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Système de translittération adopté dans ce cours

Caractère

Translittération

Commentaire

Caractère

Translittération

Commentaire

Toujours dur

3 -

y/ï

Se prononce

à l'initiale

é - yé

Ne se prononce

yé

qu'à l'initiale

Se prononce

à l'initiale

tch

Se prononce comme
le

allemand

r·

Roulé

Se prononce comme
le

allemand

Le son prononcé est intermédiaire
entre le

et le

Voir les paragraphes consacrés
aux digrammes (Chapitre 2eme)

Se prononce comme
le

français

1. Ce système reprend pour l’essentiel celui adopté par G. Dédéyan dans son ouvrage :

Histoire du peuple

arménien, Paris, Privat, 2007, 1005 p.

- 3 -

ere

PARTIE : PRÉSENTATION

***

Chapitre 1

: l’arménien classique ou

grabar

, introduction historique

La langue arménienne a ceci de singulier qu’elle ne ressemble à aucune autre. Il s’agit

certes bien d’une langue indo-européenne, au même titre que les langues latines,

germaniques ou slaves, mais celle-ci ne se rattache à aucun des grands groupes répertoriés ;

il s’agit d’un rameau isolé, comme le grec ou l’albanais. Le peuple arménien n’est pas à

proprement parler un peuple autochtone du Caucase comme le sont, par exemple, ses

voisins géorgiens (qui parlent, eux, une langue caucasienne, sans racine commune avec

l’indo-européen) : les Arméniens se rattachent aux Thraco-Phrygiens qui vivaient jadis au

sud des Balkans (la Thrace) et à l’ouest de l’Anatolie (la Phrygie). C’est entre la fin du

VII

eme

et le début du VI

eme

siècle avant J.-C. que les ancêtres des Arméniens migrèrent vers

les plateaux du Petit Caucase, soumettant le royaume indigène d’Ourartou, alors en déclin,

qu’ils conquirent puis assimilèrent au fil des siècles (on pense ainsi communément que le

caractère agglutinant de la langue arménienne – unique pour une langue indo-européenne

– serait un emprunt au parler de la civilisation d’Ourartou). Tels furent les débuts

belliqueux de l’histoire de l’Arménie et de sa culture.

De la langue de ces anciens arméniens jusqu’au V

eme

siècle après J.-C., on ne sait pas

grand-chose : il s’agissait d’une langue vernaculaire, exclusivement orale. Ceci ne signifiait

pas que l’écriture était inconnue d’eux ; seulement on avait pour cela recours au vieux-

persan et à l’alphabet cunéiforme, puis, plus tard, au grec ou au syriaque. Ainsi cernée par

trois prestigieuses cultures, il fallait que la nation arménienne connût de profondes

mutations pour s’émanciper de leur tutelle ; le Christianisme allait les lui apporter dès le

début du IV

eme

siècle.

1. L’essentiel de ces pages est tiré de l’un ou l’autre des chapitres de l’ouvrage de G. Dédéyan,

Histoire du

peuple arménien, op. cit. Comme il est ici moins question de faire œuvre d’historien que d’introduire un
cours de grammaire, on ne s’étonnera pas de l’absence de références ici.

- 4 -

Ce fut – selon la date retenue par la tradition – en l’an 405 de notre ère, environ un

siècle après que l’Arménie eut adopté le Christianisme pour religion d’Etat, qu’un

prédicateur lettré que l’on connaît sous le nom de Mesrop Machtots (Մեսրաւպ

Մաշտաւց) entreprit de créer un nouvel alphabet propre à transcrire la langue du peuple

arménien. Le premier ouvrage qui allait être traduit serait la Bible. Il importe de bien

comprendre le contexte : il ne s’agissait pas là de l’œuvre isolée d’un scribe dévot, mais

d’une tâche rendue nécessaire par la conjoncture politique de l’époque, alors que

l’Arménie, chrétienne et sous influence de l’hellenisme, voyait de plus en plus l’équilibre

des forces entre ses deux puissants voisins – la Perse sassanide zoroastrienne et l’Empire

romain d’Orient chrétien – pencher en faveur de la première, laquelle voyait d’un très

mauvais œil cet attachement religieux et culturel qui liait son vassal à son plus grand rival.

Le roi Vramchapouh (Վրամշապուհ), pour prouver au Roi des Rois qu’il ne pouvait être

taxé d’hellénophilie enjoignit ainsi le partiarche de l’époque, Sahak (Սահակ) et Machtots

de créer un alphabet national, afin d'affranchir culturellement l’Arménie de l’influence

grecque. On pensa tout d’abord utiliser l’alphabet créé par l’évêque syriaque Daniel, lequel

était déjà employé dans les régions de peuplement arménien annexées à la Perse. Mais le

système était malcommode et Machtots songea qu’il était préférable de créer un tout

nouvel alphabet. Il se rendit alors en voyage d’étude en Syrie, en Osroène (évitant ainsi le

risque de paraître frayer trop étroitement avec des grecs). Suivi de ses élèves il se rendit à

Amida (aujourd’hui, Diyarbakir), à Edesse et à Samosate. De ces recherches, il tira un tout

nouvel instrument, une écriture phonétique comprenant trente-six caractères pour trente-

six sons distingués par Machtots dans le parler de ses compatriotes, une écriture bien

supérieure à celle, rudimentaire, employée pour le pehlevi des Persans et comparable au

latin ou au grec, un système tel que le linguiste français Antoine Meillet en dira :

« Le  système  de  l’alphabet  arménien  est  un  chef  d’œuvre.  Chacun  des
phonèmes du phonétisme arménien est noté par un signe propre, et le système
est si bien établi qu’il a fourni à la nation arménienne une expression définitive
du  phonétisme,  expression  qui  s’est  maintenue  jusqu’à  présent  sans  subir  de
changement,  sans  avoir  besoin  d’obtenir  aucune  amélioration,  car  elle  était
parfaite dès le début. »

- 5 -

Dès leur retour à Vagharchapat, la capitale de l’Arménie d’alors, Machtots et ses disciples

entreprirent, avec l’approbation du roi, de diffuser leur invention, enseignant le nouvel

alphabet aux foules dont l’enthousiasme est décrit par les sources comme à son comble. La

traduction de la Bible fut, comme je l’ai dit, le premier travail auquel s’attachèrent les

scribes. Sahak et Machtots en furent les principaux artisans. D’autres ouvrages suivirent

bientôt, des traductions, surtout. Le maître avait pris soin de répartir ses disciples en deux

groupes distincts : les uns traduisaient depuis le grec, les autres depuis le syriaque.

Il est étonnant de constater à quelle vitesse se transmit le nouvel alphabet à travers les

territoires de culture arménienne, que ceux-ci fussent sous domination romaine ou perse.

Très tôt, des écrits de grande qualité dans une langue très mature étaient rédigés, ce qui

n’a pas manqué de laisser perplexes les spécialistes, s’interrogeant sur l’emploi d’un autre

alphabet avant la création de Machtots. S’agissait-il de l’alphabet de Daniel, plus

couramment employé qu’on le croyait ? De l’alphabet grec ou syriaque utilisé pour écrire

de l’arménien ? D’un tout autre alphabet ? En l’absence de preuves matérielles, on ne peut

que constater la vigueur dont peuvent se prévaloir une langue et une culture

exclusivement basées sur l’oralité.

Quelle était cette langue littéraire appelée

grabar

? Etait-ce là la seule langue parlée en

Arménie à cette époque ? Il semble au contraire que les Arméniens disposaient de

nombreux dialectes : la littérature montre que c’était le cas au Moyen Age, il n’y a pas lieu

de penser qu’il en allait autrement quelques siècles plus tôt ; la géographie du pays, avec

ses vallées encaissées isolées les unes des autres par les neiges de l’hiver avait toutes les

prédispositions à voir s’éclore des particularismes linguistiques locaux ; un auteur, enfin,

Faustus de Byzance, laisse à penser que les Arméniens parlaient des patois variés. On peut

penser que la langue adoptée était celle que l’on parlait dans la région de Vagharchapat,

une

koinè

arménienne en somme. Il ne faut, malgré tout, pas croire cette langue

parfaitement monolythique : de nombreux particularisme existent selon les auteurs et les

époques.

- 6 -

Et ce fut un colossal effort de traduction qui fut entreprit. A celui-ci nous devons la

sauvegarde de bien des textes, perdus dans leur langue originale mais conservés dans la

langue arménienne.

L’enrichissement de la langue qui fut nécessaire pour traduire les ouvrages scientifiques

ou de théologie, avec le gain de mots propres à exprimer des idées complexes et abstraites

ne devait pas être sans conséquence pour l’Arménie. En effet, le pays était devenu un pôle

intellectuel non négligeable, quoique guère innovant encore, dont les élites pouvaient

désormais œuvrer sans subir l’influence de l’hellénisme, ne serait-ce qu’au travers de ce

premier auxiliaire de la pensée qu’est l’écriture. On pouvait presque rivaliser avec les

intellectuels d’Athènes ou de Constantinople ; on avait le désir de s’émanciper des Grecs ;

et, en ces temps troublés (des guerres constantes opposaient Perses et Byzantins) les

informations ne parvenaient jusqu’à Dvin qu’incomplètes et déformées : le clergé

arménien pouvait prétendre rejeter le Chalcédonisme en connaissance de cause, ce qui fut

fait en 555 lors d’un concile qui se tint précisément à Dvin.

Ceci signifiait une rupture plus grande encore avec l’hellénisme, ce qui mettait le pays

dans une situation délicate sur le plan politique. En revanche, ce fut pour l’Arménie une

formidable occasion de développer une culture intellectuelle originale.

Déjà au V

eme

siècle, à la suite de Machtots, des textes issus d’auteurs arméniens avaient

été rédigés (quoiqu’ils ne fussent pas toujours parfaitement libérés de l’influence grecque).

Citons parmi ces auteurs : Yeznik de Koghb (Եզնիկ Կաւղբացի), philosophe et

théologien, réfutateur des hérésies et du zoroastrisme, Agathange (Ագաթանգեղոս),

rédacteur d’une

Histoire des Arméniens

, ou encore Korioun (Կորիւն), le premier des

disciples de Mesrop Machtots qui conta la vie de son maître.

Après une courte éclipse due à la conquête arabe, le fourmillement intellectuel de

l’Arménie du Haut Moyen Age reprit à la faveur du relatif équilibre politique qu’apportait

au pays le recul de Byzance et la disparition de la Perse sassanide. Le VIII

eme

siècle – mais

cette date demeure discutée – connut l’intellectuel sans doute le plus important parmi

ceux qu’engendra l’Arménie en la personne de Moïse de Khorène (Մովսէս

Խորենացի

Celui-ci, quoique surtout connu pour ses écrits historiques fut fécond dans tous les domaines

scientifiques et théologiques.

- 7 -

La restauration de la royauté par les Bagratides et la constitution d’autres royaumes et

principautés indépendants, tels que le Vaspourakan ou le Tayk,

coïncida avec

l’apogée de la

culture arménienne classique. Citons les noms de Grigor Magistros (

Գրիգոր

Մագիստրոս)

qui fut surtout un traducteur d’ouvrages grecs, mais aussi un poète et un épistolier dont

l’étude révèle bien des informations ; du catholicos Hovhannes (Յովհաննէս) ou de

Step’anos Asoghik (Ստեփանոս Ասողիկ) tous deux auteurs d’écrits historiques (dans des

perspectives non limitées à la seule Arménie pour le second), ou encore d’Aristakes de

Lastivert (Արիստակս Լաստիւերտցի), témoin des drames que subit l’Arménie au cours

du XI

eme

siècle.

A cette époque, en effet, l’Empire byzantin était au sommet de sa puissance et ne tolérait

plus guère l’indépendance des Etats arméniens qu’il considérait comme ses propres provinces

et comme des nations hérétiques. De l’autre côté, le califat Abbasside, après une longue

décadence, agonisait et devenait perméable à un nouveau danger : les Turcs seldjoukides

venus de la steppe. En quelques décennies, les Empereurs byzantins annexèrent les royaumes

arméniens (1045 pour le domaine des Bagratides). Mais ceux-ci furent incapables de

repousser l’assaut des cavaliers d’Alp Arslan, et Romain IV Diogène fut fait prisonnier tandis

que ses armées subissaient une écrasante défaite à Mantzikert, en 1071. C’était le début de la

domination turque en Asie mineure.

La Grande-Arménie, c’est-à-dire l’Arménie caucasienne, ne devait plus recouvrer son

indépendance avant 1918. En revanche, ce fut dans le chaos qui s’ensuivit qu’une importante

migration du peuple arménien en direction du sud-ouest conduisit à la fondation du royaume

de Petite-Arménie (dès 1073), en Cilicie, qui devait perdurer plus de trois siècles, jusqu’en

1375. Cette ère est celle de l’arménien médiéval et n’est pour l’heure pas de notre sujet.

Après cette époque, la culture arménienne connut une longue eclipse qui dura presque toute

la Période moderne. Certes, quelques centres monastiques tels que Tatév perpétuaient

l’activité de copiste de ses moines, mais peu d’œuvres nouvelles de qualité furent produites

durant cette période. En revanche, de la diaspora constituée par les guerres et les famines

qu’avait connues la terre d’Arménie et qui la parcouraient encore, allait venir un souffle

nouveau. En effet, dès 1512, Hakob Méghapart

(Հակաւբ Մեղապարտ)

imprimait à Venise

le premier livre en arménien. Les communautés de Constantinople et de la Nouvelle Djoulfa

en Perse allaient également se montrer très productives en terme de publications.

- 8 -

Un fait curieux et touchant directement à la langue

grabar

est la mutation qui gagna celle-ci

parmi les lettrés arméniens d’Italie les plus enthoustiastes pour l’Union des Eglises : pour

rendre la langue liturgique plus catholique, ceux-ci avaient entrepris de la latiniser. Ce fut

l'abbé Mékhitar, fondateur de la fameuse communauté religieuse de l'Ile Saint-Lazare, qui mit

fin à cet excessif désir d’inféodation.

Mékhitar fut à l’orgine d’une véritable renaissance de la culture arménienne au XVIII

eme

siècle. La langue arménienne lui doit notamment son premier dictionnaire complet, le

Dictionnaire de la langue arménienne

(

Հայկազեան

Բաղարան

) publié dès 1749. Outre

l’Italie c’était de toute la diaspora que provenait ce mouvement : de Constantinople et de

Smyrne, devenues d’importants centres de publication (d’ouvrages arméniens mais aussi de

traductions d’auteurs occidentaux), et aussi des Indes où des centres d’études sont fondés (à

Madras, notamment). Dans les territoires de l’Arménie historique, que ce soit en Grande-

Arménie ou en Cilicie, sous la domination de l’Empire ottoman ou de la Perse, l’âge d’or de

la pensée et de la littérature arménienne semblait en revanche pour jamais révolu. Il y avait

bien le troubadour Sayat-Nova, mais quelle que soit la valeur de sa poésie, sa langue n’était

guère celle d’un Moïse de Khorène.

C’est dans ce contexte qu’intervint Khatchatur Abovian (1809-1848). Originaire des

environs d’Erevan, il eut la chance de faire ses études en Russie. A la faveur des conquêtes de

1828, il revint dans le Caucase, à Tbilissi d’abord, puis à Erevan. C’est là qu’il procéda à une

réforme et à une unification de l’

achkharabar

, la langue populaire, dont il usa le premier

comme d’une langue littéraire. Le même mouvement s’accomplit, d’une façon un peu moins

mythifiée, dans les régions toujours sous domination turque, comme en Cilicie et dans les

communautés de Smyrne et de Constantinople, sur la base du dialecte parlé dans cette

dernière ville. Dès lors, l’emploi de la langue

grabar

fut limité aux ouvrages ecclésiastiques et

à la célébration de la messe, sur le territoire de la République d’Arménie aujourd’hui encore,

et dans les églises de la diaspora.

Cet actuel emploi, certes essentiel pour les croyants, ne serait cependant sans doute pas

suffisant pour justifier l’existence de la présente méthode. Le lecteur a sans doute déjà

présumé au cours des lignes qui précèdent de l’extraordinaire richesse des manuscrits

arméniens, qu’ils soient l’œuvre d’auteurs arméniens ou la traduction de textes grecs,

syriaques ou arabes. L’intérêt est donc immense pour l’historien de l’Antiquité ou du Moyen

Age. Mais celui-ci n’est pas seul. La langue arménienne – quelle que soit sa forme, moderne

ou archaïque – constitue, comme je l’ai dit plus haut, un rameau isolé des langues indo-

européennes particulièrement intéressant pour le linguiste. On dit en effet que la langue

- 10 -

Caractère

Nom

Valeur

num.

Caractère

Nom

Valeur

num.

Այբ

Ճե

100

Բեն

Մեն

200

Գիմ

3 -

Յի

Հի

300

Դա

Նու

400

Եչ

Շա

500

Զա

Վո

600

Չա

700

Թո

Պե

800

Ըթ

Ջե

900

Ժե

Ռա

1000

Ինի

Սէ

2000

Լյուն

Վեվ

3000

Խե

Տյուն

4000

Ծա

Րե

5000

Կեն

Ցո

6000

Հո

Վյուն

7000

Ձա

Փյուր

8000

Ղատ

Քե

9000

Le caractère վյուն inscrit au-dessus d’une autre lettre multiplie sa valeur par 1000. Ainsi

vaut 40 x 1000 = 40 000.

