La Vie Rémoise
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Notices nécrologiques C 20/12/2005 - Lu 290 fois
C


NOTICES NÉCROLOGIQUES

DES ALMANACHS MATOT-BRAINE

TABLE ALPHABÉTIQUE GÉNÉRALE

A - B - C - D - E - F - G - H - I - J -K - L - M - N - O - P - Q - R - S - T - U - V - W - X - Y - Z

 

CADOT (Joseph Alexis).
Ancien avoué, ancien juge suppléant du tribunal civil de Laon, né à Laon le 18 mai 1799, décédé dans cette ville le 16 juillet 1879, à l’âge de 80 ans.
Il a consacré une longue vie au service de sa ville natale, tant comme homme d’affaires consommé que comme membre du Conseil municipal, administrateur du bureau de bienfaisance, de la commission de surveillance du cours normal d’institutrices, membre du bureau d’assistance judiciaire. Dans sa longue et utile carrière, M. Cadot n’a eu qu’un souci et qu’une pensée ; faire le bien et être utile.
Source : AMB 1880.

CAILLET (Jean).
Vicaire à Saint-Nicolas de Rethel, né à Villers-sur-Bar le 15 mars 1846, décédé le 4 janvier 1871.
Source : AMB 1872.

CALAND (Virgile).
Né en 1810 à Glaignes (Oise), ancien bibliothécaire de la ville de Soissons, membre de la Société archéologique, décédé le 1er mai 1877.
Destiné d’abord à l’état ecclésiastique, il se livra aux recherches philosophiques ; au bout de plusieurs années, M. Caland abandonna cette carrière pour se consacrer aux lettres ; ses aptitudes le firent nommer sous-bibliothécaire à Soissons ; en même temps il s’occupa du journalisme : il entra à l’Argus Soissonnais, où il fit preuve d’un vrai talent de publiciste.
En 1854, il quitta le journalisme pour devenir bibliothécaire en chef, fonctions qu’il conserva jusqu’en 1870.
Depuis cette époque il s’occupait de questions scientifiques, anthropologiques et préhistoriques ; les résultats de ses observations et de ses études parurent dans de nombreux mémoires, articles ou essais, dans l’Argus et dans les annales de la Société archéologique de Soissons.
On remarquait en lui un grand esprit d’observation et surtout des connaissances approfondies des nouvelles doctrines de Darwin.
Source : AMB 1878.

CAMUS (Louis Étienne Victor).
Né à Rethel, le 27 décembre 1807, fut dès 1835 successivement juge à Rocroi, à Charleville, à Metz, puis en 1868 conseiller à la cour d’appel de cette ville et mourut à Mézières quand cette cour y siégeait le 16 février 1872.
Source : AMB 1873.

CANARD (Paul).
Notaire à Rethel, né à Asfeld le 17 février 1841, décédé à Rethel le 23 juillet 1889, à la fleur de l’âge, et dans le plein exercice de ses fonctions.
Il était aussi administrateur de l’hospice.
Charles Remy.
Source : AMB 1890.

CANONNE (François Nicolas).
Médecin-vétérinaire, membre du conseil d’hygiène et du conseil municipal, inspecteur départemental des épizooties, né à Saint-Aubin (Nord) le 30 septembre 1827, décédé à Laon le 28 juin 1882.
Pendant son séjour à l’école d’Alfort, il s’était concilié l’estime de ses maîtres, avec lesquels il continua toujours depuis à entretenir des correspondances sur les progrès de la science vétérinaire ; il y contribua puissamment lui-même en propageant les bonnes méthodes et notamment les idées de M. Pasteur, sur l’inoculation du virus charbonneux.
Les qualités de l’esprit s’alliaient en lui à une loyauté de caractère qui n’avait d’égal que la sûreté de ses relations et un grand désintéressement.
Après 52 ans d’une carrière bien remplie, il mourut avec la réputation d’un homme de bien dont la conduite peut se résumer, selon l’expression de son ami le docteur Hugot, en ces deux mots : dévouement et devoir.
Source : AMB 1883.

CARON (abbé Jean-Baptiste).
Curé d’Autréville, prêtre auxiliaire de l’église Notre-Dame de Chauny, né à Béthisy-Saint-Pierre (Oise) le 16 septembre 1839, décédé à Chauny le 3 novembre 1889, à l’âge de 51 ans, tenait une place distinguée dans le diocèse de Soissons. Secrétaire de 1a société académique de Chauny, il laisse une Histoire de Chauny et des environs, qui est très intéressante.
Charles Remy.
Source : AMB 1890.

CARRIER-BELLEUSE (Albert Ernest).
Sculpteur, né à Anizy-le-Château (Aisne) le 12 juin 1824, décédé le 4 juin 1887.
Élève de David d’Angers, il débuta au Salon de 1851, par deux médaillons de bronze.
En 1857, il exposait une œuvre magistrale : c’était un groupe intitulé l’Amour et l’Amitié, et plusieurs portraits.
Parmi ses œuvres, on doit signaler une Bacchante (1867) ; Le Messie (1867) ; Entre deux Amours (1867) ; Hébé endormie (1869) ; Psychée abandonnée (1871).
On lui doit un grand nombre de bustes, entr’autres ceux de MM. Renan, Delacroix, Thiers. Les torchères du bas de l’escalier de l’Opéra, sont des groupes dont Carrier-Belleuse est aussi l’auteur.
C’est à lui qu’est due la statue élevée par la ville de Villers-Cotterêts à Alexandre Dumas. Il était directeur des travaux d’art à la manufacture de porcelaines de Sèvres.
C’est là qu’il est mort à l’âge de 63 ans.
Il laisse plusieurs enfants, dont deux, Louis et Pierre, sont des peintres distingués, et une fille qui a épousé le sculpteur Chéret.
Ch. Remy.
Source : AMB 1888.

CASTELIN.
Le capitaine Castelin, né à Mézières le 14 novembre 1812, décédé dans cette même ville le 20 février 1888.
Il y a moins d’un an, la ville de Mézières et la Fédération des sapeurs-pompiers de France, rendaient un éclatant hommage, la première, à la mémoire de l’un de ses concitoyens, dont la vie fut toute de courage et d’honneur, la seconde, à un collègue qui, à toutes les heures du péril, malgré son grand âge, a été un exemple de devoir et de dévouement. C’est au capitaine des sapeurs-pompiers de la subdivision de Mézières, que ce suprême et dernier témoignage de regrets était payé.
Entré à la Compagnie des pompiers en 1830, il la quittait en 1888, au moment où la mort le ravissait à l’affection des siens, et à la sympathie des Macériens. Il gravit pas à pas les échelons de la hiérarchie, et on peut dire qu’il n’en atteignit le sommet, qu’en risquant plusieurs fois sa vie pour essayer d’arracher aux flammes un être humain.
L’honorable M. Mialaret, maire de Mézières, qui a connu dans l’intimité le brave Castelin, et qui, mieux que nous, savait ce dont il était capable, a retracé au seuil de sa tombe la vie du vieux vétéran. « De cette vie si pleine de courage, a dit l’orateur, je me permet de détacher seulement quelques faits, inscrits au livre d’or de nos annales, et qui sont le plus précieux patrimoine qu’un père puisse léguer à ses enfants.
En 1865, dans la nuit du 16 au 17 février, un incendie considérable éclatait à la citadelle. Nous nous souvenons de la panique qui régnait dans notre ville à la nouvelle que le feu menaçait d’atteindre les dépôts considérables de poudre qui, s’ils avaient pris, auraient causé d’incalculables ravages. Tout 1e monde fuyait le lieu du sinistre et même la ville. Mais notre brave compagnie de sapeurs n’hésitait pas à pénétrer dans l’arsenal, et, sous la conduite du brave Castelin et de ses officiers, travaillait activement à sauver Mézières d’un véritable désastre.
Nous nous souvenons de l’intrépidité de nos hommes et de Castelin, qui, debout sur un toit menacé, dirigeait avec sang-froid et habileté le sauvetage.
À la suite de ce fait d’intrépidité et de courage, Castelin recevait du préfet, du général, du maire, du directeur de l’artillerie et de M. le ministre de la guerre lui-même, les plus chaudes félicitations. Cité à l’ordre du jour pour sa belle conduite, il obtenait la médaille de 1ère classe, alors que la croix d’honneur, qu’il ne recevait que plus tard, eût été la légitime récompense d’un pareil dévouement.
Lorsque d’autre part, l’incendie est allumé par le bombardement de l’année terrible, c’est encore notre belle compagnie de pompiers que nous voyons à l’œuvre, disputant, au milieu d’une grêle de projectiles, aux ravages du feu, nos propriétés dévastées.
Dans cette terrible circonstance, Castelin, l’homme du devoir, se portait sur tous les points menacés, ranimait tous les courages, et, au risque de sa vie, stimulait le zèle de ses hommes et veillait à notre sécurité.
Enfin, la ville à moitié détruite, pleurant sur ses ruines et sur la mort d’une centaine de nos concitoyens, fut obligée de capituler.
L’occupation dura deux mortelles années, et c’est au capitaine Castelin, qui, au moment de la libération était le seul et véritable commandant de la place, que fut dévolu l’honneur de remettre la ville au régiment qui venait y prendre garnison, au brave 91e de ligne… » Qu’ajouter à cet éloquent tableau ?
Après une vie aussi noblement remplie, M. Castelin avait bien droit au repos. Il refusa ce repos et, malgré l’âge, malgré une obésité qui, si elle n’était pas une infirmité, ne contribuait pas moins à paralyser la volonté du vieux serviteur, chaque fois qu’un sinistre éclatait à Mézières, à Charleville, s’il n’était pas le premier sur le lieu, on était toujours certain de le rencontrer au poste le plus périlleux, où sa vieille expérience ne manquait pas d’être utile aux jeunes, et son courage un entraînement pour l’accomplissement de leur périlleuse mission.
Nous nous rappelons l’avoir vu à l’incendie qui détruisit l’hiver dernier plusieurs corps d’habitation au Pont-de-Pierre, et, plus récemment, à celui qui anéantit à Charleville un immeuble de la rue Paux.
En maintes circonstances, son courage reçut sa récompense, deux médailles d’argent, une médaille d’or, tel était son bilan, lorsque le gouvernement, reconnaissant les brillants états de service du capitaine Castelin, lui accorda, le 1er janvier 1881, la croix de la Légion d’honneur.
Nulle poitrine ne fut plus digne de porter l’étoile des braves, car que de fois sur ces champs de batailles, où on lutte non pas pour tuer, non pas pour assouvir une ambition, mais pour arracher à la mort un être humain, que de fois, n’avait-il pas risqué de perdre la vie.
En récompense de sa conduite, lors de l’incendie à la citadelle, Castelin fut appelé le 23 juillet, par ses concitoyens, au Conseil municipal, où il fut réélu à chaque renouvellement. Dans cette situation, il s’occupa spécialement du Bureau de Bienfaisance, et, grâce à la considération dont il jouissait, il parvint à lui donner vie. Dévoué au progrès de sa compagnie, il chercha le moyen d’assurer au vieux serviteur une retraite, au brave blessé dans un sinistre, un secours : c’est dans ce but qu’il fonda la Caisse de secours mutuels et une Caisse de secours pour la Compagnie des Sapeurs-Pompiers de Mézières.
C’est après une vie si bien remplie que M. Castelin s’est endormi du sommeil éternel, laissant à sa famille un nom qui sera toujours entouré de respect, et à ses concitoyens l’exemple de la probité et de l’honneur.
Jules Poirier.
Source : AMB 1889.

CATY (Jean Louis).
Adjoint au maire de Romery (Marne), décédé au mois de janvier 1879, fut un poète populaire dont les chansons se vendirent en 1830 sur les places et dans les rues de Reims.
Source : AMB 1880.

