cook  
Ă  la fin du XVIII

e

 siĂšcle 

Institut fĂŒr Ethnologie, UniversitĂ€t Göttingen

  

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16

Focus : Histoire naturelle du monde / ExpĂ©ditions des LumiĂšres 
SĂ©quence « Destins singuliers d’objets » 

 

Les ambitions scientifiques, les idĂ©ologies religieuses, les circonstances ou le goĂ»t 

dĂ©terminent le choix et la collecte des objets. Changeant de sens selon les contextes oĂč on 

les dispose, les piĂšces peuvent apparaĂźtre Ă©tranges ou inclassables. Passant d’une culture Ă  

une autre, dĂ©placĂ©s d’un continent Ă  l’autre, la perte de leur destination originale leur fait 

connaĂźtre de singuliers destins.  

 

 

 

 

 

SĂ©quence Destins singuliers d’objets 

Plat sacrĂ© du Marae Taputapuatea 

ArrivĂ© en Europe Ă  la fin du XVIII

e

 siĂšcle 

MusĂ©e national d’anthropologie, Madrid 

 

Parties du PĂ©rou, trois expĂ©ditions espagnoles furent dirigĂ©es vers  

Tahiti entre 1772 et 1774,en vue d’y Ă©tablir une mission d’évangĂ©lisation et  

de contrer les puissances françaises et anglaises dans le Pacifique en prenant  

possession de l’üle. Elles se soldĂšrent par un Ă©chec, les deux pĂšres de la mission  

rĂ©clamant leur rapatriement prĂ©maturĂ©. C’est Ă  cette occasion, qu’ils rapportĂšrent  

au PĂ©rou ce plat sacrĂ© achetĂ© Ă  l’un des grands chefs de Tahiti. En 1788, l’objet  

fut envoyĂ© au roi d’Espagne et entra dans les collections du MusĂ©e national  

d’archĂ©ologie avant d’ĂȘtre transfĂ©rĂ© au musĂ©e national d’anthropologie de Madrid.

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17

II.B et C 

Bibelots aristocratiques / Tableaux d’histoire naturelle 

Au XVIII

e

 siĂšcle, certaines collections aristocratiques rassemblaient des objets exotiques, 

perpĂ©tuant la tradition des cabinets savants, Ă  des fins didactiques ou par intĂ©rĂȘt pour les 

sciences naturelles. L’allĂ©gorie, reprĂ©sentation d’une idĂ©e ou d’une entitĂ© sous les traits 

d’une personne, crĂ©ait alors des jeux intellectuels et artistiques sur l’image de l’Autre ou 

du monde rĂ©sumĂ© des quatre continents. Nombre de collections furent confisquĂ©es Ă  la 

RĂ©volution. 

 

 

SĂ©quence Bibelots aristocratiques 

Buste de femme noire 

XVIII

e

 siĂšcle (?) 

MusĂ©e du Louvre, Paris  

 

 

SĂ©quence Bibelots aristocratiques 

AllĂ©gorie de l’AmĂ©rique 

XVIII

e

 siĂšcle 

Musée national de Céramique, SÚvres

 

SĂ©quence Tableaux d’histoire naturelle 

Choix de coquillages 

Alexandre Isidore Leroy de Barde (1777-1828) 

MusĂ©e du Louvre, DĂ©partement des Arts 

graphiques, Paris 

 

« Premier Peintre d’Histoire Naturelle Â» du roi Louis XVIII, 

le vicomte de Barde possĂ©dait Ă  Paris un cabinet de 

curiositĂ©s comprenant des specimens d’histoire naturelle, 

des vases, des objets antiques et environ 300 « curiositĂ©s de 

sauvages Â» provenant des mers du sud. 

 

 

 

SĂ©quence Bibelots aristocratiques 

AllĂ©gorie de la France libĂ©rant l’AmĂ©rique 

Jean Suau

, 1784 

MusĂ©e national de la CoopĂ©ration franco-

américaine, Blérancourt

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18

 

III. LE GRAND HERBIER DU MONDE (1800-1850) 

 

L'esprit d'encyclopĂ©die a ouvert la voie Ă  la classification mĂ©thodique, Ă  

l'inventaire et aux relevĂ©s, Ă  la cartographie et aux atlas. Les premiĂšres 

institutions, mĂ©moires des collectes liĂ©es Ă  ces grandes campagnes 

maritimes, voient le jour. Les objets exotiques commencent Ă  trouver leur 

place dans les musĂ©es. Les autres cultures, seulement aperçues au bord 

des rivages, ont Ă©tĂ© pĂ©nĂ©trĂ©es et sont considĂ©rĂ©es comme des spĂ©cimens 

Ă  recueillir dans un grand livre contenant la totalitĂ© des crĂ©ations 

universelles. L’image de l’autre Ă©volue dans une pĂ©riode qui voit venir 

l’abolition de l’esclavage...   

 

III.A   Cabinets des horizons 

L’arrivĂ©e et l’installation des collections de marins, de militaires, les collections 

d’archĂ©ologie et bientĂŽt d’ethnographie posent la question du statut des tĂ©moins matĂ©riels 

des autres cultures et de leur reprĂ©sentation. Les artistes chargĂ©s de rapporter des images 

continuent Ă  disputer le fantasme au rĂ©el, persistant Ă  voir avec le regard nĂ©oclassique des 

peuples proches d’une AntiquitĂ© rĂȘvĂ©e. Le dĂ©sir de connaĂźtre et de comprendre la place de 

l’homme dans le panorama de la Nature confrontait une vision europĂ©enne universaliste 

et positiviste Ă  une floraison de cultures particuliĂšres. 

 

 

 

 
 
 
 

 
 
 
 

SĂ©quence Cabinets des horizons 

Les cĂŽtes de Nouvelle Hollande 
Extrait du 

Journal personnel du 

commandant Baudin

 

1800-1804 
Archives nationales, Paris 

 

 

 

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19

III.B   Visions d’AmĂ©rique 

Au-delĂ  des rivages, des paysages et des peuples. Les dessins et les documents rapportĂ©s 

d'AmĂ©rique ou d'OcĂ©anie alimentent  un imaginaire qui se dĂ©ploie dans des panoramas 

pittoresques. Des jungles aux cordillĂšres, une approche romantique de la nature engendre 

des Ɠuvres qui marqueront durablement l’image mentale du Nouveau Monde. Les images 

exotiques vont ainsi des plus fantasmatiques aux plus documentaires, chacune se pensant 

comme vĂ©ritĂ©. 

