histoire du Carmausin

 

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La mine

Statue du mineur par Graf L'origine de l'exploitation du charbon de Carmaux remonte au début du XIIIéme siècle, d'abord exploité par les propriétaires du sol puis réservé aux seigneurs aux XVIéme et XVIIéme siècles enfin soumis au régime des concessions début XVIIIéme.La superficie d'exploitation recouvre les communes de Carmaux et de Saint-Benoît, début XVIIIéme on dénombre plus de 200 puits en activité.
En 1752, la concession est accordée au Chevalier de Solages ( voir autres personnalités ) par le Conseil du Roi pour une durée de 20 ans, il constituera une société où il reste majoritaire pour son exploitation.
A cette époque le nombre de mineur atteint une centaine de personnes dont la moitié travaille au fond . A la Révolution la production de charbon est dopée par le besoin des fonderies à métaux qui produisent les armes .

De 1800 à 1850 le nombre des mineurs passe de 200 à 300 personnes et la production de charbon de 10 000 à 46 000 tonnes .

En 1873 la Société des Mines de Carmaux (SMC) devient propriétaire des houillères, les besoins d'extraction deviennent important et les effectifs de mineurs augmentent rapidement, il y avait 2000 mineurs en 1880 et presque 3500 en 1900 pour une population de 11000 âmes, la production atteint les 500 000 tonnes .

Les deux conflits mondiaux doperont la production des mines de charbon mais verront les mineurs payer leur tribut en vies humaines pour la libération du pays.Au sortir de la 2ème guerre mondiale, la France a besoin de charbon, son économie étant à la dérive.La SMC devient la Concession des Houillères de Carmaux et par le biais de la réquisition échappe désormais à la famille de Solages; ceci est le prélude à la nationalisation des mines en 1946 qui deviennent partie intégrante des Houillères D'Aquitaine (HBA).

Cependant le premier plan de Jean Monnet (1946-52) engage un programme de modernisation des équipement qui concerne Carmaux par la construction d'une nouvelle centrale thermique alimentée par le charbon. Carmaux vivait en fait à ce moment l'apogée de sa production charbonnière, le Général De Gaulle dès 1959 définissant une nouvelle donne énergétique en réduisant la production, préférant le pétrole abondant et bon marché dans les années 60.Le déclin sera progressif mais inéluctable entraînant le fermeture des puits de fond un par un.

Pour redonner un avenir au charbon, est lancé dès 1975 le projet d'une extraction à ciel ouvert qui se réalisera effectivement à partir de 1984.La "Grande Découverte" est une immense excavation d'un kilomètre de diamètre et 300 mètre de profondeur ; l'arrêt récent de son exploitation et la reconversion du site est un enjeu important pour la ville et son devenir.

Toute activité minière sur le bassin carmausin a définitivement cessée à la fin du 1er semestre 1997 .

 

Quelques liens ayant trait à la mine
Découvrez Minelamp site consacré à l'histoire des lampes de mineurs, leurs spécificités en fonction des différentes configurations des mines où elles étaient utilisées ... Pour en savoir davantage sur la mine, les conditions de travail, les différents postes et les outils utilisés, vous pouvez consulter les pages issues des travaux des élèves du Centre Spécialisé pour déficients auditifs d'Albi . Découvrez aussi la mine de charbon des houillères d'Ahun, à Lavaveix-les-mines (Creuse) .

 

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Verrerie

 

La verrerie

C'est Gabriel de Solages, connu sous le nom de Chevalier de Solages, qui obtient à travers un arrêt du Conseil du Roi du 2 mai 1752 l'autorisation d'exploiter une verrerie .La construction s'acheva le en 1754, la verrerie était bien sûr alimentée par le charbon carmausin et sa production plafonnait autour de 500 000 bouteilles par an. En 1880 la verrerie Sainte-Clotilde emploie environ 300 personnes dont une grande majorité de souffleurs de verre.
Le 31 juillet 1895 éclate une grève qui se prolongera jusqu'au 22 novembre, elle naquit du licenciement d'un ouvrier syndiqué par le dirigeant de la verrerie; Rességuier .

Malgré la reprise du travail Rességuier décide de laisser la verrerie fermée ce qui engage l'épreuve de force et entraîne l'intervention de Jaurès. Il demande l'arbitrage du gouvernement mais Rességuier ne voudra engager aucune négociation .

La situation étant complètement bloquée, les ouvriers en grève envisagent la création d'une verrerie coopérative . Jaurès aida à sa réalisation en interpellant le gouvernement à la chambre des députés, en recherchant les fonds nécessaires, des souscriptions furent lancées dans tout le pays pour constituer le capital qui fut divisé en 5000 actions de 100 francs chacune . Madame Dembourg remit une somme de 100 000 francs, qui permit l'achat du terrain,pour la remercier les verriers donneront son nom a l'avenue qui conduit à la verrerie . Mais les verriers eurent du mal à s'entendre sur le lieu d'implantation de la nouvelle verrerie qui fut finalement fixé à Albi le 6 janvier 1896 .

La construction fut lente et difficile, beaucoup faisant le trajet Carmaux-Albi à pied soit 32 kms, malgré tout fin octobre 1896 l'usine fonctionnait pratiquement avec son premier four .L'année 1897 vit la fabrication de près de 3 500 000 bouteilles, cependant dès les premières années d'exploitations apparaissent les difficultés financières liées en partie au manque d'esprit commercial et l'absence de connaissances comptables ou de gestion des ouvriers .