CAUCHOIS (Marie Zacharie).
Chevalier de la Légion d’honneur, décédé prématurément, à Châlons, le 20 juin 1872, était né le 27 octobre 1809, d’une famille nombreuse.
Engagé volontaire au 10e cuirassiers. le 22 octobre 1830, un an après, il était nommé brigadier-fourrier ; en octobre 1832, il fit la campagne de Belgique ; maréchal-des-logis-chef, après 4 ans de service ; adjudant-sous-officier en 1837, sous-lieutenant en 1843, lieutenant en 1846, et capitaine le 29 février 1852. Il emporte la haute estime des Châlonnais où il avait pris sa retraite depuis 1861.
Source : AMB 1873

CAURETTE (Adolphe Henry).
Avoué, membre du Conseil d’arrondissement et premier adjoint au maire de Laon, né à Goudelancourt-lès-Pierrepont le 25 mars 1827, décédé le 19 décembre 1878.
Il mourut, comme Berryer, au poste d’honneur, en plaidant devant le tribunal civil. Quand on le vit balbutier, agiter fébrilement les feuillets de son dossier, puis tomber affaissé sur son pupitre, on l’emporta chez lui enveloppé dans sa robe ; il rendait bientôt le dernier soupir.
Ses confrères et le tribunal appréciaient justement son expérience consommée dans les affaires ; il était au moment de sa mort président de la Chambre des avoués, adjoint au maire de Laon et membre du Conseil d’arrondissement.
Source : AMB 1880.

CAZANOVE (abbé de).
Né le 1er décembre 1801, curé de Saint-Juvin depuis 28 ans, est décédé dans cette commune le 23 avril 1870.
M. de Cazanove a laissé par testament à chacune des églises de Vouziers, Chestres, Saint-Juvin, pour les restaurer une somme de 1.000 fr. et à la commune de Champigneul 2.000 fr. pour établir une école.
Source : AMB 1871.

CELLIER (Mme Marie Diette).
Née à Reims le 13 mai 1798, supérieure et fondatrice des sœurs de Bethléem, décédée à l’âge de 72 ans.
Source : AMB 1871.

CHAIX d’EST-ANGE (Gustave Louis Adolphe Victor Aristide).
Né à Reims le 11 avril 1800, avocat, ancien député de Reims, conseiller d’État, sénateur, ancien vice-président du conseil d’État, décédé à Paris le 16 décembre 1876.
Après de brillantes études au lycée de Reims, où il fut élevé comme boursier de la ville, ce dont il s’honorait, le jeune Chaix d’Est-Ange, à l’exemple de son père, qui était déjà procureur-général criminel de Reims, se décida à suivre la carrière du barreau. C’est dans le tribunal de cette ville qu’il fit ses débuts, et son premier plaidoyer fut très remarqué. Quand son père mourut, il n’avait que 19 ans. Le jeune avocat se trouvait alors sans appui, sans ressources ; c’est à peine s’il trouva dans la succession de son père, 25 louis, et il avait à soutenir sa mère et une sœur plus jeune que lui.
Doué d’une imagination vive et pénétrante, d’une mémoire fidèle, qualités précieuses pour la carrière qu’il voulait embrasser, il partit pour Paris, où il trouva de suite un champ plus vaste.
Dès 1821 il avait un nom ; il venait de défendre devant la Cour des pairs et de faire acquitter Charpenay, accusé de complot militaire. Il possédait déjà toutes les qualités nécessaires à un bon avocat, l’élan, la verve impérieuse ; il maniait admirablement l’ironie, le sarcasme ; il excellait surtout dans l’art de peindre les passions, de les mettre aux prises et d’en faire sortir la lumière ; il était véhément, subtil, adroit, pressait son adversaire, le forçait à découvrir le défaut de la cuirasse.
Qui ne se rappelle sa brillante plaidoirie dans l’affaire de Benoit le parricide, comme avocat de la partie civile. Il excellait surtout dans les procès à sensations qui mettaient en jeu les personnes, la liberté, l’honneur. – Ses plaidoyers dans l’affaire la Roncière, l’affaire Donon-Cadot, montrent avec quelle habileté il savait faire jouer les ressorts les plus secrets de l’âme. On le retrouve dans toutes les grandes affaires judiciaires qui se sont succédé de 1821 à 1828 : celle de Cauchois-Lemaire, de Touquet, de Pouillet, Darepaire, Caumartin et la grande affaire Fieschi. En 1832, son plaidoyer pour le ministre du Commerce contre Victor Hugo est un chef-d’œuvre de forme ironique et spirituelle. – On a pu dire de M. Chaix d’Est-Ange qu’il était un avocat et n’était que cela ; aussi peut-il servir d’exemple pour montrer la différence qu’il y a entre l’éloquence judiciaire et l’éloquence politique. Sous Louis-Philippe, il fit plusieurs fois partie de la Chambre des députés ; trois fois, en 1834, en 1837 et en 1844, il fut élu député par ses compatriotes, mais il ne joua plus qu’un rôle secondaire. Cet homme de palais aurait dû, ce semble, ne jamais reparaître dans la politique ; cependant il ne put résister aux avances de l’empire. En 1857, il fut nommé procureur-général à la cour d’appel de la Seine, mais ses talents avaient considérablement baissés ; on le vit bien en 1858 dans l’affaire Orsini, où son réquisitoire fut des plus faibles. On prétendit rétablir son éloquence en le faisant parler devant le Corps législatif comme vice-président du Conseil d’État, là encore il trompa l’attente de ceux qui voulaient l’employer ; plus tard, on le fit secrétaire du Sénat, mais il ne restait plus de lui que le causeur.
En 1868, il reparut comme rapporteur des pétitions qui demandaient la liberté de l’enseignement supérieur ; il conclut contre les pétitionnaires, mais sans la verve et l’éclat d’autrefois : – en un mot, c’était un homme fini. Il avait été commandeur de la Légion d’honneur en 1858, et depuis 1861 i1 était grand-officier de l’ordre. Quelque opinion que l’on se fasse de la carrière et du rôle politique de M. Chaix, il ne faut pas oublier qu’il a été à son temps le premier dans son ordre et l’un des grands maîtres de la parole.
Source : AMB 1878.

CHAMBLAIN (Georges).
Commandeur de la Légion d’honneur, docteur en droit, ancien conseiller d’État, ancien préfet de l’Aisne, né en 1821, décédé à Paris le 14 mars 1889.
Administra le département de l’Aisne, du 8 septembre 1856 au 5 janvier 1861.
Charles Remy.
Source : AMB 1890.

CHAMISSO (Alexandre Hippolyte, comte de).
Ancien capitaine au 3e régiment du génie, né à Paris le 2 juin 1803. Reçu à l’école spéciale militaire de Saint-Cyr, avec le numéro 1, M. de Chamisso, sur le conseil de ses examinateurs, continua ses études de mathématiques et fut admis l’année suivante à l’école polytechnique, parmi les premiers.
Il était contemporain du maréchal Niel, qui entretenait avec lui des rapports d’amitié.
Lors de son mariage avec Mme Caroline Louise, comtesse de Chamisso, sa parente, M. de Chamisso, donna sa démission et vécut depuis partie à Paris, et le reste du temps dans sa propriété d’Ay. Ami de la solitude et du travail, le comte de Chamisso laisse plusieurs manuscrits.
Les pauvres des paroisses environnantes, Champillon et Saint-Imoges, perdent en lui un bienfaiteur. Il est décédé le 2 mars 1874 en son château de la Malmaison, commune d’Ay.
Source : AMB 1875.

CHAMISSO (Casimir Louis Frédéric de).
Né à Villers-en-Argonne le 11 vendémiaire an XIII, décédé dans son château de Villers-en-Argonne (Marne), le 5 février 1882.
Ancien garde du corps, il quitta le service en 1830 et se retira dans son domaine qu’il tenait de ses ancêtres.
II était maire de cette commune depuis de longues années.
Source : AMB 1883.

CHAMISSO (Ferdinand Casimir de).
Né en 1818, décédé à Rouen le 21 avril 1875, lieutenant-colonel de cavalerie en retraite, officier de l’ordre de la Légion d’honneur.
M. de Chamisso appartenait à une des plus anciennes familles de Champagne. Il fit toutes les campagnes d’Afrique ; pendant la guerre contre l’émir, il fut décoré et mérita par sa bravoure d’être mis trois fois à l’ordre du jour de l’armée. La campagne de 1870 le trouva lieutenant-colonel des chasseurs de la garde.
Envoyé en captivité, il contracta le germe de la longue maladie qui vient de l’enlever.
La famille de Chamisso compte encore des membres dans l’armée, M. de Chamisso, sous-lieutenant au 12e chasseurs, fils du défunt.
Source : AMB 1876.

CHAMPAGNE (Félix Marie).
Né le 25 janvier 1812, chanoine titulaire de l’Église métropolitaine de Reims, décédé le 17 octobre 1878, à l’âge de 66 ans, à Reims.
Issu d’une ancienne famille rémoise qui a déjà donné à son pays plus d’un homme recommandable, M. l’abbé Champagne fit ses études au Lycée. À la fin de ses humanités, ses parents lui permirent de suivre son attrait pour l’état ecclésiastique, et il entra au Grand-Séminaire. Le 25 mai 1836, il recevait la prêtrise ; peu après il était nommé à la cure de Saint-Brice, qui avait été occupée antérieurement par un autre Rémois, l’abbé Diot, qui fut plus tard évêque constitutionnel.
En 1841, M. l’abbé Champagne reçut sa nomination de vicaire de Saint-Maurice de Reims, où il fut le collaborateur de l’abbé Nanquette.
Le 1er août 1849, il était appelé aumônier de l’Hôtel-Dieu, où il demeura dix années, au milieu des pauvres et des malades de cette maison.
Ce fut le 15 octobre 1859 qu’il fut nommé à la cure de Saint-André, où il resta jusqu’au 10 mai 1875, époque à laquelle il fut nommé chanoine titulaire.
M. Champagne, d’un jugement sain et prompt, était un homme très serviable et d’une charité sans bornes, aimant à faire le bien sans ostentation.
Bibliographe érudit, il s’occupait de littérature.
Source : AMB 1879.

CHAMPENOIS (Paul).
Curé de la paroisse Notre-Dame à Châlons, né le 5 janvier 1802 à Saint-Hilaire-le-Grand (Marne).
Nommé curé de Notre-Dame de Châlons, le 23 février 1833, il a depuis cette époque consacré son temps, les revenus de sa cure et son patrimoine à la restauration de cette église qui lui doit : sa nouvelle flèche, l’orgue, le carillon, les autels, le carrelage en plomb étiré, les carreaux, la grille qui entoure l’édifice, les verrières, etc.
L’abbé Champenois est mort comme il avait vécu en saint et digne prêtre, entouré de l’estime et des regrets du clergé et des Châlonnais. Sa mémoire comme celle du juste est destinée à ne pas périr ; il est mort le 5 octobre 1870.
Source : AMB 1871.

CHANDON de BRIAILLES (Jean Remi Gabriel).
Né le 31 mars 1819, d’une des plus honorables familles d’Épernay, petit-fils de M. Jean-Remi Moët, si célèbre dans le monde entier par son important commerce de vins de Champagne, suivit les exemples de tradition dans la famille.
M. Chandon attacha son nom à l’édification d’un monument destiné à une école communale de filles, à l’édification du Palais de Justice de la ville d’Épernay et se signala par ses libéralités envers les pauvres.
Il habitait le château de Romont, près Mailly, vaste propriété créée par son grand-père qui en fit défricher les dépendances pour y établir un vignoble et une exploitation agricole importante, où il s’occupait de recherches et d’expériences sur la viticulture et l’agriculture.
Chevalier de Saint-Jean-de-Jérusalem, de Charles III d’Espagne et de Saint-Ferdinand, M. Chandon était membre du Conseil d’arrondissement de Reims et maire de Mailly, décédé à Paris le 31 août 1873.
Son corps a été transporté à Épernay et inhumé dans l’ancien cimetière Saint-Laurent dans un caveau de famille.
Source : AMB 1874.

