Guerre d'Algérie : Benjamin Stora revisite le choix de De Gaulle

Vous souvenez-vous du 16 septembre 1959 ? Non ? L'historien Benjamin Stora revient sur ce qu'il considère comme le tournant du conflit algérien : le discours de De Gaulle annonçant l'auto-détermination. (Voir la vidéo)

Le changement de cap de l'auto-détermination

Pour Stora, ce cinquantième anniversaire était une belle occasion de changer les perspectives, à travers un nouveau livre, « Le mystère de Gaulle, son choix pour l'Algérie ». Car même après trente ans de recherche, 25 ouvrages et trois documentaires, l'historien de 59 ans reconnaît que l'histoire de cette guerre particulière reste à écrire.

Si elle a bien commencé le 1er novembre 1954 avec l'appel à la révolte du Front de Libération Nationale (FLN) et s'achève par les accords d'Evian du 18 mars 1962, cette guerre reste chronologiquement confuse. Or, le discours du président de Gaulle engage la France vers l'indépendance, même si le mot n'est pas encore prononcé. (Voir la vidéo)


Deux écueils : les Européens et l'armée

Très vite, de Gaulle se heurte à deux écueils majeurs pour faire passer le nouveau message de la France. D'une part les Européens installés en Algérie depuis la seconde moitié du XIXe siècle, d'autre part une fraction de l'armée, celle des officiers radicaux, anciens d'Indochine, qui ne supportent pas l'idée d'une seconde défaite dans les colonies.

Pour contourner l'opposition affichée des militaires (qui l'ont ramené au pouvoir le 13 mai 1958), le général de Gaulle entame sa « tournée des popotes » à la fin de l'été 1959, au moment même où l'armée est engagée dans le « plan Challe », vaste opération de nettoyage des maquis tenus par les indépendantistes. (Voir la vidéo)


Où l'on constate l'art politique de Charles de Gaulle, qui joue avec maestria des lignes de fracture internes à l'armée. C'est sans doute l'un des aspects les plus pertinents de ce livre sur le « mystère de Gaulle ». A l'inverse, le lecteur pourra regretter l'absence d'explications sur les motifs stratégiques qui vont faire durer la guerre pendant encore trois ans.

La politique pétrolière de la France, qui a fait ses premières découvertes de brut dans le Sahara en 1956, fut aussi un des fils conducteurs de la ligne gaulliste. Ce n'est pas un hasard si, en mars 1957, le général se rend dans la région avec Jacques Foccart pour constater de visu l'importance de l'enjeu. La question mériterait sans doute un (autre) livre.

Faut-il faire un geste politique sur la guerre d'Algérie ?

Mais l'ouvrage fait remonter un autre enjeu contemporain. Il démontre que la société française n'est pas tout à fait sortie du temps de la mémoire, qui domine encore celui de l'Histoire. Pour cela, estime Benjamin Stora, il faut compter sur une nouvelle génération d'historiens, l'ouverture des archives et… un geste politique au plus haut niveau.

Nicolas Sarkozy saura-t-il le faire, à l'instar du discours de Jacques Chirac reconnaissant en 1995 la responsabilité de « l'Etat français » dans la rafle du Vel d'Hiv ? « Je ne sais pas, répond l'historien, mais il devrait le faire. » (Voir la vidéo)


Le mystère de Gaulle, son choix pour l'Algérie, de Benjamin Stora, (Robert Laffont, Paris, 2009)
Les immigrés algériens en France, une histoire politique, 1912-1962, réédition de la thèse d'Etat de l'historien soutenue en 1991 (Hachette littératures, collection pluriel)

9 commentaires sélectionnés

Portrait de Boutauvent

De Boutauvent

Testeur de temps libre | 17H40 | 12/09/2009 | Permalien

J'ai toujours été étonné par la façon dont le Royaume Uni a accordé l'indépendance à ses anciennes colonies comparativement à la France.
Bien que ça ne se soit pas passé -non plus- sans heurts, on ne sent que très rarement de part et d'autre de ceux qui ont maintenu ce « Commonwealth » les mêmes animosités, rancœurs et même haines qui divisent l'opinion des Français et celle des habitants des anciennes colonies.
Qui sont donc ces Français qui se sont acharnés contre les souhaits légitimes d'indépendance au risque d'y faire massacrer leurs propres enfants ?
Est-ce que ce sont les mêmes « excités » qui vitupèrent contre les mouvements indépendantistes des DOM-TOM ?
Peut-on retenir des leçons de l'histoire et de l'exemple de nos voisins et ne plus nous engager dans des processus belliqueux ?

