les trois royaumes 1,585 banques et succursales de banque ; sur ce nombre 200 étaient de simples banks of deposits, et par conséquent non autorisées à émettre des billets. Parmi les autres on comptait 289 banques centrales, ayant toutes des succursales, dont, indépendamment de la Banque d'Anglerre, 195 banques particulières et 67 banques par actions en Angleterre, 18 banques par actions en Écosse, et 8 banques par actions en Irlande. A la fin d'avril 1849 il existait en Angleterre, outre la Banque d'Angleterre, 248 banques émettant des billets, dont 182 banques particulières et 66 banques par actions, en Écosse les 18 et en Irlande les s dont nous avons déjà parlé. On comptait par conséquent dans les royaumes-unis 274 banques émettant des billets, et leurs succursales. En 1850 les billets au porteur émis par les différentes banques particulières en Angleterre et dans le pays de Galles montaient à environ 4,790,000 livres sterl.; ceux des banques par actions en Angleterre et dans le pays de Galles, à 3,400,000 livres sterl.; ceux des banques d'Écosse, à 3,100,000 livres sterl. ; ceux des banques d'Irlande, à environ 6,350,000 livres sterl. Voici quel était, d'après le bilan de la semaine se terminant le 7 septembre 1850, l'importance totale de la circulation de billets au porteur: Banque d'Angleterre, 19,652,886 liv. sterl.; banques particulières d'Angleterre, 3,411,984; banques par actions, 2,611,314 livres sterl. Par conséquent, la circulation totale tant en Angleterre que dans le pays de Galles était de 25,676,184 livres sterl. En Écosse, la circulation, à la même date, était de 3,173,646 livres sterl., et en Irlande, de 4,153,979 livres sterl. La totalité des billets alors en circulation dans les trois royaumes était de 33,003,809 livres sterl. A cette époque l'encaisse des banques d'Ecosse était de 822,596, et celui des banques d'Irlande, de 1,351,652 livres sterl.

GRÈCE. - Dès le 11 avril 1841 le gouvernement grec rendit une loi portant que la BANQUE NATIONALE alors projetée serait légalement constituée aussitôt que 2,600 de ses actions, chacune au capital de 1,000 drachmes, auraient été souscrites. Les souscripteurs d'actions ne s'étant pas présentés en nombre suffisant, le projet de loi fut modifié en ce sens que le nombre des actions à souscrire pour la constitution légale de la Banque fut réduit à 1,500. Il fut en outre stipulé que les deux tiers du capital seraient employés en prêts sur propriétés foncières, sur matières d'or et d'argent et aussi en escomptes. Tout emprunt sur hypothèque s'amortit au moyen d'annuités; cependant le débiteur est libre de se libérer plus tôt. Les billets émis par la Banque sont reçus par toutes les caisses publiques comme comptant, et la Banque est investie pour vingt-cinq années du privilége d'en émettre. Les billets émis ne doivent pas dépasser les deux cinquièmes du capital de la Banque, et un quart doit constamment se trouver représenté par des espèces en caisse. Tous les six mois la Banque est tenue de rendre public son état de situation. Quand les dividendes afférents aux actionnaires dépassent 7 pour 100, le surplus des bénéfices, déduction faite de gratifications aux employés, et dont l'assemblée générale fixe la quotité, est réparti encore pour les trois quarts entre les actionnaires, tandis que l'autre quart va augmenter le fonds de réserve. Au commencement de l'année 1842 Ja Banque commença ses opérations avec un capital de 3,472,000 drachmes, représenté par 3,472 actions; et dès le mois d'avril elle établit une caisse d'escompte à Syra. Dès la même année une succursale de la Banque était créée à Patras. A la fin de 1842 son capital était de 3,949,000 drachmes, représentant 3,949 actions. La crise financière qui se déclara au printemps de 1848 força la Banque à solliciter du gouvernement un prêt de 1,500,000 drachmes. Mais le trésor s'étant trouvé dans l'impossibilité de le faire, le parlement autorisa la Banque à suspendre pendant cinq mois le remboursement de ses billets; autorisation qui fut encore prolongée de six mois (jusqu'en mars 1849). A la fin du semestre

