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Introduction à la Synthèse 

des Filtres Actifs 

Notes de cours 

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Première édition 

Copyright © 2000 Faculté Polytechnique de Mons 

 

Faculté Polytechnique

Faculté Polytechnique

Faculté Polytechnique

Faculté Polytechnique           
de Mons

de Mons

de Mons

de Mons 

Thierry Dutoit 
Faculté Polytechnique de Mons 
TCTS Lab

 

Ave. Copernic 

Ph: 

+32 65 374774 

Parc Initialis  

Fax: 

+32 65 374729 

B-7000 Mons 

Thierry.Dutoit@fpms.ac.be 

Belgium  

http://tcts.fpms.ac.be/~dutoit

  

 

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CHAPITRE 1  

INTRODUCTION 

1.1 Définitions 

Un  filtre électrique opère une modification d’un signal électrique d’entrée ou 
d’excitation 

)

(

t

x

, pour produire un signal de sortie ou réponse, 

)

(

t

y

. A cette 

modification du signal temporel 

)

(

t

x

 correspond une modification du spectre 

)

(

ω

j

X

 pour produire 

)

(

ω

j

Y

Si le filtre est linéaire, le contenu spectral de 

)

(

ω

j

Y

 ne peut être plus riche que 

celui de 

)

(

ω

j

X

. Le filtre se contente alors d’amplifier ou d’atténuer certaines 

composantes présentes dans 

)

(

ω

j

X

. Un filtre non linéaire, au contraire, fait 

apparaître des composantes inexistantes dans 

)

(

ω

j

X

. La plupart des filtres sont 

linéaires. Ce sont les seuls que nous étudierons ici. 
On distingue par ailleurs les filtres analogiques des filtres numériques. Les 
premiers agissent directement sur le signal analogique d’entrée. Ils sont 
constitués d’un ensemble de composants analogiques (résistances, 
condensateurs, inductances, éléments actifs). Les seconds requièrent une 
numérisation préalable du signal d’entrée, dont ils modifient les valeurs ainsi 
numérisées à l’aide d’un ensemble d’opérateurs numériques (multiplieurs, 
additionneurs, éléments à délai). Nous n’étudierons ici que la synthèse des filtres 
analogiques. 

1.2 Applications 

Les filtres sont aujourd’hui présents dans pratiquement n’importe quel 
équipement de télécommunication. L’application la plus importante est sans 
aucun doute celle liée au multiplexage fréquentiel de signaux, opération qui 
consiste à combiner en un seul signal une multitude de signaux indépendants, 
qui occupent dans le signal multiplexé une plage spectrale déterminée. C’est le 
principe de la transmission hertzienne des signaux radio-TV : le champ 
électromagnétique qui nous entoure porte la somme de toutes les émissions 
radio-TV. C’est aussi le principe de la transmission analogique longue distance de 
signaux téléphoniques sur paires cuivrées : afin de minimiser le nombre de 
câbles à poser, on fait passer plusieurs communications sur le même câble. A la 
réception, il est donc nécessaire de démultiplexer le signal transmis, afin de 
reconstituer les signaux de départ. Ceci s’effectue en deux étapes :  

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4     I

NTRODUCTION A LA 

S

YNTHESE DES 

F

ILTRES 

A

CTIFS

 

1. Translation du spectre multiplexé, afin de faire correspondre le signal à 

extraire à une fenêtre spectrale fixée une fois pour toutes. 

2.  Filtrage du signal translaté en fréquence, par un filtre (fixé une fois pour 

toutes) permettant d’éliminer les composantes spectrales en dehors de 
cette fenêtre. 

On trouve par ailleurs des filtres électriques dans bon nombres d'appareils 
électroniques grand-public (appareils audio, vidéo, appareils électroménagers). 
Enfin, un filtre de garde (forcément analogique) est indispensable à 
l’échantillonnage d’un signal analogique que l’on cherche à numériser. 

