BILANS ET RAPPORTS
LâINSPECTION DU TRAVAIL
EN FRANCE EN 2009
R
RA
AP
PP
PO
OR
RT
T
rédigé en application
des articles 20 et 21 de la convention nÂș 81 (industrie et commerce)
des articles 26 et 27 de la convention nÂș 129 (agriculture)
de lâarticle 8 de la convention nÂș 178 (gens de mer)
de lâOrganisation internationale du travail (OIT)
MinistĂšre du Travail, de lâEmploi et de la SantĂ©
Direction générale du travail
Service de lâanimation territoriale de la politique du travail et
de lâaction de lâinspection du travail
Partie 0 - Sommaire 23/11/10 19:40 Page 1
Pour connaĂźtre toutes les publications
du ministĂšre du Travail, de lâEmploi et de la SantĂ©,
vous pouvez consulter son site Internet :
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Bureau des relations collectives du travail
RĂ©alisation
Publicis Activ Paris
âEn application de la Loi du 11 mars 1957 (art. 41) et du Code de la propriĂ©tĂ© intellectuelle du 1
er
juillet 1992,
complétés par la loi du 3 janvier 1995, toute reproduction partielle ou totale à usage collectif de la présente publication
est strictement interdite sans autorisation expresse de lâĂ©diteur. Il est rappelĂ© Ă cet Ă©gard que lâusage abusif et collectif
de la photocopie met en danger lâĂ©quilibre Ă©conomique des circuits du livre.â
© MinistĂšre du Travail, de lâEmploi et de la SantĂ©,
Paris 2010
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INTRODUCTION
Si lâannĂ©e 2009 en France a Ă©tĂ© moins marquĂ©e que les annĂ©es
prĂ©cĂ©dentes par les Ă©volutions de la lĂ©gislation du travail, lâinspection
du travail, quant à elle, a dû réaliser au cours de cette année, en
interne, une rĂ©organisation importante, dans le mĂȘme temps oĂč elle
était confrontée, en externe, aux conséquences de la crise écono-
mique et financiĂšre, ainsi quâĂ la mise sur le devant de la scĂšne des
risques dits psychosociaux.
Sur le plan interne, parallÚlement à la troisiÚme année de mise en
Ćuvre du plan de modernisation et de dĂ©veloppement de lâinspection
du travail (PMDIT), les quatre services chargĂ©s de lâinspection du
travail (agriculture, mer, transports, travail
(1)
) ont âfusionnĂ©â au
1
er
janvier 2009, pour créer un service unique sous la responsabilité du
ministÚre chargé du Travail. Dans le cadre de la revue générale des
politiques publiques (RGPP) Ă©galement, la constitution des directions
régionales des entreprises, de la concurrence, de la consommation, du
travail et de lâemploi (Direccte) a Ă©tĂ© prĂ©parĂ©e et prĂ©figurĂ©e au cours
de lâannĂ©e 2009. Ces nouvelles structures rĂ©gionales, organisĂ©es en
trois pĂŽles
(2)
, seront opĂ©rationnelles au cours de lâannĂ©e 2010.
Sur le terrain Ă©conomique, la crise
(3)
sâest traduite par un volume
important dâinterventions des services dans des entreprises affectĂ©es
par du chĂŽmage partiel ou des plans de licenciements collectifs. Elle a
conduit Ă©galement, dans la tradition de lâinspection du travail
française, à des interventions, souvent discrÚtes mais fréquentes, dans
des conflits collectifs du travail.
LâĂ©mergence mĂ©diatique des risques psychosociaux doit ĂȘtre Ă©gale-
ment signalĂ©e. Elle ne doit pas cacher le fait quâil sâagit dâune tendance
de fond du monde du travail de nos sociĂ©tĂ©s modernes. Ă ce titre, lâins-
pection du travail se doit de continuer Ă analyser ces risques et y
prendre sa place de régulateur et de préventeur. Pour autant, en 2009,
les salariĂ©s français ont continuĂ© Ă ĂȘtre exposĂ©s aux risques âclassiquesâ
liĂ©s aux chutes de hauteur, aux machines, Ă lâĂ©lectricitĂ©, etc.
Si lâactivitĂ© gĂ©nĂ©rale de lâinspection du travail, depuis le dĂ©but des
années 2000, est davantage orientée sur la base de priorités régionales
et nationales, permettant ainsi la mise en Ćuvre dâune vĂ©ritable
3
1) Il sâagit, sous le vocable âtravailâ, du service dâinspection du travail qui Ă©tait, avant le 1
er
janvier 2009,
chargĂ© de lâindustrie, du commerce et des services et dĂ©pendait du ministre chargĂ© du Travail.
2) PĂŽle T : politique et inspection du travail - PĂŽle E : entreprises, emploi, Ă©conomie - PĂŽle C : concurrence,
consommation, répression des fraudes.
3) Au quatriĂšme trimestre 2009, la hausse du chĂŽmage sâest poursuivie, Ă un rythme toutefois nettement
ralenti par rapport au premier semestre 2009 : 9,6 % des actifs de France métropolitaine étaient sans
emploi, soit plus de 2,7 millions de personnes. En un an, la hausse est de 1,8 point (+ 525 000 personnes).
Elle est due aux pertes dâemplois qui se poursuivent malgrĂ© la reprise. Le taux de chĂŽmage remonte ainsi
Ă son niveau de 1999.
Partie 0 - Sommaire 23/11/10 19:40 Page 3
politique du travail, il faut continuer Ă dire que, dans le mĂȘme temps,
ce service joue un rÎle majeur et quotidien de réponse à une
demande sociale en provenance des salariĂ©s, des directions dâentre-
prises et de la reprĂ©sentation du personnel. Cet Ă©quilibre, toujours Ă
rechercher, entre les caractĂšres âproactifâ et ârĂ©actifâ de lâaction, est
une caractĂ©ristique dĂ©sormais majeure de lâactivitĂ© des services.
Lancé le 17 décembre 2009 au plan national, le plan de communi-
cation sur la valorisation de lâaction de lâinspection du travail a prĂ©ci-
sĂ©ment cherchĂ© Ă mieux faire connaĂźtre au grand public lâensemble
des missions et de lâactivitĂ© rĂ©elle des services.
Cette actualité 2009 a généré de nouvelles questions au nombre
desquelles le statut des contrĂŽleurs du travail en section et leur
rémunération, question ancienne rappelée par le PMDIT et qui connaßt
une nouvelle actualité du fait de la réforme de la catégorie B dans
toute la fonction publique,
Sur le plan international, outre les réunions du Comité des hauts
responsables de lâinspection du travail (CHRIT) auxquelles il sera fait
référence, il convient de rappeler que, lors de son discours du 15 juin
2009, Ă la 98
e
session de la Conférence internationale du travail,
M. Nicolas Sarkozy a rendu hommage au rĂŽle de lâOIT depuis sa
création. Il a également plaidé pour une nouvelle gouvernance
mondiale intĂ©grant lâOIT, auprĂšs de lâOrganisation mondiale du
commerce, du Fonds monétaire international et de la Banque
mondiale dĂšs lors que sont en jeu les normes sociales fondamentales.
à cette occasion, le Président de la République a pris
âlâengage-
ment de ratifier la convention sur le travail maritime et la convention
cadre sur la santĂ©â
.
4
LâINSPECTION DU TRAVAIL EN FRANCE EN 2009
Partie 0 - Sommaire 23/11/10 19:40 Page 4
L
ES FAITS SAILLANTS DE L
â
INSPECTION DU TRAVAIL EN
2009
(F
RANCE MĂTROPOLITAINE ET DĂPARTEMENTS D
â
OUTRE
-
MER
)
âą 1
er
janvier : la fusion des inspections du travail de lâagriculture, des
gens de mer, des transports et du régime général (industrie,
commerce et services) est effective, suite Ă la publication de deux
dĂ©crets et dâun arrĂȘtĂ© du 30 dĂ©cembre 2008.
⹠15 janvier : M. Brice Hortefeux est nommé ministre du Travail, des
Relations sociales, de la Famille, de la Solidarité et de la Ville.
⹠28 janvier : circulaire DGT : actions programmées et campagnes de
contrĂŽle en 2009.
âą 5 mars : installation du Haut conseil du dialogue social.
âą 30 avril : installation du Conseil dâorientation sur les conditions de
travail (COCT).
âą 18 mai : instruction DGT : compte-rendu de lâactivitĂ©, lâexploitation
des donnĂ©es et la valorisation de lâaction de lâinspection du travail.
âą 15 juin : discours de M. Nicolas Sarkozy Ă la 98
e
session de la
Conférence internationale du travail (OIT - GenÚve).
⹠23 juin : M. Xavier Darcos est nommé ministre du Travail, des
Relations sociales, de la Famille, de la Solidarité et de la Ville.
âą 9 octobre : lancement du plan dâaction dâurgence sur la prĂ©vention
du stress au travail.
âą 10 novembre : publication du dĂ©cret relatif Ă lâorganisation et aux
missions des Direccte.
⹠14 décembre : conférence de presse lançant la campagne de valori-
sation de lâinspection du travail.
âą 2009 : lâemploi salariĂ© en France (hors fonction publique) diminue
de 1,5 %.
âą 2009 : une augmentation globale des effectifs dâagents de contrĂŽle
de 27 % liĂ©e au PMDIT 2009 et Ă la crĂ©ation du service unique dâins-
pection du travail (âfusionâ).
5
Partie 0 - Sommaire 23/11/10 19:40 Page 5
âą 2009 : un nombre moyen dâinterventions par agent de lâIT diminuant
légÚrement (incidences de la crise économique et des réorganisa-
tions en cours). Cependant la part de lâactivitĂ© programmĂ©e continue
Ă progresser.
âą 2009 : une diminution de 7,5 % du nombre dâaccidents du travail par
rapport Ă 2008 (dont diminution de 5,4 % de dĂ©cĂšs â 538 â hors
accidents de trajet), une augmentation de 6,8 % du nombre dâacci-
dents de trajet, une augmentation de 8 % du nombre de maladies
professionnelles, toujours par rapport Ă 2008.
⹠les observations les plus fréquentes faites en 2009 concernent :
lâĂ©valuation des risques (R. 4121-1), lâaffichage des noms du
mĂ©decin du travail, des secours dâurgence et de lâinspection du
travail compétente (D. 4711-1) et la tenue du registre unique du
personnel (L. 1221-13).
⹠Les infractions à la législation du travail les plus souvent constatées
par procÚs-verbal en 2009 concernent : le travail illégal (L. 8221-1 et
autres), les équipements de travail liés aux travaux temporaires en
hauteur (R. 4323-58 et autres) et les obstacles Ă lâaccomplissement
des devoirs dâun agent de contrĂŽle (L. 8114-1).
6
LâINSPECTION DU TRAVAIL EN FRANCE EN 2009
Partie 0 - Sommaire 23/11/10 19:40 Page 6
L
ES CHIFFRES CLĂS DE L
â
INSPECTION DU TRAVAIL
2007-2008-2009
(F
RANCE MĂTROPOLITAINE ET DĂPARTEMENTS D
â
OUTRE
-
MER
)
* nc : non communiqué
4) La fusion des IT agricole, transport et travail est réalisée depuis le 1er janvier 2009. Elle se conjugue avec la mise
en place du PMDIT, opérationnel depuis 2007.
5) Ce chiffre de 783 intĂšgre 85 sections agricoles ou Ă dominante agricole et quatre sections exclusivement maritime.
6) Ces chiffres sont extraits au 16 avril 2010 ; ils nâintĂšgrent pas pour 2009 une partie de lâactivitĂ© agricole et transports.
7) Source OSP, chiffres arrĂȘtĂ©s au 15 fĂ©vrier 2010 qui concernent les PV transmis aux parquets.
8) Cette estimation intÚgre désormais, au-delà des conseils donnés par les services spécialisés de renseignement,
lâactivitĂ© de conseil de lâensemble de lâadministration du travail.
9) Ce ratio est calculĂ© Ă partir des effectifs dâagents de contrĂŽle rĂ©ellement prĂ©sents et ayant effectivement accĂšs au
systĂšme dâinformation (ce dernier point concerne lâannĂ©e 2009, annĂ©e de transition liĂ©e Ă la âfusionâ). Il diffĂšre
donc du ratio qui pourrait ĂȘtre calculĂ© sur la base du prĂ©sent tableau.
7
2009
(4)
2008
2007
Entreprises
Nb dâentreprises assujetties au contrĂŽle
1,84
1,60
1,59
Ă contrĂŽler
de lâinspection du travail (en millions)
Nb de salariés concernés (en millions)
18,23
16,02
16,09
Organisation
Nb de sections dâinspection du travail
(5)
783
577
526
Ratio Nb dâĂ©tablissements par section
2 347
2 780
3 026
Personnel
Nb dâinspecteurs en section
767
535
488
(en ETPT au 31/12)
Nb de contrĂŽleurs en section
1 423
1 171 1
053
Nb total dâagents de contrĂŽle
2 190
1
706 1
541
Nb dâagents administratifs en section
866
798
766
Nb dâagents Appui Ressources MĂ©thodes (ARM)
96
96
91
Nb de médecins inspecteurs (MIRTMO)
42
47
53
Nb dâingĂ©nieurs de prĂ©vention
65
61
61
Nb dâagents aux services renseignement du public
592
542
533
Ratio Nb de salariés par agent de contrÎle
8 345
9 390
10 438
Activité
(6)
Nb dâinterventions
307 500
251 100
216 800
Pourcentage de contrĂŽle
6
1
%
66 %
6
7 %
Nb de lettres dâobservations
187 387
167 770
145 003
Nb de mises en demeure
6 405
6 422
5 417
Nb de procédures pénales (PV) dressées
(7)
6 352
5 975
5 948
Nb de référés civils (Nb de procédures)
31
23
50
Nb dâarrĂȘts et reprises de travaux (BTP)
6 070
5 834
5 000
Nb dâenquĂȘtes AT/MP
6 797
6 449
4 904
Nb dâenquĂȘtes de licenciement de salariĂ©s protĂ©gĂ©s
25 726
18 325
18 410
Estimation du nombre de conseils donnés au public
6 270 000
(8)
nc*
nc*
Ratio Nb interventions / Nb agents contrĂŽle
(9)
166
168
161
Priorités
Nb dâinterventions campagne n° 1
1 253
3 105
2 700
dâaction
produits poussiĂšres
grues
phytosanitaires
bois
Nb dâinterventions campagne n° 2
661
2 330
1 663
Ă©lagage
manutention
manutention
Nb dâinterventions campagne n° 3
/
328
/
égalité HF
Part des contrÎles programmés
34 %
30 %
NC
Nombre de contrĂŽles portant sur :
les CMR
13 566
11 827
6 093
dont nombre de références amiante
32 946
25 366
23 377
lâĂ©valuation des risques
31 970
22 649
11 475
les délégués du personne
l
8
2
67
6 130
3 822
le travail illégal
20 240
nc*
nc*
le travail précaire
8 431
6 831
2 709
Partie 0 - Sommaire 23/11/10 19:40 Page 7
N
OTE MĂTHODOLOGIQUE
Le présent rapport couvre la période du 1
er
janvier au 31 décembre 2009. Il
concerne désormais, et ce, depuis le 1
er
janvier 2009, lâinspection du travail
âfusionnĂ©eâ, câest-Ă -dire un service unique dont le champ de compĂ©tence couvre
Ă la fois les secteurs de lâagriculture, des gens de mer, des transports et de
lâancien ârĂ©gimeâ dit âgĂ©nĂ©ralâ (Ă savoir lâindustrie, le commerce et les services).
Ce rapport vise essentiellement à donner les notions et chiffres clés permettant
dâeffectuer des comparaisons sur plusieurs annĂ©es. Les activitĂ©s qui sont
dĂ©crites concernent celles de tous les agents qui relĂšvent du systĂšme dâins-
pection du travail, quâils soient ou non chargĂ©s dâune activitĂ© de contrĂŽle.
Comme les années précédentes, il est convenu que le rapport 2009, bien que
publiĂ© en dĂ©cembre 2010, est Ă©crit au prĂ©sent dans la mesure oĂč il rend
compte de faits et dâĂ©vĂ©nements se dĂ©roulant au cours de cette annĂ©e 2009.
Le contenu et la présentation du présent
rapport 2009 sont assez large-
ment remaniés.
Il convient en consĂ©quence dâapporter les prĂ©cisions
suivantes qui concernent lâensemble du document :
âą la âfusionâ des quatre systĂšmes dâinspection du travail (agriculture, mer,
transports et travail), au 1
er
janvier 2009, a naturellement conduit à réaliser un
rapport unique en application des conventions OIT nÂș 81, 129 et 178.
Cependant la construction effective de ce service unique est progressive,
notamment sur le plan technique du systĂšme dâinformation, ce qui impacte les
chiffres dâactivitĂ©. Dans la mesure du possible, un Ă©clairage spĂ©cifique aux
diffĂ©rents secteurs dâactivitĂ© est nĂ©anmoins donnĂ© ;
âą 2009 est Ă©galement lâannĂ©e de la prĂ©figuration des Direccte, dont un des
objectifs premiers est de donner au niveau régional une place essentielle en
matiĂšre dâanimation et de pilotage des politiques du travail et de lâemploi. En
consĂ©quence, Ă partir de 2009, le rapport annuel sur lâinspection du travail en
France présente les chiffres aux seuls niveaux national et régional ;
âą lâensemble des chiffres calculĂ©s et utilisĂ©s pour les besoins internes du
pilotage de lâaction des services, comme pour le prĂ©sent rapport, sont dĂ©sor-
mais extraits des sources suivantes :
- donnĂ©es relatives aux effectifs de lâIT : systĂšme dâinformation Synergie RH
(Dagemo),
- données relatives aux établissements contrÎlés : PÎle emploi-Mutualité
sociale agricole-Direction des affaires maritimes,
- donnĂ©es relatives Ă lâactivitĂ© de lâIT : systĂšme Sitere, extraction au 16 avril 2010,
- données relatives aux procédures pénales : OSP, extraction au 15 février 2010,
- données relatives aux AT et MP : CNAMTS, validées au 7 juillet 2010,
- données relatives aux AT/MP agricoles : caisse centrale MSA ;
⹠la présentation des chiffres a été modifiée pour le rapport 2009, dans un
objectif de meilleure lisibilitĂ© de ceux-ci. Les analyses et les commentaires sây
rapportant sont désormais à proximité immédiate des tableaux commentés.
Par ailleurs, certains tableaux ont Ă©tĂ© regroupĂ©s par souci de simplification (Ă
titre dâexemple, les donnĂ©es rĂ©gionales âĂ©tablissementsâ sous le contrĂŽle de
lâIT et les âsalariĂ©sâ concernĂ©s sont dĂ©sormais dans la partie VI).
8
LâINSPECTION DU TRAVAIL EN FRANCE EN 2009
Partie 0 - Sommaire 23/11/10 19:40 Page 8
C
ARTE D
â
IDENTITĂ DE LA
F
RANCE MĂTROPOLITAINE EN
2009
(10)
9
GĂ©ographie
551 500 km
2
; climat tempéré.
1/4 de la population en zone urbaine ; 1/5 dans lâagglomĂ©ration parisienneâŠ
Organisation
Capitale : Paris.
administrative
Organisation de tradition centralisée avec des éléments importants et croissants de décen-
tralisation.
22 rĂ©gions (+ 4 rĂ©gions dâoutre-mer dĂ©sormais organisĂ©es en rĂ©gions monodĂ©partementales).
100 dĂ©partementsâŠ
Organisation
La justice est rendue par des juridictions civiles, pénales et administratives, indépendantes.
judiciaire
Les infractions au droit du travail relevĂ©es par lâinspection du travail entraĂźnent des poursuites
devant les juridictions pénales.
Les conflits individuels du travail sont de la compĂ©tence dâune juridiction spĂ©cialisĂ©e, le
Conseil de prudâhommes.
DĂ©mographie
64,667 millions dâhabitants (Insee rĂ©sultat provisoire au 1
er
janvier 2010).
Moins de 20 ans : 24,7 %
(11)
.
20 Ă 59 ans : 52,7 %, 60 ans ou plus : 22,6 %.
Ăge moyen : 39,97 ans.
Natalité : 2,02 enfants/femme.
Population active
28,146 millions dâactifs (Insee 2008).
Agriculture : 3 %.
Industrie : 15,1 %.
Construction : 6,8 %.
Tertiaire : 74,8 % (dont administrations 11,6 %).
Emploi
Taux de chĂŽmage : 9,1 % (Insee estimation provisoire au 3
e
trimestre 2009).
Activité
(Insee MAJ 30 novembre 2009) : 3 981 863 réparties en (en milliers) : 0 salarié = 2 186,
des entreprises
(12)
1 Ă 9 = 1 429, 10 Ă 19 = 180, 20 Ă 99 = 155, 100 et + = 30,3.
Ăconomie
Agriculture : céréales, plantes fourragÚres, produits avicoles, bétail, vins.
Industries : machines, produits chimiques, automobile, aĂ©ronautique, vĂȘtements, produits
alimentaires, produits cosmétiques.
Tertiaire : finance, banques, assurances, tourisme, commerces, services aux entreprises,
services aux particuliers, administrations.
Devise :
âŹ
, euro.
Export-Import
Exportations : industries agroalimentaires, automobile, aĂ©ronautique, biens dâĂ©quipement,
cosmétiques.
Importations : Ă©nergie (hydrocarbures), biens dâĂ©quipement domestique, habillement.
Partenaires : Union européenne, Asie, Afrique.
Transports
Rail : 32 000 km dont 1 500 km de TGV. Voies navigables : 6 700 km.
Oléoducs et gazoducs.
21 ports. 475 aéroports.
RĂ©seau routier de 992 000 km dont 10 486 Km dâautoroutes.
Syndicalisme
1,5 à 2 millions de personnes sont syndiquées (suivant les sources).
Les principales centrales syndicales ouvriĂšres sont la CGT, la CFDT, FO, la CFTC, la CFE-
CGC. Il existe dâautres centrales syndicales dont lâUnsa, la FSU et Sud. Les rĂšgles de la
représentativité ont été modifiées profondément par la loi du 20 août 2008.
Les principales organisations patronales sont le Medef, la CGPME, lâUPA et la FNSEA.
Protection sociale
Le systĂšme de protection sociale, âla SĂ©curitĂ© socialeâ, comporte quatre branches : maladie,
famille, accident du travail et vieillesse.
10) La plupart des chiffres ci-dessous proviennent de lâInstitut national des statistiques et Ă©tudes Ă©conomiques (Insee).
11) Au 1
er
janvier 2010.
12) Ătablissements actifs au 31 dĂ©cembre, hors secteurs de l'agriculture, de la dĂ©fense et de l'intĂ©rim.
Partie 0 - Sommaire 23/11/10 19:40 Page 9
L
ES TEXTES DE RĂFĂRENCE POUR LA RĂDACTION DU PRĂSENT
RAPPORT
Le présent rapport répond aux obligations de la convention interna-
tionale du travail nÂș 81 (1947) concernant lâinspection du travail
(industrie et commerce), que la France a ratifiée le 16 décembre 1950.
Lâarticle 20 de la convention n° 81
dispose :
â1 - LâautoritĂ© centrale dâinspection publiera un rapport annuel de caractĂšre
gĂ©nĂ©ral sur les travaux des services dâinspection placĂ©s sous son contrĂŽle.
2 - Ces rapports seront publiés dans un délai raisonnable ne dépassant en aucun
cas douze mois, Ă partir de la fin de lâannĂ©e Ă laquelle ils se rapportent.
3 - Des copies des rapports annuels seront communiqués au Directeur général
du Bureau international du travail dans un délai raisonnable aprÚs parution,
mais en tout cas dans un dĂ©lai ne dĂ©passant pas trois mois.â
Lâarticle 21 de cette mĂȘme convention
dispose :
âLe rapport annuel publiĂ© par lâautoritĂ© centrale dâinspection portera sur les
sujets suivants :
a) lois et rĂšglements relevant de la compĂ©tence de lâinspection du travail ;
b) personnel de lâinspection du travail ;
c) statistiques des Ă©tablissements assujettis au contrĂŽle de lâinspection et
nombre des travailleurs occupés dans ces établissements ;
d) statistiques des visites dâinspection ;
e) statistiques des infractions commises et des sanctions imposées ;
f) statistiques des accidents du travail ;
g) statistiques des maladies professionnelles ;
ainsi que sur tous autres points se rapportant Ă ces matiĂšres pour autant que
ces sujets et ces points relĂšvent du contrĂŽle de cette autoritĂ© centrale.â
Lâarticle R. 8121-13 du Code du travail
dispose :
âLa Direction gĂ©nĂ©rale du travail a autoritĂ© sur les services dĂ©concentrĂ©s et est
chargĂ©e de lâapplication de la convention nÂș 81 de lâOrganisation internationale
du travail (OIT) du 11 juillet 1947 sur lâinspection du travail, ainsi que de la
convention nÂș 129 du 25 juin 1969 sur lâinspection du travail en agriculture, et
de la convention nÂș 178 du 22 octobre 1996 sur lâinspection des conditions de
travail et de vie des gens de mer.
Elle exerce Ă ce titre pour les agents de lâinspection du travail la fonction
dâautoritĂ© centrale, dâorgane central et dâautoritĂ© centrale de coordination
prévue par ces conventions.
Elle a autoritĂ© sur les agents de lâinspection du travail dans le champ des
relations du travail.â
10
LâINSPECTION DU TRAVAIL EN FRANCE EN 2009
Partie 0 - Sommaire 23/11/10 19:40 Page 10
Il répond également aux obligations de la
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co
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, que la France a ratifiée le 28 décembre 1972.
Ce rapport répond enfin aux obligations de la
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, que la France a ratifiée le 27 avril
2004.
Lâarticle 27 de cette mĂȘme convention
dispose :
âLes rapports annuels publiĂ©s par lâautoritĂ© centrale dâinspection porteront
notamment sur les sujets suivants, pour autant que ces sujets relĂšvent du
contrÎle de cette autorité :
a) lois et rĂšglements relevant de la compĂ©tence de lâinspection du travail dans
lâagriculture ;
b) personnel de lâinspection du travail dans lâagriculture ;
c) statistiques des entreprises agricoles soumises au contrĂŽle de lâinspection et
nombre des personnes occupées dans ces entreprises ;
d) statistiques des visites dâinspection ;
e) statistiques des infractions commises et des sanctions infligées ;
f) statistiques des accidents du travail et de leurs causes ;
g) statistiques des maladies professionnelles et de leurs causes.â
Lâarticle 26 de la convention nÂș 129
dispose :
â1 - LâautoritĂ© centrale dâinspection publiera un rapport annuel sur lâactivitĂ© des
services dâinspection dans lâagriculture, soit sous forme dâun rapport
séparé, soit comme partie de son rapport annuel général.
2 - Ces rapports annuels seront publiés dans un délai raisonnable, ne dépas-
sant en aucun cas douze mois, Ă partir de la fin de lâannĂ©e Ă laquelle ils se
rapportent.
3 - Des copies des rapports annuels seront communiquées au Directeur
général du Bureau international du Travail dans un délai de trois mois aprÚs
leur publication.â
11
Partie 0 - Sommaire 23/11/10 19:40 Page 11
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traite Ă©galement du compte-rendu de
lâactivitĂ© de lâinspection du travail :
Lâarticle R. 8112-5 du Code du travail
dispose :
âUn rapport de synthĂšse de lâensemble des communications des inspecteurs
du travail est publiĂ© tous les ans par le ministre chargĂ© du Travail.â
Lâarticle R. 8112-4 du mĂȘme code
dispose :
âLâinspecteur du travail fournit des rapports circonstanciĂ©s sur lâapplication,
dans toute lâĂ©tendue de sa circonscription, des dispositions dont il est chargĂ©
dâassurer le contrĂŽle de lâexĂ©cution. Ces rapports mentionnent les accidents
dont les salariés ont été victimes et leurs causes. Ils contiennent des proposi-
tions relatives aux prescriptions nouvelles qui seraient de nature Ă mieux
assurer la santĂ© et la sĂ©curitĂ© au travail.â
Lâarticle 8 de la convention nÂș 178
dispose :
â1 - LâautoritĂ© centrale de coordination tiendra des registres des inspections
des conditions de travail et de vie des gens de mer.
2 - Elle publiera un rapport annuel sur les activitĂ©s dâinspection, y compris une
liste des institutions et organisations autorisées à procéder à des inspec-
tions en son nom. Ce rapport devra ĂȘtre publiĂ© dans un dĂ©lai raisonnable,
ne dĂ©passant en aucun cas six mois, Ă partir de la fin de lâannĂ©e Ă laquelle il
se rĂ©fĂšre.â
12
LâINSPECTION DU TRAVAIL EN FRANCE EN 2009
Partie 0 - Sommaire 23/11/10 19:40 Page 12
S
OMMAIRE
LES FAITS SAILLANTS DE LâANNĂE 2009
LES CHIFFRES CLĂS 2007-2008-2009
CARTE DâIDENTITĂ DE LA FRANCE MĂTROPOLITAINE EN 2009
LES TEXTES DE RĂFĂRENCES POUR LA RĂDACTION DU PRĂSENT RAPPORT
PREMIĂRE PARTIE - LE SYSTĂME DâINSPECTION
I - LE SYSTĂME DâINSPECTION DE LA LĂGISLATION DU TRAVAIL
I.1 ASSUJETTISSEMENT AU SYSTĂME DâINSPECTION DU TRAVAIL
I.2 LES AGENTS CHARGĂS DâUNE MISSION DâINSPECTION DU TRAVAIL
PAR LEUR MINISTĂRE DE TUTELLE
I.2.1 Les directions rĂ©gionales de lâenvironnement, de lâamĂ©nagement et du logement (DREAL)
I.2.2 Lâinspection du travail des centrales nuclĂ©aires de production dâĂ©lectricitĂ© (CNPE)
I.2.3 Lâinspection du travail dans les Ă©tablissements de la dĂ©fense
II - LA âFUSIONâ DES QUATRE SERVICES DâINSPECTION DU TRAVAIL
III - LES ORGANISMES CONCOURANT, AVEC LâINSPECTION DU TRAVAIL,
Ă LâAPPLICATION DU DROIT DU TRAVAIL
III.1 LES JURIDICTIONS PRUDâHOMALES
III.2 LES ORGANISMES CONCOURANT, AVEC LâINSPECTION DU TRAVAIL,
Ă LA PRĂVENTION DES RISQUES PROFESSIONNELS
III.2.1 Lâinspection des installations classĂ©es
III.2.2 LâAgence nationale pour lâamĂ©lioration des conditions de travail (Anact)
III.2.3 La branche accidents du travail/maladies professionnelles
III.2.4 La Mutualité sociale agricole (MSA)
III.2.5 Le Centre du machinisme agricole et du gĂ©nie rural des eaux et des forĂȘts (Cemagref)
III.2.6 LâOrganisme professionnel de prĂ©vention du bĂątiment et des travaux publics (OPPBTP)
III.2.7 La Haute autoritĂ© de lutte contre les discriminations et pour lâĂ©galitĂ© (Halde)
III.2.8 LâAutoritĂ© de sĂ»retĂ© nuclĂ©aire (ASN)
III.2.9 LâAgence française de sĂ©curitĂ© sanitaire de lâenvironnement et du travail (Afsset)
III.2.10 Les centres de sécurité des navires (CSN) et le service de santé des gens de mer (SSGM)
13
Partie 0 - Sommaire 23/11/10 19:40 Page 13
DEUXIĂME PARTIE - LâORGANISATION DE LâINSPECTION
I - LA TROISIĂME PHASE DU PMDIT
II - LâIMPACT ORGANISATIONNEL DE LA âFUSIONâ
III - LâADMINISTRATION TERRITORIALE
III.1 LES DIRECTIONS RĂGIONALES DU TRAVAIL, DE LâEMPLOI
ET DE LA FORMATION PROFESSIONNELLE (DRTEFP)
III.2 LA PRĂFIGURATION DES DIRECCTE
III.3 LES DIRECTIONS DU TRAVAIL, DE LâEMPLOI ET DE LA FORMATION
III.4 LES DIRECTIONS DĂPARTEMENTALES DU TRAVAIL, DE LâEMPLOI
ET DE LA FORMATION PROFESSIONNELLE (DDTEFP)
IV - LâADMINISTRATION CENTRALE
IV.1 LA DIRECTION GĂNĂRALE DU TRAVAIL (DGT)
IV.2 LE CONSEIL NATIONAL DE LâINSPECTION DU TRAVAIL (CNIT)
IV.3 LA DĂLĂGATION GĂNĂRALE Ă LâEMPLOI ET Ă LA FORMATION
IV.4 LA DIRECTION DE LâADMINISTRATION GĂNĂRALE ET
DE LA MODERNISATION DES SERVICES (D
IV.5 LA DIRECTION DE LâANIMATION DE LA RECHERCHE,
DES ĂTUDES ET DES STATISTIQUES (D
IV.6 LâINSTITUT NATIONAL DU TRAVAIL, DE LâEMPLOI ET
DE LA FORMATION PROFESSIONNELLE (INTEFP)
14
LâINSPECTION DU TRAVAIL EN FRANCE EN 2009
Partie 0 - Sommaire 23/11/10 19:40 Page 14
TROISIĂME PARTIE - LES MISSIONS, PRĂROGATIVES
ET OBLIGATIONS DE LâINSPECTION
DU TRAVAIL
I - LES MISSIONS ET PRĂROGATIVES DE CONTRĂLE
III - LES AUTRES MISSIONS CONFIĂES AUX INSPECTEURS DU TRAVAIL
IV - LA CONTRIBUTION Ă LâAMĂLIORATION DU DROIT DU TRAVAIL
V - LES ACTIVITĂS QUI NE RELĂVENT PAS DES CONVENTIONS
VI - LA DĂONTOLOGIE DE LâINSPECTION DU TRAVAIL
QUATRIĂME PARTIE - LE PERSONNEL ET LES MOYENS
I - LA COMPOSITION DU PERSONNEL CHARGĂ DES MISSIONS
I.1 LES DIRECTIONS DĂPARTEMENTALES ET RĂGIONALES
I.2 LES SECTIONS DâINSPECTION DU TRAVAIL
I.3 LES APPUIS AUX SECTIONS DâINSPECTION DU TRAVAIL
I.4 LES AGENTS HORS SECTIONS PARTICIPANT Ă LA MISSION
II - LA RĂMUNĂRATION DES PERSONNELS ET LEURS PERSPECTIVES
II.1 LE CORPS DE LâINSPECTION DU TRAVAIL
II.2 LE CORPS DES CONTRĂLEURS DU TRAVAIL
II.3 LE PERSONNEL SOUS STATUT DâEMPLOI
II.4 LES MĂDECINS INSPECTEURS RĂGIONAUX DU TRAVAIL
ET DE LA MAIN-DâĆUVRE (MIRTMO)
15
Partie 0 - Sommaire 23/11/10 19:40 Page 15
16
LâINSPECTION DU TRAVAIL EN FRANCE EN 2009
III - LE RECRUTEMENT ET LA FORMATION PROFESSIONNELLE
INITIALE ET CONTINUE DES INSPECTEURS ET CONTRĂLEURS
DU TRAVAIL
III.2 LA FORMATION STATUTAIRE ET LA FORMATION PROFESSIONNELLE
III.2.1 La formation continue organisée par les DRTEFP
III.2.2 LâactivitĂ© de lâInstitut national du travail, de lâemploi et de la formation
IV - LES MOYENS MATĂRIELS DE FONCTIONNEMENT
IV.2 LES MOYENS DE DĂPLACEMENT
IV.4 LES APPUIS DOCUMENTAIRES ET LE SYSTĂME DâINFORMATION SITERE
CINQUIĂME PARTIE - LES ĂTABLISSEMENTS ASSUJETTIS
I - LES DONNĂES 2009 RELATIVES AUX ENTREPRISES
I.2 LES ENTREPRISES ET LES SALARIĂS SOUMIS AU CONTRĂLE
II - ĂVOLUTION DE LâEMPLOI SALARIĂ EN FRANCE EN 2009
Partie 0 - Sommaire 23/11/10 19:40 Page 16
SIXIĂME PARTIE - LâACTIVITĂ DE LâINSPECTION DU TRAVAIL
I - UNE POLITIQUE DU TRAVAIL STRUCTURĂE
I.1 LES PRIORITĂS DE LA POLITIQUE DU TRAVAIL
I.2 LâAVANCEMENT 2009 DU PMDIT
I.3 LE PLAN SANTĂ AU TRAVAIL (PST 1 2005-2009)
ET LA PRĂPARATION DU PST 2 (2010-2014)
I.4 LES CAMPAGNES NATIONALES DE CONTRĂLE
I.5 LE PLAN DâACTION DâURGENCE SUR LE STRESS AU TRAVAIL
I.6 LâACTIVITĂ DE CONTRĂLE DE LâINSPECTION DU TRAVAIL
DANS LES CENTRALES NUCLĂAIRES
I.7 LES AUTRES PLANS NATIONAUX RELATIFS Ă LA SANTĂ-SĂCURITĂ
II - LA MISE EN ĆUVRE DE LA POLITIQUE DU TRAVAIL
II.1 PRĂSENTATION ET ANALYSE DES INDICATEURS D'ACTIVITĂ,
II.1.1 Cadrage gĂ©nĂ©ral de lâactivitĂ© de lâinspection du travail
II.2 ILLUSTRATIONS RĂGIONALES DES ACTIONS PRIORITAIRES
EN MATIĂRE DE CONDITIONS DE TRAVAIL
III - ANALYSE DE LA VERBALISATION ET DES SUITES PĂNALES
Ă LâACTIVITĂ DE LâINSPECTION DU TRAVAIL
III.1 ANALYSE DE LA VERBALISATION 2009
III.2 ANALYSE DES SUITES PĂNALES CONNUES AU 15 FĂVRIER 2010
III.3 PRĂSENTATION DES TRAVAUX EN COURS ET PROJETĂS
17
Partie 0 - Sommaire 23/11/10 19:40 Page 17
SEPTIĂME PARTIE - LES MALADIES PROFESSIONNELLES,
ACCIDENTS DU TRAVAIL
ET ACCIDENTS DE TRAJET
I - LE RISQUE âACCIDENT DU TRAVAILâ
II - LE RISQUE âACCIDENTS DE TRAJETâ
III - LE RISQUE âMALADIES PROFESSIONNELLESâ
IV - FOCUS SUR LE RISQUE ROUTIER
HUITIĂME PARTIE - LES TEXTES PARUS EN 2009
V. CIRCULAIRES â INSTRUCTIONS
18
LâINSPECTION DU TRAVAIL EN FRANCE EN 2009
Photomontages illustrant le présent rapport : DICOM
Partie 0 - Sommaire 23/11/10 19:40 Page 18
PremiĂšre partie
LE SYSTĂME DâINSPECTION
DE LA LĂGISLATION DU TRAVAIL
Partie 1 - SystĂšme 23/11/10 18:53 Page 19
Partie 1 - SystĂšme 23/11/10 18:53 Page 20
LE SYSTĂME DâINSPECTION
DE LA LĂGISLATION DU TRAVAIL
Cette premiÚre partie présente succinctement le systÚme français
dâinspection de la lĂ©gislation du travail.
Ce systĂšme comporte :
âą un systĂšme dâinspection de la lĂ©gislation du travail (chapitre I),
proprement dit, composé :
- dâun service unifiĂ© dâinspection du travail regroupant la quasi
totalitĂ© des secteurs dâactivitĂ© (industrie, commerce, services,
agriculture, transports, gens de mer) et relevant du ministĂšre
chargé du Travail. En effet, la fusion des quatre services existant
auparavant
(13)
a été réalisée le 1
er
janvier 2009 (chapitre II),
- dâagents Ă qui leur ministĂšre de tutelle (dans les mines et carriĂšres,
les industries Ă©lectriques et gaziĂšres, et les Ă©tablissements de
dĂ©fense) confie une mission dâinspection du travail ;
âą des organismes (chapitre III) qui concourent, avec lâinspection du
travail, Ă lâapplication de la lĂ©gislation du travail.
I. LE SYSTĂME DâINSPECTION DE LA LĂGISLATION
DU TRAVAIL
Lâinspection du travail française est dite âgĂ©nĂ©ralisteâ du fait des
trois caractéristiques suivantes :
âą les agents de lâinspection du travail française doivent veiller Ă lâappli-
cation des normes du âtravailâ quâelles soient dâorigine Ă©tatique
(Code du travail ainsi que certaines dispositions des Codes de la
santĂ© publique, de lâenvironnement, de la SĂ©curitĂ© sociale, etc.) mais
Ă©galement dâorigine conventionnelle, notamment les conventions
collectives ;
âą le service unique dâinspection du travail, issu de la âfusionâ, est
compĂ©tent pour lâensemble des Ă©tablissements, Ă lâexception de ceux
pour lesquels le Code du travail prévoit une organisation spécifique
LE SYSTĂME DâINSPECTION DE LA LĂGISLATION DU TRAVAIL
21
13) Cf.
Lâinspection du travail en 2008
, p. 29 et suivantes.
Partie 1 - SystĂšme 23/11/10 18:53 Page 21
(cf. ci-aprĂšs). Dâune maniĂšre gĂ©nĂ©rale lâinspection du travail nâinter-
vient pas dans le secteur public, sauf exceptions
(14)
. Il existe cepen-
dant une inspection hygiÚne et sécurité dans ce secteur ;
âą lâinspection du travail française intervient sur lâensemble de la
relation de travail : conditions de travail, relations individuelles et
collectives de travail, conditions dâemploi. Le plan de modernisation
et de dĂ©veloppement de lâinspection du travail (PMDIT 2006-2010) a
confortĂ© ce positionnement de lâinstitution pour tenir compte de
lâinterdĂ©pendance des diffĂ©rentes composantes de la relation de
travail : rythme et durée du travail, organisation de la production,
dialogue social, modes et niveaux de rémunération, milieu de travail
et Ă©quipements de travail.
I.1. A
SSUJETTISSEMENT AU SYSTĂME D
â
INSPECTION DU TRAVAIL
Les Ă©tablissements assujettis aux rĂšgles du droit du travail peuvent
lâĂȘtre en fonction de la nature de leur activitĂ© ou de leur statut
juridique, et Ă condition quâils emploient des salariĂ©s
(15)
.
Dans le Code du travail, un article, gĂ©nĂ©ralement en tĂȘte de livre ou
de titre, indique les dispositions applicables aux entreprises et Ă©tablis-
sements de telles catégories, ou à leurs salariés (exemples les articles
L. 1111-1 ou L. 2321-1).
Ainsi par exemple, pour la santĂ© et la sĂ©curitĂ© au travail, lâarticle
L. 4111-1 du Code du travail dispose :
âSous rĂ©serve des exceptions prĂ©vues Ă lâarticle L. 4111-4, les disposi-
tions de la présente partie sont applicables aux employeurs de droit
privĂ© ainsi quâaux travailleurs.
Elles sont Ă©galement applicables :
1Âș Aux Ă©tablissements publics Ă caractĂšre industriel et commercial ;
2Âș Aux Ă©tablissements publics administratifs lorsquâils emploient du
personnel dans les conditions du droit privé ;
3Âș Aux Ă©tablissements de santĂ©, sociaux et mĂ©dico-sociaux,
mentionnĂ©s Ă lâarticle 2 de la loi nÂș 86-33 du 9 janvier 1986
portant dispositions statutaires relatives Ă la fonction publique
hospitaliĂšreâ.
22
LâINSPECTION DU TRAVAIL EN FRANCE EN 2009
14) EPIC, maĂźtres dâouvrage public dans certains cas, hĂŽpitaux publics sur le champ de la santĂ©
et de la sĂ©curitĂ© au travail, ateliers des Ă©tablissements publics dâenseignement professionnel.
15) Ou, dans certains cas, des âtravailleursâ, terme qui inclut les stagiaires et, lorsquâils sont mentionnĂ©s,
les travailleurs indépendants.
Partie 1 - SystĂšme 23/11/10 18:53 Page 22
Quelques dispositions du Code du travail sont applicables au seul
secteur public :
âą exercice du droit syndical, article L. 2144-2 ;
âą droit de grĂšve, article L. 2512-1 et suivants.
Cette diversitĂ© de la fonction dâinspection selon la nature des entre-
prises ou des établissements a pour conséquence que tous les
employeurs ne relĂšvent pas du mĂȘme systĂšme dâinspection du travail.
ParticuliĂšrement, les agents des administrations et Ă©tablissements
publics Ă caractĂšre administratif de lâĂtat et des collectivitĂ©s locales,
sont soumis à un systÚme spécifique.
En effet, les fonctionnaires et les contractuels de droit public de
lâĂtat, des collectivitĂ©s territoriales et de la fonction publique hospita-
liĂšre
(16)
sont rĂ©gis, pour leurs conditions dâemploi, par des statuts rĂ©gle-
mentaires. Les litiges nĂ©s de lâapplication de ces statuts sont de la
compétence du juge administratif.
Les agents contractuels de droit privé peuvent bénéficier de
certaines dispositions du Code du travail sans pour autant relever du
contrĂŽle de lâinspection du travail.
Dans le cadre du contrĂŽle des Ă©tablissements publics, lâinspection
du travail nâa quâun rĂŽle prĂ©cisĂ©ment circonscrit, certains employeurs
étant soumis à un contrÎle spécifique voire partagé
(17)
des inspecteurs
du travail.
En ce qui concerne les Ă©tablissements publics administratifs (EPA),
le Code du travail sâapplique Ă eux lorsquâils emploient du personnel
dans les conditions de droit privĂ© (voir par exemple lâarticle L. 2211-1
du Code du travail) mais cette catĂ©gorie dâĂ©tablissements ne relĂšve pas
du champ de compĂ©tence des services dâinspection du travail pour
autant.
Sont en revanche soumis au contrĂŽle de lâinspection du travail, les
Ă©tablissements publics Ă caractĂšre industriel et commercial (EPIC),
notamment en matiÚre de santé, sécurité et conditions de travail ainsi
quâen ce qui concerne la reprĂ©sentation du personnel et le droit
syndical lorsque ces matiÚres sont appliquées dans des conditions de
LE SYSTĂME DâINSPECTION DE LA LĂGISLATION DU TRAVAIL
23
16) Ă titre indicatif, il existe en France trois grandes fonctions publiques (Ătat, territoriale et hospitaliĂšre), qui
ensemble, emploient 5,3 millions de personnes au 31 décembre 2007 (seuls chiffres disponibles début
2010) hors emplois aidés, soit un salarié sur cinq. PrÚs de la moitié appartient à la fonction publique de
lâĂtat (47 %), 33 % Ă la fonction publique territoriale et 20 % Ă la fonction publique hospitaliĂšre
(source : ministĂšre du Budget, des Comptes publics, de la Fonction publique et de la RĂ©forme de
lâĂtat).
17) Cf. partie I : lâarticle L. 8112-3 dispose que âLorsque des dispositions lĂ©gales le prĂ©voient, les attributions
des inspecteurs du travail peuvent ĂȘtre exercĂ©es par des fonctionnaires de contrĂŽle assimilĂ©sâ.
Partie 1 - SystĂšme 23/11/10 18:53 Page 23
droit commun (cf. par exemple lâarticle L. 2111-1). Les Ă©tablissements
de santĂ©, sociaux et mĂ©dico-sociaux, mentionnĂ©s Ă lâarticle 2 de la loi
nÂș 86-33 du 9 janvier 1986 portant dispositions statutaires relatives Ă la
fonction publique hospitaliĂšre, sont soumis au contrĂŽle de lâinspection
du travail sur les champs de la santé, la sécurité et les conditions de
travail. Enfin, les ateliers des Ă©tablissements publics dispensant un
enseignement technique ou professionnel sont Ă©galement soumis, pour
leurs personnels comme pour leurs Ă©lĂšves, Ă certaines dispositions
relatives Ă la santĂ© et Ă la sĂ©curitĂ© au travail, listĂ©es Ă lâarticle L. 4113-3
du Code du travail.
LâĂtat, les collectivitĂ©s territoriales et leurs Ă©tablissements publics
sont régis par le décret du 28 mai 1982 modifié par le décret du 9 mai
1995, dâune part, et le dĂ©cret du 10 juin 1985 modifiĂ© par deux dĂ©crets
des 26 juin 2000 et 14 avril 2008, dâautre part.
Le caractÚre industriel et commercial de certaines catégories
dâĂ©tablissements
Lâarticle L. 4111-1 du Code du travail vise les Ă©tablissements publics
Ă caractĂšre industriel et commercial et les Ă©tablissements publics
administratifs lorsquâils emploient du personnel dans des conditions de
droit privé.
Sont donc concernés tous les établissements, à caractÚre industriel
ou commercial, dĂ©pendant dâune collectivitĂ© publique quelle quâelle
soit (Ătat, dĂ©partement, commune) et quelle que soit la dĂ©nomination
appliquĂ©e pour caractĂ©riser lâintervention de la collectivitĂ© dans leur
fonctionnement. Il peut sâagir de sociĂ©tĂ©s dâĂ©conomie mixte, dâĂ©tablis-
sements semi-publics, dâoffices, de sociĂ©tĂ©s dâĂtat et sociĂ©tĂ©s nationali-
sĂ©es, sous rĂ©serve de celles qui sont soumises au contrĂŽle dâautres
agents que les inspecteurs du travail.
Dans certains domaines, le caractĂšre industriel et commercial ne
peut ĂȘtre contestable. Les sociĂ©tĂ©s nationales et les entreprises
publiques travaillant pour la défense nationale relÚvent du droit privé
et par consĂ©quent de lâinspecteur du travail de droit commun. En
revanche, le caractĂšre commercial du service public peut varier suivant
la maniĂšre dont est effectuĂ©e lâexploitation. Ainsi, les services des
pompes funĂšbres ont un caractĂšre commercial lorsquâelles sont
assurĂ©es par des entreprises concessionnaires, et ne lâont plus quand
elles sont assurées directement par les communes.
Enfin, le caractĂšre industriel et commercial peut ĂȘtre controversĂ©.
Dans ce cas, il est fait appel Ă la jurisprudence administrative et
sociale. Ainsi, la cour de cassation a dĂ» se prononcer sur la nature du
24
LâINSPECTION DU TRAVAIL EN FRANCE EN 2009
Partie 1 - SystĂšme 23/11/10 18:53 Page 24
Commissariat Ă lâĂ©nergie atomique (CEA). Par un arrĂȘt en date du
21 novembre 1958, elle a jugé que le CEA est un établissement à carac-
tĂšre industriel rĂ©sultant du texte de lâordonnance de 1947, et, par un
arrĂȘt du 30 novembre 1994, elle a confirmĂ© le caractĂšre dâEPIC du
CEA, rappelant que les inspecteurs du travail sont compétents pour
contrĂŽler lâapplication des dispositions lĂ©gislatives et rĂ©glementaires du
Code du travail dans les Ă©tablissements du CEA.
Les établissements de santé, sociaux et médico-sociaux
Les Ă©tablissements de santĂ©, sociaux et mĂ©dico-sociaux mentionnĂ©s Ă
lâarticle 2 de la loi du 9 janvier 1986, portant dispositions statutaires
relatives Ă la fonction publique hospitaliĂšre, font partie, en vertu de
lâarticle L. 4111-1 du Code du travail, des personnes publiques soumises
au contrĂŽle de lâinspection du travail de droit commun. Mais ce contrĂŽle
ne sâexerce que dans le domaine de la santĂ©, la sĂ©curitĂ© et les conditions
de travail. Ainsi, les autres dispositions telles que celles relatives au
recrutement, au droit syndical et Ă la nĂ©gociation collective sont dâordre
statutaire et ne relĂšvent pas de la compĂ©tence de lâinspecteur du travail.
Lâinspecteur du travail nâa pas le pouvoir de signifier des mises en
demeure ou de dresser procĂšs verbal Ă lâencontre du directeur de lâĂ©ta-
blissement en application des articles L. 4721-3 et L. 4741-6 du Code
du travail. Les constatations faites par lâinspection du travail sont consi-
gnĂ©es sur un registre spĂ©cial tenu par lâĂ©tablissement. La suite donnĂ©e
aux constatations de lâinspecteur doit ĂȘtre adressĂ©e par le directeur
dâĂ©tablissement au directeur rĂ©gional du travail, de lâemploi et de la
formation professionnelle dans le dĂ©lai dâun mois. Si aucun accord
nâest possible, le litige est renvoyĂ© au ministre du Travail qui saisit
alors le ministre de la Santé.
En 2009, la fonction publique hospitaliĂšre occupait 1,035 million
dâagents
(18)
.
Les ateliers des Ă©tablissements publics dispensant un enseignement
technique ou professionnel
Les dispositions applicables Ă ces Ă©tablissements sont fixĂ©es Ă
lâarticle L. 4111-3 du Code du travail :
âLes ateliers des Ă©tablissements publics dispensant un enseignement
technique ou professionnel sont soumis, pour leurs personnels comme
pour leurs élÚves, aux dispositions suivantes de la présente partie :
LE SYSTĂME DâINSPECTION DE LA LĂGISLATION DU TRAVAIL
25
18)
Rapport annuel sur lâĂ©tat de la fonction publique. Faits et chiffres 2008-2009. Volume 1,
Documentation
française, 2009.
Partie 1 - SystĂšme 23/11/10 18:53 Page 25
1Âș Dispositions particuliĂšres applicables aux femmes enceintes, venant
dâaccoucher ou allaitant, et aux jeunes travailleurs prĂ©vues par les
chapitres II et III du titre V ;
2Âș Obligations des employeurs pour lâutilisation des lieux de travail
prévues par le titre II du livre II ;
3Âș Dispositions relatives aux Ă©quipements de travail et moyens de
protection prévues par le livre III ;
4Âș Dispositions applicables Ă certains risques dâexposition prĂ©vues par le
livre IV ;
5Âș Dispositions relatives Ă la prĂ©vention des risques de manutention des
charges prévues par le titre IV du livre V.
Un dĂ©cret dĂ©termine les conditions de mise en Ćuvre de ces disposi-
tions compte tenu des finalitĂ©s spĂ©cifiques des Ă©tablissements dâenseigne-
mentâ.
Le dĂ©cret nÂș 91-1162 du 7 novembre 1991 (et le dĂ©cret nÂș 93-602 du
27 mars 1993 spĂ©cifique pour les Ă©tablissements publics dâenseigne-
ment technique agricole) dĂ©termine les modalitĂ©s dâintervention de
lâinspecteur du travail. ce dernier assure trois types de fonctions :
âą le contrĂŽle de lâapplication de la rĂ©glementation santĂ© et sĂ©curitĂ© du
travail, précitée ;
âą lâoctroi de dĂ©rogations spĂ©cifiques : afin dâassouplir le principe
gĂ©nĂ©ral dâinterdiction du travail des jeunes sur certaines installations,
machines dangereuses ou pour certains travaux, un systÚme organisé
de dĂ©rogations susceptibles dâĂȘtre accordĂ©es par lâinspecteur du
travail est prévu ;
âą enfin, Ă titre occasionnel, lâinspecteur du travail pourra participer aux
réunions de la commission hygiÚne et sécurité (CHS), à la demande
de ses membres et en tant que personne qualifiée.
Ce dernier peut intervenir soit de sa propre initiative, soit Ă la
demande du chef dâĂ©tablissement. Il Ă©tablit un rapport au chef dâĂ©ta-
blissement qui doit répondre sous deux mois. Toute contestation se fait
devant le directeur rĂ©gional du travail, de lâemploi et de la formation
professionnelle. Estimant que les suites réservées par le directeur de
lâĂ©tablissement Ă ses observations ne sont pas suffisantes, lâinspecteur
du travail peut en aviser le directeur rĂ©gional du travail, de lâemploi et
de la formation professionnelle. Ce dernier saisit lâautoritĂ© acadĂ©mique,
la collectivitĂ© de rattachement et, le cas Ă©chĂ©ant, le prĂ©fet. Ă lâinstar du
contrĂŽle dans les Ă©tablissements de soins, la constatation dâinfractions
aux rĂšgles dâhygiĂšne et de sĂ©curitĂ© nâest pas sanctionnĂ©e par procĂšs-
verbal (article L. 4741-6 du Code du travail).
26
LâINSPECTION DU TRAVAIL EN FRANCE EN 2009
Partie 1 - SystĂšme 23/11/10 18:53 Page 26
Les établissements pénitentiaires
Le rĂŽle du service dâinspection pour le contrĂŽle des rĂšgles dâhygiĂšne
et de sĂ©curitĂ© applicables aux travaux effectuĂ©s par les dĂ©tenus Ă lâintĂ©-
rieur des Ă©tablissements pĂ©nitentiaires ou, Ă lâextĂ©rieur de ceux-ci pour
le compte dâune entreprise concessionnaire, est fixĂ© par lâarticle D. 109
du Code de procédure pénale
(19)
:
âSont applicables aux travaux effectuĂ©s par les dĂ©tenus dans les
Ă©tablissements pĂ©nitentiaires ou Ă lâextĂ©rieur des Ă©tablissements pĂ©niten-
tiaires dans les conditions dĂ©finies au premier alinĂ©a de lâarticle 723,
les mesures dâhygiĂšne et de sĂ©curitĂ© prĂ©vues par le livre II du titre III du
Code du travail et les dĂ©crets pris pour son application.â
Le droit dâentrĂ©e de lâagent de contrĂŽle est fixĂ© par les articles
D. 231 et D. 232 du mĂȘme code. La circulaire nÂș 99-102 du 16 juillet
1999 prĂ©cise les conditions dâintervention des services.
RĂŽle spĂ©cifique de lâinspection du travail dans la fonction
publique de lâĂtat et la fonction publique territoriale
Lâorganisation de la prĂ©vention des risques et de la protection des
agents de la fonction publique au travail a fait lâobjet dâune rĂ©forme
importante par le dĂ©cret du 9 mai 1995 (complĂ©tant le dĂ©cret nÂș 82-453
du 28 mai 1982 modifiĂ©) relatif Ă lâhygiĂšne et Ă la sĂ©curitĂ© du travail,
ainsi quâĂ la prĂ©vention mĂ©dicale dans la fonction publique.
Lâobjectif de cette rĂ©forme Ă©tait dâamĂ©liorer le dispositif rĂ©sultant du
décret du 28 mai 1982 ainsi que de le rendre conforme aux dispositions
de la directive cadre européenne du 12 juin 1989 sur la santé et sécurité
des travailleurs. Il devait permettre dâaboutir Ă une meilleure prise en
compte, au sein des administrations et des Ă©tablissements, des notions
essentielles de sécurité dans le travail et de prévention des risques profes-
sionnels, rĂ©duisant par lĂ mĂȘme les Ă©carts qui pouvaient encore exister
en ces matiÚres entre les salariés de droit commun et les fonctionnaires.
Un des axes dâĂ©volution principal visait Ă renforcer lâaction de
contrĂŽle des rĂšgles dâhygiĂšne et de sĂ©curitĂ©, en accentuant lâindĂ©pen-
dance des agents en charge de cette fonction au sein des administra-
tions et en rendant possible, dans certains cas, le recours aux membres
de lâinspection du travail.
Ainsi, la fonction de contrÎle, en hygiÚne et sécurité, est assurée au
31 décembre 2008 au sein des ministÚres par 128
(20)
inspecteurs dâhygiĂšne
LE SYSTĂME DâINSPECTION DE LA LĂGISLATION DU TRAVAIL
27
19) ModifiĂ© par le dĂ©cret nÂș 98-1099 du 8 dĂ©cembre 1998 - article 18,
JORF,
9 décembre 1998.
20) Chiffre DGAFP. Les chiffres 2009 ne seront disponibles quâen dĂ©cembre 2010.
Partie 1 - SystĂšme 23/11/10 18:53 Page 27
et de sécurité. On compte quatre IHS (3,4 pour 10 000 agents) au minis-
tĂšre chargĂ© du Travail. Afin de respecter lâobjectif gĂ©nĂ©ral dâindĂ©pendance
et de neutralité, ces fonctionnaires, désignés par leur administration, font
lâobjet, dans lâexercice de leurs attributions, dâun rattachement fonctionnel
au service dâinspection gĂ©nĂ©rale du dĂ©partement ministĂ©riel concernĂ©. Ils
contrĂŽlent les conditions dâapplication des textes et proposent aux chefs
de service toute mesure pour amĂ©liorer la prĂ©vention mais ils nâont aucun
pouvoir de décision ni de sanction.
Mais dans certaines circonstances, lâintervention de membres de
contrĂŽle externes aux administrations et Ă©tablissements publics
concernés est prévue. Les directeurs des établissements publics de
lâĂtat ou lâautoritĂ© territoriale peuvent demander au ministre chargĂ© du
Travail de leur assurer le concours des agents des services de lâinspec-
tion du travail pour les missions permanentes ou temporaires. Ainsi les
inspecteurs du travail peuvent intervenir dans certaines situations de
travail présentant un risque grave pour la santé ou la sécurité des
agents ou encore en cas de désaccord sérieux et persistant entre
lâadministration et le comitĂ© dâhygiĂšne et de sĂ©curitĂ© (CHS). En toute
hypothĂšse, lâintervention de lâinspecteur du travail doit sâinscrire dans
un rĂŽle de conseil et dâexpertise, Ă lâexclusion de tout pouvoir de
contrainte et de sanction prévus par le Code du travail.
Lâassujettissement Ă un service unifiĂ© dâinspection du travail
La âfusionâ au 1
er
janvier 2009 des quatre services antĂ©rieurs dâins-
pection du travail
(21)
impacte le systĂšme dâinspection du travail lui-
mĂȘme par la crĂ©ation dâun service unique. Ce service unifiĂ© dispose en
consĂ©quence dâune large compĂ©tence vis-Ă -vis des entreprises privĂ©es
englobant la quasi totalitĂ© des secteurs dâactivitĂ©.
28
LâINSPECTION DU TRAVAIL EN FRANCE EN 2009
21) Cf. chapitre II ci-aprĂšs.
Partie 1 - SystĂšme 23/11/10 18:53 Page 28
Historique de lâinspection du travail chargĂ©e du secteur maritime
Les missions dâinspection du travail ont Ă©tĂ© assurĂ©es jusquâen 2001 par le
directeur dĂ©partemental des affaires maritimes, succĂ©dant depuis 1997 Ă
lâadministrateur des affaires maritimes, chef de quartier. Bien que certains
auteurs la fassent remonter Ă 1720, câest la loi nÂș 96-151 du 26 fĂ©vrier 1996,
dite
âLoi Transportsâ
qui a créé une inspection du travail maritime (ITM), spécifi-
quement dĂ©diĂ©e Ă ce secteur dâactivitĂ©, dont lâorganisation et les compĂ©tences
ont Ă©tĂ© prĂ©cisĂ©es par le dĂ©cret nÂș 99-489 du 7 juin 1999. Câest lâarticle
L. 742-1-1 du Code du travail (ancien) qui prĂ©cisait les compĂ©tences de lâITM.
Dans la mĂȘme pĂ©riode, au Bureau international du travail Ă©tait discutĂ©e la
nĂ©cessitĂ© dâorganiser une inspection du travail pour les gens de mer. Lâarticle 2
§ 1 de la convention nÂș 178 de lâOrganisation internationale du travail (OIT) sur
lâinspection du travail (gens de mer), adoptĂ©e le 22 octobre 1996 prĂ©cisait que
âTout membre auquel sâapplique la convention devra assurer un systĂšme dâins-
pection des conditions de travail et de vie des gens de mer.â
La France a ratifiĂ© cette convention par la loi nÂș 2004-146 du 16 fĂ©vrier 2004
(dépÎt des instruments de ratification auprÚs du directeur général du BIT le
27 avril 2004). La portée de cette ratification qui couvre initialement les gens de
mer, câest-Ă -dire les personnels employĂ©s dans la marine marchande, selon
lâOIT, a Ă©tĂ© Ă©tendue par la France aux pĂȘcheurs. Dâune maniĂšre plus gĂ©nĂ©rale,
cette convention sâapplique Ă toute personne travaillant ou employĂ©e Ă bord
des navires Ă quelque titre que ce soit et donc au-delĂ des seules personnes
âexerçant la profession de marinâ
(dĂ©cret nÂș 67-690 du 7 aoĂ»t 1967 relatif Ă la
profession de marin).
En application du dĂ©cret nÂș 99-489 et aprĂšs une annĂ©e dâexpĂ©rimentation Ă
Lorient, pour le dĂ©partement du Morbihan, seize sections dâinspections du
travail maritime avaient Ă©tĂ© crĂ©Ă©es par lâarrĂȘtĂ© ministĂ©riel du 10 juillet 2001,
Le plan du Code du travail,
dans sa version issue du dĂ©cret nÂș 2008-244 du
7 mars 2008, fait désormais apparaßtre une compétence unique sur les champs
de lâindustrie, des commerces et des services, des professions agricoles et du
secteur des transports :
HUITIĂME PARTIE :
CONTRĂLE DE LâAPPLICATION DE LA LĂGISLATION
DU TRAVAIL
âą
LIVRE I
er
:
INSPECTION DU TRAVAIL
âą
TITRE I
er
:
COMPĂTENCES ET MOYENS DâINTERVENTION
âą
Chapitre I
er
:
Répartition des compétences entre les différents départements
ministériels
âą Section 1 : Inspection du travail dans lâindustrie, les commerces et les
services, les professions agricoles et le secteur des transports
Article R. 8111-1 :
âSous rĂ©serve des dispositions des autres sections du
prĂ©sent chapitre, les missions dâinspection du travail sont exercĂ©es par les
inspecteurs et contrĂŽleurs du travail placĂ©s sous lâautoritĂ© du ministre chargĂ©
du Travail.â
LE SYSTĂME DâINSPECTION DE LA LĂGISLATION DU TRAVAIL
29
Partie 1 - SystĂšme 23/11/10 18:53 Page 29
modifiĂ© par lâarrĂȘtĂ© du 11 juin 2002. Ces agents Ă©taient issus initialement des
corps des Affaires maritimes (administrateurs, inspecteur et contrĂŽleurs des
affaires maritimes) puis, depuis 2003, aprĂšs consultation des organismes
paritaires, en provenant du corps interministĂ©riel de lâinspection du travail. La
totalitĂ© des services de lâITM nâayant pu ĂȘtre rendue opĂ©rationnelle, ce sont une
dizaine dâagents de contrĂŽle qui Ă©taient en fonction fin 2007.
Ă compter du 1
er
janvier 2009, par dĂ©cret nÂș 2008-1503 et arrĂȘtĂ© du
30 dĂ©cembre 2008, lâinspection du travail maritime a fusionnĂ© avec les autres
services dâinspection du travail. Les missions et les attributions qui Ă©taient les
siennes, en vertu du décret du 7 juin 1999, sont désormais de la compétence
des agents de contrÎle relevant du ministÚre en charge du Travail. Sous réserve
de disposer de piĂšces justificatives de leurs fonctions, conformĂ©ment Ă lâarticle 5
de la convention OIT nÂș 178, ils assurent le respect de la lĂ©gislation du travail au
travers du Code du travail et du Code du travail maritime, au profit de toutes
personnes employées à bord des navires, contrÎle des navires battant pavillon
français, immatriculĂ©s dans les collectivitĂ©s dâoutre-mer (COM) et faisant escale
dans les ports mĂ©tropolitains et des dĂ©partements dâoutre-mer (DOM).
Sur le plan juridique et toujours en ce qui concerne
lâinspection du travail des
gens de mer
, les § II Ă IV de lâarticle L. 742-1-1 du Code du travail (ancien)
sont toujours applicables en lâattente de nouveaux textes :
âII. - Les inspecteurs et contrĂŽleurs du travail maritime sont chargĂ©s de veiller Ă
lâapplication des dispositions du prĂ©sent code, du Code du travail maritime et
des lois et rÚglements non codifiés relatifs au régime de travail des marins.
Ils sont également chargés du contrÎle des conditions de vie et de travail de
toute personne employée à quelque titre que ce soit à bord des navires et
nâexerçant pas la profession de marin ainsi que du contrĂŽle de lâapplication des
conditions sociales de lâĂtat dâaccueil dans les cas oĂč celles-ci ont Ă©tĂ© rendues
applicables aux Ă©quipages de navires battant pavillon Ă©tranger.
Pour lâexercice de ces missions, les inspecteurs et contrĂŽleurs du travail
maritime sont habilitĂ©s Ă demander Ă lâemployeur ou Ă son reprĂ©sentant, ainsi
quâĂ toute personne employĂ©e Ă quelque titre que ce soit Ă bord dâun navire,
de justifier de son identité, de son adresse et, le cas échéant, de sa qualité de
marin.
III. - Les inspecteurs et contrĂŽleurs du travail maritime participent, en outre, au
contrĂŽle de lâapplication des normes de lâOrganisation internationale du travail
relatives au rĂ©gime de travail des marins embarquĂ©s Ă bord dâun navire battant
pavillon étranger faisant escale dans un port français.
IV. - Indépendamment des inspecteurs et contrÎleurs du travail maritime et des
officiers et agents de police judiciaire, les officiers et inspecteurs des affaires
maritimes et les agents assermentés des affaires maritimes sont chargés de
constater les infractions aux dispositions du présent code, du Code du travail
maritime et des lois et rÚglements non codifiés relatifs au régime de travail des
marins.
Les inspecteurs, contrĂŽleurs, officiers et agents mentionnĂ©s Ă lâalinĂ©a prĂ©cĂ©dent
sont habilités à constater les infractions aux dispositions des régimes du travail
30
LâINSPECTION DU TRAVAIL EN FRANCE EN 2009
Partie 1 - SystĂšme 23/11/10 18:53 Page 30
Seuls trois secteurs dâactivitĂ© conservent une mission dâinspection
du travail exercĂ©e en dehors de ce cadre par dâautres dĂ©partements
ministĂ©riels. Il sâagit comme dĂ©veloppĂ© au chapitre I.2 ci-dessous :
âą des mines et carriĂšres (articles R. 8118-8 et 9 du Code du travail) ;
⹠des aménagements hydroélectriques concédés et des ouvrages de
transports dâĂ©lectricitĂ© (articles R. 8111-10 et 11) ;
⹠des établissements de la défense (article R. 8111-12).
I.2. L
ES AGENTS CHARGĂS D
â
UNE MISSION D
â
INSPECTION
DU TRAVAIL PAR LEUR MINISTĂRE DE TUTELLE
I.2.1. Les directions de lâenvironnement, de lâamĂ©nagement
et du logement (DREAL)
(22)
La loi programme nÂș 2005-781, du 13 juillet 2005, fixant les orienta-
tions de la politique en matiÚre énergétique a défini, en son article 98,
les attributions en matiĂšre dâinspection du travail qui sont confiĂ©es Ă
des ingĂ©nieurs ou techniciens, agents du ministĂšre chargĂ© de lâĂnergie,
et précisément désignés à cet effet par les directeurs régionaux de
lâindustrie, de la recherche et de lâenvironnement.
Le dĂ©cret nÂș 2009-235 du 27 fĂ©vrier 2009 relatif Ă lâorganisation et
aux missions des directions rĂ©gionales de lâenvironnement, de lâamĂ©na-
gement et du logement (DREAL), confirme lâĂ©chelon rĂ©gional de ces
missions, anciennement exercées par les ingénieurs des DRIRE, dans
les Ă©tablissements suivants :
⹠aménagements hydroélectriques concédés ;
âą ouvrages de transport dâĂ©lectricitĂ©.
applicables aux personnels embarquĂ©s Ă bord des navires immatriculĂ©s Ă
Mayotte, en Nouvelle-Calédonie, en Polynésie française, à Wallis-et-Futuna et
dans les Terres australes et antarctiques françaises qui font escale dans un port
dâun dĂ©partement français ou de Saint-Pierre-et-Miquelon. Pour les navires
touchant les rades et ports Ă©trangers, la constatation des infractions mention-
nĂ©es Ă lâalinĂ©a prĂ©cĂ©dent est confiĂ©e Ă lâautoritĂ© consulaire, Ă lâexclusion des
agents consulaires.â
LE SYSTĂME DâINSPECTION DE LA LĂGISLATION DU TRAVAIL
31
22) Suite Ă la rĂ©organisation du ministĂšre de l'Ăcologie, les missions d'inspections du travail qui incombaient
aux directions rĂ©gionales de lâindustrie, de la recherche et de lâenvironnement (DRIRE) sont dĂ©sormais
du ressort des DREAL , hors Ăle-de-France et Outre-mer. Ces DREAL sont issues de la fusion
des anciennes DRE (directions régionales de l'équipement) et DRIRE. Neuf DREAL ont été créées
en 2009, et 12 en 2010. En Ăle-de-France, ceci relĂšve de la DRIEE crĂ©Ă©e Ă l'Ă©tĂ© 2010 (direction rĂ©gionale
et interdépartementale de l'environnement et de l'énergie). Les directions outre-mer seront créées avant
fin 2010.
Partie 1 - SystĂšme 23/11/10 18:53 Page 31
Pour les aménagements hydroélectriques, les attributions en matiÚre
dâinspection du travail sâexercent uniquement pour les activitĂ©s sur les
ouvrages et dans les locaux compris dans la concession.
Pour les ouvrages de transport dâĂ©lectricitĂ© ces attributions sâexer-
cent pour les activités situées sur ou dans les ouvrages qui correspon-
dent aux lignes de haute et trĂšs haute tension (50 kV et au-dessus), Ă
leurs pylĂŽnes de soutien ainsi quâaux postes de transformation de
tension supérieure ou égale à 50 kV.
Selon une enquĂȘte interne effectuĂ©e entre fin 2008 et dĂ©but 2009,
lâensemble des directions rĂ©gionales a consacrĂ© 2,9 ETP Ă lâactivitĂ©
dâinspection du travail pour les ouvrages de transport dâĂ©lectricitĂ©.
En outre, et conformĂ©ment Ă lâarticle R. 8111-8 du Code du travail, dans
les mines et carriÚres, ainsi que dans leurs dépendances, les missions
dâinspection du travail sont exercĂ©es par les fonctionnaires habilitĂ©s Ă cet
effet par les directeurs rĂ©gionaux de lâindustrie, de la recherche et de
lâenvironnement parmi les agents placĂ©s sous leur autoritĂ©.
Ces missions sont exercĂ©es sous lâautoritĂ© du ministre chargĂ© du
Travail.
I.2.2. Lâinspection du travail des centrales nuclĂ©aires
de production dâĂ©lectricitĂ© (CNPE)
(23)
LâASN est en charge du contrĂŽle de la sĂ»retĂ© et de lâinspection du
travail dans les centrales nuclĂ©aires, en application de lâarticle 57 de la
loi transparence et sécurité en matiÚre nucléaire (TSN) et du Code du
travail (article R. 8111-11).
La santé, la sécurité, les conditions de travail et la qualité de
lâemploi des salariĂ©s dâEDF, de ses prestataires ou sous-traitants, au
mĂȘme titre que la sĂ»retĂ© des installations, bĂ©nĂ©ficient dâun contrĂŽle
coordonnĂ©, exercĂ© par lâAutoritĂ© de sĂ»retĂ© nuclĂ©aire (ASN). Ce contrĂŽle
est réalisé aux différentes étapes de la vie des centrales nucléaires :
construction, exploitation et démantÚlement.
Les principales missions des agents de lâASN en charge de lâinspec-
tion du travail sont de :
âą faire respecter la rĂ©glementation du travail, en contrĂŽlant quâelle est
effectivement et correctement appliquĂ©e, par tous les moyens mis Ă
sa disposition, mais aussi en accompagnant EDF dans lâappropriation
et la déclinaison des prescriptions réglementaires ;
32
LâINSPECTION DU TRAVAIL EN FRANCE EN 2009
23) Sur lâactivitĂ© de contrĂŽle en la matiĂšre voir ci-aprĂšs : sixiĂšme partie, chapitre 1.6.
Partie 1 - SystĂšme 23/11/10 18:53 Page 32
âą enquĂȘter sur les accidents du travail et sâassurer que lâexploitant
engage les actions permettant de garantir la sécurité des travailleurs ;
âą prendre des dĂ©cisions en matiĂšre dâorganisation du travail (dĂ©roga-
tion à la durée du travail ou repos) ou de relations professionnelles ;
âą identifier et suivre dans la mesure du possible les conflits sociaux
dans le cadre de sa mission de conciliation ;
⹠informer et conseiller les salariés et leurs représentants et les
employeurs, participer aux rĂ©unions de comitĂ©s dâhygiĂšne, de
sécurité et des conditions de travail (CHSCT) ;
⹠relever et signaler les déficiences et abus non couverts par la législa-
tion du travail observés dans les établissements contrÎlés.
Dans lâexercice de leurs missions dans les centrales nuclĂ©aires, les
inspecteurs du travail de lâASN (IT ASN) disposent de lâensemble des
moyens de contrÎle, de décision et de contrainte des inspecteurs de
droit commun.
Ainsi ce sont environ 20 000 salariés EDF et autant de prestataires,
pour les 19 sites regroupant des centrales nucléaires en exploitation et
le réacteur EPR en construction de Flamanville, ainsi que pour les deux
sites oĂč se situent les surgĂ©nĂ©rateurs dĂ©classĂ©s, soit 21 sites, qui
relĂšvent de lâinspection du travail de lâASN.
Au 31 dĂ©cembre 2009, lâASN dispose pour les missions dâinspection
du travail de 15 inspecteurs et dâun directeur du travail placĂ© en
position fonctionnelle dâanimation au niveau central qui assure la
coordination du rĂ©seau des inspecteurs. Les missions dâanimation se
sont renforcées, les méthodes mieux harmonisées, les ressources et la
veille documentaires diffusées réguliÚrement. Enfin, les liens avec les
autres activités de contrÎle des centrales nucléaires se consolident pour
contribuer Ă la vision intĂ©grĂ©e du contrĂŽle recherchĂ©e par lâASN.
Article R. 8111-11 du Code du travail :
âDans les centrales de production dâĂ©lectricitĂ©, comprenant une ou plusieurs
installations nuclĂ©aires de base, au sens du III de lâarticle 28 de la loi du 13 juin
2006, relative à la transparence et à la sécurité en matiÚre nucléaire (loi dite
TSN), les missions dâinspection du travail sont exercĂ©s par les ingĂ©nieurs et
techniciens habilitĂ©s Ă cet effet par lâAutoritĂ© de suretĂ© nuclĂ©aire, parmi les
agents en relevant.
Ces missions sont exercĂ©es sous lâautoritĂ© du ministre chargĂ© du Travail.â
LE SYSTĂME DâINSPECTION DE LA LĂGISLATION DU TRAVAIL
33
Partie 1 - SystĂšme 23/11/10 18:53 Page 33
I.2.3. Lâinspection du travail dans les Ă©tablissements
de la défense
Le ministĂšre de la DĂ©fense dispose dâune inspection du travail
autonome de celle du rĂ©gime gĂ©nĂ©ral, comme le prescrit lâarticle
R. 8111-12 du Code du travail. Elle est compétente dans les emprises,
placĂ©es sous lâautoritĂ© du ministre de la DĂ©fense, Ă accĂšs rĂ©glementĂ© et
surveillé en permanence pour des raisons de protection du secret de
défense.
Confiée, en raison de son indépendance de la hiérarchie du minis-
tÚre, au contrÎle général des armées, elle contrÎle :
âą lâapplication des rĂšgles relatives Ă la santĂ© et Ă la sĂ©curitĂ© au travail
des personnels civils et militaires du ministĂšre de la DĂ©fense ;
âą lâapplication de la rĂ©glementation du travail par les entreprises ou
organismes de droit privé qui effectuent des travaux ou des prestations
dans les emprises précédemment évoquées, ou qui y sont installées.
Elle possÚde une compétence territoriale nationale.
Au 31 dĂ©cembre 2009, lâinspection du travail dans les armĂ©es (ITA)
disposait de 12 inspecteurs.
Pour mĂ©moire, lâITA dispose Ă©galement de trois inspecteurs de la
radioprotection ayant compĂ©tence sur lâensemble des installations de la
défense ou des entreprises extérieures présentes au sein des emprises
de la dĂ©fense, ainsi quâun inspecteur technique de la protection contre
lâincendie et un inspecteur de la mĂ©decine de prĂ©vention dans les
armées ayant exclusivement compétence sur le dispositif défense.
Ă cette mĂȘme date, le ministĂšre de la DĂ©fense comptait
(24)
239 081 militaires et 71 558 personnels civils.
Article 28 III de la loi TSN :
âLes installations nuclĂ©aires de bases sont :
1Âș les rĂ©acteurs nuclĂ©aires ;
2Âș les installations rĂ©pondant Ă des caractĂ©ristiques dĂ©finies par dĂ©cret en
Conseil dâĂtat, de prĂ©paration, dâenrichissement, de fabrication, de traite-
ment ou dâentreposages ou de stockages de dĂ©chets radioactifs ;
3Âș les installations contenant des substances radioactives ou fissiles et rĂ©pon-
dant Ă des caractĂ©ristiques dĂ©finies par dĂ©cret en Conseil dâĂtat ;
4Âș les accĂ©lĂ©rateurs de particules rĂ©pondant Ă des caractĂ©ristiques dĂ©finies par
dĂ©cret en Conseil dâĂtat.â
34
LâINSPECTION DU TRAVAIL EN FRANCE EN 2009
24) En baisse importante par rapport Ă 2008 (345 001 militaires et 76 587 personnels civils) compte tenu du
départ de la gendarmerie.
Partie 1 - SystĂšme 23/11/10 18:53 Page 34
II. LA âFUSIONâ DES QUATRE SERVICES DâINSPECTION
DU TRAVAIL
Ce projet de fusion des services dâinspection du travail (agriculture,
transports et travail) est déjà ancien puisque préconisé dans un rapport
Jouvin de 1973 et annoncĂ© en 1993 Ă lâoccasion du centenaire de lâins-
pection du travail. Depuis janvier 2006, une expérimentation du
rapprochement agriculture et travail avait été lancée. Le PMDIT (2006-
2010) lui mĂȘme projetait cette fusion sans en fixer le calendrier.
Le principe de la fusion a été finalement annoncé par le CMPP
(25)
du
12 dĂ©cembre 2007, la dĂ©marche de fusion elle-mĂȘme Ă©tant lancĂ©e le
11 juin 2008. Une concertation nationale et locale conduisait Ă la
validation, en dĂ©cembre 2008, de 26 projets rĂ©gionaux dâorganisation.
Le 30 dĂ©cembre 2008, deux dĂ©crets et un arrĂȘtĂ© rendaient cette fusion
effective au 1
er
janvier 2009.
Le fondement de cette rĂ©forme importante pour lâinspection du
travail se trouve globalement dans la recherche dâune meilleure organi-
sation de lâĂtat. En effet, historiquement, cette distinction Travail/
Agriculture/Transports sâest fondĂ©e sur des particularitĂ©s qui se sont
peu à peu estompées : la démographie salariale du secteur agricole a
baissé significativement. Le droit du travail applicable dans les trois
secteurs est dĂ©sormais harmonisĂ©. Les critĂšres dâassujettissement des
entreprises Ă tel ou tel service dâinspection du travail ne permettaient
pas une réelle logique dans la répartition des compétences (part
importante du parc de camions hors contrĂŽle âtransportsâ, banque et
assurances relevant du régime agricole, etc.). La fusion répond égale-
Les dĂ©crets nÂș 2008-1503 et 1510 du 30 dĂ©cembre 2008 sont rĂ©digĂ©s notam-
ment sous les visas des trois conventions de lâOIT nÂș 81, 129 et 178.
Ces deux textes visent Ă modifier le Code du travail, le Code du travail ancien
(notamment en ce qui concerne les gens de mer) et le Code rural, en tirant les
consĂ©quences de la crĂ©ation de ce service unique dâinspection du travail. Outre
un grand nombre de modifications de forme, relatives particuliĂšrement Ă la
dénomination et à la compétence des différentes autorités, il faut souligner :
âą lâarticle R. 8121-13 donnant compĂ©tence Ă la DGT pour lâapplication des trois
conventions OIT susvisées ;
âą lâarticle R. 8122-9 dĂ©terminant la compĂ©tence du ministre chargĂ© du Travail
pour fixer le nombre de sections dâinspection du travail et celle du directeur
rĂ©gional pour leur localisation et leur dĂ©limitation. Ce mĂȘme article pose le
principe, sauf exception, dâune section chargĂ©e du contrĂŽle des professions
agricoles dans chaque département ;
âą lâarticle D. 8121-7 modifiant la composition du CNIT.
LE SYSTĂME DâINSPECTION DE LA LĂGISLATION DU TRAVAIL
35
25) Conseil de modernisation des politiques publiques.
Partie 1 - SystĂšme 23/11/10 18:53 Page 35
ment Ă un objectif de lisibilitĂ© et dâaccessibilitĂ© (guichet unique) et
dâoptimisation des fonctions support (documentation et services
périphériques au contrÎle).
Depuis le 1
er
janvier 2009, le service dâinspection du travail est donc
unifié avec une autorité centrale unique, la DGT. Pour autant, la
partie 8 du Code du travail continue Ă distinguer trois secteurs au sein
desquels les missions dâinspection du travail sont exercĂ©es par dâautres
agents :
âą les mines et carriĂšres, les industries Ă©lectriques et gaziĂšres, par des
fonctionnaires des DRIRE, sous lâautoritĂ© du ministre chargĂ© du
Travail (cf. ci-dessus I-2.1) ;
âą les centrales Ă©lectriques nuclĂ©aires, par les agents de lâASN, sous
lâautoritĂ© du ministre chargĂ© du Travail (cf. ci-dessus I-2-2) ;
âą certains Ă©tablissements dont lâactivitĂ© est liĂ©e Ă la dĂ©fense nationale,
par des agents dĂ©signĂ©s et sous lâautoritĂ© du ministre chargĂ© de la
DĂ©fense nationale (cf. ci-dessus I-2.3).
Lâorganisation du service unique dâinspection du travail au niveau
local a Ă©tĂ© progressivement mise en place au cours de lâannĂ©e 2009,
selon un schéma cible défini par les responsables régionaux des
services préexistants, en concertation avec les agents et leurs représen-
tants, dans le cadre des instructions qui leur ont été données par la
circulaire interministérielle du 10 octobre 2008.
Cette instruction reprend un certain nombre des préconisations
formulĂ©es par le plan de modernisation et de dĂ©veloppement de lâins-
pection du travail quant Ă lâĂ©volution des sections dâinspection du
travail selon des critÚres ne se limitant pas aux nombres de salariés et
dâĂ©tablissements et Ă un schĂ©ma unique de rĂ©partition des inspecteurs
et des contrĂŽleurs.
Elle prend en compte Ă©galement le souci du ministĂšre de
lâAgriculture et de la PĂȘche de gĂ©nĂ©raliser le modĂšle expĂ©rimentĂ© en
Dordogne et dans le Pas-de-Calais, qui privilĂ©gie lâintĂ©gration dâune
section agricole dans le service unique.
Elle incite, enfin, Ă la vigilance quant aux conditions dâorganisation
et dâexercice des contrĂŽles dans un certain nombre dâentreprises ou de
réseaux dans le secteur des transports et dans celui de la mer.
Ainsi, ce sont presque 800 agents qui ont rejoint le ministÚre chargé
du Travail et pour lesquels il a fallu résoudre un certain nombre de
questions (immobilier, systĂšme dâinformation, formation, etc.).
36
LâINSPECTION DU TRAVAIL EN FRANCE EN 2009
Partie 1 - SystĂšme 23/11/10 18:53 Page 36
80 % des agents ont rejoint physiquement les locaux des DDTEFP Ă la
fin 2009 (le taux de 90 % est attendu Ă la fin 2010).
Lâenjeu est de conserver le niveau dâinterventions et de services
antérieurs, tout en homogénéisant progressivement les pratiques
professionnelles et le management.
Au niveau local, cette nouvelle inspection unifiée sera intégrée dans
les directions régionales des entreprises, de la concurrence, de la
consommation, du travail et de lâemploi (Direccte).
III. LES ORGANISMES CONCOURANT,
AVEC LâINSPECTION DU TRAVAIL,
Ă LâAPPLICATION DU DROIT DU TRAVAIL
III.1. L
ES JURIDICTIONS PRUD
â
HOMALES
Les conseils des prudâhommes ont pour rĂŽle essentiel de traiter les
litiges individuels relatifs aux contrats de travail. Ils concilient les
parties ou à défaut interviennent par voie de jugement.
Ils ont, notamment, Ă statuer sur :
⹠la cause réelle et sérieuse des licenciements des salariés non investis
dâun mandat reprĂ©sentatif, quâils aient Ă©tĂ© prononcĂ©s pour motif
Ă©conomique ou non Ă©conomique ;
âą le bien-fondĂ© des sanctions de quelque nature quâelles soient, infli-
gĂ©es par lâemployeur aux salariĂ©s ;
âą le respect des dispositions conventionnelles et contractuelles appli-
cables aux entreprises.
En effet, les inspecteurs du travail ne sont pas juges du contrat de
travail. Leurs compĂ©tences ne concernent pas lâapplication des
relations contractuelles entre les parties au contrat de travail, mĂȘme si
ils interviennent sur ce terrain pour faire respecter certaines rĂšgles,
notamment lorsquâil sâagit du contrat Ă durĂ©e dĂ©terminĂ©e, du contrat de
mission ou du contrat de travail Ă temps partiel. Ils dispensent Ă©gale-
ment de nombreux renseignements et conseils sur ces questions.
Le conseil des prudâhommes est une juridiction civile spĂ©cialisĂ©e, de
premiĂšre instance, composĂ©e dâun nombre Ă©gal dâemployeurs et de
LE SYSTĂME DâINSPECTION DE LA LĂGISLATION DU TRAVAIL
37
Partie 1 - SystĂšme 23/11/10 18:53 Page 37
salariés élus directement par les salariés et les employeurs. La derniÚre
Ă©lection prudâhomale sâest dĂ©roulĂ©e le 3 dĂ©cembre 2008
(26)
.
En cas de partage des voix entre les conseillers, le conseil se rĂ©unit Ă
nouveau sous la prĂ©sidence dâun magistrat (professionnel) dâinstance, juge
départiteur : cette nouvelle audience permet de départager les conseillers.
Sa saisine est gratuite et ne nĂ©cessite pas lâassistance dâun avocat.
Au 31 décembre 2009, les chiffres clés de ces juridictions étaient les
suivants
(27)
:
⹠228 578 affaires nouvelles (y compris référés), soit + 13,1 % par rapport
Ă 2008, du fait dâaffaires de licenciements en sĂ©rie notamment ;
⹠192 043 affaires terminées (dont 52 214 référés), soit - 4,1 % par
rapport Ă 2008 ;
âą 199 203 affaires Ă©taient en cours (augmentation de 35 300 affaires
par rapport Ă 2008).
Toujours selon la mĂȘme source, la durĂ©e moyenne de traitement
des affaires terminĂ©es en 2009 sâest Ă©tablie Ă 9,9 mois. Elle inclut les
affaires au fond (12,7 mois) et les référés (2,4 mois).
Le nombre dâaffaires terminĂ©es par une dĂ©partition, câest-Ă -dire par
un partage des voix et un renvoi devant le juge dâinstance, est de
15 354 en 2009 (16 986 en 2008 / 14 903 en 2007).
III.2. L
ES ORGANISMES CONCOURANT
,
AVEC L
â
INSPECTION
DU TRAVAIL
,
Ă LA PRĂVENTION DES RISQUES
PROFESSIONNELS
III.2.1. Lâinspection des Ă©tablissements classĂ©s
Lâinspection des installations classĂ©es exerce une mission de police
environnementale auprĂšs des Ă©tablissements industriels et agricoles. La
France compte, suivant une nomenclature, environ 500 000 Ă©tablisse-
ments classés. Fin 2010, 48 000 établissements présentent un niveau de
risque qui nécessite une autorisation préalable.
Parmi ces établissements, on dénombre 1 188 établissements dits
âSevesoâ prĂ©sentant des risques dâaccidents majeurs, 4 400 carriĂšres et
16 700 Ă©levages.
38
LâINSPECTION DU TRAVAIL EN FRANCE EN 2009
26) RĂ©sultats des Ă©lections prudâhomales : 210 conseils de prudâhommes Ă©taient Ă renouveler
et 14 512 conseillers Ă Ă©lire. Lâaugmentation du nombre de salariĂ©s inscrits sur les listes
sâest mĂ©caniquement traduite par une augmentation de lâabstention. Le taux de participation
qui Ă©tait de 32,4 % en 2002 passe Ă 25,65 % en 2008, soit une baisse de plus de 6,7 points.
27) Source : MinistĂšre de la Justice et des LibertĂ©s, SG â SDSE (hors Papeete).
Partie 1 - SystĂšme 23/11/10 18:53 Page 38
Entre 1997 et 2010, suite aux renforcements successifs de la régle-
mentation sur les établissements soumis à la directive européenne
âSevesoâ, le nombre de ces Ă©tablissements a triplĂ©, passant de
397 Ă©tablissements en 1997 Ă 1 188 fin 2010. Les 638 Ă©tablissements
dits âSeveso seuil hautâ sont ceux qui prĂ©sentent le plus de risques.
Cette mission de service public, définie par la loi, vise à prévenir et
à réduire les dangers et les nuisances liés à ces installations afin de
protĂ©ger les personnes, lâenvironnement et la santĂ© publique.
Lâinspection des Ă©tablissements classĂ©s et les services dâinspection du
travail poursuivent donc des buts complémentaires.
Pour lâessentiel, les dĂ©cisions individuelles sont prises, sous lâauto-
ritĂ© du ministĂšre en charge de lâEnvironnement, par le prĂ©fet de dĂ©par-
tement, assistĂ© des services de lâinspection des installations classĂ©es.
Les inspecteurs â ingĂ©nieurs, techniciens, vĂ©tĂ©rinaires â sont des agents
de lâĂtat, assermentĂ©s, travaillant principalement dans les DREAL
(directions rĂ©gionales de lâenvironnement, de lâamĂ©nagement et du
logement) et la DRIEE (direction régionale et interdépartementale de
lâenvironnement et de lâĂ©nergie dâĂle de France) (956), les DDPP (direc-
tions départementales de la protection des populations) (214) ainsi que
pour dâautres services (14). En Ă©quivalent temps plein, ils Ă©taient
1 182 Ă la fin de lâannĂ©e 2010.
Leurs missions sont organisées autour de trois axes :
âą lâencadrement rĂ©glementaire : instruire les dossiers de demande
dâautorisation, proposer aux prĂ©fets des prescriptions de fonctionne-
ment de lâexploitation, instruire les dossiers de cessation dâactivitĂ© ;
âą le contrĂŽle des installations classĂ©es : visites dâinspection, examen
des Ă©tudes ou expertises, proposition de sanctions administratives au
prĂ©fet et de suites pĂ©nales au procureur en cas dâinfraction ;
âą lâinformation auprĂšs du public.
III.2.2. LâAgence nationale pour lâamĂ©lioration
des conditions de travail (Anact)
(28)
LâAnact est un Ă©tablissement public Ă caractĂšre administratif placĂ©
sous la tutelle du ministÚre chargé du Travail. Elle a été créée en 1973
et est installĂ©e Ă Lyon. Elle est gĂ©rĂ©e par un conseil dâadministration
comprenant, en nombre égal, des représentants des syndicats de
salariĂ©s et dâemployeurs les plus reprĂ©sentatifs au plan national, des
reprĂ©sentants de lâadministration et des personnes qualifiĂ©es.
LE SYSTĂME DâINSPECTION DE LA LĂGISLATION DU TRAVAIL
39
Partie 1 - SystĂšme 23/11/10 18:53 Page 39
Elle emploie, au 31 décembre 2009, 83 agents en équivalent temps
plein. Ses ressources proviennent pour 70 %, de la subvention versée
par le ministÚre chargé du Travail, 14 % de ses ressources sont affec-
tĂ©es Ă la dotation pour le Fonds pour lâamĂ©lioration des conditions de
travail et 9 % ont pour origine des prestations facturées. Depuis une
vingtaine dâannĂ©es, lâAnact encourage la crĂ©ation des structures
paritaires rĂ©gionales ayant un objectif dâamĂ©lioration des conditions de
travail. à ce jour, 26 structures régionales existent, la derniÚre ayant été
créée en Guadeloupe. La plupart du temps, elles prennent la forme
juridique dâassociations loi de 1901. Ces associations rĂ©gionales dâamĂ©-
lioration des conditions de travail (Aract) emploient 204 salariés au
31 décembre 2009.
