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Communiqué laconique

Après des jours d'attente et de rumeurs qui n'en étaient plus, Cécilia (49 ans) et Nicolas (52 ans) Sarkozy, qui étaient mariés depuis 1996, ont donc annoncé jeudi (18 octobre) "leur séparation par consentement mutuel" dans un communiqué publié par l'Elysée. "Ils ne feront aucun commentaire", précisait ce premier texte laconique de trois lignes et 15 mots qui ne mentionnait pas le mot "divorce". Le porte-parole de l'Elysée David Martinon, venu lui-même remettre ce communiqué à la presse, s'était refusé à tout commentaire supplémentaire.

Il a donc fallu attendre deux heures très précisement pour que la lumière soit faite quant aux modalités de la rupture. Présentée officiellement comme une "séparation par consentement mutuel", la séparation annoncée de Cécilia et Nicolas Sarkozy "constitue un divorce". L'avocate commune du couple Sarkozy, Me Michèle Cahen, a confirmé l'information. "Tout a été réglé dans les termes d'une convention de divorce qui a été homologuée", a-t-elle assuré.

Interrogée sur RTL, Me Cahen a par ailleurs indiqué que la convention de divorce qui avait été signée prévoyait "une autorité parentale conjointe, avec résidence habituelle de Louis chez la mère et des contacts très étroits avec son père". "Tout va très bien se passer", a-t-elle ajouté. "Louis est auprès de sa mère et verra son père dans le cadre de contacts très suivis".

L'avocate a également assuré que le couple n'avait obtenu aucun traitement de faveur auprès de la justice, notamment pour accélérer la procédure de divorce. "La procédure a été normale: c'est un consentement mutuel. Il y a une seule audience (judiciaire)", a-t-elle dit. "A partir du moment où les deux époux se sont mis d'accord, on dépose une requête et on demande une date (...) Les deux époux demandent au magistrat l'homologation de la convention qui a été rédigée par l'avocat commun: cela a été très rapide".

L'épilogue d'une séparation largement annoncée

"Etre première dame de France, ça me rase !" Dès 2005, Cécilia avait prévenu. Presque immédiatemment intervient une longue rupture entre les époux. Le couple se déchire, Cécilia s'offre une escapade amoureuse avec un publicitaire, photo en une de "Paris Match" à la clé... Finalement c'est la réconciliation, Cécilia revient Place Beauvau, mais elle ne s'expose plus médiatiquement. Elle se fait très discrète. Le 6 mai 2007, second tour de la présidentielle, nouveau coup de théâtre : Cécilia n'est pas allée voter. Sa silhouette élancée n'apparaîtra que tardivement le soir de la victoire, place de la Concorde. Tout semble alors rentrer dans l'ordre le jour de la passation de pouvoir à l'Elysée. Cécilia, en épouse modèle, rayonne dans sa robe dorée. Puis vient l'affaire des infirmières bulgares qui la propulse au rang de star. Et depuis, elle était quasi-invisible. Aujourd'hui les rumeurs de séparation se confirment donc.

M.P. avec Emmanuelle Julien

Voir : Cécilia Sarkozy, une "Première dame" très absente

Réactions

Le député socialiste de Seine-Saint-Denis Claude Bartolone a déploré jeudi que Nicolas Sarkozy ait "raconté des histoires pendant la campagne des élections présidentielles" au sujet de son couple. "Aujourd'hui les Français ont tout à fait autre chose dans la tête" avec "cette grande journée de protestation sociale", a-t-il réagi sur RTL, jugeant que "ce n'est pas le premier couple qui divorce".

Interrogé également sur l'antenne de RTL, le député villepiniste Georges Tron (UMP) s'est bien gardé d'exploiter cette rupture. "Les orientations de Nicolas Sarkozy ne sont pas les miennes. Sarkozy est un homme, il peut connaître des problèmes dans sa vie personnelle. C'est le seul sujet sur lequel je ne veux pas et je ne peux pas interférer. Je ne veux pas parce que personne ne connaît les dessous d'une relation entre un homme et une femme. Et je ne le peux pas parce que mon opposition sur quelques sujets au Président de la république donneraient le sentiment que j'exploite un sujet qui est sanctuarisé. On ne doit rien dire."

Toujours sur RTL, la porte-parole de l'UMP Nadine Morano a affirmé que les difficultés de couple de Nicolas Sarkozy n'ont "jamais entaché l'activité du président de la République". Les Sarkozy "sont comme tous les Français. Ils ont traversé des moments difficiles. Les problèmes de couple, il y en a dans toutes les familles", a-t-elle noté. "L'annonce de leur séparation, c'est une clarification qu'ils ont souhaité faire (...) Leur vie privée leur appartient. Il leur appartient aussi de dire ce qu'ils ont envie de dire publiquement".

Proche des Sarkozy, Patrick Balkany a confié de son côté que la séparation du couple paraissait "inéluctable", disant avoir l'impression que le président a "tourné la page". Interrogé sur RTL, le député des Hauts-de-Seine a expliqué que la séparation avait été "évidemment" voulue par Cécilia Sarkozy. "Elle ne souhaitait plus participer à la vie du président, à la vie publique et autre, cela devenait quelque chose d'inéluctable". "L'amour et le désamour, c'est quelque chose qui se retrouve dans tous les couples parfois", a-t-il observé. "Elle est partie, elle est revenue et quand elle est revenue, ben ils ont peut-être pensé que ça pouvait repartir comme avant, et puis ben, c'est pas reparti comme avant", a ajouté Patrick Balkany. "Disons que ça n'a plus fonctionné comme avant et ils en ont tiré les conséquences". "C'est malheureusement banal" a conclu Patrick Balkany.

Sa femme, Isabelle Balkany, amie du couple présidentiel et vice-présidente du Conseil général des Hauts-de-Seine, a déclaré que si Nicolas Sarkozy sera sans aucun doute "affecté au fond de lui-même" par sa séparation avec son épouse, une "décision extrêmement grave", "douloureuse", "je pense sincèrement que ça n'aura absolument aucun impact sur sa mission de chef de l'Etat".

Le secrétaire d'Etat à la Fonction publique, André Santini, a déclaré sur RTL avoir "beaucoup de peine" après l'annonce de la séparation des époux Sarkozy. "J'aime bien Nicolas, j'aime bien Cécilia et ça me fait beaucoup de peine, c'est tout. C'est un problème qui les concerne bien sûr, mais il n'empêche que je suis triste", a-t-il dit dans les couloirs du Sénat.

Yann Wehrling, porte-parole des Verts, a noté qu'on pouvait désormais vraiment parler d'un "président de la rupture". "Ce serait volontiers que j'aurais pu dire que c'est de l'ordre de la vie privée, s'il n'y avait eu manipulation de l'opinion publique et mise en scène du couple Sarkozy au cours des derniers mois", a-t-il ajouté.

Le député socialiste Arnaud Montebourg estime pour sa part que les Français se moquent des "peines de coeur" de leurs dirigeants politiques mais que face à des problèmes plus graves, comme la question des retraites, il convient de ne pas utiliser la vie privée pour "faire diversion".

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