LE RĂLE DU GOUVERNEMENT FĂDĂRAL DANS LE
DĂVELOPPEMENT DE LâINDUSTRIE CANADIENNE DU
LONG MĂTRAGE :
TĂLĂFILM CANADA, UN INSTRUMENT DES
POLITIQUES PUBLIQUES
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Document dâinformation pour la Chambre des
communes
Comité permanent du patrimoine canadien
18 février 2005
1
INTRODUCTION
Ce document constitue la soumission de TĂ©lĂ©film Canada (TĂ©lĂ©film) Ă lâĂ©tude du ComitĂ©
permanent du patrimoine canadien sur l'Ă©volution du soutien du gouvernement du
Canada à l'industrie cinématographique canadienne.
Cette soumission a pour but de fournir au Comité une vue d'ensemble du rÎle unique de
TĂ©lĂ©film Canada en tant qu'organisme fĂ©dĂ©ral responsable de lâadministration des
politiques de développement de l'industrie cinématographique canadienne et de
lâaugmentation des auditoires des films canadiens au pays. En 2000, le gouvernement
du Canada a défini une nouvelle politique du long métrage canadien intitulée
Du
scénario à l'écran
. Le principal objectif de cette nouvelle politique est d'offrir un plus
grand choix de films canadiens dans les salles de cinéma à travers le pays. La politique
a réorienté les investissements publics dans le cinéma canadien en privilégiant une
approche globale de la production cinématographique, du scénario à l'écran.
Cette nouvelle orientation politique vise un objectif de taille, soit de s'approprier 5 % des
recettes-guichet au pays au terme d'une période de cinq ans. En outre, elle précise
quatre stratégies simples qui permettront d'y parvenir :
âą
Former et garder les créateurs de talent;
âą
Promouvoir la qualité et la diversité des longs métrages canadiens;
âą
Ălargir les auditoires des films canadiens au pays et Ă l'Ă©tranger;
âą
Préserver notre collection de longs métrages canadiens et la rendre accessible
au public dâaujourdâhui et de demain.
S'inscrivant dans la politique cinĂ©matographique canadienne, le soutien de TĂ©lĂ©film Ă
l'industrie vise la chaßne entiÚre des activités du secteur cinématographique, du
perfectionnement professionnel à la mise en marché et à la distribution. Cette
perspective globale permet à Téléfilm de mieux comprendre l'interdépendance de
chacune de ces activités et leurs rÎles respectifs dans la poursuite de l'objectif en
matiÚre d'auditoire. à la fin de la quatriÚme année de la politique canadienne du long
métrage, la part de marché au pays s'est hissée à 4,5 %.
Le présent document comporte trois parties :
1. La premiÚre partie décrit le contexte dans lequel évolue Téléfilm Canada en ce qui
concerne le développement de l'industrie indépendante du long métrage au Canada.
Elle examine le rÎle et l'efficacité de la Société dans la progression des objectifs de
la politique du gouvernement.
2. La deuxiÚme partie décrit les succÚs de Téléfilm Canada dans l'atteinte des buts et
objectifs du Fonds du long métrage du Canada et de l'ensemble de la politique du
long métrage.
3.
La troisiÚme partie offre un survol des défis actuels et futurs auxquels l'industrie
canadienne du long métrage sera confrontée tout au long de sa croissance.
2
I. LE RĂLE DE TĂLĂFILM CANADA AU SEIN DE L'INDUSTRIE CANADIENNE DU
LONG MĂTRAGE : PRINCIPAUX JALONS
Un instrument de politique publique
Téléfilm Canada est un organisme culturel dont le mandat est de soutenir le
développement, la production et la mise en marché des longs métrages, des émissions
de télévision et des produits nouveaux médias canadiens. Par l'entremise de ses quatre
bureaux régionaux décentralisés, Téléfilm fournit un éventail complet de services : aide
au développement professionnel, aide à l'écriture de scénarios, aide au développement,
à la production, à la mise en marché et à la distribution.
Téléfilm accrédite également les
coproductions internationales et soutient la prĂ©sentation dâĆuvres canadiennes dans les
festivals et marchés internationaux.
1
Comme le comité le sait, Téléfilm fait partie de ce que le ministÚre du Patrimoine
canadien définit comme ses outils de politique publique. Téléfilm est le seul organisme
de cette boĂźte Ă outils qui Ćuvre exclusivement auprĂšs de la communautĂ© des
producteurs indépendants. Ses investissements ont un véritable effet de levier sur
lâappui du marchĂ© canadien et international.
Depuis la fin des années 1960, le gouvernement du Canada cherche à offrir au public
canadien un meilleur accÚs aux films d'ici dans les salles de cinéma et ce, en favorisant
le développement d'une industrie cinématographique canadienne. Les politiques et
programmes ont Ă©tĂ© conçus principalement pour bĂątir lâindustrie de la production et
solidifier lâindustrie de la distribution des longs mĂ©trages canadiens au pays.
