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Le 14 octobre 2002
Contre le commerce de livoire : 3 associations françaises remettent près de 80.000 signatures au Ministère de lécologie en vue de la CITES 2002
La Fondation Ligue Française des Droits de lAnimal, la Fondation 30 Millions d'Amis et La Ligue ROC Ligue pour la préservation de la faune sauvage remettront aujourdhui à la Ministre de lEcologie, Mme BACHELOT, près de 80.000 signatures dénonçant la reprise du commerce de livoire décidée en 1997. A lapproche de la 12ème Conférence des Parties de la CITES (1) qui se déroulera à Santiago du Chili du 3 au 15 novembre 2002 et qui statuera sur le sort des éléphants, ces trois associations ont également publié un rapport (2) dénonçant linfluence dramatique de la reprise du commerce sur le trafic de livoire.
Aujourdhui à 16H30, la Ligue Française des Droits de lAnimal, la Fondation 30 Millions d'Amis et La Ligue ROC vont remettre officiellement à la Ministre de lEcologie, les 80.000 signatures récoltées dans le cadre de leur pétition visant à interdire le commerce de livoire. Suivra une réunion entre le trio associatif et une conseillère de la Ministre afin de préciser la position que prendra la France pour lavenir des éléphants lors de la prochaine conférence de la CITES (Santiago / 3-15 nov. 2002).
En vue de cette conférence, ces trois associations ont publié un rapport qui sera envoyé aux 158 pays membres de la CITES, démontrant très précisément que lutilisation dite « durable » des parties ou produits de léléphant, mise en avant par les pays dAfrique australe favorables au commerce de livoire (Afrique du Sud, Botswana, Namibie, Zambie et Zimbabwe), mène au contraire à l'extinction de l'espèce.
Le braconnage a en effet repris de façon très alarmante sur lensemble du continent africain et même asiatique, depuis la réouverture du commerce de livoire décidée en 1997 : plus de 30.000 éléphants tués par braconnage et 52 tonnes divoire brut passées en contrebande depuis ces quatre dernières années. Cela témoigne à lévidence de léchec total des mesures de contrôle qui devaient accompagner cette reprise du commerce et compromet sérieusement la crédibilité de la CITES en tant quoutil capable de gérer efficacement les échanges internationaux de faune et flore sauvages.
Il y a 30 ans, les éléphants étaient plus de 2 millions. Ils sont moins de 300.000 aujourd'hui. Si le braconnage retrouvait son niveau d'avant interdiction (90.000 bêtes tuées par an entre 1970 et 1989), tous les éléphants pourraient disparaître d'ici 4 ans.
Au plus fort des massacres déléphants dAfrique en 1989, la France avait pris une décision courageuse en étant lun des premiers pays à demander linterdiction du commerce de livoire. Aujourdhui, la Ligue Française des Droits de lAnimal, la Fondation 30 Millions d'Amis et La Ligue ROC estiment que sa position au sein de lUnion européenne doit lui permettre de simposer de nouveau comme un état fort et décisionnaire pour le futur de cette espèce. La France ne peut avoir une position de statu quo et doit affirmer son attachement au respect des lois qu'elle s'est imposées en refusant toute importation d'ivoire sur son territoire.
Le trio associatif, dont le combat en faveur des éléphants remonte à 1997, pèsera de tout son poids pour que la France et lUE (qui votent dune seule et même voix) soutiennent, lors de la conférence de novembre prochain, les propositions de lInde et du Kenya. Ces deux pays, en autres victimes de la recrudescence du braconnage, demanderont le reclassement de toute les populations déléphants en Annexe I de la CITES et donc linterdiction totale du commerce international de livoire.
Il existe des solutions pour permettre aux éléphants de jouer un rôle économique véritablement durable tout en assurant leur conservation et le maintien de leurs populations en Annexe I de la CITES : rachat par la CITES des stocks divoire brut à des « fins non commerciales » plutôt que de financer des systèmes très coûteux de suivi du braconnage, utilisation sur place des stocks par un artisanat local
Mais, ce quil faudrait réellement pour éloigner la menace qui pèse sur les éléphants dAfrique, cest faire admettre que livoire na pas de valeur et que la véritable richesse durable est léléphant vivant lui-même.
(1) Convention de Washington sur le commerce des espèces menacées de faune et de flore sauvages.
(2) Rapport disponible sur Internet
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