"Je
suis un jeune dirigeant qui veut
participer à l'enracinement
de la croissance et du développpement."
Avec
l'installation des nombreux panneaux
publicitaires 4X3 présents
dans toute Madagascar, Andry Rajoelina,
30 ans, est devenu le JC Decaux
malgache. Sa réussite ne
doit rien a personne et sa récente
élection de Meilleur Jeune
Entrepreneur malgache confirme
aux yeux de la jeunesse que la
réussite n'est pas réservée
qu'aux hommes politiques ! Interview
d'une success story qui ne demande
qu'a faire des émules!
Bonjour
Andry et merci de nous recevoir.
Comment avez-vous réagi
à cette reconnaissance
par vos pairs entrepreneurs, comme
étant le meilleur jeune
entrepreneur malgache de l'année
?
C'est
une sorte de récompense
pour moi car je suis comme un
athlète à la recherche
de performances. Allez plus haut,
plus loin
C'est la récompense
de mon entrainement en somme !
Quel
effet cela fait-il d'être
érigé en modèle
de réussite et notamment
pour les jeunes ?
J'ai
bien conscience que mon parcours
est perçu comme un modèle
pour la jeunesse malgache. J'anime
d'ailleurs dans les écoles
malgaches comme l'Inscae ou l'Iscam
des conférences. Vous savez,
ayant commencé dans l'évènementiel
grand public avec les soirées
" Live ", mon parcours
apparaît aux yeux de tous.
Mon évolution professionnelle
est devenue public et ce sont
les gens qui me placent comme
un modèle.
Vous
êtes un autodidacte. La
volonté de réussir
est elle due à une volonté
de prouver votre savoir faire
aux yeux de ceux qui ont un parcours
plus classique "etudes-stages-travail
" ?
Non,
il n y a pas de volonté
de prouver quoi que ce soit. Mon
objectif, c'est d'avancer toujours.
Notre grand point faible face
aux entreprises étrangères,
c'est la différence de
moyen financiers. Beaucoup des
grandes entreprises à Madagascar
sont des sociétés
à capitaux étrangers
et le défi pour moi était
de créer une société
qui soit " pro " et
100% malgache.
Vous
n'étiez pas seuls a l'origine
des Live. Que sont devenus ceux
qui étaient avec vous à
vos débuts ?
Même
si je n'étais pas seul,
j'étais néanmoins
le concepteur de ces évènements.
J'avais bien sûr des amis
qui m'aidaient. Après ,
nos chemins se sont séparés
et certains ont voulu refaire
la même chose que les Live,
mais cela n'a pas fonctionné.
Pensez
vous que ce que vous entreprenez
marche parce qu'il y a l'étiquette
" Andry Rajaoelina "
Je
ne sais pas si c'est grace à
cette étiquette, mais cette
cette image ne s'est pas faite
par hasard. C'est le fruit de
beaucoup de travail.
Quel
est le secret de votre réussite
?
Le
secret ? Je crois qu'il faut faire
ce qu'on a aime. La passion est
importante. J'ai toujours fait
ce qui me plaisait dans le secteur
de la communication : Les live,c'est
ma passion, la publicité,
c'est ma passion. Réaliser
ses passions et surtout se fixer
des objetcifs dans la vie sont
des moyens de réussir.
La
vie de famille subit elle cette
passion ?
Problème avec la passion
c'est que l'on ne compte plus
les heures de travail !J'essaie
donc de gérer cela au mieux.
J'éteins mon portable dés
le vendredi soir, je me réserve
des vacances avec ma famille et
je consacre plus de temps a ma
famille.
Venons en
à votre société
Injet. Comment avez-vous pu financer
sa création et son développement
?
J'ai
mis 2 ans pour avoir les fonds
apportés par la Fiaro.Aujourd'hui,
j'ai racheté les parts
et je suis donc actionnaire à
100%.
Si
aujourd'hui, je voulais connaître
la valeur de votre société
sur quelles bases pourrais je
l'estimer ?
La
valeur de Injet est aujourd'hui
la valeur de son patrimoine.Il
faut savoir que nous sommes l'une
des premières entreprises
en Afrique et l'unique à
Madagascar à disposer d'un
système d'impression numérique
industriel spécifique à
notre activité. Les investissements
ont été conséquents.
Quelle
a été l'évolution
de votre entreprise depuis 1999
?
L'évolution
a été exponentielle.
En termes de remplissage des panneaux
publicitaires, nous en sommes
aujourd'hui a 90%. En termes de
production d'affichage, notre
capacité a été
multipliée par 50 depuis
la création de l'entreprise.
Avec
90% de taux de remplissage, vous
avez atteint une limite de croissance.
Comment allez vous faire ?
Effectivement,
nos panneaux publicitaires s'avèrent
insuffisant par rapport à
la demande. Or, malgré
l'extension d'espaces libres pour
d'éventuels emplacements,
les autorités compétentes
nous interdisent d'en implanter
de nouveaux. C'est dommage car
le marché publicitaire
est pourtant actuellement en pleine
croissance, tant à Madagascar
qu'en Afrique et dans le monde
entier !
Que
faire alors ?
Nous
allons investir dans des panneaux
tri visions comme ceux que vous
pouvez voir à Paris ou
dans les grandes villes occidentales.
Cela devrait permettre d'absorber
la demande. Mais Injet ce n'est
pas que de l'affichage. Nos activités
sont diversifiées dans
l'impression de PLV, de tous types
de supports.
Combien
cela coûte il de louer un
panneau dans Tana ?
Ce
n'est pas aussi cher que ce que
vous pensez. L'un des objetcifs
de nos commerciaux est de vulgariser
ce type de publicité aux
PME malgaches. A partir de 750
000 FMG, vous pouvez avoir un
panneau de format (1.2 x 1.8)
m !
L'esprit
concurrentiel est il bien admis
a Madagascar ?
Je
suis confiant dans l'avenir économique
de Madagascar ainsi que dans la
perception de la concurrence.
Parfois, les entrepreneurs ont
tendance a vouloir imiter ou dénigrer
alors que la concurrence permet
au contraire de se dépasser
et d'innover.
Est-ce
de la jalousie ?
Peut
être. C'est pourquoi , nous
allons faire une campagne début
2004 sur le thème de la
réussite. Pour réussir,
il faut s'entraider pour atteindre
des sommets.
Si
vous n'aviez pas Injet aujourd'hui,
que feriez vous ?
Je
serais toujours dans le domaine
de la communication ou de l'entertainment.
J'aimerai bien faire un projet
dans le domaine des loisirs. Un
parc façon Eurodisney mais
toutes proportions gardées
bien sûr. Et si j'avais
les moyens de faire venir Mickael
Jackson à Madagascar, je
le ferai aussi. En fait , je ferai
quelque chose qui n'existe pas
encore.
Merci
Andry pour cette interview. Pour
finir, peut on dire que vous êtes
le nouveau Ravalomanana ?
Non,
cela me gêne d'être
comparé à quelqu'un.
Mais comme lui, j'aime Madagascar,
j'aime mon pays et je veux y apporter
beaucoup d'innovation , du moins
dans mon secteur. Je suis un jeune
dirigeant qui veut participer
à l'enracinement de la
croissance et du développpement.
Andry Rajaoelina,
je veux remercie pour cette interview.
Entretien
réalisé le 14 Novembre
2002