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L'après-Hadopi: l'impossible licence légale

L'idée avancée par les socialistes se heurte à de nombreux obstacles.

Mardi 28 Juillet 2009
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Il est évident que les lois Hadopi n'arriveront pas à atteindre leur objectif qui est de supprimer ou de réduire le téléchargement illégal de musique et de films sur Internet. Tout le monde (ministre, parlementaire, industries culturelles) est maintenant dans l'après-Hadopi. Après l'état des lieux pour les industries culturelles, l'état des lieux pour les usagers et le problème du partage des revenus, voici le dernier article de la série.

***

On nous parle beaucoup de la licence globale (ou légale selon les variantes) comme solution au problème du téléchargement illégal sur internet.

L'idée est de de légaliser ce qui se fait (puisqu'on ne peut pas l'empêcher) en imposant une taxe sur les abonnements destinée à compenser financièrement les pertes pour les industries du divertissement. Bien que séduisante sur le papier, cette solution est totalement irréaliste.

Elle est irréaliste car elle concerne tous les catalogues et tous les ayant-droits. On raisonne au niveau mondial, pas au niveau franco-français. Rien que ça, déjà, ça tue le système. Si les majors étrangères refusent le système, elles attaquent en justice et gagnent car cette solution est illégale. Elle viole allègrement le droit de la propriété intellectuelle, en imposant une collectivisation obligatoire des droits de propriété littéraire et artistique. Cela touche autant le droit moral que les droits patrimoniaux.

Cette licence légale va aussi supprimer toute forme de contrôle de la diffusion d'une oeuvre. Toutes les clés de répartition des droits vont exploser. Je ne vous raconte pas le bazar que cela va causer, vu les tensions qui existent entre sociétés de perception des droits. Car vous n'avez pas que les droits d'auteurs, vous avez aussi les droits voisins...

Cette réforme va tuer toutes les plates-formes «légales» pour tout mutualiser. Qui va répartir les droits? selon quelles clés de répartition? sous le contrôle de qui? l'Etat aura son mot à dire. On comprend donc parfaitement que ni les sociétés d'ayant-droits, ni l'ensemble de l'industrie du divertissement aient envie de se lancer dans ce projet. C'est la fin de leur pouvoir si l'Etat est en mesure d'exercer un contrôle sur une part importante de leurs ressources financières. Sans leur accord et leur coopération, rien ne se fera.

Il reste une marge sur les abonnements

Cette licence légale ne plait pas plus aux FAI, qui voient là, à juste titre, une taxe sur les abonnements Internet qui aura pour effet d'en renchérir le prix pour le consommateur. Ces dernières années, le secteur a beaucoup souffert, car Free a imposé un niveau de prix assez bas, bien plus bas qu'ailleurs, limitant les marges. Le prix ainsi obtenu (30€ tout compris) est en dessous de ce qui est acceptable pour le consommateur, laissant un espace pour des prélèvements. Les prédateurs ne s'y sont pas trompés et ont commencé à tourner autour de la proie, notamment dans la loi audiovisuelle quand il s'est agit de trouver des financements pour compenser la suppression de la publicité sur les chaines de télévision du service public.

Finalement, où ira l'argent? A la création? Mais au fait, c'est quoi la création? S'il y a bien une question qui n'a pas été posée, c'est celle là! J'aimerais que tout ceux qui parlent de création nous disent précisement ce qu'ils entendent par là, et surtout, comment on peut l'aider.

De tous temps, la création n'a pas payé. Le créateur crevait la dalle ou vivait de la générosité d'un mécène, qui pouvait être plus ou moins directif sur le contenu de la création et surtout, sur les contreparties de ce mécénat. Ce que l'on va créer avec cette «licence légale» ou cette «contribution créative», c'est un vaste fond public de mécénat. Qui profitera à qui? Allez donc voir comment fonctionne le ministère de la culture dans l'attribution des subventions, vous aurez une petite idée...