On n’utilisera jamais les chiffres arabes en arménien classique. Une date, 1983 par

exemple, s’écrira : « ՌՋՁԳ ».

***

- 11 -

Chapitre 3

eme

: digrammes et trigrammes

La langue arménienne classique, comme l’arménien occidental, mais à la différence de

l’arménien oriental d’aujourd’hui emploie plusieurs digrammes et trigrammes, notamment

composés à partir de la lettre վյուն.

Ainsi, le son [o] sera, sauf de rares cas particuliers, toujours écrit par l’utilisation des

lettres այբ et վյուն (աւ), mais seulement si ce digramme est suivie d’une consonne.

Autrement, si le son [o] est suivi d’une voyelle ou en fin de mot, on utilisera la lettre վո,

sans quoi l’on obtiendrait le son [av].

Par exemple : « աթաւռ », c’est-à-dire : « chaise », se prononcera : «

at‘or·

». Mais « նաւ »

qui signifie : « bateau », se prononcera : «

nav

».

Deux exceptions sont à noter : աղաւնի (colombe) et նաւթ (naphte) qui se prononcent

respectivement : «

aghavni

» et «

navt‘

».

Un autre digramme est formé par l’union des lettres եչ et վյուն, ou ինի et վյուն (եւ et

իւ). Celui-ci forme le son [iu]

, et l’on peut utiliser indifféremment l’une ou l’autre forme

(bien que ինի-Վյուն soit plus courante). Comme pour le cas précédent, le digramme ne se

prononce que si une consonne suit les deux lettres, autrement le son obtenu est [iv] ou [ev]

selon le cas.

C’est ainsi que « village » peut s’écrire « գեւղ » ou « գիւղ », et se prononcera : «

giough

».

En revanche, « արեւ » (soleil) se prononcera «

arév

».

Le son [ui] est également l’objet d’un digramme. Il s’agit de l’alliance des lettres վո et յի

(ոյ). A nouveau, ce digramme n’est possible que s’il précède une consonne ; devant une

voyelle on obtiendrait le son [oy] et en fin de mot, le յի deviendrait muet

Par exemple : « լոյս » (lumière) se prononce «

louïs

».

1. Les digrammes sont ce que l’on appelle communément – mais à tort – les diphtongues, et les trigrammes,
les triphtongues.
2. En arménien le son phonétique [y], notre

u, n’existe pas.

3. En

grabar, la lettre յի s’ajoute toujours en final d’un mot se terminant par այբ ou վո, mais celle-ci est alors

toujours muette.

- 13 -

•

La virgule ( , )

La virgule s’emploie comme en français mais est obligatoire devant un pronom relatif ou

une conjonction.

•

bout‘

( ՝ )

bout‘

, à l’instar du point s’emploie comme nos deux points, notamment devant une

citation indirecte (et donc dépourvue de guillemets). On emploie également ce signe en

remplacement d’un verbe ou d’un complément sous-entendu, omis pour éviter d’en faire

la répétition. Quelquefois, il est encore utilisé comme un point-virgule.

Ces signes de ponctation constituent les marques d’une pause dans la phrase. D’autres

reproduisent l’intonation du locuteur.

•

chécht

( ՛ )

Ce signe se place à la suite de la dernière voyelle d’un mot. Il sert à mettre en valeur un

mot dans la phrase ; nous le rencontrerons également lors des chapitres consacrés aux

temps de l’impératif pour lequel il est indispensable.

•

Le point d’interrogation ( ՞ )

Le point d’interrogation arménien à la même valeur que le nôtre, il sert à indiquer une

phrase interrogative, mais il s’emploie d’une toute différente manière : il se place à la suite

de la dernière voyelle d’un mot, le pronom interrogatif s’il y a lieu, autrement le mot sur

lequel l’intonation serait exprimée par le locuteur.

•

Le point d’exclamation ( ՜ )

Ce dernier signe se place à la suite de la dernière voyelle du mot qui serait prononcé par

le locuteur avec exclamation ou interjection.

***

- 14 -

Chapitre 5

eme

: l’accentuation

grabar

comme en arménien moderne, l’accentuation n’est pas sans poser certaines

difficultés. En effet, alors que d’un verbe l’on forme un nom, lorsqu’un substantif décline

ou un verbe se conjugue (voir deuxième et troisième parties), certains mots doivent être

accentués afin de ne pas être affaiblis dans la phrase.

Par exemple, « écrire » se dit « գրել »

. Un substantif est constitué à partir d’un verbe,

« գիր » qui signifie « lettre ». En effet, «

գր

», presque imprononçable, serait à peine

énoncé par le locuteur. Il est alors nécessaire de d’ajouter l’ինի d’accentuation.

Il s’agit ici d’un mot dérivant d’un autre, mais, dans la majorité des cas, la nécessité

d’accentuer intervient dans le cas d’une déclinaison ou de la conjugaison d’un verbe.

L’accentuation peut également se faire, si l’on peut dire, à l’envers. Il s’agit de cas de

désaccentuation.

Par exemple, « ջուր », qui signifie « eau », se décline au génitif en « ջրոյ »

ոյ

constituant l’indicateur du cas employé. La voyelle վո suffisant à accentuer le mot (le յի

étant muet), on peut se dispenser du digramme վո-վյուն. En fait c’est «

ջր

» qui est la

véritable racine de ce mot.

On ne peut que difficilement établir de règle concernant l’accentuation. On l’a vu,

lorsqu’un mot se limite à deux ou trois consonnes, il est nécessaire de lui adjoindre un ինի

ou bien le digramme վո-վյուն selon l’usage (se reporter à un dictionnaire). Aussi, dans la

plupart des cas, si un mot se trouve réduit à la seule voyelle ինի (avec, naturellement,

deux ou trois consonnes), celle-ci est remplacé par la lettre է.

Par exemple, le verbe « կիզուլ » devient à la troisième personne du singulier du passé

simple « կէզ », et non pas «

կիզ

».

***

1. Noter que ce mot ne se prononce pas [grel] mais [görel] : un ըթ que l’on écrit pas se prononce entre le գիմ
et le րե. Il en va ainsi dans presque tous les cas lorsque deux consonnes se suivent.
2. Même commentaire qu’à la note précédente.

- 15 -

eme

PARTIE : LA CONJUGAISON

***

Chapitre 6

eme

: le présent de l’indicatif

La particularité du verbe

grabar

est qu’il possède quatre formes de terminaisons (ալ, ել,

իլ

et ուլ) contre deux pour l’arménien moderne oriental (ալ et ել). Autrement, ce temps

ne diffère que très peu du subjonctif présent de l’

achkharabar

, et est même assez

comparable au présent de l’indicatif français. Il est à noter que l’emploi de l’article est

facultatif.

Les verbes irréguliers feront, plus bas, l’objet d’un chapitre distinct.

•

Les verbes en ալ : խաղալ – jouer

Խաղամ
Խաղաս
Խաղա

Voir note 3 page 11.

Խաղա

Remarquer l’emploi du մեն différent du նու du subjonctif présent moderne.

Խաղա

Խաղան

•

Les verbes en ել : գրել – écrire

Գրեմ
Գրես
Գր

Noter l’emploi du է. Cette lettre équivaut à l’ensemble եյ et est à comparer avec la troisième personne du verbe précédent.

Գրե

Գր

Même remarque que ci-dessus..

Գրեն

1. Les terminaisons en

իլ ne sont, pour l’époque classique du moins, qu’une forme irrégulière des

terminaisons en ել, en ce sens que leurs infinitifs s’écrivent toujours avec cette dernière terminaison
(« նստել » – « s’asseoir », par exemple, est un verbe en

իլ). C’est la raison pour laquelle cette terminaison

sera toujours ici écrite en italique. Au Moyen Age, en revanche la terminaison en իլ est employée à l’infinitif.

- 16 -

•

Les verbes en

իլ

: ծիծաղել – rire

Ծիծաղ

La terminaison « իյ » n’existe pas.

Ծիծաղ

իմ

Ծիծաղ

•

Les verbes en ուլ : կիզուլ – brûler

Կիզում
Կիզուս
Կիզու

La lettre յի ne peut jamais suivre un վյուն.

Կիզու

Կիզուք
Կիզուն

***

Chapitre 7

eme

: l’imparfait de l’indicatif

Comme le présent de l’indicatif du

grabar

est similaire au subjonctif présent de

l’

achkharabar

, l’imparfait de l’indicatif de cette langue présente d’importantes analogies

avec l’imparfait du subjonctif de l’arménien moderne oriental.

A nouveau, les verbes irréguliers feront l’objet d’un chapitre ultérieur.

•

Les verbes en ալ : խաղալ – jouer

Խաղայի
Խաղայիր
Խաղայր

Խաղայաք
Խաղայիք
Խաղային

- 17 -

•

Les verbes en ել : գրել – écrire

Գր

իր

Գր

աք

Գր

իք

Գր

ին

•

Les verbes en

իլ

: ils sont pour ce temps identiques aux verbes en ել.

•

Les verbes en ուլ : կիզուլ – brûler

Կիզ

ուի

On ne tiendra exceptionnellement pas compte du digramme pour prononcer : «

kizouï

».

Կիզ

ուի

idem.

Կիզ

ոյ

Tenir cette fois compte du digramme ; prononcer : «

kizouïr

».

Կիզ

ուա

Prononcer : «

kizouak’

», sans tenir compte du digramme.

Կիզ

ուի

Idem.

Կիզ

ուի

Idem.

***

Chapitre 8

eme

: le premier futur

Avant d’exposer la conjugaison de ce temps, il convient d’abord d’en expliquer l’emploi.

Ce premier futur ne possède guère d’équivalent direct dans la langue française

: il est tout

à la fois notre futur proche, notre subjonctif présent et, dans une moindre mesure, notre

conditionnel présent. Ce temps exprime donc un fait à venir, un fait probable quoique

conjecturel. Son rapport à l’événement à venir est moins affirmatif que celui de notre

futur simple.

Le premier futur se construit avec un suffixe dépourvu de valeur sémantique, composé

d’une ou deux voyelles déterminées par la terminaison du verbe et de la lettre ցո, suivie

de la terminaison du présent de l’indicatif. On emploiera le suffixe « այց » pour les verbes

en ալ (mais l’on conjugue ces verbes avec la terminaison en ել du présent), le suffixe

1. Il s’agit, selon N. Baronian, d’un « subjonctif futur », ce qui est, crois-je, un non-sens, mais donne toutefois
une certaine idée de la valeur de ce temps.

- 18 -

« ից » pour les verbes en ել, « ից » pour ceux en

իլ

, et enfin « ուց » pour ceux s’achevant

par « ուլ ».

•

Les verbes en ալ : խաղալ – jouer

Խաղ

այ

Խաղ

այ

Խաղ

այ

Խաղ

այ

մք

Խաղ

այ

Խաղ

այ

•

Les verbes en ել : գրել – écrire

Գր

ցեմ

Գր

ցես

Գր

ցէ

Գր

ցեմք

Գր

ցէք

Գր

ցեն

•

Les verbes en

իլ

: ծիծաղել – rire

Ծիծաղիցիմ
Ծիծաղիցիս
Ծիծաղիցի

Ծիծաղիցիմք
Ծիծաղիցիք
Ծիծաղիցին

•

Les verbes en ուլ : կիզուլ – brûler

Կիզուցում
Կիզուցուս
Կիզուցու

Կիզուցումք
Կիզուցուք
Կիզուցուն

***

- 19 -

Chapitre 9

eme

: le prohibitif

Ce temps, comme son nom l’indique est un impératif d’interdiction. Il ne se conjugue

qu’avec deux personnes : la deuxième du singulier et la deuxième du pluriel. Noter la

négation մի՛ placé avant le verbe et la présence du

chécht

d’intonation sur ce mot.

•

Les verbes en ալ : խաղալ – jouer

Մի՛

խաղար

Մի՛

խաղայք

•

Les verbes en ել : գրել – écrire

Մի՛

գրեր

Մի՛

գր

•

Les verbes en

իլ

: ծիծաղել – rire

Մի՛

ծիծաղիր

Մի՛

ծիծաղիք

•

Les verbes en ուլ : կիզուլ – brûler

Մի՛

կիզուր

Մի՛

կիզուք

***

Chapitre 10

eme

: suffixation du verbe, la racine du passé

Hormis les temps composés (construits avec l’auxiliaire et un participe) la conjugaison du

grabar

comporte huit temps. Quatre d’entre eux se construisent sur la base verbale simple

– nous venons de les voir

–, les quatre autres se construisent sur la base verbale suffixée.

1. Le premier futur comporte, nous l’avons vu, un suffixe, mais celui-ci ne doit pas être confondu avec cet
autre qui fait l’objet de ce chapitre.

- 20 -

Voici tout d’abord la liste de ces suffixes, et les terminaisons auxquelles ils peuvent être

liés :

•

Les verbes en ալ : ան ou են

•

Les verbes en ել : ան, աչ ou անչ

•

Les verbes en

իլ

: չ ou նչ

•

Les verbes en ուլ : ն

Ainsi, par exemple, pour le verbe մոռան

ան

անալ – « oublier » (il comporte le suffixe ան) il

suffit de détacher celui-ci pour obtenir le radical. En ajoutant un nouveau suffixe, on

obtient ce qu’ l’on appellera ici la racine du passé. Il est important de bien saisir que ces

suffixes n’ont aucune valeur sémantique, au contraire d’autres suffixes que nous verrons

plus loin et qui indiquent, par exemple, un concomitant ou bien un emploi passif. On

pourrait nommer « suffixes décoratifs » ces suffixes dont il est ici question.

La construction de la racine du passé se fait selon une règle bien précise qui comporte

toutefois bon nombre d’exceptions. Chaque terminaison verbale détermine sa propre règle.

•

Les verbes en ալ : cas général

Il existe pour ces verbes trois cas distincts : les verbes ne possédant aucun suffixe, ceux

possédant un suffixe en ան et ceux qui en possèdent un en են.

Les verbes non suffixés et les verbes possédant un suffixe en ան se voit ajouter le

nouveau suffixe աց (qui remplace donc le suffixe infinitif dans le second cas). Les verbes

pourvus d’un suffixe en ել voient celui-ci remplacé par եաց

Ainsi, par exemple :

Խաղալ (jouer)

խաղաց…

Մոռանալ (oublier)

մոռաց…

Մերծենալ (s’approcher)

մերծեաց…

On ajoute à cela la terminaison adaptée dans l’un des quatre temps qui se conjuguent

avec la racine du passé.

1. Le suffixe եաց est la forme accentuée de celui-ci qui est utilisée bien moins fréquemment que sa forme
non accentuée (եց), comme nous le verrons au cours des chapitres suivants.

- 21 -

•

Les verbes en ել et en

իլ

: cas général

Quoique les verbes en ել et en

իլ

puissent connaître, à eux deux, cinq formes de suffixe

dans leur forme infinitive, deux cas seulement sont ici à distinguer : les verbes à suffixe et

ceux qui en sont dépourvus. Pour les verbes qui possèdent un suffixe, on supprime celui-ci,

quel qu’il soit, et l’on n’ajoute rien au radical, sinon la terminaison exigée par le temps

auquel on conjugue le verbe. Si le verbe n’est en revanche pas suffixé, il est nécessaire de

lui adjoindre le suffixe եալ

On obtient, par exemple :

Հասանել (arriver)

հաս…

Գրել (écrire)

գրեաց…

Ծիծաղել (rire, verbe en

իլ

)

ծիծաղեաց…

Թռչել (voler, verbe en

իլ

)

թիռ…

•

Les verbes en ուլ : cas général

Les verbes en ուլ sont nettement plus aisés que les autres. En effet, on ne leur rajoute

jamais de suffixe, il suffit de conserver le verbe tel qu’il est pour ceux dont la base

infinitive ne possède pas de suffixe, ou bien, pour ceux qui en possèdent un, de supprimer

celui-ci.

Par exemple :

Կիզուլ (brûler)

կիզ…

Հեծնուլ (chevaucher)

հեծ…

Au-delà des cas généraux, bon nombre de cas particulier peuvent être recensés. Ceux-ci

peuvent être regroupés selon la terminaison à laquelle ils se rapportent, et, par groupes

très restreints, peuvent encore réunis par la règle hétérodoxe qu’ils semblent partager.

Sauf mention contraire, les verbes indiqués ici sont à formes fixes, ne requièrent pas

d’accentuation. Pour ensuite conjuguer ces verbes, on se contentera de leur ajouter la

terminaison nécessaire.

1. Même remarque que précédemment. Voir note 1, page précédente.
2.  Il  s’agit  ici  de  la  forme  accentuée  du  verbe  (qui,  autrement  est :  « թռ »).  Se  reporter,  à  propos  de
l’accentuation,  au 5

eme

chapitre.

- 22 -

•

Les verbes en ալ : cas particuliers

Բառնալ (lever)

բա

րձ

…

Դառնալ (retourner)

դա

րձ

…

Բանալ (ouvrir)

բա

…

Թանալ (mouiller)

թա

…

•

Les verbes en ել : cas particuliers

Ածել (porter)

ած…

Բերել (amener)

բեր…

Հանել (extraire)

հան…

Հեղուսել (clouer)

հեղ

ոյ

ս… (accentué), հեղուս…

Ասել (dire), գիտել (savoir), կարել (pouvoir), մարտել (pouvoir) et մերկել (découvrir,

déshabiller) sont à demi irréguliers dans la mesure où leur radical ne se transforme pas et

qu’ils possèdent bien un suffixe, mais c’est celui-ci qui diffère de la règle : աց.

