Plan national Maladies rares
Dossier de presse
Plan national maladies rares
2005 - 2008
20 novembre 2004
Plan national Maladies rares
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Préface
La dĂ©finition de la « raretĂ© » dâune maladie - moins dâune personne atteinte sur 2 000 selon
le seuil retenu en Europe - ne doit pas masquer lâimportance des enjeux de santĂ© publique
que représentent les maladies rares. Chacune de ces affections concerne moins de 30 000
patients en France. Certaines maladies rares en métropole, comme la drépanocytose, sont
relativement frĂ©quentes dans les dĂ©partements et territoires dâOutre Mer. Un grand nombre
de ces pathologies sont aussi dites « orphelines » parce que les populations concernées ne
bĂ©nĂ©ficient dâaucune rĂ©ponse thĂ©rapeutique.
La majorité des maladies rares sont insuffisamment connues des professionnels de santé.
Cette mĂ©connaissance est Ă lâorigine dâune errance diagnostique, source de souffrance pour
les malades et leur famille et dâun retard dans leur prise en charge, parfois prĂ©judiciable.
Leur diagnostic précoce et leur suivi nécessitent le recours à des équipes pluridisciplinaires,
associant à la fois une expertise scientifique et une compétence médicale, permettant de
faire bénéficier au plus vite les malades des progrÚs de la recherche. Ces équipes
spĂ©cialisĂ©es, en nombre limitĂ©, doivent ĂȘtre reconnues et clairement identifiĂ©es par les
personnes malades et les professionnels de santé.
Ces maladies posent un problÚme médical nouveau : il faut en effet apprendre à découvrir et
Ă reconnaĂźtre lâexception, Ă progresser dans la connaissance de la maladie, Ă partager
lâinformation et lâexpĂ©rience, Ă organiser des rĂ©seaux appuyĂ©s sur des centres de rĂ©fĂ©rence.
Face aux 7 000 maladies rares dĂ©jĂ connues, un sentiment dâimpuissance peut nous
envahir. En termes de coĂ»t et dâefficacitĂ©, les efforts rĂ©alisĂ©s par la recherche mĂ©dicale pour
soigner et vaincre ces maladies peuvent paraĂźtre peu valorisants : Ă quoi bon, pour certains,
consacrer autant de temps et dâĂ©nergie Ă une pathologie rencontrĂ©e une ou deux fois en cinq
ans ?
Les maladies rares soulĂšvent un problĂšme politique, au sens noble du terme, celui de la
prise en compte des besoins des plus faibles et des moins nombreux. Si nous voulons
garantir lâĂ©gal accĂšs aux soins, si nous recherchons la meilleure qualitĂ© de prise en charge et
dâaccompagnement, nous comprenons aisĂ©ment que lâensemble de notre systĂšme sanitaire
et médico-social soit concerné.
Les maladies rares sont des maladies le plus souvent graves, chroniques et invalidantes qui
peuvent nécessiter des soins spécialisés, lourds et prolongés. De plus, elles génÚrent
souvent des handicaps de tout type, parfois trĂšs sĂ©vĂšres. Lâimpact sur les familles est
souvent majeur et ce sont elles qui se sont mobilisĂ©es pour faire reconnaĂźtre lâimportance de
ces maladies longtemps ignorées. Là encore, la méconnaissance des divers aspects de la
maladie par les acteurs sociaux et médico-sociaux peut provoquer des retards dans le
recours aux dispositifs dâaides. Câest pourquoi les mesures dâapplication de la loi pour
lâĂ©galitĂ© des droits et des chances, la participation et la citoyennetĂ© des personnes
handicapées intégreront la spécificité des maladies rares.
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Si les connaissances sur lâorigine de ces maladies ont significativement progressĂ©,
notamment par lâidentification des gĂšnes qui permet dĂ©jĂ de diagnostiquer formellement plus
de 800
maladies, des progrĂšs restent encore Ă faire en recherche. Lâindustrie
pharmaceutique constitue aussi une des sources majeures dâinnovation avec la mise sur le
marché de nouveaux médicaments, qui ont bénéficié des incitations créées par la
réglementation européenne sur les médicaments orphelins en décembre 1999.
Une politique volontariste dans ce domaine impliquant lâensemble des partenaires,
notamment industriels et associatifs, doit permettre de poursuivre les efforts engagés, grùce
à un renforcement des moyens dédiés à la recherche sur les maladies rares, tant en matiÚre
de diagnostic que de traitement.
Enfin, les associations de personnes atteintes de maladie rare, et en particulier lâassociation
française contre les myopathies (AFM), jouent un rÎle déterminant dans ce domaine et
doivent ĂȘtre soutenues. LâAFM a Ă©tĂ© Ă lâinitiative dâune vĂ©ritable prise de conscience
collective ; elle est devenue un acteur et un partenaire incontournable des professionnels de
santé, des chercheurs et des pouvoirs publics.
Compte tenu de ces enjeux, les maladies rares ont été retenues comme une des cinq
grandes priorités de la loi relative à la politique de santé publique du 9 août 2004. Traduisant
cet engagement politique fort, le Plan National Maladies Rares propose une série de
mesures concrĂštes, cohĂ©rentes et structurantes pour lâorganisation de notre systĂšme de
soins. Elles devraient permettre de répondre aux attentes des malades et de leur entourage.
Ce plan rĂ©sulte dâun processus de concertation trĂšs large associant des experts des
maladies rares, cliniciens et chercheurs, et des reprĂ©sentants des malades, de lâassurance
maladie, des ministÚres de la santé et de la recherche.
Philippe DOUSTE-BLAZY Marie-Anne MONCHAMP François dâAUBERT
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Un plan national Maladies rares
pour assurer lâĂ©quitĂ© de lâaccĂšs au diagnostic,
au traitement et Ă la prise en charge
Ce plan est articulé autour de 10 axes stratégiques
pour mieux répondre aux enjeux de santé publique
Â
Mieux connaĂźtre lâĂ©pidĂ©miologie des maladies rares
Â
Reconnaßtre la spécificité des maladies rares
Â
DĂ©velopper lâinformation sur les maladies rares
Â
Former les professionnels Ă mieux les identifier
Â
Organiser le dĂ©pistage et lâaccĂšs aux tests diagnostiques
Â
AmĂ©liorer lâaccĂšs aux soins et la qualitĂ© de la prise en charge des
malades
Â
Poursuivre lâeffort en faveur des mĂ©dicaments orphelins
Â
RĂ©pondre aux besoins dâaccompagnement spĂ©cifique des
personnes atteintes et développer le soutien aux associations de
malades
Â
Promouvoir la recherche et lâinnovation, notamment pour les
traitements
Â
Développer les partenariats nationaux et européens
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Les 10 axes du Plan national Maladies rares
Une maladie est dite rare si moins dâune personne sur 2 000 en est atteinte
, soit en
France moins de 30 000 personnes pour une maladie donnée. On dénombre prÚs de
7 000 maladies rares identifiées
, plus ou moins invalidantes, dont
80 % sont dâorigine
génétique.
