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314

m/s n° 3, vol. 14, mars 98

Histoire 

de la 

M

Ă©decine 

et des 

S

ciences

(1980) ; enfin, le dernier correspond Ă 
l’histoire moderne du BCG.

De 1900 Ă  1933 : l’Ɠuvre de Calmette

En 1894, Albert Calmette fut nommé
Directeur du nouvel Institut Pasteur
de Lille, oĂč il se prĂ©occupa de la si-
tuation catastrophique de la popula-
tion trÚs touchée par la tuberculose,
créant en 1901 les premiÚres struc-
tures de prise en charge des patients
sous la forme de dispensaires Ă©duca-
tifs. En 1897, il fut rejoint par Camille
Guérin, vétérinaire qui avait travaillé
sur la tuberculose en Allemagne. A
partir de 1902, ensemble ils  Ă©tudiĂš-
rent l’infection tuberculeuse des bo-
vins produite par voie orale et se pré-
occupĂšrent plus particuliĂšrement des
modalités de pénétration des bacilles
bovins virulents au niveau de la mu-
queuse digestive. Par ailleurs, Ă  partir
de 1904, en collaboration avec
H. VallĂ©e et Rossignol, ils Ă©tudiĂšrent
la protection acquise induite par le
Bovo-vaccin (bacille humain légÚre-
ment atténué) suivant la technique
de Berhing, aprĂšs administration par
voie veineuse Ă  des veaux de six mois.
Les conclusions de ces Ă©tudes confir-
mĂšrent qu’à cĂŽtĂ© d’une certaine pro-
tection, de faible durée, cette métho-
de prĂ©sentait un risque majeur :
l’excrĂ©tion par le lait et les selles de
bacilles tuberculeux humains. Malgré
la connaissance de tous les Ă©checs
des différentes tentatives pour atté-
nuer les bacilles humains virulents,

de nouvelles et nombreuses tenta-
tives furent entreprises sans plus de
succĂšs. Mais en 1908, une observa-
tion fortuite allait les mettre sur le
chemin de la dĂ©couverte. Ce fut l’ob-
tention d’une  Ă©mulsion bacillaire fi-
nement dispersĂ©e grĂące  Ă   l’ajout
d’une goutte stĂ©rile de bile de bƓuf
dans le milieu de culture qui fut le
point de dĂ©part de cultures d’oĂč de-
vait dériver le BCG. AprÚs de trÚs
nombreuses tentatives pour obtenir
un milieu de culture approprié, le
choix définitif se fit sur des morceaux
de pommes de terre cuits dans la bile
de bƓuf pure, contenant 5 % de gly-
cĂ©rine et maintenus Ă  38 Â°C dans un
excĂšs de bile. Comme le signalait Ca-
mille Guérin [2], aprÚs quelques hé-
sitations les bacilles bovins se mirent
Ă  prolifĂ©rer et les cultures purent ain-
si ĂȘtre transplantĂ©es de 3 semaines en
3 semaines sur du milieu neuf. Mais
au bout de quelques mois, les colo-
nies types de bacilles bovins, de
sĂšches et granuleuses (rough) devin-
rent visqueuses, lisses, humides et
blanches (smooth) de façon perma-
nente. La virulence de chacune des
subcultures  Ă©tait  Ă©valuĂ©e sur des
veaux de six Ă  douze mois. AprĂšs une
légÚre augmentation initiale, les ba-
cilles issus des subcultures smooth per-
dirent graduellement leur virulence
et aprĂšs le 30

e

passage, ces bacilles

devinrent totalement avirulents, com-
me le montrĂšrent de nombreux es-
sais faits sur les vaches, les rongeurs
de laboratoire et les singes. Ces ca-

Vaccination antituberculeuse

par le BCG :

historique d’une dĂ©couverte

et de ses controverses

S

elon les résultats colligés par
l’OMS relatifs Ă  la couverture
vaccinale du programme Ă©largi

des vaccinations (PEV), la vaccina-
tion antituberculeuse par le BCG re-
présente la plus fréquemment effec-
tuĂ©e. Cela, malgrĂ©  l’existence, tout
au long de son histoire, de débats et
de controverses passionnés sur son
innocuitĂ© et son efficacitĂ©. L’impor-
tance de la rĂ©surgence de la tuber-
culose-maladie ces derniĂšres an-
nées, aussi bien dans les pays
industrialisés que dans les pays sous-
dĂ©veloppĂ©s, a suscitĂ© la rĂ©Ă©valuation
de l’efficacitĂ© vaccinale et la renais-
sance de recherches sur la tubercu-
lose et sur sa prévention vaccinale.
Le faible niveau des connaissances
sur la physiopathologie moléculaire
de la maladie, sur les mécanismes
immunitaires associĂ©s  Ă  la protec-
tion et donc sur les marqueurs utili-
sables comme tĂ©moins de l’acquisi-
tion d’une rĂ©ponse immune a laissĂ©
le champ libre aux interprétations
plus ou moins erronées des variabi-
litĂ©s d’efficacitĂ© vaccinale Ă©valuĂ©es
dans les essais cliniques.

