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vendredi juil. 25, 2008

Solaris à Wall Street : de plus en plus vite

Je me rappelle un dîner auquel j'ai assisté il y a quelque temps avec le PDG d'une société financière implantée partout dans le monde. L'une de ses premières décisions en tant que PDG a été d'annuler un énorme contrat de sous-traitance. Je lui en ai demandé la raison et sa réponse est restée gravée dans mon esprit. « Le secteur bancaire est une affaire de technologie. Tout simplement. Je ne peux pas gagner sans ma propre équipe. »

Même en faisant abstraction de telles opinions sur la sous-traitance, j'ai entendu le même argument dans la bouche d'une majorité de dirigeants de sociétés financières. En effet, le secteur bancaire (à l'instar de pans entiers de l'industrie des télécommunications, des médias et du commerce) est devenu un haut lieu de la technologie où les performances et la différenciation ont toute leur importance. Cela vaut tout particulièrement au moment où le marché traverse des turbulences.

Le contexte se prête donc idéalement à notre récent communiqué de presse émis en commun avec Intel. Nous y annoncions notre record de vitesse avec l'envoi d'un million de messages par seconde, en exécutant le système de données financières de Thomson Reuters sur Solaris 10 pour microprocesseur Intel (référez-vous au communiqué pour en savoir plus). Un grand merci à nos collègues d'Intel et de Thomson Reuters ! En clair, le niveau de performance se traduit par un avantage compétitif, des économies d'énergie, la consolidation du centre de données... ou tous ces effets réunis. Les clients peuvent choisir.

Finalement, à la suite de mon dernier billet consacré à l'impact de la mémoire flash et de ZFS dans le domaine des centres de données, notre propre collaborateur Adam Leventhal a ajouté une perspective bien plus complète d'un point de vue technique. Son article Communications of the ACM: Flash Storage Memory sur la mémoire de stockage Flash (disponible en anglais) mérite d'être lu...

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mardi juin 17, 2008

Flash est là pour durer

Il existe seulement deux types de solutions de stockage : celles qui sont tombées en panne et celles qui ne vont pas tarder à le faire. C'est du moins la vision qu'ont de nombreux centres de données au regard des solutions traditionnelless qualifiées d'« obsolètes ». Tous les lecteurs de disque finissent par rendre l'âme mais les moins chers d'entre eux s'essoufflent encore plus vite.

Étant donné qu'une panne définitive survient au bout de cinq ans en moyenne, une sauvegarde occasionnelle suffira à votre ordinateur portable. Cependant, une entreprise type dispose de 100 à 1 000, voire fréquemment de 10 000 à 100 000 lecteurs individuels et les défaillances surviennent tous les jours, si ce n'est toutes les heures. Oui, les périphériques mécaniques tombent en panne.

Vous risquez alors de perdre des données : votre supérieure ne vous remerciera pas si les disques d'appoint que vous utilisez afin d'économiser 500 000 dollars aboutissent à une amende de 50 millions de dollars pour infraction aux règles relatives à la conservation des données. Concernant des applications aussi variées que les transactions de stock, l'imagerie médicale ou les longs métrages, certaines données se doivent d'être parfaites : pas question qu'il manque une virgule ou un pixel.

C'est justement ce qui a incité Sun, il y a plusieurs années, à concevoir une plate-forme de stockage baptisée ZFS. ZFS part d'une hypothèse forte, à savoir qu'un système fiable doit être assemblé à partir de composants non fiables. Grâce à des cycles informatiques complémentaires, ZFS effectue en permanence des contrôles d'intégrité qui empêchent toute corruption des données. Cette plate-forme permet aux clients de recourir aux disques les moins chers et aux systèmes les plus simples tout en conciliant une intégrité exceptionnelle des données, des économies substantielles et une remarquable simplification des processus informatiques.

Une autre option est toutefois disponible, familière aux nombreux utilisateurs de cartes mémoire pour leurs téléphones, iPods et autres appareils photos numérique : la mémoire Flash. Elle s'avère très rapide à la lecture et à l'écriture de données, au même titre que la mémoire vive dynamique ou DRAM (les puces mémoire de votre ordinateur). Son prix se situe exactement entre ceux de la mémoire DRAM et des lecteurs de disque traditionnels. En revanche, contrairement aux deux supports concurrents, la technologie Flash se passe d'alimentation électrique pour la mémorisation des données. Au moment où le prix de l'électricité grimpe en flèche à travers le monde, le fonctionnement simultané de 10 000 disques effectuant plusieurs milliers de tours par minute risque de vous coûter autant en consommation électrique qu'en stockage. L'alimentation électrique constitue le facteur dominant lors des décisions à grande échelle liées au matériel et la technologie Flash est appelée à bouleverser le secteur.

Depuis ses débuts, la technologie Flash a rencontré deux obstacles au sein de l'entreprise.

Tout d'abord, son coût s'est révélé problématique. En effet, elle revient plus cher par gigaoctet qu'un lecteur de disque comparable. Le coût relatif de cette technologie par gigaoctet disponible baisse rapidement malgré tout avec chaque augmentation des tarifs électriques (et le tassement du prix de la mémoire Flash) : n'oubliez pas que les lecteurs de disques doivent être mis sous tension pour fonctionner. Certes, un gigaoctet de disque mécanique pourrait vous coûter moins qu'un gigaoctet de mémoire Flash mais ce dernier support s'avère bien plus rapide à la lecture et à l'écriture des données : le coût par gigaoctet livré est donc négligeable.

Cependant, l'introduction de la technologie Flash au sein du centre de données comme niveau supplémentaire de stockage ne suffit pas : elle impose de nouveaux coûts et autant de contraintes en matière de gestion. Un véritable bouleversement du secteur passe par un déploiement totalement transparent de Flash, pour les utilisateurs comme pour les opérateurs, sans coûts opérationnels ou de transition. C'est exactement ce que nous faisons avec ZFS. ZFS va intégrer en toute transparence la mémoire Flash à la hiérarchie de stockage d'un système en fonctionnement à l'aide du cache du microprocesseur pour les tâches les plus sensibles aux performances. La plate-forme s'appuiera ensuite sur la mémoire DRAM, puis sur la mémoire Flash, le disque et en dernier lieu la bande. ZFS permettra de combiner la mémoire Flash, la mémoire DRAM et les disques d'appoint en une ressource hybride utilisée automatiquement pour proposer les meilleurs niveaux possibles de prix, de performance et de rendement énergétique. En clair, nos systèmes de serveurs et de stockage deviendront beaucoup plus rapides sans passer par la mise à niveau du microprocesseur. L'installation de Flash reviendra à ajouter de la mémoire DRAM : une fois en place, elle vous procure de nouvelles fonctionnalités sans aucun besoin d'administration supplémentaire.

Voilà entre autres raisons pourquoi nous soutenons Flash avec enthousiasme : une fois installée, cette technologie abaisse remarquablement le coût par gigaoctet disponible livré (à savoir le coût opérationnel total de stockage), notamment pour les données ou applications à haut niveau de performance (comme MySQL, Postgres, Oracle ou SQL Server). Appliquée aux modèles de systèmes appropriés, la technologie Flash peut apporter des améliorations considérables en termes de rentabilité et d'efficacité ; le lancement de l'hyperviseur xVM de Sun nous permet d'en faire profiter tout système d'exploitation hôte (les opérateurs Windows qui exécutent xVM bénéficient également de la conjonction de ZFS et de Flash).

Le deuxième obstacle rencontré pose davantage de difficultés : pour simplifier, disons que la mémoire Flash peut être lue indéfiniment mais que la réécriture finit par l'endommager au bout de quelques centaines de milliers de procédures. Il est vrai que la plupart d'entre nous ne réalisera jamais 500 000 opérations en écriture sur un appareil photos numérique. Cela pourrait toutefois se produire dans votre entreprise. Que faire ?

Là encore, ZFS sera d'un grand secours.

Cette plate-forme traite la mémoire Flash comme tout autre support de stockage (puisque tous les périphériques de stockage finissent par tomber en panne) et gère l'intégrité des données quelle que soit la cause de la défaillance : mauvais fonctionnement du disque dur, erreur d'écriture due à la fatigue ou marteau perforateur ! En outre, des algorithmes « correctifs » optimisent la durée de vie des mémoires Flash sous forme d'activités de réécriture en mode veille pour éviter les défaillances en zone sensible. En bref, retenons l'essentiel : ZFS supprime le problème de l'usure sur les disques durs comme sur les mémoires Flash (ces deux types de support ont leurs limites en la matière).

Tels sont les fondements de l'approche systémique de Sun dans le domaine de l'Open Storage. Nous intégrons ZFS, une mémoire Flash et certaines innovations exclusives en termes de matériel/silicium afin d'offrir un niveau de performance élevé, une consommation électrique réduite, des applicatifs serveur et une fonctionnalité de stockage généraliste. Nous pouvons ainsi accélérer la vitesse de tout logiciel exécuté sur nos systèmes SPARC ou x86 (les utilisateurs de MySQL, en particulier, noteront un changement radical). Le tout pour une fraction du coût habituel du stockage NAS propriétaire. Nos premiers systèmes Flash seront sans doute commercialisés vers la fin de l'année.

Vous ne serez pas surpris d'apprendre que ZFS ainsi que tous les logiciels sous-jacents seront disponibles gratuitement sans support commercial : cela s'applique déjà à OpenSolaris, ZFS, MySQL et Postgres (cliquez sur l'image à gauche pour obtenir un CD autonome gratuit, ou consultez la version Apple de ZFS pour Mac OSX). Les revenus logiciels proviendront des entreprises qui souhaitent bénéficier du support technique de Sun lors de leurs déploiements stratégiques. En ce qui concerne le matériel, les programmes Try and Buy de Sun donnent à tout partenaire ou client la possibilité de commander l'un de nos systèmes pour une évaluation gratuite de 60 jours : si vous êtes satisfait, achetez-le. Dans le cas contraire, nous prendrons en charge les frais de réexpédition.