Plus de 3 millions de Français et 27 millions dâEuropĂ©ens seraient concernĂ©s, de
prĂšs ou de loin, par ces maladies.
Une cinquantaine de maladies rares touchent chacune quelques milliers de personnes en
France, alors que 500 autres nâen atteignent que quelques centaines, et des milliers dâautres
ne touchent quelques dizaines de personnes.
LâamĂ©lioration de lâaccĂšs des malades au diagnostic et aux soins, Ă lâinformation et Ă
lâaccompagnement adaptĂ©, la nĂ©cessitĂ© de dynamiser la recherche et de renforcer la
formation et lâinformation des professionnels de santĂ©, constituent des enjeux essentiels pour
améliorer la prise en charge des maladies rares.
Des initiatives nombreuses ont été développées en France, en lien avec les associations de
malades, - crĂ©ation dâune base de donnĂ©es « Orphanet », accessible gratuitement sur les
maladies rares, crĂ©ation dâun Institut de recherche sur les maladies rares, soutien Ă la
recherche clinique et au développement des médicaments orphelins, création de centres
dâinformation tĂ©lĂ©phonique grand public. Est Ă souligner lâaction prĂ©pondĂ©rante de
lâAssociation française contre les myopathies grĂące aux donateurs de TĂ©lĂ©thon
Le Plan national Maladies rares est l'un des 5 plans stratĂ©giques prĂ©vus par la loi relative Ă
la politique de santĂ© publique du 9 aoĂ»t 2004. Lâobjectif du plan est dâassurer une Ă©quitĂ© pour
lâaccĂšs au diagnostic au traitement et Ă la prise en charge des malades.
Ces mesures sâĂ©taleront sur 4 ans et mobiliseront 100 millions dâeuros, dont 80 millions
dâeuros pour le MinistĂšre de la SantĂ© et de la Protection sociale et 20 millions dâeuros pour le
MinistĂšre de la Recherche.
Le Plan se décline en 10 axes :
Â
Mieux connaĂźtre lâĂ©pidĂ©miologie des maladies rares
, par la mise en place, sous
lâĂ©gide de lâInstitut national de veille sanitaire, dâune surveillance qui permettra de mieux
apprĂ©hender lâhistoire naturelle de ces maladies, dâĂ©valuer les besoins et les parcours
des malades au sein du systÚme de soins, de suivre leur évolution et leur qualité de vie.
Un financement de 2 millions dâeuros est prĂ©vu sur 4 ans.
Â
Reconnaßtre la spécificité des maladies rares
en améliorant la reconnaissance des
maladies rares dans le cadre du dispositif des Affections de longue durée (ALD30) :
Ÿ
simplifier le dispositif de prise en charge des malades reconnus atteints dâune
affection de longue durée ;
Ÿ
Ă©largir la prise en charge Ă certains produits prescrits pour traiter la maladie rare ;
Ÿ
alléger les procédures de prise en charge des frais de transports ;
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Ÿ
améliorer la connaissance par les services médicaux des caisses de ces
maladies et leur spécificité
Â
Développer une information pour les malades, les professionnels de santé et le
grand public par
:
Ÿ
lâenrichissement de lâinformation disponible sur Internet, en faisant de la base de
données « Orphanet » le portail de référence des maladies rares, par la création
de nouveaux outils dâinformation, dâaide Ă lâorientation dans le systĂšme de soins
et de prise en charge, de connaissances sur les maladies, les recherches et les
thérapeutiques ;
Ÿ
lâamĂ©lioration de lâinformation donnĂ©e par tĂ©lĂ©phone sur les maladies rares, sous
lâĂ©gide de Institut national de prĂ©vention et dâĂ©ducation pour la santĂ© (INPES) ;
Ÿ
le dĂ©veloppement dâoutils dâinformation et dâĂ©ducation thĂ©rapeutique en lien avec
les associations de malades et lâINPES ;
Ÿ
l'information concernant le Plan auprÚs des professionnels de santé, y compris au
niveau international, aux malades et au grand public
Un financement de 2,8 millions dâeuros est prĂ©vu pour la durĂ©e du plan.
Â
Former les professionnels de santé à mieux identifier les maladies rares en :
Ÿ
adaptant la formation médicale initiale par la modification des programmes,
lâintroduction de modules spĂ©cifiques ;
Ÿ
organisant la formation médicale continue, en lien avec le CollÚge national de la
formation médicale continue ;
Ÿ
sensibilisant les autres professionnels de santé et sociaux à la problématique des
maladies rares ;
Ÿ
organisant le programme de formations de nouveaux métiers : « conseiller
génétique » et de « coordonnateur de soins » ;
Ÿ
améliorant la circulation des informations médicales concernant le malade dans le
respect des principes de confidentialité et de secret médical (dossier médical
personnel, carte dâurgenceâŠ)
Le financement prévu est de 400 000 euros pour la durée du plan.
Â
Organiser le dĂ©pistage et lâaccĂšs aux tests diagnostiques :
Ÿ
amĂ©liorer lâorganisation des programmes de dĂ©pistage en population gĂ©nĂ©rale en
mettant en place une procédure prévoyant une évaluation systématique a priori et
a posteriori et la mise en place dâun ComitĂ© consultatif indĂ©pendant chargĂ© de
donner lâavis de la sociĂ©tĂ© ;
Ÿ
amĂ©liorer lâorganisation des dĂ©pistages individuels en validant lâindication des
tests sur prescription médicale et la validité scientifique et médicale des autotests
disponibles sur Internet en lien avec la Haute Autorité de santé ;
Ÿ
organiser avec les instances européennes une concertation sur le dépistage des
maladies rares ;
Ÿ
améliorer la disponibilité des tests diagnostiques de certaines maladies rares par
la mise en place dâun appel dâoffres destinĂ© aux laboratoires de biologie
moléculaire ;
Ÿ
amĂ©liorer le remboursement des actes prĂ©vu dans le cadre dâun diagnostic prĂ©-
implantatoire dans le cadre dâune assistance Ă la procrĂ©ation ;
Ÿ
sensibiliser les professionnels et le grand public aux enjeux des dépistages
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Le financement prĂ©vu est de 5 millions dâeuros par an, soit 20 millions dâeuros.
