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Bibliographie : Hervé Pinoteau, Études sur les ordres de chevalerie du roi de France (1995).

ORDRES DE CHEVALERIE

Ordre de la Ste Ampoule.   Ordre mythique prétendument institué en 496 en souvenir du miracle de St Remi.

Ordre des chevaliers de la noble maison de St-Ouen ou chevaliers de l'Étoile.   Créé par Jean le Bon le 6-11-1351, il disparut dès Charles V pour des raisons inconnues, mais non - comme le prétend la légende - pour avoir été trop distribué.

Ordres créés par des princes.   Ordre de l'Hermine (duc de Bretagne), de l'Écu d'or et de N.-D. du Chardon (ducs de Bourbon), du Porc-Épic (duc d'Orléans), du Croissant (par le roi René d'Anjou en 1448, disparu avec lui). Toison d'or : (duc de Bourgogne, en 1429).

Ordre de St-Michel.   Créé par Louis XI, au château d'Amboise, le 1-8-1469, pour répliquer à la fondation de l'ordre bourguignon de la Toison d'or. St Michel était réputé patron de la France. Statuts complétés le 22-12-1476 au Plessis-lès-Tours. Membres : nombre limité à 36 « gentilshommes de nom et d'armes » élus par les membres de l'Ordre sous la présidence du roi, lors du « chapitre » annuel, au fur et à mesure des extinctions. Porté à 50 par Charles IX (3-4-1565). Lors des guerres de Religion, l'Ordre étant conféré à de nombreux courtisans, parfois non combattants, il se dévalorise et l'on voit apparaître de faux chevaliers. En 1661-65, Louis XIV décide de limiter à 100 les chevaliers de St-Michel non décorés du St-Esprit et peu à peu destine (non officiellement) l'Ordre à honorer également artistes et savants qui peuvent porter provisoirement la croix, mais ne seront reçus dans l'Ordre qu'après avoir été anoblis. Siège (théorique) : abbaye du Mont-St-Michel (transféré par Henri II à la Ste-Chapelle de Vincennes, puis, par Louis XIV, aux Cordeliers de Paris). Tenue rituelle jusqu'à la fin du XVIe s. : manteau blanc, chaperon cramoisi sur la tête et le cou. Obligations religieuses : office quotidien de St-Michel (pas dans les statuts, mais on essaye de l'imposer au XVIIIe s.), chapitre des coulpes aux réunions de l'Ordre (on s'accuse publiquement des manquements à la règle). Serment de fidélité irrévocable liant les chevaliers au chef et souverain grand maître et à la couronne de France. Insigne primitif : collier (coquilles reliées par des « lacs d'amour »), auquel était suspendu un médaillon représentant St Michel terrassant le dragon ; remplacé sous Louis XIV par un grand cordon noir auquel est suspendue une croix de Malte, émaillée de blanc et de vert et anglée de lys, avec l'image de l'archange au centre. Aboli par la Révolution (1791), continué en émigration, rétabli sous la Restauration ; supprimé en 1830.

