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LE RÔLE DU GOUVERNEMENT FÉDÉRAL DANS LE 

DÉVELOPPEMENT DE L’INDUSTRIE CANADIENNE DU 

LONG MÉTRAGE : 

 

TÉLÉFILM CANADA, UN INSTRUMENT DES 

POLITIQUES PUBLIQUES   

 
 
 

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Document d’information pour la Chambre des 

communes  

ComitĂ© permanent du patrimoine canadien 

 
 
 
 
 

18 fĂ©vrier 2005  

 
 
 

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INTRODUCTION 

 

Ce document constitue la soumission de TĂ©lĂ©film Canada (TĂ©lĂ©film) Ă  l’étude du ComitĂ© 
permanent du patrimoine canadien sur l'Ă©volution du soutien du gouvernement du 
Canada Ă  l'industrie cinĂ©matographique canadienne.  
 
Cette soumission a pour but de fournir au ComitĂ© une vue d'ensemble du rĂŽle unique de 
TĂ©lĂ©film Canada en tant qu'organisme fĂ©dĂ©ral responsable de l’administration des 
politiques de dĂ©veloppement de l'industrie cinĂ©matographique canadienne et  de 
l’augmentation des auditoires des films canadiens au pays. En 2000, le gouvernement 
du Canada a dĂ©fini une nouvelle politique du long mĂ©trage canadien intitulĂ©e 

Du 

scénario à l'écran

. Le principal objectif de cette nouvelle politique est d'offrir un plus 

grand choix de films canadiens dans les salles de cinĂ©ma Ă  travers le pays. La politique 
a rĂ©orientĂ© les investissements publics dans le cinĂ©ma canadien en privilĂ©giant une 
approche globale de la production cinĂ©matographique, du scĂ©nario Ă  l'Ă©cran.  
 
Cette nouvelle orientation politique vise un objectif de taille, soit de s'approprier 5 % des 
recettes-guichet au pays au terme d'une pĂ©riode de cinq ans. En outre, elle prĂ©cise 
quatre stratĂ©gies simples qui permettront d'y parvenir : 
 

‱ 

Former et garder les crĂ©ateurs de talent; 

‱ 

Promouvoir la qualitĂ© et la diversitĂ© des longs mĂ©trages canadiens; 

‱ 

Élargir les auditoires des films canadiens au pays et Ă  l'Ă©tranger; 

‱ 

PrĂ©server notre collection de longs mĂ©trages canadiens et la rendre accessible 
au public d’aujourd’hui et de demain. 

 
S'inscrivant dans la politique cinĂ©matographique canadienne, le soutien de TĂ©lĂ©film Ă  
l'industrie vise la chaĂźne entiĂšre des activitĂ©s du secteur cinĂ©matographique, du 
perfectionnement professionnel Ă  la mise en marchĂ© et Ă  la distribution. Cette 
perspective globale permet Ă  TĂ©lĂ©film de mieux comprendre l'interdĂ©pendance de 
chacune de ces activitĂ©s et leurs rĂŽles respectifs dans la poursuite de l'objectif en 
matiĂšre d'auditoire. Ă€ la fin  de la quatriĂšme annĂ©e de la politique canadienne du long 
mĂ©trage, la part de marchĂ© au pays s'est hissĂ©e Ă  4,5 %.  
 
Le prĂ©sent document comporte trois parties : 
 
1.  La premiĂšre partie dĂ©crit le contexte dans lequel Ă©volue TĂ©lĂ©film Canada en ce qui 

concerne le dĂ©veloppement de l'industrie indĂ©pendante du long mĂ©trage au Canada. 
Elle examine le rĂŽle et l'efficacitĂ© de la SociĂ©tĂ© dans la progression des objectifs de 
la politique du gouvernement. 

 
2.  La deuxiĂšme partie dĂ©crit les succĂšs de TĂ©lĂ©film Canada dans l'atteinte des buts et 

objectifs du Fonds du long mĂ©trage du Canada et de l'ensemble de la politique du 
long mĂ©trage.  

 

3. 

La troisiĂšme partie offre un survol des dĂ©fis actuels et futurs auxquels l'industrie 
canadienne du long mĂ©trage sera confrontĂ©e tout au long de sa croissance.  

 

 

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I. LE RÔLE DE TÉLÉFILM CANADA AU SEIN DE L'INDUSTRIE CANADIENNE DU 
LONG MÉTRAGE : PRINCIPAUX JALONS

 

 

 
Un instrument de politique publique 
 
TĂ©lĂ©film Canada est un organisme culturel dont le mandat est de soutenir le 
dĂ©veloppement, la production et la mise en marchĂ© des longs mĂ©trages, des Ă©missions 
de tĂ©lĂ©vision et des produits nouveaux mĂ©dias canadiens. Par l'entremise de ses quatre 
bureaux rĂ©gionaux dĂ©centralisĂ©s, TĂ©lĂ©film fournit un Ă©ventail complet de services : aide 
au dĂ©veloppement professionnel, aide Ă  l'Ă©criture de scĂ©narios, aide au dĂ©veloppement, 
à la production, à la mise en marché et à la distribution.

 

TĂ©lĂ©film accrĂ©dite Ă©galement les 

coproductions internationales et soutient la prĂ©sentation d’Ɠuvres canadiennes dans les 
festivals et marchés internationaux.

1

 

 
Comme le comitĂ© le sait, TĂ©lĂ©film fait partie de ce que le ministĂšre du Patrimoine 
canadien dĂ©finit comme ses outils de politique publique. TĂ©lĂ©film est le seul organisme 
de cette boĂźte Ă  outils qui Ɠuvre exclusivement auprĂšs de la communautĂ© des 
producteurs indĂ©pendants. Ses investissements ont un vĂ©ritable effet de levier sur 
l’appui du marchĂ© canadien et international. 
 
Depuis la fin des annĂ©es 1960, le gouvernement du Canada cherche Ă  offrir au public 
canadien un meilleur accĂšs aux films d'ici dans les salles de cinĂ©ma et ce, en favorisant 
le dĂ©veloppement d'une industrie cinĂ©matographique canadienne.  Les politiques et 
programmes ont Ă©tĂ© conçus principalement pour bĂątir l’industrie de la production et 
solidifier l’industrie de la distribution des longs mĂ©trages canadiens au pays.  
 