 

 

 

SĂ©quence Les grands espaces 

Un Ă©boulement prĂšs d’El Juncal 

Johann Moritz Rugendas 

1838 

Staatliches Graphisches Sammlung, Munich 

 

SĂ©quence Panorama 

Les Incas 

Papier peint : « Les Incas Â» 

1818 

MusĂ©e des arts dĂ©coratifs, Paris

 

 

 

III.C VĂ©nus 

de 

Milo 

Jules SĂ©bastien Dumont d’Urville rappela souvent qu’il eut l’honneur de ramener en 

Europe ce chef-d’Ɠuvre, parangon de la crĂ©ation artistique de l’époque nĂ©oclassique. 

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20

III.D Visions 

d’OcĂ©anie 

Emportant avec eux l’hĂ©ritage nĂ©oclassique des ateliers davidiens, les artistes retrouvent 

sur place les poses Ă  l’antique dans la nuditĂ© des guerriers de Nouvelle CalĂ©donie ou des 

aborigĂšnes de Tasmanie comme chez Nicolas Petit, formĂ© dans l’atelier de Jacques Louis 

David et choisi par Nicolas Baudin pour rĂ©aliser des dessins ethnographiques.

 

Quand ils 

transmettent aux Ă©diteurs des dessins descriptifs, les « dĂ©fauts Â» physiques, les maladies 

sont « corrigĂ©es Â» pour aboutir Ă  des images recevables pour les Ă©ditions des atlas de 

voyage. 

 

 

 

SĂ©quence Nicolas-Martin Petit 

Portrait d’un indigĂšne de la cĂŽte du Mozambique 

Nicolas-Martin Petit, 1804 

MusĂ©um d’histoire naturelle, Le Havre 

 
 

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III.E Institutions 

Au dĂ©but du XIXe siĂšcle Ă©merge la notion de collection publique et de musĂ©e. Les 

nombreux objets rapportĂ©s par les expĂ©ditions maritimes ou les explorations connaissent 

des statuts changeants. DestinĂ©e Ă  l’éducation des ingĂ©nieurs de la Marine, la « Salle de 

Marine Â» du Louvre accueille les objets d’ethnographie provenant des grandes missions 

comme celle de Jules Dumont d’Urville, et de la colonisation, des cabinets du Roi, Ă  la 

BibliothĂšque royale et au Jardin des Plantes, ainsi que du cabinet de Vivant Denon achetĂ© 

par l’Etat en 1826. Les collections ethnographiques sont prĂ©sentĂ©es sĂ©parĂ©ment des 

collections marines Ă  partir de 1850. En 1881, une partie des objets rejoint le musĂ©e 

d’Ethnographie du TrocadĂ©ro crĂ©Ă© en 1878.

 

 

 

 

 
 
 

SĂ©quence Collectes françaises  
et MusĂ©e de Marine du Louvre 

Sculpture 

Hei-tiki  

ArrivĂ©e en Europe Ă  la fin du XVIII

e

 siĂšcle ou au dĂ©but du XIX

e

 

siĂšcle 
Ancienne collection Dominique de Vivant-Denon (1747-1825),  
Ancienne collection du MusĂ©e de marine du Louvre 
musĂ©e du quai Branly, Paris

III.F   Promesses de libertĂ© 

DĂ©noncĂ© par les LumiĂšres, l’esclavage est supprimĂ© en thĂ©orie dans les colonies françaises 

en 1794 par la Convention. RĂ©tabli par NapolĂ©on Bonaparte en 1802, il n’est aboli en 

France qu’en 1848. En plaçant un Noir au sommet de la pyramide humaine du 

Radeau de 

la MĂ©duse

, ThĂ©odore GĂ©ricault dĂ©clare ainsi son engagement abolitionniste. 

 

 

SĂ©quence Promesses de libertĂ© 

Etude de groupe pour le Radeau de la mĂ©duse  

ThĂ©odore GĂ©ricault 

Premier quart du XIX

e

 siĂšcle 

MusĂ©e du Louvre, DĂ©partement des Arts 

graphiques, Paris 

 

 

 
 

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

SĂ©quence Promesses de libertĂ© 

Etude de nĂšgre 

ThĂ©odore ChassĂ©riau  

1836-1838 

MusĂ©e Ingres, Montauban  

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22

IV. LA SCIENCES DES PEUPLES (1840-1920) 

 

Avec le positivisme, l'homme occidental se constitue en modĂšle rĂ©fĂ©rent de ce qu'il 

faut penser et de ce qu'il y a Ă  savoir. AprĂšs Darwin, l'homme blanc vient aussi du 

singe, mais il se pense au sommet de l’échelle Ă©volutionniste. Sous l’impulsion des 

sociĂ©tĂ©s savantes fondĂ©es au dĂ©but du XIXe siĂšcle, anthropologie et ethnologie se 

constituent  en  sciences  dans  le  contexte  colonialiste.  La  conscience  de  la  disparition 

des cultures entraĂźne des collectes tous azimuts. AmbigĂŒes, elles peuvent ĂȘtre 

considĂ©rĂ©es comme une nouvelle forme de butin Ă©rigĂ© en trĂ©sor. Les trophĂ©es d’armes 

et les premiĂšres prises de vues photographiques sont ici emblĂ©matiques de cette 

notion de capture.  

 

IV.A Le 

trophĂ©e 

TĂ©moins de la diversitĂ© des technologies et de leur sauvegarde, les armes rĂ©vĂšlent 

diffĂ©rents degrĂ©s d’avancement sur l’échelle Ă©volutionniste. Leur arrangement en trophĂ©es 

marquent aussi les conquĂȘtes et les dĂ©faites des peuples soumis. 