Ordre du St-Esprit.   Créé le 31-12-1578 par Henri III (devenu roi de France un dimanche de la Pentecôte) qui le place sous l'invocation du Saint-Esprit en mémoire des 2 événements les plus importants de sa vie, arrivés la veille ou le jour de la Pentecôte : son élection au trône de Pologne le 9-5-1573, et son avènement au trône de France le 30-5-1574. 1er ordre de la monarchie française. 1re cérémonie de réception : 31-12-1578. Objet : la défense de la personne royale liée au sacre (le roi ne devenant pleinement chef et souverain grand maître qu'après son sacre). Membres (déclaration de Louis XVI du 8-6-1783) : 100 gentilshommes français nobles depuis au moins 3 générations paternelles [87 chevaliers reçus préalablement chevaliers de St-Michel hors contingent (s'intitulant « chevaliers des ordres du Roi », les membres du seul ordre de St-Michel se disant « chevaliers de l'ordre du Roi »), 9 ecclésiastiques commandeurs du St-Esprit (4 cardinaux + 5 prélats dont le grand aumônier de France qui, seul, était dispensé des épreuves de noblesse), 4 grands officiers commandeurs] + le roi chef et souverain grand maître + les étrangers (nombreux à partir de 1814) + les Pces capétiens établis hors du royaume. Age requis : 35 ans (princes 25). Office à réciter quotidiennement : celui du St-Esprit. Costume revêtu pour le chapitre annuel : manteau de velours noir brodé de flammes d'or, doublé de satin orange, mantelet vert et habit complet de drap d'argent ; simplifié par Louis XVI : habit à la française et court manteau. Collier : formé de 29 maillons plats quadrangulaires, où alternent depuis Louis XVI des H (Henri) couronnés, des trophées et des fleurs de lis entourés de flammes d'émail rouge. Insigne : croix d'or à 8 pointes pommetées émaillées vert et blanc, cantonnée de fleurs de lys et portant au centre, à l'avers la colombe, au revers le médaillon de St Michel (pour les 9 ecclésiastiques : colombe des 2 côtés). Les jours ordinaires, cette croix était portée suspendue à un cordon bleu, d'où le surnom de « cordons-bleus » (1er ordre à avoir donné une couleur au ruban remplaçant le collier les jours ordinaires). Plaque : en cannetille d'argent (couleur argent) cousue sur l'habit, représentant la colombe ; au XVIIIe s., apparition de la plaque d'argent sur cuirasse qui remplace la cannetille au XIXe s. Aboli par la Révolution (1791), continué en émigration, rétabli sous la Restauration le 28-9-1814 jusqu'en 1830 (sans preuves de noblesse ; la seule fête est la Pentecôte).

Ordres de St-Lazare et N.-D.-du-Mont-Carmel.   L'ordre de St-Lazare est issu des hôpitaux créés pour les lépreux près de Jérusalem, avant sa reconquête par les croisés. Henri IV, voulant donner au pape des gages de la sincérité de sa conversion, fait créer en 1608 par le pape l'ordre de N.-D.-du-Mont-Carmel qu'il unit à la branche française de l'ordre de St-Lazare moribond (replié en France en 1291). Il attribue les biens de ce dernier au nouvel ordre, qui prend la double dénomination. Le pape a attribué de son côté les biens italiens de St-Lazare à l'ordre savoyard de St-Maurice. Les nouveaux chevaliers (100) sont tenus à la récitation du rosaire. Ils portent le scapulaire du carmel avec croix verte à 8 pointes, centrée, d'un côté, de la Vierge à l'Enfant et, de l'autre, de Lazare, suspendu à un cordon vert puis ponceau. Théoriquement militaire, l'Ordre tend à se substituer à celui de Malte avant d'être souvent décerné à des diplomates. Louis XIV y fera entrer des bourgeois fraîchement anoblis et des roturiers (Mansart, Le Nôtre). Le roi, souverain chef et protecteur, nomme le grand maître (au XVIIIe s. un prince du sang) qui n'est reconnu par le pape qu'en tant que grand maître de N.-D.-du-Mt-Carmel. L'Ordre est spécialement chargé des contacts avec l'Orient et le Maghreb et fait la chasse aux pirates. Le Cte de Provence est le dernier grand maître. En exil, devenu le roi Louis XVIII, il fait quelques nominations et portera la plaque de l'ordre jusqu'à sa mort. De 1795 à 1830, le roi est protecteur des ordres réunis de N.-D.-du-Mont-Carmel et de St-Lazare, mais il n'y a plus de grand maître ni d'administration, Louis XVI ayant décidé de les éteindre. A partir de 1814, ce sera fait : fondé sur des preuves de noblesse, il était contraire à la Charte de 1814 consacrant l'égalité des sujets du roi et ne fut plus décerné.