Authueil

(photo: Flickr/CC/Nathan.F)

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Comments

Tout dépend du point de vue

Hadopi ne répond qu'à une problématique. Comment profiter financierement au maximum de la demande explosive de culture? Ou comment convertir l'interet culturel en commerce de produits culturels?
En aucun cas, la création artistique n'a été concernée.
La tres grande majorité des artistes sont principalement des bénévoles, passionnés de leurs savoir-faires. Le principal objectif étant de partager leurs chefs d'oeuvres. Bien sûr, ils carressent le reve d'en vivre, mais je rappelle que la majorité n'y arriveront pas. N'ont-ils pas droit à la moindre reconnaissance?
Ceux qui commencent à en toucher des bénéfices, profitent de tous les moyens inimaginables pour que leurs oeuvres soient connues.
Ces artistes sont autant des peintres, déssinateurs, sculteurs, musiciens, réalisateurs, ou des comédiens.

Limitons nous à la musique, principale cible d'Hadopi.
Un groupe va d'abord s'épuiser physiquement pour se représenter dans des lieux gratuits : cafés concerts, fête de la musique... avec pour objectif d'avoir quelques scenes rémunérées. Partager leurs musiques, en multipliant (souvent gratuitement) les copies distribués aupres des connaissances, et meme des curieux à leurs concerts. Profiter des espaces communautaires d'internet, qui grace au numérique, permet de partager leur travail sans couts. Et peut être, que cette reconnaissance leur permettra d'en vivre, et de signer pour une maison de disque. Je rappelle que ces outils numériques de partage culturel, n'existaient pas il y a 15 ans.

Helas, Hadopi ne va servir les interets que des artistes deja connus. Cette loi ne fera absolument pas la différence entre le téléchargement d'un artiste désireux de partager ses oeuvres, d'un autre, accrochés à ses disques de platine. Une donnée numérique ne ressemble pas mieu qu'à une autre donnée numérique, surtout si elle est criptée.
C'est ainsi oublier que certains Kamini, Grégoire et autres Lorie ont été connus grace à la multiplication numérique incontrolée sur Internet.

Si encore l'acces à la culture se rapprochait d'un marché pur et parfait, où tous les artistes seraient égaux dans la distribution, sans aucun favoritisme. Mais meme chez les plus grands disquaires, vous ne trouverez pas forcement les artistes souhaités. En fait, il n'existe qu'un seul moyen d'acceder à l'ensemble des oeuvres musicales, c'est grace à Internet. Et ici, il ne faut pas compter sur les sites légaux particulierement limités dans les styles, trop chers et fermés dans l'utilisation des biens "légalement" achetés, et autant l'avouer, peu soucieux des droits aux artistes. Seuls les sites et outils paralelles le permettent.

Si encore, le budget des ménages permettaient d'acceder, pour tous le monde, aux besoins culturels désirés sans necessaire substitution d'autres biens. Entre le prix des CDs qui ne baissent pas, le cinéma qui devient inaccessible à une famille, les DVD aussi vite remplacés par le Bluray, et les autres technologies s'imposant dans les budgets, comme la telephonie mobile, l'abonnement Internet (plus de 300€ annuel), les Canal + et autres chaines payantes, le renouvellement des outils multimédia et informatique, et bien sur, sans spécifier la hausse des biens necessaires (nourriture, carburant, immobilier...). Il est forcement nécessaire de réduire des achats, pour permettre d'en obtenir d'autres.

Pourtant, certains marchés musicaux s'en sortent tres bien. La fréquentation dans les concerts à nettement augmenter, les sonneries de portables sont devenues un marché tres rentable, les CDs d'artistes "underground" se multiplient. Grace a Internet, et son acces illimité, le consommateur choisi d'utiliser differement son budget musique, et prefere le vivre, en "Live".

Peut être que les legislateurs esperent ramener les brebis galeuses dans le droit chemin, où les mechants pirates acheteront l'ensemble des oeuvres consommées. Allez, soyons logique, un bien consommé gratuitement, ne sera que rarement un bien qui aurait été acheté. La culture necessite d'etre curieux, et forcement, la curiosité necessite souvent de se tromper. Les oeuvres sont écoutées, et jetées quand elles ne plaisent pas.
Et d'ailleurs, d'apres de nombreuses études, ces memes mechants pirates, sont aussi de tres gros consommateurs (legaux) de produits culturels.
On pourrait résumer de maniere un peu candide, qu'un pirate achete les oeuvres qui a découvert gratuitement, ou se rend aux concerts (finacierement, ca revient au meme pour lui, et voir meme plus rentable pour l'artiste dans le dernier cas).
Bien sur, il y aura toujours des resquilleurs, nous ne sommes pas dans le meilleur des mondes.