Historique du BCG

Celui-ci se divise en trois parties, arbi-
trairement sĂ©parĂ©es :

la premiĂšre

concerne les Ă©vĂ©nements contempo-
rains d’Albert Calmette, la seconde a
trait aux développements survenus
entre sa mort (1933) et les résultats
publiĂ©s de l’essai de Chingleput

HISTOIRE

médecine/sciences 1998 ; 14 : 314-9

DE LA MÉDECINE ET DES SCIENCES

background image

315

m/s n° 3, vol. 14, mars 98

ractéristiques phénotypiques furent
conservĂ©es jusqu’au 230

e

passage

aprĂšs treize ans de subcultures suc-
cessives, et caractérisÚrent la souche
définitive appelée alors bacille bilié
de Calmette-GuĂ©rin. Mais avant d’en
arriver lĂ , que de controverses et quel
acharnement dans le travail pour dé-
montrer la stabilitĂ© de cette souche,
son absence de réversion vers la viru-
lence, donc son atténuation perma-
nente et surtout sa capacitĂ© protectri-
ce. Des passages rĂ©pĂ©tĂ©s de cobaye Ă 
cobaye, avec de fortes ou de faibles
doses, par voie intraveineuse, sous-cu-
tanée, intrapéritonéale ne furent ja-
mais associĂ©s  Ă   l’isolement d’une
souche ayant regagnĂ© sa virulence
initiale. L’injection intraveineuse de

Une  Ă©table expĂ©rimentale  (figure 1),
oĂč furent implantĂ©es des vaches
contaminantes, contenait des jeunes
génisses vaccinées, intercalées avec
des génisses témoins. Au bout de
18 mois, alors que la majoritĂ© des gĂ©-
nisses tĂ©moins Ă©taient atteintes de lĂ©-
sions tuberculeuses, aucune génisse
vaccinée par le BCG ne montraient
de lésions tuberculeuses. Par ailleurs,
les différentes expériences montrÚ-
rent que l’inoculation des bacilles at-
tĂ©nuĂ©s pouvait ĂȘtre rĂ©alisĂ©e chez les
jeunes veaux par voie orale, veineuse
ou sous-cutanée. Cette derniÚre voie
semblait la plus efficace. Les diffé-
rentes dĂ©monstrations de l’acquisi-
tion d’une protection aprùs vaccina-
tion chez les bovins furent
accompagnĂ©es d’essais de protection
chez les cobayes et chez les lapins
avec le mĂȘme succĂšs. Il fut proposĂ©
aux  Ă©leveurs, dĂšs 1921, de protĂ©ger
leurs troupeaux infectés par la vacci-
nation de tout veau nouveau-né, les
expériences en grandeur nature dans
des fermes expérimentales ayant
montrĂ© le bĂ©nĂ©fice de cette vaccina-
tion [2].
Par ailleurs, plusieurs essais prélimi-
naires avaient fourni la preuve de
l’innocuitĂ© du BCG (1 Ă  5 mg) par
voie sous-cutanée ou intrapéritonéale
chez les macaques. Mais, avant
d’étendre les essais de vaccination
prĂ©ventive qui avaient Ă©tĂ©  rĂ©alisĂ©s
chez quelques nourrissons, il parut
indispensable d’évaluer la protection
induite par le BCG de différentes es-
pĂšces de singes maintenus dans des
conditions expérimentales contrÎlées
et sans faille. C’est ce qui fut rĂ©alisĂ©
en collaboration avec le docteur Wi-
bert de l’institut Pasteur de l’ex-Gui-
nĂ©e française [2]. Comme pour l’ex-
périence des génisses en stabulation
contaminante, les jeunes singes
(chimpanzés, pithéciens) vaccinés
par voie orale (3 fois 50 mg) ou par
voie sous cutanĂ©e (1 fois 50 mg) co-
habitaient dans la mĂȘme cage, d’une
part, avec un singe de mĂȘme espĂšce
infectĂ© par voie orale et, d’autre part,
avec un ou deux singes témoins. Les
différents singes infectés et les té-
moins dans leur grande majoritĂ©  dĂ©-
cédÚrent de tuberculose.
Aucun singe vaccinĂ© ne mourut de
tuberculose. Il Ă©tait ainsi clairement