Ainsi : ասել

ասաց…, etc.

•

Les verbes en

իլ

: cas particuliers

Նստել (s’asseoir)

ստ… (accentué), նստ…

Զգածել (habiller)

զգած…

Ce sont des verbes sans suffixes et qui n’en obtiennent pas pour créer la racine du passé,

à rapprocher des verbes irréguliers de la terminaison en ել.

•

Les verbes en ուլ : cas particuliers

Լնուլ (remplir)

ից

… (accentué), լց…

Խնուլ (fermer)

ից

… (accentué), խց…

Ընթեռնուլ (lire)

ընչթե

րց

…

Յենուլ (s’appuyer)

յե

…

Ընկենուլ (jeter)

ընկ

եաց

… (accentué), ընկ

եց

…

Զգենուլ (s’habiller)

զգ

եաց

… (accentué), զգ

աց

…

1. Remarquer la transformation du ռա en րե. Ce phénomène qui tient de l’assimilation phonétique est
fréquent en

grabar à cause de la difficulté de prononcer ռա et ձա à la suite.

2. Même remarque que dans la note précédente : il est fort difficile de prononcer correctement un

ռա suivi d’un

ցո.

- 26 -

Voici la liste des quatorze verbes concernés :

Այտնուլ (gonfler)

Շրտնուլ (s’effaroucher)

Զարթնուլ (s’éveiller)

Ոստնուլ (sauter)

Թաքնուլ (se cacher)

Ուռնուլ (gonfler)

Խափնուլ (se faner)

Պակնուլ (s’effrayer)

Խրտնուլ (prendre ombrage)

Պշնուլ (fixer son regard)

Մածնուլ (se coller)

Ցասնուլ (se mettre en colère)

Մատնուլ (s’approcher)

Քաղցնուլ (avoir faim)

Il est aisé de remarquer que la conjugaison du troisième groupe est similaire à celle du

deuxième à l’exception de la lettre եչ que l’on inscrit avant le այբ pour former un

digramme. Le troisième groupe, de par les verbes qu’il régit, ne connaît jamais la présence

d’un suffixe.

***

Chapitre 12

eme

: le second futur

Il s’agit cette fois d’un futur au sens comparable à celui de notre futur simple, avec

toutefois une valeur subjonctive que l’on ne peut comparer qu’à notre subjonctif présent.

A nouveau, les verbes sont répartis en trois groupes. Noter qu’il n’est pour ce temps

jamais question d’accentuation.

•

La première terminaison :

Les verbes en ալ sans suffixe. Exemple : խաղալ (jouer)

Խաղացից
Խաղա

ցես

Remarquer la mutation de la lettre ցո en սէ du suffixe au contact de la terminaison initiée par un second ցո.

Խաղա

ցէ

Խաղա

ցուք

Խաղա

սջ

իք

Noter qu’à ce temps le ցո de la terminaison est remplacé pour la deuxième personne du pluriel par un ջե.

Խաղա

ցեն

- 27 -

Les verbes en ել sans suffixe. Exemple : գրել (écrire)

Գրեցից
Գրե

ցես

Գրե

ցէ

Գրե

ցուք

Գրե

սջ

իք

Գրե

ցեն

Les verbes en ել avec suffixe. Exemple : հասնել (arriver)

Հասից
Հասցես

Le սէ précédant le ցո appartient bien sûr au radical. Le verbe n’étant pas suffixé dans sa racine du passé.

Հասցէ
Հասցուք
Հաս

իք

Հասցեն

Les verbes en ուլ sans suffixe. Exemple : կիզուլ (brûler)

Կիզից
Կիզցես
Կիզցէ
Կիզցուք
Կիզ

իք

Կիզցեն

•

La deuxième terminaison :

Les verbes en ալ avec suffixe. Exemple : մոռանալ (oublier)

Մոռացայց
Մոռա

ցիս

Մոռա

ցի

Մոռա

ցուք

Մոռա

սջ

իք

Մոռա

ցին

Les verbes en

իլ

sans suffixe. Exemple : ծիծաղել (rire)

Ծիծաղեցայց
Ծիծաղե

ցիս

Ծիծաղե

ցի

Ծիծաղե

ցուք

Ծիծաղե

սջ

իք

Ծիծաղե

ցին

- 29 -

On peut remarquer que la troisième terminaison est, si l’on peut dire, un hybride de la

première et de la deuxième : on ajoute la lettre եչ à la première personne de la deuxième

terminaison ce qui forme un digramme ; on insère un ինի avant la terminaison du

premier groupe pour toutes les autres personnes. Dans les deux cas, le but est d’obtenir le

son [i] à l’initiale de la terminaison.

Il convient d’ajouter encore quelques mots concernant les verbes dont la racine, une fois

débarrassée de tous suffixes se termine par la lettre ցո (par exemple : անցանել, qui

signifie « passer »). J’ai dit plus haut que lorsque deux ցո sont amenés à se suivre, le

premier se muait en un սէ. Ceci est vrai lorsqu’il s’agit d’un suffixe précédent une

terminaison, mais ne l’est pas lorsqu’il s’agit de la racine, qui, elle, ne peut être modifiée de

la sorte. Ainsi, pour le verbe proposé en exemple, lequel se conjugue avec la première

terminaison, on obtient à la seconde personne du singulier : ան

ցց

ես.

***

Chapitre 13

eme

: le premier impératif

On l’a deviné par le titre, le

grabar

possède deux impératifs – trois, même, s’il l’on tient

compte du prohibitif. Chacun de ces deux impératifs se distingue par sa valeur sémantique :

celui-ci indique un ordre autoritaire et impérieux, un commandement divin. Nous verrons

le second plus loin.

Le premier impératif dispose, lui aussi, de trois terminaisons distinctes.

•

La première terminaison :

Les verbes en ալ sans suffixe. Exemple : խաղալ (jouer)

Խաղա՛

La règle d’emploi du

chécht

– l’accent d’intonation – exige que celui-ci suive toujours la dernière voyelle.

Խաղացէ՛ք

- 30 -

Les verbes en ել sans suffixe. Exemple : գրել (écrire)

Գրե՛ա

Cette terminaison n’est autre que le suffixe de la racine du passé (dans sa forme accentuée) dépourvue de son ցո final.

Գրեցէ՛ք

Les verbes en ել avec suffixe. Exemple : հասնել (arriver)

Հա՛ս

Remarquer ce verbe dépourvu de suffixe dans sa racine du passé et donc à cette personne dépourvu de terminaison.

Հասէ՛ք

Les verbes en ուլ sans suffixe. Exemple : կիզուլ (brûler)

Կի՛զ
Կիզէ՛ք

•

La deuxième terminaison :

Les verbes en ալ avec suffixe. Exemple : մոռանալ (oublier)

Մոռացի՛ր
Մոռացա՛յք

La lettre յի n’est pas une voyelle.

Les verbes en

իլ

sans suffixe. Exemple : ծիծաղել (rire)

Ծիծաղ

եա՛ց

Le singulier pour cette terminaison constitue une exception, à rapprocher de la conjugaison du premier groupe

Ծիծաղեցա՛յք

Ce pluriel est régulier.

Les verbes en

իլ

avec le suffixe ան. Exemple : անկանել (tomber)

Անկի՛ր
Անկա՛յք

Les verbes en ուլ avec suffixe (sauf quatorze exceptions). Exemple : հեծնուլ (chevaucher)

Հեծի՛ր
Հեծա՛յք

Noter à nouveau la possibilité de conjuguer quatre verbes (« լնուլ » – « remplir »,

« խնուլ » – « fermer », « ենուլ » – « s’appuyer » et « առնուլ » – « prendre ») avec la

première comme la deuxième terminaison. On obtient ainsi pour le verbe լնուլ : « լ

՛ն » et

« լինէք » ou bien « լնի՛ր » et « լնա՛յք ».

1. Les verbes irréguliers նստել et զգածել donneront respectivement « նի՛ստ - նստա՛յք » et « զգա՛ծ -
զգածա՛յք » (voir p. 22).

- 31 -

•

La troisième terminaison :

Les verbes en

իլ

avec les suffixes ն ou նչ. Exemple : թռչել (voler)

Թռի՛ր
Թռ

ա՛յք

La présence du եչ à cette personne est la seule différence entre les deuxième et troisième groupes

•

Quatorze verbes en ուլ avec suffixe

. Exemple : այտնուլ (gonfler)

Այտի՛ր
Այտ

ա՛յք

***

Chapitre 14

eme

: le second impératif

Le second impératif constitue le dernier des huit temps simples du

grabar

. Si, comme je

le disais plus haut, le premier impératif indique un ordre, le second exprime en revanche

une demande polie qui tolère le refus.

On ne trouve plus, cette fois-ci, que deux groupes de terminaisons, en ce sens que les

premiers et deuxièmes auxquels nous sommes accoutumés sont ici identiques.

•

Les première et deuxième terminaisons :

Les verbes en ալ sans suffixe. Exemple : խաղալ (jouer)

Խաղա

ջի՛ր

La lettre սէ n’est autre que la transformation du ցո appartenant au suffixe de la racine du passé.

Խաղա

ջի՛ք

Les verbes en ալ avec suffixe. Exemple : մոռանալ (oublier)

Մոռա

ջի՛ր

Մոռա

ջի՛ք

Les verbes en ել sans suffixe. Exemple : գրել (écrire)

Գրե

ջի՛ր

Noter que la construction de ce temps requiert un suffixe non accentué.

Գրե

ջի՛ք

1. Cette liste est donnée à la page 26.

- 32 -

Les verbes en ել avec suffixe. Exemple : հասնել (arriver)

Հասջի՛ր

Remarque que la lettre սէ appartient à la racine et non à un suffixe.

Հասջի՛ք

Les verbes en

իլ

sans suffixe. Exemple : ծիծաղել (rire)

Ծիծաղե

ջի՛ր

Ծիծաղե

ջի՛ք

Les verbes en

իլ

avec le suffixe ան. Exemple : անկանել (tomber)

Անկջի՛ր
Անկջի՛ք

Les verbes en ուլ sans suffixe. Exemple : կիզուլ (brûler)

Կիզջի՛ր
Կիզջի՛ք

Les verbes en ուլ avec suffixe (sauf quatorze exceptions

). Exemple : հեծնուլ

(chevaucher)

Հեծջի՛ր
Հեծջի՛ք

•

La troisième terminaison :

Les verbes en

իլ

avec les suffixes ն ou նչ. Exemple : թռչել (voler)

Թռ

ջի՛ր

La troisième terminaison ne diffère des autres que par la présence d’un ինի à l’initial de la terminaison

Թռ

ջի՛ք

•

Quatorze verbes en ուլ avec suffixe

. Exemple : այտնուլ (gonfler)

Այտ

ջի՛ր

Այտ

ջի՛ք

***

1. Voir cette liste à la page 26.
1. Ceci est à comparer avec la formation du troisième groupe pour tous les temps construits avec la racine du
passé.
2. Cette liste est donnée à la page 16.

- 33 -

Chapitre 15

eme

: les verbes causatifs

grabar

, le verbe causatif

se forme avec la racine du passé non accentuée à laquelle on

ajoute le suffixe ուցան (et ce même si la racine possède elle-même déjà un suffixe). Pour

en obtenir la forme infinitive on rajoute à cela la terminaison ել, quel que soit la

terminaison du verbe dans sa forme primitive.

On obtient de la sorte : խաղալ (jouer)

խաղ

աց

ուցան

ել

գրել (écrire)

գր

եց

ուցանել

ծիծաղել (rire)

ծիծաղ

եց

ուցան

ել

կիզուլ (brûler)

կիզուցան

ել

Il suffit ensuite de conjuguer le verbe à partir du nouvel infinitif ainsi obtenu. Pour ce

qui est des quatre temps conjugués avec la racine du passé, tous les verbes causatifs sont

donc des verbes en ել, avec le suffixe ան (inclus dans le suffixe ուցան

ան

ան), et que l’on

conjugue donc tous, sans exception, avec la première terminaison.

Voici à titre d’exemple la première personne du singulier du passé simple et du second

futur pour les quatre verbes déjà indiqués plus haut :

խաղալ (jouer)

խաղացուցի et խաղացուցից

գրել (écrire)

գրեցուցի et գրեցուցից

ծիծաղել (rire)

ծիծաղեցուցի et ծիծաղեցուցից

կիզուլ (brûler)

կիզուցի et կիզուցից

Un mot doit être dit de l’accentuation du verbe causatif : l’accentuation se fait par la

syllabe subsistante du suffixe ուցան, par la formation du son [ui] au moyen du digramme

ոյ. La troisième personne du singulier des verbes en ել qui seule recquière cette

accentuation se conjugue comme l’exemple suivant (գրել) : « գրեցոյց ».

Un aspect encore doit bien être pris en considération : le suffixe ուցան, même dépourvu

de sa seconde syllabe ne s’intègre jamais à la racine du verbe. Ceci a certaines

conséquences sur la conjugaison du verbe causatif. Ainsi, pour le second futur le ցո final

1. Le verbe causatif sert à exprimer une action que le sujet fait réaliser par autrui. Par exemple : « faire lire ».

- 34 -

se transmuera bien en un սէ pour faciliter la prononciation du verbe

. De même, pour la

formation du singulier du premier impératif pour lequel on doit supprimer le ցո final du

suffixe de la racine du passé dans sa forme accentuée (lorsque cela est possible, bien

entendu). Pour les verbes causatifs, curieusement, c’est la première syllabe du suffixe

ուցան qui, accentuée, tient ce rôle. C’est ainsi qu’à ce temps et au singulier, le verbe գրել

se conjuguera « գրեցո՛ »

tandis que հասանել, devenu հխսուցանել se conjuguera

« հասո՛ ».

***

Chapitre 16

eme

: les verbes irréguliers

On compte en

grabar

quinze verbes présentant un caractère irrégulier plus ou moins

évident. En voici la liste détaillant toutes leurs particularités. Tous ces verbes sont

réguliers pour ce qui concerne les quatre temps construits avec la racine du présent.

•

Le verbe լինել (être, verbe en

իլ

)

La racine du passé de ce verbe peut prendre deux formes : « եղ… » ou « լից… »

. J’en

donnerai la conjugaison complète pour les quatre temps concernés.

Le passé simple :

Եղ

Եղեր
Եղ

եւ

Եղաք (ou : եղ

եաք

)

Եղ

էք

Եղին

1. Voir le chapitre 12

eme

2. J’ai dit plus haut qu’habituellement un յի muet suivait le վո si celui-ci était en position finale. Dans le cas
de  cet  impératif,  le  յի,  partie  du  digramme  formant  l’accentuation  du  mot,  ne  pouvant  plus  dans  cette
position finale avoir d’incidence sur le վո, il disparaît purement et simplement.
3. Mais cette racine, réellement polymorphe, est, le plus souvent, dans l’usage : « լ… ».

- 35 -

Le second futur :

Եղ

էց

ou : Լից

իմ

Եղ

իցիս

Լից

իս

Եղ

իցի

Լից

Եղ

ցուք

Լիցուք

Եղ

ջիք

Լի

ջիք

Էղ

իցին

Լից

ին

Le premier impératif :

ե՛

րո՛ւք

Le second impératif :

իջի՛ր

Pour ce temps la racine est « լ… », et le verbe reçoit les désinences du troisième groupe.

իջի՛ք

Même remarque.

•

Le verbe ունել (avoir, verbe en

իլ

)

Ce verbe ne possède pour seule particularité que sa racine du passé distincte du radical

de l’infinitif : « կալ… ». Ունել se conjugue avec le deuxième groupe de terminaisons.

•

Le verbe երթալ (aller)

Il s’agit ici d’un verbe qui dispose dans sa racine du passé de deux radicaux différents :

« երթ… »

et « չոգ… ». Le passé simple se conjuguera avec les terminaisons du second

groupe et ce dernier radical (« չոգայ », « չոգար », etc.).

C’est pour le second futur que l’on utilisera le radical « երթ… ». Ce temps se conjugue

avec le deuxième groupe de terminaisons pour la première personne du singulier

(« երթայց »), et avec le troisième pour les autres désinences (« երթ

ցես », « երթ

ցէ »,

etc.).

Le premier impératif est irrégulier (« ե՛րթ », « երթա՛յք »), tandis que le second se

conjugue avec le troisième groupe de terminaisons (« ե՛րթիջի՛ր », « երթիջի՛ք »).

1. Ce radical n’est pas tout à fait régulier dans la mesure où il s’emploie sans suffixe.

- 36 -

•

Le verbe տալ (donner)

Ce verbe étant particulièrement irrégulier, j’en donnerai ici sa conjugaison complète

pour les temps construits avec la racine du passé.

Le passé simple :

ու

ուր

ուաք

Le verbe étant dissyllabique dans cette désinence, le եչ à l’initial n’est plus ici nécessaire.

ուք

ուն

Le second futur :

Տա

Seule cette désinence est irrégulière. Pour les cinq autres, la conjugaison se fait avec le premier groupe de terminaisons.

Տացես
Տացէ
Տացուք
Տաջիք
Տացես

Le premier impératif :

ո՛ւր

ուա՛յք

(ou : տ

ո՛ւք

)

Le second impératif :

Տաջի՛ր

Remarquer l’absence du սէ avant le ջե ; si le verbe était régulier, nous l’écririons : « Տասջի՛ր ».

Տաջի՛ք

Et non : « Տասջի՛ք ».