 

IV.B Photographie 

Les possibilitĂ©s de la capture visuelle s'amplifient avec la photographie qui façonne la 

surface du monde. Le mode de prĂ©sentation des photos trĂšs usitĂ© pour montrer les 

collections, le tableau-grille (typologie des races au XIXe siĂšcle), est aussi l’image de la 

diversitĂ© humaine.  

 

 

 

SĂ©quence Portraits d’atelier 

Femme 

Tagale

 de Manille en costume de gala 

Collection Alfred Marche 

Dernier quart du XIX

e

 siĂšcle 

BibliothĂšque nationale de France, DĂ©partement 

des estampes et de la photographie, Paris 

 

 

 

SĂ©quence Photographies sur le terrain :  

les groupes 

Femmes et filles 

Danakis Afar

 

XIX

e

 siĂšcle 

BibliothĂšque nationale de France, DĂ©partement 

des estampes et de la photographie, Paris

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23

 

 

SĂ©quence Photographies sur le terrain :  

les groupes

 

Deux fiancĂ©s en Malaisie

 

Lower Perak, Batang Padang, 1903, Photo Cerutti 

musĂ©e du quai Branly 

 

 

SĂ©quence Rivages 

L’üle Yule depuis « Delena Â» 

Photographie prise Ă  l'occasion de la 

proclamation du protectorat britannique  

sur le sud-est de la Nouvelle-GuinĂ©e,  

le 6 novembre 1884 

Photographie attribuĂ©e Ă  Augustine Dyer, 1884 

Collections de la SociĂ©tĂ© de GĂ©ographie / 

BibliothĂšque nationale de France,  

Cartes et Plans, Paris 

 

IV.C AnthropomĂ©trie 

S’inscrivant dans les recherches sur les races et la phrĂ©nologie (thĂ©orie selon laquelle la 

forme du crĂąne tĂ©moigne du caractĂšre et des facultĂ©s d’un individu), le moulage 

anthropologique connait un grand engouement scientifique. 

 

 

SĂ©quence AnthropomĂ©trie 

Buste de Taha Tahala, natif d'Otago, Ile de TawaĂź Punamu, Nouvelle-ZĂ©lande 

Vers 1880 

DĂ©partement d’anthropologie biologique, MusĂ©e de l’homme,  

MusĂ©um national d’histoire naturelle de Paris, France

 

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24

IV.D  Le thĂ©Ăątre des voyages et des actualitĂ©s 

L’imagerie coloniale et les Expositions Universelles ont vĂ©hiculĂ© des stĂ©rĂ©otypes propres Ă  

nourrir l’imaginaire des enfants. Les revues comme 

Le  Tour  du  Monde 

ou le 

Journal des 

Voyages

 Ă©taient une inĂ©puisable source de rĂȘveries sur les dĂ©lices et les peurs des pays 

lointains. 

 

IV.E L’exploration 

du 

goĂ»t 

Face Ă  cette profusion, le goĂ»t Ă©volue. La collection du musĂ©e se fonde sur la 

sĂ©dimentation des collecteurs, avec leurs idĂ©es, leurs sensibilitĂ©s, leurs goĂ»ts. Le choix 

d'objets d'autres cultures oscille entre le connu et l'inconnu, le quotidien et le singulier. 

Masques et statuettes ont Ă©tĂ© rapportĂ©s parmi d'autres objets, quotidiens ou anodins, qui 

servaient aux Ă©tudes des groupes et des ethnies.  

 

 

 

SĂ©quence L’exploration du goĂ»t :  

ThĂ©odore ThĂ©rĂ©min 

Statuette magique 

Nkisi

, RĂ©publique du Congo 

ArrivĂ© en Europe avant 1892 

Ancien don Joseph Cholet au MusĂ©e de l’Homme, 

musĂ©e du quai Branly 

 

 
 
 

 
 
 
 

 

SĂ©quence L’exploration du goĂ»t :  

Paul Durand 

Masque 

Arrivé en Europe au XIX

e

 siĂšcle 

Don du Capitaine Robert Normand au MusĂ©e du 

TrocadĂ©ro,  

musĂ©e du quai Branly

 

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25

 

IV.F 

Le crĂąne de cristal 

La collecte d’objets de « fĂ©tichistes Â», significatifs aussi des idĂ©ologies politiques et des 

religions, connaĂźt Ă  son tour une certaine popularitĂ© car ils ont pour objectif de dĂ©montrer 

les pratiques irrationnelles des « indigĂšnes Â». Certains mĂȘme, tel le crĂąne en cristal, ont Ă©tĂ© 

inventĂ©s de toutes piĂšces

.  

 

 

 
 

 

SĂ©quence Le crĂąne de cristal 

CrĂąne en cristal de roche 

Avant 1878  

Don Alphonse Pinart au MusĂ©e du TrocadĂ©ro, musĂ©e du quai Branly 

La collection EugĂšne Boban, inĂ©gale, contenait ce crĂąne en cristal  

qui fut longtemps considĂ©rĂ© comme l’un des chefs d’Ɠuvre aztĂšques  

du musĂ©e du TrocadĂ©ro puis du musĂ©e de l’Homme.  

S’il s’est avĂ©rĂ© taillĂ© avec des outils europĂ©ens dans un cristal brĂ©silien,  

ce faux du XIX

e

 siĂšcle conserve intact son pouvoir de fascination. 

 

IV.G 

Premier primitif : Paul Gauguin (1848-1903) 

Ce terrain propice fĂ©conde l’art occidental, avec Paul Gauguin par exemple, qui part en 

PolynĂ©sie.  

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26

V. MUTATION ESTHÉTIQUE (1900-2006) 

 

 

Au tournant du siĂšcle, les artistes constituent des collections d’art « nĂšgre Â» que des 

marchands mettent sur le marchĂ©, contribuant Ă  la formation des goĂ»ts. Entre les deux 

guerres, les Ă©lites culturelles et mondaines se prennent d’engouement pour les objets 

issus des pacifications coloniales et des missions. La lecture stylistique se superpose Ă  

la lecture ethnographique. La place Ă  trouver pour les arts exotiques dans l’histoire de 

l’art Ă©merge en 1947, avec la notion de MusĂ©e imaginaire lancĂ©e par AndrĂ© Malraux, 

qui vise dans le regard occidental Ă  l’universel de la crĂ©ation. Il se noue autour de la 

notion de chef d’Ɠuvre.   