GrĂące au soutien des gouvernements fĂ©dĂ©ral et provinciaux de mĂȘme quâau talent des
créateurs canadiens, l'industrie canadienne de la production et de la distribution des
longs mĂ©trages a pu se dĂ©velopper et avoir de nombreux succĂšs critiques au pays et Ă
l'Ă©tranger.
Ces programmes appuient les objectifs du gouvernement fédéral en ce qui concerne la
création de contenu canadien, la pérennité de l'expression culturelle et l'accÚs des
Canadiens Ă la vie culturelle de leur pays.
En tant quâinstrument de la politique du gouvernement, TĂ©lĂ©film sâest rĂ©vĂ©lĂ©e Ă
plusieurs Ă©gards un lien essentiel entre les nombreux programmes et mesures fiscales
visant à stimuler le secteur audiovisuel canadien. Une évaluation indépendante de
Téléfilm Canada réalisée en 2003 précise que :
« Ce fut un changement historique qui a mené à la création de Téléfilm : le fait
de sortir le long métrage de l'ONF.
Depuis, le gouvernement fédéral soutient
l'existence d'un organisme distinct qui intervient dans le financement de la
production canadienne.
Ce faisant, le gouvernement a créé un organisme
1
En 1985, Patrimoine Canada a confiĂ© Ă TĂ©lĂ©film le mandat dâadministrer le bureau des festivals dont la
responsabilité est de coordonner les efforts du Canada dans la distribution et la promotion des films
canadiens
.
3
spécialisé, au courant des complexités propres à l'industrie et aux structures
financiÚres des projets audiovisuels. »
Ăvaluation du rĂŽle de TĂ©lĂ©film Canada dans
le développement du secteur audiovisuel canadien
Groupe Nordicité ltée
Principales étapes de l'évolution de l'industrie du long métrage au Canada
Les débuts : de 1968 aux années 1980
Opérationnelle depuis 1968, la Société de développement de l'industrie
cinématographique canadienne (SDICC) est connue de nos jours sous le nom de
Téléfilm Canada. à l'origine, son rÎle était de favoriser le développement d'une industrie
du long métrage au Canada en investissant dans les films comportant un fort contenu
canadien, tant sur le plan créatif, qu'artistique et technique. Les efforts de la SDICC ont
produit des résultats impressionnants puisque le nombre de longs métrages produits
annuellement est monté en flÚche : de quatre ou cinq films par année dans les années
soixante à plus de vingt films par année de 1968 à 1974.
En 1972, le gouvernement fédéral a doublé son allocation parlementaire à la SDICC, qui
est passée de 10 à 20 millions de dollars. Cet apport de fonds a été suivi de prÚs par
une mesure fiscale incitative, soit une dĂ©duction pour amortissement dont lâobjectif Ă©tait
dâencourager les investissements du secteur privĂ© dans l'industrie cinĂ©matographique
canadienne.
Bien que ces deux mesures aient favorisé un boum de la production cinématographique
au pays, la déduction pour amortissement a entraßné la production d'un grand nombre
de films canadiens Ă faible contenu canadien.
La production de longs métrages coûte cher et comporte des risques. Contrairement aux
Ă©missions de tĂ©lĂ©vision qui peuvent ĂȘtre diffusĂ©es simultanĂ©ment Ă travers le pays,
l'exploitation des longs métrages est limitée par la disponibilité des copies et des salles.
Dans un pays aussi dispersé que le nÎtre sur les plans géographique et linguistique, le
marché national est souvent trop étroit pour récupérer les coûts de production. En outre,
les intĂ©rĂȘts hollywoodiens prĂ©dominent dans le secteur des salles de cinĂ©ma au Canada,
ce qui vient compliquer la situation.
Les investissements du secteur privé sont généralement motivés par des impératifs
commerciaux et non culturels. Sans lâaide du gouvernement fĂ©dĂ©ral, l'industrie
cinématographique canadienne aurait de la difficulté à assembler le financement
nĂ©cessaire Ă la crĂ©ation dâĆuvres distinctement canadiennes et les Canadiens auraient
peu dâaccĂšs Ă leur propre culture dans les cinĂ©mas de quartier. Dans les annĂ©es 1980,
la dĂ©duction pour amortissement a diminuĂ© parallĂšlement Ă lâaugmentation des fonds
publics destinés à l'industrie du long métrage au pays.
4
Entre 1982 et 1986, le secteur de la production indépendante au pays a pris le virage de
la télévision. En 1983, le gouvernement fédéral a confié à la SDICC la gestion du Fonds
de développement d'émissions canadiennes de télévision, avec le mandat d'appuyer
financiÚrement les producteurs indépendants d'émissions de télévision canadiennes. Du
coup, la Société de développement de l'industrie cinématographique canadienne est
devenue Téléfilm Canada.
La politique nationale du film et de la vidéo donne le jour au nouveau
Fonds de financement de longs métrages en 1986 puis au Fonds d'aide à la
distribution en 1988
Conscient du fait que l'industrie cinématographique canadienne n'avait pas encore
réalisé son plein potentiel culturel et économique, le gouvernement du Canada a créé le
Fonds dâaide au financement de longs mĂ©trages en 1986 (une composante de sa
politique nationale du film et de la vidéo) et en a confié la gestion à Téléfilm Canada.