La verrerie se développe par la construction de fours supplémentaires, le 3eme en 1899, le 4eme en 1913 où la Verrerie emploie 750 ouvriers . En 1936 intervient une modification des statut, la société devient Coopérative Ouvrière de Production .

Enfin en 1975 la VOA ( verrerie ouvrière d'Albi ) s'installe sur un nouveau site- la ZI d'Albi-St Juery. Interviendra ensuite un nouveau changement de statut juridique, celui de société anonyme et sous le nom de SA QUALIVER-VOA . A ce jour la société vient d'être rachetée par le groupe Saint-Gobain, par ailleurs premier fabriquant de bouteilles en France .

 

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Jaures

 

Jaures Jean Jaurès est né à Castres le 3 septembre 1859, de Jules Jaurès et Adélaïde Barbaza qui lui donneront un petit frère; Louis. Il fait ses études primaires et secondaires dans sa ville natale, il entre à l'Ecole Normale Supérieure qu'il quittera en 1881 après l'obtention de l'agrégation. La même année il prend un poste de professeur au lycée d'Albi et sera nommé Maître de Conférences auprès de la faculté de Toulouse en 1884. Il collabore au journal "La Dépêche" .Il se marie en 1886 avec Louise Bois, union dont naîtront Madeleine et Louis.Son intérêt pour la politique débute en 1881 mais c'est en 1885 que Jean Jaurès est élu député du Tarn, puis Conseiller municipal à Toulouse en 1890 ou il occupe les fonctions d'adjoint au maire deux ans plus tard.
En 1893 il est élu député de Carmaux, cette élection fait suite aux affrontements entre les mineurs et le Marquis de Solages liés au renvoi de la mine de Jean-Baptiste Calvignac ( voir autres personnalités ) .Il perd les élections en 1898 au profit du Marquis de Solages mais sera réélu à Carmaux à quatre reprises en 1902, 1906, 1910 et 1914.Il fonde en 1904 le quotidien "L'Humanité".

Jean Jaurès, apôtre de la paix sera abattu le 31 juillet 1914 au café du Croissant à Paris, par Raoul Villain. Trois jours après, l'Allemagne déclarait la guerre à la France .

 

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personnalités

 

Jean-Baptiste Calvignac
Né à Carmaux en 1854 et fils de mineur, il entre à la Société des Mines de Carmaux à 19 ans comme ajusteur . Lancé très tôt en politique, il devient conseiller municipal à l'âge de 30 ans et fut élu maire à 38 ans .Il reste comme une des figures les plus emblématiques de la ville,
sa vie fut toute entière consacrée à la défense des mineurs et aux développement des idées socialistes et laïques . Il mourut en 1934 à l'âge de 80 ans

 

Michel Aucouturier
Né en 1869 dans le département de l'allier, il devient verrier comme son père et entre à la verrerie Sainte-Clotilde à l'âge de 21 ans .Ardent syndicaliste et anticlérical, il participe à la création du syndicat des verriers . Il est élu conseiller municipal sur la liste de Jean-Baptiste Calvignac en 1892 et fut l'un des fondateurs de la verrerie ouvrière.Il disparut en 1916, à noter que sa fille épousa un certain Vincent Auriol .

 

Gabriel de Solages
La famille de Solages est originaire d'un village près de Labastide-Solages et non loin de l'Aveyron. C'est en 1724 par le biais d'une union que Carmaux devient une possession de la famille .Gabriel de Solages donna l'essor industriel de la ville par l'exploitation des mines et la création de la verrerie .

 

Pierre-Jean-Louis Campmas
Unique garçon d'une famille bourgeoise dont le père Jean-Louis est notaire royal à Carmaux et la mère; Marie Ursule de Tayrac, fille du juge royal de la Salvetat .La famille bien implantée à Carmaux est, dès le milieu du XVIII ème siècle
en conflit avec la famille de Solages à propos de la concession des mines de charbon. Pierre-Jean-Louis Campmas devient avocat au parlement de Toulouse et exerce dans la région albigeoise jusqu'à la Révolution sous laquelle il devient administrateur du département et juge de paix du canton de Carmaux. Elu à la Convention dans le camp des républicains radicaux, il vote la mort de Louis XVI.
" Ignorer l'histoire de son pays, c'est y vivre une sorte d'exil " P J L Campmas

 

Augustin Malroux
Augustin Malroux fut élu maire de Carmaux en mai 1945 alors qu'il était encore en déportation à Bergen-Belsen et ce, depuis 1943. Instituteur né à Blaye les mines en 1900 et fils de mineur, il fut maire de sa ville natale puis député du Front populaire .Il meurt pendant sa détention en Allemagne le 10 avril 1945 sans avoir pu exercer son mandat carmausin ..

 

Louis Bouloc-Torcatis
Né à Tautavel (Pyrénées Orientales) Louis Torcatis ("Bouloc" sera son dernier nom de guerre) instituteur, entre dans la résistance en 1942. Il doit fuir le roussillon et se réfugie dans l'Aveyron où il est nommé chef des Corps francs, puis se rapproche de Carmaux en habitant les farguettes. Le 17 mai 1944, suite à une trahison, il est abattu à Carmaux par les hommes de l'intendant de police Marty .

 

Les différents éléments sur les faits historiques ou les personnalités évoquées sont extraits du livre "CARMAUX des origines au XXe siècle" de Jean Vareilles, ainsi que des revues municipales de la ville de Carmaux ou d'opuscules édités à l'occasion de la reconstruction de la statue de Jaurès et de l'inauguration du centre culturel .D'autres ouvrages utilisés ponctuellement sont référencés dans la page bibliographie .

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