Nouvel Ordre : vers 1910, Jean-Joseph Moser (se disant Jean, baron de Moser de Veiga, camérier de Sa Sainteté) crée un ordre des chevaliers hospitaliers de St-Lazare et de N.-D.-de-la-Merci. Arrêté à Paris, condamné à quelques mois de prison, il se suicide en 1928. Charles Otzenberger, qui a rejoint l'ordre de Moser en 1911, le développe en abandonnant le N.-D.-de-la-Merci. Cette continuation sera considérée comme abusive par le Vatican, les Républiques italienne et française. Les membres de ce groupement ont constitué une association régie par la loi de 1901 et dépourvue des caractéristiques voulues pour être considérée comme un authentique ordre de chevalerie d'une lignée historiquement démontrée, légitime et continue depuis les croisades. Protecteur spirituel : S.B. Maximos V, patriarche grec melkite catholique d'Antioche, Alexandrie et Jérusalem. Otzenberger nomme grand maître François de Bourbon, duc de Séville (1882-1952), remplacé à sa mort par son fils François (né 16-11-1912). En 1967, l'administration française de l'Ordre le destitue et élit Charles d'Orléans, duc de Nemours (1905-70) qui, déposé en 1969, est remplacé par le duc de Brissac (1900-92), élu 47e grand maître. En 1980, abandonnant la dénomination d'« ordre » (non reconnue par la grande chancellerie), il dote de nouveaux statuts son association (tolérée comme telle par la grande chancellerie) qui prend le titre d'Hospitaliers de St-Lazare. En septembre 1986, au cours d'un chapitre réuni à Oxford, François de Cossé-Brissac (né 19-2-1929), alors Mis de Brissac, coadjuteur de son père démissionnaire pour raison d'âge, est élu 48e grand maître de tout l'Ordre, ce qui est contraire aux statuts de l'association.

Groupement dissident : le duc de Nemours n'accepta pas sa déposition de 1969 et nomma coadjuteur le Pce Michel d'Orléans (né 1941, fils du Cte de Paris). A la mort du duc, le 10-3-1970, le Pce Michel d'Orléans assura l'intérim ; le 22-5-1973, François de Bourbon-Séville redevient grand maître. Le Pce Michel d'Orléans quittera ce groupement en 1976. Siège : Malte ; une association a été déclarée à Strasbourg, ce qui ne vaut que pour l'Alsace. Des tentatives d'unification entre les 2 branches ont échoué. En sept. 2004, avec accord du nouveau Cte de Paris, le Pce Charles-Philippe d'Orléans (né 1973, fils du Pce Michel) a été élu grand maître.

Croix de Notre-Dame-du-Mont-Carmel (1754-79).   Dites « croix de minorité », remises chaque année aux 3 premiers élèves de l'École royale militaire petit module. Avers : Vierge. Revers : armes royales.

Ordres royaux repris.   Plusieurs prétendants au trône de France se sont considérés comme chefs souverains des ordres royaux. Le Cte de Marnes (Louis XIX) conféra le St-Esprit au Cte de Bouillé (1837). Le Cte de Chambord (Henri V) porta l'insigne du St-Esprit , conféra l'ordre à de rares personnes (par exemple à Charles III, duc de Parme) et donna une croix de St-Louis à son neveu le Cte de Bardi. Le duc d'Orléans (Philippe VIII) décerne le St-Esprit à de proches parents : Ferdinand, Pce de Bulgarie (puis roi des Bulgares), les ducs d'Alençon, de Montpensier et de Vendôme, et Manuel II, roi du Portugal, exilé. De leur côté, 3 aînés de la maison royale d'Espagne, devenue branche aînée des Bourbons à la mort du Cte de Chambord, se sont tenus pour grands maîtres des ordres royaux français. Don Carlos, duc de Madrid (1847-1909), ayant hérité les colliers du St-Esprit déposés à Frohsdorf, nomme, en tant que Charles XI, plusieurs chevaliers français et étrangers. Son fils don Jaime, duc de Madrid (1870-1931), en tant que Jacques Ier, duc d'Anjou, fait de même (dont les Pces Paul de Yougoslavie et Xavier de Bourbon-Parme, duc de Parme, en 1927, puis le « Pce Alphonse » autrement dit Alphonse XIII). Le fils aîné du roi Alphonse XIII, don Jaime, duc de Ségovie (1908-75), en tant que Jacques Henri VI, duc d'Anjou (voir à l'Index), a nommé 6 chevaliers du St-Esprit (dont ses 2 fils et les ducs de Bauffremont et de Polignac) et 4 de St-Michel (1972). Son fils, duc d'Anjou et de Cadix (1936-89), a confirmé des nominations non faites en règle et fait de nouvelles nominations dont celle de son fils Louis (né 1974) duc de Bourbon et d'Anjou devenu Louis XX et grand maître en 1989. La République française ne reconnaît pas ces ordres, disparus légalement en 1830.