Jusqu'alors, le soutien du secteur public à l'industrie visait la création de longs métrages
avec un contenu canadien important sur le plan des Ă©lĂ©ments crĂ©atifs, de lâhistoire et
des thÚmes. La nouvelle politique a intégré un élément fondamental à la chaßne de
production : une garantie de lancement en salles au pays.
Le Fonds dâaide au financement de longs mĂ©trages Ă©tait pourvu Ă l'origine de
30 millions $. DÚs 1988, on y a injecté un montant additionnel de 11,4 millions $ pour
desservir principalement les communautés sous-représentées, c'est-à -dire le secteur de
la production francophone hors Québec et de la production cinématographique créée en
dehors de l'Ontario et du Québec.
L'admissibilité au Fonds du long métrage se voulait le reflet de la volonté du
gouvernement de rendre les films canadiens accessibles au public. Les producteurs
devaient ainsi avoir un engagement d'un distributeur canadien garantissant la sortie en
salles commerciales au pays dans un délai d'un an suivant la livraison de la production.
Ă cette Ă©poque, et c'est encore le cas de nos jours, la distribution des films et
l'exploitation des salles de cinéma au Canada étaient contrÎlées en grande partie par
des filiales de studios américains à intégration verticale. Ces sociétés ne s'intéressaient
pas à la mise en marché et à l'exploitation des films canadiens. Elles se concentraient
surtout sur leur propre inventaire, faisant en sorte que les recettes canadiennes
profitaient au bout du compte aux studios d'Hollywood.
Vers la fin des années 1980, le marché des salles de cinéma au Canada était accaparé
par des films étrangers et américains dans une proportion de 97 %. On estime
qu'environ 85 % des recettes-guichet du marché canadien était réinjecté au sein de
l'industrie cinématographique hollywoodienne. Pour ralentir ce flot de devises
canadiennes vers nos voisins du Sud et pour favoriser un meilleur accĂšs des films
canadiens à leur propre marché, le gouvernement du Canada créait, en 1988, le Fonds
d'aide à la distribution de longs métrages.
Géré par Téléfilm Canada, le Fonds d'aide à la distribution fournissait une somme de
17 millions de dollars par année aux distributeurs canadiens pour acquérir les droits de
distribution au Canada de films canadiens et Ă©trangers. Ce Fonds accordait Ă©galement
5
un certain montant pour la mise en marché et la promotion. Par ailleurs, l'objectif du
Fonds Ă©tait d'accroĂźtre le capital de risque des distributeurs canadiens dans le but
d'augmenter leur part du marché canadien et de réinvestir ces sommes dans l'industrie
canadienne du cinéma.
Tout comme les radiodiffuseurs canadiens qui n'auraient pu survivre en ne diffusant que
des Ă©missions canadiennes, la distribution exclusive de films canadiens ne constituait
pas un modĂšle commercial viable pour la survie de l'industrie canadienne de la
distribution. En complément du Fonds d'aide à la distribution de longs métrages, le
gouvernement fédéral s'est doté en 1988 de principes directeurs sur les investissements
Ă©trangers. Cette mesure avait pour but d'empĂȘcher l'Ă©tablissement au Canada de filiales
de sociétés étrangÚres et de favoriser un climat de stabilité au sein de l'industrie
canadienne de la distribution indépendante.
Grùce à ces initiatives, Téléfilm est devenue le deuxiÚme organisme culturel en
importance au pays.
La crĂ©ation du Fonds dâaide au financement de longs mĂ©trages et du Fonds d'aide Ă la
distribution de longs métrages a donné de solides assises financiÚres à l'industrie
canadienne du long métrage tout en compensant les limites du secteur de la production
au pays. AprÚs un déclin marqué de la production cinématographique au début des
années 1980, le Fonds du long métrage a favorisé un volume stable de production, avec
pour résultats la production de 20 à 25 films par an au début des années 1990, et de
30 à 35 films par an depuis la création du Fonds canadien de télévision en 1996.
Soulignons que plusieurs de ces films ont été louangés par la critique:
The Red Violin
,
Le DĂ©clin de lâempire amĂ©ricain
,
The Sweet Hereafter
,
Jésus de Montréal
,
Dead Ringers
,
LĂ©olo
,
Iâve Heard the Mermaids Singing
, pour n'en nommer que quelques-uns.
Malgré ces succÚs, la part de marché des films canadiens ne s'est pratiquement pas
améliorée au cours des dix années qui ont suivi la création du Fonds d'aide à la
distribution de longs métrages. Le succÚs des films canadiens dans les salles
commerciales au pays se traduisait alors par une part de marché oscillant entre 1 % et
2 %.
Avec l'objectif de rendre plus facilement accessibles les longs métrages canadiens au
public canadien dans les salles de quartiers, la ministre du Patrimoine canadien
entreprenait en février 1998 une consultation publique.
