Vers Réforme.net
 
sur Réforme sur le Web avec

 
Votre accès

Mot de passe

Vous êtes sur Réforme Lien vers RéformeVirtuel.net Lien vers le site des amis de Réforme Lien vers le site presse de Réforme
Sur Réforme Virtuel
Lien vers Réforme virtuel

Les 400 ans du temple Saint-Martin
Montbéliard, la protestante


Dossier
Spécial Montbéliard, à l'occasion des 400 ans du temple Saint-Martin


Actualité
Social : la grève du 18 octobre


  SUITE ..
lien vers le journal virtuel
Tout sur Réforme ? Cliquez-ici !
Chez vous, 3 numéros gratuit de Réforme, cliquez ici !
lien vers le DVD Les armes de l’esprit
 
Feuilletez Réforme, cliquez ici !
 
Dossier - Taizé et l'œcuménisme
Un héritage riche mais ambigu
 
A ses débuts, la communauté de Taizé fut l’un des moteurs de l’œcuménisme. Entre crise et mutation, de quoi est fait aujourd’hui cet héritage ?
 
par Bernadette SAUVAGET
 
Lien vers la librairie ArrêtAuxPages.com
 
Y a-t-il eu plusieurs Taizé ? Sûrement. C’est inévitable dans une histoire de plus soixante ans. A ses commencements, Taizé a été l’un des grands ferments de l’œcuménisme. En réintroduisant la vie monastique masculine au sein du protestantisme, frère Roger, enfant de son siècle, avait fait de l’unité des chrétiens et de la réconciliation l’axe fondamental de sa communauté naissante. Ce choix était un legs, celui laissé par l’une des ses grand-mères marquée par les déchirures de la Première Guerre mondiale. « Elle lui disait que si les chrétiens montraient davantage d’unité, c’était une avancée pour la réconciliation du monde », explique frère Emile, porte-parole de la communauté.

Dans les dernières années de sa vie, frère Roger évoquait toujours et encore le souvenir de cette aïeule. Elle avait découvert, disait-il, « intuitivement comme une clé de la vocation œcuménique. J’ai trouvé à sa suite ma propre identité de chrétien en réconciliant en moi-même la foi de mes origines avec le mystère de la foi catholique, sans rupture de communion avec quiconque », ajoutait-il.

Un Taizé II

Défricheur et promoteur, dans les années trente, de l’œcuménisme, l’abbé lyonnais Paul Couturier noue très vite des liens avec Taizé. Il s’y rend en visite dès 1940. Discrètement, la colline bourguignonne devient aussi un rendez-vous entre responsables chrétiens. Au début des années soixante, avant même que le concile Vatican II n’ouvre la voie officielle au sein de l’Eglise catholique romaine à l’œcuménisme, évêques catholiques et pasteurs protestants français se rencontrent déjà à Taizé.

Pour sa part, frère Roger (invité à Vatican II) noue des relations étroites avec les papes successifs. Pie XII, d’abord à qui il rend visite, en 1958, pour défendre la cause œcuménique. A cette occasion, il croise aussi Giovanni-Battista Montini, le futur Paul VI. Mais c’est avec Jean XXIII et Jean-Paul II que s’établissent les liens les plus forts. Nonce à Paris, celui qui deviendra Jean XXIII prendra fait et cause pour Taizé qui s’était vu refusé de célébrer ses offices dans l’église romane (et catholique) du village. Archevêque de Cracovie, Karol Wojtyla (le futur Jean-Paul II dont frère Roger fait connaissance pendant le concile) soutiendra et encouragera le travail de Taizé dans les ex-pays de l’Est, bien avant même la chute du mur de Berlin.

Jusqu’au début des années soixante-dix, Taizé s’investit aussi fortement dans les rencontres œcuméniques et le travail théologique, notamment au sein de la commission Foi et Constitution du Conseil œcuménique des Eglises (COE).

Vient ensuite le temps de la crise. Virulente avec le protestantisme français. Le positionnement des responsables de Taizé sème le doute et provoque la rupture. C’est la conversion au catholicisme et l’ordination secrète de Max Thurian, ex-pasteur protestant et bras droit de frère Roger, qui met le feu aux poudres. Même si, de part et d’autre, la page a été tournée, notamment avec la visite en juillet 2002 d’une délégation officielle de la Fédération protestante de France (FPF), l’affaire Max Thurian demeure une blessure, voire un traumatisme indépassable pour certains. Ceux-là considèrent que Taizé s’est définitivement « catholicisé ». Dès lors, la fondation de frère Roger pouvait-elle être encore un moteur de l’œcuménisme ?

