Valeur alimentaire des farines animales
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Valeur protéique des farines animales

Elle dépend d'une part de la teneur en protéines et d'autre part de la valeur biologique de ces protéines.

Cette teneur est toujours élevée (c.f. composition chimique des farines animales). Les farines animales ont une teneur égale ou supérieure à celle des tourteaux les plus riches (sauf pour les farines d'os).
 
% MAT
% Lysine(1)
% Méthionine(1)
Tourteau de soja 50 (*)
 54,4
 6,3
 1,4
Farine de viande osseuse
 45-65
 5,3
 1,4
Farine de sang
 90-93
 9,1
 1,1
Farine de plumes
 92,3
 2,1
 0,6
Farine de poissons
 64-78
 7,6
 2,8
 
Valeur protéique moyenne (monogastriques) des farines animales comparée à celle du tourteau de soja
(en % du produit sec)
(*) :  pour comparaison
(1) : par rapport aux protéines brutes (MAT) Cette dernière va dépendre : Les protéines des : sont très digestibles et ont une très haute valeur biologique.

Par contre, les protéines :

ont une très mauvaise valeur biologique car elles présentent des déséquilibres en acides aminés indispensables. Par exemple, le collagène (abondant dans l'os et les tissus fibreux) a une faible teneur en tyrosine, tryptophane et acide aminés soufrés. Par contre, il a une teneur élevée en proline, en glycine et en hydroxyproline.

La kératine, protéine que l'on trouve en abondance dans la peau et les phanères est quasiment pas digestible telle quelle. La kératine représente 85,9% des protéines des plumes et 70% de la matière sèche totale de ces dernières. Pour augmenter la digestibilitÈ des protéines des plumes, il est nécessaire de réaliser une hydrolyse soit par :

- un traitement enzymatique
- un traitement physique ou chimique
notamment un hydrolyse sous pression à très haute température. La digestibilité (apparente) atteint alors 65% chez les volailles, 85% chez les ruminants. La valeur alimentaire des plumes hydrolysées reste médiocre car elles sont carencées en :
- méthionine (0,5%)
- lysine (2,2%)
- histidine (0,8%)
- tryptophane (0,7%)
par contre elles sont riches en cystéine.

Les protéines de sang sont, quant à elles, très digestibles et de bonne valeur biologique malgré une légère carence en :

- isoleucine
- méthionine
Le sang est 2,5 fois plus riche en lysine que le tourteau de soja (déjà assez riche). Sa grande richesse en en leucine peut limiter l'utilisation de farine de sang chez les monogastriques en créant un déséquilibre avec les autres acides aminés ramifiés (isoleucine, valine).

En moyenne, le taux de méthionine des farines de viande est comparable à celui du tourteau de soja (1,38% des MAT). Par contre le taux de lysine est intéressant mais plus faible que celui du tourteau de soja (5,25 vs 6,33 des MAT)

Les protéines de poissons sont de très hautes valeurs biologiques. Elles sont particulièrement riche en lysine. La teneur en cet acide aminés est 30% supérieure à celle des protéines de boeuf. Ces protéines complémentent particulièrement bien les céréales.
Les farines de poissons sans les solubles ont une meilleure valeur biologique que les farines entières. En effet, les solubles sont moins riches en acides aminés indispensables et contiennent tout l'azote non protéique.
 

Influence des traitements technologiques
L'autoclavage peut améliorer la digestibilité de certaines protéines comme le collagène.
Par contre, la cuisson et le séchage, notamment à hautes températures, diminue la valeur biologique des protéines comme tous les traitements thermiques. Il entraîne :
- une diminution de la digestibilité des protéines.
- un blocage irréversible de certains acides aminés indispensables au cours de réactions de Maillard.
Les farines animales sont donc des sources de protéines mais ces protéines ne sont pas systématiquement de bonne qualité.

 
La dégradabilité ruminale
La dégradabilité ruminale des farines de viande est assez faible. Leur dégradabilité théorique (dt) est de 50% (source INRA, Alimentation des bovins, ovins et caprins - 1988). La dégradabilité des farines de poissons est plus faible encore. Grâce à cette faible dégradabilité dans le rumen, une partie non négligeable des acides aminés apportées par les farines animales peut atteindre les zone d'absorption intestinale. C'est pourquoi les farines de poisson étaient autrefois utilisées comme source d'acides aminés indispensables (notamment lysine, méthionine) chez les ruminants dont les besoins étaient très importants et en particulier chez les vaches laitières hautes productrices.
 
% MAT
DT(1)
d(2)
PDIN(3)
PDIE(4)
Tourteau de soja 50 (*)
 54,4
 0,62
 0,90
388
263
Farine de viande osseuse
 45-65
 0,50
 0,85-0,89
354-466
241-320
Farine de sang
 90-93
 
 0,90
679
498
Farine de plumes
 92,3
 
 0,86
633
579
Farine de poissons
 64-78
 0,45
 0,90
530-560
410-500
 
Valeur protéique moyenne (ruminants) des farines animales comparée à celle du tourteau de soja
(en % du produit sec)
(*) :  pour comparaison
(1) : Dégradabilité théorique dans le rumen (source INRA, Alimentation des bovins, ovins et caprins - 1988)
(2) : digestibilité apparente (source INRA, L'alimentation des animaux monogastriques - 1989)
(3) : PDIN : protéines vraies digestibles dans l'intestin lorsque le facteur limitant est l'azote apporté à la flore ruminale (source INRA, Alimentation des bovins, ovins et caprins - 1988)
(4) : PDIE : protéines vraies digestibles dans l'intestin lorsque le facteur limitant est l'énergie apportée à la flore ruminale (source INRA, Alimentation des bovins, ovins et caprins - 1988)
Valeur énergétique des farines animales

Elle est assez élevée pour les farine de sang et de poissons. Elle est assez moyenne pour les farine de viande osseuse.