Le probleme, c'est que le mechant pirate, ne se fera pas prendre, car il saura comment contourner les sécurités mises en place par Hadopi. Ce seront les débutants, commancant tout juste leurs croissances culturelles, et donc pas encore dépendants des besoins musicaux, qui une fois pris, seront dégoutés et, réduiront les potentiels achats de supports musicaux.

A force d'imposer la musique (ou le cinema) comme un simple produit de consommation, le consommateur se comporte en tant que tel, en maximisant ses préférences en fonctions de ses besoins immediats. Le CD est un support vieillissant, sans aucune valeur ajoutée supplémentaire au MP3, mais coutant plus cher, et prenant de la place dans le logement (la taille moyenne des habitations diminue).
Le marché de la musique subit tout simplement les conséquences des décisions passées, et il a totalement raté son entrée sur internet.

Pour autant, la license globale pourrait-elle etre possible?
Il y aura encore des resquilleurs et ceux qui ne voudront pas payer car ils ne téléchargent rien.
Mais ces memes contestatairs payent bien la redevance, pour des chaines qu'ils ne regardent peut etre jamais?
Les sommes récoltées grace à ce type de mutualisation seraient potentielement supérieures aux bénéfices actuels de ce secteur. Et sans forcement empecher la consommation habituelle des supports physiques. Payer la redevance n'a jamais fait augmenter la consommation de TV.
La grosse difficulté serait plutot la redistribution des sommes récoltés.
Les artistes les plus telechargés ne sont pas toujours les plus mediatisés.
Et quelles structures seraient concernées? les maisons de disques (a qui le telechargement n'a rien couté), l'artiste, les intermediaires... et une participation au développement culturel.

L'artiste doit pouvoir vivre de ses oeuvres, mais il doit aussi se souvenir, qu'il est un artiste avant tout, et pas un simple entrepreneur. Une oeuvre n'existe que s'il y a un public pour l'admirer.

Au final Hadopi va stigmatiser les menages francais en pirate (plus de 10 millions d'abonnement haut débit en France), alors qu'ils sont aussi les consommateurs, les électeurs, les entrepreneurs, les imposables... sans forcement améliorer la situation economique de la culture, et a des couts prohibitifs pour la societé. Et ces couts collectifs, vont forcement finir dans la poche d'un autre.

Allez, rassurons nous, il y aura toujours des artistes. Seuls changeront le support et le moyen d'en profiter.

Tout ça c'est du bla-bla !

Et la Sacem, ça marche comment ??

Ils font payer radios/boites de nuits/bars/tout le reste pour la musique passée, et ils rémunèrent ainsi les auteurs/compositeurs !

Si l'industrie du disque (et encore, pas tous) sont contre la licence globale, c'est parce que cela entérine le fait qu'alors qu'avant, on payait 15 € un CD, dont 60 à 70% du prix venait des marges des magasins, de la diffusion et de la distribution, et de la création du support physique !

A l'heure d'Internet, le prix d'un CD (pourcentage de l'artiste, rémunération de la maison de production, couts d'enregistrement, frais de distribution en ligne) devraient donner un album au prix de 5 €, voir beaucoup moins dans le cas de petites structures de production, qui mettent elles même leur contenu en ligne, et qui n'oublient pas de faire faire de nombreux concerts à leurs artistes afin de profiter de l'engouement pour ceux ci. (un prix de 3 € n'est pas à exclure).
Pour les albums plus anciens, ceux que le CD à déjà rentabilisé, le prix pourrait encore descendre à 1-2 € (je ne parle même pas des oeuvres qui ne sont plus touchées par le droit d'auteur)
Si en plus l'état faisait comme pour le livre, et se décidait enfin à réduire le taux de TVA à 5.5% pour TOUS les produits culturels (Jeux vidéos inclus ? pourquoi pas !), la question du piratage se poserait de moins en moins, car le consommateur verrait un vrai changement dans les prix, et ne se sentirait plus floué de payer le même prix pour un contenu dématérialisé que pour un contenu sur support physique.
Et cela, c'est encore se baser sur un modèle économique basé sur les albums ! Un grand nombre d'artistes (et surtout de pseudo artistes...) pourraient se permettre de ne produire que 3-4 chansons, et éviter de nous livrer des albums remplis de chansons médiocres, qui ne servent qu'à donner l'illusion ue le CD est rempli !