Toutefois, il faut souligner que durant les dix années qui se sont écoulées entre l'arrivée
du Fonds du long mĂ©trage et lâappel pour une consultation publique, le gouvernement
fĂ©dĂ©ral a mis en Ćuvre de nombreuses initiatives pour offrir un financement direct ou
indirect à la production de longs métrages.
En 1983, le Conseil de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes a
proposé l'idée d'imposer aux radiodiffuseurs une obligation de contenu canadien au
moment du renouvellement des licences de radiodiffusion. Au cours des dix années
suivantes, ces exigences ont été essentielles au développement de l'industrie
indépendante de la production au Canada. Elles comportent, rappelons-le, un minimum
d'heures de diffusion de contenu canadien durant et en dehors des heures de grande
Ă©coute. Avec pour rĂ©sultat que les fenĂȘtres de diffusion Ă la tĂ©lĂ©vision sont devenues un
marché secondaire important pour les longs métrages canadiens.
6
L'arrivée des chaßnes spécialisées a contribué à stimuler davantage l'industrie
cinématographique canadienne puisqu'en sus de l'exigence d'acquérir les droits de
diffusion d'émissions canadiennes, on a ajouté une obligation de fournir un
investissement direct dans la production de films canadiens.
En 1996, le gouvernement fédéral annonçait la création du Fonds canadien de télévision
(FCT). De son budget annuel de 200 millions de dollars, 15 millions sont réservés
exclusivement à la production de longs métrages qui seront diffusés à la télévision.
Puis, la fin des années 1990 a été marquée par l'abolition de la déduction pour
amortissement et par l'arrivée de deux programmes : le Crédit d'impÎt pour production
cinématographique ou magnétoscopique canadienne (CIPC) et le Crédit d'impÎt pour
services de production cinématographique ou magnétoscopique (CISP). Visant
respectivement les producteurs canadiens et leurs homologues Ă©trangers, ces
programmes offrent un remboursement d'une portion des coûts de production
admissibles engagés auprÚs de techniciens et créateurs canadiens. Ces crédits d'impÎt
sont devenus une source additionnelle de financement de la production.
L'objectif du CIPC était de soutenir le développement de l'industrie cinématographique
canadienne. ParallÚlement, le CISP, avec ses objectifs de développement industriel,
visait essentiellement l'industrie canadienne des services de production. Ces services
sont des projets dans lesquels le producteur canadien joue un rĂŽle secondaire dans un
projet conçu et contrÎlé par un producteur étranger. Ces productions représentent une
source vitale d'emplois pour les créateurs et techniciens canadiens, bien qu'elles ne
reflÚtent que trÚs peu le Canada. Ce sont principalement des projets américains tournés
au Canada et destinĂ©s au marchĂ© de la distribution aux Ătats-Unis.
Téléfilm reconnaßt la valeur de ces productions au sein de l'industrie cinématographique
canadienne, tant au chapitre des emplois que de la capitalisation des entreprises.
Cependant, il faut souligner que ces productions ne contribuent pas à la création d'un
contenu distinctement canadien. Dans le cadre de la politique culturelle globale du
gouvernement du Canada, Téléfilm Canada demeure le mécanisme de soutien le plus
efficace pour la création de films à contenu créatif canadien élevé.
Malgré l'injection de nouveaux mécanismes de financement pour le long métrage, la
compétitivité de l'industrie sur les marchés a accusé un recul durant les années 1990.
Les coupures gouvernementales que TĂ©lĂ©film a subies Ă mĂȘme les crĂ©dits
parlementaires et l'Ă©limination par de nombreuses provinces des programmes
d'investissements dans la production cinématographique signifient qu'il y a moins
d'argent pour les productions dont le contenu est canadien. De la fin des annĂ©es 1980 Ă
l'année 1997-1998, le devis moyen des films ayant obtenu un financement de Téléfilm
Canada a baissé de 10 % en moyenne.
Lorsqu'en 1998 la ministre du Patrimoine canadien a recueilli les commentaires sur
l'industrie du long mĂ©trage, elle a Ă©tĂ© plongĂ©e au cĆur du dĂ©fi des cinĂ©astes canadiens :
la difficulté de rejoindre le grand public dans les salles de cinéma au pays. Trente ans
d'intervention du gouvernement fédéral auront permis de développer de solides assises
pour l'industrie cinĂ©matographique canadienne et mĂȘme de donner le jour Ă des Ćuvres
acclamĂ©es par la critique internationale. Cependant, durant cette mĂȘme pĂ©riode, la part
de marché des films canadiens n'a presque pas changé.
7
Du scénario à l'écran : la nouvelle politique du long métrage lancée en 2000
En 2000, la ministre du Patrimoine canadien diffusait sa nouvelle politique canadienne
du long mĂ©trage. Lâobjectif est restĂ© le mĂȘme que celui des politiques prĂ©cĂ©dentes :
accorder un soutien à la production d'histoires canadiennes destinées aux auditoires
canadiens. L'axe de cette nouvelle politique est pourtant différent puisqu'elle délaisse le
développement comme tel de l'industrie du long métrage au Canada pour se tourner
vers l'augmentation des auditoires.