1.3 Historique 

Les technologies utilisées pour réaliser les opérations de filtrage ont connu une 
évolution fulgurante au cours du XXème  siècle. La figure 1.1 donne un aperçu 
des technologies utilisées aux Etats-Unis pour les communications téléphoniques.  
Entre 1920 et 1960, la grande majorité des filtres utilisés pour ces applications 
étaient basés sur des circuits RLC (passifs). Les techniques d'approximations 
analytiques (que nous aborderons au chapitre 3) datent de cette époque, ainsi 
que les techniques de synthèse LC. On retiendra les noms de Cauer, Piloty, et 
Darlington, et chez nous Belevitch (belge, professeur a l'UCL, directeur de 
recherches chez Phillips Research, Bruxelles), qui ont énormément contribué au 
développement de ces techniques. 
Il a fallu attendre le milieu des années 1960 (c.-à-d. le développement en grande 
série d’amplificateurs opérationnels) pour voir arriver les filtres actifs discrets 
(RCAO : RC+Ampli Opérationnel), capables d’effectuer en une même opération 
filtrage et amplification.  
L’intérêt économique de ce type de filtre s’est révélé dans les années 1970, avec 
l’arrivée des circuits intégrés (HIC ou plus tard DIP), qui intègrent amplificateur 
opérationnel, résistances, et capacités.  
C'est également à cette époque que sont apparus les filtres d'onde, sous 
l'impulsion de Fettweis (belge, professeur à l'université de Bochum).  
Les années 1980 on vu le développement des circuits à capacités commutées, et 
l'arrivée des processeurs de signaux numériques, qui ont ouvert la voie au 
filtrage numérique. Les professeurs Boite et Leich , qui ont enseigné ces matières 
à la FPMs, ont été parmi les pionniers dans la conception de ce type de filtres. 
Plus récemment des filtres analogiques VLSI sont apparus, avec des techniques 
de synthèse qui leur sont propres. 
Il est ainsi possible de nos jours de concentrer sur un espace très réduit des 
filtres d’ordre très élevés. On en produit des dizaines de millions de filtres chaque 
année à travers le monde.  

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I

NTRODUCTION A LA 

S

YNTHESE DES 

F

ILTRES 

A

CTIFS

     5 

 

Fig. 1.1  Progrès en technologie du filtrage dans le système américain Bell. Le nombre de 
sections du second ordre synthétisable est donnée entre parenthèse (d’après [8]). 

Les filtres actifs présentent un ensemble d’avantages indéniables sur les filtres 
passifs (LC) : 

Ils sont plus fiables (toute la chaîne de fabrication est automatisée); 

En grandes quantités, leur coût est nettement moindre; 

Les éléments parasites (résistances, capacités, ou inductances parasites) sont 
moindres, vu la petite taille des circuits; 

On peut les intégrer si nécessaire sur la puce électronique portant un 
processeur numérique. 

On leur trouve également certains défauts : 

Les composants actifs (ampli opérationnel) ont une bande passante réduite, 
ce qui tend à en limiter l’usage aux applications audio. Au contraire, les 
composants passifs sont utilisés pour les applications hautes fréquences 
(jusque 500 MHz) 

Les circuits actifs sont très sensibles à la précision sur leur composants, c.-à-
d. que leurs caractéristiques peuvent varier beaucoup si les composants 
utilisés n’ont pas leurs valeur nominale (ce qui arrive toujours en pratique, si 
on considère que la précision garantie par les fabricants sur les résistances et 
condensateurs est souvent de l’ordre de 10%!). Nous verrons que ce critère 
intervient lors du choix des structures de filtres à utiliser. 

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6     I

NTRODUCTION A LA 

S

YNTHESE DES 

F

ILTRES 

A

CTIFS

 

Les composants actifs nécessitent une source d’énergie. Il convient donc de 
chercher à en minimiser le nombre, pour des spécifications données. 

Les amplitudes des signaux traitables par des filtres actifs sont de l’ordre du 
Volt (au delà de cette valeur, ils peuvent produire de la distorsion). Les 
résistances et les amplis opérationnels produisent par ailleurs du bruit. Ceci 
tend à limiter la dynamique des signaux utilisables, ce qui n’est pas le cas 
pour les filtres passifs. 