Â
AmĂ©liorer lâaccĂšs aux soins et la qualitĂ© de la prise en charge :
Ÿ
mettre en place une labellisation nationale des centres de référence pour la prise
en charge des maladies rares : dâici 2008, une centaine de centres sera labellisĂ©e
par type de maladies rares ;
Ÿ
faciliter la constitution de réseaux sanitaires et médico-sociaux en lien avec les
centres de référence ;
Ÿ
développer les outils de la coordination au sein de la filiÚre de soins en
expérimentant le dossier médical partagé dans un ou deux centres de référence ;
Ÿ
mettre en place une tarification adaptée des centres de référence dans le cadre
de la rĂ©forme de la tarification Ă lâactivitĂ© ;
Ÿ
identifier les centres de rĂ©fĂ©rence comme rĂ©seau dâexpertise national pour les
services mĂ©dicaux des caisses dâassurance maladie ;
Ÿ
Ă©tablir un cahier des charges sur la mission dâinformation et dâorientation vers les
dispositifs dâaide et dâaccompagnement social des centres de rĂ©fĂ©rence
Le financement prévu pour la mise en place des centres de référence est de
40 millions dâeuros, dont 10 millions en 2004.
Â
Poursuivre lâeffort en faveur des mĂ©dicaments orphelins
La politique engagée par la France depuis 1995 en matiÚre de promotion au niveau
européen des médicaments orphelins sera poursuivie.
Au niveau national, un volet relatif aux mĂ©dicaments orphelins sera intĂ©grĂ© dans lâaccord
sectoriel entre lâindustrie pharmaceutique et lâEtat. Les mĂ©dicaments orphelins seront
inscrits sur la liste des molécules innovantes et coûteuses dans le cadre de la réforme de
la tarification Ă lâactivitĂ© et les arrĂȘts intempestifs de commercialisation de certains
produits de santé prescrits et utiles pour les maladies rares seront prévenus. Le Conseil
de l'Hospitalisation évaluera les molécules de réserve hospitaliÚre sans AMM qui
pourront ĂȘtre financĂ©s sur l'enveloppe hospitaliĂšre (ONDAM hĂŽpital).
Enfin, le dispositif dâAutorisation temporaire dâutilisation (ATU), particuliĂšrement
avantageux en France, sera maintenu afin de rendre accessible trĂšs rapidement les
nouveaux traitements disponibles, notamment pour les maladies rares.
Â
RĂ©pondre aux besoins spĂ©cifiques dâaccompagnement des personnes atteintes de
maladies rares :
Ÿ
dĂ©velopper lâinformation en direction des usagers et des professionnels sur les
dispositifs dâaide et dâaccompagnement disponibles ;
Ÿ
structurer les liens entre les maisons départementales des personnes
handicapées, les centres de référence et les réseaux de prise en charge des
personnes atteintes de maladies rares, notamment par la désignation de référents
« maladies rares » dans ces maisons ;
Ÿ
intégrer la spécificité des maladies rares et les besoins personnels des malades
dans lâĂ©laboration des projets dâaide et dâaccompagnement.
Â
Promouvoir la recherche sur les maladies rares :
Ÿ
renforcer la priorité «
maladies rares
» dans le Programme hospitalier de
recherche clinique (PHRC) : Ă partir de 2005, les maladies rares apparaĂźtront
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comme une des thématiques prioritaires et spécifiques du PHRC, permettant
dâĂ©largir le champ des travaux de recherche menĂ©s par les Ă©tablissements
hospitaliers et dâaugmenter ainsi sensiblement le nombre de projets de recherche
sur ce thĂšme ;
Ÿ
assurer la coordination des travaux de recherche au sein dâune structure, en lien
avec lâInstitut national de la santĂ© et de la recherche mĂ©dicale (INSERM) et le
MinistĂšre de la recherche, en partenariat avec les acteurs institutionnels,
associatifs et industriels
: cette structure a vocation Ă se substituer au
Groupement dâintĂ©rĂȘt scientifique (GIS) « maladies rares » ;
Ÿ
permettre Ă cette structure dâengager un programme pluriannuel dâappels
dâoffres : les modalitĂ©s de mise en Ćuvre de ce programme devront sâinscrire
dans le cadre des dispositions de la prochaine loi dâorientation et de
programmation de la recherche.
Le financement prévu est :
MinistÚre de la Santé et de la Protection Sociale
âą
PHRC
: 22, 5 millions dâeuros sur la durĂ©e du plan
âą
Soutien du programme pluriannuel de recherche : 150 000 euros par an, soit
600 000 euros sur la durée du plan.
MinistĂšre de la recherche
âą
5 millions dâeuros
par an, soit 20 millions d'euros
sur la durée du plan
Â
Développer des partenariats nationaux et européens :
Ÿ
pérenniser et développer la Plate-forme maladies rares, notamment en
hĂ©bergeant dans un lieu unique lâensemble des partenaires :
-
lâAlliance maladies rares, reprĂ©sentants 135 associations de malades
-
Eurordis, collectif européen regroupant plus de 200 associations de maladies
rares, dont 10 alliances nationales issues de 16 pays,
-
Maladies Rares Info Service, service dâĂ©coute, dâinformation et dâorientation,
-
Orphanet, serveur dâinformation en ligne sur les maladies rares et les
médicaments orphelins,
-
lâInstitut des maladies rares, groupement dâintĂ©rĂȘt scientifique, structure de
coordination et dâimpulsion de la recherche sur les maladies rares
Ÿ
contribuer à coordonner les différents partenaires associatifs au niveau
national, notamment la Fédération des maladies orphelines ;
Ÿ
développer une coordination au niveau européen dans les domaines
suivants :
-
disponibilité des tests biologiques pour des maladies trÚs rares,
-
labellisation des centres de référence cliniques et biologiques,
-
recherche,
-
dĂ©veloppement dâindicateurs de santĂ© publique,
-
mutualisation dâexpĂ©riences professionnelles et associatives pour la prise en
charge des maladies rares.
LâAssociation Française contre les Myopathies est actuellement le financeur
majoritaire de la Plate-forme Maladies rares. Un financement de 40 000 euros par an
à partir de 2005 est prévu pour soutenir le fonctionnement de la Plate-forme.
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Les maladies rares en quelques chiffres
Une maladie est dite rare si moins dâ
une personne sur 2 000 en est atteinte
, soit en
France moins de 30 000 personnes pour une maladie donnée.
On dénombre
prĂšs de 7 000 maladies
rares identifiĂ©es, dont 80 % sont dâorigine gĂ©nĂ©tique.
Cinq nouvelles pathologies sont décrites chaque semaine dans le monde.
