Transports, contrainte énergétique,
effet de serre, développement durable:
éléments de débat
JP Orfeuil
CSO IVM, 31 05 2007
Devant nous:
Marché pétrolier:
instabilité, prix croissants à
long terme
Environnement global: une marche voulue
vers un monde
« décarboné »
Doctrines: l ’aménagement et les systèmes
de transport au service du
développement
durable
Une croyance: le D.D
. comme réponse aux
deux premiers problèmes
Les transports dans le
monde
Alimentés à
97
% au pétrole,
2/3
des réserves au
Moyen Orient
Représentent
50
% de la consommation pétrolière
Une demande peu élastique au prix à court terme
Représentent
20
% des consommations d ’énergie
Représentent
14
% des GES, (10 % pour le seul
transport routier), et
26
% en France, en croissance
régulière jusque 2000, en stagnation depuis.
Un % en croissance dans le monde, en // aux GES
émis pour la production électrique
Quels problèmes?
97 %, 50 %, 2/3, Peu élastique
: vulnérabilité,
risque de « prise en otage » des transports
par le « monde pétrolier »
1 Faire face à une pénurie / un renchérissement
brutal et provisoire (non traité ici)
2 Faire face à un renchérissement durable
14 %, en croissance dans le monde, 26 % en
France
3 Contribuer à un monde « Facteur 4 »
Faire face à un
renchérissement
durable
Raison de fond
Contradiction entre un
« peak oil » géologique ou « humain »
Et une demande de transport croissante:
(Wbcsd, monde)
:
+131 % voyageurs, +200 % fret, +125 %
énergie / CO2 en 50 ans
Risque de renchérissement de rente de
monopole / secteur peu élastique
Faire face à un
renchérissement durable, aller
vers un monde «
facteur 4
»
Comment modérer le renchérissement
potentiel?
En sortant du 97 %, c ’est-à dire en introduisant un
(des?) compétiteur (s) dans le système
(Leçon des chocs précédents)
En contribuant à modérer l ’évolution de la demande
d ’énergie transport et de pétrole
dans le monde
Ces éléments peuvent participer au troisième
objectif, aller vers un monde facteur 4 (ex: véhicules
efficaces, biocarburants) ou dans certaines conditions
(Veh electrique) ou non (ex: hydrogène ex fossile)
Quel est notre pouvoir
d
’influence?
France: 2 % du pétrole consommé et des émissions
de GES dans le monde
Constructeurs auto français 9 % du marché mondial ,
30 % pour les constructeurs européens, plus pour
Airbus
Notre pouvoir d ’influence passe par nos
comportements internes
et nos ventes
Une voiture de constructeur français: 145 g / km
Une européenne: 160
Une américaine: 245
15 millions de voitures vendues / an hors EUR, US, Japon Corée 18
millions de TCO2 de différence / an selon qu ’elles sont EU ou
US
Avons nous commencé?
Oui, stabilisation globale des émissions de Ges / 90 en France
Oui, incorporation de biocarburants en Europe
Oui, la dérive des émissions unitaires des voitures a été
inversée en Europe
(de 185 à 160 g / km en 10 ans en Europe,
de 176 à 149 en France)
En France des évolutions récentes (2000-2004) remarquables
Ventes -120g / km: +27000 Ventes 120-140: +168000
Ventes +140: -560000
Confirmé en 2006 : -3g/km/ 2005
Sans incitation publique de masse, et après abandon de la vignette
Oui, développement de l ’électricité via le transport public
OUI MAIS simple stabilisation des consommations depuis 2000
NON le transport aérien continue sa croissance
Avons nous convaincu que
nous avons commencé?
Pas vraiment
Citoyens et élus lisent plus les
magazines que les statistiques de
l ’Ademe
Pub auto dans un mois de Fig Mag et
de N.O. : essentiellement des modèles
entre 180 et 250 gCO2/ km
Aller plus loin:
sécurisation, maîtrise
Une exigence: sécuriser, modérer, mais
sur la route facteur 4
Conséquence de
l
’exigence:
exemple du véhicule électrique
Un carburant classique émet 300 g CO2
/ kwh fourni
Un véhicule électrique émet
100 pour une électricité française
470 pour l ’électricité européenne
640 pour l ’électricité US
900 pour l ’électricité chinoise
Même raisonnement pour l ’hydrogène
Aller plus loin:
sécurisation, maîtrise
Deux grandes pistes « de masse »
Les biocarburants première et deuxième génération.
Potentiel de pénétration en Europe 25% des
consommation des transports routiers, une
contribution forte à la baisse des GES, deux vraies
questions : produire ou acheter sur le marché
mondial, mélange ou carburant « pur »
L ’incitation publique à la diminution des émissions de
CO2 des véhicules (progrès moteur et évolution du
produit) : certificats, « feebates », permis
négociables, normes « Cafe », taxes VS, taxes
carburant, etc.