GrĂące au soutien des gouvernements fĂ©dĂ©ral et provinciaux de mĂȘme qu’au talent des 
crĂ©ateurs canadiens, l'industrie canadienne de la production et de la distribution des  
longs mĂ©trages a pu se dĂ©velopper et avoir de nombreux succĂšs critiques au pays et Ă  
l'Ă©tranger.  
 
Ces programmes appuient les objectifs du gouvernement fĂ©dĂ©ral en ce qui concerne la 
crĂ©ation de contenu canadien, la pĂ©rennitĂ© de l'expression culturelle  et l'accĂšs des 
Canadiens Ă  la vie culturelle de leur pays.  

 

 
En tant qu’instrument de la politique du gouvernement, TĂ©lĂ©film  s’est rĂ©vĂ©lĂ©e Ă  
plusieurs Ă©gards un lien essentiel entre les nombreux programmes et mesures fiscales 
visant Ă  stimuler le secteur audiovisuel canadien.  Une Ă©valuation indĂ©pendante de 
TĂ©lĂ©film Canada rĂ©alisĂ©e en 2003 prĂ©cise que : 

 

 

« Ce fut un changement historique qui a menĂ© Ă  la crĂ©ation de TĂ©lĂ©film : le fait 
de sortir le long métrage de l'ONF.

 

Depuis, le gouvernement fĂ©dĂ©ral soutient 

l'existence d'un organisme distinct qui intervient dans le financement de la 
production canadienne.

 

Ce faisant, le gouvernement a crĂ©Ă© un organisme 

                                                                 

1

 

En 1985, Patrimoine Canada a confiĂ© Ă  TĂ©lĂ©film le mandat d’administrer le bureau des festivals dont la 

responsabilitĂ© est de coordonner les efforts du Canada dans la distribution et la promotion des films 
canadiens

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spĂ©cialisĂ©, au courant des complexitĂ©s propres Ă  l'industrie et aux structures 
financiĂšres des projets audiovisuels. Â» 

 

  

  
  

 

 

 

 

 

       Ă‰valuation du rĂŽle de TĂ©lĂ©film Canada dans  

le dĂ©veloppement du secteur audiovisuel canadien 

Groupe NordicitĂ© ltĂ©e 

 

 
 
Principales Ă©tapes de l'Ă©volution de l'industrie du long mĂ©trage au Canada 
 

 
Les dĂ©buts : de 1968 aux annĂ©es 1980  

 
OpĂ©rationnelle depuis 1968, la SociĂ©tĂ© de dĂ©veloppement de l'industrie 
cinĂ©matographique canadienne (SDICC) est connue de nos jours sous le nom de 
TĂ©lĂ©film Canada. Ă€ l'origine, son rĂŽle Ă©tait de favoriser le dĂ©veloppement d'une industrie 
du long mĂ©trage au Canada en investissant dans les films comportant un fort contenu 
canadien, tant sur le plan crĂ©atif, qu'artistique et technique. Les efforts de la SDICC ont 
produit des rĂ©sultats impressionnants puisque le nombre de longs mĂ©trages  produits 
annuellement est montĂ© en flĂšche : de quatre ou cinq films par annĂ©e dans les annĂ©es 
soixante à plus de vingt films par année de 1968 à 1974.

 

 
En 1972, le gouvernement fĂ©dĂ©ral a doublĂ© son allocation parlementaire Ă  la SDICC, qui 
est passĂ©e de 10 Ă  20 millions de dollars. Cet apport de fonds a Ă©tĂ© suivi de prĂšs par 
une mesure fiscale incitative, soit une dĂ©duction pour amortissement dont l’objectif Ă©tait 
d’encourager les investissements du secteur privĂ© dans l'industrie cinĂ©matographique 
canadienne.  

 

 
Bien que ces deux mesures aient favorisĂ© un boum de la production cinĂ©matographique 
au pays, la dĂ©duction pour amortissement a entraĂźnĂ© la production d'un grand nombre 
de films canadiens Ă  faible contenu canadien.    
 
La production de longs mĂ©trages coĂ»te cher et comporte des risques. Contrairement aux 
Ă©missions de tĂ©lĂ©vision qui peuvent ĂȘtre diffusĂ©es simultanĂ©ment Ă  travers le pays, 
l'exploitation des longs mĂ©trages est limitĂ©e par la disponibilitĂ© des copies et des salles. 
Dans un pays aussi dispersĂ© que le nĂŽtre sur les plans gĂ©ographique et linguistique, le 
marchĂ© national est souvent trop Ă©troit pour rĂ©cupĂ©rer les coĂ»ts de production. En outre, 
les intĂ©rĂȘts hollywoodiens prĂ©dominent dans le secteur des salles de cinĂ©ma au Canada, 
ce qui  vient compliquer la situation. 

 

 
Les investissements du secteur privĂ© sont gĂ©nĂ©ralement motivĂ©s par des impĂ©ratifs 
commerciaux et non culturels.  Sans l’aide du gouvernement fĂ©dĂ©ral, l'industrie 
cinĂ©matographique canadienne aurait de la difficultĂ© Ă  assembler le financement 
nĂ©cessaire Ă  la crĂ©ation d’Ɠuvres distinctement canadiennes et les Canadiens auraient 
peu d’accĂšs Ă  leur propre culture dans les cinĂ©mas de quartier. Dans les annĂ©es 1980, 
la dĂ©duction pour amortissement a diminuĂ© parallĂšlement Ă  l’augmentation des fonds 
publics destinĂ©s Ă  l'industrie du long mĂ©trage au pays. 

 

 

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Entre 1982 et 1986, le secteur de la production indĂ©pendante au pays a pris le virage de 
la tĂ©lĂ©vision. En 1983, le gouvernement fĂ©dĂ©ral a confiĂ© Ă  la SDICC la gestion du Fonds 
de dĂ©veloppement d'Ă©missions canadiennes de tĂ©lĂ©vision, avec le mandat d'appuyer  
financiĂšrement les producteurs indĂ©pendants d'Ă©missions de tĂ©lĂ©vision canadiennes. Du 
coup, la SociĂ©tĂ© de dĂ©veloppement de l'industrie cinĂ©matographique canadienne est 
devenue TĂ©lĂ©film Canada. 