 

V.A 

La charmeuse de serpent 

Le Douanier Rousseau crĂ©e des scĂšnes primitives et exotiques qui touchent Picasso et les 

surrĂ©alistes, sont admirĂ©es par Gauguin, Seurat, Jarry ou Apollinaire, et sont adoptĂ©es par 

les Fauves.  

 

 

 

SĂ©quence La charmeuse de serpents 

La charmeuse de serpents  

Henri Rousseau 

1907 

MusĂ©e d’Orsay, Paris 

 

 

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V.B 

Les nouveaux sauvages 

Des artistes, des critiques d'art, des poĂštes, collectionnent des objets d'art Â« nĂšgre Â» ou 

« sauvages Â», sur lesquels ils appuient leurs crĂ©ations et le dĂ©placement de la vision 

qu'elles gĂ©nĂšrent. Tout, dans ces objets retenus pour leur primitivisme et leur expressivitĂ©, 

s'oppose au naturalisme acadĂ©mique et Â« bourgeois Â».   

 
 
 
 

 

SĂ©quence Pablo Picasso 

Masque 

Grebo

, CĂŽte d’Ivoire 

Ancienne collection Pablo Picasso 

MusĂ©e Picasso, Paris 

 

 

 

 

SĂ©quence Maurice de Vlaminck 

Masque 

Punu

, Gabon 

XIX

e

 siĂšcle 

Ancienne collection Maurice de Vlaminck 

Musée du quai Branly

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28

V.C 

Les amateurs distinguĂ©s 

L'art primitif reste anonyme mais ses formes sont nouvelles. Peu Ă  peu, une hiĂ©rarchie 

stylistique se dessine, qui renvoie paradoxalement aux sensibilitĂ©s  Â« cubistes »  

« expressionnistes » ou « surrĂ©alistes » ou Â« coloniales » qu'elles ont inspirĂ©es.    

 

V.D 

Noire et blanche 

Man Ray, arrivĂ© en Europe en 1921, participe Ă  des expositions mĂȘlant des Ɠuvres 

surrĂ©alistes et des objets ocĂ©aniens, amĂ©rindiens et africains.

 

 

 

SĂ©quence Noire et blanche 

Noire et blanche 

Man Ray, 1926 

Centre National d’Art et de Culture – Georges Pompidou, Paris 

 

V.E L’art 

colonial 

A partir de 1883 et jusque dans les annĂ©es 30, la cĂ©lĂ©bration de l’empire passe par 

l’organisation d’expositions coloniales s’inscrivant dans la lignĂ©e des Expositions 

universelles du XIX

e

 siĂšcle. Le goĂ»t des artistes pour l’ailleurs et l’exotisme est stimulĂ© par 

des prix artistiques assortis de voyages et par des commandes officielles exaltant la 

fraternitĂ© entre la mĂ©tropole et ses colonies. 

 

 

 
 
 

 
 
 

 

SĂ©quence Les expositions coloniales et 
internationales 

TĂȘte de jeune nĂ©gresse 

Pierre MeauzĂ©, (1913-1978) 
Vers 1930 
musĂ©e du quai Branly 

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29

V.F Universalisme

En 1947, Ă©merge la notion de MusĂ©e imaginaire d’AndrĂ© Malraux. Les arts devaient ĂȘtre 

rĂ©unis pour tendre vers l’Universel. Ainsi, des expositions majeures s'exercent au 

rapprochement des arts primitifs et modernes, dans le souci de rapprocher formellement 

les Ɠuvres. Le primitivisme apparaĂźt comme une source originelle, tandis que les 

croisements et les influences se mesurent. Les critĂšres esthĂ©tiques, rĂ©visĂ©s par l'art 

abstrait, s'imposent.  

 

 

 

SĂ©quence Regards universels

 

Masque 

Kwele

, Gabon 

XIX

e

 siĂšcle 

Anciennes collections Charles Ratton, 

Madeleine Rousseau,  

Charles Lapicque, André Fourquet

musĂ©e du quai Branly, Paris 

 
 

 

 

SĂ©quence Regards universels 

Sculpture des Ăźles Carolines 

ArrivĂ© en Europe avant 1886 

Museum fĂŒr Völkerkunde, Hambourg

Les musĂ©es, partagĂ©s entre vocation ethnographique et dĂ©lectation artistique, tĂ©moignent de 

ces mutations. C'est sans doute avec la perspective de l'histoire que cette opposition peut ĂȘtre 

dĂ©passĂ©e.  

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II- LA SCÉNOGRAPHIE 

 

LA GALERIE JARDIN 

La galerie qu'inaugure l'exposition 

D'un regard l'Autre

 occupe dans le dispositif du musĂ©e une 

place essentielle. D'une surface de 2000 m

2

, elle se dĂ©ploie au niveau du jardin, Ă  l'entrĂ©e du 

public. DominĂ©e en arriĂšre plan par la rampe qui mĂšne au plateau des collections, elle tient sa 

plastique des courbes et contrecourbes de cette rampe comme des dispositifs qui la baignent 

dans la lumiĂšre naturelle.  

Cet espace est destinĂ© Ă  accueillir de grandes expositions temporaires, en coproduction 

internationale, nourries par les collections du musĂ©e mais aussi par des prĂȘts d’importants 

musĂ©es Ă©trangers ou de particuliers, et consacrĂ©es Ă  la fĂ©condation culturelle entre les 

cultures, en regard du contemporain.  

 

 

LES SCÉNOGRAPHES : STÉPHANE MAUPIN & NICOLAS HUGON 

Chaque exposition appelle sa scĂ©nographie : au terme d'une consultation, ce sont les 

architectes StĂ©phane Maupin et Nicolas Hugon qui ont Ă©tĂ© retenus.  

 

 

INTENTIONS 

Les concepteurs ont d'abord pris la question du regard posĂ©e par l'exposition pour eux-mĂȘmes: 

il leur fallait Ă  leur tour en construire un. Convaincus que l'Ă©motion que dĂ©gagent les objets ne 

rĂ©sulte pas seulement d'une forme particuliĂšre de sensibilitĂ©, mais bien d'une projection 

relevant Ă  la fois de la passion personnelle et de la culture de l'Ă©poque que porte chacun, ils 

ont voulu une mise en forme contemporaine, mĂ©nageant, mais aussi manifestant le plaisir.  