Portrait de caro

De caro

délinquante avérée | 18H11 | 12/09/2009 | Permalien

quand on pense aux, sans doute, centaines d'Algériens noyés dans la Seine lors de la manif du 17 octobre 1961, 2 ans après le discours, aux morts du métro Charonne de 1962, on comprend bien que le discours de de Gaule, ses menaces si l'autodétermination débouchait sur la séparation de la France et de l'Algérie, était axé sur une autodétermination d'où le colonialisme n'était pas totalement exclu.

Les Algériens payent encore leur volonté d'indépendance, les immigrés ne sont pas dans les lois communes d'autorisation de séjour et de travail, suite à un traité bi-latéral.

Vidéos et articles intéressants. Il serait bien temps de reconnaitre les méfaits de la colonisation française en Algérie !

Portrait de Waphy

De Waphy

Intermittent du travail | 18H39 | 12/09/2009 | Permalien

ah ouais, uniquement les méfaits ?

les infrastructures que nous avons laissé en l » état en quittant l » Algérie mais que les algériens ont laissé à l'abandon pendant des décennies aussi alors.

le fait que nous ayons trouvé du pétrole dans les sous-sols également (d'ailleurs, c'est à partir de là qu'il y a eu une véritable volonté d'indépendance et que les USA se sont jetés dans la brèche).

je peux te parler d'une branche de ma famille assassinée par le FLN alors qu'ils n'étaient pas de « gros colons », mais vivaient dans le petit village de Ouenza à la frontière avec la Tunisie. l » oncle de ma grand-mère à mis 4 jours à mourir d'une rafale de mitraillette, a vu sa femme et ses 2 filles violées puis égorgées devant ses yeux.

je peux aussi te parler de Ouenza, qui avant de devenir ce dépotoir de près de 70 000 habitants était la ville la plus moderne d » Algérie et du Maghreb mais aussi bien plus en avance que la plupart des villes métropolitaines.

on peut parler de l'augmentation du niveau de vie de la plupart des algériens.

notre plus grosse erreur est de ne pas les avoir laissé avoir de représentants à l » AN.

quand on veut faire de l » Histoire, on prend en compte TOUS les faits, pas seulement ceux qui nous intéresse et surtout, on ne porte pas un jugement (ce n'est pas le boulot d'un historien, mais celui des politiciens et des citoyens).

-edit- les Arabes ne sont pas les habitants originels du Maghreb, ils l'ont colonisé également. Voir la Kaina qui est le symbole des nomades contre l'envahisseur Arabe ; )