En conséquence, ces deux technologies (synthèse LC et RCAO) restent 
d’application pour la synthèse des filtres analogiques. Nous n’aborderons ici que 
la synthèse RCAO, la plus simple des deux. 

1.4 Plan du cours 

Apres ce bref exposé introductif, nous consacrerons le chapitre 2 à l’examen des 
types de spécifications les plus couramment imposées. Nous y verrons en quoi un 
filtre réel peut s’écarter des spécifications idéales, et en quoi cela affecte le signal 
produit. Le chapitre 3 abordera, avec l’aide d’exemples sous MATLAB, le délicat 
problème de l’approximation. Nous nous restreindrons ici à l’approximation 
analytique, et nous verrons comment obtenir les fonctions de transfert de filtres 
passe-bas, passe-bande, passe-haut, coupe-bande et passe-tout avec les 
approximations de Butterworth, Chebyshev, Cauer, et Bessel. La sensibilité des 
circuits à leur composants fera l’objet du chapitre 4. Cette caractéristique 
essentielle des circuits, dont l’importance dépasse largement l’étude des filtres 
électriques, en en effet un pré-requis indispensable à l’étude des structures 
utilisées pour la synthèse des filtres, par laquelle nous terminerons, au chapitre 
5, en nous restreignant à la synthèse par cascade de cellules du second degré en 
technologie RCAO. 

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CHAPITRE 2  

SPECIFICATIONS 

2.1 Caractéristiques d’un filtre 

Un filtre (linéaire) est caractérisé par sa fonction de transfert isochrone ou 
réponse en fréquence

)

(

/

)

(

)

(

ω

ω

ω

j

X

j

Y

j

H

=

 

(2.1) 

On la décompose souvent en réponse en amplitude 

)

(

ω

A

  et  réponse en phase 

)

(

ω

β

:  

)

(

)

(

)

(

ω

β

ω

ω

j

e

A

j

H

=

 

(2.2) 

On définit également l’affaiblissement 

)

(

ω

f

A

, mesuré en décibels, et le délai de 

groupe 

)

(

ω

τ

, mesuré en secondes

))

(

log(

20

)

(

ω

ω

A

A

f

=

 

(2.3) 

ω

ω

β

ω

τ

=

))

(

(

)

(

 

(2.4) 

Exemple 2.1 

Visualisons sous Matlab la réponse en amplitude, la réponse en phase, l’affaiblissement, et le 
délai de groupe d’un filtre dont on connaît la fonction de transfert opérationnelle : 
H(p)=1/p+1 : 

freqs([1],[1 1],logspace(-2,+2))

montre la réponse de 1/(p+1) entre 10e-2 et 10e2 rad/s (Fig. 2.1.a). Pour obtenir 
l’affaiblissement et le délai de groupe, il faut demander explicitement (Fig. 2.1.b) :  

[H,w]=freqs([1],[1 1],logspace(-2,+2));

subplot(2,1,1)

semilogx(w,-20*log10(abs(H)));

xlabel(‘Frequency (radians)’); ylabel(‘Attenuation (dB)’); grid;

subplot(2,1,2)

semilogx (w(1:length(w)-1), -diff(unwrap(angle(H)))./diff(w));

xlabel(‘Frequency (radians)’); ylabel(‘Group delay (s)’); grid;

 

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8     I

NTRODUCTION A LA 

S

YNTHESE DES 

F

ILTRES 

A

CTIFS

 

10

 

-2

 

10

 

-1

 

10

 

0

 

10

 

1

 

10

2

-100

 

-80

 

-60

 

-40

 

-20

 

0

 

Frequency (radians)

 

P

has

e (

degr

ees

)

 

10

 

-2

 

10

 

-1

 

10

 

0

 

10

 

1

 

10

2

10

 

-2

 

10

 

-1

 

10

 

0

 

Frequency (radians)

 

M

agnit

ude

 

10

-2

10

-1

10

0

10

 

1

 

10

 

2

 

0

10

20

30

40

50

Frequency (radians)

 

A

tt

enuat

ion (

d

B

)

 

10

-2

10

-1

10

0

10

 

1

 

10

 

2

 

0

0.2

0.4

0.6

0.8

1

Frequency (radians)

 

G

roup delay

 (

s

)

 

 

Fig. 2.1.a. (à gauche) Réponse en fréquence du filtre; b. (à droite) affaiblissement et 
délai de groupe.