6 à 8 % de la population mondiale seraient concernés, de prÚs ou de loin, par ces maladies,
soit
4 millions de Français
, 27 millions dâEuropĂ©ens et 27 millions dâAmĂ©ricains du Nord.
Une cinquantaine de maladies rares touchent chacune quelques milliers de personnes en
France, alors que 500 autres nâatteignent que quelques centaines, voire quelques dizaines
de personnes.
A titre dâexemples, on dĂ©nombre en France :
âą
15 000 malades atteints de
drépanocytose
;
âą
8 000 malades atteints de
sclérose latérale amyotrophique
;
âą
5 000 Ă 6 000
malades
atteints de
mucoviscidose
;
âą
5 000 malades atteints de
myopathie de Duchenne
;
âą
400 Ă 500 malades atteints de
leucodystrophie
;
âą
quelques cas de
progéria
ou vieillissement précoce (moins de 100 cas dans le monde).
65 % des maladies rares sont graves et invalidantes. Elles sont caractérisées par :
âą
un
début
précoce dans la vie
,
deux fois sur trois avant lâĂąge de 2 ans ;
âą
des
douleurs chroniques
chez un malade sur cinq ;
âą
la survenue dâun
déficit
moteur, sensoriel ou intellectuel
dans la moitiĂ© des cas, Ă
lâorigine dâune incapacitĂ© rĂ©duisant lâautonomie dans un cas sur trois ;
âą
la mise en jeu du
pronostic vital
dans presque la moitié des cas, les maladies rares
expliquant 35 % des dĂ©cĂšs avant lâĂąge de
1 an
,
10 % entre 1 et 5 ans et 12 % entre 5 et
15 ans.
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10
Les dépistages de maladies rares
Quâest ce quâun dĂ©pistage ?
Un dĂ©pistage est un test qui sâadresse Ă des personnes sans problĂšme de santĂ© apparent
chez lesquelles une maladie ou un facteur de risque de la maladie sont recherchés avant les
manifestations cliniques. Le dĂ©pistage peut ĂȘtre :
Â
collectif, dans le cadre dâun programme de dĂ©pistage dans une population gĂ©nĂ©rale ou
ciblée, considérée comme à risque ;
Â
individuel, sur prescription médicale ou auto-administré (auto-tests disponibles sur
internet).
A quoi sert un dépistage ?
Le dĂ©pistage permet de repĂ©rer les personnes atteintes dâune maladie avant lâapparition des
symptÎmes et des complications et de proposer une prise en charge médicale précoce
réduisant les risques pour la santé.
Par exemple, la phénylcétonurie est une maladie génétique rare due à un déficit
enzymatique, responsable chez lâenfant de lâapparition dâun handicap intellectuel progressif
trÚs sévÚre.
Le dépistage systématique de cette maladie, chez tous les nouveau-nés en France, permet
de repérer, avant tout symptÎme, les enfants atteints. Grùce à une prise en charge médicale
adaptée et précoce (régime alimentaire adapté), les nourrissons dépistés ont un éveil et un
développement normaux.
Quels programmes de dépistage en Europe ?
Les programmes de dépistage en population sont trÚs variés en Europe et illustrent des
choix de santé publique trÚs différents selon les pays.
En effet, en dehors du dĂ©pistage nĂ©onatal de la phĂ©nylcĂ©tonurie et de lâhypothyroĂŻdie, il
nâexiste aucun consensus sur les pratiques de dĂ©pistage en population cible : mucoviscidose
dépistée en France seulement ; hyperplasie des surrénales dépistée en France, Belgique,
Italie, au Portugal et au Danemark.
Dâautres pays ont mis en place des dĂ©pistages gĂ©nĂ©tiques chez lâadulte : hĂ©mochromatose
en Finlande, NorvĂšge, Grande Bretagne.
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Quels programmes de dépistage en France ?
En France, les dépistages en population concernent le nouveau-né pour 5 maladies
rares :
la phĂ©nylcĂ©tonurie, lâhyperplasie congĂ©nitale des surrĂ©nales, hypothyroĂŻdie, la
mucoviscidose et la drépanocytose (pour les enfants à risque).
Le dĂ©pistage est rĂ©alisĂ© par lâAssociation française de dĂ©pistage et de prĂ©vention du
handicap de lâenfant (AFDPHE). Il est gratuit pour les familles.
Lâassurance maladie finance le programme pour un coĂ»t total de 7 millions dâeuros, soit 8
euros par enfant.
800 000 nouveau-nés ont bénéficié des dépistages en 2003.
850 enfants ont Ă©tĂ© repĂ©rĂ©s et ont pu ĂȘtre pris en charge de façon prĂ©coce aprĂšs
confirmation du diagnostic : 45 phénylcétonuries, 280 hypothyroïdies, 50 hyperplasies des
surrénales, 315 drépanocytoses et 160 mucoviscidoses.
Les dépistages, quels enjeux ?
LâĂ©volution de la biologie molĂ©culaire et des connaissances de gĂ©nĂ©tique permet de dĂ©pister
de nombreuses maladies. Une évaluation rigoureuse des dépistages proposés est donc
nécessaire.
Un des objectifs du plan est de mettre en place une politique de dépistage des
maladies rares définissant des priorités,
fondées sur une évaluation rigoureuse en terme
de santé publique et permettant de prendre des décisions rationnelles,
tout en prenant en
compte les choix de la société,
en :
Â
évaluant les programmes de dépistage en population générale (ou ciblée) avant et lors
de leur mise en Ćuvre ;
Â
validant les indications des tests de dépistage individuels ;
Â
amĂ©liorant lâorganisation des tests individuels, en particulier en mettant en place de
recommandations pour les auto-tests ;
Â
harmonisant les politiques européennes en matiÚre de dépistage ;
Â
informant les professionnels de santé et le public sur les implications des dépistages, afin
quâils soient Ă mĂȘme de comprendre les choix effectuĂ©s.
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12
La base de données « Orphanet »
Quâest-ce que « ORPHANET » ?
« Orphanet » est une base de données sur les maladies rares accessible gratuitement par
tous (professionnels de santé, malades, grand public) sur Internet (
Ce service a Ă©tĂ© crĂ©Ă© en 1997 par la Direction gĂ©nĂ©rale de la santĂ© (DGS) et lâInstitut
national de la santé et de la recherche médicale (INSERM), en lien avec la Mission des
médicaments orphelins.