CHANGY (Jean-Baptiste Louis).
Notaire honoraire, membre du Conseil municipal, de la Commission des Hospices et de la Caisse des Incendies, président de la Commission de l’asile départemental des aliénés, suppléant de la Justice de Paix du canton de Châlons, né en cette ville le 23 octobre 1797, et décédé à Châlons le 29 octobre 1884.
Nommé notaire à Châlons en 1825, il exerça cette profession avec honneur pendant 44 ans, et céda son office à son gendre, en 1869, pour se mettre avec plus d’ardeur au service de ses concitoyens.
Toutes les fonctions gratuites dont nous le voyons revêtu, donnent la mesure de son dévouement.
Sur sa tombe, M. Morel, président de la Chambre des Notaires, M. Bornot, juge de paix, et M. le docteur Bonnet, directeur de l’asile départemental, ont fait chacun à son point de vue l’éloge de M. Changy et exprimé le regret que causait à tous la mort de cet homme de bien.
Source : AMB 1885.

CHANZY (général).
Au moment où la France était en proie à l’émotion causée par la mort de M. Gambetta, l’ardent patriote qui fut l’organisateur de la Défense nationale, on apprenait avec stupeur, à cinq jours d’intervalle, la mort du vaillant général qui illustra cette lutte héroïque d’une petite armée improvisée contre les légions germaniques, innombrables et disciplinées, répandues sur notre malheureux pays pour l’asservir.
Si le général Chanzy, par ses éminents services appartient à la France entière, il appartenait déjà à la Champagne, par sa naissance dans les Ardennes ; le département de la Marne peut le revendiquer aussi désormais par le début de ses études classiques au collège de Sainte-Ménehould et par sa mort au quartier-général du 6e corps d’armée, à Châlons-sur-Marne.

CHANZY (Antoine Eugène Alfred).
Fils d’un ancien capitaine de cuirassiers du premier empire, naquit à Nouart, canton de Buzancy, arrondissement de Vouziers, le 18 mars 1823.
Après quelques années passées au collège de Sainte-Ménehould, le jeune Chanzy, à l’âge de 16 ans, s’engagea dans la marine ; mais au bout d’un an, il quitta la mer pour s’engager au 5e régiment d’artillerie.
Admis à l’École Saint-Cyr le 13 décembre 1841, il en sortit en 1843 comme sous-lieutenant au 1er régiment de zouave que commandait Cavaignac ; le 1er octobre 1848, il fut nommé lieutenant au 43e de ligne et capitaine le 12 mars 1851. Il fut détaché avec ce grade à Oran, comme chef du Bureau arabe.
Promu chef de bataillon au 23e de ligne le 25 août 1856, il fit en cette qualité la campagne d’Italie ; puis il fut envoyé en Syrie comme lieutenant-colonel du 71e de ligne. Le 6 mai 1864, il allait rejoindre à Rome le 48e de ligne, dont il était nommé colonel.
Lors de la grande insurrection arabe, il revint en Afrique et passa le 1er septembre 1868 au 92e, fut nommé général de brigade le 14 décembre suivant, et commanda dans ces deux derniers grades la subdivision de Bel-Abbès et de Tlemcen.
Telles étaient déjà les étapes de ce vaillant soldat à l’époque de la guerre franco-allemande ; sa connaissance de la langue arabe le mettait à même de rendre de grands services en Afrique, où du reste il se plaisait, quand après la bataille de Sedan, le gouvernement de la Défense nationale le fit général de division, sur la recommandation du maréchal de Mac-Mahon, blessé, et l’appela en France, pour lui confier le commandement du 16e corps d’armée.
Le 9 novembre, il prenait une part brillante à la bataille de Coulmiers, dans le Loiret. Il lança une de ses divisions, commandées par le général Barry, qui emporta à la baïonnette le château de Coulmiers.
Le 1er décembre, dans la série de combats qui se livrèrent autour d’Orléans, le corps du général Chanzy remporta à Patay un avantage marqué sur les Allemands, et quand l’armée française se trouva coupée en deux par les habiles manœuvres du prince Frédéric-Charles, le général reçut le commandement en chef de la 2e armée de la Loire. Avec les débris de l’armée, formée en grande partie de recrues, il tint pied de la façon la plus énergique contre les masses prussiennes, si savamment organisées, et durant deux mois soutint, au cœur de l’hiver, la lutte la plus héroïque. En présence de trois corps d’armée qui le harcelaient de toutes parts et ne lui laissaient aucun repos ; ceux du général bavarois von der Thann, le vaincu de Coulmiers, du duc de Mecklembourg et du prince Frédéric-Charles, il fit face de tous côtés et parfois arrêta avec succès le mouvement offensif des Allemands, notamment aux combats de Beaugency, de Josnes, de Marchenoir, d’Origny. Dans ces marches, où il ne cédait que pied à pied devant des forces bien supérieures et sans trop s’écarter de Paris, qui restait toujours l’objectif du gouvernement de la Défense nationale ; il fit preuve d’une ténacité remarquable et de talents militaires de premier ordre. Quand tout semblait désespéré, il continuait la résistance et obligeait les Allemands à mettre en ligne contre lui jusqu’à 180.000 hommes pour le forcer à reculer. Il soutint à diverses reprises, le 15 décembre à Vendôme, le 27 à Montoire et le 11 janvier au Mans, l’effort de toutes les troupes allemandes, et les avantages qu’il remportait de temps en temps permettaient de bien augurer de la lutte lorsqu’une panique des mobilisés, dans la nuit du 11 au 12 janvier, changea en déroute l’attitude jusqu’alors si résolue de son armée ; cet accident lui fit perdre la ligne de la Sarthe, excellente position stratégique, où il espérait retenir longtemps l’ennemi, l’user en rencontres partielles et attendre ainsi que de nouvelles forces se fussent organisées en arrière. Pendant que le gros de l’armée se repliait derrière la Mayenne, autour de Laval, et reformait ses régiments déjà si endommagés, le général Chanzy ramenait au feu, pour masquer cette retraite, le 16e corps que commandait l’amiral Jauréguiberry, et soutenait durant six jours autour du Mans, une lutte acharnée ; il empêcha ainsi que la déroute ne se changeât en un désastre irréparable. C’est à Laval, où il réorganisait encore une fois l’armée, que vint le surprendre l’armistice ; il s’apprêtait à reprendre l’offensive et ne croyait pas que tout fût désespéré.
Tels sont les faits d’armes, telle fut la noble conduite du général Chanzy pendant la guerre de 1870-71, on peut les lire en détail dans sou livre intitulé : la Deuxième Armée de la Loire.

Nous venons de rappeler brièvement les actes de sa vie ; il avait été nommé grand-croix de la Légion d’honneur dès 1878.
Là ne s’arrêtent point les services rendus par le général Chanzy à la France.
Lors de l’élection du 8 février 1871, il obtint à Paris, sans être élu, le nombre considérable de 60.000 voix ; mais il fut élu dans les Ardennes, son pays, sans s’être présenté, le second sur six, par 44.225 suffrages ; à l’assemblée de Bordeaux, il siégea au centre gauche et fut du petit nombre des députés qui se prononcèrent pour la continuation de la guerre.
Les campagnes de la seconde armée de la Loire, en relevant l’honneur du drapeau français, avaient placé le général Chanzy au premier rang de nos hommes militaires ; aussi fut-il très surpris d’être arrêté, le soir du 18 mars, au nom du Comité central, comme il descendait de wagon à la gare d’Orléans, en se rendant de Bordeaux à Versailles. Son arrivée avait été signalée et peu s’en fallut qu’il ne partageât le sort des généraux Lecomte et Clément Thomas. Emprisonné d’abord dans la mairie de la Barrière d’Italie avec deux compagnons de voyage, le général de Langourian et M. Turquet, député, il fut heureusement protégé par Léo Meillet, futur membre de la Commune, qui fit tenir la foule en respect jusqu’à ce que les captifs eussent été transférés au 9e secteur, puis à la prison de la Santé. Ce ne fut qu’au bout de huit jours de pourparlers, qu’il put obtenir son élargissement, sous le serment de ne point combattre pour Versailles.
À la Chambre, où il était président du centre gauche, il s’est occupé de la dissolution des gardes nationales et de la réorganisation de l’armée.
Il écrivit alors sa Deuxième Armée de la Loire.
Eu 1873, il fut nommé gouverneur de l’Algérie et la même année sénateur inamovible.
Le 18 février 1875, il fut appelé à remplacer le général Leflô, comme ambassadeur à Saint-Pétersbourg, où il laissa à la cour de Russie de bons souvenirs qui pouvaient être très utiles dans la suite pour la France. Il représentait aussi depuis 1875, le département des Ardennes au conseil général.
Dans toutes ces fonctions élevées, il montra toujours le patriotisme le plus pur et le plus désintéressé, c’est un grand éloge que l’on puisse faire de lui que cette courte phrase du Figaro : « Né pauvre, il est mort pauvre. »
Cependant, le général croissait en popularité et sans avoir jamais exprimé la moindre parole à ce sujet, plusieurs voyaient déjà en lui un futur président de la République, quand d’autres comptaient sur Gambetta. En huit jours, ces deux hommes étaient enlevés par la Providence.
Il y avait à peine quelques mois que le général avait été appelé au poste important par sa situation, de commandant du 6e corps d’armée à Châlons ; là, tout en veillant à la frontière comme une sentinelle avancée, il jouissait au milieu des siens qu’il chérissait des joies de la famille, lorsque sans que rien l’eût fait prévoir, après une journée de promenade avec ses aides-de-camp et une soirée passée à la Préfecture, il fut frappé pendant la nuit du 4 au 5 janvier 1883, d’un épanchement au cerveau et le matin, son domestique le trouva inanimé dans son lit ; il était âgé dc 60 ans et paraissait destiné à fournir encore une longue vie.
Il faut renoncer à dépeindre la douleur des siens ; en apprenant ce malheur, Mgr Sourrieu, évêque de Châlons, fut chargé de l’apprendre à Mme Chanzy, qui elle-même était souffrante ; les sentiments religieux du général étant bien connus.
La nouvelle de cette mort subite causa une grande douleur à Châlons où le général était déjà apprécié et aimé.
Toutes les classes de la société sont venues circuler autour de son lit de parade où chacun fut admis à le visiter. Le service d’ordre n’eut qu’à constater le pieux recueillement de la foule ; tout le monde était ému et un grand nombre avaient des larmes dans les yeux.
Parmi les nombreuses couronnes déposées sur le catafalque, on en remarquait une portant l’inscription suivante : « Au général Chanzy, le collège de Sainte-Ménehould ».
Sur ces entrefaites, le Ministre de la guerre fit signer par le Président de la République, un décret dont l’article 1er est ainsi conçu : « Les funérailles de M. le général Chanzy seront célébrées par les soins de l’État et aux frais du Trésor public ».