(

2.2 Spécifications idéales 

Une transformation n’apporte pas de distorsion du signal auquel elle est 
appliquée si elle restitue en sortie un signal 

)

(

t

y

  de même forme que le signal 

d’entrée 

)

(

t

x

. Le signal d’entrée peut par contre avoir subi une amplification ou 

un délai : 

)

(

)

(

0

t

t

Kx

t

y

=

 

(2.5) 

Ceci correspond, en transformée de Fourier, à une amplification du spectre 
d’amplitude et à un déphasage linéaire : 

)

exp(

)

(

)

(

0

t

j

j

KX

j

Y

ω

ω

ω

=

 

(2.6) 

et donc à une fonction de transfert de type : 

)

exp(

)

(

0

t

j

K

j

H

ω

ω

=

 

(2.7) 

Si on considère maintenant un filtre, dont le rôle est de produire un signal de 
sortie correspondant à une plage de fréquences du signal d’entrée, il est clair que 
ce filtre doit, si on veut éviter toute distorsion, vérifier
                                       

1

 On constate sur ce graphique que l’allure du délai de groupe n’est pas celle attendue a priori au 

vu de l'allure de la réponse en phase. Il faut cependant se souvenir que le délai de groupe est la 
dérivée de la phase en fonction de la pulsation, et non la dérivée de la phase en fonction du log de 
la pulsation. 

2

 On constate également que le délai de groupe n'est pas constant dans une zone qui va à peu près 

d'une décade avant à une décade après la fréquence de coupure. Cette constatation peut être 
généralisée aux systèmes plus complexes. 

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I

NTRODUCTION A LA 

S

YNTHESE DES 

F

ILTRES 

A

CTIFS

     9 

 

)

(

ω

A

ω

ω

)

(

ω

θ

 

Fig. 2.2. Conditions de non-distorsion d’un signal par un filtre : réponses en amplitude et 
en phase. 

En pratique, on admet parfois que le déphasage d’un filtre ne s’annule pas pour 

ω

=0 : 

)

2

(

)

exp(

)

(

0

π

α

α

ω

ω

n

t

j

K

j

H

+

=

 

(2.8) 

Ceci peut impliquer une distorsion de la forme du signal reçu. 
Exemple 2.2 

Soit un signal x(t)=cos(50t)+cos(43t) passant à travers un filtre de réponse A(

ω

)=1 et  

β

(

ω

)=-0.03

ω

. Visualisons la sortie de ce filtre. Même chose si 

β

(

ω

)=-0.03

ω

.+6.8

π

. Même 

chose si 

β

(

ω

)=-

ω

 ²(Fig. 2.3). 

t=(0:0.01 :2);

subplot(2,1,1);

plot(t,cos(50*t)+cos(43*t),’:’);

hold on;

plot(t,cos(50*t-0.03*50)+cos(43*t-0.03*43));

subplot(2,1,2);

plot(t,cos(50*t)+cos(43*t),’:’);

hold on;

plot(t,cos(50*t-0.03*50+6.8*pi)+cos(43*t-0.03*43+6.8*pi));

0

0.2

0.4

0.6

0.8

1

1.2

1.4

1.6

1.8

2

-2

-1

0

1

2

0

0.2

0.4

0.6

0.8

1

1.2

1.4

1.6

1.8

2

-2

-1

0

1

2

 

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10     I

NTRODUCTION A LA 

S

YNTHESE DES 

F

ILTRES 

A

CTIFS

 

Fig. 2.3. Passage d’un signal à travers un filtre sans distorsion (haut) et à travers 
un filtre à phase linéaire non nulle en 

ω

=0. 