Autres ordres disparus.   St-Georges-de-Bourgogne (Comté) : origine : confrérie de St-Georges fondée 1390 par un écuyer du duc de Bourgogne, Philippe de Molans, qui a rapporté de Terre sainte des reliques de ce saint. 1485, ordre de chevalerie, ses membres doivent être francs-comtois et justifier de 16 quartiers de noblesse. 1824, supprimé. 1929 relevé par Mgr Ignace Gabriel Ier Tappouni (3-11-1879/29-1-1968), patriarche d'Antioche. St-Hubert-de-Bar ou de-Lorraine : mai 1416, fondé par le cardinal Louis Ier, duc de Bar, qui l'appelle d'abord ordre de la Fidélité en lui donnant pour emblème un lévrier d'or. 1423, prend le nom de St-Hubert. 1816, rétabli. 1824, aboli définitivement. De nombreux chapitres nobles furent créés aux XVIIe et XVIIIe s. et reconnus par les rois de France. Ils regroupaient principalement des dames, plus rarement des hommes, qui avaient fait la preuve de leurs quartiers de noblesse, constituaient les chapitres de cathédrales ou d'abbayes et portaient des insignes spécifiques.

ORDRES DE MÉRITE

Ordre de St-Louis.   Créé par Louis XIV en 1693 (1re réception le 6-5), pour les officiers français catholiques ayant servi 10 ans dans l'armée royale et dispensés de preuves de noblesse. 3 classes : chevalier (nombre illimité), commandeur (24) et grand-croix (8). Croix : de Malte blanche et or avec fleurs de lys aux angles ; au centre un médaillon avec à l'avers l'effigie de St Louis et la légende Ludovicus Magnus instituit 1693, au revers une épée passée dans une couronne de lauriers entourée d'une devise : « Bellicae virtutis praemium » (la récompense de la vertu guerrière). Ruban : rouge feu. Les chevaliers la portent sur le sein gauche, les commandeurs et grands-croix sur la hanche gauche, pendue à une écharpe, et accompagnée, pour les grands-croix, d'une plaque pailletée d'or portant l'effigie de St Louis. Le port illégal (1er cas en 1749) entraîne : dégradation et perte de la noblesse, 20 ans de prison pour un noble ; les galères pour un roturier. L'office liturgique prescrit en principe était celui de la Couronne d'épines ; mais, en fait, la seule obligation religieuse (peu suivie) était l'assistance à la messe de St-Louis le 25 août. Sous Louis XV, la réception dans l'Ordre est le plus souvent déléguée à un haut dignitaire. En 1750, l'Ordre est assimilé à une charge anoblissante : après 3 générations de titulaires, une famille est anoblie par lettres patentes. A la Révolution, toujours réservé aux officiers, il est maintenu sous le nom de Décoration militaire (décret 1/7-1-1791, 5 424 bénéficiaires en 2 ans) puis aboli (décret 15-10-1792). Ayant continué à être conféré en émigration, il est rétabli en 1814 puis il cesse d'être conféré en 1830 mais sera porté (sans fleur de lys dans les angles) par les titulaires pendant la monarchie de Juillet et (avec fleur de lys tolérée) sous Napoléon III. Les filles de nombreux chevaliers de St-Louis furent élevées à la maison de St-Louis, fondée par Mme de Maintenon à St-Cyr. Après la Révolution, il fut créé des maisons d'éducation pour les filles des membres de l'Ordre (les filles des officiers protestants furent élevées aux frais de l'ordre de St-Louis dans d'autres institutions).