Les Funérailles :
Malgré le désir formulé par le Conseil des ministres de faire célébrer à Paris ses funérailles, sur le désir exprimé par Mme Chanzy, elles eurent lieu au chef-lieu du commandement le mardi 9 janvier. Si elles perdaient en éclat, elles prirent une expression sincère de deuil public dont Châlons conservera longtemps le souvenir.
Dès la veille, la compagnie des Pompes funèbres de Paris avait orné l’entrée du quartier-général de tentures noires et argent, avec des trophées de drapeaux tricolores et de palmes vertes.
Le matin, un train spécial amenait de Paris plus de 50 officiers _généraux, parmi lesquels on distinguait MM. le général Pittié, représentant le Président de la République, le général Billot, ministre de la guerre, le maréchal de Mac-Mahon, les généraux duc d’Aumale, de Galiffet, Saussier, Appert, comte de Dampierre, etc.
Les ministres s’y étaient faits représenter ; on voyait dans le cortège des délégations de la Chambre des députés, du Sénat, du corps diplomatique et de l’armée. Les préfets de la Marne, des Ardennes, de la Meuse, de la Meurthe-et-Moselle et des Vosges, le Conseil général, les administrations civiles et judiciaires, les délégués du 6e corps d’armée et les corps constitués de la Marne y avaient leur place.
Venaient aussi l’École des arts-et-métiers, le Collège, l’École normale et les pensions.
Les troupes faisaient la haie ; l’artillerie postée en dehors de la ville faisait entendre la voix du canon à intervalles égaux.
Le cercueil était porté par des sous-officiers de la garnison.
La famille du défunt suivait immédiatement le cercueil, on voyait son fils conduit par son oncle, M. Chanzy, receveur particulier des finances de Reims ; son gendre, M. de Crépy, aussi receveur des finances à Fontainebleau.
Sur le parcours du cortège, depuis l’hôtel de la division jusqu’à la cathédrale, l’église Saint-Alpin était tendue de noir, les maisons étaient ornées de drapeaux couverts de crêpes et repliés en signe de deuil ; les réverbères étaient voilés de noir et une foule sympathique et recueillie stationnait d’un bout à l’autre derrière la haie formée par les troupes.
La cathédrale était tendue de noir à l’intérieur et à l’extérieur. Le corps y fut reçu par l’archevêque de Reims, accompagné des évêques de Châlons, de Verdun et de Nancy, entourés du chapitre, d’une partie du clergé du diocèse et des élèves du grand séminaire.
La messe fut dite par M. l’abbé Lucot, archiprêtre de la cathédrale. Après la messe, Mgr Sourrieu, évêque de Châlons, monta en chaire et en quelques paroles éloquentes, proclama le caractère chrétien du général qui, selon l’expression de l’orateur, confondait comme Bayard son épée avec la croix de Jésus-Christ.
Après l’absoute donnée par Mgr Langénieux, archevêque de Reims, le corps fut porté sur la place de la Cathrédrale où des discours furent prononcés par M. le Ministre de la guerre, par M. le sénateur Pelletan, par M. Philippoteaux, député des Ardennes, et par le général Villemot, le chef d’état-major de l’armée de la Loire. M. Neveu, conseiller général des Ardennes, prononça aussi des paroles d’adieu.
Après le défilé, devant le cercueil, par les troupes commandées par le général Berge, commandant par intérim du 6e corps, le corps fut reporté à la cathédrale où il passa la nuit sous la garde d’un peloton d’honneur composé de soldats du 106e de ligne.

Les Obsèques à Buzancy :
Le lendemain, à 8 heures du matin, le corps fut conduit à la gare, accompagné des officiers du 106e, pour être transporté à Buzancy où il devait reposer dans un caveau de famille.
Madame Chanzy et ses enfants accompagnaient le cercueil.
À son passage à Vouziers, une députation offrit une couronne au nom de la ville et M. Terlot, adjoint, exprima dans une allocution émue, les sentiments de la municipalité et des habitants.
Châlons avait fait au général des funérailles dignes d’un soldat ; à Buzancy, le surlendemain, la cérémonie de l’inhumation avait un caractère de famille.
Cependant une partie des officiers généraux et toutes les autorités du département des Ardennes, avaient tenus à accompagner le général jusqu’à sa dernière demeure.
L’archevêque de Reims présida la cérémonie et prononça l’oraison funèbre du défunt que nous voudrions pouvoir reproduire tout entière, où il retrace les principales phases de sa vie de guerrier et fait ressortir aussi ses vertus privées et ses sentiments patriotiques et religieux ; puis on le descendit dans le modeste caveau où reposait déjà un jeune fils arraché de bonne heure à l’affection de sa famille.
Après de telles funérailles, on ne peut disconvenir que cet homme avait gagné la sympathie du pays et que sa mort est une grande perte pour tous.
C. R.

Notes sur le général Chanzy :
M. le général Chanzy était un fervent disciple de Saint-Hubert. C’était un chasseur à tir d’une correction parfaite, d’une grande simplicité, à la manière des Mac-Mahon, des Grévy et de tous ceux qui ne cherchent que leur plaisir sans éclat et sans bruit. Comme tous les vrais chasseurs, la chasse au chien d’arrêt avait ses préférences. Toutes les fois qu’il était en congé ou que les exigences du service le lui permettaient, il allait chasser dans son domaine de Buzancy ; revêtu d’une blouse bleue, coiffé d’une casquette de toile légendaire ; dans les Ardennes, il battait les champs, cherchant du gibier, seul à seul avec son chien, ayant tous les plaisirs laborieux de la quête, de la surprise et du tir.
Comme le maréchal de Mac-Mahon dans son domaine, de la Forêt et M. Grévy à Mont-sous-Vaudrey, il connaissait tons les points de son canton, repaires, gîtes et remises. En Afrique, en route, en expédition on en tournée, il descendait souvent de cheval pour se mettre à la poursuite d’une compagnie de perdreaux rouges on arrêter un lièvre levé par les cavaliers. Souvent aussi, comme le général Marguerite, le plus fort tireur de l’armée d’Afrique, il faisait coup double sans mettre pied à terre. Dans les Ardennes, comme en Afrique, le général Chanzy y était connu, non seulement comme un excellent tireur, mais encore comme un chasseur sage, conservateur du gibier, ne se laissait jamais entraîner : lorsqu’il avait abattu le nombre de pièces qu’il s’était fixé, il rentrait au logis en bon bourgeois, et il était heureux de sa journée.
Source : AMB 1884.

CHAPUIS (Aimé).
Conseiller municipal, suppléant du juge de paix, administrateur de la Caisse d’épargne et membre correspondant de sociétés savantes, décédé à Givet, le 5 septembre 1873, dans sa 76e année.
La ville de Givet a perdu en lui un de ses meilleurs conseillers et les pauvres un véritable ami entièrement dévoué aux intérêts de la cité, il a été réélu dans toutes les élections avec une grande majorité au conseil municipal.
Source : AMB 1874.

CHARBONNEAUX (Charles).
Paroles prononcées par M. L’abbé Tourneur, curé de Sedan, ami de la famille Charbonneaux, sur la perte si subite qui l’a plongée dans le deuil.
Messieurs,
Interprète des sentiments de la famille, j’ai, messieurs, à vous remercier en son nom de l’honneur que vous avez bien voulu lui faire en rendant avec elle à M. Charbonneaux les derniers devoirs. Vous vous êtes associés de grand cœur à son deuil, parce que vous avez compris l’immense, l’irréparable perte qu’elle vient de faire. Bien des personnes sont frappées aujourd’hui ; mais qui pourrait l’être autant que les siens ? Si le conseil municipal voit disparaître un de ses membres les plus éclairés et les plus utiles ; si l’administration des Hospices regrette en lui l’administrateur actif, intelligent et toujours préoccupé des besoins des pauvres ; si les sœurs hospitalières de nos trois maisons de charité déplorent la perte de celui qui était, pour elles-mêmes, un coopérateur zélé, pour leurs enfants, leurs vieillards et leurs malades, un ami et un père ; si ses nombreux amis pleurent avec nous le cœur le plus aimant et le plus droit, servi par la plus belle intelligence, que ne perdent pas aujourd’hui cette veuve si justement inconsolable ; cette mère trois fois atteinte de coups toujours plus rudes, et ces chers et bien-aimés enfants qui le voient sortir de la vie quand eux-mêmes avaient un si grand besoin de sa tendresse et de son expérience pour les diriger !
Formé dès son plus jeune âge par les exemples d’une mère, modèle accompli de toutes les vertus chrétiennes, et par un père, homme au cœur d’or et au sens droit, M. Charbonneaux sut, en l’aimant, apprendre à lui ressembler. Entré très jeune dans les fonctions publiques et placé par la confiance de ses concitoyens dans les emplois les plus difficiles, il répondit à leur attente et ne cessa pendant plus de vingt ans d’y déployer un zèle infatigable, soutenu par un inépuisable dévouement. Et c’est quand la maturité était venue, quand l’âge ajoutait à ses qualités si précieuses ce je ne sais quoi d’achevé donné par l’expérience, que la mort vient en trois jours nous le ravir ! Dieu l’a voulu ; soumettons nous en reconnaissant une fois de plus que ni la fortune, ni les honneurs, ni les qualités les plus brillantes du cœur et de l’esprit, ne sont rien sur cette terre d’un jour, d’où le moindre souffle nous enlève en un instant ! Heureux celui dont les regrets d’une ville entière et les larmes des pauvres publient, comme aujourd’hui, les bonnes œuvres ; il est allé recevoir sa récompense ! »
Source : AMB 1865.

CHARBONNIER (Jean François).
Né à Vaudemange (Marne) le 24 mars 1790, ancien instituteur, officier d’académie, décédé à Rosnay le 18 janvier 1883.
Ce digne instituteur, aussi modeste qu’éclairé, a débuté dans l’enseignement à Saint-Euphraise-Clairizet, le 1er janvier 1815 ; il est resté, en fonction dans cette commune jusqu’au 31 août 1822. À cette époque, il a été rappelé à Rosnay-Courcelles, où il a exercé jusqu’au 1er novembre 1855.
Source : AMB 1884.

CHARDENAL (A.-C.).
Ancien professeur au collège de Charleville, ancien journaliste, né à Donchery en 1827, décédé en Angleterre, où il s’était retiré à la suite du 2 décembre 1852. Il était alors rédacteur en chef du journal de Charleville. Réfugié à Paris, il fut d’abord secrétaire de Lamennais. En 1853, pour éviter d’être arrêté, il se réfugia en Belgique, puis en Angleterre, où il enseigna le français avec succès. En 1860, il occupait une chaire à l’Athénée de Londres. Il écrivit pour l’enseignement du français dans les écoles anglaises deux ouvrages, qui sont devenus classiques.
Exilé de sa patrie, il avait conservé pour elle un culte particulier ; il avait mis sa propre maison à la disposition de ses compatriotes exilés comme lui.
Il refusa de profiter de toutes les amnisties. Comblé d’honneurs en Angleterre, il y avait acquis en même temps une certaine aisance.
Il mourut subitement en 1889.
Charles Remy.
Source : AMB 1890.

CHARDONNET (Prudent Célestin).
Ancien membre du Conseil municipal de Reims, né à Cormontreuil le 24 novembre 1809, décédé à Reims le 23 avril 1884.
Fils d’ouvrier, ouvrier lui-même, il donna la mesure de ce que peuvent le travail assidu et l’amour du devoir. Dès l’âge de 12 ans, il entrait en fabrique et devenait bientôt contremaître. Après 30 ans de services dans la même maison, celle-ci ayant abandonné les affaires, il entra chez M. Missa, où il demeura encore 29 ans.
Après ces 52 années de travail dans deux maisons seulement, sa santé l’obligea à se retirer, mais il ne resta pas oisif. Il avait fondé, en 1834, la Société de Secours mutuels connue sous le nom de l’Union Fraternelle ; il se consacra dorénavant à la prospérité de la Société économique, dont il était membre fondateur.
Aussi, ses concitoyens voulurent lui témoigner leur reconnaissance en le portant en 1878, au Conseil municipal, qu’il fut contraint d’abandonner en 1880, à cause du mauvais état de sa santé. À ce moment même, il remettait à l’Administration une somme de 1.000 fr. pour être distribuée en livrets de Caisse d’Épargne aux élèves les plus méritants de l’école municipale.
Source : AMB 1885.