3 mg de bacilles bovins virulents
(1,2

x

10

8

bacilles vivants) entraĂźnait

réguliÚrement chez les veaux de six
mois une granulie pulmonaire aiguë
mortelle en 4 Ă  6 semaines. Les ba-
cilles cultivés sur bile, aprÚs le
30

e

passage, inoculĂ©s par la mĂȘme

voie et Ă  des doses de 1 Ă  5 mg n’en-
traĂźnaient aucune affection clinique
ni histologique prouvée lors des au-
topsies. Il en Ă©tait de mĂȘme avec des
doses trĂšs  Ă©levĂ©es (200 mg). Par
ailleurs, les veaux ainsi traités deve-
naient résistants aux inoculations in-
fectantes avec les bacilles virulents.
DÚs 1912 furent entreprises des expé-
riences qui montraient, par ailleurs,
la résistance des génisses vaccinées
mises en stabulation contaminante.

HISTOIRE

Figure 1. Dessin reprĂ©sentant une Ă©table pour l’infection tuberculeuse expĂ©-
rimentale par cohabitation. 
En rouge, les vaches contaminantes et les veaux
non protégés par la vaccination, intercalés avec les veaux vaccinés (en
blanc). (D’aprĂšs [2].)

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316

m/s n° 3, vol. 14, mars 98

dĂ©montrĂ© que l’inoculation ou l’in-
gestion de BCG, mĂȘme de doses
massives (100 mg de bacilles vivants
attĂ©nuĂ©s),  Ă©tait inoffensive pour les
chimpanzés et les pithéciens (ba-
bouins, callitriches, patas, cerco-
cĂšbes). L’injection sous-cutanĂ©e
d’une forte dose s’accompagnait
d’un abcĂšs froid qui guĂ©rissait sans
complication. En outre, ces singes
pouvaient  ĂȘtre aisĂ©ment prĂ©munis
par une seule injection sous-cutanée
de BCG, ou par cinq ingestions,
contre l’infection tuberculeuse Ă  la-
quelle ils Ă©taient exposĂ©s lors de la
cohabitation continue et Ă©troite avec
des singes artificiellement infectés et
contagieux.
ParallĂšlement, les connaissances Ă©pi-
démiologiques touchant la mortalité
infantile liĂ©e  Ă  la tuberculose permi-
rent de mesurer ses méfaits, tout par-
ticuliĂšrement chez les nourrissons vi-
vant dans des foyers oĂč  l’un des
parents  Ă©tait atteint : sur 100 dĂ©cĂšs
avant 1 an, 25 Ă  50 Ă©taient liĂ©s Ă  l’in-
fection tuberculeuse. En 1921, de-
vant les résultats expérimentaux ob-
tenus, le docteur Weill-Hallé
demandait  Ă  A. Calmette la possibili-
tĂ© de faire un essai clinique de prĂ©-
munition par le BCG chez des nour-
rissons fatalement exposés.
En juillet de la mĂȘme annĂ©e, chez un
premier nourrisson, nĂ© d’une mĂšre tu-
berculeuse morte Ă  la naissance de
l’enfant, et qui devait ĂȘtre  Ă©levĂ© par
une grand-mĂšre elle-mĂȘme tubercu-
leuse, le BCG fut administrĂ© aux 3

e

, 5

e

et 7

e

jours aprĂšs la naissance. Bien que

vivant dans un foyer tuberculeux, cet
enfant se développa normalement,
sans présenter de lésion tuberculeuse.
AprĂšs une pĂ©riode d’observation de
six mois montrant la tolĂ©rance et l’ef-
fet bénéfique de la vaccination, celle-ci
fut Ă©tendue Ă  d’autres nouveau-nĂ©s de
l’hĂŽpital de la CharitĂ© Ă  Paris, exposĂ©s
aux mĂȘmes conditions. Une premiĂšre
sĂ©rie de vaccinations, de juillet 1921 Ă 
juin 1922, porta sur 120 nourrissons,
dont 80 furent revus quatre ans plus
tard : ils Ă©taient en bonne santĂ©, vingt-
quatre d’entre eux vivaient en milieu
contaminé. Cette premiÚre expérience
montrait  Ă  la fois l’innocuitĂ© du BCG
et sa possible efficacité. De juillet 1922
Ă  la fin juin 1924, le docteur Weill-Hal-
lĂ© et le professeur Turpin vaccinĂšrent