 

 

 
 
La politique nationale du film et de la vidĂ©o donne le jour au nouveau  
Fonds de financement de longs mĂ©trages en 1986 puis au Fonds d'aide Ă  la 
distribution en 1988 

 

Conscient du fait que l'industrie cinĂ©matographique canadienne n'avait pas encore 
rĂ©alisĂ© son plein potentiel culturel et Ă©conomique, le gouvernement du Canada a crĂ©Ă© le 
Fonds d’aide au financement de longs mĂ©trages en 1986 (une composante de sa 
politique nationale du film et de la vidĂ©o) et en a confiĂ© la gestion Ă  TĂ©lĂ©film Canada. 
Jusqu'alors, le soutien du secteur public Ă  l'industrie visait la crĂ©ation de longs mĂ©trages 
avec un contenu canadien important sur le plan des Ă©lĂ©ments crĂ©atifs, de l’histoire et 
des thĂšmes. La nouvelle politique a intĂ©grĂ© un Ă©lĂ©ment fondamental Ă  la chaĂźne de 
production : une garantie de lancement en salles au pays.

 

 
Le Fonds d’aide au financement de longs mĂ©trages Ă©tait pourvu Ă  l'origine de  
30 millions $.  DĂšs 1988, on y a injectĂ© un montant additionnel de 11,4 millions $ pour 
desservir principalement les communautĂ©s sous-reprĂ©sentĂ©es, c'est-Ă -dire le secteur de 
la production francophone hors QuĂ©bec et de la production cinĂ©matographique crĂ©Ă©e en 
dehors de l'Ontario et du Québec.

 

 
L'admissibilitĂ© au Fonds du long mĂ©trage se voulait le reflet de la volontĂ© du 
gouvernement de rendre les films canadiens accessibles au public. Les producteurs 
devaient ainsi avoir un engagement d'un distributeur canadien garantissant la sortie en 
salles commerciales au pays dans un dĂ©lai d'un an suivant la livraison de la production.  

 

 
À cette Ă©poque, et c'est encore le cas de nos jours, la distribution des films et 
l'exploitation des salles de cinĂ©ma au Canada Ă©taient contrĂŽlĂ©es en grande partie par 
des filiales de studios amĂ©ricains Ă  intĂ©gration verticale.  Ces sociĂ©tĂ©s ne s'intĂ©ressaient 
pas Ă  la mise en marchĂ© et Ă  l'exploitation des films canadiens. Elles se concentraient 
surtout sur leur propre inventaire, faisant en sorte que les recettes canadiennes 
profitaient au bout du compte aux studios d'Hollywood. 

 

 
Vers la fin des annĂ©es 1980, le marchĂ© des salles de cinĂ©ma au Canada Ă©tait accaparĂ© 
par des films Ă©trangers et amĂ©ricains dans une proportion de 97 %.  On estime 
qu'environ 85 % des recettes-guichet du marchĂ© canadien Ă©tait rĂ©injectĂ© au sein de 
l'industrie cinĂ©matographique hollywoodienne.  Pour ralentir ce flot de devises 
canadiennes vers nos voisins du Sud et pour favoriser un meilleur accĂšs des films 
canadiens Ă  leur propre marchĂ©, le gouvernement du Canada crĂ©ait, en 1988, le Fonds 
d'aide à la distribution de longs métrages.

 

 
GĂ©rĂ© par TĂ©lĂ©film Canada, le Fonds d'aide Ă  la distribution fournissait une somme de  
17 millions de dollars par annĂ©e aux distributeurs canadiens pour acquĂ©rir les droits de 
distribution au Canada de films canadiens et Ă©trangers. Ce Fonds accordait Ă©galement 

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un  certain montant pour la mise en marchĂ© et la promotion.  Par ailleurs, l'objectif du 
Fonds Ă©tait d'accroĂźtre le capital de risque des distributeurs canadiens dans le but 
d'augmenter leur part du marchĂ© canadien et de rĂ©investir ces sommes dans l'industrie 
canadienne du cinĂ©ma. 

 

 
Tout comme les radiodiffuseurs canadiens qui n'auraient pu survivre en ne diffusant que 
des Ă©missions canadiennes, la distribution exclusive de films canadiens ne constituait 
pas un modĂšle commercial viable pour la survie de l'industrie canadienne de la 
distribution. En  complĂ©ment du Fonds d'aide Ă  la distribution de longs mĂ©trages, le 
gouvernement fĂ©dĂ©ral s'est dotĂ© en 1988 de principes directeurs sur les investissements 
Ă©trangers. Cette mesure avait pour but d'empĂȘcher l'Ă©tablissement au Canada de filiales 
de sociĂ©tĂ©s Ă©trangĂšres et de favoriser un climat de stabilitĂ© au sein de l'industrie 
canadienne de la distribution indépendante.

 

 
GrĂące Ă  ces initiatives, TĂ©lĂ©film est devenue le deuxiĂšme organisme culturel en 
importance au pays. 

 

 
La crĂ©ation du Fonds d’aide au financement de longs mĂ©trages et du Fonds d'aide Ă  la 
distribution de longs mĂ©trages a donnĂ© de solides assises financiĂšres Ă  l'industrie 
canadienne du long mĂ©trage tout en compensant les limites du secteur de la production 
au pays.  AprĂšs un dĂ©clin marquĂ© de la production cinĂ©matographique au dĂ©but des 
annĂ©es 1980, le Fonds du long mĂ©trage a favorisĂ© un volume stable de production, avec 
pour rĂ©sultats la production de 20 Ă  25 films par an au dĂ©but des annĂ©es 1990, et de  
30 Ă  35 films par an depuis la crĂ©ation du Fonds canadien de tĂ©lĂ©vision en 1996. 
Soulignons que plusieurs de ces films ont Ă©tĂ© louangĂ©s par la critique: 

The Red Violin

Le DĂ©clin de l’empire amĂ©ricain

The Sweet Hereafter

Jésus de Montréal

Dead Ringers

LĂ©olo

I’ve Heard the Mermaids Singing

, pour n'en nommer que quelques-uns.