CHARLIER (abbé).
Les derniers jours de l’année 1868 ont été signalés à Reims par une de ces pertes douloureuses, irréparables, qui laissent une impression pénible dans les esprits les moins portés aux réflexions sérieuses ou mélancoliques.
Le bienfaiteur, ou plutôt le père des enfants abandonnés, le vénérable abbé Charlier, a été enlevé au monde et à sa chère maison de Bethléem le 19 décembre. – La nouvelle, aussi subite qu’imprévue, du décès de l’archiprêtre de Mézières, M. l’abbé Petit, son compatriote et son émule en charité lui causa une émotion violente contre laquelle toutes les ressources de la science, furent impuissantes. Sa santé d’ailleurs avait subi déjà de graves atteintes. Des ménagements extrêmes, inconciliables avec l’incessante activité qu’exigeait l’accomplissement de son œuvre, auraient pu seuls retarder la catastrophe que nous avons à déplorer.
L’origine de Bethléem remonte au jour de Noël 1837. À diverses époques, mais notamment en 1836 et 1837, l’administration prescrivit le déplacement des enfants trouvés, c’est-à-dire l’échange des enfants déposés au tour existant alors à l’Hôtel-Dieu de Reims, contre un pareil nombre d’élèves des hospices de Châlons et de Vitry-le-François. Ces petits êtres, ramenés à l’Hôtel-Dieu par leurs nourriciers, étaient presque tous chétifs et souffreteux. Ils devaient être transportés au loin, afin de les éloigner des parents qui, malgré toutes les précautions, parvenaient souvent à découvrir leur résidence.
Des philanthropes avaient provoqué cette mesure ; d’autres philanthropes, appartenant à une différente école, la critiquèrent avec amertume. L’abbé Charlier était alors aumônier de l’Hôtel-Dieu. Le spectacle navrant qu’il eut sous les yeux exaltant son zèle évangélique, il voulut devenir le père de ces malheureux enfants. Il y parvint par la fondation de Bethléem, pour laquelle son ardente charité aplanit tous les obstacles.
De généreux protecteurs et un grand nombre de personnes bienfaisantes vinrent à son secours, et l’établissement ne cessa de grandir et de prospérer.
L’administration aussi lui vint puissamment en aide, et, plus tard, quand le successeur de Napoléon Ier put remplir les généreuses intentions exprimées dans son testament par le fondateur de la dynastie, l’établissement de Bethléem devint l’asile des Boursiers-Napoléon. Les enfants entretenus à ce titre à Bethléem sont actuellement au nombre de trente-cinq.
Cet établissement, qui n’avait pas de modèle, car les colonies pénitentiaires n’en diffèrent pas moins par le but que par les moyens, a été célébré dans la langue des dieux. L’académie de Reims ayant choisi l’éloge de cette belle création pour sujet d’un de ses concours, de nombreuses pièces de vers lui furent adressées. Celle qui fut couronnée avait pour épigraphe :
L’œuvre….. c’est l’homme .
Le poète raconte ainsi les humbles commencements de Bethléem :
La veille de Noël mil huit cent trente-sept,
Le soir, dans une grange, et presque sans lumière
Un prêtre et cinq enfants adressaient leur prière
À ce Dieu des Chrétiens, qui du haut de sa croix
Priait pour notre monde et celui d’autrefois...
C’étaient l’abbé Charlier et ses premiers pupilles !...
Bethléem !
Trois fois il t’a fallu changer de domicile
Avant de pouvoir dire : «  Ici, je suis chez moi,
Libre, chéri de tous, protégé par la loi ».
Et pour finir l’auteur s’écriait :
O Rheims ! qu’à l’avenir le présent fasse envie !
Bethléem est à toi, c’est ton œuvre .... et  tu sais
Que si l’on peut compter tous les jours de sa vie
Dieu seul... du bon Charlier peut compter les bienfaits !
Enfin, cette vie si bien remplie s’est éteinte, mais sa tâche était achevée, ou du moins l’avenir de Bethléem était assuré.
Nous avons dit qu’en 1837 M. Charlier était attaché à l’Hôtel-Dieu en qualité d’aumônier. Il avait précédemment desservi la cure de Bétheny, où il fut envoyé aussitôt après son ordination, en 1832. Ses parents étaient d’honnêtes cultivateurs de Flaignes-lès-Oliviers (Ardennes). Né en 1804, le jeune Charlier ne quitta son village natal et les travaux de la culture qu’à l’âge de 18 ans pour commencer ses études ecclésiastiques. C’est sous ce double rapport d’une origine toute plébéienne et d’une vocation tardive que l’on a pu trouver quelque similitude entre le prêtre modeste, fondateur de Bethléem, et l’illustre prélat que le diocèse de Reims, après deux années entières, pleure encore comme au lendemain de sa mort, et dont le peuple conservera la mémoire avec la plus profonde vénération.
Source : AMB 1869.

CHARNEAU (Mme, voir HANNEQUIN Louise Sidonie).

CHARPENTIER de BEAUVILLÉ (Auguste Marie Charles).
Ancien conseiller de préfecture, ancien maire de Laon, membre de la Société académique, chevalier de la Légion d’honneur, né à Laon le 11 décembre 1796, décédé dans sa ville natale le 15 janvier 1879.
Appartenant à une des familles les plus distinguées du Laonnois, il fit une partie de ses études au Lycée de Reims.
En 1822, il était nommé conseiller de préfecture du département de l’Aisne, mais la Révolution de 1830 rendit M. de Beauvillé à la vie privée.
Il fut porté, pendant le gouvernement de juillet, au conseil municipal de Laon et remplit les fonctions d’adjoint de 1847 à 1848 ; à cette époque, une nouvelle municipalité prit la place de l’ancienne.
Il fut appelé par un décret, en 1852, à la présidence de la Société de secours mutuels de Laon. La même année, il était nommé maire de cette ville, qu’il administra avec intelligence jusqu’en 1863.
II faisait aussi partie de la Société académique de Laon, qui lui doit d’intéressants travaux historiques.
Les services rendus par M. de Beauvillé lui valurent la croix de la Légion d’honneur ; il laisse parmi ses concitoyens le souvenir d’une existence honorée et utile, d’une charité discrète et d’une urbanité rare qui était de tradition dans sa famille.
Source : AMB 1880.

CHARPENTIER de BEAUVILLÉ (Marie Auguste).
Ancien conseiller de préfecture, ancien maire de la ville de Laon, chevalier de la Légion d’honneur, ancien président de la Société de secours mutuels.
Né à Laon le 11 décembre 1796, de l’une des plus honorables familles du Laonnois, M. de Beauvillé fit ses études an Lycée de Reims. En 1822, il fut nommé conseiller de préfecture du département de l’Aisne et s’installa dans sa ville natale, qu’il ne devait pas quitter. Ses connaissances pratiques des affaires le firent nommer successivement adjoint et maire de 1848 jusqu’en 1863.
Pendant toute son administration, M. de Beauvillé fit preuve d’une grande intelligence des affaires, d’une équité parfaite et d’un rare esprit de conciliation.
La Société académique, dont il était membre, lui a dû d’utiles et intéressantes communications.
Source : AMB 1881.

CHARTON (Mme Marie Élisabeth).
En religion sœur Marie, supérieure de Saint-Marcoul. Cette sainte femme née le 7 mai 1814 à Authe (Ardennes), est décédée à Reims le 21 mars 1885. Entrée en 1855 à Saint-Marcoul, religieuse en mai 1856, elle avait succédé en 1874 à Mme Maquart.
Pendant les trente années de sa vie religieuse, la sœur Marie a donné l’exemple le plus complet des vertus chrétiennes. Son dévouement pour les malheureux infirmes n’a eu d’égal que son abnégation.
Source : AMB 1886.

CHÂTEAU (Jean-Baptiste).
Quatre vingt-cinq ans, ancien premier commis de l’administration des douanes, ancien conseiller municipal, ayant rempli pendant quarante ans les fonctions d’administrateur de l’hospice de Mézières, décédé en cette ville le 13 mai 1872.
Source : AMB 1873.

CHAUSSADE (Sœur Jeanne).
Supérieure des religieuses de la providence de Châlons, née à Messigny (Côte-d’Or), est décédée à Châlons-sur-Marne le 24 octobre 1889, dans sa 72e année, après 50 ans de profession religieuse.
Avant d’être supérieure du pensionnat de la Providence, à Châlons, elle avait été supérieure de l’établissement de Saint-Roch à Paris, pendant 17 ans, puis supérieure de l’hospice de Corbie (Somme).
Charles Remy.
Source : AMB 1890.

CHAUVEAU (Léonard Nicolas).
Commissaire de police à Reims depuis 1834, né à Chatellux (Yonne), le 2 décembre 1808, décédé à Reims le 12 mai 1870.
Monsieur Chauveau avait su dans ses fonctions difficiles se concilier l’estime générale.
Source : AMB 1871.

CHAVANCE (Adolphe Laurent).
Né à Vitry-le-François le 22 juillet 1828, décédé le 20 juin 1889.
Issu d’une famille bourgeoise qui compte dans notre département et dans la Haute-Marne plusieurs notabilités, M. Chavance se destina au notariat ; mais son amour de la liberté l’entraîna vers la culture de la poésie, pour laquelle il avait des aptitudes.
Il avait fait, des vers dans sa jeunesse ; il en fit encore et de bons dans l’âge mûr ; mais il se révéla dans le concours poétique sur le Vin de Champagne, ouvert à Épernay en 1884, où il obtint le troisième prix, sur plus de 1.400 pièces de vers présentées, après Clovis Hugues et Gaston Jolivet, pour sa pièce intitulée Notre vin de Champagne, qui a été insérée dans ce recueil en 1885.
L’an dernier encore, nous étions heureux de reproduire deux pièces charmantes, que nous lui avions entendu lire dans plusieurs Sociétés littéraires. Hélas, c’était le chant du cygne.
Charles Remy.
Source : AMB 1890.

CHÉMERY (Louis Henry).
Né à Vitry-le-François le 11 juillet 1817, décédé à Bar-le-Duc le 24 avril 1887, était d’une famille honorable qui avait des attaches dans la bourgeoisie, le commerce, la magistrature et le clergé, il a joui 1ui-même dans son pays, d’une assez grande notoriété.
Après avoir fait ses études au collège de sa ville natale, son père, qui voulait en faire son successeur dans 1e commerce d’orfèvrerie et de joaillerie, qui s’exerçait de père en fils dans cette famille depuis cinq ou six générations, l’envoya à Paris pour y achever ses études professionnelles.
Revenu à Vitry il s’y maria et se conforma aux désirs de sa famille ; mais peu de temps après la mort de son père, ne se sentant point de vocation pour 1e commerce, il céda la maison paternelle pour se livrer à ses goûts artistiques.
Par suite, il se mit à la recherche des belles choses et créa un cabinet où sont rassemblés des objets d’art et des curiosités de tout genre qu’il voulut léguer à ses petits-fi1s.
Il fut l’ami de tous ceux qui l’ont connu, obligea beaucoup de monde et fit toujours discrètement le bien. Il rendit de nombreux et signalés services, soit dans la vie privée, soit dans les nombreuses fonctions où il fut appelé par le vote de ses concitoyens.
Officier de la garde nationale en 1845, il fut nommé capitaine en 1852.
Membre du conseil municipal de Vitry-le-François en 1855, il fut nommé adjoint au maire en 1858, et ne se démit de ses fonctions qu’au commencement de 1870, par suite de son départ pour Paris, où l’appelaient des intérêts importants.
Pendant la période de 1850 à 1870, il fut l’un des directeurs de la caisse d’épargne, secrétaire général de la Société de secours mutuels dont il était l’un des fondateurs, membre de la commission départementale pour l’extinction de la mendicité, délégué du préfet pour l’inspection des écoles de la ville, membre de la commission d’examen pour le certificat d’études, membre du conseil de perfectionnement de l’enseignement spécial pour le collège de Vitry.
Il était aussi membre titulaire de la société des sciences et arts de cette ville, aux collections de laquelle il a fait des dons précieux.
À Paris, il essuya les rigueurs des deux sièges. Quoique souffrant pour lui et sa femme des difficultés de la situation, il sut se mouvoir au milieu de ces embarras et même être utile dans ces circonstances à plusieurs de ses compatriotes.
En 1871, il vint habiter Bar-le-Duc, à proximité de sa fille.
Il ne tarda pas à y être apprécié comme à Vitry et fut appelé, en 1875, à faire partie de la commission administrative des hospices, dont il fut quelque temps président, et de celle des enfants assistés, dont la tutelle était dans ses attributions.
M. Chémery était alors dans la plénitude de la prospérité, mais Dieu lui réservait de douloureuses épreuves : il perdit successivement son épouse chérie, sa fille et son fils.
Il en conserva un profond chagrin qu’il sut, avec une force remarquable de caractère, cacher aux yeux des indifférents, sous le voile d’un enjouement natif qu’il montrait encore à la surface, mais qu’il n’avait plus dans le cœur.
Cet effort suprême ne fut pas étranger au développement de la cruelle maladie dont il vient de mourir chrétiennement à 70 ans, avec le courage qu’il avait montré pendant sa vie.
Ch. Remy.
Source : AMB 1888.