Ces Aract ont six sources de financement. La subvention quâelles
reçoivent de lâAnact pour 27 %, le financement des projets rĂ©alisĂ©s
pour lâĂtat en rĂ©gion (31 %), les conseils rĂ©gionaux (17 %) ou dâautres
structures publiques (4 %). Le fonds social européen contribue pour
12 %. Enfin, elles réalisent des prestations rémunérées (5 % de leurs
ressources).
Selon les dispositions du Code du travail, lâAnact a pour mission
dâentreprendre et de favoriser toute action tendant Ă amĂ©liorer les
conditions de travail notamment dans les domaines de lâorganisation et
du temps de travail, de lâenvironnement physique du travailleur et de
lâadaptation des postes et locaux de travail, la participation des salariĂ©s
Ă lâorganisation du travail, les mĂ©thodes dâĂ©tude et dâapprĂ©ciation des
conditions de travail.
à cette fin, elle est chargée en particulier de rassembler et diffuser
lâinformation utile, dâorganiser des Ă©changes et rencontres, de
coordonner et de susciter des recherches, dâinciter les constructeurs Ă
concevoir des machines et bĂątiments industriels adaptĂ©s, dâapporter
son concours Ă des actions de formation, de susciter et dâencourager le
dĂ©veloppement dâopĂ©rations et dâexpĂ©riences dans les services publics
et les entreprises, notamment en fournissant des informations et en
donnant la possibilité de consulter des experts.
LâAnact et son rĂ©seau dĂ©veloppent des mĂ©thodes novatrices de
changements technologique, organisationnel et social qui améliorent
les conditions de travail et en assurent la diffusion.
LâAnact et ses antennes rĂ©gionales interviennent en entreprises selon
les modalités principales suivantes :
⹠des interventions courtes : diagnostics, aides à la rédaction de
cahiers des charges dâaccompagnement de rĂ©organisation, etc. Dâune
40
LâINSPECTION DU TRAVAIL EN FRANCE EN 2009
Partie 1 - SystĂšme 23/11/10 18:53 Page 40
durée moyenne de cinq jours, ces interventions en direction des
PME, sont gratuites pour les entreprises ;
⹠des interventions de longue durée accompagnant un processus
complet de changement. Ces interventions sont généralement
rémunérées par les entreprises bénéficiaires ;
âą des actions collectives : actions qui sâadressent prioritairement Ă des
entreprises de petites tailles, pour traiter dâune problĂ©matique
commune et clairement identifiée, dans une perspective de résolu-
tion de problĂšmes par lâaction des acteurs de lâentreprise ;
âą des expertises de dossiers dâaides publiques pour le compte du
ministÚre chargé du Travail.
Pour 71 % de son activitĂ©, le rĂ©seau de lâAnact intervient dans des
entreprises de moins de 250 salariés et pour 35 % de moins de
50 salariés. 28 % du temps opérationnel du réseau est consacré à de
lâintervention en entreprise. Le reste du temps se concentre sur lâani-
mation de réseaux et de projets (19 %), la capitalisation (22 %), le
transfert des connaissances acquises et méthodologie élaborées (25 %)
et de la veille (6 %).
Depuis le 1
er
janvier 2009, lâAnact met en Ćuvre son quatriĂšme
contrat de progrĂšs avec lâĂtat prĂ©vu pour la pĂ©riode 2009-2012. Ce
contrat identifie quatre axes de progrĂšs pour lâamĂ©lioration des condi-
tions de travail :
âą renforcer les actions de transfert pour amĂ©liorer lâimpact du rĂ©seau
sur lâamĂ©lioration des conditions de travail, particuliĂšrement dans les
TPE et PME ;
âą inscrire dâavantage lâamĂ©lioration des conditions de travail dans les
projets du réseau ;
âą mieux outiller les partenaires sociaux dans la mise en Ćuvre territo-
riale des actions pour lâamĂ©lioration des conditions de travail ;
⹠mieux intégrer la dimension européenne et internationale dans les
actions du réseau.
LE SYSTĂME DâINSPECTION DE LA LĂGISLATION DU TRAVAIL
41
Partie 1 - SystĂšme 23/11/10 18:53 Page 41
III.2.3 La branche accidents du travail/maladies
professionnelles
(29)
La Caisse nationale dâassurance maladie des travailleurs salariĂ©s
(CNAMTS)
(30)
, les Caisses rĂ©gionales dâassurance maladie
(CRAM)
(31)
, les Caisses générales de Sécurité sociale (CGSS)
(32)
La naissance de la Sécurité sociale en 1945 et la loi du 30 octobre 1946
sur la prévention et la réparation des accidents du travail ont créé une
situation nouvelle et originale Ă bien des Ă©gards : indemnisation,
assurance et prévention sont désormais liées. DÚs lors, le domaine de la
prĂ©vention est couvert par deux lĂ©gislations, lâune mise en Ćuvre par les
services du ministĂšre du Travail, lâautre par les organismes de SĂ©curitĂ©
sociale. Si lâune et lâautre de ces lĂ©gislations concourent bien au mĂȘme
objectif : prĂ©server la santĂ© et amĂ©liorer la sĂ©curitĂ© de lâhomme au travail,
la spécificité du dispositif de la Sécurité sociale tient au rÎle prépondérant
quây jouent les partenaires sociaux. En effet, les orientations relatives Ă la
politique de prévention des risques professionnels de la Sécurité sociale
sont définies par la Commission des accidents du travail et des maladies
professionnelles (CAT/MP) de la Caisse nationale de lâassurance maladie
des travailleurs salariĂ©s (CNAMTS) oĂč siĂšgent, Ă parts Ă©gales, des reprĂ©-
sentants des partenaires sociaux, employeurs et salariés. Par ailleurs, des
Comités techniques nationaux et régionaux (CTN et CTR), composés eux
aussi à parts égales de représentants des employeurs et des salariés, assis-
tent les partenaires sociaux pour la définition des actions de prévention
dans les diffĂ©rents secteurs dâactivitĂ© (BTP, transports, alimentation, bois,
commerces, textile, métallurgie, etc.).
La dualitĂ© de lĂ©gislations et dâintervenants (dâun cĂŽtĂ© les services de
lâinspection du travail, de lâautre les services prĂ©vention des CRAM) a
vite fait apparaĂźtre la nĂ©cessitĂ© dâune collaboration ; celle-ci prend
plusieurs formes :
âą en premier lieu, lâĂ©change systĂ©matique dâinformations sur les
constats effectués dans les établissements visités est prévu par le
Code de la Sécurité Sociale (article L. 422-3). Les observations des
services Prévention, les résultats des analyses et des mesures
relatives aux ambiances de travail ainsi que les renseignements sur
les risques inhérents aux entreprises sont transmis au directeur
dĂ©partemental du travail compĂ©tent et au comitĂ© dâhygiĂšne, de
sécurité et des conditions de travail (CHSCT) concerné ;
42
LâINSPECTION DU TRAVAIL EN FRANCE EN 2009
29) Du régime général de Sécurité sociale, le régime agricole (MSA) est traité à part, au chapitre suivant.
30) Caisse nationale dâassurance maladie des travailleurs salariĂ©s (Direction des risques professionnels).
31) Caisses rĂ©gionales dâassurance maladie (Services prĂ©vention).
32) Caisses générales de Sécurité sociale.
Partie 1 - SystĂšme 23/11/10 18:53 Page 42
⹠la coordination des actions, instituée par une circulaire du 6 mai
1965, a permis la mise en place, auprĂšs de chaque DRTEFP, dâun
comitĂ© rĂ©gional de coordination dont le rĂŽle âdoit ĂȘtre essentielle-
ment dâassurer une liaison permanente entre les services de lâinspec-
tion du travail, ceux de la direction régionale de la Sécurité sociale et
ceux de la caisse rĂ©gionale intĂ©ressĂ©s Ă la prĂ©ventionâ.
Enfin, des actions communes sont de plus en plus nombreuses :
quâil sâagisse dâĂ©laborer des guides mĂ©thodologiques pour lâĂ©valuation
des risques, dâorganiser des journĂ©es dâinformation, de mener des
campagnes de prĂ©lĂšvements ou mĂȘme de crĂ©er un site internet
commun, etc., les exemples de ces collaborations sont variés.
Au sein de la branche AT/MP, plusieurs instances contribuent Ă
prévenir les risques professionnels, chacune avec ses spécificités et ses
moyens dâaction particuliers, qui sont dĂ©crits ci-dessous :
- La Caisse nationale de lâassurance maladie des travailleurs
salariés (CNAMTS)
Elle met en Ćuvre la politique de prĂ©vention dĂ©finie par les parte-
naires sociaux au sein de la CAT/MP et gĂšre le budget national de
prĂ©vention des accidents du travail (FNPAT), qui sâest Ă©levĂ© Ă prĂšs de
350 millions dâeuros en 2009.
Dans le domaine de la prévention, le premier rÎle de la CNAMTS
est de piloter et dâanimer lâaction des organismes qui constituent la
branche AT/MP : les caisses rĂ©gionales dâassurance maladie (CRAM),
les caisses gĂ©nĂ©rales de SĂ©curitĂ© sociale (CGSS, dans les DOM), lâINRS
et Eurogip, en vue de créer une véritable dynamique et de coordonner
les actions pour assurer la cohérence du dispositif.
Depuis lâannĂ©e 2009, la CNAMTS mobilise ainsi son rĂ©seau sur des
priorités de prévention communes, validées par les membres de la
CAT/MP. Ces prioritĂ©s font lâobjet dâun plan national dâactions coordon-
nées (PNAC) qui est déployé dans toutes les régions de façon simul-
tanée. Ciblé sur quatre risques : les troubles musculo-squelettiques, les
cancers professionnels, le risque routier et les risques psychosociaux et
trois secteurs dâactivitĂ©s : le bĂątiment et les travaux publics, la grande
distribution et lâintĂ©rim, le PNAC dĂ©finit un socle dâactions Ă conduire
dans chaque rĂ©gion, en vue dâobtenir des rĂ©sultats tangibles de rĂ©duc-
tion des risques professionnels. Jusquâen 2012, la mise en Ćuvre du
PNAC mobilisera lâensemble des caisses qui sont appelĂ©es Ă renforcer
leurs actions en entreprises ; elle sâappuiera Ă©galement sur des partena-
riats renforcĂ©s avec dâautres acteurs de prĂ©vention, notamment avec les
services de santé au travail.
LE SYSTĂME DâINSPECTION DE LA LĂGISLATION DU TRAVAIL
43
Partie 1 - SystĂšme 23/11/10 18:53 Page 43
Parmi les actions nationales marquantes de 2009 réalisées au titre
du PNAC, il faut citer :
âą lâorganisation de la deuxiĂšme semaine de prĂ©vention des TMS, qui
sâest dĂ©roulĂ©e du 11 au 15 mai 2009. InitiĂ©e par la CNAMTS et
relayĂ©e par les CRAM et CGSS, cette manifestation a Ă©tĂ© lâĂ©vĂ©nement
majeur de la campagne 2009 de prévention des TMS coordonnée par
les pouvoirs publics. Comme en 2007, lâobjectif a Ă©tĂ© de montrer aux
entreprises que prĂ©venir les TMS est possible, mais en 2009, lâaccent
a Ă©tĂ© mis sur lâengagement des branches professionnelles. Une
cinquantaine dâĂ©vĂ©nements Ă Paris et en rĂ©gions ont rĂ©uni
3 000 personnes et une brochure présentant 34 exemples de bonnes
pratiques de prévention a été diffusée à 18 000 exemplaires ;
âą la conception et lâĂ©dition dâun âSocle commun pour la prĂ©vention sur
les chantiersâ (chutes de hauteur, manutention mĂ©canique et
hygiĂšne) en direction des entreprises, mais aussi vers les maĂźtres
dâouvrage et leurs coordonnateurs en vue dâoptimiser lâorganisation
et la logistique de chantier. Ce socle commun est diffusé sous la
forme dâun dĂ©pliant qui a Ă©tĂ© Ă©ditĂ© Ă 30 000 exemplaires et dâune
affiche (5 000 exemplaires).
Ce Plan national est complĂ©tĂ© notamment par des plans dâactions
régionaux (PAR) élaborés par les CRAM et CGSS à partir des priorités
de prĂ©vention dĂ©finies Ă lâautomne 2008 par les ComitĂ©s techniques
nationaux (CTN). Parmi les quelque 700 secteurs dâactivitĂ©s quâils
couvrent, les CTN ont ainsi sélectionné une cinquantaine de cibles :
risques et activités sur lesquelles les entreprises et les acteurs de
prévention devront concentrer leurs efforts pendant la période 2009-
2012. Ces cinquante prioritĂ©s de prĂ©vention ont servi de base Ă lâĂ©labo-
ration, par les CRAM et CGSS, de leur plan dâactions rĂ©gional (cf.
ci-dessous).
Par ailleurs, depuis 2007, la branche AT/MP sâest organisĂ©e en
âchamps coordonnĂ©s de prĂ©ventionâ, lieux privilĂ©giĂ©s de conception
de lâingĂ©nierie de prĂ©vention, dans lâobjectif de mutualiser les
expériences et moyens des organismes, pour gagner en efficacité et en
homogénéité. Cette nouvelle façon de travailler entre la CNAMTS, les
CRAM/CGSS et lâINRS a dĂ©bouchĂ© sur des rĂ©sultats concrets en 2009,
parmi lesquels on peut citer :
⹠la grille GPS SST (gestion de la sécurité et santé au travail), qui
permet dâanalyser les pratiques de gestion de la prĂ©vention dans
lâentreprise en associant tous les acteurs concernĂ©s (direction,
encadrement, représentants du personnel, préventeurs, etc.) ;
44
LâINSPECTION DU TRAVAIL EN FRANCE EN 2009
Partie 1 - SystĂšme 23/11/10 18:53 Page 44
âą la brochure
Bien vieillir au travail
, qui ouvre des pistes concrĂštes
dâactions pour la prĂ©vention du vieillissement ou de lâusure prĂ©ma-
turĂ©e liĂ©s au travail et propose une dĂ©marche pour lâĂ©laboration dâun
plan de maßtrise de ces phénomÚnes ;
⹠les référentiels de compétences
Prévention des risques professionnels
Ă©laborĂ©s pour les diffĂ©rents mĂ©tiers du secteur de lâaide Ă la
personne : intervenants Ă domicile, responsables du secteur ou infir-
miers coordonnateurs, directeurs/cadres et administrateurs, ainsi que
le dispositif de formation intitulé : Certificat Prévention Secours
(CPS) Ă destination des intervenants aidants et soignants du secteur ;
âą la stratĂ©gie pour lâaccueil des nouveaux salariĂ©s dont lâun des axes
consiste Ă promouvoir une vĂ©ritable fonction dâaccueillant dans
lâentreprise. Câest le secteur du bĂątiment gros Ćuvre qui a Ă©tĂ© retenu
pour expĂ©rimenter cette stratĂ©gie. Pendant lâannĂ©e 2009, les trois
caisses régionales impliquées dans ce projet ont mis au point les
outils pédagogiques nécessaires et ont commencé à former des
tuteurs dâentreprises volontaires. Lâobjectif pour 2010 est de
dâĂ©tendre et de promouvoir cette approche au plan national dans le
secteur du BTP, puis dans dâautres branches professionnelles.
Enfin, la CNAMTS collecte et exploite les statistiques nationales des
accidents du travail et des maladies professionnelles qui servent de
base Ă la tarification des entreprises. Pendant lâannĂ©e 2009, sa capacitĂ©
dâanalyse statistique sâest encore dĂ©veloppĂ©e dans lâobjectif dâapporter
aux décideurs les informations pertinentes dont ils ont besoin pour
mieux orienter leurs actions de prévention et de gestion des risques
professionnels. LâannĂ©e 2009 a Ă©galement Ă©tĂ© marquĂ©e par lâaboutisse-
ment de deux chantiers importants : la rénovation des rÚgles de tarifi-
cation des entreprises et le renforcement des incitations financiĂšres Ă la
prĂ©vention. ComplĂ©mentaires, ces deux rĂ©formes visent le mĂȘme
objectif : mieux sensibiliser les entreprises Ă lâintĂ©rĂȘt des mesures de
prévention.
- Les seize caisses rĂ©gionales dâassurance maladie (CRAM) et
les quatre caisses générales de Sécurité sociale (CGSS)
Elles sont chargées de développer et coordonner la prévention des
risques professionnels dans leur circonscription. Elles aident les entre-
prises et les branches professionnelles Ă Ă©valuer leurs risques et les
conseillent sur les actions de prĂ©vention Ă mettre en Ćuvre. Ă cette
fin, 275 ingénieurs conseils, 550 contrÎleurs de sécurité et 615 autres
personnels (chiffres au 31 décembre 2009) exercent des activités de
diagnostic des risques, de conseil, dâinformation et de formation Ă la
sécurité. Les ingénieurs conseils et les contrÎleurs de sécurité ont le
LE SYSTĂME DâINSPECTION DE LA LĂGISLATION DU TRAVAIL
45
Partie 1 - SystĂšme 23/11/10 18:53 Page 45
mĂȘme droit dâentrĂ©e et dâenquĂȘte dans les entreprises relevant du
régime général de la Sécurité sociale que les inspecteurs du travail ; ils
disposent du pouvoir (dit dâinjonction) de demander Ă ces entreprises
âtoute mesure justifiĂ©e de prĂ©ventionâ.
Pendant lâannĂ©e 2009, les CRAM et CGSS se sont fortement mobili-
sĂ©es dans la mise en Ćuvre du PNAC, puisquâelles lui ont consacrĂ© un
tiers de leur temps dâintervention. Sur chacun des programmes du
plan, des actions significatives ont été réalisées, parmi lesquelles on
peut signaler :
âą prĂšs de 1 000 visites dâĂ©tablissements de plus de 50 salariĂ©s, dotĂ©s
dâun CHSCT et ayant eu au moins trois cas de TMS indemnisĂ©s entre
2005 et 2007, dans lâobjectif que chacun de ces Ă©tablissements mette
en place un plan dâaction contre les TMS ;
âą lâaccompagnent des entreprises dans lâidentification et la substitution,
ou la rĂ©duction, de lâexposition aux produits CMR (chaque interven-
tion donne lieu Ă la rĂ©daction dâune fiche de suivi). PrĂšs de
2 400 fiches ont été remplies, qui couvrent 36 000 salariés exposés.
Pour le volet amiante, 9 000 plans de retrait ont été enregistrés entre
juillet et décembre 2009, mais seulement 93 modes opératoires ;
âą 500 visites dâĂ©tablissements sĂ©lectionnĂ©s pour leur flotte VUL et le
lancement de plans de prévention selon trois axes : équipements de
sĂ©curitĂ©, entretien des vĂ©hicules et formation Ă la conduite et Ă lâarri-
mage ;
âą le recensement dans chaque rĂ©gion dâintervenants extĂ©rieurs spĂ©cia-
lisĂ©s dans le domaine des risques psychosociaux en vue dâĂ©tablir une
liste pouvant ĂȘtre communiquĂ©e aux entreprises confrontĂ©es Ă une
situation difficile et souhaitant faire appel Ă un consultant externe ;
âą lâinformation et la communication sur le âSocle commun de prĂ©ven-
tion BTPâ en direction des maĂźtres dâouvrage, maĂźtres dâĆuvre et
coordonnateurs SPS, la réalisation de 1 511 actions concrÚtes avec
les maĂźtres dâouvrage et sur 23 340 visites de chantier ;
âą 1 300 interventions dans une trentaine dâenseignes (hyper ou super-
marchés) afin de réduire les risques de manutentions et de TMS lors
de la mise en rayons. Ainsi, plus de 1 000 appareils de manutention
ont été déployés pour la mise en rayon ;
âą 1 455 visites dâagences dâemploi intĂ©rim (avec comme interlocuteur
le responsable dâagence dans 82 % des cas) qui ont dĂ©bouchĂ© sur
817 recommandations.
46
LâINSPECTION DU TRAVAIL EN FRANCE EN 2009
Partie 1 - SystĂšme 23/11/10 18:53 Page 46
Ă cĂŽtĂ© de la mise en Ćuvre des sept programmes du PNAC, lâacti-
vité 2009 des CRAM et CGSS a porté sur la préparation et le lancement
de leur plan dâaction rĂ©gional (PAR cf. ci-dessus). Ce plan a Ă©tĂ© Ă©laborĂ©
en concertation avec les partenaires sociaux membres des comités
techniques régionaux (CTR) à partir des priorités de prévention
définies par les comités techniques nationaux (CTN) ; de fait, au moins
huit des actions (sur les dix) inscrites dans chaque PAR sont la décli-
naison de lâune des prioritĂ©s de prĂ©vention dĂ©finies Ă lâautomne 2008
par les CTN. Au total ce sont 244 actions de prévention qui sont
inscrites dans les PAR. Elles constituent en outre, pour 80 % dâentre
elles, un prolongement des actions socles définies par le PNAC, en
particulier sur les programmes TMS, CMR et BTP.
Par ailleurs, les caisses régionales et générales sont chargées
dâappliquer aux entreprises de leur circonscription les rĂšgles de tarifi-
cation des accidents du travail et des maladies professionnelles. Elles
disposent de tout un arsenal dâincitations financiĂšres Ă la prĂ©vention
(contrats de prévention, aides financiÚres simplifiées, ristournes sur
cotisation ou au contraire majorations de cotisations, etc.) qui a été
renforcĂ© en 2009 en vue dâune meilleure efficience.
LâInstitut national de recherche et de sĂ©curitĂ© (INRS)
(33)
LâINRS, crĂ©Ă© en 1947 sous le nom dâInstitut national de sĂ©curitĂ©
(INS), devenu en 1968 Institut national de recherche et de sécurité
pour la prévention des accidents du travail et des maladies profession-
nelles, est une association régie par la loi de 1901, constituée sous
lâĂ©gide de la Caisse nationale de lâassurance maladie des travailleurs
salariés (CNAMTS). Il apporte son concours scientifique et technique
aux pouvoirs publics (Sécurité sociale, ministÚres, etc.), aux entreprises
et leurs salariés pour la prévention des risques professionnels.
Câest le plus important des organismes scientifiques et techniques
de prévention. 626 personnes (219 à Paris et 407 en Lorraine)
travaillent en 2008 Ă lâINRS et permettent de couvrir une trĂšs grande
variété de disciplines : acoustique, ventilation, électricité, informatique,
électronique, automatique, épidémiologie, chimie, toxicologie,
biologie, physiologie, psychologie, ergonomie, sociologie, productique,
génie civil, hydraulique, sécurité des systÚmes, information, etc.
Il est gĂ©rĂ© par un conseil dâadministration paritaire (9 reprĂ©sentants
des employeurs, 9 représentants des syndicats de salariés). Il est
constituĂ© de deux centres, lâun Ă Paris (siĂšge social), le second en
Lorraine (implantations de VandĆuvre et de Neuves-Maisons, prĂšs de
LE SYSTĂME DâINSPECTION DE LA LĂGISLATION DU TRAVAIL
47
33) Données 2009 non disponibles.
Partie 1 - SystĂšme 23/11/10 18:53 Page 47
Nancy) et son budget provient en presque totalité du fonds national de
prévention des accidents du travail et des maladies professionnelles.
LâINRS dispose de moyens de recherche et de laboratoires qui lui
permettent dâĂ©tudier les diffĂ©rents aspects de la prĂ©vention (risques
physiques, chimiques, psychosociaux, sécurité des équipements,
ergonomie, etc.).
Il aide les acteurs du terrain à résoudre les problÚmes de prévention
en effectuant des actions dâassistance (20 000 sollicitations et demandes
dâassistance documentaire traitĂ©es en 2008), dâinformation, de forma-
tion (chaque année plus de 2 000 stagiaires sont accueillis à 160 stages
organisĂ©s par lâINRS et prĂšs de 1 000 apprenants suivent un cursus
dâenseignement Ă distance). Il dĂ©veloppe des connaissances nouvelles,
transformĂ©es en savoirs pratiques : activitĂ©s dâĂ©tudes et de recherches
conduites par 230 chercheurs, ingénieurs et techniciens (114 projets
dâĂ©tudes et recherche conduits en 2008).
Il exerce ses activités au profit des entreprises et des salariés du
rĂ©gime gĂ©nĂ©ral de toutes les branches dâactivitĂ© (mĂ©tallurgie, chimie,
bĂątiment et travaux publics, transport, services, etc.) Ă partir des
besoins exprimés par la CNAMTS, les services prévention des caisses
rĂ©gionales dâassurance maladie (CRAM), les partenaires sociaux, les
médecins du travail, les inspecteurs du travail, etc.
De nombreuses productions (en 2008, 119 publications scientifiques
rédigées, 10 000 modules pédagogiques acquis et 473 brochures diffu-
sĂ©es en 77 000 exemplaires, 225 affiches Ă©mises en 1,2 million dâexem-
plaires) sont quotidiennement utilisĂ©es par lâinspection du travail qui,
par ailleurs, peut faire directement appel aux compĂ©tences de lâINRS.
LâInstitut dispose dâun site Web,
des informations et ressources en hygiÚne et sécurité du travail :
dossiers thématiques, actualités du monde de la prévention, catalogue
des productions de lâINRS, veille rĂ©glementaire en matiĂšre dâhygiĂšne et
de sécurité, etc. 24 000 visiteurs consultent le site chaque jour, soit plus
de 7 millions de visites en 2008 et 25 millions de documents
téléchargés au format pdf.
Les sites des revues
Travail et Sécurité
(98 000 exemplaires imprimés),
Documents pour le médecin du travail
,
HygiÚne et sécurité du travail
,
complĂštent ce vecteur de diffusion de lâinformation de lâINRS, tout
comme la
Lettre dâinformation
Ă©lectronique mensuelle Ă laquelle
21 000 internautes sont abonnés.
48
LâINSPECTION DU TRAVAIL EN FRANCE EN 2009
Partie 1 - SystĂšme 23/11/10 18:53 Page 48
En matiĂšre de communication externe, en 2008, lâINRS a participĂ© Ă
la manifestation âFĂȘte de la Scienceâ et accueilli 950 personnes venues
visiter les laboratoires et rencontrer les experts, en novembre. LâInstitut
a organisĂ©, pour lâAssociation internationale de SĂ©curitĂ© sociale, un
colloque consacrĂ© au nouveau systĂšme global harmonisĂ© pour lâĂ©tique-
tage des produits et substances chimiques qui a réuni 350 participants
en fĂ©vrier. Il a par ailleurs rĂ©novĂ© la ligne Ă©ditoriale de sa lettre dâinfor-
mation bimestrielle
Réalité Prévention
diffusĂ© en 10 000 exemplaires Ă
un public non spécialiste de la prévention des risques professionnels.
Eurogip
CrĂ©Ă© par la CNAMTS et lâINRS en 1991, Eurogip a pour mission de
coordonner et dĂ©velopper Ă lâĂ©chelon europĂ©en les actions de la
SĂ©curitĂ© sociale dans le domaine des risques professionnels et dâana-
lyser les Ă©volutions au niveau communautaire et au sein des pays de
lâUnion europĂ©enne.
Par ailleurs il coordonne lâactivitĂ© des quelque 85 ingĂ©nieurs des
CRAM et de lâINRS qui sont chargĂ©s de faire entendre la voix de la
prévention des risques professionnels dans les groupes de normalisa-
tion européenne et internationale auxquels ils participent.
III.2.4. La Mutualité sociale agricole (MSA)
Le régime de protection sociale des professions agricoles est géré
par une institution spécifique, la Mutualité sociale agricole (MSA).
La caractéristique principale du réseau des caisses de MSA,
composé de 35 caisses locales, départementales ou pluri-départemen-
tales représentées au niveau national par la caisse centrale de MSA
(CCMSA), est dâassurer la couverture des quatre branches de risques
que sont : la santé (maladie-maternité-invalidité-décÚs), la famille
(Ă©quivalent des caisses dâallocations familiales), la vieillesse et le risque
professionnel (AT/MP) pour les salariés mais aussi pour les non-
salariés agricoles
(34)
. Ajoutons que lâinstitution MSA procĂšde directement
Ă lâaffiliation (dĂ©clarations des salariĂ©s aux organismes sociaux) Ă
lâappel des cotisations et Ă leur recouvrement (Ă©quivalent des URSSAF
dans le régime général).
Le fait dâassocier dans une mĂȘme institution les employeurs et les
salariés, dont les représentants au sein des caisses, délégués cantonaux
LE SYSTĂME DâINSPECTION DE LA LĂGISLATION DU TRAVAIL
49
34) Pour les risque maladie (AMEXA) et le risque professionnel (ATEXA) des non-salariés agricoles, la MSA
nâa pas lâexclusivitĂ© de la gestion du risque, elle le partage avec dâautres assureurs mais elle est une
âcaisse pivotâ. Il faut aussi prĂ©ciser que dans les trois dĂ©partements dâAlsace-Moselle le risque
professionnel des salariĂ©s et des non-salariĂ©s nâest pas gĂ©rĂ© par la MSA mais par des caisses
dâassurance accident spĂ©cifiques.
Partie 1 - SystĂšme 23/11/10 18:53 Page 49
et administrateurs, sont renouvelĂ©s lors dâĂ©lections rĂ©guliĂšres (dans des
collÚges différents
(35)
), imprime un caractĂšre et un rythme particulier
dans la gestion de cet organisme qui Ćuvre sous la double tutelle des
ministĂšres chargĂ©s de lâAgriculture et de la SĂ©curitĂ© sociale
(36)
.
Dans le cadre de la politique de prévention des risques profession-
nels dĂ©finie par le ministre chargĂ© de lâAgriculture et dont il fixe les
objectifs, la Caisse centrale de la mutualité sociale agricole (CCMSA) a
pour mission de promouvoir la prévention des risques professionnels
des salariés et des non-salariés agricoles (article L. 723-11 du Code
rural et de la pĂȘche maritime). Dans le domaine de la santĂ© au travail,
la CCMSA sâassure du financement des services de santĂ© au travail
créés au sein de chacune des caisses de MSA qui sont responsables de
lâapplication des dispositions concernant lâorganisation et le fonction-
nement de ces services.
La CCMSA coordonne lâaction des caisses de mutualitĂ© sociale
agricole qui ont la responsabilitĂ© de mettre en Ćuvre des actions de
prévention au niveau de leurs départements respectifs, en cohérence
avec lâaction des services de santĂ© au travail. Pour ce faire, elle Ă©labore
et pilote le plan pluriannuel de santé et sécurité au travail des actifs
agricoles et Ă©tablit et exploite les statistiques nationales dâaccidents du
travail et des maladies professionnelles (AT/MP). Elle assure la gestion
des fonds nationaux de prévention des salariés et des non-salariés. Elle
est assistée par cinq comités nationaux compétents pour les différents
secteurs dâactivitĂ©s agricoles et composĂ©s paritairement de reprĂ©sen-
tants des organisations professionnelles dâemployeurs et de salariĂ©s
agricoles, avec la participation, à titre consultatif, de représentants du
ministĂšre chargĂ© de lâAgriculture et de la Caisse centrale de la mutua-
lité sociale agricole. Ces comités techniques nationaux sont consultés
sur toutes les questions relatives Ă la mise en Ćuvre de la prĂ©vention
dans les secteurs professionnels relevant de leur compétence. Afin
dâancrer la dĂ©marche de pluridisciplinaritĂ© au sein des caisses de MSA,
lâinstitution a choisi de rapprocher les services de santĂ© au travail des
services de prĂ©vention en crĂ©ant une seule entitĂ© appelĂ©e âservice de
santĂ© et sĂ©curitĂ© au travailâ, dans une logique de guichet unique pour
lâusager.
La CCMSA sâassure Ă©galement dâune politique de formation initiale
et continue des mĂ©decins du travail et des prĂ©venteurs par lâorganisa-
tion de sessions de formation et mise en rĂ©seau dâoutils par lâInstitut
national de la médecine agricole (INMA) à Tours.
50
LâINSPECTION DU TRAVAIL EN FRANCE EN 2009
35) Trois collÚges : celui des exploitants agricoles, celui des salariés et celui des employeurs de main-
dâĆuvre.
36) Innovation de la loi de financement de la Sécurité sociale de 2009.
Partie 1 - SystĂšme 23/11/10 18:53 Page 50
III.2.5. Le Centre dâĂ©tude du machinisme agricole et
du gĂ©nie rural des eaux et des forĂȘts (Cemagref)
Le Cemagref est un Ă©tablissement public Ă caractĂšre scientifique et
technologique, placé sous la double tutelle du ministÚre chargé de
lâAgriculture et du ministĂšre de lâEnseignement supĂ©rieur et de la
Recherche.
Au titre de la prévention des accidents du travail et des maladies
professionnelles, les prioritĂ©s de lâaction publique du ministĂšre en
charge de lâAgriculture visent Ă rĂ©duire les risques professionnels et
faire diminuer la fréquence et la gravité des accidents en tenant
compte Ă©galement de lâĂ©volution socio-Ă©conomique et de lâenvironne-
ment humain dans lequel sont mis en Ćuvre les agroĂ©quipements et
en exerçant une veille sur les Ă©volutions susceptibles dâexposer les
opérateurs à de nouveaux risques.
Ainsi, afin dâamĂ©liorer la santĂ© et la sĂ©curitĂ© des opĂ©rateurs
agricoles, le Cemagref dĂ©veloppe notamment des travaux dâexpertise
sur :
âą lâanalyse des risques et la prĂ©vention des opĂ©rateurs ;
⹠la conformité des agroéquipements vis-à -vis des exigences des direc-
tives en place ;
⹠le contrÎle - commande de la mobilité ;
âą la connaissance des modes dâexposition et la rĂ©duction de lâexposi-
tion des opérateurs aux pesticides, et autres agents chimiques ;
âą les Ă©volutions ergonomiques des agro Ă©quipements ;
âą la modĂ©lisation et lâoptimisation des mĂ©canismes dâinteractions
homme-machine.
III.2.6. LâOrganisme professionnel de prĂ©vention
du bĂątiment et des travaux publics (OPPBTP)
LâOPPBTP est lâorganisme de prĂ©vention de la branche profession-
nelle du bĂątiment et des travaux publics en France.
CrĂ©Ă© en 1947, lâOPPBTP est un organisme paritaire. Il a pour mission
ânotamment de contribuer Ă la promotion de la prĂ©vention des
accidents du travail et des maladies professionnelles ou Ă caractĂšre
professionnel ainsi quâĂ lâamĂ©lioration des conditions de travail dans
les entreprises adhĂ©rentesâ. Ă cette fin, il participe Ă la veille en
matiĂšre de risques professionnels, conduit les Ă©tudes relatives aux
conditions de travail et analyse les causes de risques professionnels. Il
suscite les initiatives des professionnels de la branche du bĂątiment et
des travaux publics ainsi que de toutes les personnes qui interviennent
LE SYSTĂME DâINSPECTION DE LA LĂGISLATION DU TRAVAIL
51
Partie 1 - SystĂšme 23/11/10 18:53 Page 51
dans le processus de construction pour une meilleure prise en compte
de la sécurité dans les procédés de fabrication. Il propose également
aux pouvoirs publics toutes mesures rĂ©sultant du retour dâexpĂ©rience
organisé par la profession.
Il exerce des actions dâinformation et de conseil en matiĂšre de
prévention, contribue à la formation à la sécurité et participe aux
travaux menĂ©s dans le cadre de lâUnion europĂ©enne dans son champ
de compĂ©tence (dĂ©cret 2007-1284 du 28 aoĂ»t 2007). LâOPPBTP, placĂ©
sous la tutelle du ministÚre chargé du Travail, est géré paritairement
par les partenaires sociaux de la branche du bĂątiment et des travaux
publics. Il dispose donc dâune âdĂ©lĂ©gation de service publicâ trĂšs large
dans le domaine de la prévention et des conditions de travail de cette
branche.
Toutes les entreprises de la branche qui relĂšvent des caisses de
congés payés du secteur du bùtiment et des travaux publics (article
D. 3141-12 du Code du travail) sont tenues de cotiser au financement
de cet organisme y compris, depuis lâannĂ©e 2000, pour les travailleurs
temporaires quâils emploient, en contrepartie des prestations de
prĂ©vention que leur fournit lâOPPBTP. Le taux de la cotisation ainsi que
le salaire horaire forfaitaire de référence, pour la contribution due au
titre des travailleurs, sont fixĂ©s chaque annĂ©e par arrĂȘtĂ© du ministre
chargé du Travail.
âą Les missions et la structure de lâorganisme
LâOPPBTP, emploie plus de 300 collaborateurs, majoritairement
ingénieurs et techniciens en prévention, au service des 300 000 entre-
prises du BTP, afin de les conseiller, les former et les informer quant
aux mĂ©thodes Ă mettre en Ćuvre et aux outils Ă utiliser pour anticiper
les risques divers. LâOPPBTP est prĂ©sent sur lâensemble de la France
métropolitaine. Son réseau de 29 implantations, comprend un comité
national et six directions régionales.
Le conseil :
LâOPPBTP a crĂ©Ă© une gamme dâoutils pour accompa-
gner les entreprises dans leurs actions de prévention.
La démarche de progrÚs :
lâOPPBTP propose aux entreprises un
contrat de progrÚs, engagement réciproque qui a pour but de les
inciter Ă mettre en Ćuvre une politique concrĂšte de prĂ©vention
adaptĂ©e Ă leur entreprise, afin de rĂ©duire les risques dâaccidents et
dâamĂ©liorer les conditions de travail. En 2009, 1 082 contrats de
progrÚs ont ainsi été signés.
52
LâINSPECTION DU TRAVAIL EN FRANCE EN 2009
Partie 1 - SystĂšme 23/11/10 18:53 Page 52
MAEVA-BTP2 : environ 35 000 personnes utilisent ce logiciel et cette
mĂ©thode dâaide Ă lâidentification et Ă lâĂ©valuation des risques profes-
sionnels pour rĂ©diger le document unique dâĂ©valuation des risques et
mettre en place un plan dâaction :
SPOTH-BTP : est une base de donnĂ©es de solutions et dâoutils
pratiques de prĂ©vention qui aide Ă Ă©tablir le plan dâaction prĂ©vention
des entreprises. Elle est disponible gratuitement sur
LARA-BTP : est une mĂ©thode qui permet dâĂ©valuer les risques
chimiques sur les chantiers ou en atelier. Elle est basée sur la compré-
hension et lâexploitation de lâĂ©tiquetage des produits chimiques et
fournit les conseils nécessaires à leur utilisation en toute sécurité :
PREVAL : un outil terrain conçu pour les petites entreprises et les
artisans. Une visite de deux heures sur un chantier avec le chef
dâentreprise permet une premiĂšre dĂ©marche dâĂ©valuation des risques,
concrĂšte, rapide et mesurable.
La formation :
lâOPPBTP assure chaque annĂ©e une activitĂ© de
formation externe importante, avec lâambition de faire Ă©voluer un Ă©tat
dâesprit et de permettre aux chefs dâentreprise et aux salariĂ©s dâacquĂ©rir
progressivement des compétences dans le domaine de la prévention.
Ainsi, lâOPPBTP propose une nouvelle offre complĂšte de formations
comprenant plus de 70 stages et 30 sessions dâinformations pour tous
les acteurs du BTP : entreprises de toutes tailles, médecins du travail,
IPRP (intervenants en prévention des risques professionnels), perma-
nents des ETT (entreprises de travail temporaire) et coordonnateurs
SPS (sécurité protection de la santé).
Cette gamme inclut Ă©galement PREVâACTION, une solution globale
pour mobiliser toute lâentreprise autour de la prĂ©vention, ainsi que des
stages techniques de prévention pour les risques plus spécifiques
(Ă©chafaudages, travaux de toiture, gros Ćuvre, etc.) et de nouvelles
formations sur les troubles musculo-squelettiques (TMS) Ă destination
des opérateurs.
LâOPPBTP reçoit environ 15 000 stagiaires en formation profession-
nelle chaque année dans des sessions sur des thÚmes comme :
management, organisation et acteurs de la prévention, maßtrise des
risques professionnels, santé au travail, environnement.
LE SYSTĂME DâINSPECTION DE LA LĂGISLATION DU TRAVAIL
53
Partie 1 - SystĂšme 23/11/10 18:53 Page 53
Lâinformation :
elle est lâun des champs dâaction essentiel pour
lâOPPBTP avec :
âą une revue mensuelle
Prévention BTP
: articles, enquĂȘtes, reportages,
fiches pratiques permettent chaque mois Ă ses lecteurs (chefs dâentre-
prises, salariés, membre de CHSCT, médecins du travail, maßtres
dâouvrages, fabricants, etc.) de dĂ©couvrir les bonnes pratiques et les
évolutions législatives, organisationnelles et techniques dans le
domaine de la prévention et de la santé au travail ;
âą des Ă©ditions : lâOPPBTP propose des guides, brochures, DVD ou
films répartis par thÚmes ;
⹠des campagnes de communication : ouverture et partenariat définis-
sent la politique de communication de lâOPPBTP. La derniĂšre action
fut de lancer en 2009, pour la quatriÚme année consécutive, la
campagne de sensibilisation â100 minutes pour la vieâ avec une
nouvelle formule événementielle pour sensibiliser de maniÚre
ludique et interactive les salariĂ©es et chefs dâentreprise du BTP. Cette
campagne sâest poursuivie dans les CFA du 4 novembre au
16 décembre 2009 ;
âą une participation Ă tous les grands rendez-vous de la profession :
INTERMAT, 24H du BĂątiment, BATIMAT, etc ;
: le site de lâOPPBTP prĂ©sente les diffĂ©rents outils
proposés aux entreprises et aux salariés du BTP en matiÚre de
conseil, de formation ou dâinformation. Il comprend des rubriques
dont âOutilsâ, âAide techniqueâ, âDocumentationâ, âActualitĂ©sâ et
âJuridiqueâ.
âą LâOPPBTP en quelques chiffres
- 29 implantations, pour une parfaite couverture nationale et une
action au plus prĂšs du terrain. Plus de 300 collaborateurs
- 30 000 connexions chaque mois sur
- 35 000 utilisateurs de la méthode MAEVA-BTP
- 17 000 abonnés au magazine mensuel
Prévention BTP
- 15 000 stagiaires
54
LâINSPECTION DU TRAVAIL EN FRANCE EN 2009
Partie 1 - SystĂšme 23/11/10 18:53 Page 54
III.2.7. La Haute autorité de lutte contre
les discriminations et pour lâĂ©galitĂ© (Halde)
La Halde est une autorité administrative indépendante créée par la loi
nÂș 2004-1486 du 30 dĂ©cembre 2004. Ses attributions ont Ă©tĂ© renforcĂ©es
par la loi nÂș 2006-396 du 31 mars 2006 relative Ă lâĂ©galitĂ© des chances.
Elle est compétente pour identifier toutes les discriminations,
directes ou indirectes, prohibées par la loi ou par un engagement
international auquel la France est partie. Elle est, notamment, compé-
tente pour toutes les discriminations rencontrées au cours des diffé-
rentes phases de la vie professionnelle (accĂšs Ă lâemploi ou Ă la
formation, affectation, mutation, promotion, rémunération, sanction
disciplinaire, licenciement, etc.) et liĂ©es Ă lâorigine, au sexe, aux
mĆurs, Ă lâorientation sexuelle, Ă lâĂąge, Ă la situation de famille ou de
grossesse, aux caractĂ©ristiques gĂ©nĂ©tiques, Ă lâappartenance ou la non-
appartenance, vraie ou supposée, à une ethnie, une nation ou une
race, aux opinions politiques, aux activités syndicales ou mutualistes,
aux convictions religieuses, Ă lâapparence physique, au patronyme, Ă
lâĂ©tat de santĂ© ou au handicap.
Elle sâintĂ©resse aux discriminations rencontrĂ©es dans le secteur privĂ©
comme dans le secteur public.
LâindĂ©pendance de la haute autoritĂ© est garantie par son collĂšge,
instance composée de onze membres irrévocables nommés pour cinq
ans.
La Halde disposait en 2009 de 87 agents permanents
(81 en 2008)
et dâun budget de 11,3 millions dâeuros. Elle a engagĂ© le dĂ©veloppe-
ment dâun rĂ©seau local de correspondants bĂ©nĂ©voles chargĂ©s notam-
ment, de lâaccueil, de lâinformation et de lâorientation du public.
109 correspondants locaux
(50 en 2008)
étaient installés à la fin de
lâannĂ©e 2009.
La Haute autorité a en charge le traitement de réclamations indivi-
duelles. Elle peut ĂȘtre saisie, directement et par un simple courrier, par
toute personne sâestimant victime dâune discrimination. Elle peut Ă©gale-
ment ĂȘtre saisie par lâintermĂ©diaire dâun parlementaire ou, avec lâaccord
de la victime, par toute association réguliÚrement déclarée depuis au
moins cinq ans se proposant par ses statuts de combattre les discrimina-
tions. Elle peut aussi se saisir dâoffice de situations portĂ©es Ă sa connais-
sance. La Haute autorité aide les victimes de discrimination à constituer
leur dossier et les informe sur les procédures adaptées à leur cas.
La Halde dirige des travaux de recherche.
LE SYSTĂME DâINSPECTION DE LA LĂGISLATION DU TRAVAIL
55
Partie 1 - SystĂšme 23/11/10 18:53 Page 55
Elle mĂšne Ă©galement des actions, notamment, de communication et
dâinformation qui visent Ă promouvoir toute bonne pratique en matiĂšre
dâĂ©galitĂ© des chances et de traitement.
Les actions de promotion de lâĂ©galitĂ© dans le secteur de lâemploi
La promotion de lâĂ©galitĂ© dans le secteur de lâemploi a Ă©tĂ© lâune des
trois principales priorités de la Halde en 2009 (comme en 2008).
Elle a poursuivi son dialogue avec les entreprises. Lâoutil mĂ©thodo-
logique proposĂ© âun cadre pour agir et rendre compteâ vise Ă les
impliquer et Ă les aider Ă suivre leurs politiques en faveur de la promo-
tion de lâĂ©galitĂ©.
Elle a recommandé au gouvernement de supprimer les conditions
de nationalitĂ© posĂ©es pour lâaccĂšs Ă certaines professions (Ă lâexception
des emplois liĂ©s Ă lâexercice de la souverainetĂ© ou de la puissance
publique).
Elle a Ă©mis une recommandation Ă destination des entreprises afin
de leur rappeler les principales rÚgles encadrant la liberté de religion
et de conviction au sein du collectif de travail.
Elle a engagĂ© une rĂ©flexion concernant lâincidence des classifica-
tions professionnelles sur lâĂ©galitĂ© entre les femmes et les hommes. Elle
a recommandé une clarification des rÚgles prohibant la discrimination
en raison de lâĂ©tat de grossesse en cours de pĂ©riode dâessai.
Enfin, la Halde a collaborĂ© avec lâOrganisation internationale du
travail pour mener une Ă©tude dâopinion sur la perception des discrimi-
nations et pour Ă©mettre des recommandations visant Ă favoriser la
promotion de lâĂ©galitĂ© dans les entreprises, notamment en dĂ©veloppant
la sensibilisation et lâaction des reprĂ©sentants du personnel, en favori-
sant la négociation au sein des entreprises et en multipliant les disposi-
tifs dâalerte internes.
Le traitement des réclamations
En 2008, la Halde a enregistré 10 500 réclamations (soit une
augmentation de 21 % par rapport Ă 2008) dont 3 200 concernaient
lâemploi dans le secteur privĂ©. Un quart relevaient de lâaccĂšs Ă lâemploi
et trois quarts présentaient une discrimination dans le déroulement de
carriĂšre ou lors du licenciement.
56
LâINSPECTION DU TRAVAIL EN FRANCE EN 2009
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Les principaux critÚres de discrimination avancés par les réclamants
Ă©taient : lâorigine (28 %), lâĂ©tat de santĂ© ou le handicap (18 %).
Venaient ensuite : lâactivitĂ© syndicale, lâĂąge et le sexe.
Afin dâĂ©tudier les situations prĂ©sentĂ©es comme discriminatoires par
les rĂ©clamants, la Haute autoritĂ© dispose de pouvoirs dâinvestigation.
Elle peut demander Ă toute personne, physique ou morale, des expli-
cations, et la communication dâinformations et de documents. Elle peut
entendre toute personne dont elle estime lâaudition utile. Elle peut
procĂ©der Ă des vĂ©rifications sur place aprĂšs avoir recueilli lâaccord des
intéressés. Elle peut demander le concours des autorités publiques qui
doivent lui communiquer les informations ou documents en leur
possession. Elle peut saisir les corps de contrĂŽle de lâĂtat en vue de
faire des Ă©tudes, ou de procĂ©der Ă des vĂ©rifications ou des enquĂȘtes
relevant de leurs attributions.
La loi nÂș 2006-396 du 31 mars 2006 relative Ă lâĂ©galitĂ© des chances
est venue renforcer les pouvoirs dâinvestigation de la haute autoritĂ©. En
cas dâopposition Ă la vĂ©rification sur place, la Halde peut saisir le juge
des rĂ©fĂ©rĂ©s afin quâil autorise ce contrĂŽle.
Les agents assermentés de la Haute autorité peuvent relever par
procĂšs-verbal les dĂ©lits de discrimination quâils constatent, notamment
dans le cadre de tests de discrimination prĂ©vus Ă lâarticle 225-3-1 du
Code pénal.
Lorsque, au terme de son instruction, la Haute autoritĂ© relĂšve lâexis-
tence dâune discrimination, elle peut recourir Ă plusieurs moyens
dâaction pour faire cesser cette derniĂšre, empĂȘcher quâelle ne se repro-
duise et, le cas échéant, en assurer la réparation. Elle peut, notamment,
avec lâaccord des parties, faire procĂ©der Ă la rĂ©solution amiable par
voie de mĂ©diation. Elle peut Ă©mettre des recommandations Ă lâentre-
prise. Si celle-ci nây donne pas suite, la Halde peut dĂ©cider la publica-
tion dâun rapport spĂ©cial au
Journal officiel
. Elle peut présenter ses
observations devant les juridictions civiles, pénales ou administratives.
Elle peut communiquer au procureur de la RĂ©publique les dossiers
dans lesquels paraissent constituĂ©s des dĂ©lits. Lorsquâelle considĂšre que
le délit de discrimination est caractérisé, la haute autorité peut
proposer au mis en cause une transaction qui peut prévoir le paiement
dâune amende (dâun maximum de 3 000 euros pour une personne
physique et de 15 000 euros pour une personne morale), lâindemnisa-
tion du préjudice subi par la victime et des mesures de publicité. La
transaction acceptĂ©e par le mis en cause doit ĂȘtre homologuĂ©e par le
procureur de la RĂ©publique.
LE SYSTĂME DâINSPECTION DE LA LĂGISLATION DU TRAVAIL
57
Partie 1 - SystĂšme 23/11/10 18:53 Page 57
En 2009, le collÚge de la Haute autorité a engagé 19 médiations. Il a
décidé de présenter ses observations devant les juridictions dans
212 dossiers. Il a adressé 14 rappels à la loi et a émis 163 recomman-
dations. Il a transmis 12 dossiers au Parquet et a procédé à huit
transactions pénales.
Il est Ă noter quâau cours de cette mĂȘme annĂ©e, 177 rĂ©clamations
ont abouti Ă un rĂšglement amiable entre les parties au cours de lâins-
truction diligentée par la Halde.
Au-delà de leur participation à la résolution de cas singuliers, les
dĂ©libĂ©rations de la Haute autoritĂ© contribuent Ă lâĂ©volution de la
rĂ©flexion et de lâaction en matiĂšre de lutte contre les discriminations
dans lâemploi. Elles ont vocation Ă inspirer non seulement les acteurs
du droit mais aussi ceux du monde social et Ă©conomique.
Si la Halde est compétente pour connaßtre des discriminations visées
et prohibĂ©es par le Code du travail, elle nâa pour vocation ni dâassurer
le monopole des interventions en entreprises, ni de concurrencer lâins-
pection du travail dans ce domaine. Lâune des missions de la Haute
autoritĂ© est dâinviter les autoritĂ©s publiques Ă sâinvestir dans la lutte
contre les discriminations, dans leurs domaines et avec leurs attribu-
tions respectives.
Une circulaire interministĂ©rielle nÂș DPM/ACI/2007/12 relative aux
collaborations entre la Halde et les services dâinspection du travail a
été publiée le 5 janvier 2007. Cette circulaire vise à organiser les
Ă©changes dâinformations entre institutions et la mise en Ćuvre de
stratĂ©gies partagĂ©es afin dâĂ©viter des interventions redondantes,
dâassurer la complĂ©mentaritĂ© des compĂ©tences et des prĂ©rogatives, de
garantir une réponse cohérente et pertinente aux victimes de discrimi-
nations par les agents de la haute autoritĂ© et de lâinspection du travail.
Dans le cadre de cette circulaire, la Halde a participé à une des
rencontres, rĂ©gionales ou dĂ©partementales, avec les services dâinspec-
tion du travail. Elle a participĂ© Ă lâanimation de formations, initiales et
continues, Ă destination des contrĂŽleurs et inspecteurs du travail. Elle a
collaborĂ© avec les sections dâinspection Ă lâinstruction de dossiers
individuels. En collaboration avec les services compétents du ministÚre
en charge du Travail, elle a apporté plusieurs avis et conseils aux
services dĂ©concentrĂ©s en charge de missions dâinspection du travail.
Enfin, la Halde a activement collaborĂ© Ă lâaccompagnement de la
diffusion dâun guide juridique et mĂ©thodologique de lutte contre les
discriminations Ă destination des agents de contrĂŽle de lâIT, Ă©laborĂ© en
Ă©troite collaboration avec les services de lâinspection du travail.
58
LâINSPECTION DU TRAVAIL EN FRANCE EN 2009
Partie 1 - SystĂšme 23/11/10 18:53 Page 58
III.2.8. LâAutoritĂ© de suretĂ© nuclĂ©aire (ASN)
LâASN, crĂ©Ă©e par la loi nÂș 2006-686 du 13 juin 2006 relative Ă la
transparence et à la sécurité en matiÚre nucléaire, assure au nom de
lâĂtat, le contrĂŽle de la sĂ»retĂ© nuclĂ©aire et de la radioprotection pour
protĂ©ger les travailleurs, les patients, le public et lâenvironnement des
risques liĂ©s aux activitĂ©s nuclĂ©aires dans tous les domaines oĂč sont
utilisées des sources de rayonnements ionisants ainsi que lors du trans-
port des matiĂšres radioactives. Elle contribue Ă lâinformation des
citoyens.
Le rapport annuel de lâASN est disponible sur son site
LâASN est aussi en charge de lâinspection du travail dans les
centrales nucléaires (article R. 8111-11 du Code du travail)
(37)
.
Les actions dâinspection de lâASN
En 2009, lâASN a rĂ©alisĂ© 2 128 inspections des installations
nucléaires de base (INB), des activités de transport de matiÚres radio-
actives, des activitĂ©s mettant en Ćuvre des rayonnements ionisants,
des organismes et laboratoires quâelle a agrĂ©Ă©s et des activitĂ©s liĂ©es aux
Ă©quipements sous pression. Les inspecteurs du travail de lâASN ont,
quant Ă eux, effectuĂ© 176 journĂ©es dâinspection dans les centrales
nucléaires.
- Le contrĂŽle des INB et des Ă©quipements sous pression.
En 2009, 814 inspections ont été menées, dont 219 à caractÚre
inopiné sur les INB.
Par ailleurs, lâASN a mandatĂ© des organismes agrĂ©Ă©s qui ont rĂ©alisĂ©,
en 2009, 1 600 inspections dans le cadre de lâĂ©valuation de la confor-
mité des équipements sous pression nucléaires.
- Le contrĂŽle des transports de matiĂšres radioactives.
94 inspections des activités de transport ont été réalisées en 2009.
- Le contrÎle du nucléaire de proximité.
LâASN organise son action de contrĂŽle de façon Ă ce quâelle soit
proportionnĂ©e aux enjeux radiologiques reprĂ©sentĂ©s par lâutilisation
des rayonnements ionisants et cohĂ©rente avec lâaction des autres
services dâinspection. Parmi les quelques 50 000 installations et
LE SYSTĂME DâINSPECTION DE LA LĂGISLATION DU TRAVAIL
59
37) Voir ci-dessus 1.2.2.
Partie 1 - SystĂšme 23/11/10 18:53 Page 59
activitĂ©s nuclĂ©aires du secteur, lâASN a menĂ© en 2009, 1 081 inspec-
tions, dont 617 dans le domaine médical, 438 dans le domaine indus-
triel ou de la recherche et 26 dans les décharges, les mines et terrils,
les sites pollués.
- Dans le domaine de la radioprotection et de la surveillance
des travailleurs
LâASN, tout comme dâautres organismes tels que lâinspection du
travail de droit commun, lâinspection des installations classĂ©es et lâins-
pection des dispositifs médicaux, dispose de compétences spécifiques
en termes de contrĂŽle de la radioprotection.
Les activitĂ©s impliquant des risques dâexposition aux rayonnements
ionisants peuvent ĂȘtre regroupĂ©es selon la nomenclature suivante :
- les installations nucléaires de base ;
- le transport des matiĂšres radioactives et fissiles Ă usage civil ;
- les activités nucléaires de proximité ;
- lâĂ©limination des dĂ©chets radioactifs ;
- les sites contaminés ;
- les activités générant un renforcement des rayonnements ionisants
dâorigine naturelle.
La surveillance des travailleurs exposés aux rayonnements ionisants
et leur suivi dosimĂ©trique diffĂšrent selon le type dâexposition. On
distingue :
- lâexposition des travailleurs des activitĂ©s nuclĂ©aires (dont les
travailleurs dans les centrales nucléaires) ;
- lâexposition des travailleurs aux rayonnements naturels renforcĂ©s ;
- lâexposition des personnels navigants aux rayonnements
cosmiques.
- Lâexposition des travailleurs des activitĂ©s nuclĂ©aires
Le systĂšme de surveillance des expositions externes des personnes
travaillant dans les installations oĂč sont utilisĂ©s les rayonnements
ionisants a été mis en place depuis plusieurs décennies. Fondé sur le
port obligatoire du film dosimétrique pour les travailleurs susceptibles
dâĂȘtre exposĂ©s, il permet de vĂ©rifier le respect des limites rĂ©glemen-
taires applicables aux travailleurs ; les données enregistrées permettent
de connaĂźtre la dose dâexposition cumulĂ©e sur une pĂ©riode dĂ©terminĂ©e
(mensuelle ou trimestrielle) ; elles sont rassemblées dans le systÚme
SISERI gĂ©rĂ© par lâIRSN et font lâobjet dâune publication annuelle. Ă
terme, le systÚme SISERI permettra de recueillir, en plus, les données
fournies par la âdosimĂ©trie opĂ©rationnelleâ, câest-Ă -dire la mesure en
60
LâINSPECTION DU TRAVAIL EN FRANCE EN 2009
Partie 1 - SystĂšme 23/11/10 18:53 Page 60
temps rĂ©el des doses dâexposition externe, ainsi que les rĂ©sultats
dosimĂ©triques dâĂ©ventuelles contaminations internes.
Le bilan de la surveillance dosimĂ©trique de lâexposition externe des
travailleurs en 2008 montre globalement lâefficacitĂ© du systĂšme de
prĂ©vention mis en place dans les Ă©tablissements oĂč sont utilisĂ©es les
sources de rayonnements ionisants puisque pour plus de 95 % des
effectifs surveillés la dose annuelle est restée inférieure à 1 mSv (limite
de dose efficace annuelle pour le public). Les tableaux 1, 2 et 3
prĂ©sentent, par domaine dâactivitĂ©, la rĂ©partition des effectifs surveillĂ©s,
de la dose collective et du nombre de dépassements de la limite
annuelle de 20 mSv pour les travailleurs exposĂ©s. LâASN constate une
trÚs grande inégalité de la répartition des doses selon les secteurs. Par
exemple, le secteur des activités médicales et vétérinaires qui regroupe
une part importante des effectifs surveillés (plus de 55 %), ne repré-
sente quâenviron 27 % de la dose collective ; en revanche, il comptabi-
lise huit dépassements de la limite annuelle (sur 16), dont deux
au-dessus de 50 mSv. Les derniĂšres statistiques publiĂ©es par lâIRSN en
novembre 2009 montrent une relative stabilité des effectifs faisant
lâobjet dâune surveillance dosimĂ©trique depuis 2000, le cap des
300 000 personnes Ă©tant pour la premiĂšre fois franchi en 2008. La dose
collective, composée de la somme des doses individuelles, est en
régression (environ - 55 %) depuis 1996 alors que les effectifs
surveillĂ©s ont progressĂ© dâenviron 30 %. La dĂ©marche dâoptimisation
mise en place par les exploitants nucléaires au cours des années 1990
explique cette Ă©volution positive.
Le nombre de travailleurs surveillés dont la dose annuelle a dépassé
20 mSv est également en nette diminution. Chaque cas de dépasse-
ment doit donner lieu Ă une dĂ©claration dâĂ©vĂ©nement significatif par le
responsable de lâactivitĂ© nuclĂ©aire Ă lâASN et fait lâobjet dâune investiga-
tion particuliÚre, en relation avec le médecin du travail, en collabora-
tion Ă©ventuellement avec lâinspection du travail de droit commun,
conformément à la circulaire du 16 novembre 2007 relative à la coordi-
nation de lâaction des inspecteurs de la radioprotection et des inspec-
teurs et contrÎleurs du travail en matiÚre de prévention des risques liés
aux rayonnements ionisants.
- La radioprotection des personnels dans les centrales
nucléaires
Dans un rĂ©acteur Ă©lectronuclĂ©aire, lâexposition aux rayonnements
ionisants provient majoritairement du combustible (surtout lorsquâil est
usĂ©) ainsi que des produits de corrosion, des produits dâactivation et
des produits de fission présents dans le circuit primaire.
LE SYSTĂME DâINSPECTION DE LA LĂGISLATION DU TRAVAIL
61
Partie 1 - SystĂšme 23/11/10 18:53 Page 61
Les doses reçues par les travailleurs sont, à hauteur de 80 %, liées
aux opĂ©rations de maintenance rĂ©alisĂ©es au cours des arrĂȘts de
rĂ©acteur. En 2009, ces doses sont rĂ©parties sur un effectif dâenviron
43 000 intervenants, comprenant les agents dâEDF et les salariĂ©s de
prestataires ou sous-traitants.
à la fin des années 1990, EDF a renforcé sa politique en matiÚre de
radioprotection afin dâĂ©tablir un niveau dâexigence Ă©quivalent Ă celui
de la sûreté nucléaire. à cet effet, EDF a engagé des actions visant
spĂ©cialement Ă renforcer lâorganisation de la radioprotection depuis
son plus haut niveau dâencadrement jusquâaux services compĂ©tents en
radioprotection dans chaque centrale nucléaire.
Par ailleurs, EDF a mis en Ćuvre un ensemble de projets portant
sur les aspects techniques, organisationnels et humains. Ces projets
visent, dâune part, Ă rĂ©duire la dose des travailleurs dans les centrales
nuclĂ©aires au niveau le plus bas quâil est raisonnablement possible
dâatteindre (dĂ©marche âALARAâ) et, dâautre part, Ă obtenir le meilleur
état possible de propreté radiologique dans les installations.
Les actions engagĂ©es par lâASN
En 2009, lâASN a poursuivi lâinstruction du dossier prĂ©alable Ă la
mise en service du rĂ©acteur EPR, portant notamment sur les activitĂ©s Ă
fort enjeu radiologique ainsi que sur le concept
âtwo roomsâ
: le
bĂątiment rĂ©acteur est scindĂ© en deux zones dont lâune est accessible
réacteur en fonctionnement pour permettre de réaliser un certain
nombre dâactions de maintenance.
LâASN a instruit le dossier des chaĂźnes de surveillance de lâexposi-
tion des travailleurs dans les centrales, en particulier dans le bĂątiment
réacteur.
LâASN a examinĂ© en outre la façon dont la radioprotection est prise
en compte dans la programmation et la rĂ©alisation dâopĂ©rations de
maintenance ou de modifications pilotĂ©es par le niveau national dâEDF.
Enfin, lâASN, avec lâappui technique de lâIRSN, a organisĂ© des
réunions sur la maßtrise de la propreté radiologique du circuit primaire
et sur le systĂšme dâinformation de la radioprotection Ă EDF.
En 2010, lâASN sera vigilante quant aux modalitĂ©s de fixation des
objectifs de dose ainsi quâaux dispositions organisationnelles et
techniques mises en Ćuvre pour les atteindre, notamment lors des
arrĂȘts de rĂ©acteurs. Elle portera une attention particuliĂšre Ă la gestion
de la contamination Ă la source.
62
LâINSPECTION DU TRAVAIL EN FRANCE EN 2009
Partie 1 - SystĂšme 23/11/10 18:53 Page 62
- Lâexposition des travailleurs aux rayonnements naturels
renforcés
Il nâexiste pas de systĂšme de surveillance des expositions pour les
personnes travaillant dans des activités engendrant un renforcement de
lâexposition aux rayonnements naturels. Les Ă©tudes publiĂ©es au niveau
international montrent cependant des expositions pouvant aller de
quelques millisieverts Ă quelques dizaines de millisieverts par an.
Lâexposition des travailleurs aux rayonnements naturels renforcĂ©s
rĂ©sulte soit de lâingestion de poussiĂšres de matiĂšres riches en radionu-
clĂ©ides (phosphates, minerais mĂ©tallifĂšres), soit de lâinhalation de
radon, formĂ© par la dĂ©croissance de lâuranium (entrepĂŽts mal ventilĂ©s,
thermes) ou encore de lâexposition externe due aux dĂ©pĂŽts dans des
procédés (tartre se formant dans les tuyauteries par exemple).
Le bilan des études réalisées en France depuis 2005, publié par
lâASN en janvier 2010, montre que 83 % des doses reçues par les
travailleurs des industries concernĂ©es sont restĂ©es infĂ©rieures Ă
1 mSv/an. Les secteurs industriels oĂč lâexposition des travailleurs est
susceptible de dépasser 1 mSv/an sont les suivants : traitement du
minerai de titane, fumisterie et recyclage de céramiques réfractaires,
maintenance de piĂšces composĂ©es dâalliages au thorium dans lâaĂ©ro-
nautique, traitement chimique du minerai de zircon, transformation
mécanique et utilisation de zircon et traitement des terres rares.
- Lâexposition des personnels navigants aux rayonnements
cosmiques
Les personnels navigants de compagnies aériennes ainsi que
certains grands voyageurs sont exposés à des doses significatives du
fait de lâaltitude et de lâintensitĂ© des rayonnements cosmiques Ă haute
altitude. Ces doses peuvent dépasser 1 mSv/an. On estime ainsi que la
dose annuelle moyenne pour des personnels de âcourt-courrierâ serait
de 1 Ă 2 mSv, de 3 Ă 5 mSv pour les personnels de âlong-courrierâ, et
jusquâĂ 10 mSv pour certains personnels de services de livraison
postale.
Le systĂšme dâobservation baptisĂ© âSievertâ, mis en place par la
Direction gĂ©nĂ©rale de lâaviation civile, lâIRSN, lâObservatoire de Paris et
lâInstitut français pour la recherche polaire Paul-Ămile Victor
(
), permet dâestimer lâexposition du personnel
navigant aux rayonnements cosmiques, compte tenu des vols effectués
en cours dâannĂ©e.
LE SYSTĂME DâINSPECTION DE LA LĂGISLATION DU TRAVAIL
63
Partie 1 - SystĂšme 23/11/10 18:53 Page 63
Tableau 1 - Bilan de la surveillance dosimĂ©trique de lâexposition
externe des travailleurs aux rayonnements
ionisants en 2008
Source : IRSN novembre 2009
Tableau 2 - Dosimétrie des travailleurs dans les installations
nucléaires de base (INB), hors secteur lié
à la défense (année 2008)
Source IRSN
Tableau 3 - Dosimétrie des travailleurs dans les activités
nucléaires de proximité (année 2008)
Source IRSN
64
LâINSPECTION DU TRAVAIL EN FRANCE EN 2009
Effectif total surveillé : 306 629 travailleurs
Effectif surveillé ayant enregistré une dose inférieure au seuil de détection : 240 518 travailleurs, soit
environ 78,4 %
Effectif surveillé ayant enregistré une dose comprise entre le seuil de détection et 1 mSv : 53 070
travailleurs, soit environ 17,3 %
Effectif surveillé ayant enregistré une dose comprise entre 1 mSv et 20 mSv : 13 025 travailleurs, soit
environ 4,2 %
Effectif surveillé ayant dépassé la dose efficace annuelle de 20 mSv : 16 dont 4 au-dessus de 50 mSv
Dose collective (somme des doses individuelles) : 52,36 homme. Sv
Dose individuelle annuelle moyenne sur lâeffectif ayant enregistrĂ© une dose non nulle : 0,79 mSv
Nombre de personnes
Doses collectives
Doses > 20 mSv
surveillées
(homme. Sv)
EDF
19 705
5,76
0
AREVA
11 764
5,64
0
CEA
6 370
0,27
0
IPN Orsay
2 751
0,08
0
Entreprises extérieures
17 020
11,01
1
Autres
475
0,03
0
Nombre de personnes
Doses collectives
Doses > 20 mSv
surveillées
(homme. Sv)
MĂ©decine
122 674
13,00
8
Dentaire
32 073
0,93
0
Vétérinaires
15 137
0,34
0
Industrie
34 374
10,79
7
Recherche
4 866
0,25
0
Divers
28 593
1,88
0
Partie 1 - SystĂšme 23/11/10 18:53 Page 64
III.2.9. LâAgence française de sĂ©curitĂ© sanitaire
de lâenvironnement et du travail (Afsset)
(38)
LâAfsset est un Ă©tablissement public administratif de lâĂtat placĂ© sous
la tutelle des ministres chargĂ©s de la SantĂ©, de lâĂcologie et du Travail.
Dans le but dâassurer la protection de la santĂ© humaine, lâagence,
principale création institutionnelle prévue par le 1
er
plan Santé au
Travail (2005-2009), a pour missions :
⹠de contribuer à assurer la sécurité sanitaire dans les domaines de
lâenvironnement et du travail, en Ă©valuant les risques quâils peuvent
comporter ;
⹠de réaliser ou faire procéder à toute expertise, analyse ou étude
nécessaire, en prenant appui sur les services et établissements
publics ou tout autre organismes compétent ;
LâInstitut de radioprotection et de sĂ»retĂ© nuclĂ©aire (IRSN)
LâIRSN, crĂ©Ă© par la loi nÂș 2001-398 du 9 mai 2001 et par le dĂ©cret nÂș 2002-254
du 22 février 2002, est un établissement public industriel et commercial
autonome, institué dans le cadre de la réorganisation nationale du contrÎle de
la sûreté nucléaire et de la radioprotection afin de rassembler les moyens
publics dâexpertise et de recherche dans ces domaines. LâIRSN est placĂ© sous
la tutelle des ministres chargĂ©s respectivement de lâEnvironnement, de la
SantĂ©, de la Recherche, de lâIndustrie et de la DĂ©fense.
LâIRSN conduit et met en Ćuvre des programmes de recherche afin dâasseoir
sa capacitĂ© dâexpertise publique sur les connaissances scientifiques les plus
avancĂ©es dans les domaines des risques nuclĂ©aires et radiologiques, tant Ă
lâĂ©chelle nationale quâinternationale. Il est chargĂ© dâune mission dâappui
technique aux autorités publiques compétentes en sûreté, radioprotection et
sécurité, aussi bien dans la sphÚre civile que dans celle de la défense.
LâIRSN assure Ă©galement certaines missions de service public, notamment en
matiĂšre de surveillance de lâenvironnement et des personnes exposĂ©es aux
rayonnements ionisants.
LâIRSN assure la gestion de bases de donnĂ©es nationales (comptabilitĂ© natio-
nale des matiĂšres nuclĂ©aires, fichier national dâinventaire des sources radioac-
tives, fichier relatif au suivi de lâexposition des travailleurs soumis aux
rayonnements ionisants, etc.), ainsi quâune contribution Ă lâinformation du
public sur les risques liés aux rayonnements ionisants.
LE SYSTĂME DâINSPECTION DE LA LĂGISLATION DU TRAVAIL
65
38) LâAfsset a Ă©tĂ© rĂ©organisĂ©e par lâarticle 1
er
de lâordonnance du 7 janvier 2010 portant crĂ©ation dâune
agence nationale chargĂ©e de la sĂ©curitĂ© sanitaire de lâalimentation, de lâenvironnement et du travail. Cet
article prĂ©voit : âLâAgence française de sĂ©curitĂ© sanitaire des aliments et lâAgence française de sĂ©curitĂ©
sanitaire de lâenvironnement et du travail sont fusionnĂ©es dans une agence nationale chargĂ©e de la
sĂ©curitĂ© sanitaire de lâalimentation, de lâenvironnement et du travail Ă laquelle sont transfĂ©rĂ©s leurs
biens, droits et obligations, nonobstant toute disposition ou stipulation contraire.â
Partie 1 - SystĂšme 23/11/10 18:53 Page 65
⹠de fournir aux autorités toutes les informations sur les risques
sanitaires, et les conseils nĂ©cessaires Ă lâĂ©laboration de dispositions
législatives et réglementaires ;
âą dâexercer une veille scientifique et de mettre en Ćuvre des
programmes de recherche dans les domaines de sa compétence ;
âą de susciter le dĂ©bat, Ă travers lâĂ©dition de publications, lâorganisation
de colloques et la participation Ă des manifestations didactiques et
scientifiques.
Pour lâexercice de ces missions, lâagence exerce une veille sur lâĂ©vo-
lution des connaissances scientifiques dans les domaines de sa compé-
tence. Elle dĂ©finit, met en Ćuvre, soutient ou finance des programmes
de recherche scientifique et technique. LâAfsset est notamment chargĂ©e
de la coordination de lâexpertise pour lâĂ©valuation des risques liĂ©s aux
produits chimiques.
Elle organise un réseau entre les organismes disposant des capacités
dâexpertise scientifique dans ses domaines de compĂ©tence et travaille
avec prĂšs dâune trentaine de partenaires permanents. Elle sâappuie sur
plus de deux cents experts issus dâune centaine dâorganismes. Lâagence
a Ă©tĂ© placĂ©e au cĆur du dispositif dâinformation et dâexpertise scienti-
fique sur la santĂ© et lâenvironnement, ainsi que la santĂ© au travail. Elle
établit aussi des relations étroites avec la communauté scientifique
française mais également internationale, notamment en Europe. Les
avis et les recommandations de lâAfsset, ainsi que dâautres travaux
scientifiques sont rendus publics et sont consultables sur le site
Internet de lâagence.
III.2.10. Les centres de sécurité des navires (CSN)
et le Service de santé des gens de mer (SSGM)
Certains aspects de la législation du travail en mer sont contrÎlés
conjointement par lâinspection du travail et dâautres services relevant
du ministĂšre en charge de la Mer : il en est ainsi en matiĂšre de
logement et dâhabitabilitĂ© des navires et de prĂ©vention des risques
professionnels maritimes, oĂč interviennent tant les inspecteurs de la
sécurité des navires et de la prévention des risques professionnels
(ISN) qui relÚvent des CSN, que les médecins du SSGM qui assurent les
missions de service de santé au travail pour les marins.
Les centres de sécurité des navires
Les CSN sont au nombre de 15 répartis, de Dunkerque à Marseille,
tout au long du littoral. Ils traitent de lâensemble des questions de
sécurité des navires. Pour naviguer dans les rÚgles, les navires profes-
sionnels doivent recevoir la visite des ISN pour vérifier la conformité
66
LâINSPECTION DU TRAVAIL EN FRANCE EN 2009
Partie 1 - SystĂšme 23/11/10 18:53 Page 66
des navires aux rĂšglements en vigueur
(39)
. Les ISN vérifient la confor-
mité dans des domaines trÚs divers tels que la sécurité de la construc-
tion, la stabilitĂ©, la lutte contre lâincendie, les installations de sauvetage,
de radiocommunications, la sécurité de la navigation, la sécurité du
chargement, le transport des marchandises dangereuses, lâhabitabilitĂ©,
etc. Ă lâissue de la visite, ils rĂ©digent un procĂšs verbal de visite et
délivrent les titres de sécurité du navire.
Le service de santé des gens de mer
Le SSGM est actuellement composé de 28 médecins et de 26 infir-
miers formant des binÎmes répartis le long du littoral et dans les
dĂ©partements dâoutre-mer pour y assurer les missions de proximitĂ© du
service dans une cinquantaine de points de consultations.
Les missions du SSGM, outre le fait quâil assure, pour les marins, en
application de la loi nÂș 2006-10, les missions de service de santĂ© au
travail, sâinscrivent dans la mise en application des directives interna-
tionales relatives à la sécurité maritime ; le service de santé des gens
de mer a pour mission globale la prise en charge de la partie
physique, psychique, sanitaire et sécuritaire du travail de la compo-
sante humaine de cette sécurité maritime.
Pour cela il a :
⹠une mission générale de prévention médicale en milieu maritime,
dont la base dâaction est la dĂ©termination et le contrĂŽle de lâaptitude
physique Ă la navigation et Ă la fonction Ă bord des marins profes-
sionnels, de maniĂšre Ă Ă©carter les marins dont lâĂ©tat de santĂ© est
susceptible de compromettre leur propre sécurité ou celle des autres
membres de lâĂ©quipage du navire ou des Ă©ventuels passagers ;
âą une mission dâhygiĂšne et de prĂ©vention du travail Ă bord, en effec-
tuant des visites de contrĂŽle des conditions de travail et de vie Ă
bord, de lâhygiĂšne gĂ©nĂ©rale des navires et de la maintenance des
installations médicales et des pharmacies embarquées ;
âą une mission de formation sanitaire des marins et dâenseignement des
matiĂšres mĂ©dicales dans les Ă©tablissements dâenseignement maritime,
qui prend en compte la récente application des conventions interna-
tionales ;
LE SYSTĂME DâINSPECTION DE LA LĂGISLATION DU TRAVAIL
67
39) Ă savoir la loi nÂș 83-581 du 5 juillet 1983 sur la sauvegarde de la vie en mer, l'habitabilitĂ© Ă bord des
navires et la prévention de la pollution, et le décret 84-810 du 30 août 1984 relatif à la sauvegarde de la
vie humaine, Ă l'habitabilitĂ© Ă bord des navires et Ă la prĂ©vention de la pollution, ainsi que des arrĂȘtĂ©s
correspondants.
Partie 1 - SystĂšme 23/11/10 18:53 Page 67
âą une mission dâassistance mĂ©dicale en mer : bien que cette mission
ne soit pas spĂ©cifiquement mise en Ćuvre par le service de santĂ©
des gens de mer, il y est étroitement associé par le centre de consul-
tations médicales maritimes de Toulouse, organisme national officiel-
lement chargé de cette mission ;
âą une mission dâinformation et dâaide aux armateurs pour tout ce qui
concerne lâhygiĂšne et la mise en application de la mĂ©decine de
prévention au travail.
68
LâINSPECTION DU TRAVAIL EN FRANCE EN 2009
Partie 1 - SystĂšme 23/11/10 18:53 Page 68
DeuxiĂšme partie
LâORGANISATION
DE LâINSPECTION DU TRAVAIL
Partie 2 - Organisation 22/11/10 18:57 Page 69
Partie 2 - Organisation 22/11/10 18:57 Page 70
LâORGANISATION
DE LâINSPECTION DU TRAVAIL
LâannĂ©e 2009, en termes dâorganisation de lâinspection du travail, a
Ă©tĂ© marquĂ©e par la mise en Ćuvre du PMDIT dans les services dĂ©con-
centrés, au titre de la troisiÚme année (chapitre I). Mais 2009 restera
surtout lâannĂ©e de la âfusionâ des quatre services dâinspection du travail
(cf. ci-dessus partie 1, chapitre II
(40)
et ci-aprĂšs chapitre II).
Lâadministration territoriale (chapitre III), quant Ă elle, est certes
restĂ©e en 2009 quasi identique Ă 2008 mais pour faire lâobjet dâune
intense préparation de sa nouvelle organisation 2010, caractérisée par
les futures Direccte.
Lâorganisation de lâadministration centrale enfin (chapitre IV) a peu
évolué, tenu compte des réformes des années passées
(41)
(2005, trans-
formation de lâINTEFP en Ă©tablissement public â 2006, crĂ©ation de la
DGT â 2007, crĂ©ation du CNIT â 2008, crĂ©ation de la DNLF).
I. LA TROISIĂME PHASE DU PMDIT
Le plan de modernisation et de dĂ©veloppement de lâinspection du
travail prĂ©sentĂ© par le ministre dĂ©lĂ©guĂ© Ă lâEmploi, au Travail et Ă
lâInsertion professionnelle des jeunes, en mars 2006, prĂ©voit un renfor-
cement des effectifs de contrĂŽle de 700 agents dâici Ă 2010. Le plan
stipule
âque le renforcement des effectifs en section est une nĂ©cessitĂ© Ă
objectiver et Ă mettre en Ćuvre Ă partir de la dĂ©finition et de la quanti-
fication des moyens nĂ©cessaires au niveau local, dans le cadre dâun
plan rĂ©gional dâaction, dâorganisation et de moyens.â
LâORGANISATION DE LâINSPECTION DU TRAVAIL
71
40) Le choix a Ă©tĂ© fait de traiter de cette âfusionâ notamment dans la 1
Ăšre
partie du présent rapport, dans la
mesure oĂč la crĂ©ation de ce service unique impacte le systĂšme dâinspection du travail français en lui-
mĂȘme.
41) Voir sur ces sujets les rapports BIT des années concernées.
Partie 2 - Organisation 22/11/10 18:57 Page 71
Le tableau ci-aprÚs précise les créations de postes, liées au PMDIT,
entre 2007 et 2009 :
Source : DGT/SAT/DAP, janvier 2010
La premiĂšre tranche, qui sâest dĂ©roulĂ©e en 2007, a permis la crĂ©ation
effective de 197 postes (dont 57 inspecteurs, 116 contrĂŽleurs et
24 ingĂ©nieurs ou mĂ©decins) et de 39 sections dâinspection du travail.
La deuxiÚme tranche 2008 a permis la création de 179 postes (dont
63 inspecteurs du travail, 106 contrÎleurs et 10 ingénieurs ou
mĂ©decins) et de 51 sections dâinspection du travail.
Ainsi, sur 2007 et 2008, la totalité des régions métropolitaines et
dâoutre-mer ont bĂ©nĂ©ficiĂ© du PMDIT. Ces apports ont fait lâobjet, dans
chacune des rĂ©gions, de documents dâengagements rĂ©ciproques (DER)
signĂ©s avec lâadministration centrale dont lâindicateur principal est
lâaugmentation des interventions en entreprises du fait des crĂ©ations de
postes.
La troisiÚme tranche 2009 du PMDIT (170 postes dont 10 ingénieurs
ou médecins) a été lancée auprÚs des DRTEFP par un appel à projets
transmis en juillet 2008, fixant par région une nouvelle dotation
dâagents de contrĂŽle de catĂ©gories A et B. Lâinstruction des dossiers
régionaux a été réalisée en novembre pour se traduire par une notifi-
cation devenue définitive en janvier 2009 et dont les éléments quantita-
tifs sont explicités dans le tableau ci-aprÚs :
72
LâINSPECTION DU TRAVAIL EN FRANCE EN 2009
2007
2008
2009
2007-2009
prévu
réalisé
prévu
réalisé
prévu
réalisé
prévu
réalisé
Inspecteurs
60
57
60
63
60
60
180
180
du travail
ContrĂŽleurs
120
116
100
106
100
99
320
321
du travail
Ingénieurs/
24
24
10
10
10
7
44
41
médecins
TOTAL
204
197
170
179
170
166
544
542
Partie 2 - Organisation 22/11/10 18:57 Page 72
Cet appel Ă projet rappelle dâabord les principes devant guider les
propositions rĂ©gionales dâĂ©volution de lâinspection du travail et notam-
ment :
âą le cadre de la politique du travail dont lâobjectif est lâeffectivitĂ© du droit ;
âą le caractĂšre gĂ©nĂ©raliste de lâintervention de lâinspection ;
âą la proximitĂ© de lâusager et une identification de la fonction dâinspec-
tion sur un territoire et dans lâentreprise ;
⹠la priorité donnée au contrÎle ;
âą lâajustement des effectifs de contrĂŽle dans une organisation adaptĂ©e
aux enjeux que portent les missions de lâinspection et aux objectifs
du plan de modernisation ;
⹠la volonté de valoriser le contrÎle ;
âą la prioritĂ© absolue pour la recherche de lâefficacitĂ© de lâorganisa-
tion
(43)
.
LâORGANISATION DE LâINSPECTION DU TRAVAIL
73
42) Source : DGTâSATâDAP ; cette ventilation a Ă©tĂ© rĂ©alisĂ©e dâabord en croisant les donnĂ©es statistiques
relatives aux nombres de salariĂ©s, dâĂ©tablissements dont les Ă©tablissements de plus de 50 salariĂ©s, puis
elle a Ă©tĂ© affinĂ©e en janvier 2010 Ă partir de lâinstruction des projets rĂ©gionaux eux-mĂȘmes.
43) Prise en compte de lâaspect qualitatif des interventions conformĂ©ment Ă lâarticle 10 de la convention nÂș 81.
Ventilation rĂ©gionale des 160 postes dâagents de contrĂŽle
Dotation 2009
(42)
RĂ©gion
IT
CT
TOTAL
Alsace
3
5
8
Aquitaine
2
3
5
Auvergne
0
1
1
Basse-Normandie
1
4
5
Bourgogne
0
6
6
Bretagne
7
10
17
Centre
3
6
9
Champagne-Ardenne
0
1
1
Corse
0
1
1
Franche-Comté
1
1
2
Haute-Normandie
1
2
3
Ăle-de-France
14
22
36
Languedoc-Roussillon
4
4
8
Limousin
1
2
3
Lorraine
2
2
4
Midi-Pyrénées
2
6
8
Nord - Pas-de-Calais
2
3
5
Provence - Alpes - CĂŽte dâAzur
4
7
11
Pays de la Loire
3
2
5
Picardie
2
2
4
Poitou-Charentes
2
3
5
RhĂŽne-Alpes
3
5
8
France métropolitaine
57
98
155
Total DOM
3
2
5
France
60
100
160
Partie 2 - Organisation 22/11/10 18:57 Page 73
Ce mĂȘme document invitait donc les DRTFEP Ă
âexplorer beaucoup
plus intensĂ©ment les possibilitĂ©s quâoffre le PMDITâ
et particuliĂšrement Ă
travers :
âą lâadaptation locale de lâorganisation des sections au tissu Ă©cono-
mique via un diagnostic local et des objectifs opérationnels ;
âą une meilleure prise en compte des parcours professionnels valori-
sant lâexpĂ©rience et la prise de responsabilitĂ©
(44)
;
âą une rĂ©flexion sur lâĂ©volution de la place respective des IT et des CT ;
âą la maĂźtrise des dĂ©penses, le PMDIT devant ĂȘtre mis en Ćuvre sans
moyens supplĂ©mentaires autres que les postes dâagents de contrĂŽle.
Lâexamen des propositions rĂ©gionales fait apparaĂźtre des modifica-
tions organisationnelles qui ont pour objet soit de renforcer lâaction de
contrÎle, soit de rapprocher les sections de la réalité des territoires
(45)
.
Les dĂ©veloppements prĂ©sentant la mise en Ćuvre pour 2009 du PMDIT, sont
intĂ©grĂ©s Ă la sixiĂšme partie du prĂ©sent rapport qui traite de lâactivitĂ© de lâinspec-
tion du travail :
- au chapitre I.2 en ce qui concerne lâavancement 2009 du PMDIT au niveau
national ;
- au chapitre II.2 en ce qui concerne la mise en Ćuvre de ce plan par les
régions.
74
LâINSPECTION DU TRAVAIL EN FRANCE EN 2009
44) Il sâagit notamment de permettre Ă un IT promu directeur adjoint de poursuivre son parcours de
contrĂŽle, sâil le souhaite, en Ă©largissant son champ de responsabilitĂ©.
45) Voir point II ci-aprĂšs sur lâimpact organisationnel de la âfusionâ.
Partie 2 - Organisation 22/11/10 18:57 Page 74
II. LâIMPACT ORGANISATIONNEL DE LA âFUSIONâ
En premier lieu, la âfusionâ a Ă©tĂ© encadrĂ©e nationalement par des
protocoles dâaccord signĂ©s entre les deux ministĂšres concernĂ©s et le
ministÚre chargé du Travail.
Dans le mĂȘme esprit,
un protocole équivalent a été signé le 26 janvier 2009
entre les ministÚres chargés des Transports
(46)
et du Travail.
Il rappelle dâabord que lâeffectivitĂ© du droit est lâobjectif central de lâorganisation
dâun service unique dâinspection du travail.
Le MEEDDAT élabore la législation du travail spécifique au secteur des trans-
ports (transports terrestres, fluviaux, de lâaviation civile, des gens de mer et des
pĂȘcheurs). Il est aussi en charge de lâapplication de dispositions internationales
et europĂ©ennes spĂ©cifiques et du contrĂŽle de lâapplication de la lĂ©gislation et de
la rĂ©glementation dans son domaine dâintervention (transports terrestres, trans-
Un protocole dâaccord du 8 janvier 2009 entre les ministĂšres chargĂ©s de
lâAgriculture et du Travail prĂ©voit les mesures notamment organisationnelles
prises ou à prendre pour réussir la fusion des services.
Ce protocole rappelle dâabord que lâeffectivitĂ© du droit est lâobjectif central de
lâorganisation dâun service unique dâinspection du travail.
Le ministĂšre chargĂ© de lâAgriculture Ă©tant chargĂ©, sur son domaine de compĂ©-
tence, de lâĂ©laboration de la rĂ©glementation mais Ă©galement de la nĂ©gociation
collective, du traitement des conflits collectifs du travail et, plus globalement,
dâune responsabilitĂ© vis-Ă -vis des acteurs Ă©conomiques et sociaux, lâorganisa-
tion des échanges entre les services déconcentrés du travail et ce ministÚre ont
une importance majeure. Ainsi, le protocole traite successivement :
- de la programmation et du pilotage de lâactivitĂ© de lâinspection du travail :
PAP-BOP, campagnes de contrĂŽle, situations de crise (accidents, conflits,
etc.), maĂźtrise quantitative et qualitative de lâactivitĂ© de lâinspection, valorisation
de lâaction ;
- de lâappui et du soutien aux agents de contrĂŽle : appui juridique et technique,
appui méthodologique et protection fonctionnelle ;
- de lâorganisation territoriale et notamment du rĂŽle du ârĂ©fĂ©rent agricoleâ
présent au niveau régional, et des techniciens de prévention.
Tous les référents agricoles ont été réunis à la DGT pour une premiÚre réunion
le 20 mai 2009. En outre un rĂ©fĂ©rent national âagricultureâ est identifiĂ© au sein
de la DGT pour lâanimation et la coordination de ce rĂ©seau.
Toujours dans lâoptique de facilitation des liens entre le ministĂšre chargĂ© de
lâAgriculture et les services dĂ©concentrĂ©s du travail, la DGT assure la diffusion
dâun outil de communication,
Agrilien
, rédigé par le ministÚre chargé de
lâAgriculture. Quatre numĂ©ros de trois Ă quatre feuillets ont Ă©tĂ© publiĂ©s en 2009.
LâORGANISATION DE LâINSPECTION DU TRAVAIL
75
46) MinistĂšre de lâĂcologie, de lâĂnergie, du DĂ©veloppement durable et de lâAmĂ©nagement du territoire
(MEEDDAT).
Partie 2 - Organisation 22/11/10 18:57 Page 75
Référent maritime
Ce mĂȘme protocole institue un rĂ©fĂ©rent rĂ©gional pour le contrĂŽle des activitĂ©s
maritimes et des navires. Ce référent est désigné dans chaque Direccte ayant
une façade maritime. Il assure le lien avec les services déconcentrés des
Affaires maritimes et ceux des DDTM
(47)
, dont il est lâinterlocuteur, en vue notam-
ment de dĂ©velopper la coopĂ©ration en matiĂšre de contrĂŽle. La rĂ©gion Ăle-de-
France est Ă©galement dotĂ©e dâun rĂ©fĂ©rent maritime. Ce rĂ©fĂ©rent est chargĂ©,
entre autres, de répondre aux questions posées par les agents de contrÎle,
face aux difficultĂ©s quâils pourraient rencontrer sur le terrain ou, suivant le
caractÚre de complexité de celle-ci, de les transmettre aux directions centrales
intéressées.
Pour permettre lâutilisation par les agents de lâinspection du travail des moyens
nautiques du MEEDDM et des DDTM, une circulaire du 18 juin 2010, cosignée
par les deux ministĂšres, permet lâaction de lâinspection du travail sur les navires,
lieux de travail. Les services déconcentrés du MEEDDM et les DDTM disposent
en effet de moyens nautiques et exercent des contrĂŽles en mer, portant notam-
ment sur des compétences communes ou voisines, telles que la prévention
port et activités maritimes) dont il rend compte aux instances supranationales
concernées. En outre, les acteurs économiques et sociaux de ses domaines de
compétence sont attentifs à une approche globale de leurs préoccupations
prenant en compte leur situation particuliÚre et leur identité.
Dans ce contexte, les liens fonctionnels organisĂ©s par ce protocole visent Ă
assurer :
- la connaissance des textes applicables et lâunicitĂ© de leur interprĂ©tation ;
- lâĂ©change rĂ©gulier dâinformations, ainsi quâen temps de crise ;
- la gestion dâĂ©vĂšnements ou de circonstances particuliĂšres ;
- la remontée réguliÚre de données statistiques.
Ainsi, le protocole traite successivement :
- de la programmation et du pilotage de lâactivitĂ© de lâinspection du travail :
PAP-BOP, campagnes de contrĂŽle, situations de crise (accidents, conflits,
etc.), maĂźtrise quantitative et qualitative de lâactivitĂ© de lâinspection, valorisation
de lâaction ;
- de lâappui et du soutien aux agents de contrĂŽle : appui juridique et technique,
appui méthodologique et protection fonctionnelle ;
- de lâorganisation territoriale et notamment du rĂŽle, au niveau rĂ©gional, du
ârĂ©fĂ©rent transport routierâ et du ârĂ©fĂ©rent activitĂ©s maritimesâ. Des coopĂ©ra-
tions sont également prévues dans le domaine du transport et du travail
aérien. Enfin, des dispositions organisationnelles de contrÎle sont prises vis-à -
vis des entreprises en réseaux, de la navigation intérieure, des plateformes
aéroportuaires et des activités maritimes.
76
LâINSPECTION DU TRAVAIL EN FRANCE EN 2009
47) Directions départementales des territoires et de la mer.
Partie 2 - Organisation 22/11/10 18:57 Page 76
La âfusionâ a Ă©galement conduit Ă devoir repenser le nombre et la
délimitation des sections. En application des décrets de décembre
2008
(48)
, par
lâarrĂȘtĂ© du 23 juillet 2009
, le ministre chargé du Travail et
le ministre chargĂ© de lâAgriculture ont fixĂ© le nombre de sections par
région et leur répartition ainsi :
Cette nouvelle répartition de
783 sections
intĂšgre le double
mouvement liĂ©, dâune part, Ă la mise en Ćuvre de la troisiĂšme tranche
du PMDIT et, dâautre part, Ă la mise en Ćuvre de la fusion.
En effet, les DRTEFP (ou Direccte prĂ©figurĂ©es) ont eu, en 2009, Ă
penser une organisation construite sur les principes rappelés ci-dessus
intégrant à la fois des agents en provenance des trois autres systÚmes
dâinspection ainsi que les crĂ©ations des 160 postes prĂ©vus au plan de
modernisation.
des risques professionnels et la sécurité du travail, le travail illégal ou la police
du rĂŽle dâĂ©quipage.
Des conventions régionales seront établies entre ces services et préciseront les
situations pour lesquelles les agents de lâinspection du travail peuvent ĂȘtre
admis Ă bord des moyens nautiques, notamment dans le cadre de contrĂŽles
sollicitĂ©s par lâinspection du travail, en prĂ©voyant des actions dâinformation et
de formation Ă la sĂ©curitĂ© nĂ©cessaires, tant pour la prĂ©sence et la conduite Ă
tenir Ă bord que pour ce qui concerne lâaccĂšs aux navires contrĂŽlĂ©s et les
modalités de fourniture des moyens de protection individuelle.
