Maladie Polykystique du Chat Persan





L'unité Clinique de Radiologie - Imagerie Médicale de l'École Nationale Vétérinaire de Lyon réalise des examens échographiques de dépistage de la maladie polykystique rénale chez les chats persans et de races voisines apparemment en bonne santé, à la demande des propriétaires. Les examens se font uniquement sur rendez vous, par téléphone au 04 78 87 26 72 ou par e-mail : p.barthez@vet-lyon.fr

Qu'est ce que la maladie polykystique rénale ?

La maladie polykystique rénale (MPR) du chat persan et apparenté ou polycystic kidney disease (PKD) est une affection congénitale, héréditaire transmise par les parents à leur descendance. Elle touche actuellement environ 40% des chats Persans et Exotic Shorthair dans tous les pays du monde et représente un problème majeur dans ces élevages. Les autres races de chats peuvent aussi être affectées à partir du moment où du sang persan est présent dans la race. Il n'existe pas, à l'heure actuelle, de statistiques précises concernant ces autres races.

Pourquoi est-ce important ?

La MPR ce manifeste par la présence de kystes remplis de liquide qui envahissent peu à peu les reins des chats atteints. Les kystes passent inaperçus tant qu'ils sont peu nombreux et qu'ils occupent une petite partie du rein. Malheureusement, le nombre et la taille des kystes augmentent progressivement avec l'âge. Lorsqu'il ne reste plus suffisamment de tissu rénal pour assurer ses fonctions, le chat devient malade et montre des signes d'insuffisance rénale (manque d'appétit, abattement, poils ternes, prise excessive de boisson accompagnée d'une quantité importante d'urine produite). L'évolution est irréversible et les possibilités de traitement très limitées. L'âge moyen d'apparition des signes cliniques est de 8 ans.

Quel est le mode de transmission ?

Les études sur ce sujet montrent clairement qu'il s'agit très probablement d'un gène unique dominant. Cela veut dire que soit le chat est porteur, soit il ne l'est pas. Il n'y a pas de demi-mesure. De plus, si le chat est porteur, il est nécessairement atteint par la maladie. Il n'y a pas de porteur qui ne sont pas atteints.

Comment reconnaît-on les chats porteur ?

Le chat porteur du gène développe des kystes rénaux au cours de sa première année. Une étude a montré que 95% des chats porteurs ont des kystes à 10 mois. On considère qu'à 1 an, quasiment tous les porteurs peuvent être détectés.

Comment détecte-t-on les kystes ?

Actuellement, l'échographie est le moyen le plus approprié pour détecter les kystes rénaux chez les porteurs du gène. Les kystes apparaissent comme des plages noires, souvent rondes dans le rein. L'échographie doit être pratiquée par un vétérinaire ayant les compétences nécessaires et doté d'un appareil performant permettant de voir des kystes de petite taille et de les distinguer sans ambiguité des structures normales du rein.

Comment éliminer la transmission de la maladie ?

C'est en théorie très simple : il suffit de n'accoupler que des chats qui ne sont pas atteints et de vérifier sur la descendance l'efficacité de la sélection. En 2 générations, le problème devrait être réglé.

Pourquoi n'y arrive-t-on pas ?

Pour plusieurs raisons :

D'abord parce que tous les éleveurs ne se sentent pas concernés et ne font pas tester leurs chats, continuant ainsi à développer le gène. Cette attitude a malheureusement des conséquences pour l'ensemble des éleveurs.

Ensuite, parce que le diagnostic échographique n'est pas parfait. En dehors des faibles véritables "faux négatifs", qui auraient pu échapper au dépistage à un an, des erreurs de diagnostic avérées ont été réalisées portant ainsi le discrédit sur cet examen. Des erreurs sont possibles dans les 2 sens (faux positifs et faux négatifs) rendant la sélection sur la base de l'examen échographique moins efficace.

Comment faire mieux ?

Il est donc primordial pour améliorer la sélection et accélérer l'élimination de cette maladie de suivre la descendance et de s'assurer que les chatons sont aussi indemnes de polykystose lorsque les parents ont été testés négatifs. En tout état de cause, la découverte d'un chat positif doit faire l'objet d'une recherche de ses parents et grand parents pour identifier le (ou les) porteur et les empêcher de diffuser le gène. Il ne faut donc pas hésiter à refaire tester les chats, en cas de doute (chat testé positif dans une portée), car le diagnostic devient de plus en plus sûr au fur et à mesure que le chat vieilli. Des kystes de petite taille qui auraient pu passer inaperçus lors du premier dépistage à 1 an, apparaissent souvent "évidents" chez un chat de 4 ou 5 ans.


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