Si ce qui précède ne clarifie pas suffisamment les choses : nous estimons que Flash n'a rien d'un phénomène de mode. Compte tenu de l'augmentation continue du prix de l'électricité et de la baisse spectaculaire confirmée de celui des mémoires Flash, cette technologie, combinée à ZFS et à une véritable innovation systémique, aura un impact encore plus fort que la virtualisation sur le fonctionnement économique des centres de données.

L'enjeu est de taille.


DERNIÈRE MINUTE : vous aurez remarqué que notre liste de partenaires OEM prenant en charge Solaris (et donc ZFS), autour d'Intel, IBM et Dell, s'est enrichie d'un nouveau nom : ce matin, nous avons en effet annoncé l'arrivée de Fujitsu-Siemens. Félicitations à tous...

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jeudi juin 12, 2008

La croissance dans le P7 (et pas seulement le G7)

Les normes reconnues sont les seules qui vaillent.

Cette affirmation tient de l'évidence dans le secteur technologique : les organismes de normalisation et les législateurs auront beau redoubler d'efforts, c'est bien l'envergure du déploiement qui en fin de compte décide de l'adoption de normes. L'omniprésence l'emporte presque systématiquement sur le politique.

À ce sujet, je suis intervenu récemment dans un panel de discussion consacré à l'impact des technologies sur les pays au développement rapide - ce groupe, souvent appelé « BRICA », rassemble le Brésil, la Russie, l'Inde, la Chine et l'Afrique.

L'un des intervenants a signalé une évolution fascinante au sein du secteur des médias traditionnels : les entreprises occidentales commencent à s'intéresser aux pays émergents. Leur intérêt ne relevait pas de la croissance du PIB mais bien de celle de la population. Les adolescents et les jeunes adultes de moins de 25 ans constituent le principal groupe de consommateurs dans le secteur du multimédia puisqu'ils consacrent une part plus grande de leurs revenus à la musique, au cinéma et aux loisirs, que toute autre classe d'âge. La majorité des personnes concernées habitent non pas aux États-Unis, au Royaume-Uni ou en Allemagne, mais dans la zone BRICA qui abrite près de la moitié de la population mondiale. L'analyse du cabinet de conseil Ovum parue dans le New York Times (voir ci-contre) est à lire davantage dans l'optique du développement des supports de médias : n'oubliez pas qu'un plus grand nombre de personnes consultent « Internet » sur leur téléphone portable que sur un ordinateur.

L'impact de cette évolution en termes de pouvoir d'achat ne se limitera pas aux médias traditionnels. L'industrie des logiciels fait maintenant partie du secteur des médias puisque la convergence s'est pleinement réalisée (un fichier numérique reste un fichier numérique quel que soit son format : OpenSolaris, MySQL, la dernière vidéo en date de Jay Chou ou un compte rendu de match). Les systèmes nécessaires à la distribution et à la manipulation de ce contenu (serveurs, mise en réseau, logiciels d'infrastructure et de stockage) s'orientent vers un service proposé directement au consommateur par l'entreprise : l'activité « business to consumer » (ou B2C) du marché informatique connaît un essor bien plus rapide que le commerce interentreprises connu sous l'appellation « business to business » (B2B). De fait, en quel point le marché pour une infrastructure informatique en réseau sera-t-il le plus prometteur ? Réponse : ce sera par définition à l'endroit où les débouchés se trouvent, en l'occurrence à proximité des consommateurs (plus de la moitié d'entre eux résident en milieu urbain et bénéficient d'une bonne couverture des réseaux de téléphonie mobile). Si l'activité B2B a provoqué le regroupement du secteur informatique autour des centres économiques (à savoir les pays du G7), son pendant, le B2C, nous conduit à privilégier les consommateurs et les pays fortemant peuplés (oserai-je le vocable « P7 » ?). Le changement est radical.

Ce contexte m'a incité à appliquer un certain nombre de changements importants dans l'organisation de Sun en axant les activités de direction et d'attribution des ressources autour de deux points inédits.

Tout d'abord, comme le savent la plupart des employés de Sun, j'ai annoncé la venue de Lin Lee au sein de notre équipe pour gérer nos relations avec les gouvernements et les ONG du monde entier. Établie à Shanghai, Lin se fera l'avocate de notre vision d'une infrastructure réseau durable incluant l'Open Source et lesformats de documents afin d'accroître l'efficacité des centres de données ; nous avons déjà reçu un accueil très favorable dans les pays à économie émergente. Lin s'attachera à aider les étudiants, les universités et les gouvernements à surmonter les obstacles au développement local.

J'ai également fait part aujourd'hui de la venue de Peter Ryan qui travaillera à mes côtés en tant que directeur mondial des ventes et services avec une nouvelle régions : celle des marchés émergents, sous la responsabilité de Denis Heraud. Cette nouvelle division couvre un vivier d'économies en plein essor (notamment celles de la région BRICA) et fera écho aux régions d'Amérique du Nord, d 'Europe et d'Asie. Pour le seul trimestre écoulé, notre chiffre d'affaires a connu une croissance à deux chiffres dans cette région : ce changement d'organigramme a pour objectif d'accélérer cette évolution grâce à un nouvel engagement, à une meilleure attribution des ressources et à un leadership fort.

Peter a attendu le week-end dernier (!) pour me confier qu'il avait commencé sa carrière en tant qu'ingénieur systèmes mainframe ; il remplace Don Gratham. (Don nous quitte pour aider HP à obtenir une licence Solaris avant que le rachat d'EDS soit finalisé...)

Les économies en plein essor commencent depuis peu à s'affirmer dans le secteur des normes informatiques traditionnelles et font preuve d'une grande énergie dans l'adoption et le déploiement de logiciels libres/Open Source. En conséquence, il est normal qu'elles s'impliquent de près dans les pratiques technologiques liées au développement durable : leur quelque 100 millions de nouveaux utilisateurs d'ordinateurs consomment 200 watts chacun en moyenne. Voilà qui ouvre la voie au progrès économique et social au prix de la création de centrales à charbon consommant près de 20 gigawatts ! Vous savez maintenant pourquoi nos postes de travail SunRay, avec leur consommation moyenne de 4 watts, suscitent un tel intérêt dans les économies émergentes (mais aussi ailleurs, du reste).

En clair, nous diversifions notre engagement auprès de ces nouveaux débouchés car c'est là où se trouvent les opportunités de croissance les plus rapides, pour Sun et les logiciels libres. Sur quels marchés OpenOffice est-t-il le plus déployé ? Tout simplement dans les pays où une économie de 300 dollars par poste de travail représente une forte somme.

Il n'est donc pas surprenant que ces économies émergentes montent un tel engouement aux normes ouvertes : leurs consommateurs emporteront la décision au niveau mondial.

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lundi juin 02, 2008

Transparence et prise de décisions

Il y a peu, je discutais avec le PDG d'une société dans le domaine des médias. Il était très fier de la valeur sociale de son entreprise, notamment dans la façon dont son équipe de journalistes aguerris et primés présentait l'actualité au reste du monde.

Il m'a alors demandé ce qui faisait ma fierté de travailler pour Sun. Parmi les multiples motifs de satisfaction, je lui ai répondu que j'étais essentiellement fier du rôle joué par Sun dans le monde des médias : « Après tout, c'est grâce à nos technologies que vos journalistes peuvent envoyer leurs articles. De plus, sans nous et le réseau, pas de publication en ligne », lui ai-je dit. Je ressens une réelle fierté quant à nos efforts en vue de rendre le monde plus ouvert et transparent.

En dehors du domaine journalistique, le réseau exerce une fonction essentielle de consolidation du lien social pour les utilisateurs du monde entier, dont les périphériques (caméras numériques, téléphones portables) et les activités (commentaires de blogs, envois d'e-mails) représentent le fondement de la transparence. Nous vivons dans un monde où les nouvelles de désastres et de triomphes nous parviennent en temps réel. Pour employer une analogie, la lumière du soleil n'est pas seulement un remarquable désinfectant : c'est aussi un remarquable filet de protection. En effet, pour résoudre des problèmes, encore faut-il les voir. Lorsqu'un problème est clairement défini, la moindre tentative de résolution aura un effet significatif de par l'effet amplificateur d'Internet.

Au cours des derniers jours, nous avons assisté, catastrophés, à un énorme tremblement de terre en Chine ayant provoqué la mort de milliers de personnes et la destruction des habitations de milliers d'autres. Le siège social de Sun se situe dans la baie de San Francisco, où tous les habitants, y compris nos collègues de travail, nos amis et parents, ont profondément compati, car cette tragédie nous rappelle douloureusement les séismes qu'a subi notre région. Peu avant, un cyclone en Birmanie a conduit aux mêmes réflexions ceux d'entre nous qui ont souffert lorsque des ouragans ont ravagé La Nouvelle-Orléans, en Louisiane.

N'oublions pas malgré tout que le monde devient toujours plus transparent. Toute contribution, quel qu'en soit le montant, de 1 dollar à 1 million de dollars, fera vraiment la différence si nous nous montrons tous solidaires.

Voilà pourquoi j'ai décidé de faire personnellement des dons aux organisations caritatives auxquelles j'accorde ma confiance pour porter secours aux victimes.

Je vous encourage vivement à m'imiter.

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jeudi mai 22, 2008

JavaFX en tant que plate-forme RIA (Rich Internet Application)

JavaOne s'est achevé vendredi dernier. Les participants sont venus du monde entier et de tous les horizons économiques : électronique grand public et jeux, informatique d'entreprise, exploration spatiale, machines-outils, industrie automobile, enseignement supérieur, etc. Comme le réseau lui-même, Java propose des solutions pour pratiquement tout le monde, en tout lieu.

Les principales annonces de cette année avaient trait au rôle de Java dans l'évolution des applications Internet riches (RIA). Qu'est-ce qu'une application RIA ? Tout dépend du point de vue adopté : en ce qui me concerne, il s'agit de toute application connectée à un réseau fonctionnant de façon autonome, en général sans être rattachée à un navigateur Web, et que l'utilisateur peut exécuter sans être relié au réseau.