C’est alors qu’éclata en 1929 ce qui
fut appelĂ© le dĂ©sastre de LĂŒbeck. Une
commission d’enquĂȘte, en 1932 [6],
Ă©tablira que sur les 240 enfants qui
avaient  Ă©tĂ© vaccinĂ©s par voie orale
par le mĂȘme lot de BCG, 72 (30 %)
Ă©taient morts de tuberculose, 127
(53 %) avaient fait une tuberculose
clinique avec guĂ©rison et 41 (17 %)
n’avaient prĂ©sentĂ© aucun signe cli-
nique mais une conversion tuberculi-
nique. De mĂȘme, cette commission
d’enquĂȘte  Ă©tablira que la souche de
BCG utilisĂ©e avait Ă©tĂ© contaminĂ©e
par une souche virulente de M. tuber-
culosis

(souche Kiel ; facilement iden-

tifiable en culture par son caractĂšre
pigmentaire) et qui avait Ă©tĂ© manipu-
lée dans le laboratoire produisant le
vaccin.
MalgrĂ© les rĂ©sultats de cette commis-
sion d’enquĂȘte, excluant toute res-
ponsabilitĂ© du BCG dans ces Ă©vĂ©ne-
ments, et les conclusions des réunions
d’experts internationaux (bactĂ©riolo-
gistes, cliniciens, vétérinaires), en
1928 Ă  Paris et en 1930 Ă  Oslo, il fallut
attendre juin 1948 pour que soit re-
connue de façon dĂ©finitive l’innocui-
tĂ© du BCG[7], et que puissent alors
débuter les vastes campagnes de vac-
cination antituberculeuse, ce que ne
vit pas Albert Calmette qui mourut le
29 octobre 1933.

De 1933 Ă  1980 :
l’hĂ©ritage d’Albert Calmette

Un premier aspect Ă  signaler concer-
ne l’amĂ©lioration technologique de
la réalisation des vaccinations. Alors
qu’initialement la voie d’administra-
tion recommandée par Calmette, en
particulier pour les nouveau-nés,
Ă©tait la voie orale, les enfants plus
ùgés recevant une injection sous-cuta-
née, Wallgren recommandait, dÚs
1928, la voie intradermique qui per-
mettait de diminuer en trĂšs grande
majoritĂ© les incidents locaux ou loco-
régionaux de la voie sous-cutanée [8].
C’est cette technique qui est recom-
mandĂ©e actuellement par l’OMS.
Mise au point par Rosenthal [9] une
variante vit le jour en 1937 qui consis-
tait Ă  administrer le vaccin grĂące Ă  un
multipuncteur, en particulier chez
les nouveau-nés et le nourrisson. Un
deuxiĂšme apport technologique trĂšs

une autre sĂ©rie d’enfants. Sur les
317 enfants vaccinĂ©s, 236 provenaient
de milieux apparemment non conta-
minés et 77 de parents tuberculeux.
Sur les 14 décÚs relevés, 1 seul concer-
nait une atteinte tuberculeuse chez
une enfant vivant en milieu contami-
nĂ©. Ces rĂ©sultats Ă©taient communiquĂ©s
le 24 juin 1924 Ă  l’AcadĂ©mie de MĂ©de-
cine de Paris. AussitĂŽt, affluĂšrent les
demandes de vaccin, tant de France
que de l’étranger. Le 1