Pour réaliser cet objectif, le gouvernement du Canada s'est donné une cible d'auditoire,
visant une part de marché de 5 % des recettes-guichet au Canada d'ici cinq ans, ainsi
que quatre stratégies pour y parvenir.
Deux de ces stratégies visent directement la nécessité d'accroßtre les valeurs de
production et de mise en marché pour assurer la compétitivité des films canadiens sur
leur propre marché. Elles favorisent la qualité et la diversité des longs métrages
canadiens en réaménageant les programmes d'aide pour récompenser de maniÚre
continue la performance et augmenter les auditoires des films canadiens au Canada et Ă
l'étranger par un soutien plus efficace à la mise en marché et à la promotion.
Durant les années 1990, les productions et les campagnes publicitaires à petit budget
des films canadiens ont eu des répercussions qui dépassent largement les recettes -
guichet. Les scénaristes et réalisateurs, confrontés aux limites des types de production
qu'ils pouvaient se permettre et au faible espoir de voir leurs films sur le grand Ă©cran,
sont passés au marché beaucoup plus rentable de la télévision ou, encore, ont quitté le
Canada pour aller s'Ă©tablir aux Ătats-Unis ou ailleurs, Ă la poursuite d'expĂ©riences de
travail intéressantes. Pour remédier à la situation, la nouvelle politique du long métrage
a voulu favoriser le perfectionnement professionnel des cinéastes, s'assurer que les
créateurs de talent poursuivent leur carriÚre au pays et accorder une aide à la
scénarisation.
Enfin, cette politique veille également à préserver et à diffuser la collection de films
canadiens auprĂšs des auditoires d'aujourd'hui et de demain. D'oĂč l'obligation de
remettre une copie de tous les films financés avec l'aide de Téléfilm Canada aux
Archives nationales.
Pour soutenir la réalisation de ces stratégies, le gouvernement du Canada a augmenté
les fonds destinés au secteur du long métrage de 50 millions $ vers la fin des années
1990 à 100 millions $, et a créé le Fonds du long métrage du Canada (FLMC). Téléfilm
Canada gÚre ce Fonds qui est le principal instrument de la réalisation des objectifs en
matiÚre de politique cinématographique.
Le Fonds du long métrage du Canada a consolidé les activités soutenues par le Fonds
dâaide au financement de longs mĂ©trages et le Fonds d'aide Ă la distribution. En outre, il
offre de nombreuses occasions de perfectionnement professionnel aux nouveaux
créateurs. L'objectif de ces formations est de favoriser l'acquisition des connaissances
essentielles au développement de projets de long métrage qui obtiendront une
distribution de taille dans les salles de cinéma au Canada.
8
Les stratégies traditionnelles de politique publique n'ont pas réussi à assurer un vaste
public aux longs métrages d'ici. La nouvelle politique, quant à elle, comporte des
incitatifs pour que les producteurs et distributeurs jouent un rĂŽle de premier plan dans la
conquĂȘte des auditoires de leurs propres produits culturels. Les films canadiens qui ont
atteint un large auditoire au pays permettent Ă leurs producteurs et distributeurs dâavoir
accÚs à une aide automatique, soit l'enveloppe fondée sur la performance. Cette
enveloppe peut servir au développement, à la production ou à la mise en marché de
futurs films. Téléfilm a toutefois continué d'accorder son soutien aux films d'importance
culturelle produits par une Ă©quipe formĂ©e dâun producteur et dâun distributeur moins
expérimentés, et ce, projet par projet, dans le cadre du volet sélectif du Fonds.
L'objectif en matiÚre d'auditoire a également entraßné un examen de l'aide à la
distribution. Voyant que les longs métrages ne peuvent rejoindre les cinéphiles en grand
nombre sans l'aide dâune mise en marchĂ© musclĂ©e d'un distributeur, TĂ©lĂ©film a dĂ©cidĂ©
d'éliminer son aide à l'acquisition de films au profit des coûts de publicité et des copies
de distribution.
Une main-d'Ćuvre qualifiĂ©e est essentielle pour assurer un avenir Ă l'industrie
canadienne du film. En fait, l'approche proactive et intégrée du FLMC en matiÚre
d'auditoire a stimulé la création d'un contenu diversifié tout en multipliant les occasions
de perfectionnement professionnel des créateurs de talent.
En complément du soutien que le gouvernement du Canada accorde aux institutions qui
offrent une formation pratique de la production, les fonds de soutien Ă la formation de
Téléfilm Canada ont également augmenté depuis la création du FLMC. Téléfilm s'est
dotée de programmes visant particuliÚrement les scénaristes et les réalisateurs.