Au premier abord, je dirais que Java a toujours été une plate-forme RIA avant même que le besoin ne s'en fasse ressentir. Les premiers applets Java faisaient preuve d'interactivité mais pêchaient par leur complexité de développement ainsi qu'en termes de niveau de performance, tout au moins au début. C'était l'époque où un navigateur suffisait (le langage Javascript n'est apparu que plus récemment).

Toutefois, les applications basées sur un navigateur ont maintenant atteint leurs limites en termes de complexité et de performance, et les propriétaires de contenus recherchent des niveaux d'engagement supérieurs, par exemple via la vidéo haute définition ou l'interactivité sophistiquée. Les développeurs, quant à eux, exigent plus d'innovation : le navigateur est un modèle de programmation admirablement convivial mais qui se prête mal au déploiement d'applications RIA/déconnectées.

Les applications Internet riches s'appuient également sur l'évolution des "business models", ce qui se sait moins. Ainsi, de nombreuses sociétés intervenant sans le secteur des applications RIA s'efforcent de se libérer de l'emprise des navigateurs Web et des moteurs de recherche. En effet, ces outils présentent une menace à la concurrentielle à cause des paramètres par défaut et des entreprises qui les proposent. On constate aujourd'hui une demande grandissante pour les applications installées localement qui mettent en place un engagement riche, direct et permanent vis-à-vis des consommateurs. Personne n'est prêt à payer une redevance pour rencontrer ses propres clients.

En gardant cette considération à l'esprit et alors que nous cherchions à réinventer la plate-forme Java, nous avons été confrontés à un ensemble cohérent de demandes. Les spécialistes du codage ne sont pas les seuls concernés. Propriétaires de marques sportives désireux d'impliquer leurs aficionados, agences publicitaires souhaitant remédier aux défauts de leur navigateur Web, artistes, entreprises et fabricants : tout le monde poursuit l'objectif d'attirer les consommateurs par l'intermédiaire du réseau. Ces publics cibles expriment des demandes quasiment identiques au sujet des plates-formes RIA ; ils attendent de cette technologie :

  • un accès à chaque utilisateur d'Internet quel que soit son mode de connexion (de l'ordinateur de bureau au téléphone portable, sans négliger les nouveaux périphériques) ;

  • un niveau de performance élevé et la possibilité d'impliquer les professionnels de la création dans le processus de conception ;

  • l'utilisation pleine et entière des compétences et de l'infrastructure d'entreprise existantes ;

  • une gratuité totale et la disponibilité en Open Source ;

  • le contrôle et la possession des données appartenant aux propriétaires de contenus.

Lors de l'événement JavaOne de la semaine dernière, nous avons abordé tous ces points pour aboutir aux réflexions suivantes :

En premier lieu, les développeurs d'applications RIA cherchent à atteindre tous les consommateurs dans le monde entier et sur tout type de périphériques.

Pourquoi ? Tout simplement parce que les consommateurs peuvent voir ce marché de leurs propres yeux quel que soit l'écran utilisé. Ordinateur de bureau, téléphone portable, navigation sur un périphérique personnel ou un livre numérique : faites votre choix. Le marché ne se limite pas aux écrans divers et variés que nous utilisons au quotidien.

Cela dit, Java a vu sa popularité croître au cours des dernières années, en premier lieu sur les ordinateurs de bureau, comme le montrent les chiffres des téléchargements du runtime, soit 40 à 50 millions par mois pour les nouvelles applications Java et plus d'un milliard de mises à jour chaque année. L'adoption de la plate-forme Java prend maintenant le pas sur celle de Microsoft Windows : notre environnement d'exécution Java (JRE) est pré-chargé sur pratiquement tous les postes de travail Windows (de HP à Dell ou encore Lenovo), mais aussi sur les configurations Macintosh, Ubuntu, Fedora, SuSe, Solaris et OpenSolaris. En outre, des milliards (oui, vous avez bien lu) de périphériques mobiles et sans fil sont dotés d'un JRE : la liste est infinie, des tableaux de bord aux systèmes de navigation automobile, sans oublier Kindle, le lecteur de livres électroniques d'Amazon (c'est une plate-forme Java, le saviez-vous ?).

En clair, la plate-forme Java permet de toucher un plus grand nombre de personnes que tout autre logiciel à ce jour.

En deuxième lieu, les développeurs d'applications RIA exigent À LA FOIS un bon niveau de performance mais aussi les fonctionnalités et la simplicité nécessaires.

Pourquoi ? Parce que les propriétaires de contenus et les développeurs d'applications souhaitent engager les consommateurs ainsi que les artistes et professionnels de la création dans le processus de travail.



Dans le passé, Java n'a pas brillé par sa simplicité. C'est pourquoi nos équipes ont réécrit le modèle d'applet et voué tous leurs efforts à accélérer remarquablement la durée de téléchargement du nouveau JRE sur une page Web (téléchargez une version bêta ici), à doper ses performances pour les niveaux complexes d'activité et à le mettre à la portée des consommateurs les moins avertis. Nous avons aussi simplifié Java à l'aide d'un langage de script appelé JavaFX script qui permet aux professionnels de la création d'interagir avec les développeurs pour établir une expérience riche en fonctionnalités. Ils peuvent dans le même temps intégrer la chaîne d'outils (de l'ébauche d'interaction à la manipulation d'images) utilisée dans le monde entier par les designers et les artistes du numérique.

Je suis vraiment heureux aujourd'hui que nous ayons résolu le problème d'installation du poste de travail en séparant les applets JavaFX de la page Web à l'aide d'un simple glisser-déposer (cliquez sur l'image ci-dessus pour assister à une démo). Les développeurs peuvent dorénavant se passer de leur navigateur grâce à l'installation rapide d'applets sur leurs bureaux : une fois l'applet déposée, les propriétaires de contenus entretiennent une relation directe avec leurs consommateurs.

Vous aurez aussi remarqué que nous ajoutons des codes audio et vidéo à Java sur toutes les plates-formes qu'il exécute. Nous avons ainsi répondu à une autre difficulté rencontrée par les développeurs d'applications RIA, à savoir la prise en charge des médias en temps réel (cliquez ici pour une démo de haute performance vidéo).

En troisième lieu, les sociétés cherchent à réutiliser leurs compétences et ressources Java existantes par une migration vers les applications RIA.

Chaque entreprise ou presque emploie des développeurs qui maîtrisent Java : ce langage Internet est encore enseigné de par le monde et s'avère omniprésent dans les infrastructures d'entreprise. Au moment où les entreprises s'apprêtent à engager leurs clients sur les plates-formes RIA, leurs compétences existantes et une connexion aux systèmes en place donnent à la communauté Java la possibilité exceptionnelle de construire à partir des ressources disponibles plutôt que de tenter de les remplacer.

Cette familiarité permet aussi aux entreprises et aux équipes de développement de collaborer pour se concentrer dans la relation avec les consommateurs. Les équipes informatiques échappent ainsi aux exigences de renouvellement d'équipement : les développeurs JavaFX s'intègrent simplement aux infrastructures d'entreprise existantes et n'ont plus à exiger de nouveaux systèmes destinés aux applications RIA.

En quatrième lieu, les développeurs d'applications RIA veulent des plates-formes gratuites et ouvertes.

Pourquoi gratuites ? Parce que les développeurs répugnent à encombrer leurs applications de dépendances sujettes au paiement de royalties, ou à recourir à des technologies qui leur imposent les modalités de connexion des consommateurs. Les communautés de développeurs construites en vase clos sont sans fondement : elles font place à des communautés d'utilisateurs - dans ce cas précis, le choix et la désignation des développeurs conduira à la création de débouchés étendus pour les applications RIA. Comme toutes les plates-formes logicielles de Sun, JavaFX sera disponible librement en Open Source et livrée sous licence GPL (version 2).

Si vous pensez que les logiciels libres et ouverts sont l'apanage des experts du secteur, détrompez-vous : nous assistons à un mouvement croissant de nations en développement qui équipent leur structure d'enseignement supérieur et leurs administrations de plates-formes Open Source. Pourquoi ? Vous préservez ainsi votre liberté de choisir et de construire votre propre système de façon autonome : il n'est nullement nécessaire de créer des dépendances vis-à-vis d'un logiciel propriétaire si vous pouvez l'éviter.

En dernier lieu, il nous faut bien admettre que le Web 2.0 vaut avant tout par les données qu'il propose (et non par ses applications). De plus, ces données sont LES VÔTRES.

Si vous avez observé le réseau social avec autant d'attention que nous, vous avez conscience de l'importance des instruments à déployer et des objectifs poursuivis dans la création d'une activité commerciale sur le Web. En cernant l'usage que font les consommateurs de votre produit, qu'il s'agisse d'une simulation de classement sportif ou d'une application bancaire grand public, vous permettez la création de modèles commerciaux innovants, des prestations de services à haute valeur ajoutée, l'insertion de publicités plus lucratives : les informations disponibles facilitent la prise de décision et la création à un moindre coût (autant dire un coût par action supérieur).

Cependant, la plupart des applications Internet riches sont construites puis déployées à l'aveuglette. Les développeurs travaillant au delà des limites de leur navigateur sont confrontés à deux problèmes différents : soit ils n'ont plus d'informations relatives au comportement de leurs utilisateurs, soit ils doivent s'en remettre à un prestataire de services technologiques qui impose sa présence au sein du flux de données. Certains de ces prestataires sont aussi en compétition avec des développeurs de contenus.

Grâce au projet que nous avons nommé Project Insight, nous serons en mesure d'instrumentaliser la plate-forme Java afin de permettre aux développeurs d'exploiter le flux de données généré par leurs propres contenus RIA. Les développeurs JavaFX pourront enfin se consacrer à leurs modèles commerciaux plutôt que de devoir améliorer des modèles concurrents.

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En conclusion, quel parti Sun peut-il tirer du succès de JavaFX ?