Il devrait aussi être possible, dans le cas ou l'on souhaiterai par exemple posséder un support physique, de retirer le prix déjà payé lors de l'achat du produit culturel au prix de vente du support physique (exemple, on achete un album d'un artiste à 3 € sur Internet, on souhaite ensuite acheter un CD avec une belle pochette, les paroles, etc. qui coute 15 € dans le commerce, on ne le paierait ainsi que 12 €). les solutions existent, mais elles impliquent un tel changement d'habitude, surtout chez les plus gros producteurs, qu'ils préfèrent ne rien changer et taper sur le téléchargement !

Quand à la licence globale, il s'agit encore une fois d'un point de vue biaisé. Pourquoi ne pas envisager un grand "service public" de mise à disposition des produits culturels, géré par l'état ou une association à but non lucratif et indépendante, qui mettrait à disposition l'intégralité des catalogues de films, musiques, etc. contre un abonnement qui serait la véritable Licence Globale, et qui pourrait ainsi dire avec précision quel artiste a été téléchargé, quel artiste ne l'a pas été, et ainsi redistribuer la manne financière de manière réellement équitable. Un système de "100 morceau pour 10 €, 10 films pour 10 euros, une saison de série TV pour 5 euros puis 1000 chansons pour 30 €, 50 films pour 30 €, 5 saisons pour 10 €, etc." qui prendrait ainsi en compte les quantités téléchargées pour éviter que ceux qui téléchargent peut ne paient pour ceux qui téléchargent beaucoup est tout aussi envisageable. L'outil informatique a ceci de formidable qu'il permet ce type de suivi de manière automatisée et aisée.

Au passage, une telle révolution impliquerait de revoir le principe de droit d'auteur, pour y ajouter un droit d'éditeur, afin que ces acteurs essentiels ne soient pas laminés et puissent continuer à jouer leur rôle de découvreurs et producteurs.

Vous dites : "Si les majors étrangères refusent le système, elles attaquent en justice et gagnent car cette solution est illégale. Elle viole allègrement le droit de la propriété intellectuelle, en imposant une collectivisation obligatoire des droits de propriété littéraire et artistique. Cela touche autant le droit moral que les droits patrimoniaux."

Il "suffit" de modifier la loi en profondeur pour intégrer ces changements ! Le droit d'auteur, quand il est né, a aussi demandé de changé la loi en profondeur, ce fut dur, long et douloureux, mais cela a été fait ! L'important est que chaque artiste (et l'éditeur de contenu qui lui a permis de créer et de diffuser de manière convenable ce contenu) touchent une somme raisonnable sur chaque œuvre téléchargée.
Quand aux droits voisins, il serait bien évidemment nécessaire de les remettre en question (souvenons nous que leur reconnaissance est relativement récente...), afin de les intégrer de manière intelligente à ce système.

Vous dites "C'est la fin de leur pouvoir si l'Etat est en mesure d'exercer un contrôle sur une part importante de leurs ressources financières. Sans leur accord et leur coopération, rien ne se fera."
Outre que l'état n'est pas obligé d'être l'intervenant principal, la SACEM est contrôlée par l'état, et cela se passe bien, preuve que c'est possible. Le problème vient encore et toujours des sociétés productrices, qui refusent tout changement d'un modèle qui les a tellement enrichi (engraissé, pourrait on dire). La loi est là pour imposer ce genre de changements.

Maintenant, il aurait fallu se lancer dans cette réflexion il y a 10 ans, afin d'éviter cette décennie perdue. Car une telle loi et un tel changement de mœurs prendrait du temps (beaucoup de temps...) à être pondue et appliqué. Mais l'évolution inexorable de l'outil Internet rend absolument nécessaire ce passage législatif. Le droit d'auteur ne s'est pas fait en un jour, sa réforme imposée par l'arrivée du net sera au moins aussi longue, mais refuser en bloc une telle solution, c'est se voiler la face sur le futur de cette industrie, qui ne réussira jamais à juguler le téléchargement illégal tant qu'il n'existera pas de législation adaptée qui permette d'éviter que le consommateur ne soit pris pour un pigeon par les société productrices.

