Accueil >> Formations >> Arts & Sciences Humaines >> Arts plastiques & sciences de l’art >> Masters 1 Métiers des Arts et de la Culture >> Master 1 Métiers des Arts et de la Culture >> Jeudis de la Sorbonne >> Actes électroniques >> Actes 2000 "arts et projets culturels"
Présentation
Actes électroniques
Actes 1999 "arts et citoyenneté" L’enseignement artistique vecteur de lien social ?
Entre l’art et la citoyenneté : la position des Ministères, ou l’action au risque de la définition.
Les associations
Les fondations et le mécénat face à l’art et la citoyenneté
Danse et citoyenneté
Théâtre et citoyenneté
Cinéma et citoyenneté
L’opéra : un art élitiste ?
Le musée au coeur de la cité ?
Photographie et citoyenneté
Arts de la rue et citoyenneté
Lutte contre l’exclusion, expérience des artistes plasticiens
Allons citoyen au son de la musique
Actes 2000 "arts et projets culturels" Cinéma et projets culturels
Théâtre et projets culturels
Le projet culturel en architecture
Art contemporain et projets culturels
Les arts de la rue et le projet culturel
La danse contemporaine et le projet culturel
Livre et projet culturel
Projet culturel et multimédia
La musique classique et les projets culturels
Musique nouvelle et projets culturels
Projet culturel et patrimoine
Photographie et projets culturels
Actes 2001 "arts et multimédia" Musiques nouvelles et multimédia
Arts multimédia et multimédia
Arts plastiques contemporains et multimédia
Cinéma et multimédia
Photographie et multimédia
Danse et multimédia
Beaux-arts et multimédia
Arts de la rue et multimédia
Actes 2002 " Médiations des arts " Arts de la rue et médiation
Médiations du livre
Médiations du patrimoine
Médiations des musiques actuelles
Médiations de la photographie
Médiations du cinéma
Médiations de l’opéra
Médiations des arts plastiques contemporains
Médiations du théâtre
Médiations de la danse
Actes 2003 " Arts savants, arts populaires et Industries culturelles " Photographie(s)
Danse(s)
Design et Haute-couture
Musique(s) actuelle(s)
Art(s) contemporain(s)
Théâtre(s)
Cuisine(s) et Haute cuisine
Cinémas : dépenses / indépendances
Actes 2004 "Les jeunes, leur culture et la culture" La mode des jeunes : reflet de la société ?
Les arts de la rue : une pratique jeune pour une attitude jeune ?
Les jeunes et les outils multimédia/internet
Les jeux vidéo, l’apanage des jeunes ?
PREMIERS PAS : les jeunes dansent, les jeunes danses
Littérature, poésie et slam : les jeunes jouent avec les mots
Les musiques actuelles
Actes 2005 "Les projets culturels européens pour quelle idée de l’Europe ?" Europe en friche
Les friches culturelles en Europe
Un pas de danseur, deux pas vers l’ailleurs
L’art numérique européen : réel ou virtuel ?
La musique de l’Europe
Etre plasticien en Europe
Les arts de la rue
Cinéma européen ou cinémas européens
Voyager autrement en Europe. Du Tourisme à l’échange
Europe et urbanisme ?
Actes 2006 "Paris : De la création à la visibilité de l’œuvre" La pub et la plume
Le Musée du Quai Branly : Quelle(s) image(s) pour quel musée ?
Musiques du monde cherche médiatisation
Le documentaire de création : expérience sensible à vocation politique
Manger l’art : Art comestible et gastronomie esthétique
 


Cinéma et projets culturels


RESUME

Moins bohème et mieux organisé, le court métrage français revient sur le devant de la scène. Devenu partie intégrante du parcours d’un auteur, il offre un champ d’investigation cinématographique important. Sa diffusion semble encore restreinte mais progresse. En effet, depuis quelques années se développent de plus en plus de festivals dédiés au court métrages. Des festivals, comme celui de “ Côté Court ” à Pantin, ont même réussi à fidéliser un public qui se fait de plus en plus large et ont acquis une certaine notoriété. Par ailleurs, un autre secteur de diffusion, certes moins reconnu mais méritant d’être exploité, s’étend parallèlement : la diffusion dans les cafés, restaurants, Web bar... Mais sans un financement plus important, l’avenir du court métrage semble être menacé. Les chaînes de télévision se montrent encore assez frileuse pour investir dans ce marché économiquement peu porteur.