Ce type de distorsion est cependant sans effet lorsque le filtre est utilisé pour 
démultiplexer des signaux modulés
Exemple 2.3 

Considérons la modulation d’amplitude de 

)

cos(

t

  par une porteuse 

)

cos(

0

t

ω

 

t

t

m

t

x

0

cos

)

cos

1

(

)

(

ω

+

=

 

(2.9) 

puisque 

)

cos(

)

cos(

2

1

cos

cos

b

a

b

a

b

a

+

=

, il vient : 

t

m

t

m

t

t

x

)

cos(

2

)

cos(

2

cos

)

(

0

0

0

+

+

+

=

ω

ω

ω

 

(2.10) 

ce qui donne, après passage dans un filtre de déphasage 

)

2

(

0

π

α

α

ω

β

n

t

+

=

)]

)

(

)

cos[(

2

)]

)

(

)

cos[(

2

)

cos(

)

(

0

0

0

0

0

0

0

0

0

α

ω

ω

α

ω

ω

α

ω

ω

+

+

+

+

+

+

+

=

t

t

m

t

t

m

t

t

t

y

 

(2.11) 

et finalement, après application de la même identité en sens inverse : 

)

cos(

)]

cos(

1

[

)

(

0

0

0

0

α

ω

ω

+

+

=

t

t

t

t

m

t

y

 

(2.12) 

On constate que la porteuse et son enveloppe sont décalées dans le temps, mais que la 
forme du signal d’enveloppe reste inchangée. On peut étendre ce raisonnement aux signaux 
d’enveloppe quelconques.  

On considère donc en général qu’un filtre est sans distorsion significative lorsqu’il 
présente une réponse en amplitude constante et un délai de groupe constant 
dans sa bande passante. 

2.3 Spécifications en amplitude 

On catégorise les filtres en fonction du type de modification qu’ils imposent sur 
leur entrée. Les filtres réalisant des modifications du spectre d’amplitude sont 
classés en filtres passe-baspasse-bandepasse-hautou coupe-bande 
La forme générale de la fonction de transfert opérationnelle d’un filtre est : 

0

1

0

1

...

...

)

(

)

(

)

(

a

p

a

p

b

p

b

p

b

p

D

p

N

p

H

n

m

m

+

+

+

+

+

+

=

=

 

(2.13) 

L’ordre du filtre est n, qui doit bien entendu satisfaire à n>=m. Les zéros de N(p
sont les zéros  du filtre; les zéros de D(p) sont les pôles du filtre. Les pôles du 
filtre doivent être situés à gauche de l’axe imaginaire pour que le filtre soit 
stable. D(p) doit pour ce faire être un polynôme dit de Hurwitz. 
Nous étudions ici la manière de spécifier divers types de filtres. Nous verrons 
plus loin (chapitre 3) comment établir des fonctions de transfert qui permettent 
de respecter ces spécifications. 
Les spécifications d’un filtre passe-bas typique sont données à la Fig. 2.4. Sa 
bande passante se situe entre 0 et 

c

ω

(où est mis pour “cut-off”) et sa bande 

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I

NTRODUCTION A LA 

S

YNTHESE DES 

F

ILTRES 

A

CTIFS

     11 

atténuée  s’étend de 

s

ω

 (où s  est mis pour “stop”) à l’infini. On accepte une 

certaine variation maximale 

p

A

  (ou  ripple) de la courbe d’affaiblissement en 

bande passante (où est mis pour “maximum”), et on impose que l’atténuation 
en bande atténuée soit supérieure à une valeur minimale 

s

A

 (où m est mis pour 

“minimum”).  

)

(

ω

j

H

  (dB)

ω

c

         

ω

s

          

0

ω

-A

p

-A

s

 

Fig. 2.4. Spécifications en amplitude d’un filtre passe-bas. 

Un filtre passe-haut a des spécifications inversées (Fig. 2.5) : sa bande atténuée 
va de de 0 à 

s

ω

, et sa bande passante de 

c

ω

 à l’infini.

3

  

 

)

(

ω

j

H

  (dB)  

   

ω

         

ω

c

             

         

0   

ω

 

-A

p

 

-A

s

 

 

Fig. 2.5. Spécifications en amplitude d’un filtre passe-haut. 