Portrait de Daniel Teysseire

De Lejacobin

Historien | 19H55 | 12/09/2009 | Permalien

Je vais être un peu long, car le sujet me tient à coeur, ayant été pendant des années un de ces étudiants qui ont manifesté dans Paris au cri de « Paix en Algérie », et même un des quelques uns, peu nombreux, qui, un jour, ont brandi et applaudi le drapeau du FLN (devenu le drapeau algérien) dans la cour de la Sorbonne ; ce qui nous valut quelques ennuis avec le ministre de l'éducation nationale de l'époque : Lucien PAYE.
1/ Sur la politique tortueuse de DE GAULLE, il faut être clair et la dénoncer pour ce qu'elle fut : machiavélique, c'est-à-dire digne de Machiavel qui disait que l'on ne gouverne pas avec les gens qui vous ont aidé à prendre le pouvoir. DG est revenu au pouvoir grâce au coup de force (je ne dis pas « coup d'Etat », car les formes constitutionnelles ont été respectées) des pieds-noirs, des militaires tenants de l'Algérie française, pour faire ce qu'il voulait faire, son grand dessein : remettre la France dans le concert des « grandes nations » (Il emploie ce mot pour qualifier la France dans le discours du 16 septembre que j'ai été intéressé à réentendre) ; ce qui impliquait qu'elle se débarrassât de ce que l'on appelait « le problème algérien ». L'ennui et le drame, c'est que de n'avoir pas annoncé la couleur dès le départ, a conduit DG à poursuivre « la pacification » (la guerre a duré autant sous la Ve République que sous la IVe ; ce qui ne témoigne pas en faveur du volontarisme politique dont on crédite DG), poursuite qui a fait que, quand on a changé de politique, l'armée s'est sentie encore plus trahie et les pieds-noirs encore plus abandonnés ; d'où les révoltes de certains militaires et les actes désespérés des tenants de l'Algérie française qui ont abouti à l'OAS et aux dégats que l'on sait. Résultat : la solution médiane - l'Algérie associée à la France - que le discours du 16 septembre montre être la solution qui avait la préférence de DG, ne l'emporta pas. Ce qui est bel et bien un échec de DG.
Autrement dit : non seulement la politique de DG fut machiavélique, mais elle le fut inutilement, puisqu'elle aboutit à un échec, comme le montre fort bien le passage où DG dit qu'il ne donnera jamais aux « chefs des insurgés » (= le GPRA) le statut de représentants de l'Algérie ; qu'a-t-il donc fait à Evian ? Si c'était pour en arriver là, pourquoi ne pas l'avoir fait dès qu'il était bien en place, c'est-à-dire après le vote de la constitution de la Ve et son élection à la présidence de la République.
2/ Il y en a marre de ce désir d'apurer les comptes, que ce soit sur Vichy ou sur la guerre d'Algérie. Je ne vois pas ce que le discours de Chirac avait d'extraordinaire. L'« ETAT FRANçAIS », c'est-à-dire ce qui se nommait officiellement tel, c'est-à-dire le régime de Vichy a été, est et sera toujours reponsable de tout ce qui a été fait de détestable et de honteux en France entre l'été 1940 et l'été 1944 ; cela a toujours été reconnu et cela le sera toujours ; je ne vois pas ce que cela ajoute qu'un président de la République le dise après bien d'autres ; peut-être est ce « merveilleux » parce que c'était dit par un président issu de la droite, donc du côté plutôt vichyste. De même je ne vois pas ce qu'aurait d » « extraordinaire » un discours d'un président de la République qui dirait que la France coloniale a commis de bien méchantes choses ; on le sait, la Nation le sait, comme elle sait que la « semaine sanglante » a fait au moins 30 000 morts à la fin de la Commune, pour ne prendre qu'un seul exemple historique de nos « hontes nationales ». Et alors ? La grandeur de l'histoire, c'est qu'elle a eu lieu IRREMEDIABLEMENT : on ne peut pas faire que les évènements, bons ou mauvais, n'aient pas eu lieu. Alors, travaillons, encore et toujours, pour expliquer, comprendre ces évènements… et laissons les roquets jugeurs aboyer ! ! !
Lejacobin.

Portrait de ahmed de colombes

De ahmed de colombes

stagiaire | 20H01 | 12/09/2009 | Permalien

Et si De Gaulle avait compris avant tout le monde que la colonisation avait fait son temps et qu'il fallait la remplacer par un nouveau concept : le néo-colonialisme : on donne leur indépendance aux Algériens en les contrôlant par le fric ? On met en place des élites inféodées à la France et on pompe leurs matières premières en leur refourgant les produits de notre industrie. C'est au fond plus rentable que la colonisation : pas besoin de dépenses d'infrastructures, c'est les Algériens qui se les coltinent. On ramasse les bénéfices. C'est un bon calcul.

Portrait de Pierrrrre

De Pierrrrre

20H25 | 12/09/2009 | Permalien

« La colonisation déshumanise l'homme . »

► On parle de la colonisation française en Algérie,
et vos accusations sont une injure aux efforts effectués par moult ressortissants français pour apporter bonheur et modernité à ce pays dont ils ont inventé les routes et les frontières.
C'est bien la France qui créa ce pays dans toutes ses dimensions.
Alors qu'il y avait en 1830 que deux médecins maures à Alger et quelques oeuvres caritatives, le général Bugeaud, en 1845, dota le pays de 13 circonscriptions rurales de santé publique.
En 1853, le général Randon mit en place des médecins de colonisation dans toute l'Algérie.
En 1909 furent créés la faculté de médecine d'Alger, l'Institut Pasteur d'Algérie, une centre de transfusion sanguine, une faculté dentaire, une école d'infirmière, une école de sages-femmes….
En 1950, il y avait en Algérie 30 800 lits dans plus de 50 hôpitaux, en plus des cliniques privées et hôpitaux militaires
La variole, le Typhus, la fièvre typhoïde et les maladies oculaires furent éradiquées grâce à une vaccination générale.
Le paludisme avait fortement reculé, ainsi que la tuberculose, de nombreux métropolitain venant même se faire soigner en Algérie. (exemple André Gide)
De 1830 à 1962, la population passa de 2 à 10 millions, dont 9 millions d'indigènes et 1 million d'européens.