Être contemporain, c'Ă©tait dĂ©jĂ  respecter un lieu qui l'est dĂ©jĂ , composer avec lui plutĂŽt que 

contre lui. Ils ont construit le parcours chronologique proposĂ© par l'exposition en suivant sa 

gĂ©omĂ©trie et en explorant ses capacitĂ©s. Les cinq sections de l'exposition, prĂ©cĂ©dĂ©e d'un 

prologue et achevĂ©e par un Ă©pilogue se dĂ©roulent selon des situations alternativement 

resserrĂ©es et Ă©largies, issues du mouvement de la rampe. L'organisation des sections exploite 

des situations existantes, qu'elle donne en mĂȘme temps Ă  lire. Le parcours rĂ©sout ainsi 

l'articulation des sĂ©quences sur lesquelles est construit le propos de l'exposition avec les 

moments spatiaux de la galerie.  

 

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31

Manifester le plaisir, c'Ă©tait jouer, en complicitĂ© avec Yves Le Fur, commissaire de l'exposition, 

de dĂ©bordements de sens et d'imaginaires que portaient les rassemblements qu'il avait 

organisĂ©s. Sans verser dans la mĂ©taphore, ils s'organisent en scĂšnes qui amplifient les Ă©chos 

qu'ils suscitent. Elles passent par l'intimitĂ© entre les objets et le visiteur, autre condition de son 

plaisir, comme par une distance prise par les concepteurs de l'exposition. 

 

QUELQUES TEMPS FORTS

 

‱

 

Le prologue, qui met les deux objets qu'elle prĂ©sente (la nef et le globe), mais aussi le 

regard, en abyme grĂące Ă  un jeu de miroirs.  

‱

 

Des cabines oĂč se regardent confidentiellement l'Ă©vocation de scĂšnes cannibales. 

‱

 

Des tables inventives sur lesquelles sont disposĂ©s les objets collectionnĂ©s par les artistes 

du XX

e

 siĂšcle.  

‱

 

La salle des trophĂ©es, qui rĂ©unit Ă  elle seule quelque 620 armes. Massivement collectĂ©es 

au XIX

e

 siĂšcle, les armes tĂ©moignaient de la diversitĂ© et des diffĂ©rents degrĂ©s 

d'avancement des technologies des peuples qui les fabriquaient, de la sauvegarde 

qu'opĂ©raient les musĂ©es qui les conservaient, mais aussi, en les prĂ©sentant comme des 

trophĂ©es, des conquĂȘtes et des dĂ©faites de ceux qui Ă©taient soumis. Le dispositif 

imaginĂ© par StĂ©phane Maupin et Nicolas Hugon est bien celui d'un trophĂ©e, mais dans 

lequel les visiteurs sont contemplĂ©s, et en quelque sorte dominĂ©s, par les objets : ils 

pĂ©nĂštrent dans une salle en tronc de cĂŽne oĂč les armes sont disposĂ©es autour d'eux en 

couronnes successives. De plus cette salle, dont les parois sont faites de pic de mousse 

acoustique, est une chambre sourde : les sons y disparaissent. Ce sont de telles 

chambres anĂ©choĂŻques qu'utilisent les marchands d'armes contemporains pour 

prĂ©senter leurs produits, afin que les tractations des acquĂ©reurs y restent secrĂštes
  

 

Le recours aux installations multimĂ©dia reste ponctuel, tout en suivant une forme de 

progression technologique Ă  mesure que le visiteur avance dans le parcours et le temps. Si les 

vues des scĂšnes de cannibalisme dĂ©filent selon un procĂ©dĂ© mĂ©canique, il passe par la suite par 

des piĂšces oĂč les projections l'entourent de maniĂšre plus immersive, tandis que la fin de 

l'exposition est dessinĂ©e par un couloir oĂč sont projetĂ©es des vues de musĂ©es ethnographiques 

dans lesquelles l'image des visiteurs est incrustĂ©e en temps rĂ©el.  

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32

III - LES ÉDITIONS 

 

LE CATALOGUE 

d’un regard l’Autre, Histoire des regards europĂ©ens sur l’Afrique, l’AmĂ©rique et 

l’OcĂ©anie 

 

Evitant toute dĂ©monstration thĂ©orique ou encyclopĂ©dique, l’ouvrage entend proposer des clĂ©s 

artistiques et historiques de rĂ©flexion sur cette thĂ©matique, en donnant l’occasion au lecteur, 

par l’importance accordĂ©e aux illustrations, de s’interroger lui-mĂȘme sur la question du regard 

et de la comprĂ©hension de l’Autre.  

 

Conçu avant tout comme une mĂ©moire de l’exposition, le catalogue fournit au lecteur des 

informations prĂ©cises sur des Ɠuvres peu reproduites et rarement rassemblĂ©es dans ce 

contexte.  

En complĂ©ment de ces riches illustrations, une sĂ©rie de textes offerts par des personnalitĂ©s de 

l’histoire de l’art, du monde des arts et de l’anthropologie reflĂšte l’interdisciplinaritĂ© de 

l’exposition. Cette approche croisĂ©e met en Ă©vidence la relativitĂ© des regards qui furent et 

continuent d’ĂȘtre portĂ©s sur l’Autre et ses rĂ©alisations artistiques. Tous les objets de 

l’exposition sont prĂ©sentĂ©s dans le catalogue. 

 

Ouvrage collectif, sous la direction d’Yves Le Fur, directeur adjoint du dĂ©partement du 

patrimoine et des collections, responsable des collections permanentes du musĂ©e du quai 

Branly. 

Contributions de Zeno Bianu, Monique Jeudy-Ballini, Adrienne Kaeppler, Maureen Murphy, 

Pascal Riviale, Nanette Snoep, Claude Stefani, Françoise Viatte. 

