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fantastique
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Plus transfiguré que mort : Richard Strauss

© Archiv für Kunst und Geschichte, Berlin/dr

histoire d'une oeuvre

fantastique n°127 - 13/06/2005

R. Strauss : Mort et Transfiguration

Au programme du concert donné par l'Orchestre National le 23 juin à 20h : des oeuvres de Richard Strauss, mais appartenant à des époques très éloignées de la vie du compositeur. Penchons-nous un instant sur Mort et Transfiguration, poème symphonique composé en 1887-1888, et créé le 21 juin 1890 à Eisenach sous la direction du jeune Richard triomphant.

Mort et transfiguration fut conçu au cours de la décennie qui vit la création au concert des grands poèmes symphoniques inspirés à Richard Strauss par des arguments littéraires, poétiques et philosophiques d'origines variées, décennie inaugurée en 1889 par la fantaisie symphonique Aus Italien – hommage, d'une certaine manière, à Harold en Italie de Berlioz et à la Symphonie italienne de Mendelssohn. Ces poèmes symphoniques reprennent à leur compte quelques unes des conceptions de Liszt, tout en transcendant le genre par une verve orchestrale et mélodique, et un renouvellement constant de la forme elle-même, qui ne caractérisent pas précisément les œuvres du compositeur hongrois.

C’est ainsi que voient le jour, successivement, à la suite d'Aus Italien : Macbeth, Don Juan, Tod und Verklärung (Mort et Transfiguration), Till Eulenspiegels lustige Streiche (les Joyeuses équipées de Till l'espiègle), Also sprach Zarathustra (Ainsi parlait Zarathoustra), Don Quixote (Don Quichotte), enfin Ein Heldenleben (Une Vie de héros). Strauss se consacrera ensuite essentiellement à la scène, de Feuersnot (1901) et Salomé (1905) jusqu'à l'ultime Capriccio, créé à Munich en 1942.

Richard Strauss porta d’une certaine manière à son comble le style du poème symphonique, mais il aura toujours à cœur de ne jamais être prisonnier des textes choisis comme source d’inspiration de ses œuvres. Certains de ses poèmes symphoniques, à l’encontre d’Ainsi parlait Zarathoustra, ont même un support littéraire particulièrement lâche. C’est le cas de Mort et Transfiguration, dont la partition comporte en épigraphe un poème d’Alexander Ritter, mais qui pourrait très bien se passer d’un pareil argument. Cette musique nous parle en effet d’agonie, de souffrance, d’un combat avec la mort, puis d’une montée vers la délivrance, la lumière et l’apaisement, itinéraire intérieur qui n’a guère besoin d’être commenté ou expliqué pour être éprouvé par l’auditeur. Mieux, le programme semble avoir été ici ajouté après coup à la musique.


Des maux imaginaires

Richard Strauss raconte lui-même : «Mort et Transfiguration est un pur produit de mon imagination, non pas celui d’une expérience vécue (je ne devais tomber malade que deux ans plus tard). Une idée musicale comme une autre, sans doute le simple besoin, après Macbeth (qui commence et se termine en mineur) et après Don Juan (qui commence en mi majeur et se termine en mi mineur), d’écrire un morceau qui commence en ut mineur pour s’achever en ut majeur.»

L’ut mineur du début est celui de l’agonie et des souvenirs. Un coup de timbale annonce la violence du combat avec la mort, combat acharné qui s’apaise brièvement avant de laisser la place aux réminiscences glorieuses qui s’emparent de l’imagination du héros mourant : c’est la vie héroïque (exprimée par les cors), c’est l’amour, c’est aussi le thème de l’Idéal qui tente de s’imposer. (Le dernier des Quatre derniers Lieder cite fugitivement ce thème.) Une nouvelle transition, avec des coups de tam-tam menaçants et étouffés, conduit à un grand crescendo qui affirme le thème de l’Idéal et se termine, sur fond d’arpèges de harpes, dans une ambiance de réconciliation définitive.
«C’est du réalisme à la façon (...) des dialogues de Beethoven avec le Destin, disait Romain Rolland. Supprimez tout programme, et l’œuvre reste claire et poignante par l’unité de son émotion intérieure.»

Christian Wasselin

(Le concert du 23 juin sera diffusé en direct sur France Musiques.)



en savoir plus sur le concert du 23 juin à 20h


voir un site consacré à Richard Strauss



les oeuvres de la semaine
R. Strauss : Mort et Transfiguration
R. Strauss : Quatre derniers Lieder


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