expirant le 30 juin 1849, l'ensemble des opérations de la Banque pendant ce semestre s'était élevé à 7,395,205 drachmes. L'encaisse était de 907,905 drachmes, les billets en circulation s'élevaient à 1,101,100 drachmes. Chaque action de 1,000 drachmes, outre son dividende fixe et régulier de 3 pour 100, avait touché, pour ce même semestre, un dividende extraordinaire de 3/5 pour 100. Le dividende extraordinaire pour le second semestre de l'année 1850 avait été de 9/10 pour 100. HONGRIE. La Banque commerciale hongroise de Pesth fut fondée en 1842, au capital de 1 million de florins, argent de convention, représenté par 2,000 actions de 500 flor. chaque. Ses opérations consistent dans l'escompte des effets de commerce, les virements de parties, la garde des dépôts, les prêts sur garantie, et la réception de dépôts productifs d'intérêt. Les événements de 1848 mirent le gouvernement hongrois dans la nécessité d'émettre par l'intermédiaire de la Banque une masse de billets descendant jusqu'au taux de 1 florin; ces émissions s'accrurent encore quand une espèce de gouvernement républicain se fut établi dans le pays; mais une fois que les troupes impériales eurent replacé la Hongrie sous les lois de l'Autriche, le gouvernement de l'empereur refusa de les reconnaître. Le 28 août 1848 la chambre aulique de Hongrie avait commencé par autoriser l'émission de 61 millions de florins en billets de la Banque, et avait assigné en garantie de leur remboursement en espèces les différents domaines et revenus de l'État. Les coupures étaient de 1, 2, 5, 10, 50, 100 et 500 flor. La première émission eut lieu à 12,500,000 flor., avec l'approbation du palatin, l'archiduc Étienne, et sur la base d'un dépôt en espèces de 5 millions de florins, mais qui ne fut effectué que par la réserve d'environ 4 millions de flor. en billets de 1 et 2 flor. Par contre, le gouvernement hongrois déposa à la Banque, tant en or qu'en argent, environ 1,900,000 flor. La Banque de Pesth, qui jusque alors avait prospéré, souffrit singulièrement des événements de 1848 et de 1849. Dans l'assemblée générale tenue en août 1850, la commission de comptabilité annonça que, décompte fait de l'intérêt annuel de 5 pour 100 à payer aux actionnaires, il ne restait d'autre bénéfice net qu'une somme de 18,411 flor., qu'on décida de verser au fonds de réserve. La Banque a le droit de créer des succursales, et dès 1845 elle en avait usé à Kaschau.

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ITALIE. - Le royaume de NAPLES possédait autrefois sept banques, qui toutes succombèrent sous le règne de Joachim Murat. En 1810 on y fonda pour en tenir lieu la Banque des Deux Siciles, créée au capital de 4,000 actions de 250 ducats, autorisée à faire l'escompte des effets de commerce, à prêter sur dépôts de matières précieuses, d'effets publics et de marchandises, à émettre des billets au porteur et à vne, et qui jouit d'un excellent crédit. Elle fait aussi des affaires pour son compte particulier, et effectue tous les payements du gouvernement, qui délivre des mandats sur elle. Elle a en Sicile des succursales, à Palerme et à Messine. En 1827 on fonda à Naples, au moyen d'actions, une caisse de prêt et d'hypothèque, la Banca fruttuaria, chargée de seconder les efforts de l'industrie et de l'agriculture, avec un capital de 600,000 scudi. Cet établissement se charge aussi de constituer des rentes viagères. La Compagnia sebezia promotrice delle industrie nazionali, fondée à Naples en 1833, au capital d'un million de ducats, est une banque de virement.

La Banque de Saint-Georges, fondée par actions à GÊNES, avait fait autrefois des avances considérables à la république, en garantie desquelles on lui avait affecté la plupart des revenus publics, et notamment le produit des douanes. Après avoir été pillée en 1746 par une armée autrichienne, elle fut obligée de suspendre ses payements; mais elle ne tarda pas à prospérer de nouveau. En 1800, Masséna, pour payer l'arriéré de solde dû à ses troupes, fut obligé de s'em parer des fonds de la Banque, et ils ne furent que très-imparfaitement restitués. La Banque de Saint-Georges continua

BANQUE

ses opérations jusque dans ces ferniers temps; mais eile fut remplacée au commencement de l'année 1844 par la Banca di Genova, fondée par actions, au capital de 4 millions de lire, mais qui dès les premiers mois de 1850 fut réunie à la Banque de Turin, et réorganisée alors sous la dénomination de Banque nationale. Chacune des deux banques émet cependant des billets particuliers. La seconde section de cette Banque nationale, la banque de Turin, ne date que de 1847, époque où elle fut fondée, sur le modèle de celle de Gênes, au capital de 4,000,000 lire, représenté par des actions de 1,000 lire. La nouvelle Banque nationale est tout à la fois banque d'escompte, de dépôt, de virement et de circulation, et son privilége est de trente ans. A la date du 4 janvier 1850 la Banque de Gênes avait en circulation pour 36,916,250 lire de ses billets.

A ROME florissait autrefois une banque d'État qui avait en même temps pour annexe une maison de prêt, la banca del Spirito-Santo; elle existe bien encore, mais elle n'a plus depuis longtemps aucune importance. En 1834 on fonda sous le nom de Banca romana, et par actions de 500 et coupons de 250 scudi, une banque d'escompte au capital de 2 millions de scudi. Ses billets étaient aussi reçus comme comptant dans toutes les caisses publiques. Elle était placée sous la surveillance du gouvernement, qui nommait son gouverneur, et organisée en tous points sur le modèle de la Banque de France. Elle subit des chocs nombreux, et en 1848, à cause de l'empressement avec lequel on vint de tous côtés lui réclamer le remboursement de ses billets, elle fut obligée d'interrompre ses escomptes. Ensuite elle obtint provisoirement l'autorisation de ne point rembourser ses actions, d'émettre de petites coupures de 1 et 2 scudi, et en 1849 le cours forcé de ses billets. Ayant à cette époque fait au gouvernement républicain des avances que plus tard le gouvernement pontifical refusa de reconnaître, elle se trouva dans les plus cruels embarras, surtout à cause de la stagnation complète des affaires; et la crise qu'elle subit alors fut tellement grave, qu'il devint impossible de songer à y porter remède à l'aide de palliatifs. En conséquence, le gouvernement résolut d'édifier sur ses ruines une nouvelle banque, la Banca dello Stato Pontificio, avec des succursales à Ancône et à Bologne. Après plusieurs tentatives inutiles faites pour réaliser ce projet, son capital fixé à 600,000 scudi seulement, et représenté par 3,000 actions de 200 scudi, ayant été complétement souscrit, il fut enfin possible de la constituer définitivement le 22 février 1851.