LâORGANISATION DE LâINSPECTION DU TRAVAIL
77
48) Relatif Ă la fusion des services dâinspection du travail (notamment son article 11) ; (cf. ci-dessus partie I,
chapitre II).
RĂ©gion
Nombre RĂ©gion
Nombre
de sections
de sections
Alsace
24
Lorraine
29
Aquitaine
36
Midi-Pyrénées
33
Auvergne
16
Nord - Pas-de-Calais
49
Basse-Normandie
18
Provence - Alpes - CĂŽte dâAzur
49
Bourgogne
19
Pays de la Loire
44
Bretagne
37
Picardie
22
Centre
33
Poitou-Charentes
23
Champagne-Ardenne
18
RhĂŽne-Alpes
79
Corse
4
Martinique
4
Franche-Comté
15
Guadeloupe
5
Haute-Normandie
23
Guyane
3
Ăle-de-France
161
La RĂ©union
5
Languedoc-Roussillon
24
Mayotte
1
Limousin
9
TOTAL FRANCE
783
Partie 2 - Organisation 22/11/10 18:57 Page 77
Ce mĂȘme arrĂȘtĂ© fixe la liste des 14 dĂ©partements pour lesquels il est
dĂ©rogĂ© au principe de la crĂ©ation dâune section agricole (en applica-
tion R. 8122-9 du Code du travail) :
En Ăle-de-France, une section interdĂ©partementale est chargĂ©e du
contrĂŽle des professions agricoles.
Une
circulaire DGT/Dagemo du 23 septembre 2009
(49)
, adressée
à tous les DRTEFP, a eu pour objectif de préciser le cadre juridique de
crĂ©ation des sections dâinspection du travail. En effet, ce cadre a forte-
ment évolué depuis le décret 2008-1503 du 30 décembre 2008 qui crée
lâarticle R. 8122-9 du Code du travail qui dispose :
âLe nombre de sections dâinspection est fixĂ© par arrĂȘtĂ© du ministre
chargé du Travail, ainsi que leur localisation et leur délimitation dans
le cas oĂč leur champ de compĂ©tence excĂšde la rĂ©gion. Dans les limites
de sa circonscription territoriale, le directeur régional du travail, de
lâemploi et de la formation professionnelle dĂ©cide de la localisation et de
la dĂ©limitation des sections dâinspection.
Dans chaque département, une section est chargée du contrÎle des
professions agricoles telles que dĂ©finies par lâarticle L. 717-1 du Code
rural, sauf exception prĂ©vue par arrĂȘtĂ© des ministres chargĂ©s de
lâAgriculture et du Travail. Le directeur rĂ©gional du travail, de lâemploi
et de la formation professionnelle peut, par référence à la nomenclature
dâactivitĂ©s française, modifier le champ de compĂ©tence de la section
agricole tel quâil rĂ©sulte de lâapplication de lâarticle L. 717-1 du Code
rural.â
Cette circulaire aborde les questions suivantes :
⹠la localisation (implantation physique) et la délimitation des sections
(territoire dâintervention) : cette dĂ©limitation peut ĂȘtre infradĂ©parte-
mentale, départementale voire interdépartementale, étant précisé
que, pour le secteur maritime, lâensemble de la façade maritime doit
ĂȘtre couvert, sans discontinuitĂ©. Cette dĂ©limitation gĂ©ographique
78
LâINSPECTION DU TRAVAIL EN FRANCE EN 2009
49) Cette circulaire a fait lâobjet dâune saisine du Conseil dâĂtat par une organisation syndicale du ministĂšre
ce qui permettra dâassurer juridiquement les Ă©volutions en cours.
Alpes-de-Haute-Provence
NiĂšvre
Hautes-Alpes
Hautes-Pyrénées
AriĂšge
Territoire de Belfort
Corse-du-Sud
Val-dâOise
Creuse
Guyane
Haute-Loire
Martinique
LozĂšre
La RĂ©union
Partie 2 - Organisation 22/11/10 18:57 Page 78
peut ĂȘtre conjuguĂ©e Ă une thĂ©matique (Seveso, siĂšges sociaux, etc.)
ou Ă un secteur dâactivitĂ© particulier (BTP, entreprises en rĂ©seau,
etc.). Chaque DRTEFP décide donc de la localisation et de la délimi-
tation des sections, dans le cadre de lâarrĂȘtĂ© du 23 juillet 2009 prĂ©citĂ©
et de lâorganisation cible validĂ©e par la DGT en tant quâautoritĂ©
centrale de lâinspection du travail. Cette dĂ©cision du DRTEFP est
publiĂ©e au recueil des actes administratifs (RAA) afin dâassurer une
lisibilitĂ© maximale de lâorganisation administrative, en interne comme
en externe, mais également pour garantir la sécurité juridique des
décisions. Des précisions sont également données dans cette circu-
laire, en ce qui concerne les sections agricoles, les services ou
cellules spĂ©cialisĂ©s dans le travail illĂ©gal et les âĂ©quipes renfortâ ;
⹠la compétence des agents de contrÎle dans le cadre de la décision
administrative dâaffectation prise par le DDTEFP ;
âą lâorganisation des sections dâinspection du travail comptant plusieurs
membres du corps de lâinspection du travail. Cette situation, relative-
ment nouvelle dans les secteurs industriels et commerciaux, néces-
site la dĂ©signation dâun chef de service (ayant alors lâautoritĂ© sur les
contrĂŽleurs au sens de lâarticle L. 8112-5 du Code du travail). Elle
nécessite également une décision administrative (également publiée
au RAA) de répartition des entreprises contrÎlées. Elle ne crée donc
pas dâĂ©chelon hiĂ©rarchique supplĂ©mentaire.
Le travail de concertation nĂ©cessaire au plan local sâest donc
dĂ©roulĂ© au cours du second semestre 2009 pour finaliser lâorganisation
des 783 sections.
Au dĂ©but de lâannĂ©e 2010, la cartographie de
lâinspection du travail française
peut ĂȘtre rĂ©sumĂ©e da la maniĂšre
suivante :
Les sections agricoles
Dans chaque dĂ©partement, conformĂ©ment Ă lâarticle R. 8122-9 du
Code du travail
(50)
, une section agricole est chargée, sauf exception, du
contrÎle des professions agricoles. Onze départements, dont trois dans
les DOM, sont dans cette situation exceptionnelle et nâont donc pas
lâobligation de maintenir une section agricole . Ce mĂȘme texte prĂ©voit
que le DRTEFP
âpeut, par rĂ©fĂ©rence Ă la nomenclature dâactivitĂ©
française, modifier le champ de compétence de la section agricole tel
quâil rĂ©sulte de lâapplication de lâarticle L. 717-1 du Code rural.
(52)
â
LâORGANISATION DE LâINSPECTION DU TRAVAIL
79
50) Cf. ci-dessus, partie I, chapitre II.
51) Cf. ci-dessus partie I, chapitre I.
52) âSans prĂ©judice des dispositions du titre IV du livre II du Code du travail relatives aux services de santĂ©
au travail, les dispositions du présent chapitre sont applicables aux exploitations, entreprises,
Ă©tablissements et employeurs dĂ©finis Ă lâarticle L. 713-1 ainsi quâaux entreprises artisanales rurales
nâemployant pas plus de deux salariĂ©s de façon permanente.â
Partie 2 - Organisation 22/11/10 18:57 Page 79
Cette section agricole départementale est à dimension variable :
âą 11 sections sont âagricolesâ
stricto sensu
, câest-Ă -dire que leur terri-
toire correspond à celui du département pour les entreprises
agricoles au sens de lâaffiliation des salariĂ©s au rĂ©gime de SĂ©curitĂ©
sociale agricole ;
⹠37 sections agricoles ont une extension de compétence à un terri-
toire restreint (tous codes NAF). Leur territoire est lâintĂ©gralitĂ© du
département pour les entreprises employant des salariés affiliés à la
MSA, mais dans un territoire restreint (un ou deux cantons par
exemple) leur compétence est élargie à toutes les activités agricoles
et non agricoles ;
⹠27 sections agricoles ont une compétence sur tout le département
pour toutes les professions agricoles mais aussi pour dâautres
activités non agricoles mais définies par référence à des codes NAF
(nomenclature des activités françaises), soit en lien avec le secteur
agricole (agroalimentaire, filiĂšre bois, etc.) soit au contraire plus
Ă©loignĂ©es de lâagriculture comme le secteur maritime (conchylicul-
ture et maritime), soit sans rapport direct comme les transports ferro-
viaires, etc.) ;
âą Une section agricole est interdĂ©partementale, en Ăle de France, elle
couvre un territoire plus large quâun dĂ©partement mais moins vaste
que la région, elle est implantée dans le Val-de-Marne, elle est
compétente dans les départements de Paris (75), des Hauts-de-Seine
(92), de Seine-Saint-Denis (93) et du Val-de-Marne (94).
Certaines régions ont choisi à la fois une extension territoriale et
une extension des codes NAF :
âą Picardie et Lorraine : extension territoire (et maritime pour la
Picardie) ;
⹠Aquitaine, Bourgogne, Languedoc-Roussillon, Limousin, Midi-Pyrénées
et Pays de la Loire : extension territoire et transport en réseau.
Les sections maritimes
Deux critÚres principaux ont guidé les choix organisationnels des
sections maritimes ou Ă dominante maritime :
⹠le fait que chaque agent contrÎlant les activités maritimes puisse
consacrer au minimum 30 % de sa propre activité à ce secteur
(pourcentage estimé comme seuil de professionnalisme) ;
80
LâINSPECTION DU TRAVAIL EN FRANCE EN 2009
Partie 2 - Organisation 22/11/10 18:57 Page 80
⹠symétriquement, et sauf dans quelques grands ports (Le Havre,
Boulogne), un mixage des activités pour que les agents conservent
une compĂ©tence âgĂ©nĂ©ralisteâ.
En avril 2010, un
bilan des organisations cibles dans le secteur
maritime
a Ă©tĂ© effectuĂ© par la DGT, Ă lâoccasion dâune rĂ©union des
rĂ©fĂ©rents maritimes : aprĂšs la âfusionâ, il existe 18 sections dâinspection
du travail à compétence maritime, dans les 11 régions cÎtiÚres
française (hors DOM) : cinq à compétence exclusive (en Bretagne (2),
Nord - Pas-de-Calais, PACA et Pays de la Loire) et 13 avec extension de
compétence, soit territoriale, soit sectorielle (transports, agriculture),
soit mixte (Gironde, Calvados, Manche, Corse (2), Haute-Normandie,
Languedoc-Roussillon (2), Alpes-Maritimes, Somme, Loire-Atlantique,
Charente-Maritime) :
⹠dans deux régions (Nord - Pas-de-Calais et Haute-Normandie), ces
sections sont à compétence régionale ;
⹠dans trois régions (Bretagne, Aquitaine et Languedoc-Roussillon), ces
sections sont à compétence interdépartementale ;
⹠dans six régions (Picardie, Basse-Normandie, Pays de la Loire, Poitou-
Charentes, Provence - Alpes - CĂŽte dâAzur et Corse), ces sections sont
à compétence départementales.
Par ailleurs,
dans les DOM,
les sections compétentes dans le
secteur maritime sont organisées ainsi :
⹠Guadeloupe : deux sections (sur cinq) ont une compétence
maritime : lâune pour la Guadeloupe, lâautre pour Saint-Martin et
Saint-Barthélemy ;
⹠Guyane : une section (sur deux) a une compétence maritime en plus
dâune compĂ©tence transport et territoriale ;
⹠Martinique : le secteur maritime est confié à un directeur adjoint du
travail (DAT) inspectant ;
⹠Réunion : cinq sections sont compétentes dans tous les secteurs
professionnels, avec une section réfÚrent maritime.
LâORGANISATION DE LâINSPECTION DU TRAVAIL
81
Partie 2 - Organisation 22/11/10 18:57 Page 81
Carte des sections agricoles et maritimes
Document DGT prĂ©sentĂ© au comitĂ© de pilotage âfusionâ du 4 mars 2010.
⹠Les sections interdépartementales ou interrégionales
Cette possibilitĂ© dâextension de la compĂ©tence de la section au-delĂ
des frontiÚres du département voire de la région a été ouverte par le
décret du 30 décembre 2008 (article R. 8122-9 al 1
er
du Code du
travail). Elle vise Ă faciliter une organisation administrative plus proche
des territoires eux-mĂȘmes.
Les sections interdépartementales maritimes (voir ci-dessus) consti-
tuent une premiĂšre illustration de lâobjectif poursuivi par cette
souplesse apportĂ©e par ces textes rĂ©cents en matiĂšre dâorganisation
administrative.
Sections agricoles
Sections maritimes
Sections maritimo-agricoles
82
LâINSPECTION DU TRAVAIL EN FRANCE EN 2009
Partie 2 - Organisation 22/11/10 18:57 Page 82
Les dominantes thématiques ou sectorielles
Ă partir des diagnostics territoriaux, lâaccent est mis soit sur un
thĂšme particulier, soit sur un secteur dâactivitĂ©.
Le secteur dâactivitĂ© le plus ciblĂ© est le BTP
(53)
Ă partir du constat
dâun contrĂŽle insuffisant des chantiers du bĂątiment et de la volontĂ©
dâimpliquer la filiĂšre dâactivitĂ© en amont (maĂźtres dâouvrage et maĂźtres
dâĆuvre) sur les questions dâeffectivitĂ© du droit (au regard de la santĂ©
et de la sécurité au travail mais également au regard des conditions
dâemploi). Les moyens supplĂ©mentaires sont organisĂ©s dans une
section dédiée au BTP, le plus souvent à compétence départementale.
Parfois, câest un seul agent qui assure, pour le compte des sections, le
suivi dâun certain nombre de chantiers.
Les thĂšmes retenus sont principalement la lutte contre le travail
illégal et la prévention des risques chimiques (établissements classés
Seveso).
Les Ă©quipes renforts
Des Ă©quipes ârenfortâ en contrĂŽle dans les entreprises sont mises en
place pour, au cÎté des sections traditionnelles, soit prendre en charge
les intérims en assurant ainsi la continuité du service public, soit
augmenter qualitativement et quantitativement les contrĂŽles en les
ciblant, la plupart du temps, sur les interventions programmées dans le
BOP 111 et les campagnes nationales ou les deux options Ă la fois.
Ces équipes, qui se réduisent parfois à un agent, peuvent aussi
intervenir, Ă la demande des sections, sur des dossiers complexes ou
chronophages (détachement transnational, sous-traitance, etc.).
PrĂšs dâune dizaine de dĂ©partements
(54)
se sont ainsi dotés de
renforts : le bilan, encore partiel, est positif et, dans la mesure oĂč une
véritable coordination entre sections traditionnelles et équipe renfort
est assurĂ©e par lâencadrement, les agents de contrĂŽle ont de plus en
plus recours Ă elle.
Les entreprises en réseau
Les organisations cibles ont pris en compte la spécificité organisa-
tionnelle et fonctionnelle des entreprises en réseau (entreprises de
transport en commun urbain par exemple), en sortant du cadre territo-
LâORGANISATION DE LâINSPECTION DU TRAVAIL
83
53) Dans les régions suivantes : Midi-Pyrénées, Pays de la Loire, Poitou-Charentes et RhÎne-Alpes
54) Dans les rĂ©gions suivantes : Bourgogne, Bretagne, Champagne-Ardenne, Ăle-de-France, Lorraine, PACA
et Picardie.
Partie 2 - Organisation 22/11/10 18:57 Page 83
rial, voire dĂ©partemental, pour garantir lâindispensable unicitĂ© du
contrĂŽle.
Lâorganisation infrarĂ©gionale est alors dĂ©finie dans le cadre de
sections territoriales, le niveau rĂ©gional se dotant dâune fonction
dâappui spĂ©cialisĂ©, chargĂ©e de la dĂ©finition des mĂ©thodes dâinterven-
tion, de la programmation, de lâĂ©valuation des contrĂŽles et de la
coordination avec les DREAL qui disposent dâune compĂ©tence complĂ©-
mentaire sur le champ du contrĂŽle du transport routier et assurent les
volets économiques et administratifs de la régulation du secteur.
Le contrĂŽle des principaux Ă©tablissements SNCF, des autres entre-
prises de transport ferroviaire et des réseaux de transports urbains est
ainsi affectĂ© Ă une ou plusieurs sections de maniĂšre Ă assurer lâeffica-
citĂ© de lâintervention, Ă faciliter la coordination des positions du service
et lâentretien des compĂ©tences.
Au niveau rĂ©gional, lâorganisation prend en compte les nĂ©cessitĂ©s
de coordination des méthodologies, du pilotage et de la diffusion des
positions communes.
84
LâINSPECTION DU TRAVAIL EN FRANCE EN 2009
Partie 2 - Organisation 22/11/10 18:57 Page 84
III. LâADMINISTRATION TERRITORIALE
Les dĂ©veloppements qui suivent sont consacrĂ©s Ă lâorganisation
territoriale de lâinspection du travail. Cette organisation a Ă©tĂ©, en 2009,
essentiellement marquĂ©e par la crĂ©ation dâun service unique suite Ă la
âfusion
(55)
â et par la prĂ©figuration des Direccte
(56)
(cf. chapitre III 2).
Les autres DRTEFP (cf. chapitre III-1) et DDTEFP (cf. chapitre III-3)
restent au cours de cette année dans leur configuration antérieure.
Ainsi, au titre de lâannĂ©e 2009, le cadre institutionnel de lâinspection
du travail est donc dĂ©fini comme suit : lâinspection du travail puise sa
lĂ©gitimitĂ© dans la garantie dâindĂ©pendance reconnue par la norme
internationale et son efficacitĂ© dans lâassise territoriale dĂ©volue aux
services rĂ©gionaux et dĂ©partementaux. En effet, lâarticle 6 de la
convention nÂș 81 stipule que le
âpersonnel de lâinspection du travail
sera composée de fonctionnaires publics dont le statut et les conditions
de service leur assurent la stabilité dans leur emploi et les rendent
indépendants de tout changement de gouver nement et de toute
influence extĂ©rieure indueâ
et les décrets des 28 décembre 1994 et
17 novembre 1999
(57)
précisent les rÎles respectifs du niveau régional
(III-1) et départemental (III -3).
Ainsi les actions dâinspection de la lĂ©gislation du travail au sens de
la convention nÂș 81, notamment article 3 al. 1, sâinscrivent dans une
organisation administrative caractĂ©risĂ©e par lâexistence dâune autoritĂ©
centrale â depuis le dĂ©cret du 22 aoĂ»t 2006, la Direction gĂ©nĂ©rale
du travail â et par des Ă©chelons rĂ©gionaux et dĂ©partementaux, qui
échappent, en la matiÚre, aux pouvoirs du préfet, conformément aux
dispositions du décret du 29 avril 2004
(58)
.
Les cinq Direccte préfigurées, les 17 directions régionales du travail,
de lâemploi et de la formation professionnelle (DRTEFP), les 97 direc-
tions dĂ©partementales du travail, de lâemploi et de la formation profes-
sionnelle (DDTEFP), et les quatre directions du travail, de lâemploi et
de la formation professionnelle des dĂ©partements dâoutre-mer (DTEFP)
ainsi que le service de Saint-Pierre-et-Miquelon, constituent les services
déconcentrés.
LâORGANISATION DE LâINSPECTION DU TRAVAIL
85
55) Cf. chapitre II ci-dessus.
56) La crĂ©ation des Direccte a Ă©tĂ© initiĂ©e dĂšs la fin de lâannĂ©e 2007 : elle fait lâobjet de dĂ©veloppements dans
les rapports précédents :
Lâinspection du travail en France en 2007
, p. 40 et
Lâinspection du travail en
France en 2008
, p. 59 et 60.
57) DĂ©cret nÂș 94-1166 du 28 dĂ©cembre 1994, relatif Ă lâorganisation des services dĂ©concentrĂ©s du travail en
mĂ©tropole et dĂ©cret nÂș 99-955 du 17 novembre 1999, relatif Ă lâorganisation des services dĂ©concentrĂ©s
dans les dĂ©partements dâoutre-mer et dans la collectivitĂ© territoriale de Saint-Pierre-et-Miquelon.
58) Article 33 du dĂ©cret nÂș 2004-374 du 29 avril 2004 relatif aux pouvoirs des prĂ©fets, Ă lâorganisation et Ă
lâaction des services de lâĂtat dans les dĂ©partements et les rĂ©gions.
Partie 2 - Organisation 22/11/10 18:57 Page 85
Seuls les agents affectĂ©s en section dâinspection du travail consa-
crent la quasi-totalitĂ© de leur temps Ă sâassurer de lâapplication de la
lĂ©gislation du travail. En effet, mĂȘme si les DDTEFP, les DTEFP ainsi
que les DRTFEP participent Ă la mission dâinspection du travail, cette
participation nâest que partielle, compte tenu de leurs autres attribu-
tions dans le domaine de lâemploi et de la formation professionnelle,
sous la responsabilité des préfets. Toutefois, certains directeurs adjoints
du travail, inspecteurs du travail, contrÎleurs du travail affectés hors
section ainsi que certains agents administratifs peuvent effectuer des
tĂąches dâinspection du travail, de maniĂšre permanente ou occasion-
nelle, Ă temps plein ou Ă temps partiel.
III.1. L
A DIRECTION RĂGIONALE DU TRAVAIL
,
DE L
â
EMPLOI
ET DE LA FORMATION PROFESSIONNELLE
(DRTEFP)
Les cinq Direccte préfigurées et les 17 DRTEFP correspondent aux
vingt-deux rĂ©gions administratives mĂ©tropolitaines. Dâune façon
générale, la direction régionale apporte aux directions départementales
de la rĂ©gion lâappui nĂ©cessaire Ă lâexercice de leurs missions dans les
domaines du travail, de lâemploi et de la formation professionnelle. Le
directeur rĂ©gional organise lâutilisation optimale de lâensemble des
moyens affectés à la direction régionale et aux directions départemen-
tales. à ce titre, il préside le comité technique régional et interdéparte-
mental (CTRI) réunissant le directeur régional délégué (DRD) et les
directeurs départementaux.
Le directeur rĂ©gional est assistĂ© dâun ou plusieurs adjoints ayant
fonction de directeur régional délégué, par un secrétaire général et des
chefs de services (fonctionnaires ou agents de lâĂtat de catĂ©gorie A).
Le schĂ©ma dâorganisation de la DRTEFP est explicitement dĂ©fini et
comprend la mission des affaires régionales, le médecin inspecteur du
travail et cinq services (branches et entreprise, Ă©tudes-prospectives-
évaluation-statistiques, marché du travail et développement de
lâemploi, systĂšme de formation, administration gĂ©nĂ©rale-organisation-
communication).
Responsable des programmes dâintervention communautaires,
notamment du Fonds social européen (FSE), le directeur régional peut
conduire des actions particuliĂšres, mais doit organiser une fonction de
contrÎle de gestion des services déconcentrés.
86
LâINSPECTION DU TRAVAIL EN FRANCE EN 2009
Partie 2 - Organisation 22/11/10 18:57 Page 86
Domaine du travail
En matiĂšre dâinspection de la lĂ©gislation du travail, dans le cadre
des directives du ministre chargé du Travail, le directeur régional
adapte les orientations générales au contexte régional, aprÚs concerta-
tion avec les directeurs dĂ©partementaux. Il coordonne lâaction des
services et organismes qui concourent à la prévention des risques
professionnels et Ă lâamĂ©lioration des conditions de travail, notamment
grùce aux comités régionaux de prévention des risques professionnels
institués par un décret du 10 mai 2007
(59)
.
Il exerce des pouvoirs propres en matiĂšre dâapplication de la lĂ©gis-
lation du travail. Il est, en particulier, appelé à traiter de recours intro-
duits contre les mises en demeure de lâinspection du travail et Ă
prendre des dĂ©cisions dâagrĂ©ment des services mĂ©dicaux du travail.
Le service ârelations et conditions de travailâ, intĂ©grĂ© Ă la âbranche
entreprisesâ, rĂ©alise des tĂąches en relation avec la mission dâinspection
du travail. Il Ćuvre notamment Ă lâanimation, Ă la coordination et au
suivi de lâinspection du travail, Ă la programmation et Ă lâĂ©valuation de
lâaction de lâinspection (synthĂšses et rapports pĂ©riodiques), Ă la
prĂ©vention des risques professionnels avec lâanimation du comitĂ©
régional de coordination, au contrÎle de la médecine du travail, aux
relations institutionnelles avec les partenaires sociaux, les organismes
de prĂ©vention et de vĂ©rification et les juridictions. Enfin, câest lui qui
instruit les recours hiérarchiques et contentieux.
Les médecins inspecteurs régionaux du travail et de la main-
dâĆuvre (MIRTMO) et les ingĂ©nieurs de prĂ©vention appuient en outre
les actions de lâinspection du travail. Cette derniĂšre fonction a pris une
ampleur importante depuis la création, en 2005, des premiÚres
cellules rĂ©gionales dâappui scientifique et technique pluridisci-
plinaires
. Ces cellules permettent de renforcer la compétence des
agents de contrÎle dans leurs missions santé-sécurité au travail. Depuis
la fin de lâannĂ©e 2007, toutes les rĂ©gions mĂ©tropolitaines (ainsi que la
DTEFP de la Réunion) sont dotées de telles équipes pluridisciplinaires.
Il sâagit dĂ©sormais de rechercher des Ă©lĂ©ments fĂ©dĂ©rateurs en vue
dâune plus grande cohĂ©rence de fonctionnement de ces Ă©quipes et de
dĂ©velopper la capitalisation et la mutualisation de lâexpertise mĂ©thodo-
logique dâappui Ă lâaction de lâinspection au plan national.
Les médecins inspecteurs régionaux du travail
(au nombre de 42
effectivement en poste au 31 décembre 2009) sont des médecins spécia-
lisĂ©s en mĂ©decine du travail, inscrits Ă lâordre des mĂ©decins, qui bĂ©nĂ©fi-
cient dâune entiĂšre indĂ©pendance dans le domaine mĂ©dical.
LâORGANISATION DE LâINSPECTION DU TRAVAIL
87
59) Cf.
Lâinspection du travail en France en 2007
, p. 65.
Partie 2 - Organisation 22/11/10 18:57 Page 87
Lâorganisation, le fonctionnement et les moyens de lâinspection mĂ©dicale
du travail et de la main-dâĆuvre ont Ă©tĂ© prĂ©cisĂ©s par une circulaire
(60)
.
Les mĂ©decins inspecteurs du travail concourent Ă lâensemble des
missions des services déconcentrés. à ce titre, ils formulent les avis et
prennent les décisions prévues par la loi ou le rÚglement. Ils sont
notamment chargĂ©s de lâĂ©tude des risques et de leur prĂ©vention. Ils
exercent une action permanente en vue de la protection des salariés
au lieu de leur travail. Ils ont un rĂŽle dâappui technique aux services
de lâinspection du travail, aux services de santĂ© au travail, aux services
chargĂ©s des politiques de lâemploi et en particulier de celles relatives
aux personnes handicapées. Ils ont également un rÎle de conseil,
dâanimation, dâinformation et de formation des mĂ©decins du travail.
Ils exercent eux-mĂȘmes en qualitĂ© dâexperts, des missions spĂ©cifiques
quâils tiennent de dispositions lĂ©gislatives et rĂ©glementaires dans le cadre
en particulier des Ă©tablissements publics de soins, des Ă©tablissements
soumis aux articles du Code rural, de la Sécurité sociale (comités
techniques régionaux), ainsi que dans le cadre des mines et carriÚres.
Enfin, ils participent aux travaux de lâinstitut de veille sanitaire au
bénéfice des travailleurs. Ils peuvent coordonner toute recherche,
Ă©tude, enquĂȘte Ă caractĂšre Ă©pidĂ©miologique et ils peuvent aussi ĂȘtre
sollicitĂ©s Ă titre dâexpert pour participer Ă la reconnaissance des
maladies professionnelles dans le cadre des comités régionaux de
reconnaissance des maladies professionnelles placés auprÚs des CRAM.
Les ingénieurs de prévention
(au nombre de 65 au 31 décembre
2009) ont pour rĂŽle de proposer, Ă la demande des agents de contrĂŽle,
leur avis dâexpert. Cet appui sâexerce particuliĂšrement lors de contrĂŽles
ou dâenquĂȘtes dâaccidents ou de maladies professionnelles qui nĂ©cessi-
tent des connaissances techniques spécifiques.
Comme les agents de contrĂŽle, dans le cadre de cet appui, ils possĂš-
dent un droit dâentrĂ©e dans les entreprises et sont tenus de ne pas rĂ©vĂ©ler
les secrets de fabrication et, en gĂ©nĂ©ral, les procĂ©dĂ©s dâexploitation dont
ils pourraient prendre connaissance dans lâexercice de leurs fonctions.
Les techniciens régionaux de prévention
sont chargés du
contrÎle de la prévention des accidents du travail et des maladies
professionnelles des salariés agricoles
(61)
. Ces agents rattachés aux
services rĂ©gionaux dâinspection du travail agricoles avant janvier 2009,
sont désormais affectés auprÚs des Direccte au sein des équipes pluri-
88
LâINSPECTION DU TRAVAIL EN FRANCE EN 2009
60) Circulaire DRT-Dagemo nÂș 2001-6 du 5 novembre 2001.
61) Le terme de âtechnicien rĂ©gional de prĂ©ventionâ a Ă©tĂ© consacrĂ© par le dĂ©cret 2010-815 du 13 juillet
2010 codifiĂ© Ă lâarticle R. 715-162 du Code rural et de la pĂȘche maritime. Leur rĂ©munĂ©ration est assurĂ©e
par le Fonds national de prĂ©vention en application de lâarticle R. 751-163 du mĂȘme code.
Partie 2 - Organisation 22/11/10 18:57 Page 88
disciplinaires avec les ingénieurs de prévention. Ils interviennent, seuls
ou en appui des inspecteurs ou contrĂŽleurs du travail, dans les entre-
prises pour y effectuer des contrĂŽles ou des enquĂȘtes sur les accidents
du travail, ils peuvent participer également aux réunions des CHSCT.
Ă cet effet ils disposent dâun droit dâaccĂšs dans les entreprises et
exploitations agricoles exclusivement, ils peuvent se faire présenter tous
les documents nĂ©cessaires Ă leur mission. Ils prĂȘtent serment de ne pas
rĂ©vĂ©ler les secrets de fabrication ni les procĂ©dĂ©s dâexploitation dont ils
pourraient prendre connaissance dans lâexercice de leurs fonctions.
Domaine de lâemploi et de la formation professionnelle
Dans le domaine de lâemploi et de la formation professionnelle, le
DRTEFP exerce ses attributions sous lâautoritĂ© du prĂ©fet de rĂ©gion.
Le conseil rĂ©gional Ă©tant lâinterlocuteur privilĂ©giĂ© de lâĂtat dans le
domaine Ă©conomique et social, notamment en matiĂšre de formation
professionnelle, le rÎle essentiel de la DRTEFP est de décliner à son
niveau, les orientations nationales, compte tenu des données locales.
ChargĂ© dâassister le prĂ©fet de rĂ©gion dans sa position de dĂ©cideur en
matiĂšre dâemploi et de formation professionnelle, le directeur rĂ©gional
élabore la stratégie, prépare et assure le suivi du programme régional
en liaison avec lâensemble des services concernĂ©s (DDTEFP, PĂŽle
emploi, Afpa, Assédic, etc.).
III.2. L
A PRĂFIGURATION DES
D
IRECCTE
La création des directions régionales des entreprises, de la concur-
rence, de la consommation, du travail et de lâemploi, rĂ©sulte des
travaux menés dans le cadre de la révision générale des politiques
publiques (RGPP) sâagissant de la rĂ©organisation des services territo-
riaux de lâĂtat dont la finalitĂ© est triple :
⹠améliorer les services pour les citoyens et les entreprises ;
âą moderniser et simplifier lâĂtat dans son organisation et ses processus ;
⹠assurer une plus grande maßtrise des dépenses publiques.
Les Direccte regroupent sept services
(62)
relevant du ministĂšre du
Travail, des Relations sociales, de la Famille et de la Ville (MTRSFV) et
du ministĂšre de lâĂconomie, de lâIndustrie et de lâEmploi (MEIE), soit
plus de 10 000 agents.
LâORGANISATION DE LâINSPECTION DU TRAVAIL
89
62) Les services de lâinspection du travail dans les secteurs de lâagriculture et des transports ont dĂ©jĂ Ă©tĂ©
âfusionnĂ©sâ, depuis le 1
er
janvier 2009, avec ceux dépendant du ministÚre du Travail, également dans le
cadre de la RGPP (voir ci-dessus, chapitre II).
Partie 2 - Organisation 22/11/10 18:57 Page 89
Dans son rapport remis en septembre 2008 au comité de pilotage
de la rĂ©forme, la mission dâappui de lâIGF et de lâIGAS a dĂ©fini le
positionnement de la Direccte :
âAccompagner le dĂ©veloppement des
entreprises et favoriser leur compĂ©titivitĂ©, lâemploi, et les compĂ©tences
tout en veillant aux conditions de travail et au respect des réglementa-
tions du travail et en assurant la loyauté des marchés et la sécurité des
consommateursâ
.
Cette réforme de regroupement des services, sous une seule entité
régionale, doit en outre permettre :
âą une meilleure lisibilitĂ© de lâaction publique (offrir, aux entreprises
notamment, un interlocuteur unique Ă mĂȘme de dĂ©velopper une
approche globale du dĂ©veloppement Ă©conomique et de lâemploi) ;
âą une amĂ©lioration de lâefficacitĂ© par une mutualisation des moyens.
La création des Direccte se déroule dans un contexte complexe
marqué par une évolution importante du paysage administratif
(rĂ©forme de lâadministration territoriale de lâĂtat et crĂ©ation de PĂŽle
emploi, notamment) qui a un impact fort sur les partenaires tradition-
nels des services constitutifs de la Direccte. Les conséquences de la
crise Ă©conomique pĂšsent Ă©galement sur lâĂ©conomie locale et les sollici-
tations vis-Ă -vis de lâĂtat.
Les travaux des cinq régions préfiguratrices (Aquitaine, Franche-
Comté, Languedoc-Roussillon, PACA et RhÎne-Alpes) ont démarré en
juillet 2008 et se sont poursuivis au cours de lâannĂ©e 2009, les princi-
pales Ă©tapes Ă©tant les suivantes :
90
LâINSPECTION DU TRAVAIL EN FRANCE EN 2009
14 janvier 2009
Lettre de mission âmanagĂ©rialeâ adressĂ©e par les deux ministres aux cinq
préfigurateurs
30 janvier 2009
Circulaire DGCIS relative au processus dâaffectation des agents des DRIRE
dans les Direccte
21 avril 2009
Appel à candidatures pour la préfiguration des 17 Direccte
30 avril 2009
1
er
numéro de la lettre électronique des Direccte diffusée à tous les agents
concernés
Juillet 2009
RĂ©unions de prĂ©sentation du dĂ©cret dâorganisation devant les instances paritaires
des ministÚres concernés
27 juillet 2009
Circulaire du Premier ministre relative au financement des opérations immobiliÚres
dans le cadre de la rĂ©forme de lâadministration territoriale de lâĂtat
10 novembre 2009 DĂ©cret nÂș 2009-1377 relatif Ă lâorganisation et aux missions des Direccte
(voir § ci-dessous)
3 décembre 2009
DĂ©signation de lâensemble des prĂ©figurateurs des Direccte
Partie 2 - Organisation 22/11/10 18:57 Page 90
Le décret instituant les Direccte (précité) a été publié au Journal
officiel du 13 novembre 2009. Ce texte traduit notamment lâorganisa-
tion autour de trois pĂŽles
(63)
et dâun secrĂ©tariat gĂ©nĂ©ral, validĂ©e dans le
cadre des cinq préfigurations régionales conduites depuis mi-2008. La
création des Direccte sera effective dans chaque région à la date de
nomination des responsables de ces nouvelles directions régionales. Ce
dĂ©cret ne sâapplique pas Ă la rĂ©gion Ăle-de-France, ni aux rĂ©gions
dâoutre-mer qui feront lâobjet de textes spĂ©cifiques.
Du point de vue de la DGT, les deux enjeux principaux sont les
suivants :
âą le PĂŽle T ne doit pas ĂȘtre uniquement celui de lâinspection du travail
mais doit développer une synergie avec la politique du travail dans
ces autres composantes : aides à la négociation, égalité professionnelle
Hommes/Femmes, plan santé au travail, mutations économiques, etc. ;
âą lâensemble de lâactivitĂ© du pĂŽle T doit contribuer Ă lâactivitĂ© globale
de la Direccte : accompagner les entreprises vers une meilleure
performance.
Le dĂ©cret nÂș 2009-1377 du 13 novembre 2009 : extraits
âArt. 1
er
Les directions régionales des entreprises, de la concurrence, de la
consommation, du travail et de lâemploi sont des services dĂ©concentrĂ©s
communs au ministĂšre de lâĂconomie, de lâIndustrie et de lâEmploi et au minis-
tÚre du Travail, des Relations sociales, de la Famille, de la Solidarité et de la Ville.
Dans chaque région, la direction régionale des entreprises, de la concurrence,
de la consommation, du travail et de lâemploi exerce, sous lâautoritĂ© du prĂ©fet
de rĂ©gion et, pour les missions relevant de sa compĂ©tence, sous lâautoritĂ©
fonctionnelle du prĂ©fet de dĂ©partement, les missions dĂ©finies Ă lâarticle 2, Ă
lâexception de celles relatives aux actions dâinspection de la lĂ©gislation du travail
mentionnĂ©es au 1Âș dudit article, dâune part, et, dâautre part, des pouvoirs
dâenquĂȘte et dâinvestigation exercĂ©s sous le contrĂŽle de lâautoritĂ© judiciaire.
Les principales étapes de la création des Direccte
12 novembre 2007
§
deuxiĂšme Conseil de modernisation des politiques
publiques (CMPP), décision de création des Direccte
10 juillet 2008
§
désignation des cinq préfigurateurs
10 novembre 2009
§
publication du décret constitutif
Janvier 2010
§
début des préfigurations des 17 Direccte
Juillet 2010
§
mise en place effective
LâORGANISATION DE LâINSPECTION DU TRAVAIL
91
63) PĂŽle T : politique et inspection du travail ; pĂŽle 3E : entreprises, emploi, Ă©conomie ; pĂŽle C :
concurrence, consommation et répression des fraudes.
Partie 2 - Organisation 22/11/10 18:57 Page 91
Art 2.
Sous rĂ©serve des compĂ©tences attribuĂ©es Ă dâautres services ou Ă©tablis-
sements publics de lâĂtat, la direction rĂ©gionale des entreprises, de la concur-
rence, de la consommation, du travail et de lâemploi est chargĂ©e :
1Âș de la politique du travail et des actions dâinspection de la lĂ©gislation du
travail ;
2Âș des actions de dĂ©veloppement des entreprises et de lâemploi, notamment
dans les domaines de lâinnovation et de la compĂ©titivitĂ© des entreprises, en
France et Ă lâĂ©tranger, du marchĂ© du travail, de la formation professionnelle
continue, de lâindustrie, du commerce, de lâartisanat, des professions
libérales, des services et du tourisme, ainsi que de celles, définies par le
ministre chargĂ© de lâĂconomie, dans les domaines de lâintelligence Ă©cono-
mique et, pour ce qui la concerne, de la sécurité économique ;
3Âș des actions de contrĂŽle du bon fonctionnement des marchĂ©s et des relations
commerciales entre entreprises, de protection Ă©conomique des consomma-
teurs et de sécurité des consommateurs ainsi que de contrÎle dans le
domaine de la mĂ©trologie. En relation, le cas Ă©chĂ©ant, avec dâautres adminis-
trations compétentes, la direction régionale assure le pilotage des politiques
de lâĂtat susmentionnĂ©es, au besoin en Ă©laborant un plan dâaction rĂ©gional,
et Ă©value la performance de leur application. Elle met en Ćuvre les actions
de développement des entreprises, celles relatives aux relations commer-
ciales entre entreprises, ainsi que les actions en matiĂšre de travail, dâemploi
et de formation professionnelle.
Art 3.I.
Chaque direction régionale des entreprises, de la concurrence, de la
consommation, du travail et de lâemploi comprend les pĂŽles suivants :
- un pĂŽle âpolitique du travailâ chargĂ© des actions relevant du 1Âș de lâarticle 2 ;
- un pĂŽle âentreprises, emploi et Ă©conomieâ chargĂ© des actions mentionnĂ©es au
2Âș de lâarticle 2 ;
- un pĂŽle âconcurrence, consommation, rĂ©pression des fraudes et mĂ©trologieâ
chargĂ© des actions mentionnĂ©es au 3Âș de lâarticle 2.
En outre, les directions régionales des entreprises, de la concurrence, de la
consommation, du travail et de lâemploi peuvent disposer dâun secrĂ©tariat
général.
II. Chaque direction régionale comprend également des unités territoriales.
III. Les unitĂ©s territoriales comportent des sections dâinspection du travail. La
dĂ©limitation gĂ©ographique dâune section peut recouvrir tout ou partie dâune ou
plusieurs unitĂ©s territoriales dans les conditions prĂ©vues Ă lâarticle R. 8122-9 du
Code du travail.
IV. Lorsque la démographie, les conditions économiques ou les caractéristiques
des bassins dâemploi le justifient, des unitĂ©s territoriales dont le ressort nâest
pas dĂ©partemental peuvent ĂȘtre crĂ©Ă©es par arrĂȘtĂ© conjoint des ministres
chargĂ©s du Travail, de lâEmploi et de lâĂconomie, sur proposition du prĂ©fet de
région.
92
LâINSPECTION DU TRAVAIL EN FRANCE EN 2009
Partie 2 - Organisation 22/11/10 18:57 Page 92
Missions du Direccte et délégations de signature et de pouvoir
Article R. 8122-10 du Code du travail
âDans le cadre des
directives du directeur général du travail, le directeur
régional des entreprises, de la concurrence, de la consommation, du
travail et de lâemploi :
1Âș met en Ćuvre au plan rĂ©gional la politique dĂ©finie par les pouvoirs publics
afin dâamĂ©liorer les relations collectives et individuelles et les conditions de
travail dans les entreprises ;
2Âș dĂ©finit les orientations gĂ©nĂ©rales des actions dâinspection de la lĂ©gislation du
travail, quâil organise, coordonne, suit et Ă©value ;
3Âș coordonne lâaction de ses services avec les autres services de lâĂtat et les
organismes chargĂ©s de la prĂ©vention ou du contrĂŽle, en matiĂšre dâinspection
de la législation du travail, de prévention des risques professionnels et
dâamĂ©lioration des conditions de travail. Ă ce titre, il est tenu informĂ© par
lâAgence nationale pour lâamĂ©lioration des conditions de travail de ses inter-
ventions dans la région ;
4Âș assure le suivi de la nĂ©gociation collective dans les entreprises et au niveau
territorial ;
5Âș est chargĂ© des relations avec les autoritĂ©s judiciaires, sous rĂ©serve des attri-
butions confiées par la loi aux inspecteurs du travail ;
6Âș exerce les pouvoirs propres qui lui sont confĂ©rĂ©s par les dispositions en
vigueur ou sur le fondement de telles dispositions.â
Art. 4.II.
â Le directeur rĂ©gional des entreprises, de la concurrence, de la
consommation, du travail et de lâemploi est nommĂ© dans lâemploi de directeur
rĂ©gional de lâadministration territoriale de lâĂtat dans les conditions fixĂ©es par le
décret du 31 mars 2009 précité.
Le directeur régional est assisté par un ou plusieurs adjoints nommés dans
lâemploi de directeur rĂ©gional adjoint de lâadministration territoriale de lâĂtat
dans les conditions fixées par le décret du 31 mars 2009 précité et qui peuvent
exercer, notamment, les fonctions de responsable de pĂŽle, de responsable
dâunitĂ© territoriale ou, le cas Ă©chĂ©ant, de secrĂ©taire gĂ©nĂ©ral.
III. Les responsables des unitĂ©s territoriales sont nommĂ©s par arrĂȘtĂ© des
ministres intĂ©ressĂ©s, pris aprĂšs avis du directeur rĂ©gional, Ă lâexception de ceux
qui sont nommĂ©s dans lâemploi de directeur rĂ©gional adjoint.
IV. Le directeur rĂ©gional et le chef du pĂŽle âconcurrence, consommation,
rĂ©pression des fraudes et mĂ©trologieâ dont le conjoint, le partenaire liĂ© par un
pacte civil de solidaritĂ©, un parent ou un alliĂ© jusquâau troisiĂšme degrĂ© inclusive-
ment donne professionnellement des conseils fiscaux ou juridiques ou exerce la
profession dâindustriel, de commerçant ou de prestataire de services, sont
tenus dâen faire la dĂ©claration auprĂšs du Directeur gĂ©nĂ©ral de la concurrence,
de la consommation et de la rĂ©pression des fraudes.â
LâORGANISATION DE LâINSPECTION DU TRAVAIL
93
Partie 2 - Organisation 22/11/10 18:57 Page 93
III.3. L
ES DIRECTIONS DU TRAVAIL
,
DE L
â
EMPLOI ET
DE LA FORMATION PROFESSIONNELLE
(DTEFP)
Lâinstruction du 24 janvier 2000 prise pour lâapplication du dĂ©cret du
17 novembre 1999 dans les dĂ©partements dâoutre-mer donne, sur leur
fonctionnement, les précisions suivantes :
âLe directeur du travail, de lâemploi et de la formation profession-
nelle a la charge de la coordination et de lâanimation des interventions
des sections dâinspection en matiĂšre dâinspection de la lĂ©gislation du
travail. Au vu des orientations nationales, il fixe, en concertation avec
les inspecteurs du travail chargĂ©s de section, le programme dâactions
prioritaires. Il sâassure du suivi de sa mise en Ćuvre et procĂšde, avec les
inspecteurs du travail, Ă son Ă©valuation.
Le DTEFP assure la coordination des services et organismes qui
contribuent à la prévention des risques professionnels et bénéficie de
lâappui de lâAgence nationale pour lâamĂ©lioration des conditions de
travail (Anact).
Les inspecteurs et les contrĂŽleurs du travail, en raison mĂȘme de la
nature de leurs missions et des pouvoirs qui leur sont attachĂ©s, ont lâini-
Article R. 8122-11 du Code du travail
â
Pour lâexercice des compĂ©tences en matiĂšre dâactions dâinspection de la
législation du travail, le directeur régional des entreprises, de la concur-
rence, de la consommation, du travail et de lâemploi peut dĂ©lĂ©guer sa
signature
au chef du pĂŽle en charge des questions de travail et aux respon-
sables dâunitĂ©s territoriales chargĂ©es des politiques du travail, de lâemploi, de la
formation professionnelle et de développement des entreprises.
En accord avec le délégant, ceux-ci peuvent donner délégation pour signer des
actes relatifs aux affaires pour lesquelles ils ont eux-mĂȘmes reçu dĂ©lĂ©gation aux
agents du corps de lâinspection du travail placĂ©s sous leur autoritĂ©. Le directeur
régional peut mettre fin à tout ou partie de cette délégation. Il peut également
fixer la liste des compĂ©tences quâil souhaite exclure de la dĂ©lĂ©gation que
peuvent consentir ces chefs de service aux agents du corps de lâinspection du
travail placés sous leur autorité.
Les responsables dâunitĂ© territoriale exercent, au nom du directeur
rĂ©gional, le pouvoir hiĂ©rarchique sur les agents chargĂ©s des actions dâins-
pection de la lĂ©gislation du travail.â
DĂ©cret nÂș 2009-1377 du 10 novembre 2009 article 7.I :
âLes prĂ©sentes
dispositions prennent effet, dans chaque région, à la date de nomination du
directeur régional des entreprises, de la concurrence, de la consommation, du
travail et de lâemploi et au plus tard le 1
er
juillet 2010.â
94
LâINSPECTION DU TRAVAIL EN FRANCE EN 2009
Partie 2 - Organisation 22/11/10 18:57 Page 94
tiative de leur action, notamment dans le cadre du programme
dâactions prioritaires, et bĂ©nĂ©ficient, Ă ce titre, de lâindĂ©pendance de
dĂ©cision et dâapprĂ©ciation de lâopportunitĂ© des suites Ă donner aux
constats quâils effectuent.â
Ces directions du travail, de lâemploi et de la formation profession-
nelle exercent donc des compétences attribuées en métropole au
directeur départemental et certaines compétences confiées en métro-
pole au directeur régional.
Ainsi, elles disposent, Ă lâinstar des directions rĂ©gionales du travail,
de lâemploi et de la formation professionnelle de mĂ©tropole, dâun
service âĂ©tudes-prospective-Ă©valuation-statistiquesâ, dâun service Fonds
social europĂ©en (FSE) et dâun service rĂ©gional de contrĂŽle de la forma-
tion professionnelle, tout en conservant les services traditionnels dâune
direction départementale.
Les sections dâinspection du travail, au nombre de 17
(64)
, participent
de la mission ârelations du travailâ.
III.4. L
ES DIRECTIONS DĂPARTEMENTALES DU TRAVAIL
,
DE L
â
EMPLOI ET DE LA FORMATION PROFESSIONNELLE
(DDTEFP)
Dans chaque dĂ©partement, sous lâautoritĂ© du prĂ©fet, sauf en ce qui
concerne les actions dâinspection de la lĂ©gislation du travail, le direc-
teur dĂ©partemental du travail, de lâemploi et de la formation profes-
sionnelle est chargĂ© de mettre en Ćuvre les politiques de lâĂtat, dans le
domaine du travail et dans ceux de lâemploi et de la formation profes-
sionnelle.
La DDTEFP est lâĂ©chelon opĂ©rationnel de cette mise en Ćuvre. Elle
comprend des sections dâinspection et des services spĂ©cialisĂ©s.
Responsable de lâensemble de la DDTEFP, le directeur dĂ©parte-
mental a autoritĂ© sur lâensemble des sections dâinspection, dans le
respect des pouvoirs propres confiĂ©s aux agents de lâinspection du
travail. Ă ce titre, il organise, coordonne et suit les actions de lâinspec-
Ces DTEFP nâont pas Ă©tĂ© affectĂ©es par le dĂ©cret du 10 novembre 2009 crĂ©ant
les Direccte. En effet, lâarticle 15 de ce dĂ©cret dispose : âLe prĂ©sent dĂ©cret ne
sâapplique ni Ă la rĂ©gion Ăle-de-France ni aux rĂ©gions dâoutre-merâ.
LâORGANISATION DE LâINSPECTION DU TRAVAIL
95
64) Cinq sections en Guadeloupe, trois en Guyane, quatre en Martinique et cinq Ă la RĂ©union.
Partie 2 - Organisation 22/11/10 18:57 Page 95
tion du travail. En matiÚre de législation du travail et de prévention des
risques professionnels, il coordonne lâaction des services avec les
autres services de lâĂtat et les organismes chargĂ©s de la prĂ©vention et
du contrÎle. De façon générale, il est également chargé des relations
avec les juridictions.
Enfin, il possĂšde certains pouvoirs propres dâinspection du travail. Il
instruit, notamment, des demandes de dérogations à des dispositions
légales ou réglementaires et exerce des compétences dans le domaine
de la santé et de la sécurité au travail, des licenciements pour motif
Ă©conomique, du fonctionnement des comitĂ©s dâentreprise et de
lâemploi des travailleurs handicapĂ©s.
Le DDTEFP est assistĂ© dâun ou plusieurs adjoints (ayant le grade de
directeur du travail ou de directeur adjoint) et de chefs de services. Les
inspecteurs du travail, ayant en charge une section dâinspection, ont
également la qualité de chef de service.
En mĂ©tropole, il existe 97 directions dĂ©partementales, dans lâorgani-
sation desquelles sâinsĂšrent, en 2009, 783 sections dâinspection du
travail.
Domaine du travail
Les actions qui relĂšvent du domaine du travail sont plus particuliĂšre-
ment de la compĂ©tence du pĂŽle âinterventions en entrepriseâ. Ce dernier
regroupe la ou les sections dâinspection du travail, la section centrale
travail ainsi que le service restructurations des entreprises. Ce pĂŽle est
souvent placĂ© sous la responsabilitĂ© dâun directeur adjoint du travail.
Les sections dâinspection du travail
La section dâinspection du travail est lâĂ©chelon territorial dâinterven-
tion dans lâentreprise (article R. 8122-8 du Code du travail). Elle est
placĂ©e sous la responsabilitĂ© directe de lâinspecteur du travail qui en
est le chef de service.
Câest le ministre chargĂ© du Travail qui dĂ©termine le nombre et la
localisation des sections dâinspection. Câest sur proposition du directeur
départemental que le directeur régional décide de la délimitation des
sections.
En 2009, il existe 783 sections dâinspection du travail en mĂ©tropole
et dans les dĂ©partements dâoutre-mer (DOM). Quelques dĂ©partements
peu peuplĂ©s, comme la LozĂšre, ne comptent quâune ou deux sections,
alors que le département de Paris en compte désormais 45.
96
LâINSPECTION DU TRAVAIL EN FRANCE EN 2009
Partie 2 - Organisation 22/11/10 18:57 Page 96
Depuis le 1
er
janvier 2009, lâimpact de la âfusionâ liĂ© Ă celui du
PMDIT a modifié de façon significative la cartographie des sections
dâinspection du travail en France
(65)
. En effet, des organisations
innovantes ont Ă©tĂ© favorisĂ©es pour renforcer lâaction de contrĂŽle
(Ă©quipes ârenfortâ) et se rapprocher davantage de la rĂ©alitĂ© des terri-
toires. Dans ce dernier cas, lâaccent est mis soit sur un secteur dâactivitĂ©
(BTP par exemple) soit sur une thématique particuliÚre (travail illégal,
risques chimiques, par exemple).
Pour autant, la circulaire précitée du 23 septembre 2009
(66)
rappelle
quâil convient
âdâassurer une visibilitĂ© et une lisibilitĂ© maximales de
lâorganisation administrativeâ
. Ainsi, les décisions de localisation et de
dĂ©limitation des sections dâinspection du travail sont-elles publiĂ©es au
recueil des actes administratifs. Par ailleurs, la plupart des services
déconcentrés ont pris des dispositions de publicité de ces informations
par voie de presse, dépliants, affiches, internet, etc.
La section se compose habituellement dâun inspecteur du travail,
plus rarement dâun directeur adjoint du travail, dâun ou plusieurs
contrĂŽleurs du travail et dâun(e) ou deux secrĂ©taires. Les contrĂŽleurs
du travail exercent leurs compĂ©tences sous lâautoritĂ© de lâinspecteur du
travail (article L. 8112-5 du Code du travail).
Si le directeur départemental, au vu des orientations nationales et
régionales, fixe, en liaison avec les inspecteurs du travail, un programme
dĂ©partemental dâactions, il revient Ă lâinspecteur du travail dâorganiser
lâaction de sa section et dâen rendre compte. Dans ce cadre, en raison
mĂȘme de la nature de leurs missions et des pouvoirs qui leur sont ratta-
chĂ©s, les inspecteurs et contrĂŽleurs du travail bĂ©nĂ©ficient de lâindĂ©pen-
dance de dĂ©cision et dâapprĂ©ciation de lâopportunitĂ© des moyens Ă
utiliser quant aux suites Ă donner aux constats quâils effectuent.
Des actions communes sont menées par des agents de différentes
sections dans le cadre départemental, voire régional, notamment dans le
cadre de campagnes de contrÎle nationales et européennes (SLIC/CHRIT).
La section centrale travail et le service de renseignement
du public
La section centrale travail et le service de renseignement du public
accomplissent des tĂąches qui participent de la mission dâinspection du
travail. Ă ce titre, elle instruit les demandes dâhomologation des
ruptures conventionnelles conformĂ©ment Ă lâarticle R. 1237-3 du Code
du travail.
LâORGANISATION DE LâINSPECTION DU TRAVAIL
97
65) Voir chapitres I et II ci-dessus.
66) Voir chapitre I ci-dessus.
Partie 2 - Organisation 22/11/10 18:57 Page 97
Ils assurent les renseignements courants sur la législation du travail
et les conventions collectives et gÚrent le réseau des conseillers des
salariés. Ils collectent également les informations sur les conditions et
les relations de travail et Ă©laborent les synthĂšses semestrielles et
annuelles. Enfin, la section centrale travail suit les procédures adminis-
tratives, pénales et contentieuses, enregistre et conserve les accords
collectifs.
Le service modernisation et restructuration des entreprises
Le service modernisation et restructuration des entreprises gĂšre les
aides aux entreprises. Ces aides ont vocation à améliorer les conditions
de travail, lâorganisation et lâamĂ©nagement du temps de travail. Elles
ont Ă©galement pour finalitĂ© dâaccompagner les restructurations et les
licenciements pour motif économique pour en réduire au mieux les
consĂ©quences nĂ©gatives en termes dâemploi.
Domaine de lâemploi et de la formation professionnelle
Dans le domaine de lâemploi et de la formation professionnelle, le
directeur départemental est notamment chargé de préparer et mettre
en Ćuvre les diffĂ©rents programmes dâactions de lâĂtat avec le
concours de PĂŽle emploi, de lâAssociation nationale pour la formation
professionnelle des adultes (Afpa) et des autres services de lâĂtat et
opĂ©rateurs et dâen suivre lâexĂ©cution.
La mise en Ćuvre des politiques dĂ©finies par les pouvoirs publics
concerne particuliĂšrement la gestion des aides de lâĂtat consacrĂ©es Ă
lâinsertion et Ă la formation professionnelle, les actions sur lâenvironne-
ment local ainsi que la participation Ă la mise en Ćuvre de la politique
dâinsertion professionnelle des travailleurs handicapĂ©s.
Pour ces activitĂ©s qui ne participent pas de lâinspection de la lĂ©gisla-
tion du travail, les directions dĂ©partementales relĂšvent de lâautoritĂ© du
préfet.
98
LâINSPECTION DU TRAVAIL EN FRANCE EN 2009
Partie 2 - Organisation 22/11/10 18:57 Page 98
IV. LâADMINISTRATION CENTRALE
IV.1. L
A
D
IRECTION GĂNĂRALE DU TRAVAIL
(DGT)
La DGT a été créée par le décret 2006-1033 du 22 août 2006, dont
lâarticle 3 lui confie
âla prĂ©paration, lâanimation et la coordination de
la politique du travail, afin dâamĂ©liorer les relations collectives et indivi-
duelles et les conditions de travail dans les entreprises ainsi que la
qualitĂ© et lâeffectivitĂ© du droit qui les rĂ©git. Ă ce titre, elle est chargĂ©e de
lâĂ©laboration et de lâapplication des textes lĂ©gislatifs et rĂ©glementaires,
etc.â
. LâĂ©quilibre souhaitĂ© et lâinteraction recherchĂ©e, entre Ă©laboration
et application du droit, fondent les dispositions de lâarrĂȘtĂ© du 22 aoĂ»t
2006 relatif Ă lâorganisation de la Direction gĂ©nĂ©rale du travail, avec, en
particulier, un âservice des relations et des conditions de travailâ et un
âservice de lâanimation territoriale de la politique du travail et de
lâaction de lâinspection du travailâ.
Le service des relations et des conditions de travail comprend deux
sous-directions. La sous-direction des relations individuelles et collec-
tives du travail (RT) assure, dâune part, la fonction dâĂ©laboration de la
rĂšgle, lĂ©gislative ou rĂ©glementaire et, dâautre part, le suivi et le soutien
du dialogue social et de la négociation collective. La sous-direction des
conditions de travail (CT), a un rÎle essentiel sur le champ de la santé
et la sécurité au travail.
Une sous-direction des conseils de prudâhommes et du support
prend en charge lâensemble des relations avec lâinstitution prudâhomale
dont lâorganisation des Ă©lections. Cette sous-direction assure Ă©galement
diverses missions dâexpertise et de coordination des services ainsi que
les questions dâorganisation interne, de budget et de communication.
Le service dâanimation territoriale assiste le DGT dans lâexercice de
sa fonction dââautoritĂ© centraleâ. Il est organisĂ© avec deux dĂ©parte-
ments
(67)
qui concrétisent les deux notions majeures du PMDIT, que
sont lâanimation de lâaction et le soutien, sous diffĂ©rentes formes, aux
agents. Il comprend Ă©galement lâinspection mĂ©dicale du travail et de la
main-dâĆuvre (MIRTMO) qui assure la direction technique et lâanima-
tion des médecins inspecteurs du travail.
Depuis le décret du 18 avril 2008
(68)
, la création de la DNLF
(69)
a
entrainĂ© un ajustement de lâorganisation de la DGT. Câest lâobjet de
lâarrĂȘtĂ© du 15 juillet 2008. Dans ce cadre, la DGT soutient lâaction des
LâORGANISATION DE LâINSPECTION DU TRAVAIL
99
67) DASC : dĂ©partement de lâappui et du soutien au contrĂŽle.
DAP : dĂ©partement de lâanimation de la politique du travail et du contrĂŽle.
68) Voir les développements consacrés à ce sujet dans
Lâinspection du travail en France en 2008
, p. 68.
69) Délégation nationale à la lutte contre les fraudes.
Partie 2 - Organisation 22/11/10 18:57 Page 99
corps de contrÎle dans le domaine de la lutte contre le travail illégal,
participe à la formation des agents et assure le suivi des remontées
dâinformation. La direction est Ă©galement en charge des bureaux de
liaison et de la coopération internationale en matiÚre de détachement
des salariĂ©s par des entreprises Ă©trangĂšres (pĂŽle âprestation de service
transnationale et lutte contre le travail illĂ©galâ au bureau RT1). Le
dĂ©partement DAP de la DGT intĂšgre lâactivitĂ© dâĂ©tudes et de statis-
tiques en la matiĂšre. Le bureau DASC1, quant Ă lui, est chargĂ© dâorga-
niser lâaction de lâinspection du travail entrant dans le champ de
compĂ©tence de la DNLF (lutte contre le travail dissimulĂ©) ou non (prĂȘt
illicite de main-dâĆuvre, fausse sous-traitance, emploi dâĂ©trangers sans
titre de travail).
La DGT est dirigée par un directeur général, M. Jean-Denis
Combrexelle, assistĂ©, pour lâensemble de ses attributions, par un direc-
teur portant le titre de directeur adjoint au directeur général, M. Jean
BessiÚre. Le directeur général est responsable du programme budgé-
taire 111 âamĂ©lioration de la qualitĂ© de lâemploi et des relations du
travailâ qui dispose, pour 2009, de 54,9 millions dâeuros dâautorisations
dâengagement et de 88,4 millions dâeuros de crĂ©dits de paiement
(70)
.
Son effectif physique est de 222 agents
(71)
dont 161 emplois de
catégorie A, soit plus de 70 %. Son budget de fonctionnement est de
1 161 220 euros.
La DGT prépare, anime et coordonne la politique du travail afin
dâamĂ©liorer les relations collectives et individuelles et les conditions de
travail dans les entreprises ainsi que la qualitĂ© et lâeffectivitĂ© du droit
qui les régit.
Ă ce titre, elle est chargĂ©e de lâĂ©laboration et de lâapplication des
textes législatifs et réglementaires et assure le développement des
actions concernant les relations du travail, lâaccompagnement et le
suivi de la négociation collective, les conditions de travail et la protec-
tion de la santé et de la sécurité en milieu de travail.
Dans le champ des relations du travail, elle a autorité sur les
services dĂ©concentrĂ©s et est chargĂ©e de lâapplication des conventions
nÂș 81 et 129 de lâOIT. Elle assure, Ă ce titre, la fonction dâautoritĂ©
centrale pour les agents de lâinspection du travail relevant du ministre
en charge du Travail. Elle détermine les orientations de la politique du
travail, coordonne, Ă©value et valorise les actions, notamment en
matiĂšre de contrĂŽle de lâapplication du droit du travail. Elle contribue Ă
la dĂ©finition des principes de lâorganisation du rĂ©seau territorial. Elle
100
LâINSPECTION DU TRAVAIL EN FRANCE EN 2009
70) Ces montants de crĂ©dits, largement supĂ©rieurs Ă ceux de lâannĂ©e 2007, mais Ă©galement de lâannĂ©e
2009, sâexpliquent par les dĂ©penses exceptionnelles liĂ©es aux Ă©lections prudâhomales de dĂ©cembre
2008.
71) Dont deux agents mis Ă disposition dâautres ministĂšres.
Partie 2 - Organisation 22/11/10 18:57 Page 100
veille au respect des rÚgles déontologiques de ces agents. Elle
coordonne Ă©galement les liaisons avec les services dâinspection du
travail relevant dâautres dĂ©partements ministĂ©riels.
Elle assure lâappui et le soutien de ces services dans lâexercice de
leurs missions. Des groupes de travail favorisent le partage dâexpĂ©-
rience entre lâadministration centrale et les services dĂ©concentrĂ©s sur
des thĂšmes de modernisation de lâinspection du travail ou dâĂ©volution
du droit.
La DGT assure la tutelle de lâAgence nationale pour lâamĂ©lioration
des conditions de travail (Anact), de lâAgence française de sĂ©curitĂ©
sanitaire de lâenvironnement et du travail (Afsset) ainsi que le secrĂ©ta-
riat des conseils et comités consultatifs nationaux intervenant dans son
champ de compétence.
Elle contribue à la définition de la position du ministÚre dans les
nĂ©gociations internationales et communautaires, participe Ă lâĂ©labora-
tion, prĂ©pare la transposition et assure lâapplication des actes interna-
tionaux et communautaires dans les matiĂšres qui relĂšvent de sa
compétence. Toujours sur le plan européen, la DGT développe des
relations avec le ComitĂ© des hauts responsables de lâinspection du
travail (CHRIT).
Outre son activitĂ© dans le cadre de lâagenda communautaire, la
DGT contribue activement Ă faire progresser le droit sur les grands
sujets qui animent le champ du travail en France. On peut citer par
exemple les discussions autour de la représentativité syndicale, des
revenus du travail ou sur la santé et la sécurité au travail.
IV.2. L
E
C
ONSEIL NATIONAL DE L
â
INSPECTION DU TRAVAIL
(CNIT)
La crĂ©ation du Conseil national de lâinspection du travail (dĂ©cret du
2 mars 2007), qui sâinscrit dans le cadre de la mise en Ćuvre du
PMDIT, vient complĂ©ter la mise en place dâun dispositif de pilotage
clair au niveau de lâadministration centrale. Il a Ă©tĂ© installĂ© par le
ministre chargé du Travail le 4 février 2008
(72)
.
Au cours de cette sĂ©ance dâinstallation, le ministre chargĂ© du Travail
a rappelĂ© que la mise en place du CNIT constitue une avancĂ©e tout Ă
fait remarquable dans lâĂ©volution de lâorganisation du systĂšme français
dâinspection du travail, qui forme dĂ©sormais un ensemble global et
cohĂ©rent. Il a soulignĂ© sa volontĂ© de promouvoir un pilotage de lâins-
LâORGANISATION DE LâINSPECTION DU TRAVAIL
101
72) Cf.
Lâinspection du travail en France en 2008
, p. 70.
Partie 2 - Organisation 22/11/10 18:57 Page 101
pection du travail à la fois fort et équilibré, qui sache faire avancer les
prioritĂ©s nationales, mettre en valeur lâaction des agents sur le terrain,
tout en favorisant leurs initiatives.
La vocation premiÚre du CNIT, instance consultative indépendante,
est dâapporter une garantie aux agents participant aux activitĂ©s de
contrĂŽle de lâinspection du travail, quel que soit leur positionnement
dans la hiĂ©rarchie, afin quâils puissent exercer leurs missions en toute
impartialitĂ©, et Ă lâabri de toutes
âinfluences extĂ©rieures induesâ
, selon
les termes mĂȘmes des conventions nÂș 81, 129 et 178 de lâOIT.
Le CNIT est composĂ© dâun conseiller dâĂtat, dâun conseiller Ă la
Cour de cassation, dâun inspecteur gĂ©nĂ©ral des affaires sociales, dâun
membre du corps de lâinspection du travail (directeur rĂ©gional), dâun
inspecteur du travail et dâun contrĂŽleur du travail proposĂ©s par la
commission administrative paritaire des inspecteurs du travail. Leur
mandat est de trois ans, renouvelable une fois. Son président, élu par
les membres du conseil, est M. Jean-François Merle, conseiller dâĂtat.
Le CNIT peut ĂȘtre saisi par :
âą tout agent participant aux activitĂ©s de contrĂŽle de lâinspection du
travail, quel que soit son positionnement dans la hiĂ©rarchie, sâagis-
sant de tout acte dâune autoritĂ© administrative qui porterait atteinte
aux conditions dans lesquelles lâinspecteur du travail doit pouvoir
exercer sa mission ;
âą par le ministre chargĂ© du Service dâinspection du travail, Ă propos de
toute question concernant le respect des missions et les garanties de
lâinspection du travail.
AprĂšs instruction du dossier, le Conseil rend des avis consultatifs
motivés, qui sont transmis au ministre chargé du Travail.
Le CNIT a publié, en juillet 2010, un
rapport dâactivitĂ© affĂ©rent Ă
la période 2008-2009
(73)
qui donne les précisions suivantes.
Le Conseil national de lâinspection du travail (CNIT) a Ă©tĂ© crĂ©Ă© par le dĂ©cret
nÂș 2007-279 du 2 mars 2007, dont les dispositions ont Ă©tĂ© codifiĂ©es aux
articles D. 8121-1 Ă 8121-12 du Code du travail.
Par arrĂȘtĂ© interministĂ©riel du 26 dĂ©cembre 2007, ont Ă©tĂ© nommĂ©s membres du
Conseil national de lâinspection du travail : Mmes et MM. Denis BarthĂ©lĂ©my,
conseiller à la Cour de cassation, Jean-Pierre Chassine, inspecteur général des
affaires sociales, Martine Corneloup, inspectrice du travail, Bernadette
102
LâINSPECTION DU TRAVAIL EN FRANCE EN 2009
73) LâencadrĂ© ci-dessous reprend
in extenso
ce premier rapport du CNIT.
Partie 2 - Organisation 22/11/10 18:57 Page 102
Fougerouse, directrice régionale du travail des transports, Jean-François Merle,
conseiller dâĂtat en service extraordinaire, Jean-Pierre Ostrowski, chef de
service rĂ©gional de lâinspection du travail, de lâemploi et de la politique sociale
agricoles (Itepsa), Didier Rey, directeur rĂ©gional du travail, de lâemploi et de la
formation professionnelle, et Ăric Verhaeghe, contrĂŽleur du travail.
Le 4 février 2008, le ministre du Travail, des Relations sociales et de la
Solidarité, M. Xavier Bertrand, a installé les membres du conseil dans leurs
fonctions. Sous la prĂ©sidence du doyen dâĂąge, les membres ont Ă©lu M. Jean-
François Merle prĂ©sident du Conseil national de lâinspection du travail.
Le Conseil a ensuite dĂ©butĂ© lâĂ©laboration de son rĂšglement intĂ©rieur qui sâest
poursuivie au cours de sa séance du 6 mars 2008. Conformément aux disposi-
tions de lâarticle D. 8121-9 du Code du travail, ce rĂšglement intĂ©rieur a Ă©tĂ©
approuvĂ© par arrĂȘtĂ© interministĂ©riel du 20 mai 2008.
I. Modification de la composition du Conseil
1Âș Par arrĂȘtĂ© interministĂ©riel du 4 novembre 2008, sur proposition du Premier
président de la Cour de cassation, M. Hervé Gosselin, conseiller à la Cour de
cassation, a remplacé M. Denis Barthélémy.
2Âș Ă la suite de la fusion des services dâinspection du travail intervenue Ă
compter du 1
er
janvier 2009, le mandat de Mme Fougerouse et de
M. Ostrowski, directeurs du travail responsables régionaux respectivement de
lâinspection du travail des transports et de lâagriculture est devenu caduc, les
services quâils reprĂ©sentaient nâayant plus dâexistence au regard des missions
dâinspection du travail. Un arrĂȘtĂ© du ministre du Travail a mis fin Ă leur mandat.
II. Avis sur saisine de membres du corps de lâinspection du travail
Cinq saisines, dont trois ont été jointes au fond, ont été instruites par les
membres du Conseil national de lâinspection du travail et donnĂ© lieu Ă un avis
adressĂ©, aux requĂ©rants, aux ministres concernĂ©s ainsi quâaux membres de la
commission administrative paritaire compétente :
1Âș La premiĂšre saisine, en date du 13 fĂ©vrier 2008, concernait lâexpĂ©rimentation
du rapprochement des services de lâItepsa et de la DDTEFP dans deux dĂ©par-
tements, la Dordogne et le Pas-de-Calais.
Lâauteur de la saisine, considĂ©rait que le âdĂ©mantĂšlementâ de lâinspection du
travail en agriculture, dans le cadre de la révision générale des politiques
publiques (RGPP), au cours du premier semestre 2009, Ă©tait âde nature Ă
porter directement et personnellement atteinte aux conditions dans lesquelles [il
devait] pouvoir exercer [sa] mission de contrĂŽle de lâinspection du travailâ.
Le Conseil national, dans un avis du 18 juin 2008, a estimé cette saisine irrece-
vable au motif que :
a) La preuve nâĂ©tait pas rapportĂ©e par le requĂ©rant que le regroupement des
services dâinspection du travail dans une direction unique âconstitu[ait] par elle-
mĂȘme un acte de nature Ă porter directement et personnellement atteinte aux
conditions dans lesquelles il doit pouvoir exercer sa missionâ ;
b)
âIl nâapparaĂźt pas dans lâĂ©tat actuel des informations disponibles que cette
dĂ©cision fasse obstacle Ă lâexistence dâun systĂšme dâinspection du travail
LâORGANISATION DE LâINSPECTION DU TRAVAIL
103
Partie 2 - Organisation 22/11/10 18:57 Page 103
couvrant les salariés relevant du régime agricole au sens de la convention
nÂș 129 de lâOrganisation internationale du travail, sous rĂ©serve que ses
modalitĂ©s de mise en Ćuvre permettent que les effectifs, les moyens matĂ©riels,
la formation et lâexistence dâune autoritĂ© centrale placĂ©e auprĂšs du ministre
chargĂ© de lâapplication des dispositions lĂ©gales relatives aux conditions de
travail et Ă la protection sociale des travailleurs dans les professions agricoles,
permettent de garantir lâeffectivitĂ© de ce systĂšme dâinspection du travail.â
2Âș La deuxiĂšme saisine, datĂ©e du 1
er
aoĂ»t 2008, Ă©manait dâun responsable de
section dâinspection du travail qui considĂ©rait indue lâintervention Ă©crite de son
directeur dĂ©partemental auprĂšs dâune entreprise.
En rĂ©ponse Ă lâintervention dâun chef dâentreprise suite Ă un contrĂŽle, un
inspecteur du travail lui adresse un courrier dans lequel il Ă©nonce les rĂšgles
dâintervention des agents de contrĂŽle en se rĂ©fĂ©rant aux rĂšgles de la fonction
publique et des conventions du BIT et critique lâaction de lâagent de contrĂŽle
placé sous sa responsabilité. Il donne une large publicité à ce courrier au sein
de sa direction départementale.
AprÚs instruction du dossier, le CNIT a considéré, par avis du 29 octobre 2008,
que, dâune part, le requĂ©rant avait fait une interprĂ©tation erronĂ©e des rĂšgles
dâintervention de lâinspection du travail et, dâautre part, quâil Ă©tait du devoir du
directeur dĂ©partemental, comme il lâavait fait, dâen donner la bonne interprĂ©ta-
tion auprÚs des entreprises du département.
Le Conseil national a également ajouté que le directeur départemental était
âinvesti du droit et du devoir dâapporter aux agents de lâinspection du travail un
soutien et une aide lorsque le respect de leurs conditions dâintervention nâest
pas assurĂ©â
, en application des dispositions de lâarticle R. 8122-5 du Code du
travail, alors en vigueur.
3Âș Les trois saisines suivantes, datĂ©es des 6, 8 et 13 juillet 2009, Ă©manaient de
trois responsables rĂ©gionaux de lâinspection du travail et de la politique sociale
agricoles qui, Ă lâoccasion de la fusion des services dâinspection au 1
er
janvier
2009, contestaient nâavoir pas Ă©tĂ© affectĂ©s, comme lâavaient Ă©tĂ© lâensemble
des agents du niveau départemental, dans les services territoriaux du ministÚre
du Travail dĂ©sormais chargĂ©s de lâinspection du travail dans le secteur agricole.
Ils estimaient, de ce fait, quâil Ă©tait portĂ© atteinte aux conditions dâexercice de
leur mission dâinspection du travail.
AprÚs instruction de leur recours le Conseil national a considéré, par avis daté
du 27 janvier 2010, quâil convenait de joindre au fond leurs demandes du fait
quâelles avaient un mĂȘme objet et les a jugĂ©es recevables.
Il a considéré en second lieu que
âla fusion des services de lâinspection de
travail et le regroupement de lâensemble des missions dâinspection du travail
sous lâĂ©gide de la direction gĂ©nĂ©rale du travail ne comportent pas, par eux-
mĂȘmes, de mesures contraires aux dispositions des conventions nÂș 81 et 129
de lâOrganisation internationale du travailâ
et a rejeté ce moyen invoqué par les
requérants.
Il a également considéré que
âla distinction entre le grade et lâemploi, telle
quâelle rĂ©sulte du statut gĂ©nĂ©ral des fonctionnaires, exclut tout âdroitâ des
agents dâun corps Ă occuper un emploi ou une catĂ©gorie dâemplois dĂ©terminĂ©â
104
LâINSPECTION DU TRAVAIL EN FRANCE EN 2009
Partie 2 - Organisation 22/11/10 18:57 Page 104
et que
âles conventions nÂș 81 et 129 de lâOrganisation internationale du travail
ne comportent pas davantage de dispositions qui seraient de nature à créer un
tel droit pour les fonctionnaires de lâinspection du travailâ
.
Par contre, le Conseil a recommandé aux ministres en charge du Travail et de
lâAgriculture
âde permettre Ă ceux des membres du corps de lâinspection du
travail actuellement en fonction dans les services du ministĂšre de lâAgriculture
qui le souhaitent, de rejoindre, à échéance raisonnable, les services du minis-
tĂšre du Travailâ
.
Une sixiĂšme saisine, datĂ©e du 16 septembre 2009, est toujours en cours dâins-
truction.
III. Avis sur saisine du ministre chargé du Travail
Le ministre du Travail, par courrier en date du 16 mai 2008, a sollicitĂ© lâavis du
Conseil national de lâinspection du travail sur un document intitulĂ© âPrincipes de
dĂ©ontologie pour lâinspection du travailâ.
Ce document a été préparé entre 2004 et 2006 par un groupe de travail
composĂ© dâagents des services dĂ©concentrĂ©s et de lâadministration centrale du
ministĂšre du Travail, ainsi que dâautres administrations. Des reprĂ©sentants du
Bureau international du travail avaient activement participé à ces travaux.
Le Conseil a analysé ce document, qui se présente sous la forme de dix fiches
portant sur les principes suivants : impartialité, indépendance, libre décision, devoir
dâinformation, rĂ©serve et expression publique, confidentialitĂ© des plaintes, secret
professionnel, discrétion professionnelle, diligence normale et probité, lors de ses
séances des 18 juin, 3 septembre, 8 octobre, 29 octobre, 10 décembre 2008 ainsi
que des 19 fĂ©vrier, et 26 mars 2009. La sĂ©ance du 3 septembre 2008 sâest tenue
avec la participation dâune reprĂ©sentante du BIT. Le Conseil a rendu un avis dĂ©taillĂ©
sur chacune des fiches dans sa sĂ©ance du 13 mai 2009, sans toutefois procĂ©der Ă
un travail de rĂ©Ă©criture dont il a considĂ©rĂ© quâil outrepasserait sa mission.
Il a prĂ©cisĂ© quâil
âconsidĂ©r[ait] quâen raison mĂȘme de son contenu qui prĂ©sente
de maniĂšre imbriquĂ©e des rappels de lâĂ©tat du droit positif, des commentaires
de jurisprudence et des analyses de situations concrĂštes qui se veulent des
illustrations, ce document ne [pouvait] pas avoir un caractĂšre normatif au sens
oĂč il existe, pour certaines professions, un
âcode de dĂ©ontologieâ
. Le Conseil
estime en revanche que, sur beaucoup de sujets auxquels les agents des
services de lâinspection du travail sont confrontĂ©s dans leur action quotidienne,
ce document constitue un outil de référence. Il peut, par sa dimension pédago-
gique, ĂȘtre utilisĂ© pour la formation des Ă©lĂšves inspecteurs et contrĂŽleurs du
travail, mais aussi pour renforcer la sĂ©curitĂ© juridique des conditions dâexercice
des actions de contrĂŽle de lâapplication de la lĂ©gislation du travail. Il peut enfin,
en donnant des repÚres partagés, contribuer à consolider la culture commune
des services dâinspection.â
Le ministre du Travail a pris en considération cet avis pour faire mettre à jour ce
document par ses services, en a prĂ©facĂ© le texte actuel le 22 fĂ©vrier 2010, lâa
diffusĂ© auprĂšs de ses agents et a souhaitĂ© quâil continue Ă ĂȘtre actualisĂ© par
lâautoritĂ© centrale de lâinspection du travail avec lâapport des travaux du Conseil
âpour rester attentifs aux questionnements nouveauxâ.
LâORGANISATION DE LâINSPECTION DU TRAVAIL
105
Partie 2 - Organisation 22/11/10 18:57 Page 105
IV.3. L
A
D
ĂLĂGATION GĂNĂRALE Ă L
â
EMPLOI ET
Ă LA FORMATION PROFESSIONNELLE
(DGEFP
(74)
)
La DĂ©lĂ©gation gĂ©nĂ©rale Ă lâemploi et Ă la formation professionnelle
est placĂ©e sous lâautoritĂ© du ministre de lâĂconomie, de lâIndustrie et de
lâEmploi depuis le 31 mai 2007. Elle est chargĂ©e de la conception et de
la mise en Ćuvre des politiques de lâemploi et de la formation profes-
sionnelle. Elle en construit le cadre juridique en concertation avec les
autres départements ministériels et les partenaires sociaux. Elle conduit
et coordonne la mise en Ćuvre des dispositifs et en Ă©value les rĂ©sul-
tats. Elle veille Ă lâinscription de cette politique dans la stratĂ©gie
europĂ©enne pour lâemploi et de lutte contre la pauvretĂ© et lâexclusion
sociale. Elle assure la gestion des programmes soutenus par le Fonds
social européen (FSE) en France.
En 2009, le délégué général, M. Bertrand Martinot, est responsable
du programme nÂș 102 âaccĂšs et retour Ă lâemploiâ (5,9 milliards
dâeuros) et du programme nÂș 103 âaccompagnement des mutations
Ă©conomiques et dĂ©veloppement de lâemploiâ (5,2 milliards dâeuros)
(75)
.
Ces politiques sont relayĂ©es et mises en Ćuvre sur le territoire
national par lâaction du service public de lâemploi : les DDTEFP et
DRTEFP, PĂŽle emploi
(76)
, lâAfpa, lâUnĂ©dic, les missions locales et les
permanences dâaccueil, dâinformation et dâorientation (PAIO). Dâautres
partenaires, tels que les collectivités territoriales (régions, départements
et communes) et leurs groupements, y participent.
La DGEFP compte 262 agents (ETP), essentiellement des cadres
issus dâorigines diverses et de statuts diffĂ©rents.
Son activitĂ© est moins directement consacrĂ©e Ă lâĂ©laboration des
normes lĂ©gislatives et rĂ©glementaires dont lâapplication relĂšve du
contrĂŽle de lâinspection du travail. Toutefois, lorsquâelle met au point
les mesures dâaccompagnement des licenciements pour motif Ă©cono-
mique ou les divers types de contrats aidés, elle définit des rÚgles qui
intĂ©ressent directement lâaction de lâinspection du travail.
106
LâINSPECTION DU TRAVAIL EN FRANCE EN 2009
www.performance-publique.gouv.fr.
76) La loi nÂș 2008-126 du 13 fĂ©vrier 2008 relative Ă la rĂ©forme de lâorganisation du service public de lâemploi
a crĂ©Ă© une institution nationale publique, mentionnĂ©e Ă lâarticle L. 5312-1 du Code du travail, dont le
nom âPĂŽle emploiâ a Ă©tĂ© choisi en octobre 2008.
Partie 2 - Organisation 22/11/10 18:57 Page 106
IV.4. L
A
D
IRECTION DE L
â
ADMINISTRATION GĂNĂRALE ET
DE LA MODERNISATION DES SERVICES
(D
AGEMO
)
Lâorigine de la Dagemo, crĂ©Ă©e en 1990, repose principalement sur
lâexistence dâun budget affectĂ© Ă la Mission travail et emploi et Ă lâani-
mation dâun rĂ©seau unique de services dĂ©concentrĂ©s polyvalents
couvrant lâensemble des politiques publiques de cette mission. AprĂšs
une premiĂšre rĂ©forme en 1995, la Dagemo sâest rĂ©organisĂ©e en 2003
pour faire face aux évolutions générées par une gestion en mode
LOLF. En 2006, a Ă©tĂ© crĂ©Ă©e une DĂ©lĂ©gation Ă lâinformation et Ă la
communication (DICOM) commune aux deux secteurs santé et travail.
La Dagemo assure les missions dâune administration gĂ©nĂ©rale pour
lâensemble du ministĂšre : les affaires financiĂšres, la gestion des
ressources humaines, lâallocation des moyens humains et financiers
ainsi que le dĂ©veloppement et la cohĂ©rence des systĂšmes dâinforma-
tion. Ă ces fonctions classiques de toute administration de moyens,
sâajoutent la coordination et le pilotage des politiques transversales, la
conduite de la modernisation et la participation Ă lâanimation du rĂ©seau
des services déconcentrés.
Ainsi, dans le cadre de la LOLF, la Dagemo est organisée de la
maniĂšre suivante :
âą une sous-direction des finances et du dialogue de gestion qui Ă un
rĂŽle exclusif dâordonnateur et de pilotage ;
⹠une division des moyens des services pour définir et mettre en
Ćuvre la politique gĂ©nĂ©rale des moyens de personnels et de
fonctionnement des services ;
âą une division de lâadministration centrale pour cibler les services
rendus aux autres structures de lâadministration centrale.
Le Dagemo, M. Luc Allaire, est le responsable du programme 155
qui regroupe les fonctions support et les crédits de personnel et de
fonctionnement (803 millions dâeuros en 2009
(77)
) de lâensemble de la
Mission travail et emploi. La finalité de ce programme, et son enjeu, est
de contribuer aux résultats des programmes emploi et travail par une
allocation des moyens, adaptée et maßtrisée.
LâORGANISATION DE LâINSPECTION DU TRAVAIL
107
www.performance-publique.gouv.fr
Partie 2 - Organisation 22/11/10 18:57 Page 107
IV.5. L
A
D
IRECTION DE L
â
ANIMATION DE LA RECHERCHE
,
DES ĂTUDES ET DES STATISTIQUES
(D
ARES
)
La Dares exerce une double fonction au sein du ministĂšre du
Travail, des Relations sociales, de la Famille, de la Solidarité et de la
Ville et du ministĂšre de lâĂconomie, de lâIndustrie et de lâEmploi :
⹠elle éclaire le débat économique et social en produisant une infor-
mation statistique réguliÚre, en réalisant des études, en promouvant
et en organisant des travaux dâĂ©valuation des politiques publiques et
en suscitant les recherches dans les domaines de lâemploi, du travail
et de la formation professionnelle ;
âą elle Ă©claire la conception et la mise en Ćuvre des politiques
publiques dans ces domaines au sein des deux ministĂšres par la
production dâanalyses prospectives et par le suivi et lâĂ©valuation des
résultats des politiques menées.
Les principales missions de la Dares sont, en conséquence, de
produire et diffuser des donnĂ©es statistiques, dĂ©velopper lâĂ©valuation
des politiques publiques, animer et coordonner les activitĂ©s dâĂ©tudes et
de recherche et enfin, publier et communiquer, notamment via
internet.
Afin de répondre aux besoins de ses différents partenaires et à la
demande sociale, la Dares consulte les partenaires sociaux et anime un
comitĂ© des programmes ouvert Ă lâensemble des directions et services
des ministĂšres concernĂ©s. Ces consultations aboutissent Ă lâĂ©laboration
du programme annuel de travail de la Dares qui rassemble et fait
apparaĂźtre les prioritĂ©s pour lâannĂ©e Ă venir.
Sur le champ du travail, la Dares aborde notamment les sujets
relatifs aux rémunérations, à la durée du travail, aux relations profes-
sionnelles, aux conditions de travail et à la santé au travail.
Pour accomplir ses différentes missions, la Dares, dont le directeur
est M. Antoine Magnier, dispose dâun effectif de 179 personnes. Elle est
organisée en quatre sous-directions et deux missions. Son budget est
de 6,9 millions dâeuros (loi de finances pour 2009).
IV.6. LâI
NSTITUT NATIONAL DU TRAVAIL
,
DE L
â
EMPLOI
ET DE LA FORMATION PROFESSIONNELLE
(INTEFP)
LâINTEFP assure, avec ses huit centres interrĂ©gionaux et environ
80 personnes qui participent Ă la rĂ©alisation de lâoffre de service, la
108
LâINSPECTION DU TRAVAIL EN FRANCE EN 2009
Partie 2 - Organisation 22/11/10 18:57 Page 108
formation initiale et continue de lâensemble des agents du ministĂšre
chargĂ© du Travail. Son siĂšge est Ă Marcy-LâĂtoile, prĂšs de Lyon.
LâInstitut est dirigĂ© par un directeur, M. AndrĂ© Cano, assistĂ© dâun direc-
teur des Ă©tudes et dâun secrĂ©taire gĂ©nĂ©ral. Il est placĂ© sous la tutelle du
ministÚre chargé du Travail.
Depuis 2005, lâINTEFP, en tant quâĂ©tablissement public administratif
est dotĂ© de la personnalitĂ© morale et de lâautonomie financiĂšre.
Ses missions principales consistent Ă :
âą prendre en charge la formation initiale des corps des inspecteurs du
travail et des contrÎleurs du travail en privilégiant des parcours
pĂ©dagogiques oĂč lâacquisition de pratiques professionnelles accom-
pagne la transmission des connaissances spécifiques indispensables ;
âą participer Ă lâaccompagnement Ă la mobilitĂ© professionnelle lors dâun
changement de poste, en mettant en place des parcours individuels
de formation qui permettent une adaptation satisfaisante Ă lâemploi ;
⹠assurer la formation continue des agents en répondant aux besoins
dans tous les domaines dâintervention (travail, emploi, formation
professionnelle, modernisation des services). Dans des formes
variées (cycle de management, formation-action), chaque cursus doit
répondre à des objectifs pédagogiques précis permettant tout à la
fois lâamĂ©lioration de lâefficience personnelle et une rĂ©ponse aux
besoins des services ;
⹠contribuer à la vitalité du dialogue social en favorisant la rencontre
et le débat notamment dans des sessions destinées aux partenaires
sociaux français et européens ;
âą rĂ©pondre aux sollicitations des dĂ©lĂ©gations Ă©trangĂšres par lâaccueil et
la confrontation dâexpĂ©riences. LâInstitut souhaite ainsi ĂȘtre un lieu
de coopĂ©ration, dâĂ©changes et de connaissance de systĂšmes sociaux
spĂ©cifiques Ă dâautres pays.
LâINTEFP connaĂźt depuis 2006 une intense activitĂ©, en particulier en
formation initiale, Ă un niveau jamais Ă©galĂ© jusquâalors. Au total, en
prenant en compte les différentes promotions, ce sont 452 inspecteurs
Ă©lĂšves et inspecteurs promus au choix et 923 contrĂŽleurs stagiaires qui
ont suivi un parcours de formation initiale.
LâORGANISATION DE LâINSPECTION DU TRAVAIL
109
Partie 2 - Organisation 22/11/10 18:57 Page 109
Source : INTEFP
110
LâINSPECTION DU TRAVAIL EN FRANCE EN 2009
Promotions
Promotions
Promotions
Promotions
2006
2007
2008
2009
Inspecteurs Ă©lĂšves du travail
103
105
108
63
dont 64 CEE
(78)
dont 78 CEE
Inspecteurs du travail au choix
16
20
18
19
ContrĂŽleurs stagiaires
209
237 244 233
dont 74 CEE
dont 128 CEE
dont 151 CEE
78) CEE : filiĂšre contrĂŽle en entreprise.
Partie 2 - Organisation 22/11/10 18:57 Page 110
TroisiĂšme partie
LES MISSIONS, PRĂROGATIVES
ET OBLIGATIONS
DE LâINSPECTION DU TRAVAIL
Partie 3 - Missions 22/11/10 18:58 Page 111
Partie 3 - Missions 22/11/10 18:58 Page 112
LES MISSIONS, PRĂROGATIVES
ET OBLIGATIONS DE LâINSPECTION
DU TRAVAIL
Cette troisiĂšme partie a pour objet lâĂ©tude des principales missions
de lâinspection du travail, des moyens dâactions et des prĂ©rogatives qui
sont conférées aux inspecteurs du travail pour leur permettre de les
exercer pleinement. Ces missions principales sont au nombre de trois.
Elles comportent le contrĂŽle, lâinformation et le conseil ainsi que le
compte-rendu Ă lâautoritĂ© centrale des lacunes dans la rĂ©glementation.
Elles puisent leur légitimité non seulement dans les normes internatio-
nales, notamment les conventions nÂș 81, 129 et 178, mais Ă©galement
dans les textes nationaux rĂ©glementant les services dâinspection.
âą
La mission de contrĂŽle
est la mission premiĂšre de lâinspection.
La convention nÂș 81 dans son article 3 § 1.a stipule que les conditions
de travail et la protection des travailleurs dans lâexercice de leur
profession doivent constituer lâessentiel des domaines de compĂ©tence
de lâinspection du travail dans les Ă©tablissements industriels et commer-
ciaux. Les questions couvertes par les notions de âconditions de
travailâ concernent les conditions et le milieu dans lesquels le travail
est exercĂ©. Ă titre dâexemple, la convention nÂș 81 cite la durĂ©e du
travail, les salaires, la sĂ©curitĂ©, lâhygiĂšne, le bien-ĂȘtre, lâemploi des
enfants et des adolescents. Et lâexpression
âprotection des travailleurs
dans lâexercice de leur professionâ
se rapporte plus particuliĂšrement Ă
la protection sociale et aux droits fondamentaux accordés aux
travailleurs tout au long de leur emploi.
Dans le secteur agricole, la convention nÂș 129, dans son article 6, adopte une
formulation trĂšs proche complĂ©tant les dispositions de la convention nÂș 81 (plus
ancienne) : elle ajoute notamment
âle travail des femmes, le repos hebdoma-
daire et les congĂ©sâ
mais également, dans le § 2,
âles dispositions lĂ©gales
relatives aux conditions de vie des travailleurs et de leur familleâ
.
(79)
LES MISSIONS, PRĂROGATIVES ET OBLIGATIONS DE LâINSPECTION DU TRAVAIL
113
79) Cette derniĂšre disposition ne concerne pas directement la France.
Partie 3 - Missions 22/11/10 18:58 Page 113
En mentionnant Ă la fois
âles conditions de travail et la protection
des travailleursâ
dans lâexercice de leur profession, les conventions
nÂș 81 et 129 prĂ©voient la compĂ©tence de lâinspection du travail Ă
lâĂ©gard de lâensemble des droits reconnus aux travailleurs par la lĂ©gisla-
tion du travail.
Câest autour de ce caractĂšre gĂ©nĂ©raliste, consacrĂ© par lâarticle
L. 8112-1 du Code du travail
(80)
, que sâest construit le systĂšme français
dâinspection du travail. Ce dernier a vocation Ă intervenir au regard de
lâensemble des matiĂšres traitĂ©es en droit du travail, dâorigine Ă©tatique
ou conventionnelle.
Au cours de ces derniĂšres dĂ©cennies, lâĂ©volution des connaissances
scientifiques, psychologiques et techniques ayant mis en Ă©vidence
lâimpact des conditions de travail sur la santĂ© physique et mentale des
travailleurs, des efforts trÚs importants ont été entrepris pour renforcer
les systÚmes de contrÎle et adapter de maniÚre appropriée la compé-
tence de lâinspection du travail. La notion âdâhygiĂšneâ au travail sâest
Ă©largie Ă celle plus vaste de âsantĂ© au travailâ et est presque systĂ©mati-
quement associée à celle de sécurité au travail. Les plans santé au
travail développés par la France
(81)
, pour les années 2005-2009, puis
pour les années 2010-2014, concrétisent cette dimension.