er

juillet 1924,

Ă©tait alors crĂ©Ă©  Ă   l’institut Pasteur le
premier centre de fabrication et de
distribution gratuite de BCG [2].
En février 1927, apparut le rapport de
M. Moine (statisticien du ComitĂ© na-
tional de DĂ©fense contre la Tubercu-
lose) auquel avait Ă©tĂ© confiĂ©e l’analyse
des différentes fiches individuelles des
enfants vaccinés par le BCG.
Sur 21 200 enfants vaccinĂ©s, 970 en-
fants de 0 Ă   1 an  Ă©taient enregistrĂ©s
comme ayant vécu dans un foyer tu-
berculeux. Parmi ceux qui avaient
Ă©tĂ© vaccinĂ©s 1 Ă  2 ans auparavant, la
mortalitĂ© globale Ă©tait de 8,9 % et la
mortalitĂ© tuberculeuse de 0,8 % ; au-
cune mortalitĂ© par tuberculose
n’était enregistrĂ©e chez les enfants
vaccinés depuis plus de 2 ans. Pre-
nant en compte les décÚs par causes
non spĂ©cifiĂ©es comme pouvant ĂȘtre
attribuĂ©s par dĂ©faut Ă  la tuberculose,
M. Moine chiffrait alors la mortalité
tuberculeuse pour l’ensemble des
970 enfants vaccinés et vivant dans
un milieu infectĂ©, Ă  3,9 %, chiffre trĂšs
largement inférieur au taux moyen
de mortalitĂ© des enfants de la mĂȘme
catĂ©gorie non vaccinĂ©s, qui Ă©tait de
24 % pour l’ensemble du territoire
français et de 33 % Ă  Paris. En 1929,
fut connu le rapport fait par Heim-
beck [3] en NorvĂšge qui concluait Ă 
l’efficacitĂ© du BCG comme vaccin an-
tituberculeux dans un groupe de
355 infirmiĂšres. MalgrĂ©  l’accumula-
tion des résultats favorables, obtenus
en France et Ă   l’étranger, un scepti-
cisme concernant l’innocuitĂ© et l’effi-
cacitĂ© du BCG persistait, relancĂ©  pĂ©-
riodiquement, soit par des critiques
mĂ©thodologiques (absence d’essais
contrÎlés statistiquement valables
– Greenwood en 1928 [4] â€“, soit par
la proclamation d’isolement de
souches virulentes Ă  partir des cul-
tures de BCG (Petroff en 1929 [5]).

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317

m/s n° 3, vol. 14, mars 98

important a Ă©tĂ© la conservation des
souches de BCG sous forme lyophili-
sée [10]. Ainsi afin de prévenir tou-
te modification ultérieure liée aux
subcultures nĂ©cessaires Ă  la prĂ©para-
tion du vaccin, le passage tradition-
nel des souches sur pommes de ter-
re biliĂ© a Ă©tĂ© abandonnĂ© au profit
de lots de semence lyophilisés, ser-
vant alors de lots primaires et de
source aux lots secondaires, pour la
production des vaccins. La méthode
de prĂ©paration du vaccin a Ă©tĂ© stan-
dardisée, et la trÚs grande majorité
des laboratoires producteurs utili-
sent la mĂȘme technologie de pro-
duction et de contrÎle de qualité,
suivant les recommandations de
l’OMS [11]. Mais avant cette stabili-
sation les souches filles de BCG ont
dĂ©rivĂ© dans le temps, aboutissant Ă 
des phénotypes et génotypes diffé-
rents suivant la technique utilisée et
la sélection des souches vaccinales.
Un deuxiĂšme aspect Ă  signaler est le
développement mondial de la vacci-
nation. A partir de 1948, sous l’égide
de l’UNICEF et de l’OMS, ont com-
mencĂ© les grandes campagnes de mas-
se de vaccination par le BCG. On note
qu’entre 1951 et 1961, sur 800 mil-
lions de personnes concernĂ©es, 45 mil-
lions avaient Ă©tĂ© testĂ©es avec la tuber-
culine, dans 41 pays, et 180 millions
avaient reçu le BCG. Depuis cette pé-
riode, la vaccination par le BCG a Ă©tĂ©
largement utilisée dans beaucoup de
pays pour leur programme de lutte
antituberculeuse, car elle représentait
la seule mesure applicable Ă  grande
Ă©chelle. En 1980, cette vaccination
était réalisée dans environ 3/4 de la
totalitĂ© des pays et territoires des cinq
continents, parmi lesquels la quasi-to-
talitĂ© des pays du tiers-monde [12].
Elle  Ă©tait obligatoire dans 68 pays et
officiellement recommandée dans
118 pays et territoires. L’échantillon
de la population le plus largement
vaccinĂ© est constituĂ© par les nouveau-
nés et les enfants, en particulier ceux
d’ñge scolaire.
Le troisiĂšme aspect concerne l’éva-
luation de l’efficacitĂ© vaccinale du
BCG,  Ă  la fois sur le plan individuel
(niveau de protection contre la ma-
ladie tuberculeuse) et sur le plan
collectif (diminution de l’incidence
dans la population). De nombreux