Les réponses sont à notre portée, il ne reste plus qu'à travailler dur et longtemps pour trouver un texte de loi équilibré, qui redéfinira le droit d'auteur (et qui inventera, je l'espère un droit de producteur/éditeur) pour l'adapter à la révolution de la dématérialisation des contenus culturels.

Vous proposez quoi ?

L'article est "violemment" contre la licence globale qui, pourtant, reste la seule issue face au piratage.
Que propose l'auteur de l'article ?
Il est pour Hadopi ? cette loi qui considère tout internaute comme un pirate potentiel.

Ce n'est pas très commercial de la part des maisons de disques et des artistes de considérer chaque client potentiel comme son pire ennemi.

Je n'ai qu'une chose à dire : boycott des industries culturelles officielles.
Consommons uniquement des oeuvres sous licence "Creative Common".
L'industrie musicale classique n'a pas voulu prendre le virage du numérique, tant pis pour elle, qu'elle meurt !

Question

Samuel, pourquoi ça marcherait avec la Sacem, les radios, les taxes sur les CD vierges... et pas avec les FAI? Par ailleurs, la licence globale est UNE piste possible - et la solution sera forcément complexe et multicanaux.

E.

improbable mais pas impossible...

Il me semble effectivement hautement improbable que cette licence globale voit le jour dans la mesure ou les représentants des personnes concernées sont contre... Cependant je ne vois aucune impossibilité dans ce système, je ne vois pas ou se trouve la difficulté à déterminer exactement qui a téléchargé quoi , puisqu'à partir du moment ou la chose est globale et dépénalisée on peut utiliser un système déclaratif, y compris anonyme, qui serait en tout cas beaucop plus précis que les mesures d'audiences qui servent à répartir le gâteau dans le cas de la radio ou de la TV... et même pourquoi pas installer une sorte de mouchard neutre et open-source qui renseignerait une base de donnée automatiquement suivant ce que l'on télécharge, les pro-Hadopi ne peuvent pas dans le même temps prétendre pouvoir faire un mouchard qui empêche les téléchargements illégaux et prétendre qu'on ne pourrait pas détecter qui télécharge quoi dans le cadre de la licence globale... De toute façon une nouvelle taxe sur les FAI est dans les tuyaux pour compenser le fait que l'Hadopi n'augmentera pas significativment les recettes donc ceux qui n'ont pas voulu de la licence globale la paieront tout de même finalement sauf qu'ils n'auront rien en contrepartie !

Là, vous m'étonnez !

Et oui, vous m'étonnez Authueil !

Après avoir fait un article dans lequel vous faisiez excellemment la distinction entre création et industrie, vous revoilà dans l'amalgame des deux dès qu'il s'agit de rémunération. Bien sûr, ce qui nous intéresse ici c'est la promotion et la rémunération des créateurs, pas le sauvetage des presseurs de galettes en plastiques ou de l'entreprise naguère dirigée par monsieur Olivennes.

Vous m'étonnez également en déclarant cette merveille indigne d'un chroniqueur sérieux : "car cette solution est illégale". Si l'on fait une loi sur le sujet elle deviendra légale dans les conditions précisées par la dite loi.

Le cadre franco-français que je suis le premier en général à dénoncer pourrait très bien s'adapter au cadre international. Il est techniquement très facile de limiter les téléchargements depuis un ou plusieurs sites sur lesquels les bénéficiaires de la licence globale, désirant participer au système, déposeraient leurs œuvres, aux adresses issues des FAI français dès lors que ces derniers seraient astreints à percevoir le montant de la licence auprès de l'ensemble de leurs abonnés. On peut même imaginer un barebone sécurisé entre FAI et sites de dépôt des œuvres afin d'éviter des intrusions illégales sur ces derniers.

Pour ce qui est de la rémunération, rappelons nous tout d'abord que la SACEM par exemple rémunère selon des clefs de répartition les recettes provenant des perceptions auprès des commerçants, professions libérales et entreprises qui diffusent des œuvres par CD, radio ou télévision interposées. Pourquoi ce qui marche ici ne pourrait pas principe qu'échouer là. D'autre part, les téléchargements étant réalisés sur des sites spécifiques de dépôt, il sera facile de comptabiliser ceux-là pour assurer la répartition des droits.

