Évolution d’une désignation par l’effet d’un contact avec une désignation plus en usage et quasi-homonyme. Elle affecte des mots dont le sens n’est plus compris et que l’association des idées rattache inconsciemment à d’autres noms de lieu plus connu ou plus répandus, ou à des noms communs.
Exemples :
Île du Corossol (Sept-Îles, Québec) Cette île a été connue sous le nom Île du Caroussel, nom résultant d’une attraction paronymique provenant du nom d'un navire français qui y a fait naufrage en 1693, le Corossol. |
Rivière Romaine (Havre-Saint-Pierre, Québec) Ce nom vient du mot Wanamane. Dans la langue montagnaise les sons R, N et L, se confondent et sont interchangeables. Ainsi les premiers occidentaux entendant Wanamane ont interprété ce qu’ils entendaient par La Romaine. |
Cap d’Espoir (cap, Percé, Québec) Cap d’Espoir a subi une attraction paronymique interlinguistique. En anglais son usage s’est répandu sous la forme Cape Despair . |
Île aux Coudres (L’Isle-aux-Coudres, Québec) Le nom de l'île aux Coudres, a été donné par Jacques Cartier à cause de l’abondance de couldres, ancien nom donné aux noisettes. Le terme couldre a été compris comme « coude ». Le nom a donc été traduit en anglais par Elbow Island, elbow signifiant coude dans des documents du XVIIIesiècle. Donc l'attraction paronymique a amenée une métraduction. |
Ruisseau à Rebours (Rivière-à-Claude, Québec) Le nom Ruisseau Arbour, est devenu Ruisseau à Rebours. L’interprétation du nom résultant de l’attraction est que l’eau semble remonter par endroit. |
La Petite-Mitaine (lieu-dit, Roxton Pond, Québec) Le nom de ce lieu-dit désigne une chapelle car les anglophones employaient le terme meeting pour les rassemblements religieux. Le nom a été déformé en « mitaine » par les francophones. |
Cette définition est tirée de Lexique des termes utiles à l’études des noms de lieux (DORION, Henri, POIRIER, Jean, Les Presses de l’Université Laval, 1975).
[Commission de toponymie, janvier 2008]