Mérite militaire.   Institué par Louis XV le 10-3-1759, pour les officiers protestants étrangers servant dans l'armée royale et se trouvant dans l'impossibilité de recevoir l'ordre de St-Louis (Suisses, Allemands, Suédois). Louis XVIII l'ouvrit aux officiers musulmans de nationalité française (20-11-1814). Ce n'était pas un ordre mais une institution, sans grand maître. Ses titulaires avaient les mêmes avantages que ceux des titulaires de la croix de St-Louis (titre de chevalier, pension, anoblissement après 3 générations). Il y avait 2 grands-croix et 4 commandeurs (chevaliers en nombre illimité). Croix : de St-Louis mais avec des médaillons différents (avers : épée en pal entourée de la devise : « Pro virtute bellica » ; revers : couronne de lauriers entourée de « Ludovicus XV instituit 1759 »). Ruban : à l'origine bleu foncé (« gros bleu ») assez soutenu. Plaque : dorée avec une couronne de laurier au centre pour les grands-croix. Supprimé à la Révolution et rétabli à la Restauration, il fut, depuis le 28-11-1814, attribué aux officiers protestants, même de nationalité française (1er titulaire français : marquis de Ségur-Bouzeli). Le ruban est alors de la même couleur rouge feu que celui de la croix de St-Louis. Aboli en 1830, mais porté sous les mêmes réserves que l'ordre de St-Louis.

AUTRES DISTINCTIONS

Médaille des pilotes et des navigateurs.   Créée par Louis XIV (1692) en faveur des matelots et pilotes, elle n'est pas dans la tradition des ordres, mais dans celle des phalères romaines : médaille à l'effigie de Louis XIV.

Médaillon de Vétérance.   Créé par Louis XV le 16-4-1771, pour les soldats et bas officiers ayant servi 24 ans sous les drapeaux (double ou triple médaillon pour 48 ou 72 ans de service). On connaît un bénéficiaire du triple médaillon : Jean Thurel (1699-1807), engagé en 1716, 91 ans de service. Un modèle spécial pour les marins fut créé le 25-12-1774. Beaucoup de militaires le portèrent après la disparition de l'ordre de St-Louis dont ils étaient titulaires, le médaillon de vétérance continuant à être décerné durant la Révolution avec des variantes dans le modèle des insignes.

Il y eut aussi des « médailles d'honneur pour les Indiens du Canada », à l'effigie de Louis XIV, des « médailles d'honneur pour actes de courage et de dévouement » sous Louis XIV et surtout sous Louis XVI.


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Ordre de Cincinnatus.   Ordre héréditaire, institué le 10-5-1783. Reconnu par la monarchie française. Juridiquement, il ne pouvait pas être considéré comme un ordre national (Washington n'étant pas chef d'État lorsqu'il le fonda) mais comme une association héréditaire se prévalant d'un insigne distinctif qui ne peut être considéré comme une décoration. Les statuts ont été rédigés par le Gal Henry Knox (1750-1806), chef de l'école militaire de West Point, qui en devint le secrétaire général (1785-90), puis le vice-Pt général (1805). Premier Pt général (1783-99) : George Washington (1732-99). Attribué à des officiers supérieurs et généraux de l'armée ou de la marine et à des officiers subalternes blessés ou récompensés. Nombre des 1ers titulaires français : 370 selon le Bon de Contenson, 362 selon l'Américain Asa Bird-Gardiner. Certains officiers français ayant servi dans l'armée américaine ont été admis dans la branche française. Textes officiels de la monarchie reconnaissant l'ordre américain comme « 1er ordre étranger » (l'insigne se portant après la croix de St-Louis) : lettres de Louis XVI du 8-8-1784, confirmées par une lettre du 12-12-1789, au vice-amiral Cte Jean-Baptiste d'Estaing (1729-94, guillotiné ; 1er Pt de la branche française), du Cte César-Henri de La Luzerne (1737-89, ministre de la Marine, frère d'Anne-César), Mis de La Luzerne (1741-91, membre fondateur de l'Ordre).

Société des Cincinnati.   Sté d'amis groupant les officiers anciens combattants de la guerre d'Indépendance américaine, leurs descendants (culte du souvenir, aide sociale), et, spécialement, les officiers français pour maintenir à jamais des liens étroits avec la France sans laquelle la victoire contre la G.-B. eût été impossible. But : conserver intacts les droits et libertés de l'individu, maintenir entre les États l'union et l'honneur national à l'exemple de Lucius Quintus Cincinnatus, qui, ayant commandé 2 fois en chef l'infanterie romaine (en 459 et 437 av. J.-C.) avec le titre de dictator, reprit après la victoire son métier de laboureur. Il était prévu au début que la qualité de membre se transmettrait de mâle en mâle par primogéniture, mais, dès 1784, la transmission par les femmes héritières fut admise en cas d'extinction de la lignée masculine. Organisation : dans chacun des 13 premiers États de l'Union et en France (depuis le 18-12-1783), existe une « branche » dirigée par un Pt, un vice-Pt et un comité, chargés de reconnaître les titres d'un candidat à la succession d'un membre héréditaire, qui est ensuite élu par les membres de l'Ordre.