Par définition, ce succès nous est plus précieux que l'adoption d'une plate-forme concurrente (concept connu sous l'appellation « valeur d'option positive ») et que l'infrastructure propriétaire utilisée pour exécuter JavaFX (rappelez-vous que les applications RIA s'appuient sur des back-ends Internet riches en contenu, une notion qui reste à définir !). En fin de compte, toutes les futures options liées aux applications RIA seront proposées gratuitement puisque la bataille ne se livre pas sur l'aspect du prix.

De mon point de vue, la plate-forme aux meilleures perspectives sera celle qui laissera le champ libre aux développeurs en vue de conquérir de nouveaux marchés et débouchés mais aussi de profiter de l'expérience de leurs utilisateurs suivant leurs propres critères et non ceux des fournisseurs. L'objectif d'une indépendance des développeurs est justement un point sur lequel nous pouvons nous distinguer. Toutes nos activités tendent vers ce but.

J'invite les développeurs à en découvrir plus sur le sujet sur le site Web JavaFX.com. Enfin, NetBeans est tout aussi digne de votre intérêt : au même titre que Java, il semble déjà promis à un grand avenir...

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vendredi mai 16, 2008

OpenSolaris, Amazon, MySQL, Glassfish... L'horizon Internet s'éclaircit

Nous avons fait des annonces importantes cette semaine, lors de CommunityOne et JavaOne, nos deux forums annuels destinés aux développeurs. J'aimerais revenir sur certaines de ces nouveautés.

Nous avons annoncé la première commercialisation d'OpenSolaris, destinée aux développeurs rapides et aux équipes de développement - pas au grand public. OpenSolaris s'adresse aux développeurs refutant les modèles logiciels propriétaires, et considèrant l'innovation et l'automatisation des systèmes d’exploitation comme un avantage concurrentiel indéniable.

Si Solaris 10, le prédécesseur d'OpenSolaris, intéresse principalement les services informatiques privilégiant une solution stable plus que la rapidité d'innovation. A l’inverse, OpenSolaris cible les développeurs d’une informatique hautement performante et ceux des réseaux sociaux qui préfèrent la création d'un référentiel actualisé en permanence regorgeant d'innovations communautaires et bénéficiant d'un déploiement automatisé basé sur ZFS. Allez sur OpenSolaris.com pour télécharger gratuitement un exemplaire ou cliquez sur le logo OpenSolaris pour commander gratuitement un CD de démarrage. Ou plus simplement, rendez vous sur Amazon !

Nous avons également annoncé un partenariat avec Amazon, qui nous assure un support commercial d’OpenSolaris, tout comme de MySQL et Glassfish, sur via le réseau informatique extensible d’Amazon. Voilà ce que j'appelle un profond changement dans notre industrie : la base de données la plus connue au monde est désormais disponible et vendue comme service Internet. C'est également le cas du conteneur Java à la plus forte croissance et de la solution OpenSolaris redéfinie pour le monde moderne.

Le secteur traditionnel des logiciels, qui a connu deux révolutions - celle de l'Open Source, puis celle du SaaS - Software as a Service, s'apprête à en vivre une troisième : celle de l'infrastructure comme un service.

L'horizon Internet semble enfin s'éclaircir.

Je vous rappelle que vous pouvez obtenir gratuitement un exemplaire d'OpenSolaris, sous forme d’un « live cd », simplement en cliquant sur le logo OpenSolaris ci-dessus.

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Bilan de notre troisième trimestre

Jeudi dernier, nous avons annoncé nos résultats financiers pour le troisième trimestre. Ce bilan n'était pas conforme à mes attentes, ni à celles des membres du groupe.

Comme vous pourrez le lire dans le communiqué de presse, nous avons réalisé un chiffre d'affaires de 3,267 milliards de dollars sur ce troisième trimestre, soit un résultat quasiment identique à celui de l'an dernier. Ce chiffre d'affaires comprend une perte de 4 cents par action selon les normes comptables GAAP (ce qui correspond au prix de l'acquisition de MySQL finalisée lors de cette période). Nous avons généré sur ce revenu environ 320 millions de dollars de cash.

Le point faible ce trimestre est le chiffre d'affaires aux États-Unis, qui a connu une baisse de presque 10 % par rapport à la même période l’an dernier. Il s'agit là d'une chute considérable pour un marché qui représente normalement 40 % de notre chiffre d'affaires global. Le point fort de ce trimestre se situe au niveau de nos résultats en Inde, qui ont augmenté de 30 % par rapport à l’année dernière. Les systèmes CMT (chip multi-threading) Niagara sont eux aussi une source de satisfaction dans la mesure où ils ont vu leurs ventes augmenter de 110 %.

La croissance enregistrée dans 12 de nos 16 zones commerciales n’a pas permis de compenser la baisse d’activité aux Etats-Unis -le marché le plus important pour Sun. C’est la raison pour laquelle les résultats consolidés ne montrent aucune croissance.

Malgré le fléchissement de l'économie américaine, nous sommes convaincus qu'il existe encore de nombreuses opportunités et potentiels de croissance dans le monde. Les résultats de ce trimestre vont immanquablement nous amener à opérer certains changements sans toutefois que cela n’impacte notre cœur de métier ou nos orientations stratégiques. L’infrastructure en réseau se déploie à l'échelle de la planète ; les développeurs continueront à définir des architectures et à créer la demande et nous continuerons à nous positionner pour tirer partie de ce marché.

Je vais maintenant répondre à certaines questions.

Que s'est-il passé aux États-Unis ?
En fin de trimestre, nous avons constaté un ralentissement assez violent, aussi bien parmi les entreprises moyennes que les grands comptes. Comme nous avions eu l'occasion de le souligner, nous avons clôturé le deuxième trimestre avec un carnet de commandes bien rempli. En outre, le contexte était favorable en termes de dynamique et les commentaires de nos clients indiquaient que nous étions sur la bonne voie. Nous avons donc été très surpris nous aussi par les premiers signes du ralentissement commercial début mars.

D'où vient le ralentissement subi par les gros systèmes ? Cela peut sembler paradoxal, mais les commandes de grands systèmes sont plus faciles à ralentir que celles des petits. La vente de serveurs ou de systèmes de stockage dans le cadre de projets d’envergure obéit généralement à un cycle de vente long et une mise en production prolongée (on ne met pas les systèmes en route le jour de leur livraison). Rien d'étonnant dans ces conditions à ce que certaines entreprises préfèrent patienter quelques semaines, ou qu'elles soient inquiètes face à la crise américaine des subprime ou que leur directeur financier décide de faire une pause dans les investissements.

Et n'oubliez pas que notre activité s’appuie sur un large éventail de produits : les serveurs lames d’entrée de gamme et les services de formation connaissent une croissance élevée, au contraire des systèmes d'entreprise et logiciels d'infrastructure. Il n’existe aucun système ni produit qui ne puisse répondre à tous les besoins, ce qui explique l'existence d'un portefeuille de solutions.

Quels aménagements allez-vous adopter ?
Nous avons l'intention de continuer à diversifier nos activités, tout d'abord sur le plan géographique. En outre, la mise sur le marché de nos initiatives Open Storage, intervenue cette semaine, ainsi qu'une série d'acquisitions telles que MySQL et Vaau, nous permettront de poursuivre notre progression sur des marchés adjacents.

Nous avons également annoncé un plan de restructuration qui nous permettra d'effectuer des réductions ciblées de nos frais d'exploitation. Cette initiative entraînera la suppression de 2 500 emplois au plus.

Pour être clair : nous prenons des mesures à la fois fermes et prudentes, visant à nous focaliser sur les opportunités de croissance et à aligner notre structure de coûts sur notre modèle commercial. Comme nous l'avons fait par le passé, nous suivons une stratégie à deux volets : nos choix nous permettent à la fois d’investir et de désinvestir.

Les entreprises qui évoluent sont constamment confrontées à des choix.

Où se situe votre croissance lors de ce trimestre ?
Dans 12 de nos 16 zones commerciales et notamment en Inde (croissance de 30 %), au Brésil (croissance de 20 %), en Chine, en Russie, au Moyen-Orient et au Canada pour ne citer que quelques exemples. D'une manière générale, le monde considère toujours les avancées technologiques comme une source de croissance, d'automatisation et d'efficacité. Même notre chiffre d’affaires avec les clients de Wall Street étaient en croissance ce trimestre.

En ce qui concerne les produits, nos activités dans le domaine de l’efficacité énergétique continuent à porter leurs fruits, puisque les systèmes Niagara ont vu leurs ventes augmenter de 110 % par rapport à l’an dernier, tandis que nos nouveaux systèmes lames (AMD, Intel et SPARC) affichent une progression encore plus élevée. L'équipe MySQL a fourni une croissance remarquable lors de ce trimestre. Le chiffre d'affaires pour la division Service a augmenté de 3 % (une grande partie de cette hausse provenant évidemment des ventes logicielles). Les ventes de disques de stockage ont progressé de 6 %.

Les revenus différés liés aux produits ont enregistré une belle progression dépassant les 25 %. Ces revenus proviennent généralement des systèmes haut de gamme et de configurations plus complexes, caractérisés par des marges supérieures à la moyenne. Les revenus différés liés aux services ont baissé en grande partie à cause de la migration de notre système ERP comme j’en ai déjà parlé - nous prévoyons que ce problème sera surmonté au quatrième trimestre.

Quels problèmes avez-vous rencontrés ?
Les systèmes d'entreprise, synonymes de croissance considérable aux 1er et 2e trimestres (20 % et 8 %, respectivement), ont chuté lors du 3e trimestre. On ne peut spécifiquement attribuer ce déclin à la concurrence. Conçus avec Fujitsu, nos systèmes APL ont réalisé des performances exceptionnelles et ont marqué un renforcement de notre partenariat. Les librairies de bandes ont elles aussi enregistré une baisse bien que les ventes de média soient restées soutenues.

Compte tenu de la masse que représente ces deux lignes de produits, nos ventes de systèmes d’entrée de gamme n’ont pas permis de compenser la baisse des ventes de grands systèmes.

Pourquoi persistez-vous à distribuer gratuitement vos logiciels ?

Parce que notre priorité réside dans l'adoption par les développeurs. Je vais vous donner un exemple.