Un filtre passe-bande (Fig. 2.6) a deux bandes atténuées, de 0 à 

s

ω

 et de 

+

s

ω

 à 

l’infini. Il laisse passer les fréquences entre 

c

ω

 et 

+

c

ω

. En général, la largeur des 

bandes de transition est quelconque. On parle de filtre à symétrie géométrique 
lorsqu’on a 

+

s

ω

/

+

c

ω

=

c

ω

/

s

ω

, ce qui implique que les bandes de transition soient 

de même largeur sur un graphique logarithmique. 

                                       

3

 En pratique, la bande passante d’un passe-haut est toujours limitée vers le haut par la réponse 

en fréquence des éléments qui le composent. En technologie RCAO, c’est l’amplificateur 
opérationnel qui limite la bande passante, à quelques centaines de kHz tout au plus. 

background image

12     I

NTRODUCTION A LA 

S

YNTHESE DES 

F

ILTRES 

A

CTIFS

 

 

-A

p

 

   

ω

s-

          

ω

c-

           

ω

c+

            

ω

S+

 

)

(

ω

j

H

  (dB)  

-A

s

 

0  

ω

 

 

Fig. 2.6. Spécifications en amplitude d’un filtre passe-bande. 

Les spécifications d’un filtre coupe-bande sont inverses de celles d’un passe-
bande (Fig. 2.7)

 

-A

p

 

  

ω

c-

           

ω

s-

            

ω

S+

           

ω

c+

           

)

(

ω

j

H

  (dB)  

-A

s

 

0  

ω

 

 

Fig. 2.7. Spécifications en amplitude d’un filtre coupe-bande. 

Il arrive que l’on doive réaliser la synthèse de filtres aux spécifications plus 
complexes. La bande passante et/ou la bande atténuée peuvent ainsi être 
composées de plusieurs bandes avec des specifications d’atténuation distinctes 
(voir Fig. 2.8 par exemple).  

 

)

(

ω

j

H

  (dB)  

0   

ω

 

 

Fig. 2.8. Spécifications en amplitude d’un filtre passe-bas complexe 

background image

I

NTRODUCTION A LA 

S

YNTHESE DES 

F

ILTRES 

A

CTIFS

     13 

2.4 Spécifications en phase ou en délai 

La condition de non-distorsion sur la phase, mentionnée au point 2.2, n’est en 
général pas requise pour les signaux audio. L’oreille humaine est en effet dans 
une large mesure insensible à un déphasage sur le signal perçu, à condition que 
ce déphasage soit constant dans le temps. Cette condition est par contre très 
importante lorsqu’on cherche à transmettre des signaux vidéo, ou n’importe quel 
type de signal numérique (0/1). Une distorsion de phase implique en effet une 
modification de la forme de ces signaux, ce qui peut en fausser la perception 
(signaux video) ou l’interprétation (signaux numériques). 
Or, pour vérifier de manière efficiente les spécifications en amplitude, les 
techniques d’approximation (voir chapitre 3) placent systématiquement les zéros 
de H(z) sur l’axe imaginaire. Le filtre ainsi obtenu est donc à minimum de phase. 
Rappel 

Un système à minimum de phase est un système dont les zéros sont à gauche (ou sur) l’axe 
imaginaire. Considérons en effet deux système dont le premier est à minimum de phase, et 
dont le second diffère du premier en ceci que ses zéros sont les symétriques de ceux du 
premier par rapport à l’axe imaginaire (Fig. 2.9). Il est clair que ces deux systèmes 
possèdent la même réponse en amplitude (en vertu de l’interprétation géométrique de la 
réponse en amplitude, qui est le produit des normes des vecteurs 

i

z

j

ω

divisé par le 

produit des normes des vecteurs 

i

p

j

ω

. Par contre, la réponse en phase du premier est 

partout inférieure à celle du second (en vertu de l’interprétation géométrique de la réponse 
en phase, qui est la somme des phases des vecteurs 

i

z

j

ω

moins la somme des phases 

des vecteurs 

i

p

j

ω

)

Im

Re

p

i

j

ω

j

ω

-p

i

z

i

j

ω

-z

i

Im

Re

z

i

p

i

j

ω

j

ω

-p

i

j

ω

-z

i

 

Fig. 2.9. Deux systèmes à même réponse en amplitude. Celui de gauche est à 
minimum de phase. 