ABSTRACT

Less bohemian and better organized, French short film is back on the scene. An integral part of a filmmaker’s career, it offers a major field of study. Its circulation sems to be limited, but it’s on the rise. In fact, in the past couple of years there have been more and more festivals dedicated to short film. Festivals, like “Côté Court” in Pantin had even succeeded in securing a loyal and growing following, as well as a certain notoriety. In addition, another means of broadcast, certainly less recognized but worthy of use, is rising in parallel : broadcasts in cafés, restaurants, internet café... But without more financing, the future of short of film appears to be in danger. Television stations are still proving to be very cautions about investing in this less than booming market.

Franck LLOPIS est producteur des “ Films à Fleur de peau ”, société de production de court métrages. Après des études à l’Ecole de cinéma Pulliver à Paris, il s’associe à un cinéaste dit de la nouvelle vague. Il se dirige alors vers le cinéma expérimental. Il travaille ensuite dans une société de production et développe ses premiers films documentaires. Grâce au soutient de sa société il se lance dans le court métrage de fiction en réalisant ses premiers films en 16 et 35 mm. Il s’ouvre également aux projets d’autres réalisateurs. Face à la diversité de projets de films qu’il reçoit, il décide alors de créer sa propre société de production en 1995. Aujourd’hui elle produit une cinquantaine de films par an.

Jacky EVRARD a débuté sa formation en apprenant à voir les films. Très jeune il fréquente les salles de cinéma où pouvait se côtoyer le cinéma d’auteur et les films dits de série B ( westerns spaghettis, films d’espionnages...). Rapidement il fréquente les festivals. Il s’intéresse par exemple au festival de Lierre qui montre alors un cinéma différent, un cinéma dit “ underground ” avec des film expérimentaux.

Il effectue des études de cinéma, un DEA à l’Université de Paris III dans le département d’études et recherches cinématographiques, et l’ENSAT.

A sa sortie de l’école il exerce différents métiers avant de se voir confier la programmation de salles d’art et d’essais, La Lucarne à Créteil et Le Palace à Brunoy. En 1987 il accepte la direction du nouveau Ciné 104 à Pantin. Pour ce programmateur de films, l’expérience est intéressante car il s’agit de trouver un public dans une ville qui n’avait jamais eu de cinéma. Le Ciné 104 est un cinéma associatif géré par la ville et dont les murs appartiennent à la municipalité.

1. Quelles ont été vos motivations concernant vos projets liés au court métrage ?

Franck Llopis
Etant réalisateur je suis très sensible aux désirs des réalisateurs passionnés et ambitieux qui souhaitent monter leur film dans les meilleures conditions. Ma société “ les films à fleur de peau ” a pour vocation d’aider au développement des court métrages en participant à la recherche de financements, majoritairement auprès des chaînes de télévision, source importante de financement du cinéma. Dans la conjoncture actuelle il est difficile de monter un film sans le soutient d’une chaîne télévisée. Et hormis les avantages que peuvent obtenir les sociétés de production, il existe peu d’aides attribuer aux jeunes auteurs de court métrages. Il faut cependant savoir que l’économie du court métrage est sans rapport avec celle du long métrage. Ainsi l’intérêt économique est nettement moins évident pour le diffuseur. Le film court est un champ d’investigation important, il permet de déceler les futurs talents. Ce parcours s’avère indispensable mais malheureusement s’exerce dans des conditions difficiles.

2. Mr. Evrard, pourquoi avoir de créer un festival de court métrage en Seine-Saint-Denis ?

Jacky Evrard
La création du festival Côté court n’est pas issue d’un amour immodéré pour le court métrage mais pour le cinéma. Etre programmateur de salle s’est souhaiter faire découvrir ce qui se passe un peu en marge, ce que l’on ne rencontre pas dans les multiplexes, comme les documentaires et les films courts. Le cinéma de Pantin a pris l’habitude de passer des court métrages avant les films. Ce type de pratique a attiré un public ; il a donc été décidé de créer des séances spécialement dédiées au court métrage. Ces séances portent alors le nom de “ Côté Court ”. Cette pratique a répondu, en 1991, à une réflexion du Conseil général de la Seine Saint Denis sur la politique à menée sur le cinéma et en particulier sur le court métrage. Il faut savoir que le cinéma est financé généralement par les régions qui préfèrent intervenir par ailleurs au niveau du long métrage. Le département de la Seine Saint Denis qui avait choisi d’être actif sur plan culturel ne possédait pas vraiment les moyens de s’intéresser au long. Il préféra intervenir sur le court métrage et avoir une action qui ait du sens. Le conseil Général avait demandé de réfléchir à la mise en place d’un festival, ce que j’ai accepté avec enthousiasme. Depuis la disparition en 1988 du festival d’Epinay, pour des problèmes financiers et par manque de public, il n’existait plus de festival important dédié au court métrage en Ile de France. Ce qui était paradoxal car il existait en Province des festivals comme ceux de Clermont Ferrand, Brest, Lille ou Grenoble qui avaient du sens. J’ai relevé le défit et créé en 1992 le festival Côté Court.