La Plate-forme des Maladies rares, Ă lâinitiative de lâAssociation française contre les
myopathies, inaugurĂ©e en 2001, situĂ©e Ă lâhĂŽpital Broussais (Paris) regroupe dans un mĂȘme
lieu « Orphanet », un service dâinformation tĂ©lĂ©phonique Maladies rares, le Groupement
dâintĂ©rĂȘt scientifique - Institut des maladies rares (Institut coordonnant les recherches sur les
maladies rares) ainsi que deux fĂ©dĂ©rations dâassociations de maladies, lâAlliance maladies
rares (pour la France) et Eurordis (pour lâEurope).
Quels renseignements trouver sur « ORPHANET »
?
Â
Une encyclopédie médicale décrivant les principales maladies rares,
Â
Les programmes de recherche et les essais thérapeutiques en cours, avec possibilité de
recrutement en ligne de malades depuis 2003,
Â
Les laboratoires de diagnostic,
Â
Les consultations hospitaliÚres spécialisées,
Â
Les associations de malades,
Â
Des informations sur les médicaments orphelins,
Â
Des liens avec dâautres sites Internet consacrĂ©s aux maladies rares,
Â
Une lettre dâinformation bimensuelle, «
Orphanews
», consacrée aux évolutions
scientifiques et médicales
Depuis 2000, ce site, soutenu par lâUnion europĂ©enne, apporte des informations en cinq
langues : français, anglais, italien, allemand, espagnol et portugais.
Tous les deux ans, est Ă©ditĂ© un annuaire papier rĂ©unissant lâensemble de ces donnĂ©es.
Qui fréquente « ORPHANET » ?
Le site accueille plus de 10 000 visiteurs par jour, de 120 pays différents. Les utilisateurs du
site sont :
Â
58 % des professionnels de santé, majoritairement des médecins hospitaliers
spécialistes,
Â
33 % des malades ou leurs familles,
Â
9 % le grand public.
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Quelles évolutions pour « ORPHANET » dans le cadre du plan maladies rares ?
Â
Développer les informations médicales existantes en langue française
par
lâextension de lâencyclopĂ©die mĂ©dicale en ligne via «
Orphanet
», destinée aux
professionnels et aux malades, en intégrant au moins 400 nouvelles maladies dÚs 2005
dans la base de données.
Â
Mettre en place des nouveaux outils adaptés aux besoins des professionnels et
des malades
, en informant sur :
Ÿ
lâorganisation du systĂšme de soins et de prise en charge en France et dans le
monde particuliÚrement en Europe et en particulier en les centres labellisés ;
Ÿ
la prise en charge sociale et lâaccĂšs aux thĂ©rapeutiques et aux prestations
sociales ;
Ÿ
les bonnes pratiques de soins ;
Ÿ
des documents dâĂ©ducation en santĂ© ;
Ÿ
les systĂšmes experts dâaide au diagnostic ;
Ÿ
les traitements et leur développement
Qui finance « ORPHANET » ?
Le financement dâ« ORPHANET »
est assuré, notamment, par la Direction générale de la
santĂ©, lâINSERM, lâassurance maladie, le ministĂšre de la Recherche, la Commission
europĂ©enne, les Entreprises du mĂ©dicament (LEEM), lâAssociation française contre les
myopathies (AFM) et la Fondation Groupama pour la santé.
Dans le cadre du plan maladies rares, le ministÚre de la Santé et de la Protection sociale
sâengage Ă financer « ORPHANET » Ă hauteur de
300 000 euros par an sur la durée du
plan, soit un total de 1,2 millions dâeuros.
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Les centres de référence pour la prise en charge
des maladies rares
Quâest ce quâun centre de rĂ©fĂ©rence ?
Le centre de rĂ©fĂ©rence dâune maladie rare ou dâun groupe de maladies rares est un
ensemble de compĂ©tences pluridisciplinaires hospitaliĂšres organisĂ©es autour dâĂ©quipes
médicales hautement spécialisées.
Il assure Ă la fois un rĂŽle :
-
dâ
expertise
pour une maladie ou un groupe de maladies rares ayant développé des
compétences spécifiques et reconnues dans ce domaine,
-
de
recours
, qui lui permet, du fait de la rareté de la pathologie prise en charge et du
faible nombre des Ă©quipes spĂ©cialistes dans le domaine, dâexercer une attraction
(interrégionale, nationale ou internationale) au-delà du bassin de santé de son site
dâimplantation.
Quelles sont les missions des centres de référence ?
Les centres de référence ont cinq missions :
âą
faciliter le diagnostic et définir une stratégie de prise en charge thérapeutique,
psychologique et dâaccompagnement social ;
âą
définir et diffuser des protocoles de prise en charge, en lien avec la Haute Autorité de
SantĂ© et lâUnion nationale des caisses dâassurance maladie (UNCAM) ;
âą
coordonner les travaux de recherche et participer à la surveillance épidémiologique, en
lien avec lâInstitut national de veille sanitaire (InVS) ;
âą
participer Ă des actions de formation et dâinformation pour les professionnels de santĂ©,
les malades et leurs familles, en lien avec lâInstitut national de prĂ©vention et dâĂ©ducation
pour la santé (INPES) ;
âą
animer et coordonner les réseaux de correspondants sanitaires et médico-sociaux ;
âą
ĂȘtre des interlocuteurs privilĂ©giĂ©s pour les tutelles et les associations de malades.
Comment sont désignés les centres de référence ?
La désignation des centres de référence pour la prise en charge des maladies rares est
rĂ©alisĂ©e dans le cadre dâune procĂ©dure de labellisation nationale. Elle repose sur une
expertise indĂ©pendante et sâappuie sur un cahier des charges prĂ©cis. Le label est attribuĂ©
par le ministre chargé de la santé pour une durée de cinq ans.
Plan national Maladies rares
15
Combien de centres de référence pour la prise en charge des maladies rares ?
Le nombre de centres de rĂ©fĂ©rence labellisĂ©s sera limitĂ© car ces centres ont vocation Ă ĂȘtre :
-
des «
tĂȘtes de pont
» dâune filiĂšre de soins spĂ©cialisĂ©e associant des structures
hospitaliÚres, des acteurs sanitaires et sociaux extrahospitaliers de proximité qui vont
coordonner la prise en charge des malades au plus prĂšs de leur vie quotidienne,
-
garants de lâexpertise
(recherche clinique, bonnes pratiques ..) afin dâassurer la
diffusion des connaissances et lâharmonisation des pratiques entre les diffĂ©rentes
structures de prise en charge.
La plupart de ces centres ont une vocation nationale ou inter-régionale et en fonction de la
prévalence de la maladie rare, le nombre de centre pourra varier entre un seul centre
national pour une maladie trĂšs rare, Ă entre 5 et 10 centres pour des maladies rares plus
fréquentes.