On peut montrer que la réponse en amplitude et la réponse en phase d’un 
système à minimum de phase ne sont pas indépendantes. Elles vérifient des 
relations complexes appelées relations de Bayard-Bode, qui permettent de 
trouver la réponse en phase du système, connaissant sa réponse en amplitude. 
Cette réponse en phase ne satisfait pas en général aux conditions de non-
distorsion.  
On cherche donc à corriger la courbe de phase (ou de délai), en multipliant  

)

(

p

H

par une fonction passe-tout 

)

(

p

H

AP

(AP  étant mis pour « all pass »).  Un 

passe-tout est un filtre dont les zéros se trouvent dans le demi-plan de droite, en 
symétrie horizontale avec ses pôles. Ceci implique que : 

background image

14     I

NTRODUCTION A LA 

S

YNTHESE DES 

F

ILTRES 

A

CTIFS

 

)

(

)

(

)

(

p

P

p

P

p

H

AP

±

=

 

(2.14) 

où P(p) est un polynôme quelconque. 
La réponse en amplitude d’un tel système est égale à l’unité (cf. interprétation 
géométrique de la réponse en amplitude). Sa réponse en phase est par contre 
égale à la somme des contributions des zéros moins la somme des contributions 
des pôles, à 

π

 près (vu le signe 

±

). Et comme la contribution de chaque pôle est 

égale à 

π

 moins la contribution du zéro dont il est le symétrique, la réponse en 

phase globale est égale à deux fois la phase du numérateur, à 

π

 près : 

π

ω

ω

ω

β

)

)

(

)

(

arctan(

2

)

(

=

P

P

AP

 

(2.15) 

Cette réponse en phase, qui peut a priori être d’allure quelconque, s’additionne à 
la phase du filtre à minimum de phase, pour constituer le filtre final. Le filtre 
passe-tout qui permet ainsi de vérifier a posteriori les conditions de non-
distorsion est appelé égaliseur de délai. 

background image

CHAPITRE 3  

APPROXIMATION 

Le but de l'approximation est de transformer des spécifications portant sur 
l'affaiblissement ou le déphasage d'un filtre en une fonction de transfert qui les 
vérifie. Nous nous intéresserons plus particulièrement ici à l'approximation de  
l'affaiblissement. Si la phase ou le délai de groupe du filtre doivent également 
respecter des spécifications précises, il faudra se souvenir de corriger la phase 
des filtres obtenus, en ajoutant des cellules correctrices de phase 

4

Les filtres du second degré sont les plus simples que l’on puisse imaginer. Leurs 
coefficients sont en effet directement interprétables sur la fonction de tranfert du 
filtre. Le problème de l’approximation est alors trivial (3.1). Ces filtres ne 
permettent cependant pas de répondre à des spécifications quelconques.  
Pour les filtres de degrés plus élevés, on distingue deux méthodes générales 
d'approximation: la première,  dite analytique où la fonction de transfert H(p
est calculée à partir de formules mathématiques simples; la seconde, dite 
numérique,  où la fonction de transfert est le résultat d'algorithmes numériques 
complexes nécessitant l'usage d'un ordinateur; seule l'approximation analytique 
sera abordée ici (3.2)

3.1 Les filtres du second degré 

Les filtres (ou sections) du second degré ont la forme générale : 

*)

)(

(

*)

)(

(

)

(

1

1

1

1

2

0

1

2

0

1

2

2

p

p

p

p

z

p

z

p

b

a

p

a

p

b

p

b

p

b

p

H

=

+

+

+

+

=

 (3.1) 

que l’on trouve aussi souvent sous la forme : 

2

2

2

2

2

2

2

2

).

/

(

).

/

(

.

.

2

.

2

.