3. Le court métrage est-il encore aujourd’hui un secteur peu valorisé du cinéma ?

Franck Llopis
Le principal problème du court métrage vient du manque de diffusion. Il est toujours possible de monter et produire un film court même si les moyens sont modestes, cependant un grand nombre d’entre eux resteront inconnus et ne seront jamais diffusés. Or la vocation d’un film est d’être vu par un public. Les chaînes de télévision ont, par exemple, une obligation de diffusion de court métrages, elles n’en font cependant pas une priorité car c’est un marché peu porteur. Les grilles de programme occupées par les court métrages restent très restreintes et insuffisantes. Ce manque d’intérêt des diffuseurs pose un problème aux producteurs qui ont du mal à trouver des fonds pour réaliser les films. Peu de films courts sont préachetés, c’est à dire acheté sur scénario et sur devis. Un préachat est la garantie que le film sera diffusé. Encore aujourd’hui le court métrage est trop dévalorisé, et un certain nombre de réalisateurs n’y voit qu’un tremplin permettant d’accéder plus rapidement au long métrage.

Jacky Evrard
A la fin des années 1980, le court métrage était peu montré. Aujourd’hui même si le phénomène est encore assez restreint, le court métrage a retrouvé un peu sa place dans les salles de cinéma grâce aux efforts de l’Agence du court métrage crée en 1981 et par la création du réseau alternatif de diffusion.

4. Quels sont les divers modes de diffusion des court métrages ?

Franck Llopis
Les chaînes de télévision par exemple, ont des critères de sélection très rigides et fonctionnent par quotas. Canal + est la chaîne qui achète le plus de courts métrages. Cependant elle n’en prend pas plus de cinquante par an, alors qu’elle reçoit plus de mille propositions. Il faut savoir également que les télévisions, diffusant des court métrages, les programment à des heures tardives. Cependant les chaînes de télévision offrent un grand avantage dans le sens où elles n’achètent pas uniquement des films produits par une société de production qui possède un visa d’exploitation délivré par le CNC. Un auteur- réalisateur, même s’il n’est pas soutenu par un producteur peut vendre son film à une télévision. Les autres diffuseurs préfèrent traiter avec le producteur.

Les plus prestigieux modes de diffusion sont les festivals et l’avant programmation. La programmation de films courts avant un long métrage est un grand privilège, cependant elle est contraignante et rare.

Un film ne doit en aucun cas dépasser les 10 minutes s’il veut avoir une chance de passer en première partie. En effet un distributeur doit réaliser le même nombre de copies pour le court que pour le long, et si le film est trop long, les charges inculquées au distributeur seront trop importantes.

J. Evrard
Effectivement certains courts sont passés en début de séance, ce qui est très important pour le réalisateur car son film peut rencontrer un large public. Mais la contrainte de durée ne vient pas uniquement des distributeurs elle est imposée par les exploitants. Un film trop long, programmé en première partie, peut réduire le nombre de séances en une journée.

Il faut savoir que par définition un film court peut durer jusqu’à 59 minutes.

5. Quel est, selon vous, le mode de diffusion le plus important aujourd’hui ?

F. Llopis
La diffusion en salle est le circuit d’exploitation traditionnel pour le cinéma, donc le plus prestigieux pour le réalisateur. C’est un tremplin important, mais il reste malheureusement trop exceptionnel.

Aujourd’hui, c’est l’augmentation des festivals dédiés au court métrage, que ce soit en France ou à l’étranger, qui offre un des plus bel espace de diffusion. “ Uni - France ” apporte d’ailleurs une aide précieuse aux réalisateurs qui souhaitent exporter leur film. En effet cette organisation prend en charge tous les frais généraux liés à l’exportation.