En ce qui concerne lâinspection du travail des gens de mer, la convention
nÂș 178 prĂ©cise Ă lâarticle 2, quâil sâagit
âdâassurer un systĂšme dâinspection des
conditions de travail et de vie des gens de merâ
; cette derniĂšre formule Ă©tant
dĂ©finie ainsi Ă lâarticle prĂ©cĂ©dent :
âe) lâexpression conditions de travail et de vie
des gens de mer désigne les conditions telles que celles concernant les
normes dâentretien et de propretĂ© des lieux de vie et de travail Ă bord, lâĂąge
minimum, les contrats dâengagement, lâalimentation et le service de table, le
logement de lâĂ©quipage, le recrutement, les effectifs, les qualifications, la durĂ©e
du travail, les examens médicaux, la prévention des accidents du travail, les
soins mĂ©dicaux, les prestations de maladie et dâaccident, le bien-ĂȘtre et les
questions connexes, le rapatriement, les conditions et modalitĂ©s dâemploi
soumis Ă la lĂ©gislation nationale, et la libertĂ© syndicale telle quâelle est dĂ©finie
dans la convention sur la liberté syndicale et la protection du droit syndical,
1948, de lâOrganisation internationale du Travail.â
114
LâINSPECTION DU TRAVAIL EN FRANCE EN 2009
80) Elle est également précisée dans les décrets suivants applicables en 2009 :
- le dĂ©cret nÂș 94-1166 du 28 dĂ©cembre 1994 relatif Ă lâorganisation des services dĂ©concentrĂ©s du
ministĂšre du Travail, de lâEmploi et de la Formation professionnelle, pour la France mĂ©tropolitaine ;
- le dĂ©cret nÂș 97-364 du 18 avril 1997 (modifiĂ© par le dĂ©cret nÂș 2003-870 du 11 septembre 2003), portant
statut particulier du corps des contrĂŽleurs du travail (notamment lâarticle 3) ;
- le dĂ©cret nÂș 99-955 du 17 novembre 1999 relatif Ă lâorganisation des services dĂ©concentrĂ©s du ministĂšre
chargĂ© du Travail, de lâEmploi et de la Formation professionnelle pour les dĂ©partements dâoutre-mer
(Guadeloupe, Guyane, Martinique, Réunion) et la collectivité territoriale de Saint-Pierre-et-Miquelon ;
- le dĂ©cret nÂș 2003-770 du 20 aoĂ»t 2003 portant statut particulier du corps de lâinspection du travail
(notamment lâarticle 3).
81) Cf. partie VI.
Partie 3 - Missions 22/11/10 18:58 Page 114
Le contrĂŽle des conditions de santĂ© et de sĂ©curitĂ© au travail est lâune
des missions principales de lâinspection du travail. La lĂ©gislation natio-
nale confĂšre Ă lâinspection des pouvoirs visant Ă lâĂ©limination ou, tout
au moins, à la réduction des risques professionnels sur tous les lieux
de travail et à encourager une véritable culture de prévention dans les
entreprises.
âą Outre les missions de contrĂŽle, lâinspection du travail assure des
missions dâinformation et de conseil et porte Ă lâattention de
lâautoritĂ© compĂ©tente les dĂ©ficiences ou abus qui ne sont pas
spécifiquement couverts
par les dispositions légales existantes,
conformĂ©ment aux dispositions de lâarticle 3 § 1.b et 1.c de la conven-
tion nÂș 81. La convention nÂș 129 complĂšte la mission de rendu compte
par :
â⊠et de lui
(lâautoritĂ© centrale) s
oumettre des propositions sur
lâamĂ©lioration de la lĂ©gislation.â
âą Enfin,
dâautres missions
peuvent ĂȘtre confiĂ©es aux inspecteurs
du travail, telles celles exercĂ©es Ă lâoccasion des conflits collectifs du
travail. Ces autres missions qui sâajoutent Ă leurs missions principales,
conformĂ©ment Ă lâarticle 3 § 2 de la convention nÂș 81 et Ă lâarticle 6 § 3
de la convention nÂș 129, ne doivent pas faire obstacle Ă ces derniĂšres
ni porter prĂ©judice dâune maniĂšre quelconque Ă lâautoritĂ© et Ă lâimpar-
tialité qui leur sont nécessaires dans leurs relations avec les
employeurs et les travailleurs.
Les missions de lâinspection du travail sont donc vastes et diversi-
fiĂ©es. Elles peuvent ĂȘtre illustrĂ©es de la façon suivante :
ContrĂŽle et intervention en entreprise
INSPECTION
DU TRAVAIL
AU SENS
DES CONVENTIONS
OIT
APPUI, ANIMATION
ET COOPERATIONS
CONSEILS ET
RENSEIGNEMENTS
aux employeurs
et salariés
Activités
exceptionnelles :
conflits collectifs,
réseau de normalisation,
missions internationales,
etc.
FONCTION DâALERTE ET
DE PROPOSITION
SUR LâĂTAT DU DROIT
Préparation
du contrĂŽle
Suites des contrĂŽles
et activités répressives
DĂ©cisions, avis et
contributions diverses
Interventions sur
le dialogue social
LES MISSIONS, PRĂROGATIVES ET OBLIGATIONS DE LâINSPECTION DU TRAVAIL
115
Partie 3 - Missions 22/11/10 18:58 Page 115
I. LES MISSIONS ET PRĂROGATIVES DE CONTRĂLE
(82)
Afin de remplir les missions qui leur sont confiées, les inspecteurs
et contrÎleurs du travail sont amenés à privilégier certaines méthodes
dâintervention.
La premiĂšre concerne lâapplication de la lĂ©gislation du travail dans
les domaines de compétence déjà énoncés. La deuxiÚme méthode
consiste Ă fournir des informations et conseils aux employeurs et
salariĂ©s sur les moyens les plus efficaces dâobserver les dispositions
lĂ©gales. En effet, lâefficacitĂ© des interventions de contrĂŽle de lâinspec-
tion du travail résulte pour une large part de la connaissance de la
lĂ©gislation sociale par les acteurs sociaux. Cette mĂ©thode dâinterven-
tion, comme la prĂ©cĂ©dente, vise Ă assurer lâapplication effective de la
législation.
Mais, si ces informations et conseils ne peuvent que favoriser
lâadhĂ©sion aux prescriptions lĂ©gales, ils nâen doivent pas moins ĂȘtre
accompagnĂ©s dâun dispositif rĂ©pressif permettant la poursuite des
auteurs dâinfractions constatĂ©es par les agents de contrĂŽle.
Cette fonction du contrÎle de la législation du travail est la plus
ancienne et sa primauté est réguliÚrement rappelée
(83)
:
âą selon lâarticle L. 8112-1 du Code du travail, les inspecteurs et contrĂŽ-
leurs du travail (article L. 8112-5) sont ainsi chargĂ©s de veiller Ă
lâapplication des dispositions du Code du travail ainsi que des autres
dispositions lĂ©gales relatives âau rĂ©gime du travailâ notion trĂšs large
recouvrant en rĂ©alitĂ© lâintĂ©gralitĂ© des domaines englobĂ©s par les
prescriptions du Code du travail (relations professionnelles, régle-
mentation du travail, hygiÚne sécurité, etc.) ;
âą selon lâarticle L. 8112-2 du Code du travail, ils constatent Ă©galement
des infractions commises en application dâautres codes, notamment
les infractions aux mesures de prévention édictées par les caisses
rĂ©gionales dâassurance maladie et Ă©tendues sur le fondement de
lâarticle L. 422-1 du Code de la SĂ©curitĂ© sociale.
La loi du 13 novembre 1982 modifiant lâancien article L. 611-1
(devenu L. 8112-1) du Code du travail Ă©tend largement les pouvoirs
des agents de contrĂŽle puisquâelle prĂ©voit que lâinspecteur ou le
contrĂŽleur peut contrĂŽler les dispositions conventionnelles mĂȘme non
116
LâINSPECTION DU TRAVAIL EN FRANCE EN 2009
82) Certains des développements qui suivent ont bénéficié du travail de mise à jour fait en novembre 2008
par Thomas Kapp, Paul Ramackers et Jean-Pierre Terrier de leur ouvrage
Le systĂšme dâinspection du
travail en France
paru aux Ă©ditions Liaisons sociales.
83) Un des axes forts du PMDIT (2006-2010) est précisément constitué par le renforcement de la fonction
de contrĂŽle des entreprises, ce qui apparaĂźt notamment par un renfort quasi exclusif en agents de
contrĂŽle.
Partie 3 - Missions 22/11/10 18:58 Page 116
Ă©tendues. Cette extension considĂ©rable du champ dâintervention de
lâinspection du travail prend encore une importance accrue puisque
lâessentiel du statut des salariĂ©s se trouve dĂ©sormais, pour la plupart
des branches professionnelles structurées, dans les conventions et
accords collectifs (accords dĂ©rogatoires en matiĂšre de durĂ©e et dâamĂ©-
nagement du temps de travail par exemple).
Lâinspecteur du travail nâest pas, en France, juge du contrat de
travail et nâa donc pas Ă trancher les litiges nĂ©s de son exĂ©cution ou de
sa rupture
(84)
. Le contentieux des litiges nés de leur application relÚve,
dans la plupart des cas, de la compétence exclusive de tribunaux
spĂ©cialisĂ©s, les conseils des prudâhommes. Cependant lâagent de
contrĂŽle peut parfois ĂȘtre amenĂ© Ă conseiller les parties de maniĂšre
informelle. Il doit surtout faire appliquer les dispositions dâordre public
relatives notamment aux contrats atypiques (temps partiel, contrat Ă
durĂ©e dĂ©terminĂ©e, etc.), notamment lorsquâelles sont assorties de
sanctions pénales.
Depuis la décennie 1990, les textes relatifs à la santé et à la sécurité
au travail ont été largement renouvelés, enrichis mais aussi, parfois,
rendus plus complexes par la transposition de nombreuses directives
europĂ©ennes. La compĂ©tence de lâinspection du travail sâest Ă©tendue Ă
dâautres codes que le Code du travail (Code pĂ©nal, Code de la SĂ©curitĂ©
sociale, Code de la santĂ© publique, Code de lâentrĂ©e et du sĂ©jour des
Ă©trangers et du droit dâasile, Code la consommation, Code de commerce
et, bientÎt, Code des transports). Les références des textes parus en 2009
et qui intĂ©ressent lâactivitĂ© de lâinspection du travail sont mentionnĂ©es
dans la liste présentée dans la partie VIII du présent rapport.
Les moyens dâactions
Lâexercice des moyens dâaction dont disposent les agents de
contrĂŽle implique leur prĂ©sence dans lâentreprise. Câest dans ce
contexte quâils peuvent exercer leurs moyens dâinvestigation et de
contrainte.
Les visites dâinspection
- Le droit dâentrĂ©e des agents de lâinspection dans les locaux de travail,
dont le principe a Ă©tĂ© posĂ© par la convention nÂș 81, dans son
article 12
(85)
, est repris par lâarticle L. 8113-1 du Code du travail. Le droit
dâentrĂ©e sâexerce Ă tout moment, sans quâil soit fait obligation Ă
lâemployeur dâĂȘtre prĂ©sent lors de la visite, mĂȘme si cette prĂ©sence est
souhaitable.
LES MISSIONS, PRĂROGATIVES ET OBLIGATIONS DE LâINSPECTION DU TRAVAIL
117
84) Voir la réponse ministérielle du 3 novembre 1986,
JOAN(Q,)
p. 4024 et 4025.
85) Repris par lâarticle 16 de la convention nÂș 129 et lâarticle 5.2 de la convention nÂș 178.
Partie 3 - Missions 22/11/10 18:58 Page 117
Ces agents, munis de piĂšces justificatives de leurs fonctions, sont
autorisés à pénétrer librement, sans avertissement préalable, à toute
heure du jour et de la nuit, dans les Ă©tablissements assujettis, et Ă
pénétrer de jour dans tous les locaux dont ils peuvent avoir un motif
raisonnable de supposer quâils sont assujettis au contrĂŽle de lâinspec-
tion. Ce droit nâest soumis Ă aucune condition de fond puisquâil relĂšve
de la mission gĂ©nĂ©rale de lâinspecteur et non dâune prĂ©somption de
faute ou de fraude Ă la lĂ©gislation du travail. Lâemployeur qui sâoppose
Ă lâentrĂ©e dâun inspecteur ou dâun contrĂŽleur commet un dĂ©lit dâobs-
tacle sanctionnable pénalement.
- Ces visites peuvent ĂȘtre systĂ©matiques ou ponctuelles Ă lâoccasion
dâun problĂšme particulier. Ă lâintĂ©rieur de lâentreprise, lâinspecteur
dispose du droit de circuler librement. Il a accĂšs Ă tous les locaux de
lâĂ©tablissement, y compris leurs dĂ©pendances, sous rĂ©serve du domicile
privé. Il est, en outre, fréquent que les contrÎles des conditions de
travail relatives à la durée du travail, aux salaires, aux équipements de
sĂ©curitĂ© ainsi que les conditions de vie telles lâhĂ©bergement, la fourni-
ture dâeau ou encore les sanitaires soient intensifiĂ©es dans certains
secteurs et Ă certaines pĂ©riodes. Il en est ainsi dans lâhĂŽtellerie et la
restauration pendant les pĂ©riodes dâaffluence touristiques.
Enfin, certaines activités industrielles ou du bùtiment, notamment,
peuvent faire lâobjet de campagne nationale de contrĂŽle en raison de
problĂšmes conjoncturels (lutte contre le travail illĂ©gal) ou dâun nombre
important dâaccidents du travail dus Ă des risques professionnels spĂ©ci-
fiques.
Si les textes relatifs aux
visites dâinspection
sont stables, la pratique adminis-
trative Ă©volue devant la complexification de la structure des entreprises : cette
rĂ©alitĂ©, dĂ©jĂ ancienne, pourrait conduire, si elle nâĂ©tait pas suffisamment prise
en compte par le systĂšme dâinspection du travail, Ă un traitement inĂ©gal sur le
territoire français dâune mĂȘme entreprise ou dâun mĂȘme groupe. Il en va de
mĂȘme de certains risques identifiĂ©s, ponctuellement Ă certains endroits et pas
encore Ă dâautres, qui appellent une rĂ©ponse administrative cohĂ©rente.
Les rĂŽles de coordination et de pilotage de lâautoritĂ© centrale de lâinspection du
travail, qui constituent un des axes du PMDIT, prennent alors ici tout leur sens,
celui de faciliter lâorganisation et le suivi des contrĂŽles dans des structures
complexes ou devant des problématiques encore mal connues.
Les trois exemples suivants sont reprĂ©sentatifs de lâĂ©volution de la pratique
administrative française
⹠Face aux suicides et tentatives de suicides qui ont concerné au cours de
lâannĂ©e 2009 le personnel de
France Télécom
, le ministre chargé du Travail a
reçu, le 15 septembre 2009, le président de cette entreprise. Des mesures
dâurgence adoptĂ©es par France TĂ©lĂ©com ont Ă©tĂ© prĂ©sentĂ©es Ă cette occasion,
118
LâINSPECTION DU TRAVAIL EN FRANCE EN 2009
Partie 3 - Missions 22/11/10 18:58 Page 118
relatives, notamment, à la prévention des risques psychosociaux en cas de
mobilité géographique ou professionnelle, à une meilleure articulation entre vie
professionnelle et vie privée, et, enfin, à la mise en place concertée (CNHSCT)
dâune expertise sur le sujet.
Le 2 octobre, le ministre a :
- dâune part, confiĂ© au Directeur gĂ©nĂ©ral du travail une mission dâaccompagne-
ment de lâentreprise, notamment Ă travers le fonctionnement de son CHSCT
national, dans la recherche de solutions aux problÚmes posés ;
- dâautre part, souhaitĂ©
âque lâinspection du travail soit trĂšs vigilante Ă lâĂ©gard de
France TĂ©lĂ©com dans sa dĂ©marche dâamĂ©lioration des conditions de travail
de ses salariĂ©sâ.
Dans ce contexte, la DGT, dans le courant du mois dâoctobre, a informĂ© les
inspecteurs du travail concernés, du cadre national des négociations engagées
dans lâentreprise et des premiĂšres agrĂ©gations des remontĂ©es dâinformation.
Une grille de contrĂŽle du plan dâurgence a Ă©tĂ© Ă©tablie en mĂȘme temps
quâĂ©taient mises Ă disposition des agents des informations consolidĂ©es sur
lâorganisation de lâentreprise et le statut collectif du personnel. Un rĂ©fĂ©rent sur
ce dossier a été désigné dans chaque région permettant que plusieurs
réunions nationales de coordination soient organisées.
Cette action coordonnĂ©e de contrĂŽle se poursuit au cours de lâannĂ©e 2010.
âą Au 1
er
semestre 2009, Ă lâoccasion dâune demande dâappui auprĂšs de la
DGT, une action nationale coordonnée a été lancée sur la problématique de
lâexposition professionnelle aux polychlorobiphĂ©nyles (PCB) et aux
polychloroterphényles (PCT)
(86)
et à leurs dérivés. Outre les risques avérés et
connus de lâexposition Ă ces produits, il faut savoir que le 31 dĂ©cembre 2010
constitue la date communautaire ultime dâĂ©limination des appareils contenant
de telles substances dans une certaine concentration.
Il sâagit donc de prendre les dispositions permettant Ă tout un secteur dâactivitĂ©
(celui du traitement des appareils contenant des PCB/PCT) de faire face Ă un
volume important de demandes de leurs clients tout en assurant la protection
des populations et des salariĂ©s concernĂ©s. LĂ encore, la nĂ©cessitĂ© dâune inter-
vention coordonnĂ©e des diffĂ©rents services de lâĂtat (avec les services de
lâIndustrie notamment) et des services dâinspection du travail entre eux, dĂ©coule
de la problĂ©matique elle-mĂȘme posĂ©e, dans ce cas, au niveau dâun secteur
dâactivitĂ©.
Cette coordination a pris la forme dâune intervention conjointe du ministĂšre de
lâĂcologie, de lâĂnergie, du DĂ©veloppement durable et de lâAmĂ©nagement du
territoire et de celui chargĂ© du Travail. Dâautre part, un guide de contrĂŽle a Ă©tĂ©
élaboré par les services de la DGT présentant les connaissances nécessaires
tant rĂ©glementaires que techniques, signalant les points de vigilance Ă lâocca-
sion dâun contrĂŽle et proposant, enfin, diverses rĂ©ponses administratives aux
constats effectués par les agents.
LES MISSIONS, PRĂROGATIVES ET OBLIGATIONS DE LâINSPECTION DU TRAVAIL
119
86) Polychlorobiphényles et polychloroterphényles : substances fabriquées industriellement depuis 1930 et
utilisées notamment dans les transformateurs, radiateurs, huiles de coupe, etc. Leur danger est lié à leur
caractÚre faiblement biodégradable (environnement). Ces substances ont des effets toxiques cutanés,
hĂ©patiques, immunitaires, endocriniens ainsi que sur la croissance et le dĂ©veloppement de lâenfant.
Partie 3 - Missions 22/11/10 18:58 Page 119
Les moyens dâinvestigation
- Le droit de communication et dâexpertise :
lâarticle L. 8113-4
du Code du travail Ă©nonce que les inspecteurs du travail peuvent se
faire prĂ©senter, au cours de leurs visites, lâensemble des livres, registres
et documents rendus obligatoires par le Code du travail ou par une
disposition légale relative au régime du travail. Le refus de présentation
ou, a fortiori, lâabsence des documents et registres obligatoires sont
sanctionnables pénalement.
En matiĂšre de lutte contre les discriminations, dâĂ©galitĂ© profession-
nelle et dâexercice du droit syndical, la loi nÂș 2001-1066 du
16 novembre 2001 a Ă©tendu les prĂ©rogatives des agents de contrĂŽle Ă
la communication de tout document ou de tout Ă©lĂ©ment dâinformation,
quel quâen soit le support (article L. 8113-5).
De mĂȘme, en matiĂšre de durĂ©e du travail (article L. 3171-3) et de
contrÎle du travail illégal (article L. 8271-9) des dispositions particu-
liĂšres Ă©tendent les pouvoirs de lâinspection du travail Ă la prĂ©sentation
de tout document.
- Les interrogatoires :
aux termes de lâarticle 12 § 1.c.i de la
convention nÂș 81, les inspecteurs sont autorisĂ©s Ă interroger soit seuls,
soit en prĂ©sence de tĂ©moins, lâemployeur ou le personnel de lâentre-
prise sur toutes les matiĂšres relatives Ă lâapplication des dispositions
légales
(87)
. Lâarticle L. 8271-11 du Code du travail prĂ©cise ce pouvoir des
agents de contrĂŽle dâentendre les personnes rĂ©munĂ©rĂ©es ou prĂ©sumĂ©es
lâĂȘtre ainsi que leurs employeurs, dans le cadre de la lutte contre le
travail dissimulĂ©. Pour autant, les agents de lâinspection du travail ne
disposent pas juridiquement dâun pouvoir gĂ©nĂ©ral de convocation.
-
Le contrÎle des matiÚres et substances utilisées :
aux termes
de lâarticle 12 § 1.c.iv de la convention nÂș 81
(88)
, et de lâarticle L. 8113-3
du Code du travail â
les inspecteurs du travail ont qualité, concurrem-
âą Dans le cadre du PMDIT, la crĂ©ation dâune section dâinspection du travail en
Ăle-de-France a Ă©tĂ© orientĂ©e sur le contrĂŽle, via les siĂšges sociaux, des entre-
prises Ă structures complexes. Ă titre dâexemple, une action de contrĂŽle signifi-
cative, impliquant simultanément plusieurs agents sur le territoire national, a été
menĂ©e concernant les ponts Ă©lĂ©vateurs dâune grande chaine nationale de
garages. Cette action a abouti Ă lâengagement de lâentreprise dâune mise en
conformitĂ© gĂ©nĂ©rale de lâensemble de son parc de ponts.
120
LâINSPECTION DU TRAVAIL EN FRANCE EN 2009
87) Des dispositions parallĂšles existent dans la convention nÂș 129 (agriculture), article 16 § 1.c.i.
88) Des dispositions parallĂšles existent dans la convention nÂș 129 (agriculture) article 16 § 1.c.iii.
Partie 3 - Missions 22/11/10 18:58 Page 120
ment avec les officiers de police judiciaire et les agents de la concur-
rence, de la consommation et de la répression des fraudes, pour
procĂ©der, aux fins dâanalyse, Ă tous prĂ©lĂšvements portant sur les
matiĂšres mises en Ćuvre et les produits distribuĂ©s ou utilisĂ©s. En vue de
constater les infractions, ces prĂ©lĂšvements doivent ĂȘtre faits conformĂ©-
ment à la procédure instituée par les décrets pris en application de
lâarticle L. 215-1 du Code de la consommationâ
. Sans préjudice de ce
droit de prĂ©lĂšvement, qui nâest en pratique pas utilisĂ©, lâinspecteur du
travail dispose (article R. 4722-10 à 12) de la possibilité de faire
analyser un produit dont il suppose la dangerosité.
En matiĂšre de
contrĂŽle dans les transports
, certaines particularités des textes
et des pratiques peuvent ĂȘtre soulignĂ©es.
- Dans les transports routiers
Les entreprises de transport routier, désormais contrÎlées par le service unique
dâinspection du travail, prĂ©sentent des spĂ©cificitĂ©s, notamment en matiĂšre de
durĂ©e du travail, mais font lâobjet dâun processus de contrĂŽle âclassiqueâ.
⹠Les spécificités du secteur routier
Les deux niveaux de réglementation :
- la réglementation sociale européenne (rÚgles relatives aux durées de conduite,
aux pauses et aux temps de repos) qui sâapplique aux vĂ©hicules âpoids-
lourdsâ et donc, Ă toutes les entreprises qui effectuent des opĂ©rations de
transport ;
- la réglementation nationale en matiÚre de durée du travail (deux décrets parti-
culiers relatifs à la durée du travail dans le transport routier de marchandises
et le transport routier de personnes) qui sâapplique aux entreprises effectuant
du transport pour compte dâautrui avec des vĂ©hicules âpoids-lourdsâ ou des
vĂ©hicules âlĂ©gersâ.
Une profession rÚglementée (un accÚs rÚglementé pour les employeurs et un
dispositif de formation obligatoire pour les salariés).
Une commission régionale des sanctions administratives, présidée par un
magistrat de lâordre administratif qui rĂ©unit des reprĂ©sentants de lâĂtat, de la
profession, des salariĂ©s et des usagers. Les agents de lâinspection du travail
peuvent constituer un dossier visant une entreprise au comportement particu-
liÚrement infractionniste. Les sanctions administratives sont proposées au
préfet sur proposition de la commission.
⹠Les spécificités du contrÎle dans le secteur routier
Le service dâinspection du travail contribue aux obligations de contrĂŽle posĂ©es
par la directive 2006/22/CE du Parlement européen en matiÚre de transport
routier. Ces obligations portent sur le respect de la réglementation sociale
europĂ©enne et sâexpriment en nombre de journĂ©es de travail conducteurs
contrÎlées.
LES MISSIONS, PRĂROGATIVES ET OBLIGATIONS DE LâINSPECTION DU TRAVAIL
121
Partie 3 - Missions 22/11/10 18:58 Page 121
Ce contrĂŽle est opĂ©rĂ© Ă lâaide du logiciel SOLID (outil dâanalyse des donnĂ©es
disques et numĂ©riques, qui permet dâobtenir le relevĂ© dâactivitĂ© des conduc-
teurs et celui des infractions ainsi que le calcul de la rĂšglementation).
- Dans le secteur de la navigation intérieure
Le secteur de la navigation intérieure représente un effectif relativement restreint
par rapport aux autres modes de transport.
Il existe certaines spécificités rÚglementaires en matiÚre de durée du travail
(dĂ©cret 83-1111 modifiĂ© par le dĂ©cret nÂș 2007-14 du 4 janvier 2007) ainsi que
de trĂšs nombreuses prescriptions techniques (qui nâentrent pas dans le champ
de compĂ©tence de lâinspection du travail) applicables aux bateaux de naviga-
tion intĂ©rieure (arrĂȘtĂ©s du 30 dĂ©cembre 2008 et du 19 janvier 2009).
Les bateaux ne sont pas considérés comme des lieux de travail. Ils ne sont pas non
plus des Ă©quipements de travail au sens de lâarticle L. 4311-1 du Code du travail.
Des outils mĂ©thodologiques spĂ©cifiques sont en cours dâĂ©laboration par la DGT.
- Dans le transport ferroviaire
Le mode ferroviaire présente des spécificités dues à son organisation.
On observe, conformément aux directives européennes :
- le rĂ©gulateur : juridique (lâĂtat), technique (lâEPSF
(89)
), Ă©conomique (lâautoritĂ©
organisatrice) ;
- lâinfrastructure : gestionnaire (RFF
(90)
), gestionnaire dâinfrastructures dĂ©lĂ©guĂ©
(SNCF) ;
- les opérateurs : certificat de sécurité, autorisation de conduire ;
- les agents qui doivent répondre à une aptitude physique, psychologique et
technique aux fonctions de sécurité.
Les entreprises sont constituĂ©es par lâopĂ©rateur historique : la SNCF, dont les
agents bĂ©nĂ©ficient dâun statut, et les nouveaux entrants depuis janvier 2007 (de
droit privé).
Lâarticle 33 de la loi nÂș 2009-526 du 12 mai 2009 a rendu directement appli-
cable la 4
e
partie du Code du travail relative à la santé et à la sécurité au travail
aux entreprises de transport dont le personnel est régi par un statut.
Un comité de travail avec la participation du DRTEFP ou de son représentant
permet de rĂ©soudre les difficultĂ©s dâapplication des textes sur la durĂ©e du
travail à la SNCF. Une convention collective est en cours de négociation pour
les ânouveaux entrantsâ. Un accord a Ă©tĂ© signĂ© sur la durĂ©e du travail. Le
27 avril 2010 est paru le décret relatif à la durée du travail. Ces entreprises
présentent la spécificité de travailler 7j/7 et 24h/24.
Des risques spĂ©cifiques vont ĂȘtre rĂ©glementĂ©s par deux dĂ©crets sĂ©curitĂ© (un sur
la prĂ©vention des risques ferroviaires, et lâautre sur les risques Ă©lectriques).
Le contrĂŽle comporte des spĂ©cificitĂ©s dues Ă lâimbrication et Ă la complĂ©menta-
rité des textes, et nécessite une bonne connaissance du secteur (entre autres
pour la sĂ©curitĂ© de lâagent de contrĂŽle) et des contacts nĂ©cessaires avec les
administrations techniques.
122
LâINSPECTION DU TRAVAIL EN FRANCE EN 2009
89) Ătablissement public de sĂ©curitĂ© ferroviaire.
90) Réseau ferré de France.
Partie 3 - Missions 22/11/10 18:58 Page 122
Les moyens de contrainte
Une part importante des pouvoirs confiĂ©s aux agents de lâinspection
du travail concerne leur mission de contrÎle des conditions de santé et
de sécurité au travail. Les inspecteurs se voient conférer des pouvoirs
visant Ă lâĂ©limination ou, du moins, Ă la rĂ©duction des risques profes-
sionnels sur les lieux de travail assujettis Ă leur contrĂŽle.
La lĂ©gislation nationale a prĂ©vu diffĂ©rentes formes dâinjonction selon
les situations et la gravitĂ© du risque encouru. Lâagent de contrĂŽle
dispose dâun pouvoir dâapprĂ©ciation dans les suites quâil donne Ă ses
constats, conformĂ©ment aux dispositions de lâarticle 17 alinĂ©a 2 de la
convention nÂș 81
(91)
.
Sans que lâĂ©numĂ©ration soit exhaustive, ces injonctions vont de
lâinvitation plus ou moins contraignante faite Ă lâemployeur de
respecter les dispositions applicables (observations ou mises en
demeure), aux mesures coercitives que sont les constats des infractions
par procÚs-verbal ou les décisions de faire cesser des travaux particu-
liĂšrement dangereux (dans le secteur du BTP dâune part, et en matiĂšre
de risque chimique dâautre part), ou de faire rĂ©gulariser la situation
administrative et financiĂšre dâune entreprise de travail temporaire.
Le risque ne dĂ©coule pas toujours de lâinobservation de la loi. Il
peut provenir dâun danger imminent. Aussi, la lĂ©gislation a prĂ©vu,
parmi les pouvoirs de lâinspection du travail, des pouvoirs dâinjonction
directe. Mais, sâil sâavĂšre que les dĂ©fectuositĂ©s Ă lâorigine du risque
- Dans le transport aérien
Ce secteur fait lâobjet dâune rĂ©glementation technique et Ă©conomique spĂ©ci-
fique.
Un certificat de transporteur aĂ©rien est dĂ©livrĂ© par la DGAC aprĂšs que lâentre-
prise a prĂ©sentĂ© des garanties techniques, dĂ©montrant quâelle est en capacitĂ©
de respecter la rĂ©glementation technique. Lâentreprise doit par ailleurs avoir une
licence dâexploitation. Une rĂ©glementation professionnelle rĂ©git les personnels
navigants et les mécaniciens au sol.
La réglementation européenne est prégnante.
La gestion des aéroports a été modifiée par la réforme de 2005.
Les obligations dues à la sureté aéroportuaire modifient considérablement les
conditions de travail des salariés.
Les agents de contrĂŽle doivent bien connaitre ces rĂšgles, que se soit pour la
pertinence du contrÎle ou pour leur propre sécurité.
LES MISSIONS, PRĂROGATIVES ET OBLIGATIONS DE LâINSPECTION DU TRAVAIL
123
91) Ce principe est repris, en ce qui concerne le secteur de lâagriculture par lâarticle 22.2 de la convention
nÂș 129, et par lâarticle 7.2 de la convention nÂș 178.
Partie 3 - Missions 22/11/10 18:58 Page 123
rĂ©sultent dâune infraction Ă la lĂ©gislation du travail, des poursuites
lĂ©gales Ă lâencontre de lâemployeur peuvent ĂȘtre simultanĂ©ment ou
ultĂ©rieurement effectuĂ©es ou recommandĂ©es par lâinspecteur du travail.
⹠Les injonctions assorties de délais : les mises en demeure
Elles peuvent ĂȘtre classĂ©es en quatre catĂ©gories.
Les mises en demeure préalables au procÚs-verbal
Dans un nombre de situations limitées, expressément envisagées
par le Code du travail, le contrĂŽleur ou lâinspecteur du travail est tenu,
avant de dresser procĂšs-verbal, de signifier Ă lâemployeur une mise en
demeure de prendre les mesures nécessaires dans un délai qui ne peut
ĂȘtre infĂ©rieur Ă celui fixĂ© par le texte (entre 8 jours et 3 mois).
Les domaines visés sont essentiellement la protection de la mater-
nitĂ©, lâutilisation des lieux de travail, lâutilisation des Ă©quipements de
travail, les risques chimiques, les vibrations mécaniques, les travaux du
bùtiment et du génie civil, les services de santé au travail et le service
social du travail.
Cette procĂ©dure nâest toutefois pas requise lorsque lâagent de
contrÎle constate des manquements susceptibles de présenter un
danger grave ou imminent pour lâintĂ©gritĂ© physique dâun ou de
plusieurs travailleurs. Dans cette hypothÚse, il est autorisé à dresser
immédiatement un procÚs-verbal.
Les mises en demeure relatives aux vérifications périodiques
La possibilité de recourir à des expertises est essentiellement une
prérogative des contrÎleurs et des inspecteurs du travail des sections
dâinspection du travail. Lorsque le Code du travail ou les textes pris
pour son application le prévoient, ils peuvent prescrire aux
employeurs de faire vérifier, à leur frais, par des organismes de
contrÎle technique la conformité des installations ou des équipements
aux rĂšgles techniques qui leur sont applicables.
Il en est ainsi, Ă titre dâexemples, des dispositions relatives Ă lâaĂ©ra-
tion et Ă lâassainissement des ambiances de travail, aux substances
assorties dâune valeur limite (article R. 4722-1 du Code du travail), Ă
lâexposition au bruit (article R. 4722-17), Ă lâĂ©tat de conformitĂ© des
Ă©quipements de travail (article R. 4722-5).
Ces organismes de contrÎle technique sont des entreprises privées
qui sont agréées, accréditées ou habilitées (voir encadré ci-aprÚs) pour
124
LâINSPECTION DU TRAVAIL EN FRANCE EN 2009
Partie 3 - Missions 22/11/10 18:58 Page 124
des domaines spécifiques. Ces organismes engagent leur responsabilité
pĂ©nale en cas dâerreur ou de non respect des procĂ©dures de contrĂŽle.
Leurs contrĂŽles donnent lieu Ă un rapport transmis Ă lâagent de
contrÎle concerné et sur lequel ce dernier peut fonder ses constats,
éventuellement sanctionnés par procÚs-verbal.
Lâinspecteur ou le contrĂŽleur du travail peut Ă©galement mettre
lâemployeur en demeure de rĂ©duire lâintervalle entre les vĂ©rifications
des Ă©quipements de travail lorsque, en raison, notamment, des condi-
tions ou de la frĂ©quence dâutilisation, du mode de fonctionnement ou
de la conception de certains organes, les Ă©quipements de travail sont
soumis Ă des contraintes gĂ©nĂ©ratrices dâune usure prĂ©maturĂ©e suscep-
tible dâĂȘtre Ă lâorigine de situations dangereuses (article R. 4721-11). Il
en va de mĂȘme en matiĂšre dâĂ©quipements de protection individuelle
(EPI), en raison des conditions de stockage, dâenvironnement, de
fonctionnement ou de conception entraĂźnant des contraintes suscep-
tibles de nuire Ă leur fonction protectrice (article R. 4721-12).
LâagrĂ©ment, lâaccrĂ©ditation et lâhabilitation des organismes
Les dispositifs dâagrĂ©ment et dâaccrĂ©ditation ont pour objectif de garantir la
compĂ©tence dâorganismes intervenant dans le cadre rĂ©glementaire.
LâagrĂ©ment implique une gestion individuelle des dossiers de demande dâagrĂ©-
ment au niveau du ministÚre chargé du Travail. Il peut exister pour des champs
réglementaires variés.
LâaccrĂ©ditation permet dâattester de la compĂ©tence des organismes qui effec-
tuent des activitĂ©s dâĂ©valuation de la conformitĂ©. Elle constitue une reconnais-
sance formelle par une tierce partie de la compétence pour réaliser des
activitĂ©s spĂ©cifiques dâĂ©valuation de la conformitĂ© (activitĂ©s de laboratoires
dâessais, dâanalyse ou dâĂ©talonnage, des organismes de certification et des
organismes dâinspection). Elle est dĂ©livrĂ©e par le ComitĂ© français dâaccrĂ©dita-
tion (Cofrac) ou par un autre organisme dâaccrĂ©ditation europĂ©en conformĂ©-
ment au rĂšglement (CE) nÂș 765/2008 du 9 juillet 2008 fixant les prescriptions
relatives Ă lâaccrĂ©ditation et Ă la surveillance de marchĂ© pour la commercialisa-
tion des produits. LâaccrĂ©ditation peut ĂȘtre de nature volontaire (sur demande
des acteurs du marché) ou réglementaire (imposée par la réglementation dans
certains domaines).
Pour les rĂ©glementations techniques, lâaccrĂ©ditation sâest imposĂ©e comme une
référence garantissant la qualité et la compétence des organismes intervenant
dans le cadre de contrĂŽles rĂ©glementaires obligatoires ou sur demande de lâins-
pection du travail. Parfois cette accrĂ©ditation est une condition de lâagrĂ©ment,
parfois elle sây substitue. Lorsquâil y a substitution lâadministration nâa plus
besoin de consacrer du temps Ă lâĂ©tude de dossiers individuel et peut se recen-
trer sur les activitĂ©s dâĂ©laboration et de mise en Ćuvre des politiques publiques.
LES MISSIONS, PRĂROGATIVES ET OBLIGATIONS DE LâINSPECTION DU TRAVAIL
125
Partie 3 - Missions 22/11/10 18:58 Page 125
Les mises en demeure du directeur départemental du travail ou du
directeur du travail des dĂ©partements dâoutre-mer
Lorsque lâinspecteur du travail constate une situation dangereuse Ă
laquelle aucun texte précis ne permet de remédier, il peut saisir le
directeur dĂ©partemental du travail, de lâemploi et de la formation
professionnelle ou le directeur du travail, de lâemploi et de la forma-
tion professionnelle dans les dĂ©partements dâoutre-mer. Ce dernier a
alors la facultĂ© de mettre le chef dâĂ©tablissement en demeure de
prendre toutes mesures utiles pour faire cesser le risque.
La mise en demeure est notifiĂ©e par Ă©crit Ă lâemployeur ou Ă son
reprĂ©sentant, et fixe un dĂ©lai dâexĂ©cution qui ne peut ĂȘtre infĂ©rieur Ă
une durée fixée par le texte prévoyant la mise en demeure.
Cette mise en demeure est notamment applicable dans le cas oĂč le
risque professionnel trouve son origine dans les conditions dâorganisa-
tion du travail ou dâamĂ©nagement du poste de travail, lâĂ©tat des
surfaces de circulation, lâĂ©tat de propretĂ© et dâordre des lieux de travail,
le stockage des matériaux et des produits de fabrication.
Les autres mises en demeure
La procĂ©dure de mise en demeure a Ă©tĂ© Ă©tendue Ă dâautres
domaines que celui de la santĂ© et de la sĂ©curitĂ©. Nâentrant pas dans le
champ dâapplication de lâarticle L. 4721-4 du Code du travail, elles
Article L. 4721-1 du Code du travail
âLe directeur dĂ©partemental du travail, de lâemploi et de la formation profes-
sionnelle, sur le rapport de lâinspecteur du travail constatant une situation
dangereuse, peut mettre en demeure lâemployeur de prendre toutes mesures
utiles pour y remédier, si ce constat résulte :
1Âș dâun non-respect par lâemployeur des principes gĂ©nĂ©raux de prĂ©vention
prévus par les articles L. 4121-1 à L. 4121-5 et L. 4522-1 ;
2Âș dâune infraction Ă lâobligation gĂ©nĂ©rale de santĂ© et de sĂ©curitĂ© rĂ©sultant des
dispositions de lâarticle L. 4221-1.â
Parmi les organismes accrédités, il existe des organismes notifiés chargés de
mettre en Ćuvre certaines procĂ©dures dâĂ©valuation de la conformitĂ© (cf. article
R. 4313-83 du Code du travail machines et EPI). Ils sont dits notifiés car ils font
lâobjet dâune notification auprĂšs de la Commission europĂ©enne, câest-Ă -dire
dâune information sur le fait quâils sont chargĂ©s de cette mission en France
dans certains domaines. La désignation de ces organismes notifiés en France
se fait sous la forme dâune habilitation, on parle donc aussi dâorganismes
habilitĂ©s (lâhabilitation comme lâagrĂ©ment est dĂ©livrĂ©e par lâadministration).
126
LâINSPECTION DU TRAVAIL EN FRANCE EN 2009
Partie 3 - Missions 22/11/10 18:58 Page 126
suivent un rĂ©gime juridique propre, dĂ©fini pour chacune dâentre elles.
NĂ©anmoins, elles constituent toutes des actes administratifs :
- mise en demeure en matiĂšre de travail temporaire (article L. 1251-47
du Code du travail) ;
- mise en demeure en matiĂšre dâapprentissage (articles L. 6225-1 et
R. 6225-1).
⹠Les injonctions immédiatement exécutoires
en cas de risques imminents
ConformĂ©ment aux dispositions de lâarticle 13 § 2.b de la conven-
tion nÂș 81 et de lâarticle 18 § 2.b de la convention nÂș 129, des pouvoirs
particuliers ont été accordés par la législation nationale aux inspecteurs
pour intervenir dans certains cas limitativement énumérés afin de faire
cesser certaines situations. Ces agents ont le droit dâordonner ou de
faire ordonner, sous réserve de tout recours judiciaire ou administratif,
que des mesures immédiatement exécutoires soient prises en vue de
protĂ©ger les travailleurs dâun danger imminent pour leur santĂ© ou leur
sécurité. Les unes autorisent la saisine des juridictions civiles et les
secondes relĂšvent de la sanction administrative.
La procédure civile de saisine du juge des référés :
lâarticle
L. 4732-1 du Code du travail permet Ă lâinspecteur du travail de saisir le
juge des référés pour voir ordonner toutes mesures propres à faire
cesser un risque sĂ©rieux dâatteinte Ă lâintĂ©gritĂ© physique dâun travailleur
telles que mise hors service, immobilisation, saisie des matériels,
machines, dispositifs, produits ou autres.
En outre, sâagissant dâopĂ©rations du bĂątiment ou de gĂ©nie civil,
lorsquâun risque sĂ©rieux dâatteinte Ă lâintĂ©gritĂ© physique dâun interve-
nant sur le chantier, rĂ©sulte de lâinobservation des dispositions particu-
liĂšres en ce domaine, lâinspecteur du travail peut saisir le juge de
rĂ©fĂ©rĂ©s (article L. 4732-2) pour voir ordonner toutes mesures propres Ă
faire cesser ou à prévenir ce risque. Ces mesures peuvent consister,
notamment, en la mise en Ćuvre dâune coordination de chantier, la
dĂ©termination de dĂ©lais de prĂ©paration et dâexĂ©cution des travaux
compatibles avec la prévention des risques professionnels, la convoca-
tion dâune rĂ©union des maĂźtres dâouvrage concernĂ©s et la rĂ©daction en
commun dâun plan gĂ©nĂ©ral de coordination.
Le juge peut Ă©galement dĂ©cider la fermeture temporaire dâun atelier
ou dâun chantier. LâexĂ©cution dâune ordonnance de rĂ©fĂ©rĂ© est obtenue
par la liquidation des astreintes demandĂ©es par lâinspecteur du travail
et décidées par le juge, au profit du Trésor public.
LES MISSIONS, PRĂROGATIVES ET OBLIGATIONS DE LâINSPECTION DU TRAVAIL
127
Partie 3 - Missions 22/11/10 18:58 Page 127
Cette procĂ©dure existe aussi Ă lâĂ©gard des entreprises de travail
temporaires. Lâarticle L. 1251-47 du Code du travail, permet Ă©galement
Ă lâinspecteur du travail, Ă la suite dâune mise en demeure restĂ©e
infructueuse, de saisir le président du tribunal de grande instance si un
employeur de travail temporaire exerce son activité sans avoir fait les
déclarations ou sans avoir obtenu la garantie financiÚre nécessaires, et
quâil en rĂ©sulte un risque sĂ©rieux de prĂ©judice pour le salariĂ© tempo-
raire. Le prĂ©sident du tribunal peut ordonner la fermeture de lâentre-
prise pour une durée qui ne peut excéder deux mois.
Enfin, lâarticle L. 3132-31 du Code du travail habilite lâinspecteur du
travail à saisir en référé le président du tribunal de grande instance
pour voir ordonner toutes mesures propres Ă faire cesser, dans les
établissements de vente au détail et de prestations de services au
consommateur, lâemploi illicite de salariĂ©s en infractions aux disposi-
tions du Code du travail relatives au repos hebdomadaire. Le juge peut
ordonner la fermeture le dimanche du ou des Ă©tablissements
concernĂ©s et assortir sa dĂ©cision dâune astreinte qui sera liquidĂ©e au
profit du Trésor public.
Les sanctions administratives :
neuf sanctions administratives
existent en matiĂšre dâhygiĂšne et de sĂ©curitĂ©. Parmi celles-ci, lâarrĂȘt
temporaire de travaux ou âarrĂȘt de chantierâ et lâarrĂȘt temporaire de
lâactivitĂ©. Cette derniĂšre disposition a Ă©tĂ© introduite par la loi de
modernisation sociale du 17 janvier 2002.
Lâarticle L. 4731-1 du Code du travail permet, Ă lâinspecteur ou au
contrĂŽleur du travail, par dĂ©lĂ©gation, de âprendre toutes mesures utiles
En ce qui concerne les gens de mer,
lâarticle 5 § 2.d de la convention nÂș 178
dispose que
âles inspecteurs du travail, munis de piĂšces justificatives de leurs
fonctions, seront autorisĂ©s : âŠ
d) Ă
interdire
, sous rĂ©serve de tout droit de recours devant lâautoritĂ© adminis-
trative ou lâautoritĂ© judiciaire,
Ă un navire de quitter le port
, jusquâĂ ce que les
dispositions nĂ©cessaires aient Ă©tĂ© prises, lorsquâils ont des raisons de croire
quâune carence constitue un danger significatif pour la santĂ© et la sĂ©curitĂ© des
gens de mer, le navire ne devant pas ĂȘtre indĂ»ment retenu ou retardĂ©.â
En droit français, la procĂ©dure de rĂ©fĂ©rĂ© prĂ©vue par lâarticle L. 263-3-1 du Code
du travail (ancien) est reprise et adaptĂ©e au secteur maritime par lâarticle
L. 742-5 du mĂȘme code (demeurĂ© en vigueur par lâordonnance 2007-329 du
12 mars 2007 article 12-I, article 13) :
â⊠3Âș Aux articles L. 263-3-1, L. 263-4
et L. 263-5, respectivement, les mots : âla fermeture totale ou partielle de lâĂ©ta-
blissementâ, âla fermeture totale ou partielle, dĂ©finitive ou temporaire de lâĂ©ta-
blissementâ et âla fermeture totale et dĂ©finitiveâ sont remplacĂ©s par les mots :
âlâimmobilisation du navireââŠâ
128
LâINSPECTION DU TRAVAIL EN FRANCE EN 2009
Partie 3 - Missions 22/11/10 18:58 Page 128
visant à soustraire immédiatement le salarié de cette situation [de
danger grave et imminent] en prescrivant, notamment, lâarrĂȘt tempo-
raire de la partie des travaux en causeâ. Ce pouvoir peut ĂȘtre mis en
Ćuvre lorsque lâagent de contrĂŽle constate, sur un chantier du
bĂątiment et des travaux publics, quâun salariĂ© ne sâest pas retirĂ© dâune
situation de travail dĂ©finie Ă lâarticle L. 4131-1 (droit de retrait), alors
quâil existe une cause de danger grave et imminent rĂ©sultant soit dâun
dĂ©faut de protection contre les chutes de hauteur, soit de lâabsence de
dispositifs de nature Ă Ă©viter les risques dâensevelissement, soit de
lâabsence de dispositifs de protection de nature Ă Ă©viter les risques liĂ©s
aux opĂ©rations de confinement et de retrait de lâamiante.
Lâarticle L. 4731-2 du mĂȘme Code permet Ă©galement Ă lâinspecteur
du travail ou au contrĂŽleur du travail, par dĂ©lĂ©gation, âdâordonner
lâarrĂȘt temporaire de lâactivitĂ©â depuis la parution du dĂ©cret 2007-1404
du 28 septembre 2007. Ce pouvoir peut ĂȘtre mis en Ćuvre lorsquâĂ
lâissue dâun contrĂŽle rĂ©alisĂ© par un organisme agrĂ©Ă©, Ă la demande de
lâinspecteur du travail ou du contrĂŽleur du travail, lâagent de contrĂŽle
constate que les salariés se trouvent dans une situation dangereuse
rĂ©sultant dâune exposition Ă une substance cancĂ©rigĂšne, mutagĂšne ou
toxique pour la reproduction, à un niveau supérieur à une valeur
limite de concentration fixée par décret. Toutefois, préalablement à la
mise en Ćuvre de la dĂ©cision dâarrĂȘt temporaire de lâactivitĂ©, lâagent
met en demeure lâemployeur de remĂ©dier Ă cette situation. Depuis la
fin de lâannĂ©e 2007, des outils mĂ©thodologiques dâaide Ă la dĂ©cision
ont été mis à disposition des agents de contrÎle pour faciliter la mise
en Ćuvre de ce texte.
LâarrĂȘt temporaire des travaux et lâarrĂȘt temporaire de lâactivitĂ©
présentent deux caractÚres :
âą ils constituent, tout dâabord, âune mesure conservatoire ou de sauve-
gardeâ. Ils permettent en effet, en premier lieu, dâextraire le salariĂ©
dâune situation de travail prĂ©sentant un danger grave et imminent
pour sa vie ou sa santĂ© et dont il ne sâest pas lui-mĂȘme retirĂ© confor-
mĂ©ment aux dispositions de lâarticle L. 4131-1 (pour lâarrĂȘt tempo-
raire de travaux) ou Ă faire disparaĂźtre une situation dangereuse
rĂ©sultant dâune exposition Ă une substance chimique ;
⹠ils sont ensuite une mesure coercitive. Les employeurs concernés ne
peuvent poursuivre les travaux ou lâactivitĂ© que sâils ont pris toutes
les mesures pour faire cesser la situation de danger grave et
imminent. La dĂ©cision de reprise des travaux ou de lâactivitĂ© ne peut
intervenir quâavec lâaval de lâagent de contrĂŽle, ayant constatĂ© que
toutes les mesures ont bien Ă©tĂ© prises et aprĂšs que lâemployeur en
ait avisĂ© lâagent de contrĂŽle.
LES MISSIONS, PRĂROGATIVES ET OBLIGATIONS DE LâINSPECTION DU TRAVAIL
129
Partie 3 - Missions 22/11/10 18:58 Page 129
Lâemployeur peut toujours contester la rĂ©alitĂ© du danger ou la façon
de le faire cesser en saisissant le président du tribunal de grande
instance qui statue en référé.
Il existe
dâautres sanctions administratives
dans le Code du
travail dont certaines peuvent ĂȘtre mises en Ćuvre par ou Ă lâinitiative
de lâinspection du travail, notamment en matiĂšre dâemploi et de lutte
contre le travail illégal.
II. LES MISSIONS DE CONSEIL
Pour que les interventions des inspecteurs et contrĂŽleurs du travail
soient efficaces, il est essentiel que les employeurs et les travailleurs
soient pleinement conscients de la nĂ©cessitĂ© de connaĂźtre et dâobserver
leurs droits et obligations respectifs. Aussi, la convention nÂș 81
(92)
, dans
son article 3 § 1.b, confie Ă©galement Ă lâinspection du travail la mission
de
âfournir des informations et des conseils techniques aux employeurs
et aux travailleurs sur les moyens les plus efficaces dâobserver les dispo-
sitions lĂ©gales.â
Cette question de lâaccessibilitĂ© Ă la loi a constituĂ© un des objectifs
principaux de la recodification du Code du travail
(93)
. Lancés le
15 février 2005 par le ministre chargé du Travail, les travaux de recodi-
fication du Code du travail ont abouti, le 12 mars 2007, Ă la publication
par ordonnance de la partie législative du nouveau Code, la partie
rĂ©glementaire faisant lâobjet de deux dĂ©crets du 7 mars 2008
(94)
. Le
Code du travail a Ă©tĂ© recodifiĂ© âĂ droit constantâ, selon une logique
âutilisateurâ. LâentrĂ©e en vigueur au 1
er
mai 2008 de ce nouveau Code
du travail sâest effectuĂ©e dans de bonnes conditions compte tenu dâun
important travail dâaccompagnement des diffĂ©rents utilisateurs.
Notamment un outil disponible sur internet, dénommé
COD-IT
(95)
,
permet de rechercher des articles en fonction dâun thĂšme prĂ©cis. Ce
COD-IT, dont la mise à jour est assurée chaque trimestre, est trÚs large-
ment apprécié tant par les agents de nos services que par les utilisa-
teurs externes.
La mission de conseil et dâinformation comme la fonction de
contrĂŽle visent Ă assurer lâapplication effective de la lĂ©gislation. En ce
130
LâINSPECTION DU TRAVAIL EN FRANCE EN 2009
92) Dans le mĂȘme sens, voir lâarticle 6.b de la convention nÂș 129.
93) Pour une présentation des travaux de recodification, voir
Lâinspection du travail en France en 2007
,
rapport DGT, p. 61 et
Lâinspection du travail en France en 2008
, rapport DGT, p. 86.
94) Lâordonnance nÂș 2007-329 du 12 mars 2007, ratifiĂ©e par la loi nÂș 2008-67 du 21 janvier 2008 et les
dĂ©crets nÂș 2008-243 (dĂ©cret en conseil des ministres) et 2008-224 (dĂ©cret en Conseil dâĂtat) du 7 mars
2008, ont procédé à la recodification du Code du travail.
95) Accessible sur :
www.travail-solidarite.gouv.fr/espaces,770/travail,771/dossiers,156/travail,309/
recodification-du-code-du-travail,1090/
Partie 3 - Missions 22/11/10 18:58 Page 130
sens, elles sont interdépendantes et complémentaires.
Lâexercice de
cette mission prend différentes formes, notamment :
âą
les différentes actions nationales ou locales de communication
qui sensibilisent certains publics, voire le grand public, sur de
nouvelles réglementations ou sur des problématiques considérées
comme prioritaires (CMR ou TMS par exemples) sous la forme de
colloques, sĂ©minaires, assises, semaines dâinformation (en coopĂ©ra-
tion avec lâAgence europĂ©enne pour la santĂ© et la sĂ©curitĂ© au travail
notamment), etc. ;
âą
un plan de communication sur lâinspection du travail
a été
conçu en 2009. Il vise, au cours des années 2010/2011, à mieux faire
connaĂźtre lâinspection du travail auprĂšs des acteurs du monde du
travail et, plus largement, auprĂšs du grand public.
Les actions de communication elles-mĂȘmes ont Ă©tĂ© lancĂ©es Ă lâocca-
sion dâune confĂ©rence de presse tenue par le directeur gĂ©nĂ©ral du
travail le 14 dĂ©cembre 2009 dans la âsalle des accordsâ du ministĂšre. Le
directeur général du travail était entouré, pour cette occasion, de son
adjoint et de trois agents de contrĂŽle (un DAT, un IT et une CT).
Un dossier de presse
(96)
a été élaboré pour cette occasion reprenant
les thématiques suivantes :
- présentation de la campagne ;
- fiche synthétique ;
- Ă quoi sert lâinspection du travail ;
- lâinspection du travail dans lâactualitĂ© ;
- identitĂ© et organisation de lâinspection du travail ;
- les missions de lâinspection du travail ;
- quelques chiffres clĂ©s 2008 de lâinspection du travail ;
- lâinspection du travail dans lâaccompagnement des restructurations ;
- les politiques et les campagnes de contrĂŽle ;
- la âfusionâ des services dâinspection du travail ;
- Ă la rencontre des hommes et des femmes de terrain ;
- la dĂ©ontologie de lâinspection du travail ;
- éléments statistiques sur trois ans.
Si cette confĂ©rence de presse nâa pas eu toutes les retombĂ©es
escomptĂ©es dans la presse nationale, le relai local doit en ĂȘtre pris au
cours de lâannĂ©e 2010 par les Direccte.
Cette campagne nationale et locale sâappuie Ă©galement sur des
affiches, des dĂ©pliants, des extraits vidĂ©o dâun film, des interviews
LES MISSIONS, PRĂROGATIVES ET OBLIGATIONS DE LâINSPECTION DU TRAVAIL
131
96) Ce dossier de presse est accessible sur le site internet du ministĂšre :
www.travail-solidarite.gouv.fr/
actualite-presse,42/dossiers-de-presse,46/campagne-nationale-de-valorisation,10931.html
Partie 3 - Missions 22/11/10 18:58 Page 131
dâagents de contrĂŽle, du directeur gĂ©nĂ©ral mais Ă©galement
dâemployeurs, de syndicalistes, dâun magistrat, etc.
Dâautres initiatives nationales de communication sont prĂ©vues au
titre de lâannĂ©e 2010 notamment via lâassociation des journalistes
dâinformation sociale (AJIS) ;
- la diffusion dâinformations
à travers les possibilités offertes tant
par Internet
que
par les médias
tels que presse Ă©crite, radio et
télévision.
Un nouveau portail internet
âtravailler mieuxâ
, dédié exclusive-
ment aux questions de santé-sécurité-conditions de travail, mérite
dâĂȘtre prĂ©sentĂ© dans ce cadre. Le principe mĂȘme de la crĂ©ation de ce
site a Ă©tĂ© dĂ©cidĂ©, avec lâensemble des partenaires sociaux, lors de la
conférence sociale sur les conditions de travail du 4 octobre 2007.
Ce site est accessible, depuis janvier 2009, Ă lâadresse internet
suivante :
. Il donne des outils simples et
concrets aux salariés et aux employeurs, notamment des petites et trÚs
petites entreprises, pour donner envie dâagir pour lâamĂ©lioration des
conditions de travail et la réduction des risques professionnels.
Ainsi, sont mises Ă disposition des informations sur :
⹠les métiers et les activités : cariste, téléopérateur, ambulancier, assis-
tante, etc. ;
âą les risques quâils reprĂ©sentent : risque chimique, stress, froid, plomb
et poussiĂšres, etc. ;
⹠les mesures proposées et les outils de prévention pour y faire face :
cahier des charges, protections collectives ou individuelles, aide Ă la
manutention, etc.
Des informations synthĂ©tiques, pĂ©dagogiques, dâune lecture simple
sâadressent Ă tous, salariĂ©s ou leurs reprĂ©sentants, chefs dâentreprises,
TPE/PME
(97)
, préventeurs, médecins du travail, membres des CHSCT.
Un moteur de recherche intĂ©grĂ© permet dâaccĂ©der Ă lâinformation
recherchée. à chaque métier et à chaque risque, sont associés des
moyens de prévention présentés de maniÚre simple, pour une appro-
priation rapide (pour chaque métier : les données générales, les statis-
tiques du métier, la liste des risques associés, les moyens de
prévention et la législation en vigueur).
132
LâINSPECTION DU TRAVAIL EN FRANCE EN 2009
97) TPE : trĂšs petites entreprises â PME : petites et moyennes entreprises.
Partie 3 - Missions 22/11/10 18:58 Page 132
Dans chaque rubrique, un lien est fait avec les sites des organismes
nationaux de prévention (CNAMTS, MSA, INRS, OPPBTP, Afsset, InVS)
pour renvoyer systématiquement à une information plus complÚte.
Une entreprise virtuelle est prĂ©sentĂ©e en page dâaccueil. Il sâagit
dâun outil pĂ©dagogique et ludique pour prĂ©venir les risques en entre-
prise. Des situations trÚs courantes de risques sont présentées, par des
exemples en 3D animĂ©s, avec pour chacune dâelles, des solutions aux
problÚmes posés.
Dans tous les cas il sâagit moins de proposer âlaâ solution que de
susciter lâenvie dâagir en âdonnant des idĂ©esâ.
Un espace est réservé aux membres des CHSCT et délégués du
personnel : banque de données, questions/réponses, témoignages,
capitalisation de bonnes pratiques.
Enfin, un outil original concerne les risques psychosociaux dans
une approche didactique : diagnostic, démarche de prévention, prise
en charge des situations ;
- la publication de âguides pratiquesâ, de brochures ou
dépliants
prĂ©sentant les nouveaux textes ou lâactivitĂ© de lâinspection
du travail sur un territoire.
Ă titre dâillustration de ce dernier point, la rĂ©gion Centre a publiĂ© en
juillet 2009, une plaquette de 14 pages, intitulée
Lâinspection du travail
en région centre. Rapport annuel 2008.
AprĂšs un Ă©ditorial du DRTEFP,
les temps forts en région sont mis en regard des faits marquants natio-
naux. Chacune des grandes missions des services est ensuite présentée
en veillant à ce que les chiffres cités mettent en lumiÚre la diversité des
thĂ©matiques abordĂ©es ainsi que les prioritĂ©s dâaction. Quelques photos
rappellent lâaction de terrain mais Ă©galement les dĂ©marches de prĂ©ven-
tion entreprises au cours de lâannĂ©e.
Cette plaquette cherche Ă©galement âĂ alimenter les Ă©changes que
nous aurons dâici la fin de lâannĂ©e, au niveau dĂ©partemental et
régional, avec les partenaires sociaux afin de présenter plus en détail
les enjeux de la politique âtravailâ poursuivie en rĂ©gion.â ;
Le site internet â
â, dĂ©veloppĂ© par lâAfsset, mĂ©rite dâĂȘtre
cité dans ce cadre
(98)
.
LES MISSIONS, PRĂROGATIVES ET OBLIGATIONS DE LâINSPECTION DU TRAVAIL
133
98) Il fait lâobjet dâune prĂ©sentation dans
Lâinspection du travail en France en 2008
, p. 181.
Partie 3 - Missions 22/11/10 18:58 Page 133
- les observations formulées par les agents de contrÎle
lors de
leurs visites, mais aussi les renseignements dispensés lors des perma-
nences au bureau, lors des rĂ©unions de CHSCT ou Ă lâoccasion des
relations informelles avec les employeurs, les salariés et leurs représen-
tants élus ou les représentants de syndicats notamment ;
- les informations données par les agents des services de
renseignements
spécialement affectés pour accueillir et renseigner le
public dans la plupart des services déconcentrés. Cette activité de
renseignement en matiÚre de législation du travail, par des services
spécialisés au sein des DDTEFP, est importante, tant quantitativement
par les volumes de visiteurs, de courriers et dâappels tĂ©lĂ©phoniques en
cause (voir encadré) que, sur un plan qualitatif, par la diffusion du
droit du travail quâelle induit. Ce service rendu apparaĂźt souvent
comme le plus aisément accessible et compréhensible aux yeux des
usagers. Il y a donc lĂ un enjeu important en termes dâimage du
service. Le renseignement du public joue Ă©galement, mĂȘme sâil nâest
pas le seul Ă y participer, le rĂŽle de âveille socialeâ permettant Ă lâins-
pection du travail plus largement, dâĂȘtre informĂ©e des prĂ©occupations
immĂ©diates des salariĂ©s. Enfin, il convient dâobserver que lâaccueil
physique est irremplaçable notamment pour lâaide aux personnes les
plus défavorisées ;
Pour lâannĂ©e 2009,
une estimation du nombre de renseigne-
ments ou conseils donnĂ©s par lâadministration du travail
au
public, employeurs comme salariés, est effectuée pour la premiÚre fois.
Cette estimation est construite à partir des données suivantes :
⹠les cumuls des nombres de visiteurs reçus, les appels téléphoniques
traités, les lettres et courriels de demandes de renseignements
auxquels il a été répondu, fournis par cinq départements tests : la
DrĂŽme, le Puy-de-DĂŽme, la VendĂ©e, la Seine-Maritime, lâEure et Paris ;
⹠une base du nombre de renseignements donnés par les agents de
contrĂŽle eux-mĂȘmes construite ainsi :
- pour un IT et son secrétariat par semaine : trois rendez-vous + cinq
conversations téléphoniques + deux courriers sur 40 semaines,
- pour un CT et son secrétariat, par semaine : quatre rendez-vous +
huit conversations téléphoniques + trois courriers sur 40 semaines.
Rapportés aux effectifs des agents des services de renseignement et
des effectifs des agents de contrĂŽle, en 2009, câest
6,27 millions de
renseignements
qui ont été donnés au public en matiÚre de législa-
tion sociale.
134
LâINSPECTION DU TRAVAIL EN FRANCE EN 2009
Partie 3 - Missions 22/11/10 18:58 Page 134
- La ressource Internet
joue un rĂŽle grandissant en la matiĂšre, un
certain nombre de salariés y effectuant des recherches sur certains sites
juridiques. Les messageries Ă©lectroniques institutionnelles des services
permettent de fournir une réponse à un renseignement assez souvent
formulé en termes de demande de confirmation de ce que le salarié a
compris Ă partir de sa propre analyse de la situation. Pour autant, ce
mĂ©dia nâest pas facilement accessible pour certains publics ;
- En complément de ce renseignement de proximité donné par les
services déconcentrés,
âTravail Info Serviceâ
, via le numéro de
téléphone 0 821 347 347
(99)
, apporte certaines réponses
(100)
sous forme
dâinformations Ă caractĂšre gĂ©nĂ©ral et impersonnel
âqui ne prĂ©jugent en
rien des dĂ©cisions qui pourront ĂȘtre prises par lâadministration compĂ©-
tente aprĂšs examen contradictoire de la situation du demandeurâ
. Au
cours de lâannĂ©e 2009, âTravail Info Serviceâ (prestation de service
pour le compte du ministÚre chargé du Travail) a ainsi traité prÚs de
370 000 appels téléphoniques et prÚs de 11 000 courriels ;
- Enfin,
âAllĂŽ service publicâ
via le numéro de téléphone
39 39
(101)
traite environ 400 000 appels téléphoniques par an dont 180 000 sont
transférés sur les
CIRA
(centre interministériel de renseignements
administratifs) en raison de leur technicité. Ils sont traités par 24 agents
(ETP) dont 22 contrĂŽleurs du travail.
LES MISSIONS, PRĂROGATIVES ET OBLIGATIONS DE LâINSPECTION DU TRAVAIL
135
99) 0,12
âŹ
TTC/mn depuis un poste fixe, mĂȘme tarif depuis les DOM.
100) Source :
Bilan Travail Info Service
, décembre 2009.
101) Source : document RGPP, janvier 2010. En France, coĂ»t dâun appel local depuis un poste fixe.
Partie 3 - Missions 22/11/10 18:58 Page 135
III. LES AUTRES MISSIONS CONFIĂES
AUX INSPECTEURS DU TRAVAIL
Les dĂ©cisions de lâinspecteur du travail et des autres membres
du systĂšme dâinspection
ParallÚlement au pouvoir général de contrÎle, un pouvoir spécial de
dĂ©cision est accordĂ© Ă lâinspecteur du travail par les textes. Sont
exclues, ici, les dĂ©cisions qui participent des pouvoirs dâinjonction des
agents de contrÎle, présentés au point I ci-dessus. Le pouvoir de
dĂ©cision de lâinspecteur du travail se retrouve pratiquement dans toutes
les parties du code. Néanmoins, à la différence du pouvoir de contrÎle
dont le domaine est trĂšs gĂ©nĂ©ral, le pouvoir de dĂ©cision nâexiste que si
un texte de nature lĂ©gale ou rĂ©glementaire lâa prĂ©vu.
Ce pouvoir de dĂ©cision traduit lâintention du lĂ©gislateur de
permettre Ă lâinspecteur soit de contrĂŽler le pouvoir disciplinaire de
lâemployeur, soit dâassouplir une rĂ©glementation en lâadaptant au cas
dâespĂšce, soit encore de veiller Ă lâintĂ©rĂȘt gĂ©nĂ©ral sur le plan Ă©cono-
mique.
Lâinspecteur du travail agit soit sur la base de ses pouvoirs propres
(pour lâessentiel de lâapplication de la rĂ©glementation du travail dans
lâentreprise), soit par dĂ©lĂ©gation du directeur dĂ©partemental (pour le
contrĂŽle de lâemploi et certaines dĂ©cisions relatives aux institutions
représentatives). Le directeur régional est compétent pour la médecine
du travail et la participation.
Chaque texte prĂ©voit lâautoritĂ© administrative susceptible de prendre
la décision et les délais dans lequel cette décision expresse ou tacite
doit ĂȘtre prise. Les dĂ©cisions des inspecteurs et directeurs du travail,
nombreuses et dâimportance trĂšs variable, sont susceptibles de recours
administratifs ou contentieux, Ă titre dâexemples :
âą en matiĂšre dâorganisation, de fonctionnement et de protection des
institutions représentatives du personnel, les critÚres de répartition
des compétences entre les différents échelons de la hiérarchie sont
complexes. Les salariĂ©s titulaires dâun mandat reprĂ©sentatif, candidats
à des élections professionnelles ou anciens représentants du
personnel ne peuvent ĂȘtre licenciĂ©s ou transfĂ©rĂ©s quâavec lâautorisa-
tion de lâinspecteur du travail. Ce dernier peut, en outre, prendre
diverses décisions relatives au fonctionnement des institutions repré-
sentatives du personnel, telles quâimposer un comitĂ© dâhygiĂšne, de
sécurité et des conditions de travail (CHSCT) dans les établissements
de moins de 50 salariés, ou décider, en cas de désaccord entre
lâemployeur et les organisations syndicales reprĂ©sentatives, de la
136
LâINSPECTION DU TRAVAIL EN FRANCE EN 2009
Partie 3 - Missions 22/11/10 18:58 Page 136
répartition des électeurs entre les collÚges électoraux et des siÚges
entre les collĂšges Ă©lectoraux en vue des Ă©lections des membres des
comitĂ©s dâentreprise et des dĂ©lĂ©guĂ©s du personnel ;
âą en ce qui concerne la durĂ©e du travail, lâinspecteur du travail est
appelĂ© Ă dĂ©livrer aux employeurs lâautorisation de pratiquer des
horaires individualisĂ©s en lâabsence de reprĂ©sentants du personnel
(article L. 3122-24 du Code du travail), de déroger à la durée
maximale quotidienne du travail pour surcroĂźt dâactivitĂ© (article
D. 3121-16). En revanche, câest au directeur dĂ©partemental, au vu du
rapport Ă©tabli par lâinspecteur du travail (articles R. 3121-23 et
R. 3121-28) que revient lâautorisation de dĂ©passer la durĂ©e hebdoma-
daire du travail (moyenne ou maximale) ;
âą en matiĂšre de santĂ© et de sĂ©curitĂ© au travail, lâinspecteur du travail
peut autoriser lâemployeur Ă dĂ©roger aux rĂšgles dâamĂ©nagement des
vestiaires, des lavabos et des douches (article R. 4228-16 et suivants),
ou substituer la valeur moyenne hebdomadaire Ă lâexposition sonore
quotidienne (article R. 4431-4). Le directeur départemental peut
autoriser lâemployeur Ă dĂ©roger Ă lâinterdiction de conclure un
contrat à durée déterminée ou un contrat de travail temporaire pour
effectuer des travaux particuliĂšrement dangereux (article D. 1242-5).
En ce qui concerne les plans de sauvegarde de lâemploi, lâautoritĂ©
administrative compĂ©tente dispose de diffĂ©rents pouvoirs dâinterven-
tion (articles L. 1233-52 et suivants) relatifs notamment à la régularité
de la procĂ©dure de consultation et au contenu mĂȘme du plan.
Quant au directeur régional, il a compétence, par exemple, pour
dispenser un employeur ou un maĂźtre dâouvrage de lâapplication de
certaines prescriptions relatives aux risques dâincendies et dâexplosions
(article R. 4227-55) Il traite également les réclamations contre les
dĂ©cisions refusant lâadmission Ă un stage de coordonnateur santĂ©-
sécurité sur les chantiers du bùtiment et de génie civil (article
R. 1532-33) et instruit les recours hiérarchiques contre les décisions
imposant un CHSCT dans un établissement de moins de 50 salariés
(article R. 4613-9) ou statuant sur le nombre de CHSCT distincts et les
mesures de coordination (article R. 4613-10).
Les fonctions exercĂ©es Ă lâoccasion de conflits collectifs
du travail
Si pour le BIT, la fonction dâaide Ă la rĂ©solution des conflits collec-
tifs du travail paraĂźt difficilement compatible avec les fonctions dâins-
pection liées aux conditions de travail et à la protection des
travailleurs, la réglementation française du travail attribue une fonction
de conciliation des conflits collectifs du travail Ă lâinspection du travail.
LES MISSIONS, PRĂROGATIVES ET OBLIGATIONS DE LâINSPECTION DU TRAVAIL
137
Partie 3 - Missions 22/11/10 18:58 Page 137
Lâarticle R. 2522-1 du Code du travail dispose que
âtout conflit
collectif de travail est immédiatement notifié par la partie la plus
diligente au prĂ©fet qui, en liaison avec lâinspecteur du travail compĂ©-
tent, intervient en vue de rechercher une solution amiableâ
. Lâarticle
R. 8112-2 prĂ©cise que â
lâinspecteur du travail assure un rĂŽle de conseil
et de conciliation en vue de la prĂ©vention et du rĂšglement des conflits.â
Les inspecteurs du travail se tiennent informĂ©s de lâensemble des
conflits et interviennent pĂ©riodiquement Ă lâamiable dans les conflits
collectifs dĂšs lors que les partenaires sociaux requiĂšrent leur interven-
tion. Ils peuvent Ă©galement le faire de leur propre initiative pour
renouer les contacts entre employeurs et grévistes en cas de blocage
du processus de négociation. Mais leur intervention peut également
rĂ©sulter dâune dĂ©signation comme âconciliateurâ par le prĂ©sident du
tribunal de grande instance saisi par lâune des parties.
La conciliation est considérée comme faisant naturellement partie
des fonctions des inspecteurs du travail du fait Ă la fois de leurs
qualitĂ©s dâindĂ©pendance et dâimpartialitĂ© ainsi que de leur proximitĂ©
des partenaires sociaux. Les services de lâinspection du travail inter-
viennent dans le cadre de procédures formelles, commission de conci-
liation notamment, mais dans les faits, le plus souvent, en dehors de
celles-ci, pour rechercher une solution amiable entre les parties.
Lâinspection du travail a donc une mission gĂ©nĂ©rale, difficilement
mesurable, dâaide au dialogue social dâentreprise et de conciliation
préventive. Ce rÎle, bien que souvent discret, a été particuliÚrement
important et significatif au cours de lâannĂ©e 2009, marquĂ©e par un
certain nombre de conflits collectifs liés à la crise économique et aux
projets de plans de sauvegarde de lâemploi.
Les procĂ©dures lĂ©gales de rĂšglement des conflits â la conciliation, la
mĂ©diation et lâarbitrage (articles L. 2522-1 Ă L. 2525-2 du Code du
travail) â sont plus rarement utilisĂ©es.
Les fonctions dâappui, dâanimation et de coopĂ©ration
Ă tous les niveaux hiĂ©rarchiques, lâinspection du travail mĂšne des
activitĂ©s dâappui et dâanimation et dĂ©veloppe des coopĂ©rations.
âą LâactivitĂ© de lâinspection nĂ©cessite en permanence une fonction
dâanimation, dâappui et de suivi. Elle est exercĂ©e par lâinspecteur au
sein de sa section, et par les directeurs départementaux et régionaux
au niveau de leur département ou de leur région. En outre, les
inspecteurs bĂ©nĂ©ficient dâun appui mĂ©thodologique, technique et
juridique, notamment avec les agents appui-ressources-méthodes
138
LâINSPECTION DU TRAVAIL EN FRANCE EN 2009
Partie 3 - Missions 22/11/10 18:58 Page 138
(ARM), les ingénieurs de prévention et les médecins-inspecteurs
régionaux du travail.
Sur le champ de la santé-sécurité au travail, les équipes régionales
pluridisciplinaires jouent ce rĂŽle dâappui. Depuis lâannĂ©e 2007, ces
équipes sont généralisées sur tout le territoire métropolitain et à la
Réunion. Les agents de contrÎle bénéficient également de réponses
techniques et de documents dâaide au contrĂŽle Ă©laborĂ©s par lâadmi-
nistration centrale ainsi que de son soutien en tant que de besoin.
âą Ă tous les Ă©chelons, les agents de lâinspection du travail participent Ă
des formations, non seulement en tant que bénéficiaires, mais égale-
ment en tant que formateurs. Ils participent Ă©galement, Ă travers des
groupes de travail nationaux, rĂ©gionaux ou locaux, Ă lâĂ©laboration de
divers documents dâaide au contrĂŽle.
âą Lâinspection du travail participe Ă des rĂ©unions et engage des parte-
nariats. Ainsi, les inspecteurs participent à des réunions avec les
organisations professionnelles, les syndicats, les chambres consu-
laires ou à la négociation de branche en présidant des commissions
mixtes.
⹠Les directeurs départementaux entretiennent des relations institution-
nelles avec les parquets et les autres services de lâĂtat ainsi quâavec
les organisations professionnelles et syndicales. Ils participent Ă©gale-
ment à diverses commissions préfectorales.
⹠Les directeurs régionaux ont des fonctions de coopération régionale,
notamment avec les organisations professionnelles et syndicales
régionales, avec les administrations et les autres services impliqués
dans la prévention des risques professionnels.
Le
Comité régional de prévention des risques professionnels (CRPRP)
a
Ă©tĂ© crĂ©Ă© par le dĂ©cret du 10 mai 2007 (circulaire DGT du 8 aoĂ»t 2007). Câest un
organisme consultatif placé auprÚs du préfet de région. Ce comité régional est
une instance de dialogue et dâĂ©changes au sein de laquelle lâensemble des
acteurs régionaux et locaux impliqués, coordonnent les actions de prévention
en milieu de travail et relaient la politique nationale de prévention. Il est le
âmiroirâ, au niveau rĂ©gional, du COCT (voir encadrĂ© ci-aprĂšs).
Ce comité se réunit selon trois formations qui disposent de missions distinctes
et dont la frĂ©quence de rĂ©union est variĂ©e en fonction de lâactualitĂ© des sujets.
Missions
âą Ălaboration et actualisation de diagnostics territoriaux portant sur les condi-
tions de travail et la prévention des risques professionnels.
LES MISSIONS, PRĂROGATIVES ET OBLIGATIONS DE LâINSPECTION DU TRAVAIL
139
Partie 3 - Missions 22/11/10 18:58 Page 139
âą Lâadministration centrale a la responsabilitĂ© du fonctionnement et de
lâanimation de nombreux conseils et commissions nationaux, tels le
Haut conseil du dialogue social créé en 2008
(102)
, le Conseil dâorienta-
tion sur les conditions de travail (COCT), (cf. encadré ci-aprÚs), le
Conseil supĂ©rieur de lâĂ©galitĂ© professionnelle entre les hommes et les
femmes (article D. 1145-1 du Code du travail), le Conseil dâorienta-
tion de la participation, de lâintĂ©ressement, de lâĂ©pargne salariale et
de lâactionnariat salariĂ© (article D. 3346-1), le Conseil supĂ©rieur de la
prudâhomie (L. 1431-1), la Commission consultative pour la licence
dâagent artistique (article D. 7121-15).
Le Conseil dâorientation des conditions de travail (COCT)
(103)
, qui a vu son
organisation et ses missions précisées par un décret du 25 novembre 2008, a
succédé au Conseil supérieur de la prévention des risques professionnels
(CSPRP).
Le COCT, placé auprÚs du ministre chargé du Travail,
âparticipe Ă lâĂ©laboration
de la politique nationale en matiÚre de protection et de promotion de la santé et
de la sĂ©curitĂ© au travail, ainsi que de lâamĂ©lioration des conditions de travail.â
Le COCT comprend les formations suivantes :
âą un comitĂ© permanent, assistĂ© dâun âobservatoire de la pĂ©nibilitĂ©â, chargĂ© de
la politique générale (orientations, propositions et mesures susceptibles
⹠Avis sur les orientations régionales des politiques publiques intéressant la
santé et la sécurité au travail et qui sont soumis par les autorités publiques.
âą Consultation sur le plan rĂ©gional santĂ© au travail qui fixe Ă lâĂ©chelon rĂ©gional
les actions et les moyens en matiĂšre dâamĂ©lioration des conditions de travail.
Présidence
⹠Préfet de région
Composition
âą Quatre reprĂ©sentants dâadministrations rĂ©gionales de lâĂtat (DRTEFP, DRASS,
agriculture, DIREN ).
⹠Huit représentants de salariés (CGT, CFDT, CGT-FO, CFTC, CFE-CGC).
âą Huit reprĂ©sentants dâemployeurs (MEDEF, CGPME, UPA, FNSEA).
âą Quatre organismes rĂ©gionaux dâexpertise et de prĂ©vention (CRAM, ARACT,
OPPBTP, MSA).
⹠Dix personnes qualifiées (experts scientifiques ou techniques, représentants
dâassociations de victimes, etc.) nommĂ©es pour une durĂ©e de trois ans
renouvelable.
Au cours de lâannĂ©e 2009, 20 rĂ©gions sur 22 avaient mis en place cette
instance.
140
LâINSPECTION DU TRAVAIL EN FRANCE EN 2009
102) Le Haut conseil du dialogue social a été installé le 5 mars 2009 par M. Brice Hortefeux, ministre du
Travail, des Relations sociales, de la Famille, de la Solidarité et de la Ville ; la présidence en est
assurée par M
me
Yannick Moreau, prĂ©sidente de section au Conseil dâĂtat.
103) Cf.
Lâinspection du travail en France en 2007
, p. 65.
Partie 3 - Missions 22/11/10 18:58 Page 140
âą Lâadministration centrale assure Ă©galement les relations et la coopĂ©ra-
tion avec les autres services dâinspection du travail quâils soient
nationaux ou Ă©trangers. Cette mission apparaĂźt Ă travers :
- la participation aux activités du CHRIT
(105)
ou du BIT ;
- lâaccueil Ă Paris mais Ă©galement dans les services dĂ©concentrĂ©s, de
délégations étrangÚres ;
- un certain nombre de missions Ă lâĂ©tranger, le plus souvent organi-
sĂ©es par lâintermĂ©diaire du GIP international.
LâactivitĂ© 2009 du CHRIT
a été marquée, comme habituellement, par deux
sessions :
- Ă Prague les 28 et 29 mai :
la journĂ©e plĂ©niĂšre a Ă©tĂ© notamment lâoccasion
dâassurer le suivi des dĂ©cisions prises Ă Lyon en dĂ©cembre 2008, de tirer le
bilan de la campagne
âAllĂ©gez la chargeâ
, dâaccĂ©lĂ©rer la campagne
âRisques
chimiquesâ
devant se dĂ©ployer sur la pĂ©riode 2009/2010, dâĂ©changer sur la
directive âREACHâ, dâorganiser les Ă©valuations des systĂšmes nationaux dâins-
pection, etc.
La journée thématique était consacrée à la question :
âComment rĂ©duire de
25 % les taux dâaccidents de travail et maladies professionnelles conformĂ©ment
aux objectifs de lâUnion europĂ©enne (stratĂ©gie 2007/2012)â
;
dâamĂ©liorer la santĂ© et la sĂ©curitĂ© sur les lieux de travail, rĂ©alisation de
rapports), du suivi des statistiques en matiĂšre de conditions de travail, de
lâexamen du bilan annuel des conditions de travail ;
⹠une commission générale, donnant des avis sur les projets de loi et les
dĂ©crets en la matiĂšre et adoptant des avis dâinitiative ;
⹠six commissions spécialisées préparant les avis de la commission générale.
Chaque formation du Conseil comprend :
⹠le collÚge des départements ministériels intéressés ;
⹠le collÚge des partenaires sociaux (nombre égal de représentants salariés et
employeurs) ;
âą le collĂšge des organismes nationaux dâexpertise et de prĂ©vention ;
âą le collĂšge des personnes qualifiĂ©es et des reprĂ©sentants dâassociations ou
des organismes professionnels de la prévention.
Le 30 avril 2009, le COCT a été officiellement installé par le ministre chargé du
Travail.
Les travaux du COCT sont rendus trĂšs accessibles, y compris au âgrand
publicâ, grĂące Ă une mise en ligne sur Internet
(104)
des principaux documents
relatifs à son fonctionnement et surtout à son activité.
LES MISSIONS, PRĂROGATIVES ET OBLIGATIONS DE LâINSPECTION DU TRAVAIL
141
www.travail-solidarite.gouv.fr/le-ministere,149/le-conseil-d-orientation-sur-les,1455
105) ComitĂ© des hauts responsables de lâinspection du travail (SLIC en anglais).
Partie 3 - Missions 22/11/10 18:58 Page 141
IV. LA CONTRIBUTION Ă LâAMĂLIORATION
DU DROIT DU TRAVAIL
Les agents de lâinspection du travail ont, conformĂ©ment Ă
lâarticle 3 § 1.c de la convention nÂș 81
(107)
, la mission de porter Ă lâatten-
tion de lâautoritĂ© compĂ©tente les dĂ©ficiences ou les abus qui ne sont
pas spécifiquement couverts par les dispositions légales existantes.
Comme le prĂ©cise, en 2006, lâĂ©tude dâensemble sur lâinspection du
travail de la commission dâexperts pour lâapplication des conventions
et recommandations du BIT
(108)
:
âLes formes et cadres des relations de
travail, les techniques de production et les technologies utilisées dans le
milieu de travail Ă©voluent de plus en plus rapidement. Il importe que la
lĂ©gislation pertinente sâadapte Ă cette Ă©volution afin que les travailleurs
occupés en vertu de relations de travail nouvelles ou subissant des
conditions de travail abusives ne pĂątissent pas de ses lacunes [âŠ]. Les
inspecteurs du travail peuvent ĂȘtre les agents publics les mieux placĂ©s,
du fait de leur libre accĂšs aux lieux de travail ainsi que des relations
privilĂ©giĂ©es quâils ont vocation Ă entretenir avec les employeurs et les
travailleurs pour dĂ©tecter des situations susceptibles dâappeler des
solutions juridiques en vue dâune meilleure protection au travail.â
Conformément à une instruction du 18 mai 2009 (voir encadré ci-
aprĂšs), une synthĂšse sur les relations du travail et lâaction de lâinspec-
tion du travail est rédigée semestriellement par chaque DRTEFP et
transmis à la DGT. Ces rapports régionaux intÚgrent les observations
en provenance essentiellement des sections dâinspection du travail
- Ă Stockholm les 23 et 24 novembre :
la journée thématique était consacrée
aux risques psychosociaux. La France y a présenté son expérience qui a été
apprĂ©ciĂ©e dans la mesure oĂč cette problĂ©matique a fait lâobjet de notre part
dâune mĂ©thodologie de contrĂŽle mise Ă disposition des agents de contrĂŽle
français.
La journĂ©e âinstitutionnelleâ a permis dâaborder divers sujets : notamment la
campagne
âRisque chimiquesâ
2010, REACH, KSS
(106)
, CIBELES, visant Ă
renforcer la coopĂ©ration entre les systĂšmes dâinspection du travail europĂ©ens,
les Ă©valuations en cours des systĂšmes nationaux dâinspection, etc.
142
LâINSPECTION DU TRAVAIL EN FRANCE EN 2009
106) Site
Knowledge Sharing Site
.
107) Cf. Ă©galement lâarticle 6 de la convention nÂș 129.
108) Cf.
Rapport III
, (partie 1 B), Conférence internationale du travail, 95
e
session, 2006, p. 48, § 133.
Partie 3 - Missions 22/11/10 18:58 Page 142
(article R. 8112-4 du Code du travail) sur lâapplication des dispositions
dont elles sont chargĂ©es dâassurer lâexĂ©cution. Une synthĂšse nationale
permet tout Ă la fois lâinformation hiĂ©rarchique et transversale sur les
grandes tendances du monde du travail ainsi que le recueil des
questions juridiques ou techniques.
Les questions juridiques ou techniques sont transmises aux diffé-
rents bureaux compétents de la DGT pour y répondre. Ces réponses
sont ensuite publiées au fur et à mesure de leur production via
lâIntranet professionnel Sitere.
Auparavant, une circulaire DGT du 22 mai 2007
(109)
avait rappelé et
prĂ©cisĂ© les informations devant ĂȘtre transmises sans dĂ©lai par les
services dâinspection du travail Ă la DGT, Ă lâoccasion de tout accident
mortel ou trÚs grave. Cette procédure vise une connaissance au plus
haut niveau et quasiment en temps réel, de ces informations ce qui
permet une analyse rapide sans attendre la sortie des statistiques
annuelles, ainsi quâune rĂ©action mĂ©diatique Ă©ventuelle.
Instruction nÂș DGT 2009/12 sur le compte-rendu de lâactivitĂ©, lâexploitation
des donnĂ©es et la valorisation de lâaction de lâinspection du travail
Cette instruction vise en premier lieu à améliorer le compte-rendu de la mise en
Ćuvre de la politique du travail et de lâaction de lâinspection du travail, en
simplifiant les procédures antérieures, en enrichissant leur contenu et en articu-
lant les démarches de bilan et de prévision des actions. Ainsi, une démarche
unique articule, depuis 2009, les anciens aperçus quadrimestriels, les remon-
tĂ©es liĂ©es aux BOP et aux documents dâengagements rĂ©ciproques (PMDIT). La
périodicité semestrielle, unique également, a été retenue pour favoriser la
réflexion stratégique.
En outre, une meilleure exploitation des données doit faciliter tant la lisibilité de
lâaction que son pilotage.
Enfin, cette instruction valorise lâaction aux niveaux rĂ©gional et national pour
faciliter la prĂ©sentation de la mise en Ćuvre de la politique du travail mais Ă©gale-
ment lâaction des services Ă lâoccasion dâĂ©vĂšnements particuliers, le plan de
communication sur lâinspection du travail (2009/2010) sâinscrivant dans cette
démarche.
LES MISSIONS, PRĂROGATIVES ET OBLIGATIONS DE LâINSPECTION DU TRAVAIL
143
109) Cf. ci-aprĂšs lâintroduction de la partie VII du prĂ©sent rapport : lâencadrĂ© sur ce sujet.
Partie 3 - Missions 22/11/10 18:58 Page 143
V. LES ACTIVITĂS QUI NE RELĂVENT PAS
DES CONVENTIONS NÂș 81, 129 OU 178
Les activitĂ©s, qui ne relĂšvent pas de la compĂ©tence de lâinspection
du travail au sens des conventions nÂș 81, 129 ou 178, concernent les
activitĂ©s des services dĂ©concentrĂ©s dans le champ de lâemploi et de la
formation professionnelle qui sont soumises Ă lâautoritĂ© du prĂ©fet.
La rĂ©partition des compĂ©tences entre, dâune part, le prĂ©fet et,
dâautre part, les inspecteurs du travail est nette. Le prĂ©fet veille Ă
lâapplication des dispositions du Code du travail relatives aux actions
engagées au profit des entreprises et des travailleurs pour favoriser
leur adaptation Ă lâĂ©volution Ă©conomique et technologique. Les inspec-
teurs du travail, sont chargĂ©s de lâapplication des dispositions relatives
au contrĂŽle des conditions de travail et des modalitĂ©s dâexĂ©cution des
relations de travail ainsi que des dispositions relatives au fonctionne-
ment interne de lâentreprise.
Ainsi les actions qui touchent Ă lâinspection de la lĂ©gislation du
travail Ă©chappent Ă lâautoritĂ© du prĂ©fet. Ce que confirme lâarticle 33 du
décret du 29 avril 2004 (modifié par le décret 2010-146 du 16 février
2010), relatif aux pouvoirs des prĂ©fets, Ă lâorganisation et Ă lâaction des
services de lâĂtat dans les rĂ©gions et les dĂ©partements. Seules relĂšvent
de son autorité les missions assurées, dans le champ emploi et forma-
tion professionnelle par les directeurs départementaux et les directeurs
du travail.
ParallĂšlement, le dĂ©cret nÂș 2009-1377 du 13 novembre 2009, relatif
aux Direccte (cf. extraits ci-dessus Partie II, chapitre III-2), rappelle
dans son article 1
er
que
âDans chaque rĂ©gion, la direction rĂ©gionale des
entreprises, de la concurrence, de la consommation, du travail et de
lâemploi exerce, sous lâautoritĂ© du prĂ©fet de rĂ©gion et, pour les missions
relevant de sa compĂ©tence, sous lâautoritĂ© fonctionnelle du prĂ©fet de
dĂ©partement, les missions dĂ©finies Ă lâarticle 2, Ă lâexception de celles
relatives aux actions dâinspection de la lĂ©gislation du travail mention-
nĂ©es au 1Âș dudit article, dâune part, et, dâautre part, des pouvoirs
dâenquĂȘte et dâinvestigation exercĂ©s sous le contrĂŽle de lâautoritĂ©
judiciaire.â
Enfin, lâarticle R. 8112-1 (tel que modifiĂ© par le dĂ©cret 10 novembre
2009) dispose dans son § 2 :
âOutre lâexercice de ces attributions princi-
pales, il [lâinspecteur du travail] concourt Ă lâexĂ©cution des missions de
la direction régionale des entreprises, de la concurrence, de la consom-
mation, du travail et de lâemploi, en ce qui concerne les politiques du
travail, de lâemploi et de la formation professionnelle.â
144
LâINSPECTION DU TRAVAIL EN FRANCE EN 2009
Partie 3 - Missions 22/11/10 18:58 Page 144
Dans la pratique, cette participation vise notamment Ă sâassurer de
lâutilisation des sommes distribuĂ©es mais aussi du respect des disposi-
tions du Code du travail lors de lâoctroi des aides Ă lâemploi telles que
chĂŽmage partiel, formation en alternance ou convention du fonds
national de lâemploi (FNE).
Selon les bassins dâemploi lâactivitĂ© de lâinspection du travail Ă
lâoccasion des licenciements collectifs pour motif Ă©conomique
(110)
(examen et suivi des plans de sauvegarde de lâemploi) a pu ĂȘtre trĂšs
soutenue au cours de lâannĂ©e 2009. Cette collaboration entre lâinspec-
tion du travail et les autres services de la DDTEFP permettent dâassurer
la cohérence dans les actions du ministÚre en direction des entreprises.
VI. LA DĂONTOLOGIE DE LâINSPECTION DU TRAVAIL
En contrepartie des pouvoirs exorbitants du droit commun qui leurs
sont confiés, les inspecteurs du travail sont tenus par des obligations
propres, Ă assurer lâexercice de leurs missions en toute indĂ©pendance,
discrĂ©tion, impartialitĂ© et, dâune maniĂšre gĂ©nĂ©rale, Ă garantir la
confiance nécessaire des employeurs comme des salariés.
Les principes de la dĂ©ontologie requiĂšrent, pour ĂȘtre appliquĂ©s
conformĂ©ment Ă la lettre et Ă lâesprit des conventions internationales
sur lâinspection du travail, des Ă©claircissements et illustrations.
Lâouvrage
Principes de dĂ©ontologie pour lâinspection du travail
,
évoqué au sein des rapports précédents
(111)
, a Ă©tĂ© finalisĂ© par la DGT Ă
la fin du second semestre 2009, validé par le ministre chargé du Travail
en fĂ©vrier 2010 puis diffusĂ© Ă lâensemble des agents.
Ce document reprend, analyse et commente 10 principes.
LâimpartialitĂ©
LâimpartialitĂ© nĂ©cessaire des agents relevant du systĂšme dâinspection
du travail
âdans leurs relations avec les employeurs et les travailleursâ
est une obligation fixĂ©e par lâarticle 3 § 2 de la convention internatio-
nale nÂș 81 (travail et transports), et lâarticle 6 § 3 de la convention
nÂș 129 (agriculture). En droit interne, cette obligation est dĂ©finie par la
jurisprudence administrative et commentée dans diverses circulaires.
