Femmes illustres de l’aviation
Valérie André, Elisabeth Boselli, Jacqueline Auriol
Ces trois pilotes sont les figures emblématiques
de l’aéronautique d’avant 1982, période
où la place de la femme pilote n’est pas encore pleinement
reconnue. À la différence d’Élisabeth
Boselli et de Valérie André, Jacqueline Auriol n’a
jamais été pilote militaire, bien qu’elle
ait été pilote d’essai au Centre d’essais
en vol de Brétigny.
Reçue
docteur en médecine en novembre 1948, Valérie André
rejoint en décembre suivant, avec le grade assimilé
de médecin capitaine, l’hôpital militaire de
My Tho en Indochine, puis l’hôpital de Saïgon.
En 1950, elle est la première femme à obtenir le
brevet de pilote privé d’hélicoptère.
Elle est alors nommée chef de section pilote d’hélicoptère
sur la base aérienne de Gialam (Nord Vietnam) en octobre
1950. Elle compte à son actif 285 missions dont 165 évacuations
sanitaires.
Au début de 1955, le capitaine André est affecté
au Centre d’essais en vol de Brétigny-sur-Orge où
elle apprend le pilotage sur avions tout en exerçant ses
fonctions de médecin du personnel navigant. En 1959, Valérie
André est affectée en Algérie en tant que
médecin-chef et pilote à la 23e escadre d’hélicoptères.
En 1960, elle devient médecin-chef de la base aérienne
de La Reghaïa.
De retour d’Algérie, elle prend
le poste de médecin-chef de la base aérienne de
Villacoublay de 1962 à 1971. Le 21 avril 1976, elle devient
la première femme médecin général
dans l’histoire de la Défense avec le grade de général
de brigade. En 1981, Valérie André est nommée
médecin général inspecteur et promue grand
officier de la Légion d’honneur avant de quitter
l’armée
Élisabeth
Boselli obtient son brevet de pilote de tourisme en 1938. Admise
dans l’armée de l’Air en 1945 comme sous-lieutenant,
elle est brevetée pilote militaire l’année
suivante. En 1947, elle obtient le brevet de transports publics
aériens et bat le record mondial féminin d’altitude
sur planeur, qu’elle améliore en 1948.
Détentrice du record du monde d’altitude
pour avions légers en 1949, Élisabeth Boselli est
brevetée sur hydravion en 1951. Elle effectue de nombreuses
démonstrations de voltige au cours de meetings internationaux.
En stage à l’école de chasse de Meknès
en 1953, elle suit une formation d’adaptation sur avion
à réaction. En 1955, elle bat le record féminin
de vitesse sur 1000 kilomètres en circuit fermé,
puis le record du monde en circuit fermé toutes catégories.
Pendant la guerre d’Algérie, elle
met ses qualités au service de l’évacuation
sanitaire et reçoit la croix de la Valeur militaire avec
trois citations et la Légion d’honneur. De retour
en métropole, elle est affectée au service militaire
de la circulation aérienne à Paris. Élisabeth
Boselli quitte l’armée de l’Air en 1969.
La
belle-fille du président de la République Vincent
Auriol décroche son brevet de pilote en 1948. En juillet
1949, l’hydravion dont elle est passagère tombe dans
la Seine près des Mureaux. Défigurée, après
des mois de souffrance et de multiples opérations qui lui
façonnent un nouveau visage, Jacqueline Auriol décide
de prendre sa revanche sur le destin. En janvier 1950, elle passe
aux États-Unis son brevet de pilote d’hélicoptère
et s’entraîne sur avion à réaction.
Puis elle s’attaque au record féminin de vitesse
sur avion à réaction, record détenu depuis
1947 par l’Américaine Jacqueline Cochran. Elle l’emporte
le 12 mai 1951, à bord de son Vampire, avec 818,181 km/h
de moyenne. Cette performance lui permet d’obtenir sa licence
de pilote militaire et lui vaut la plus haute distinction aéronautique
internationale : le Harmon Trophy, qu’elle recevra trois
fois.
En septembre 1952, la Légion d’honneur
lui est décernée. La même année, admise
au Centre d’essais en vol, Jacqueline Auriol améliore
son propre record de vitesse en circuit fermé, immédiatement
pulvérisé par sa rivale Jacqueline Cochran en 1953.
Mais cette dernière n’a pas le temps de savourer
sa victoire que Jacqueline Auriol devient la première femme
à franchir le mur du son en août 1953. Deux ans plus
tard, elle est également la première brevetée
pilote d’essai. Les deux Jacqueline continuent à
se ravir le record féminin de vitesse jusqu’en 1963
où l’Américaine l’emporte finalement
avec 2097 km/h.
Après une belle carrière de pilote d’essai,
Jacqueline Auriol quitte le Centre d’essais en vol en 1971.