A l’heure actuelle, il existe plusieurs festivals dont certains sont très connus, même du grand public. On trouve par exemple le festival de Cannes qui possède plusieurs sélections de court métrages : la sélection officielle et sa palme d’or, la semaine de la critique et la quinzaine des réalisateurs qui est également une compétition. Une distinction à Cannes est très honorifique et représente un vrai tremplin pour le réalisateur. Il faut cependant faire remarquer que seul deux films français entrent par an dans la compétition officielle. Mais il existe d’autres festivals bien connus comme celui de Clermont - Ferrand qui est un festival national, ou celui de Pantin. A côté de ces festivals, on trouve plusieurs plus petits festivals moins médiatisés et plus accessibles, qui offrent néanmoins un bel espace de diffusion. En fait le problème avec les festivals c’est qu’il sont généralement fréquentés par des professionnels et rarement par un large public. Même si les festivals de court métrages ouverts à tous se multiplient à Paris et dans sa région, ils accueillent un public assez ciblé. Il faut noter cependant que les festivals cherchent à s’ouvrir en organisant des colloques et en créant des prix du public. Un film, qu’il soit bon ou moins bon, mérite d’être vu. Mais il n’existe malheureusement pas assez de structures d’accueil pour cette catégorie de films.

En revanche, il existe un autre secteur de diffusion qui mérite d’être exploité : les restaurants et les cafés. Des lieux comme le Web bar, l’Opus café ou l’espace Saint Michel organisent des soirées où sont diffusés des courts métrages. Ces diffusions permettent aux professionnels de rencontrer un public différent de ceux des festivals. Les films sont projetés sur écrans géants dans un esprit convivial et plaisant.

6. Comment fonctionne la programmation d’un festival ? Pouvez-vous présenter “ Côté Court ” ?
J. Evrard Depuis sa création, le festival a toujours gardé à peu près le même modèle, soit une compétition nationale avec une sélection de films français produits dans l’année, une sélection européenne qui permet de faire connaître les films d’autres pays. Il y a également une programmation dédiée à des films d’un pays invité et la rétrospective de l’œuvre d’un auteur. Le but de cette programmation est de faire connaître au public notre patrimoine cinématographique à travers des cinéastes qui ont une carrière de réalisateur de court métrages. Les trois premières années, la sélection étrangère s’est basée sur des films venus de pays européens, puis en 1995 la sélection s’est ouverte aux films provenant du monde entier.

Face à l’abondance de films reçus, le festivals a dû, en 1999 retrouver une sélection uniquement européenne. La compétition nationale présente une trentaine de films et la compétition européenne environ 25 films. En 2000, le cinéaste invité est Gérard Courant et le pays invité la Corée. En effet le cinéma coréen est un cinéma très actif et en expansion. La production de court métrages en Corée tourne autour des 300 films.

Le festival Côté Court a assez peu changé en 9 ans, il s’est juste mieux professionnalisé.

7. Comment procédez-vous à la sélection des films ?

J. Evrard
A Pantin, la sélection des 50 films présentés en compétition est réalisée par un comité restreint, qui compte moins de cinq personnes. Il n’y a pas de système de vote mais une discussion. La sélection prend en compte les coups de cœur de chacun. On peut considérer que les sélection des festivals sont assez dures. En effet pour la sélection nationale, sur les 350 films visionnés seuls 30 seront diffusés en salle. Cependant il faut savoir que sur une année 80% des films courts trouvent au moins une sélection dans un festival. En effet contrairement à ce qui est souvent dit, ce ne sont pas souvent les mêmes films qui sont présentés dans tous les festivals, les modes et critères de sélection étant propre à chaque festival.

8. A L’exception de la diffusion, le festival offre t’il d’autres avantages aux réalisateurs ?

J. Evrard
Dès 1993 le système de prix et d’aides à été mis en place. Cinq prix sont décernés : un grand prix et un prix spécial du jury sont décernés par un jury de professionnels de 5 personnes (comédiens, réalisateurs, personnalités du spectacle ) ; un prix du public, un prix décerné par un jeune jury ( les membres ont moins de 22 ans) et un prix de la presse. Les cinq prix sont dotés des mêmes aides, soit 10 000 francs pour le réalisateur, une aide technique de la part des partenaires du festival et une aide à la réalisation pour le prochain film d’un montant de 100 000 à 130 000 francs. Cette dernière aide est importante quand on sait combien il est difficile de monter un court métrage et notamment de trouver de l’argent. Souvent les films se montent avec plus de bonne volonté que de moyens. Les techniciens sont généralement bénévoles et les cinéastes sont obligés d’investir leur argent personnel. Sur les 350 films que nous visionnons lors des sélections, certains bénéficient d’une aide des régions, de l’Etat ou des télévisions, mais la majorité sont auto-produits.