Il existe en TOSCANE deux banques par actions: le Comptoir d'escompte ou Banque de Livourne, qui s'occupe d'escompte et de circulation, et la Caisse d'escompte de Flo

rence.

On a fondé à LUCQUES en 1850 une caisse d'escompte. L'origine de la Banque de VENISE fut, dit-on, un prêt fait en 1171 à la république par une association de marchands; et depuis lors elle resta constamment le plus fort des créanciers de l'État. C'était une banque de dépôt et de virement. Son crédit fléchit singulièrement lorsque Venise fut prise par les Français en 1797, puis cédée par ceux-ci, comme indemnité, à l'Autriche. Après la réunion de Venise au royaume d'Italie, elle fut complétement supprimée, en 1808. En 1848, pendant la courte durée du gouvernement républicain, on fonda à Venise une Banque nationale, qui succomba lorsque la ville eut été contrainte de se soumettre de nouveau à l'Autriche.

NORVÈGE, — Une banque de circulation ( Rigsbank) sut fondée en 1815 à Drontheim, avec mission de retirer peu à peu de la circulation l'immense quantité de papiers de tout genre qui circulaient dans le pays et de régulariser ses rapports monétaires avec l'étranger. On la créa au capital de 2 millions de spéciès et par actions. L'échange contre espèces des billets qu'elle émet peut non-seulement avoir lieu au siége de l'établissement, mais encore, par suite de dispo

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469 sitions récentes, dans les succursales qu'elle a établies a Christiania, Bergen, Christiansand, Drammen et Skeen. C'est tout à la fois une banque de prêt, de virement, d'escompte et de dépôt. Elle accorde un petit intérêt aux dépôts qui lui sont confiés. Ses billets (de 100, de 50, de 10, de 5, de 1, de 1/2 et de 1/3 de spéciès) restèrent longtemps au-dessous du pair; mais depuis 1841 ils sont partout acceptés à l'égal de l'argent monnayé. Il ne doit jamais y avoir en circulation pour plus du double de l'encaisse métallique de la banque. PAYS-BAS. La banque la plus ancienne de la Hollande est la Banque d'Amsterdam, qui fut fondée en 1609, à l'effet de donner un cours certain à l'argent en barres. Placée sous la surveillance et l'administration directes de la ville d'Amsterdam, c'était avant tout une banque de virement de parties et de dépôt. Quand en 1672 une armée française parvint jusqu'à Utrecht, une panique se déclara parmi les détenteurs de ses billets, et ce fut à qui accourrait en réclamer le remboursement; mais elle fit face à tous ses engagements sans la moindre hésitation, et cette attitude en pareille circonstance contribua singulièrement à consolider son crédit. En 1790 elle commença à restreindre le remboursement de ses effets, et en 1794 force fut à la direction d'avouer que depuis cinquante ans elle s'était mise à découvert de 10 millions et demi de florins avec la compagnie des Indes orientales, la ville d'Amsterdam et les états de Hollande et de la Frise occidentale. Ses billets subirent immédiatement une dépréciation de 5 pour 100, et cette baisse alla bientôt à 16pour 100 au-dessous de la valeur nominale des titres. Les capitalistes retirèrent successivement la plus grande partie de leurs dépôts, et l'importance des opérations de la banque alla toujours en décroissant jusqu'en 1820, époque où elle fut mise en liquidation. En 1824 elle fut remplacée par la Banque des Pays-Bas, organisée tout à fait sur le modèle de la Banque d'Angleterre, et investie d'un privilége devingt-cinq ans, qui en 1838 fut augmenté de vingt-cinq années de plus. Son capital se composa à l'origine de 5,000 actions de 1,000 florins; mais on ne tarda pas à le porter à 10 millions, puis en 1840 à 15 millions. Ses billets au porteur sont de 1,000, de 500, de 300, de 200, de 100, de 80, de 60, de 40 et de 25 florins. Indépendamment des affaires d'escompte, du commerce des métaux précieux, des monnaies étrangères d'or et d'argent, enfin de prêts sur consignation d'or ou d'argent en barres ou de monnaies étrangères, elle s'occupe aussi de la fabrication des monnaies pour le compte du gouvernement. Elle est administrée par un président, un secrétaire et cinq directeurs.