•

Le verbe գալ (venir)

Il s’agit encore ici de l’un des verbes les plus irréguliers de la langue

grabar

. Sa racine du

passé est « եկ… ». Voici sa conjugaison complète pour les temps formés avec celle-ci.

Le passé simple :

Եկի
Եկ

իր

Եկ

Եկաք
Եկէք (ou : եկիք)
Եկին

- 37 -

Le second futur :

Եկից
Եկ

ես

ցես

A partir de cette désinence, la conjugaison de ce verbe semble construite sur un pseudo verbe «

եկել

» suffixé.

Եկ

ես

ցէ

Եկ

ես

ցուք

Եկ

ես

ջիք

Եկ

ես

ցեն

Le premier impératif :

Ե՛կ
Եկա՛յք

Le second impératif :

Եկ

ես

ջի՛ր

Même commentaire que pour les cinq dernières désinences du second futur.

Եկ

ես

ջի՛ք

Idem.

•

Le verbe ճանաչել (connaître)

Le verbe ճանաչել dispose dans sa racine du passé d’une racine tout à fait différente du

radical : « ծան… » (à employer sans ajout de suffixe). De plus, il se conjugue avec les

désinences du troisième groupe. Ceci mis à part, ce verbe ne présente pas de difficulté

particulière.

•

Le verbe ուտել (manger)

La racine du passé de ce verbe change en « կեր… ». Au passé simple, il se conjugue avec

le second groupe de terminaisons (« կերայ », « կերար », etc.), tandis que le second futur

requiert, lui, le troisième groupe pour ses cinq dernières personnes (« կերայց », puis :

« կերիցես », « կերիքէ », etc.).

Son premier impératif est irrégulier : « կե՛ր », « կերա՛յք ». Le second se conjugue avec

les terminaisons du troisième groupe (« կերիջի՛ր », « կերիջի՛ք »).

•

Le verbe ըմպել (boire)

Il s’agit ici d’un verbe à la conjugaison régulière (quoique s’effectuant sans suffixation),

mais disposant d’une racine du passé très différente du radical de l’infinitif : « արբ… »..

- 38 -

•

Le verbe առնել (prendre)

Ce verbe dispose d’un radical irrégulier pour sa racine du passé : արար. A celui-ci on

ajoute la première terminaison dans sa forme régulière. Il faut toutefois remarquer que le

second րե est aussi susceptible de se voir modifier en fonction des désinences qu’un suffixe

de la racine du passé. C’est ainsi qu’à la deuxième personne du singulier du second futur le

verbe առնել se conjugue : « արա

ցես ». Pour ce qui est de la conjugaison des deux

impératifs on obtient « արա՛ » et « արարէ՛ք » pour le premier ; « արա

ջի՛ր » et

« արա

ջի՛ք » pour le second.

•

Le verbe դնել (poser)

La particularité de ce verbe est que la lettre նու constitue un suffixe, la racine n’étant

constituée que d’une une seule lettre : « դ »

. De ce fait, on ajoutera systématiquement la

lettre եչ à l’initiale du verbe conjugué

, pour obtenir «

դի », «

դեր », etc. au passé simple

(second groupe de terminaisons), ou au second futur : «

դից » (mais ensuite : « դ

ցես »,

« դ

ցէ », etc.). Noter que les cinq dernières personnes du second futur se conjuguent avec

le troisième groupe.

Les premier impératif est irrégulier : « դի՛ր » et « դ

ի՛ք

». Le second se conjugue au

moyen du troisième groupe de terminaisons (« դիջի՛ր », « դիջի՛ք »).

•

Le verbe տանել (porter, verbe en

իլ

)

Le radical avec lequel se forme la racine du passé de ce verbe est « տար… ». Ce verbe ne

comporte aucun autre caractère irrégulier.

•

Le verbe լսել (écouter)

La racine du passé de ce verbe change en « լու… », sans aucun suffixe et se conjugue

avec le deuxième groupe de terminaisons au passé simple (« լուայ », « լուար », etc.). Au

second futur, il se conjugue avec le deuxième groupe pour la première personne du

1. Habituellement, en effet, dans le cas d’un verbe mono ou disyllabique, ce qui peut passer pour un suffixe
est en fait partie intégrante du radical.
2. Voir Notes 1 et 2 p. 24.

- 39 -

singulier (« լուայց »), tandis que toutes les autre personnes se conjuguent avec le troisième

(« լու

ցես », « լու

ցէ », etc.).

Pour ce qui est du premier impératif, celui-ci se conjugue régulièrement (« լո՛ւր »,

« լուա՛յք »), tandis que le second reçoit les désinences du troisième groupe de

terminaisons (« լուիջի՛ր », « լուիջի՛ք »).

•

Le verbe յառնել (se lever)

La racine du passé de ce verbe comporte une modification courante : le ռա se mue en un

րե (et l’on obtient : « յար… »). Ce verbe se conjugue avec le troisième groupe de

terminaisons.

Noter le premier impératif, irrégulier dans son radical et dans sa terminaison : « արի՛ »,

« արի՛ք ».

•

Le verbe երդնուլ (jurer)

Pour obtenir la racine du passé de ce verbe, il est nécessaire de remplacer son suffixe ն

par les deux lettres վո et վյուն (ու), ce qui n’est pas sans le rapprocher de լսել (voir page

précédente). Pour le passé simple, on le conjugue ensuite normalement avec le deuxième

groupe de terminaisons : « երդուայ », « երդուար », etc

Au futur, la conjugaison de ce verbe possède une autre particularité. En effet, si la

première personne du singulier se conjugue normalement avec le deuxième groupe

(« երդուայց »), les autres désinences appartiennent, elles, au troisième : « երդու

ցես »,

« երդու

ցէ », etc.

Enfin, si le premier impératif est régulier (« երդուի՛ր », « երդուի՛ք »), le second se

conjugue, lui, avec le troisième groupe (« երդու

ջի՛ր », « երդու

ջի՛ք »).

•

Le verbe հարկանել (frapper)

L’unique particularité de ce verbe est sa racine du passé : « հար… », et non

հարկ

… ».

Autrement, sa conjugaison est parfaitement régulière.

1. Veiller à bien prononcer : «

iérdova » et « iérdovar ».

- 41 -

•

Le verbe գոլ

(être, exister)

Le présent :

Գոմ
Գոս
Գոյ
Գոմք
Գոյք
Գոն

L’imparfait

(ce temps ne connaît que les troisièmes personnes du singulier et du pluriel)

ոյր

ոյին

Le premier futur

(n’existe pour ce temps que les mêmes personnes que l’imparfait)

ուցէ

ոյցեն

•

Le verbe « կայ » (« il y a », l’infinitif n’existe pas)

Le présent

(uniquement les troisièmes personnes du singulier et du pluriel)

Կայ
Կան

L’imparfait

(idem)

Կայր
Կային

Le premier futur

(idem)

այցէ

այցեն

•

Le verbe « չիք » (« il n’y a pas », l’infinitif n’existe pas)

Ce verbe ne se conjugue qu’à une seule personne (la troisième du singulier) et à un seul

temps (le présent de l’indicatif).

1. Il s’agit de l’unique verbe possédant une terminaison en ոլ. Certains font de celle-ci la cinquième
terminaison des verbes

grabar.

2. De cette désinence dérive le mot « գուցե « (« peut-être ») de l’arménien moderne.

- 43 -

•

Les verbes en ալ et en ուլ

Le participe présent de ces verbes se forme à partir de la racine du passé non accentuée à

laquelle on ajoute la terminaison աւղ.

Par exemple : խաղալ (jouer)

խաղաւղ

նոռանալ (oublier)

մոռացաւղ

կիզուլ (brûler)

կիզաւղ

հեծնուլ (chevaucher)

հեծաւղ

•

Les verbes en ել et

իլ

sans suffixe

Pour ces verbes, le participe présent se forme à partir de la racine du présent :

գրել (écrire)

գրաւղ

ծիծխղել (rire, verbe en

իլ

)

ծիծաղաւղ

•

Les verbes en ել et

իլ

avec suffixe

Dans ces deux cas, il est tant permis d’utiliser la racine du présent que celle du passé

pour la formation du participe présent :

հասնել (arriver)

հասնաւղ ou հասաւղ

անկանել (tomber, verbe en

իլ

)

անկանաւղ ou անկաւղ

Noter enfin que les verbes se conjuguant avec le troisième groupe de terminaisons

(verbes en

իլ

possédant un suffixe ն ou en նչ, ou encore l’un des quatorze verbes en ուլ

indiqués à la page 26) ne possèdent pas de participe présent.

***

Chapitre 20

eme

: le participe passé

Le participe passé du

grabar

– comme celui du français – peut tant servir d’adjectif qu’à

la formation de temps composés (avec l’auxiliaire « եմ », voir chapitre 22

eme

). Il se construit

- 44 -

avec la terminaison եալ, combinée à différentes racines lesquelles sont déterminées par la

terminaison infinitive du verbe.

Voici comment former ce participe :

•

Les verbes en ալ et en ուլ, les verbes en ել et

իլ

avec suffixe

Le participe passé de ces verbes se forme à partir de la racine du passé non accentuée à

laquelle on ajoute la terminaison եալ.

խաղալ (jouer)

խաղեալ

նոռանալ (oublier)

մոռացեալ

հասնել (arriver)

հասեալ

անկանել (tomber, verbe en

իլ

)

անկեալ

կիզուլ (brûler)

կիզեալ

հեծնուլ (chevaucher)

հեծեալ

•

Les verbes en ել et

իլ

sans suffixe

Ces verbes, quant à eux, peuvent être construits tant sur la racine du présent que sur

celle du passé :

գրել (écrire)

գրեալ ou գրեցեալ

ծիծխղել (rire, verbe en

իլ

)

ծիծաղեալ ou ծիծաղեցեալ

•

Les verbes en

իլ

avec les suffixes ն ou նչ, quatorze verbes en ուլ avec suffixe

Il s’agit, on l’aura compris, des verbes se conjuguant avec le troisième groupe de

terminaisons. Leur participe passé se construit à partir de la racine du passé de la forme

causative du verbe

թռչել (voler, verbe en

իլ

)

թռուցեալ

այտնուլ (gonfler)

այտուցեալ

Je signalerai également, pour être tout à fait, complet une locution très courante formée

à partir du participe passé suivi d’un substantif au génitif, laquelle équivaut à un passé

simple.

1. Cette liste est donnée à la page 16.
2. Voir chapitre 15

eme

- 45 -

Par exemple : « գրեալ թագաւաւրի զգիր : » et « թագաւաւրն գրեաց զգիր : » ont la

même signification : « le roi écrivit la lettre. »

***

Chapitre 21

eme

: le participe futur

Si la langue française ne possède pas un tel participe, on peut le traduire, faute de mieux

par : à + infinitif (« avoir à faire quelque chose », par exemple). Le participe futur permet

également de former trois temps composés à propos desquels je reviendrai au chapitre

suivant.

La formation du participe futur est fort simple : il suffit d’ajouter la terminaison ոց (et

non :

աւց

) à l’infinitif des verbes.

On obtient ainsi, par exemple :

խաղալ (jouer)

խաղալոց

գրել (écrire)

գրելոց

ծիծաղել (rire, verbe en

իլ

)

ծիծաղելոց

կիզուլ (brûler)

կիզուլոց

***

Chapitre 22

eme

: les temps composés

Aux huit temps simples déjà vus au cours des chapitres précédents, six temps composés

s’ajoutent pour former l’éventail de la conjugaison

grabar

. Ces temps se forment avec

L’auxiliaire « եմ » aux trois temps auxquels celui-ci est existant, suivi des participes passé

- 46 -

ou futur. Leur conjugaison ne pose aucune difficulté ; leur emploi seul requiert d’être

précisé.

Avec le participe passé, trois temps peuvent être formés : le passé composé (avec

l’auxiliaire au présent), le plus-que-parfait (auxiliaire au passé), et le futur antérieur

(auxiliaire au futur). Les temps construits avec le participe futur, quant à eux, permettent

de former des temps périphrastiques : le futur proche (auxiliaire au présent), ce que je

nommerais un passé d’intention, avec l’auxiliaire au passé (c’est-à-dire le semi-auxiliaire

aller à l’imparfait suivi d’un infinitif), et enfin, avec l’auxiliaire au futur, l’obligatif (en

français, le semi-auxiliaire devoir accompagné d’un infinitif).

***

Chapitre 23

eme

: les verbes passifs

En langue

grabar

, le sens passif d’un verbe est essentiellement issu du contexte de la

phrase dans laquelle il se trouve. Cependant, quelques petites nuances dans la conjugaison

apparaissent dans certains cas :

•

Les temps construits avec la racine du présent

Les verbes passifs à terminaison en ել connaissent deux cas particuliers : au présent et au

premier futur, ceux-ci se conjuguent comme les verbes en

իլ

. C’est aussi au premier futur,

mais à ce temps seulement, que les verbes en ալ sont modifiés, conjugués comme les

verbes en

իլ

, mais conservant intact le suffixe propre à ce temps : par exemple, խաղալ

(jouer) donnera à la première personne du singulier : « խաղայցիմ ».

•

Les temps construits avec la racine du passé

Pour les temps construits avec la racine du passé, seuls les verbes conjugués avec le

premier groupe de terminaisons voient leur sens passif exprimé dans leur forme : ceux-ci

- 48 -

eme

PARTIE : LES DÉCLINAISONS

***

Chapitre 24

eme

: les sept cas de la déclinaison

grabar

La langue

grabar

– comme l’arménien moderne – connaît sept cas de déclinaisons : le

nominatif, le génitif, le datif, l’accusatif, l’ablatif, l’instrumental et le locatif. Je crois

nécessaire de préciser avant toute chose le sens de chacun de ces cas.

•

Le nominatif

Le nominatif concerne le sujet du verbe, il répond à la question « qui ? » ou « quoi ? »,

mais n’est jamais un complément d’objet direct. Il est également le cas du substantif hors

de la phrase, dans un lexique par exemple.

Exemple : Moïse de Khorène

Moïse de Khorène

Moïse de Khorène est un célèbre historien arménien.

•

Le génitif

Le génitif désigne l’appartenance, la relation. C’est le cas avec lequel se décline le

substantif se rapportant au possesseur. Il faut le traduire par la préposition de. Il répond à

la question « de qui ? », « de quoi ? ».

Exemple : L’empereur des Perses

des Perses

des Perses fit la guerre aux Arméniens.

•

Le datif

Le datif est le cas régissant le complément d’objet indirect, répondant à la question « à

qui ? », « à quoi ? ».

Exemple : Vardan Mamikonian demanda aux nobles

aux nobles

aux nobles de le suivre dans la bataille.

- 49 -

•

L’accusatif

L’accusatif désigne l’objet ou la personne concerné par l’action effectuée par le sujet. Il

s’emploie comme le complément d’objet direct et répond à la question « qui ? » ou

« quoi ? ».

Exemple : Les Arménien combattirent leurs adversaires

leurs adversaires

leurs adversaires à la bataille d’Avarayr.

•

L’ablatif

L’ablatif, comme son étymologie l’indique, concerne l’objet ou la personne par lequel ou

depuis lequel il y a action. Il marque, comme le datif, le complément d’objet indirect, mais

répond à la question « de qui ? », « de quoi ? » (Veiller à ne pas le confondre avec le génitif).

Exemple : Mesrop Machtots s’inspira de l’alphabet grec

de l’alphabet grec

de l’alphabet grec pour composer le sien.

•

L’instrumental

L’instrumental désigne l’objet ou la personne avec lequel ou au moyen duquel l’action a

lieu. Il répond à la question « avec qui ? », « avec quoi ? ».

Exemple : Le Catholicos célébra la messe avec grande dignité

avec grande dignité

avec grande dignité.

•

Le locatif

Le locatif, enfin, sert à indiquer le lieu où (dans lequel) se déroule l’action. Il répond à la

question « dans ( à l’intérieur de) qui ? », « dans quoi ? », ou, ce qui est sémantiquement

plus correct dans notre langue « où ? ».

Exemple : Les prêtres se réunirent à Etchmiadzine

à Etchmiadzine

à Etchmiadzine.

Il ne s’agit ici que de la règle générale, mais de nombreuses locutions (notamment

verbales) figées nécessitent un cas qui n’apparaît cependant pas pertinent au regard de

cette règle. En outre, chaque préposition et postposition requiert une déclinaison

spécifique qui ne répond pas forcément à la même logique que notre langue.

***

- 50 -

Chapitre 25

eme

: les déclinaisons, singuliers

La langue

grabar

possède de nombreux modèles de déclinaison que l’on désigne par la

terminaison du génitif : ի, ու, ո, ա, , ի-ա

, ո-ա pour les déclinaisons extérieures ; ե, ա,

ի-ա pour les déclinaisons intérieures. J’expliquerai plus loin la différence entre ces deux

types de déclinaisons.

Voici tout d’abord comment se forme la déclinaison du nom en langue

grabar

. Je prendrais,

un mot se déclinant en ի, non que ce soit la déclinaison de base comme en

ackharabar

(il

n’y a rien de telle en arménien ancien), mais parce que celle-ci offre un cas très clair.

Quand cela sera possible, j’indiquerai en note de bas de page la formule de construction de

la déclinaison. Cela peut sembler à première vue superflu, mais il s’agit d’un moyen

commode pour retenir tout ceci.

•

Déclinaisons en ի : հաց (pain)

Nom. : հաց(

)

Ն est l’article. D’une manière générale, seul le nominatif et l’accusatif peuvent prendre l’article.