rents essais contrĂŽlĂ©s, et malgrĂ© les
résultats désastreux de celui relatif au
dernier effectuĂ© en Inde (Chingle-
put), l’OMS recommandait en 1980
la poursuite de la vaccination inté-
grée dans la lutte antituberculeuse,
en particulier pour les nourrissons et
les enfants. NĂ©anmoins, il admettait
la nĂ©cessitĂ© d’une politique vaccinale
adaptée aux différentes situations
géographiques rencontrées dans les
différents pays.
Enfin le quatriĂšme aspect concerne
l’élargissement des indications du
BCG. Son rĂŽle comme vaccin poten-
tiel contre la lĂšpre  â€“ dont les pre-
miers essais chez l’homme sont
contemporains de celui rĂ©alisĂ© pour
la lutte contre la tuberculose [16] â€“ a
Ă©tĂ© remis en question du fait des rĂ©-
sultats obtenus aprÚs différents essais
contrĂŽlĂ©s, car la mĂȘme variabilitĂ© des
rĂ©sultats a Ă©tĂ© observĂ©e. Un deuxiĂš-
me type d’indication a Ă©tĂ© envisagĂ©,
concernant le pouvoir immunostimu-
lant du BCG en tant que traitement
adjuvant de certains processus tumo-
raux. Aprùs un certain nombre d’es-
poirs lĂ©gitimes quant Ă  son efficacitĂ©,
celle-ci n’a pu ĂȘtre prouvĂ©e que pour
le traitement des cancers de la vessie
qui reprĂ©sentent, dans ce cadre, l’in-
dication majeure du BCG depuis
1976 [15].

essais d’évaluation du BCG ont Ă©tĂ©
rĂ©alisĂ©s dĂšs son application Ă   l’hom-
me.
En ce qui concerne les essais statisti-
quement contrÎlés du BCG, au
nombre de neuf et appliquĂ©s  Ă  des
groupes d’individus en gĂ©nĂ©ral com-
portant des adultes jeunes et des
adultes, l’ensemble des rĂ©sultats
montre que l’efficacitĂ© observĂ©e varie
de 0 % Ă  80 % [13]. NĂ©anmoins, il res-
sort des différents essais que le BCG
est efficace dans la protection contre
les formes disséminées de tuberculo-
se, comme la méningite tuberculeuse
et la miliaire du petit enfant.
Les résultats concernant la protection
contre la tuberculose pulmonaire de
l’adolescent et de l’adulte jeune sont
plus discordants et n’entraüneraient
une protection que chez 50 % des
vaccinĂ©s. D’autres  Ă©tudes ont montrĂ©
que par ailleurs la vaccination des en-
fants par le BCG n’entraünait au sein
d’une communautĂ© aucune modifica-
tion dans la transmission des bacilles,
donc pas de diminution de l’inciden-
ce de la tuberculose maladie, au
contraire de la chimiothĂ©rapie antitu-
berculeuse prescrite Ă  tout malade at-
teint de tuberculose pulmonaire acti-
ve contagieuse.
A la suite de l’analyse exhaustive des
résultats obtenus au cours des diffé-

HISTOIRE

1977

1991

Pourcentage
de
couverture

100

0

80

60

40

20

1978 1979 1980 1981 1982 1983 1984 1985 1986 1987 1988 1989 1990

TĂ©tanos

Rougeole

DTC3

Polio 3

BCG

Figure 2. Couverture vaccinale des enfants de moins de douze mois (1977-
1991). 
DonnĂ©es extraites du systĂšme d’information du programme Ă©largi de
vaccination, publiĂ©es dans le 
RelevĂ© ÉpidĂ©miologique Hebdomadaire de
l’OMS du 8 janvier 1993. DTC : diphtĂ©rie, tĂ©tanos, coqueluche.

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318

m/s n° 3, vol. 14, mars 98

De 1980 Ă  nos jours

Suivant les résultats publiés récem-
ment par l’OMS, le BCG reprĂ©sente
le vaccin le plus utilisĂ© dans le mon-
de [16]. En 1993 dans 172 pays oĂč la
vaccination est employĂ©e, 85 % des
nourrissons ont reçu le BCG (figu-
re 2). 
La couverture moyenne va de
62 % en Afrique Ă  92 % en Asie du
Sud-Est et dans le Pacifique occiden-
tal. La vaccination par le BCG est sys-
tématique dans les pays en voie de
dĂ©veloppement, alors qu’elle a cessĂ©,
ou est devenue moins fréquente dans
de nombreux pays industrialisés
d’Europe occidentale ou d’AmĂ©rique
du Nord. Les politiques varient selon
le pays et les rĂ©gions, de mĂȘme que
les préparations vaccinales. Lorsque
le BCG est utilisé, le vaccin est admi-
nistrĂ© le plus souvent Ă  la naissance
ou avant l’ñge de 1 an. Cette capacitĂ©
d’ĂȘtre inoculĂ© trĂšs tĂŽt permet d’obte-
nir la couverture la plus large pos-
sible. Dans certains pays, une revacci-
nation intervient Ă   l’entrĂ©e  Ă   l’école,
avec ou sans vérification de la répon-
se cutanĂ©e Ă  la tuberculine.
A partir des années 1984-1985 ont
commencĂ© Ă  ĂȘtre publiĂ©s des articles
faisant  Ă©tat d’une augmentation de
fréquence des tuberculoses chez les
patients co-infectés par le virus de
l’immunodĂ©ficience humaine (VIH),