Voulez-vous que je vous parle du développement agricole de l'Algérie ? il fut construit par la France et ses colons

que je vous parle de l'enseignement, avec en 1882 une école gratuite, laïque et obligatoire pour tous ?
en 1961 ; il y avait 850 000 élèves en primaire dont 700 000 musulmans
en maternelle, 53000 élèves dont 38000 musulmans
En 1853, ouverture du premier lycée à Algeravec10 élèves.
En 1960, la faculté d'Alger était la 2ème de France avec ses 7000 étudiants.

Que je vous parle de l'industrialisation de l'Algérie qui fut aussi une oeuvre construite par la France.
Des milliers d'ateliers et d'usines employaient des centaines de milliers de personnes.

Et des infrastructures construites par la France ?
entre 1956 et 1958, 10 000 logements furent construits dans 200 hameaux et attribués gratuitement, ce qui permit de loger 55 000 personnes
Et la bataille de l'eau, les 14 barrages construits par la France, les 27 centrales hydroélectriques, les conduites en béton de plus de 1m de diamètre qui longues de plus de 100 km, alimentaient les villes en eau potable,
et les 23ports construits de toute pièce par la France, les 3grosses compagnies maritimes…

Vos affirmations sont une insulte de plus versée à la mémoire de ceux qui ont donné une vie de labeur pour construire une Algérie moderne,
et dont les tombes ont été toutes profanées en 1962.

Profanées avec le même esprit que vos allégations minables inspirées de la pire des poropagandes gaulliste et trotskiste.

Ce trotskisme qui, aprés avoir contribué à l'indépendance de l'Algérie,
contribua à la ruiner par la mise en place d'un plan de nationalisations aux conséquences catastrophiques qui fit reculer l'Algérie de plusieurs dizaines d'années en arrière.

Portrait de Tadorne

De Tadorne

Ingénieur | 22H38 | 12/09/2009 | Permalien

Je crois que dans cette histoire de l'indépendance de l'Algérie on oublie une chose importante : la raison économique !

L'Algérie coutait très cher à la France et couterait de plus en plus cher surtout si on donnait à tous les algériens les mêmes droits (retraite, chomage, sécu, …) que ceux de tous les français.
De Gaulle voyait bien que l'Algérie serait un boulet pour la modernisation économique de la France et il a laissé tomber sous le faux prétexte du droit à l'autodétermination.
Pour ce qui est des harkis, c'est une honte pour la France : beaucoup avaient combattu moins de 20 ans plus tôt pour libérer l'Europe du nazisme et on les a laissé tomber. C'est une honte aussi pour l'Algérie, les atrocités évoquées sont malheureusement une réalité.

Portrait de Pierrrrre

De Pierrrrre

23H09 | 12/09/2009 | Permalien

« j'aimerais bien que tu m'expliques ce qu'est la propagande gaullo-trotskiste »

► Elle a consisté simplement à faire passer les Pieds Noirs pour des racistes profiteurs de la misère des indigènes.

Les gaullistes voulaient, pour des raisons racistes, se débarasser de l'Algérie,

et les communistes, espéraient que s'installe en Algérie un nouveau régime communiste (c'est d'ailleurce qui a failli se faire par les conseillers communistes qui guidèrent les premières réformes qui furent catastrophiques.)

Il faut savoir que les communistes fournissaient les fellaghas en armes et bombes destinées à tuer du français.

Pendant la guerre d'Algérie, De Gaulle avait la main mise sur la télévision française afin de peser sur l'opinion des français et les faitre ainsi basculer d'une opinion Algérie Française à une opinion pro indépendance, par une propagande abjecte.
Cette propagande convenait parfaitement à la Gauche qui espérait en l'indépendance pour instaurer un régime socialiste en Algérie.

Aprés l'indépendance, la main-mise gaulliste sur la télévision perdurera, mais fut doucement remplacée par une conquète trostkiste de tous les postes journalistiques.

Un détail à relever, depuis 1962, alors que des centaines d'officiers français avaient déserté pour rejoindre l'OAS, pas une fois, pas une seule fois en 47 ans, un seul de ces officiers a pu s'expliquer devant la télévision française :
on aurait pu constater qu'ils avaient du charisme, et qu'ils étaient le contraire des racistes facistes tels qu'on les décrivait dans les médias.
Simplement, ils auraient pu dire certaines vérités que ni les gaullistes ni la gauche ne voulaient faire connaître.