La semaine dernière, une société importante du secteur des médias a emprunté des sommes considérables. Jusqu’alors nous n'avions pas prêté attention à cette entreprise. J'ai envoyé un message au notre directeur mondial des ventes puisque l'infrastructure de cette entreprise semblait en phase de croissance. Je voulais savoir si nous pris contact avec eux.

Mon directeur des ventes m'a répondu par la négative, tout en ajoutant que nous allions le faire immédiatement. Il s'avère que cette société est entièrement articulée autour de MySQL.

Avant ce premier contact et avant même de s’engager dans la réalisation de cette importante infrastructure, l'équipe MySQL avait obtenu un succès sur le plan de la conception. Ce résultat la plaçait devant ses concurrents. Qu'aurait-on pu faire payer à cette entreprise avant ça ? Peu importe la solution proposée, cette entreprise ne l’aurait pas utilisée car les startups et les développeurs ne veulent pas payer pour le logiciel. Par contre une question bien plus pertinente : qu'aurait-il fallu payer pour que cette entreprise choisisse MySQL et non des solutions propriétaires avant de se lancer dans un vaste programme d'expansion ?

Là est la bonne question. Le fait est que nous n'avons pas eu à payer. L’adoption de MySQL est à mettre au crédit de son équipe.

L'entreprise va-elle acheter une licence maintenant ? Peut-être pas, mais nous serons idéalement placés si elle décide de le faire, à l'instar de Facebook, Nokia ou le New York Times. En attendant, ce référencement ne nous a rien coûté. Ce matin, lors de notre StartupCamp, j'ai demandé qui, dans l'assistance n'utilisait pas de logiciel gratuit... Personne n'a levé la main. Pourquoi sommes-nous focalisés sur les startups ? Parce que nous sommes interéssés par tous les développeurs, quelle que soit la taille de leur entreprise.

Quels sont vos sentiments sur la concurrence ?
Ça ne me préoccupe pas. Dans cette période de ralentissement économique aux États-Unis, la concurrence n'était pas notre principal souci – dans la mesure ou nous ne perdions pas de commandes à leur profit mais qu’il n’y avait tout simplement pas de commandes sur ce trimestre. Nous sommes plus vulnérables sur le marché américain et tributaire d’un certain nombre de transactions ponctuelles (ceci dit, je ne considère pas que les serveurs méritent d'être considérés comme secondaires par rapport au stockage. Une convergence s'opère entre les 2 lignes de produits. Avnet, l'un de nos plus gros distributeurs, a vécu un phénomène similaire aux États-Unis.

Pourquoi n'avez-vous pas annoncé plus tôt les résultats trimestriels ?
Nous souhaitions avant toute annonce avoir consolidé les chiffres et finalisé notre projet d'ajustement de la structure de coûts – ce qui n’a été possible qu’à la fin avril en raison de la migration de notre ERP. Egalement, nous devions revoir le plan de restructuration pour l'exercice 2009 avec le conseil d'administration avant toute communication. L'annonce a donc eu lieu dès l’approbation du plan.

Comment avez-vous pu perdre de l'argent par rapport à l'an dernier, où vous avez dégagé du bénéfice ?
Sans vouloir plonger dans les méandres de la comptabilité GAAP, nous avons généré beaucoup de cash ce quarter - plus de 320 millions de dollars. Toutefois, générer du cash est une chose et du revenu GAAP en est une autre car il implique un certain nombre de postes comptables tels que les acquisitions, l'amortissement des acquisitions, les provisions fiscales et l’impact des stock options – ce qui revient après déduction à 22 cents.

Allez-vous racheter vos propres actions ?
Nous ne pouvons faire aucun commentaire sur les projets de rachat d'actions, mais nous rendrons compte des achats potentiels à la fin du trimestre.

À quand la reprise de l'économie américaine ? Ce malaise va-t-il se propager au reste du monde ?
La spécialité de Sun réside dans l'innovation au niveau des réseaux, pas dans les prédictions économiques à l'échelle de la planète.

Voilà, j'espère que vous avez désormais une idée plus claire des facteurs que nous avons pris en compte et de notre orientation. Je vais conclure sur une question délicate :

Pourquoi le PDG de Sun perd-il son temps à écrire ce blog ?
Parce que je crois fermement qu'il faut faire preuve de transparence en ce qui concerne notre stratégie et nos résultats, pas uniquement dans notre rapport annuel. Je suis convaincu de l’importance de cette transparence pour nos actionnaires, partenaires, clients et employés de Sun.

Ceci est aussi vrai dans les périodes de réussite que dans les moments les plus durs.

________________

Clause de réserve

Le blog de Jonathan contient des déclarations sur les résultats et performances à venir de Sun, notamment des prévisions concernant le plan de restructuration et les attentes concernant les produits constatés d'avance. Ces déclarations prévisionnelles sont soumises à des risques et des incertitudes. Par conséquent, les résultats réels peuvent être nettement différents de ces conjectures. Les facteurs qui pourraient faire différer les résultats réels des résultats prévisionnels incluent : les risques associés au développement, à la conception, à la fabrication et à la distribution des nouveaux produits ; l'échec des innovations technologiques ; les pressions tarifaires ; un accueil mitigé des nouveaux produits de la part des clients ; les erreurs et défauts possibles dans les nouveaux produits ; la concurrence ; une conjoncture défavorable ; le départ d'employés essentiels ; l'annulation ou le retard de projets ; la dépendance vis-à-vis de fournisseurs de produits exclusifs ; les risques liés à notre capacité à acheter une quantité suffisante de composants pour répondre à la demande ; les risques liés aux stocks et enfin les retards dans le développement des produits ou l'acceptation des clients et la mise en œuvre de nouveaux produits et technologies. Veuillez également vous référer aux rapports périodiques de Sun présentés à la « SEC » (United States Securities and Exchange Commission - Commission américaine des titres financiers et des bourses), notamment au rapport annuel sur formulaire 10K correspondant à l'exercice clôturé le 30 juin 2007, ainsi qu'aux rapports trimestriels sur formulaire 10-Q correspondant aux trimestres fiscaux se terminant le 30 septembre 2007 et le 30 décembre 2007. Sun décline toute obligation et affirme n'avoir aucune intention de mettre à jour ces déclarations prévisionnelles.

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vendredi avr. 18, 2008

Liberté, liberté chérie

La conférence des utilisateurs MySQL commence aujourd'hui. À cette occasion, je voulais vous rapporter l'échange que nous avons eu récemment avec un client ; cette anecdote concernant notre acquisition de MySQL.

Il y a quelques semaines, j'avais rendez-vous avec le directeur informatique d'une grande entreprise commerciale. Il était accompagné du directeur technique, du responsable de la sécurité des informations (ou le CISO pour les intimes), et d'une armée de cadres issus de leurs (diverses) équipes de développement.

Avec l'équipe de compte Sun, ils avaient passé la journée à analyser l'évolution de nos relations et finissaient la réunion par une présentation de notre feuille de route produit. Je sentais que cette journée avait été productive. Aussi, quand je suis arrivé c'était surtout pour les remercier de la confiance qu'ils nous accordaient et m'assurer que chacun avait bien mes coordonnées au cas où je pourrais être d'une quelconque aide.

Comme nous venions de conclure l'acquisition de MySQL, avant de finir je leur ai demandé : « Voulez-vous un rapide point sur MySQL, le dernier venu dans la famille Sun ? »

Le directeur informatique me répond catégoriquement : « Nous n'utilisons pas MySQL, nous utilisons [nom masqué pour protéger l'intéressé]. » Le CISO ajoute : « Vous savez, on ne peut pas laisser les développeurs télécharger des logiciels sur Internet. Notre priorité est d'assurer la sécurité et la conformité aux règles. » J'ai eu droit à un sourire du directeur technique. Silence total des autres participants. Très bien, je n'insiste pas. Merci de votre confiance.

Soudain, un commercial de Sun intervient (fort diplomatiquement) et dit : « Euh... non, j'ai vérifié avec un ami chez MySQL, qui a vu que vous aviez téléchargé MySQL plus de 1 300 fois au cours des douze derniers mois. »

Après un silence extrêmement gêné, l'un des membres de l'équipe interne de développement prend la parole et dit : « En fait, tout le monde l'utilise. Pourquoi s'embêter avec des accords de licence alors qu'avec MySQL, on n'en a pas besoin. C'est génial que vous l'ayez acheté. »

Une fois passé ce moment de silence, nous avons conclu avec le client un accord très productif de support commercial à l'échelle mondiale sur ce qui s'est avéré être la base de données la plus populaire au sein de leur centre de développement. Ils trouvent de plus en plus d'applications pour MySQL, et de nouvelles opportunités de gagner plus du temps et d'argent à l'avenir.

En l'occurrence, le directeur informatique n'était pas du tout conscient du caractère omniprésent et indispensable des logiciels gratuits pour son entreprise. Mais croyez-moi, ce cas n'est pas une exception, loin s'en faut. C'est en fait la norme. Notre objectif est donc de pallier à ce manque d'information, lentement mais sûrement.

Les opportunités sont partout.

Les logiciels gratuits et ouverts aussi.

Il y a même fort à parier qu'ils ne vont pas l'un sans l'autre.

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lundi avr. 14, 2008

Quel est le vrai poisson d'avril ?

Si vous voulez connaitre le contexte de la vidéo du poisson d'avril qui est en train de faire le tour de Sun (voir ci-dessous)... voici toute l'histoire.

Mon assistante, en qui j'ai habituellement entièrement confiance, m'informe que je déjeune avec Ted, un ami en qui j'ai également totalement confiance. Je me rends donc dans ce restaurant, où j'ai l'habitude d'aller en toute confiance, où un serveur, en qui j'ai habituellement entièrement confiance, m'indique une table, où je m'assois sans remarquer une seule seconde les caméras vidéo placées discrètement tout autour. Ted me dit que grâce à Dan, un collègue en qui j'ai habituellement entièrement confiance, il a pu se mettre en contact avec un expert technique qu'il pourrait être intéressant pour moi de rencontrer.