Une typologie de
18 groupes de maladies rares
a été établie à titre indicatif dans le cadre
de lâappel Ă projets 2004 afin de permettre une premiĂšre Ă©bauche des besoins en nombre de
centres de rĂ©fĂ©rence Ă lâĂ©chĂ©ance du plan.
Le Plan national maladies rares prévoit ainsi une montée en charge progressive du nombre
de centres de rĂ©fĂ©rence sur la durĂ©e du plan, ce qui devrait permettre de labelliser dâici fin
2008, prĂšs de
100 centres de référence
pour assurer la prise en charge des maladies
rares.
Un financement de
40 millions dâeuros
accompagnera la mise en place de ces centres.
Plan national Maladies rares
16
La labellisation des centres de référence
pour la prise en charge des maladies rares
Quâest ce que la labellisation ?
La labellisation est une procĂ©dure dâexpertise indĂ©pendante de dĂ©signation des centres de
référence pour la prise en charge des maladies rares. Ces centres, à vocation nationale,
rĂ©pondent Ă des critĂšres dâexcellence scientifique et de compĂ©tence mĂ©dicale.
La labellisation des centres est prononcée par le ministre de la Santé et de la Protection
sociale par arrĂȘtĂ© pour une durĂ©e de cinq ans, aprĂšs avis du ComitĂ© National Consultatif de
labellisation.
Quâest-ce que le ComitĂ© National Consultatif de Labellisation ?
Ce comité, nommé par le ministre de la santé et de protection sociale, associe des
professionnels de santé experts dans la prise en charge des maladies rares, des
représentants des associations de patients, des sociétés savantes et des institutionnels.
Le comité a pour missions :
-
de donner un avis motivĂ© au ministre chargĂ© de la santĂ© sur lâopportunitĂ© de la
labellisation des centres de référence, au vue de la conformité des dossiers de
candidature Ă un cahier des charges et de lâadĂ©quation aux besoins de santĂ©,
-
de participer Ă la mise en place des critĂšres dâĂ©valuation des centres de rĂ©fĂ©rence en lien
avec la Haute Autorité de Santé,
-
dâĂ©mettre un avis sur lâopportunitĂ© du renouvellement du label.
Par ailleurs, le ComitĂ© peut ĂȘtre saisi pour avis par le ministre pour toute question relative Ă
lâorganisation des soins en matiĂšre de maladies rares.
ComposĂ© de 27 membres, le comitĂ© sâappuie sur un rĂ©seau de 55 rapporteurs associant des
experts mĂ©dicaux des maladies rares, des directeurs dâĂ©tablissements, des directeurs de
soins et des médecins inspecteurs de santé publique.
Quelles sont les étapes de la procédure de labellisation?
La labellisation rĂ©sulte dâun processus en trois Ă©tapes :
-
1
Ăšre
étape : Appel à projets auprÚs des centres hospitaliers universitaires mené en
collaboration avec les ARH
(circulaire DHOS/DGS du 27 mai 2004).
-
2
Ăšme
étape : Etude de recevabilité sur la base des critÚres suivants :
1- Respect du champ de lâappel dâoffres (hors champ : maladies infectieuses et
cancers)
2- Avis favorable de lâARH et de la DRASS
1
ARH : Agence RĂ©gionale dâHospitalisation
2
DRASS : Direction RĂ©gionale des Affaires Sanitaires et Sociales
Plan national Maladies rares
17
3- Avis favorable des instances (Commission mĂ©dicale dâĂ©tablissement et conseil
dâAdministration)
4- CaractĂšre complet du dossier.
En 2004, sur les 213 dossiers reçus par le ministĂšre, 89 ont Ă©tĂ© retenus pour ĂȘtre soumis Ă
lâĂ©valuation par le CNCL.
-
3
Ăšme
Ă©tape : Expertise des dossiers et avis du CNCL
Les dossiers sélectionnés ont été adressés à un binÎme associant un rapporteur médecin
expert des maladies rares et un rapporteur administratif (directeur dâhĂŽpital, directeur de
soins infirmiers, médecin inspecteur de santé publique) répondant à des rÚgles
dâindĂ©pendance par rapport au dossier Ă Ă©valuer (spĂ©cialitĂ© et lieu dâexercice).
Lâensemble des Ă©valuations est examinĂ© par le CNCL qui Ă©met un avis sur lâopportunitĂ© de
labelliser les centres. Pour lâannĂ©e 2004, la doctrine adoptĂ©e par le CNCL a Ă©tĂ© de ne retenir
que les dossiers qui rĂ©pondaient parfaitement au cahier des charges Ă savoir lâexcellence de
la compétence médicale et scientifique du centre candidat. Les critÚres de répartition
géographique et de réponse aux données épidémiologiques en fonction des différentes
maladies rares seront pris en compte lors des prochains appels dâoffres (2005, 2006 et
2007).
En 2004, une liste de 30 centres de rĂ©fĂ©rence couvrant lâensemble des catĂ©gories de
maladies rares (Ă lâexception des maladies endocriniennes rares) a Ă©tĂ© proposĂ©e au ministre
chargé de la santé pour la labellisation.
Quelles sont les conséquences de la labellisation ?
La labellisation constitue avant tout une
reconnaissance de lâexcellence dâune
organisation mĂ©dicale et dâune expertise scientifique
. Elle nâentraĂźne pas
nĂ©cessairement lâattribution de financements supplĂ©mentaires.
Le Plan National Maladies rares prĂ©voit toutefois dâaccompagner la mise en place des
centres de référence par un financement à hauteur de
40 millions dâeuros sur la durĂ©e du
plan
. Ce financement doit permettre notamment le recrutement de personnels dédiés aux
missions spécifiques de ces centres en terme de définition et de diffusion de protocoles de
prise en charge thĂ©rapeutiques, dâinformation et de formation des professionnels de santĂ©,
des patients et de leur famille et dâanimation et de coordination de rĂ©seaux sanitaires et
médico-sociaux et de surveillance épidémiologique.
La liste des centres labellisés est portée à la connaissance des professionnels de santé et
des patients via les sites du ministÚre de la Santé et de la Protection sociale et
dâORPHANET.
Les centres ainsi labellisés, constitueront progressivement un
rĂ©seau dâexpertise national
pour les tutelles et les organismes dâassurance maladie sur les maladies rares.
Plan national Maladies rares
18
Les médicaments orphelins
Le critÚre de « désignation » du médicament orphelin est constitué par la prévalence de la
maladie quâil est sensĂ© soigner : 5/10 000. Il est accordĂ© par le ComitĂ© des mĂ©dicaments
orphelins de lâAgence europĂ©enne du mĂ©dicament.