Gén. : հաց

Dat. : հաց

Datif et génitif ont toujours la même terminaison.

Acc. : (

) հաց

Զ est l’article.

Abl. :

հաց

Ins. : հաց

իւ

Loc. :

հաց

Ce système s’applique à tous les cas de déclinaisons externes, sauf aux terminaisons en ա,

ո et ո-ա. Considérons que ces trois dernières terminaisons n’en constituent seulement

qu’une variante.

1. Ces combinaisons désignent des déclinaisons dont les terminaisons sont formées avec la première des deux
voyelles pour six des sept cas du singulier, et la seconde pour l’instrumental du singulier et le pluriel.
2. Abl. = ի + dat. + է. On retire le ի de la terminaison de du datif.
3. Ins. = gén + ւ ou վ selon le cas. Il s’agit toujours obtenir le son [v] à la fin, sans qu’une diphtongue soit
formée.
4. Loc. = ի + datif

- 51 -

•

Déclinaison en ու (même modèle qu’en ի – cas général) : դաս (leçon)

Nom. : դաս(ն)

Gén. : դասու

Dat. :  դասու
Acc. :  (զ)դաս
Abl. :  ի դասէ
Ins. :  դաս

ու

Remarquer que l’instrumental des déclinaisons en ու est similaire aux génitif et accusatif.

Loc. : ի դասու

•

Déclinaison en ի-ա (même modèle qu’en ի – cas général) : թագաւոր (roi)

Nom. : թագաւոր(ն)

Gén. : թագաւորի

Dat. :  թագաւորի
Acc. :  (զ)թագաւոր
Abl. :  ի թագաւորէ
Ins. :  թագաւոր

աւ

Noter la terminaison en ա pour l’instrumental. Comparer avec le pluriel au chapitre suivant.

Loc. : ի թագաւորի

Voici à présent le schéma tel qu’il s’applique aux déclinaisons en ո, ա et ո-ա :

•

Déclinaison en ո : աթաւռ (chaise)

Nom. աթաւռ(

)

Gén. : աթաւռ

ոյ

Comme déjà dit plus haut, un mot se terminant par un վո est toujours suivi par un յի.

Dat. : աթաւռ

ոյ

Acc. : (

)աթաւռ

Abl. :

աթաւռ

ոյ

Le է disparaît pour l’ablatif de ces terminaisons. Devant une voyelle, le ինի devient un յի et fusionne.

Ins. : աթաւռ

ով

Loc. :

աթաւռ

Pour éviter la confusion avec l’ablatif, le locatif est cette fois construit sur l’accusatif.

•

Déclinaison en ա (même modèle qu’en ո) : Արշակ (nom d’un roi de l’Antiquité)

Nom. : Արշակ(ն)

Remarquer que les noms propres peuvent prendre l’article.

Gén. : Արշակայ

Comme pour les mots s’achevant par վո, un յի est nécessaire après un այբ.

Dat. : Արշակայ
Acc. : (զ)

րշակ

Noter la présence éventuelle de l’article suivi d’un այբ majuscule.

Abl. : յ

րշակ

այ

Les déclinaisons en ա omettent le է final de l’ablatif. Remarquer le յի précédent le այբ majuscule.

Ins. : Արշակաւ
Loc. : յ

րշակ

Le locatif des déclinaisons en ա se construit sur l’accusatif.

- 52 -

•

Déclinaison en ո-ա (même modèle qu’en ո) : գինի (vin)

Nom. : գինի(ն)

Gén. : գին

ւոյ

Remarquer la transformation du ինի en վյուն.

Dat. : գին

ւոյ

Acc. : (զ)գինի
Abl. : ի գին

ւոյ

Avec ce modèle de déclinaison, le է final est omis.

Ins. : գին

եաւ

La déclinaison est en ա pour l’instrumental. Le ինի se mue en եչ pour former le trigramme [ia].

Loc. : ի գինի

Le locatif est ici construit à partir de l’accusatif comme pour les déclinaisons en ո et en ա.

Les mots à déclinaisons intérieures voient leur déclinaison s’insérer dans la dernière

syllabe et non la fin du mot. Voici les trois modèles existants :

•

Déclinaison en ե intérieur (même modèle qu’en ի) : աստղ (étoile).

Nom. : աստղ(ն)

Gén. : աստ

Dat. : աստ

Acc. : (զ)աստղ
Abl. :

աստ

Le ինի et le է caractéristiques de l’ablatif demeurent extérieurs.

Ins. : աստ

Noter le բեն pour ces déclinaisons (et non վեվ ou վյուն).

Loc. :

աստ

Même remarque que pour l’ablatif.

•

Déclinaison en ա intérieur (même modèle qu’en ի) : պատմութիւն (histoire)

Nom. : պատմութիւն(ն)

Gén. : պատմութ

եա

Le son [u] est donc remplacé par l’այբ ; l’ինի se mue en եչ pour former le digramme.

Dat. : պատմութ

եա

Acc. : (զ)պատմութիւն
Abl. : ի պատմութ

նէ

Construit à partir du datif, l’ablatif perd l’այբ. Seul demeure le եչ, vestige du digramme.

Ins. : պատմութ

եամբ

Comme en français, Le նու devient un մեն devant le բեն.

Loc. : ի պատմութեան

Ainsi se déclinent tous les substantifs se terminant par la syllabe թիւն. Il ne s’agit pas à

proprement parler d’un cas particulier, mais ces mots, comme on le voit présentent

quelques difficultés supplémentaires. Ceux se terminant par une autre syllabe se déclinent

exctement comme le modèle en ե intérieur, en remplaçant le եչ par un այբ.

- 53 -

•

Déclinaison en ի-ա intérieur (même modèle qu’en ի) : անձն (âme)

Nom. : անձն(ն)

Gén. : անձին

Dat. :  անձին
Acc. :  (զ)անձն
Abl. :  յանձնէ

Ins. : անձ

մբ

La déclinaison se fait en ա pour l’instrumental.

Loc. : յանձին

***

Chapitre 26

eme

: les déclinaisons, pluriels

Au contraire de l’arménien moderne qui ne connaît qu’un seul modèle de déclinaison

pour la déclinaison des noms, la langue

grabar

dispose d’un système bien particulier fondé

sur les différentes formes de ses déclinaisons du singulier.

•

Déclinaisons en ի : հաց (pain)

Nom. : հաց

(ն)

La lettre քե forme le pluriel du nominatif.

Gén. : հացի

La lettre ցո forme le pluriel du génitif.

Dat. : հացի

Le datif est identique au génitif.

Acc. : (զ) հաց

La lettre սէ forme le pluriel de l’accusatif.

Abl. : ի հացի

Noter l’absence du է : les pluriels se déclinent comme les mots en ո, ա, ո-ա (voir également le locatif).

Ins. : հացիւ

Veiller à prononcer le digramme : [iu].

Loc. : ի հաց

Le locatif pluriel, comme les mots en ո, ա, ո-ա, se construit à partir de l’accusatif.

•

Déclinaison en ու : դաս (leçon)

Nom. : դասք(ն)

Gén. : դասուց

Dat. :  դասուց
Acc. :  (զ)դասս
Abl. :  ի դասուց
Ins. :  դասուք
Loc. :  ի դասս

- 54 -

•

Déclinaison en ի-ա : թագաւոր (roi)

Nom. : թագաւորք(ն)

Gén. : թագաւոր

Comme indiqué au chapitre précédent, les mots en ի-ա se déclinent en ա à tous les cas du pluriel.

Dat. : թագաւոր

Acc. : (զ)թագաւորս
Abl. : ի թագաւոր

Ins. : թագաւոր

աւ

Ce cas déclinait déjà en ա au singulier. Il convient de prononce le digramme : [o].

Loc. : ի թագաւորս

•

Déclinaison en ո : աթաւռ (chaise)

Nom. : աթաւռք(ն)
Gén. : աթաւռ

Remarquer que le յի final du singulier disparaît du fait de la présence du ցո

Dat. : աթաւռ

Acc. : (զ)աթաւռս
Abl. : յաթաւռ

Ins. : աթաւռովք
Loc. : յաթաւռս

•

Déclinaison en ա : Գուգարք (nom d’une province du nord de l’Arménie

)

Nom. : Գուգար

(ն)

Gén. : Գուգարա

Le քե final du nominatif indique le pluriel et change donc en ցո comme l’on décline le mot.

Dat. : Գուգարա

Acc. : (զ)Գուգար

Abl. : ի Գուգարա

Ins. : Գուգար

աւք

Prononcer le digramme : [o].

Loc. : ի Գուգար

•

Déclinaison en ո-ա (même modèle qu’en ո) : գինի (vin)

Nom. : գինիք(ն)

Gén. : գին

եա

Les déclinaisons sont, pour le pluriel en ա. L’ինի se mue en եչ pour forme le digramme [ia].

Dat. : գին

եա

Acc. : (զ)գինիս
Abl. : ի գին

եա

Ins. : գին

եաւ

Mis à part l’ajout du pluriel, cette déclinaison est identique à celle du singulier (prononcer : «

giniok’

»).

Loc. : ի գինիս

1. J’avais, au chapitre précédent, pris pour exemple un nom propre qui ne peut, bien évidemment, être
décliné qu’au singulier. Les Gougark‘ est le nom d’une province et le gentilé de son peuple qui, comme tout
substantif désignant un territoire, une nation, ne peut être décliné que dans sa forme plurielle.

- 55 -

•

Déclinaison en ե intérieur : աստղ (étoile).

Nom. : աստ

ղք(ն)

Remarquer cette spécificité des mots à déclinaison en ե intérieur : le եչ apparaît au nominatif.

Gén. : աստեղց

Dat. : աստեղց
Acc. : (զ)աստ

ղս

Le եչ de la déclinaison se retrouve également à l’accusatif.

Abl. : յաստեղց

Ins. : աստեղբք

Loc. : յաստ

ղս

Le locatif étant construit sur la base de l’accusatif, Le եչ s’y retrouve logiquement.

•

Déclinaison en ա intérieur : պատմութիւն (histoire)

Nom. : պատմութիւնք(ն)

Gén. : պատմութեանց

Dat. :  պատմութեանց
Acc. :  (զ)պատմութիւնս
Abl. :  ի պատմութ

եա

նց

Au pluriel, l’ablatif est construit à partir du datif sans l’adjonction d’un է.

Ins. : պատմութեամբք
Loc. : ի պատմութ

իւ

նս

Le locatif pluriel est basé sur l’accusatif.

•

Déclinaison en ի-ա intérieur : անձն (âme)

Nom. : անձ

նք(ն)

Comme pour les déclinaisons en ե intérieur, on retrouve l՛ինի au nominatif pluriel (et non l’այբ).

Gén. : անձանց

Dat. : անձանց
Acc. : (զ)անձ

նս

Même remarque que pour le nominatif.

Abl. : յանձանց

Ins. : անձամբք
Loc. : յանձ

նս

Le locatif pluriel se construit à partir de l’accusatif pluriel.

***

Chapitre 27

eme

: Règles d’emploi des modèles de déclinaisons

En langue

grabar

, à chaque substantif correspond un modèle de déclinaison (en ա, en ի,

en ո, en ու, etc.) qui n’est déterminé que par l’usage. Pour tout dire, lorsque l’on veut

décliner un substantif, il n’y a, la plupart du temps, guère d’autre moyen pour connaître le

- 56 -

modèle auquel celui-ci appartient que de consulter un dictionnaire. Néanmoins, certaines

tendances peuvent être observées, et il est possible de donner quelques listes – non

exhaustives – de mots à caractère commun rattachés à un même modèle de déclinaison.

•

Déclinaisons en ի extérieur

Parmi les mots se déclinant en ի extérieur, se trouvent tous ceux finissant en : այ, ոյ,

աստ, եայ

, եան ou encore է

. Quelques noms de lieux/gentilés au pluriel (Պարսք –

Perse/Perses, Աղուանք – Albanie du Caucase/Albaniens), et noms propres courants dans

les sources se déclinent également de cette manière (Մովսէս, Մաշտոց, Գրիգոր,

Մատթէոս

…).

•

Déclinaison en ու extérieur

Déclinent en ու un certain nombre de mots courants qui méritent d'être énumérés ici :

ծով (mer), գանծ et վարդ (trésor), ժամ (heure), ուրբաթ (vendredi), շաբաթ

(samedi/semaine), պար (dans), արեւ (soleil), առաւաւտ (matin)… Les noms de la plupart

des animaux déclinent également de la sorte (à l’exception notable du chat, du chien, de

l’oiseau et du cheval), ou encore quelques noms propres (Աբրահամ, Յովհաննէս

Մարիամ) et le nom du fleuve le Jourdain (Յորդանան).

•

Déclinaison en ո extérieur

Quatre mots s’achevant par la lettre ինի se déclinent en ո extérieur (les autres déclinent

tous en ո-ա) : ոսկի (or), որդի (fils), ոգի et հոգի (âme). Se déclinent également de la

même façon les monosyllabes se terminant par cette même lettre, ինի, tels que ձի

(cheval), թի (pelle/rame) ou դի (cadavre)

, et tous mes mots se finissant par ցի. Je citerais

1. Noter que lorsque l’on décline un mot se terminant par

եայ, l’այբ tombe tandis que le եչet le յի

fusionnent en un է : « փախստեայ » (fugitif) devient « փախստէի » au génitif/datif.
2. L’ablatif de mots se finissant par

է voit cette voyelle doublée : « ատսէ » (assiette) donnera « յատսէէ ».

3. « Մատթէոս » se décline en « Մատթէի » au génitif/datif.
4. « Յովհաննէս » se décline en « Յովհաննու » au génitif/datif.
5. La déclinaison de ces mots est quelque peu irrégulière : l’ինի ne se transforme pas en վյուն (voir p. 52,
déclinaisons en ո-ա : գինի), mais demeure tel quel. « Ձի » devient ainsi « ձիոյ » au génitif/datif.

- 57 -

quelques noms de lieux/gentilés (toujours au pluriel) : Հայք (Arménie/Arméniens), Վայք

et Տայք (noms de provinces).

•

Déclinaison en ա extérieur

Seuls des noms propres déclinent ainsi, la plupart de ceux se terminant pas une consonne,

notamment

. Je citerais quatre provinces arméniennes : Գուգարք, Մոկք, Ծոփք et

Տաշիրք (toutes sont au pluriel) ; ainsi que trois nations : Վիրք (Géorgie/Géorgiens),

Քուշանք (Coumanie/Coumans) et Ալանք (Alanie/Alains). Tous les noms de lieux se

terminant par

իա

se déclinent ainsi.

Pour ce qui est des noms de personnes spécifiquement, tous ceux se terminant en ան, ոս,

էաս, իոս, իս

, ainsi qu’en է, ի, ա et իա

se déclinent en ա extérieur.

•

Déclinaison en ի-ա extérieur

Se déclinent en ի-ա extérieur les substantifs se finissant par արան, ական, ակ, իչ, ուկ,

ոց et ու, ainsi que la plupart des noms communs n’existant que sous une forme plurielle

(se terminant donc par la lettre քե) comme կեանք (vie), խելք (intelligence), արտասուք

(goutte) ou կառք (charrette).

Voici encore quelques mots courants se déclinant ainsi : թագաւաւր (roi), իշխան

(prince), նախարար (ministre) ճանապարհ (chemin), պարտէզ (jardin)…

•

Déclinaison en ո-ա extérieur

A la manière du mot « գինի » (vin) qui a servit d’exemple au cours des chapitres

précédents, tous les mots se finissant en ի, ուհի (tous les féminins) et ենի se déclinent en

ո-ա extérieur

(mis à part quatre exceptions citées parmi les mots se déclinant en ո). Il

faut encore citer les mots pluriels déclinant ainsi (et faisant ainsi figure d’exception à

1. Noter que si les prénoms déclinent, les noms de familles sont, eux, invariables.
2. Pour la déclinaison du génitif/datif, de ces mots, il suffit d’ajouter un յի final.
3. Pour ces mots, toutefois, la partie en gras visible dans la liste suivante tombe :

ան

ան, ոս

ոս

ոս, էասսսս (le է se

transforme alors en եչ pour former un digramme),

իոս

ոս

ոս , իսսսս.

4. Même remarque qu’à la note 2 pour les deux derniers cas.
5. L’ինի se transformant en վյուն comme on l’a vu.

- 58 -

l’encontre des déclinaisons en ի-ա extérieur) : կեղծիք (fiction), հարսանիք (mariage),

ընթրիք (dîner) et երախտիք (faveur) ; ainsi que trois noms de provinces : Աղձնիք,

Այունիք et Տմուրիք.

•

Déclinaison en ե intérieur

Déclinent en ե intérieur tous les mots se terminant par une consonne suivie des lettres

րե ou ղատ. C’est tout ce que l’on peut dire de ce modèle.

•

Déclinaison en ա intérieur

Le cas le plus fréquent parmi les mots se déclinant en ա intérieur est celui des mots se

terminant en ութիւն/ութեւն et իւն/եւն. Les substantifs se terminant par ումն déclinent

également sur ce modèle

. La majorité des mots en ունդ, ուն (notamment : տուն –

maison, շուն – chien) ou possédant en final une consonne suivie de la lettre նու se

déclinent ainsi. Les mots finissant en իկ, enfin (comme աղջիկ – fille ou մարտիկ –

personne), sont également concernés

•

Déclinaison en ի-ա intérieur

On ne peut citer pour ce dernier modèle de déclinaisons que quelques mots finissant par

une consonne suivie d’un նու : անձն (personne), լեառն

(montagne), ատն (paume),

բուռն (poing), դաշն (accord), հարսն (belle-fille), տոռն (corde) ou encore եզն (bœuf).