Ted m'informe que cette personne vient d'arriver de Los Angeles mais qu'elle a malheureusement eu un accident qui l'empêche momentanément de parler. Regardez bien la cinquième minute, c'est la première fois où je vois quelqu'un faire un poulet avec une serviette.

Je tiens à préciser avant que d'autres ne s'en chargent que la vidéo a été largement éditée. Dans le souci d'épargner le public international, les excellents monteurs (à qui je fais habituellement entièrement confiance, malgré cette farce) ont édité la vidéo de manière à retirer les parties où il y avait le plus de bave. Si je me suis senti mal à l'aise à cette table ? J'ai visionné la version non-éditée avec une collègue de Sun avant la publication et elle m'a dit : « Tu vois comme tes parents t'ont bien éduqué, tu n'as même pas une fois regardé ce type fixement ».

En parlant de poisson, hier, le siège de Sun a également été attaqué par une troupe de dauphins gonflables... La rumeur dit qu'ils allaient rencontrer un représentant de leur espèce qui est actuellement à la tête de notre division bases de données.

À propos, je précise que Bill Macgowan n'a pas été viré de Sun.

Je le tiens personnellement responsable pour m'avoir désigné comme victime de ce vrai poisson d'avril (les dauphins ne sont pas des poissons, après tout, ce sont des mammifères). De l'eau coulera sous les ponts avant que je cesse de me méfier de lui... mais pas question de nous en séparer.

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vendredi avr. 04, 2008

Rendez-nous tout.

Comme vous le savez, la stratégie Open Source de Sun en matière de logiciels et de microprocesseurs a parfois provoqué des polémiques. Je ne compte plus les articles de journaux et les messages dans les forums de discussion qui nous sont consacrés. Des théories farfelues de complot ont même été échafaudées sur nos stratégies, c'est dire...

Vous n'êtes pas sans savoir que la polémique n'était pas une conséquence de notre stratégie, c'était notre stratégie. Quand les gens parlent de Sun, ils ne parlent pas de l'autre société (celle qui ne sera pas nommée). Et si vous parlez de Sun, vous en viendrez forcément à acheter un centre de données.

Cependant, maintenant que notre réputation de leader en matière d'Open Source est solidement établie, je suis inquiet quant au fait qu'il ne puisse plus y avoir de contreverses à ce sujet. La confiance en ce système est désormais trop grande et notre stratégie trop claire. Il devient donc de plus en plus difficile de créer du buzz... et l'on ne peut quand même pas dépenser un milliard de dollars ou changer notre symbole boursier à chaque fois que vous voulons faire les gros titres, si ?

C'est pourquoi je vais vous dévoiler le second pan de notre stratégie.

Nous exigeons que vous nous rendiez tout. Vous ne pensiez pas sérieusement que nous allions vous laisser tout ça, dites ?

Nous demandons instamment que tous les logiciels gratuits distribués à l'origine par Sun Microsystems, liés aux logiciels ou aux microprocesseurs notamment, mais pas exclusivement, les fichiers sources, les codes binaires, les dérivés, les extensions, les applications, les brevets, les demandes de brevets, les droits intellectuels, les idées, les pensées et les considérations dérivées, nous soient immédiatement rendus.

En outre (nous savons que c'est risqué, mais il faut bien que nous donnions aussi des cheveux blancs aux spécialistes de la confidentialité, c'est de bonne guerre), nous exigeons que toutes les données traitées, stockées ou créées par notre propriété intellectuelle, y compris les données contenues dans les systèmes de fichiers, les bases de données ou les applications de productivité Open Source nous soient également rendues. Et n'oubliez pas de nous renvoyer aussi les rédactions que vos enfants viennent de taper sur OpenOffice.

Nous voulons que tout nous soit restitué sous trente jours.

Merci de votre compréhension.

______________________________

Nous vivons hélas dans une société procédurière. Donc, cela me fait de la peine de le dire, mais OUI, cette déclaration est effectivement un poisson d'avril, conformément aux axiomes juridiques stipulés dans le Décret boursier de 1933 des États-Unis.

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Alors, je suis viré ?

Voici Bill Macgowan.

Bill est le Directeur des ressources humaines de Sun.

Nous collaborons donc pour enrichir et cultiver les talents travaillant chez Sun.

Il est intelligent, s'exprime avec aisance et je fais le plus souvent confiance à son jugement.

J'ai bien dit « le plus souvent ».

Car aujourd'hui, il m'a fait une farce. À moi, vous vous rendez compte ? Un poisson d'avril.

Il a perpétré son méfait avec une journée d'avance et l'a capturé en vidéo pour que tous les employés de Sun puissent en profiter mardi (le premier avril). Si je trouve le courage, c'est sur ce blog, devant tout le monde, que j'afficherai publiquement ma naïveté en publiant la vidéo.

Le tour qu'il m'a joué, comme toute farce qui se respecte dans le milieu de l'ingénierie de pointe, impliquait un financier, un visiteur légèrement attardé, un bavoir et des côtes d'agneau.

Moi, bonne poire, je n'y ai vu que du feu. Je n'ai pas montré une seconde mon étonnement. J'étais totalement concentré... en mode 100 % pro.

Je n'ai pas marché, j'ai couru !

Jusqu'à ce que des hommes avec des caméras n'apparaissent. C'est là que j'ai commencé à comprendre qu'il y avait anguille sous roche. Je me suis fait avoir comme un bleu.

Alors que je revenais tout penaud au travail après mon déjeuner, Bill m'aborde. En brandissant sa vidéo lâchement obtenue, il me dit : « Alors, je suis viré ? »

J'ai jusqu'à mardi pour trouver une réponse créative.

Je précise que je suis très proche du directeur financier, professionnellement comme personnellement, et que l'Avocat conseil tient un blog. Il y a sûrement moyen de répondre intelligemment.

Sûrement :)

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OpenSolaris, la sécurité et la NSA (National Security Agency)

L'annonce que nous avons faite la semaine dernière est d'une importance capitale. Nous vous avons communiqué notre collaboration avec la célèbre agence du gouvernement des États-Unis, j'ai nommé la National Security Agency. Il s'agit de l'une des institutions les plus sensibles (voire la plus sensible) aux aspects de sécurité à l'échelle mondiale. Elle a rejoint la communauté dynamique OpenSolaris, pour collaborer avec Sun et d'autres membres sur l'avenir des systèmes d'exploitation ultra-sécurisés.

Pour replacer cet accord dans son contexte, l'engagement envers la communauté a toujours constitué pour Sun une méthode fondamentale d'innovation sur le marché. En effet, nous formons des partenariats avec les entreprises ayant les exigences les plus extrêmes (qu'il s'agisse des supercalculateurs les plus puissants au monde ou des professionnels de la sécurité les plus paranoïaques (sans vouloir les vexer), ou des entrepôts de données d'archive les plus gigantesques), et nous exploitons cette expérience pour créer des produits à l'attention du grand public. Grâce aux clients extrêmes, nous développons les aspects techniques dont le reste du monde profitera ultérieurement.

Neuf fois sur dix, les clients extrêmes représentent un excellent indicateur d'innovation pour l'industrie dans son ensemble.

Par le passé, ce type de collaboration nécessitait des tonnes et des tonnes de paperasse juridique envisageant tous les types de restrictions de confidentialité, d'échanges de propriété intellectuelle ou de processus institutionnels complexes. Nous avons simplifié toutes ces procédures en rejoignant la communauté Open Source. Nos collaborations les plus fructueuses se sont formées tout simplement en demandant à des entreprises de rejoindre la communauté OpenSolaris. C'est exactement ce qu'a choisi de faire la National Security Agency.

Plutôt que de présenter en détail les tenants de notre collaboration, j'ai demandé à Bill Vass, président du groupe Federal Systems Group de Sun, de répondre à quelques questions que je lui ai envoyées. Voici ses réponses.

Bill, peux-tu résumer ce que nous avons annoncé ?
Nous avons formalisé une relation avec l'agence américaine NSA (National Security Agency) pour incorporer ses recherches sur la sécurité dans un projet communautaire OpenSolaris appelé Flexible Mandatory Access Control (FMAC). Le communiqué de presse présentant le projet est disponible ici.

Qu'est-ce que le projet Flexible Mandatory Access Control (FMAC) ?
Tout d'abord, Mandatory Access Control (MAC) est un mécanisme généralement déployé dans le système d'exploitation, et générant des restrictions incontournables sur des privilèges au sein du système. L'objectif de MAC est de limiter, par exemple, l'affichage d'un fichier de passeport sans autorisation, ou la mise hors service d'une machine lors d'un déploiement essentiel. En somme, MAC est une solution de gestion des privilèges.

Dans le secteur de la gestion de l'accès, la solution universelle adaptée à tous les cas n'existe pas, d'où l'importance de la flexibilité. Les objectifs de sécurité d'une installation varient en fonction de la valeur de ses ressources ou systèmes informatiques, et des méthodes utilisées pour les protéger. En mettant l'accent sur la flexibilité, il est possible de concevoir des règles de sécurité vouées à répondre aux besoins effectifs de contrôle de l'accès, en fonction d'un modèle d'application évolutif.

Voilà pourquoi on trouve le mot flexible dans Flexible Mandatory Access Controls. Pour en savoir plus sur FMAC, je vous suggère de cliquer ici. FMAC n'est pas exclusivement adapté aux gouvernements. En effet, les sites de réseau social ou encore les banques peuvent y avoir recours. En somme, cela concerne toutes les instances souhaitant assurer des contrôles d'accès simplifiés et conviviaux, qu'il s'agisse de consommateurs ou d'entreprises.

Qui travaille sur le projet ?
Sun et la NSA collaborent dans la communauté OpenSolaris et nous générons une participation massive (l'un des principaux avantages d'être une entreprise Open Source est que Sun peut innover ouvertement, c'est le cas de le dire, au sein d'une très grande communauté). Pour les technologies de la sécurité en particulier, la transparence du développement est absolument vitale, même pour la NSA. Il n'est pas question d'introduire des chevaux de Troie dans les plates-formes Open Source. Par conséquent, la structure Open Source permet aux clients dont les exigences de sécurité sont élevées de faire confiance aux fournisseurs tout en assurant une vérification.