CHÉMERY (Paul François).
Né à Uthion, dépendance de la commune de Moiremont, près Sainte-Ménehould (Marne), le 19 janvier 1814, décédé au même lieu le 26 avril 1880, agriculteur, titulaire de la prime d’honneur et chevalier de la Légion d’honneur.
Cultivateur laborieux et rempli d’intelligence, il passa toute sa vie sur le domaine paternel. Cohéritier d’un quart de la ferme d’Uthion, il acquit le surplus de ses frères et sœurs et l’améliora tellement par ses travaux et sa lutte contre la routine, qu’il obtint depuis 1847 24 médailles aux différents concours, et qu’il fut en 1861 le lauréat de la prime d’honneur au Concours régional agricole de la région de l’Est, tenu à Châlons. Il y avait 27 concurrents. Ce fut aussi comme cultivateur émérite qu’il obtint quelque temps après la décoration de la Légion d’honneur.
Il était membre de la commission des fermes impériales, du jury des concours régionaux, vice-président du Comice agricole de Sainte-Ménehould, membre de la Société d’agriculture, commerce, sciences et arts de la Marne ; il était aussi membre du Conseil d’arrondissement. Il siégea pendant 40 ans au Conseil municipal de sa commune, dont il fut maire pendant 26 ans.
Il est mort dans sa 67e année, victime de son obligeance, à la suite d’un accident qui lui survint en voulant porter secours à des voituriers en péril.
Il n’est plus, mais sa mémoire vivra longtemps dans le pays. Plus de mille personnes ont suivi son convoi funèbre, témoignant ainsi que sans quitter la charrue ni le toit paternel, on peut devenir un homme distingué à la charge d’être un homme vertueux et rendre de notables services à son pays.
Source : AMB 1881.

CHÉRUY-LINGUET (Jean-Baptiste Hubert).
Membre correspondant de la Société d’agriculture, commerce, sciences et arts du département de la Marne, né à Seuil (Ardennes) le 27 novembre 1827, décédé à Taissy (Marne) le 1er septembre 1889, avait été 20 ans instituteur à Taissy, où il avait su se concilier l’estime et l’affection de tous. Il avait reçu comme instituteur une médaille d’or du Conseil général.
C’était un homme de convictions profondes.
Il était un viticulteur très distingué, s’occupant de la culture de l’ailante et de l’éducation de son ver à soie.
En 1868, il obtint une médaille d’argent pour son mémoire sur l’ailanticulture, de la Société d’agriculture, commerce, sciences et arts de la Marne, qui le nomma membre correspondant.
Charles Remy.
Source : AMB 1890.

CHEVIGNÉ (Louis Marie Joseph, comte de).
Officier de la Légion d’honneur, ancien colonel de la garde nationale, ancien président de l’Association des membres de la Légion d’honneur et de la Société de Saint-Nicaise, poète et conteur, né en Bretagne en 1792, mort à Reims en 1876.
Issu d’une famille qui comptait des preux et des guerriers aussi bien que des littérateurs, M. le comte de Chevigné portait pour armes : « de gueules a quatre fusées d’or accolées en fasces, accompagnées de huit besans de même, 4 en chef et 4 en pointe. »
On eut pu tirer de son blason un horoscope véritable : riche des dons de la fortune, il semait autour de lui la bienfaisance, et de son esprit pétillant jaillissaient des étincelles brillantes comme les fusées de son écu.
Parvenu à l’âge de 84 ans, le comte de Chevigné a parcouru une longue carrière, et cependant ce n’est point sans regret que l’on voit disparaître de telles individualités, que l’on est habitué à croire immortelles.
Immortel du reste sera son nom, et ses Contes Rémois ont plus fait pour sa gloire que les plus volumineux in-folio pour les logiciens de l’école.
Le comte de Chevigné épousa en 1817 mademoiselle Clémentine Clicquot, fille unique de la célèbre dame Clicquot-Ponsardin.
Il ne crut point se mésallier en s’associant à une famille où le génie et la grandeur d’âme étaient héréditaires ; ce n’est point à Reims qu’il est nécessaire de faire l’éloge des Clicquot-Blervache et des Ponsardin, qui eux aussi ont un nom immortel.
M. le comte de Chevigné lui aussi s’associa au commerce de vin de Champagne, et sa présence dans les salons de Boursault et de Reims, où s’exerçait une hospitalité princière, ne fut peut-être point étrangère à la vogue qu’obtinrent le nom de Mme Clicquot et le vin qu’il célébra dans ses beaux vers, sous la forme de contes, auxquels il donna le nom de sa ville adoptive ; il renouvela dans la littérature ce sel gaulois qui devient si rare de nos jours. Il ne fut ni La Fontaine, ni Boccace ; il fut lui-même. Le gai conteur évita le genre grivois sans abdiquer la gaîté et même la spirituelle raillerie ; ses sujets sont parfois d’une moralité douteuse, mais son langage est toujours pur et ses vers feront la gloire du pays.
Que pourrions-nous dire de la vie de M. le comte de Chevigné, sinon que toujours il refusa les honneurs de la vie publique et les combats de la politique ; il resta l’homme de la bonne société, et son urbanité adoucit plus d’un farouche visiteur du château de Boursault, témoin le péril de mort qu’il évita en 1870. Pendant l’invasion prussienne, il faillit y être fusillé dans des circonstances qui méritent d’être notées.
Au moment de l’entrée de l’ennemi dans son département, M. de Chevigné était à Paris. Il s’empressa de revenir à Boursault. Malheureusement, son arrivée chez lui coïncida avec le déraillement d’un train de chemin de fer qui transportait des troupes prussiennes ; ce déraillement se fit à la station voisine du château.
Aussitôt Boursault fut envahi et le comte de Chevigné, arrêté, fut conduit à Épernay pour y être fusillé. L’exécution aurait eu lieu immédiatement sans l’intervention d’un de ses amis, un Polonais, qui, parlant fort bien l’allemand, parvint à inspirer quelque confiance au commandant de la troupe. Il démontra que le comte de Chevigné était absolument étranger à l’accident qui avait fait périr plusieurs de ses soldats ; le comte, après mille pourparlers, fut remis en liberté, moyennant une caution de trente mille francs. Sa captivité avait duré cinq jours, pendant lesquels à chaque instant il s’était vu sur le point d’être passé par les armes.
Boursault était resté en la possession des troupes prussiennes, et là, sans toutefois qu’elles eussent commis de grands dégâts, le comte n’eut pas moins de soixante-dix mille francs à ajouter aux trente mille déjà donnés, ce qui éleva à cent mille francs le chiffre de la contribution de guerre dont il fut personnellement frappé.
Les événements auraient pris une tournure bien autrement grave si M. de Chevigné n’avait trouvé comme sous-préfet prussien d’Épernay le comte Blücher, qui avait été autrefois l’hôte du château de Boursault. Il savait que l’auteur des Contes Rémois était un patriote zélé, courageux, ardent, mais il pouvait affirmer en même temps qu’il était incapable d’être le fauteur d’un guet-apens. C’est à l’intervention du comte Blücher que Boursault dut probablement d’avoir échappé au pillage et à l’incendie.
Il avait laissé une héritière de sa généreuse charité dans Mme la comtesse de Mortemart, sa fille, qui semait les bienfaits autour d’elle, et qui fit aux pauvres à l’occasion de la mort de son père de riches aumônes. Nous apprenons qu’elle aussi vient de mourir, en laissant en héritage à la duchesse d’Uzès, sa fille, avec de grands noms à soutenir et une grande fortune à dépenser, les vertus de ses aïeux à continuer.
Nous en avons dit assez sur ses Contes Rémois, devenus populaires par les nombreuses éditions qu’ils ont obtenues, dont quelques-unes sont magnifiquement illustrées par Messonnier et autres artistes de grand renom.
Les autres publications de M. le comte de Chevigné sont : la traduction en vers de Moretum, de Virgile, des odes d’Anacréon, de l’ode au vin de Champagne de Coffin, de l’ode au vin de Bourgogne de Grenan, une ode sur le cidre, un poème sur la pêche et un sur la chasse.
Mais, c’est dans ses Contes Rémois surtout qu’il a trouvé le secret des jolis vers ; ils ont été traduits dans toutes les langues, même en vers latins.
S’il égaya de temps en temps ses récits
De doux péchés par les curés commis,
Ces curés, a-t-il soin d’ajouter,
Ce sont ceux de Boccace
Bien différents de ceux de mon pays,
Qui sont des saints, je le dis à leur gloire :
Pour un curé qui tombe en purgatoire,
Il en est cent qui vont en Paradis.
II mourut dans des sentiments chrétiens qu’il avait lui même prévus dans les derniers vers de sa conclusion :
Et maint pécheur
Se vit au ciel quand on n’y comptait guère
Quoi qu’il en soit, pour être converti,
N’attendons pas qu’un hasard nous éclaire :
Nous pourrions bien manquer le Paradis.
C. R.
Source : AMB 1878.

CHOPPIN (Jean-Pierre).
Né à Germont, canton du Chesne (Ardennes), le 14 août 1791, ancien chef de division à la préfecture des Ardennes, retraité, ancien capitaine des grenadiers de la Garde nationale de Mézières, chevalier de la Légion d’honneur, décédé en cette ville, le 11 décembre 1872.
Ancien sous-officier de l’armée française, M. Choppin en avait conservé les allures militaires. Sa haute taille l’avait désigné pour faire partie et commander cette belle compagnie de grenadiers dont il était un des derniers survivants.
Source : AMB 1874.

CLAUDE-LAFONTAINE.
Financier, décédé à Charleville le 23 février 1870.
Il avait fondé à Charleville en 1830 une maison de banque. Quand les événements de 1848 ébranlèrent des établissements dont la solidité semblait à toute épreuve dans ce moment où l’argent allait manquer au commerce et à l’industrie des Ardennes, il organisa, avec l’aide du gouvernement, un comptoir national qu’il ouvrit le 1er mai 1848 ; par suite de cette combinaison, le travail n’a pas été interrompu dans aucune usine. Deux ans après ce comptoir privilégié fut transformé en comptoir commercial avec une maison à Paris ; établissements qui ont rendu depuis cette époque de grands services à toute la contrée.
Source : AMB 1871.

CLAUTIAUX (Casimir Hippolyte).
Né à Laon le 6 décembre 1818, ancien professeur au Lycée de Reims, pendant 40 ans ; trésorier de la Société philharmonique, officier de l’instruction publique, est décédé 3 Reims le 14 octobre 1884.
M. Trézaune, le doyen des professeurs, prononça sur sa tombe une allocution où il fait ressortir que Clautiaux a bien mérité de l’Université, de la ville de Reims et de ses amis.
Source : AMB 1885.

CLÉMENT (Rigobert).
Curé de Tournes, décédé le 20 août 1870, né à Mézières le 14 septembre 1791. M. l’abbé Clément a passé sa longue carrière sacerdotale dans la paroisse de Tournes, dont il a été nommé curé en 1816.
Source : AMB 1871.

COCHAIN.
Prêtre du diocèse de Soissons, né à Saint-Gobain en 1814. Successivement professeur au séminaire de Soissons, curé de Mercin, aumônier du dépôt de mendicité de Villers-Cotterêts, ancien doyen de Moy, supérieur de l’Institution Notre-Dame-de-Laon, mort à Saint-Gobain le 14 novembre 1872.
Source : AMB 1873.

COLLARD (Émile).
Avocat, membre du conseil municipal et du conseil d'arrondissement de Rethel, né à Rethel en 1806, décédé le 1er janvier 1869.
Source : AMB 1870.

COLLIN (Hubert).
Ancien instituteur, ancien chef de division à la préfecture des Ardennes, bibliothécaire de Charleville, né à Saint-Marceau (Ardennes) le 5 novembre 1811, décédé à Charleville le 24 juillet 1889, était un érudit en matière d’histoire locale. Il a laissé sur les Ardennes une histoire en cours de publication dont le premier volume a paru. On espère que les notes qu’il a laissées permettront de continuer cette publication.
Charles Remy.
Source : AMB 1890.