 

 
MalgrĂ© ces succĂšs, la part de marchĂ© des films canadiens ne s'est pratiquement pas 
amĂ©liorĂ©e au cours des dix annĂ©es qui ont suivi la crĂ©ation du Fonds d'aide Ă  la 
distribution de longs mĂ©trages.  Le succĂšs des films canadiens dans les salles 
commerciales au pays se traduisait alors par une part de marchĂ© oscillant entre 1 % et 
2 %.

 

 
Avec l'objectif de rendre plus facilement accessibles les longs mĂ©trages canadiens au 
public canadien dans les salles de quartiers, la ministre du Patrimoine canadien 
entreprenait en fĂ©vrier 1998 une consultation publique. 
 
Toutefois, il faut souligner que durant les dix annĂ©es qui se sont Ă©coulĂ©es entre l'arrivĂ©e 
du Fonds du long mĂ©trage et l’appel pour une  consultation publique, le gouvernement 
fĂ©dĂ©ral a mis en Ɠuvre de nombreuses initiatives pour offrir un financement direct ou 
indirect Ă  la production de longs mĂ©trages. 

 

 
En 1983, le Conseil de la radiodiffusion et des tĂ©lĂ©communications canadiennes a 
proposĂ© l'idĂ©e d'imposer aux radiodiffuseurs une obligation de contenu canadien au 
moment du renouvellement des licences de radiodiffusion.  Au cours des dix annĂ©es 
suivantes, ces exigences ont Ă©tĂ© essentielles au dĂ©veloppement de l'industrie 
indĂ©pendante de la production au Canada.  Elles comportent, rappelons-le,  un minimum 
d'heures de diffusion de contenu canadien durant et en dehors des heures de grande 
Ă©coute. Avec pour rĂ©sultat que les fenĂȘtres de diffusion Ă  la tĂ©lĂ©vision sont devenues un 
marchĂ© secondaire important pour les longs mĂ©trages canadiens. 

 

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L'arrivĂ©e des chaĂźnes spĂ©cialisĂ©es a contribuĂ© Ă  stimuler davantage l'industrie 
cinĂ©matographique canadienne puisqu'en sus de l'exigence d'acquĂ©rir les droits de 
diffusion d'Ă©missions canadiennes, on a ajoutĂ© une obligation de fournir un 
investissement direct dans la production de films canadiens. 
 
En 1996, le gouvernement fĂ©dĂ©ral annonçait la crĂ©ation du Fonds canadien de tĂ©lĂ©vision 
(FCT).  De son budget annuel de 200 millions de dollars, 15 millions sont rĂ©servĂ©s 
exclusivement Ă  la production de longs mĂ©trages qui seront diffusĂ©s Ă  la tĂ©lĂ©vision. 

 

 
Puis, la fin des annĂ©es 1990 a Ă©tĂ© marquĂ©e par l'abolition de la dĂ©duction pour 
amortissement et par l'arrivĂ©e de deux programmes : le CrĂ©dit d'impĂŽt pour production 
cinĂ©matographique ou magnĂ©toscopique canadienne (CIPC) et le  CrĂ©dit d'impĂŽt pour 
services de production cinĂ©matographique ou magnĂ©toscopique (CISP).  Visant 
respectivement les producteurs canadiens et leurs homologues Ă©trangers, ces 
programmes offrent un remboursement d'une portion des coĂ»ts de production 
admissibles engagĂ©s auprĂšs de techniciens et crĂ©ateurs canadiens. Ces crĂ©dits d'impĂŽt 
sont devenus une source additionnelle de financement de la production. 

 

 
L'objectif du CIPC Ă©tait de soutenir le dĂ©veloppement de l'industrie cinĂ©matographique 
canadienne. ParallĂšlement, le CISP, avec ses objectifs de dĂ©veloppement industriel, 
visait essentiellement l'industrie canadienne des services de production.  Ces services 
sont des projets dans lesquels le producteur canadien joue un rĂŽle secondaire dans un 
projet conçu et contrĂŽlĂ© par un producteur Ă©tranger. Ces productions reprĂ©sentent une 
source vitale d'emplois pour les crĂ©ateurs et techniciens canadiens, bien qu'elles ne 
reflĂštent que trĂšs peu le Canada. Ce sont principalement des projets amĂ©ricains tournĂ©s 
au Canada et destinĂ©s au marchĂ© de la distribution aux États-Unis. 

 

 
TĂ©lĂ©film reconnaĂźt la valeur de ces productions au sein de l'industrie cinĂ©matographique 
canadienne, tant au chapitre des emplois que de la capitalisation des entreprises. 
Cependant, il faut souligner que ces productions ne contribuent pas Ă  la crĂ©ation d'un 
contenu distinctement canadien. Dans le cadre  de la politique culturelle globale du 
gouvernement du Canada, TĂ©lĂ©film Canada demeure le mĂ©canisme de soutien le plus 
efficace pour la crĂ©ation de films Ă  contenu crĂ©atif canadien Ă©levĂ©. 
 
MalgrĂ© l'injection de nouveaux mĂ©canismes de financement pour le long mĂ©trage, la 
compĂ©titivitĂ© de l'industrie sur les marchĂ©s a accusĂ© un recul durant les annĂ©es 1990. 
Les coupures gouvernementales que TĂ©lĂ©film a subies  Ă  mĂȘme les crĂ©dits 
parlementaires et l'Ă©limination par de nombreuses provinces des programmes 
d'investissements dans la production cinĂ©matographique signifient qu'il y a moins 
d'argent pour les productions dont le contenu est canadien. De la fin des annĂ©es 1980 Ă  
l'annĂ©e 1997-1998, le devis moyen des films ayant obtenu un financement de TĂ©lĂ©film 
Canada a baissĂ© de 10 % en moyenne.

 

 
Lorsqu'en 1998 la ministre du Patrimoine canadien a recueilli les commentaires sur 
l'industrie du long mĂ©trage, elle a Ă©tĂ© plongĂ©e au cƓur du dĂ©fi des cinĂ©astes canadiens : 
la difficultĂ© de rejoindre le grand public dans les salles de cinĂ©ma au pays. Trente ans 
d'intervention du gouvernement fĂ©dĂ©ral auront permis de dĂ©velopper de solides assises 
pour l'industrie cinĂ©matographique canadienne et mĂȘme de donner le jour Ă  des Ɠuvres 
acclamĂ©es par la critique internationale. Cependant, durant cette mĂȘme pĂ©riode, la part 
de marchĂ© des films canadiens n'a presque pas changĂ©. 