Pour accorder plus de flexibilité aux scénaristes afin qu'ils ne soient pas limités sur le
plan crĂ©atif par des impĂ©ratifs budgĂ©taires, TĂ©lĂ©film leur accorde directement une aide Ă
la scĂ©narisation (sans passer par un producteur) par l'entremise du Programme d'aide Ă
lâĂ©criture de scĂ©narios. Un jury de professionnels de l'industrie de la production et de la
distribution de toutes les régions du pays est responsable de la sélection des projets qui
ont les meilleures chances de succĂšs commercial.
Les réalisateurs ont droit à une aide similaire par le biais du Programme d'aide aux
longs métrages indépendants à petit budget, que ce soit pour la production ou
l'achÚvement d'un tel film. Il est entendu que ce sont les réalisateurs qui contrÎlent les
aspects créatifs de ces films. Bien qu'une alliance avec un producteur soit encouragée,
le réalisateur doit avoir le plein contrÎle des aspects créatifs et, par conséquent, diriger
l'ensemble du développement du projet.
Enfin, lâaide de TĂ©lĂ©film au long mĂ©trage par l'entremise du FLMC tente d'encourager la
croissance globale et la diversité au sein de l'industrie. Des fonds sont réservés pour la
production et la distribution de longs métrages dans l'une ou l'autre des langues
officielles dans chacune des régions du pays.
9
II. LES SUCCĂS DE TĂLĂFILM DANS LâATTEINTE DES OBJECTIFS DE LA POLITIQUE DU
LONG MĂTRAGE
L'objectif de la politique culturelle fédérale vise l'éclosion d'histoires canadiennes
conçues par des Canadiens pour le public dâici. Depuis la fin des annĂ©es 1960, la
politique du gouvernement a promu le développement d'une industrie indépendante
canadienne de la production tout en renforçant la place des distributeurs canadiens au
sein de notre industrie. Le dernier défi du développement d'une cinématographie
nationale est de faire en sorte que les Ćuvres de ces crĂ©ateurs rejoignent les auditoires
canadiens Ă travers le pays.
Le cinéma reste, sans nul doute, une des formes les plus puissantes de l'expression
culturelle. La force de ce mĂ©dium, câest quâil sait donner vie aux histoires, aux valeurs et
aux questions qui définissent la société canadienne. Il sait passer outre les barriÚres
culturelles et linguistiques comme nul autre médium. Le cinéma a le pouvoir de célébrer
la diversité culturelle des Canadiens, de partager les histoires issues de toutes les
régions, dans les deux langues officielles.
Plus dâauditoires canadiens pour les films canadiens : l'objectif de 5 %
En 2001, avant que les projets financĂ©s par l'entremise du FLMC ne soient portĂ©s Ă
lâĂ©cran Ă travers le pays, la part de marchĂ© des films canadiens Ă©tait Ă peine de 1,7 %.
Depuis trois ans, cette part de marché est en constante augmentation, atteignant 4,5 %
à la fin de 2004. Les recettes-guichet ont donc triplé en trois ans à peine.
Une portion importante de la croissance globale s'explique par la performance
remarquable des longs métrages francophones dont les recettes-guichet ont plus que
doublé depuis 2001. Depuis la fin des années 1990, la part de marché des films
francophones est passĂ©e dâaussi peu que 4 % Ă 21 %.
Sur le marchĂ© canadien de langue anglaise, oĂč les timides budgets de production et de
mise en marché ne font pas le poids par rapport à ceux des studios américains, les
films continuent d'Ă©voluer Ă l'ombre de la puissante image de marque d'Hollywood. En
dĂ©pit de ceci, la part de marchĂ© des films canadiens a tout de mĂȘme quintuplĂ© dans le
contexte actuel hautement concurrentiel du marché, passant de 0,3 % en 2001 à 1,6 %
en 2004. C'est bien la preuve que le marché des films canadiens est en pleine
croissance.
L'impressionnante croissance de la part de marché des films canadiens est due en
partie Ă l'augmentation de 50 millions $ par annĂ©e que le gouvernement a accordĂ©e Ă
lâindustrie du film. Non seulement ce soutien a-t-il permis Ă un grand nombre de films de
voir le jour, mais plus important encore, les valeurs de production et de mise en marché
se sont nettement améliorées.
Les devis moyens de production ont augmenté de plus de 50 % depuis la moyenne de
2,5 millions $ de 2001. Les films canadiens de langue anglaise ont un budget moyen de
6,9 millions $ et ceux de langue française de 5,2 millions $. Les devis moyens de mise
en marché ont également considérablement augmenté : d'environ 200 000 $ par film en
2001 Ă 421 000 $ pour les films de langue anglaise et 347 000 $ pour les films de
langue française en 2004. Il faut souligner ici que Téléfilm Canada n'obtient des
données finales sur les coûts de mise en marché que pour les films qui requiÚrent une
10
aide à la mise en marché du FLMC. L'augmentation documentée du devis moyen de
mise en marché est donc sous-estimée puisque certains distributeurs préfÚrent ne pas
faire appel à Téléfilm Canada pour des campagnes de mise en marché plus importantes
dans le cas de films canadiens dont le succÚs commercial est assuré, comme par
exemple
La Grande séduction
et
Sur le seuil
.