Il existe en outre depuis 1806 à Amsterdam une institution de crédit appelée Caisse d'association, avec un capital d'un million de florins, représenté par des actions de 2,000 florins. Elle fait les encaissements et les payements, conserve les sommes qui lui sont versées, fait des avances sur des traites et autres bonnes valeurs, et opère les recouvrements en province. Elle est gérée par deux directeurs et cinq commissaires.

POLOGNE. — La Banque nationale de Pologne, banque d'État, fut fondée en 1828, et le gouvernement lui assigna pour capital 10 millions de florins de Pologne en espèces (environ 7 millions de francs), 10 millions en rescrits domaniaux et 10 millions en valeurs diverses. En 1834 son capital fut porté à 42 millions de florins, et en 1841 à 8 millions de roubles d'argent (53,500,000 florins de Pologne). Elle a pour mission de fonctionner comme banque de virement et d'amortir la dette publique, de conclure des emprunts pour la direction générale du crédit agricole, et de faire des affaires en effets publics, en escomptes de traites et en prêts sur consignations, et aussi de se livrer à de grandes opérations et entreprises industrielles. Elle accepte des dépôts qui ne sauraient être moindres que 200 florins et qui portent intérêt, de même que les dépôts publics et les fonds provenant des diverses caisses de l'État qu'elle est chargée de centraliser. En 1839 les

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billets de caisse d'État furent transformés en billets de banque de 5, 10, 50, 500 et 1,000 florins. Par suite de l'introduction du système monétaire russe en Pologne, ces billets furent retirés de la circulation et remplacés par des billets de 1, 3, 5, 10, 25, 50 et 100 roubles d'argent. Le montant de leur circulation est égal au capital de la Banque, 8 millions de roubles d'argent. Dans ces dernières années la Banque nationale a fait des opérations extrêmement avantageuses, et en 1851 le gouvernement russe s'occupait de la transformer en succursale de la Banque de commerce de Saint-Pétersbourg. PORTUGAL. La Banque nationale, fondée en 1822 à Lisbonne, avec un capital de 5 millions de milreis, divisé en actions de 500 milreis, est une banque d'escompte et de circulation. Elle est constamment venue en aide au gouvernement en lui faisant des avances moyennant la concession de certaines branches du revenu public à titre de garantie. Aussi les billets émis par la banque sont-ils beaucoup au-dessous du pair. En septembre 1849 ils perdaient encore 37 pour 100. Une meilleure administration de l'établissement eut pour résultat de relever rapidement le cours de ses billets, qui à la date du 19 septembre 1850 ne perdaient plus que 6 pour 100. A la fin d'août de la même année la masse de ses billets en circulation était d'environ 25 millions de milreis. A la date du 19 septembre 1850 le cours moyen des actions de la Banque variait entre 375 et 380 milreis. Cette Banque possède une succursale à Oporto.

La Banque commerciale d'Oporto fut fondée en 1835, au capital de 2 millions de milreis. C'est une banque d'escompte et de circulation. Le 18 août 1850 ses actions étaient cotées à la bourse de Lisbonne à 200-204 milreis, valeur en billets de la Banque de Lisbonne.

RUSSIE. — En 1768 l'impératrice Catherine fonda à SaintPétersbourg, sous la dénomination de Banque d'assignation, une banque d'État de circulation, qui dans les dix-huit premières années de son existence n'émit que pour 40 millions de roubles d'assignations, lesquelles par conséquent restèrent constamment à peu près au pair. En 1786 on créa, indépendamment de cette banque, une Banque d'État de prét et de dépôt, en relations intimes avec la première, ne formant même avec elle jusqu'à un certain point qu'un seul et même établissement, et chargée de faire sur hypothèque des prêts en assignations de banque, dont le chiffre d'émission fut porté à cet effet jusqu'à 100 millions. Ces deux établissements avaient pour mission de s'occuper d'opérations d'escompte. Les guerres rendirent nécessaires de plus importantes émissions de billets; à la mort de l'impératrice elles s'élevaient déjà à 157 millions, et plus tard elles atteignirent le chiffre de 577 millions. Par su'te de la guerre de 1807 et de la position dans laquelle la Russie se trouva placée jusqu'en 1816, la valeur du rouble en papier descendit jusqu'à 75 centimes environ. Mais à partir de 1816 des mesures furent prises pour porter remède à cet état de choses. La valeur du rouble d'argent fut légalement fixée à 4 roubles en papier, et les assignations de banque furent reçues à ce taux dans toutes les caisses publiques. La valeur du rouble en assignations de banque revint à varier entre 80 et 95 centimes. Le 1er janvier la masse des assignations de banque encore en circulation s'élevait à 595,776,310 roubles papier. Un oukase en date du 1er (13) juillet 1839 fixa définitivement le cours des assignations à 3, roubles en assignations pour 1 rouble en argent. Mais en 1843 l'empereur décida que ce papier serait successivement retiré de la circulation; il a été remplacé depuis par un nouveau papier d'État circulant à l'instar de l'argent, qu'on appelle billets de crédit de l'empire; et il ne reste plus aujourd'hui en circulation qu'une très-minime quantité des anciennes obligations. A la suite de cette mesure l'assignation de banque a été complétement supprimée en 1848.