***

1.  Noter  que  le  nominatif  pluriel  de  ces  mots  est  irrégulier.  Par  exemple,  « ուսումն »  (étude),  devient
« ուսմունք ».
2.  Remarquer  toutefois  que  ces  mots  sont  des  semi-irréguliers :  « աղջիկ »,  par  exemple  deviendra
« աղջկան » aux génitif/datif l’ինի tombe tout naturellement du fait de l’accentuation, mais l’ajout du նու
échappe à toute règle (ne pas confondre cette lettre avec l’article, absent aux génitif/datif).
3. Noter la déclinaison semi-irrégulière de ce mot aux génitif/datif : « լերին ».

- 59 -

Chapitre 28

eme

: les mots à déclinaisons irrégulières

Echappant aux différents types de déclinaisons que j’ai exposés au cours des chapitres

précédents, quelques mots déclinent selon un modèle qui leur est propres. En voici la liste.

•

Հայր (père)

Singulier :

Pluriel :

Nom. : հայր(ն)

Nom. : հ

րք(ն)

Gén. : հ

աւ

Gén. : հ

րց

Dat. : հ

աւ

Dat. : հ

րց

Acc. : (զ)հայր

Acc. : (զ)հ

րս

Abl. : ի հ

աւ

րէ

Abl. : ի հ

րց

Ins. : հ

րբ

Ins. : հ

րբք

Loc. : ի հ

աւ

Loc. : ի հ

րս

•

Քոյր (sœur)

Singulier :

Pluriel :

Nom. : քոյր(ն)

Nom. : ք

րք(ն)

Gén. : ք

եռ

Gén. : ք

րց

Dat. : ք

եռ

Dat. : ք

րց

Acc. : (զ)քոյր

Acc. : (զ)ք

րս

Abl. : ի ք

եռ

Abl. : ի քերց

Ins. : ք

րբ

Ins. : ք

րբք

Loc. : ի ք

եռ

Loc. : ի ք

րս

•

Այր (homme, mari)

Singulier :

Pluriel :

Nom. : այր(ն)

Nom. :

ար

ք(ն)

Gén. :

առն

Gén. :

արան

Dat. :

առն

Dat. :

արան

Acc. : (զ)այր

Acc. : (զ)

ար

Abl. : յ

առն

Abl. : յ

արան

Ins. :

արամ

Ins. :

արամ

բք

Loc. : յ

առն

Loc. : յ

ար

1. Déclinent également sur ce modèle : մայր (mère) et եղբայր (frère).

- 60 -

•

Տէր (seigneur)

Singulier :

Pluriel :

Nom. : տէր(ն)

Nom. : տ

եա

րք(ն)

Gén. : տ

եառն

Gén. : տ

եա

րց

Dat. : տ

եառն

Dat. : տ

եա

րց

Acc. : (զ)տէր

Acc. : (զ)տ

եա

րս

Abl. : ի տ

եառն

Abl. : ի տ

եա

րց (ou : ի տ

ան

ց)

Ins. : տ

ամ

Ins. : տ

ամ

բք

Loc. : ի տ

եառն

Loc. : ի տ

եա

րս

•

Կին (femme)

Singulier :

Pluriel :

Nom. : կին(ն)

Nom. : կ

այ

ք(ն)

Gén. : կն

ոջ

Gén. : կ

ց (ou : կ

ան

ց)

Dat. : կն

ոջ

Dat. : կ

ց (ou : կ

ան

ց)

Acc. : (զ)կին

Acc. : (զ)կ

այ

Abl. : ի կն

ոջ

Abl. : ի կ

ց (ou : ի կ

ան

ց)

Ins. : կն

աւ

(ou : կ

ամ

բ)

Ins. : կ

ամ

բք

Loc. : ի կն

ոջ

Loc. : ի կ

այ

•

Գեւղ (village)

Singulier :

Pluriel :

Nom. : գեւղ(ն)

Nom. գեւղք(ն)

Gén. : գ

Gén. : գեւղ

Dat. : գ

Dat. : գեւղ

Acc. : (զ)գեւղ

Acc. : (զ)գեւղս

Abl. : ի գ

Abl. : ի գեւղ

Ins. : գեւղ

իւ

Ins. : գեւղ

իւ

Prononcer : «

guiouriouk’

».

Loc. : ի գ

Loc. : ի գեւղս

1. Si l’on observe attentivement les déclinaisons de ce mot, on se rendra compte que son modèle est
identique à celui de « այր ». Comme cela n’est pas aisément discernable, j’ai préféré donner ce mot comme si
son modèle lui était propre.
2. Décline également sur ce modèle : « տիկին » (madame).
3. «Գեւղ » peut également s’écrire « գիւղ » qui est une orthographe plus courante, mais c’est cependant à
partir de la première forme qu’est construite la déclinaison de ce substantif.

- 61 -

•

Աւր (jour)

Singulier :

Pluriel :

Nom. : աւր(ն)

Nom. : աւ

ու

րք(ն)

Gén. : աւ

ու

Gén. : աւ

ու

րց

Dat. : աւ

ու

Dat. : աւ

ու

րք

Acc. : (զ)աւր

Acc. : (զ)աւ

ու

րս

Abl. : յաւրէ (ou : յաւ

ու

րէ)

Abl. : յաւ

ու

րց

Ins. : աւ

ու

րբ

Ins. : աւ

ու

րբք

Loc. : յաւ

ու

Loc. : յաւ

ու

րս

•

Տիւ (journée)

Singulier :

Pluriel :

Nom. : տիւ(ն)

Nom. : տիւք(ն)

Gén. : տ

ուընջեան

Gén. : -

Dat. : տ

ուընջեան

Dat. : -

Acc. : (զ)տիւ

Acc. : (զ)տիւս

Abl. : ի տ

ուընջեն

Abl. : -

Ins. : տ

ուընջեամ

Ins. : -

Loc. : ի տ

ուընջեան

Loc. : ի տիւս

***

- 62 -

eme

PARTIE : LES PRONOMS

***

Chapitre 29

eme

: les pronoms personnels

Tout comme les noms, tous les pronoms déclinent. Le tableau suivant indique les sept

cas de déclinaisons de chacun des six pronoms personnels.

ոք

ոց

Զն

ոս

նո

ցա

նէ

ոք

ւք

նո

սա

ու

եր

եզ

Զձ

եզ

ձէ

նջ

եւ

(

ձեա

ւք

)

ձեզ

եք

եր

եզ

Զմ

եզ

մէ

նջ

եւ

(

մեա

ւք

)

մեզ

որ

մա

Զն

նմ

նէ

ով

նմ

ու

եզ

Զք

եզ

քէ

եւ

քեզ

Իմ

Ին

Զի

Յի

նէ

Ին

եւ

Յի

Prononcer «

mévk’ » (ou : « miavk’ »), sans tenir compte du digramme.

Même commentaire qu’à la note précédente.

Prononcer : «

nokavk’ ».

- 63 -

Peut-être le sens de ces pronoms personnels dans les différentes déclinaisons n’apparaît

pas immédiatement au lecteur. Voici, pour la première personne du singulier, la

traduction des différents cas :

Nom. : je/moi

Gén. : à moi/mon

Dat. : à moi
Acc. : me/moi

Abl. : de moi

Ins. : avec moi
Loc. : dans moi/en moi

A cette liste, il convient d’ajouter les pronoms personnels renforcés, ինքն (moi-

même/toi-même/lui-même) et ինքեանք (nous-mêmes/vous-mêmes/eux-mêmes). Ceux-ci

peuvent, comme on le voit, aussi bien se rapporter à chacune des trois personnes. Ces

pronoms déclinent :

Singulier :

Pluriel :

Nom. : ինքն

Nom. : ինք

եա

նք

Gén. : ինք

եա

Gén. : ինք

եա

նց

Dat. : ինք

եա

Dat. : ինք

եա

նց

Acc. : (զ)ինքն

Acc. : (զ)ինք

եա

նս

Abl. : յինք

նէ

Abl. : յինք

եա

նց

Ins. : ինք

եամ

Ins. : ինք

եամ

բք

Loc. : յինք

եա

Loc. : յինք

եա

նս

En outre, les troisièmes personnes du singulier et du pluriel disposent d’une seconde

forme spécifique, իւր et իւրեանք, que l'on traduira par « soi ».

Singulier :

Pluriel :

Nom. : -

Nom. : իւրեանք(ն)

Gén. : իւր

Gén. : իւրեանց

Dat. : իւր

Dat. : իւրեանց

Acc. : (զ)իւր

Acc. : (զ)իւրեանս

Abl. : յիւր

Abl. : յիւրեանք

Ins. : իւր

ւ (ou : իւր

եա

ւ,

Ins. : իւրեա

բք

Loc. : յիւր

իւր

եամ

բ)

Loc. : յիւրեանս

***

- 64 -

Chapitre 30

eme

: les pronoms démonstratifs

Tout comme les pronoms personnels, les pronoms démonstratifs déclinent. Je

commencerai par exposer leur forme renforcée : « այս » (ceci – forme prochaine), « այդ »

(cela – forme lointaine) et « այն » (cela, là-bas) pour le singulier ; « այսք » (ceux-ci),

« այդք » (ceux-là) et « աինք » (ceux-là, là bas) pour le pluriel. La langue arménienne

connaît comme on le voit trois différents degrés pour indiquer l’éloignement d’un objet,

contre deux pour le français. Suivent leurs synonymes moins usités, սոյն/դոյն/նոյն. Je

n’indiquerai ici que la première forme – la forme prochaine – une seule lettre changeant

pour obtenir les deux autres.

Singulier :

Pluriel :

Nom. : այս

Nom. : այսք (ou : այս

ոքիկ

)

Gén. : այս

(ou : այս

որիկ

)

Gén. : այսց (ou : այս

ոցիկ

)

Dat. : այս

(ou : այս

միկ

)

Dat. : այսց (ou : այս

ոցիկ

)

Acc. : (զ)այս

Acc. : (զ)այ

(ou : զայս

ոսիկ

)

Abl. : յայս

(ou : յայս

ման

է)

Abl. : յայսց (ou : յայս

ոցիկ

, յայս

ցանէ

)

Ins. : այս

ու

(ou : այս

ուիկ

)

Ins. : այս

ոքիւ

ք (ou : այս

ոքիիմբք

)

Loc. : յայս

(ou : յայս

միկ

)

Loc. : յայս

(ou : յաս

ոսիկ

)

Singulier :

Pluriel :

Nom. : սոյն

Nom. : սոյնք (ou : սո

քին

)

Gén. : ս

որի

Gén. : սոյնց (ou : սո

ցուն

, սո

ցին

)

Dat. : ս

մի

Dat. : սոյնց (ou : սո

ցուն

, սո

ցին

)

Acc. : (զ)սոյն

Acc. : (զ)սոյնս (ou : զսո

սին

)

Abl. : ի ս

մի

Abl. : ի ս

ոցին

(ou : սո

ցուն

)

Ins. : ս

ովի

ն (ou : սո

վի

մբ)

Ins. : սո

վիմ

բք (ou : սո

քիմ

բք)

Loc. : ի ս

մի

Loc. : ի սոյնս (ou : սո

սին

)

On remarque pour certain cas la présence de deux formes distinctes : la première (la plus

courte, généralement) s’emploie lorsque le pronom est placé avant le substantif, la seconde,

1. Ici, le սէ marquant le pluriel de l’accusatif est omis, afin de ne pas répéter la lettre. Mais les deux autres
formes possèdent bien ce սէ : « զայդս » et « զայնս ».
2. Même remarque qu’à la note précédente.

- 65 -

plus longue, s’emploie après celui-ci. Dans les deux cas, le sens est identique. S’il n’existe

qu’une seule forme du pronom, on peut placer celui-ci à son gré, avant ou après le

substantif.

Les pronoms démonstratifs non renforcés « ce/ça » et le pluriel « ces » disposent

également d’équivalents en langue arménienne ancienne (սա, դա, նա), mais,

contrairement au français, disposent, là encore, de trois degrés pour exprimer

l’éloignement de l’objet désigné. On remarquera que les trois mêmes lettres que

précédemment, սէ, դա et նու marquent cette même nuance.

Singulier :

Pluriel :

Nom. : սա

Nom. : ս

ոք

Gén. : ս

որ

Gén. : ս

ոց

Dat. : ս

ոց

Acc. : (զ)սա

Acc. : (զ)ս

ոս

Abl. : ի ս

ոց

Ins. : ս

ով

աւ

Ins. : ս

ոք

աւք

Loc. : ի ս

ոս

***

Chapitre 31

eme

: les pronoms possessifs

J’ai montré au cours du 29

eme

chapitre que les pronoms personnels déclinaient, et que

ceux-ci disposaient, notamment, d’un génitif dont le sens était celui d’un possessif.

Pourtant, la langue

grabar

possède également des pronoms possessifs, lesquels, eux aussi,

déclinent.

- 66 -

•

Իմ (première personne du singulier : mon/ma/mes)

Singulier :

Pluriel :

Nom. : իմ

Nom. : իմք

Gén. : իմ

ոյ

Gén. : իմ

Dat. : իմ

ում

Dat. : իմ

Acc. : զիմ

Acc. : զիմս

Abl. : յի

մմ

Abl. : յիմ

Ins. : իմ

ով

Ins. : իմ

ով

Loc. : յիմ

ում

Loc. : յիմս

On l’aura remarqué, le pronom possessif « իմ » est le même que le génitif du pronom

personnel « ես ». Il est évidemment permis de se demander ce que peuvent bien signifier

le datif ou même le génitif d’un génitif. Sémantiquement, les déclinaisons du pronom

personnel ne signifient rien de plus que son nominatif ; en revanche, celles-ci servent à

l’accord du pronom et du substantif auquel il se rapporte. En effet, en arménien ancien –

et contrairement à la langue moderne – les différents éléments de la phrase s’accordent

entre eux.

Par exemple : « իմոյ սենեակի պատքն » (« Les murs de ma chambre »). Ici, le mot

« սենեակ » (chambre) est au génitif (puisque les murs appartiennent à la chambre) ; le

pronom possessif « իմ » s’accorde donc en cas avec le substantif.

•

Քո (deuxième personne du singulier : ton/ta/tes)

Singulier :

Pluriel :

Nom. : քո (ou : քոյ)

Nom. : ք

ոյ

ք (ou : քոյ

ք)

Gén. : ք

ոյ

(ou : քոյ

ոյ

)

Gén. : քոց (ou : քոյ

ց)

Dat. : ք

ում

(ou : քոյ

ում

)

Dat. : քոց (ou : քոյ

ց)

Acc. : զքո (ou : զքոյ)

Acc. : զք

ոյ

ս (ou : զքոյ

ս)

Abl. : ի քո

է (ou : ի քոյ

ոյ

)

Abl. : ի քոց (ou : ի քոյ

ց)

Ins. : ք

ով

(ou : քոյ

ով

)

Ins. : ք

ով

ք (ou : քոյ

ով

ք)

Loc. : ի ք

ում

(ou : ի քոյ

ում

)

Loc. : ի ք

ոյ

ս (ou : ի քոյ

ս)

Deux formes coexistent comme on le voit. C’est ici le principe inverse de ce que j’ai

exposé au chapitre précédent : la première forme, la plus simple suit le substantif tandis

que la seconde le précède. Il en est de même pour tous les pronoms possessifs.

- 67 -

•

Իւր (troisième personne du singulier : son/sa/ses)

Singulier :

Pluriel :

Nom. : իւր

Nom. : իւրք

Gén. : իւր

ոյ

Gén. : իւր

Dat. : իւր

ում

Dat. : իւր

Acc. : զիւր

Acc. : զիւրս

Abl. : յիւր

Ins. : իւր

ով

Ins. : իւր

ով

Loc. : յիւր

ում

Loc. : յիւրս

On voit ici que le pronom « իւր » diffère du génitif du pronom personnel « նա » :

« նորա ». Il procède en fait du « իւր » vu au cours du chapitre 29

eme

. Bien sûr lorsqu’il est

nécessaire de décliner un pronom possessif, il est nécessaire d’utiliser l’un des dérivés de

« իւր » ; en revanche, lorsque le substantif auquel le pronom se rapporte est au nominatif,

on peut au choix utiliser « իւր » ou « նորա »

. Il convient cependant de préciser qu’une

nuance distingue les deux pronoms : le premier désigne une personne ou un objet présent

ou proche, absent ou éloigné pour le second.