 

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Du scĂ©nario Ă  l'Ă©cran : la nouvelle politique du long mĂ©trage  lancĂ©e en 2000 

 
En 2000, la ministre du Patrimoine canadien diffusait sa nouvelle politique canadienne 
du long mĂ©trage.  L’objectif est restĂ© le mĂȘme que celui des politiques prĂ©cĂ©dentes : 
accorder un soutien Ă  la production d'histoires canadiennes destinĂ©es aux auditoires 
canadiens. L'axe de cette nouvelle politique est pourtant diffĂ©rent puisqu'elle dĂ©laisse le 
dĂ©veloppement comme tel de l'industrie du long mĂ©trage au Canada pour se tourner 
vers l'augmentation des auditoires.

 

 
Pour rĂ©aliser cet objectif, le gouvernement du Canada s'est donnĂ© une cible d'auditoire, 
visant une part de marchĂ© de 5 % des recettes-guichet au Canada d'ici cinq ans, ainsi 
que quatre stratĂ©gies pour y parvenir. 
 
Deux de ces stratĂ©gies visent directement la nĂ©cessitĂ© d'accroĂźtre les valeurs de 
production et de mise en marchĂ© pour assurer la compĂ©titivitĂ© des films canadiens sur 
leur propre marchĂ©.  Elles favorisent la qualitĂ© et la diversitĂ© des longs mĂ©trages 
canadiens en rĂ©amĂ©nageant les programmes d'aide pour rĂ©compenser de maniĂšre 
continue la performance et augmenter les auditoires des films canadiens au Canada et Ă  
l'étranger par un soutien plus efficace à la mise en marché et à la promotion.

 

 
Durant les annĂ©es 1990, les productions et les campagnes publicitaires Ă  petit budget 
des films canadiens ont eu des rĂ©percussions qui dĂ©passent largement les recettes -
guichet. Les scĂ©naristes et rĂ©alisateurs, confrontĂ©s aux limites des types de production 
qu'ils pouvaient se permettre et au faible espoir de voir leurs films sur le grand Ă©cran, 
sont passĂ©s au marchĂ© beaucoup plus rentable de la tĂ©lĂ©vision ou, encore, ont quittĂ© le 
Canada pour aller s'Ă©tablir aux États-Unis ou ailleurs, Ă  la poursuite d'expĂ©riences de 
travail intĂ©ressantes. Pour remĂ©dier Ă  la situation, la nouvelle politique du long mĂ©trage 
a voulu favoriser le perfectionnement professionnel des cinĂ©astes, s'assurer que les 
crĂ©ateurs de talent poursuivent leur carriĂšre au pays et accorder une aide Ă  la 
scénarisation.

 

 
Enfin, cette politique veille Ă©galement Ă  prĂ©server et Ă  diffuser la collection de films 
canadiens auprĂšs des auditoires d'aujourd'hui et de demain. D'oĂč l'obligation de 
remettre une copie de tous les films financĂ©s avec l'aide de TĂ©lĂ©film Canada aux 
Archives nationales. 
 
Pour soutenir la rĂ©alisation de ces stratĂ©gies, le gouvernement du Canada a augmentĂ© 
les fonds destinĂ©s au secteur du long mĂ©trage de 50 millions $ vers la fin des annĂ©es 
1990 Ă  100 millions $, et a crĂ©Ă© le Fonds du long mĂ©trage du Canada (FLMC). TĂ©lĂ©film 
Canada gĂšre ce Fonds qui est le principal instrument de la rĂ©alisation des objectifs en 
matiĂšre de politique cinĂ©matographique. 
 
Le Fonds du long mĂ©trage du Canada a consolidĂ© les activitĂ©s soutenues par le Fonds 
d’aide au financement de longs mĂ©trages et le Fonds d'aide Ă  la distribution. En outre, il 
offre de nombreuses occasions de perfectionnement professionnel aux nouveaux 
crĂ©ateurs. L'objectif de ces formations est de favoriser l'acquisition des connaissances 
essentielles au dĂ©veloppement de projets de long mĂ©trage qui obtiendront une 
distribution de taille dans les salles de cinĂ©ma au Canada. 
 

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Les stratĂ©gies traditionnelles de politique publique n'ont pas rĂ©ussi Ă  assurer un vaste 
public aux longs mĂ©trages d'ici. La nouvelle politique, quant Ă  elle, comporte des 
incitatifs pour que les producteurs et distributeurs jouent un rĂŽle de premier plan dans la 
conquĂȘte des auditoires de leurs propres produits culturels. Les films canadiens qui ont 
atteint un large auditoire au pays permettent Ă  leurs producteurs et distributeurs d’avoir 
accĂšs Ă  une aide automatique, soit l'enveloppe fondĂ©e sur la performance. Cette 
enveloppe peut servir au dĂ©veloppement, Ă  la production ou Ă  la mise en marchĂ© de 
futurs films. TĂ©lĂ©film a toutefois continuĂ© d'accorder son soutien aux films d'importance 
culturelle produits par une Ă©quipe formĂ©e d’un producteur et d’un distributeur moins 
expérimentés, et ce, projet par projet, dans le cadre du volet sélectif du Fonds.

 

 
L'objectif en matiĂšre d'auditoire a Ă©galement entraĂźnĂ© un examen de l'aide Ă  la 
distribution. Voyant que les longs mĂ©trages ne peuvent rejoindre les cinĂ©philes en grand 
nombre sans l'aide d’une mise en marchĂ© musclĂ©e d'un distributeur, TĂ©lĂ©film a dĂ©cidĂ© 
d'Ă©liminer son aide Ă  l'acquisition de films au profit des coĂ»ts de publicitĂ© et des copies 
de distribution. 

 

 
Une main-d'Ɠuvre qualifiĂ©e est essentielle pour assurer un avenir Ă  l'industrie 
canadienne du film.  En fait, l'approche proactive et intĂ©grĂ©e du FLMC en matiĂšre  
d'auditoire a stimulĂ© la crĂ©ation d'un contenu diversifiĂ© tout en multipliant les occasions 
de perfectionnement professionnel des crĂ©ateurs de talent. 