En 1818 on fonda à Saint-Pétersbourg, comme institu

tion publique, la Banque du Commerce, avec mission de faire circuler au moyen de comptes courants les espèces d'or et d'argent de même que les métaux précieux en barres, de prendre des dépôts moyennant intérêt, de faire des affaires d'escompte et de prêt sur consignations de marchandises d'origine russe. Il fut expliqué que son capital se composerait successivement de toutes les sommes versées dans les comptoirs d'escompte de la Banque d'assignation, des intérêts qu'elles auraient produits et du transport annuel jusqu'à concurrence de 4 millions de roubles du capital de l'expédition particulière de la Banque de prêt de l'empire; transfert qui devait se continuer jusqu'à ce que le capital de fondation ainsi constitué eût atteint le chiffre de 30 millions de roubles. On n'est pas admis à y obtenir un compte de virement sans un versement d'au moins 500 roubles, et toutes dispositions sur la Banque doivent être à vingtquatre heures de vue. Les effets et les traites présentés à l'escompte ne sauraient être à plus de six mois d'échéance. La Banque accorde 5 pour 100 d'intérêt aux dépôts qui lui sont faits pour trois mois au moins. Elle escompte les effets à une seule signature quand le créeur lui paraît solvable et qu'il ne s'agit que de sommes au-dessous de 10,000 roubles. Au-dessus, les effets et les traites doivent être revêtus d'au moins deux signatures réputées bonnes et valables. L'administration de la Banque se compose d'un directeur général, de quatre sous-directeurs désignés par le gouvernement et de quatre sous-directeurs nommés par le commerce. Il leur est ordonné de présenter au ministre des finances des états de situation hebdomadaires, mensuels et annuels. Depuis sa création la Banque n'a eu à supporter aucune espèce de crise ni de perturbation, et elle publie chaque année le tableau le plus complet de ses opérations et de sa situation. Elle a des comptoirs à Moscou, à Archangel, à Odessa, à Riga, à Astrakan, à Kief, à Wladew, et à Katherinenburg, de même que, à l'époque des foires, à Nischni-Novgorod et à Irbitsch; tout récemment encore elle vient d'en établir de nouveaux à Charkof et à Rybinsk.

Il existe depuis 1779 à Astrakan une banque particulière, et il en a été également établi dans ces derniers temps à Porchof, à Tould et à Helsingfors (Finlande).

La banque urbaine de Libau (Courlande) fait des opérations d'escompte et des prêts sur consignations.

Depuis plusieurs années le gouvernement russe a fondé des banques à l'usage des simples villages. Ces établissements, désignés sous le nom de Banques de prêt des paysans, font des avances sur propriétés foncières, et sont d'une grande utilité à l'agriculture.

SUÈDE. En 1657 le gouvernement suédois fonda à Stockholm la Banque de la Diète, au capital de 300,000 spéciès thalers. Elle faisait surtout des affaires de prêt, émettait des billets au porteur, et s'occupait aussi de virements de parties. A la mort de Charles XII elle possédait un fonds de 5 millions de rixdalers. Mais dans la première moitié du dix-huitième siècle elle mit en circulation pour plus de 600 millions de rixdalers de cuivre, d'où il résulta que non-seulement les métaux précieux, mais encore les monnaies de cuivre et jusqu'aux monnaies de laiton, dites slantes, abandonnèrent la Suède pour passer à l'étranger, et que les billets de la banque tombèrent à 33 pour 100 au-dessous de leur valeur nominale. Gustave III essaya bien de remettre quelque ordre dans les finances et de retirer peu à peu de la circulation les billets de rixdales de cuivre; mais ses guerres contre la Russie l'empêchèrent de réaliser complétement ses projets à cet égard, et le mirent même dans la nécessité de faire de nouvelles émissions de papier-monnaie, ce qui acheva de faire disparaître de Suède toute espèce de monnaie d'argent. En 1829 le gouvernement s'occupa encore une fois du soin de porter remède à un état de choses si préjudiciable à la prospérité générale. Il fixa la valeur du rixdale de banque à 3/8 de rixdale d'argent, en même temps qu'il

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décida que les billets émis par la banque seraient retirés de la circulation et changés contre espèces aussitôt que la banque posséderait un encaisse métallique égal aux cinq huitièmes de ses billets. C'est ce qui arriva en 1835, époque où commença le remboursement en espèces des billets dont la circulation avait alors atteint le chiffre de 32 millions de rixdales. Ils circulaient surtout en Finlande, mais ils y furent démonétisés en 1342. Cette mesure, en faisant affluer à la banque une masse de demandes de remboursement de ses billets, la mit dans de très-grands embarras, car à la date du 1er octobre 1842 elle avait été déjà obligée de rembourser pour 1,962,471 spéciès thalers en billets, ce qui réduisait le chiffre de sa circulation à 91,841,932 rixdales. La Banque ouvre des crédits en compte courant, et possède des comptoirs de prêt à Gothembourg et à Malmo. A la fin de 1845 son encaisse se composait de 13,377,524 rixdales argent de banque (à 3/8 de rixdale argent), ses dettes actives se montaient à 31,023,181 rixdales, sa dette de banque de prêt (représentée par des mandats et des obligations en circulation et portant intérêt) à 738,932 rixdales, ses billets en circulation à 23,724,410 rixdales. Les bénéfices pour l'année 1845 s'étaient élevés à 1,038,153 rixdales argent de banque.