CONGNET (Louis Henri).
Né à Soissons en 1795, élève des séminaires de Soissons et de Saint-Sulpice, chanoine titulaire et ancien doyen du chapitre de la cathédrale de Soissons, missionnaire apostolique, membre de la société asiatique, décédé le 5 juillet 1870, à l’âge de 75 ans.
Savant helléniste, homme bienveillant et ferme, ami du droit, observateur minutieux de la règle et protecteur né de tout ce qui s’appelle les principes, Monsieur Congnet a voulu laisser un témoignage de sa vive affection à sa ville natale et une preuve éclatante de bienveillance aux amis des arts et des recherches historiques en donnant plusieurs tableaux d’un grand prix et une collection considérable de lettres autographes et plusieurs documents précis ayant rapport à l’histoire contemporaine de Soissons. Peu d’ecclésiastiques ont eu une vie plus remplie que celle de M. l’abbé Congnet, aussi a-t-il laissé un grand nombre d’ouvrages dont quelques-uns ont eu plusieurs éditions. Après s’être longtemps occupé des classiques grecs, dont il a donné en cette langue plusieurs grammaires, on l’a vu publier successivement : l’Enchiridion, Joseph Ruth et Tobie, des cours de thèmes grecs, un Lexique grec-français, le Manuel des verbes irréguliers, la Prosodie, le Pieux helléniste, le livre des jeunes Professeurs, Madame de Bussières ou la femme chrétienne, etc., fruit de son zèle et de  sa piété.
Source : AMB 1871.

COPIN (Louis Ange Auguste).
Conseiller de préfecture honoraire, ancien conseiller de préfecture, ancien secrétaire général, chevalier de la Légion d’honneur, né à Écordal (Ardennes) en 1796, décédé à Châlons-sur-Marne le 13 mai 1885.
M. Copin vint à Châlons en 1826 comme conseiller de préfecture et prit sa retraite en 1866, époque où il fut nommé conseiller honoraire.
C’est donc pendant 40 ans qu’il s’occupa des affaires du département, tant comme conseiller que comme secrétaire général ; sous sept préfets, depuis M. le vicomte de Jessaint jusqu’à M. Amelin.
M. Copin n’était pas seulement un excellent administrateur, plein de bienveillance pour ceux qui l’approchaient, c’était aussi un esprit fin et d’une grande délicatesse, c’était un homme du monde de la plus parfaite urbanité, un homme de bien d’une modestie extrême. Il fut l’âme de tous les préfets qui se succédèrent pendant son long exercice, mais en particulier il s’attacha, d’une façon particulière, à MM. de Jessaint et Bourlon de Sarty.
Son goût pour les belles lettres le fit élire, dès 1827, comme membre titulaire de la société d’agriculture, commerce, sciences et arts de la Marne ; il prononça, comme président, dans la séance publique du 3 septembre 1836, un discours sur l’Instruction du peuple. Il fut élevé à l’honorariat en 1857, ce qui ne l’empêcha point d’être pendant longtemps encore assidu aux séances ordinaires, et jusqu’à la dernière limite, il aimait à assister aux séances publiques qui closent l’exercice annuel.
Il a écrit plusieurs notices nécrologiques, entr’autres celles de M. Garinet père, et de M. Bourlon de Sarty. Possédant à fond la langue italienne, il a traduit en français les Mémoires de Benvenuto Cellini et les Comédies d’Alberto Nota.
Suivant son désir formel, ses funérailles furent aussi simples qu’il était modeste. Aucun honneur militaire ne fut rendu à sa dépouille mortelle, et aucun discours ne fut prononcé sur sa tombe.
Source : AMB 1886.

COQUEREL (Athanase Josué) fils.
Pasteur, aumônier du collège Chaptal, chevalier de la Légion d’honneur, docteur en théologie de l’Université de Leyde, décédé à Fismes (Marne) dans sa 55e année, le 24 juillet 1875.
Né en 1820, à Amsterdam, d’un père déjà célèbre comme pasteur et comme écrivain, il se destina dès l’enfance à la carrière que son père avait suivie avec tant d’éclat. Dès son début il obtint au temple de l’Oratoire de brillants succès. Ses sermons et ses homélies ont été réunis en volume. Il laisse aussi des travaux historiques sur Jean Calas, la Saint-Barthélemy, l’Église réformée de Paris, le théâtre de Racine, ainsi que des considérations philosophiques qui toutes affirment les idées du parti libéral protestant, dont il était l’orateur ardent et le vulgarisateur.
Source : AMB 1876.

COQUET, Étienne
Né à Sacy en 1798, remplissait déjà depuis plusieurs années les fonctions d’adjoint dans la commune de Villedommange, lorsqu’il en fut nommé maire en 1840.
Il resta à la tête du conseil municipal jusqu’en 1872, époque à laquelle il fut de nouveau nommé adjoint, et c’est le 27 avril 1873, dans l’exercice de ses fonctions, qu’il mourut subitement présidant le bureau électoral pour la nomination d’un député.
Homme intègre, droit et excellent administrateur, il a été universellement regretté de ses concitoyens.
Source : AMB 1874.

COQUET.
Inspecteur général des troupes de marine, né à Villers-devant-le-Thour (Ardennes), décédé à Paris en 1882. Il avait fait toutes ses études au Lycée de Reims, d’où il était sorti pour entrer en 1842 à l’École spéciale de Saint-Cyr.
Source : AMB 1883.

CORBET (Gaston).
Né à Outines, arrondissement de Vitry-le-François, en 1814, décédé en janvier 1877, juge d’instruction à Sainte-Ménehould et membre du conseil d’arrondissement pour le canton de Saint-Remy-en-Bouzemont.
Ce jeune magistrat était plein d’avenir et d’un mérite apprécié près le siège qu’il occupait ; les votes de ses compatriotes prouvent l’estime que l’on avait pour lui.
Source : AMB 1878.

CORDA (Jean-Baptiste).
Ancien curé-desservant de Liart, né à Bairon le 19 janvier 1808, décédé à Liart le 19 novembre 1871
Source : AMB 1872.

CORDA.
Né à Vitry-le-François en 1808, ancien magistrat, décédé à Cirey-sur-Blaise (Haute-Marne).
Après avoir fait son droit à Paris, il vint prendre à Châlons, comme officier de la garde nationale, en 1814, une part distinguée à la défense de son pays envahi.
La guerre terminée, il se fixa d’abord comme avocat et comme avoué dans son pays natal ; il fut bientôt nommé procureur du roi à Vassy, et en remplit les fonctions avec une aménité distinguée que ses contemporains n’ont pas oubliée.
À la suite des événements de 1830, il fut nommé juge de paix à Doulevant, où il conciliait les affaires avec un tact et une aptitude remarquables.
Les événements de 1848 le rendirent à la vie privée, mais malgré cela il se dévoua pour ses concitoyens ; il fut encore conseiller municipal et président de la délégation du canton de Doulevant.
Il est l’auteur d’un assez grand nombre de poésies.
Source : AMB 1879.

CORDIER (Antoine Paul).
Architecte, né à Plivot (Marne) le 26 mars 1793, décédé à Épernay le 1er avril 1881.
On doit à cet architecte de talent, plusieurs beaux édifices, notamment le château de M. Auban, à Épernay.
Source : AMB 1882.

CORDIER (Louis François).
Prêtre en retraite, membre correspondant des Sociétés Académiques de Châlons-sur-Marne et de Saint-Quentin, chevalier sauveteur de 1ère classe de la Société des Alpes-Maritimes, né à Villeneuve-Saint-Germain (Aisne) le 10 février 1810, décédé à Ay le 8 août 1885.
M. Cordier fit d’excellentes études classiques au collège de Soissons, et entra ensuite au grand séminaire de cette ville. Après quarante ans de ministère dans différentes paroisses de ce diocèse, où il avait su gagner la confiance de tous, il prit sa retraite à Ay, près de sa famille, auprès de laquelle il est décédé le 8 août dernier, à la suite d’une courte et cruelle maladie.
Nous regrettons de ne pouvoir, faute d’espace, insérer ici l’allocution prononcée par M. Plonquet, adjoint au maire de la ville d’Ay, son collègue comme membre de plusieurs sociétés savantes et son ami. Mais nous y puisons les renseignements suivants :
« Nature délicate, tempérament nerveux, l’abbé Cordier était organisé pour l’étude, mais les fatigues de l’intelligence toujours en jeu, jointes à celles de son ministère, avaient contribué depuis longtemps à ne plus mettre au service de ses brillantes facultés qu’une enveloppe et des organes affaiblis. »
M. Cordier a successivement publié : 1° Le Manuel d’Épictète, traduction nouvelle, avec notes et réflexions ; 2° Du Stoïcisme et du Christianisme, rapports et différences ; 3° Saint-Cyprien, ou de l’Unité de l’Église ; 4° Manuel du chrétien et du vrai philosophe.
M. Cordier trouva, dans deux de ses frères, MM. Félix et Victor Cordier, des éditeurs et des propagateurs de ses œuvres. Il fut en outre lauréat de plusieurs concours, et à la suite d’un mémoire sur le Suicide, mis au concours par la société des Chevaliers sauveteurs de Nice, en 1884, il fut proclamé le troisième sur 166 concurrents, et le quatrième dans le 11e concours sur celte question : Où trouver le bonheur.
M. l’abbé Robert, doyen d’Ay, et M. Plonquet, prononcèrent quelques paroles sur sa tombe ; le premier au nom du clergé qui perdait un de ses membres distingués, et le second au nom de ses amis, parmi lesquels se compte celui qui écrit ces lignes.
Source : AMB 1886.

CORNET-PAULUS.
Ancien chef de division à la préfecture, ancien conseiller municipal et ancien adjoint au maire de la ville, qui naquit à Châlons, en 1794, est décédé dans sa ville natale, le vendredi 5 août 1876, à l’âge de 82 ans.
Après avoir fait ses études au collège de Châlons, M. Cornet était entré, à l’âge de 18 ans, comme employé à la préfecture, où il est resté 34 ans. Il était chef de bureau en 1836, à l’époque de la mort de M. Deliége, qu’il remplaça comme chef de division.
Par ses connaissances spéciales, son travail laborieux et ses incessantes recherches, M. Cornet était un des hommes les plus précieux pour l’administration.
Il prit part pendant longtemps aux affaires municipales. Élu conseiller en 1846, il fut nommé adjoint en 1848 et fut constamment réélu conseiller jusqu’en 1874. Lors de son entrée au conseil, il se distingua par son esprit libéral et son dévouement aux intérêts de la cité.
L’instruction et les œuvres de bienfaisance ont eu également en M. Cornet un défenseur et un soutien. En résumé, la ville de Châlons perd un homme de bien et un travailleur actif et infatigable. Il laisse un dictionnaire géographique, statistique et historique de la Marne, et un dictionnaire historique des rues de Châlons.
On lui doit aussi l’établissement de la première lithographie qui ait fonctionné dans le département.
Source : AMB 1877.

CÔTE (Général Paul Antoine).
Commandant la 24e brigade d’infanterie, commandeur de la Légion d’honneur, né à Jeux (Jura), est décédé à Châlons-sur-Marne le 17 février 1889.
Il était sorti de Saint-Cyr en 1853, et en 1888 il obtenait les étoiles de général de brigade, en récompense d’une laborieuse carrière militaire noblement remplie. Il fit les campagnes d’Afrique, de Crimée, d’Italie, de Chine et du Mexique, et prit part à la malheureuse guerre de 1870 contre l’Allemagne.
Depuis peu de temps qu’il était à la tête de 1a 24e brigade, il avait su s’attirer l’estime et l’affection de tous.
Le discours prononcé sur sa tombe par 1e général de Miribel, commandant du 6e corps d’armée, fait ressortir sa vie de dévouement militaire et ses convictions chrétiennes.
M. le général de la Hayrie, général de division à Reims, confirme son existence remplie d’honneur et de patriotisme.
Le général Côte était un vrai soldat, ayant fait de la noble profession des armes un véritable sacerdoce.
Charles Remy.
Source : AMB 1890.