Cette valeur énergétique dépends du taux de matières minérales et de matières grasses résiduelles :

- la valeur énergétique diminue lorsque la proportion d'os et donc de matières minérales augmente.
- la valeur énergétique augmente lorsque le taux de matières grasses augmente. Néanmoins les matières grasses posent des problèmes de conservation car elles rancissent.
Cela est illustré par la formule qui permet de calculer la valeur de l'énergie métabolisable (rapportée à un bilan azoté nul) chez les volailles (EMAn) :
EMAn = 3570 + 60 MG - 45,5 MM (EMAn en kcal/kg de MS, MG : taux de matières grasses en %, MM taux de matières minérales en %)
(source INRA, Nutrition et alimentation des volailles - 1992)
Ruminants
UFL(1)
Ruminants
UFV(1)
 
ED(2) Porcs
Kcal/kg
EM Volailles
Kcal/kg
 
orge (*)
1,14
1,13
 
3505
3190
 
Farine de viande 60 dégraissée
0,70
0,67
 
3390
2690 (3)
 
Farine de viande 55 grasse
0,75
0,73
 
3225
3020 (3)
 
Farine de viande 55 dégraissée
0,66
0,63
 
2870
2470 (2)
 
Farine de viande 50 grasse
0,70
0,67
 
2740
2750 (2)
 
Farine de viande 50 dégraissée
0,53
0,52
 
 2795
2260 (2)
 
Farine de viande 45 grasse
0,66
0,64
 
-
1960 (2)
 
Farine de sang
1,09
1,04
 
4610
3130 (3)
 
Farine de plumes
1,10
1,02
 
4010
2760 (3)
 
Farine de cretons
-
-
 
4600
3500 (2)
 
 
Valeur énergétique moyenne des farines de viande comparée à celle de l'orge 
(en % du produit sec)
(*) :  pour comparaison
(1) : énergie nette, Unité Fourragère Lait ou Unité Fourragère viande (source INRA, Alimentation des bovins, ovins et caprins - 1988)
(2) : Energie Digestible (source INRA, L'alimentation des animaux monogastriques - 1989)
(3) : Energie Métabolisable (source INRA, Nutrition et alimentation des volailles - 1992)
 
 
Ruminants
UFL(1)
Ruminants
UFV(1)
 
ED(2) Porcs
Kcal/kg
EM Volailles
Kcal/kg
 
orge (*)
1,14
1,13
 
3505
3190
 
Farine de poisson 72 dégraissée
-
-
 
 4130
3185 (3)
 
Farine de poisson 70 grasse
1,07
1,04
4780
3740 (2)
Farine de poisson 65 grasse
0,95
0,92
 
 4185
3515 (3)
 
Farine de poisson 65 dégraissée
-
-
 4020
3160 (2)
Farine de poisson 60 grasse
1,08 (4)
1,05 (4)
 
 3960
 3190( 2)
 
Solubles de poissons
1,08 (4)
1,06 (4)
 
3980
 3260 (2)
 
 
Valeur énergétique moyenne des farines de poissons comparée à celle de l'orge 
(en % du produit sec)
(*) :  pour comparaison
(1) : énergie nette, Unité Fourragère Lait ou Unité Fourragère viande (source INRA, Alimentation des bovins, ovins et caprins - 1988)
(2) : Energie Digestible (source INRA, L'alimentation des animaux monogastriques - 1989)
(3) : Energie Métabolisable (source INRA, Nutrition et alimentation des volailles - 1992)
 

Les minéraux

Les farines animales sont très riches en calcium et en phosphore, avec un rapport phospho-calcique de l'ordre de 1,7 à 2.
Le phosphore des farines de viande osseuse a une disponibilité élevée mais qui reste inférieure à celle d'un phosphate bicalcique.

Les farines animales sont riches en sélénium et iode. Leur teneur en fer est élevée, cela limite la possibilité d'utiliser les farine de viande comme source de protéines dans les aliments d'allaitement pour veaux. Les farines de sang ont une teneur en cuivre et en fer non négligeable.

Les farines de poissons sont assez riches en sels.

Les vitamines

La teneur en vitamines du groupe B n'est pas négligeable (teneurs voisines des apports recommandés) sauf pour la thiamine (vitamine B1) détruites par les traitements thermiques. Les farines de poissons sont riches en niacine, vitamine B12 et biotine.
Les farines animales constituent une bonne source de vitamine B12. Avant que la synthèse chimique de la vitamine B12 soit réalisée, il était impossible de réaliser un aliment complet pour monogastriques sans utiliser une farine animale parmi les ingrédients.

En ce qui concerne les vitamines liposolubles, les farines de poissons sont très riches en vitamine K. Les teneurs en vitamine A, D et E sont très variables dans les diverses farines animales.
 
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