CoĂ©dition musĂ©e du quai Branly â€“ RĂ©union des MusĂ©es nationaux  

 

 

 

 

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33

Sommaire

 

- Avant-propos par StĂ©phane Martin, PrĂ©sident du musĂ©e du quai Branly 

- Le thĂ©Ăątre du monde, 1500-1760 : 

Vision de l’Autre ; La chambre des merveilles d’ailleurs 

- Histoire naturelle du monde, 1760-1800

 : Bougainville ; Les premiers matins du monde ; 

Collecte d’images de l’autre ; ExpĂ©ditions des LumiĂšres ; Bibelots aristocratiques (fonds des 

Ă©migrĂ©s) ; Tableaux d’histoire naturelle 

- Le grand herbier du monde, 1800-1850 : 

Cabinet des horizons, Visions d’AmĂ©rique, Moulage de 

la VĂ©nus de Milo ; Visions d’OcĂ©anie ; Institutions ; Promesse de libertĂ©

 

- La science des peuples, 1850-1920 : 

Le trophĂ©e ; AnthropomĂ©trie : ensemble de bustes 

ethnographiques ; Le thĂ©Ăątre des voyages et des actualitĂ©s ; Exploration du goĂ»t ; Accumulation 

archĂ©ologique ; Le crĂąne de cristal ; Premier primitif : Gauguin (1848-1903) 

- Mutation esthĂ©tique : 

La charmeuse de serpents ; Les Nouveaux Sauvages ; Amateurs 

distinguĂ©s ; Noire et Blanche ; Art colonial ; Universalisme  

- Bibliographie  

 

 

Format : 220 x 280 mm 
Façonnage : ReliĂ© sous jaquette 
Nombre de pages : 352  
Nombre d’illustrations couleurs : 420 
Prix (sous rĂ©serve) : 49 euros  
CoĂ©dition musĂ©e du quai Branly/RĂ©union des musĂ©es nationaux

  

Parution : septembre 2006 
 

Contact presse RĂ©union des MusĂ©es nationaux :  
Annick Duboscq, T : 01 40 13 48 51 – annick.duboscq@rmn.fr 

 

 

 

 

 

CARNET DE L’EXPOSITION 

32 pages. 

Prix : 4 euros (sous rĂ©serve) 

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34

L'ALBUM PHOTOGRAPHIQUE 

d’un regard l’Autre

 

Photographies XIX

e

 siĂšcle 

 

L’un des points forts de l’exposition 

d’un regard l’Autre

, est un ensemble de 120 

photographies, pour la plupart inĂ©dites, issues des principales collections ethnographiques 

françaises, et notamment du fonds photographique du musĂ©e du quai Branly.  

 

À travers portraits et paysages datant principalement du 

XIX

e

 siĂšcle, cet album montre comment 

le regard portĂ© par l’homme occidental sur l’« Autre Â», qu’il vienne d’Afrique, d’AmĂ©rique ou 

d’OcĂ©anie, s’est modifiĂ© Ă  travers la photographie ethnographique ; ces documents ont 

dĂ©sormais acquis le statut d’Ɠuvres d’art. Ils apportent un Ă©clairage prĂ©cieux sur les 

reprĂ©sentations de l’Autre et l’approche des mondes non occidentaux par les EuropĂ©ens. 

 

L’album est structurĂ© de telle façon qu’il laisse d’abord le champ libre aux images, organisĂ©es 

selon les grandes parties de l’exposition (portraits, fabrication du rĂ©el, capture de l’espace
). 

Dans la seconde partie du livre viennent leurs Â« commentaires Â», Ă  travers les articles de trois 

spĂ©cialistes, Yves Le Fur, directeur adjoint du dĂ©partement du patrimoine et des collections, 

responsable des collections permanentes au musĂ©e du quai Branly, Quentin Bajac, 

conservateur au musĂ©e national d’art moderne Centre Georges Pompidou, et Christine Barthe, 

responsable de l’unitĂ© patrimoniale des collections photographiques du musĂ©e du quai Branly ; 

ils y abordent tour Ă  tour le statut de ces photographies et l’histoire dans laquelle elles 

s’insĂšrent. 

 

Cet album inaugure une sĂ©rie d’ouvrages consacrĂ©s aux collections photographiques du musĂ©e 

du quai Branly, et il est l’occasion de la publication de photographies inĂ©dites de ce nouveau 

fonds.  

 

Ouvrage collectif, sous la direction d’Yves Le Fur.  
Textes d’Yves Le Fur, Quentin Bajac et Christine Barthe. 
120 photographies pour la plupart inĂ©dites issues des principales collections ethnographiques 
françaises. 

 

CoĂ©dition musĂ©e du quai Branly – Actes Sud 
Format : 22 x 28 cm 
Façonnage : ReliĂ© 
Nombre de pages : 192  
Nombre d’illustration : 119  
Prix (sous rĂ©serve) : 39 euros 
Parution le 1

er

 septembre 2006 

 
Contact presse 

Actes Sud

 : Sophie Patey, T : 01 55 42 14 43 – s.patey@actes-sud.fr 

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35

 IV- INFORMATIONS PRATIQUES 

 

D'un regard l'Autre 

Une histoire des regards europĂ©ens sur l'Afrique, l'AmĂ©rique  

et l'OcĂ©anie 

19 septembre 2006 â€” 21 janvier 2007 

 

GĂ©nĂ©rique 

‱ Commissaire de l’exposition : Yves LE FUR, directeur adjoint du patrimoine et des 
collections, responsable des collections permanentes du musĂ©e du quai Branly 
‱ Architectes : StĂ©phane MAUPIN, Nicolas HUGON 
‱ Conseiller pour la photographie : Christine BARTHE 
‱ Assistantes d’exposition : AurĂ©lie COUVREUR, Maureen MURPHY 

  

Horaires 

‱ Du mardi au dimanche de 10h Ă  18h30 
‱ EntrĂ©e rĂ©servĂ©e, dĂšs 9h, pour les groupes 
‱ Nocturne le jeudi jusqu’à 21h30  

 

Renseignements 

‱ TĂ©lĂ©phone : 01 56 61 70 00 
‱ Mail : contact@quaibranly.fr 
‱ Site Internet : www.quaibranly.fr 
 

Tarifs 

‱ Tarif plein : 8,50 euros 
‱ Tarif rĂ©duit : 6 euros (moins de 25 ans, Ă©tudiants, chercheurs du musĂ©e du quai 
Branly) 

 

Billets « un jour au musĂ©e Â»

 Plateau des collections (dont exposition d’anthropologie 

et expositions « dossier ») + expositions internationales : 
‱ Tarif plein : 13 euros 
‱ Tarif rĂ©duit : 9,50 euros 
 

GratuitĂ© 

Moins de 18 ans, chĂŽmeurs, RMIstes, grands mutilĂ©s de guerre et grands handicapĂ©s 
civils, personnes handicapĂ©es et un accompagnateur (sur prĂ©sentation d’un justificatif 
d’invaliditĂ©), journalistes, titulaires de la carte « culture », amis du musĂ©e, dĂ©tenteurs 
du « Pass musĂ©e du quai Branly », membres de l’ICOM et de l’ICOMOS. 