•

Մեր (première personne du pluriel : notre/nos)

Singulier :

Pluriel :

Nom. : մեր

Nom. : մերք

Gén. : մեր

ոյ

Gén. : մեր

Dat. : մեր

ում

Dat. : մեր

Acc. : զմեր

Acc. : զմերս

Abl. : ի մեր

ոց

Ins. : մեր

ով

Ins. : մեր

ով

Loc. : ի մեր

ում

Loc. : ի մերս

1. Chez certains auteurs, cependant, on constate que « նորա » peut parfois également décliner :

Singulier :

Pluriel :

Nom. :

նորա

Nom. : նորայք

Gén. :

որայոյ

Gén. : նորայոց

Dat. :

նորայում

Dat. : նորայոց

Acc. : (զ)նորխ

Acc. : (զ)նորայս

Abl. : ի նորայոյ

Abl. :

ի նորայոց

Ins. : նորայով

Ins. : նորայովք

Loc. : ի նորայում

Loc. :

ի նորայս

- 68 -

•

Ձեր (deuxième personne du pluriel : votre/vos)

Singulier :

Pluriel :

Nom. : ձեր

Nom. : ձերք

Gén. : ձեր

ոյ

Gén. : ձեր

Dat. : ձեր

ում

Dat. : ձեր

Acc. : զձեր

Acc. : զձերս

Abl. : ի ձեր

ոց

Ins. : ձեր

ով

Ins. : ձեր

ով

Loc. : ի ձեր

ում

Loc. : ի ձերս

•

Նոցա (troisième personne du pluriel : leur/leurs)

Singulier :

Pluriel :

Nom. : նոցա

Gén. : նոցա

յոյ

Gén. : նոցա

յո

Dat. : նոցա

յում

Dat. : նոցա

յո

Acc. : զնոցա

Acc. : նոցա

Abl. : ի նոցա

յոյ

Abl. : ի նոցա

յո

Ins. : նոցա

յով

Ins. : նոցա

յով

Loc. : ի նոցա

յում

Loc. : ի նոցա

Une autre forme de pronom possessif existe encore : celle-ci consiste à ajouter les

consonnes սէ, դա ou նու au final du substantif. On se souvient des trois degrés

d’éloignement évoqués précédemment ; ceci apparaît plus clairement encore

ici puisqu’elles se rapportent succesivement aux trois premières personnes du singulier, սէ

à soi-même, դա à l’interlocuteur, նու à l’absent. En règle générale, on limitera l’emploi de

ces pronoms aux nominatifs et accusatifs, dépourvus d’article pour les premiers, mais il

n’est pas rare de quelquefois rencontrer dans les sources certains auteurs qui s’occtroient

davantage de libertés.

***

- 69 -

Chapitre 32

eme

: les pronoms interrogatifs

Les pronoms interrogatifs de la langue grabar, très similaires à ceux de l’arménien

moderne sont même assez comparables aux nôtres. Seuls quatre d’entre eux déclinent : ո՞

(qui), զի՞(que/quoi), ո՞ր (que/quel) et քանի՞ (combien). Tous les autres sont invariables :

ե՞րբ (quand), ո՞ւր (où – idée de direction), որտե՞ղ (où – idée de localisation), ինչպէ՞ս

(comment), ինչքա՞ն, ինչչա՞փ et որքա՞ն (combien).

•

Ո՞

(qui)

Singulier :

Pluriel :

Nom. : ո՞ (ou : ո՞վ)

Nom. : ո՞յք

Gén. : ո՞յր

Gén. : ո՞յց

Dat. : ո՞ւմ

Dat. : ո՞յց

Acc. : (զ)ո՞ (ou : (զ)ո՞վ)

Acc. : (զ)ո՞յս

Abl. : յումէ՞

Abl. : յո՞յց

Ins. : որո՞վ

Ins. : որո՞վք

Loc. : յո՞ւմ

Loc. : յո՞յս

La présence d’une forme plurielle de ce pronom interrogatif peut paraître surprenante.

Celle-ci est employée par accord avec le substantif (par exemple : « Ո՞յք այսք արքն » –

« Qui sont ces hommes ? »). Les quelques variantes proposées ne présente aucune

différence de sens comme d’emploi ; il en sera de même pour les cas qui suivront.

•

Զի՞ (que/quoi)

Nom. : զի՞ (ou : զի՞նչ)

Gén. : է՞ր

Dat. : ի՞մ (ou : հի՞մ, էրո՞ւմ)

Acc. : (զ)զի՞ (ou : (զ)զի՞նչ)

Abl. : յիմէ՞ (ou : առ իմէ՞, զմէ՞)

Ins. : ի՞ւ

Loc. : յի՞մ (ou : էրո՞ւմ)

Il n’existe aucun pluriel pour ce pronom interrogatif.

1. Concernant l’emploi du point d’interrogation arménien, se reporter au chapitre 4

eme

1. Quoique la lettre վո soit à l’initial, on prononcera, pour toutes les déclinaisons de ce mot : [o].

- 70 -

•

Ո՞ր (que/quel)

Singulier :

Pluriel :

Nom. : ո՞ր

Nom. : ո՞րք

Gén. : որո՞յ

Gén. : որո՞ց

Dat. : որո՞ւմ

Dat. : որո՞ց

Acc. : (զ)ո՞ր

Acc. : (զ)ո՞րս

Abl. : յորմէ՞

Abl. : յորո՞ց

Ins. : որո՞վ

Ins. : որո՞վք

Loc. : յորո՞ւմ

Loc. : յո՞րս

•

Քանի՞ (combien)

Singulier :

Pluriel :

Nom. : քանի՞

Nom. : քանի՞ք

Gén. : քանւո՞յ

Gén. : քանեա՞ց

Dat. : քանւո՞յ

Dat. : քանեա՞ց

Acc. : (զ)քանի՞

Acc. : (զ)քանի՞ս

Abl. : ի քանւո՞յ

Abl. : ի քանեա՞ց

Ins. : քանեա՞վ

Ins. : քանեա՞ւք

Loc. : ի քանի՞

Loc. : ի քանի՞ս

Les formes singulières et plurielles n’ont guère de différence sémantique. On peut

simplement choisir de poser la question sous l’une de ces deux formes.

Par exemple, « Քանի՞ մարդ կայ : » et « Քանի՞ք մարդիկ կան : » ont le même sens :

« Combien de personne y-a-t-il ? ».

***

Chapitre 33

eme

: les pronoms définifis et indéfinis

Voici, pour rendre complète cette partie consacrée aux pronoms, les divers pronoms

définis et indéfinis de la langue

grabar

, avec leurs déclinaisons.

- 71 -

•

Ամենեքին (tous, toutes)

Nom. : ամենեքին (ou : ամենեքեան)

Gén. : ամենեցուն (ou : ամենեցունց)

Dat. :  ամենեցուն (ou : ամենեցունց)
Acc. :  (զ)ամենեքին (ou : (զ)ամենեսեան)
Abl. :  յամենեցուն (ou : յամենեցունց)

Ins. : ամենեքումբք
Loc. : յամենեսին (ou : յամենեսեան)

« Tous » et « toutes » peuvent également être traduits par « բոլորեքին/բոլորեքեան »

qui se déclinent selon le même modèle qu’« ամենեքին/ամենեքեան ».

•

Ամենայն (chaque, chacun)

Nom. : ամենայն

Gén. : ամենայնի

Dat. :  ամենայնի
Acc. :  (զ)ամենայն
Abl. :  յամենայնէ

Ins. : ամենայնիւ
Loc. : յամենայնի

Voici à présent les pronoms inféfinis.

•

Ոմն (quelqu’un, certain/quelques uns, certains)

Singulier :

Pluriel :

Nom. : ոմն (ou : ոք)

Nom. : ոմանք

Gén. : ուրումն (ou : ուրուք)

Gén. : ոմանց

Dat. : ումեմն (ou : ումեք)

Dat. : ոմանց

Acc. : (զ)ումն (ou : (զ)ոք)

Acc. : (զ)ոմանս

Abl. : յումեմնէ (ou :յումեքէ)

Abl. : յոմանց

Ins. : ումամբ

Ins. : ոմամբք

Loc. : յումեմմն (ou : յումեք)

Loc. : յոմանս

1. Ce mot ne décline qu’au pluriel ; « tout » n’a donc pas à proprement parler de traduction en

grabar.

- 72 -

•

Իմն (quelque chose)

Nom. : իմն (ou : ինչ)

Gén. : իրիք

Dat. :  իմիք
Acc. :  (զ)իմն (ou : (զ)ինչ)
Abl. :  յիմեմնէ (ou : յիմեքէ)

Ins. : իւիք
Loc. : յիմիք

« Իմն » ne dispose pas de pluriel.

•

Այլ (autre/autres)

Singulier :

Pluriel :

Nom. : այլ

Nom. : այլք

Gén. : այլոյ

Gén. : այլոց

Dat. : այլում

Dat. : այլոց

Acc. : (զ)այլ

Acc. : (զ)այլս

Abl. : յայլմէ

Abl. : յայլոց

Ins. : այլով

Ins. : այլովք

Loc. : յայլոիմ

Loc. : յայլս

•

Միւս (autre)

Nom. : միւս

Gén. : միւսոյ

Dat. :  միւսում
Acc. :  (զ)միւս
Abl. :  ի միւսմէ

Ins. : միւսով
Loc. : ի միւսում

« Այլ » et «միւս » sont des synonymes. Le second ne dispose pas de pluriel.

***

- 76 -

eme

PARTIE : LES NOMBRES

***

Chapitre 37

eme

: les nombres cardinaux

Avant d’aller plus avant dans ce chapitre, je proposerais au lecteur un tableau

récapitulant les chiffres écrits en toutes lettres :

Valeur

Transcription

Valeur

Transcription

Զրո

Քսան

Մի

Երեսուն

Երկու

Քառասուն

Երեք

Հիսուն

Չորք

Վաթսուն

Հինգ

Եւթանասուն

Վեց

Ութսուն

Եւթն

Իննսուն

Ութ

100

Հարիւր

Ինն

200

Երկերիւր

Տասն

300

Երեքհարիւր

Մետասան

400

Չորեքհարիւր

Երկոտասան

500

Հինգհարիւր

Երեքտասան

600

Վեցհարիւր

Չորեքտասան

700

Եւթնհարիւր

Հնգետասան

800

Ութհարիւր

Վեշտասան

900

Իննհարիւր

Եւթնեւտասն

1 000

Հազար

Ութեւտասն

2 000

Երկու

հազար

Իննեւտասն

10 000

Բիւր

1. « Եւ » signifie « et », mais l’on écrit 17, 18 et 19 en un seul mot.

- 78 -

•

չորք (quatre)

Nom. : չորք

Gén. : չորից

Dat. :  չորից
Acc. :  (զ)չորս
Abl. :  ի չորից

Ins. : չորիւք
Loc. : ի չորս

On l’aura remarqué, « երկու », « երեք » et « չորք » déclinent au pluriel. A partir de cinq,

les nombres peuvent décliner tant au singulier qu’au pluriel, en accord avec le substantif

mais au choix du locuteur.

Les nombres 5, 6, 8, 9, 11, 12, 13, 14, 15, 16, 20, 30, 40, 50, 60, 70, 80 et 90 déclinent

régulièrement en ի extérieur. Le nombre 7 décline lui en ա intérieur. 10, 17, 18 et 19,

quant à eux, déclinent en ի-ա intérieur

. 100 décline en ո extérieur, 1 000 en ի-ա

extérieur, et բիւր en ու extérieur.

Lorsque 100, 1 000 et բիւր sont associés à un substantif décliné dans un cas autre que le

nominatif, ceux-ci doivent obligatoirement être employés au pluriel.

***

Chapitre 38

eme

: les nombres ordinaux

Comme en français, les nombres ordinaux de la langue grabar se construisent à partir des

cardinaux, à l’exception de « premier » qui se traduit par « առաջին »

. Pour les trois

suivant, il faut ajouter le suffixe րորդ (« երկրորդ », « երրորդ », « չորրորդ »), et երորդ

pour les autres (« հինգերորդ » « վեցերորդ », et ainsi de suite). «

Unième

» se traduit

1. Noter les nominatifs et accusatifs pluriels de « եւթն » : « եւթանք » et « (զ)եւթանս ». De même pour
« տաս » : « տասունք » et « (զ)տասունս ». « Տասն » décline différement pour ces deux mêmes cas lorsqu’il
forme les nombre « եւթնեւտասն », « ութեւտասն » et « իննեւտասն », un այբ remplaçant le couple վո-
վյուն.
2. Remarquer le mot « առաջնորդ » qui signifie « chef ».

- 79 -

« միերորորդ », et, par exemple, « vingt-et-unième se traduira par : « քսան եւ

միերորորդ » ou bien « քսաներորդ եւ միերորորդ ».

Les nombres ordinaux déclinent, mais seulement au pluriel.

•

առաջին (premier)

Nom. : առաջին

Gén. : առաջն

ոյ

Dat. : առաջն

ում

Acc. : (զ)առաջին
Abl. : յառաջն

է (ou : յառաջն

ոյ

)

Ins. : առաջնով
Loc. : յառաջն

ում

•

Երկրորդ (deuxième, second)

Nom. : երկրորդ

Gén. : երկրորդի

Dat. : երկրորդ

ում

Acc. : (զ) երկրորդ
Abl. : յերկրորդէ

Ins. : երկրորդաւ
Loc. : յերկրորդ

ում

Tous les autres nombres cardinaux se déclinent sur le modèle de « երկրորդ », c'est-à-

dire selon le modèle en ի-ա extérieur, mais avec un datif et un locatif irréguliers.

***

Chapitre 39

eme

: les nombres collectifs

Le titre « les nombres collectifs » est la traduction insatisfaisante de l’arménien

« անձներական » qui sert à désigner par leur nombre l’union de plusieurs objet ou

personnes. « Paire » ou « duo » sont des nombres collectifs en français.

- 80 -

Ainsi :

Nombre

Forme collective 1

(grabar)

Forme collective 2

(grabar)

Forme collective

(français)

Երկոքին

Երկոքեան

Paire

Երեքին

Երեքեան

Tierce

Չորեքին

Չորեքեան

Quarte

Հինգեքին

Հինգեքեան

Quinte

Comme on le voit, il suffit d’ajouter le suffixe « եքին » ou « եքեան » au cardinal.

Chacune de ces deux deux formes ont un sens strictement identique.

Les nombres collectifs déclinent en accord avec le substantif auquel ils sont liés ou bien

lorsqu’employés comme substantifs. Tous déclinent selon le même modèle, et seulement

au pluriel. Voici par exemple « երկոքին/երկոքեան ».

Nom. : երկոքին (ou : երկոքեան)

Gén. : երկոցուն (ou : երկոցունց)

Dat. : երկոցուն (ou : երկոցունց)

Acc. : (զ)երկոսին (ou : (զ)երկոսեան)
Abl. : յերկոցունց

Ins. : երկոքումբք

Loc. : յերկոսին (ou : յերկոքեան)

***

- 81 -

eme

PARTIE : LES PREPOSITIONS

***

Chapitre 40

eme

: locutions construites à partir de prépositions

Assez différentes des prépositions de la langue française, les prépositions de l’arménien

ancien peuvent difficilement être l’objet d’une simple traduction. C’est par l’union de

l’une d’elles et d’un substantif à un certain cas que le sens se crée. Il existe en tout six

prépositions en

grabar

: ի, զ, ընդ, ըստ, ց et առ.

•

« Ի »

J’ai déjà que cette préposition servait à la construction de l’ablatif et du locatif. On peut,

si l’on tient à donner l’ébauche d’une traduction à cette préposition, considérer qu’elle

exprime l’idée d’une d’une direction ou d’une orientation.

Ի + acc.

(s.)

« vers » (direction)

Exemple : « նա գնայ ի տուն : » (il va vers la maison).

Ի + acc. (s.)

dat., si associé à l’un des verbes suivants : հաւատալ (confier), յուսալ

(espérer), նախանձել (envier), հայել (regarder), խնայել (épargner), մետնել (trahir),

տալ (donner), երդնուլ (jurer) et գթալ (avoir pitié).

Exemple : « ես հաւատացի ի նա իս ձին : » (je lui confiai mon cheval)

Ի + vbe inf. + acc. (s)

notion de déroulement du temps

Exemple : « ի գնալն

Սմբատն ի Պարսս

: » (le temps que Sembat aille vers les Perses).

1. On doit, bien sûr, pour une telle construction, omettre l’article « զ », qui est également préposition comme
je le dirai plus loin.
2. Mais l’on pourrait très bien dire : «ես հաւատացի նմա իս ձի : », en employant un datif.
3. Remarquer la présence de l’article «ն » associé au verbe « գնալ ». Une traduction plus proche du mot à
mot donnerait : « le temps

de l’aller de Sembat vers les Perses ».

4. Le seconde utilisation de la préposition ի est comparable avec le premier emploi expliqué sur cette même
page.

- 82 -

Ի + acc. (pl.)

loc.

Nous le connaissons déjà (voir chapitre 26

eme

Ի + dat.

sûr »

Exemple : « գրեա՛ ի տախտակի : » (écris sûr la tablette).

Ի + dat. (s.)

loc.

Nous le connaissons déjà (voir chapitre 25

eme

Ի + dat. (s.) + է

abl.

Nous le connaissons déjà (voir chapitre 25

eme

Ի + dat. (p.)

abl.

Nous le connaissons déjà (voir chapitre 26

eme

•

« Զ »

Nous avons déjà rencontré un emploi de la préposition « զ » : précédant un accusatif

celle-ci tient lieu d’articles. En voici deux autres :

Զ + abl.

« à propos de »

Exemple : « ես խոսեմ զՀայոց

: » (je parle [à propos] de l’arménie).

Զ + ins.

« autour »

Exemple : « քայլեմք զգեւղիւ

: » (nous marchons autour du village).

•

« Ընդ »

Ընդ + dat. ou acc.

ins.

Exemple : « ես գնամ ընդ բարեկամուհի (ou : բարեկամուհւոյ) : » (je vais avec mon

amie).

Ընդ + acc.

dat.