nismes de défenses vis-à-vis des myco-
bactéries pathogÚnes. Ces médiateurs
sont Ă©laborĂ©s Ă  la suite d’une sĂ©rie de
cascades de signalisation, d’activation
et de différenciation, impliquant les
cellules macrophagiques, les cellules
dendritiques, les cellules lympho-
cytaires (natural killer : NK ; lympho-
cytes T  â€“ inflammatoires et cyto-
toxiques ayant des récepteurs T de
type 

αÎČ

ou 

ÎŽÎł

). Une publication rĂ©-

cente [20] a mis en Ă©vidence le rĂŽle
majeur jouĂ© par l’IFN

Îł

dans la sus-

ceptibilitĂ© des enfants qui prĂ©sentent
des BCGites disséminées mortelles,
malgrĂ©  l’emploi d’une chimiothĂ©ra-
pie efficace. Un des déficits possibles
a  Ă©tĂ© caractĂ©risĂ© sous la forme d’un
déficit transmis, autosomique et ré-
cessif, qui entraüne l’absence d’ex-
pression de la sous-unitĂ© R1 du rĂ©cep-
teur de l’IFN

Îł

. Ce phénotype peut

ĂȘtre associĂ© Ă  un dĂ©faut gĂ©nĂ©tique liĂ©
Ă  plusieurs types de mutations dans
un des allùles du gùne de l’IFN

Îł

R1,

ce qui entraßne une invalidation gé-
nique totale (ou knock-out) chez les
enfants homozygotes.
Parmi les nouvelles voies vaccinales
antituberculeuses qui s’ouvrent ac-
tuellement, plusieurs pistes sont envi-
sagĂ©es. La premiĂšre est relative Ă  la
sĂ©lection d’antigĂšnes impliquĂ©s dans
la protection. Plusieurs antigĂšnes-
candidats solubles ont dĂ©montrĂ© une
certaine efficacitĂ© dans les modĂšles
expérimentaux (souris, cobaye).
L’obligation de les associer Ă  un ad-
juvant peut ĂȘtre une limitation chez
l’homme. La deuxiùme piste concer-
ne l’attĂ©nuation de la virulence de
M. tuberculosis ayant conservĂ© une im-
munogĂ©nicitĂ© protectrice, mais au-
cun résultat probant de protection
n’a Ă©tĂ© obtenu Ă  l’heure actuelle. La
troisiùme direction s’oriente vers la
possibilitĂ©  d’attĂ©nuation de la viru-
lence résiduelle du BCG afin de pou-
voir l’utiliser en cas de dĂ©ficit immu-
nitaire. De mĂȘme l’emploi du BCG
recombinant prĂ©sentant des Ă©pitopes
d’intĂ©rĂȘt, associĂ©  Ă  la production de
cytokines sélectionnant une réponse
favorable de longue durĂ©e, a Ă©tĂ© en-
visagĂ© aprĂšs quelques rĂ©sultats expĂ©ri-
mentaux intéressants. Enfin la derniÚ-
re approche consiste dans l’utilisation
d’injections intramusculaires d’ADN
plasmatique (ADN nu) codant pour

en particulier dans les pays (États-
Unis d’AmĂ©rique) oĂč cette infection
semblait  Ă©merger [17]. Cette exten-
sion du nombre de nouveaux cas de
tuberculose-maladie a Ă©tĂ© parfaite-
ment dĂ©celĂ©e  Ă  partir de l’annĂ©e
1985, comme cela apparaĂźt dans la fi-
gure 3
. Si aucune différence significa-
tive n’a  Ă©tĂ© montrĂ©e quant Ă  la plus
ou moins grande transmissibilitĂ© de
M. tuberculosis entre les populations
VIH

+

et VIH

–

, l’émergence de vĂ©ri-

tables  Ă©pidĂ©mies de tuberculoses no-
socomiales mettant en jeu la vie des
patients VIH