 

 
En complĂ©ment du soutien que le gouvernement du Canada accorde aux institutions qui 
offrent une formation pratique de la production, les fonds de soutien Ă  la formation de 
TĂ©lĂ©film Canada ont Ă©galement augmentĂ© depuis la crĂ©ation du FLMC. TĂ©lĂ©film s'est 
dotĂ©e de programmes visant particuliĂšrement les scĂ©naristes et les rĂ©alisateurs. 

 

 
Pour accorder plus de flexibilitĂ© aux scĂ©naristes afin qu'ils ne soient pas limitĂ©s sur le 
plan crĂ©atif par des impĂ©ratifs budgĂ©taires, TĂ©lĂ©film leur accorde directement une aide Ă  
la scĂ©narisation (sans passer par un producteur) par l'entremise du Programme d'aide Ă  
l’écriture de scĂ©narios. Un jury de professionnels de l'industrie de la production et de la 
distribution de toutes les rĂ©gions du pays est responsable de la sĂ©lection des projets qui 
ont les meilleures chances de succĂšs commercial. 

 

 
Les rĂ©alisateurs ont droit Ă  une aide similaire par le biais du Programme d'aide aux 
longs mĂ©trages indĂ©pendants Ă  petit budget, que ce soit pour la production ou  
l'achĂšvement d'un tel film. Il est entendu que ce sont les rĂ©alisateurs qui contrĂŽlent les 
aspects crĂ©atifs de ces films. Bien qu'une alliance avec un producteur soit encouragĂ©e, 
le rĂ©alisateur doit avoir le plein contrĂŽle des aspects crĂ©atifs et, par consĂ©quent, diriger 
l'ensemble du développement du projet.

 

 
Enfin, l’aide de TĂ©lĂ©film au long mĂ©trage par l'entremise du FLMC tente d'encourager la 
croissance globale et la diversitĂ© au sein de l'industrie. Des fonds sont rĂ©servĂ©s pour la 
production et la distribution de longs mĂ©trages dans l'une ou l'autre des langues 
officielles dans chacune des rĂ©gions du pays.  

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II. LES SUCCÈS DE  TÉLÉFILM DANS L’ATTEINTE DES OBJECTIFS DE LA POLITIQUE DU 
LONG MÉTRAGE 

 

L'objectif de la  politique culturelle fĂ©dĂ©rale vise l'Ă©closion d'histoires canadiennes 
conçues par des Canadiens pour le public d’ici.  Depuis la fin des annĂ©es 1960, la 
politique du gouvernement a promu le dĂ©veloppement d'une industrie indĂ©pendante 
canadienne de la production tout en renforçant la place des distributeurs canadiens au 
sein de notre industrie.  Le dernier dĂ©fi du dĂ©veloppement d'une cinĂ©matographie 
nationale est de faire en sorte que les Ɠuvres de ces crĂ©ateurs rejoignent les auditoires 
canadiens Ă  travers le pays. 

 

 
Le cinĂ©ma reste, sans nul doute, une des formes les plus puissantes de l'expression 
culturelle. La force de ce mĂ©dium, c’est qu’il sait donner vie aux histoires, aux valeurs et 
aux questions qui dĂ©finissent la sociĂ©tĂ© canadienne.  Il sait passer outre les barriĂšres 
culturelles et linguistiques comme nul autre mĂ©dium. Le cinĂ©ma a le pouvoir de cĂ©lĂ©brer 
la diversitĂ© culturelle des Canadiens, de partager les histoires issues de toutes les 
rĂ©gions, dans les deux langues officielles. 

 

 
Plus d’auditoires canadiens pour les films canadiens : l'objectif de 5 % 
 
En 2001, avant que les projets financĂ©s par l'entremise du FLMC ne soient portĂ©s Ă  
l’écran Ă  travers le pays, la part de marchĂ© des films canadiens Ă©tait Ă  peine de 1,7 %. 
Depuis trois ans, cette part de marchĂ© est en constante augmentation, atteignant 4,5 % 
Ă  la fin de 2004. Les recettes-guichet ont donc triplĂ© en trois ans Ă  peine. 

 

 
Une portion importante de la croissance globale s'explique par la performance 
remarquable des longs mĂ©trages francophones dont les recettes-guichet ont plus que 
doublĂ© depuis 2001. Depuis la fin des annĂ©es 1990, la part de marchĂ© des films 
francophones est passĂ©e d’aussi peu que 4 % Ă  21 %.

 

 
Sur le marchĂ© canadien de langue anglaise, oĂč les timides budgets de production et de 
mise en marchĂ© ne font pas le poids par rapport Ă  ceux des studios amĂ©ricains,  les 
films continuent d'Ă©voluer Ă  l'ombre de la puissante image de marque d'Hollywood. En 
dĂ©pit de ceci, la part de marchĂ© des films canadiens a tout de mĂȘme quintuplĂ© dans le 
contexte actuel hautement concurrentiel du marchĂ©, passant de 0,3 % en 2001 Ă  1,6 % 
en 2004. C'est bien la preuve que le marchĂ© des films canadiens est en pleine 
croissance.

 

 
L'impressionnante croissance de la part de marchĂ© des films canadiens est due  en 
partie Ă  l'augmentation de 50 millions $ par annĂ©e que le gouvernement a accordĂ©e Ă    
l’industrie du film. Non seulement ce soutien a-t-il permis Ă  un grand nombre de films de 
voir le jour, mais plus important encore, les valeurs de production et de mise en marchĂ© 
se sont nettement amĂ©liorĂ©es.  
 