 

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36

AdhĂ©sion 

Les Pass du musĂ©e du quai Branly donnent un accĂšs illimitĂ© Ă  tous les espaces du 
musĂ©e, servent de coupe-file en cas d’affluence, et permettent de bĂ©nĂ©ficier de 
rĂ©ductions sur les spectacles du thĂ©Ăątre. 
Le Pass est disponible pour les jeunes (15 euros), pour les adultes single (45 euros), ou 
en « duo » (70 euros), ou encore pour les collectivitĂ©s (35 euros). 
 
 
Achat de billets Ă  l’avance avec la Fnac ou Ticketnet (par tĂ©lĂ©phone, sur Internet Ă  
www.quaibranly.fr ou aux guichets du rĂ©seau de distribution). 
 
 

Visites et ateliers 

 

Des 

visites commentées

 de l’exposition sont organisĂ©es  

DurĂ©e : 1 h 
Tarif plein : 8 € / tarif rĂ©duit 6 € (hors prix d’entrĂ©e) 
 
 

ActivitĂ©s  

Ces activitĂ©s permettent d’aborder le thĂšme du regard sur l’autre, mais elles ne portent pas 
directement sur l’exposition et n’incluent pas la visite de celle-ci.  

 

Ateliers « Devenir ethnologue »  

Des ateliers pour comprendre et expĂ©rimenter la mĂ©thode de l’enquĂȘte ethnologique.  
DurĂ©e : 2h  
Enfants individuels, publics scolaires. 
Tarif atelier enfant : 8 € 
 

Dans tous les sons

 â€“ les musiques comme voix des cultures 

DurĂ©e : 2h  
Adultes / Jeunes / Seniors / Familles / Scolaires / Personnes prĂ©sentant un handicap 
visuel 
Atelier adulte : Tarif plein 10 € / tarif rĂ©duit 7 € 
Atelier enfant : 8 €  
 

RĂ©servations :  

T : 01 56 61 71 72 
contact@quaibranly.fr 

 

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37

Venir au musĂ©e 

AccĂšs piĂ©tons 

L’entrĂ©e au musĂ©e s’effectue par la rue de l’UniversitĂ© ou par le quai Branly. 
 

Portail UniversitĂ©  

218 rue de l’UniversitĂ© 

Portail des Bassins 

206 rue de l’UniversitĂ© 

Portail Alma 

27 quai Branly 

Portail Debilly 

37 quai Branly, face Ă  la Passerelle Debilly 

Portail Branly 

51 quai Branly 
 

MĂ©tro 

RER C Pont de l’Alma 

ligne 6

 Bir Hakeim 

ligne 9

 Alma-Marceau 

ligne 9

 IĂ©na 

 
 
Navette fluviale 

arrĂȘt tour Eiffel (Batobus, Bateaux 
parisiens et Vedettes de Paris). 

 

Bus 
ligne 42 

arrĂȘt La Bourdonnais ou Bosquet-Rapp 

lignes 63, 80, 92 

arrĂȘt Bosquet-Rapp 

ligne 72 

arrĂȘt musĂ©e d’art moderne – Palais de Tokyo 

 

 
 

 

AccĂšs voiture 

Parking payant accessible aux voitures par le 25 quai Branly. 
La sortie piĂ©tons se fait rue de l’UniversitĂ©, Ă  l’orĂ©e du Jardin. 
520 places sur trois niveaux, dont 12 emplacements rĂ©servĂ©s aux personnes Ă  mobilitĂ© 
rĂ©duite. 

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38

V- PRESSE 

 

Contacts : 

 

‱ exposition 

D’un regard l’Autre 

Claudine Colin Communication / Anne LandrĂ©at  

tĂ©l. : 01 42 72 60 01 - 

annouchka@claudinecolin.com

 

 

‱ musĂ©e du quai Branly 

Nathalie Mercier, conseiller pour la communication du musĂ©e 

tĂ©l. : 01 56 61 70 20 – 

nathalie.mercier@quaibranly.fr

 

Anne-Sylvie Capitani, adjointe au conseiller pour la communication 

tĂ©l. : 01 56 61 52 64 – 

anne-sylvie.capitani@quaibranly.fr

 

Muriel Sassen, chargĂ©e des relations presse 

tĂ©l : 01 56 61 52 87 - 

muriel.sassen@quaibranly.fr

 

 

 

 

Visuels disponibles pour la presse : 

Base « ymago », inscription en ligne sur : 

http://ymago.quaibranly.fr

 

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39

 

L’exposition 

d’un regard l’Autre

 bĂ©nĂ©ficie du partenariat de

 

 

 
 
 

 

 
 
 
 
 

 

 
 

 
 

 

 

 

 

 
 
 
 

 

 

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40

 

 
 
 
France 2 partenaire des grands Ă©vĂšnements culturels 
 
 
La culture, au sens le plus large du terme, est au cƓur de la vocation de France2. D’art d’Art, 
Musiques au cƓur, Des mots de minuit, Un livre, Les MoliĂšres, les Victoires de la Musique, la 
France en hĂ©ritage
 : Ă©missions pluriculturelles ou thĂ©matiques, retransmission d’évĂšnements 
artistiques (opĂ©ra, thĂ©Ăątre, concerts), adaptations d’Ɠuvres littĂ©raires, France 2 ouvre ses programmes 
Ă  toute la culture, Ă  toutes les cultures. Avec une ambition particuliĂšre : rendre la crĂ©ation artistique 
accessible au plus grand nombre. 
 