On compte en outre en Suède six banques particulières: celles de Scanie, de Smæland, de l'Ostrogothie, de Wermland, d'Erebro et de la Dalécarlie, qui toutes émettent des bilets à vue et au porteur. Au commencement de l'année 1846 la totalité de ces billets en circulation était de 9,103,000 rixdales de banque. Ces différentes banques sont toutes en voie de prospérité, et il n'est pas rare de les voir répar tir des dividendes annuels de 12 et de 15 pour 100 à leurs actionnaires. En 1845 une loi décida qu'à l'avenir toute banque particulière ne serait autorisée ou prolongée qu'à la condition : 1o de la solidarité de tous les intéressés; 2o de ne point émettre de billets de la valeur de moins de 6 2/3 rixdales, leur taux minimum restant provisoirement fixé à 3 1/3 rixdales.

Enfin il existe en Suède diverses caisses ou banques hypothécaires, prêtant toutes à 4 pour 100, et dont les obligations ont surtout cours à la bourse de Hambourg. Les principaux de ces établissements sont les caisses hypothécaires des propriétaires de mines de l'Ostrogothie, de Wexic, etc. SUISSE. 1l existe deux banques à Genève :

La Banque de commerce, fondée par actions, qui a remplacé en 1846 l'ancienne Caisse de dépôt et de virement, qui était une banque particulière. C'est une banque d'escompte, de virement et de circulation. Son capital est de 1,550,000 francs. En 1848 l'ensemble de ses opérations s'éleva à 146,327,709; cependant ses actionnaires ne touchèrent que 1 1/2 de dividende. Au 31 décembre 1848 son encaisse était de 4,577,253 francs, et ses billets en circulation de 2,104,600 francs, plus 205,517 francs de mandats de caisse. La Banque de Genève fut ouverte le 1er juillet 1848, avec un capital nominal de 3 millions de francs, dont, aux termes de la nouvelle constitution, la ville de Genève dut souscrire la moitié. L'autre moitié devait être le produit du placement de 1,500 actions de 1,000 francs; mais à la date du 30 juin 1849 on n'en avait pu placer en tout que 162. C'est une banque d'escompte, de prêt, de virement et de circulation. La première année rapporta aux actionnaires 2 1/2 de dividende. Au 31 décembre 1849 son encaisse était de 326,224 francs, le montant de ses billets en circulation de 361,900 francs, et elle avait avancé au canton 225,000 francs.

La Banque de Zurich fut fondée le 5 juin 1837, au capital de 1 million de florins en actions de 500 florins; c'est une banque d'escompte, de prêt, de virement et de circulation. Ses billets, désignés sous le nom de certificats de caisse, sont de 100, de 20 et de 10 écus de Brabant. Le montant de ses billets en circulation et des dépôts remboursables à un mois ne doit pas dépasser le triple de son encaisse métallique. La banque émet aussi des billets à ordre payables à

471 présentation au bout d'un certain nombre de jours : elle a une succursale à Winterthur et des caisses où ses billets sont remboursables en espèces à Zurich et à Winterthur. Elle est autorisée à fonder des succursales dans les autres villes de la confédération. En 1848 son chiffre total d'affaires s'est élevé à 41,004,039 francs, et ses bénéfices nets à 63,335 florins.

La Banque de Bále, reconstituée le 10 mars 1845, est la continuation de la banque de dépôt et de virement fondée dans cette ville le 1er janvier 1844. Son capital est de 500,000 francs, représenté par des actions de 5,000 francs, mais peut être accru à volonté. Elle s'occupe d'encaissements, de payements, de virements, de conservation de dépôts, d'émission de billets de banque et de mandats de caisse ainsi que de billets à ordre, d'escomptes, de prêts sur marchandises et sur hypothèques, d'achats d'effets publics et d'obligations de la ville de Bâle. Elle accepte des dépôts produisant intérêt. Les billets qu'elle émet sont de 100 et de 500 francs. En 1849 le chiffre total de ses opérations fut de 54,048,144 francs, et son bénéfice net de 28,264 francs, déduction faite de l'intérêt de 4 pour 100, payable à ses actionnaires, ainsi que de la part à faire, d'après ses statuts, à son fonds de réserve. Indépendamment de leurs 4 pour 100 d'intérêt, les actionnaires touchèrent environ 2 3/4 de dividende.