9. Quels sont les financements du festival ?

J.Evrard
Dès le départ le festival bénéficiait de moyens financiers assez importants pour couvrir les frais généraux, les frais de communication et les frais liés à la sélection. Le département de la Seine Saint Denis, qui avait souhaité ce festival, finance en effet la majorité du festival depuis 1992. Le financement provient majoritairement du Conseil Général du 93, de la ville de Pantin, de la DRAC Ile de France et du CNC. Le festival bénéficie également de l’aide de partenaires privés tel que Kodak, les laboratoires Eclairs, Arte...Le budget est d’environ 1,5 millions de francs, financé à 900 000 francs par le Conseil général et à 200 000 francs par la ville de Pantin. A cela s’ajoute les aides à la direction, la mise à disposition du lieu et les frais de personnel.

10. Comment organise t’on un tel festival au niveau humain et en terme de temps ?

J. Evrard
Pour l’édition 2000, le festival s’organise autour d’une petite équipe de 5 personnes. Je suis un permanent qui travaille à la fois sur le festival et sur la programmation annuelle du Ciné 104. Il y a aussi une personne qui travaille toute l’année sur le festival et qui est chargée du développement. Cette personne a permis notamment de réaliser des diffusion de films sélectionnés pendant le festival, dans des lieux de diffusion alternatifs comme les cafés. Les 3 autres personnes de l’équipe travaillent environ six mois de l’année sur le festival, se sont l’administrateur, l’adjoint et l’attaché de presse. La sélection commence en janvier et s’achève mi-avril. C’est alors que débute l’élaboration des outils de communication comme le programme et le catalogue ainsi que la recherche de publics. Il faut savoir que le public n’est jamais acquis même si le festival possède une certaine notoriété. Il est difficile de trouver un public en Ile de France, car c’est une région très active où le public est sans cesse sollicité et il est très dur de créer l’événement. Il faut ciblé son public et développer des outils de communication appropriés. Il faut savoir qu’à Pantin chaque programmation s’adresse à un public différent.

11. Que pensez-vous de la diffusion de court métrage par internet ?

F. Llopis
Pour moi, la finalité d’un film est d’être diffusé sur un grand écran au cinéma ou au moins un grand écran de télévision. Voir des images compressées sur un ordinateur ne rend pas forcément hommage aux auteurs. Le problème se pose également en terme de projection juridique. C’est la liberté de diffuser des images gratuitement sans demander les accords préalables au producteur ou au ayants droits. Il n’y a aucun moyen de contrôle. C’est assez dangereux. Il y a quand même une économie du court métrage. On peut vivre du court métrage à partir du moment où une société a un catalogue suffisamment important. Tant qu’il n’y aura pas de protection juridique plus importante, la diffusion par internet ne me paraît pas favorable au court métrage.

J. Evrard
Voir un court métrage sur internet ne provoque pas de la mémoire émotionnelle.

Les témoignages de Mr. Evrard et Mr. Llopis ont montré que l’économie du court métrage souffre actuellement d’un manque de public et de diffusion, mais que, peu à peu, des moyens sont mis en œuvre, notamment par les institutions, pour populariser ce secteur encore trop dévalorisé.

Des festivals comme celui de Pantin, grâce à l’impulsion des collectivités territoriales, ont acquis une stabilité financière et une belle notoriété.

Cependant des efforts restent à faire pour offrir des espaces de diffusion qui rendraient justice à cette production artistique riche et variée.

Cet article a été rédigé à partir d’une conférence publique donnée le jeudi 30 mars 2000, lors du cycle de conférences “ Les jeudis de la Sorbonne ” consacrés au thème “ Arts et Projets Culturels ”. Ce cycle de conférence est organisé par le second cycle de Conception et mise en Œuvre de Projet Culturel de l’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne.

Cette conférence consacrée à “ Cinéma et Projets Culturels ” a été organisée et transcrite par LEBRESNE Alice, PERRIMOND Céline, LAHANA Marikel, CHEVE Mélanie.



31 janvier 2007
Dernière modification le 18 juin 2004 à 15h46



[ Imprimer cet article ] [ Haut ]

 

 


Copyright © Université Paris 1 Panthéon Sorbonne 2004