Regardez ce qui se passe avec App Store pour le iPhone. Chaque auteur de logiciel est rémunéré en fonction des téléchargements de son œuvre. Pourquoi ce qui se passe là devrait- il échouer ici ?

Vous avez tendance à me rappeler ce que j'ai entendu pendant toute ma vie professionnelle en entreprise : "ça ne marchera pas, ce n'est pas la peine d'essayer". Ce n'est pas avec ce genre d'attitude et ce manque d'imagination que l'on trouvera des solutions pour éviter les téléchargements illégaux et pour promouvoir et rémunérer la création.

Mais, certes, tout le monde ne pourra profiter du système en particulier les entreprises (dans lesquelles la petite phrase citée plus haut doit être ressassée à loisir) qui n'ont pas mis à jour leur offre pour l'adapter à la demande des consommateurs.

Michel Reynaud

Votre pont de vue

Vous devriez prêter une oreille attentive à ce qui se passe depuis 1985 dans les domaines de la rémunération équitable et de la copie privée via des sociétés comme la SPRE, SORECOP, (pour le sonore), et COPIE FRANCE, (pour l'audiovisuel) . Ces sociétés de perception de droits redistribuent, avec succès et ce depuis des années aux ayants droits: SACEM, SACD, ADAMI, SPEDIDAM pour les artistes et SCPP et SPPF pour les producteurs. Tout est en place, Monsieur, pour effectuer ces répartitions, que ce soit avec une licence globale, licence légale ou une contribution créative, pour les ayants droits en raison de l'utilisation de leurs oeuvres en P2P. Votre article est affligeant. Avant décrire, renseignez-vous... c'est cela une bonne information.

Alp

Et les propositions ! Vous les lisez les propositions ?!

C'est là que l'on constate toute l'étendue de l'ignorance de ce cher Authueil. J'aurais pas cru ça 22h auparavant...

Pourtant les réponses à pratiquement toutes les questions posées sont disponibles dans le livre de Philippe Aigrain. Il est disponible gratuitement en ligne, en format PDF et autres.

Plus d'infos :
- Le site de l'éditeur avec toutes les ressources nécessaires (CLIC)
- Une présentation de l'analyse, avec table des matières (CLIC)

Lisez-le, vous verrez les choses autrement par la suite. ;-)

Et un peu d'optimisme ne fait jamais de mal. La solution est là, il s'agit maintenant de la défendre, de l'expliquer clairement et les personnes de bonne foi comprendront bien rapidement que cette solution doit être prise en compte au premier plan.

Promouvoir et défendre le logiciel libre : http://www.april.org/
Les projets numériques liberticides à combattre : http://www.laquadrature.net/

Des obstacles ?

La loi Hadopi. N'y avait-il pas d'obstacle à ce que nous proposait le gouvernement ?
Bien sur le marché désastreux actuel du disque est un plus grand obstacle et doit plus être une priorité que le droit d'accès à internet.
Il y a des obstacle ? Est ce une réponse digne ? Aujourd'hui les français veulent des réformes (au vrai sens du terme) concrète ! Allez dire aux français excusez nous, aujourd'hui le marché est plus important que votre petite personne ne contribuant en rien à l'économie mondiale !
Pour faire simples, tant que les politiques se suffiront de ces réponses là les français n'aimeront pas les politiques, normal non ?
on veut le mieux pour vous ? cependant l'OMC est reine ! puis Universal aussi, je voudrais pas me manger un procès pour les avoir oublié.
N'est ce pas cela la réforme ? D'oser faire tomber quelques barrières. N'est ce pas cela le progrès ? De faire avancer la législation avec nos temps et nos technologies actuelle. Quand les politiques auront compris que d'un système on peut sortir le monde ira peut être un peu mieux. Si les majors américaine se fâchent un peu nous leur répondront par simplement qu'ils n'ont pas donné un meilleur accès à nos musiciens (sauf johnny) dans leur pays. Ce n'est pas de être anti américain de base que de dire que nous pouvons un peu avancer sans eux, après il faudra que cette licence soit un minimum européenne ce qui pose actuellement problème avec sa majorité bien chérie du commerce fois 100 !

Antoine Ugolin

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