En plus d'une meilleure performance dans les salles de cinéma, la nette amélioration
des valeurs de production et de mise en marché des films canadiens signifie un meilleur
rendement de chaque dollar investi par Téléfilm et des revenus additionnels. En dépit de
la baisse de lâallocation parlementaire de 2004 par rapport Ă celle de 2003, ces revenus
additionnels ont permis Ă TĂ©lĂ©film de maintenir le mĂȘme niveau de fonds pour le FLMC
et notamment pour l'aide Ă la production et Ă la distribution.
Perfectionnement de créateurs de talent et portefeuille diversifié de films
En tant que partenaire de l'industrie, Téléfilm a deux principales responsabilités : aider
les créateurs et les sociétés à réaliser leur plein potentiel et maintenir un équilibre en
termes de financement. Tenant compte de ces aspects, le Fonds du long métrage du
Canada attribue des enveloppes aux producteurs et distributeurs les plus performants et
accorde une aide sélective à un large éventail de projets. Cette approche permet de
soutenir les nouveaux auteurs, la diversité des points de vue et des genres dans toutes
les régions du pays et dans les deux langues officielles.
Téléfilm a également des programmes pour les réalisateurs et les scénaristes. La
Société reconnaßt l'importance de soutenir le perfectionnement professionnel des
principaux crĂ©ateurs qui Ćuvrent dans le domaine de la production cinĂ©matographique.
On ne pourrait sous-estimer le rÎle essentiel des scénaristes et des cinéastes. Sans leur
vision particuliÚre, les récits canadiens qui interprÚtent notre histoire collective ne
seraient pas racontés de façon aussi percutante et les auditoires canadiens n'auraient
pas l'occasion de se reconnaĂźtre sur le grand Ă©cran.
LâĂ©ventail de films que TĂ©lĂ©film a soutenus depuis quelques annĂ©es dĂ©montre bien qu'il
n'existe aucune formule garantissant le succĂšs commercial d'un film. Avec
l'augmentation de ses fonds grùce à la création du FLMC, Téléfilm a pu diversifier ses
investissements en soutenant un portefeuille varié de films explorant plusieurs genres
avec des budgets de toutes tailles. Ces films reflÚtent de plus en plus la véritable
diversité de la population canadienne.
Chaque année, Téléfilm investit dans un portefeuille de projets qui démontre la diversité
de la production canadienne. Téléfilm soutient désormais réguliÚrement des films à plus
grand budget qui font appel aux partenaires du Canada en matiĂšre de coproduction,
incluant des films salués par la critique comme
Les Invasions barbares
et la comédie
sentimentale inter-raciale
That Touch of Pink
. Parmi les films canadiens 100 %
canadien à budget élevé, on note la comédie
Mambo Italiano
qui a battu des records
dâassistance et la trilogie Ă suspense
Ginger Snaps.
Parmi les films de budget moyen,
on note le film
Atanarjuat
louangĂ© par la critique, le long mĂ©trage indo-canadien Ă
succĂšs
Hollywood/Bollywood
ainsi que
Gaz Bar Blues,
un succĂšs dâestime autant que
commercial. Téléfilm a également accordé son aide à de nombreux films à petit budget,
notamment en région. Le « mocumentaire »
Fubar
et
La Loi du cochon
en sont des
exemples.
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Par ailleurs, un bon nombre de scénarios développés par l'entremise du Programme
d'aide Ă l'Ă©criture de scĂ©narios retiennent l'intĂ©rĂȘt des producteurs et du marchĂ© puisque
soixante-huit de ces Ćuvres Ă©crites font dĂ©jĂ l'objet de contrats d'option. Tandis que la
vaste majorité de ces scénarios est encore à l'étape de l'écriture et du développement,
quatre d'entre eux ont été produits. Des quarante-quatre films financés par le
Programme d'aide aux longs mĂ©trages indĂ©pendants Ă petit budget, la majoritĂ© fait dĂ©jĂ
l'objet de contrats de droits de diffusion tandis que plusieurs ont été sélectionnés dans
des festivals ou ont été lancés dans les salles de cinéma au Canada et à l'étranger. Bien
que l'objectif d'accroĂźtre l'auditoire ne soit pas primordial pour ce programme, ces films y
ont tout de mĂȘme contribuĂ© de façon importante.
III. DĂFIS ACTUELS ET Ă VENIR
Depuis que le gouvernement du Canada a modifié l'axe de son soutien à l'industrie
cinématographique en 2000, le Canada connaßt les meilleurs succÚs en salles
commerciales des vingt derniÚres années. Malgré ces réussites et les impressionnantes
recettes-guichet de plusieurs films, un ensemble de facteurs présentent des défis pour
l'avenir de l'industrie.