Une mission ministérielle des médicaments orphelins a été créée en mars 1995, avec deux
objectifs :
âŠ
promouvoir une politique européenne en faveur des médicaments orphelins ;
âŠ
accompagner ce projet par des actions nationales adaptées.
Cette mission a atteint son objectif majeur, puisquâelle a permis de faire adopter le rĂšglement
européen relatif aux médicaments orphelins le 16 décembre 1999.
Ce nouveau rĂšglement, opĂ©rationnel au sein de lâAgence europĂ©enne du mĂ©dicament
depuis avril 2000, a permis la désignation
240
médicaments
et lâattribution dâune
autorisation de mise sur le marchĂ© europĂ©enne (AMM) Ă
16
spécialités,
tandis quâune
vingtaine de dossiers dâAMM sont en cours dâexamen.
Ce rĂšglement et lâaction conduite par la Mission ont favorisĂ© la
création de nouveaux
laboratoires
pharmaceutiques
, et dynamisé les laboratoires existants. En France, plus
dâune trentaine dâentreprises se sont engagĂ©es dans le dĂ©veloppement de mĂ©dicaments
orphelins. ParallĂšlement, lâAssistance Publique - HĂŽpitaux de Paris a crĂ©Ă© en son sein
lâEtablissement Pharmaceutique des HĂŽpitaux de Paris pour mettre sur le marchĂ© des
médicaments orphelins.
Les promoteurs de médicaments orphelins sont actuellement
exonérés des
taxes et
contributions
dues par lâindustrie pharmaceutique au profit de lâassurance maladie et de
lâAFSSAPS.
Enfin, il existe un
dispositif dâautorisation temporaire dâutilisation (ATU)
pour les
médicaments orphelins, particuliÚrement avantageux en France
; lâassurance maladie
rembourse les médicaments sous ATU.
3
DĂ©signation : procĂ©dure par laquelle un ComitĂ© de lâAgence europĂ©enne (ComitĂ© des mĂ©dicaments orphelins)
reconnaßt que le projet de développement présenté répond à une maladie rare (prévalence inférieure à 5 pour 10
000) et que cette maladie est grave et invalidante et quâaucun traitement nâest actuellement disponible.
Plan national Maladies rares
19
MĂ©dicaments orphelins :
Etat actuel des autorisations de mise sur le marché (AMM)
A ce jour, 16 AMM ont Ă©tĂ© accordĂ©es par lâAFSSAPS :
âą
Fabrazyme (Genzyme) :
Maladie de Fabry
âą
Replagal (TKT Europe) :
Maladie de Fabry
âą
Trisenox (
Cell Therapeutics) :
Leucémie aiguë à promyélocytes
âą
Tracleer (Actelion) :
Hypertension artérielle pulmonaire
âą
Glivec (Novartis) :
Tumeurs malignes gastro-intestinales,
leucémie myéloïde chronique
âą
Somavert (Pharmacia) :
Acromégalie
âą
Zavesca (Actelion) :
Maladie de Gaucher
âą
Carbaglu (Orphan Europe) :
Hyperammoniémie
âą
Aldurazyme (Genzyme) :
Mucopolysaccharidose type I
âą
Busilfex (Pierre Fabre) :
Traitement préalable de cellules sanguines
favorisant leur greffe
âą
Ventavis (Schering) :
Hypertension pulmonaire primaire ou secondaire
âą
Onsenal (Pharmacia-Pfizer) :
Polypose adénomateuse familiale
âą
Photobarr (Axcan Pharma) :
Syndrome de Barrett
âą
Litak (Lipomed) :
Traitement indiqué pour certains cancers
du systĂšme lymphatique
âą
Lysodren (HRA-Pharma) : Traitement des cancers de la glande surrénale
âą
Pedea (Orphan Europe)
Fermeture du canal artériel chez le prématuré
Plan national Maladies rares
20
La recherche sur les maladies rares
Pourquoi le développement de la recherche sur les maladies rares est-il
difficile ?
De nombreuses initiatives ont vu le jour depuis quelques années dans le domaine de la
recherche sur les maladies rares, en particulier grĂące Ă lâaction conjointe des pouvoirs
publics et des associations de malades, notamment lâAssociation française contre les
myopathies (AFM) : crĂ©ation dâun Groupement dâintĂ©rĂȘt scientifique (GIS) « Institut des
maladies rares
», programme GenHomme, mise en place de centres nationaux de
ressources gĂ©nomiquesâŠ
Toutefois, et malgré des premiers résultats encourageants, le développement de la
recherche est rendu difficile par le trĂšs grand nombre, la faible prĂ©valence et lâhĂ©tĂ©rogĂ©nĂ©itĂ©
des maladies rares.
La recherche sur les maladies rares implique par ailleurs une approche pluridisciplinaire
associant des équipes de recherche clinique, génétique, physiopathologique, thérapeutique
et en sciences humaines et sociales, dans le cadre dâun fonctionnement en rĂ©seaux quâil
convient de conforter.
Comment promouvoir la recherche sur les maladies rares ?
La recherche constitue une priorité du Plan national maladies rares. A ce titre, le MinistÚre
de la santĂ© et de la protection sociale ainsi que le MinistĂšre de lâĂ©ducation nationale, de
lâenseignement supĂ©rieur et de la recherche (MinistĂšre dĂ©lĂ©guĂ© Ă la recherche) sâengagent Ă
promouvoir la recherche sur les maladies rares par trois séries de mesures :
Â
Mettre en Ćuvre une politique de recherche volontariste, notamment dans le domaine
des essais cliniques : par lâintermĂ©diaire de son
Programme hospitalier de recherche
clinique
(PHRC), le MinistÚre de la santé et de la protection sociale entend ainsi
développer la recherche clinique sur les maladies rares au sein des établissements de
santé ;
Â
Créer, en partenariat avec les acteurs institutionnels, associatifs et industriels, un
programme destiné à assurer la coordination des travaux de recherche sur les
maladies rares
: ce programme, liĂ© Ă lâInstitut national de la santĂ© et de la recherche
médicale (INSERM), a vocation à se substituer au GIS « Institut des maladies rares » et
permettra de conférer une cohérence accrue et une meilleure visibilité à la politique
nationale de recherche sur les maladies rares ;
âą
Ce programme dĂ©veloppera des actions pluriannuelles sur appels dâoffres concernant les
diffĂ©rents aspects de la recherche sur les maladies rares. Il sera rattachĂ© Ă lâAgence
nationale pour la recherche et comportera six axes afin de couvrir tous les champs
nécessaires, depuis les recherches biologiques fondamentales, y compris sur les cellules
souches, jusquâaux recherches en sciences sociales :
Plan national Maladies rares
21
Ÿ
épidémiologie,
Ÿ
caractérisation génétique et moléculaire des maladies rares,
Ÿ
physiopathologie,
Ÿ
mise au point de tests diagnostiques,
Ÿ
recherche thérapeutique,
Ÿ
Ă©valuation des performances des systĂšmes de soins et des modes de prise en
charge, et des conséquences psychosociales des maladies rares.