LES MISSIONS, PRĂROGATIVES ET OBLIGATIONS DE LâINSPECTION DU TRAVAIL
145
110) Comme prĂ©cisĂ© au chapitre III ci-dessus, lâintervention de lâadministration du travail en matiĂšre de
licenciement Ă©conomique est pour partie effectuĂ©e dans le cadre du systĂšme dâinspection, en
conséquence hors compétence du préfet.
111) Cf. notamment
Lâinspection du travail en France en 2008
, p. 97 Ă 101.
Partie 3 - Missions 22/11/10 18:58 Page 145
LâimpartialitĂ© de lâagent se dĂ©finit, quelles que soient ses convictions
personnelles, comme une attitude excluant, dans lâexercice de la
fonction, tout préjugé, parti pris ou esprit partisan dans le comporte-
ment, les paroles et les actes. Sans faire obstacle ni à la liberté syndi-
cale, ni Ă lâexercice du devoir dâinformation, lâimpartialitĂ© interdit
lâaffichage, dans lâexercice de ses fonctions, dâopinions politiques,
syndicales, philosophiques ou religieuses.
LâindĂ©pendance
LâindĂ©pendance est garantie aux agents relevant du systĂšme de lâins-
pection du travail, par les conventions internationales nÂș 81 (article 6)
et nÂș 129 (article 8) qui stipulent que
âle personnel de lâinspection sera
(ou
âdoit ĂȘtreâ
convention nÂș 129)
composé de fonctionnaires publics
dont le statut et les conditions de service leur assurent la stabilité dans
leur emploi et les rendent indépendants de tout changement de gouver-
nement et de toute influence extĂ©rieure indueâ
; voir Ă©galement la
convention nÂș 178 de lâOIT (article 5) relative aux gens de mer.
Cette garantie doit ĂȘtre assurĂ©e par le statut et les conditions de
service :
âą lâagent doit ĂȘtre indĂ©pendant de tout changement de gouvernement ;
âą lâagent doit avoir la garantie de stabilitĂ© dans son emploi, sa
fonction, son poste, sa carriĂšre, son salaire et ses moyens qui lui
permettent ainsi dâexercer sa mission sans entraves administratives
liĂ©es Ă lâexercice de ses activitĂ©s dâinspection du travail ;
âą lâagent doit ĂȘtre prĂ©muni contre toute influence extĂ©rieure indue : les
risques et probabilitĂ©s dâingĂ©rences, de pressions, dâinterventions,
voire de menaces peuvent ĂȘtre rĂ©els, compte tenu du positionne-
ment du systĂšme dâinspection du travail au cĆur des relations
Ă©conomiques et sociales.
LâindĂ©pendance est en interaction avec le principe de libre dĂ©cision
et les pouvoirs propres prĂ©vus par la lĂ©gislation. Elle sâarticule Ă©gale-
ment avec la part dâautonomie reconnue aux agents.
La libre décision
Le principe de libre décision, qui vise spécifiquement les agents
relevant du systĂšme dâinspection du travail, est inscrit aux articles 17
de la convention internationale nÂș 81 et 22 de la convention nÂș 129,
aux termes desquels â
Les personnes qui violeront ou négligeront
dâobserver les dispositions lĂ©gales dont lâexĂ©cution incombe aux inspec-
146
LâINSPECTION DU TRAVAIL EN FRANCE EN 2009
Partie 3 - Missions 22/11/10 18:58 Page 146
teurs du travail seront passibles de poursuites légales immédiates sans
avertissement prĂ©alable [âŠ]. Il est laissĂ© Ă la libre dĂ©cision des inspec-
teurs du travail de donner des avertissements ou des conseils au lieu
dâintenter ou de recommander des poursuites.â
La libre dĂ©cision nâest pas la libertĂ© de faire ou de ne pas faire : en
prĂ©sence dâinfractions concrĂštement constatĂ©es par lâagent de contrĂŽle,
celui-ci ne peut sâabstenir dâagir et il nâa que le choix de ses modalitĂ©s
dâaction.
Le devoir dâinformation
Outre lâobligation gĂ©nĂ©rale de tous les fonctionnaires de satisfaire
aux demandes dâinformation du public, les agents de lâinspection du
travail sont soumis Ă une obligation spĂ©cifique dâinformation rĂ©sultant
des articles 3 b de la convention internationale nÂș 81 et 6 b de la
convention nÂș 129 qui disposent que
âle systĂšme dâinspection du travail
sera chargé de fournir des informations et des conseils techniques aux
employeurs et aux travailleurs sur les moyens les plus efficaces
dâobserver les dispositions lĂ©galesâ
.
Les conseils techniques recouvrent lâensemble du champ de la lĂ©gis-
lation du travail et vont de lâexplicitation de la rĂšgle et des modalitĂ©s
de sa mise en Ćuvre jusquâĂ lâorientation vers dâautres organismes,
institutions ou experts. Il ne sâagit pas pour lâagent de contrĂŽle de
déterminer, à la place du demandeur, la solution technique et/ou
juridique, mais seulement de fournir des indications propres Ă
respecter la rĂšgle. Le devoir dâinformation revĂȘt une importance parti-
culiÚre, envers le salarié, du fait du lien de subordination, pour lui
permettre de faire valoir ses droits, envers lâemployeur, car ce devoir
contribue utilement au respect de la réglementation.
La rĂ©serve et lâexpression publique
Lâobligation de rĂ©serve est une construction jurisprudentielle (depuis
lâarrĂȘt CE
Bouzanquet
du 11 janvier 1935). Cette ârĂ©serveâ oblige les
fonctionnaires Ă observer une certaine retenue dans lâexpression
publique de leurs opinions, notamment politiques.
Cette limite Ă la libertĂ© dâexpression nâest pas une obligation au
silence : elle ne doit pas conduire à une expression réduite aux seuls
rappels des textes. Ainsi lâagent de contrĂŽle peut faire part dâanalyses
juridiques et des incertitudes existant sur le droit positif. Elle interdit
par contre lâexpression dâun engagement purement politique qui relĂšve
dâun autre cadre, telle que les critiques ouvertes de lâaction gouverne-
mentale ou administrative. Entre la prudence nécessaire et la liberté
LES MISSIONS, PRĂROGATIVES ET OBLIGATIONS DE LâINSPECTION DU TRAVAIL
147
Partie 3 - Missions 22/11/10 18:58 Page 147
dâexpression, en leur qualitĂ© dâobservateurs privilĂ©giĂ©s des relations du
travail, les agents de lâinspection du travail peuvent contribuer utile-
ment au débat social.
La confidentialité des plaintes
En effet, ce principe est affirmé aux articles 15 c de la convention
nÂș 81 de lâOIT et 20 c de la convention nÂș 129 de lâOIT aux termes
desquels,
âsous rĂ©serve des exceptions que la lĂ©gislation nationale
pourrait prévoir, les inspecteurs du travail devront traiter comme
absolument confidentielle la source de toute plainte leur signalant un
dĂ©faut dans lâinstallationâ (âleur signalant une dĂ©fectuositĂ©, un danger
dans les procĂ©dĂ©s de travailâ
, pour lâarticle 20 c de la convention
nÂș 129)
âou une infraction aux dispositions lĂ©gales et devront sâabstenir
de rĂ©vĂ©ler Ă lâemployeur ou Ă son reprĂ©sentant quâil a Ă©tĂ© procĂ©dĂ© Ă une
visite dâinspection comme suite Ă une plainte.â
Aucun texte de droit interne ne prĂ©voit dâexception Ă cette obliga-
tion, qui est issue dâune norme internationale ratifiĂ©e par la France le
10 août 1950. Le principe de la confidentialité absolue de la plainte
porte sur sa source. Il sâagit bien Ă©videmment de ne pas rĂ©vĂ©ler lâiden-
titĂ© du plaignant mais aussi de ne pas permettre lâidentification de la
source, y compris en faisant simplement Ă©tat de lâexistence et/ou du
contenu de la plainte.
Le secret professionnel
Lâarticle 26 de la loi du 13 juillet 1983
(112)
applique cette obligation Ă
tous les fonctionnaires qui
âsont tenus au secret professionnel dans le
cadre des rĂšgles instituĂ©es dans le Code pĂ©nalâ
. Plus spécifiquement
pour les agents de lâinspection du travail, les articles L. 8113-10 et
L. 8113-11 du Code du travail les obligent
âĂ ne point rĂ©vĂ©ler les secrets
de fabrication et en gĂ©nĂ©ral les procĂ©dĂ©s dâexploitation dont ils
pourraient avoir connaissance dans lâexercice de leurs fonctions.â
Le secret professionnel pour lâinspection du travail a pour objet :
âą dans lâintĂ©rĂȘt des personnes, de garantir la sĂ©curitĂ© des confidences
recueillies et de protéger les informations à caractÚre secret
auxquelles elle a accĂšs ;
⹠de protéger les secrets industriels et le secret des processus de fabri-
cation en contrepartie du droit dâentrĂ©e.
148
LâINSPECTION DU TRAVAIL EN FRANCE EN 2009
112) Portant droits et obligations des fonctionnaires.
Partie 3 - Missions 22/11/10 18:58 Page 148
La discrétion professionnelle
Lâobligation est inscrite Ă lâarticle 26 de la loi du 13 juillet 1983 qui
impose Ă tous les agents publics lâobligation de
âfaire preuve de discrĂ©-
tion professionnelle pour tous les faits, informations et documents dont
ils ont connaissance dans lâexercice ou Ă lâoccasion de lâexercice de
leurs fonctions. En dehors des cas expressément prévus par la réglemen-
tation en vigueur, notamment en matiĂšre dâaccĂšs aux documents
administratifs, les fonctionnaires ne peuvent ĂȘtre dĂ©liĂ©s de cette obliga-
tion de discrĂ©tion professionnelle que par dĂ©cision expresse de lâautoritĂ©
dont ils dĂ©pendent.â
Cette obligation sâattache Ă tous les faits, informations et documents
dont le fonctionnaire a connaissance dans lâexercice de ses fonctions et
dont le contenu prĂ©sente, Ă un moment donnĂ©, de lâimportance au
regard de :
⹠la crédibilité du service et des agents ;
âą la protection de lâintĂ©rĂȘt du service, tant du point de vue de son
fonctionnement interne que dans les relations avec les usagers ;
âą la protection des usagers et des tiers.
Elle ne concerne donc pas les seules informations présentées
comme confidentielles ou revĂȘtant ce caractĂšre.
La diligence normale
Les articles 3 et 16 de la convention nÂș 81 disposent :
â1Âș Le systĂšme
dâinspection sera chargĂ© : a) dâassurer lâapplication des dispositions
légales relatives aux conditions de travail et à la protection des
travailleursâŠâ
âLes Ă©tablissements devront ĂȘtre inspectĂ©s aussi souvent et aussi
soigneusement quâil est nĂ©cessaire pour assurer lâapplication effective
des dispositions lĂ©gales en question.â
Lâarticle 28 de la loi nÂș 83-634 du 13 juillet 1983 prĂ©cise :
âtout
fonctionnaire, quel que soit son rang dans la hiérarchie, est respon-
sable de lâexĂ©cution des tĂąches qui lui sont confiĂ©es. Il doit se conformer
aux instructions de son supĂ©rieur hiĂ©rarchique, sauf dans les cas oĂč
lâordre donnĂ© est manifestement illĂ©gal et de nature Ă compromettre
gravement un intĂ©rĂȘt publicâ
. Lâarticle 11bis A de la mĂȘme loi prĂ©cise :
âSous rĂ©serve des dispositions du quatriĂšme alinĂ©a de lâarticle 121-3 du
Code pénal, les fonctionnaires et agents non titulaires de droit public
LES MISSIONS, PRĂROGATIVES ET OBLIGATIONS DE LâINSPECTION DU TRAVAIL
149
Partie 3 - Missions 22/11/10 18:58 Page 149
ne peuvent ĂȘtre condamnĂ©s sur le fondement du troisiĂšme alinĂ©a de ce
mĂȘme article pour des faits non intentionnels commis dans lâexercice de
leurs fonctions que sâil est Ă©tabli quâils nâont pas accompli les diligences
normales compte tenu de leurs compétences, du pouvoir et des moyens
dont ils disposaient ainsi que des difficultés propres aux missions que la
loi leur confie.â
La diligence normale est une obligation qui correspond au niveau
dâattention et de rĂ©activitĂ© dont doit faire preuve un service ou un
professionnel dans lâexercice des missions. Câest le comportement et la
compĂ©tence quâun administrĂ© est lĂ©gitimement en droit dâattendre dans
une situation donnĂ©e. Cette obligation revĂȘt une importance toute
particuliĂšre pour lâinspection du travail. En effet cette derniĂšre est une
rĂ©ponse spĂ©cifique de lâĂtat aux manquements, signalĂ©s ou constatĂ©s,
aux droits des travailleurs. Lâobligation de diligence prend toute son
acuitĂ© en cas dâatteinte grave ou de risque dâatteinte grave Ă ces droits.
La probité
Lâarticle 15 a de la convention nÂș 81 interdit aux agents relevant du
systĂšme dâinspection du travail
âdâavoir un intĂ©rĂȘt quelconque, direct
ou indirect, dans les entreprises placĂ©es sous leur contrĂŽleâ
. Lâarticle 25
de la loi du 13 juillet 1983
(113)
Ă©largit le champ de cette interdiction
(suivant certaines modalités) aux entreprises soumises
âau contrĂŽle de
lâadministration Ă laquelle ils appartiennent ou en relation avec cette
derniĂšre.â
Lâobligation de probitĂ©, en interdisant que lâaction ou lâinaction de
lâadministration soit dĂ©pendante de lâoctroi dâavantages, assure une
protection du citoyen contre une forme dâarbitraire et garantit la libertĂ©
dâapprĂ©ciation de lâagent. Les fonctions dâinspection doivent ĂȘtre
prĂ©servĂ©es des conflits dâintĂ©rĂȘts. Il sâagit dâĂ©viter les situations dans
lesquelles les agents auraient des intĂ©rĂȘts directs ou indirects avec des
organismes ou personnes privĂ©s, susceptibles dâinfluencer lâexercice de
leurs fonctions. Le manquement à la probité est essentiellement carac-
tĂ©risĂ© par le bĂ©nĂ©fice dâun avantage en contrepartie dâactes lĂ©gaux ou
illĂ©gaux ou dâabsence dâactes, dans lâexercice de la fonction. Il doit ĂȘtre
interprĂ©tĂ© largement, dĂšs lors que lâavantage est prĂ©sumĂ© influer sur
lâaction de lâagent.
150
LâINSPECTION DU TRAVAIL EN FRANCE EN 2009
113) Loi portant droits et obligations des fonctionnaires.
Partie 3 - Missions 22/11/10 18:58 Page 150
QuatriĂšme partie
LE PERSONNEL ET LES MOYENS
DE LâINSPECTION DU TRAVAIL
Partie 4 - Moyens 23/11/10 19:47 Page 151
Partie 4 - Moyens 23/11/10 19:47 Page 152
LE PERSONNEL ET LES MOYENS
DE LâINSPECTION DU TRAVAIL
Fonctionnaires dâĂtat, les inspecteurs du travail appartiennent Ă un
corps régi par le statut de la fonction publique et un décret spéci-
fique
(114)
portant statut particulier de lâinspection du travail.
Sous lâeffet conjuguĂ© des dispositions du Code du travail et du
décret relatif au statut particulier du corps pris en application du statut
général des fonctionnaires, se trouvent remplies les exigences des
conventions nÂș 81, 129 et 178 concernant lâinspection du travail, dont il
convient de rappeler les grandes orientations.
Selon ces conventions, lâinspection du travail doit ĂȘtre placĂ©e sous
la surveillance et le contrĂŽle dâune autoritĂ© centrale
(115)
. Depuis le décret
du 22 août 2006 et les décrets du 30 décembre 2008
(116)
, ce rĂŽle est
assuré en France par la Direction générale du travail.
Aux termes de lâarticle 6 de la convention nÂș 81
(117)
âle personnel de
lâinspection sera composĂ© de fonctionnaires publics dont le statut et les
conditions de services leur assurent la stabilité dans leur emploi et les
rendent indépendants de tout changement de gouvernement et de toute
influence extĂ©rieure indueâ
. Les inspecteurs sont des fonctionnaires de
lâĂtat et la conception française de la fonction publique offre des
garanties en ce sens.
Les exigences de lâarticle 7 de la convention nÂș 81
(118)
qui traite du
recrutement sur la base de lâaptitude, de la dĂ©termination des moyens
de la vérifier, et de la formation appropriée des inspecteurs du travail,
sont remplies par lâorganisation dâun recrutement par concours et
dâune formation spĂ©cialisĂ©e de 18 mois dans un institut, donnant lieu Ă
examen de sortie avant titularisation.
LE PERSONNEL ET LES MOYENS DE LâINSPECTION DU TRAVAIL
153
114) Notamment :
- loi nÂș 83-634 du 13 juillet 1983 modifiĂ©e portant droits et obligations des fonctionnaires, statut
général des fonctionnaires ;
- loi nÂș 84-16 du 11 janvier 1984 modifiĂ©e portant dispositions statutaires relatives Ă la fonction
publique de lâĂtat ;
- dĂ©cret nÂș 2003-770 du 20 aoĂ»t 2003 portant statut particulier du corps de lâinspection du travail ;
- dĂ©cret nÂș 2009-1382 du 9 novembre 2009 modifiant le dĂ©cret 2003-770 du 20 aoĂ»t 2003 portant
statut particulier du corps de lâinspection du travail ;
- dĂ©cret nÂș 97-301 du 3 avril 1997 fixant les dispositions communes applicables Ă diffĂ©rents corps de
fonctionnaires de catégorie B.
115) La convention nÂș 129 parle dâun âorgane centralâ et la convention nÂș 178 dâune âautoritĂ© centrale de
coordinationâ.
116) Relatifs Ă la fusion des services dâinspection du travail.
117) Voir dans le mĂȘme sens, lâarticle 8.1 de la convention nÂș 129 et 5.1 de la convention nÂș 178.
118) Voir dans le mĂȘme sens, lâarticle 9 de la convention nÂș 129 et lâarticle 4 de la convention nÂș 178.
Partie 4 - Moyens 23/11/10 19:47 Page 153
ConformĂ©ment Ă lâarticle 8 de la convention nÂș 81
(119)
, les femmes
bĂ©nĂ©ficient des mĂȘmes garanties que les hommes Ă lâaccĂšs aux
fonctions dâinspecteurs du travail.
Lâapplication des rĂšgles de la fonction publique et la procĂ©dure
budgétaire parlementaire permettent de considérer que les articles 10
et 11 de la convention relative à la détermination du nombre suffisant
dâinspecteurs du travail et les moyens matĂ©riels (locaux, facilitĂ©s de
transport, remboursement de frais), sont respectĂ©s. Lâapport du PMDIT
en termes dâeffectifs supplĂ©mentaires, exposĂ© au sein des rapports
2006 à 2008 ainsi que du présent rapport, est décisif au regard du
respect par la France des articles en cause.
Par ailleurs, le niveau de rĂ©munĂ©ration et lâavancement dâĂ©chelon
ou de grade par inscription Ă un tableau dâavancement, aprĂšs consulta-
tion dâune commission administrative paritaire oĂč siĂšgent les reprĂ©sen-
tants Ă©lus du corps, obĂ©issent Ă des critĂšres dâanciennetĂ© et de choix.
I. LA COMPOSITION DU PERSONNEL CHARGĂ
DES MISSIONS DâINSPECTION DU TRAVAIL
De nouveau au titre de lâannĂ©e 2009, la composition du personnel
chargĂ© des missions dâinspection du travail est prĂ©sentĂ©e en tenant
compte des deux Ă©vĂšnements importants qui affectent, depuis 2006, la
prĂ©sentation des effectifs et lâanalyse qui peut en ĂȘtre faite.
Les effets de la réforme budgétaire
La mise en Ćuvre effective de la Loi organique relative aux lois de
finances (LOLF) depuis le 1
er
janvier 2006 modifie de façon structurelle
le budget de lâĂtat, ce qui impacte notamment la prĂ©sentation et les
rĂšgles de gestion des effectifs. (cf. partie VI, chapitre I ci-aprĂšs).
Le budget opĂ©rationnel de programme (BOP) 155 âconception,
gestion et Ă©valuation des politiques de lâemploi et du travailâ regroupe
les fonctions de soutien des deux programmes emploi et du
programme 111 dĂ©diĂ© aux relations du travail. Il incombe Ă lâadminis-
tration centrale du ministÚre chargé du Travail de traduire chaque
annĂ©e lâautorisation budgĂ©taire globale dans un nombre dâemplois Ă
répartir dans des effectifs de référence par catégories.
154
LâINSPECTION DU TRAVAIL EN FRANCE EN 2009
119) Voir dans le mĂȘme sens, lâarticle 10 de la convention nÂș 129.
Partie 4 - Moyens 23/11/10 19:47 Page 154
Les emplois autorisĂ©s sont rĂ©partis entre lâadministration centrale et
les services dĂ©concentrĂ©s, puis lâenveloppe des services dĂ©concentrĂ©s
est ventilée entre les BOP régionaux. La répartition entre régions est
appuyĂ©e sur des critĂšres liĂ©s au nombre dâentreprises, de salariĂ©s, de
demandeurs dâemploi, de montant de crĂ©dits gĂ©rĂ©s, etc. Cependant la
ressource est globalisĂ©e et le management local reste libre de lâaffecta-
tion de ses effectifs réels en fonction des organisations de travail
souhaitées.
La mise en Ćuvre du PMDIT
Le plan de modernisation et de développement (cf. partie VI,
chapitre I.2 ci-aprÚs), prévoit une progression nette des effectifs de
contrĂŽle, ainsi ventilĂ©e sur chaque exercice jusquâen 2010 :
Source : DGT/SAT/DAP, janvier 2010
Globalement, les effectifs autorisés de la mission Travail-
Emploi en 2009
sont de
10 860 ETPT
(120)
(10 186 en 2008)
, pour une
autorisation dâengagement de crĂ©dits de 803 218 401 euros
(761 653 773 euros en 2008)
. Ces effectifs se répartissent comme suit :
Répartition par catégorie
RĂ©partition par programme
Source : programme 155 : projet annuel de performance 2009
LE PERSONNEL ET LES MOYENS DE LâINSPECTION DU TRAVAIL
155
120) Cette augmentation de prĂšs de 7 % par rapport Ă 2008 sâexplique principalement par le changement
de pĂ©rimĂštre liĂ© notamment Ă la fusion des inspections du Travail, des Transports et de lâAgriculture.
2007
2008
2009
2010
prévu
réalisé
prévu
réalisé
prévu
réalisé
prévu
Inspecteurs
60
57
60
63
60
60
30
du travail
ContrĂŽleurs
120
116
100
106
100
99
120
du travail
Ingénieurs/
24
24
10
10
10
7
10
médecins
TOTAL
204
197
170
179
170
166
160
Catégories
2009
Emplois fonctionnels
144
A administratifs
1 494
A techniques
1 832
B administratifs
632
B techniques
3 281
Catégorie C
3 477
Total
10 860
Programmes
2009
Travail
4 442
Emploi
3 650
Support
2 768
Partie 4 - Moyens 23/11/10 19:47 Page 155
Source : programme 155 : projet annuel de performance 2009, justification au premier euro
Il ressort des normes internationales (conventions et recommanda-
tions) que les agents qui relĂšvent du systĂšme de lâinspection du travail
sont tous les agents qui, Ă quelque niveau quâils soient dans la hiĂ©rar-
chie, concourent aux missions et Ă lâactivitĂ© de lâinspection du travail.
Ainsi, sont pris en compte :
âą les agents en poste dans les sections dâinspection du travail (I.2) ;
⹠les agents qui leur viennent en appui technique et méthodologique
(I.3) ;
⹠les agents qui, affectés hors sections dans les DDTEFP, les DTEFP ou
les DRTEFP, participent Ă lâaccomplissement de certaines missions
dâinspection du travail (I.4).
Comme les années précédentes, les éléments chiffrés 2009 sur les
effectifs des agents relevant du systĂšme dâinspection du travail sont
extraits de lâapplication nationale de gestion des ressources humaines
(Synergie RH) qui permet dâenregistrer lâensemble des donnĂ©es de
carriĂšre dâun agent et permet de suivre son dossier dans sa globalitĂ©.
Ă lâissue de la fusion des corps de lâinspection, en 2009, les transferts
vers
le programme 155 concernent :
âą pour ce qui concerne le ministĂšre de lâAgriculture et de la PĂȘche : 296 ETPT
et 18 millions dâeuros. Ce transfert impacte la structure des emplois de la
maniĂšre suivante :
- 121 ETPT de catégorie A techniques,
- 126 ETPT de catégorie B techniques,
- 13 ETPT de catégorie B administratifs (dont 2 ETPT au titre des fonctions
supports) ;
- 36 ETPT de catégorie C ;
âą pour ce qui concer ne le ministĂšre de lâĂcologie, de lâĂnergie, du
DĂ©veloppement durable et de lâAmĂ©nagement du territoire : 387 ETPT et
19,7 millions dâeuros. Ce transfert impacte la structure des emplois de la
maniĂšre suivante :
- 1 ETPT de catégorie A administratifs,
- 128 ETPT de catégorie A techniques,
- 103 ETPT de catégorie B techniques,
- 42 ETPT de catégorie B administratifs,
- 113 ETPT de catégorie C (dont 2 ETPT au titre des fonctions supports).
156
LâINSPECTION DU TRAVAIL EN FRANCE EN 2009
Partie 4 - Moyens 23/11/10 19:47 Page 156
I.1. L
ES DIRECTIONS DĂPARTEMENTALES ET RĂGIONALES
Ainsi, lâon peut dire que globalement 84 % des agents travaillent
dans les directions départementales contre 16 % dans les directions
rĂ©gionales. Identiquement Ă 2008, les effectifs des sections dâinspection
constituent la part la plus importante des services des directions dépar-
tementales, représentant 33 % des effectifs et les agents de contrÎle en
section 23 %. La répartition entre ces trois types de structures varie peu
dâune annĂ©e sur lâautre.
I.2. L
ES SECTIONS D
â
INSPECTION DU TRAVAIL
Au 31 décembre 2009, il existait
783
sections dâinspection
(121)
(contre
577 en 2008) dont 18 dans les dĂ©partements dâoutre-mer.
Tous les dĂ©partements nâont pas le mĂȘme nombre de sections. Le
nombre de sections, dans chaque département, est fonction du nombre
dâĂ©tablissements et de salariĂ©s assujettis au contrĂŽle de lâinspection du
travail.
La grande majorité des sections est implantée au siÚge de la
DDTEFP. Il existe des sites détachés qui accueillent dans bien des cas,
outre la ou les sections dĂ©tachĂ©es, dâautres services de la DDTEFP.
Les agents des sections
Le plus souvent, une section est composĂ©e dâun inspecteur du
travail (IT), deux contrĂŽleurs du travail (CT) et dâun peu plus dâun
agent administratif (secrétariat).
Les effectifs réels 2009, en ETPR (équivalent
temps plein rémunéré), font apparaßtre :
-
1 534
agents travaillant dans les DRTEFP
(
1 566 en 2008, soit
- 2 %
) ;
-
7 792
agents travaillant dans les DDTEFP
et DTEFP (
7 487 en 2008, soit
+ 4,1 %
) ;
-
3 056
agents travaillant dans les
783
sections
dâinspection dont
2 190
agents de contrĂŽle
(
2 504 agents SIT en 2008, soit
+ 22 %
,
dont 1 706 agents de contrĂŽle, soit
+ 28 %
).
16 %
84 %
67 %
33 %
DRTEFP
Agents SIT
DRTEFP-DDTEFP (hors SIT)
LE PERSONNEL ET LES MOYENS DE LâINSPECTION DU TRAVAIL
157
121) Cf. ci-dessus partie II, chapitre II.
Partie 4 - Moyens 23/11/10 19:47 Page 157
Les agents des sections
RĂ©partition entre femmes et hommes
Situation dâune âsection typeâ
Bien que le secteur gĂ©ographique couvert par chaque section dâins-
pection varie considérablement, en fonction de la densité des activités
à contrÎler, entre les départements, on peut, à titre indicatif, relever
que :
âą une section, en moyenne, compte, en ETPR, 0,98 inspecteur,
1,82 contrĂŽleurs, 1,11 agents administratifs
(en 2008 : 0,93 inspec-
teur, 2,03 contrĂŽleurs, 1,38 agents administratifs)
;
⹠pour 2 348 établissements et 23 287 salariés en moyenne par section,
chaque agent de contrĂŽle a en charge, toujours en moyenne,
840 établissements et 8 326 salariés
(en 2008 : pour 2 780 Ă©tablisse-
ments et 27 759 salariés, 940 établissements et 9 390 salariés).
Sur les 2 190 agents de contrÎles affectés
dans les sections dâinspection du travail, 57,9 %
(1 268) sont des femmes
(58,7 % en 2008)
.
Sur 1 423 contrĂŽleurs, 61,4 % (873) sont
des femmes
(61,9 % en 2008)
.
Sur 767 inspecteurs, 51,5 % (395) sont
des femmes
(51 % en 2007)
.
Il y a donc une forte féminisation du corps
de lâinspection en particulier dans le corps
des contrĂŽleurs du travail.
1 000
800
600
400
200
0
IT
CT
Hommes
Femmes
Sur les 3 056 agents des sections dâinspection,
il y a :
âą
866
agents administratifs
(
798 en 2008, soit
+ 8,5 %
) ;
âą
2 190
agents de contrĂŽle
(
1 706 en 2008, soit
+ 28 %
) dont :
-
1 423
contrĂŽleurs du travail
(
1 171 en 2008, soit
+ 22 %
),
-
767
inspecteurs du travail
(
535 en 2008, soit
+ 44 %
).
25,1 %
46,6 %
28,3 %
IT
Agents administratifs
CT
158
LâINSPECTION DU TRAVAIL EN FRANCE EN 2009
Partie 4 - Moyens 23/11/10 19:47 Page 158
On peut noter que lâaugmentation trĂšs sensible du nombre de
sections dâinspection et des effectifs dâagents de contrĂŽle dans le cadre
de la mise en Ćuvre du PMDIT et la fusion a eu pour effet de faire
baisser le nombre moyen de salariés par agents de contrÎle de 11 % en
2009 par rapport Ă lâannĂ©e prĂ©cĂ©dente
(11 006 en 2006, 10 459 en
2007, 9 390 en 2008)
.
Ăvolution depuis 1983
AprÚs la forte période de recrutement 1975-1985 dans les sections
dâinspection du travail, Ă la suite de la crĂ©ation en 1975 du corps inter-
ministĂ©riel de lâinspection du travail, globalement le nombre dâagents
affectĂ©s aux sections dâinspection diminue nettement jusquâau milieu
des années 1990.
Le nombre dâagents de contrĂŽle reste Ă un niveau infĂ©rieur Ă celui
de lâannĂ©e 1985 jusquâen 2002, annĂ©e oĂč une augmentation significa-
tive concerne toutes les catĂ©gories, mĂȘme si le nombre dâagents
administratifs affectĂ©s aux sections dâinspection du travail est toujours
infĂ©rieur Ă celui de lâannĂ©e 1985.
Le plan de modernisation et de dĂ©veloppement de lâinspection du
travail prĂ©sentĂ©, en mars 2006, par le ministre dĂ©lĂ©guĂ© Ă lâEmploi, au
Travail et Ă lâInsertion professionnelle des jeunes prĂ©voit un renforce-
ment des effectifs de contrĂŽle de 700 agents dâici Ă 2010
(122)
. Il stipule
que
âle renforcement des effectifs en section est une nĂ©cessitĂ© Ă objec-
tiver et Ă mettre en Ćuvre Ă partir de la dĂ©finition et de la quantifica-
tion des moyens nĂ©cessaires au niveau local, dans le cadre dâun plan
rĂ©gional dâaction, dâorganisation et de moyens.â
Ces donnĂ©es gĂ©nĂ©rales mĂ©ritent dâĂȘtre explicitĂ©es. De 1985 Ă 2001,
la situation des diffĂ©rentes catĂ©gories dâagents affectĂ©s dans les sections
dâinspection a connu dâimportantes modifications.
1 600
1 400
1 200
1 000
800
600
400
200
0
1983
1988
1993
1998
2003
2008
Inspecteurs du travail
ContrĂŽleurs du travail
LE PERSONNEL ET LES MOYENS DE LâINSPECTION DU TRAVAIL
159
122) Cf. tableau ci-dessus, partie IV, chapitre I.
Partie 4 - Moyens 23/11/10 19:47 Page 159
- Inspecteurs du travail
Leur nombre a réguliÚrement diminué entre 1985 et 1991 : il y avait
90 inspecteurs de moins en 1991 (340) quâen 1985 (430). DĂšs 1992 une
partie de cette baisse est compensée : il y a 390 inspecteurs cette
annĂ©e-lĂ . Entre 1993 et 2001, le nombre dâinspecteurs du travail reste Ă
un niveau inférieur à celui de 1985, entre 398 (en 1998) et 417 (en
2000). Ce nâest quâĂ partir de 2002 quâil connaĂźt une progression
notable, passant à 423 au 31 décembre 2002, puis 443 en 2003, 458 en
2005 et 463 en 2006, soit 40 inspecteurs de plus en 4 ans. Il connaĂźt
une Ă©volution sensible dans le cadre de la mise en Ćuvre du PMDIT
(en 2007 + 25, soit + 5,4 % ; en 2008 + 47, soit + 9,6 % ; en 2009
(123)
,
+ 232 soit 44 %).
- ContrĂŽleurs du travail
Leur nombre a réguliÚrement diminué entre 1985 et 1992 : il y avait
119 contrĂŽleurs de moins en 1992 (713) quâen 1985 (832). Entre 1993
et 1998, le nombre de contrÎleurs du travail est resté autour de ce
niveau, entre 715 (en 1996) et 748 (en 1998). Depuis 1998, il augmente
réguliÚrement : il est passé de 748 en 1998 à 967 en 2006, soit
219 contrĂŽleurs en plus en 8 ans. Il connaĂźt une Ă©volution sensible
dans le cadre de la mise en Ćuvre du PMDIT (en 2007 + 83, soit
+ 8,6 % ; en 2008 + 121, soit + 11,5 % ; en 2009, + 252 soit 22 %).
- Agents administratifs
Leur nombre a réguliÚrement diminué entre 1985 et 1999 : il y avait
240 agents administratifs de moins en 1999 (670) quâen 1985 (910).
Entre 1999 et 2001, il est resté en dessous de 700, il a dépassé ce
chiffre en 2002, pour atteindre 733,58 en 2005 et 714,17 en 2006.
Il connaĂźt une Ă©volution sensible dans le cadre de la mise en Ćuvre
du PMDIT (en 2007 +51, soit + 7,2 % ; en 2008 + 33, soit + 4,3 % ; en
2009 + 67 soit 8,5 %).
160
LâINSPECTION DU TRAVAIL EN FRANCE EN 2009
123) Rappel : lâĂ©volution 2009 est marquĂ©e par le PMDIT mais Ă©galement par la âfusionâ des services.
Partie 4 - Moyens 23/11/10 19:47 Page 160
Ăvolution de la durĂ©e lĂ©gale du travail des agents de contrĂŽle
Pour apprĂ©cier lâĂ©volution du temps de travail des agents de
contrĂŽle, il convient de prendre en compte la durĂ©e lĂ©gale de travail Ă
laquelle ils ont Ă©tĂ© soumis sur la mĂȘme pĂ©riode. En effet, elle a changĂ©
à deux reprises entre 1975 et 2006. En 1975, la durée légale était fixée
à 40 heures. Elle est passée à 39 heures au 1
er
février 1982, puis au
1
er
janvier 2002 à 35 heures (en fait 38 h 30 avec 15 jours de réduction
du temps de travail).
Mais tous les agents ne travaillent pas Ă temps complet, certains
sont Ă temps partiel. Câest la raison pour laquelle, les effectifs sont
comptés en équivalents temps plein rémunéré (ETPR).
Ăvolution comparĂ©e des moyens des sections avec le nombre
dâĂ©tablissements et de salariĂ©s assujettis Ă leur contrĂŽle
Depuis 1983, le nombre dâĂ©tablissements assujettis au contrĂŽle de
lâinspection du travail a progressĂ© de plus de 70 % (+ 759 133). De
1983 à 2009, ces établissements sont passés respectivement de
1 079 522 à 1 838 655 et les personnels occupés par ces établissements
ont progressé de 43 % (+ 5 466 734), passant ainsi de 12 766 853 en
1983 Ă 18 233 587 en 2009.
Durant cette mĂȘme pĂ©riode, les effectifs des agents affectĂ©s en
sections dâinspection du travail sont passĂ©s de 2 146 Ă 3 056, soit une
augmentation de 910 agents (+ 42,4 %). Le nombre dâagents de
contrÎle est passé de 1 240 à 2 190, soit une augmentation de 950
(+ 76,6 %) et celui des agents administratifs est passé de 906 à 866, soit
une diminution de 40 (- 4,4 %).
800
900
1 000
700
600
500
400
300
200
100
0
1983
1988
1993
1998
2003
2008
LE PERSONNEL ET LES MOYENS DE LâINSPECTION DU TRAVAIL
161
Partie 4 - Moyens 23/11/10 19:47 Page 161
Les courbes ci-aprĂšs illustrent lâĂ©volution des nombres moyens
dâĂ©tablissements assujettis et de salariĂ©s par agent de contrĂŽle entre
1983 et 2009.
Du fait de cette Ă©volution, les nombres moyens dâĂ©tablissements par
agent de contrÎle et de salariés occupés par ces établissements, qui
sâĂ©taient accrus jusquâen 2002, connaissent une diminution depuis cette
date, accentuĂ©e de 2007 Ă 2009 par la mise en Ćuvre du PMDIT. En
1983, un agent de contrĂŽle avait en charge, en moyenne, 871 Ă©tablisse-
ments et 10 296 salariés et en 2009, 840 établissements et
8 326 salariés.
I.3. L
ES APPUIS AUX SECTIONS D
â
INSPECTION DU TRAVAIL
Les médecins inspecteurs régionaux du travail
et les ingénieurs de prévention
Les médecins inspecteurs régionaux du travail et les ingénieurs de
prĂ©vention ont notamment pour mission dâappuyer les actions de
1983
1987
1991
1995
Ăvolution du nombre moyen d'Ă©tablissements par agent de contrĂŽle
Ăvolution du nombre moyen de salariĂ©s par agent de contrĂŽle
2003
1999
2007
1983
1987
1991
1995
2003
1999
2007
1 400
1 200
1 000
800
600
400
200
0
14 000
12 000
10 000
8 000
6 000
4 000
2 000
0
162
LâINSPECTION DU TRAVAIL EN FRANCE EN 2009
Partie 4 - Moyens 23/11/10 19:47 Page 162
lâinspection du travail. Cette fonction a pris une ampleur importante
depuis la crĂ©ation dans les directions rĂ©gionales des âĂ©quipes pluridis-
ciplinairesâ qui permettent de renforcer la compĂ©tence des agents de
contrÎle dans leurs missions santé-sécurité au travail.
Les services régionaux comptaient, au 31 décembre 2009,
42 médecins inspecteurs régionaux du travail dont un dans les direc-
tions du travail des DOM.
Les ingĂ©nieurs de prĂ©vention ont pour rĂŽle dâassurer un appui
technique aux agents de contrÎle, conformément aux dispositions de
lâarticle L. 8123-4 du Code du travail. Ils jouissent Ă ce titre du droit
dâentrĂ©e dans les entreprises et du droit de prĂ©lĂšvement, et peuvent se
faire prĂ©senter les registres et documents lorsquâils concernent
lâhygiĂšne, la sĂ©curitĂ© et les conditions de travail. Au 31 dĂ©cembre 2009,
65 ingénieurs de prévention étaient en poste.
Le réseau appui ressources méthodes
Ils ont pour rĂŽle dâapporter une aide juridique, technique et mĂ©tho-
dologique aux agents de lâinspection du travail. Ils nâont aucune
fonction hiérarchique auprÚs de ceux-ci.
Ils étaient, au 31 décembre 2009, 95,8 dont 29,8 dans les directions
régionales, 64 dans les directions départementales de métropole, deux
dans les directions du travail des DOM et de Saint-Pierre-et-Miquelon
(en 2008 : 96, dont 37 dans les directions régionales et 58,5 dans les
directions départementales de métropole)
.
Les services de documentation
Ces services représentent 66,2 emplois
(72,9 en 2008)
. 19,3 emplois
(17,2 en 2008)
sont implantés dans les directions régionales et sont
susceptibles de procéder à des recherches documentaires directement
Ă la demande des agents de lâinspection du travail.
Dans les départements de métropole et dans les directions du travail
des DOM et de Saint-Pierre-et-Miquelon qui identifient lâexistence dâun
service de documentation, il y a 46,9 emplois affectés à cette fonction
(en 2008, 53,7 emplois)
.
Dans les autres départements, la fonction de documentation est
assurĂ©e par des agents affectĂ©s dans dâautres services, comme la
section centrale travail, le service de renseignement et, parfois, les
secrĂ©tariats des sections dâinspection.
LE PERSONNEL ET LES MOYENS DE LâINSPECTION DU TRAVAIL
163
Partie 4 - Moyens 23/11/10 19:47 Page 163
La cellule nationale et les cellules rĂ©gionales dâurgence
et dâappui
(124)
Elles ont Ă©tĂ© installĂ©es en 2003 et sâinscrivent dans un dispositif
global de protection et dâaccompagnement des agents, notamment des
agents de contrÎle, confrontés à des mises en cause de leur responsa-
bilitĂ© pĂ©nale ou Ă des actes de violences Ă lâoccasion de lâexercice de
leur mission.
Le dĂ©partement du soutien et de lâappui au sein de la DGT
Il Ă©labore des guides et des documents mĂ©thodologiques visant Ă
donner aux agents de contrÎle les moyens de maßtriser la multiplicité
des sources de droit et Ă faciliter les tĂąches de contrĂŽle
(125)
.
I.4. L
ES AGENTS HORS SECTIONS PARTICIPANT Ă LA MISSION
Les agents, affectés dans des services déconcentrés autres que les
sections, qui peuvent participer Ă des missions dâinspection du travail
telles quâil ressort des normes internationales, conventions et recom-
mandations (cf. partie II), sont les directeurs régionaux, les directeurs
départementaux, les directeurs du travail, les directeurs adjoints du
travail, les inspecteurs et contrĂŽleurs du travail hors section dâinspec-
tion. Mais, lâactivitĂ© de ces agents est difficile Ă mesurer prĂ©cisĂ©ment.
Dâune part, ils nâĂ©laborent pas dâĂ©tats dâactivitĂ© et, dâautre part, leur
activitĂ© est variable. Elle peut nâĂȘtre exercĂ©e quâĂ titre occasionnel ou Ă
temps partiel sur le champ travail.
Pour les annĂ©es 2006 Ă 2009, les Ă©lĂ©ments chiffrĂ©s extraits de lâappli-
cation nationale de gestion des ressources humaines (Synergie RH) ne
permettent pas dâobtenir le dĂ©tail des tĂąches en lien direct avec lâins-
pection du travail effectuées par ces agents hors section, comme dans
les rapports des années précédentes.
Ils permettent cependant de continuer Ă comptabiliser le nombre
dâagents effectuant des tĂąches de renseignement du public dans les
directions départementales et les directions du travail des DOM et de
Saint-Pierre-et-Miquelon. Ce nombre est de 591,6 (542,34 en 2008).
164
LâINSPECTION DU TRAVAIL EN FRANCE EN 2009
124) Ce dispositif est décrit plus précisément au chapitre V : la protection des agents.
125) Voir ci-aprĂšs partie VI : lâavancement, en 2009, du PMDIT.
Partie 4 - Moyens 23/11/10 19:47 Page 164
II. LA RĂMUNĂRATION DES PERSONNELS
ET LEURS PERSPECTIVES DE CARRIĂRE
II.1. L
E CORPS DE L
â
INSPECTION DU TRAVAIL
Le corps de lâinspection du travail comporte 3 grades :
âą le grade de directeur du travail qui comprend 6 Ă©chelons ;
âą le grade de directeur adjoint du travail qui comprend 8 Ă©chelons ;
âą le grade dâinspecteur du travail qui comprend 10 Ă©chelons et un
Ă©chelon dâinspecteur Ă©lĂšve.
Lâavancement dâĂ©chelon au sein dâun grade intervient Ă lâanciennetĂ©.
Lâavancement de grade intervient au choix aprĂšs inscription Ă un
tableau dâavancement.
Alors que jusquâĂ prĂ©sent, un inspecteur du travail ne pouvait
accéder à un grade supérieur en continuant à exercer des tùches de
contrĂŽle de la lĂ©gislation du travail en section dâinspection du travail, le
PMDIT a permis une Ă©volution en la matiĂšre : plusieurs directeurs
adjoints du travail peuvent désormais exercer une activité de contrÎle
tout en exerçant des fonctions dâanimation de la politique travail ou
dâappui aux sections. Cependant, un inspecteur du travail qui accĂšde Ă
un grade supĂ©rieur pourra ĂȘtre amenĂ© Ă exercer des tĂąches en tout ou
partie Ă©trangĂšres aux missions dâinspection du travail au sens des
conventions nÂș 81, 129 et 178.
Aux traitements (voir tableaux en annexe) sâajoutent deux primes
versĂ©es mensuellement : lâune est une prime dâactivitĂ© (dĂ©cret
nÂș 99-787 du 13 septembre 1999, arrĂȘtĂ© du 24 novembre 2000 fixant le
montant moyen, arrĂȘtĂ© du 24 novembre 2000 portant dĂ©plafonnement
de la prime dâactivitĂ©) et lâautre une prime de technicitĂ© (dĂ©cret
nÂș 2000-1139 du 24 novembre 2000 et arrĂȘtĂ© du 3 mai 2002).
II.2. L
E CORPS DES CONTRĂLEURS DU TRAVAIL
Le dĂ©cret nÂș 2003-870 du 11 septembre 2003 portant statut particu-
lier du corps des contrÎleurs du travail a été une réforme importante
de revalorisation du corps.
LE PERSONNEL ET LES MOYENS DE LâINSPECTION DU TRAVAIL
165
Partie 4 - Moyens 23/11/10 19:47 Page 165
Le corps des contrĂŽleurs du travail comporte trois grades. Le
passage dâun grade Ă lâautre sâeffectue exclusivement au choix, aprĂšs
inscription sur un tableau dâavancement :
âą contrĂŽleur de classe normale, comprenant 12 Ă©chelons ;
⹠contrÎleur de classe supérieure, comprenant 6 échelons ;
âą contrĂŽleur de classe exceptionnelle, comprenant 5 Ă©chelons.
Aux traitements (voir tableaux en annexe) sâajoutent deux primes
versĂ©es mensuellement : une indemnitĂ© dâactivitĂ© (dĂ©cret nÂș 97-530 du
26 mai 1997 arrĂȘtĂ© du 26 mai 1997) et une prime de technicitĂ© (dĂ©cret
nÂș 2001-479 du 30 mai 2001, arrĂȘtĂ© du 3 mai 2002).
II.3. L
E PERSONNEL SOUS STATUT D
â
EMPLOI
Le statut dit âstatut dâemploiâ a Ă©tĂ© instaurĂ© pour les directeurs
rĂ©gionaux par le dĂ©cret nÂș 94-1167 du 28 dĂ©cembre 1994. Il a Ă©tĂ©
Ă©tendu aux directeurs dĂ©partementaux du travail de lâemploi et de la
formation professionnelle ainsi quâaux directeurs du travail, de lâemploi
et de la formation professionnelle des DOM par le dĂ©cret nÂș 2000-748
du 1
er
aoĂ»t 2000 relatif aux rĂšgles de nomination et dâavancement
applicables aux emplois de directeur régional et départemental du
travail, de lâemploi et de la formation professionnelle et de directeur
du travail, de lâemploi et de la formation professionnelle des dĂ©parte-
ments dâoutre-mer.
Le dĂ©cret nÂș 2005-356 du 18 avril 2005 a Ă©tendu le statut dâemploi
aux secrétaires généraux de DRTEFP qui sont notamment chargés des
questions budgétaires, du contrÎle de gestion régional et du suivi de
lâexĂ©cution des programmes et plans dâaction.
Ces agents sont nommĂ©s par arrĂȘtĂ© du ministre chargĂ© du Travail,
de lâEmploi et de la Formation professionnelle. Ils sont placĂ©s en
position de détachement pour une durée de cinq ans, éventuellement
renouvelable pour trois ans dans le mĂȘme emploi. Ils peuvent se voir
retirer cet emploi dans lâintĂ©rĂȘt du service.
Aux traitements (voir tableaux en annexe) sâajoutent en 2009 une
indemnitĂ© annuelle de fonction dont le taux moyen varie de 18 293 Ă
21 342 euros pour les directeurs régionaux selon leur groupe et de
13 720 à 18 293 euros pour les directeurs départementaux et les direc-
teurs du travail des dĂ©partements dâoutre-mer selon leur groupe ; le
montant des attributions individuelles ne pouvant excéder 50 % du
montant moyen. Une bonification indiciaire (NBI) de 80 Ă 110 points
selon lâimportance de la rĂ©gion ou du dĂ©partement, crĂ©Ă©e par le dĂ©cret
166
LâINSPECTION DU TRAVAIL EN FRANCE EN 2009
Partie 4 - Moyens 23/11/10 19:47 Page 166
nÂș 2002-552 du 19 avril 2002, complĂ©tĂ© par un arrĂȘtĂ© de la mĂȘme date,
est versée à tous les directeurs régionaux et à certains directeurs dépar-
tementaux. Les 27 directeurs départementaux qui ne bénéficient pas de
cette NBI perçoivent un complément de prime de fonction. Par contre,
les secrétaires généraux ne sont bénéficiaires ni de la NBI, ni de
compléments de primes.
II.4. L
ES MĂDECINS INSPECTEURS RĂGIONAUX DU TRAVAIL
ET DE LA MAIN
-
D
â
ĆUVRE
(MIRTMO)
Il existe deux statuts pour les MIRTMO :
âą lâun concerne les MIRTMO recrutĂ©s par voie de contrat Ă durĂ©e
déterminée, recrutement qui devient la norme, sur le fondement de
la loi nÂș 84-16 du 11 janvier 1984 portant dispositions statutaires
relatives Ă la fonction publique de lâĂtat (agents contractuels). En
2009, la rémunération de ces médecins est la suivante
(126)
:
En complĂ©ment de leur rĂ©munĂ©ration, ces MIRTMO (loi nÂș 84-16 du
11 janvier 1984), ne perçoivent aucune prime car leur rémunération
est forfaitaire. Mais, au titre de leur participation aux comités régio-
naux de reconnaissance des maladies professionnelles (CRRMP), ils
peuvent percevoir 1 300 euros (annuel et forfaitaire) en complément
de leur rémunération ;
âą lâautre concerne les MIRTMO recrutĂ©s par la voie du contrat Ă durĂ©e
indĂ©terminĂ©e sur le fondement du dĂ©cret nÂș 47-232 du 18 janvier
1947 modifié (agents contractuels ; au 31 décembre 2009, seules
deux personnes sont concernées par ce statut). En 2009, ces
MIRTMO perçoivent une rémunération principale fondée sur un
indice (indice brut 1 015 ou hors échelle B), et en complément de
leur traitement, une prime dâactivitĂ© sur le fondement du dĂ©cret
nÂș 2003-178 (et arrĂȘtĂ© du 3 mars 2003) dont le montant moyen est
11 322 euros et le montant plafond de 22 644 euros.
LE PERSONNEL ET LES MOYENS DE LâINSPECTION DU TRAVAIL
167
126) Montants applicables Ă partir du 1
er
octobre 2008.
Ancienneté
Rémunération brute
(lâexpĂ©rience professionnelle Ă©tant reprise Ă hauteur
annuelle 2008
du tiers des services effectués en médecine)
DĂšs le recrutement
52 304,90
âŹ
AprĂšs 5 ans dans le service
56 663,64
âŹ
AprĂšs 10 ans dans le service
61 022,38
âŹ
AprĂšs 15 ans dans le service
67 560,50
âŹ
Partie 4 - Moyens 23/11/10 19:47 Page 167
III. LE RECRUTEMENT ET LA FORMATION
PROFESSIONNELLE INITIALE ET CONTINUE
DES INSPECTEURS ET CONTRĂLEURS DU TRAVAIL
III.1. L
E RECRUTEMENT
Les inspecteurs du travail
sont recrutés par deux concours
distincts ouverts simultanément chaque année :
⹠un concours externe pour des candidats possédant un diplÎme de
licence de lâenseignement supĂ©rieur (ou Ă©quivalent) ;
âą un concours interne Ă destination des fonctionnaires ou agents
publics.
Une classe préparatoire intégrée a été mise en place par le minis-
tĂšre chargĂ© du Travail pour prĂ©parer, Ă lâĂ©crit et Ă lâoral du concours
externe, des candidats sélectionnés parmi les publics défavorisés et
particuliÚrement méritants. Comme auparavant, un cycle préparatoire
au concours interne est organisé.
Les Ă©preuves des deux concours ont Ă©tĂ© modifiĂ©es par un arrĂȘtĂ© du
9 juin 2009. Elles comprennent quatre Ă©preuves dâadmissibilitĂ© portant
sur lâĂ©volution gĂ©nĂ©rale, politique et Ă©conomique depuis 1945, le droit
du travail ou le droit social européen, une matiÚre à option (juridique,
Ă©conomique ou scientifique) et une Ă©preuve sur dossier relative aux
conditions de travail. La premiÚre épreuve est adaptée au concours
interne par la rĂ©daction dâune note de synthĂšse.
Les deux Ă©preuves orales dâadmission sont lĂ©gĂšrement diffĂ©renciĂ©es
entre les deux concours. Enfin une Ă©preuve de langue est obligatoire
pour les candidats externes, et facultative pour les internes.
Les contrĂŽleurs du travail
sont également recrutés par deux
concours distincts ouverts simultanément : concours externe et
concours interne.
Le concours externe comprend deux Ă©preuves Ă©crites dâadmissibilitĂ©
obligatoires (composition sur un sujet dâordre gĂ©nĂ©ral et Ă©preuve Ă©crite
au choix sur un sujet dâordre juridique, Ă©conomique ou rĂ©sumĂ© de
texte), une Ă©preuve Ă©crite facultative de langue et deux Ă©preuves
orales dâadmission (conversation avec le jury et Ă©preuve de droit
constitutionnel ou communautaire).
168
LâINSPECTION DU TRAVAIL EN FRANCE EN 2009
Partie 4 - Moyens 23/11/10 19:47 Page 168
Le concours interne comprend deux Ă©preuves Ă©crites obligatoires
dâadmissibilitĂ© (rĂ©daction dâune note administrative et composition
juridique), une Ă©preuve Ă©crite facultative de langue et deux Ă©preuves
orales dâadmission (conversation avec le jury et Ă©preuve de droit
constitutionnel ou communautaire).
AprÚs réussite au concours, le candidat est nommé contrÎleur du
travail de classe normale stagiaire puis, le cas échéant, titularisé. Au
cours de cette premiÚre année, les contrÎleurs du travail reçoivent une
formation en alternance, dispensĂ©e par lâINTEFP, dans les centres inter-
rĂ©gionaux de formation, dans la rĂ©sidence administrative dâaffectation
du candidat, et hors résidence administrative. La formation fait, en
effet, alterner des pĂ©riodes dâenseignement et des pĂ©riodes de
pratique.
III.2. L
A FORMATION STATUTAIRE ET LA FORMATION
PROFESSIONNELLE TOUT AU LONG DE LA VIE
Introduction Ă la formation en 2009
âą
La formation statutaire
reste Ă un niveau soutenu en 2009, bien
que le nombre de stagiaires enregistré soit en diminution. Depuis 2006,
le PMDIT a induit un recrutement consĂ©quent par concours dâinspec-
teurs et de contrÎleurs du travail, ce qui a mécaniquement entraßné un
nombre de stagiaires en formation initiale important. Cette vague de
recrutement se poursuit en 2009 et sâachĂšvera en 2010. Lâeffet en
termes de formation initiale se fera donc sentir encore pendant
plusieurs années (compte tenu de la durée de 18 mois de la formation
initiale des IET, qui fait se cÎtoyer sur une année civile plusieurs
promotions).
âą
La formation continue
dont bénéficient les agents du ministÚre,
se dĂ©roule principalement dans le cadre de lâoffre nationale de forma-
tion de lâINTEFP, du plan de formation des agents de lâadministration
centrale, et des plans régionaux de formation des services déconcen-
trés.
Cette formation sâinscrit, pour la deuxiĂšme annĂ©e, dans le cadre de
la réforme de la formation professionnelle tout au long de la vie insti-
tuée par les décrets de 2007
(127)
. Elle comprend notamment :
-
lâoffre de formation continue de la mission travail emploi
formation professionnelle
qui traduit les orientations pluriannuelles
en matiÚre de formation (2007-2009) définies par la Commission des
LE PERSONNEL ET LES MOYENS DE LâINSPECTION DU TRAVAIL
169
127) Cf.
Lâinspection du travail en France en 2008
, p. 118.
Partie 4 - Moyens 23/11/10 19:47 Page 169
métiers, des compétences et de la formation (CMCF) et les priorités du
schéma stratégique de gestion des ressources humaines du ministÚre.
En 2009, la fusion des services dâinspection du travail a conduit le
ministĂšre Ă prioriser, en matiĂšre de formation, lâaccompagnement des
agents impactés par la fusion, tant en ce qui concerne les agents des
anciens services dâinspection de lâAgriculture et des Transports, pour
lâacquisition des outils et mĂ©thodes de lâinspection du secteur industriel
et commercial, quâen ce qui concerne les agents des services relevant du
ministĂšre du Travail pour lâacquisition des outils et mĂ©thodes spĂ©cifiques
aux contrÎles des activités de transport et dans le domaine agricole.
Cette prioritĂ© forte, traduite tant dans lâoffre nationale de formation
de lâINTEFP que dans les plans rĂ©gionaux de formation, a gĂ©nĂ©rĂ© une
forte progression du nombre de jours de formation, malgré une
diminution du nombre de stagiaires entre 2008 et 2009 :
Source : Dagemo
Si le nombre de stagiaires reste Ă un seuil de participation important
pour les agents de catégorie A et B, il est en diminution pour les
agents de catégorie C (5 174 en 2008 et 2 953 en 2009). En effet, les
formations liĂ©es Ă la fusion sâadressaient prioritairement aux agents en
charge de missions de contrĂŽle (inspecteurs et contrĂŽleurs du travail).
Par ailleurs, les agents de catégorie C, particuliÚrement motivés par
lâexamen professionnel exceptionnel de secrĂ©taire administratif des
services déconcentrés organisé en 2008, ont élargi, pendant les
périodes de préparation de cet examen (2007-2008), leur champ de
participation aux formations continues proposées. Cette forte participa-
tion ne sâest pas poursuivie Ă la mĂȘme hauteur en 2009, lâeffet âexamen
professionnelâ Ă©tant retombĂ©. On peut cependant souligner que la
priorité à la formation des catégories C, prévue par les orientations
pluriannuelles, se concrĂ©tise par un taux de prĂ©sence bien supĂ©rieur Ă
ceux enregistrés avant 2006 ;
-
la préparation aux examens professionnels et concours
administratifs
est en diminution, au regard des deux précédentes
années ;
-
les congés de formation professionnelle, les congés au titre de
la validation des acquis de lâexpĂ©rience (VAE) et les bilans de
compétence,
qui sont en augmentation.
170
LâINSPECTION DU TRAVAIL EN FRANCE EN 2009
2008
2009
Nombre de stagiaires
18 565
17 828
Nombres de jours
36 341
44 820
Partie 4 - Moyens 23/11/10 19:47 Page 170
III.2.1. La formation continue organisée par les DRTEFP
Il est important de noter lâeffort rĂ©gional dans le cadre de la forma-
tion initiale en raison du nombre de stages qui se déroulent dans les
services. En 2009, les actions régionales de formation continue ont
principalement été réalisées dans les domaines suivants :
âą le management ;
⹠la santé et la sécurité au travail ;
âą lâefficience personnelle ;
âą lâinformatique et la bureautique ;
âą la fusion des services dâinspection du travail.
La participation des rĂ©gions Ă lâeffort de formation au titre de
la fusion
mĂ©rite dâĂȘtre soulignĂ©e.
Parmi les 13 616 stagiaires, 4 602 ont participé aux formations au
titre de la fusion, soit 34 % du total. Les régions ont principalement fait
appel Ă lâINTEFP, au rĂ©seau des formateurs relais rĂ©gionaux, Ă des
agents de la région ou à des partenaires extérieurs. Certaines directions
rĂ©gionales ont adaptĂ© lâoffre de formation Ă leurs particularitĂ©s locales
(façade maritime, élagage, risque ferroviaire, chimique ou nucléaire,
contrĂŽle des entreprises du spectacle, transport de fonds, etc.).
âą Dans le domaine agricole, lâoffre de formation a Ă©tĂ© diversifiĂ©e :
mĂ©thodologie de contrĂŽle, renseignement du public, travaux dâĂ©lagage
(sécurité, réglementation, travaux), droit du travail agricole. Ces
actions représentent 8 % des actions de formation, 10 % des stagiaires,
pendant 6 % des journées de formation et 10 % du budget total.
âą Dans le secteur des transports, lâoffre de formation a portĂ© principa-
lement sur la réglementation et les transports routiers, mais égale-
ment sur les transports ferrés ou aériens ou sur des modules
théoriques. 29 % des actions de formation portent sur le transport, ce
qui représente 35 % des stagiaires, 35 % des journées de formation
et 38 % du budget total.
⹠En matiÚre informatique, les formations ont concerné différents
logiciels techniques et notamment Solid, Cap Sitere, Siene, Redac et
Delphes. Le plus important volume des formations porte sur Solid et
ensuite sur Cap Sitere. Dâune maniĂšre gĂ©nĂ©rale, câest le domaine
reprĂ©sentant le plus grand nombre dâactions : 41 % du total des
actions liées à la fusion. 32 % des stagiaires ont participé à une
formation à ce titre pendant 35 % du nombre total de journées. Le
budget consacré est de 26 %.
LE PERSONNEL ET LES MOYENS DE LâINSPECTION DU TRAVAIL
171
Partie 4 - Moyens 23/11/10 19:47 Page 171
⹠Dans le secteur maritime, concernant les seules régions possédant
un littoral, les rĂ©gions ont fait appel Ă des formateurs internes ou Ă
des relais externes comme lâĂcole de la marine marchande de
Nantes. Le domaine maritime a représenté 1 % des actions de forma-
tion, 1 % des stagiaires et 4 % budget global.
âą Des actions conjointes regroupant les thĂšmes du transport et de
lâagriculture dans un mĂȘme contenu de formation ont Ă©galement Ă©tĂ©
organisées. Elles ont représenté 2 % des actions de formation, 2 %
des stagiaires, 2 % du nombre de journées et 2 % du budget global.
âą Les formations relevant du domaine du travail regroupent tous les
autres domaines dâintervention de lâinspection du travail : le secteur
du BTP, le renseignement, lâamiante, les risques majeurs (Seveso,
nuclĂ©aire, chimie, rayonnements ionisants), les TMS, lâhygiĂšne et la
sécurité, le travail illégal, ou encore, la santé mentale au travail. 19 %
des actions de formation portent sur ces différents thÚmes qui
réunissent 21 % des stagiaires. Ainsi, 16 % du nombre de nombre de
journées sont concernées et 23 % du budget global.
III.2.2. LâactivitĂ© de lâInstitut national du travail,
de lâemploi et de la formation professionnelle
(INTEFP)
Opérateur en charge du programme national de formation et de
lâoffre de service adressĂ©e aux rĂ©gions et Ă lâadministration centrale, les
formations dispensĂ©es par lâĂ©tablissement concourent directement Ă la
mise en Ćuvre de la politique de formation statutaire et professionnelle
des agents du ministĂšre. En 2009, lâensemble de lâactivitĂ© de formation
rĂ©alisĂ©e sur les sites de formation de lâINTEFP (le centre de Marcy
lâĂtoile et les huit centres interrĂ©gionaux de formation, CIF) reprĂ©sente
56 601 journées et 5 196 stagiaires dont la répartition est la suivante :
⹠formation statutaire : 541 stagiaires représentant 37 935 journées de
formation ;
âą formation professionnelle : formation continue : 4 655 stagiaires
représentant 18 666 journées de formation ; dont préparation aux
examens et concours administratifs : 443 stagiaires représentant
3 952 journées de formation.
La classe préparatoire intégrée (CPI) : dans le cadre de la charte pour la
promotion de lâĂ©galitĂ© dans la fonction publique, signĂ©e le 2 dĂ©cembre 2008,
le ministĂšre a dĂ©cidĂ©, en 2009, la mise en place dâune CPI au concours
externe dâinspecteur du travail.
172
LâINSPECTION DU TRAVAIL EN FRANCE EN 2009
Partie 4 - Moyens 23/11/10 19:47 Page 172
La formation continue
Lâoffre nationale de formation de lâINTEFP reste soutenue. Il faut
indiquer que les rĂ©sultats de lâannĂ©e 2008 intĂ©graient, pour une part
importante, la programmation de formations spĂ©cialement consacrĂ©es Ă
la recodification (soit 2 250 journées), opération non renouvelée en
2009. Pour 2009, lâaction de lâinstitut est amplifiĂ©e tant au niveau de
lâaccompagnement de la fusion des services dâinspection du travail,
notamment par la formation des formateurs relais qui ont réalisé les
formations en rĂ©gions, quâau niveau de lâaccompagnement Ă la mise en
place des Direccte. LâannĂ©e 2009 est aussi marquĂ©e par la formation
des 450 laurĂ©ats issus de lâexamen professionnel de secrĂ©taires
administratifs des services déconcentrés, sur sept filiÚres métiers :
moyens et budget, assistance au contrĂŽle, assistants de direction, infor-
matique, gestionnaires de dossiers, gestionnaires RH et appui au pĂŽle
travail, soit au total 12 sessions.
Les faits marquants au titre de la formation continue
Sur le champ de lâemploi et de la formation professionnelle, les trois
actions, mutations économiques, FSE et VAE, ont été largement mobili-
sĂ©es, ainsi quâun sĂ©minaire sur le chĂŽmage partiel qui a rassemblĂ© plus
de 100 personnes.
La âfusionâ des services dâinspection : des actions permettant lâappro-
priation réciproque par tous les agents de contrÎle et des services rensei-
gnements ont notamment porté sur les spécificités de la réglementation
transports routiers (avec appropriation de lâoutil Solid), les machines
agricoles, la transformation du bois et le contrĂŽle en secteur agricole, les
premiÚres formations maritimes à Nantes, pour les agents concernés (en
accord avec la DGT et la Direction des affaires maritimes, DAM).
Le pĂŽle travail : deux sĂ©minaires âPolitique du travailâ et des
journĂ©es dâinformation sur le repos dominical.
Lâaccompagnement Ă la mise en place des Direccte : trois sessions ont
été proposées aux responsables des différents réseaux composant la
Direccte : approche et relations aux entreprises, accompagner les change-
ments dâorganisation, communiquer et valoriser lâaction des services.
LâINTEFP a, pour la premiĂšre fois, ouvert Ă 20 personnes externes Ă lâadmi-
nistration, une formation prĂ©paratoire Ă ce concours. Dâune durĂ©e de
14 semaines (du 14 septembre au 18 décembre 2009), la préparation aux
épreuves écrites de cet examen a représenté 1 400 journées de formation.
LE PERSONNEL ET LES MOYENS DE LâINSPECTION DU TRAVAIL
173
Partie 4 - Moyens 23/11/10 19:47 Page 173
La formation des formateurs relais : comme chaque annĂ©e, lâInstitut
a formé des formateurs relais sur les principaux outils métiers des
services Ă raison de 135 formateurs relais, pour un total de 350 jours
stagiaires. Ces 13 actions ont concerné essentiellement les systÚmes
dâinformation. De plus, dans le cadre de la fusion des services dâins-
pection du travail, trois types dâactions de formateurs relais ont Ă©tĂ©
déployés sur la réglementation transports routiers et agriculture, la
durĂ©e du travail dans les transports et lâĂ©lagage.
Lâoffre de service aux rĂ©gions
LâINTEFP, dans le cadre de sa contribution Ă lâoffre rĂ©gionale de
formation (dans le cadre des plans rĂ©gionaux de formation), a mis Ă
disposition des rĂ©gions qui le souhaitent les stages de lâoffre nationale,
animés par des agents des services, membres des réseaux de formateurs.
Lâoffre de services auprĂšs des Direccte :
âą lâaccompagnement des prĂ©figurateurs Direccte ;
âą la mise en place du service unifiĂ© dâinspection du travail.
LâINTEFP, via les CIF, a poursuivi et consolidĂ© son appui Ă la mise
en Ćuvre de formations. Ainsi, les services dĂ©concentrĂ©s ont bĂ©nĂ©ficiĂ©
de prĂšs de 400 jours dâappui et dâingĂ©nierie en 2009. La formation des
agents des DOM : 202 stagiaires ont participé aux formations continues
organisĂ©es par lâInstitut.
Lâoffre de formation interinstitutionnelle en matiĂšre de lutte
contre le travail illégal
Dans le cadre du plan dâaction lancĂ© contre lâensemble des fraudes
portant atteinte aux finances publiques, le dispositif institutionnel de
lutte contre le travail illĂ©gal a Ă©tĂ© modifiĂ© par le dĂ©cret nÂș 2008-371 du
18 avril 2008. LâINTEFP a participĂ© Ă la mise en place dâune offre de
formation interinstitutionnelle en matiĂšre de lutte contre le travail
illégal.
Actions santé et sécurité au travail dans la fonction publique
LâactivitĂ© en matiĂšre de santĂ©-sĂ©curitĂ© au travail vis-Ă -vis des agents
de la fonction publique est confortée en 2009 et connaßt de nouvelles
orientations qui renforce la professionnalisation des inspecteurs
hygiÚne et sécurité.
174
LâINSPECTION DU TRAVAIL EN FRANCE EN 2009
Partie 4 - Moyens 23/11/10 19:47 Page 174
Lâoffre nationale de formation lâINTEFP au titre de la fusion
LâINTEFP est intervenu dans le cadre de la fusion des services dâins-
pection du travail en proposant des formations spécifiques à la fusion
(transport, agriculture, affaires maritimes, renseignements). Ces forma-
tions ont le plus souvent été réalisées par des formateurs internes. Au
total, 25 actions de formation ont Ă©tĂ© rĂ©alisĂ©es pendant 90 jours, Ă
destination de 308 stagiaires.
Elles se déclinent ainsi :
⹠transports : formation de formateurs relais et formation à la métho-
dologie du contrĂŽle ;
âą agriculture : formations sur les travaux dâĂ©lagage, le machinisme, les
travaux forestiers, les produits phytosanitaires et la durée du travail ;
âą affaires maritimes : une formation sur la fusion et une sur le droit
des affaires maritimes ;
âą renseignements : autour de trois grands thĂšmes : la fusion des
services dâinspection, la formation des formateurs relais et les rensei-
gnements relatifs aux transports.
Des outils dâaide Ă la formation sont habituellement crĂ©Ă©s par
lâINTEFP, notamment un classeur pĂ©dagogique remis Ă chaque forma-
teur relais. Lâappui de ces formateurs permet aux rĂ©gions de rĂ©aliser,
en interne, la majorité des formations relatives à la fusion.
Les formations statutaires
Le nombre dâinspecteurs-Ă©lĂšves du travail (IET) en formation est en
diminution, les résultats positifs enregistrés pendant les précédentes
années, ont donné une premiÚre réponse aux objectifs du plan de
modernisation et de dĂ©veloppement de lâinspection du travail.
Il convient aussi de rappeler que lâarrĂȘtĂ© du 28 juin 2000 fixant les
modalitĂ©s de la formation et les conditions dâĂ©valuation et de sanction
de la scolarité des IET fixe la durée de la formation à 18 mois. à titre
dâinformation, la formation des inspecteurs Ă©lĂšves du travail est
modifiĂ©e Ă partir de lâentrĂ©e en formation de septembre 2010. Cette
modification ne sâapplique pas Ă la formation actuelle.
LâĂ©volution du nombre dâinspecteurs Ă©lĂšves du travail et de contrĂŽ-
leurs du travail stagiaires sâanalyse Ă travers lâobjectif du PMDIT qui
recentre le corps de lâinspection du travail sur son cĆur de mĂ©tier.
Depuis, la crĂ©ation dâune filiĂšre administrative dans les services dĂ©con-
centrés est devenue effective avec le corps des secrétaires administra-
tifs commun aux deux secteurs ministériels (santé et travail), et le
LE PERSONNEL ET LES MOYENS DE LâINSPECTION DU TRAVAIL
175
Partie 4 - Moyens 23/11/10 19:47 Page 175
recrutement des attachĂ©s dâadministration issus des instituts rĂ©gionaux
dâadministration (IRA). AprĂšs un premier recrutement de 26 attachĂ©s en
2008, un second de 46 en 2009, la rĂ©alisation se poursuit avec lâaffecta-
tion de 39 attachés en 2010.
- La formation statutaire des inspecteurs du travail
AprÚs leur réussite au concours, les candidats sont nommés inspec-
teurs-Ă©lĂšves du travail pour dix mois et effectuent, durant huit mois,
une période de stage en service déconcentré. La formation comporte :
⹠une période de formation générale de dix mois qui vise à leur faire
acquérir les connaissances et capacités professionnelles communes
aux diffĂ©rentes fonctions du mĂ©tier dâinspecteur du travail ;
âą une pĂ©riode de formation professionnelle de huit mois qui vise Ă
leur faire acquĂ©rir les compĂ©tences propres Ă lâexercice du premier
emploi.
Les enseignements dispensés au cours de ces deux périodes portent
sur les politiques du travail, de lâemploi et de la formation profession-
nelle, sur lâentreprise et les diffĂ©rents milieux dâintervention ainsi que
sur le cadre juridique et les instruments de lâaction de lâadministration.
Les disciplines juridiques, scientifiques et techniques touchant aux
relations et conditions de travail, de mĂȘme que les mĂ©thodes et
techniques dâinformation, dâorganisation, de gestion et de communica-
tion ainsi que les mĂ©thodes dâencadrement et dâanimation dâun service
sont également enseignées.
En liaison et en alternance avec les enseignements dispensĂ©s Ă
lâInstitut, des stages dâune durĂ©e globale de huit mois sont organisĂ©s
tout au long de la formation. Ce sont des stages âdâimmersionâ dans
une DDTEFP, en entreprise, des stages de découvertes du métier, dans
le poste dâaffectation, des stages dâapprofondissement. Au cours de
leur formation, les inspecteurs Ă©lĂšves du travail sont tenus de participer
aux Ă©preuves individuelles dâĂ©valuation des compĂ©tences et capacitĂ©s
techniques, organisées pour chacune des périodes.
Au terme de la formation professionnelle, les inspecteurs Ă©lĂšves,
dont la formation a été jugée satisfaisante par un jury, sont titularisés
par arrĂȘtĂ© du ministre chargĂ© du Travail au 1
er
Ă©chelon du grade dâins-
pecteur du travail.
176
LâINSPECTION DU TRAVAIL EN FRANCE EN 2009
Partie 4 - Moyens 23/11/10 19:47 Page 176
En raison de la durée de leur scolarité, trois promotions sont
chaque annĂ©e, en formation Ă lâINTEFP. En 2009, les donnĂ©es suivantes
sont enregistrées :
âą la promotion 2007 regroupe 110 Ă©lĂšves qui terminent leur formation
18 mois plus tard, soit fin février 2009 ;
⹠la promotion 2008 de 123 élÚves a commencé sa formation en 2008,
elle se poursuit pendant toute lâannĂ©e 2009 pour sâachever en 2010 ;
⹠la promotion 2009 de 63 élÚves a débuté sa scolarité le 31 août 2009.
La promotion dâinspecteurs du travail issus de la liste dâaptitude Ă©tait
composĂ©e de 19 inspecteurs du travail en 2009. La formation, dâune durĂ©e
de trois mois, a été basée à la fois sur des enseignements collectifs et sur
lâorganisation de parcours de formation individualisĂ©s. 1 140 journĂ©es de
formation ont été délivrées dans le cadre de ce dispositif.
- La formation statutaire des contrĂŽleurs du travail
AprÚs la réussite au concours, le candidat est nommé contrÎleur de
classe normale stagiaire. Si, au bout dâun an, ses services ont donnĂ©
satisfaction, il est titularisé. Au cours de cette premiÚre année, les
contrĂŽleurs reçoivent la formation dispensĂ©e par lâINTEFP. Cette forma-
tion comporte un ou plusieurs stages pratiques.
La formation aux métiers de contrÎleurs du travail repose sur deux
grands axes :
âą la prĂ©paration Ă lâexercice du premier emploi de contrĂŽleur : profes-
sionnalisation en lien avec lâaffectation fonctionnelle ;
âą lâacquisition dâune culture professionnelle commune prĂ©parant Ă la
mobilité professionnelle et fonctionnelle.
Ce dispositif tient compte du fait que les contrĂŽleurs du travail sont
affectés dans un service déterminé dÚs le début de la formation. Basée
sur le principe de lâalternance (Ă©quilibre entre pĂ©riodes dâenseignement
et stages en services déconcentrés), la construction des stages, durant
un an, vise à faire monter en compétence le contrÎleur du travail
jusquâĂ une prise de poste de travail Ă travers trois stages. DispensĂ©e
sur huit centres interrégionaux de formation, la formation est désor-
mais construite autour :
âą dâune pĂ©riode de formation gĂ©nĂ©raliste dâune durĂ©e de cinq mois,
commune Ă tous les stagiaires, quel que soit leur poste dâaffectation
(les principaux thĂšmes de formation concernent : lâaction administra-
tive, le Code du travail, la dépense publique, les relations indivi-
duelles et collectives de travail, le marchĂ© du travail et lâentreprise) ;
LE PERSONNEL ET LES MOYENS DE LâINSPECTION DU TRAVAIL
177
Partie 4 - Moyens 23/11/10 19:47 Page 177
âą dâune pĂ©riode de sept mois, dite de spĂ©cialisation, sur des enseigne-
ments adaptés au poste de travail.
Le nombre de contrĂŽleurs du travail en formation statutaire est en
diminution en raison du calendrier de leur formation : de 479 en 2008,
ils sont 245 Ă ĂȘtre formĂ©s en 2009. Cette baisse sâexplique par un dĂ©rou-
lement plus tardif des Ă©preuves du concours, la formation des contrĂŽ-
leurs du travail stagiaires, débutant désormais au 1
er
janvier et non plus
au 1
er
octobre de lâannĂ©e du concours. Ainsi la promotion 2009
(60 contrĂŽleurs du travail en cours dâexamen), rentrera en formation au
1
er
janvier 2010.
La formation des agents de lâinspection du travail en matiĂšre maritime
La formation des agents de lâIT en matiĂšre de droit du travail maritime et de
connaissance du secteur maritime est assurĂ©e par lâINTEFP. Le CIF de Nantes
a été retenu pour sa proximité avec les écoles suivantes afin de favoriser les
coopérations en matiÚre de formation :
- lâĂcole nationale supĂ©rieure de lâenseignement maritime (ENSEM), qui a pour
mission tant la formation initiale que la formation continue des navigants et
des professions nécessaires aux entreprises maritimes et para-maritimes ;
- lâĂcole-centre de formation et de documentation des affaires maritimes
(E-CFDAM) qui a pour mission principale la formation initiale, continue et
managériale des agents des affaires maritimes. Il est une des composantes
de la Direction des affaires maritimes ;
- lâUnitĂ© de formation Ă la sĂ©curitĂ© maritime (UFSM) qui forme des inspecteurs
de la sécurité des navires (ISN).
Des actions de formation réparties sur deux semaines ont déjà eu lieu en deux
vagues en 2009 et 2010, et ont porté notamment sur :
- la connaissance du milieu maritime et son vocabulaire technique ;
- la sécurité des navires ;
- lâarticulation des diffĂ©rents codes : les gens de mer et le droit qui leur est
applicable ;
- la mĂ©thodologie du contrĂŽle, les normes de lâOIT et le contrĂŽle des navires
Ă©trangers ;
- la prévention des risques professionnels maritimes, les équipements de
protection individuelle et la sécurité au travail.
Ces premiĂšres actions de formation ont vocation Ă se dĂ©velopper et Ă sâinstitu-
tionnaliser, par une Ă©troite collaboration entre la DAM, la DGT et lâINTEFP.
178
LâINSPECTION DU TRAVAIL EN FRANCE EN 2009
Partie 4 - Moyens 23/11/10 19:47 Page 178
IV. LES MOYENS MATĂRIELS DE FONCTIONNEMENT
IV.1. L
ES LOCAUX
Les sections dâinspection du travail sont le plus souvent installĂ©es
dans les bùtiments des unités territoriales (UT). Dans certains départe-
ments, plus Ă©tendus gĂ©ographiquement, elles peuvent ĂȘtre localisĂ©es
sur des âsites dĂ©tachĂ©s
(128)
â afin de les rapprocher des usagers. Au
31 dĂ©cembre 2009, le nombre de sites dĂ©tachĂ©s sâĂ©tablissait Ă 79
(69 en
2008)
. Ce chiffre relativement important est lié à la création du service
unique dâinspection du travail.
La crĂ©ation de ce service unique dâinspection du travail au 1
er
janvier
2009 a en effet induit une dynamique de regroupement des différents
services dâinspection du travail (agriculture, transports, mer et travail)
géographiquement situés auparavant dans des locaux le plus souvent
distincts. Ce mouvement qui est en cours de réalisation dans les diffé-
rentes rĂ©gions sâarticule par ailleurs avec celui crĂ©Ă© par les Direccte
depuis le 1
er
janvier 2010.
La plupart des agents de contrĂŽle dispose dâun bureau individuel.
Les locaux sont équipés du mobilier et des liaisons téléphoniques
nécessaires, y compris de téléphones portables. Les agents de contrÎle
ont, en outre, accÚs au matériel habituel de télécopie et de photo-
copie.
IV.2. L
ES MOYENS DE DĂPLACEMENT
Ils sont indispensables pour permettre aux agents de contrĂŽle
dâintervenir sur les lieux de travail. Les Ă©tablissements, entreprises et
lieux assujettis au contrÎle sont situés dans des périmÚtres parfois trÚs
importants. Le parc de véhicules de service progresse. Au 31 décembre
2009, les agents de contrĂŽle pouvaient utiliser, parfois conjointement
avec les autres agents des services déconcentrés, 1 303 véhicules. De
ce fait la proportion des agents qui utilisent leur véhicule personnel
pour les besoins de leur mission est en constante régression.
Remboursement de frais de déplacements et de missions
Les agents qui sont toujours obligĂ©s dâutiliser leur vĂ©hicule
personnel pour les besoins de leur mission sont indemnisés des frais
engagés.
LE PERSONNEL ET LES MOYENS DE LâINSPECTION DU TRAVAIL
179
128) Ces sites sont détachés du chef-lieu de département ou de région.
Partie 4 - Moyens 23/11/10 19:47 Page 179
Le taux des indemnités forfaitaires, en euros, est fixé désormais par
lâarrĂȘtĂ© du 26 aoĂ»t 2008 (modifiant lâarrĂȘtĂ© prĂ©cĂ©dent du 3 juillet 2006).
Les agents qui sont, du fait de leurs visites dâentreprises, dans lâobli-
gation de prendre leur repas Ă lâextĂ©rieur de leur rĂ©sidence administra-
tive, perçoivent une indemnitĂ© de 15,25 euros par repas (arrĂȘtĂ© du
27 décembre 2006 modifié le 1
er
mars 2008).
Les agents obligés de se déplacer sur le territoire, perçoivent des
indemnitĂ©s forfaitaires en euros, fixĂ©es par arrĂȘtĂ© du 27 dĂ©cembre 2006 :
IV.3. L
ES MOYENS INFORMATIQUES
Au 31 décembre 2009, tous les agents de contrÎle ainsi que leurs
secrĂ©tariats disposaient au minimum dâun PC fixe ou portable. Tous les
sites des services déconcentrés sont équipés de serveurs bureautiques
dĂ©diĂ©s au partage dâapplications et de fichiers. Outre les boĂźtes Ă lettre
institutionnelles, chaque agent de section dispose dâune boite Ă lettre
Ă©lectronique et de lâaccĂšs Ă Internet.
IV.4. L
ES APPUIS DOCUMENTAIRES
ET LE SYSTĂME D
â
INFORMATION
S
ITERE
Il sâagit ici essentiellement des appuis documentaires, classiques ou
fondés sur les nouvelles technologies informatiques.
Les sections reçoivent des ouvrages et des périodiques juridiques,
spécialisés en droit social. Dans le domaine de la santé et de la
sécurité au travail, elles sont notamment destinataires des publications,
pĂ©riodiques et brochures Ă©ditĂ©es par lâOrganisme professionnel de
180
LâINSPECTION DU TRAVAIL EN FRANCE EN 2009
Catégorie
JusquâĂ 2 000 Km
De 2 001 Ă 10 000 Km
Au-delĂ de 10 000 Km
(puissance fiscale
(par Km)
(par Km)
(par Km)
du véhicule)
5 CV et moins
0,25
0,31
0,18
6 et 7 CV
0,32
0,39
0,23
8 CV et plus
0,35
0,43
0,25
Indemnités
Paris et petite couronne
Province
Indemnité repas
15,25
âŹ
15,25
âŹ
Indemnité nuitée
70
âŹ
48
âŹ
Indemnité journaliÚre
(pour les collectivités territoriales :
90
âŹ
(maximal et sur justificatif du déplacement)
arrĂȘtĂ© du 3 juillet 2006)
Partie 4 - Moyens 23/11/10 19:47 Page 180
prĂ©vention du bĂątiment et des travaux public (OPPBTP) et par lâInstitut
national de recherche et de sécurité (INRS).
Les services de lâadministration gĂ©nĂ©rale des directions rĂ©gionales
sont dotés de services de documentation qui ont vocation à apporter
un appui spécialisé sur des questions complexes. Certaines directions
départementales se dotent de services de documentation centralisés
qui viennent en relais des services des directions régionales.
Dâune maniĂšre gĂ©nĂ©rale, la ressource internet a considĂ©rablement
fait Ă©voluer lâappui documentaire en ouvrant la recherche dâinforma-
tions juridiques comme techniques Ă un trĂšs grand nombre de sources.
Il convient enfin de souligner que les services déconcentrés élabo-
rent de nombreux documents dâinformation et dâaide au contrĂŽle, le
plus souvent avec lâaide de groupes de travail auxquels participent les
agents de contrÎle et les ingénieurs de prévention.
Le systĂšme dâinformation de lâinspection du travail, Sitere
En actualisation des informations donnĂ©es sur le systĂšme dâinforma-
tion Sitere
(129)
, il convient de prĂ©ciser que lâannĂ©e 2009 a Ă©tĂ© consacrĂ©e
au maintien en condition opérationnelle des applications Sitere, ainsi
quâĂ lâadaptation du systĂšme dâinformation Ă la fusion des services
dâinspection du travail.
La quasi totalitĂ© des agents en provenance des services de lâagricul-
ture et des transports sâest ainsi vue attribuer un accĂšs Ă Cap Sitere,
aprĂšs mise Ă jour de la nouvelle organisation territoriale des sections, Ă
lâintranet Sitere et aux applications pĂ©riphĂ©riques du systĂšme.
ParallĂšlement, la DGT a dĂ©ployĂ© lâapplication Solid (contrĂŽle des
temps de conduite prĂ©cĂ©demment utilisĂ©es par lâinspection du travail
des transports) au bĂ©nĂ©fice de lâensemble des agents du service unifiĂ©
dâinspection du travail.
LâannĂ©e 2009 aura Ă©galement donnĂ© lieu Ă la mise en service de
lâapplication Visuett, permettant aux agents de contrĂŽle de disposer,
par dĂ©partement, dâune base mensuelle concernant les contrats de
travail temporaire, avec possibilitĂ© dâeffectuer des requĂȘtes portant sur
lâentreprise utilisatrice, lâentreprise de travail temporaire ou lâintĂ©ri-
maire. Lâapplication constitue une aide au contrĂŽle dans le domaine de
lâabus dâutilisation de ces contrats au regard de la loi.
LE PERSONNEL ET LES MOYENS DE LâINSPECTION DU TRAVAIL
181
129) Cf.
Lâinspection du travail en France en 2008
, p. 125 Ă 127.
Partie 4 - Moyens 23/11/10 19:47 Page 181
Enfin, concernant Cap Sitere, il faut noter deux faits marquants en
2009 :
âą dâune part, le nombre dâinterventions saisies a dĂ©passĂ© la barre des
300 000, en augmentation de 22 % sur un an (et 100 % dâaugmenta-
tion depuis 2006) ;
âą dâautre part, le dĂ©ploiement de la version 3.8 qui assouplit lâaccĂšs
aux donnĂ©es pour lâencadrement et amĂ©liore la performance de
lâoutil informatique de 15 %.
V. LA PROTECTION DES AGENTS
Ces derniĂšres annĂ©es, les affaires dâobstacles aggravĂ©s, dâoutrages,
de menaces, de violences verbales ou physiques sont revenues Ă un
niveau Ă©levĂ© (80), notamment Ă lâencontre des agents de contrĂŽle lors
de lâexercice de leurs missions.
Lâon peut Ă©galement observer quelques affaires de mise en cause
pĂ©nale dâagents de nos services, dont la plus emblĂ©matique est celle dite
de lâaccident du âPic de Bureâ le 1
er
juillet 1999 (procĂšs en novembre
2003). Si ces mises en cause pénales restent encore limitées (quatre
affaires en 2009), il ne faut pas exclure que leur nombre puisse
progresser du fait de la nature et du nombre des questions actuelles de
santĂ© publique soulevĂ©es, dont celles relatives Ă lâamiante. Cependant,
sur ce dernier sujet, les agents ont Ă©tĂ© entendus comme âtĂ©moin simpleâ.
Face Ă ces risques, le ministre a dĂ©cidĂ©, dĂšs 2003, dâorganiser de
maniĂšre plus rĂ©active et plus complĂšte le soutien que lâĂtat doit Ă ses
fonctionnaires, tant sur le plan juridique que psychologique et organi-
sationnel. En effet, il sâagit de risques professionnels que lâagent ne
doit pas assumer seul. Ces instructions sâinscrivent dans le dispositif
consacré de la protection fonctionnelle, figurant dans le statut de la
fonction publique quâelles complĂštent.
âą
dâune part, la circulaire du 21 aoĂ»t 2003 et la note technique
Dagemo/BCG/Micapcor nÂș 2003-8 du 24 septembre 2003
(130)
, qui
renforcent le volet juridique et technique de la protection fonction-
nelle, prĂ©vue par lâarticle 11 du statut de la fonction publique, en
prĂ©voyant la mise en place dâune cellule dâurgence et dâappui au
niveau national, et de cellules rĂ©gionales ainsi que la constitution dâun
rĂ©seau dâavocats.
182
LâINSPECTION DU TRAVAIL EN FRANCE EN 2009
130) Note technique Dagemo/BCG/Micapcor nÂș 2003-8 du 24 septembre 2003 relative au renforcement de
la protection fonctionnelle et Ă lâorganisation de lâappui en cas de mise en cause de la responsabilitĂ©
pĂ©nale des fonctionnaires et agents publics Ă lâoccasion de faits nâayant pas le caractĂšre dâune faute
personnelle.
Partie 4 - Moyens 23/11/10 19:47 Page 182
Ces cellules ont pour vocation la veille, lâanticipation et le suivi des
cas signalés, avec une obligation majeure de trÚs grande réactivité,
dâopĂ©rationnalitĂ© immĂ©diate et durable, Ă tous les niveaux de la hiĂ©rar-
chie.
La cellule dâurgence et dâappui au niveau national se compose dâun
reprĂ©sentant de la DGT (depuis lâautomne 2006) et de la Dagemo. En
2009, cette cellule nationale a eu une activité soutenue avec le réseau
dâavocats-conseils de lâadministration mis en place en 2007. Ses inter-
ventions ont principalement concerné en 2009 :
âą les affaires liĂ©es Ă lâamiante ;
⹠certains obstacles à fonction et incivilités ;
⹠quelques affaires emblématiques (type AZF) ;
âą quelques risques de mise en cause pĂ©nale dâagents.
Les cellules rĂ©gionales sont chargĂ©es dâanalyser les situations
rencontrĂ©es et dâexaminer les mesures Ă mettre en Ćuvre, de formuler
des propositions dâactions concrĂštes, dâen assurer le suivi en liaison
avec les autres acteurs (DDTEFP, Préfet, DRASS, DRIRE, Parquet, etc.)
et de saisir la cellule nationale en cas de besoin.
âą dâautre part, la note technique Dagemo-Micapcor nÂș 2004-02 du
3 février 2004,
qui instaure de maniĂšre officielle une nouvelle
prise
en charge des agents sur le plan psychologique.
Ce dispositif sâinscrit dans le cadre de la politique des conditions de
travail du ministĂšre. Il est proposĂ© Ă lâagent, en aucun cas imposĂ©. Il
comprend deux volets essentiels : lâun sâappuie sur la mobilisation de
lâenvironnement proche, de la hiĂ©rarchie, des cellules rĂ©gionales, voire
de la cellule nationale; lâautre sur lâintervention de psychologues clini-
ciens (226 psychologues cliniciens répartis sur tout le territoire national).
Dans ce type de dispositif, lâintervention du psychologue est courte, car
elle est volontairement limitée à la prise en charge immédiate de ce qui
est en lien avec lâĂ©vĂšnement professionnel potentiellement traumatique.
La premiÚre demande est effectuée par un des responsables du dispositif
au niveau régional (cellule, hiérarchie, encadrement).
Les prestations comprennent :
âą la mise Ă disposition du dispositif Ă tout moment, avec entretien
dâĂ©valuation sous 24 h ;
⹠des entretiens individuels (téléphoniques et/ou face à face) ;
⹠des groupes de paroles, si le collectif est touché ;
LE PERSONNEL ET LES MOYENS DE LâINSPECTION DU TRAVAIL
183
Partie 4 - Moyens 23/11/10 19:47 Page 183
âą des entretiens âĂ©coute-conseilâ pour les membres des cellules rĂ©gio-
nales et les directions (hiérarchie, encadrement) régionales et dépar-
tementales ;
⹠des bilans pour la cellule nationale et régionale.
La violence Ă lâĂ©gard des agents de lâinspection du travail a culminĂ© en
France en 2004, avec le meurtre, Ă Saussignac en Dordogne, le
2 septembre, de Sylvie Tremouille, contrĂŽleur du travail Ă lâinspection du
travail, de lâemploi et de la protection sociale agricoles et de Daniel
BuffiÚre, chef du contrÎle de la mutualité sociale agricole de ce départe-
ment. Ces deux agents ont Ă©tĂ© tuĂ©s dans lâexercice de leur activitĂ© profes-
sionnelle par lâemployeur auprĂšs duquel ils effectuaient un contrĂŽle. Bien
quâaucun de ces deux agents nâait Ă©tĂ© fonctionnaire en poste au ministĂšre
du Travail, tous les agents de contrĂŽle, quel que soit leur ministĂšre de
rattachement, ont été profondément marqués par ce tragique évÚnement.
Le procĂšs en assises du meurtrier sâest dĂ©roulĂ© en mars 2007. Ce dernier
a été condamné à trente ans de réclusion criminelle.
Ă la suite de ces deux meurtres, une
circulaire Dagemo nÂș 2005-3
du 25 avril 2005
a fixĂ© un plan dâamĂ©lioration de la sĂ©curitĂ© et de la
protection des agents, ce plan ne se limitant dâailleurs pas aux seuls
agents de lâinspection du travail. ce plan sâarticule autour de quelques
axes forts :
âą mieux connaĂźtre pour agir plus efficacement et plus rapidement ;
âą amĂ©liorer lâinformation sur les dispositifs existants tout en les
renforçant ;
âą mettre en Ćuvre de nouvelles procĂ©dures ou dispositifs permettant
une meilleure appréhension des risques et leur limitation ;
âą dĂ©finir et mettre en Ćuvre les pratiques en cas dâagression ou
dâentrave ;
âą renforcer lâenvironnement juridique ou mieux utiliser ses possibilitĂ©s ;
⹠mieux intégrer les questions de sécurité et de protection des agents
dans la formation initiale et continue.