Les devis moyens de production ont augmentĂ© de plus de 50 % depuis la moyenne de 
2,5 millions $ de 2001. Les films canadiens de langue anglaise ont un budget moyen de 
6,9 millions $ et ceux de langue française de 5,2 millions $. Les devis moyens de mise 
en marchĂ© ont Ă©galement considĂ©rablement augmentĂ© : d'environ 200 000 $ par film en 
2001 Ă  421 000 $ pour les films de langue anglaise et 347 000 $ pour les films de 
langue française en 2004. Il faut souligner ici  que TĂ©lĂ©film Canada n'obtient des 
donnĂ©es finales sur les coĂ»ts de mise en marchĂ© que pour les films qui requiĂšrent une 

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10 

aide Ă  la mise en marchĂ© du FLMC.  L'augmentation documentĂ©e du devis moyen de 
mise en marchĂ© est donc sous-estimĂ©e puisque certains distributeurs prĂ©fĂšrent ne pas 
faire appel Ă  TĂ©lĂ©film Canada pour des campagnes de mise en marchĂ© plus importantes 
dans le cas de films canadiens dont le succĂšs commercial est assurĂ©, comme par 
exemple 

La Grande séduction

 et 

Sur le seuil

 

 
En plus d'une meilleure performance dans les salles de cinĂ©ma, la nette amĂ©lioration 
des valeurs de production et de mise en marchĂ© des films canadiens signifie un meilleur 
rendement de chaque dollar investi par TĂ©lĂ©film et des revenus additionnels. En dĂ©pit de 
la baisse de l’allocation parlementaire de 2004 par rapport Ă  celle de 2003, ces revenus 
additionnels ont permis Ă  TĂ©lĂ©film de maintenir le mĂȘme niveau de fonds pour le FLMC 
et notamment pour l'aide Ă  la production et Ă  la distribution. 
 
Perfectionnement de crĂ©ateurs de talent et portefeuille diversifiĂ© de films 
 
 
En tant que partenaire de l'industrie, TĂ©lĂ©film a deux principales responsabilitĂ©s : aider 
les crĂ©ateurs et les sociĂ©tĂ©s Ă  rĂ©aliser leur plein potentiel et maintenir un Ă©quilibre en 
termes de financement.  Tenant compte de ces aspects, le Fonds du long mĂ©trage du 
Canada attribue des enveloppes aux producteurs et distributeurs les plus performants et  
accorde une aide sĂ©lective Ă  un large Ă©ventail de projets.  Cette approche permet de 
soutenir les nouveaux auteurs, la diversitĂ© des points de vue et des genres dans toutes 
les rĂ©gions du pays et dans les deux langues officielles. 

 

 
TĂ©lĂ©film a Ă©galement des programmes pour les rĂ©alisateurs et les scĂ©naristes. La 
SociĂ©tĂ©  reconnaĂźt l'importance de soutenir le perfectionnement professionnel des 
principaux crĂ©ateurs qui Ɠuvrent dans le domaine de la production cinĂ©matographique. 
On ne pourrait sous-estimer le rĂŽle essentiel des scĂ©naristes et des cinĂ©astes. Sans leur 
vision particuliĂšre, les rĂ©cits canadiens qui interprĂštent notre histoire collective ne 
seraient pas racontĂ©s de façon aussi percutante et les auditoires canadiens n'auraient 
pas l'occasion de se reconnaĂźtre sur le grand Ă©cran. 

 

 
L’éventail de films que TĂ©lĂ©film a soutenus depuis quelques annĂ©es dĂ©montre bien qu'il 
n'existe aucune formule garantissant le succĂšs commercial d'un film. Avec 
l'augmentation de ses fonds grĂące Ă  la crĂ©ation du FLMC, TĂ©lĂ©film a pu diversifier ses 
investissements en soutenant un portefeuille variĂ© de films explorant plusieurs genres  
avec des budgets de toutes tailles. Ces films reflĂštent de plus en plus la vĂ©ritable 
diversitĂ© de la population canadienne. 

 

 
Chaque annĂ©e, TĂ©lĂ©film investit dans un portefeuille de projets qui dĂ©montre la diversitĂ© 
de la production canadienne. TĂ©lĂ©film soutient dĂ©sormais rĂ©guliĂšrement des films Ă  plus 
grand budget qui font appel aux partenaires du Canada en matiĂšre de coproduction, 
incluant des films saluĂ©s par la critique comme 

Les Invasions barbares

 et la comĂ©die 

sentimentale inter-raciale 

That Touch of Pink

.  Parmi les films canadiens 100 % 

canadien Ă  budget Ă©levĂ©, on  note la comĂ©die 

Mambo Italiano

 qui a battu des records 

d’assistance et la trilogie Ă  suspense 

Ginger Snaps.

 Parmi les films de budget moyen, 

on note le film 

Atanarjuat

 louangĂ© par la critique, le long mĂ©trage indo-canadien Ă  

succĂšs 

Hollywood/Bollywood 

ainsi que 

Gaz Bar Blues, 

un succĂšs d’estime autant que 

commercial. TĂ©lĂ©film a Ă©galement accordĂ© son aide Ă  de nombreux films Ă  petit budget, 
notamment en rĂ©gion. Le « mocumentaire Â» 

Fubar

 et 

La  Loi du cochon 

en sont des 

exemples.

 

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11 

 
Par ailleurs, un bon nombre de scĂ©narios dĂ©veloppĂ©s par l'entremise du Programme 
d'aide Ă  l'Ă©criture de scĂ©narios retiennent l'intĂ©rĂȘt des producteurs et du marchĂ© puisque 
soixante-huit de ces Ɠuvres Ă©crites font dĂ©jĂ  l'objet de contrats d'option. Tandis que la 
vaste majoritĂ© de ces scĂ©narios est encore Ă  l'Ă©tape de l'Ă©criture et du dĂ©veloppement, 
quatre d'entre eux ont Ă©tĂ© produits.  Des quarante-quatre films financĂ©s par le 
Programme d'aide aux longs mĂ©trages indĂ©pendants Ă  petit budget, la majoritĂ© fait dĂ©jĂ  
l'objet de contrats de droits de diffusion tandis que plusieurs ont Ă©tĂ© sĂ©lectionnĂ©s dans 
des festivals ou ont Ă©tĂ© lancĂ©s dans les salles de cinĂ©ma au Canada et Ă  l'Ă©tranger. Bien 
que l'objectif d'accroĂźtre l'auditoire ne soit pas primordial pour ce programme, ces films y 
ont tout de mĂȘme contribuĂ© de façon importante. 
 

III. DÉFIS ACTUELS ET À VENIR

 

 
Depuis que le gouvernement du Canada a modifiĂ© l'axe de son soutien Ă  l'industrie 
cinĂ©matographique en 2000, le Canada connaĂźt les meilleurs succĂšs en salles 
commerciales des vingt derniĂšres annĂ©es. MalgrĂ© ces rĂ©ussites et les impressionnantes 
recettes-guichet de plusieurs films, un ensemble de facteurs prĂ©sentent des dĂ©fis pour 
l'avenir de l'industrie. 
 
