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Le projet européen AMARSi : des robots apprennent en interagissant
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Le projet européen AMARSi : des robots apprennent en interagissant

[Tribune] Jean-Paul Baquiast et Christophe Jacquemin - Automates Intelligents

Jun 7, 2010
Le projet européen AMARSi : des robots apprennent en interagissant
AMARSi, programme européen sur 4 ans, a pour objectif de concevoir des robots capables de développer des compétences manufacturières en interagissant dans un espace équipé de divers matériels. Le point avec Jean-Paul Baquiast et Christophe Jacquemin de Automates intelligents .

Le projet européen AMARSi (Adaptive modular architecture for rich motor skills)  vient d'être lancé. A ce jour, les responsables du projet n'ont pas encore ouvert de site d'information à ce nom. Indiquons seulement que le coordinateur du projet est le Dr Jochen Steil, directeur du Cognitive robotics and learning laboratory  (CoR-Lab), à l'université de Bielefield. L'article de Wired  référencé ci-dessous donne de ce projet une première description intéressante.

Pour résumer sommairement, il s'agit d'un programme de 4 ans, doté de la somme relativement modeste (compte-tenu des ambitions affichées) de 7 millions d'euros, visant à développer des robots capables de développer des compétences manufacturières, ou autres, en interagissant dans un espace équipé de divers matériels. L'idée est d'imiter ce qui se produit entre humains dans un atelier où des travailleurs acquièrent progressivement de nouvelles compétences en imitant celui d'entre eux qui résout le mieux les problèmes posés à l'atelier. Des humains pourront intervenir au sein du groupe pour suggérer, le cas échéant, de nouveaux comportements que les capacités évolutionnaires encore limitées des robots ne leur permettraient pas d'acquérir avant de trop longs tâtonnements.

Le projet se fixe deux objectifs. Le premier est d'ordre pratique. Il s'agit d'obtenir de la part d'une équipe de robots adaptatifs engagés dans une tâche donnée, des réponses rapides à un changement dans les contraintes ou dans les demandes. Le travail en équipe est censé en ce cas renforcer les capacités auto-adaptatives des robots individuels, par la création d'une "intelligence" collective.

Renforcer les entrées-sorties des robots

Sur le plan théorique, le projet devrait aider à mieux comprendre ce qui se passe, aussi bien chez les humains, les animaux que chez les robots, lorsque sous les contraintes de la survie, un groupe s'adapte à de nouvelles conditions environnementales. Ceci devrait permettre d'approfondir le concept de sélection de groupe. Alors que la sélection darwinienne s'exerce en priorité sur les individus, comment les groupes peuvent-ils acquérir, à travers les individus qui les composent, une meilleure adaptation dans le cadre de la compétition avec d'autres groupes. Quelle est alors la part de l'apport de l'autonomie individuelle dans l'augmentation de l'autonomie du groupe ? Les groupes réussissent mieux lorsqu'ils laissent de la liberté à leurs membres, plutôt que les contrôler étroitement ?

Sur le plan de la technologie robotique, de nouvelles instructions et procédures devront être développées (en attendant qu'elles émergent éventuellement spontanément). Il faudra aussi renforcer les entrées-sorties des robots les rendant aptes à observer les objets et outils porteurs des tâches à accomplir comme les réactions de leurs collègues-robots. Concrètement, l'équipe expérimentera à partir des deux plate-formes robotiques que nous avions précédemment présentées sur ce site [admiroutes.asso.fr] : iCub imitant un enfant et Cheetah un quadrupède. Les chercheurs viseront à reproduire le plus fidèlement possible les caractéristiques des organismes biologiques.

Un autre projet européen de même nature vient d'être engagé. Il s'agit de Humanoids with auditory and visual abilities in populated spaces  (HUMAVIPS) auquel participe l'Inria en France et auquel s'associera le cas échéant Aldebaran Robotics avec son robot Nao, que nos lecteurs connaissent bien.

Il faut se féliciter de l'intérêt porté par la robotique européenne à ces questions essentielles, ainsi que du soutien donné par les services de la Commission. Il faudra évidemment mieux faire connaitre les résultats de ces travaux, qui demeurent encore du domaine du confidentiel.

Ajoutons, pour ce qui nous concerne, que l'interaction des robots avec des humains et des machines dans le cadre des deux projets de recherche évoqués ci-dessus devrait permettre de préciser la façon dont se construisent en pratique les systèmes anthropotechniques, objets de notre dernier essai Le paradoxe du Sapiens .

Par Jean-Paul Baquiast et Christophe Jacquemin (article paru le 26/03/2010 sur le site de la revue Automates intelligents)

© Automates Intelligents

Source

Automates intelligents

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Jun 7, 2010

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