Par une
note aux services déconcentrés du 25 septembre 2007
,
le ministre chargé du Travail a insisté de nouveau sur les procédures
dâalerte relatives aux incidents violents qui marquent les contrĂŽles de
lâinspection du travail. Il Ă©voque, au sein de cette note, la coordination
avec le Garde des Sceaux et invite les directeurs régionaux et départe-
mentaux du travail Ă accentuer leurs relations avec les parquets en la
matiÚre. Cette instruction vise particuliÚrement à la réduction des délais
entre les faits et les poursuites.
Enfin, le Dagemo a adressé, le
11 mars 2009, une lettre interne
dâaccueil et dâinformation
sur le dispositif de protection fonction-
184
LâINSPECTION DU TRAVAIL EN FRANCE EN 2009
Partie 4 - Moyens 23/11/10 19:47 Page 184
nelle, rappelé ci-dessus, à destination des agents en provenance
dâautres dĂ©partements ministĂ©riels qui se trouvent dĂ©sormais placĂ©s, du
fait de la fusion, sous lâautoritĂ© du ministĂšre du Travail.
Les demandes de protection fonctionnelle en 2009
Cette procédure a été utilisée en 2009 par 80 agents du systÚme
dâinspection du travail (contre 76 en 2007 et 68 en 2008) : trois direc-
teurs du travail, cinq directeurs adjoints, 20 inspecteurs du travail,
51 contrĂŽleurs du travail et une âautre catĂ©gorieâ ont effectuĂ© une
demande de protection fonctionnelle. Ce chiffre est le 2
e
plus élevé de
ces 10 derniĂšres annĂ©es (aprĂšs lâannĂ©e 2005 : 85 agents). Il convient
dâobserver que ces demandes de protection fonctionnelle peuvent
concerner des situations de mise en cause pénale des agents (neuf en
2009
(131)
), mais recouvrent dans la trÚs grande majorité des cas, des
outrages, violences, agressions, menaces y compris menaces de mort.
Ces chiffres importants, bien que répartis de façon hétérogÚne sur
le territoire national, indiquent le refus de la banalisation de ces
risques depuis le double meurtre de Dordogne. Auparavant, lâinspec-
tion du travail nâavait pas Ă©chappĂ© Ă la banalisation de la violence que
connaßt notre société et seuls les cas graves étaient signalés au niveau
national. Cet Ă©vĂ©nement dramatique a conduit Ă une forte incitation Ă
signaler tous les incidents graves survenus dans les services.
La prĂ©sence effective dâune autoritĂ© centrale de lâinspection du
travail depuis août 2006 joue également un rÎle en ce sens.
Enfin, lâefficacitĂ© mĂȘme du dispositif facilite la demande de protec-
tion fonctionnelle des agents. Cette Ă©volution permet dâamĂ©liorer la
connaissance de ces risques professionnels et favorise la prévention et
lâaccompagnement de ces situations.
Source : ministĂšre chargĂ© du Travail â Dagemo, Bureau du contentieux gĂ©nĂ©ral, 5 mars 2010
LE PERSONNEL ET LES MOYENS DE LâINSPECTION DU TRAVAIL
185
131) Aucune de ces demandes ne concerne la question de lâamiante.
132) Il sâagit dâun MIRTMO.
Qualité des agents
demandant la protection 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 Total
fonctionnelle
Directeur régional
1
1
Directeur départemental
3
3
1
1
4
2
3
3
20
Directeur adjoint
2
1
2
3
5
1
1
5
20
Inspecteur du travail
2
4
9
7
13
15
15
7
11
15
20
118
ContrĂŽleur du travail
17
13
14
14
24
38
62
39
61
51
51
384
Autres
1
3
1
1
(132)
1
7
TOTAL
24
17
26
23
38
60
85
53
76
68
80
550
Partie 4 - Moyens 23/11/10 19:47 Page 185
Source : ministĂšre chargĂ© du Travail â Dagemo, Bureau du contentieux gĂ©nĂ©ral, 5 mars 2010
Les suites judiciaires aux demandes de protection fonctionnelle
en 2009
Les jugements et arrĂȘts reçus ne couvrent pas la totalitĂ© des
demandes, soit par remontée insuffisante, soit en raison des délais de
justice. Dans quelques cas également, non décomptés, le bénéfice de
la protection fonctionnelle a été abandonné. Les chiffres qui suivent
concernent les suites judiciaires des demandes de protection fonction-
nelle sur le seul champ du travail.
Les suites judiciaires rendues en 2009, et qui concernent les affaires,
quelle que soit la date des faits, peuvent ĂȘtre rĂ©sumĂ©es ainsi : 38 agents
ont vu en 2009 une décision de justice rendue sur leur affaire :
⹠12 décisions de condamnation à une amende seule, comprise entre
150 et 4 000 euros ;
âą 13 dĂ©cisions de condamnation Ă une peine dâemprisonnement seul,
comprise entre huit jours avec sursis et quatre mois fermes ;
⹠13 décisions de condamnation aux deux peines (emprisonnement et
amende), la plus lourde Ă©tant quatre mois de prison ferme et
2 000 euros dâamende.
Lâanalyse et les rĂ©ponses du CHRIT sur les incidents
et les violences faites aux agents de lâinspection du travail
à la suite des événements de Dordogne et à la demande de la
dĂ©lĂ©gation française, le ComitĂ© des hauts responsables de lâinspection
du travail (CHRIT) réuni à Maastricht a proposé, en novembre 2004,
une rĂ©flexion par les Ătats membres sur les situations de violence
rencontrĂ©es par les agents de lâinspection du travail, dans chaque pays.
Cette rĂ©flexion (sous prĂ©sidence française) sâest traduite par une
enquĂȘte sur la situation en la matiĂšre dans chaque pays (Ă©tat des lieux
de la violence et réponses institutionnelles) qui a débouché sur :
186
LâINSPECTION DU TRAVAIL EN FRANCE EN 2009
Incriminations
au sein de ces
1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 Total
demandes
(133)
Obstacles aggravés
4
1
8
2
10
11
34
6
58
66
59
606
Outrages, injures
6
9
15
12
17
32
60
17
Menaces, menaces de mort
5
3
3
4
6
14
19
9
27
Violences, voies de fait
5
6
1
1
18
19
12
10
17
Mises en cause
1
1
4
17
3
1
2
9
38
TOTAL
20
19
28
19
52
80
142
45
59
68
112
644
58
66
59
606
133) Une mĂȘme demande peut viser plusieurs incriminations.
Partie 4 - Moyens 23/11/10 19:47 Page 186
âą un amendement sur les âprincipes communsâ, adoptĂ© Ă Vienne le
28 mars 2006
(134)
;
âą lâadoption de prĂ©conisations gĂ©nĂ©rales (notamment une procĂ©dure
dâĂ©valuation des risques ainsi que des actions de formation), lors de
la réunion du CHRIT à Helsinki le 23 octobre 2006 ;
âą lâadoption dâun guide de bonnes pratiques, lors de la rĂ©union du
CHRIT Ă Lisbonne le 30 octobre 2007.
Ce guide de bonne pratiques, adopté en 2007 par le CHRIT de Lisbonne, pour
lutter contre âles violences faites aux inspecteurs du travailâ, repose sur une
obligation : lâĂ©valuation des risques, et sur une recommandation : la protection
et le soutien des agents.
LâĂ©valuation des risques doit se dĂ©rouler suivants quatre Ă©tapes : lâĂ©tat des
lieux, le programme dâaction, la mise en Ćuvre des actions et lâĂ©valuation de la
démarche.
Les dispositifs de protection préconisés insistent sur la formation (particuliÚre-
ment sur la prĂ©vention des incidents de contrĂŽle, sur lâattitude au moment des
contrÎles ainsi que sur les suites données à un contrÎle en cas de retrait de
lâagent). La protection, la dĂ©fense et le soutien des agents victimes de violence
sont détaillés tant sur le plan juridique que sur le plan psychologique. Enfin, la
communication sur ce thÚme est abordée en direction des acteurs qui partici-
pent au respect de lâapplication de la loi, mais Ă©galement auprĂšs des parte-
naires sociaux et du grand public.
LE PERSONNEL ET LES MOYENS DE LâINSPECTION DU TRAVAIL
187
134) Amendement qui dispose : âFaire en sorte que les opĂ©rations de contrĂŽle par les inspecteurs puissent
sâeffectuer dans les meilleures conditions de sĂ©curitĂ©. Les Ătats membres prennent toutes les
dispositions adaptées pour assurer leur protection contre les violences de toute nature, notamment
par lâĂ©valuation prĂ©alable du risque et ils mettent en Ćuvre des dispositifs juridiques et administratifs
permettant une prise en charge et un suivi de ces Ă©vĂšnements tant sur le plan de lâassistance judiciaire
que du soutien psychologique.â
Partie 4 - Moyens 23/11/10 19:47 Page 187
ANNEXES
Tableau nÂș 1
Effectifs des directions départementales, des directions régionales, des agents de
contrĂŽle de lâinspection du travail et des sections dâinspection du travail (SIT), des
établissements et salariés au 31 décembre 2009
Tableau nÂș 2
Ăvolution du nombre dâagents en section dâinspection du travail de 1983 Ă 2009
Tableau nÂș 3
Répartition des effectifs au 31 décembre 2009 :
âą venant en appui technique et mĂ©thodologique Ă lâinspection du travail
âą participant Ă lâaccomplissement de certaines missions dâinspection du travail
Tableau nÂș 4
Les grilles indiciaires des membres du corps de lâinspection du travail
Tableau nÂș 5
Les grilles indiciaires des membres du corps des contrĂŽleurs du travail
Tableau nÂș 6
Plafonds juridiques des primes de lâinspection du travail
Les effectifs de lâadministration du travail prĂ©sentĂ©s au sein du prĂ©sent rapport
sont issus de la source Synergie RH, source administrative gérée par la
Dagemo. Synergie RH rend compte, au 31 décembre, des agents rémunérés,
affectés sur une ou plusieurs fonctions. La saisie initiale des informations est
effectuĂ©e par les services dĂ©concentrĂ©s eux-mĂȘmes. Les volumes restituĂ©s
dans les tableaux le sont en ETPR et non en personne physique.
La marge dâimprĂ©cision rĂ©siduelle serait essentiellement liĂ©e au fait quâil sâagit
dâun systĂšme de gestion des ressources humaines figeant une situation au
31 décembre. Cette seule source a été retenue, malgré cette réserve, car elle
permet de dĂ©crire les diffĂ©rents mĂ©tiers de lâadministration du travail. Dâautres
sources existent (notamment liées au suivi du PMDIT) qui peuvent présenter
des chiffres lĂ©gĂšrement diffĂ©rents car reposant sur dâautres critĂšres de collecte.
188
LâINSPECTION DU TRAVAIL EN FRANCE EN 2009
Partie 4 - Moyens 23/11/10 19:47 Page 188
Tableau nÂș 1 - Effectifs des directions dĂ©partementales,
des directions régionales, des agents de contrÎle
de lâinspection du travail et des sections
dâinspection du travail (SIT), des Ă©tablissements
et salariés au 31 décembre 2009
* nd : non disponible
NB : le nombre total de salariĂ©s et dâĂ©tablissements diffĂšre Ă hauteur de 0,77 % des donnĂ©es prĂ©sentĂ©es
dans la partie V du fait de lâutilisation de mĂ©thodes de rĂ©partition sectorielle ou rĂ©gionale diffĂ©rentes selon
les sources PĂŽle emploi et MSA.
Source : Synergie RH en ETPR pour les effectifs des directions départementales, des directions régionales
et des agents de contrĂŽle de lâinspection du travail ; PĂŽle emploi, MSA pour le nombre moyen
dâĂ©tablissements et de salariĂ©s par agents de contrĂŽle et par SIT
LE PERSONNEL ET LES MOYENS DE LâINSPECTION DU TRAVAIL
189
Nombre moyen de
Nb
Nb de
Eff.
Eff.
Nb
Eff.
Eff.
salariés
Ă©tablis-
salariés
Ă©tablis-
RĂ©gions
Ă©tablis-
salariés
DDTE
DRTE
SIT
agents
agents
par
sements
par
sements
sements
FP
FP
des SIT
de
agent de
par
SIT
par
contrĂŽle contrĂŽle agent de
SIT
contrĂŽle
Alsace
49 724
556 255
201
60
24
99
69
8 026
717
23 177
2 072
Aquitaine
104 099
904 914
359
67
36
148
105
8 580
987
25 137
2 892
Auvergne
38 325
331 638
173
55
16
61
51
6 463
747
20 727
2 395
Basse-Normandie
42 918
380 115
181
55
18
71
52
7 306
825
21 118
2 384
Bourgogne
48 683
465 398
198
52
19
71
51
9 122
954
24 495
2 562
Bretagne
89 955
843 231
342
66
37
140
99
8 485
905
22 790
2 431
Centre
67 635
683 019
315
62
33
113
85
8 023
794
20 698
2 050
Champagne-Ardenne
43 390
460 557
177
53
18
60
50
9 133
860
25 587
2 411
Corse
11 428
69 724
62
32
4
23
17
4 030
661
17 431
2 857
Franche-Comté
29 566
294 263
164
44
15
52
39
7 585
762
19 618
1 971
Guadeloupe
12 117
85 074
90
0
5
22
17
5 138
732
17 015
4
Guyane
3 177
25 712
50
0
3
12
9
2 857
353
8 571
4
Haute-Normandie
43 951
480 034
216
58
23
94
61
7 862
720
20 871
1 911
Ăle-de-France
353 902 4 152 798
1 415
178
161
650
449
9 257
789
25 794
2 198
Languedoc-Roussillon
82 087
624 990
286
68
24
104
74
8 405
1 104
26 041
3 420
Limousin
21 011
172 774
111
47
9
42
27
6 303
767
19 197
2 335
Lorraine
52 465
537 955
289
56
29
98
69
7 743
755
18 550
1 809
Martinique
9 413
76 101
74
0
4
14
10
7 610
941
19 025
5
Mayotte
nd*
nd*
20
0
1
5
5
nd*
nd*
nd*
0
Midi-Pyrénées
87 731
768 485
372
69
33
121
84
9 173
1 047
23 287
2 659
Nord-Pas-de-Calais
84 218 1 014 407
467
113
49
185
127
7 968
662
20 702
1 719
Pays de la Loire
97 835 1 078 056
404
79
44
185
128
8 441
766
24 501
2 224
Picardie
43 754
454 011
221
61
22
92
70
6 450
622
20 637
1 989
Poitou-Charentes
52 461
451 219
212
48
23
67
47
9 601
1 116
19 618
2 281
Provence-Alpes-
160 811 1 297 211
544
97
49
214
151
8 576
1 063
26 474
3 282
CĂŽte dâAzur
RĂ©union
17 394
131 302
118
0
5
24
18
7 295
966
26 260
5
RhĂŽne-Alpes
190 348 1 892 867
725
112
79
291
222
8 525
857
23 960
2 409
Saint-Pierre-
257
1 477
9
0
0
1
1
1 846
321
nd*
9
et-Miquelon
TOTAL
1 838 655 18 233 587
7 795
1 532
783
3 059
2 187
8 337
840
23 287
2 348
Partie 4 - Moyens 23/11/10 19:47 Page 189
Tableau nÂș 2 - Ăvolution du nombre dâagents en section
dâinspection du travail de 1983 Ă 2009
190
LâINSPECTION DU TRAVAIL EN FRANCE EN 2009
Années
Nombre Inspecteur ContrĂŽleur
Total
Nb moyen Agents Total des Effectif
Nombre
Nombre
Nombre
Nombre
de
du
du
agents de dâagents adminis- agents en moyen dâĂ©tablis-
de
moyen
moyen de
section
travail
travail
contrĂŽle
de
tratifs
section
par
sements
salariés
dâĂ©tablis- salariĂ©s
contrĂŽle
secré-
section
sements
par
par tariat
par
agent
de
section
agent de contrĂŽle
contrĂŽle
1983
421
409
831
1 240
2,95
906
2 146
5,10 1 079 522 12 766 853
871
10 296
1984
411
409
837
1 246
3,03
913
2 159
5,25 1 128 803 12 250 090
906
9 832
1985
434
430
832
1 262
2,91
910
2 172
5,00 1 131 633 12 170 593
897
9 644
1986
428
420
805
1 225
2,86
905
2 130
4,98 1 151 555 12 167 927
940
9 933
1987
433
415
794
1 209
2,79
901
2 110
4,87 1 180 670 12 297 548
977
10 172
1988
433
403
782
1 185
2,74
861
2 046
4,73 1 213 801 12 586 099
1 024
10 621
1989
430
382
774
1 156
2,69
829
1 985
4,62 1 254 187 12 990 002
1 085
11 237
1990
430
350
756
1 106
2,57
767
1 873
4,36 1 283 063 13 253 279
1 160
11 983
1991
429
340
725
1 065
2,48
758
1 823
4,25 1 290 816 13 137 574
1 212
12 336
1992
428
390
713
1 103
2,58
742
1 845
4,31 1 284 175 12 817 557
1 164
11 621
1993
428
401
743
1 144
2,67
733
1 877
4,39 1 340 388 12 699 185
1 172
11 101
1994
432
412
746
1 158
2,68
735
1 893
4,38 1 351 659 12 522 440
1 167
10 814
1995
430
416
735
1 151
2,68
698
1 849
4,30 1 360 225 12 679 321
1 182
11 016
1996
432
402
715
1 117
2,59
681
1 798
4,16 1 379 072 12 708 310
1 235
11 377
1997
438
415
740
1 155
2,64
680
1 835
4,19 1 396 074 13 040 291
1 209
11 290
1998
440
398
748
1 146
2,60
672
1 818
4,13 1 418 000 13 322 000
1 237
11 625
1999
440
407
789
1 196
2,72
670
1 866
4,24 1 442 000 13 813 000
1 206
11 549
2000
441
417
819
1 236
2,80
698
1 934
4,39 1 485 000 14 683 000
1 201
11 879
2001
443
411
820
1 231
2,78
674
1 905
4,30 1 497 800 14 682 900
1 217
11 928
2002
461
423
875
1 298
2,82
718
2 016
4,37 1 504 954 14 955 013
1 159
11 522
2003
469
443
887
1 330
2,84
722
2 052
4,38 1 507 217 14 967 540
1 133
11 254
2004
478
459
912
1 371
2,87
737
2 108
4,41 1 520 277 15 024 160
1 109
10 959
2005
479
458
941
1 399
2,92
734
2 132
4,45 1 536 182 15 474 624
1 098
11 062
2006
484
463
967
1 430
2,95
714
2 144
4,43 1 555 638 15 739 606
1 088
11 006
2007
526
488
1 050
1 538
2,92
766
2 304
4,38 1 594 684 16 085 287
1 037
10 459
2008
577
535
1 171
1 706
2,96
799
2 504
4,34 1 603 800 16 017 120
940
9 390
2009
783
767
1 423
2 190
2,80
866
3 056
3,90 1 838 655 18 233 587
840
8 326
Partie 4 - Moyens 23/11/10 19:47 Page 190
Tableau nÂș 3 - RĂ©partition des effectifs au 31 dĂ©cembre 2009 :
- venant en appui technique et mĂ©thodologique Ă lâinspection du travail ;
- participant Ă lâaccomplissement de certaines missions dâinspection du
travail
Source : Synergie RH en ETPR pour les effectifs des directions départementales, des directions régionales
et des agents de contrĂŽle de lâinspection du travail
LE PERSONNEL ET LES MOYENS DE LâINSPECTION DU TRAVAIL
191
RĂ©gions
MĂ©decins
Ingénieurs
Agents
Agents affectés
Agents chargés
inspecteurs
de prévention
appuis
Ă la documentation du renseignement
régionaux du
ressources
du droit du travail
travail et de la
méthodes
et de la formation
main-dâĆuvre
professionnelle
Alsace
1,0
2,7
3,0
1,0
11,1
Aquitaine
1,8
3,0
3,6
2,0
32,4
Auvergne
1,0
2,0
7,2
1,8
13,4
Basse-Normandie
2,0
2,9
1,0
1,9
14,0
Bourgogne
2,0
2,0
0,0
1,3
18,7
Bretagne
1,5
4,0
4,8
1,8
25,1
Centre
3,0
1,8
2,3
3,0
29,2
Champagne-Ardenne
1,0
2,0
1,9
2,3
12,7
Corse
0,0
1,0
0,0
0,4
5,3
Franche-Comté
1,0
1,8
1,2
1,6
12,0
Guadeloupe
0,0
1,0
0,0
4,0
Guyane
0,0
0,0
1,0
1,0
Haute-Normandie
1,9
2,9
4,2
3,4
19,9
Ăle-de-France
2,0
7,0
26,2
7,9
73,5
Languedoc-Roussillon
2,0
3,0
8,4
1,9
27,3
Limousin
1,0
1,0
1,2
2,9
8,8
Lorraine
0,0
3,0
1,5
2,8
42,0
Martinique
0,0
0,0
0,0
0,5
6,0
Midi-Pyrénées
3,0
1,7
2,0
2,9
38,0
Nord-Pas-de-Calais
4,0
5,0
4,7
4,2
34,7
Pays de la Loire
3,0
4,0
3,6
5,3
28,4
Picardie
0,5
3,0
0,0
1,8
16,5
Poitou-Charentes
2,0
1,7
1,6
1,4
20,6
Provence-Alpes-CĂŽte dâAzur
3,0
2,7
10,9
2,8
33,4
RĂ©union
1,0
1,0
1,0
0,9
8,7
RhĂŽne-Alpes
3,9
4,9
5,6
9,5
54,6
Total
41,6
65,1
95,9
66,3
591,3
Partie 4 - Moyens 23/11/10 19:47 Page 191
Tableaux nÂș 4 - Les grilles indiciaires des membres du corps
de lâinspection du travail
192
LâINSPECTION DU TRAVAIL EN FRANCE EN 2009
Grades
Ăchelons
Indices majorés
Durée moyenne
Durée minimum
Traitements bruts
dans lâĂ©chelon
dans lâĂ©chelon
mensuels en
âŹ
(hors primes)
Ă partir
du 1
er
octobre 2009
Directeur du travail
Ăchelon fonctionnel
HE B 3 : 1 057
-
-
4 874,48
HE B 2 : 1 004
4 625,69
HE B 1 : 963
4 436,79
6
HE A3 : 963
-
-
4 436,79
HE A2 : 916
4 220,25
HE A1 : 881
4 059,00
5
821
3 ans
2 ans 3 mois
3 782,56
4
783
3 ans
2 ans 3 mois
3 607,48
3
734
3 ans
2 ans 3 mois
3 381,73
2
696
2 ans
1 an 6 mois
3 206,65
1
658
2 ans
1 an 6 mois
3 031,58
Directeur adjoint du travail
8
783
-
-
3 607,48
7
745
3 ans
2 ans 3 mois
3 432,41
6
714
3 ans
2 ans 3 mois
3 289,58
5
684
2 ans
1 an 6 mois
3 151,37
4
653
2 ans
1 an 6 mois
3 008,54
3
623
2 ans
1 an 6 mois
2 870,32
2
585
2 ans
1 an 6 mois
2 686,91
1
543
2 ans
1 an 6 mois
2 501,74
Inspecteur du travail
10
696
-
-
3 206,65
9
664
4 ans
3 ans
3 059,22
8
634
3 ans
2 ans 3 mois
2 921,00
7
585
3 ans
2 ans 3 mois
2 686,91
6
543
3 ans
2 ans 3 mois
2 501,74
5
505
2 ans
1 an 6 mois
2 326,67
4
482
2 ans
1 an 6 mois
2 220,70
3
454
2 ans
1 an 6 mois
2 091,70
2
423
1 an 6 mois
1 an 6 mois
1 948,87
1
395
1 an 6 mois
1 an 6 mois
1 819,87
Inspecteur-Ă©lĂšve
357
-
-
1 644,79
Partie 4 - Moyens 23/11/10 19:47 Page 192
La grille indiciaire des directeurs rĂ©gionaux, sur statut dâemploi, est
la suivante selon le groupe de classement de la direction :
La grille indiciaire des directeurs départementaux et des directeurs
du travail des dĂ©partements dâoutre-mer, sous statut dâemploi, est la
suivante selon le groupe de classement de la direction :
LE PERSONNEL ET LES MOYENS DE LâINSPECTION DU TRAVAIL
193
Ăchelons
Indices majorés
Traitements brut
mensuels en
âŹ
(hors primes)
Ă partir du 1
er
octobre 2009
5
HE B bis
B B 3 : 5 137,09
B B 2 : 5 003,48
B B 1 : 4 874,48
4
HE B
B 3 : 4 874,48
B 2 : 4 625,69
B 1 : 4 436,79
3
HE A
A 3 : 4 436,79
A 2 : 4 220,25
A 1 : 4 059,00
2
821
3 782,56
1
783
3 607,48
Ăchelons
Indices majorés
Traitements brut
mensuels en
âŹ
(hors primes)
Ă partir du 1
er
octobre 2009
7
HE B bis
B B 3 : 5 137,09
B B 2 : 5 003,48
B B 1 : 4 874,48
6
HE B
B 3 : 4 874,48
B 2 : 4 625,69
B 1 : 4 436,79
5
HE A
A 3 : 4 436,79
A 2 : 4 220,25
A 1 : 4 059,00
4
821
3 782,56
3
783
3 607,48
2
737
3 396,38
1
672
3 096,08
Partie 4 - Moyens 23/11/10 19:47 Page 193
La grille indiciaire des secrétaires généraux des directions régionales
du travail, de lâemploi et de la formation professionnelle, sous statut
dâemploi, est la suivante selon le groupe de classement de la direction
régionale :
194
LâINSPECTION DU TRAVAIL EN FRANCE EN 2009
Ăchelons
Indices majorés
Traitements brut
mensuels en
âŹ
(hors primes)
Ă partir du 1
er
octobre 2009
6
HE B
B 3 : 4 874,48
B 2 : 4 625,69
B 1 : 4 436,79
5
HE A
A 3 : 4 436,79
A 2 : 4 220,25
A 1 : 4 059,00
4
821
3 782,56
3
783
3 607,48
2
737
3 396,38
1
672
3 096,08
Partie 4 - Moyens 23/11/10 19:47 Page 194
Tableau nÂș 5 - Les grilles indiciaires des membres du corps des
contrĂŽleurs du travail
ContrĂŽleur du travail de classe normale
ContrÎleur du travail de classe supérieure
ContrĂŽleur du travail de classe exceptionnelle
LE PERSONNEL ET LES MOYENS DE LâINSPECTION DU TRAVAIL
195
Ăchelons
Durée moyenne
Indices majorés
Traitements brut
du temps passé
mensuels en
âŹ
(hors primes)
dans lâĂ©chelon
Ă partir du 1
er
octobre 2009
12
-
473
2 171,23
11
4 ans
446
2 054,84
10
3 ans
421
1 939,66
9
3 ans
401
1 847,51
8
3 ans
385
1 773,79
7
3 ans
371
1 709,29
6
2 ans
357
1 644,79
5
1 an et 6 mois
346
1 594,11
4
1 an et 6 mois
335
1 543,43
3
1 an et 6 mois
324
1 492,75
2
1 an et 6 mois
316
1 455,89
1
1 an
308
1 419,04
Ăchelons
Durée moyenne
Indices majorés
Traitements brut
du temps passé
mensuels en
âŹ
(hors primes)
dans lâĂ©chelon
Ă partir du 1
er
octobre 2009
6
-
500
2 303,63
5
4 ans
469
2 160,80
4
3 ans
441
2 031,80
3
3 ans
423
1 948,87
2
2 ans
405
1 865,94
1
2 ans
387
1 766,34
Ăchelons
Durée moyenne
Indices majorés
Traitements brut
du temps passé
mensuels en
âŹ
(hors primes)
dans lâĂ©chelon
Ă partir du 1
er
octobre 2009
5
-
534
2 460,28
4
2 ans et 6 mois
507
2 335,88
3
2 ans et 6 mois
483
2 225,31
2
2 ans
461
2 123,95
1
2 ans
443
2 041,02
Partie 4 - Moyens 23/11/10 19:47 Page 195
Tableau nÂș 6 - Plafonds juridiques des primes de lâinspection
du travail
196
LâINSPECTION DU TRAVAIL EN FRANCE EN 2009
Corps de lâinspection du travail
1. Prime dâactivitĂ©
Grade
Taux moyen
Taux plafond réglementaire
Taux maximum déplafonné
réglementaire (TMR)
(TMR*2)
(+ 30 %) - Pour 25 % au +
de lâeffectif de chaque grade
Directeur du travail
6 743,89
âŹ
13 487,78
âŹ
17 534,11
âŹ
Directeur adjoint du travail
4 857,03
âŹ
9 714,06
âŹ
12 628,28
âŹ
Inspecteur du travail
3 781,04
âŹ
7 562,08
âŹ
9 830,70
âŹ
2. Prime de technicité
Grade
Taux moyen
Taux plafond réglementaire
réglementaire (TMR)
(TMR*2)
Tous grades
2 286,74
âŹ
4 573,48
âŹ
Il est Ă noter que tous les agents du corps de lâinspection du travail perçoivent un taux unique de prime de technicitĂ© de 2 500
âŹ
.
Corps des contrĂŽleurs du travail
1. Prime dâactivitĂ©
Grade
Taux moyen
Taux plafond réglementaire
réglementaire (TMR)
(TMR*2)
Classe exceptionnelle
2 711,15
âŹ
5 422,30
âŹ
Classe supérieure
2 665,57
âŹ
5 331,14
âŹ
Classe normale
2 249,39
âŹ
4 498,78
âŹ
2. Prime de technicité
Grade
Taux moyen
Taux plafond réglementaire
réglementaire (TMR)
(TMR*2)
Tous grades
1 219,60
âŹ
2 439,20
âŹ
Il est à noter que tous les contrÎleurs du travail perçoivent un taux unique de prime de technicité de 1 600
âŹ
.
Partie 4 - Moyens 23/11/10 19:47 Page 196
CinquiĂšme partie
LES ĂTABLISSEMENTS ASSUJETTIS
Partie 5 - Ătablissements 22/11/10 18:59 Page 197
Partie 5 - Ătablissements 22/11/10 18:59 Page 198
LES ĂTABLISSEMENTS
ASSUJETTIS
Cette cinquiÚme partie vise à présenter de maniÚre plus précise les
Ă©tablissements et les salariĂ©s relevant de lâinspection du travail
française.
Au titre de lâannĂ©e 2009, la novation principale, qui consiste en la
création au 1
er
janvier dâun service unique dâinspection du travail,
dispense dĂ©sormais dâeffectuer les calculs visant Ă estimer les nombres
dâentreprises et de salariĂ©s sous le contrĂŽle des diffĂ©rents services
dâinspection du travail.
Il convient cependant, dans le respect des conventions OIT nÂș 129
et 178, de présenter
(135)
les entreprises et salariés des secteurs agricoles
et maritimes dans la mesure oĂč ils bĂ©nĂ©ficient dâune convention OIT
spĂ©cifique, alors mĂȘme que le systĂšme français dâinspection du travail
contrÎlant ces différents secteurs est désormais unique.
Les données et analyses 2009 présentées ci-aprÚs ont été collectées
Ă partir des sources statistiques suivantes :
âą PĂŽle emploi
(136)
: âLâemploi salariĂ© en Franceâ, in
Cahiers,
nÂș 8, aoĂ»t
2010 ;
âą MutualitĂ© sociale agricole : service âstatistiquesâ de la caisse centrale ;
âą Direction des affaires maritimes ;
âą INSEE.
LES ĂTABLISSEMENTS ASSUJETTIS
199
135) Voir encadrés ci-aprÚs.
136) Direction des statistiques enquĂȘtes et prĂ©visions.
Partie 5 - Ătablissements 22/11/10 18:59 Page 199
I. LES DONNĂES 2009 RELATIVES AUX ENTREPRISES
ET AUX SALARIĂS
I.1. L
ES DONNĂES DE CADRAGE
Avant de mentionner les statistiques se rapportant aux Ă©tablisse-
ments et salariĂ©s assujettis Ă lâUnĂ©dic et la MSA, et relevant du systĂšme
dâinspection du travail, il est utile de les faire prĂ©cĂ©der des statistiques
relatives à la population active, à la population active occupée, au
nombre total dâĂ©tablissements et de salariĂ©s affiliĂ©s Ă lâUnĂ©dic. Elles
permettent, en effet, dâapprĂ©cier la part respective couverte par le
systĂšme dâinspection du travail.
Population active totale et occupée (BIT)
(137)
Source : Eurostat : marché du travail
NB : Les donnĂ©es du rapport 2008 provenaient de lâEnquĂȘte emploi en continu (EEC). Lâactualisation 2009
devrait ĂȘtre mise en ligne au cours du 4
e
trimestre 2010. En raison de ce décalage, les données de ce
rapport proviennent de la base Eurostat (données sur le marché du travail).
I.2. L
ES ENTREPRISES ET LES SALARIĂS SOUMIS AU CONTRĂLE
DE L
â
INSPECTION DU TRAVAIL
Les entreprises soumises au contrĂŽle de lâinspection du travail
Lâinspection du travail contrĂŽle la quasi totalitĂ© des Ă©tablissements
du secteur privé.
200
LâINSPECTION DU TRAVAIL EN FRANCE EN 2009
137) La population active sâentend de la dĂ©finition internationale, adoptĂ©e en 1982 par une rĂ©solution du
Bureau international du travail (BIT). Elle regroupe la population active occupée et les chÎmeurs (ces
deux concepts étant entendus selon les définitions du BIT).
La population active occupĂ©e âau sens du BITâ comprend les gens (ĂągĂ©s de 15 ans ou plus) ayant
travaillĂ© (ne serait ce quâau moins une heure) au cours dâune semaine de rĂ©fĂ©rence, quâelles soient
salariĂ©es, Ă leur compte, employeurs ou aides dans lâentreprise ou lâexploitation familiale. Elle
comprend aussi les personnes pourvues dâun emploi mais qui sont temporairement absentes pour un
motif tel que maladie (moins dâun an), congĂ©s payĂ©s, congĂ© de maternitĂ©, conflit du travail, formation,
intempérie, etc. Les militaires du contingent, les apprentis et les stagiaires rémunérés effectuant un
travail font partie de la population active occupée.
Population active totale
Population active occupée
En million
2009
2008
Ăvolution
2009
2008
Ăvolution
Total
28,457
28,146
1,10 %
25,704
25,912
- 0,80 %
Hommes
14,885
14,763
0,80 %
13,488
13,669
- 1,30 %
Femmes
13,572
13,383
1,40 %
12,216
12,242
- 0,20 %
Partie 5 - Ătablissements 22/11/10 18:59 Page 200
RĂ©partition des Ă©tablissements par secteur Ă©conomique
(France entiĂšre)
Source : PĂŽle emploi aoĂ»t 2010 â MSA
Depuis le 1
er
janvier 2009, le service unique dâinspection du travail
issu de la âfusionâ est donc compĂ©tent
(138)
pour lâensemble des Ă©tablis-
sements, Ă lâexception de ceux pour lesquels le Code du travail prĂ©voit
une organisation spécifique : mines et carriÚres, industries électriques
et gaziĂšres, centrale de production dâĂ©lectricitĂ© comprenant une Ă
plusieurs installations nuclĂ©aires de base, Ă©tablissements de lâĂtat dans
lesquels lâintĂ©rĂȘt de la dĂ©fense nationale sâoppose Ă lâintroduction
dâagents Ă©trangers au service.
Cependant, dans le secteur maritime et pour des raisons liées à la
diversitĂ© des sources dâinformation et des pĂ©riodes couvertes, lâestima-
tion du nombre dâĂ©tablissements (navires) et de marins (marine
marchande et pĂȘche) nâa pas fait lâobjet de cumuls dans les diffĂ©rents
tableaux. Des précisions sont néanmoins apportées ci-aprÚs.
Baisse du nombre dâĂ©tablissements
Le nombre dâĂ©tablissements ayant au moins un salariĂ© cotisant au
31 décembre 2009 est en diminution de 0,5 %, soit 7 620 unités en
moins. Ă cette date, il sâĂ©tablit Ă 1 603 000 (donnĂ©es assurance
chĂŽmage, hors MSA et hors DOM). Contrairement Ă lâan passĂ©, la
baisse concerne lâensemble des tailles dâĂ©tablissement. Lâemploi dans
les établissements de 10 salariés ou plus, qui représente 75,2 % des
salariés, connaßt en 2009 une trÚs forte diminution (- 2,0 %), concen-
trant ainsi 98,5 % des pertes nettes dâemploi.
LES ĂTABLISSEMENTS ASSUJETTIS
201
138) Pour plus de prĂ©cisions sur le systĂšme dâinspection du travail lui-mĂȘme, cf. ci-dessus partie I ch. I du
présent rapport.
2009
2008
Ăvolution
Total
1 840 353
1 852 863
- 12 510
dont :
Agriculture
196 697
201 503
- 4 806
Industrie
140 763
143 680
- 2 917
Construction
201 683
206 548
- 4 865
Tertiaire
1 258 740
1 258 604
136
Activités diverses
30
30
0
Activité extra territoriale
82
79
3
Tous secteurs dans les DOM*
42 358
42 419
- 61
Partie 5 - Ătablissements 22/11/10 18:59 Page 201
RĂ©partition des dâĂ©tablissements et de lâemploi salariĂ©
par taille dâĂ©tablissement (France mĂ©tropolitaine)
Source : PĂŽle emploi aoĂ»t 2010 â MSA
Répartition des établissements selon les différents DOM
Source : PĂŽle emploi aoĂ»t 2010 â MSA
Les salariĂ©s concernĂ©s par le contrĂŽle de lâinspection du travail
RĂ©partition de lâemploi salariĂ© par secteurs Ă©conomiques
(France entiĂšre)
Source : PĂŽle emploi aoĂ»t 2010 â MSA
202
LâINSPECTION DU TRAVAIL EN FRANCE EN 2009
Ătablissements
Salariés
2009
2008
2009
2008
Total
1 797 995
1 810 444
18 130 913
18 423 112
dont :
1 à 9 salariés
1 502 174
1 509 514
5 115 309
5 122 162
10 à 49 salariés
243 126
247 103
5 104 903
5 197 129
50 à 199 salariés
44 148
45 104
4 054 294
4 151 454
200 salariés et +
8 547
8 723
3 856 407
3 952 367
2009
2008
Ăvolution
Total DOM
42 358
42 419
- 61
Guadeloupe
12 117
11 740
377
Martinique
9 413
9 612
- 199
Guyane
3 177
3 245
- 68
RĂ©union
17 394
17 555
- 161
SPM
257
267
- 10
2009
2008
Ăvolution
Total
18 450 309
18 751 839
- 301 530
dont :
Agriculture
(139)
1 850 458
1 886 205
- 35 747
Industrie
3 089 227
3 257 415
- 168 188
Construction
1 475 898
1 519 716
- 43 818
Tertiaire
11 714 818
11 759 074
- 44 256
Activités diverses
90
90
0
Activité extra territoriale
692
672
20
Tous secteurs dans les DOM
319 126
328 667
- 9 541
139) Quelques salariĂ©s, en nombre trĂšs limitĂ©, sont classĂ©s parmi les activitĂ©s agricoles alors quâils relĂšvent
du régime général de la Sécurité sociale, cela explique une légÚre différence entre les salariés agri-
coles de ce tableau (1 850 458) et ceux du tableau suivant (1 843 467) qui correspond strictement aux
salariés comptabilisés par la MSA.
Partie 5 - Ătablissements 22/11/10 18:59 Page 202
Répartition par sexe de salariés en 2009 et 2008
(France entiĂšre)
Sources : PĂŽle emploi aoĂ»t 2010 â MSA
Précisions concernant le secteur agricole
RĂ©partition par taille de salariĂ©s des dâĂ©tablissements
et de lâemploi salariĂ© agricole (France mĂ©tropolitaine)
Source : MSA
Les professions agricoles peuvent ĂȘtre dĂ©finies de deux façons :
dâune part en fonction de lâactivitĂ© rĂ©elle telle quâelle est classĂ©e par
lâINSEE dans la nomenclature des activitĂ©s françaises (NAF) ou en
fonction du régime de sécurité sociale agricole auquel sont affiliés les
travailleurs salariés (les caisses de MSA).
Cette affiliation au régime agricole de sécurité sociale est déter-
minée par la loi et elle comprend, outre les activités de production
agricole au sens strict, câest-Ă -dire au sens du champ dâapplication de
la convention nÂș 129 de lâOIT, Ă savoir les
âentreprises ou parties
dâentreprises ayant pour objet la culture, lâĂ©levage, la sylviculture, lâhor-
ticulture, la transformation primaire des produits agricoles par lâexploi-
tant, ou toutes autres formes dâactivitĂ© agricoleâ
, des activités de
transformation ou des activités de services en fonction de leur statut
légal (coopératif notamment).
LES ĂTABLISSEMENTS ASSUJETTIS
203
140) Le nombre des salariés ainsi comptabilisés, correspond à la somme totale des populations de salariés
rĂ©parties dans les Ă©tablissements classĂ©s par tranches dâeffectifs. Un mĂȘme salariĂ©, saisonnier par
exemple, travaillant au cours dâune mĂȘme annĂ©e dans plusieurs entreprises de tailles diffĂ©rentes sera
pris en compte plusieurs fois. Ce chiffre est donc supĂ©rieur (dâenviron 11 %) Ă celui du nombre de
salariĂ©s rĂ©els employĂ©s au cours dâune seule annĂ©e. Ces nombres sont eux-mĂȘmes Ă rapprocher du
nombre dââĂ©quivalents temps pleinâ du rĂ©gime agricole (MSA) qui est de lâordre de 700 000 par an.
Cette différence fournit une indication sur le nombre de travailleurs saisonniers ou à temps partiel.
Ătablissements
Salariés
(140)
2009
2008
2009
2008
Total
195 005
199 832
1 843 467
1 879 292
dont :
1 à 9 salariés
184 269
189 166
1 082 923
1 085 856
10 à 49 salariés
9 175
9 064
382 020
385 085
50 à 199 salariés
1 268
1 314
192 208
209 862
200 salariés et +
293
288
186 316
198 489
2009
2008
Hommes
Femmes
Hommes
Femmes
Total
10 349 170
8 101 679
10 576 743
8 175 020
dont :
Agriculture
1 120 275
723 192
1 135 280
744 012
DOM
183 332
136 334
191 225
137 426
Partie 5 - Ătablissements 22/11/10 18:59 Page 203
Les donnĂ©es statistiques disponibles (au cours de lâannĂ©e N + 1)
proviennent des organismes de protection sociale (Urssaf, PĂŽle emploi
et MSA). Câest la raison pour laquelle les donnĂ©es concernant les
salariés agricoles qui figurent dans ces tableaux sont établies à partir
des statistiques tenues par la MSA et qui incluent donc des activités de
transformation agroalimentaire (quand elles sont exercées par les
coopératives, par leurs filiales ou par les filiales de filiales) mais aussi
des activitĂ©s de banque, dâassurance ou encore de conseil Ă©conomique
et comptable.
Précisions concernant les gens de mer
* UMS :
universal measurement system,
unité internationale de mesure de la jauge
AntĂ©rieurement au dĂ©but de lâannĂ©e 2009, le champ de compĂ©tence de lâins-
pection du travail relevant de lâautoritĂ© du ministre de lâAgriculture coĂŻncidait
avec celui du rĂ©gime de protection sociale agricole. Câest dâailleurs ce critĂšre
qui a été repris dans la partie rÚglementaire du Code du travail (article R. 8122-
4) pour dĂ©finir âles professions agricolesâ.
Lâattention du lecteur du prĂ©sent rapport est attirĂ©e cependant sur le fait quâĂ
dĂ©faut de prĂ©cisions particuliĂšres, les donnĂ©es statistiques âagricolesâ (celles
fournies par la MSA) englobent une part non négligeable (en ETP cela repré-
sente la moitiĂ© des effectifs) de salariĂ©s âagricoles par dĂ©termination de la loiâ
mais qui sont employés dans des établissements dont le code NAF les situe
âhors agricultureâ.
Les comparaisons des chiffres de ce rapport avec ceux des années précé-
dentes ou avec ceux des annĂ©es Ă venir ou avec dâautres sources de donnĂ©es
statistiques notamment celles de lâInsee devront donc intĂ©grer ce paramĂštre.
Il importe Ă©galement de souligner que lâoutil informatique Cap-SitĂšre actuelle-
ment utilisĂ© par le systĂšme de lâinspection du travail, dans les services dĂ©con-
centrés ou à la DGT privilégie le code NAF.
204
LâINSPECTION DU TRAVAIL EN FRANCE EN 2009
Ătablissements Nombre
Précisions
Sources
(navires et armateurs)
TOTAL Ă©tablissements
13 379
â
â
Ă contrĂŽler
Navires de commerce
5 914
Dont 218 navires
DGITM/DAM/MFC, flotte de
de plus de 100 UMS*
commerce sous pavillon
français, juillet 2010
Navires de pĂȘche
7 391
Dont 2 412 relevant des DOM
Insee, flotte de la pĂȘche
française, 2008
Armateurs
74
Flotte de commerce sous
Direction des affaires maritimes,
pavillon français
janvier 2010
Partie 5 - Ătablissements 22/11/10 18:59 Page 204
Précisions concernant le secteur public soumis à un contrÎle
restreint de lâinspection du travail
Dâune maniĂšre gĂ©nĂ©rale, lâinspection du travail nâintervient pas dans
le secteur public. Ce principe a ses exceptions (EPIC, maĂźtres
dâouvrage public dans certains cas, hĂŽpitaux publics pour la santĂ© et la
sĂ©curitĂ©, ateliers des Ă©tablissements publics dâenseignement profession-
nels, administration pénitentiaire). Il a aussi pour corollaire une inspec-
tion hygiĂšne et sĂ©curitĂ© dans le secteur public (Ătat et collectivitĂ©s
territoriales).
Sur le plan strictement quantitatif, les EPIC sont comptabilisés dans
les tableaux ci-dessus et ci-dessous, mais pas les hĂŽpitaux ni les
Ă©tablissements dâenseignement ou ceux de lâadministration pĂ©niten-
tiaire. Des ordres de grandeur sont néanmoins donnés ci-aprÚs.
La fonction publique hospitaliÚre, telle que la définit la loi du 9 janvier
1986 concerne aujourdâhui un peu plus dâun million dâagents
(141)
.
En 2008-2009, 703 090 lycéens ont fréquenté un des 1 672 lycées
professionnels
(142)
.
22 367 détenus ont eu une activité professionnelle rémunérée en
2009
(143)
, soit 118 de plus quâen 2008.
LES ĂTABLISSEMENTS ASSUJETTIS
205
141) Source DGAFP.
142) Source ministĂšre de lâĂducation nationale. Nombre auquel il faut ajouter environ 173 000 jeunes en
formation dans lâun des 845 Ă©tablissements dâenseignement technique agricole (source : ministĂšre
de lâAlimentation, de lâAgriculture et de la PĂȘche 2009).
143) Source : Direction de lâadministration pĂ©nitentiaire au ministĂšre de la Justice,
Les chiffres clés
de lâadministration pĂ©nitentiaire au 1
er
janvier 2010.
Salariés Nombre
Précisions
Sources
(Gens de mer)
TOTAL salariés,
38 517
â
â
gens de mer concernés
par le contrĂŽle
Marins de commerce
13 696
Au 31 décembre 2008, emploi Observatoire prospectif des
dans la marine marchande
métiers et qualifications dans
le secteur du transport maritime
- rapport de février 2010
PĂȘcheurs
24 821
Au 31 décembre 2007
Direction des affaires maritimes
-
Les chiffres du transport,
2009
Partie 5 - Ătablissements 22/11/10 18:59 Page 205
II. ĂVOLUTION DE LâEMPLOI SALARIĂ EN FRANCE
EN 2009
(144)
AprÚs une année 2008 en léger recul (- 0,5 %), 2009 se caractérise
par des pertes dâemploi en trĂšs forte accĂ©lĂ©ration ; les effectifs salariĂ©s
chutent de 256 100 personnes entre fin décembre 2008 et fin décembre
2009, soit - 1,5 %. Ce rĂ©sultat avoisine celui de lâannĂ©e 1992 (- 1,6 %,
soit - 214 100 postes), année correspondant à la précédente récession
enregistrĂ©e par lâĂ©conomie française. Cette baisse de lâemploi ramĂšne Ă
16 287 700 (données assurance chÎmage, hors MSA et hors DOM) le
nombre de salariés des secteurs concurrentiels au 31 décembre 2009.
Lâemploi salariĂ© baisse dans les trois grands secteurs
En recul depuis 2001, lâemploi du secteur industriel perd
168 200 postes en 2009 (- 5,2 % en un an). AprÚs onze années de
hausse ininterrompue, le secteur de la construction enregistre en 2009
des pertes dâeffectifs (- 2,9 %, soit - 43 800 emplois). Le tertiaire affiche
une diminution dâemploi de 0,4 %, dĂ©truisant ainsi 44 200 postes en
2009, essentiellement dans le âcommerce, rĂ©paration dâautomobiles et
de motocyclesâ (- 1,8 %, soit - 55 500 salariĂ©s). Quant au secteur de
lâintĂ©rim, son emploi sâinscrit en trĂšs lĂ©gĂšre hausse (+ 1,5 % en un an).
Moindre recul de lâemploi fĂ©minin
Pour la premiĂšre fois depuis 1993, lâemploi fĂ©minin chute en 2009
(- 0,7 %, soit - 51 400 postes), mais rĂ©siste mieux que lâemploi
masculin (- 2,2 %, soit - 204 700 postes). La part des femmes dans
lâemploi salariĂ© continue ainsi de progresser (+ 0,4 point), atteignant
44,5 % fin décembre 2009. Depuis 1981, cette proportion a gagné
7,6 points.
Lâarc mĂ©diterranĂ©e-atlantique au-dessus de la moyenne nationale
En 2009, hormis la Corse (+ 1,7 %), seule région à enregistrer une
hausse de ses effectifs, toutes les autres régions perdent des emplois
salariés.
Huit régions enregistrent des pertes limitées par rapport à la
moyenne nationale (- 1,5 %) : Languedoc-Roussillon, Provence-Alpes-
CĂŽte dâAzur et Midi-PyrĂ©nĂ©es (- 0,4 % chacune), Aquitaine (- 0,7 %),
Basse-Normandie (- 1,1 %), Limousin (- 1,2 %), Bretagne et Ăle-de-
France (- 1,4 % chacune).
206
LâINSPECTION DU TRAVAIL EN FRANCE EN 2009
144) La prĂ©sente analyse issue des travaux de PĂŽle emploi sâeffectue hors agriculture et hors DOM.
Lâensemble des donnĂ©es publiĂ©es par PĂŽle emploi est accessible sur le lien suivant :
Partie 5 - Ătablissements 22/11/10 18:59 Page 206
Ă lâopposĂ©, les huit rĂ©gions les plus touchĂ©es sont la Picardie
(- 3,8 %), la Haute-Normandie (- 3,0 %), la Lorraine (- 2,6 %), le Centre
(- 2,3 %), lâAlsace (- 2,2 %), Poitou-Charentes, Champagne-Ardenne et
la Bourgogne (- 2,1 % chacune).
Ăvolution 2009 des effectifs salariĂ©s en outre-mer
Pour
la RĂ©union
, aprĂšs une hausse ininterrompue de lâemploi
salariĂ© lors des 15 derniĂšres annĂ©es, lâannĂ©e 2009 confirme la rupture
de la croissance de cet indicateur (- 5 700 postes en 2009) dĂ©jĂ
observée en 2008. Les premiers signes de la crise financiÚre et écono-
mique ont touché
la Martinique
dĂšs la fin 2008. En 2009, lâĂ©conomie
martiniquaise apparaßt affaiblie par cette crise renforcée par le mouve-
ment social de fĂ©vrier et mars 2009. Tous les secteurs dâactivitĂ© sont
impactĂ©s Ă lâexception de lâagriculture.
Dans le département de
la Guyane
, on observe une hausse de
lâemploi salariĂ© de 1,2 %. Une lĂ©gĂšre augmentation de cet indicateur
est Ă©galement observable en
Guadeloupe
(+ 0,3 %) ainsi quâĂ
Saint-
Pierre-et-Miquelon
(+ 1,9 %).
LES ĂTABLISSEMENTS ASSUJETTIS
207
Partie 5 - Ătablissements 22/11/10 18:59 Page 207
Partie 5 - Ătablissements 22/11/10 18:59 Page 208
SixiĂšme partie
LâACTIVITĂ DE LâINSPECTION
DU TRAVAIL
Partie 6 - Activité 22/11/10 19:00 Page 209
Partie 6 - Activité 22/11/10 19:00 Page 210
LâACTIVITĂ DE LâINSPECTION
DU TRAVAIL
Avant dâexaminer les statistiques de lâactivitĂ© des services dâinspec-
tion du travail (III), il convient de replacer cette activité dans le cadre
national (I) puis rĂ©gional (II) de la conception et de la mise en Ćuvre
de la politique du travail.
I. UNE POLITIQUE DU TRAVAIL STRUCTURĂE
Depuis le 1
er
janvier 2006, la rĂ©forme budgĂ©taire de lâĂtat
(145)
(issue de
la LOLF, promulguée le 1
er
août 2001) met en place des lois de finances
plus lisibles qui détaillent les moyens des différentes politiques
publiques présentées en missions (34 en 2008) et en programmes (132
en 2008 pour le budget gĂ©nĂ©ral) ainsi quâune gestion plus performante
par lâintroduction dâobjectifs et dâindicateurs de performance.
Au sein de la mission âtravail et emploiâ, un programme spĂ©cifique
Ă la politique du travail est intitulĂ© âAmĂ©lioration de la qualitĂ© de
lâemploi et des relations du travailâ, dĂ©nommĂ©
programme 111
. Les
budgets opérationnels de ce programme (dénommés BOP 111) définis-
sent ainsi sur le plan régional comme national les actions précises et
les crĂ©dits dâintervention qui y sont affectĂ©s.
Les crédits de personnel, ceux de fonctionnement ainsi que les
effectifs, sont, eux, gĂ©rĂ©s dans le cadre dâun autre programme, le
programme 155
âconception, gestion et Ă©valuation des politiques de
lâemploi et du travailâ qui est le programme âsupportâ de la mission
âtravail-emploiâ.
Des objectifs qualitatifs et quantitatifs assortis dâindicateurs pour
chaque type dâaction, que ce soit au niveau national ou rĂ©gional, ont
été construits et un suivi national a été mis en place à travers un
dialogue de gestion permanent entre le niveau central et le niveau
rĂ©gional. Ce suivi a pour aboutissement lâĂ©laboration des bilans de
BOP au cours du trimestre de lâannĂ©e suivant lâannĂ©e dâexĂ©cution du
BOP considéré et celle du rapport annuel de performance joint au
projet de loi de rĂšglement.
LâACTIVITĂ DE LâINSPECTION DU TRAVAIL
211
145) Cf. le rapport
Lâinspection du travail en France en 2006
, page 130.
Partie 6 - Activité 22/11/10 19:00 Page 211
Les prioritĂ©s de la politique du travail (chapitre I.1) doivent sâarti-
culer avec la poursuite du PMDIT (chapitre I.2) et du plan santé au
travail (chapitre I.3).
Sur le plan national, ces prioritĂ©s sâincarnent notamment dans les
campagnes nationales de contrĂŽle et de sensibilisation (chapitre I.4), le
plan dâaction dâurgence sur le stress au travail (chapitre I.5), le contrĂŽle
spécifique dans les centrales nucléaires (chapitre I.6) ainsi que les
autres plans nationaux relatifs à la santé-sécurité au travail
(chapitre I.7).
I.1. L
ES PRIORITĂS DE LA POLITIQUE DU TRAVAIL
Le programme âAmĂ©lioration de la qualitĂ© de lâemploi et des
relations du travailâ est un levier essentiel de la politique du travail qui
se déploie selon quatre axes
(146)
.
Santé et sécurité au travail
Si lâUnion europĂ©enne est une source normative en la matiĂšre, il
revient Ă lâĂtat dâĂ©laborer, de transposer et dâappliquer le droit relevant
de lâordre public social, Ă charge pour les partenaires sociaux de lâamĂ©-
liorer et de lâadapter aux branches et territoires. Ă cĂŽtĂ© de certains
risques professionnels connus, dâautres risques apparaissent ou
exercent leurs effets Ă long terme : la politique du travail doit sâouvrir
aux méthodes de santé publique pour mieux mesurer ces risques, les
prĂ©venir et les rĂ©duire. LâAgence française de sĂ©curitĂ© sanitaire de
lâenvironnement et du travail (Afsset), lâAgence nationale pour lâamĂ©lio-
ration des conditions de travail (Anact) et son réseau, sont les opéra-
teurs du programme.
Qualité et effectivité du droit
La qualité des emplois ne tient pas aux seules conditions de travail :
elle repose aussi sur la sĂ©curitĂ© juridique quâoffre un droit du travail
accessible, conciliant dans une relation de travail équilibrée contraintes
Ă©conomiques et exigences sociales, pour une meilleure performance
globale. Salariés et employeurs doivent pouvoir connaßtre et faire valoir
leurs droits fondamentaux, et lâadministration du travail doit Ă©laborer,
diffuser, expliquer et faire appliquer les textes appropriĂ©s. LâimpĂ©ratif
dâĂ©galitĂ© professionnelle demande quâune attention particuliĂšre soit en
outre portée aux situations de discrimination au travail.
212
LâINSPECTION DU TRAVAIL EN FRANCE EN 2009
146) La prĂ©sentation ci-dessous, ainsi que les illustrations des rĂ©sultats de lâexercice 2009 sont extraits du
rapport annuel de performance (RAP) 111 (Projet de loi de rĂšglement 2008 â RAP de la mission âtravail
et emploiâ).
Partie 6 - Activité 22/11/10 19:00 Page 212
Dialogue social et démocratie sociale
Le droit du travail sâest construit autour de la loi, le droit conven-
tionnel jouant un rĂŽle subsidiaire. Les changements socio-Ă©conomiques
en cours, le transfert aux collectivités locales de compétences intéres-
sant au premier chef les partenaires sociaux, lâapparition de nouveaux
interlocuteurs, appellent dâautres modalitĂ©s dâĂ©laboration du droit.
LâUnion europĂ©enne prĂ©conise elle-mĂȘme de rĂ©duire la production
rĂ©glementaire au profit de la nĂ©gociation collective. Aussi lâĂtat doit-il
crĂ©er les conditions favorables au dĂ©veloppement dâun dialogue social
de qualité, dans tous ses champs et dimensions (nationale, profession-
nelle et locale).
Lutte contre le travail illégal
La notion de travail illégal recouvre diverses formes de délinquance
qui fragilisent les travailleurs, souvent parmi les plus vulnérables, qui en
sont les victimes, affectent lâĂ©quilibre des finances publiques et faussent
les conditions de la concurrence. Intégrée dans un dispositif interminis-
tériel coordonné par la Délégation nationale à la lutte contre la fraude,
la lutte contre lâensemble des formes de travail illĂ©gal demeure une
priorité de la politique du travail et mobilise les services dans un
contexte marquĂ© simultanĂ©ment par la recherche dâune meilleure
appréhension des problématiques transnationales, notamment au sein
de lâUnion europĂ©enne, et par la volontĂ© dâune meilleure coordination
des actions locales de contrÎle au sein des comités locaux.
La responsabilité du programme incombe au directeur général
du travail
Il sâappuie pour ce faire sur un rĂ©seau de services dĂ©concentrĂ©s qui
constituent les unités opérationnelles du programme. Les budgets
opĂ©rationnels de programme territoriaux sont Ă©tablis Ă lâĂ©chelon
rĂ©gional, en lien avec les unitĂ©s territoriales. Les sections dâinspection
du travail constituent lâĂ©chelon territorial dâintervention dans lâentre-
prise. Dans le prolongement du plan de modernisation et de dévelop-
pement de lâinspection du travail (PMDIT), lancĂ© en 2006, et de la
fusion des services dâinspection du travail effective depuis le 1
er
janvier
2009, les services déconcentrés sont appelés à une évolution forte en
2010, avec la rĂ©forme de lâadministration territoriale. La mise en place
des directions régionales des entreprises, de la concurrence, de la
consommation, du travail et de lâemploi (Direccte) contribuera Ă mettre
en Ćuvre une politique du travail participant Ă la compĂ©titivitĂ© des
entreprises et assurant la protection des salariés.
LâACTIVITĂ DE LâINSPECTION DU TRAVAIL
213
Partie 6 - Activité 22/11/10 19:00 Page 213
Ă titre dâ
illustration des rĂ©sultats de lâexercice 2009
, en matiĂšre
dâactivitĂ© de lâinspection du travail, lâon peut citer les indicateurs
suivants :
Indicateur 1.1 : part des contrÎles portant sur cinq priorités
de la politique du travail (du point de vue du contribuable)
Mode de calcul
Il sâagit de la proportion de contrĂŽles effectuĂ©s par les services
dâinspection du travail sur les cinq grandes prioritĂ©s de la politique du
travail au regard du nombre total de contrÎles effectués.
Ces cinq priorités sont :
⹠la prévention des risques différés ;
âą lâĂ©valuation des risques professionnels ;
âą la situation des salariĂ©s titulaires dâun CDD, CTT ou autre contrat de
mise Ă disposition ;
âą la mise en place, le fonctionnement et le renouvellement des
délégués du personnel ;
⹠la lutte contre le travail illégal.
Analyse des résultats
La lĂ©gĂšre diminution constatĂ©e sâinscrit dans le cadre dâune crois-
sance forte de lâactivitĂ© de contrĂŽle de lâinspection du travail (augmen-
tation du nombre de contrÎles supérieure à 10 % par an depuis deux
ans). Elle doit Ă©galement sâanalyser dans le cadre dâune annĂ©e de mise
en Ćuvre effective de la fusion avec les inspections du travail de lâagri-
culture et des transports qui a mobilisé fortement les agents et leur
encadrement sur des questions dâorganisation, de formation, de
dĂ©mĂ©nagement et dâaccĂšs au systĂšme dâinformation.
Objectif nÂș 1 :
cibler lâactivitĂ© de contrĂŽle des services dâinspection du travail
sur des priorités de la politique du travail
214
LâINSPECTION DU TRAVAIL EN FRANCE EN 2009
Unité (%)
2007
2008
2009
2009
2009
2010
Réalisation Réalisation Prévision
Prévision Réalisation
Cible
PAP 2009
mi-2009
PAP 2009
Part des contrĂŽles
portant sur cinq priorités
31,81
31,31
35
32
30,66
35
de la politique du travail
Partie 6 - Activité 22/11/10 19:00 Page 214
Ă cet Ă©gard, le rĂ©sultat obtenu paraĂźt dâautant plus satisfaisant quâil
correspond Ă une partie seulement de lâaction programmĂ©e de lâinspec-
tion. Ainsi, la prise en compte de lâactivitĂ© ciblĂ©e sur les prioritĂ©s rĂ©gio-
nales ou locales porte cette programmation Ă prĂšs de 40 % du total de
lâactivitĂ© de contrĂŽle.
Par ailleurs, la part de chacune des cinq priorités nationales reste
stable en 2009, avec une prédominance réaffirmée des actions portant
sur la santé et la sécurité au travail.
Il convient dâassurer la pĂ©rennitĂ© de cet Ă©quilibre de lâaction de
contrĂŽle dans le contexte dâune inspection du travail unifiĂ©e (prenant
dĂ©sormais en charge les secteurs de lâagriculture et des transports),
partie intégrante des nouvelles directions régionales des entreprises, de
la concurrence, de la consommation, du travail et de lâemploi.
Indicateur 3.1 : taux de satisfaction des usagers des services dâinspection
du travail (du point de vue du contribuable)
Nc : non communiqué
Source des données : DICOM
Mode de calcul
Pour des raisons techniques, lâenquĂȘte permettant de renseigner
lâindicateur nâa pu ĂȘtre menĂ©e en 2009.
Objectif nÂș 3 :
garantir lâeffectivitĂ© du droit du travail.
LâACTIVITĂ DE LâINSPECTION DU TRAVAIL
215
Unité (%)
2007
2008
2009
2009
2009
2010
Réalisation Réalisation Prévision
Prévision Réalisation
Cible
PAP 2009
mi-2009
PAP 2009
Taux de satisfaction
des usagers des services
73
77
75
77
Nc*
75
dâinspection du travail
Partie 6 - Activité 22/11/10 19:00 Page 215
INDICATEUR 3.2 : part des entreprises sâĂ©tant mises en conformitĂ© suite Ă
un premier constat dâinfraction par lâinspection du travail sur le droit des
contrats de courte durée (CDD, intérim)(du point de vue du contribuable)
Source des données : DGT
Mode de calcul
Lâindicateur Ă©value lâefficacitĂ© des contrĂŽles de lâinspection du
travail. Il est calculé via les données fournies par le nouveau systÚme
dâinformation Sitere sur la base dâun rapport entre contre-visites sans
observation et contre-visites.
Les prévisions 2010 et cible 2011 ont été revues dans le PAP 2010
par rapport au PAP 2009 (elles avaient Ă©tĂ© fixĂ©es sur la base dâun
Ă©chantillon trop faible qui sâest rĂ©vĂ©lĂ© insuffisamment reprĂ©sentatif).
Analyse des résultats
Lâindicateur relatif Ă la part des entreprises sâĂ©tant mises en confor-
mitĂ© suite Ă un premier constat dâinfraction par lâinspection du travail
sur le droit des contrats de courte durĂ©e, en lĂ©ger retrait par rapport Ă
lâobjectif visĂ©, reste relativement stable par rapport Ă 2008.
Son niveau met en Ă©vidence lâimpact satisfaisant de lâaction de lâins-
pection du travail dans ce domaine particulier, dâautant que ce mode
de calcul ne prend pas en compte lâensemble des mises en conformitĂ©
opĂ©rĂ©es par les entreprises Ă la suite dâun contrĂŽle (exemple : requalifi-
cation de contrat signifiĂ©e Ă lâagent de contrĂŽle et ne gĂ©nĂ©rant pas une
contre-visite).
216
LâINSPECTION DU TRAVAIL EN FRANCE EN 2009
Unité (%)
2007
2008
2009
2009
2009
2010
Réalisation Réalisation Prévision
Prévision Réalisation
Cible
PAP 2009
mi-2009
PAP 2009
Pourcentage des
entreprises sâĂ©tant mises
en conformité suite
Ă un premier constat
dâinfraction par
60,13
64,63
75
65
62,97
80
lâinspection du travail
sur le droit des contrats
de courte durée
(CDD, intérim)
Partie 6 - Activité 22/11/10 19:00 Page 216
Le protocole signé le 26 janvier 2009 dans le cadre de la fusion entre le
ministÚre chargé du Travail et le ministÚre chargé des
Transports
prévoit deux
engagements en matiĂšre dâactivitĂ© de contrĂŽle du nouveau service unique
dâinspection du travail.
Un objectif global de maintien du niveau global dâinterventions dans le secteur
du transport routier (marchandises et voyageurs) basé sur le niveau constaté en
2007, soit 7 250 interventions.
Cet objectif a été intégré dans le document global de programmation
(maquette de budget opĂ©rationnel de programme territorial) et a fait lâobjet dâun
suivi mensuel tout au long de lâannĂ©e. Au 31 dĂ©cembre 2009, les agents ont
effectuĂ© 6 336 interventions, soit 87 % de lâobjectif.
Un objectif spĂ©cifique de contribution du service dâinspection du travail aux
obligations europĂ©ennes de contrĂŽle de lâapplication de la rĂ©glementation
sociale européenne (rÚglement 561-2006 du 15 mars 2006) qui repose, en
France, sur plusieurs services de contrÎle (ministÚre chargé des Transports
mais Ă©galement forces de lâordre, douanes, etc.).
Cette contribution sâexprime en nombre de journĂ©es de travail conducteurs Ă
contrÎler et a été fixée, pour 2009, à 800 000 journées. Au 31 décembre 2009,
les agents ont effectué le contrÎle de plus de 940 000 journées, soit plus de
110 % de lâobjectif.
Le protocole signé le 8 janvier 2009 entre les ministÚres chargés du Travail et
de lâ
Agriculture
définit les rÎles de chaque ministÚre dan la politique du travail.
Il prĂ©cise que la programmation et le pilotage de lâactivitĂ© de lâinspection du
travail appartient à la DGT au travers notamment du PAP 111 décliné en
programmation régionale dans le cadre du budget opérationnel de programme
BOP 111. ParallÚlement et en fonction des responsabilités qui lui incombent,
notamment dans lâĂ©laboration de la rĂ©glementation, le ministĂšre de lâAgriculture
(le service des affaires financiĂšres, sociales et logistiques) participe Ă la
démarche pour faire valoir ses priorités, pour contribuer à la définition des
indicateurs mais aussi en participant Ă lâĂ©valuation.
En outre et suivant les engagements du mĂȘme protocole, au cours de lâannĂ©e
2009, deux campagnes ont été menées en étroite relation entre les deux minis-
tĂšres. La premiĂšre relative au contrĂŽle des points de vente des produits phyto-
sanitaires a été menée du 1
er
mars au 31 mai, lâautre relative aux risques liĂ©s
aux travaux dâĂ©lagage sâest dĂ©roulĂ©e pour partie en fin dâannĂ©e 2009 et au
dĂ©but de lâannĂ©e 2010
(147)
.
Enfin, le protocole consacre lâengagement rĂ©ciproque des deux ministĂšres de
maintenir au minimum 24 000 interventions annuelles, soit le niveau, avant la
âfusionâ, du contrĂŽle des entreprises agricoles (au sens de la dĂ©finition de
lâarticle R. 8122-4).
LâACTIVITĂ DE LâINSPECTION DU TRAVAIL
217
147) Voir ci-aprĂšs point I.4.
Partie 6 - Activité 22/11/10 19:00 Page 217
I.2. Lâ
AVANCEMENT
2009
DU
PMDIT
Le suivi 2009 de la mise en Ćuvre du PMDIT au niveau national
nĂ©cessite de reprendre, mĂȘme succinctement les grandes orientations
du plan pour mesurer son avancement au cours de cette année tout en
gardant Ă lâesprit que sâagissant dâun plan ambitieux pour lâinspection
du travail, lâapprĂ©ciation rĂ©elle de son impact devra se faire sur une
durée plus longue.
Les orientations de la politique du travail et de la politique
de contrĂŽle
La politique du travail se définit et se décline aux niveaux national
et territorial. Cette politique, globale et durable, se traduit, entre autres,
par des priorités de contrÎle qui portent sur tous les champs du droit
du travail (cf. I.1 ci-dessus).
Au cours de lâannĂ©e 2009, le travail dâexplicitation de la politique du
travail a été poursuivi à tous les niveaux hiérarchiques. Cette
pédagogie de la politique du travail a été maintenue, comme en 2008,
Ă lâoccasion de lâinstruction sur les BOP 2010, des diffĂ©rents dialogues
de gestion avec les DRTEFP, mais également au cours des réunions de
circonscription (rĂ©unions rĂ©gionales des agents de lâinspection du
travail) auxquelles différents services de la DGT ont participé.
En matiĂšre de contrĂŽle, lâannĂ©e 2009 a maintenu une grande
vigilance au regard des incivilités et agressions dont sont victimes les
agents de contrĂŽle : interventions de la cellule nationale dâurgence et
des cellules régionales, renforcement des liens entre le ministÚre
chargé du Travail et la Chancellerie, participation au programme de
formation de lâINTEFP sur ces thĂšmes. Un accompagnement de la
Dagemo et de la DGT a notamment été organisé en juin 2009 pour les
agents concernés par le procÚs AZF à Toulouse.
La DGT a également lancé en 2009 une large réflexion sur le thÚme
du âcontrĂŽle en entrepriseâ avec lâintention de publier une circulaire de
fond sur ce sujet ainsi que des outils méthodologiques. Cette réflexion
sâenrichira de lâexpĂ©rience diversifiĂ©e acquise par lâinspection du travail
intervenant, avant 2009, dans les diffĂ©rents secteurs dâactivitĂ©.
Enfin, plus largement, cette politique de contrĂŽle fait lâobjet
dâĂ©changes frĂ©quents avec les partenaires sociaux au niveau rĂ©gional
ou départemental.
218
LâINSPECTION DU TRAVAIL EN FRANCE EN 2009
Partie 6 - Activité 22/11/10 19:00 Page 218
Les mĂ©thodes dâintervention, lâappui et le soutien Ă lâaction
de contrĂŽle
Sur lâobjectif du PMDIT de rendre le systĂšme de sanctions plus
efficace, lâannĂ©e 2009 a Ă©tĂ© lâoccasion dâengager un rĂ©examen des
instructions de base dans le domaine de lâaction pĂ©nale, de la prĂ©para-
tion dâun guide des PV et de lâactualisation avec la Chancellerie de la
base NATINF
(148)
.
Lâobservatoire des suites pĂ©nales (OSP)
(149)
a été conforté au cours
de lâannĂ©e 2009 par des remontĂ©es dâinformation rĂ©guliĂšres en prove-
nance des services. Une présentation plus précise de la verbalisation
en droit du travail est ainsi facilitée. Les suites réservées à ces procé-
dures peuvent Ă©galement ĂȘtre analysĂ©es avec le recul nĂ©cessaire liĂ© au
temps judicaire, malgré un pourcentage de suites inconnues encore
trop important.
Lâappui et le soutien Ă lâaction des agents de contrĂŽle restent trĂšs
importants tant sur le plan local (fonctions ARM
(150)
et généralisation
des cellules pluridisciplinaires) quâau niveau national au travers dâun
programme de travail du bureau DASC 1 identifiant, en septembre
2009, 15 guides ou documents méthodologiques finalisés (voir encadré
ci-dessous) visant Ă donner aux agents les moyens de maĂźtriser la
multiplicité des sources du droit et faciliter les tùches de contrÎle. Cet
âoutillageâ mĂ©thodologique explore des thĂšmes nouveaux (harcĂšle-
ment, stress, détachement de salariés, directive REACH) mais revisite
Ă©galement les gestes fondamentaux de lâinspecteur ou du contrĂŽleur
du travail (traitement des tĂąches administratives, programmation de
lâaction, visite dâentreprise, traitement de la demande individuelle).
LâACTIVITĂ DE LâINSPECTION DU TRAVAIL
219
148) NATINF : nature des infractions ; codification propre aux services de la Justice.
149) cf. le partie III de ce chapitre.
150) Appui-ressources-méthodes.
Partie 6 - Activité 22/11/10 19:00 Page 219
Cet effort méthodologique a pris également la forme, toujours dans
le cadre des orientations fixées par le PMDIT, du développement du
âtravail en rĂ©seauâ et de âlâanimation de projetsâ pour faire face tant Ă
la complexification des problĂ©matiques quâaux exigences dâune
démarche pluridisciplinaire.
La fiabilisation significative du systĂšme dâinformation Sitere (cf. ci-
dessus partie IV, chapitre IV.4) permet non seulement de collecter,
traiter et restituer de lâinformation valorisant lâensemble des activitĂ©s de
lâinspection du travail mais Ă©galement comme outil dâaide Ă la dĂ©cision
et outil approprié de nature à alléger certains travaux administratifs.
Le management, lâanimation et le pilotage
Ă la suite des textes organisationnels de la DGT dâaoĂ»t 2006 crĂ©ant
lâautoritĂ© centrale de lâinspection du travail, lâeffort de management
consiste Ă faire vivre au quotidien cette nouvelle organisation clarifiant
les responsabilités de chaque niveau hiérarchique (IT/DD/DR/DGT).
Au niveau de la DGT,
un comité de direction hebdomadaire
permet une prise en compte réguliÚre de la transversalité des activités
de la direction. En outre, des réunions thématiques sont organisées en
Ainsi, en 2009, des
guides, fiches méthodes, instructions, circulaires
ont
Ă©tĂ© produits et diffusĂ©s par la DGT Ă tous les agents par lâintermĂ©diaire de
lâintranet professionnel Sitere.
Actualisés en septembre 2009, les principaux thÚmes finalisés en 2008 - 2009
sont les suivants :
- Amiante (3 guides de contrĂŽle) ;
- Ăquarrissage ;
- RĂšglement intĂ©rieur (chartes dâĂ©thique, lignes dâalerte professionnelle) ;
- La qualitĂ© de la dĂ©cision administrative (2 guides : un de la dĂ©cision, lâautre du
contentieux) ;
- PrĂ©cis sur la rĂ©glementation en matiĂšre de lutte contre le travail illĂ©gal (mise Ă
jour périodique) ;
- DĂ©tachement transnational de travailleurs ;
- Lutte contre les discriminations ;
- Les risques dâatteinte Ă la santĂ© mentale ;
- LâenquĂȘte accident de travail ;
- LâenquĂȘte maladie professionnelle ;
- Delphes : outil de pilotage transitoire Sitere ;
- DĂ©cisions administratives : fiches pratiques ;
- PoussiĂšres de bois, grues, manutentions manuelles, phytosanitaires (guides
de contrĂŽle pour accompagner les campagnes) ;
- Représentativité syndicale : instruction aux services ;
- Bennes à ordures ménagÚres (guide de contrÎle).
220
LâINSPECTION DU TRAVAIL EN FRANCE EN 2009
Partie 6 - Activité 22/11/10 19:00 Page 220
fonction de lâactualitĂ© lĂ©gislative et rĂ©glementaire dans le but de
favoriser lâopĂ©rationnalitĂ© des textes en amont et en aval de la rĂ©dac-
tion de ceux-ci.
Lâeffort a portĂ© de la mĂȘme façon sur les relations de la DGT avec
les services déconcentrés. Dans ce cadre, il faut signaler les entretiens
dâĂ©valuation quâa conduit le Directeur gĂ©nĂ©ral du travail avec chacun
des DRTEFP.
Comme désormais habituellement, les temps forts avec les services
déconcentrés ont été constitués par : les réunions nationales réguliÚres
des DRTFEP, les dialogues régionaux de gestion ainsi que les conférences
tĂ©lĂ©phoniques mensuelles avec les mĂȘmes DRTEFP. Semestriellement, les
médecins inspecteurs du travail sont réunis nationalement.
Deux séminaires réunissant des agents de la DGT et des services
déconcentrés ont été organisés :
âą lâun, en avril 2009, sur la mise en Ćuvre de la politique du travail au
niveau départemental avec des DD, DAT et IT ;
âą lâautre, en septembre 2009, sur lâorganisation du travail en section
avec des CT, IT et DAT (que ces derniers soient chargĂ©s dâactivitĂ©s
de contrĂŽle ou non).
Conformément aux orientations du PMDIT, la DGT a également été
amenée à coordonner ou renforcer des actions de contrÎle dont le
périmÚtre ou la résolution excÚde le cadre local.
Pour autant lâarticulation des quatre niveaux de management reste
une question essentielle. La réflexion en la matiÚre, loin de se tarir
aprĂšs la parution des textes dâaoĂ»t 2006, doit se dĂ©velopper (voir
encadré ci-dessous).
La dimension internationale de lâanimation de lâinspection du travail
est Ă©galement soulignĂ©e par le PMDIT. Lâinspection du travail française
sây est investie en 2009 : auprĂšs du BIT (notamment Ă Budapest en
octobre aux journées sur le travail illégal, mais également au séminaire
OIT organisĂ© en novembre Ă Paris sur le âtravail forcĂ©â), auprĂšs du
CHRIT
(151)
(Prague en mai et Stockholm
(152)
en novembre) ainsi que dans
le cadre de la coopĂ©ration bilatĂ©rale auprĂšs de plusieurs Ătats
européens ou non.
LâACTIVITĂ DE LâINSPECTION DU TRAVAIL
221
151) ComitĂ© des hauts responsables de lâinspection du travail.
152) Présentation par la France à cette occasion du guide DGT sur les risques psychosociaux.
Partie 6 - Activité 22/11/10 19:00 Page 221
La DGT participe Ă©galement Ă diffĂ©rents groupes de travail : âenfor-
cementâ, MACHEX, rĂ©seau KSS
(153)
, Ă©valuation des systĂšmes dâinspection.
Au niveau territorial
, ce pilotage a pris la forme des programma-
tions BOP et des projets régionaux de modernisation et de développe-
ment dans le cadre des appels Ă projets (cf. Partie II, chapitre I
ci-dessus). Lâanimation du champ âtravailâ se dĂ©veloppe sous lâeffet
conjuguĂ© dâune diminution significative des attributions de gestion des
mesures emploi et formation professionnelle des services déconcentrés
et des impulsions données en la matiÚre par la DGT.
La question de la programmation de lâaction de lâinspection du
travail est au cĆur de cet effort de pilotage. En effet le PMDIT a
promu un triple Ă©quilibre : entre lâactivitĂ© de contrĂŽle et les autres
activitĂ©s ; entre le contrĂŽle programmĂ© et celui Ă lâinitiative de lâagent ;
entre la programmation demandée par le niveau central et celle
relevant des niveaux locaux. Si ce triple Ă©quilibre reste encore un
objectif collectif Ă parfaire, les progrĂšs accomplis en la matiĂšre ne sont
pas contestés.
Les Ă©quipes rĂ©gionales pluridisciplinaires, composĂ©es dâingĂ©nieurs
de prévention, de médecins et de directeurs-adjoints du travail,
assurent, dans le champ de la santé et de la sécurité au travail, un
appui scientifique, technique et méthodologique aux agents de
contrĂŽle dans leurs missions de contrĂŽle et de diffusion de la culture
de prévention sur les lieux de travail. Cet appui se concrétise, notam-
ment en contribuant aux recherches documentaires, en produisant des
documents-supports aux actions de contrĂŽle et en accompagnant les
agents dans certaines visites. Lâanimation de ces cellules par la DGT a
Ă©voluĂ© depuis 2008 Ă travers une coproduction dâoutils et la coordina-
tion des initiatives.
La fonction ARM sâest dĂ©veloppĂ©e au niveau rĂ©gional comme dĂ©par-
temental apportant un appui davantage orienté vers les problématiques
juridiques et lâorganisation des actions collectives de lâinspection du
travail. La DGT continue Ă animer ce rĂ©seau Ă lâoccasion de rĂ©unions
nationales périodiques.
En termes dâorganisation de lâinspection du travail française et dans
le cadre du PMDIT, lâenjeu majeur reste liĂ© Ă notre capacitĂ© collective
de travailler de façon pluridisciplinaire et dans le cadre des orienta-
tions de la politique du travail. Ainsi le rĂŽle de pilotage du champ
travail par la ligne hiĂ©rarchique doit continuer Ă ĂȘtre dĂ©veloppĂ© pour
permettre Ă toutes les formes dâanimation et dâappui aux actions de
contrÎle de donner leur pleine efficacité.
222
LâINSPECTION DU TRAVAIL EN FRANCE EN 2009
153)
Knowledge sharing site.
Partie 6 - Activité 22/11/10 19:00 Page 222
Le renforcement des effectifs et la gestion des ressources humaines
Le plan de modernisation et de dĂ©veloppement de lâinspection du
travail prévoit une progression nette des effectifs, ainsi ventilée sur
chaque exercice jusquâen 2010 :
Créations de postes 2007-2010
(154)
Source : DGT/SAT/DAP, janvier 2010
Ainsi, au 31 décembre 2009, 542 créations de postes ont déjà été
rĂ©alisĂ©es avec un objectif Ă la fin de la mise en Ćuvre du plan de
702 emplois créés.
Le PMDIT 2009, en matiĂšre de renforcement des effectifs, a donc
conduit à la création de 166 postes (60 IT, 99 CT et 7 ingénieurs ou
médecins).
La majorité des postes IT et CT créés en 2009 dans le cadre des
PRMDIT, a été pourvue par les inspecteurs-élÚves sortant de formation
et, pour les contrĂŽleurs du travail, par des contrĂŽleurs stagiaires
commençant leur formation.
Quel bilan du PMDIT en 2009 ?
Une Ă©volution lente mais rĂ©elle des services dâinspection dans leurs
pratiques professionnelles est donc observable : développement des
actions programmées, meilleure animation et coordination par la
hiérarchie. La LOLF, avec les BOP, a largement contribué à cette évolu-
tion et le PMDIT y participe en apportant une partie des moyens qui
permettent de concevoir et de mener une politique du travail.
Lâimplication du management demeure une des clĂ©s de rĂ©ussite du
plan : la crĂ©ation de lâautoritĂ© centrale a ouvert la voie Ă une meilleure
coordination des politiques et des actions. Cela doit ĂȘtre renforcĂ© dans
les services déconcentrés par un affichage clair du rÎle et des responsa-
LâACTIVITĂ DE LâINSPECTION DU TRAVAIL
223
154) Tableau actualisé à janvier 2010.
2007
2008
2009
2010
prévu
réalisé
prévu
réalisé
prévu
réalisé
prévu
réalisé
Inspecteurs
60
57
60
63
60
60
30
/
du travail
ContrĂŽleurs
120
116
100
106
100
99
120
/
du travail
Ingénieurs/
24
24
10
10
10
7
10
/
médecins
TOTAL
204
197
170
179
170
166
160
/
Partie 6 - Activité 22/11/10 19:00 Page 223
bilités à chacun des trois autres niveaux hiérarchiques (DR/DD-DA/IT).
La modernisation des services ne pourra se faire sans sâappuyer sur
toute la ligne managériale. Les séminaires organisés sur cette théma-
tique en 2009 sâinscrivent dans cette dĂ©marche. Ils ont permis Ă©gale-
ment de mesurer le chemin restant collectivement Ă parcourir.
Le systĂšme dâinformation de Cap-Sitere en 2009 a dĂ» sâadapter Ă la
rĂ©organisation des services liĂ©e Ă la âfusionâ. La stabilisation technique
de lâoutil a Ă©tĂ© accompagnĂ©e par le renforcement de lâĂ©quipe en
charge du systĂšme Ă la DGT et par un nouveau plan dâaction. Une
nouvelle charte nationale de saisie a été publiée en décembre. Avec
lâINTEFP, le rĂ©seau de formateurs a Ă©tĂ© rĂ©activĂ©. Enfin, lâapplication
Delphes permettant les extractions de Cap-Sitere est opérationnelle.
Dans le contexte 2009 de la crise Ă©conomique et donc dâune
demande sociale en forte croissance, lâinspection du travail a su
maintenir un nombre dâinterventions (166) proche de celui observĂ© en
2008
(168)
.
I.3 L
E PLAN SANTĂ AU TRAVAIL (PST 1 / 2005-2009)
ET LA PRĂPARATION DU PST 2 (2010-2014)
Le plan santé au travail est un des dispositifs majeurs de la politique
nationale de prĂ©vention des risques professionnels. LâannĂ©e 2009 est
une annĂ©e charniĂšre, le premier plan santĂ© au travail est arrivĂ© Ă
échéance et un nouveau plan lui succÚdera pour 2010-2014.
Bilan du plan santé au travail 2005-2009
(155)
GrĂące Ă de nombreuses actions conduites au niveau national et
dĂ©clinĂ©es par les directions rĂ©gionales du travail, de lâemploi et de la
formation professionnelle, le PST 1 a permis des avancées majeures
autour des quatre objectifs suivants :
⹠développer la connaissance des risques et des expositions en milieu
professionnel ;
âą renforcer lâeffectivitĂ© du contrĂŽle ;
⹠refonder les instances de concertation du pilotage de la santé au
travail ;
âą encourager les entreprises Ă ĂȘtre actrices de la santĂ© au travail.
224
LâINSPECTION DU TRAVAIL EN FRANCE EN 2009
155) Adopté en conseil des ministres le 23 février 2005.
Partie 6 - Activité 22/11/10 19:00 Page 224
Une connaissance accrue des risques professionnels
LâAfsset
(156)
joue un rÎle déterminant en la matiÚre. En cinq ans,
lâAfsset a rĂ©alisĂ© :
⹠de nombreuses études sur des substances signalées comme particu-
liÚrement dangereuses ou sur lesquelles pÚsent de forts soupçons de
dangerosité (fibres minérales artificielles siliceuses, éthers de glycol,
substances chimiques cancérigÚnes, mutagÚnes et reprotoxiques) ;
âą de nombreuses expertises portant sur les recommandations
européennes établies par le SCOEL (Comité scientifique en matiÚre
de limites dâexposition professionnelle Ă des agents chimiques).
Lâagence assure Ă©galement lâorganisation de la phase dâexpertise
scientifique indĂ©pendante et collective prĂ©alable Ă lâĂ©laboration des
valeurs limites dâexposition professionnelles (VLEP). Deux avis sur les
fibres dâamiante permettant dâengager les travaux dâadaptation de la
rĂ©glementation en vue dâamĂ©liorer encore la protection de la santĂ© des
travailleurs qui seraient exposés à ces fibres ont été publiés.
La mobilisation de la communauté scientifique sur les
questions de santé et de sécurité au travail
La politique de recherche et dâĂ©tudes en santĂ© au travail a Ă©tĂ©
renforcĂ©e, en sâappuyant sur des appels Ă projets de recherche portĂ©s
par des agences publiques (ANR, Afsset). Au total, un tiers des projets
(41/132 projets) ont été financés dans le champ spécifique de la santé
au travail.
Le développement des partenariats avec les organismes de
prévention
Une nouvelle convention-cadre Ătat/INRS a Ă©tĂ© signĂ©e en juin 2008
et couvre les années 2008-2011. Au cours de ces deux derniÚres
années, les prestations scientifiques et techniques demandées ont
concerné essentiellement le domaine du contrÎle des produits
chimiques et des prestations permanentes dâinformation, de conseil et
dâappui technique envers les entreprises. LâINRS participe Ă©galement au
dispositif public dâexpertise des risques liĂ© notamment Ă lâentrĂ©e en
vigueur du rĂšglement REACH.
Une convention-cadre pluriannuelle Ătat/InVS
(157)
a été signée en
juin 2007, et courant jusquâau 31 dĂ©cembre 2009, en vue de la mise en
Ćuvre dâactions de veille et de surveillance de la santĂ© des salariĂ©s. Les
LâACTIVITĂ DE LâINSPECTION DU TRAVAIL
225
156) Cf. dans le présent rapport Partie I, chapitre III.2.7.
157) Institut de veille sanitaire.
Partie 6 - Activité 22/11/10 19:00 Page 225
travaux réalisés par le département santé travail ont concernés des
actions générales de surveillance épidémiologique des risques profes-
sionnels, ainsi que la mise en place de réseaux de recueil de données
mĂ©dicales ou dâexposition en lien avec les mĂ©decins du travail et les
cellules interrĂ©gionales dâĂ©pidĂ©miologie.
Un contrÎle renforcé et amélioré
Le PST poursuit lâobjectif dâaccroĂźtre lâefficacitĂ© des actions de
contrĂŽle qui sont conduites sur le terrain, pour faire respecter les droits
des salariés sur leur lieu de travail, en priorité dans le domaine de la
protection de leur santé et de leur sécurité. Pour accompagner les
efforts des entreprises, lâinspection du travail, de compĂ©tence gĂ©nĂ©ra-
liste, est dĂ©sormais soutenue pour lâaccomplissement de ses missions,
de plus en plus techniques, par des cellules rĂ©gionales dâappui et de
soutien scientifique, juridique et technique.
La crĂ©ation de ces cellules rĂ©gionales pluridisciplinaires dâappui
scientifique, technique et mĂ©thodologique Ă lâaction de lâinspection du
travail, commencĂ©e dĂšs 2005, sâest achevĂ©e en 2007. Lâensemble du
territoire est désormais couvert.
Il convient en outre de souligner quâau niveau central, la crĂ©ation
du dĂ©partement du soutien et de lâappui au contrĂŽle (DASC), au sein
de la DGT, a permis dâaffecter 16 agents sur cette mission dâappui Ă
lâinspection du travail.
Le renforcement de lâapplication de la rĂ©glementation passe enfin
par lâorganisation, chaque annĂ©e, de campagnes ciblĂ©es de mobilisa-
tion des services de lâinspection du travail sur la prĂ©vention des diffĂ©-
rents risques professionnels.
Une gouvernance redéfinie et rénovée
Le Conseil dâorientation sur les conditions de travail (COCT) a Ă©tĂ©
créé par le décret du 25 novembre 2008. Il a succédé au conseil
supérieur de la prévention des risques professionnels dont la réforme
était prévue par le PST1. Outre sa fonction de consultation sur les
projets de loi et de rÚglement, le COCT est chargé, à partir des
données et des études disponibles, des recommandations et des
propositions dâorientation en matiĂšre de conditions de travail et de
prévention des risques professionnels. Il organise notamment la
consultation des partenaires sociaux et organismes de prévention sur
ces orientations à travers des groupes de travail et la réunion du
comité permanent présidé par le Ministre.
226
LâINSPECTION DU TRAVAIL EN FRANCE EN 2009
Partie 6 - Activité 22/11/10 19:00 Page 226
Câest ainsi quâau cours du quatriĂšme trimestre 2009, il a rĂ©uni trois
groupes de travail dans le cadre de lâĂ©laboration du deuxiĂšme plan
santé au travail.
La dynamique du plan santé au travail est aussi une dynamique de
terrain et des comités régionaux de prévention des risques profession-
nels (CRPRP) ont été créés en 2007. Ces CRPRP sont une instance de
dialogue et dâĂ©changes entre lâensemble des acteurs rĂ©gionaux et locaux.
Ils doivent permettre, à partir des priorités locales qui auront été identi-
fiées, de mieux coordonner les actions de prévention en milieu de
travail. Ces comitĂ©s sont aujourdâhui installĂ©s dans la totalitĂ© des rĂ©gions.
Un meilleur accompagnement des entreprises
Plusieurs chantiers pour promouvoir la culture de prévention dans les
entreprises ont Ă©tĂ© lancĂ©s. Lâobjectif du plan Ă©tait, au travers dâun certain
nombre dâinitiatives convergentes, dâaccompagner et dâinciter les entre-
prises Ă prendre mieux en compte les risques sur les lieux de travail.
Des actions ciblées en direction des TPE-PME ont été engagées à la
suite de la conférence tripartite sur les conditions de travail du
4 octobre 2007 pour les aider dans la mise en Ćuvre dâune dĂ©marche
de prévention (création de contrats de prévention simplifiés, refonte
du fonds dâamĂ©lioration des conditions de travail).
Le site internet
est ouvert depuis
fĂ©vrier 2009 et diffuse une information pratique aux acteurs de lâentre-
prise sur les risques professionnels, sur leur Ă©valuation et sur les
mesures de nature Ă les prĂ©venir. Lâobjectif est de permettre Ă tous,
chefs dâentreprise, salariĂ©s et leurs reprĂ©sentants, dâaccĂ©der aisĂ©ment Ă
lâinformation sur les moyens dâamĂ©liorer les conditions de travail.
Des actions ciblĂ©es dâinformation et de sensibilisation concernant la
prévention des accidents routiers du travail ont été développées. Ainsi,
depuis mai 2007, un site internet dédié au risque routier a été créé.
Des entreprises et des organisations professionnelles ont signé des
chartes avec lâĂtat et la CNAMTS (branche accidents du travail-maladies
professionnelles) et se sont engagées à développer des bonnes
pratiques en matiĂšre de sĂ©curitĂ© routiĂšre sur la thĂ©matique âalcool et
risque routier professionnelâ.
Enfin, un certain nombre dâactions ont Ă©tĂ© conduites en faveur de la
promotion de la démarche de substitution des substances les plus dange-
reuses. LâAfsset a mis en place un site internet :
Destiné à tous les industriels et acteurs de la prévention, ce site propose
de nombreuses informations sur la substitution. Il prendra en compte les
LâACTIVITĂ DE LâINSPECTION DU TRAVAIL
227
Partie 6 - Activité 22/11/10 19:00 Page 227
donnĂ©es recueillies dans le cadre des Ă©tudes conduites par lâAgence ainsi
que les Ă©volutions du classement des substances et des connaissances
toxicologiques sur les produits de substitution. En outre, Ă la suite de
campagnes de contrÎles ciblés conduites en 2006 sur les CMR, trois
conventions ont été signées entre le ministre chargé du Travail, la
CNAMTS, lâINRS et trois organisations professionnelles (lâUnion des
Industries Chimiques, lâUnion des industries et des mĂ©tiers de la mĂ©tal-
lurgie et la fédération des industries de peinture, encres, colles et
adhésifs) en vue de mettre en place une politique de prévention de ces
risques adaptĂ©e aux spĂ©cificitĂ©s de ces secteurs dâactivitĂ© et notamment
dâamĂ©liorer lâĂ©valuation des risques et la substitution dans les TPE-PME.