Le dĂ©fi que reprĂ©sente chaque annĂ©e l’Exposition Impossible, programme culturel sans Ă©quivalent sur 
un grand mĂ©dia audiovisuel, tĂ©moigne de cette volontĂ© d’offrir au plus large public un accĂšs attrayant 
et pĂ©dagogique Ă  toutes les formes d’art, y compris la peinture et les arts plastiques. 
 
Telle est aussi la ligne directrice de France 2 en matiĂšre de partenariats : en s’associant Ă  des grands 
Ă©vĂšnements culturels alliant ambition et pĂ©dagogie, la chaĂźne est fidĂšle Ă  sa mission de service public. 
 
C’est pourquoi France 2 est heureuse de s’associer Ă  

D’un regard l’Autre

. L’art du regard, qui se 

situe au croisement de l’intime et de la reprĂ©sentation sociale, est en rĂ©sonance profonde avec 
l’approche de la culture que doit avoir une grande chaĂźne de tĂ©lĂ©vision. Ce rassemblement inĂ©dit 
d’Ɠuvres exceptionnelles sera un moment fort auquel la chaĂźne est fiĂšre d’apporter son soutien. 

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41

   

 

 

 

France Info et France Culture sont les radios partenaires de l'exposition inaugurale 

"D'un regard l'Autre" Galerie jardin du musĂ©e du quai Branly. 

 

France Info est partenaire de nombreuses expositions tant Ă  Paris qu'en rĂ©gion. 

 

L'Art  tient  une  place  de  plus  en  plus  importante  sur  France  Info,  pour  preuve  les 

nombreux rendez-vous antenne consacrĂ©s aux expositions, notamment : "Le 

journal de la Culture", chaque matin du lundi au vendredi, "Sortir, Ă©couter, voir" 

Claire BaudĂ©an, "Histoire d'Infos" Patrick Pesnot, "Routes de France" FrĂ©dĂ©rick 

Gersal, â€Š. 

 

Dans ce contexte, il nous a semblĂ© Ă©vident de soutenir cette premiĂšre grande 

exposition temporaire. 

Nos auditeurs pourront dĂ©couvrir la diversitĂ© des Ć“uvres exposĂ©es dans plusieurs 

de nos chroniques.  

 

 

FRANCE INFO C’EST AUSSI 
 

 

. 1Ăšre radio d'information continue en Europe 
.  PrĂšs de 4,8 000 000 d’auditeurs chaque jour (source mĂ©diamĂ©trie sept 05-juin 06) 
.  Ecoute moyenne quotidienne par auditeur de : 60 minutes  
. La mobilisation de tout le rĂ©seau Radio France (480 journalistes, 42 radios 
   locales, 10 bureaux Ă  l’étranger) 
.  Un journal de 7 Ă  10 minutes toutes les demi-heures 
. Les grands titres de l’actualitĂ© repris et s’il le faut dĂ©veloppĂ©s deux fois chaque 
   demi-heure 
.  4 Ă  6 fois par heure, des reportages pour dire « l’essentiel de l’essentiel » 
. Des chroniques permanentes 

: Economie, Placements, Droit, Education, 

 

 

 

Livres, SantĂ©, Bourse (Paris, Tokyo, Wall Street), Tourisme, Trafic routier, 

   MĂ©tĂ©o, Consommation, CinĂ©ma, ThĂ©Ăątre, Sciences
 
   Et 

le 

week-end 

: Environnement, Jardinage, Gastronomie, BD, Voile, 

   AntiquitĂ©s-Brocante
 prĂšs de 90 au total ! 
. Tous les Ă©vĂ©nements sportifs en direct, en France et dans le monde entier 

 

. La premiĂšre radio en ligne en Europe sur INTERNET : www. france-info.com 

 
 

1

Ăšre

 radio Ă  Paris et petite couronne (source mĂ©diamĂ©trie janvier / juin 2006) 

2

Ăšme

 radio en Ile de France (source mĂ©diamĂ©trie avril / juin 2006) 

 

 

Service Communication - Partenariat : Claudine SALMON     Tel : 01 56 40 23 02 

Presse : Claude AgnĂšs MARCEL   Tel : 01 56 40 20 43 

France Info partenaire de l'exposition 

 

D'un regard l'Autre - Musée du quai Branly

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42

 

 
 

 
 

France Culture partenaire de l’exposition  

du MusĂ©e du quai Branly 

 
 

D’un regard l’Autre 

Une histoire des regards europĂ©ens sur l’Afrique, l’AmĂ©rique et l’OcĂ©anie 

 

 
 

 

Le 24 juin dernier, le musĂ©e du quai Branly ouvrait ses portes, moment rare de dĂ©couverte 

d’un nouveau lieu et d’une prĂ©sentation renouvelĂ©e de collections aujourd’hui rassemblĂ©es et 

mises en valeur. 
Un Ă©vĂšnement que France Culture ne pouvait manquer : installĂ©e au cƓur du musĂ©e de 

13h30 Ă  minuit, conservateurs, scientifiques, artistes, experts et public s’y sont succĂ©dĂ©s en 
direct sur l’antenne. 

 

Trois mois aprĂšs, France Culture se rĂ©jouit de poursuivre son exploration des espaces et des 
Ɠuvres en soutenant cette premiùre grande exposition temporaire

qui inaugure aujourd’hui 

la galerie jardin. 

 
 
 

 

Voyages, civilisations, cultures du monde sur France Culture : 

 
Tout un monde par Marie-HĂ©lĂšne FraĂŻssĂ©   

 

 

       le samedi 13h30 / 15h 

 
Carnet nomade par Colette Fellous  

 

 

 

       le samedi 20h / 21h 

 
Les vivants et les dieux par Miche Cazenave 

 

 

       le samedi 23h / 0h 

 
Equinoxe par Caroline Bourgine 

 

 

 

 

       le dimanche 0h / 1h 

 
et bien sĂ»r 
Tout arrive par Arnaud Laporte 

 

 

 

du lundi au vendredi 12h / 13h30 

 
 
 

franceculture.com