Comme le Canada,  d'autres pays industrialisĂ©s centrent leur soutien sur la croissance 
des auditoires pour leurs propres films. Par consĂ©quent, les sources internationales de 
financement sur lesquelles pouvaient compter les productions canadiennes 
(investissements, prĂ©ventes, coproduction) s'Ă©puisent. MalgrĂ© cette baisse du 
financement international, on note un appĂ©tit croissant pour les produits canadiens Ă  
l’étranger. Par consĂ©quent, il y a Ă  l’international de nombreuses occasions pour le 
dĂ©veloppement de synergies, ou coproductions «naturelles», qui permettront aux 
producteurs canadiens et Ă©trangers de travailler en partenariat pour dĂ©velopper des 
histoires qui reflĂštent les deux cultures. 

 

 
Par consĂ©quent, pour assurer la croissance continue de l'industrie cinĂ©matographique 
canadienne et lui permettre de rĂ©aliser son plein potentiel culturel et Ă©conomique, un 
financement accru, stable et Ă  long terme s'impose.  Le gouvernement du Canada doit 
continuer d'investir des sommes substantielles en long mĂ©trage et il est essentiel que le 
FLMC soit reconduit, au moins à son niveau budgétaire actuel.

 

 
Le gouvernement doit Ă©galement ĂȘtre attentif Ă  l'arrivĂ©e de nouvelles technologies qui 
poussent continuellement l'industrie Ă  revoir son approche de la production, de la 
distribution, de l'exploitation et de la commercialisation des films canadiens. 
 
En 2004, on estime qu'Ă  peine 18 % des revenus des films hollywoodiens provenaient 
des recettes-guichet.  Les longs mĂ©trages ont accĂšs Ă  de nombreux canaux de 
distribution et sources de revenus, y compris en format DVD, la vidĂ©o sur demande ainsi 
que les moyens plus traditionnels de diffusion par cĂąble. Avec les nombreux moyens de 
visionner les films Ă  la maison, il nous reste Ă  savoir comment mesurer efficacement la 
popularitĂ© de notre cinĂ©ma auprĂšs du public. 
 
Par exemple, 

Men with Brooms

 a recueilli prĂšs de 4 millions $ de recettes-guichet puis 

1,7 million $ additionnels par l'entremise des ventes de DVD et de VHS.  De plus, un 
million d'auditeurs ont regardĂ© le film lors de sa diffusion en heure de grande Ă©coute Ă  la 

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CBC. Ces donnĂ©es sont impressionnantes et ne tiennent pas compte des locations de 
DVD et de VHS.  
  
Les exigences et les goĂ»ts du public pour certains genres ou contenus sont en 
constante Ă©volution.  La popularitĂ© rĂ©cente de longs mĂ©trages documentaires tels 

The 

Corporation

Fahrenheit 911

 et 

Super Size Me

, la croissance rapide du secteur IMAX, 

offrent de nouvelles occasion de dĂ©veloppement commercial pour l'industrie 
cinĂ©matographique canadienne. 

 

 
L'impact des nouvelles technologies surpassera le choix des auditoires en matiĂšre de 
films, de produits et de moyens de diffusion.  TĂ©lĂ©film Canada reconnaĂźt que la 
croissance des technologies numĂ©riques entraĂźne des besoins sur le plan de la 
formation des crĂ©ateurs et la nĂ©cessitĂ© de crĂ©er de nouvelles normes de livraison de 
contenu. Il faut Ă©galement actualiser les exigences par rapport au secteur de 
l'exploitation en salles.  Ces nouveaux facteurs ne font qu'accroĂźtre la complexitĂ© des 
questions reliées aux droits d'auteur, au piratage et au suivi du contenu canadien.

 

 

 

CONCLUSION 

 

Depuis les premiers investissements du gouvernement du Canada au sein de l'industrie 
naissante du long mĂ©trage au Canada il y aura bientĂŽt quarante ans, de grands pas ont 
Ă©tĂ© faits.  Avec le soutien de TĂ©lĂ©film  Canada et d'autres programmes et politiques 
gouvernementales, l'industrie a grandi, atteignant un niveau de maturitĂ© Ă  une vitesse 
plus rapide que le taux de croissance global de l'Ă©conomie canadienne.  TĂ©lĂ©film fait 
partie intĂ©grante de ce succĂšs. La SociĂ©tĂ© a collaborĂ© Ă©troitement avec l'industrie pour 
promouvoir la crĂ©ation de films qui reflĂštent des thĂšmes canadiens et qui comptent sur le 
talent des crĂ©ateurs et des techniciens d'ici.  La premiĂšre Ă©tape fut de dĂ©velopper une 
industrie. Nous y sommes parvenus avec succĂšs.  Nous explorons actuellement de 
nouveaux moyens pour que les films canadiens puissent atteindre de plus vastes 
auditoires. 
 
À l'aube de cette nouvelle Ăšre de l'histoire du cinĂ©ma canadien (l'objectif d'augmenter  
les auditoires), nous sommes dĂ©jĂ  confrontĂ©s aux dĂ©fis d'un marchĂ© en constante 
transformation. VoilĂ  le contexte dans lequel les producteurs doivent Ă©voluer. Quant aux  
nouvelles technologies, elles changeront Ă  jamais les mĂ©thodes de production et de 
diffusion du cinĂ©ma.  Certains  de ces dĂ©fis seront rĂ©solus plus facilement que d'autres. 
Toutefois, les possibilitĂ©s d'avenir de l'industrie cinĂ©matographique canadienne sont 
nettement encourageantes.  
 
Dans les annĂ©es Ă  venir, la politique globale du gouvernement en matiĂšre de long 
mĂ©trage devra tenir compte de l'engouement pour les longs mĂ©trages documentaires, le 
format IMAX, le nombre croissant de possibilitĂ©s de cinĂ©ma maison et l'arrivĂ©e des 
technologies numĂ©riques comme alternative aux formats traditionnels de production et 
de distribution. 
 
TĂ©lĂ©film Canada cerne bien les dĂ©fis auxquels est confrontĂ©e l'industrie et se rĂ©jouit de 
travailler Ă©troitement avec le ministĂšre du Patrimoine canadien alors que le 
gouvernement se penchera sur ces questions dans un proche avenir.