Portrait de brazz

De brazz

15H17 | 13/09/2009 | Permalien

Déjà, si beaucoup d'intervenants, qui n'ont connu de cette époque que ce qu'ils ont lu dans les livres -et Stora a raison de dire que l'histoire n'est pas encore faite, mais il a tort sur le déja, car c'est encore trop tôt, la preuve- si donc ces gens là étaient un peu moins catégoriques et affirmatifs dans un sens ou l'autre, on pourrait avoir non pas un débat -finalement je trouve ce mot stupide- mais de vrais échanges. Et peut être un début de compréhension.
De plus, je trouve que c'est dommage, car on perd ainsi des témoignages que les historiens n'auront plus quand ils pourront travailler dans la sérénité. Mais peut être en est il de même pour toute cette discipline, c'est un prix à payer.
Pour ma part, modestement, pour avoir vécu cette époque, et qui plus est dans une famille qui a été déchirée et éclatée par la fin du conflit, je peux vous dire qu'il est toujours facile après coup de clamer le bon chemin, et de réécrire les choses en les simplifiant.
Aussi, qu'il était facile à certains de manifester à la Sorbonne ou ailleurs (@Lejacobin, ce n'est pas spécialement pour vous que j'écris cela), car -désolé- les risques étaient minimes, tout autant que ceux que nous avons encouru mooins de dix ans après. les vrais risques à l'époque, c'était ceux qui étaient sur le terrain d'un côté ou de l'autre, face à face, qui les prenaient !
Je dirai que la torture par exemple a été une vraie saloperie et finalement la revanche, la victoire ultime du nazisme, en ce qu'elle s'est banalisée, exportée ensuite sur d'autres continents, commercialisée presque, par des gens qui portaient l'uniforme français mais le déshonoraient.
Je dirai, que même aujourd'hui, je refuse de serrer la mains aux porteurs de valises, semeurs de mort hypocrites mais traitres véritables, car les armes tuent tous sans distinction, l'appelé qui n'y peut rien tout comme l'engagé qui a choisi. Ceux là, même si on a prétendu le contraire, c'est leur carte d'identité qu'ils ont déshonoré.
Je dirai que non, tout n'a pas été noir et blanc, et ni d'un côté ni de l'autre, qu'il y a eu de fieffés salopards aussi bien chez les français, chez les pieds noirs et chez les algériens. Mais qu'il y a eu aussi, chez tous ces gens, des personnes exemplaires, qui forcent encore l'admiration.
Je dirai que quand même, à part quelques excités, même si officiellement on ne reconnait rien et qu'on cultive officiellement le mensonge, tant chez les pieds noirs que chez les algériens, une certaine sérénité commence à s'établir. Mektoub !
Mais je rappellerai surtout, car cela nous concerne aujourd'hui, que cette guerre -on a le droit de l'appeler ainsi à présent, et non évènement- cette guerre a été déclenchée par les politiques français -donc très majoritairement métropolitains, avec un large consensus, appuyés par une neutralité équivoque de la gauche.
Tout comme certaine opération de l'ISAF en Afghanistan, qui n'est pas non plus une guerre, qui a été décidée dans les mêmes conditions finalement, et qui se terminera un peu de même.
Avec la conscience très pure de ceux qui l'auront déclenchée et fait perdurer, bien entendu avec les meilleures intentiopns du monde, cela va de soi.
Le malheur, c'est qu'aujourd'hui, comme hier, c'est ceux qui sont sur le terrain, civils et militaires, qui paient les pots cassés. Ni les historiens, ni les philosophes, ni les intellectuels, ni bien sur les politiques !
Alors, pour revenir au sujet, non Monsieur Stora, un geste du président de la république ne serait pas une bonne idée, surtout de ce président là. Il faudrait un grand homme pour rétablir ce que le machiavelisme d'un autre grand homme a pu faire !
Attendons, attendez.

Tous les commentaires

Vous avez aimé cet article ? Achetez votre plaque et soutenez l'indépendance de Rue89

Appelez le 08 99 19 40 70 (1,68 € / appel)

Envoyez « RUE » par SMS au 81027 (1,5 € / SMS)

En savoir plus

Accrochez une plaque Rue89 sur votre page de membre et dans vos commentaires. Votre plaque, qui comportera votre numéro de riverain, apparaîtra pendant un mois.

123456
Rentrez le code que vous recevrez dans le cadre ci-dessous pour activer votre plaque

Connectez-vous pour entrer votre code
stats counter!