La Banque cantonale de Berne, fondée en 1833, fut réorganisée en 1846. C'est une banque purement urbaine, fondée par la ville au moyen d'un versement spécial de 3 millions de francs. Elle accorde des crédits en comptes courants, prête sur consignation, escompte, reçoit des dépôts, prend des capitaux à intérêt et émet des billets de 20, de 30 et de 100 francs. Les émissions ne doivent pas dépasser le chiffre de 2 millions, et ces billets sont acceptés comme argent dans toutes les caisses publiques. Le chiffre total de ses affaires en 1848 s'est élevé à 30,359,000 francs, et son bénéfice à 159,000; ce qui donnait 5 3/4 pour 100 de son capital. On ne publie point ses bilans de situation. existe aussi à Berne depuis 1847 une Caisse hypothécaire fondée par l'État au capital de 5 millions de francs. Ses opérations consistent à prêter sur hypothèque et à prendre des capitaux à intérêt.

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La Caisse cantonale de Vaud fut fondée en 1846, à Lausanne, au capital de 2 millions de francs, dont moitié devait être faite par l'État, et l'autre moitié par le placement de 2,500 actions de 400 fr. Mais à la fin de 1848 l'État n'avait encore pu fournir que 150,000 francs sur les versements qu'il s'était engagé à faire, et on n'avait pu obtenir le placement que de 960 actions environ. Malgré de si faibles ressources, cette institution ne laissa pas que d'entrer en complète activité. C'est une banque tout à la fois d'escompte, de virement, de prêt et de circulation; elle ouvre des crédits en compte courant et prête sur hypothèque. Son chiffre d'affaires pour l'année 1848 fut de près de 8 millions de francs, et elle donna 5 pour 100 de bénéfices. Ses billets sont de 50, de 100 et de 500 francs.

La Banque de Saint-Gall commença ses opérations le 1er octobre 1837. Son capital est de 1 million de florins, représenté par des actions de 250 florins, mais il peut être augmenté. Elle s'occupe d'escompte, de prêts sur consignation, de virements de parties et d'encaissements; elle prend des capitaux à intérêt, achète les traites sur les places étrangères, émet des billets au porteur et des effets à ordre payables à vue après un certain nombre de jours. Ses billets sont de 10, de 50 et de 100 florins. Au 30 septembre 1848 son encaisse, tant en métaux précieux qu'en billets, était de 604,498 florins, et le montant de ses billets en circulation de 696,000 florins. TURQUIE. La première banque qui ait fonctionné en Turquie commença ses opérations à Constantinople au mois de juin 1849. Les fondateurs de cette entreprise furent le

banquier français Alléon et le banquier itallen Baltazzi, qui en furent nommés directeurs par le sultan. Le gouvernement a remis à la banque comme première dotation 25 milfons de piastres turques, et l'a autorisée à émettre des actions jusqu'à concurrence de 100 millions de piastres. Dès le même mois de juin 1849 il en avait été souscrit pour 40 millions. C'est là un établissement d'État, et non point une banque proprement dite. Son but principal est la régularisation des cours du papier-monnaie turc (de là la part d'intérêt souscrite par l'État); et elle facilite en outre les opérations du commerce, en donnant à des conditions raisonnables des traites et des lettres de crédit sur l'Europe. Elle escompte le papier-monnaie turc à 3 pour 100 de perte, jusqu'à concurrence de son capital de 25 millions de piastres. Cette institution est malheureusement isolée; destinée à agir surtout sur l'étranger, elle ne saurait guère influer d'une manière bienfaisante sur le commerce intérieur, et aujourd'hui encore les payements de ville à ville ne s'opèrent toujours en Turquie que par l'envoi de monnaies d'or et d'argent là où ils doivent être effectués.

AFRIQUE.

La colonie anglaise du Cap possède : 1o la Banque du Cap, fondée en 1837, au capital de 73,000 liv. st., divisé en actions de 50 liv. st.; 2o la Banque africaine du Sud, ❘ fondée en 1838, au capital de 100,000 liv. st., divisé en actions de 50 liv. st.; 3o la Banque provinciale de l'Est, fondée en 1838, au capital de 40,000 liv. st., divisé en actions de 25 liv. st.; 4o la Banque coloniale, fondée en 1844, au capital de 100,000 liv. st., divisé en actions de 50 liv. st.; 3o la Banque de Port-Élisabeth, fondée en 1846, au capital de 40,000 liv. st., divisé en actions de 25 liv. st.; 6o la Banque agricole et commerciale, fondée en 1847, au capital de 75,000 liv. st., divisé en actions de 50 liv. st.; 7o la Banque de l'Union, fondée en 1847, au capital de 150,000 liv. st., divisé en actions de 10 liv. st.; 8° la Banque provinciale de l'Ouest, fondée en 1847, au capital de 20,000 liv. st., divisé en actions de 20 liv. st.; 9o la Banque de Grafreinet ( nom d'un district), fondée en 1848, au capital de 40,000 liv. | st., divisé en actions de 25 liv. st.; 10° la Société de prét de la province de l'Est, fondée en 1845, au capital de 7,500 liv. st., divisé en actions de 50 liv. st.

Une banque fondée par le gouvernement a en outre son siége dans la ville du Cap. A Maurice ( île de France) existe une banque locale, qui émet des billets circulant dans toute la colonie, et qui en raison de cette émission de papier à vue a des rapports avec le gouvernement.