Quels seront les moyens consacrés au développement de la recherche sur les
maladies rares ?
Dans le cadre du Plan national maladies rares (2004-2008), le ministÚre de la Santé et de la
Protection sociale apportera une contribution de prĂšs de 23 millions dâeuros, essentiellement
au titre du PHRC et dâune contribution au financement du
« Programme pluriannuel de
recherche sur les Maladies Rares » à hauteur de 600 000 euros
.
Le ministĂšre de la
Recherche apportera une contribution de 20 millions dâeuros.
Plan national Maladies rares
22
Les associations de malades et les permanences
tĂ©lĂ©phoniques dâinformation sur les maladies rares
En France, il existe de nombreuses associations spĂ©cifiques dâune ou plusieurs maladies
rares, dont beaucoup se sont regroupées. Leur implication dans le soutien à la recherche est
de plus en plus importante.
L'
Alliance Maladies Rares
, créée en 2000, rassemble aujourd'hui plus de 135 associations
de malades et accueille en son sein des malades et familles isolés «
orphelin
»
d'associations. L'Alliance bénéficie du soutien déterminant de l'Association Française contre
les Myopathies.
www.alliance-maladies-rares.org
102 rue Didot 75014 Paris TĂ©l. : 01 56 53 53 40
Lâ
Association
Française contre les Myopathies
(AFM)
a été créée en 1958 par des
malades et des familles touchés par les maladies neuromusculaires ; elle est reconnue
dâutilitĂ© publique. Ces maladies reprĂ©sentent plus de 200 maladies rares diffĂ©rentes..
Pour se donner les moyens de ses missions, lâAFM a crĂ©Ă© en 1987 le TĂ©lĂ©thon qui, chaque
annĂ©e, fait appel Ă la gĂ©nĂ©rositĂ© publique durant le premier week-end de dĂ©cembre. GrĂące Ă
la mobilisation de millions de donateurs, lâAFM est devenu un acteur majeur de la recherche
en génétique. Elle a soutenu plus de 7500 programmes de recherche depuis 1988 et
contribué à la découverte des gÚnes responsables de plus de 740 maladies. Par ailleurs,
l'AFM a soutenu la création de diverses structures; parmi les principales figurent le
GĂ©nĂ©thon, lâInstitut de Myologie, le GĂ©nopole et la Plate-forme des Maladies raresâŠ
De 1999 Ă 2003 lâAFM a investit 177,8 millions dâeuros dans le domaine des maladies rares
(recherche, développement des thérapeutiques, structures et partenariats associatifs), dont
35,7 millions dâeuros en 2003.
1 rue de l'Internationale BP 59 91002 Evry Cedex TĂ©l. : 01 69 47 28 28
La
Fédération des Maladies Orphelines
(FMO)
regroupe un collectif de plus de soixante-
dix associations de patients. Elle organise chaque année une campagne de sensibilisation et
de collecte de dons auprÚs du grand public : «Les Jours du Nez Rouge».
5, rue Casimir Delavigne 75006 Paris TĂ©l. : 01 43 25 98 00
Eurordis
est une coordination dâassociations de patients, au niveau europĂ©en. Elle regroupe
plus de 200 associations membres, dont plusieurs
Alliances Nationales Maladies Rares
,
issues de 14 pays europĂ©ens. Eurordis a ĆuvrĂ© Ă lâadoption de ce rĂšglement, en
collaboration avec dâautres organisations de patients, de lâindustrie pharmaceutique et des
biotechnologies, et participe au ComitĂ© des MĂ©dicaments Orphelins, chargĂ© dâexaminer les
demandes de désignation de médicaments en tant que médicaments orphelins et dans
lequel les organisations de patients sont représentées.
TĂ©l. : 01 56 53 52 10
Plan national Maladies rares
23
Maladies Rares Info service :
service personnalisĂ© dâĂ©coute, dâinformation et dâorientation
sur les maladies rares, ouvert aux professionnels de santé, aux personnes malades et à leur
entourage : 0810 63 19 20 (numéro Azur)
Plan national Maladies rares
24
Le financement du Plan Maladies rares
RĂ©partition des financements
par axe du plan national
Objet du financement
En ⏠sur la durée du plan
(2005-2008)
Axe 1
Mieux connaĂźtre lâĂ©pidĂ©miologie
des maladies rares
Â
INVS : 0,5 millions dâ⏠par an
2 millions dââŹ
Axe 2
Reconnaßtre la spécificité des
maladies rares
Pas de surcoût identifié
Axe 3
DĂ©velopper une information pour
les professionnels de santé
et le grand public
Â
« ORPHANET
» : 300 000 âŹ
par an
Â
INPES : 400 000 ⏠par an
2,8 millions dââŹ
Axe 4
Former les professionnels de santé
Ă mieux identifier les maladies rares
Â
100 000⏠par an
0,4 millions dââŹ
Axe 5
Organiser le dĂ©pistage et lâaccĂšs
aux tests diagnostiques
Â
5 millions dâ⏠par an
20 millions dââŹ
Axe 6
AmĂ©liorer lâaccĂšs aux soins
et la qualité de la prise en charge
Â
10 millions dâ⏠en 2005, 2006 et
2007
(10 millions ont déjà été
alloués en 2004.)
30 millions dââŹ
Axe 7
Poursuivre lâeffort en faveur des
médicaments orphelins
Pas de surcoût identifié
Axe 8
Répondre aux besoins spécifiques
dâaccompagnement
Pas de surcoût identifié
Axe 9
Promouvoir la recherche sur les
maladies rares
Â
PHRC : 5 millions dâ⏠en 2005,
5,5 millions dâ⏠en 2006,
6 millions dâ⏠en 2007 et 2008
Â
Programme
maladies rares :
150 000 ⏠par an (MSPS)
Â
MinistĂšre de la Recherche :
5 millions dâ⏠par an
22,5 millions dââŹ
0,6 millions dââŹ
20 millions dââŹ
Axe 10
DĂ©velopper des partenariats
nationaux et européens
Â
Soutien Ă la Plate-forme
Maladies rares : 40 000⏠par an
0,16 millions dââŹ
Total
100 millions dââŹ