Cette collaboration constitue un soutien sans prix de l'intégrité de la communauté OpenSolaris au sein des gouvernements, caractérisés par leur focalisation sur les progrès techniques et commerciaux.

Pourquoi la NSA a-t-elle choisi Sun ?
La sécurité et les performances sont des aspects fondamentaux dans notre relation avec les gouvernements du monde entier. La sécurité est au cœur de notre activité depuis toujours, et nous avons plus de 20 ans d'expérience dans le secteur des systèmes d'exploitation de confiance (n'oublions pas que Trusted Solaris est issu de la collaboration avec le gouvernement des États-Unis, il y a une dizaine d'années).

Nos technologies de sécurité sont appliquées dans la carte SIM de votre portable, tout autant que dans les plates-formes de gestion des identités au sein des plus importants services Web au monde. De plus, Solaris est réputé depuis fort longtemps comme le système d'exploitation Open Source le plus sécurisé pour le déploiement, des champs de bataille aux systèmes de contrôle et de commande. Il nous a donc semblé que ce partenariat coulait de source.

Tu as bien parlé de l'intégration des recherches entreprises par la NSA sur la sécurité ?
Effectivement, nous cherchons à voir comment combiner les recherches de la NSA sur l'architecture Flux Advanced Security Kernel (FLASK) et les règles d'application de type, ou « type enforcement » (TE), avec notre technologie Solaris Trusted Extensions. Ces outils sont potentiellement complémentaires, et nous pensons pouvoir exploiter ce créneau en proposant une pile applicative entièrement Open Source, de MySQL et Glassfish/Java jusqu'à l'utilisateur.

L'architecture Flask établit une séparation claire entre l'application des règles et les règles elles-mêmes. Les règles peuvent être modifiées sans avoir à modifier les « hameçons » d'application dans l'environnement d'exploitation, ce qui simplifie la vie des administrateurs de sécurité, et contribue à rendre les systèmes plus flexibles et utiles.

Les règles Trusted Extension permettent à leur tour un contrôle de l'accès extrêmement fin qui peut être appliqué pour protéger des logiciels malveillants.

Pourquoi nous engageons-nous avec la NSA ?
Nous avons reçu des demandes de déploiements basés sur Flask/TE dans Solaris de la part d'un certain nombre de gouvernements. Maintenant que nous disposons de Solaris Trusted Extensions, le moment est idéal pour construire l'avenir. Nous disposons déjà d'une infrastructure exceptionnelle (Multilevel Security - MLS) avec Solaris Trusted Extensions, mais la valeur des technologies associées peut fournir une plate-forme évolutive utilisée pour protéger les informations ultra-secrètes de gouvernements, ainsi que d'entreprises classiques, voire d'entreprises d'électronique grand public fabriquant votre téléphone et votre caméscope numérique.

À quel public s'adresse FMAC ?
Comme je l'ai déjà dit, les systèmes basés sur MAC sont utilisés principalement par les gouvernements. Notre objectif à l'avenir est de rendre les technologies telles que FMAC plus accessibles aux marchés commerciaux, des startups aux grandes entreprises. Les gouvernements sont le plus souvent des indicateurs fiables de problèmes de sécurité commerciale plus vastes.

La haute sécurité était un concept abscons, mais elle est désormais essentielle, pour le gouvernement des États-Unis, pour les gouvernements du monde entier et surtout pour les utilisateurs.

Nous limitons-nous aux État-Unis ?
Non. Il s'agit d'un projet OpenSolaris et notre souhait est que la communauté internationale en assure la promotion et le développement. Pour collaborer, il suffit de créer un compte sur opensolaris.org et d'adhérer.

Si quelqu'un veut contacter votre équipe pour parler de FMAC dans la communauté Open Source, que faut-il faire ?
Il suffit de m'envoyer un e-mail à l'adresse bill.vass@sun.com. Nous avons de nombreux contacts à Washington, DC, ainsi que dans le monde entier, qui peuvent aider les entreprises à maîtriser la sécurité et l'Open Source, et à comprendre comment rejoindre la communauté pour collaborer sur des principes innovants de sécurité. C'est le moment ou jamais de nous rejoindre !

Merci, Bill. Nous te sommes reconnaissants.
De rien.

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vendredi mars 14, 2008

MySQL fait officiellement partie de Sun

Aujourd'hui, Sun a annoncé la fin du processus d'acquisition de MySQL. MySQL fait donc désormais partie de Sun ! Depuis un dîner d'affaires qui s'est tenu fin novembre, suivi de mures réflexions du PDG de MySQL, jusqu'à la clôture de l'acquisition qui intervient aujourd'hui, fin février, l'effervescence et la hâte ont porté toutes les parties impliquées. L'aventure commence maintenant !

Depuis son annonce officielle, le rapprochement a fait la quasi-unanimité. Nombreux sont ceux qui souhaitent savoir ce que nous allons faire. Voici donc un avant-gout de nos projets immédiats.

À partir d'aujourd'hui, nous lançons au niveau mondial des programmes visant à promouvoir MySQL dans les entreprises établies afin qu'il soit adopté à plus grande échelle. Vous verrez sans doute des publicités (voir l'exemple ci-contre) à destination des institutions et des fournisseurs indépendants de logiciels et de services(Editeurs) qui souhaitent standardiser leurs infrastructures sur des solutions Open Source. Comme cette publicité le souligne, nous lançons des programmes de support mondiaux de MySQL offrant aux plus grandes entreprises internatonales un choix supplémentaire pour le déploiement des leurs applications les plus critiques.Nous ne lésinons pas sur les moyens pour rallier de nouveaux clients et augmenter la portée de MySQL.

Le message global est simple : nous apportons à nos plus gros clients les innovations et performances dont les plus grands sites en ligne bénéficient déjà.

Chez Sun, les équipes de R&D qui comptent plus de 10 000 personnes aujourd”hui, incluant désormais l'équipe de MySQL, se sont lancés dans une multitude de projets. Ceux-ci portent sur les fonctions de diagnostic et l'intégration technique que sur l'amélioration des performances, et l'optimisation matérielle et logicielle. Grace à nos installations de tests, les équipes vont meme pouvoir battre de nouveaux records mondiaux.L'éventail des projets lancés va augmenter la valeur de MySQL dans de nombreuses configurations. Nous ferons en sorte que MySQL fonctionne aussi dans les environnements Linux, Windows et Solaris, et sur les systèmes Dell, IBM, HP, Intel, AMD, Sun, Fujitsu, c'est-à-dire tous.

Il est tout aussi important de signaler que nos équipes de développement de marché montent en puissance pour assurer l'assistance technique et commerciale dont ont besoin les éditeurs de logiciels qui utilisent déjà MySQL (ainsi que ceux qui commencent tout juste à s'y intéresser). En dehors de la couverture fonctionnelle, c'est un accès facile aux marchés et aux clients que demandent la plupart des Editeurs.Au cours des prochains mois, nous allons remporter de nouvelles victoires avec nos partenaires éditeurs.

La grande conférence des utilisateurs de MySQL approche elle aussi à grands pas. J'invite à y participer tous ceux qui s'intéressent à l'avenir de MySQL (partenaires, éditeurs, clients, développeurs, etc.). Vous trouverez davantage d'informations ici.

Même si les commentaires ont été extrêmement positifs dans le monde entier, quelques râleurs ont çà et là fait part de certaines inquiétudes. J'ai décidé de mettre un point final à aux doutes subsistants.

Certains ne sont toujours pas convaincus qu'il existe bel et bien un modèle économique derrière de l'Open Source. Ce sont les mêmes qui considèrent qu'il est déraisonnable de dépenser 1 milliard de dollars pour acquérir MySQL. Les plus virulents d'entre eux ne voient en Linux, OpenSolaris ou d'autres entreprises comme SugarCRM que des terrains de jeu pour amateurs passionnés.

L'univers de l'informatique voit les choses d'une toute autre manière.

En distribuant un produit gratuitement, plutôt qu'en en limitant l'accès par des tarifs élevés et des systèmes de licences propriètaires, les entreprises prouvent simplement qu'elles accordent plus d'importance à l'adoption de leur produit qu'à des profits immédiats. On a ainsi récemment vu Microsoft faire cadeau de ses outils de développement à des universités afin d'en favoriser l'adoption.

Le modèle économique de l'Open Source est très clair. Marten Mickos, PDG de MySQL, l'a décrit de manière éloquente : le spectre de l'Open Source englobe d'une part ceux qui disposent de plus de temps que d'argent, à savoir les communautés d'utilisateurs et de développeurs de logiciels libres, et d'autre part, ceux qui disposent de plus d'argent que de temps, généralement des entreprises plus matures achetant des prestations de support. Pour être présent à l'arrivée du marathon, un produit doit séduire les deux extrémités de ce spectre. Les modèles économiques basés sur la limitation des produits ou sur des licences insidieuses ne marchent pas. Seule la liberté peut fonctionner.

Nous avons acquis MySQL pour un montant s'élevant approximativement à 800 millions de dollars en liquidités, plus 200 millions en achat d'actions. L'entreprise seule, sans les apports de Sun, s'apprêtait à faire son introduction en bourse. Selon nos calculs, nous avons dépensé pour MySQL l'équivalent de sa valeur à cette introduction. N'oublions pas que nous achetons un actif à la fois financier et stratégique. Nous avons bien sûr dû faire une offre plus attractive afin d'emporter l'adhésion du conseil d'administration. Cela dit, nous nous sommes vite aperçu qu'en tant que développeur de logiciel, MySQL pouvait bénéficier de la force que représente les organisations vente, services, de support et de distribution de Sun qui comptent plus de 17 000 employés. Ensemble, nous pouvons considérablement élargir la clientèl de MySQL, ce qui s'a vèrera bénéfique pour Sun. Bien qu'un faible pourcentage de téléchargements de MySQL se convertit en achats (ce chiffre est en augmentation), 100 % d'entre eux demandent un investissement matériel, qui prend souvent la forme d'un serveur ou d'un système de stockage (ou tout au moins d'un ordinateur portable). Nous pensons qu'il y a là un marché sur lequel nous pouvons nous développer, en proposant des solutions d'entreprise optimisées pour MySQL, et ce même si le client ne dépense(encore) rien pour la partie logicielle.