Au même moment, la colline bourguignonne connaît une réelle mutation. Depuis trente ans, elle est devenue le point de rencontre de la jeunesse chrétienne. « Un Taizé II », selon Gill Daudé, responsable du dialogue œcuménique de la FPF, est né. Accourant de toute la planète, de nombreux jeunes y font l’expérience de la foi, de la prière, de la spiritualité. Et de la réconciliation, chère à la communauté et à frère Roger.

Ralliement catholique

Riche de ses intuitions et de son travail, l’héritage de frère Roger est aussi lourd à porter. D’autant que, mezzo voce, les interrogations ont commencé à surgir sur un ralliement pur et simple du fondateur de Taizé au catholicisme. Lors des obsèques de Jean-Paul II, frère Roger avait, en effet, très publiquement reçu la communion catholique des mains mêmes du futur pape Benoît XVI. « Frère Roger vivait quelque chose qui n’existe pas encore », plaide, en avocat de la défense, frère Emile.

Pour le moment, ces interrogations demeurent une affaire franco-française. La question du « positionnement » confessionnel de frère Roger et de sa communauté préoccupe peu à l’étranger. Au moment de la crise avec la FPF, protestants d’Europe du Nord et anglicans avaient, à l’époque, continué de fréquenter, en masse, la colline bourguignonne. En Allemagne, pays très lié à la colline bourguignonne, la disparition brutale du fondateur de Taizé a provoqué une intense émotion au moment même où s’ouvraient, à Cologne, les Journées mondiales de la jeunesse (JMJ). L’ensemble de la presse allemande a salué la mémoire de frère Roger et a continué, étonnamment, de le qualifier de « protestant ». Le président de la république fédérale d’Allemagne, Horst Köhler, lui-même protestant, et le patron de l’EKD (Eglise évangélique luthérienne d’Allemagne), Wolfgang Huber, ont fait chacun le déplacement pour les funérailles.

Par son histoire et son aspect minoritaire, le protestantisme français est certes sourcilleux sur les questions d’identité. Mais il est aussi le plus proche géographiquement de Taizé et, de ce fait, le plus exposé aussi aux crises avec la communauté. Cette dernière, d’ailleurs, a appartenu jusqu’au début des années soixante-dix, à la FPF. Ce voisinage immédiat a conduit de part et d’autre à une grande vigilance.

Mais communauté en recherche, innovatrice en matière de liturgie et d’apostolat spirituel auprès des jeunes, Taizé est, pour sa part, probablement vouée aux marges, condamnée à se déployer dans l’ambiguïté. Rançon de son succès auprès des nouvelles générations, elle continuera aussi à être scrutée avec exigence…


Après Mai 68

En 1974, le « concile des jeunes ».

Surfant sur la vague de Mai 1968, frère Roger, soucieux des aspirations spirituelles de la jeunesse, même plongée au cœur de la société de consommation, convoque, pour 1974, un « concile des jeunes ». Préparé pendant quatre ans, axé sur quatre thèmes : quête d’un idéal, nécessaire dépouillement, fraternité humaine, engagement pour l’homme victime de l’homme, le rassemblement dépasse toutes les espérances. Représentant une centaine de nationalités, 40 000 jeunes investissent la colline bourguignonne du 30 août au 1er septembre. Pour faire face à l’affluence, l’un des murs de l’église de la Réconciliation est abattu, un joli symbole d’une église qui s’ouvre au vent de l’Esprit et du monde. De ce « concile des jeunes » sont nées les rencontres européennes, organisées chaque fin d’année par la communauté de Taizé dans une ville différente, attirant environ des dizaines de milliers de jeunes.
B.S.


 
 
Lien vers l'abonnement virtuel de Réforme
Dossier

Taizé, une communauté en recherche et innovante mais vouée aux marges et à se développer dans l'ambiguïté
(Ph. Pascal Deloche/GODONG)

Les dépêches avec ENI
 
Vers Meromedia.com
 
 
Le blog de Jean-Luc Mouton
 
Le blog de Nathalie Leenhardt
 
Le forum de Réforme
 
  RÉFORME  
Réforme vous informe de la création de L'encyclopédie collaborative du protestantisme : wiki-protestants.org
Réforme soutient la mobilisation en faveur de la libération du jeune franco-israélien Gilad Shalit .
  Réforme sur Radio Notre-Dame 
Réforme sur Radio Notre-Dame, tous les vendredis matin de 7 h 20 à 8 h 30.
Jean-Luc Mouton, directeur de Réforme, et Jean-François Colosimo, de l'institut orthodoxe Saint-Serge, à Paris, commentent l'actualité.
 
Abonnement couplé 
Réforme / Voix Protestante
 
Lien Agenda de la semaine
 
S
 

lien vers le hors série Ellul