En juillet 2009, ces conventions ont fait lâobjet dâun bilan positif en ce qui
concerne lâappropriation de la rĂ©glementation relative Ă la prĂ©vention des
risques grĂące Ă la mise en Ćuvre dâactions de sensibilisation et de forma-
tion et lâĂ©laboration dâoutils pĂ©dagogiques et mĂ©thodologiques en matiĂšre
dâĂ©valuation des risques.
En conclusion, ce bilan du PST 1 a donné à la santé au travail une
visibilitĂ© quâelle nâavait pas. Il a permis de mobiliser et de sensibiliser
lâensemble des acteurs autour de cette thĂ©matique. Si beaucoup
dâactions ont Ă©tĂ© conduites depuis 2005, le chantier de lâamĂ©lioration
des conditions de travail nâest pas achevĂ©. Le bilan de la mise en
Ćuvre des mesures des confĂ©rences tripartites des 4 octobre 2007 et
27 juin 2008 sur des conditions de travail ainsi que les enseignements
tirĂ©s de lâĂ©valuation du PST 2005-2009 constituent la base de la
réflexion pour poursuivre cette mobilisation à travers notamment les
orientations du deuxiÚme plan santé au travail.
Perspectives 2010-2014 : préparation du deuxiÚme plan santé
au travail
Lâobjectif de dĂ©veloppement de la santĂ© et du bien-ĂȘtre au travail, et
dâamĂ©lioration des conditions de travail constitue lâenjeu majeur pour
la politique sociale dans les années à venir. Il passe par la mise en
Ćuvre effective dâactions visant Ă prĂ©venir les risques professionnels et
le mal ĂȘtre au travail ressenti par un certain nombre de salariĂ©s, Ă
rĂ©duire les accidents et les maladies professionnels, Ă prĂ©venir lâusure
au travail et la dégradation de la santé, ainsi que leurs conséquences
en termes de désinsertion professionnelle.
Lors du comitĂ© permanent du ComitĂ© dâorientation sur les condi-
tions de travail du 15 janvier 2010, le ministre du Travail a présenté les
objectifs majeurs du PST 2 :
âą diminuer les expositions aux risques dâaccidents du travail et de
maladies professionnelles ;
228
LâINSPECTION DU TRAVAIL EN FRANCE EN 2009
Partie 6 - Activité 22/11/10 19:00 Page 228
⹠développer une politique de prévention active contre des risques
clairement identifiés, au profit des secteurs professionnels ou des
publics les plus sensibles.
Le PST 2 se caractĂ©rise par la volontĂ© dâaccentuer fortement lâamĂ©-
lioration des conditions de travail, notamment pour les entreprises de
moins de 200 salariés, pour les travailleurs fragilisés en raison de leur
situation de travail (intérim, sous-traitance, etc.) ou encore face à des
risques Ă©mergents ou Ă des mutations technologiques. Pour cela, la
coordination des actions de lâĂtat et de ses opĂ©rateurs dâune part et de
la branche AT/MP dâautre part apparaĂźt primordiale.
Dans ce but, quatre axes dâintervention majeurs ont Ă©tĂ© identifiĂ©s :
⹠développer la production de la recherche et de la connaissance en
santé au travail dans des conditions de pérennité, de visibilité et de
rigueur scientifique, et en assurer la diffusion opérationnelle,
jusquâaux entreprises et Ă leurs salariĂ©s ;
⹠développer les actions de prévention des risques professionnels, en
particulier des risques psychosociaux, du risque chimique, notam-
ment CMR et neurotoxiques, et des troubles musculo-squelettiques ;
âą renforcer lâaccompagnement des entreprises dans leurs actions de
prĂ©vention, en sâattachant tout particuliĂšrement aux entreprises de 11
à 49 salariés, souvent dépourvues de représentation du personnel,
mieux les informer des enjeux de la prévention et leur procurer les
outils indispensables ;
⹠renforcer la coordination et la mobilisation des différents partenaires,
tant au niveau national que dans les régions et assurer, au travers de
la mise en Ćuvre de la rĂ©forme des services de santĂ© au travail, la
place de ces acteurs dans la stratégie de prévention.
Le plan sera adopté au cours de 2010, aprÚs consultation au sein
des CRPRP.
LâACTIVITĂ DE LâINSPECTION DU TRAVAIL
229
Partie 6 - Activité 22/11/10 19:00 Page 229
I.4. L
ES CAMPAGNES NATIONALES DE CONTRĂLE
Ăvolution des interventions dans le cadre des âcampagnes
de contrĂŽleâ
Sur le plan quantitatif,
les services de lâinspection du travail
sâimpliquent largement dans les campagnes de contrĂŽle, mĂȘme si
lâannĂ©e 2009 marque une forte diminution du nombre des interven-
tions dans ce cadre. Ce phĂ©nomĂšne conjoncturel est Ă attribuer Ă
plusieurs causes indépendantes : le report en 2010 de la campagne
europĂ©enne risque chimique â la crĂ©ation du service unique dâinspec-
tion qui a occupĂ© une part importante du temps collectif des agents â
les effets de la crise Ă©conomique sur lâactivitĂ© de lâinspection, souvent
mobilisĂ©e sur dâautres champs.
Sur le plan plus qualitatif,
il convient de signaler que, compte
tenu du report de la campagne ârisque chimiqueâ, les deux campagnes
réalisées ont été conduites dans le secteur agricole en étroite collabora-
tion avec le ministÚre chargé de ce secteur.
Par note du 6 décembre 2006, le directeur général du travail rappelait les
objectifs des campagnes de contrĂŽle :
âles campagnes visent Ă assurer lâeffec-
tivitĂ© des rĂšgles du Code du travail par des modalitĂ©s dâorganisation du
contrĂŽles diffĂ©rentes. Elles visent Ă concentrer lâaction de lâinspection du travail
dans un temps limitĂ©. Elles ont pour objet de mettre en valeur lâaction des
services sur des sujets dont la légitimité est forte. Une campagne est à la fois
une action de pĂ©dagogie mais aussi de dissuasion vis-Ă -vis dâentreprises
potentiellement contrevenantes. Cette mĂ©thode dâaction contribue aussi par sa
préparation à renforcer la professionnalisation des agents sur le domaine
concernĂ©, grĂące aux formations dispensĂ©es et Ă la production dâoutils mĂ©tho-
dologiques et de contrĂŽle qui lâaccompagnent.â
230
LâINSPECTION DU TRAVAIL EN FRANCE EN 2009
2005
2006
2007
2008
2009
Nombre
780
1 919
2 700
3 105
1 253
dâinterventions
(amiante)
(CMR)
(grues)
(poussiĂšres
(produits
campagne nÂș 1
de bois)
phytosanitaires)
Nombre
2 000
936
1 663
2 330
661
dâinterventions
(grues (manutention
(manutention
(risques liés
campagne nÂș 2
contrÎlées)
(amiante)
manuelle)
manuelle)
aux travaux
dâĂ©lagage)
Nombre
dâinterventions
/
/
/
392 (égalité
/
campagne nÂș 3
professionnelle)
TOTAL
2 780
2 855
4 363
5 763
1 914
Partie 6 - Activité 22/11/10 19:00 Page 230
Par ailleurs, une action collective, coordonnée nationalement, a
concernĂ© le secteur du transport aĂ©rien. Il sâest agi de la conception et
de lâutilisation des escabeaux autotractĂ©s utilisĂ©s dans les aĂ©roports.
DÚs 2009, les campagnes de contrÎle ont donc intégré le caractÚre
multisectoriel du nouveau service unique dâinspection du travail.
Bilans des campagnes nationales de contrĂŽle 2009
La campagne des points de vente des produits phytosanitaires
Cette campagne sur les points de vente des produits phytosanitaires
sâest dĂ©roulĂ©e du 1
er
mars au 31 mai.
Les différents acteurs concernés par la prévention des risques dus
aux produits phytosanitaires partagent le constat dâun dĂ©ficit de sensi-
bilisation Ă ces risques entre la mise sur le marchĂ© et les utilisateurs Ă
travers les réseaux de vente. Ce constat est notamment ressorti des
actions menĂ©es par les services dâinspection du travail du secteur
agricole dans le cadre des actions programmées antérieures visant la
mise sur le marchĂ© et lâutilisation des produits phytosanitaires. Câest
pourquoi, il a été décidé de poursuivre les efforts engagés jusque-là en
axant lâinformation et le contrĂŽle sur les circuits de distribution par :
âą une action de sensibilisation des professionnels, impliquant particuliĂš-
rement lâĂ©chelon rĂ©gional et consistant Ă donner aux entreprises de
collecte et dâapprovisionnement ainsi quâaux nĂ©gociants, les outils
nécessaires à une meilleure information des agriculteurs et de leurs
salariĂ©s sur les risques liĂ©s Ă lâutilisation des produits phytosanitaires ;
⹠une action de contrÎle des lieux de vente pour vérifier particuliÚre-
ment les modalités de remise des fiches de données de sécurité aux
acheteurs de produits phytosanitaires ainsi que les conditions de vérifi-
cation de leur conformité. Une vigilance particuliÚre a été demandée
aux agents de contrÎle sur la conformité de la fiche de données de
sĂ©curitĂ© et de lâĂ©tiquetage des produits CMR mis en vente.
Seule lâaction de contrĂŽle est Ă©voquĂ©e ici, lâaction de sensibilisation
régionale inscrite dans la durée ne pouvant donner des résultats
immédiats et nécessitant une exploitation locale préalable.
Au total, 1 253 contrÎles ont été réalisés et ont porté sur :
⹠800 entreprises sous forme juridique coopérative (63,8 %) ;
âą 453 entreprises commerciales (36,2 %).
LâACTIVITĂ DE LâINSPECTION DU TRAVAIL
231
Partie 6 - Activité 22/11/10 19:00 Page 231
3 889 salariés étaient chargés ou participaient à la vente des
produits phytosanitaires.
Les contrÎles menés au cours de cette campagne ont fait apparaßtre
certaines insuffisances chez les distributeurs dans la mise en Ćuvre de
la réglementation relative aux produits phytopharmaceutiques :
âą lâabsence, dans un nombre significatif dâentreprises dâune personne
titulaire dâun certificat attestant sa qualification Ă encadrer et Ă former
les salariés en contact avec le client et/ou le produit concerné ;
âą lâobsolescence des certificats prĂ©sentĂ©s par de nombreux certifiĂ©s et
le manque de disponibilité des certifiés mobilisés par des fonctions
dâencadrant ou de technico-commercial ;
âą lâabsence de remise des fiches de donnĂ©es de sĂ©curitĂ© (FDS) dans
68,9 % des entreprises contrĂŽlĂ©es, et, lĂ oĂč elles sont fournies, un
dĂ©faut dâinformation concomitant dans 36 % des cas ;
⹠le manque de vérification par les vendeurs du contenu des FDS dans
79,4 % des entreprises, et pour les autres une vérification partielle
suivie gĂ©nĂ©ralement dâun retour vers le fournisseur mais pas dâune
information en retour vers les clients ;
âą un dĂ©faut dâinformation des clients quasi total (84,3 %) sur lâactuali-
sation des fiches de données de sécurité portées à la connaissance
des vendeurs par leurs fournisseurs ;
⹠la vente de produits phytopharmaceutiques classés cancérogÚnes,
mutagĂšnes, toxiques pour la reproduction (CMR) dans 76 % des
entreprises contrÎlées, et 60 % seulement de vendeurs informés des
risques spĂ©cifiques liĂ©s Ă lâutilisation de ces produits ;
⹠sur un échantillon significatif de produits CMR contrÎlés, 33 % des
Ă©tiquettes et/ou des fiches de donnĂ©es de sĂ©curitĂ© nâĂ©taient pas
conformes, et des produits retirés de la vente sont encore acces-
sibles.
Au-delà des suites données par les agents de contrÎle à leurs inter-
ventions, les résultats de cette campagne ont fait apparaßtre des écarts
importants entre les obligations de formation des vendeurs et dâinfor-
mation des acheteurs/utilisateurs, notamment via les fiches de données
de sécurité, et la réalité des pratiques des entreprises. Les interventions
nombreuses et ciblées des agents de contrÎle ont fortement interpellé
les entreprises sur leurs carences et les ont amené à mobiliser leurs
instances professionnelles nationales.
232
LâINSPECTION DU TRAVAIL EN FRANCE EN 2009
Partie 6 - Activité 22/11/10 19:00 Page 232
Au plan national, la DGT et le bureau de la santé et de la sécurité
au travail du ministĂšre chargĂ© de lâAgriculture ont rencontrĂ© les profes-
sionnels de la coopération et du négoce ainsi que les représentants de
lâindustrie des produits phytopharmaceutiques pour leur prĂ©senter ces
résultats en mettant en évidence les carences et non-conformités
relevées, et pour identifier les marges de progrÚs attendues.
Au plan territorial, les services déconcentrés poursuivront les
actions de sensibilisation des professionnels sur la prévention des
risques dus aux produits phytosanitaires.
La campagne de contrĂŽle des risques liĂ©s aux travaux dâĂ©lagage
Cette campagne sur les travaux dâĂ©lagage sâest dĂ©roulĂ©e du
1
er
octobre au 31 décembre.
Elle a eu pour objectif de prévenir certains risques liés aux travaux
rĂ©alisĂ©s dans les arbres Ă lâaide de cordes, et plus particuliĂšrement aux
travaux dâĂ©lagage.
Les travaux dâĂ©lagage sont gĂ©nĂ©ralement exĂ©cutĂ©s par des salariĂ©s
dâentreprises paysagistes ou de travaux ruraux relevant du rĂ©gime
agricole, voire par des travailleurs indĂ©pendants, lorsquâils ne sont pas
directement réalisés par les employés des collectivités locales. Les
travaux dâĂ©lagage exposent ceux qui les rĂ©alisent Ă des risques de
chutes de hauteur, mais Ă©galement Ă des risques de blessures par scie
Ă chaĂźne, de heurts par des branches ou des billons tombant au sol, et
dâĂ©lectrisation, voire dâĂ©lectrocution, au voisinage de lignes Ă©lectriques
aériennes en conducteurs nus. La réalisation de tels travaux implique la
maßtrise de techniques trÚs élaborées pour grimper, se déplacer dans
les houppiers et tailler la vĂ©gĂ©tation ; les opĂ©rateurs doivent donc ĂȘtre
formés et qualifiés.
Cette campagne visait, tout particuliĂšrement, Ă sâassurer que les
entreprises et les travailleurs indĂ©pendants (Ă lâexception pour ces
derniers du point relatif à la surveillance médicale) :
âą appliquent les textes relatifs aux travaux Ă la corde et mettent en
Ćuvre les dispositions de lâarrĂȘtĂ© du 4 aoĂ»t 2005 destinĂ©es Ă assurer
la sĂ©curitĂ© des Ă©lagueurs lorsquâil est dĂ©rogĂ© aux rĂšgles relatives Ă la
protection collective pour lâexĂ©cution de travaux en hauteur et aux
rĂšgles relatives au travail au moyen de corde ;
âą utilisent les Ă©quipements de protection individuelle dâassurage
appropriés et dûment vérifiés ;
LâACTIVITĂ DE LâINSPECTION DU TRAVAIL
233
Partie 6 - Activité 22/11/10 19:00 Page 233
âą respectent les dispositions en vigueur sur les travaux au voisinage
des lignes électriques aériennes en conducteurs nus ;
âą font bĂ©nĂ©ficier leurs salariĂ©s grimpeurs-Ă©lagueurs dâune surveillance
médicale spéciale.
Enfin, cette campagne sâest accompagnĂ©e dâun renforcement des
compétences techniques des agents de contrÎle en leur assurant une
formation spécifique sur ce type de travaux.
Au total, 661 contrÎles ont été réalisés et ont porté sur :
âą 527 entreprises (79,7 %) ;
⹠134 travailleurs indépendants (20,3 %).
Les contrÎles menés au cours de cette campagne ont fait apparaßtre
certaines insuffisances Ă la fois des entreprises et des travailleurs
indĂ©pendants dans la mise en Ćuvre des mesures de prĂ©vention
relatives aux travaux rĂ©alisĂ©s dans les arbres Ă lâaide de cordes, et plus
particuliĂšrement aux travaux dâĂ©lagage :
âą pour un nombre significatif dâentreprises et de travailleurs indĂ©pen-
dants le DUER est inexistant ou les risques liĂ©s aux travaux dâĂ©lagage
ne sont pas évalués ;
⹠la moitié des entreprises et des travailleurs indépendants contrÎlés
méconnaissent les mesures particuliÚres de prévention prévues par
lâarrĂȘtĂ© du 4 aoĂ»t 2005 ;
⹠globalement la majorité des entreprises et des indépendants dispo-
sent des EPI appropriés ;
⹠les maintiennent en bon état et assurent également leurs vérifications
périodiques ;
âą sâagissant des chantiers en proximitĂ© des lignes Ă©lectriques aĂ©riennes,
un tiers des chantiers ne respectent pas les distances minimales de
sécurité par rapport aux piÚces conductrices nues sous tension,
exposant ainsi les travailleurs Ă des risques dâĂ©lectrisation, voire
dâĂ©lectrocution ;
⹠concernant la surveillance médicale spéciale des grimpeurs-
Ă©lagueurs, les entreprises assurent mieux lâexamen mĂ©dical
dâembauche et lâexamen mĂ©dical pĂ©riodique que la surveillance
médicale particuliÚre de leurs salariés.
234
LâINSPECTION DU TRAVAIL EN FRANCE EN 2009
Partie 6 - Activité 22/11/10 19:00 Page 234
I.5. L
E PLAN D
â
ACTION D
â
URGENCE SUR LE STRESS AU TRAVAIL
DĂ©voilĂ© le 9 octobre dernier lors dâune rĂ©union exceptionnelle du
comitĂ© permanent du Conseil dâorientation sur les conditions de travail
(COCT), le plan dâaction dâurgence au travail vise Ă mobiliser les
employeurs des secteurs privé et public sur la prévention des risques
psychosociaux dans leurs entreprises.
Il prévoit notamment le lancement de négociations sur le stress
dans toutes les entreprises de plus de 1 000 salariés. Celles-ci font
lâobjet dâun bilan prĂ©sentĂ©, le 1
er
février 2010, devant le COCT et rendu
et sur les sites des
Direccte. Un séminaire associant les conseils régionaux de prévention
des risques professionnels a été également organisé avec les CRAM et
les Aract dans chaque région pour permettre aux entreprises, repérées
pour leurs bonnes pratiques, de faire part de leur expérience aux
partenaires sociaux. Un suivi et un bilan de ces actions ont été réalisés
rĂ©gion par rĂ©gion avec lâappui des services dâinspection du travail.
Par ailleurs, pour les PME et TPE, une politique dâinformation sur
les risques psychosociaux, les outils de diagnostic et les indicateurs
dâaction est mise en Ćuvre avec lâappui de lâAgence nationale pour
lâamĂ©lioration des conditions de travail (Anact) et de lâInstitut national
de recherche et de sécurité pour la prévention des accidents du travail
et des maladies professionnelles (INRS).
Enfin, afin de coordonner et dâimpulser les actions de prĂ©vention du
stress au travail, une cellule
ad hoc
a été placée auprÚs du Directeur
général du travail. Les directeurs régionaux font remonter à cette
cellule les cas qui leur paraissent les plus sensibles depuis le 1
er
février
2010.
Tous les Ă©lĂ©ments de ce plan dâurgence pour la prĂ©vention du stress
au travail ont été intégrés au second plan santé au travail élaboré
depuis fin 2009.
I.6. Lâ
ACTIVITĂ DE CONTRĂLE DE L
â
INSPECTION DU TRAVAIL
DANS LES CENTRALES NUCLĂAIRES
Le contrĂŽle de lâapplication de la rĂ©glementation en matiĂšre de
santé et sécurité au travail constitue, en 2009, la principale activité de
lâASN en matiĂšre dâinspection du travail.
Les centrales nucléaires présentent des risques pour les travailleurs
qui sont liĂ©s au caractĂšre nuclĂ©aire de lâactivitĂ© et Ă lâĂ©mission de
LâACTIVITĂ DE LâINSPECTION DU TRAVAIL
235
Partie 6 - Activité 22/11/10 19:00 Page 235
rayonnements ionisants, mais aussi des risques dits âconventionnelsâ.
Ceux-ci sont liés par exemple aux installations électriques, aux équipe-
ments sous pression de gaz ou de vapeur, aux produits chimiques
utilisĂ©s, aux circuits dâhydrogĂšne pour le risque dâexplosion, aux
circuits dâazote pour celui de lâasphyxie, aux travaux en hauteur ou
encore Ă la manutention de charges lourdes et bien dâautres, etc.
En 2009, lâactivitĂ© de contrĂŽle des IT de lâASN a couvert les champs
suivants :
âą dans le cadre de sa mission dâinspection du travail sur le chantier de
lâEPR Ă Flamanville :
- la participation à des réunions du CollÚge interentreprises de
sécurité, de santé et des conditions de travail (CISSCT),
- la réalisation de contrÎles de sécurité sur le chantier,
- la rĂ©alisation dâenquĂȘtes sur les accidents survenus sur le chantier,
- la réponse à des attentes directes de la part de salariés ;
⹠les risques de chutes de hauteur sur les chantiers, la conformité des
Ă©chafaudages mais aussi des appareils de levage. Les entreprises
sous-traitantes sont en particulier suivies sur les chantiers lors des
opĂ©rations de maintenance pendant les arrĂȘts de rĂ©acteur. Les
inspecteurs de lâASN ont constatĂ© Ă plusieurs reprises des Ă©carts Ă la
rĂ©glementation, notamment Ă lâoccasion dâenquĂȘtes rĂ©alisĂ©es Ă la
suite dâaccidents du travail. Lâexploitant a alors Ă©tĂ© mis en demeure
de faire vĂ©rifier ses installations puis dâassurer les mises en confor-
mité nécessaires ;
âą les enquĂȘtes systĂ©matiques en cas dâaccidents du travail mortels ou
graves ;
âą le respect des dispositions du Code du travail par les entreprises
intervenant sur les chantiers, notamment pour ce qui est des inter-
ventions en coactivités nécessaires au fonctionnement ou à la mainte-
nance des centrales nuclĂ©aires. LâASN a pu notamment sâassurer que
lâexposition aux rayonnements ionisants Ă©tait contrĂŽlĂ©e avec le mĂȘme
niveau de qualité, que les interventions soient réalisées par des
prestataires ou par des salariĂ©s dâEDF. Mais les inspecteurs de lâASN
constatent rĂ©guliĂšrement lâaspect formel et peu opĂ©rationnel des
plans de prĂ©vention, document rĂ©glementaire permettant dâanalyser
les risques liés à la coactivité et de les prévenir ;
⹠le respect des rÚgles de travail en milieu contaminé et des niveaux
de propreté radiologique des locaux ;
236
LâINSPECTION DU TRAVAIL EN FRANCE EN 2009
Partie 6 - Activité 22/11/10 19:00 Page 236
âą les activitĂ©s impliquant lâutilisation de produits chimiques cancĂ©ro-
gĂšnes, mutagĂšnes ou ayant un impact sur la reproduction. Les inspec-
teurs de lâASN ont constatĂ© des Ă©carts Ă la rĂ©glementation, notamment
Ă lâoccasion des enquĂȘtes rĂ©alisĂ©es Ă la suite dâaccidents du travail. Les
exploitants ont été incités à prendre des mesures respectant les
principes de prévention : supprimer en premier lieu le risque ou
limiter lâexposition des travailleurs Ă ces produits et leur trouver des
substituts moins dangereux ; une action a ainsi été menée concernant
les Ă©manations de formol provenant des calorifugeages, ainsi quâune
action concernant lâutilisation de lâacide borique ;
⹠les conditions de réalisation de travaux à proximité du réacteur alors
que celui-ci est en fonctionnement (puissance
â
2 %) tant sur le
plan de lâexposition aux rayonnements ionisants, quâĂ la chaleur ;
⹠le suivi médical des travailleurs, constaté dans certains cas comme
perfectible ;
âą les documents uniques dâĂ©valuation des risques, tout comme les
plans de prévention, sont souvent des documents formels, incom-
plets et insuffisamment opérationnels.
Par leur prĂ©sence rĂ©guliĂšre aux CHSCT, les inspecteurs de lâASN
suivent lâactivitĂ© de ces instances et se tiennent rĂ©guliĂšrement informĂ©s
des sujets, notamment en matiĂšre dâaccidents du travail et de risques
psychosociaux.
Les inspecteurs de lâASN ont rĂ©alisĂ© des contrĂŽles sur le respect de
la réglementation relative au temps de travail, spécifiquement lors des
pĂ©riodes dâarrĂȘt de rĂ©acteur pour maintenance. Ils ont constatĂ©, comme
en 2008, des écarts concernant le respect des durées maximales de
travail quotidiennes et hebdomadaires et des temps de repos. Des
rappels de la réglementation ont été réalisés à cet égard et des
demandes de dérogation ont été instruites et, pour certaines, refusées.
Les inspecteurs de lâASN ont eu Ă se prononcer sur plusieurs
expĂ©riences visant Ă modifier lâorganisation du travail lors des arrĂȘts de
rĂ©acteur. Ces modifications qui visent Ă optimiser lâorganisation des
travaux rĂ©alisĂ©s et rĂ©duire la durĂ©e des arrĂȘts tout en amĂ©liorant la
sûreté, ont des effets significatifs sur les rythmes, les conditions et les
relations au travail qui doivent ĂȘtre Ă©galement pris en compte par les
exploitants.
Enfin, lâASN suit avec attention les nĂ©gociations relatives Ă la durĂ©e
du travail des cadres en cours chez EDF. Les inspecteurs de lâASN ont
été amenés à examiner des sujets soulevés par les institutions repré-
LâACTIVITĂ DE LâINSPECTION DU TRAVAIL
237
Partie 6 - Activité 22/11/10 19:00 Page 237
sentatives du personnel (conflits sociaux, arbitrages concernant les
CHSCT, qualitĂ© de prestations de service et notion dâautonomie du
prestataire) ou des demandes individuelles.
Ils participent aussi ponctuellement Ă des travaux conjoints dans le
cadre des comités opérationnels de lutte contre le travail Illégal
(COLTI) animĂ©s par le Procureur de la RĂ©publique. LâASN a ainsi
mené, sur le chantier de Flamanville, une inspection concertée visant
lâapplication de la rĂ©glementation relative aux travailleurs Ă©trangers
présents sur le chantier dans le cadre de prestations de service interna-
tionales ou non, en y associant lâUrssaf, la police aux frontiĂšres et lâins-
pection du travail.
Enfin, lâannĂ©e 2009 a Ă©tĂ© caractĂ©risĂ©e par une forte demande des
reprĂ©sentants du personnels dâEDF lors du conflit social qui a marquĂ©
le premier semestre, ainsi que lors de lâarbitrage de procĂ©dures dâalerte
en cas de danger grave et imminent mises en Ćuvre par les CHSCT.
Les inspecteurs du travail de lâASN ont adressĂ© en 2009 sept procĂšs-
verbaux (PV) établis sur cinq sites, aux différents parquets concernés.
Ces PV sont relatifs à des infractions relatives à la santé et à la sécurité
dans quatre cas dont trois Ă lâorigine dâaccidents du travail, ou relatives
à la durée du travail.
La coordination avec la DGT qui sâest renforcĂ©e en 2009, sâest
concrĂ©tisĂ©e au dĂ©but de lâannĂ©e 2010 par la signature conjointe dâun
protocole de coordination et dâune instruction dâorganisation aux
services.
LâASN renforcera la formation de ses inspecteurs du travail en
améliorant et en allongeant le cursus de formation initiale. Elle confor-
tera le réseau en apportant la méthodologie, les ressources (outils de
contrĂŽle) et lâappui juridique. Enfin lâASN encouragera et soutiendra
une intervention cohérente, coordonnée et programmée dans les
centrales nucléaires et en particulier les contrÎles des entreprises sous-
traitantes.
Le plan dâaction formalisĂ© des IT de lâASN pour les annĂ©es
2010-2012 concernant lâintervention et le contrĂŽle se concentrera sur :
âą le ciblage de lâactivitĂ© en cohĂ©rence avec les prioritĂ©s de la politique
travail du ministÚre chargé du Travail en proposant 2 journées de
contrÎle programmées par an et par paire de réacteurs ;
⹠la contribution à la prévention et à la réduction des risques profes-
sionnels en se concentrant sur les chantiers en arrĂȘts de rĂ©acteurs
(travail en hauteur, risques psychosociaux, risques chimiques/CMR) ;
238
LâINSPECTION DU TRAVAIL EN FRANCE EN 2009
Partie 6 - Activité 22/11/10 19:00 Page 238
âą la garantie de lâeffectivitĂ© du droit en matiĂšre de durĂ©e du travail
notamment ;
âą la dynamisation de la nĂ©gociation et lâamĂ©lioration des conditions du
dialogue social (CHSCT et Ă©lections professionnelles) ;
⹠la lutte contre le travail illégal et le suivi des prestations de service
international.
ActivitĂ© de lâinspection du travail dans les CNPE
Source : ASN
* Nombre de salariĂ©s dâEDF des Ă©tablissements contrĂŽlĂ©s
** Nombre de lettres dâobservations adressĂ©es Ă des entreprises
*** Total des observations
**** Réunions auxquelles les inspecteurs du travail ASN ont participé
***** Position sur rÚglement intérieur, position sur danger grave et imminent, dérogations Code du travail
Nombre de divisions territoriales en charge des missions dâinspection du
travail : 8
Nombre dâinspecteurs du travail : 15 (5,2 ETPT) et 1 directeur du travail (au
31 décembre 2009)
LâACTIVITĂ DE LâINSPECTION DU TRAVAIL
239
ActivitĂ© des inspecteurs du travail de lâASN au sein
Totaux 2008
Totaux 2009
des centrales nucléaires (R. 8111-11)
Nombre dâĂ©tablissements contrĂŽlĂ©s
71 dont 50 entreprises 71 dont 50 entreprises
intervenantes sur
intervenantes sur
le chantier de lâEPR
le chantier de lâEPR
Nombre de salariés employés dans ces établissements*
16 764
19 841
Nombre de journĂ©es dâinspection
136
176
Nombre dâinterventions**
201
393
Nombre dâobservations***
515
714
ThÚme santé sécurité au travail
386
505
ThÚme qualité et effectivité du droit du travail
87
117
ThÚme dialogue social et démocratie sociale
23
85
ThÚme lutte contre le travail illégal
19
7
Nombre de procĂšs verbaux
1
7
Nombre de mises en demeure
3
2
Nombre dâarrĂȘts de travaux
3
2
Nombre de référés civils
0
0
Nombre dâenquĂȘtes (arrĂȘt maladie/maladie professionnelle)
13
16
Nombre de réunions CHSCT****
33
42
Nombre de décisions relatives au licenciement
6
0
ou au transfert de salariés protégés
Nombre dâautres dĂ©cisions*****
42
91
Partie 6 - Activité 22/11/10 19:00 Page 239
I.7. L
ES AUTRES PLANS NATIONAUX RELATIFS Ă LA SANTĂ
-
SĂCURITĂ
Sumer : une nouvelle enquĂȘte en 2009 sur lâexposition aux risques
professionnels
Le renouvellement de lâenquĂȘte Sumer (surveillance mĂ©dicale des
expositions aux risques professionnels) en 2009 a été nécessaire pour
actualiser les connaissances acquises en 2003, Ă©tendre le champ de
lâenquĂȘte aux agents des fonctions publiques dâĂtat et territoriale, suivre
lâĂ©volution des expositions aux risques professionnels et rĂ©pondre aux
demandes dâindicateurs pour le suivi des plans gouvernementaux en
matiÚre de santé publique et de santé au travail. Le déroulement de
lâenquĂȘte a Ă©tĂ© similaire Ă celui des deux enquĂȘtes prĂ©cĂ©dentes,
reposant sur la participation active des médecins du travail.
Le plan national santé environnement (PNSE) 2009-2013
Par nature, les questions de santé environnementale concernent
lâensemble de la population et impliquent de nombreux acteurs : associa-
tions de protection de lâenvironnement, associations de malades et de
victimes, partenaires sociaux ; de nombreux ministĂšres (Ăcologie, SantĂ©,
Travail, Agriculture, Ăconomie) et de nombreuses agences et Ă©quipes de
recherche. ĂlaborĂ© en collaboration avec lâensemble de ces parties
prenantes, ce deuxiĂšme PNSE sâinscrit dans la continuitĂ© des actions
portĂ©es par le premier et confirmĂ©es par le Grenelle de lâenvironnement.
Seize thématiques structurent ce plan dans lequel les questions de
santé au travail sont traitées de maniÚre transverse. Parmi les
58 mesures concrĂštes Ă mettre en Ćuvre, la protection des travailleurs
est plus particuliÚrement recherchée dans les actions suivantes :
âą mieux connaĂźtre et limiter les sources de pollution Ă lâintĂ©rieur des
bĂątiments (action 7) ;
âą rĂ©duire les expositions liĂ©es Ă lâamiante (action 10) ;
âą dĂ©velopper des actions dâincitation et dâaide Ă la substitution de
substances toxiques en milieu de travail et favoriser le développe-
ment de procédés alternatifs (action 11) ;
âą renforcer le suivi des expositions professionnelles (action 12) ;
⹠améliorer la santé et le confort des usagers et des travailleurs des
transports (action 16) ;
âą renforcer la rĂ©glementation, la veille, lâexpertise et la prĂ©vention des
risques sur les nanomatériaux (action 46) ;
⹠afficher clairement le domaine santé environnement travail dans les
politiques scientifiques des différents opérateurs de recherche et
renforcer les moyens humains et financiers (action 48) ;
240
LâINSPECTION DU TRAVAIL EN FRANCE EN 2009
Partie 6 - Activité 22/11/10 19:00 Page 240
âą renforcer les capacitĂ©s dâexpertise scientifique en santĂ©-environne-
ment-travail (action 54).
Le plan cancer 2009-2013
Programme stratégique articulé avec les autres plans de santé
publique, le plan de mobilisation nationale contre le cancer comporte
cinq axes prioritaires : ârechercheâ, âobservationâ, âprĂ©vention-dĂ©pis-
tageâ, âsoinsâ, âvivre pendant et aprĂšs un cancerâ. Sâagissant des
actions Ă conduire dans le champ professionnel en vue dâune
meilleure protection de la santé des travailleurs, le ministÚre du Travail
sera plus particuliĂšrement impliquĂ© dans la mise en Ćuvre et le suivi
des mesures visant Ă :
âą âamĂ©liorer lâobservation et la surveillance des cancers liĂ©s Ă lâenvi-
ronnement professionnelâ (mesure 9 de lâaxe âobservationâ) ;
âą ârenforcer la prĂ©vention des cancers liĂ©s Ă lâenvironnement en parti-
culier dans le domaine professionnelâ (mesure 12 de lâaxe âprĂ©ven-
tion-dĂ©pistageâ).
Il faut noter quâau sein de cette mesure 12, la DGT sera chargĂ©e du
pilotage des trois actions suivantes :
âą âamĂ©liorer le recensement des cancers dâorigine professionnelleâ ;
âą âeffectuer des campagnes de contrĂŽles renforcĂ©es de lâapplication
des réglementations auprÚs de toutes les entreprises en ciblant sur
les cancĂ©rigĂšnes les plus utilisĂ©s et faire Ă©voluer la rĂ©glementationâ ;
âą âĂ©laborer Ă lâattention des mĂ©decins du travail et des mĂ©decins
traitants des recommandations de bonnes pratiques pour améliorer
la surveillance mĂ©dicale des travailleurs exposĂ©s Ă des CMRâ.
Le plan national de prĂ©vention et de lutte âpandĂ©mie grippaleâ
Depuis plusieurs annĂ©es, lâĂtat conduit des rĂ©flexions pour se
préparer à gérer au mieux une crise sanitaire majeure. Dans ce cadre
et conformĂ©ment aux principes inscrits dans le âplan national de
prĂ©vention et de lutte contre une pandĂ©mie grippaleâ, des actions ont
Ă©tĂ© prĂ©vues pour limiter les consĂ©quences nĂ©fastes dâune telle
pandĂ©mie sur lâĂ©conomie nationale et le fonctionnement de la sociĂ©tĂ©
dans son ensemble.
En 2009, le contexte de la grippe A/H1N1 a Ă©tĂ© lâoccasion dâadapter
certains dispositifs et de compléter plusieurs mesures du plan national
et des instructions sectorielles qui en découlent.
LâACTIVITĂ DE LâINSPECTION DU TRAVAIL
241
Partie 6 - Activité 22/11/10 19:00 Page 241
Afin de permettre le maintien de lâactivitĂ© Ă©conomique au niveau le
plus élevé possible et le plus longtemps possible tout en protégeant
les travailleurs face à la pandémie grippale, la DGT a pris un certain
nombre de dispositions (instructions et recommandations, actions de
sensibilisation et de communication) en vue de faciliter la gestion de la
crise par les chefs dâentreprises.
En 2009, les mesures suivantes ont été prises :
⹠face au risque de pandémie grippale, pouvant occasionner un fort
absentĂ©isme des salariĂ©s et dĂ©sorganiser lâactivitĂ© Ă©conomique, les
pouvoirs publics avaient, dÚs 2007, recommandé aux entreprises, quels
que soient leur taille ou leur secteur dâactivitĂ©, de prĂ©parer un âplan de
continuitĂ© de lâactivitĂ©â (PCA). Dans le courant de lâannĂ©e 2009, la DGT
a formulé un certain nombre de recommandations afin de favoriser et
dâencadrer lâĂ©laboration de cet outil dâanticipation qui, mĂȘme sâil ne
sâimpose pas juridiquement aux entreprises, permet de protĂ©ger les
salariĂ©s prĂ©sents et dâassurer un maintien raisonnĂ© de lâactivitĂ© de
lâentreprise.
Deux circulaires ont ainsi Ă©tĂ© Ă©laborĂ©es, dans le cadre dâune concer-
tation interministĂ©rielle approfondie, Ă lâintention des acteurs de
lâentreprise, ainsi que des diffĂ©rents services concernĂ©s (inspection du
travail, inspection médicale du travail et services de santé au travail).
Compte tenu de lâĂ©volution de la situation sanitaire liĂ©e Ă la grippe
A/H1N1, la circulaire DGT 2009/16 du 3 juillet 2009 a permis de
rappeler le cadre de préparation des entreprises à une pandémie
grippale et dâapporter des rĂ©ponses Ă la fois pratiques et opĂ©ration-
nelles. La circulaire DGT 2009/15 du 26 juin 2009 a prĂ©cisĂ©, quant Ă
elle, le rÎle des médecins du travail et de services de santé au travail
dans lâaccompagnement des entreprises en pĂ©riode dâalerte pandĂ©-
mique ou de pandémie.
Au-delĂ dâune participation active aux rĂ©unions interministĂ©rielles et
aux divers travaux nécessaires à la transposition du plan national sur le
terrain (notamment la rédaction de fiches mesures présentant les
modalitĂ©s pratiques dâapplication des actions du plan national), la DGT
a apportĂ© une aide mĂ©thodologique aux petites entreprises pour lâĂ©la-
boration de leur PCA via un document synthétique et simplifié
exposant les Ă©lĂ©ments essentiels du plan de continuitĂ© de lâactivitĂ©
envoyĂ© Ă lâensemble des petites entreprises par lâAcoss ;
âą en 2008, lâAnact et lâAfsset avaient Ă©tĂ© chargĂ©es dâune Ă©tude visant
Ă aider les entreprises, en particulier dans le secteur de la grande distri-
bution, Ă se conformer aux recommandations nationales et Ă Ă©laborer
242
LâINSPECTION DU TRAVAIL EN FRANCE EN 2009
Partie 6 - Activité 22/11/10 19:00 Page 242
un PCA. Cette étude commune, ainsi que le film pédagogique réalisé
dans ce cadre, ont été présentés aux entreprises et partenaires sociaux
concernĂ©s lors dâun colloque organisĂ© le 18 septembre 2009 et intitulĂ©
âPandĂ©mie grippale, prĂ©parer son plan de continuitĂ© dâactivitĂ©â ;
⹠enfin, des actions ciblées de sensibilisation et de communication ont
Ă©tĂ© conduites tout au long de lâannĂ©e 2009 :
- rencontre du DGT, le 5 mai 2009, avec 80 représentants des direc-
tions des plus grandes entreprises françaises pour prĂ©senter lâactua-
lité du sujet et échanger sur les difficultés rencontrées par les
acteurs économiques dans leur préparation à une pandémie
grippale,
- sensibilisation réguliÚre des partenaires sociaux et des fédérations
des principales branches professionnelles Ă diffuser largement les
circulaires précitées vers leurs adhérents,
- rĂ©union dâinformation des partenaires sociaux lors dâune rĂ©union
extraordinaire du COCT tenue le 12 juin 2009,
- mobilisation et formation des agents de Travail-Info-Service, service
téléphonique de renseignement du public sur le droit du travail,
- conception dâune communication sectorielle dans ce domaine, Ă
lâintention des acteurs de lâentreprise et par des outils adaptĂ©s
(guide pratique de la vie quotidienne en pandémie, guide pratique
pour les services Ă la personne ; rubrique âvous ĂȘtes une entre-
priseâ du site
; rubrique
âpandĂ©mie grippaleâ sur le site
et sur
les sites internet et intranet du ministĂšre du Travail),
- interventions réguliÚres de la DGT dans divers séminaires et
colloques sur le sujet.
Lâimplication des acteurs de la santĂ© au travail doit ĂȘtre soulignĂ©e.
Lâensemble de lâadministration du travail a jouĂ© un rĂŽle dĂ©terminant de
prĂ©vention et dâaccompagnement tout au long de cette pĂ©riode diffi-
cile, notamment par des actions dâinformation, de sensibilisation, de
conseil et dâalerte aux entreprises et aux salariĂ©s. Il faut Ă©galement
souligner la trÚs forte mobilisation des médecins du travail dans la
campagne de vaccination A/H1N1, ainsi que lâimplication constante de
lâinspection mĂ©dicale, tant au niveau rĂ©gional que central.
LâACTIVITĂ DE LâINSPECTION DU TRAVAIL
243
Partie 6 - Activité 22/11/10 19:00 Page 243
II. LA MISE EN ĆUVRE DE LA POLITIQUE DU TRAVAIL
II.1. P
RĂSENTATION ET ANALYSE DES INDICATEURS D
â
ACTIVITĂ
,
GĂNĂRAUX ET PAR THĂMES
Les graphes ci-aprÚs présentent les interventions effectuées par les
agents de lâinspection du travail (France entiĂšre) en 2009.
AprĂšs une prĂ©sentation des indicateurs gĂ©nĂ©raux, lâactivitĂ© de lâins-
pection est déclinée par thÚmes en suivant un ordre décroissant
dâimportance quantitative des manquements enregistrĂ©s par les agents
de contrĂŽle dans le systĂšme dâinformation Cap-Sitere. Les chiffres en
italique rappellent les donnĂ©es de lâannĂ©e 2008.
* Ce chiffre concerne les intentions de PV qui ne se compare pas aux PV rĂ©ellement Ă©tablis par lâinspection
du travail (cf. infra).
Nombre total dâinterventions : 307 544
(251 093)
Ces suites Ă intervention constatent-elles au moins une infraction ?
Missions de conciliation
1 733
(2 377)
35 %
(29 %)
Ces interventions ont-elles généré une suite ?
non
Nombre de suites Ă interventions
constatant une ou plusieurs
infractions : 203 656
(
183 010)
DĂ©cisions
47 048
(34 713)
67 %
(73 %)
2 %
(3 %)
2 %
(2 %)
2 %
(2 %)
0 %
(0 %)
17 %
(15 %)
8 %
(3 %)
1 %
(1 %)
1 %
(1 %)
0 %
(0 %)
Nombre de suites Ă
interventions : 277 673
(
230 040)
RĂ©unions en entreprises
10 596
(9 290)
EnquĂȘtes
106 336
(72 491)
3 %
(3 %)
1 %
(1 %)
61 %
(66 %)
ContrĂŽles
188 879
(166 935)
oui
Nombre dâinterventions
sans suite : 29 871
(
21 053)
non
oui
Nombre de suites Ă interventions
ne constatant pas infractions :
74 017
(
47 017)
73 %
(80 %)
10 %
(8 %)
27 %
(20 %)
90 %
(92 %)
Avis
21 509
(7 423)
Demandes de vérification
1 314
(1 469)
Rapports
3 759
(3 168)
Signalements
387
(257)
Lettres dâobservations
187 387
(167 770 )
DĂ©cisions de chantier
6 070
(5 834)
Mises en demeure
5 091
(4 953)
ProcĂšs-verbaux
*
5 077
(4 430)
Référés
31
(23)
244
LâINSPECTION DU TRAVAIL EN FRANCE EN 2009
Partie 6 - Activité 22/11/10 19:00 Page 244
II.1.1. Cadrage gĂ©nĂ©ral de lâactivitĂ© de lâinspection
du travail
Les agents de contrĂŽle de lâinspection du travail ont effectuĂ© au
cours de lâannĂ©e 307 544
(158)
interventions (source Cap-Sitere) qui se
répartissent de la façon suivante :
Source : Cap-Sitere (Delphes), données extraites le 15 avril 2010
Ces résultats représentent une progression trÚs importante sur les
trois derniÚres années (+ 42 %), liée à plusieurs facteurs :
âą une meilleure appropriation et utilisation de Cap-Sitere rendue
possible par le fort engagement de la ligne hiérarchique en la
matiĂšre et les amĂ©liorations apportĂ©es Ă lâoutil ;
âą une augmentation sensible des effectifs de contrĂŽle dans le double
cadre de la mise en Ćuvre du PMDIT et de la fusion des services
dâinspection du travail.
Des marges de progrĂšs existent encore dans la mesure oĂč ces deux
facteurs ont vocation Ă se renforcer :
âą lâimplication du management va se confirmer notamment dans la
cadre du nouveau contexte dessiné par la création des Direccte ;
âą lâĂ©cart constatĂ© entre les effectifs cible issus du PMDIT et de la fusion
et la réalité des forces de contrÎle opérationnelles (74 %) va se
rĂ©duire par lâintĂ©gration progressive des agents issus de la fusion
dans les organisations, les mĂ©thodes et lâutilisation de lâoutil Cap-
Sitere.
En outre, les disparitĂ©s rĂ©gionales constatĂ©es montrent que, au-delĂ
du volume dâactivitĂ© rĂ©el, la saisie des informations nâest pas encore
complĂšte.
LâACTIVITĂ DE LâINSPECTION DU TRAVAIL
245
158) Il convient dây ajouter les 3 170 interventions effectuĂ©es dans les Ă©tablissements de transport saisies
dans ACONITT, ainsi que les 22 000 interventions effectuées dans le secteur agricole et non
enregistrées dans Cap-Sitere.
Types dâintervention
Total
Visites
169 935
Contre visites
18 944
EnquĂȘtes
106 336
Missions de conciliation
1 733
RĂ©unions en entreprise
10 596
TOTAL
307 544
Rappel - 2008
251 788
Rappel - 2007
216 757
Partie 6 - Activité 22/11/10 19:00 Page 245
Le nombre moyen dâinterventions par agent
(159)
est stable (166 en
2009 pour 168 en 2008) dans un contexte marqué par :
âą une Ă©volution des formes dâinterventions sous lâeffet de :
- la crise Ă©conomique (demandes de renseignements, PSE, licencie-
ment des salariés protégés, conflits, instructions de demandes de
chĂŽmage partiel, etc.). Ainsi, le nombre dâenquĂȘtes effectuĂ©es en
2009 a augmenté de 47 % par rapport à 2008,
- lâapparition de nouveaux champs dâintervention, notamment en
matiĂšre de santĂ© et sĂ©curitĂ© (risques psychosociaux) dont lâapprĂ©-
hension complexe est consommatrice de temps ;
âą une Ă©volution substantielle des organisations dans le cadre de la
mise en Ćuvre du PMDIT, de la fusion des services et de la crĂ©ation
des Direccte qui ont fortement mobilisé les agents en matiÚre de
formation, de participation Ă des instances de concertations, de
changement de locaux, etc.
LâactivitĂ© de contrĂŽle progresse pour autant de façon satisfaisante, en
particulier en ce qui concerne les prioritĂ©s dâactions dĂ©finies dans les
BOPT. Pour mĂ©moire, les contrĂŽles doivent sâinscrire dans un Ă©quilibre
entre actions non programmées et actions programmées dont 35 % de
ces derniÚres doivent porter sur une priorité du niveau national.
La part des contrĂŽles
(160)
ayant porté sur au moins une priorité natio-
nale, régionale ou locale est de 34 %
(161)
(30 % en 2008). La part des
contrĂŽles ayant portĂ© sur lâune au moins des prioritĂ©s nationales est de
31 % (26 % en 2008).
Cette Ă©volution traduit une diffusion de plus en plus grande de la
notion de programmation et une implication croissante des agents
dans ce processus. Il en va de mĂȘme pour leur mobilisation sur les
campagnes dâactions quâelles soient dâinitiative nationale ou
européenne.
Précisions sur les indicateurs généraux
Neuf interventions sur dix donnent lieu Ă une suite (280 000, + 17 % / 2008). Le
nombre dâinterventions sans suite (environ 10 % du total des interventions)
sâexplique pour les deux tiers par la mention âRien Ă signalerâ spĂ©cifiĂ©e lors de
la saisie. Pour le tiers restant, lâexplication est multiforme (saisie incomplĂšte,
abandon de saisie, erreur, etc.).
246
LâINSPECTION DU TRAVAIL EN FRANCE EN 2009
159) Agent = ETPT au sens du DER-PMDIT.
160) ContrĂŽle = visite + contre-visite.
161) Le mode de décompte actuellement opéré tend à sous estimer la part réelle des contrÎles ayant trait
aux priorités infranationales et par conséquent de rendre la cible de 50 % difficile à atteindre.
Partie 6 - Activité 22/11/10 19:00 Page 246
73 % de ces suites constatent au moins une infraction (80 % en 2008). Elles se
traduisent pour 92 % en lettres dâobservations. Globalement la rĂ©partition entre
les diffĂ©rents modes de constat reste stable par rapport Ă lâannĂ©e derniĂšre. En
corollaire, 27 % des suites Ă interventions ne conduisent pas Ă un constat
dâinfraction. Lâaugmentation importante du nombre de suites sans constat
dâinfraction (+ 27 000) rĂ©sulte de la croissance du nombre des avis et des
décisions (respectivement + 14 000 et + 12 000), en raison de la crise écono-
mique.
Enfin, il convient de rappeler quâune partie des agents issus de lâinspection
agricole et de celle des transports en 2009 nâavait pas encore totalement accĂšs
au systĂšme dâinformation. LâactivitĂ© des services est donc ici partiellement
minorée.
LâACTIVITĂ DE LâINSPECTION DU TRAVAIL
247
Partie 6 - Activité 22/11/10 19:00 Page 247
Les thĂšmes dâinterventions des services en 2009
(les chiffres en italique rappellent les donnĂ©es de lâannĂ©e 2008)
909 199
références
en Observation
(845 165)
1 168 845 références
enregistrées toutes
pratiques
professionnelles
confondues
(1 010 754)
965 904 références
constatant au moins une
infraction enregistrée
dans suites Ă
intervention
(824 929)
19 525
références
en PV
(15 981)
Santé-sécurité
Contrat de
travail
Représentation
du personnel
Emploi-
formation
Obligations
générales
NĂ©gociation
collective
Liberté et droits
fondamentaux
dont
58 %
64 %
(65 %)
52 %
(52 %)
675 082
(66 % - 635 536)
64 %
622 777
(66 % - 591 717)
18 %
20 %
(19 %)
20 %
(18 %)
211 895
(18 % - 180 292)
20 %
189 459
(19 % - 166 761)
11 %
6 %
(5 %)
4 %
(4 %)
127 716
(9 % - 88 383)
5 %
52 106
(5 % - 45 269)
5 %
2 %
(1 %)
1 %
(1 %)
58 670
(2 % - 19 723)
2 %
17 814
(1 % - 8 867)
3,5 %
4 %
(4 %)
23 %
(25 %)
40 642
(3,9 % - 39 002)
4 %
38 419
(4 % - 37 013)
2 %
3 %
(3 %)
0 %
(0 %)
25 553
(2 % - 22 185)
3 %
25 387
(2 % - 22 067)
2 %
2 %
(2 %)
0 %
(1 %)
22 070
(2 % - 635 536)
2 %
19 939
(2 % - 18 492)
248
LâINSPECTION DU TRAVAIL EN FRANCE EN 2009
Partie 6 - Activité 22/11/10 19:00 Page 248
Commentaire du graphe prĂ©sentant les thĂ©matiques dâintervention
Avec, en 2009, prÚs de 1,2 million de références à la réglementation du travail
(162)
,
toutes pratiques professionnelles confondues, lâĂ©quilibre entre les diffĂ©rents thĂšmes
dâintervention de lâinspection du travail est Ă©tonnamment stable par rapport Ă
lâobservation de cette mĂȘme activitĂ©, en 2008, sur le seul champ de lâancien
ârĂ©gime gĂ©nĂ©ralâ.
Lâordre des sept thĂšmes reste identique mis Ă part une inversion entre les â
obliga-
tions gĂ©nĂ©ralesâ
et
âlâemploi-formationâ
au profit de cette derniĂšre qui se trouve
désormais au 4
e
rang des thĂšmes dâintervention.
Le poids relatif de chacun des 7 thĂšmes reste globalement identique Ă 2008, Ă
quelques inflexions prĂšs. Ainsi la progression des thĂšmes
âcontrat de travailâ
et
âlâemploi-formationâ
sâanalyse en lien direct avec la crise Ă©conomique et lâampleur
des licenciements Ă©conomiques.
En termes de verbalisation, sans surprise le thĂšme
âsantĂ©-sĂ©curitĂ©â
concerne plus
de la moitié des procédures (52 % en 2009 comme en 2008), devant le
âtravail
illĂ©galâ
(inséré dans les
âobligations gĂ©nĂ©ralesâ
) et le
âcontrat de travailâ
.
LâACTIVITĂ DE LâINSPECTION DU TRAVAIL
249
162) Soit une augmentation de prĂšs de 16 % par rapport Ă 2008.
Partie 6 - Activité 22/11/10 19:00 Page 249
ThÚme : Santé et Sécurité
Sur quoi portent les infractions des suites Ă interventions ?
ContrÎle-généralités
dont
Principes généraux de
prévention
53 %
(47 %)
Documents et
affichages obligatoires
15 %
(17 %)
Conditions dâembauche de
jeunes travailleurs
8 %
(11 %)
1 168 845 références aux articles du CT dans les suites à interventions
dont 58 %
(675 082)
en matiÚre de santé et sécurité
(66
% soit 635 536 )
23 %
(23 %)
Ces suites Ă interventions constatent-elles au moins une infraction ?
non
8 %
(7 %)
92 %
(93 %)
oui
23 %
(23 %)
18 %
(20 %)
14 %
(13 %)
14 %
(14 %)
dont
services santé
au travail
95 %
(97 %)
145 381
(134 276)
141 806
(135 769)
113 695
(119 025)
86 417
(75 219)
84 477
(83 762)
Lieux de travail
dont
Installations sanitaires
et restauration
32 %
(33 %)
ĂlectricitĂ©
24 %
(23 %)
Risques d'incendies
et d'explosions
15 %
(15 %)
AĂ©ration, assainissement
12 %
(16 %)
Ăquipement de travail
dont
Utilisation
97 %
(96 %)
Conception
3 %
(4 %)
Risques liés
à certaines activités
ou opérations
dont
BĂątiment
75 %
(72 %)
Entreprise intervenante
15 %
(15 %)
Manutention
9 %
(13 %)
Expositions produits,
substances
dont
Amiante
39 %
(31 %)
Risque chimique
36 %
(38 %)
Risque cancérogÚne,
mutagĂšne ou toxique
13 %
(20 %)
Autres (bruit,
rayonnements ionisantsâŠ)
12 %
(11 %)
8 %
(7 %)
Autres
Nb de références dans
suites Ă interventions ne
constatant pas dâinfraction :
52 305
(43 819)
Nb de références dans
suites Ă interventions :
622 777
(591 717)
23 %
(22 %)
22 %
(22 %)
18 %
(20 %)
14 %
(13 %)
14 %
(15 %)
9 %
(8 %)
42 %
(43 %)
1 %
(1 %)
36 %
(35 %)
18 %
(19 %)
3 %
(2 %)
0 %
(0 %)
26 %
(26 %)
62 %
(60 %)
6 %
(8 %)
3 %
(3 %)
1 %
(3 %)
0 %
(1 %)
28 %
(27 %)
8 %
(8 %)
31 %
(34 %)
19 %
(19 %)
10 %
(7 %)
4 %
(4 %)
31 %
(21 %)
34 %
(35 %)
16 %
(14 %)
16 %
(10 %)
9 %
(19 %)
0 %
(1 %)
Observations :
577 484
(551 441)
DĂ©cisions de chantier :
13 469
(12 716)
Mises en demeure :
21 539
(19 167)
ProcĂšs-verbaux :
10 188
(8 260)
Référés :
97
(133)
250
LâINSPECTION DU TRAVAIL EN FRANCE EN 2009
Partie 6 - Activité 22/11/10 19:00 Page 250
Commentaire du graphe âsantĂ© et sĂ©curitĂ© au travailâ
Avec 675 000 références, la
âsantĂ© et sĂ©curitĂ© au travailâ
est le thĂšme dâinterven-
tion majoritaire de lâinspection du travail, mĂȘme si le poids relatif de ce thĂšme a
baissé par rapport à 2008. La répartition entre les nombres de références consta-
tant des infractions et celles nâen constatant pas, est stable par rapport Ă 2009. La
hiĂ©rarchie des secteurs est restĂ©e quasiment identique en termes de poids, Ă
lâexception de lâitem
âĂ©quipement de travailâ
(voir infra). Tous les autres secteurs
connaissent une croissance en volume.
Les items
âcontrĂŽle-gĂ©nĂ©ralitĂ©sâ
et
âlieux de travailâ
sont majoritaires et recensent
chacun plus de 140 000 références.
Lâitem
âcontrĂŽle-gĂ©nĂ©ralitĂ©sâ
fait en effet partie des objectifs du BOP 2009 Ă travers
la dĂ©marche dâĂ©valuation des risques professionnels dans les principaux secteurs
et activitĂ©s prĂ©sentant des risques avĂ©rĂ©s. Cependant si lâinvestissement global est
important, lâimpact de lâaction reste modeste. En effet, la dĂ©marche dâĂ©valuation
des risques professionnels reste trÚs éloignée des préoccupations, notamment des
TPE, et constitue un exercice assez formel de rĂ©daction dâun document-type, le
plus souvent non actualisé. Par ailleurs, les services continuent à constater le
déficit récurrent de formation à la sécurité, y compris sur les postes à risques, pour
les salariés temporaires.
En ce qui concerne les
âlieux de travailâ
, les conditions de travail restent largement
ignorées dans le processus de conception. Dans les locaux à usage de bureaux, la
logique de moindre surface sâimpose, sans analyse suffisante des consĂ©quences
sur les travailleurs en termes dâambiance sonore, de stress ou de contraintes
organisationnelles. Cependant, les agents de contrÎle se sont mobilisés dans
plusieurs rĂ©gions, notamment sur les questions dâambiance thermique dans les
secteurs du commerce et de la logistique, en utilisant lâoutil juridique de la mise en
demeure (62 % des références en mise en demeure).
Au regard des
âĂ©quipements de travailâ
les services relĂšvent encore souvent leur
vĂ©tustĂ© et lâabsence de protection des Ă©lĂ©ments mobiles, faits gĂ©nĂ©rateurs dâacci-
dents mortels ou graves. Les employeurs invoquent parfois la crise pour différer les
mises en conformité. Les carences les plus fréquentes concernent certains
matĂ©riels conçus pour lâĂ©lĂ©vation des personnes et matĂ©riaux.
La mobilisation de lâinspection sur les
chantiers du BTP
, traditionnellement impor-
tante, progresse de trois points en 2009 (majoritairement en observations). Le
risque mortel de chute de hauteur est une nouvelle fois confirmé. Une application
purement formelle de la réglementation sur les protocoles de sécurité (opérations
de livraison) ou des plans de prĂ©vention (entreprises extĂ©rieures) continue ĂȘtre
constatée particuliÚrement dans les TPE et dans le secteur agricole.
Le contrĂŽle du
ârisque chimiqueâ
, particuliĂšrement CMR, fait Ă©galement lâobjet dâun
investissement important des agents de contrÎle, comme préconisé par le BOP
2009. Le risque amiante a Ă©tĂ© davantage contrĂŽlĂ© quâen 2008 (rĂ©fĂ©rences amiante :
+ 8 points dont 274 PV). En outre, les services relÚvent réguliÚrement la qualification
insuffisante des entreprises intervenant pour les opérations de retrait. La question de
lâefficacitĂ© de la surveillance mĂ©dicale et du suivi des travailleurs exposĂ©s au risque
chimique est fréquemment pointée, y compris sur les sites Seveso.
Concernant la
âcampagne nationaleâ
sur les poussiĂšres de bois, les contre-visites
en cours font apparaßtre un déficit de suivi des demandes de mise en conformité
LâACTIVITĂ DE LâINSPECTION DU TRAVAIL
251
Partie 6 - Activité 22/11/10 19:00 Page 251
Partie 6 - Activité 22/11/10 19:00 Page 252
des installations de captage et dâaspiration des poussiĂšres, la crise Ă©tant souvent
invoquée pour différer des investissements lourds et coûteux. Au regard des
risques liĂ©s au bruit, lâexemple de lâaction de la SNCF est signalĂ©, action au
bénéfice des salariés travaillant sur les voies, victimes de surdités professionnelles
croissantes. La campagne nationale 2010 sur les rayonnements ionisants a été
anticipée par certaines régions.
En matiÚre de santé au travail, le manque de médecins du travail se fait chronique-
ment sentir, se traduisant par une réduction de leur présence dans les TPE et PME,
entraĂźnant retards voire absences dâexamens mĂ©dicaux. Cette carence est trĂšs
prĂ©occupante notamment en Ăle-de-France, alors que la prĂ©valence des TMS reste
dâactualitĂ©. En effet, ces maladies aux causes multifactorielles qui Ă©taient jusquâici
majoritairement décelées dans les industries, gagnent du terrain dans les activités
du tertiaire.
LâACTIVITĂ DE LâINSPECTION DU TRAVAIL
253
Partie 6 - Activité 22/11/10 19:00 Page 253
ThĂšme : Contrat de travail
Sur quoi portent les infractions des suites Ă interventions ?
Durée du travail
dont
ContrĂŽle (affichages,
documents obligatoiresâŠ)
52 %
(49 %)
Temps de repos
13 %
(10 %)
Temps partiel
10 %
(11 %)
1 168 845 références aux articles du CT dans les suites à interventions
dont 18 %
(211 895)
en matiĂšre de contrat de travail
(18
% soit 180 292 )
24 %
(24 %)
Ces suites Ă interventions constatent-elles au moins une infraction ?
non
11 %
( 8 %)
89 %
(92 %)
oui
39 %
(41 %)
13 %
(14 %)
6 %
(7 %)
6 %
(4 %)
dont
Ruptures
conventionnelles
7 %
(2 %)
74 382
(68 182)
45 583
(36 576)
25 302
(22 895)
12 030
(11 201)
10 891
(7 248)
Embauche
dont
Registre unique du
personnel
68 %
(65 %)
Déclaration préalable
dâembauche
29 %
(28 %)
Salaire
dont
Paiements
62 %
(66 %)
ĂgalitĂ© H/F
24 %
(25 %)
Autres (rémunération
mensuelle minimale, frais
de transport, SmicâŠ)
14 %
(9 %)
Travail précaire
dont
CDD conclusion,
exécution du contrat
49 %
(45 %)
ETT Contrat de :
- mission
16 %
(18 %)
- mise Ă disposition
8 %
(10 %)
Congés payés
dont
Période, ordre des départs
59 %
(55 %)
Caisse de congés payés
15 %
(18 %)
Autres (fractionnement,
report, indemnités de
congĂ©s, durĂ©e du congĂ©sâŠ)
26 %
(27 %)
11 %
(11 %)
Autres
Observations :
185 224
(163 601)
39 %
(41 %)
24 %
(24 %)
14 %
(14 %)
6 %
(7 %)
6%
(4 %)
11 %
(10 %)
ProcĂšs-verbaux :
3 819
(2 825)
Référés :
12
(1)
50 %
(52 %)
22 %
(21 %)
9 %
(8 %)
8 %
(9 %)
2%
(2 %)
9 %
(8 %)
75 %
(100 %)
0 %
(0 %)
0 %
(0 %)
25 %
(0 %)
0%
(0 %)
0 %
(0 %)
Nb de références dans
suites Ă interventions :
189 459
(166 761)
Nb de références dans
suites Ă interventions ne
constatant pas dâinfraction :
22 436
(13 531)
254
LâINSPECTION DU TRAVAIL EN FRANCE EN 2009
Partie 6 - Activité 22/11/10 19:00 Page 254
Commentaire du graphe âcontrat de travailâ
Le poids du thĂšme âcontrat de travailâ reste identique Ă 2008 (211 000 rĂ©fĂ©rences :
18 % du total des interventions) avec une hausse, en part relative comme en part
absolue, des interventions ne constatant aucune infraction.
Ces derniÚres interventions sont majoritairement composées de décisions (18 000)
dont 46 % sont imputables aux ruptures conventionnelles
(163)
. Les services consta-
tent des dérives relatives à ce dispositif (substitution par rapport au licenciement
économique, recours abusif concernant les séniors
(164)
) ou Ă dâautres dĂ©tourne-
ments du droit en la matiÚre, pour faire face à la crise économique (congés sans
solde, comptes épargne-temps négatifs, baisses de rémunération).
La hiĂ©rarchie des sous-thĂšmes (durĂ©e du travail, embauche, etc.) est identique Ă
2008.
La
âdurĂ©e du travailâ
(prÚs de 75 000 références : 39 % du thÚme) se décline, pour
plus de la moitiĂ© des rĂ©fĂ©rences, en termes de tenue et dâaffichage des documents
obligatoires, de respect des temps de repos (13 %) et des temps partiels (10 %).
ParallÚlement à la baisse des heures supplémentaires, y compris dans les trans-
ports, et Ă lâaugmentation des demandes de chĂŽmage partiel, des infractions Ă la
durée du travail sont relevées notamment au 2
e
semestre dans la grande distribu-
tion. Des amĂ©nagements âsauvagesâ du temps de travail sont observĂ©s, provo-
quant parfois de réelles tensions sociales.
En matiĂšre de
âsalaireâ
, des retards de paiement sont également constatés. Des
infractions aux accessoires de salaire, aux minima conventionnels, voire, au SMIC
ont Ă©tĂ© relevĂ©es au cours de lâannĂ©e.
En ce qui concerne le sous-thĂšme
âtravail prĂ©caireâ
, une chute significative des
CDD et de lâintĂ©rim liĂ©e au contexte Ă©conomique difficile est observĂ©e.
Paradoxalement, certaines régions signalent cependant des recours au travail
temporaire dans des secteurs dâactivitĂ© ayant procĂ©dĂ© rĂ©cemment Ă des licencie-
ments économiques. Cette priorité du BOP liée à la lutte contre la précarité est
nĂ©anmoins questionnĂ©e par quelques rĂ©gions. Certaines dâentre elles ont dâailleurs
investi des actions connexes visant par exemple Ă vĂ©rifier lâĂ©galitĂ© des droits des
travailleurs précaires. La précarité reste pourtant citée comme facteur de pauvreté,
dâinsĂ©curitĂ© et dâinjustice. Elle est Ă©galement citĂ©e et analysĂ©e par certaines rĂ©gions
sous lâangle de la lutte contre le travail illĂ©gal (voir ci-aprĂšs).
Ă noter neuf rĂ©fĂ©rĂ©s civils portant sur lâouverture dominicale et le repos hebdoma-
daire du dimanche
(165)
et trois sur lâobligation de garantie liĂ©e Ă lâintĂ©rim
(166)
.
LâACTIVITĂ DE LâINSPECTION DU TRAVAIL
255
163) Dans les conditions fixées par les articles L. 1237-11 à L. 1237-16 du Code du travail, issus de la loi
nÂș 2008-596 du 25 juin 2008 âportant modernisation du marchĂ© du travailâ (JO du 26 juin), lâemployeur
et le salariĂ© peuvent convenir dâun commun accord des conditions de la rupture du contrat de travail
qui les lie.
164) Cette observation relative aux sĂ©niors doit ĂȘtre relativisĂ©e au vu des conclusions statistiques (aoĂ»t 2010)
de la Dares en la matiĂšre.
165) Loi nÂș 2009-974 du 10 aoĂ»t 2009 rĂ©affirmant le principe du repos dominical et visant Ă adapter les
dérogations à ce principe dans les communes et zones touristiques et thermales ainsi que dans
certaines grandes agglomérations pour les salariés volontaires.
166) Articles L. 1251-47 et L. 1251-45 du Code du travail.
Partie 6 - Activité 22/11/10 19:00 Page 255
ThÚme : Représentation du personnel
Sur quoi portent les infractions des suites Ă interventions ?
Délégués du personnel
dont
Fonctionnement
40 %
(43 %)
Ălections
37 %
(34 %)
Mise en place
18 %
(12 %)
1 168 845 références aux articles du CT dans les suites à interventions
dont 11 %
(127 716)
en matiÚre de représentation du personnel
(
9 % soit 88 383)
27 %
(28 %)
Ces suites Ă interventions constatent-elles au moins une infraction ?
non
59 %
(49 %)
41 %
(51 %)
oui
47 %
(48 %)
16 %
(16 %)
4 %
(4 %)
3 %
(2 %)
dont
lâentrave Ă la
constitution
dâun CCE
60 %
(63 %)
24 724
(21 698)
14 151
(12 595)
8 246
(7 120)
2 151
(1 587)
1 515
(1 113)
CHSCT
dont
Fonctionnement
85 %
(82 %)
Mise en place
15 %
(18 %)
ComitĂ© dâentreprise
dont
Fonctionnement
81 %
(84 %)
Ălections
11 %
(9 %)
Mise en place
7 %
(4 %)
Salariés protégés
dont
Procédure de licenciement
62 %
(67 %)
Protection en cas de
licenciement
29 %
(25 %)
Syndicats
professionnels
dont
Exercice du droit syndical
93 %
(94 %)
3 %
(3 %)
Autres
Observations :
51 346
(44 664)
48 %
(48 %)
27 %
(28 %)
16 %
(16 %)
4 %
(3 %)
3 %
(2 %)
2 %
(2 %)
ProcĂšs-verbaux :
709
(571)
31 %
(33 %)
16 %
(13 %)
16 %
(21 %)
13 %
(10 %)
13 %
(10 %)
11 %
(12 %)
Nb de références dans
suites Ă interventions ne
constatant pas dâinfraction :
75 610
(43 114)
Nb de références dans
suites Ă interventions :
52 106
(45 269)
256
LâINSPECTION DU TRAVAIL EN FRANCE EN 2009
Partie 6 - Activité 22/11/10 19:00 Page 256
Commentaire du graphe âreprĂ©sentation du personnelâ
Avec plus de 127 000 références, le thÚme
âreprĂ©sentation du personnelâ
est en
augmentation sensible (+ 40 000 références supplémentaires, soit + 2 points /
2008). Lâaugmentation du nombre de rĂ©fĂ©rences ne constatant aucune infraction
traduit lâaugmentation de lâactivitĂ© de lâinspection du travail en termes dâenquĂȘtes
et de dĂ©cisions suite aux demandes dâautorisation de licenciement de salariĂ©s
protégés (+ 32 172).
La hiĂ©rarchie des sous-thĂšmes est identique et leur poids est stable par rapport Ă
2008.
Dans le cadre de lâactivitĂ© programmĂ©e de contrĂŽle (BOP), les services ont
poursuivi lâaction visant Ă lâinstitution des dĂ©lĂ©guĂ©s du personnel (DP) dans les
entreprises lĂ©galement concernĂ©es. Lâimpact de cette action des services (43 %)
est satisfaisant si lâon considĂšre le caractĂšre sensible du sujet et le nombre
dâacteurs impliquĂ©s (employeurs, salariĂ©s, organisations syndicales). Cependant
plusieurs régions indiquent que le résultat réel obtenu est assez souvent la formali-
sation dâun procĂšs-verbal de carence. Certaines rĂ©gions se sont attachĂ©es Ă cibler
les entreprises de 20/50 salariés afin de sécuriser le seuil de déclenchement de
lâobligation et de favoriser la durabilitĂ© de la mise en place de lâinstitution. Dâautres
ont menĂ© des actions dâinformation et de sensibilisation en faveur de la mise en
place de cette institution dans les PME.
Dâune maniĂšre plus gĂ©nĂ©rale, les difficultĂ©s de fonctionnement des institutions
reprĂ©sentatives du personnel perdurent (manque dâinformation et de consultation
des comitĂ©s dâentreprise, absence de rĂ©union des dĂ©lĂ©guĂ©s du personnel notam-
ment). Ces dysfonctionnements résultent tout à la fois des manquements des
entreprises, mais Ă©galement de lâinsuffisance de formation des Ă©lus Ă leurs
missions.
Quant au CHSCT, sa constitution et son fonctionnement sont souvent défaillants
dans les entreprises proches du seuil de 50 salariés ou dans celles dont les salariés
sont dispersés.
LâACTIVITĂ DE LâINSPECTION DU TRAVAIL
257
Partie 6 - Activité 22/11/10 19:00 Page 257
ThĂšme : Emploi-formation
(Document de travail)
Sur quoi portent les infractions des suites Ă interventions ?
Indemnisation
du
chĂŽmage partiel
dont
Allocation spécifique
85%
(90 %)
Allocation
complémentaire
13%
(8 %)
1 168 845 références aux articles du CT dans les suites à interventions
dont 5 %
(58 670)
en matiĂšre dâemploi â formation
(
2 % soit 19 723)
23 %
(23 %)
Ces suites Ă interventions constatent-elles au moins une infraction ?
non
70 %
( 55 %)
30 %
(45 %)
oui
49 %
(22 %)
15 %
(34 %)
5 %
(8 %)
5 %
(8 %)
dont
Travailleurs
handicapés
93 %
(92 %)
8 656
(1 925)
4 051
(2 062)
2 611
(3 054)
947
(751)
861
(743)
Licenciement
Ă©conomique
dont
Licenciement sur 30 jours :
â„10 sal. 29 %
(29 %)
< 10 sal. 27 %
(23 %)
Dispositions communes
23 %
(23 %)
Mesures
dâaccompagnement
16 %
(20 %)
Apprentissage
dont
Conditions de travail
49 %
(53 %)
Obligations de lâemployeur
18 %
(17 %)
Dispositions du
contrat de travail
13 %
(15 %)
Opposition, suspension,
Interdiction
12 %
(7 %)
Formation
professionnelle
dont
Droit individuel Ă
la formation
27 %
(25 %)
Financement et conditions
de travail du stagiaire
15 %
(19 %)
Politique de lâemploi
dont
Indemnisation
des travailleurs privés
dâemploi involontairement
44 %
(33 %)
Maintien, sauvegarde
de lâemploi
30 %
(45 %)
4 %
(4 %)
Autres
Observations :
17 486
(8 617)
49 %
(22 %)
23 %
(24 %)
14 %
(33 %)
5 %
(9 %)
5 %
(8 %)
4 %
(4 %)
Mises en demeure :
157
(150)
ProcĂšs-verbaux :
167
(96)
0 %
(3 %)
0 %
(0 %)
71 %
(71 %)
0 %
(0 %)
29 %
(25 %)
0 %
(0 %)
2 %
(3 %)
47 %
(9 %)
36 %
(81 %)
1 %
(1 %)
14 %
(8 %)
0 %
(0 %)
Nb de références dans
suites Ă interventions :
17 814
(8 867)
Nb de références dans
suites Ă interventions ne
constatant pas dâinfraction :
40 856
(10 856)
258
LâINSPECTION DU TRAVAIL EN FRANCE EN 2009
Partie 6 - Activité 22/11/10 19:00 Page 258
Commentaire du graphe âemploi-formationâ
Avec prÚs de 60 000 références (5 % du total des interventions), le thÚme
âemploi-
formationâ
est en augmentation sensible (+ 3 points / 2008). Les trois quart de
cette augmentation concernent les avis (sur lâindemnisation du chĂŽmage partiel
notamment) et les décisions liées également aux conséquences de la crise écono-
mique.
Les effets de la crise conduisent Ă©galement Ă ce que le sous-thĂšme âindemnisation
du chĂŽmage partielâ deviennent, en 2009, celui comptabilisant le plus grand
nombre de références constatant au moins une infraction (prÚs de la moitié, contre
1/5
e
en 2008).
Le sous-thĂšme
âlicenciement Ă©conomiqueâ
, avec 4 000 références, voit son
volume quasiment doubler. En effet, les services constatent plus fréquemment, en
cas de licenciement Ă©conomique, des infractions aux obligations des employeurs
de consulter les reprĂ©sentants du personnel, dâinformer lâadministration et de
mettre en place, le cas échéant, un PSE de qualité.
Le sous-thĂšme
âapprentissageâ
conserve un volume Ă peu prĂšs Ă©quivalent Ă 2008.
Les références portent essentiellement sur la réglementation des conditions de
travail et, plus précisément, sur la durée du travail des apprentis de moins de
18 ans. Le nombre de références relatives aux oppositions, suspensions et inter-
dictions dâemploi augmente de 5 points. La vulnĂ©rabilitĂ© des apprentis est pointĂ©e
particuliĂšrement dans les âmĂ©tiers de boucheâ et le BTP.
Les références relatives à la
âformation professionnelleâ
, bien que peu nombreuses,
concernent dâabord le droit individuel Ă la formation et les conditions dâemploi des
stagiaires.
Il est enfin Ă noter la stabilitĂ© des rĂ©fĂ©rences relatives Ă lâemploi des travailleurs
handicapés.
LâACTIVITĂ DE LâINSPECTION DU TRAVAIL
259
Partie 6 - Activité 22/11/10 19:00 Page 259
ThÚme : Obligations générales
Sur quoi portent les infractions des suites Ă interventions ?
1 168 845 références aux articles du CT dans les suites à interventions
dont 3,5 %
(40 642)
en matiĂšre dâobligations gĂ©nĂ©rales
(
3,9 % soit 39 002)
58 %
(58 %)
Ces suites Ă interventions constatent-elles au moins une infraction ?
non
5 %
( 5 %)
95 %
(95 %)
oui
41 %
(42 %)
Effectifs,
calculs
100 % (100 %)
22 163
(21 328)
15 804
(15 428)
Travail illégal
dont
Travail dissimulé
74 %
(72 %)
Emploi dâĂ©trangers sans
titre de travail
9 %
(9 %)
PrĂȘt illicite de main-
dâĆuvre et Marchandage
6 %
(9 %)
Inspection du travail
dont
Prérogatives et moyens
dâintervention
93 %
(80 %)
Compétence des agents
6 %
(12 %)
1 %
(1 %)
Autres
Observations :
32 552
(31 933)
56 %
(56 %)
42 %
(43 %)
1 %
(1 %)
Nb de références dans
suites Ă interventions ne
constatant pas dâinfraction :
2 223
(1 989)
Nb de références dans
suites Ă interventions :
38 419
(37 013)
DĂ©cisions de chantier :
68
(93)
66 %
(82 %)
32 %
(18 %)
1 %
(0 %)
Mises en demeure :
1 345
(1 050)
1 %
(0 %)
99 %
(100 %)
0 %
(0 %)
ProcĂšs-verbaux :
4 454
(3 937)
84 %
(84 %)
16 %
(16 %)
0 %
(0 %)
260
LâINSPECTION DU TRAVAIL EN FRANCE EN 2009
Partie 6 - Activité 22/11/10 19:00 Page 260
Commentaire du graphe âobligations gĂ©nĂ©ralesâ
Le poids du thĂšme
âobligations gĂ©nĂ©ralesâ
est stable en 2009. Ce thÚme réunit
deux sous-thÚmes sans relations privilégiées
(167)
: la lutte contre le travail illégal
(58 %) ainsi que les moyens dâintervention et la compĂ©tence de lâinspection du
travail (41 %).
La lutte contre le
âtravail illĂ©galâ
est une prioritĂ© nationale et continue dâoccuper une
place importante dans lâactivitĂ© de contrĂŽle des services et particuliĂšrement dans la
verbalisation.
Le transfert de la pratique de la dissimulation totale de salariés vers celle de la
dissimulation dâheures travaillĂ©es, beaucoup plus complexe Ă caractĂ©riser, se
confirme.
Lâaugmentation de lâusage des faux statuts dâemploi est Ă©galement observĂ©e. En
effet, cette pratique, dâune part, permet le dĂ©tournement de la stricte relation
salariale entre employeur et employĂ©, et, dâautre part, accentue la âvulnĂ©rabilitĂ©â
quâengendre lâemploi sous statut prĂ©caire. Il sâagit notamment de lâemploi de faux
travailleurs indépendants dans le cadre de prestations internationales de service
(mais pas seulement) avec des statuts étrangers méconnus et pléthoriques. Cela
concerne Ă©galement lâusage abusif du statut dâauto-entrepreneur dont la pratique
semble sâĂ©tendre sur lâensemble du territoire, notamment dans le secteur du BTP.
Ă cela sâajoutent le cas des faux stagiaires, celui des âvendeurs intermittentsâ, ou
encore, des situations abusives de portage salarial ou dâentraide familiale ou
amicale. Les agents Ă©voquent enfin lâemploi du statut de VRP oĂč lâemployeur met
en avant ce statut pour indiquer que le personnel nâest pas soumis Ă un horaire de
travail, ou le cas des personnes employĂ©es en âtitre emploi service entrepriseâ vis-
Ă -vis desquelles un certain nombre dâobligations lĂ©gales et rĂ©glementaires ne sont
pas remplies.
Concernant les infractions de lâemploi dâĂ©trangers sans titre de travail, elles sont
essentiellement abordées dans le cadre des prestations de services internationales.
Enfin les rĂ©fĂ©rences au prĂȘt illicite de main-dâĆuvre et au marchandage sont en net
recul.
Concernant les prĂ©rogatives et moyens dâintervention dont dispose
âlâinspection du
travailâ
, 2009 fait apparaĂźtre une augmentation significative des incidents de
contrĂŽle se traduisant par une verbalisation en hausse
(168)
.
LâACTIVITĂ DE LâINSPECTION DU TRAVAIL
261
167) Ce rapprochement des deux sous-thĂšmes est celui de la Partie 8 du Code du travail.
168) Ă rapprocher de lâanalyse en la matiĂšre : cf. ci-dessus, partie IV, chapitre V relative Ă la protection
des agents.
Partie 6 - Activité 22/11/10 19:00 Page 261
ThĂšme : NĂ©gociation collective
Sur quoi portent les infractions des suites Ă interventions ?
1 168 845 références aux articles du CT dans les suites à interventions
dont 2 %
(25 553)
en matiÚre de négociation collective
(
2 % soit 22 185)
90 %
(91 %)
Ces suites Ă interventions constatent-elles au moins une infraction ?
non
1 %
(1 %)
99 %
(99 %)
oui
10%
(9%)
dont
lâexercice du
droit de grĂšve
65 % (0 %)
22 761
(19 991)
2 502
(2 003)
Accords collectifs
dont
Conditions dâapplicabilitĂ©
78 %
(70 %)
Effets de l'application
des accords
10 %
(20 %)
NĂ©gociations
obligatoires en
entreprise
dont
NĂ©gociations annuelles
60 %
(72 %)
NĂ©gociation triennale
et modalités générales
31 %
(24 %)
0,5%
(0,3%)
Conflits
Observations :
25 277
(21 962)
90 %
(91 %)
10 %
(9 %)
0,5 %
(0,3 %)
Nb de références dans
suites Ă interventions ne
constatant pas dâinfraction :
166
(118)
Nb de références dans
suites Ă interventions :
25 387
(22 067)
ProcĂšs-verbaux :
92
(64)
70 %
(80 %)
28 %
(19 %)
2 %
(2 %)
262
LâINSPECTION DU TRAVAIL EN FRANCE EN 2009
Partie 6 - Activité 22/11/10 19:00 Page 262
Commentaire du graphe ânĂ©gociation collectiveâ
Avec prÚs de 26 000 références (2 % du total des interventions), le poids du thÚme
ânĂ©gociation collectiveâ
est stable en 2009. Il en est de mĂȘme de la hiĂ©rarchie des
sous-thĂšmes.
Le sous-thĂšme
âaccords collectifsâ
reste le secteur majoritaire avec 9/10
e
des
rĂ©fĂ©rences aux suites Ă interventions (78 % concernent les conditions dâapplicabilitĂ©).
Dans un contexte de diminution du nombre dâaccords dĂ©posĂ©s en raison de la
crise Ă©conomique, les principaux sujets de nĂ©gociation ont portĂ© sur lâemploi des
sĂ©niors, lâĂ©pargne salariale et lâintĂ©ressement
(169)
ainsi que sur lâamĂ©nagement et la
durée du travail dans un contexte marqué par la remise en cause des accords
antérieurs. Dans le secteur agricole, la négociation a essentiellement porté sur les
accords de prévoyance.
ParallĂšlement, des initiatives en termes dâinformation, de sensibilisation et de
communication ont été prises par les régions sur le champ du développement du
dialogue social territorial et celui de la mise en Ćuvre de la loi du 20 aoĂ»t 2008
relative à la rénovation de la démocratie sociale et au temps de travail.
Lâappui au rĂšglement des conflits collectifs en 2009, une prioritĂ© accentuĂ©e
par la crise
Les interventions de lâadministration du travail dans le rĂšglement des conflits
collectifs se sont multipliées en 2009 et 2010. Au-delà de la mission atypique
confiée à deux hauts fonctionnaires du ministÚre dans la crise guadeloupéenne
en février 2009, les services ont été fortement mobilisés au cours de cette
période, compte-tenu de la progression importante du nombre des conflits
dans les entreprises (Molex, 3M, Caterpillar, Continental, Total, Ericsson, Ikéa,
Sony, Siemens, Sullair, etc.).
Aux restructurations et aux plans de sauvegarde de lâemploi qui Ă©taient Ă lâori-
gine des conflits les plus complexes en 2009, sâajoutent dĂ©sormais des reven-
dications sur les revenus du travail, et parfois aussi sur les conditions dâexercice
de lâactivitĂ© professionnelle.
Le durcissement des rapports sociaux est une réalité, qui se conjugue, dans de
nombreux cas, avec une relative dĂ©personnalisation de lâidentitĂ© patronale dans
de grands groupes internationaux. Il en résulte un net retour aux formes les
plus radicales (la dureté se nourrissant aussi de la médiatisation) des conflits
que notre pays avait eu à connaßtre au début des années 2000. Les revendica-
tions ouvriĂšres ont Ă©galement tendance Ă se focaliser sur une seule alternative :
le maintien des emplois ou le âchĂšque-valiseâ, sur le modĂšle de la prime
âMoulinexâ. Dans ce contexte, lâattente vis-Ă -vis de lâĂtat est forte et
polymorphe : ordre public et paix sociale, inflexion des décisions économiques,
contenu des plans de sauvegarde de lâemploi, revitalisation des sites et rĂ©-
industrialisation, application du droit du travail, etc.
LâACTIVITĂ DE LâINSPECTION DU TRAVAIL
263
169) Surtout dans les PME dans le cadre de la loi du 3 décembre 2008 sur les revenus du travail.
Partie 6 - Activité 22/11/10 19:00 Page 263
ThÚme : Libertés et droits fondamentaux
Sur quoi portent les infractions des suites Ă interventions ?
Promotion égalité
Femme-Homme
dont
Conditions dâapplication de
lâĂ©galitĂ© professionnelle
85 %
(63 %)
Actions en justice
8 %
(5 %)
Plan pour lâĂ©galitĂ©
professionnelle
6 %
(30 %).
1 168 845 références aux articles du CT dans les suites à interventions
dont 2 %
(22 070)
en matiÚre de libertés et droits fondamentaux
(2 % soit 20 257)
32 %
(25 %)
Ces suites Ă interventions constatent-elles au moins une infraction ?
non
10 %
( 9 %)
90 %
(91 %)
oui
37 %
(46 %)
21 %
(18 %)
8 %
(8 %)
7 437
(8 552)
6 285
(4 659)
4 209
(3 399)
1 661
(1 549)
RÚglement intérieur
dont
Contenu, conditions
de validité
79 %
(76 %)
Champ d'application
12 %
(14 %)
Lutte contre les
harcĂšlements
dont
HarcĂšlement moral
77 %
(82 %)
HarcĂšlement sexuel
17 %
(14 %)
Lutte contre les
discriminations
dont
Principe de
non-discrimination
51 %
(43 %)
Procédure et sanction
disciplinaire
41 %
(33 %)
Observations :
19 830
(18 349)
37 %
(46 %)
32 %
(25 %)
21 %
(18 %)
8 %
(8 %)
2 %
(2 %)
Nb de références dans
suites Ă interventions
ne constatant pas
dâinfraction : 2 131
(1 765)
Nb de références dans
suites Ă interventions :
19 939
(18 492)
2 %
(2 %)
Droit et liberté,
corruption
ProcĂšs-verbaux :
96
(123)
7 %
(11 %)
5 %
(2 %)
63 %
(67 %)
23 %
(11 %)
2 %
(7 %)
264
LâINSPECTION DU TRAVAIL EN FRANCE EN 2009
Partie 6 - Activité 22/11/10 19:00 Page 264
Commentaire du graphe âlibertĂ©s et droits fondamentauxâ
Le poids du thĂšme
âlibertĂ©s et droits fondamentauxâ
reste stable par rapport Ă
lâannĂ©e 2008 (22 070 rĂ©fĂ©rences, 2 % du total) avec un volume en lĂ©gĂšre crois-
sance. La hiérarchie des sous-thÚmes est identique à 2008.
Cependant, le sous-thĂšme
âpromotion pour lâĂ©galitĂ© femme-hommeâ
a chuté de
9 points au profit du
ârĂšglement intĂ©rieurâ
(+ 7 points) et de
âla lutte contre les
harcĂšlementsâ
(+ 3 points). Cette variation est notamment la conséquence de la fin
de lâaction nationale 2008 sur lâĂ©galitĂ© professionnelle.
Cette variation pointe Ă©galement lâinvestissement croissant des services sur la
problématique des risques psychosociaux. Ainsi, la lutte contre le harcÚlement
moral continue Ă ĂȘtre un sujet important de sollicitation des services (croissance du
nombre de références en observations, mais baisse en PV soit, globalement, une
baisse relative par rapport Ă 2008).
La lutte contre les discriminations conserve un poids stable (8 %).
LâACTIVITĂ DE LâINSPECTION DU TRAVAIL
265
Partie 6 - Activité 22/11/10 19:00 Page 265
II.2. I
LLUSTRATIONS RĂGIONALES DES ACTIONS PRIORITAIRES
EN MATIĂRE DE CONDITIONS DE TRAVAIL
Les six régions de Bourgogne, Centre, Corse, Limousin, Nord-Pas-
de-Calais et Provence-Alpes-CĂŽte dâAzur prĂ©sentent ci-aprĂšs quelques
exemples dâactions partenariales en matiĂšre de conditions de travail.
Bourgogne : séminaires partenariaux sur trois thÚmes de la santé
au travail
⹠Quatre séminaires départementaux organisés en partenariat avec la
Cram, les SST, les services dâinspection du travail et la cellule pluri-
disciplinaire de la DRTEFP sur le thĂšme des TMS avec pour cible les
délégués du personnel et les CHSCT et comme objectif de les
mobiliser sur ce thĂšme et de leur rappeler leurs missions, pouvoirs
et les limites de leur mandats. Ces séminaires tenus en toute fin de
journée ont été fortement appréciés et fréquentés par les IRP (insti-
tutions représentatives du personnel), les CHSCT et les organisations
syndicales.
⹠Un séminaire sur les risques psychosociaux conçu et réalisé en
partenariat avec la Cram dont la fréquentation (200 participants) a
montrĂ© lâintĂ©rĂȘt pour le sujet mais aussi lâattente forte des entreprises
pour lâapport dâoutils mĂ©thodologiques dâĂ©valuation et de traitement
de ce risque : les interventions du médecin inspecteur régional du
travail et de la main-dâĆuvre), dâintervenants en prĂ©vention des
risques professionnels et de lâAract ont Ă©tĂ© fortement apprĂ©ciĂ©es.
⹠Un séminaire, en juillet, sur le thÚme de la lutte contre les TMS,
organisé en partenariat avec la Cram, a réuni 230 personnes.
Les interventions dâEurogip, de lâINRS et de lâUniversitĂ© de
MontbĂ©liard ont permis de proposer une dĂ©marche dâintĂ©gration de
la prévention dÚs la conception des postes de travail et ont été
suivies de trois ateliers avec dĂ©monstration dâoutils disponibles.
⹠Un séminaire CMR en novembre, en partenariat avec la DRASS, dans
le cadre du PRSE 1 et du PRST sur lâamĂ©lioration de lâair intĂ©rieur :
prĂ©sentation de lâĂ©tude, rĂ©alisĂ©e en N-1, qui recense les matĂ©riaux de
substitution que peuvent mettre en Ćuvre les professionnels du
bùtiment en diminuant le risque CMR auquel sont exposés les
salariĂ©s tout en amĂ©liorant la qualitĂ© de lâair respirĂ© par les habitants
des logements.
266
LâINSPECTION DU TRAVAIL EN FRANCE EN 2009
Partie 6 - Activité 22/11/10 19:00 Page 266
Centre : réduction des inégalités de santé liées à la précarité
La DRTEFP a Ă©tĂ© retenue dans le cadre dâun appel Ă projet dâexpĂ©ri-
mentation du Haut commissariat aux solidarités actives sur la réduction
des inĂ©galitĂ©s de santĂ© en 2008. LâexpĂ©rimentation en cours, pour une
durée de trois ans, concerne les travailleurs intérimaires.
Objectifs :
⹠avoir une approche globale de la problématique de la santé et de la
problĂ©matique sociale des intĂ©rimaires : mettre en synergie lâaction
des acteurs : médecins du travail/assistantes sociales/services de
ressources humaines des entreprises de travail temporaire ;
⹠améliorer le suivi médical au travail des intérimaires : traçabilité des
parcours professionnels et des expositions aux risques profession-
nels. Suivi médical par rapport aux expositions professionnelles et
amélioration de la surveillance médicale renforcée ;
âą amĂ©liorer lâaccĂšs aux soins et Ă la prĂ©vention.
Afin de rĂ©aliser les objectifs dĂ©crits, lâexpĂ©rimentation, Ă partir des
visites médicales effectuées dans les services de santé au travail, est
conduite selon les quatre axes suivants :
âą repĂ©rer les situations de prĂ©caritĂ©, la population des intĂ©rimaires nâĂ©tant
pas homogĂšne ;
⹠élaborer un carnet de parcours de prévention du travailleur intéri-
maire (âcarnet de santĂ©â qui permet de retracer le parcours du salariĂ©
dans ses emplois successifs et son suivi médical) ;
⹠orienter, si nécessaire, les salariés vers un parcours médical organisé
(mettre en place des filiĂšres dâaccĂšs aux soins) et un parcours social
(orientation vers les services sociaux).
Câest donc un projet global sur le suivi mĂ©dical au travail et social
qui est expérimenté, par rapport à la population des salariés intéri-
maires, qui connaĂźt de rĂ©elles difficultĂ©s dâaccĂšs aux soins et mĂ©connaĂźt
bien souvent les droits auxquels elle pourrait prétendre.
Cette expérimentation repose notamment sur la mise en place de
prestations dâassistantes sociales pour assurer lâinterface entre le suivi
médical assuré par les médecins du travail, les services sociaux pour le
rĂšglement des difficultĂ©s sociales et lâorientation Ă©ventuelle vers des
LâACTIVITĂ DE LâINSPECTION DU TRAVAIL
267
Partie 6 - Activité 22/11/10 19:00 Page 267
centres dâexamen de santĂ©. LâexpĂ©rimentation concerne 30 % de la
population intérimaire vue par les services de santé au travail.