Enfin, rappelons que les licences de base de données représentent souvent une part non négligeable du budget d'une entreprise. En ce sens, nous pouvons proposer de nouvelles options à ces clients (et pourquoi pas offrir de jolies tasses aux responsables des achats)) afin qu'ils puissent financer d'autres investissements entraînant une augmentation du nombre de clients qui se tournent vers Sun. Les fournisseurs proposant des solutions qui permettent de réaliser des économies et d'améliorer les performances sont généralement appréciés par les utilisateurs.

Si l'on prend tous ces éléments en compte, nous pensons avoir payé un juste prix (je rappelle également que nous ne sommes pas en situation de monopole).

J'ai également entendu certaines personnes crier à la conspiration : si une grande entreprise acquiert MySQL, c'est certainement pour adopter un terrible système de licences et se constituer une rente sur les simples fonctions de stockage et d'exploitation de données.

Ceux qui pensent ceci n'ont pas vraiment suivi les récentes déclarations de Sun.

La fluidité de l'intégration de Sun et MySQL est en partie due au fait que nous partageons un même modèle d'entreprise. En effet, les uns comme les autres sommes engagés dans le logiciel libre de très grande qualité et sommes au cœur de grandes communautés. Sur ces bases, nous rémunérons nos efforts lorsque les entreprises nous achètent des prestations de support. Nous marchons catégoriquement dans la même direction.

Pour vous le prouver, je vous invite à télécharger MySQL gratuitement (il suffit de cliquer sur le logo). Tant que vous y êtes, pourquoi ne pas essayer également Glassfish et NetBeans. Décidément, les développeurs Web sont gâtés !

C'est un grand jour pour le monde du logiciel libre, ainsi que pour la majorité croissante d'entreprises qui optent pour la qualité et l'innovation en choisissant des solutions Open Source.


J'espère que vous serez nombreux à la conférence MySQL ! Je suis certain qu'il s'agira pour tous d'une expérience très enrichissante.

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Le plus grand supercalculateur au monde

J'ignorais que le télescope Hubble ne pouvait remonter « que » 12 milliards d'années dans le temps.

Honnêtement, je n'avais jamais réfléchi à cette capacité des télescopes à retracer le passé jusqu'à ce que le Docteur Michael Norman, chercheur à l'UCSD (Université de Californie à San Diego), m'inculque des rudiments d'astronomie et m'explique que Hubble observe des corps célestes dont la lumière n'est visible qu'aujourd'hui. Toutefois, la capacité de visualisation se limite à 12 milliards d'années, un seuil que M. Norman aimerait dépasser. (Quand je lui ai demandé de décrire son métier, il m'a répondu : « je simule l'univers ». Quelle belle description !)

Son problème en l'occurrence portait sur les 1,7 milliard d'années précédentes sachant que la naissance de l'univers remonte à environ 13,7 milliards d'années. Compte tenu des limites de Hubble, il avait recours à Ranger, le plus puissant supercalculateur au monde. Développée par le TACC (Texas Advanced Computer Center, centre de recherche de l'université du Texas) situé à Austin, cette machine permet d'effectuer des simulations sur les 1,7 milliard d'années précédentes. Il m'a ensuite précisé que la période de 1,5 milliard d'années l'intéressait plus particulièrement car les premières 200 à 300 millions d'années se caractérisaient par la présence d'une immense nébuleuse d'hydrogène avant la contraction des puits devant donner naissance aux étoiles.

Pour l'inauguration de Ranger, il m'a été demandé de prendre la parole et le descriptif que je viens de faire ne constitue qu'un exemple de la multitude de possibilités offertes en matière de recherche fondamentale par la plus importante plate-forme de calcul ouverte au monde. Pourquoi ouverte ? Cette plate-forme est financée par la National Science Foundation (agence de moyens pour la recherche fondamentale américaine) et a pour objet d'offrir à grande échelle les services d'un supercalculateur à tout scientifique ou chercheur établi aux États-Unis. Pour soumettre vos propositions, cliquez ici. Ranger est construit entièrement sur une technologie Sun ; qu'on me pardonne de succomber brièvement à la tentation du jargon sous forme de statistiques :

  • Centre de données d'une puissance électrique inférieure à 3 MW sur une superficie d'environ 557 mètres carrés...
  • Plus de 4 000 serveurs lames Sun/Opteron à quatre cœurs dotés de 120 To de mémoire vive et exécutant CentOs
  • Puissance supérieure à 500 téraflops
  • Tâches supervisées par l'architecture Grid Engine de Sun
  • Interconnexion assurée par deux commutateurs non bloquants Magnum de 100 To (capteurs en option)
  • Gestion des données assurée par le système de fichiers Lustre sur la plate-forme Thumper
  • Capacité de stockage supérieure à 2 Po
  • Gestion des données hiérarchiques assurée par notre logiciel SAM-FS et archivage sur notre solution de stockage sur bande
  • Gestion et contrôle des systèmes pris en charge par notre solution de virtualisation xVM OpsCenter (la plus grande installation au monde).

Nous avons déployé une infrastructure considérable pour la mise en œuvre de cette installation qui peut être répliquée à l'identique, ou bien sûr à plus ou moins grande échelle, partout dans le monde pour des clients publics comme privés. Au-delà des structures publiques et de recherche, le secteur privé fait appel internationalement à une puissance accrue de calcul à des fins de profit commercial et non purement scientifiques. Notre système induit un budget de consommation électrique nettement inférieur depuis quelques années et garantit une empreinte écologique réduite.

Le tableau suivant vous donnera une idée précise du degré de performance de Ranger par rapport à ses concurrents (pour obtenir la version en direct, cliquez ici) :


La capacité de Ranger surpasse celle de tous les autres supercalculateurs financés par la National Science Foundation. Le Texas ne fait pas dans la demi-mesure.

Le directeur de Cyberinfrastructure à la NSF l'a souligné dans son adresse de bienvenue : la simulation sur ordinateur a acquis une légitimité certaine en tant que discipline d'exploration scientifique. Découverte de nouveaux médicaments, modélisation climatique, dynamique des fluides, simulation de l'univers, épidémiologie, science des matériaux : ce sont là autant d'exemples pour lesquels une installation de cette taille va stimuler les avancées scientifiques aux États-Unis comme dans le reste du monde. À ce jour, plus de 500 projets de recherche utilisent déjà Ranger qui ainsi bouleverse le monde dans lequel nous vivons. Étant donné son rattachement au réseau Teragrid de la NSF, les conclusions des études pourront être partagées dans le monde entier. L'ouverture est donc réelle. Jay Boisseau, directeur du TACC, m'informe que la limite d'applications traitables par Ranger (le TACC dispose actuellement d'environ 500 millions d'heures processeur par an ou 125 millions par trimestre) risque d'être atteinte rapidement. Pour des personnes comme Jay et le Dr. Norman, l'appétit augmente avec la capacité de stockage, contrairement à nombre d'acteurs du secteur informatique qui se contentent de consolider leurs surplus (point central de la théorie redshift de Greg).

Comment Ranger est-il né ? L'impulsion est partie de la National Science Foundation autour d'un groupe de scientifiques à l'Université du Texas passionnés par la recherche fondamentale et inspirés par le dévouement de leur supérieur Jay, aux côtés d'employés (véritablement) exceptionnels de la TACC, de Sun et d'AMD. Ces trois équipes ont fait l'impossible pour installer la machine en un temps record et pour en faire le plus grand supercalculateur au monde ouvert, et ce par un facteur de 4.

Ranger va révolutionner la recherche académique, le secteur informatique et en fin de compte la société. Telle est ma conviction, mais sur quoi s'appuie-t-elle ?

Comme je l'ai indiqué lors de mon discours, la centrale de Niagara a fourni jusqu'à 30 % des besoins en électricité des États-Unis. Le développement nécessaire à sa mise en place, en matière de génie civil et de recherche fondamentale, est comparable aux efforts consentis pour la construction de Ranger. Il s'agissait bel et bien de recherche fondamentale pure.

L'électricité a-t-elle transformé la société ? Incontestablement. La connaissance de l'histoire de l'univers au cours des premières 1,7 milliard d'années va-t-elle transformer nos vies ? Il est trop tôt pour se prononcer. C'est justement sur ce point que se penche le Docteur Norman. Sun, AMD et le chercheur de l'Université du Texas peuvent dès maintenant le seconder dans ses travaux à l'aide de la plate-forme que Sun met à la pleine disposition du secteur concurrentiel. J'ai bien failli écrire quelque chose sur « la dissipation de la nébuleuse informatique » mais j'en ai été moi-même choqué.

__________________

(Je conseille à ceux d'entre vous que le sujet intéresse de lire cet excellent résumé de la façon dont le Docteur Norman conçoit l'astrophysique appliquée à l'informatique ; cette approche s'aligne sur la plupart des travaux consacrés aux supercalculateurs au niveau international...

... en faisant l'hypothèse d'un accès libre et gratuit aux logiciels Open Source.

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vendredi févr. 15, 2008

Mon intervention à notre conférence des analystes

La semaine dernière, nous avons organisé une conférence pour les analystes marchés et financiers du monde entier. Vous trouverez ci-dessous la vidéo de mon intervention, scindée en deux parties pour en faciliter la lecture. Un analyste a trouvé que mon discours était quasiment identique à celui de l'année dernière.

Je lui ai répondu que ce n'était pas le fruit du hasard.

Si vous voulez connaître nos résultats financiers en détail -communiqués par Mike Lehman, notre directeur financier, l'opinion du marché -rapportée par Don Grantham, notre directeur international des services et ventes, ou encore nos stratégies spécifiques en termes de produits -expliquées par les responsables de nos divisions logiciels ou systèmes, cliquez ici.



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