+

et du personnel soi-

gnant a dramatisĂ© la perception que
l’on avait de la tuberculose. Elle a en-
core  Ă©tĂ© aggravĂ©e par la publication
de l’émergence de bacilles tubercu-
leux multirésistants, en particulier
vis-à-vis de l’isoniazide et de la rifam-
picine.
Sont apparues alors deux notions im-
portantes pour la lutte contre la tu-
berculose : la premiĂšre concerne l’ap-
plication supervisée des traitements
(appelĂ©e DOT : directly observed therapy)
et, la seconde, la possible utilisation
du BCG (ou de tout nouveau vaccin
antituberculeux) comme moyen pro-
phylactique [19].
Du fait de cette nouvelle perception
et d’une apparente faible efficacitĂ©
protectrice du BCG, de nombreuses
approches moléculaires et géné-
tiques des relations hĂŽte-BCG se sont
développées afin de proposer de
nouveaux vaccins.
Ces approches correspondent Ă  la nĂ©-
cessitĂ© de bien comprendre les inter-
relations qui peuvent permettre,
d’une part, Ă   l’hĂŽte de se dĂ©fendre
vis-Ă -vis du BCG et de M. tuberculosis
et, d’autre part, d’optimaliser la
connaissance des antigĂšnes (Ă©pitopes
protecteurs) produits par le vaccin
actuel. Une approche complémentai-
re vise Ă   dĂ©terminer les facteurs de
pathogĂ©nicitĂ© de M. tuberculosis et,
par manipulation génétique, de pro-
duire des souches avirulentes, non
pathogùnes, capables d’induire une
réponse protectrice.
Les Ă©tudes expĂ©rimentales chez l’ani-
mal (en majoritĂ© la souris) ont mon-
trĂ© le rĂŽle essentiel des mĂ©diateurs
cellulaires (interfĂ©ron gamma : IFN

Îł

;

tumor necrosis factor

α

: TNF 

α

; et in-

terleukine-12 : IL-12) dans les mĂ©ca-

Cas

Année

1980

1984 1986 1988 1990 1992 1994

1982

28 000

20 000

27 000

26 000

25 000

24 000

23 000

22 000

21 000

Figure 3. Nombre de nouveaux cas
annuels de tuberculose notifiés entre
1980 et 1995 aux Ă‰tats-Unis.  
Don-
nĂ©es du CDC 
(Centers for disease
control and prevention) d’Atlanta.

background image

319

m/s n° 3, vol. 14, mars 98

HISTOIRE

une protĂ©ine d’intĂ©rĂȘt. Les rĂ©sultats
expĂ©rimentaux d’une telle approche
ont montrĂ© une capacitĂ© protectrice
Ă©quivalente Ă  celle du BCG.
Néanmoins ces différentes approches,
issues des progrĂšs technologiques et
conceptuels doivent ĂȘtre confrontĂ©es
aux rĂ©alitĂ©s du terrain. Et si l’utilisa-
tion de tels vaccins devait ĂȘtre envisa-
gĂ©e, il est Ă©vident que le poids finan-
cier et Ă©thique d’une dĂ©marche
d’évaluation pour dĂ©montrer leur ca-
pacitĂ© supĂ©rieure  Ă  celle du BCG ac-
tuel doivent ĂȘtre pris en compte. Il de-
vient alors primordial de développer
nos connaissances sur les mécanismes
de la protection antituberculeuse et
d’en dĂ©gager des marqueurs indivi-
duels permettant d’affirmer la protec-
tion acquise postvaccinale. Que les dé-
marches acharnées de Calmette et de
GuĂ©rin, pour s’assurer d’une protec-
tion et de l’innocuitĂ© de leur souche
vaccinale, nous soient un exemple
dans la poursuite de nos investigations
qui doivent aboutir Ă  la mise en
Ɠuvre d’une immunisation effective
contre toutes les formes de tuberculo-
se 

■

RÉFÉRENCES

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tracavitary bacille Calmette-Guérin in the

TIRÉS Ă€ PART

P.H. Lagrange.

Philippe H. Lagrange

Professeur des universités, Praticien hos-
pitalier, Chef de service. Service de micro-
biologie, HĂŽpital Saint-Louis, 1, avenue
Claude-Vellefaux, 75475 Paris Cedex 10,
France.

Jeune société de biotechnologie,

spécialisée dans la mise au point de nouveaux traitements contre le cancer,

Recherche (H/F) :

1 RESPONSABLE DE PRODUCTION

(Medical Device)

De formation scientifique : Ph. D, pharmacien ou ingĂ©nieur.

Expérience en biotechnologie souhaitée.

1 TECHNICIEN DE PRODUCTION

Formation BTS ou Ă©cole technique, orientation biotechnologie.

Envoyer C.V. + lettre de motivation (RĂ©f. MC) Ă  IDM :

172, rue de Charonne, 75011 Paris, France.

Fax : 01 40 09 04 25

OFFRES D’EMPLOI