Insigne : dessiné par le major Pierre L'Enfant (1754-1825 ; 1er secrétaire français) ; aigle d'or américaine avec ruban bleu clair bordé de blanc : l'aigle à tête blanche (bald eagle) a servi de modèle à celle de l'écusson des USA ; il porte un médaillon à fond bleu avec Cincinnatus à sa charrue. Port autorisé en France, épinglé sur le revers droit, le ruban étant remplacé par une rosette. Le Pt général reçoit l'aigle ornée de diamants qui avait été offerte le 27-2-1784 à Washington par la marine française. De 1978 à 1980, il y a eu à Washington un vice-Pt général français. En 2001, un Français a été élu pour 3 ans secrétaire général et réélu en 2004. Siège social : Sté générale représentant les 14 Stés d'État : Anderson House (Washington DC), qui abrite également le musée de la Société.

Branche française de la « Société des Cincinnati » : à l'aîné des descendants (représentants, par primogéniture, de chaque famille) des généraux, des colonels ou capitaines de vaisseaux et des officiers morts ou blessés au combat pendant la guerre d'Indépendance. A la chute de la monarchie, elle a été « mise en sommeil » (rendered dormant). Le dernier Français d'origine mourut en 1854. Après la guerre de 1914-18 et avec l'accord de la Société générale américaine, la branche française fut reconstituée (4-7-1925) sous le nom de « Société des Cincinnati de France » et sous forme d'une association suivant la loi de 1901. Déclarée le 1-7-1930, reconnue d'utilité publique par décret le 20-7-1976. Siège : bis, rue Rabelais, 75008 Paris. Pts (depuis 1930) : duc de Broglie (Maurice), duc de Lévis-Mirepoix, duc de Castries († 1986), Cte François de Castries, Gal Jean Melchior Mis de Roquefeuil et du Bousquet, Mis de Beaumont de Verneuil (depuis 2004). Secrétaire général : Cte de Colbert Cannet. Membres (au 1-1-2006) : 321 titulaires et 32 honoraires choisis intuitu personae (à titre personnel et sans hérédité). Louis-Alphonse de Bourbon, duc d'Anjou, membre titulaire depuis 1994, représente le roi Louis XVI. Le Cte de Paris († 1999), membre titulaire (représentant son aïeul le duc de Chartres présent à la bataille d'Ouessant), avait choisi de ne plus l'être.

Fils de la Révolution américaine (SAR).   20, rue Bosquet, 75007 Paris. Association fondée en 1926. Branche française de la National Society of the Sons of the American Revolution (fondée 30-4-1889). Ouverte à l'ensemble des descendants des combattants de la guerre d'Indépendance américaine. But : entretenir l'amitié franco-américaine née sur les champs de bataille. Insigne : croix surmontée d'une aigle ; rosette bleu, blanc, chamois. Pt d'honneur : ambassadeur des États-Unis en France. Pt : Hélie de Noailles, duc d'Ayen. Membres : 417.

Filles de la Révolution américaine (DAR).   20, villa Guibert, 75116 Paris. Association patriotique, historique et généalogique fondée aux USA en 1890 sous le nom de NSDAR (National Society of the Daughters of the American Revolution), regroupant les descendantes directes d'un ancêtre ayant loyalement servi l'Indépendance américaine et a pour but de maintenir les liens d'une amitié née sur les champs de bataille (plus de 200 000 membres à travers le monde). Branche française : le Chapitre Rochambeau, depuis 1934 ; 29, rue Singer, 75016 Paris, 140 membres. But : maintien des liens d'amitié franco-américaine et du souvenir des principes ayant animé les patriotes de la guerre d'Indépendance, commémoration du 4-Juillet à la statue de Rochambeau. Régente d'État pour la France : Christine Malphettes. Vice-Régente : Cte Louis de Moulins de Rochefort. Régente du chapitre Rochambeau : Cécile Pose.


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