Comme le Canada, d'autres pays industrialisés centrent leur soutien sur la croissance
des auditoires pour leurs propres films. Par conséquent, les sources internationales de
financement sur lesquelles pouvaient compter les productions canadiennes
(investissements, préventes, coproduction) s'épuisent. Malgré cette baisse du
financement international, on note un appĂ©tit croissant pour les produits canadiens Ă
lâĂ©tranger. Par consĂ©quent, il y a Ă lâinternational de nombreuses occasions pour le
développement de synergies, ou coproductions «naturelles», qui permettront aux
producteurs canadiens et étrangers de travailler en partenariat pour développer des
histoires qui reflĂštent les deux cultures.
Par conséquent, pour assurer la croissance continue de l'industrie cinématographique
canadienne et lui permettre de réaliser son plein potentiel culturel et économique, un
financement accru, stable et Ă long terme s'impose. Le gouvernement du Canada doit
continuer d'investir des sommes substantielles en long métrage et il est essentiel que le
FLMC soit reconduit, au moins à son niveau budgétaire actuel.
Le gouvernement doit Ă©galement ĂȘtre attentif Ă l'arrivĂ©e de nouvelles technologies qui
poussent continuellement l'industrie Ă revoir son approche de la production, de la
distribution, de l'exploitation et de la commercialisation des films canadiens.
En 2004, on estime qu'Ă peine 18 % des revenus des films hollywoodiens provenaient
des recettes-guichet. Les longs métrages ont accÚs à de nombreux canaux de
distribution et sources de revenus, y compris en format DVD, la vidéo sur demande ainsi
que les moyens plus traditionnels de diffusion par cĂąble. Avec les nombreux moyens de
visionner les films Ă la maison, il nous reste Ă savoir comment mesurer efficacement la
popularité de notre cinéma auprÚs du public.
Par exemple,
Men with Brooms
a recueilli prĂšs de 4 millions $ de recettes-guichet puis
1,7 million $ additionnels par l'entremise des ventes de DVD et de VHS. De plus, un
million d'auditeurs ont regardé le film lors de sa diffusion en heure de grande écoute à la
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CBC. Ces données sont impressionnantes et ne tiennent pas compte des locations de
DVD et de VHS.
Les exigences et les goûts du public pour certains genres ou contenus sont en
constante évolution. La popularité récente de longs métrages documentaires tels
The
Corporation
,
Fahrenheit 911
et
Super Size Me
, la croissance rapide du secteur IMAX,
offrent de nouvelles occasion de développement commercial pour l'industrie
cinématographique canadienne.
L'impact des nouvelles technologies surpassera le choix des auditoires en matiĂšre de
films, de produits et de moyens de diffusion. Téléfilm Canada reconnaßt que la
croissance des technologies numériques entraßne des besoins sur le plan de la
formation des créateurs et la nécessité de créer de nouvelles normes de livraison de
contenu. Il faut Ă©galement actualiser les exigences par rapport au secteur de
l'exploitation en salles. Ces nouveaux facteurs ne font qu'accroßtre la complexité des
questions reliées aux droits d'auteur, au piratage et au suivi du contenu canadien.
CONCLUSION
Depuis les premiers investissements du gouvernement du Canada au sein de l'industrie
naissante du long métrage au Canada il y aura bientÎt quarante ans, de grands pas ont
été faits. Avec le soutien de Téléfilm Canada et d'autres programmes et politiques
gouvernementales, l'industrie a grandi, atteignant un niveau de maturité à une vitesse
plus rapide que le taux de croissance global de l'économie canadienne. Téléfilm fait
partie intégrante de ce succÚs. La Société a collaboré étroitement avec l'industrie pour
promouvoir la création de films qui reflÚtent des thÚmes canadiens et qui comptent sur le
talent des créateurs et des techniciens d'ici. La premiÚre étape fut de développer une
industrie. Nous y sommes parvenus avec succĂšs. Nous explorons actuellement de
nouveaux moyens pour que les films canadiens puissent atteindre de plus vastes
auditoires.
à l'aube de cette nouvelle Úre de l'histoire du cinéma canadien (l'objectif d'augmenter
les auditoires), nous sommes déjà confrontés aux défis d'un marché en constante
transformation. VoilĂ le contexte dans lequel les producteurs doivent Ă©voluer. Quant aux
nouvelles technologies, elles changeront à jamais les méthodes de production et de
diffusion du cinéma. Certains de ces défis seront résolus plus facilement que d'autres.
Toutefois, les possibilités d'avenir de l'industrie cinématographique canadienne sont
nettement encourageantes.
Dans les années à venir, la politique globale du gouvernement en matiÚre de long
métrage devra tenir compte de l'engouement pour les longs métrages documentaires, le
format IMAX, le nombre croissant de possibilités de cinéma maison et l'arrivée des
technologies numériques comme alternative aux formats traditionnels de production et
de distribution.
Téléfilm Canada cerne bien les défis auxquels est confrontée l'industrie et se réjouit de
travailler Ă©troitement avec le ministĂšre du Patrimoine canadien alors que le
gouvernement se penchera sur ces questions dans un proche avenir.