Corse : action dâinformation avant les vendanges
Description de lâaction : une semaine avant le dĂ©but des vendanges,
chaque viticulteur de la Haute-Corse a Ă©tĂ© conviĂ© par courrier de lâins-
pecteur du travail Ă une rĂ©union dâinformation sur les trois thĂšmes
suivants :
⹠hygiÚne et sécurité : risque CO
2
, risque machines (risque de chute
dans le conquĂȘt de rĂ©ception de la vendange et retournement de
tracteur, opérations de décuvage), risque SO
2
, risque Ă©lectrique dans
les caves. Un rappel sur les risques des traitements phytosanitaires a
également été donné à cette occasion ;
⹠conditions réglementaires du logement des travailleurs saisonniers ;
⹠dérogations possibles en matiÚre de repos hebdomadaire.
Supports : lâingĂ©nieur rĂ©gional de prĂ©vention avait prĂ©parĂ© une
présentation sur les thÚmes spécifiques de santé et sécurité.
CaractĂšre exemplaire de lâaction : il est remarquable que tous les
viticulteurs conviés aient été présents (soit 25 exploitants), alors que
les préparatifs de la vendange étaient en cours. Les échanges sous
forme de questions/réponses ont été particuliÚrement nourris.
Manifestement lâopĂ©ration a Ă©tĂ© conduite au bon moment, sur des
thÚmes qui correspondaient aux préoccupations des exploitants.
Des contrĂŽles ont eu lieu au cours des vendanges : les informations
dispensées ont été globalement prises en compte, notamment pour ce
qui concerne le repos hebdomadaire.
Limousin : raviver le partenariat autour du PRST
La mise en Ćuvre du PRST en 2007 a Ă©tĂ© lâoccasion de constater
une nouvelle fois la méconnaissance par chaque organisme des préro-
gatives réelles, moyens et contraintes des autres organismes. Il a donc
été décidé de mettre en place chaque année une ou deux journées
dâĂ©changes sur les pratiques professionnelles, pour chacun des thĂšmes
du PRST. Ces journĂ©es, ouvertes pour lâessentiel aux seuls profession-
nels des organismes de contrÎle et de prévention, et animées par eux
avec lâappui de la DRTEFP, ont permis aux personnes concernĂ©es de
mieux se connaĂźtre et par consĂ©quent dâaccroĂźtre le volume et la
qualitĂ© des opĂ©rations conjointes. Une rĂ©flexion va ĂȘtre engagĂ©e en
268
LâINSPECTION DU TRAVAIL EN FRANCE EN 2009
Partie 6 - Activité 22/11/10 19:00 Page 268
2010 sur la poursuite de cette initiative et les Ă©ventuelles modifications
à apporter, notamment quant aux publics visés.
Toujours dans le cadre du PRST, des assises ont été organisées en
novembre 2009, dans la continuitĂ© dâun forum dĂ©diĂ© aux CHSCT tenu
en dĂ©cembre 2007. Il sâagissait dâinviter les chefs dâentreprises et les
représentants du personnel (DP, CHSCT) à débattre dans des ateliers
consacrés aux cinq thÚmes du PRST (évaluation des risques profession-
nels, cancers professionnels, troubles musculo-squelettiques, risques
psychosociaux, risque routier) ainsi quâĂ la question des âfondamen-
tauxâ de la prĂ©vention des risques professionnels. Chacun de ces
ateliers, animés par un binÎme issu des institutions parties prenantes
au PRST, comportait les témoignages de deux entreprises au moins.
Ainsi, et câĂ©tait bien lâobjectif de cette manifestation, il ne sâagissait pas
seulement pour les entreprises de rassembler des éléments utiles sur
les thĂšmes abordĂ©s, mais Ă©galement dâĂ©changer avec leurs pairs et de
mieux connaĂźtre les institutions prĂ©sentes, lâensemble devant permettre
une plus grande efficacité des actions de terrain.
Ce type dâinitiative sera reconduit en 2010, mais avec une cible
différente, à savoir les TPE. Ces derniÚres sont en effet difficilement
mobilisables, et le projet, Ă construire, consisterait Ă organiser des
sĂ©ances de travail localisĂ©es dans les bassins dâemploi de la rĂ©gion, Ă
aller au devant de ces entreprises.
Enfin, le thĂšme de la pĂ©nibilitĂ© au travail fait lâobjet dâune action
conjointe de la Carsat, de lâAract et de la DRTEFP dans le cadre de
lâORST. Cette action, animĂ©e par lâAract, fait lâobjet dâun cofinancement
DRTEFP/Fact/Carsat. Elle a pour objet, dans des secteurs dâactivitĂ©
prédéfinis, de mobiliser les consultants retenus sur trois champs
dâinvestigation : contraintes physiques, contraintes mentales, organisa-
tion du travail. Les diagnostics effectués devraient permettre de définir
des plans dâaction, en prĂ©cisant que les entreprises retenues le sont sur
la base du volontariat. Ce programme se déroulera sur 2010/2011 et
devrait ĂȘtre prolongĂ© dans le cadre du PRST.
Nord-Pas-de-Calais : action pluriannuelle âGarage-prĂ©vention-santĂ©â
1 - Les enseignements dâune action dâĂ©valuation et de prĂ©vention
de lâexposition au benzĂšne et aux hydrocarbures aromatiques
polycycliques (HAP) chez les mécaniciens automobiles dans
le Valenciennois
Une enquĂȘte rĂ©alisĂ©e par la Cram Nord-Picardie et lâinspection du
travail dans le cadre dâune action concertĂ©e sur lâutilisation des
produits cancérogÚnes, mutagÚnes ou reprotoxiques, a montré que
LâACTIVITĂ DE LâINSPECTION DU TRAVAIL
269
Partie 6 - Activité 22/11/10 19:00 Page 269
dans la région Nord-Pas-de-Calais, 38 % des garages interrogés disent
utiliser du benzĂšne. Le benzĂšne, substance toxique sans seuil de
toxicité, est présent dans les carburants. Cette substance est reconnue
cancĂ©rogĂšne pour lâĂȘtre humain et donc susceptible dâentraĂźner des
effets nocifs quel que soit le degrĂ© dâexposition. Nous disposons,
aujourdâhui, dâindicateurs biologiques fiables, appelĂ©s marqueurs
dâexposition, qui reflĂštent lâexposition pour certains toxiques suspectĂ©s.
Pour le benzĂšne, un des marqueurs dâexposition actuellement validĂ©
est lâacide trans, trans muconique que lâon dose dans les urines en fin
de poste pour mesurer lâexposition durant la journĂ©e. Sa corrĂ©lation
avec une exposition éventuelle au benzÚne est bien validée et de
nombreuses études donnent des valeurs de référence.
Les HAP sont prĂ©sents dans les gaz dâĂ©chappement automobile et
surtout diesel, dans les huiles usagées et dans les pneus bas de
gamme. Ce sont des cancérogÚnes connus, la derniÚre modification du
tableau de maladie professionnelle nÂș 36 bis (cancer de la peau) a
inclut les huiles usagĂ©es dans les agents responsables. Lâexposition aux
HAP peut ĂȘtre mesurĂ©e par le dosage du 1 OH-pyrĂšne dans les urines
en fin de poste. Un dosage de ces marqueurs permet ainsi dâĂ©valuer
lâĂ©ventuelle surexposition du salariĂ© et dâenvisager rapidement des
mesures prĂ©ventives. Cette pratique sâinscrit dans une dĂ©marche dâĂ©va-
luation et de prévention des risques beaucoup plus fine et précoce
permettant ainsi dâanticiper lâĂ©ventuelle apparition dâune maladie
professionnelle liée au toxique en question.
LâAssociation de santĂ© au travail de lâarrondissement du
Valenciennois (ASTAV) a élaboré en 2006 un projet pour développer la
prévention des maladies professionnelles liées à une exposition au
benzĂšne, aux huiles usagĂ©es et aux gaz dâĂ©chappement chez les
mécaniciens automobiles, avec comme objectifs :
âą Ă©valuer lâexposition au benzĂšne et aux HAP des mĂ©caniciens des
garages ;
âą apporter des prĂ©cisions sur le document unique dâĂ©valuation des
risques ;
⹠réaliser des actions de prévention pour réduire les risques de
maladies professionnelles liées à une exposition à ces toxiques :
prévention technique, prévention organisationnelle et prévention
individuelle.
Ce projet a Ă©tĂ© rĂ©alisĂ© de 2006 Ă 2009 par lâĂ©quipe de santĂ© travail
de lâASTAV, composĂ©e des 26 mĂ©decins ayant des garages dans les
entreprises dont ils sâoccupent, leurs secrĂ©taires, une assistante en
270
LâINSPECTION DU TRAVAIL EN FRANCE EN 2009
Partie 6 - Activité 22/11/10 19:00 Page 270
santé-travail et la toxicologue du service. Un comité de pilotage a suivi
les différentes phases du projet.
Cette action a bénéficié :
âą de lâappui et du relais vers les entreprises par la Chambre des
métiers et par les organisations professionnelles de la réparation
automobile, ainsi que par la Caisse rĂ©gionale dâassurance maladie
(notamment son service prévention) ;
⹠du soutien technique et scientifique du Centre hospitalier régional
universitaire de Lille, via le centre régional de toxicologie profession-
nelle et environnementale (réalisation des dosages biologiques) et le
service de pathologie professionnelle et environnement (expertise
toxicologique et interprétation des données) ;
âą de lâInstitut de santĂ© au travail du Nord de la France (management
du projet, Ă©valuation de lâaction).
Cette action entre dans le cadre des axes prioritaires du âplan
rĂ©gional de santĂ© publiqueâ et du âplan rĂ©gional de santĂ© au travailâ. Elle
a pu ĂȘtre rĂ©alisĂ©e grĂące Ă un financement du Groupement rĂ©gional de
santĂ© publique. LâAssociation interprofessionnelle de France pour la
prévention des risques et la promotion de la sécurité et de la santé au
travail a également contribué financiÚrement au projet.
La premiÚre campagne a concerné 136 garages, dont 113 de moins
de cinq salariĂ©s (un seul garage a refusĂ©, ainsi quâun salariĂ©). Elle a
permis de recueillir 542 Ă©chantillons dâurines, dont 496 interprĂ©tables :
âą lâacide trans, trans muconique urinaire, reflet de lâexposition au
benzÚne, était quantifiable chez 158 salariés (32 % des dosages),
avec une valeur moyenne de 0,28 mg/g de créatinine (valeurs allant
de 0,04 Ă 1,33) ;
âą pour le 1 OH-pyrĂšne, reflet de lâexposition aux HAP, la valeur
moyenne était à 218 ng/g de créatinine pour les non-fumeurs et
560 ng/g pour les fumeurs avec des valeurs allant de 9,7 Ă 2 610. Les
niveaux les plus Ă©levĂ©s sont observĂ©s dans lâentretien dâengins de
chantier et de moteurs deux-temps.
Les facteurs de contamination majoritaires semblent ĂȘtre le manque
dâaspiration des gaz dâĂ©chappements ainsi que le contact cutanĂ© avec
les huiles.
LâACTIVITĂ DE LâINSPECTION DU TRAVAIL
271
Partie 6 - Activité 22/11/10 19:00 Page 271
Les salariĂ©s ont reçu leurs rĂ©sultats et une plaquette dâinformation
sur les précautions à prendre au travail : port de gants pour certaines
opérations, travail manches longues, lavage des mains, etc. Les
employeurs ont été conviés à une conférence de restitution des résul-
tats collectifs et dâinformation sur les mesures Ă prendre : aspiration
des gaz dâĂ©chappement, achat de gants, fontaines de nettoyage, etc.
Une 2
e
campagne de prĂ©lĂšvement ainsi quâun questionnaire dâĂ©va-
luation des améliorations éventuelles a eu lieu début 2009. Les
questionnaires dâĂ©valuation donnent les informations suivantes : 27 %
des garages Ă©taient Ă©quipĂ©s dâaspiration de gaz dâĂ©chappement avant
les premiers prélÚvements et si les engagements sont tenus, 46 %
devraient en ĂȘtre Ă©quipĂ©s en 2010. 73 % des salariĂ©s disent utiliser des
gants. 83 % disposent de savon dâatelier adaptĂ©. 55 % des garages ont
une fontaine de dĂ©graissage. Les dosages de âcontrĂŽlesâ â mĂȘme sâil
faut les interpréter avec prudence car ce ne sont pas toujours les
mĂȘmes salariĂ©s âenquĂȘtĂ©sâ et que le nombre de prĂ©lĂšvements est
moins Ă©levĂ© puisquâils ne visaient que les situations les plus
mauvaises â montrent clairement lâinfluence bĂ©nĂ©fique des extracteurs
de fumĂ©es et lâimpact nĂ©gatif du contact avec les huiles usagĂ©es (sans
compter le tabagisme).
Devant ce constat, le comitĂ© de pilotage de lâaction valenciennoise a
proposĂ© dâengager une action de sensibilisation et dâinformation des
salariĂ©s et des employeurs de lâarrondissement, sans oublier les centres
de formation des apprentis. Des documents de communication Ă
lâattention des employeurs, des salariĂ©s et des apprentis ont Ă©tĂ© rĂ©alisĂ©s
dans ce sens.
2 - Le dĂ©veloppement dâune action rĂ©gionale Ă partir
de ces constats
La Direction du travail, de lâemploi et de la formation profession-
nelle du Nord de la France, forte de ces enseignements, a décidé
dâĂ©tendre cette action de sensibilisation Ă toute la rĂ©gion en direction
de tous les professionnels de la réparation automobile (poids lourds et
engins agricoles inclus), soit 1 700 Ă©tablissements occupant
25 000 salariĂ©s. Cette action, menĂ©e en 2009 et 2010, sâappuie, dâune
part, sur une campagne de contrĂŽle de lâinspection du travail, ciblĂ©e
sur tous les Ă©tablissements concernĂ©s par le risque, et, dâautre part, sur
une action concertée impliquant les organisations professionnelles du
secteur (CNPA et CNAMS), les chambres des mĂ©tiers et de lâartisanat et
les 12 services de santé au travail interentreprises de la région, avec
lâappui de la DRTEFP et de la Cram.
272
LâINSPECTION DU TRAVAIL EN FRANCE EN 2009
Partie 6 - Activité 22/11/10 19:00 Page 272
Lâaction GPS vise Ă alerter les professionnels sur les risques
inhérents au contact avec les carburants et produits dérivés du pétrole
et Ă les inciter Ă mettre en Ćuvre les bonnes pratiques de prĂ©vention.
Un dispositif dâaccompagnement individuel des petites entreprises est
mis en place. Tout employeur volontaire (TPE de moins de cinquante
salariés) peut bénéficier gratuitement de cet accompagnement en
signant avec son organisation professionnelle ou sa chambre de
mĂ©tiers, et son service de santĂ© au travail, un âcontrat dâengagementâ
formalisant son intention de mettre en Ćuvre une dĂ©marche de
prévention adaptée. Il informe les salariés de cette démarche. Un logo
commun a été adopté :
GPS, le bon itinéraire
.
Lâaccompagnement est construit sur une durĂ©e dâun an, suivant le
schéma suivant :
âą sensibilisation de lâentreprise et signature du contrat dâengagement ;
âą Ă©tat des lieux sur la base dâune mĂȘme fiche de visite (prĂ©vention
technique/prévention individuelle) ;
âą mise Ă jour de lâĂ©valuation des risques chimiques dans lâentreprise ;
⹠implication du service de santé au travail le plus en amont possible
dans la démarche ;
âą mise Ă jour de la fiche dâentreprise du mĂ©decin du travail ;
âą suivant les besoins, intervention pluridisciplinaire possible du service
de santé au travail ;
âą dĂ©finition du plan dâaction ;
âą mise en Ćuvre du plan dâaction ;
âą la CRAM est susceptible dâaccompagner les mesures de prĂ©vention Ă
mettre en Ćuvre ;
âą nouvel Ă©tat des lieux et Ă©valuation en fin de parcours.
Tous les services de santé au travail interentreprises de la région
sans exception sâinscrivent dans cette action concertĂ©e rĂ©gionale.
Certains ont dĂ©cidĂ© dâaccompagner progressivement tous les garages
de leur secteur. Un groupe de médecins référents a été mis en place.
Enfin, des outils de communication communs ont été élaborés. Une
boĂźte Ă outils est mise Ă disposition sur la plate-forme dâĂ©changes
Pour assurer dans de bonnes conditions la réalisation de cette
action, la DRTEFP a passé des conventions avec les chambres de
métiers et avec les deux organisations professionnelles. Par ailleurs,
des accords de contractualisation sont intervenus avec la majorité des
services de santé au travail, dans la cadre du plan régional de santé au
travail. Un comitĂ© de pilotage rĂ©gional de lâaction GPS, qui rĂ©unit tous
les acteurs et un réseau de référents impliquant plusieurs dizaines de
LâACTIVITĂ DE LâINSPECTION DU TRAVAIL
273
Partie 6 - Activité 22/11/10 19:00 Page 273
personnes, dont trois membres de la cellule pluridisciplinaire régionale
de la DRTEFP, a été mis en place.
Les premiers résultats de cette action sont encourageants. Liant une
sensibilisation précise et documentée sur le risque et une forme
dâaccompagnement individuel visant Ă aider lâemployeur Ă aller
jusquâau bout de la dĂ©marche, lâaction GPS a Ă©tĂ© trĂšs bien accueillie
par les professionnels.
Au 31 décembre 2009, les premiers bilans étaient les suivants :
âą lâinspection du travail a menĂ© 2 167 contrĂŽles ciblĂ©s sur le risque
CMR (pour un objectif régional de 1 300), parmi lesquels 130 qui ont
concerné le risque benzÚne et HAP dans les garages ont donné lieu
Ă la remontĂ©e dâinformations qualitatives auprĂšs de la DRTEFP ;
âą la Chambre de mĂ©tiers du Nord a engagĂ© lâaccompagnement de
48 garages (35 contrats dâengagement signĂ©s) ;
⹠la Chambre des métiers du Pas-de-Calais accompagne 97 garages
(95 contrats dâengagement signĂ©s) ;
âą le CNPA Nord-Pas-de-Calais a engagĂ© lâaccompagnement de
54 garages (26 Nord, 28 Pas-de-Calais, 48 contrats dâengagement) ;
âą la CNAMS accompagne 15 entreprises ;
âą 214 entreprises bĂ©nĂ©ficiaient donc dâun accompagnement individuel
des organisations professionnelles ou des chambres de métiers en
dĂ©cembre 2009. Parmi celles-ci, comme sur le Valenciennois oĂč
136 garages ont bĂ©nĂ©ficiĂ© de lâaction de lâASTAV, la plupart ont
engagé des démarches de prévention et certaines ont terminé, avec
parfois des investissements significatifs (dispositifs de captation des
gaz dâĂ©chappement) ;
⹠le passage de relais avec les services de santé au travail fonctionne ;
⹠plusieurs services de santé au travail ont engagé une démarche
dâaccompagnement pluridisciplinaire systĂ©matique des garages de leur
territoire, dâautres ont fait le choix dâune dĂ©marche plus progressive ;
âą lâaction qui concerne dĂ©jĂ plusieurs centaines de garages sur tous les
territoires de la rĂ©gion se poursuit et devrait sâĂ©tendre en 2010.
274
LâINSPECTION DU TRAVAIL EN FRANCE EN 2009
Partie 6 - Activité 22/11/10 19:00 Page 274
Provence-Alpes-CĂŽte dâAzur : appui aux acteurs de lâentreprise
pour prévenir les risques psychosociaux (RPS)
Actions collectives
En 2009, une action collective sur lâĂ©valuation des risques psychoso-
ciaux dans le secteur sanitaire et social dans le département des
Hautes-Alpes a été menée. Elle a consisté à faire accompagner par un
consultant 13 entreprises de différents domaines du secteur sanitaire et
social (handicaps mentaux, physiques, des soins Ă domicile, des
personnes ĂągĂ©es, de lâinsertion, etc.), volontaires dans la mise en place
de leur dĂ©marche dâĂ©valuation des risques psychosociaux. La mĂ©thodo-
logie choisie comprenait lâalternance de phases collectives (formation,
Ă©change de pratique) et de phases individuelles (accompagnement au
sein de lâentreprise). Lâaction est financĂ©e par le Fond dâamĂ©lioration
des conditions de travail, et nécessite un engagement important de la
part de la direction ainsi que lâaval des Ă©lus du personnel.
Au-delĂ de lâaccompagnement des entreprises volontaires, cette
démarche devra permettre le transfert de connaissances vers
lâensemble des entreprises rĂ©gionales du secteur, entre autres par la
production dâun guide mĂ©thodologique.
Selon la mĂȘme logique, et mĂ©thode, deux autres groupes dâentre-
prises du secteur sanitaire et social vont bénéficier en 2009-2010 de ce
mĂȘme accompagnement : un groupe rĂ©gional et un groupe dĂ©parte-
mental (Alpes-Maritimes). Un groupe dâentreprises adhĂ©rentes Ă la
CGPME du Vaucluse sont Ă©galement engagĂ©s dans une action dâaccom-
pagnement sur les RPS.
Enfin, une action dâaccompagnement Ă lâĂ©valuation des risques
psychosociaux dâune dizaine de centres de relation clients (plateformes
dâappels tĂ©lĂ©phoniques) est Ă©galement en cours.
Actions de formation
Des actions de formation Ă lâattention des reprĂ©sentants du
personnel des entreprises rĂ©gionales sont organisĂ©es par lâInstitut
rĂ©gional du travail. Lâobjectif de ces stages est de leur fournir les
moyens dâagir pour participer Ă lâĂ©laboration dâune dĂ©marche de
prévention des risques psychosociaux.
Journées de communication
Des journées de communication et de colloques pour les entre-
prises telle que la rencontre du 12 mars 2009 sur les indicateurs de
LâACTIVITĂ DE LâINSPECTION DU TRAVAIL
275
Partie 6 - Activité 22/11/10 19:00 Page 275
repĂ©rage. Cette demi-journĂ©e dâĂ©changes sâinscrivait dans la continuitĂ©
du colloque de novembre 2007 ârisques psychosociaux : comment
faire ?â, et a permis dâĂ©tudier quelles sont les modalitĂ©s de mise en
Ćuvre dâun diagnostic sur les risques psychosociaux en entreprise.
Plus de 400 participants se sont inscrits Ă ce colloque et 60 % dâentre
eux Ă©taient des acteurs de lâentreprise : pour moitiĂ© des dirigeants et
cadres et pour moitié des salariés et représentants du personnel. La
prochaine rencontre, programmée le 17 mars 2010, sera orienté sur le
thĂšme de la mise en place dâactions de prĂ©vention des risques psycho-
sociaux : il sâagira de montrer comment lâon passe de lâĂ©tape du prĂ©-
diagnostic Ă celle du plan dâaction.
III. ANALYSE DE LA VERBALISATION ET
DES SUITES PĂNALES Ă LâACTIVITĂ
DE LâINSPECTION DU TRAVAIL
LâObservatoire des suites pĂ©nales (OSP) constitue un des volets du
PMDIT ayant pour objectif de renforcer lâeffectivitĂ© du droit et lâeffica-
citĂ© des contrĂŽles par lâexamen qualitatif et quantitatif de la mise en
Ćuvre des sanctions pĂ©nales.
Cet outil, conçu en 2007 et réellement mis à disposition des services
de lâinspection du travail en 2008, recense lâensemble des procĂšs-
verbaux (PV) dressés et transmis à la justice depuis le 1
er
janvier 2004.
Il intÚgre les suites connues, par une mise à jour périodique des
données transmises aux services déconcentrés tant par les parquets
que par les juridictions.
III.1. A
NALYSE DE LA VERBALISATION
2009
Ă la date du 15 fĂ©vrier 2010, lâOSP recense 33 193 procĂ©dures,
closes et transmises Ă la justice.
276
LâINSPECTION DU TRAVAIL EN FRANCE EN 2009
Partie 6 - Activité 22/11/10 19:00 Page 276
PV transmis thĂšme -
% annuel
La progression du nombre total des procĂ©dures en 2009 sâexplique
par lâenregistrement de prĂšs de 350 procĂ©dures concernant le transport
routier, ce secteur dâactivitĂ© nâĂ©tant pas comptabilisĂ© avant la âfusionâ.
Sâagissant des procĂ©dures se rapportant aux entreprises agricoles, ce
sont plus de 160 procĂ©dures qui sont identifiĂ©es sur cette mĂȘme annĂ©e.
Si lâon excepte ces deux secteurs dâactivitĂ©, le nombre total de
procédures baisse, à périmÚtre identique, de 2 % par rapport à 2008.
Lâanalyse des thĂšmes de la verbalisation 2009 confirme la prĂ©domi-
nance du thĂšme
âsantĂ© et sĂ©curitĂ©â
(35 %) qui représente plus du tiers
du total des procédures (35 %). Cette part est toutefois en légÚre baisse
par rapport aux années précédentes (39 % en 2007 et 40 % en 2008).
Ă lâintĂ©rieur du thĂšme
âsantĂ© et sĂ©curitĂ©â
, renseigné comme thÚme
principal des procédures, on constate que ce sont les infractions
portant sur :
⹠le risque de chutes de hauteur qui est le plus souvent relevé, avec
341 infractions portant sur lâabsence dâĂ©quipements de sĂ©curitĂ©
conformes pour les travaux en hauteur (15 %) ;
LâACTIVITĂ DE LâINSPECTION DU TRAVAIL
277
ThĂšmes
2004
2005
2006
2007
2008
2009
Cumul PV
depuis
2004
Santé sécurité
1 689
1 802
1 856
2 290
2 376
2 207
12 220
34 %
35 %
38 %
39 %
40 %
35 %
37 %
Contrat de travail
797
677
559
751
829
1 124
4 737
16 %
13 %
11 %
13 %
14 %
18 %
14 %
Représentation
210
224
177
179
187
227
1 204
du personnel
4 %
4 %
4 %
3 %
3 %
4 %
4 %
Emploi-formation
232
211
191
208
246
273
1 361
5 %
4 %
4 %
3 %
4 %
4 %
4 %
Obligations
1 855
2 087
1 984
2 257
2 153
2 083
12 419
générales
38 %
41 %
41 %
38 %
36 %
33 %
37 %
Libertés et droits
0
0
0
0
8
1
9
fondamentaux
0 %
0 %
0 %
0%
0 %
0 %
0 %
NĂ©gociation
0
0
0
0
0
1
1
collective
0 %
0 %
0 %
0 %
0%
0 %
0 %
Non précisés
130
110
127
263
176
436
1 242
3 %
2 %
3 %
4 %
3 %
7 %
4 %
Total des PV
4 913
5 111
4 894
5 948
5 975
6 352
33 193
par année
Partie 6 - Activité 22/11/10 19:00 Page 277
âą puis 195 infractions portant sur les Ă©quipements de travail (informa-
tion, formation et utilisation) (9 %) ;
âą puis 167 infractions sur la rĂ©glementation gĂ©nĂ©rale sur lâhygiĂšne et la
sécurité du travail (8 %).
En ce qui concerne les infractions liées au risque CMR, elles ont été
relevées 94 fois (soit 4 % du thÚme
âsantĂ© et sĂ©curitĂ©â
) dont les deux
tiers sur le risque âamianteâ (66 infractions) principalement dans le
BTP, sur la France entiĂšre.
Le thĂšme
âobligations gĂ©nĂ©ralesââ
représente le 2
e
rang des actions
pĂ©nales de lâinspection avec 33 % du total des procĂ©dures dressĂ©es.
Dans ce thÚme, on distingue, conformément à la partie huitiÚme du
Code du travail, les infractions liées au travail illégal de celles portant
sur les atteintes aux fonctions des inspecteurs et contrĂŽleurs du travail :
âą pour le sous-thĂšme
âtravail illĂ©galâ
, qui représente prÚs des 4/5
e
du
thĂšme, les infractions sur lâexĂ©cution dâun travail dissimulĂ© sont le
plus souvent relevées (1 082 procédures, soit 62 % du sous-thÚme),
puis celles pour lâabsence de dĂ©claration dâembauche (197, soit
11 %), puis celles relatives Ă lâemploi dâĂ©trangers sans titre de travail
(86, soit 4,9 %) ;
âą pour le sous-thĂšme
âatteintes aux fonctions de contrĂŽleâ
, la part des
obstacles et outrages, avec 200 infractions relevées, est relativement
stable par rapport à 2008. Elle représente 60 % du sous-thÚme.
Le thĂšme
âcontrat de travailâ
, avec 18 % du total des procédures,
marque quant Ă lui une hausse significative. La prise en compte du
secteur du transport, dont la plupart des infractions concernent la
durée du travail et notamment les temps de conduite, explique cette
progression. En termes dâinfractions, ce sont celles relevant de :
⹠la durée du travail (dépassement des durées maximales principale-
ment) qui prĂ©dominent, avec 126 relevĂ©s dâinfractions (11 % du
thÚme général) ;
âą puis 104 infractions liĂ©es Ă lâabsence de moyens et de documents de
contrÎle de la durée du travail (9 %) ;
âą enfin lâemploi de salariĂ© le dimanche, infraction relevĂ©e 101 fois (9 %).
Avec 227 procédures, le sous-thÚme
âreprĂ©sentation du personnelâ
(dont lâentrave aux fonctions des institutions reprĂ©sentatives du
personnel et lâexercice du droit syndical), augmente dâun point (4 % en
278
LâINSPECTION DU TRAVAIL EN FRANCE EN 2009
Partie 6 - Activité 22/11/10 19:00 Page 278
2009 et 3 % en 2008). Cette faible Ă©volution doit dâautant plus ĂȘtre
relativisĂ©e quâelle concerne un faible nombre de procĂ©dures.
Dans le détail du thÚme, on note que :
âą 96 concernent particuliĂšrement lâinstitution des dĂ©lĂ©guĂ©s du
personnel ;
âą 39 portent sur des atteintes aux comitĂ©s dâentreprise ;
âą 31 sur les comitĂ©s dâhygiĂšne, de sĂ©curitĂ© et des conditions de travail
(CHSCT) ;
âą 30 sur lâexercice du droit syndical dans les entreprises.
La verbalisation dans le secteur agricole
En 2009, lâObservatoire des suites pĂ©nales (OSP) de lâinspection du travail, a
intégré les procédures relatives au secteur agricole. La verbalisation dans ce
secteur peut donc ĂȘtre analysĂ©e.
LâOSP a comptabilisĂ© 168 procĂšs-verbaux qui ont Ă©tĂ© relevĂ©s au sein dâentre-
prises agricoles au sens de lâarticle 1
er
de la convention OIT nÂș 129, câest-Ă -dire,
les entreprises ayant pour objet la culture, lâĂ©levage, la sylviculture, lâhorticulture,
la transformation primaires des produits agricoles par lâexploitant (âŠ) corres-
pondant aux codes NAF de 01 à 03, auxquels on peut ajouter 18 procédures
concernant les paysagistes qui, bien quâayant un code NAF 8130Z (prestations
de services), peuvent ĂȘtre comptabilisĂ©s dans ce secteur.
Ă lâexamen des thĂšmes de cette verbalisation on constate que :
âą le thĂšme
âobligations gĂ©nĂ©ralesâ
représente le thÚme majoritaire avec
96 procÚs-verbaux, soit prÚs de 52 % du total des procédures. 74 procé-
dures concernent des infractions de travail illĂ©gal et 22 lâinspection du travail
(obstacles, outrages, prérogatives et moyens, etc.) ;
âą le thĂšme
âsantĂ© et sĂ©curitĂ©â
avec 57 procédures se positionne en second,
soit 31 % des procĂšs-verbaux. 55 procĂ©dures sont liĂ©es Ă lâhygiĂšne et la
sécurité au travail et deux sont relatives aux infractions sur les documents
et/ou affichages obligatoires.
Sur lâaspect
âcontrat de travailâ
, 14 procÚs-verbaux ont été dressés, avec en
premier la durée du travail, puis les congés et des infractions sur les salaires,
pesant pour prĂšs de 8 % du total des PV du secteur agricole.
Les infractions Ă la
âreprĂ©sentation du personnelâ
ont été relevées dans neuf
procédures (5 % du total).
Le thĂšme
âemploi formationâ
est présent quant à lui dans sept procÚs-verbaux,
représentant 4 % du total des procédures du secteur.
LâACTIVITĂ DE LâINSPECTION DU TRAVAIL
279
Partie 6 - Activité 22/11/10 19:00 Page 279
Focus sur la durée du travail dans le secteur routier
Lâaction de lâinspection du travail porte dans ce secteur sur lâensemble des
champs légaux et réglementaires.
Elle revĂȘt une importance particuliĂšre en matiĂšre de contrĂŽle du respect des
dispositions nationales relatives à la durée du travail et des dispositions
européennes relatives aux durées de conduite et de repos des conducteurs
routiers (rĂšglement CE 561-2006 du 15 mars 2006). En effet, au-delĂ des
incidences du non-respect de ces dispositions sur les conditions dâemploi et
de travail des conducteurs, leur impact en termes de sécurité routiÚre et de
La verbalisation dans les dĂ©partements dâoutre-mer
Sâagissant des DOM (voir tableau ci-aprĂšs), 139 procĂ©dures ont Ă©tĂ© transmises
au parquet en 2009 :
⹠Guadeloupe : 38 procédures ;
⹠Martinique : 7 procédures ;
⹠Guyane : 37 procédures ;
⹠la Réunion : 57 procédures.
Il apparaĂźt que la part du thĂšme
âobligations gĂ©nĂ©ralesâ
, et en particulier, le
âtravail illĂ©galâ
, représente dans les DOM, une part importante des procédures
(44 % ; en Guyane, particuliÚrement, la part du travail illégal représente 80 % du
total des procédures). Vient ensuite le thÚme
âsantĂ© et sĂ©curitĂ©â
(27 %), le
thĂšme
âcontrat de travailâ
nâapparaissant quâĂ hauteur de 8 %.
280
LâINSPECTION DU TRAVAIL EN FRANCE EN 2009
PV transmis par thĂšme
Guadeloupe Martinique
Guyane
RĂ©union
Total PV
Santé sécurité
16
3
3
16
38
42 %
43 %
8 %
28 %
27 %
Contrat de travail
6
1
2
4
13
16 %
14 %
5 %
7 %
8 %
Représentation du personnel
2
0
1
2
5
5 %
0 %
3 %
3,5 %
4 %
Emploi-formation
1
2
0
0
3
3 %
29 %
0 %
0 %
2 %
Obligations générales
13
1
30
17
61
34 %
14 %
81 %
30 %
44 %
Libertés et droits fondamentaux
0
0
0
0
0
0 %
0 %
0 %
0 %
0 %
NĂ©gociation collective
0
0
0
0
0
0 %
0 %
0 %
0 %
0 %
Non précisés
0
0
1
18
19
0 %
0 %
3 %
32 %
14 %
Total des PV
38
7
37
57
139
Partie 6 - Activité 22/11/10 19:00 Page 280
III.2. A
NALYSE DES SUITES PĂNALES CONNUES
AU
15
FĂVRIER
2010
MĂ©thodologie dâanalyse des procĂ©dures de la base OSP
(170)
La connaissance des suites apportées par les parquets et les juridictions aux
procédures pénales initiées par les services du travail, dépend de deux facteurs
principaux liĂ©s au temps judiciaire, dâune part, et au recueil de lâinformation,
dâautre part.
Sur ce dernier point, de réels efforts des services judiciaires, comme des
services déconcentrés du travail, sont constatables dans la plupart des régions,
pour faire connaĂźtre ces suites.
Au sein de lâOSP, Ă la date du 15 fĂ©vrier 2010, le taux de suites non rensei-
gnĂ©es passe de 31 % pour lâannĂ©e 2004 Ă 69 % pour 2009. En effet, plus on
sâĂ©loigne de la date en cours, plus les donnĂ©es fournies par les services sont
nombreuses.
à compter du présent rapport, la méthode retenue pour des raisons statis-
tiques est de nâanalyser que les annĂ©es pour lesquelles le taux de connais-
sance des suites est proche des deux tiers, à savoir, au 15 février 2010, les
années 2004 et 2005. Cette mise en perspective permet, malgré le caractÚre
incomplet de la base, dâavoir une vision rĂ©aliste des suites donnĂ©es par la
justice aux procĂšs-verbaux de lâinspection du travail.
Par ailleurs, un PV peut constater plusieurs infractions concernant des champs
différents du droit du travail : par convention, la base étant renseignée non pas
par type dâinfraction mais bien par procĂšs-verbal, le thĂšme principal de chaque
procĂ©dure, identifiĂ© dans lâOSP comme thĂšme premier de verbalisation, a donc
été retenu.
Le parquet comme le juge peuvent également prendre des décisions diffé-
rentes au sein dâune mĂȘme procĂ©dure afin de traiter diffĂ©remment des infrac-
tions distinctes : par convention, nous avons retenu de prendre la décision
apportée par les juridictions relativement à chaque procÚs-verbal et donc relati-
vement là encore, au thÚme principal de la procédure.
contribution Ă la prĂ©servation dâune concurrence loyale entre les entreprises (y
compris européennes) est essentiel.
Ainsi, lâObservatoire des suites pĂ©nales recense au titre de 2009 :
⹠83 procÚs-verbaux sanctionnant des non-conformités au rÚglement européen
prĂ©citĂ©, portant sur lâanalyse des donnĂ©es de plus de 10 000 conducteurs
(plus de 800 000 journées de travail conducteurs) ;
⹠270 procÚs-verbaux sanctionnant essentiellement des non conformités aux
rÚgles nationales relatives aux durées de travail.
LâACTIVITĂ DE LâINSPECTION DU TRAVAIL
281
170) Et précautions de lecture des tableaux qui suivent.
Partie 6 - Activité 22/11/10 19:00 Page 281
Suites pénales apportées aux procédures pénales relevées dans les DOM
Dans les DOM, il existe de réelles difficultés pour obtenir les suites des procé-
dures de lâinspection du travail, notamment sur la Guadeloupe et la Guyane,
depuis 2004. Pour les deux autres dĂ©partements, la mise en place de lâOSP a
favorisĂ© le retour dâinformations des juridictions. NĂ©anmoins, le retour des PV
des années 2004 et 2005, qui, dans les régions métropolitaines, affichent des
résultats probants, semblent présenter des difficultés particuliÚres.
Suites pénales apportées aux procédures relevées dans le secteur agricole
186 procĂ©dures rĂ©pertoriĂ©es par lâOSP pour 2009, au 15 fĂ©vrier 2010 :
⹠suites inconnues ou non renseignées : 108 ;
âą en cours : 74 ;
⹠procédures alternatives à poursuites : 3 ;
âą dessaisissements : 1.
Les tableaux 2004 et 2005 ci-aprÚs permettent donc, sur la base des éléments
de méthode retenus ci-dessus, de dégager les premiÚres tendances fiables
des réponses pénales et des décisions de justice par grand thÚme de verbali-
sation.
282
LâINSPECTION DU TRAVAIL EN FRANCE EN 2009
2004
2005
2006
2007
2008
2009
Total
4 913
5 111
4 894
5 948
5 975
6 352
PV ayant des suites connues
3 404
3 252
2 611
3 240
2 668
1 968
69 %
64 %
53 %
54 %
45 %
31 %
En cours
245
440
558
1 142
1 464
1 716
Classements sans suite
835
772
597
590
343
66
Peines alternatives
521
485
325
505
305
93
aux poursuites
Poursuites
1 803
1 555
1 131
1 003
556
93
En pourcentage des PV ayant
des suites connues
En cours
7 %
14 %
21 %
35 %
55 %
87 %
Classements sans suite
25 %
24 %
23 %
18 %
13 %
3 %
Peines alternatives aux poursuites
15 %
15 %
12 %
16 %
11 %
5 %
Poursuites
53 %
48 %
43 %
31 %
21 %
5 %
PV sans connaissance
1 509
1 859
2 283
2 708
3 307
4 384
des suites
31 %
36 %
47 %
46 %
55 %
69 %
Suites non renseignées
1 406
1 740
2 016
2 471
3 128
4 318
Dessaisissements
103
119
267
237
179
66
Partie 6 - Activité 22/11/10 19:00 Page 282
ProcÚs-verbaux dressés en 2004
Non renseignées
& dessaisisements
1 509
Poursuites
1 803
Procédures
alternatives
aux poursuites
521
Suites judicaires
3 404
Classement
sans suite
835
En cours
245
7 %
25 %
69 %
31 %
Procédures
4 913
Suites non renseignées
1 406
Dessaisissements
103
Code du travail : 574
29 %
2 %
15 %
53 %
6 %
20 %
10 %
74 %
15 %
Représentation du personnel : 164
8 %
38 %
12 %
41 %
3 %
Santé sécurité : 1 172
9 %
26 %
12 %
53 %
34 %
Emploi formation : 147
5 %
31 %
14 %
50 %
6 %
Obligations générales : 1 324
6 %
23 %
21 %
50 %
35 %
Les années 2007 et 2008, présentent des résultats exploitables, puisque le
taux de retour dépasse les 50 % sur ces deux années (pour trois départements
sur cinq). On note la part trĂšs faible des classements sans suite qui se situe Ă
10 % en 2007 et 9 % en 2008, des suites connues. La part des poursuites
sâĂ©tablit en 2007 Ă 67 % et 49% en 2008, avec un taux de peines alternatives
de 11 % en 2007 et 5 % en 2008. 13 % des procĂ©dures Ă©tant en enquĂȘtes (en
cours) en 2007 et 37 % en 2008.
LâACTIVITĂ DE LâINSPECTION DU TRAVAIL
283
Partie 6 - Activité 22/11/10 19:00 Page 283
ProcÚs-verbaux dressés en 2005
Analyse des réponses judiciaires apportées aux procédures
transmises en 2004 et 2005, quelle que soit la date
de cette réponse
Cette analyse permet de faire apparaĂźtre certaines tendances.
Les classements sans suite
, tous motifs confondus, représentent
24 et 25 % des dĂ©cisions. Cette mĂȘme part des classements sans suite,
examinée par thÚme, permet de constater en 2004 et 2005, le classe-
ment de 38 et 34 % des PV sur le thĂšme de
âreprĂ©sentation du
personnelâ
, lâensemble des autres thĂšmes restant globalement dans la
moyenne générale des classements, avec un léger dépassement
concernant
âemploi formationâ
, qui sâĂ©tablit en 2004 Ă 31, soit 7 points
au dessus de la moyenne globale.
Les poursuites
représentent en moyenne 53 % des décisions des
parquets en 2004 et, 48 % en 2005 :
⹠les procédures engagées sur le thÚme
âcontrat de travailâ
et notam-
ment la durée du travail, sont poursuivies à hauteur de 74 % en 2004
et 66 % en 2005 ;
âą sur le thĂšme
âsantĂ© et sĂ©curitĂ©â
, le taux de poursuite se situe dans la
moyenne générale en 2004 (53 %) et 2 points au-dessus (50 %) de
cette moyenne en 2005.
Non renseignées
& dessaisisements
1 859
Poursuites
1 55
Procédures
alternatives
aux poursuites
485
Suites judicaires
3 252
Classement
sans suite
772
En cours
440
14 %
24 %
64 %
36 %
Procédures
5 111
Suites non renseignées
1 740
Dessaisissements
119
Code du travail : 677
34 %
2 %
15 %
48 %
9 %
25 %
16 %
66 %
13 %
Représentation du personnel : 224
15 %
34 %
22 %
30 %
43 %
Santé sécurité : 1 802
15 %
23 %
11 %
50 %
32 %
Emploi formation : 211
15 %
25 %
16 %
44 %
5 %
Obligations générales : 1 829
12 %
22 %
18 %
47 %
42 %
284
LâINSPECTION DU TRAVAIL EN FRANCE EN 2009
Partie 6 - Activité 22/11/10 19:00 Page 284
Les procédures alternatives aux poursuites
, avec une large
majoritĂ© de rappels Ă la loi et dâavertissements, gardent, sur la pĂ©riode
considérée, une constante de 15 % des suites connues. Ces procédures
sont retenues par la justice, pour des infractions simples, élucidées et
reconnues par le mis en cause. Le recours à ces procédures, qui a tout
Ă fait sa place en tant que rĂ©ponse judiciaire, ne peut ĂȘtre mis en Ćuvre
en cas dâatteinte ou de risques dâatteinte Ă lâintĂ©gritĂ© des personnes.
Analyse des jugements rendus sur la base des procédures
transmises en 2004 et 2005, quelle que soit la date du jugement
Au regard des graphes de présentation des décisions de justice 2004
et 2005 (voir ci-aprĂšs), il apparaĂźt que :
⹠95 % et 94 % des poursuites ont donné lieu à des prononcés de
peine ;
⹠6 % et 3 % seulement ont donné lieu à des relaxes.
Quant aux peines infligées par les tribunaux et du fait que le Code
du travail prĂ©voit majoritairement des peines dâamendes, lâon observe
les taux de :
âą 71 % dâamendes pour les 1 705 peines prononcĂ©es en 2004 ;
âą 74 % dâamendes pour les 1 461 peines de 2005.
Ainsi que 241 peines de prison infligées en 2004 dont :
- 21 % de prison ferme ;
- 77 % de prison avec sursis.
Et, 193 peines de prison en 2005 dont :
- 10 % de prison ferme ;
- 88 % de prison avec sursis.
Analyse des jugements rendus sur les PV dressés en 2004,
quelle que soit la date du jugement
Sur le thĂšme
âcontrat de travailâ
, les taux de condamnation
apparaissent ainsi :
âą 84 % dâamendes contraventionnelles ou dĂ©lictuelles, certains cas de
récidive sur ce thÚme peuvent entraßner des peines de prison mais
ces derniĂšres assorties dâamendes ne reprĂ©sentent que 3 % des
peines ;
âą 3 % sont des condamnations partielles assorties de relaxe ;
âą 5 % de relaxe ;
⹠5 % sans précision.
LâACTIVITĂ DE LâINSPECTION DU TRAVAIL
285
Partie 6 - Activité 22/11/10 19:00 Page 285
Sur le sous-thĂšme
âtravail illĂ©galâ
:
âą 48 % des condamnations sont des amendes seules ;
âą 25 % de peines dâamendes assorties de prison ;
âą 4 % de prison seule, 5 % de condamnations partielles ;
âą 6 % de relaxe ;
⹠2 % sans autre précision.
Sur le sous-thĂšme
âpouvoirs et compĂ©tence de lâinspection du
travailâ
:
âą 68 % dâamendes seules ;
âą 2 % de peines de prison seules ;
âą 19 % de peines dâamende assorties de prison ;
âą 4 % de condamnations partielles ;
âą 5 % de relaxe auxquelles sâajoutent 2 % sans autre prĂ©cision.
Les infractions Ă la
âsantĂ© et sĂ©curitĂ©â
totalisent :
âą 73 % dâamendes seules ;
âą 12 % de peines de prison accompagnĂ©es de peines dâamendes ;
⹠6 % sans précision ;
âą 4 % de relaxe partielle et 5 % de relaxe.
Les infractions poursuivies dans le cadre de
âlâemploi-formationâ
totalisent :
âą 73 % dâamendes seules ;
âą 8 % de peines de prison accompagnĂ©es de peines dâamendes ;
âą 11 % dâautres peines ;
âą 8 % de relaxe.
Les infractions en matiĂšre de
âreprĂ©sentation du personnelâ
, totali-
sent :
âą 65 % dâamendes seules ;
âą 5 % de peines de prison accompagnĂ©es dâamendes ;
âą 11 % dâautres peines avec peu de peines de prison ;
âą 12 % de relaxe ;
⹠8 % sans précision.
Analyse des jugements rendus sur les PV dressés en 2005,
quelle que soit la date du jugement
âą 83 % du nombre de peines sur le thĂšme contrat de travail, sont des
amendes, soit un chiffre Ă©quivalent Ă 2004, les peines de prison
286
LâINSPECTION DU TRAVAIL EN FRANCE EN 2009
Partie 6 - Activité 22/11/10 19:00 Page 286
assorties dâamendes reprĂ©sentent 4 % des peines, les peines
partielles 6 % des sanctions, 3 % de relaxe et 4 % sans précision.
âą Sur le sous-thĂšme
âtravail illĂ©galâ
: 60 % des peines infligées sont
des peines dâamendes, 20 % sont des amendes assorties de peines
de prison, 3 % sont des peines de prison, 9 % de peines partielles et
5 % sans précision.
âą Sur le sous-thĂšme
âpouvoirs et compĂ©tence de lâinspection du
travailâ
: les peines dâamende reprĂ©sentent plus de 80 % des
condamnations, 10 % dâamendes assortie dâune peine de prison, 2 %
sont des condamnations assorties de relaxe, 5 % de relaxe et 3 % ne
comportent aucune indication.
âą En
âsantĂ© et sĂ©curitĂ©â
, les peines de prison accompagnées de peines
dâamendes sont stables et totalisent 12 % des sanctions du thĂšme, les
amendes seules représentant 76 % des peines, pour 6 % en autres
peines, 3 % de relaxe et 3 % sans précision.
âą Les peines dâamendes seules, restent majoritaires en
âemploi forma-
tionâ
avec 69 %, les amendes assorties de peines de prison pour
11 %, en augmentation par rapport Ă 2004, 4 % de relaxe et 9 %
dâautres condamnations.
âą Sur le thĂšme
âreprĂ©sentation du personnelâ
, les amendes représen-
tent 70 % des peines, toujours peu de peines de prison mĂȘme assor-
ties dâamendes : 4 %, et 9 % de peines assorties de relaxe, 9 % de
relaxe et 8 % de non précisées.
LâACTIVITĂ DE LâINSPECTION DU TRAVAIL
287
Partie 6 - Activité 22/11/10 19:00 Page 287
Jugements prononcés en 2004
Jugements prononcés en 2005
Condamnations
SAI
51
Condamnations
relaxes
86
Emprisonnement
sans amende
7
Peines prononcées
1 461
Emprisonnement
avec amende
186
Amendes
1 085
74 %
13 %
94 %
13 %
Procédures
1 555
Non renseignés & non lieu
91
Contrat de travail : 193
6 %
Relaxe
46
3 %
0 %
6 %
3 %
83 %
4 %
0 %
6 %
4 %
Représentation du personnel : 46
70 %
4 %
0 %
9 %
9 %
Santé sécurité : 578
76 %
12 %
0 %
6 %
3 %
Emploi formation : 47
69 %
11 %
0 %
9 %
0 %
Obligations générales : 581
70 %
17 %
1 %
6 %
4 %
3 %
9 %
3 %
4 %
2 %
Condamnations
SAI
79
Relaxes & autres
condamnations
74
Emprisonnement
sans amende
14
Peines prononcées
1 705
Emprisonnement
avec amende
227
Amendes
1 214
71 %
13 %
95 %
14 %
Procédures
1 803
Non renseignés & non lieu
98
Contrat de travail : 320
5 %
Relaxe
97
6 %
1 %
4 %
5 %
84 %
3 %
0 %
3 %
5 %
Représentation du personnel : 65
65 %
5 %
0 %
11 %
8 %
Santé sécurité : 595
73 %
12 %
0 %
4 %
6 %
Emploi formation : 73
73 %
8 %
0 %
10 %
1 %
Obligations générales : 636
64 %
21 %
2 %
4 %
3 %
5 %
12 %
5 %
8 %
6 %
288
LâINSPECTION DU TRAVAIL EN FRANCE EN 2009
Partie 6 - Activité 22/11/10 19:00 Page 288
III.3. P
RĂSENTATION DES TRAVAUX EN COURS
ET PROJETĂS AVEC LA
C
HANCELLERIE
Un groupe de travail national relatif Ă lâaction pĂ©nale de lâinspection
du travail, a Ă©tĂ© constituĂ© en 2009 Ă lâinitiative la DGT. Ce groupe est
composĂ© dâagents des services dĂ©concentrĂ©s et de magistrats en poste.
Il est animĂ© par la DGT (Service de lâanimation territoriale) et la
Direction des affaires criminelles et des grĂąces (DACG) du ministĂšre de
la Justice et des Libertés (Bureau de la santé publique, du droit social
et de lâenvironnement).
Deux objectifs ont été fixés à ce groupe de travail :
âą refondre et actualiser deux instructions de base de 2002, lâune sur les
relations entre les juridictions et les services déconcentrés du travail
et lâautre sur lâĂ©laboration et le suivi des procĂšs verbaux ;
⹠élaborer des outils méthodologiques à destination des services de
lâinspection du travail sous forme de fiches juridiques et de conseils
de pratiques professionnelles.
En effet, plusieurs facteurs justifient des Ă©volutions dans la pratique
pĂ©nale des services : la recodification, la mise en Ćuvre du PMDIT et
le renouvellement important des agents de contrĂŽle, la fusion des
systĂšmes dâinspection, la crĂ©ation des Direccte, la mise en place de
lâOSP, mais Ă©galement les Ă©volutions du droit pĂ©nal, de la procĂ©dure
pénale et de la jurisprudence.
La méthode de travail retenue dans ce groupe fait alterner des
réunions en groupe plénier (quatre en 2009) avec les travaux de
groupes plus restreints. Le guide sur le suivi des procĂšs verbaux est en
phase de finalisation. Les travaux concernant les instructions conjointes
Justice/Travail seront initiés en 2010.
Par ailleurs, le systĂšme dâinformation de la Chancellerie, en cours de
développement, pourrait faciliter le suivi des infractions relevées par
lâensemble des verbalisateurs et donc de lâinspection du travail. Ă ce
titre, un rapprochement des services des deux ministĂšres est
programmĂ©, avec lâambition dâamĂ©liorer la lisibilitĂ© de la politique
pĂ©nale en matiĂšre de droit du travail sur lâensemble du territoire.
Enfin, un travail de réflexion est actuellement mené avec les
services de la justice sur le cadre et les critĂšres de mise en Ćuvre des
procédures alternatives à poursuites en matiÚre de droit du travail.
LâACTIVITĂ DE LâINSPECTION DU TRAVAIL
289
Partie 6 - Activité 22/11/10 19:00 Page 289
290
LâINSPECTION DU TRAVAIL EN FRANCE EN 2009
ANNEXES
Tableau nÂș 1
Nombre dâinterventions par type dâinterventions et par rĂ©gion en 2009
Tableau nÂș 2
Nombre de suites à interventions par type de suites et par région en 2009
Tableau nÂș 3
Nombre dâarticles visĂ©s dans les suites Ă interventions par types de suites et par
objet en 2009
Glossaire
Partie 6 - Activité 22/11/10 19:00 Page 290
LâACTIVITĂ DE LâINSPECTION DU TRAVAIL
291
Tableau 1 - Nombre dâinterventions par type dâinterventions
et par région en 2009
RĂ©gion
Contre
EnquĂȘte
Mission de RĂ©unions en Visite de
Total inter-
visite
conciliation entreprise
contrĂŽle
ventions
Alsace
673
2 505
24
503
4 936
8 641
Aquitaine
639
3 919
317
528
6 962
12 365
Auvergne
394
2 577
14
405
4 809
8 199
Basse-Normandie
677
2 926
16
221
4 018
7 858
Bourgogne
508
3 214
29
414
4 256
8 421
Bretagne
591
4 316
150
549
9 891
15 497
Centre
1 104
5 149
35
404
6 604
13 296
Champagne-Ardenne
367
2 249
13
228
2 627
5 484
Corse
179
460
1
15
699
1 354
Franche-Comté
234
3 913
9
182
2 250
6 588
Guadeloupe
40
90
2
2
299
433
Guyane
89
57
5
16
601
768
Haute-Normandie
612
3 919
27
206
4 393
9 157
Ăle-de-France
3 059
14 888
245
1 507
31 135
50 834
Languedoc-Roussillon
416
3 955
24
245
6 134
10 774
Limousin
387
1 909
20
407
2 420
5 143
Lorraine
969
4 607
45
222
4 140
9 983
Martinique
136
206
34
71
682
1 129
Midi-Pyrénées
868
4 921
334
469
7 348
13 940
Nord-Pas-de-Calais
2 348
7 795
70
756
18 379
29 348
Pays de la Loire
1 035
8 991
31
644
7 817
18 518
Picardie
372
3 327
78
281
3 620
7 678
Poitou-Charentes
637
3 278
17
351
4 629
8 912
Provence-Alpes-CĂŽte dâAzur
1 277
4 670
62
838
12 576
19 423
RĂ©union
52
288
15
102
2 219
2 676
RhĂŽne-Alpes
1 261
11 589
106
1 002
15 876
29 834
Saint-Martin
0
0
0
0
0
0
Non renseigné
20
618
10
28
614
1 290
Total
18 944
106 336
1 733
10 596
169 934
307 543
Partie 6 - Activité 22/11/10 19:00 Page 291
Tableau nÂș 2 - Nombre de suites Ă interventions par type
de suites et par région en 2009
292
LâINSPECTION DU TRAVAIL EN FRANCE EN 2009
RĂ©gion
Avis
ArrĂȘt dâact.
DĂ©cision
DĂ©cision
DĂ©cision
Demande
s/ CMR
de recours
de chantier
de vérification
Alsace
258
3
0
750
148
30
Aquitaine
676
0
1
1 421
104
22
Auvergne
558
0
3
831
107
33
Basse-Normandie
699
2
2
834
243
35
Bourgogne
848
1
12
1 071
226
62
Bretagne
1 246
8
1
1 783
256
34
Centre
1 020
0
8
1 852
336
41
Champagne-Ardenne
797
0
2
833
132
15
Corse
80
0
2
169
60
4
Franche-Comté
2 156
0
3
798
61
15
Guadeloupe
7
0
0
95
18
14
Guyane
6
0
2
22
29
1
Haute-Normandie
1 221
0
1
1 149
464
55
Ăle-de-France
1 531
1
49
8 942
1 244
375
Languedoc-Roussillon
593
0
2
1 867
175
19
Limousin
297
0
0
716
52
5
Lorraine
1 204
0
2
1 427
163
39
Martinique
1
0
0
57
1
14
Midi-Pyrénées
1 354
1
7
1 911
145
29
Nord-Pas-de-Calais
1 033
0
9
3 018
660
215
Pays de la Loire
2 049
3
10
4 726
214
24
Picardie
1 244
3
4
1 521
170
16
Poitou-Charentes
1 155
0
2
1 315
143
35
Provence-Alpes-CĂŽte dâAzur
478
1
11
2 601
248
91
RĂ©union
136
0
5
209
40
5
RhĂŽne-Alpes
814
2
16
6 559
615
83
Partie 6 - Activité 22/11/10 19:00 Page 292
LâACTIVITĂ DE LâINSPECTION DU TRAVAIL
293
Mise en
Observation
PV
Rapport
Rapport AT
Référé
Signalement Total des suites
demeure
Ă©crite
Ă interventions
58
5 808
111
32
0
0
20
7 218
146
8 950
221
113
12
1
19
11 686
106
4 349
166
65
12
0
1
6 231
116
4 693
140
114
22
0
30
6 930
150
4 775
114
101
6
0
16
7 382
158
9 012
249
82
10
3
5
12 847
179
7 428
117
164
10
0
2
11 157
95
2 890
53
39
7
0
4
4 867
7
951
20
22
4
0
1
1 320
66
3 224
79
233
3
0
17
6 655
38
215
2
4
1
0
0
394
1
339
33
9
3
0
1
446
174
5 722
138
132
5
3
22
9 086
1 415
30 346
1 015
681
36
10
87
45 732
127
6 745
204
111
14
1
4
9 862
59
3 748
70
35
11
0
5
4 998
181
6 199
205
86
7
0
22
9 535
10
922
3
2
2
0
0
1 012
92
9 318
185
107
13
0
14
13 176
497
20 288
446
260
35
5
48
26 514
135
10 410
190
174
10
2
18
17 965
134
3 871
132
139
1
0
6
7 241
131
4 170
251
170
12
1
14
7 399
618
12 529
418
242
15
1
9
17 262
24
1 717
69
4
0
1
1
2 211
358
18 157
431
332
38
3
21
27 429
Partie 6 - Activité 22/11/10 19:00 Page 293
Tableau nÂș 3 â Nombre dâarticles visĂ©s dans les suites
Ă interventions par types de suites
et par objet en 2009
294
LâINSPECTION DU TRAVAIL EN FRANCE EN 2009
ThĂšme
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Contestations, sanctions, licenciement irrégulier
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Contrat de travail
Contrat
de travail :
généralités
embauche
CDI : ruptures
Congés autres
Congés payés
Total Contrat de travail : généralités, embauche
Nomenclature
Avis
DĂ©cision
DĂ©cision de
chantier
Partie 6 - Activité 22/11/10 19:00 Page 294
LâACTIVITĂ DE LâINSPECTION DU TRAVAIL
295
3
6
0
0
1
0
2
6
0
0
7
0
0
0
0
7
0
0
9
4
0
0
0
4
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4
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0
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3
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2
1
5
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2
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2
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2
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2
7
0
6
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1
0
2
4
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1
1
1
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3
0
0
1
7
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0
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0
0
2
1
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4
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0
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1
5
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1
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1
1
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0
8
0
1
2
1
1
Rapport
Référé
Signa-
lement
Total
Demande de
vérification
Mise en
demeure
Obser-
vation
Ă©crite
PV
Partie 6 - Activité 22/11/10 19:00 Page 295
296
LâINSPECTION DU TRAVAIL EN FRANCE EN 2009
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Contrat de travail
Conseil des
prud'hommes
Contrats divers
Droit disciplinaire
Durée du travail,
congés : jeunes
Contrat :
exécution, modif,
transfert
Nomenclature
Avis
DĂ©cision
DĂ©cision de
chantier
Partie 6 - Activité 22/11/10 19:00 Page 296
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Signa-
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vérification
Mise en
demeure
Obser-
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LâINSPECTION DU TRAVAIL EN FRANCE EN 2009
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Contrat de travail
Durée du travail
Intéressement,
participation,
Ă©pargne
Nomenclature
Avis
DĂ©cision
DĂ©cision de
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Total Formation professionnelle :
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Emploi - Formation
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Apprentissages :
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Licenciement
Ă©conomique
ChĂŽmage partiel
Formation
professionnelle :
organismes,
financement,
stagiaires
Nomenclature
Avis
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Obligation emploi trav. handicapés et assimilés
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Total Institutions représentatives du personnel
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LâINSPECTION DU TRAVAIL EN FRANCE EN 2009
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DĂ©cision de
chantier
Conflits
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accords
NĂ©gociation
collective,
accords
NĂ©gociation
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NĂ©gociation
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Demande de
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Total Travail illégal
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Total Obligations générales
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Total Aménagement et hygiÚne
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Travailleurs indépendants
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Total Ăquipement de travail : conception
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Total Institutions prévention
Amiante, CMR,
plomb, autres
Santé Sécurité
BĂątiment
Equipement de
travail :
conception
Equipement
de travail :
utilisation
Installations
classées
Institutions
prévention
Nomenclature
Avis
DĂ©cision
DĂ©cision de
chantier
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LâACTIVITĂ DE LâINSPECTION DU TRAVAIL
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Risques
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Partie 6 - Activité 22/11/10 19:00 Page 321
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LâINSPECTION DU TRAVAIL EN FRANCE EN 2009
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Total Sécurité : contrÎle
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Information, formation à la sécurité
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Total Sécurité : généralités
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Interne médecine du travail
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Intervenant prévention risques professionnels
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SST établissements de santé, médico-sociaux
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Surveillance médicale salariés temporaires
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Santé Sécurité
Sécurité:
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généralités
Services santé
au travail
Nomenclature
Avis
DĂ©cision
DĂ©cision de
chantier
Partie 6 - Activité 22/11/10 19:00 Page 322
LâACTIVITĂ DE LâINSPECTION DU TRAVAIL
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9
1
6
Rapport
Référé
Signa-
lement
Demande de
vérification
Mise en
demeure
Obser-
vations
Ă©crites
PV
Total des articles
visés dans
les suites
Ă interventions
Partie 6 - Activité 22/11/10 19:00 Page 323
Glossaire
ArrĂȘt dâactivitĂ© CMR
(cancérogÚnes et/ou mutagÚnes et/ou toxiques
pour la reproduction) : mesures provoquĂ©es par lâinspecteur du travail,
destinées à éliminer les défectuosités constatées dans une installation,
un amĂ©nagement ou des mĂ©thodes de travail quâil peut avoir un motif
raisonnable de considérer comme une menace pour la santé ou pour
la sécurité des travailleurs.
NB : lâarrĂȘt dâactivitĂ© CMR est obligatoirement prĂ©cĂ©dĂ© dâune mise en
demeure.
ArrĂȘt de travaux :
cf. âDĂ©cision dâarrĂȘt de chantierâ.
Avis :
Position transmise par les services de lâinspection du travail sur
une question posée conformément à la loi.
NB : lâavis ne lie pas le dĂ©cisionnaire sauf pour lâavis conforme.
Contre-visite :
dĂ©placement dâun agent de contrĂŽle au sein dâun site
de travail afin de vĂ©rifier la mise en Ćuvre des prescriptions formulĂ©es
lors de la visite de contrĂŽle initiale.
ContrĂŽle :
terme générique regroupant visite de contrÎle et contre-
visite (cf. supra).
DĂ©cision :
dĂ©rogations ou autorisations, elles peuvent ĂȘtre regroupĂ©es
en deux catégories :
- celles qui concernent les conditions dâexĂ©cution de la relation de
travail et qui ont essentiellement pour objet lâadaptation dâune norme
Ă la situation particuliĂšre de lâentreprise ou dâun salariĂ© ;
- celles qui vont permettre Ă lâentreprise de sâadapter Ă une situation
Ă©conomique ou dâoptimiser lâutilisation des facteurs de production.
DĂ©cision dâarrĂȘt de chantier :
dĂ©cision Ă©crite entrainant lâarrĂȘt
temporaire dâun chantier en raison de la prĂ©sence dâau moins un
salarié en situation de danger grave et imminent découlant du non-
respect de la réglementation.
Demande de vérification :
dĂ©cision administrative imposant Ă
lâemployeur de faire appel Ă un organisme compĂ©tent dans le domaine
de la santĂ©-sĂ©curitĂ© du travail afin de vĂ©rifier la conformitĂ© dâun
Ă©quipement, dâun local ou dâune situation de travail (aĂ©ration, Ă©clai-
rage, bruit, risque chimique, etc.).
EnquĂȘte :
pouvoir dâinvestigation dâun agent de contrĂŽle prĂ©alable Ă
une dĂ©cision, ou effectuĂ© dans le cadre dâune recherche dâinfractions
ou dâĂ©lĂ©ments de prĂ©vention.
324
LâINSPECTION DU TRAVAIL EN FRANCE EN 2009
Partie 6 - Activité 22/11/10 19:00 Page 324
Infraction :
toutes références au Code du travail inscrites dans un des
outils suivant : lettres dâobservations, dĂ©cisions de chantier, rĂ©fĂ©rĂ©s,
mises en demeure et procĂšs-verbaux.
Intervention :
dĂ©placement dâun agent de contrĂŽle au sein dâun site
de travail et qui comprend cinq types dâactions distinctes (visite de
contrĂŽle, contre-visite, rĂ©union en entreprise, enquĂȘte et mission de
conciliation). Ces actions peuvent Ă©galement, dans les cas limitative-
ment prĂ©vus, ĂȘtre effectuĂ©es au bureau.
Intervention sans suite :
suite dâintervention ne faisant lâobjet
dâaucune rĂ©fĂ©rence Ă un article de code (RAS).
Lettre dâobservation :
courrier adressĂ© Ă lâemployeur rappelant les
manquements constatés lors de la visite de contrÎle. Ce courrier
conseille Ă©galement celui-ci sur les moyens dont il dispose pour se
mettre en conformitĂ© avec la lĂ©gislation et lâinforme des consĂ©quences
possibles en cas dâinexĂ©cution.
Mise en demeure :
acte juridique dĂ©livrĂ© par lâagent de contrĂŽle
obligeant lâemployeur Ă se conformer aux dispositions rĂšglementaires
avant lâĂ©chĂ©ance dâun dĂ©lai fixĂ©, dont la durĂ©e est parfois prĂ©vue par le
Code du travail.
Mission de conciliation :
dĂ©placement dâun agent de contrĂŽle au sein
dâun site de travail afin de participer au rĂšglement dâun conflit collectif.
Nomenclature :
extraite de lâoutil informatique Cap Sitere grĂące
auquel les agents de contrÎle rendent compte de leur activité. Elle est
alimentée par e-poséïdon (nomenclature de base construite et modifiée
dâaprĂšs LĂ©gifrance). DĂ©finie essentiellement dâaprĂšs le Code du travail,
elle comprend Ă©galement des dĂ©crets, arrĂȘtĂ©s, textes europĂ©ens, ainsi
que des rĂ©fĂ©rences Ă dâautres codes (Code pĂ©nal, Code de la sĂ©curitĂ©
sociale, etc.). Son historique est composé de sept thÚmes, 73 sous-
thĂšmes, 411 objets, 1 547 aspects et 5 396 points de contrĂŽle. Les
âInconnu/Vide/Sans rĂ©fĂ©renceâ Ă©tant une codification dont la nomen-
clature nâa pas Ă©tĂ© trouvĂ©e en raison dâune incomplĂ©tude ou dâun
dĂ©faut dâĂ©quivalence.
Observation :
cf. âLettre dâobservationâ.
ProcĂšs-verbal :
constat circonstanciĂ© dâinfraction effectuĂ© par lâagent
de contrĂŽle faisant foi jusquâĂ preuve du contraire et transmis au
Procureur de la République via la ligne hiérarchique.
LâACTIVITĂ DE LâINSPECTION DU TRAVAIL
325
Partie 6 - Activité 22/11/10 19:00 Page 325
Rapport :
constat effectuĂ© par un agent de contrĂŽle dâune situation
prĂ©dĂ©terminĂ©e dans le but dâinformer sa hiĂ©rarchie. On parle Ă©gale-
ment de rapport interne.
NB : Les rapports AT (accident du travail) sont également insérés dans
cette rubrique.
Référé civil :
procédure judiciaire prévue dans des cas énumérés par
la loi autorisant lâinspecteur du travail Ă saisir le juge des rĂ©fĂ©rĂ©s afin
que celui-ci prenne des mesures conservatoires sous astreintes pour
Ă©viter un dommage.
NB : Il existe quatre types de référé : deux référés relatif à la santé-
sécurité utilisés afin de faire cesser ou de prévenir un risque sérieux
dâatteinte Ă lâintĂ©gritĂ© physique dâun travailleur, le rĂ©fĂ©rĂ© dominical
utilisé afin de faire fermer un établissement ouvert illégalement le
dimanche et le rĂ©fĂ©rĂ© utilisĂ© Ă lâĂ©gard des entreprises de travail tempo-
raires exerçant leur activité sans avoir fait les déclarations ou sans avoir
obtenu la garantie financiĂšre nĂ©cessaire, et quâil en rĂ©sulte un risque
sérieux de préjudice pour le salarié temporaire.
Référence :
texte inscrit par lâagent de contrĂŽle dans un des outils
utilisé, quelque soit le code dont il est issu (Code du travail, Code de
procédure pénale, Code pénal, Code de la sécurité sociale, Code rural,
etc.)
RĂ©union en entreprise :
dĂ©placement dâun agent de contrĂŽle au sein
dâun site de travail en tant que membre de droit ou provoquĂ© par une
sollicitation extérieure en vue de participer à une instance formelle
(CHSCT, CISST, cellule de reclassement, etc.).
Signalement :
connaissance dâun dĂ©lit ne relevant pas de la compĂ©-
tence de lâagent de contrĂŽle et, conformĂ©ment Ă lâarticle 40 du Code de
procédure pénale, transmis au Parquet.
Suite Ă intervention :
mise en Ćuvre dâun des outils de lâagent de
contrĂŽle pour faire cesser les manquements rencontrĂ©s (lettre dâobser-
vation, décision de chantier, PV, référé, avis, décision, etc.).
Visite de contrĂŽle :
dĂ©placement dâun agent de contrĂŽle au sein dâun
site de travail afin de contrÎler le respect de tout ou partie de la régle-
mentation du travail qui lui est applicable.
Exceptionnellement
, le
âdĂ©placementâ peut se faire au bureau de lâinspecteur du travail en
raison de la sensibilitĂ© de certains Ă©lĂ©ments dâinformations Ă recueillir
(confidentialité, protection des témoins, etc.).
326
LâINSPECTION DU TRAVAIL EN FRANCE EN 2009
Partie 6 - Activité 22/11/10 19:00 Page 326
SeptiĂšme partie
LES MALADIES PROFESSIONNELLES,
ACCIDENTS DU TRAVAIL
ET ACCIDENTS DE TRAJET
Partie 7 - Maladie prof 22/11/10 19:01 Page 327
Partie 7 - Maladie prof 22/11/10 19:01 Page 328
LES MALADIES PROFESSIONNELLES,
ACCIDENTS DU TRAVAIL
ET ACCIDENTS DE TRAJET
Dans le programme nÂș 16 de la convention dâobjectifs et de gestion
2009-2012 de la branche AT/MP, la CNAMTS sâest engagĂ©e Ă âpublier
avant le 30 juin de chaque année une analyse de gestion du risque
AT/MPâ
(171)
.
Lâexercice, nĂ©cessairement contraint du point de vue des dĂ©lais de
rĂ©alisation entre des traitements de donnĂ©es quâil aura fallu avancer en
consĂ©quence et la date de publication, sâest donnĂ© pour objectif de
livrer les principales données de gestion de la branche AT/MP aux
acteurs concernés sachant que celles-ci appelleront des études plus
détaillées qui seront menées par la suite.
La derniÚre partie de ce document, annexée ci-aprÚs, tente
dâĂ©clairer les donnĂ©es financiĂšres par
lâanalyse de la sinistralitĂ©
qui
en est la cause.
La connaissance directe par lâAdministration centrale (DGT) et les DRTEFP des
accidents mortels et trĂšs graves est fixĂ©e par une circulaire DGT nÂș 2007/07 du
22 mai 2007. La circulaire rappelle que, face Ă un tel Ă©vĂ©nement, lâagent de
contrĂŽle doit effectuer une enquĂȘte sur place. Une fiche dâalerte a Ă©tĂ© crĂ©Ă©e
permettant une information en temps rĂ©el par la section dâinspection du travail
de ses deux niveaux hiérarchiques régional et national. Une procédure particu-
liÚre est également prévue lorsque ces accidents se produisent un samedi, un
dimanche ou un jour férié.
MĂȘme si ces signalements ne constituent pas une base exhaustive (535 signa-
lements en 2009,
461 en 2008
), ils permettent une analyse nationale transmise
aux services déconcentrés.
Par ailleurs, deux projets de circulaire sont en cours de finalisation sur le
contenu mĂȘme et les modalitĂ©s des enquĂȘtes AT et MP. Ces instructions
fixeront les principes Ă suivre au cours de ces enquĂȘtes. Des annexes mĂ©tho-
dologiques seront jointes.
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329
171) Le document complet est accessible Ă lâadresse internet suivante :
www.risquesprofessionnels.ameli.fr/atmp_media/rapport%20Branche%20AT%20MP_2009.pdf
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Les accidents du travail et les maladies professionnelles
des salariés agricoles
Le rĂ©gime dâassurance contre les risques professionnels des salariĂ©s agricoles
est géré par les caisses de Mutualité sociale agricole. Il convient de noter
cependant que lâAlsace, et le dĂ©partement de la Moselle, ainsi que les DOM
relĂšvent dâun rĂ©gime spĂ©cifique. Lâobservatoire des risques professionnels gĂ©rĂ©
par la caisse centrale de MSA permet dâaccĂ©der Ă des donnĂ©es chiffrĂ©es
depuis 1974. Ces donnĂ©es sont Ă©galement prĂ©sentĂ©es au conseil dâorientation
sur les conditions de travail et figurent dans le bilan annuel publié par la
documentation française
(172)
.
Les donnĂ©es relatives aux chiffres de lâannĂ©e 2009 nâĂ©taient pas encore dispo-
nibles dans leur intégralité au moment de la rédaction du présent rapport. On
peut cependant noter que, pour une population agricole salariĂ©e de lâordre de
1,7 million, au cours de lâannĂ©e 2009, il a Ă©tĂ© enregistrĂ© 81 840 dĂ©clarations. La
répartition se fait entre 71 386 accidents proprement dits (en baisse de 3,6 %),
5 534 accidents de trajet (en hausse de 0,9 %) et 4 920 maladies profession-
nelles (en diminution de 2,6 %)
(173)
.
Pour mieux connaßtre les risques et les moyens de prévention, des actions sont
menĂ©es en partenariat entre les Caisses de MSA, le ministĂšre de lâAlimentation,
de lâAgriculture et de la PĂȘche (Bureau de la santĂ© et de la sĂ©curitĂ© au travail) et
la DGT. Le site du ministĂšre du Travail â
lâune des illustrations. En outre, le site internet du ministĂšre de lâAlimentation de
lâAgriculture et de la PĂȘche comporte Ă©galement dans la rubrique âthĂ©matiqueâ
âemploi-socialâ, sous-rubrique âsantĂ© et sĂ©curitĂ© au travailâ
(174)
des documents
relatifs à la santé et à la sécurité au travail en agriculture concernant, par
exemple :
- la prévention des zoonoses ;
- les risques dâincendie-explosion dans les opĂ©rations de mĂ©thanisation ;
- le renversement des tracteurs ;
- le stockage et lâutilisation des produits phytosanitaires ;
- lâinstallation en sĂ©curitĂ© des clĂŽtures Ă©lectriques.
364
LâINSPECTION DU TRAVAIL EN FRANCE EN 2009
www.ladocumentationfrancaise.fr/rapports-publics/104000278
. Voir en particulier les pages 143 Ă 147.
173) La caisse centrale de MSA a mis en ligne des données provisoires qui sont accessibles par le lien
www.msa.fr/front/id/msafr/S1120156495483/S1120236405701/S_Observatoires-des-risques
/publi_Presentation-generale-et-accidents-travail.html
http://agriculture.gouv.fr/sante-et-securite-au-travail.
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Les TMS dans les professions agricoles
La Mutualité sociale agricole (MSA) a publié fin 2010 les données relatives aux
TMS des actifs agricoles entre 2004 et 2008
(175)
:
- ces troubles représentent 94 % des maladies professionnelles reconnues
pour les salariés agricoles avec un coût moyen de plus de 19 000 euros par
TMS ;
- les secteurs les plus touchés en nombre de TMS sont : la viticulture, le traite-
ment de la viande des gros animaux et les cultures spécialisées ;
- parmi ces secteurs le traitement de la viande de gros animaux et le traitement
des viandes de volailles présentent le taux de fréquence le plus élevé (respec-
tivement 44 â° et 37 â°) ;
- la population agricole salariée est majoritairement masculine (60 %), mais ce
sont néanmoins les femmes qui sont les plus affectées par les TMS, notam-
ment pour les affections péri-articulaires ;
- les TMS frappent surtout les salariés ùgés de 41 ans et plus (63 % des TMS
avec arrĂȘt de travail et 74 % des TMS graves) ;
- les TMS les plus invalidantes sont générées par les affections du rachis
lombaire liées aux vibrations et à la manipulation de charges lourdes. Ce sont
les secteurs de la viticulture, des cultures spĂ©cialisĂ©es et de âculture-Ă©levageâ
qui sont les plus touchés par ces TMS.
LES MALADIES PROFESSIONNELLES, ACCIDENTS DU TRAVAIL ET ACCIDENTS DE TRAJET
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HuitiĂšme partie
LES TEXTES PARUS EN 2009
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LES TEXTES PARUS
EN 2009
I. L
OIS
âą Loi nÂș 2009-526 du 12 mai 2009 de simplification et de clarification
du droit et dâallĂšgement des procĂ©dures
âą Loi nÂș 2009-974 du 10 aoĂ»t 2009 rĂ©affirmant le principe du repos
dominical et visant à adapter les dérogations à ce principe dans les
communes et zones touristiques et thermales ainsi que dans
certaines grandes agglomérations pour les salariés volontaires
âą Loi nÂș 2009-1437 du 24 novembre 2009 relative Ă lâorientation et Ă la
formation professionnelle tout au long de la vie
âą Loi nÂș 2009-1646 du 24 dĂ©cembre 2009 de financement de la sĂ©curitĂ©
sociale pour 2010
II. O
RDONNANCES
âą Ordonnance nÂș 2009-717 du 18 juin 2009 relative Ă lâadaptation aux
personnes exerçant la profession de marin de la loi nÂș 2008-596 du
25 juin 2008 portant modernisation du marché du travail
III. D
ĂCRETS
âą DĂ©cret nÂș 2009-32 du 9 janvier 2009 relatif Ă la durĂ©e du travail dans
les entreprises de transport sanitaire
âą DĂ©cret du 15 janvier 2009 relatif Ă la composition du gouvernement
âą DĂ©cret nÂș 2009-56 du 15 janvier 2009 rĂ©visant et complĂ©tant les
tableaux de maladies professionnelles annexés au livre IV du Code
de la sécurité sociale
âą DĂ©cret nÂș 2009-110 du 29 janvier 2009 relatif au taux horaire de
lâallocation spĂ©cifique de chĂŽmage partiel et Ă lâindemnisation
complémentaire de chÎmage partiel
LES TEXTES PARUS EN 2009
369
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âą DĂ©cret nÂș 2009-187 du 18 fĂ©vrier 2009 modifiant le dĂ©cret nÂș 2007-1000
du 31 mai 2007 relatif aux attributions du ministre du Travail, des
Relations sociales et de la Solidarité
⹠Décret du 25 février 2009 portant nomination du président du
conseil dâadministration de lâINTEFP
âą DĂ©cret nÂș 2009-235 du 27 fĂ©vrier 2009 relatif Ă lâorganisation et aux
missions des DREAL
âą DĂ©cret nÂș 2009-289 du 13 mars 2009 rectifiant certaines dispositions
du Code du travail (partie réglementaire)
âą DĂ©cret nÂș 2009-324 du 25 mars 2009 relatif aux conditions dâattribu-
tion de lâallocation spĂ©cifique et de lâindemnisation complĂ©mentaire
de chĂŽmage partiel
âą DĂ©cret nÂș 2009-360 du 31 mars 2009 relatif aux emplois de direction
de lâadministration territoriale de lâĂtat
âą DĂ©cret nÂș 2009-478 du 29 avril 2009 relatif Ă lâactivitĂ© partielle de
longue durée
âą DĂ©cret nÂș 2009-560 du 20 mai 2009 relatif au contenu et Ă la valida-
tion des accords et des plans dâaction en faveur de lâemploi des
salariés ùgés
âą DĂ©cret nÂș 2009-641 du 9 juin 2009 relatif Ă lâobligation dâemploi des
travailleurs handicapĂ©s, mutilĂ©s de guerre et assimilĂ©s dans lâeffectif
des entreprises
âą DĂ©cret nÂș 2009-1134 du 21 septembre 2009 portant diverses disposi-
tions relatives au repos dominical des salariés
âą DĂ©cret nÂș 2009-1382 du 9 novembre 2009 modifiant le dĂ©cret
2003-770 du 20 aoĂ»t 2003 portant statut particulier du corps de lâins-
pection du travail
âą DĂ©cret nÂș 2009-1377 du 10 novembre 2009 relatif Ă lâorganisation et
aux missions des directions régionales des entreprises, de la concur-
rence, de la consommation, du travail et de lâemploi
âą DĂ©cret nÂș 2009-1484 du 3 dĂ©cembre 2009 relatif aux directions
départementales interministérielles.
370
LâINSPECTION DU TRAVAIL EN FRANCE EN 2009
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âą DĂ©cret nÂș 2009-1546 du 11 dĂ©cembre 2009 relatif au suivi mĂ©dical
post-professionnel des agents de lâĂtat exposĂ©s Ă un agent cancĂ©ro-
gĂšne, mutagĂšne ou toxique pour la reproduction
âą DĂ©cret nÂș 2009-1547 du 11 dĂ©cembre 2009 relatif au suivi mĂ©dical
post-professionnel des agents de lâĂtat exposĂ©s Ă lâamiante
âą DĂ©cret nÂș 2009-1570 du 15 dĂ©cembre 2009 relatif au contrĂŽle du
risque chimique sur les lieux de travail
IV. A
RRĂTĂS
â D
ĂCISIONS
âą ArrĂȘtĂ© du 12 janvier 2009 modifiant lâarrĂȘtĂ© du 12 octobre 2005
portant organisation de la DĂ©lĂ©gation gĂ©nĂ©rale Ă lâemploi et Ă la
formation professionnelle
âą ArrĂȘtĂ© du 16 janvier 2009 modifiant lâarrĂȘtĂ© du 20 avril 1994 relatif Ă
la dĂ©claration, la classification, lâemballage et lâĂ©tiquetage des
substances dangereuses
âą ArrĂȘtĂ© du 9 juin 2009 modifiant lâarrĂȘtĂ© du 15 dĂ©cembre 2000 relatif Ă
lâorganisation et au programme des concours de recrutement des
inspecteurs du travail
âą ArrĂȘtĂ© du 23 juillet 2009 portant crĂ©ation et rĂ©partition de sections
dâinspection du travail
âą ArrĂȘtĂ© du 8 dĂ©cembre 2009 autorisant au titre de lâannĂ©e 2010
lâouverture dâun concours pour lâaccĂšs au cycle prĂ©paratoire au
concours interne de lâinspection du travail
âą ArrĂȘtĂ© du 8 dĂ©cembre 2009 fixant le nombre de postes offerts aux
concours pour le recrutement dâinspecteurs du travail au titre de
lâannĂ©e 2009
âą ArrĂȘtĂ© du 15 dĂ©cembre 2009 relatif au contrĂŽle technique des valeurs
limites dâexposition professionnelle sur les lieux de travail et aux
conditions dâaccrĂ©ditation des organismes chargĂ©s des contrĂŽles
âą ArrĂȘtĂ© du 30 dĂ©cembre 2009 fixant la liste et le classement par
groupe des emplois de direction de lâadministration territoriale de
lâĂtat au sein des directions rĂ©gionales des entreprises, de la concur-
rence, de la consommation, du travail et de lâemploi
LES TEXTES PARUS EN 2009
371
Partie 8 - Textes 22/11/10 19:03 Page 371
V. C
IRCULAIRES
â I
NSTRUCTIONS
âą Circulaire DGT nÂș 2009/02 du 28 janvier 2009 relative aux actions
programmées et campagnes de contrÎle en 2009
âą Circulaire DGT nÂș 2009/03 du 12 fĂ©vrier 2009 prĂ©cisant la composi-
tion des comités régionaux de prévention des risques professionnels
âą Circulaire nÂș 5367/SG du 27 fĂ©vrier 2009 relative Ă la gestion des
ressources humaines dans le cadre de lâorganisation de lâadministra-
tion dĂ©partementale de lâĂtat
âą Circulaire DGT nÂș 2009/04 du 17 mars 2009 relative Ă la rupture
conventionnelle dâun contrat Ă durĂ©e indĂ©terminĂ©e
âą Circulaire DGT nÂș 2009/05 du 17 mars 2009 relative Ă lâapplication
des dispositions législatives et réglementaires concernant la moderni-
sation du marché du travail
âą Instruction DGTâDNLFâACOSS 2009/06 du 31 mars 2009 relative Ă la
lutte contre le travail illégal et à la poursuite de la coopération entre
les services déconcentrés du ministÚre du Travail et les Urssaf
âą Lettre circulaire DGT nÂș 2009/08 du 16 avril 2009 relative Ă lâutilisa-
tion des Ă©quipements de travail mis Ă disposition pour des travaux
temporaires en hauteur
âą Circulaire DGT nÂș 2009/09 du 17 avril 2009 relative Ă la compĂ©tence
territoriale des membres de lâinspection du travail saisis dâun rĂšgle-
ment intérieur unique
âą Circulaire DGT nÂș 2009/10 du 28 avril 2009 relative Ă la mise en
Ćuvre de la convention dâobjectifs et de gestion de la branche
AT/MP (2009/2012)
âą Lettre circulaire DGT nÂș 2009/11 du 11 mai 2009 relative Ă une
dĂ©rogation au repos dominical des salariĂ©s de lâĂ©tablissement
français du sang
âą Instruction DGT 2009/12 du 18 mai 2009 relative au compte-rendu
de lâactivitĂ©, lâexploitation des donnĂ©es et la valorisation de lâaction
de lâinspection du travail
âą Circulaire DGT nÂș 2009/13 du 19 mai 2009 relative Ă la loi en faveur
des revenus du travail
372
LâINSPECTION DU TRAVAIL EN FRANCE EN 2009
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âą Circulaire DGT nÂș 2009/15 du 26 juin 2009 relative au rĂŽle des
acteurs de la santé au travail en cas de pandémie grippale
âą Circulaire DGEFP/DGT/DSS nÂș 2009-31 du 9 juillet 2009 relative aux
accords et plans dâaction en faveur de lâemploi des salariĂ©s ĂągĂ©s
prĂ©vus par lâarticle 87 de la loi 2008-1330 de financement de la
sécurité sociale pour 2009
âą Circulaire DGT nÂș 2009/18 du 16 juillet 2009 relative au comitĂ©
dâhygiĂšne, de sĂ©curitĂ© et des conditions de travail dâun Ă©tablissement
à risques technologiques ou comprenant une installation nucléaire
âą Instruction DGT nÂș 2009/19 du 21 juillet 2009 relative au rĂŽle des
services déconcentrés en matiÚre de collecte et de traitement des
procĂšs-verbaux des Ă©lections professionnelles dans les entreprises et
dâenregistrements des accords collectifs
âą Circulaire DGT nÂș 2009/20 du 31 aoĂ»t 2009 relative Ă lâapplication de
la loi nÂș 2009-974 du 10 aoĂ»t 2009 sur le repos dominical
âą Instruction DGT nÂș 2009/21 du 4 septembre 2009 relative Ă la mise
en Ćuvre dâune campagne expĂ©rimentale de mesures dâempoussiĂš-
rement dâamiante selon la mĂ©thode META
âą Circulaire DGT nÂș 2099/22 relative Ă la dĂ©termination de lâinspecteur
du travail compĂ©tent Ă lâoccasion dâune demande dâautorisation de
licenciement dâun salariĂ© protĂ©gĂ© dont lâemployeur ne dispose
dâaucune implantation matĂ©rielle permanente en France
âą Circulaire SG/SDTPS/C2009-1525 DGT nÂș 2009/23 du 21 octobre
2009 relative Ă la nĂ©gociation collective et aux procĂ©dures dâexten-
sion dans les professions agricoles
âą Instruction DGT nÂș 2009/25 du 8 dĂ©cembre 2009 relative au rĂ©gime
indemnitaire de la rupture conventionnelle dâun contrat Ă durĂ©e
indéterminée
âą Note DGT SAT/DAP/DASC1/CT/CT2 du 23 dĂ©cembre 2009 relative Ă
lâorganisation des services dĂ©concentrĂ©s et la protection des agents du
systĂšme dâinspection du travail en matiĂšre de rayonnements ionisants
⹠Circulaire DGT 2009/24 du 23 décembre 2009 relative aux campagnes
de contrĂŽle 2010
LES TEXTES PARUS EN 2009
373
Partie 8 - Textes 22/11/10 19:03 Page 373
VI. D
IRECTIVES
âą Directive 2009/2/CE de la Commission du 15 janvier 2009 portant
trente et uniĂšme adaptation au progrĂšs technique de la directive
67/548/CEE du Conseil concernant le rapprochement des disposi-
tions législatives, réglementaires et administratives relatives à la
classification, lâemballage et lâĂ©tiquetage des substances dangereuses
⹠Directive 2009/38/CE du Parlement européen et du Conseil du 6 mai
2009 concernant lâinstitution dâun comitĂ© dâentreprise europĂ©en ou
dâune procĂ©dure dans les entreprises de dimension communautaire
et les groupes dâentreprises de dimension communautaire en vue
dâinformer et de consulter les travailleurs
⹠Directive 2009/13/CE du Conseil du 16 février 2009 portant mise en
Ćuvre de lâaccord conclu par les associations des armateurs de la
Communauté européenne (ECSA) et la Fédération européenne des
travailleurs des transports (ETF) concernant la convention du travail
maritime, 2006, et modifiant la directive 1999/63/CE
⹠Directive 2009/15/CE du Parlement européen et du Conseil du
23 avril 2009 Ă©tablissant des rĂšgles et normes communes concernant
les organismes habilitĂ©s Ă effectuer lâinspection et la visite des
navires et les activités pertinentes des administrations maritimes
⹠Directive 2009/18/CE du Parlement européen et du Conseil du
23 avril 2009 établissant les principes fondamentaux régissant les
enquĂȘtes sur les accidents dans le secteur des transports maritimes et
modifiant la directive 1999/35/CE du Conseil et la directive
2002/59/CE du Parlement européen et du Conseil
⹠Directive 2009/52/CE du Parlement européen et du Conseil du
18 juin 2009 prévoyant des normes minimales concernant les
sanctions et les mesures Ă lâencontre des employeurs de ressortis-
sants de pays tiers en séjour irrégulier
âą Directive 2009/71/Euratom du Conseil du 25 juin 2009 Ă©tablissant un
cadre communautaire pour la sûreté nucléaire des installations
nucléaires
⹠Directive 2009/104/CE du Parlement européen et du Conseil du
16 septembre 2009 concernant les prescriptions minimales de
sĂ©curitĂ© et de santĂ© pour lâutilisation par les travailleurs au travail
dâĂ©quipements de travail (deuxiĂšme directive particuliĂšre au sens de
lâarticle 16, paragraphe 1, de la directive 89/391/CEE)
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LâINSPECTION DU TRAVAIL EN FRANCE EN 2009
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⹠Directive 2009/127/CE du Parlement européen et du Conseil du
21 octobre 2009 modifiant la directive 2006/42/CE en ce qui
concerne les machines destinĂ©es Ă lâapplication des pesticides
⹠Directive 2009/148/CE du Parlement européen et du Conseil du
30 novembre 2009 concernant la protection des travailleurs contre
les risques liĂ©s Ă une exposition Ă lâamiante pendant le travail
⹠Directive 2009/161/UE de la commission du 17 décembre 2009
Ă©tablissant une troisiĂšme liste de valeurs limites indicatives dâexposi-
tion professionnelle en application de la directive 98/24/CE du
Conseil et portant modification de la directive 2000/39/CE de la
Commission
S
IGLES UTILISĂS
BOP :
budget opérationnel de programme
CHRIT :
ComitĂ© des hauts responsables de lâinspection du travail
(européen)
CMR :
cancérogÚne, mutagÚne, reprotoxique
CMPP :
Conseil de modernisation des politiques publiques
CNIT :
Conseil national de lâinspection du travail
DDTEFP
:
direction dĂ©partementale du travail, de lâemploi et de la
formation professionnelle (échelon départemental des
services déconcentrés du ministÚre chargé du Travail
dans les départements de métropole)
DGT :
Direction générale du travail
Direccte :
direction régionale des entreprises, de la concurrence, de
la consommation, du travail et de lâemploi
DOM :
dĂ©partement dâoutre-mer
DREAL :
directions rĂ©gionale de lâenvironnement, de lâamĂ©nage-
ment et du logement
DRIRE :
direction rĂ©gionale de lâindustrie et de la recherche
LES TEXTES PARUS EN 2009
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Partie 8 - Textes 22/11/10 19:03 Page 375
DRTEFP :
direction rĂ©gionale du travail, de lâemploi et de la forma-
tion professionnelle (échelon régional des services
déconcentrés du ministÚre chargé du travail dans les
régions de métropole)
DTEFP :
direction du travail, de lâemploi et de la formation profes-
sionnelle (échelon des services déconcentrés du minis-
tĂšre chargĂ© du Travail dans les dĂ©partements dâoutre-mer
et dans la collectivité territoriale de Saint-Pierre-et-
Miquelon)
LOLF :
loi organique relative aux lois de finances du 1er Août
2001
MIRTMO :
médecin inspecteur régional du travail et de la main-
dâĆuvre
OSP :
Observatoire des suites pénales
PAP :
projet annuel de performance
PMDIT :
plan de modernisation et de dĂ©veloppement de lâinspec-
tion du travail (2006-2010)
PRMDIT :
plan régional de modernisation et de développement de
lâinspection du travail
PST :
plan santé-travail
RGPP :
revue générale des politiques publiques
TMS :
troubles musculo-squelettiques
VLEP :
valeur limite dâexposition professionnelle
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LâINSPECTION DU TRAVAIL EN FRANCE EN 2009
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Rapport au BIT copie bd.pdf 1 21/02/11 16:58