Biofuels: chiffres clé
DG Research n°22066, 2006
Un potentiel de pénétration dans le
transport (2020):
25 %, 1/2 importé, 1/2
produit
80 à 90 % économie CO2 / l substitué
-50 à +200 euros/ Tco2 évitée
Un surcoût carburant de 7-8 c
euros/ l
Mais tout ou presque est à construire
Aller plus loin, vers
facteur 4
Rappel: une TGES a le même effet qu ’elle vienne
des transports, de l ’élevage ou de l ’industrie: une
approche
intersectorielle
est nécessaire
La logique voudrait que ce soient les actions
à
l ’efficacité démontrée
et au meilleur rapport
Coût /
efficacité
qui soient envisagées ou entreprises en
premier, parce que c ’est en les entreprenant que
nous serons plus forts pour continuer
C ’est la perspective adoptée récemment par le
rapport de l ’IPCC
En France, on est plutôt sur une
« offre de politiques
locales »
utile pour d ’autres enjeux que
les Ges
mais souvent
peu efficace / Ges
La nécessité d
’une
approche intersectorielle
Les transports du quotidien en première
ligne, mais:
Les « oublis »: l ’agriculture,
l ’alimentation, le transport aérien.
Les « oublis »: taxes hypermarginales
(assiette, taux) sur charbon,
gaz,kérosène, inférieures au taux
européen pour le FOD (Fr: 5,7ceuros/l,
EU1
5: 12,6)
Développement durable:
l
’offre médiatisée des
politiques
« Modes doux » et transports publics
comme alternative à la voiture
Ville compacte, lutte contre l ’étalement
Développement durable:
l
’offre médiatisée des
politiques
Des fondements « objectifs »:
Des écarts de consommation de
carburant pour les déplacements
quotidiens de 1à 3 entre les centres
villes et les périphéries
Des écarts de 1 à 2 entre voiture et
autobus
Mode électrique (tram, métro, etc.)
Développement durable:
l
’offre médiatisée des
politiques
Des fondements culturels
Ville européenne
Ville à vivre
Service universel accessible à tous
Développement durable:
l
’offre médiatisée des
politiques
Mais aussi des limites/ Ges:
Un marché étroit (U: 20 %, R: 40 %, L
D: 40 %)
L ’ignorance des interactions U/ LD
Un rythme de changement lent
Des clientèles nouvelles TC plus liées à l ’induction
qu ’aux transferts modaux
Des coûts publics de soutien à l ’exploitation en
croissance forte (odg: 0,6 euros/ voy km en province)
Des politiques à contre-courant des tendances des
modes de vie
Quelles parts de marchés
potentiellement
substituables?
Source: ENT 94, France entière
Circulation auto: 364 milliards, dont locale
263
(Modes doux) Déplacements -3 km :
9
(Tcu) Dép CC et CB, toutes tailles d ’agglo
28
(TR) Dép d ’une VC à une VC -100 km:
9
Déplacement régional, 1 extrémité en VC
35
A quel coût révéler ces potentiels?
Raisonner en distance, ce qui est la moindre des choses
pour CO2 et pétrole, est très différent de raisonner en
déplacements… On dit encore que la moitié des
déplacements en auto fait moins de 3 km...
Les interactions cd/ld
KM / personne / an selon
les revenus (-, , +)
0
5000
10000
15000
20000
25000
30000
35000
P
P C
G C
Mob loc-
Mob tot-
mobloc
mob tot
mob loc +
Mob tot +
Exemples d
’ordres de
grandeur
Exemple 1: un tram, 100000 voyageurs/ jour,
Voyages de 3 km, 2
0 % ex conducteur: ordre de
grandeur:
3000 TCO2 voiture
évitées, coût
énergétique d ’investissement non pris en compte
Exemple 2: Déplacement de la construction de 50000
logements de la périphérie vers la ville: au mieux
75000 TCO2 évitées
, si pas d ’impact sur les
conditions de circulation ni sur la propension à sortir
de la ville
2 g CO2 en - sur 2 millions de voitures vendues:
60000 tonnes de CO2 évitées
: ce qui est réalisé
chaque année, avec des prix automobiles stables / en
légère baisse
Conclusion personnelle
L ’importance croissante de la question climatique
implique la construction d ’une réflexion autonome,
pas un simple « habillage Co2 » des directions
traditionnelles de nos politiques (priorité aux TC,
maîtrise de l ’étalement)
Une démarche systématique d ’évaluation est plus que
jamais nécessaire
L ’approche DD, peu efficace, est en phase avec des
aspirations culturelles, l ’industrie automobile, plus
efficace, est en déphasage / culture
Merci de votre
attention