COULLE (Fulgence).
Garde-général du domaine de M. le duc d’Aumale, né à Haution le 12 avril 1832, décédé à Hirson le 9 février 1889, emporte avec lui la réputation d’un homme bon et sympathique, laborieux et dévoué, qui était depuis 39 ans dans l’administration des forêts de M. le duc d’Aumale.
Charles Remy.
Source : AMB 1890.

COULVIER-GRAVIER.
M. Coulvier-Gravier, décédé à Paris le 12 février 1868, a consacré sa longue carrière à l’observation des étoiles filantes. Né le 26 février 1802, à Reims, la vie des champs au sein de laquelle s’écoula sa jeunesse (il fut d’abord cultivateur et commissionnaire de roulage) l’invita à l’observation de certains phénomènes célestes, et en particulier à celle des étoiles filantes, dont la lueur fugitive et mystérieuse avait frappé ses regards attentifs. La comète de 1811 paraît avoir éveillé sa vocation. Vers l’année 1840, autant que nous nous en souvenons, d’après ce qu’il a lui-même raconté, il vint à Paris, et, présenté à Arago, lui exposa certaines remarques qu’il avait faites du haut de l’arc de triomphe de Jules César, sur les périodes de maximum et de minimum des flux d’étoiles filantes.
Arago pensa qu’il serait utile à la science d’encourager les prédispositions innées de cet observateur qui, comme les pasteurs chaldéens, avait appris de lui-même à connaître exactement la sphère étoilée et tracer rapidement la courbe dessinée parmi les constellations par un bolide ou un pâle météore. Après plusieurs voyages à Paris, M. Coulvier-Gravier abandonna tout à fait la vie de la campagne et vint se fixer à Paris. En 1850, un décret du président de la République, qui s’appelait alors, comme on s’en souvient, le prince Louis-Napoléon Bonaparte, créa l’observatoire météorique du palais du Luxembourg, et y nomma notre astronome, en attachant à cette position un traitement fourni par trois ministères : l’instruction publique, l’agriculture et la marine.
M. Coulvier-Gravier voyait dans l’observation des étoiles filantes une méthode naturelle de prédire le temps à courte échéance, dans l’hypothèse particulière que les étoiles filantes seraient des météores déviés dans les hauteurs de l’atmosphère par les vents supérieurs, et qu’elles indiqueraient des courants dont l’action se produirait ensuite dans les couches inférieures de l’air.
Source : AMB 1869.

COURJEAN (Pierre).
Né à Faux-Fresnay le 19 mars 1800, médecin à Sompuis, depuis 46 ans, où il est décédé le 19 novembre 1873, regretté de ses nombreux amis.
Source : AMB 1874.

COURVAL (Arthur Constant, vicomte de).
Décédé à Paris le 18 novembre et inhumé à Pinon le 23 novembre 1873. Il était gendre du général Moreau qui fut tué à Dresde par une batterie française alors qu’il était au service des troupes alliées.
Source : AMB 1875.

COURVAL-DUBOIS.
Vicomte de Courval, ancien député et membre du conseil général de l’Aisne, archéologue et sylviculteur distingué, a laissé des notions sur ces matières qui attestent des connaissances particulières. Grand seigneur et par-dessus homme aimable, aimant les arts et accueillant cordialement les artistes et les hommes instruits qui se faisaient un plaisir de venir à Pinon pour y admirer une belle collection d’armures qu’il avait réunies dans une tour bâtie sur l’ancienne forteresse des seigneurs de ce nom, ainsi que la magnifique propriété, qu’il avait su créer et embellir auprès de son château princier. Le domaine de Pinon a une superficie de 1.800 arpents en bois, terres, prés et eaux. Les lacs et la forêt sont des objets curieux à voir. M. de Courval est mort dans un âge avancé, en son château de Pinon en mars 1872.
Source : AMB 1873.

COUSIN (Mlle Victoire).
Née à Charleville, et décédée le 10 septembre 1873, à Florenville (Belgique), a légué par testament, en 1870, à l’Hôtel-Dieu de Charleville, sa fortune qui s’élève, dit-on, à une somme considérable.
Source : AMB 1874.

COUSIN.
Docteur en médecine, se rattache par son origine au département de l’Aisne : son bisaïeul exerçait à Crépy-en-Laonnois la profession de médecin, son aïeul fut médecin en chef de l’Hôtel-Dieu de Laon ; son père médecin distingué, était lui-même né à Laon.
Adolphe Cousin, naquit à Boulogne-sur-Mer, en 1842, décédé le 25 juin 1875 à Paris. On a de lui un traité approfondi des maladies de l’oreille et une étude complète de la lithotritie.
Source : AMB 1876.

COUSINARD (Jean Nicolas).
Chanoine honoraire de Reims, curé-doyen de Signy-l’Abbaye, décédé le jeudi 3 octobre 1878, à l’âge de 38 ans.
M. Cousinard était né au Chesne (Ardennes) le 18 octobre 1790 ; ordonné prêtre en 1815, il fut curé de Launois pendant 12 ans.
Appelé le 29 octobre 1827, par le cardinal de Latil, à l’importante cure de Signy, il y fit pendant 51 ans honorer son ministère par sa vie éminemment sacerdotale.
Source : AMB 1879.

COUTIN-FOULON (Claude).
Ancien avoué, avocat et juge suppléant, né à Acy, décédé à Rethel le 16 février 1870, âgé de 86 ans.
Source : AMB 1871.

COYON (Théophile).
Ancien militaire, décoré de la médaille militaire, né à Tilloy-Bellay (Marne) en 1821, décédé à Coucy-le-Château en l889, avait été 29 ans soldat. Il avait fait les campagnes d’Afrique, de Crimée, de Rome, d’Italie, et la guerre de France en 1871. Il comptait douze campagnes.
À la reddition de Metz, il était maître-armurier de l’un des régiments assiégés dans cette ville. Emmené prisonnier en Prusse avec ses camarades, il parvint à s’évader. Il avait bien gagné sa pension et sa retraite qu’il prit à Coucy-le-Château où il vient de mourir.
Charles Remy.
Source : AMB 1890.

CRÉDO (Émile Pierre).
Né le 28 mars 1838 à Montmort, décédé curé de Bannes le 10 décembre 1871.
Source : AMB 1873.

CRÉQUY.
Docteur en médecine, né à Château-Porcien (Ardennes), décédé à Charleville le 11 décembre 1869, à l’âge de 70 ans.
Médecin légiste du département des Ardennes, M. Créquy était d’un dévouement absolu à ses semblables, d’une austère probité, d’un désintéressement et d’une indépendance à toute épreuve.
Source : AMB 1871.

CROMER.
Avoué à Rethel, membre du conseil municipal, décédé le 14 avril 1869 à Rethel.
Source : AMB 1870.

CROUY-CHANEL de HONGRIE (François Claude Auguste, prince de).
Était né à Duisbourg (Prusse), le 31 décembre 1793, de parents émigrés. Il avait par conséquent, à sa mort, près de quatre-vingts ans.
Le 26 septembre 1873 on enterrait à l’église Notre-Dame-des-Champs de Paris et avec une simplicité spartiate un homme appartenant à la famille que tous les vieux Laonnois ont bien connue, qui a longtemps tenu une certaine position dans la ville de Laon. C’était M. de Crouy-Chanel, fils de M. Crouy-Chanel, conservateur des eaux et forêts à Laon sous la Restauration ; nous empruntons cette curieuse biographie au savant M. Éd. Fleury :
M. Crouy-Chanel descendait de l’ancienne maison souveraine de Hongrie. Rentré en France sous le Consulat, il fit ses études à Grenoble. Après 1814, il fit partie de la Maison militaire de Louis XVIII, en qualité de garde du corps. Il donna sa démission en 1817, voyagea par toute l’Europe et embrassa en 1821 la cause de l’indépendance hellénique.
En 1823, il s’associa à des affaires financières et industrielles, dans lesquelles il fit une grande fortune qu’il perdit ensuite.
En 1830, il entra dans l’intimité du prince Louis Bonaparte, aux diverses entreprises duquel il fut mêlé. En 1848, il contribua à Rome à faire reconnaître la nouvelle République par le pape.
Plus tard, M. de Crouy-Chanel éleva des prétentions sur la couronne de Hongrie et le duché de Modène. Cette tentative de revendication fit beaucoup de bruit.
Depuis longtemps le prince avait cessé toute affaire publique, il vivait modestement rue de Vaugirard, 89, où il occupait avec la princesse un appartenant de 400 francs. C’est là qu’il vient de mourir.
Son enterrement, nous l’avons dit, a été des plus modestes. Pas d’exposition, pas de tentures. – « Le descendant des rois de Hongrie, avait-il dit, ne doit pas servir d’objet à la curiosité publique. » Vingt personnes au plus, l’ont accompagné à l’église Notre-Dame-des-Champs, et de là au cimetière de l’Ouest.
Le prince de Crouy-Chanel de Hongrie était chevalier de Saint-Louis depuis 1816, et commandeur de Saint-Grégoire-le-Grand depuis 1848. Ses deux filles, dont l’une a épousé M. de Ribières, son cousin, ont été reconnues princesses et citoyennes romaines par S.S. le pape Pie IX.
Source : AMB 1874.

CRUSSAIRE (Joseph Louis Henri).
Ancien notaire et ancien maire de Suippes (Marre), chevalier de la Légion d’honneur, est né le 20 mars 1800, à Briquenay (Ardennes), décédé le 20 février 1878. Il fit ses études au collège de Charlevi11e, où il eut pour condisciple et ami Mgr Bara, évêque de Châlons. Se destinant au notariat, il alla à Reims, où il resta en qualité de clerc jusqu’à l’âge de 29 ans. Il quitta cette ville pour Suippes, où il acheta en 1829 une étude qu’il dirigea jusqu’en 1860, époque à laquelle il la céda à son fils. D’une intelligence vive, d’un sens droit, d’un caractère plein d’aménité, M. Crussaire eût bientôt fait de ses clients autant d’amis, et par suite put devenir leur maire. Il le fut, en effet, depuis 1845 jusqu’en 1871, c’est-à-dire pendant plus de vingt-cinq ans. Pendant ce long espace de temps, il montra de rares qualités d’administrateur. D’un esprit lucide et pratique, il simplifiait tout ce qui pouvait l’être ; très pacifique, il sut entretenir l’harmonie entre ses administrés, et Suippes ne connut jamais ces querelles intestines, ces animosités qui divisent en deux camps ennemis les habitants d’une même commune. Sous son administration intelligente et économe, la ville de Suippes put s’embellir ; elle vit s’élever un hôtel de ville et des écoles pour les enfants des deux sexes. Mais les plus beaux titres de M. Crussaire à la reconnaissance des habitants de Suippes sont la restauration de l’église, monument très intéressant du Moyen-Âge, et le passage par leur ville du chemin de fer de Reims à Metz. Ses démarches, unies à celles de M. Charles Bourgeois et des autres notables de Suippes, ont puissamment aidé à obtenir ces importants résultats.
Source : AMB 1879.

CUNIN-GRIDAINE (Charles).
Décédé à Sedan le 24 février 1880, dans sa 76e année. Fils de l’ancien ministre du Commerce sous Louis-Philippe, ancien membre du Conseil municipal de Sedan, conseiller général des Ardennes, ancien membre de l’Assemblée législative de 1849, élu sénateur aux élections de 1875. Orléaniste au fond, il s’était rallié à la République. Ancien président de la Chambre, puis du Tribunal de commerce, membre des commissions administratives de l’Hospice et du Bureau de Bienfaisance, président de la Société de secours mutuels, président de l’Association amicale des anciens élèves du Collège, nommé officier de la Légion d’honneur sous l’Empire, il eut, on le voit, une carrière très honorifique et très remplie. Il était charitable et d’un commerce facile : sa mort fut considérée comme une perte réelle par le plus grand nombre de ses concitoyens.
Source : AMB 1881.


 
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