Championnat de France 1925/26
Il n'y a toujours que deux clubs pour se disputer le championnat de France. On notera quand même que, dans la mesure où Belges et Espagnols ne se sont pas déplacés pour la Grande Semaine de Luchon-Superbagnères, l'équipe seconde du CSHP y a affronté une sélection de hockeyeurs pyrénéens (3-3), premier signe d'une équipe hors des deux pôles Paris et Chamonix depuis la guerre.
Le 25 janvier 1926 à Chamonix :
Chamonix Hockey Club - Club des Sports d'Hiver de Paris 0-1 (0-1,0-0)
Le match pour le championnat de France était déséquilibré l'an passé. Cette fois, il s'annonce palpitant entre le CSHP, mis en jambes par sa victoire dans la Coupe Doyen dans les jours précédents, et Chamonix, qui a représenté la France aux championnats d'Europe, où les Parisiens n'ont pas pu se déplacer.
Le jeu est rapide et ardent dès le début de la partie. On se déplace d'un camp à l'autre, et les attaques sont arrêtées aussitôt amorcées. On note tout de même un léger avantage au CSHP, qui aboutit à un but de l'arrière Smith à la septième minute sur une superbe descente individuelle. Les Chamoniards défendent bien, arrivent très vite sur le palet et couvrent les démarrages parisiens, ce qui leur permet de reprendre le dessus dans le jeu avant la pause.
La seconde période est aussi dominée par le CHC, sous l'impulsion d'Albert Hassler. Le meilleur joueur français avait connu une drôle de mésaventure en mars : en sautant sur le grand tremplin de Chamonix, il avait, au moment de la réception, heurté une paire de bâtons que quelqu'un avait laissé traîner par négligence, et avait eu les ligaments de la cheville déchirées. Ces quelques semaines d'arrêt n'ont pas empêché Hassler de retrouver la motivation pour cette nouvelle saison. C'est lui élève le rythme et qui revient sans relâche à l'offensive, sans parvenir à égaliser.
Le niveau de jeu de ce match très attendu n'a finalement pas atteint des sommets, car les esquisses de combinaisons collectives y ont été fugitives. L'unique but a d'ailleurs été marqué sur une action sans soutien. Trop de passes et de contrôles ont été mal assurés. Chaque camp s'est beaucoup appuyé sur un arrière - le capitaine du CSHP Alfred de Rauch et le président du CHC Philippe Payot - très sûr défensivement mais un peu lent pour redémarrer, d'où un jeu qui s'est un peu éteint.
Au CHC, Monnard et même Hassler n'ont pas semblé dans leur meilleure forme. Au CSHP, le centre américain Chisholm a été moins convaincant sur une grande patinoire en plein air, où il a eu trop tendance à temporiser. Grunwald a trop tardé à centrer et s'est souvent retrouvé coincé sur son aile dans un angle impossible. La bonne surprise a été le gardien Morisson, débutant à haut niveau et déjà remarqué pendant la Coupe Doyen. Il ne pratique pourtant le hockey que depuis l'an dernier.
CHC : Bonnet / Philippe Payot, André Charlet / Joseph Monnard, Albert Hassler, Calixte Payot, Henri Couttet.
CSHP : Morisson / Alfred de Rauch - J. Smith / Hubert Grunwald - William Chisholm - Edgar Murphy (remplaçants : Mério et Delesalle, brièvement rentrés en jeu).
La saison précédente (1924/25)