Une banque d'État existe aussi au Caire (Égypte) depuis 1843, avec une succursale à Alexandrie. Elle a pour but de régulariser le cours des monnaies et possède un capital de 700,000 piastres d'Espagne. Dès 1837 le gouvernement égyptien avait fondé une banque de change, dont la banque actuelle n'est que la continuation et la transformation.

AMÉRIQUE.

ÉTATS-UNIS DE L'AMÉRIQUE SEPTENTRIONAL E, Le système des banques se propagea de la Grande-Bretagne dans ses différentes colonies, et plus particulièrement dans celles de l'Amérique du Nord. Franklin rend aux banques de ce pays la justice de reconnaître que dès leur origine ces établissements furent d'une grande utilité à l'agriculture, au commerce et à la colonisation. Mais leur nombre et leurs forces étaient alors en rapport avec la population, et par conséquent peu considérables. Ce ne fut qu'en 1791 qu'on reconnut le besoin d'une banque embrassant dans son cercle d'action toute l'Union et fonctionnant à côté des banques locales. On créa en conséquence la Banque des États-Unis, au capital de 10 millions de dollars, dont un cinquième fut souscrit par l'État. La banque s'occupait d'escomptes, d'a

vances sur consignations, d'émissions de billets, et recevait des dépôts. Jusqu'en 1810 ses dividendes annuels varièrent entre 75% et 10 pour 100. En 1811 le nombre total de toutes les banques locales existant aux États-Unis s'élevait à 88, dont on ne comptait pas moins de 55 dans les seuls États de Maine, New-Hampshire, Massachusetts, Rhode-Island, Connecticut et New-York, bien qu'ils ne formassent que le tiers de la population totale de l'Union. Jusque dans ces derniers temps elles ont continué à faire les mêmes opérations que la banque nationale. En 1811 celle-ci voulut réviser ses statuts; mais on lui en refusa l'autorisation. Par suite de la guerre avec l'Angleterre, toutes les banques durent en 1812 suspendre le remboursement en numéraire de leurs billets; mesure qui obtint d'ailleurs la sanction de la législature; jusqu'à cette époque elles n'avaient escompté que des traites et effets ayant moins de soixante-cinq jours d'échéance; depuis lors, elles ont admis à l'escompte des effets payables à quatre et même à six mois, système auquel on doit attribuer en grande partie les nombreuses catastrophes commerciales qu'ont subies les États-Unis. L'engagement pris de recommencer le remboursement des billets après la cessation des hostilités avec l'Angleterre ne fut point tenu en 1815; tout au contraire, au lieu de restreindre les affaires et de diminuer de la sorte la masse de papier en circulation, on en émit une telle quantité qu'il en résulta pendant plusieurs années les plus graves perturbations pour le commerce et la colonisation.

On fonda ensuite en 1816 une nouvelle Banque des États-Unis, avec un privilége expirant au 30 mars 1836. On émit à cet effet 35,000 actions à 100 dollars chaque, dont la cinquième partie fut souscrite par le gouvernement lui-même. On devait y verser 7 millions en numéraire et 28 millions en effets publics; mais en réalité elle n'encaissa que 2 millions en numéraire, 21 millions en effets publics et 12 millions de ses propres actions en garantie. Le gouvernement ne versa rien du tout, et ne laissa pas pourtant que de se faire créditer sur les livres de la banque de l'intérêt à 6 pour 100 d'un versement qu'il n'effectua jamais. Le siége principal de la Banque était à Philadelphie, et ses vingt-cinq succursales se trouvaient réparties entre les villes les plus considérables de l'Union. Son cercle d'activité fut exactement le même que celui de la banque qu'elle avait remplacée. Elle ne pouvait point acheter d'effets publics, ni posséder d'autres propriétés foncières que celles que lui adjugeraient les tribunaux pour non-remboursement de prêts hypothécaires. La circulation de ses effets varia pendant plusieurs années entre 10 et 20 millions de dollars; mais au mois d'octobre 1835 elle s'élevait à 25 millions de dollars. Ses billets étaient généralement de 5 et de 10 dollars, avaient cours dans toutes les parties de l'Union et étaient même reçus comme argent dans les caisses publiques. En 1817 ses actions avaient atteint le cours de 156. Elle prêta alors une somme extrêmement considérable, en prenant en garantie de ses propres actions, non pas au pair, mais au cours de 150. Les emprunteurs firent faillite; les actions de la banque subirent une forte dépréciation, et il en résulta pour elle une perte énorme. En 1819 un grand nombre de banques locales tombèrent en déconfiture, notamment dans les contrées agricoles du sud et de l'ouest, et leurs faillites amenèrent des désastres sans nɔmbre. De 1824 à 1829, plusieurs des États composant l'Union américaine prirent des mesures pour prévenir à l'avenir le retour de semblables catastrophes. Mais ou elles furent insuffisantes, ou on les observa mal, parce que le pouvoir exécutif n'avait pas à sa disposition les moyens coërcitifs qui lui eussent été nécessaires. En 1830 la banque des ÉtatsUnis avait 23 succursales et deux agences, avec une circulation de billets de 13,347,657 dollars. Les dividendes annuels à cette époque étaient régulièrement de 7 pour 100. On comptait en outre cette même année-là, dans toute

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