Exemple : « մարդն հայեցաւ ընդ նա : » (l’homme fut regardé par lui

1. « Sûr » se dit également « վերայ » en

grabar. Voir le chapitre suivant.

2. On remarquera que la préposition « ի » toujours associée à l’ablatif est, dans une telle tournure, omise.
3. La préposition « զ » s’écrit toujours collée au substantif, comme lorsqu’elle a fonction d’article.
4. Même remarque qu’à la note précédente.
5. Cette préposition « ընդ » qui ici signifie « avec » constitue la racine des mot « ընտանիկ » (famille, c’est-à-
dire « avec-maison » – ceux avec qui le toit est partagé), et « ընկեր » (ami, c’est-à-dire « avec-manger » –
ceux avec qui on partage le repas).

6. En cas de présence d’un accusatif, c’est le contexte de la phrase qui détermine le sens de la préposition.

7. Le verbe «

հայել

» gouverne toujours un datif. Noter la forme passive

(voir chapitre 19

eme

- 83 -

Ընդ + abl.

« par »

Exemple : « երեխայն ընդ նմանէ սիրի : » (l’enfant aimé de lui/par lui aimé).

Ընդ +

côté

(abl.)

loc.

Exemple : « մի՛ստ ընդ աջմէ

: » (assieds-toi à droite),

Ընդ + ins.

« sous »

Exemple : « ես գտեալ եմ զիրս ենդ սեղանիւ : » (j’ai trouvé les livres sous la table).

•

« Ըստ »

Ըստ + acc.

« hors »

Exemple : « գնամ ըստ տուն : » (je vais hors de la maison).

Ըստ + acc

« comme

Exemple : « այս տղան խոսի ըստ մարդ այն : » (ce garçon parle comme un homme).

•

« Ց »

Ց + acc.

« jusque »

Exemple : « Վարդան Մամիկոնեանն սիրեաց Հայոց ցմահ

: » (Vartan Mamikonian

aima l’Arménie jusqu’à la mort).

Ց + acc.

dat. – si la construction est précédée par « ասել » (dire), « տալ » (donner) ou

« հարցանել » (demander).

Exemple : « ասեմ բարեւ ցուսուցիչն

: » (je dis bonjour au professeur).

1. « Gauche » se dit « ձախ » et « droite », « աջ ».
2. Comme on l’a vu avec la préposition « զ », lorsqu’une préposition est associée à un ablatif ou à un locatif,
on omet le « ի ».
3. « Sous » se traduit également par « տակ ».
4. Encore une fois, c’est le contexte qui détermine le sens de la préposition.
5. « Comme » se traduit également par « համաձայն », « պես » ou « համեմատ ». Voir le chapitre suivant
6. « Ց », come « զ » se lie au substantif auquel il se rapporte.

7. Même remarque qu’à la note précédente.

- 84 -

•

« Առ »

Առ + dat. ou acc.

« chez » ou « près ».

Exemple : « ես գնամ առ ընկերուհի (ou : ընկերուհւոյ) իմ : » (je vais chez mon amie).

Առ + (ի)

+ acc.

« pour »

Exemple : « զքենում առ (ի) մեկնել : » (je m’habille pour sortir).

Առ + acc.

« chaque »

Exemple : « նա տայր ոսկի առ այրն : » (il donne de l’or à chaque homme).

Առ + dat.

« à cause de ».

Exemple : « առ ահի, նա եփախ : » (à cause de la peur, il fuit).

Առ + (ի)

+ abl.

« au temps de ».

Exemple : « առ յԱրշակայ ասացաւ զայս բանս (ou : զբասն իւր) : » (Au temps

d’Archaka, il fut dit – par lui – ces paroles

Առ + ins.

« au temps de ».

Exemple : « առ Արշակաւ ասացաւ զայս բանս : » (Au temps d’Archaka, il fut dit – par

lui – ces paroles) – cette locution à le même sens que la précédente et est plus courante.

Ces constructions idiomatiques, semblant échapper à notre logique, sont complexes.

Elles sont pourtant privilégiées par les auteurs anciens, plutôt que des constructions

fondées sur des prépositions, plus proches de la langue françaises.

***

1. Chez certains auteurs, la préposition « ի » s’ajoute ainsi dans cette locution.
2. Il peut s’agir de l’accusatif d’un verbe, ce qui est un cas fréquent.
3. On rencontre quelquefois la forme : Առ + abl., qui a le même sens et qui, sauf cas particulier, est identique
dans la forme.
4. Nous avons vu au cours du chapitre 29

eme

que « chaque » pouvait aussi être traduit par « ամենայն ».

5. Même remarque qu’à la note 1.
6. Le սէ présent à la fin du « բան » (parole) est un possessif, marquant le fait que lesdites paroles furent
prononcées par Artachak et non quelqu’un d’autre. Dans la seconde version proposée entre parenthèse, il n’y
a pas de démonstratif : ce sont les deux possessifs («

ս » et « իւր ») qui en tiennent lieu.

- 86 -

eme

PARTIE : L’ADVERBE

***

Chapitre 42

eme

: les adverbes

Les adverbes, en langue

grabar

comme en français, les adverbes sont invariables, ce qui

inclue le fait qu’ils ne déclinent pas. On peut se contenter d’en dresser une simple liste.

•

Adverbes de lieu

Այսր, այդր, այնր : resp. ici, là, là-bas »

Աստանաւր : ici
Աստի, անտ : resp. depuis ici, depuis là

Այլուր : ailleurs
Այլուստ ou յայլոըստ : d’ailleurs (au sens spatial)

Ի բաց : loin
Ի ներքս : dedans

•

Adverbes de temps

Այժմ, այժմիկ, արդ : maintenant
կանխաւ : bientôt, en même temps
Հետո, յետ, ապա : ensuite
Վաղիւ : demain
Այսաւր : aujourd’hui
Երեկ : hier
Անագան : tard
Այգուն : matin
Այգուն այգուն : chaque matin
Հանապազաւր : chaque jour
Ամ ըստ ամէ : chaque année
Ցարդ

: jusqu’à présent

Դարձեալ, կերկին, դեռ, դեռեւս

: encore

1. On aura remarqué que l’on retrouve les trois consonnes սէ, դա et րե indiquant les différents degrés
d’éloignement Voir chapitre 30

eme

notamment.

2. De tels adverbes pallient à leur absence de déclinaison (ici l’ablatif).
3. Même remarque qu’à la note précédente

4. Le ցո à l’initial de ce mot est la préposition vue au chapitre précédent.
5. Prononcer ce mot « d

érévs », sans tenir compte du digramme.

- 90 -

eme

PARTIE : L’ARMÉNIEN MÉDIÉVAL

***

Chapitre 46

eme

: l’arménien médiéval

J’avais, au cours du premier chapitre, dressé un bref aperçu historique de la langue

grabar

, laissant de côté l’époque de l’arménien médiéval, c’est-à-dire à peu près notre bas

Moyen Age. Il est à présent temps d’y revenir.

Depuis Mesrop Machtots jusqu’aux troubles du XI

eme

siècle, la langue arménienne

connut bien des évolutions, dûes tant aux nouvelles influences venues d’ailleurs (arabes,

turques…) qu’à l’effet des siècles. Le temps de la langue

grabar

, de la langue classique, est,

comme je l’ai dit, celui de l’âge d’or de la culture arménienne, des premiers siècles du

Moyen Age, sous la domination des Perses puis des Arabes, de l’indépendance politique

retrouvée sous les Bagratides et les Artzrouni du Vaspourakan.

Le XI

eme

siècle fut celui des catastrophes pour l’Arménie et son peuple, avec la prise de

contrôle progessive des différents royaumes qui la constituaient par l’Empire byzantin,

alors à son apogée, et la soudaine irruption des Turcs seldjoukides après l’écrasante victoire

qu’ils remportèrent sur les Byzantins à Mantzikert, en 1071. Je l’ai dit également. Pourtant,

la culture arménienne n’allait pas encore connaître d’éclipse. Le vaste mouvement

d’émigration en direction du sud-ouest, de la Cilicie, déjà amorcé dans les décennies

précédentes, s’amplifia (la conquête de cette région par Byzance sur les Arabes y avait

alors appelé de nombreux colons chrétiens). Comme les cavaliers seldjoukides étaient

occupés à s’emparer des riches terres de l’Anatolie, les montagnes du Taurus offraient un

excellent refuge aux chrétiens, arméniens, syriaques et grecs. Dès 1073 Rouben I

instaura un nouvel Etat, mais celui-ci ne dut sa survie qu’à l’arrivée des croisés, en 1097-

1098. Le nouveau royaume (que nous connaissons sous le nom de Petite-Arménie) connut

- 91 -

son apogée sous le règne de Léon II (Լեւոն Բ

)

(v. 1150-1219), et parvint à se maintenir

jusqu’en 1375, quoique sous la sujétion des Mamelouks depuis la fin du XIII

eme

siècle.

C’est à cette époque que l’arménien médiéval (ou arménien moyen), cette langue vulgaire

qui avait l’avantage d’être comprise par chacun, supplanta le

grabar

. Une nouvelle culture

arménienne allait éclore, synthèse des apports francs et orientaux, et, dans une arménité

dominée par la Cilicie, donner à cette nation quelques générations supplémentaires

d’intellectuels brillants, auteurs d’ouvrages superbement enluminés tels que l’on peut en voir

au musée du Maténadaran, à Erevan. Citons parmi eux :

Sembat le connétable (Սմբատ

սպարապետ – auteur d’ouvrages juridiques), Nerses Chenorhali et Vardan Aygétsi

(Ներսէս Շնորհալի et Վարդան Այգեցի – auteurs de fables), Mékhit‘ar de Her

(Մխիթար Հերացի– traité de médecine) ou encore Hovhannes de Yerzenka (Յովհաննէս

Երզենկացի – traité d’astronomie).

La langue arménienne médiévale ne diffère pas fondamentalement du

grabar

. Il ne s’agit

que de l’évolution d’une même langue ou de ses formes dialectales. Cependant, parce qu’il

est question d’un processus sur plusieurs siècles d’une histoire mouvementée, des

mutations se sont nécessairement établies. Ce sont les plus importantes d’entre elles que

j’exposerai au cours des chapitres suivants.

***

Chapitre 47

eme

: l’alphabet

Si l'alphabet de Mesrop Machtots demeure, bien entendu, le même, l’époque médiévale

voit l’appartition de deux nouvelles lettres que voici :

Caractère

Nom

Trans-

littération

Ֆե

1. Noter la numération dynastique.

- 92 -

La lettre օ se distingue du վո par le fait qu’elle se prononce [o] à l’initiale, et non [vo].

Elle remplace alors le digramme

աւ

. La lettre ֆե, quant à elle, témoigne surtout des

importants emprunts que fit la langue arménienne à celle des Francs (ainsi « féodalisme »

se dit : « ֆեոդալիզմ » – «

féodalizm

» ).

En plus de ces deux nouvelles lettres, trois lettres se voient quelquefois adjoindre un

signe diacritique marquant une prononciation divergente (dans les sources imprimées,

exclusivement). L’arménien médiéval est, je le rappelle, une langue parlée, ce qui explique

la pluralité de ses formes et de ses prononciations.

Caractère

Nom

Valeur

phonétique

[öja]

[y] - [ö]

[kji]

Il faut encore remarquer que la présence de la lettre յի à la fin d’un mot s’achevant par

un այբ ou վո n’est plus systématique au Moyen Age.

***

Chapitre 48

eme

: la conjugaison

Je dirai donc ic quels sont les changements les plus marquants dans la langue

arménienne médiévale en comparaison avec le

grabar

. Pour ce qui concèrne la

conjugaison tout d’abord.

Le présent de l’indicatif peut désormais être employé comme subjonctif. Avec les

préfixes կու ou կը il peut former un conditionnel.

1. Ceci se prononce de façon aspirée comme dans « inquiet ».

- 93 -

Par exemple : « կուգրեն » (ou : « կըգրեմ ») : « j’écrirais »

Ces préfixes peuvent également être employés avec l’imparfait pour former un

conditionnel passé.

Concernant la répartition des verbes conjugués au moyen de la racine du passé entre les

trois groupes de terminaisons, de notables changement apparaissent au Moyen Age : tous

les verbes simples se conjuguent avec le premier groupe, que leur terminaison soit en ալ,

en ել, en իլ

ou en ուլ (hormis l’impératif). En outre, le troisième groupe de terminaisons

disparaît.

La conjugaison du passé simple, premier groupe, diffère parfois quelque peu du modèle

déjà vu : à la première personne du pluriel, la terminaison peut tantôt être en ինք, tantôt

en աք comme en

grabar

. Dans le second groupe, c’est le յի final qui disparaît la plupart du

temps à la première personne du singulier.

Les temps de l’impératif évoluent également : le second disparaît, tandis que le premier

voit ses terminaisons changer profondément.

Ainsi : խաղալ

խաղա՛, ախղացէ՛ք

գրել

գրէ՛, գրէ՛ք

ծիծաղիլ

ծիծաղէ՛, ծիծաղէ՛ք

կիզուլ

կիզի՛ր, կիզէ՛ք

Il faut encore mentionner l’existence d’un nouveau verbe défectif, « կենալ » qui signifie

« avoir ». Celui-ci se conjugue de la sorte :

Le présent :

Կենամ
Կենաս
Կեն

(ou : կենայ)

Կենամք
Կենայք
Կենան

1. Dans le cas d’un verbe possédant une voyelle à l’initial, le préfixe se réduit à կ : « կասեմ », « j’écrirais ».
2. Իլ n’est cette fois pas écrit en italique car, au Moyen Age, les verbes de ce groupe disposent également
d’un infinitif distinct.
3. Noter l’absence de suffixe.
4. Même remarque qu’à la note précédente.

- 96 -

TABLE DES MATIÈRES

ere

PARTIE : PRÉSENTATION

Chapitre 1

: l’arménien classique ou

grabar

, introduction historique : p. 3

Chapitre 2

eme

: l’alphabet, les chiffres : p. 9

Chapitre 3

eme

: digrammes et trigrammes : p. 11

Chapitre 4

eme

: la ponctuation : p. 12

Chapitre 5

eme

: l’accentuation : p. 14

eme

PARTIE : LA CONJUGAISON

Chapitre 6

eme

: le présent de l’indicatif : p. 15

Chapitre 7

eme

: l’imparfait de l’indicatif : p. 16

Chapitre 8

eme

: le premier futur : p. 17

Chapitre 9

eme

: le prohibitif : p. 18

Chapitre 10

eme

: suffixation du verbe, la racine du passé : p. 19

Chapitre 11

eme

: le passé simple : p. 23

Chapitre 12

eme

: le second futur : p. 26

Chapitre 13

eme

: le premier impératif : p. 29

Chapitre 14

eme

: le second impératif : p. 31

Chapitre 15

eme

: les verbes causatifs : p. 33

Chapitre 16

eme

: les verbes irréguliers : p. 34

Chapitre 18

eme

: les verbes défectifs : p. 40

Chapitre 19

eme

: le participe présent : p. 42

Chapitre 20

eme

: le participe passé : p. 43

Chapitre 21

eme

: le participe futur : p. 45

Chapitre 22

eme

: les temps composés : p. 45

Chapitre 23

eme

: les verbes passifs : p. 46

eme

PARTIE : LES DÉCLINAISONS

Chapitre 24

eme

: les sept cas de la déclinaison

grabar

: p. 48

Chapitre 25

eme

: les déclinaisons, singuliers : p. 50

Chapitre 26

eme

: les déclinaisons, pluriels : p. 53

Chapitre 27

eme

: Règles d’emploi des modèles de déclinaisons : p. 55

Chapitre 28

eme

: les mots à déclinaisons irrégulières : p. 59

eme

PARTIE : LES PRONOMS

Chapitre 29

eme

: les pronoms personnels : p. 62

Chapitre 30

eme

: les pronoms démonstratifs : p. 64

Chapitre 31

eme

: les pronoms possessifs : p. 65

Chapitre 32

eme

: les pronoms interrogatifs : p. 69

Chapitre 33

eme

: les pronoms définifis et indéfinis : p. 70

Chapitre 34

eme

: les pronoms réciproques : p. 73

- 97 -

eme

PARTIE : L’ADJECTIF

Chapitre 35

eme

: l’adjectif qualificatif : p. 74

Chapitre 36

eme

: le comparatif et le superlatif : p. 74

eme

PARTIE : LES NOMBRES

Chapitre 37

eme

: les nombres cardinaux : p. 76

Chapitre 38

eme

: les nombres ordinaux : p. 78

Chapitre 39

eme

: les nombres collectifs : p. 79

eme

PARTIE : LES PREPOSITIONS

Chapitre 40

eme

: locutions construites à partir de prépositions : p. 81

Chapitre 41

eme

: les prépositions : p. 85

eme

PARTIE : L’ADVERBE

Chapitre 42

eme

: les adverbes : p. 86

eme

PARTIE : LES CONJONCTIONS

Chapitre 43

eme

: conjonctions de coordination : p. 88

Chapitre 44

eme

: conjonctions de subordination : p. 88

eme

PARTIE : LES AUTRES MEMBRES DE LA PHRASE

Chapitre 45

eme

: les interjections : p. 89

eme

PARTIE : L’ARMÉNIEN MÉDIÉVAL

Chapitre 46

eme

: l’arménien médiéval : p. 90

Chapitre 47

eme

: l’alphabet : p. 91

Chapitre 48

eme

: la conjugaison : p. 92

Chapitre 49

eme

: pluriels et déclinaisons : p. 94

***