)

(

p

p

p

z

z

z

p

p

z

z

p

Q

p

p

Q

p

K

p

p

p

p

K

p

H

ω

ω

ω

ω

ω

σ

ω

σ

+

+

+

+

=

+

+

+

+

=

 (3.2) 

où 

p

σ

p

ω

, et 

p

Q

 (resp. 

z

σ

z

ω

, et 

z

Q

) sont respectivement l’opposé de la 

partie réelle, le module, et le facteur de qualité des pôles (resp. des zéros). 
Certaines de ces grandeurs ont une interprétation graphique immédiate (Fig. 
3.1)

                                       

4

 Ces techniques ne seront cependant pas vues dans ce cours d'introduction, à l'exception de celle 

ébauchée à la section 3.1.5. 

background image

16     I

NTRODUCTION A LA 

S

YNTHESE DES 

F

ILTRES 

A

CTIFS

 

 

Im

Re

p

-

 

σ

p

z

 

p*

z*

 

-

 

σ

 

z

 

ω

p

ω

z

 

Fig. 3.1. Pôles et zéros d'un filtre du second degré quelconque 

On trouvera ci-dessous les caractéristiques des filtres du second degré de type 
passe-bas, passe-bande, passe-haut, coupe-bande, et passe-tout. Pour chaque 
filtre, il est facile de trouver des coefficients qui respectent des spécifications 
données (à condition qu’elles soient très peu contraignantes, vu le faible nombre 
de degrés de liberté dont on dispose). 

3.1.1 La section "passe-bas" 

La fonction de transfert de la section passe-bas est donnée par : 

2

2

2

).

/

(

.

)

(

p

p

p

p

p

Q

p

K

p

H

ω

ω

ω

+

+

=

 (3.3) 

expression dans laquelle 

p

Q

 représente le facteur de qualité de la section du 

second degré; les pôles de H(p) sont complexes si 

5

.

0

>

p

Q

 (ce qui correspond à 

p

σ

p

ω

).  

Exemple 3.1 

Affichons la courbe de Bode en amplitude et le diagramme poles-zéros d’un filtre passe-bas 
du second degré, de gain en bande passante égal à 10, de fréquence de coupure égale à 20 
rad/s, et de facteur de qualité égal à 10 (Fig. 3.2) 

freqs([4000],[1,2,400],logspace(0,3));

zplane([], [1,2,400]);

background image

I

NTRODUCTION A LA 

S

YNTHESE DES 

F

ILTRES 

A

CTIFS

     17 

10

0

10

1

10

2

10

3

-200

-150

-100

-50

0

Frequency (radians)

Phas

e (

degr

ees

)

10

0

10

1

10

2

10

3

10

-4

10

-2

10

0

10

2

Frequency (radians)

Magni

tude

20 logK 

-40dB/déc 

ω

p

 

20 logQp

 

-25

-20

-15

-10

-5

0

5

10

15

20

25

-20

-15

-10

-5

0

5

10

15

20

Real part

Im

a

g

inar

y

 par

t

 

Fig. 3.2. Courbe de Bode et diagramme poles-zéros d’un filtre passe-bas du second 
degré. 

La courbe asymptotique de Bode associée (dans le cas de racines complexes), 
ainsi que la courbe réelle, ont une allure typique (Fig. 3.2). La courbe de gain 
logarithmique part de 20 log(K) en DC, et tombe à 40 dB/décade au delà de la 
fréquence de coupure 

p

ω

 (les deux pôles étant de même module, leurs 

contributions à la courbe asymptotique globale  sont identiques). L'examen de 
cette figure explique bien le nom porté par 

p

Q

3.1.2 La section "passe-haut" 

La fonction de transfert de la section du second degré de type passe-haut est 
donnée par : 

background image

18     I

NTRODUCTION A LA 

S

YNTHESE DES 

F

ILTRES 

A

CTIFS

 

2

2

2

).

/

(

.

)

(

p

p

p

p

Q

p

p

K

p

H

ω

ω

+

+

=

  

(3.4) 

et sa courbe de gain logarithmique est présentée sur la figure ci-dessous. Le 
double zéro en 0 annule la paire pôles pour les hautes fréquences et assure une 
atténuation tendant vers l’infini en 0. 
Exemple 3.2 

Affichons la courbe de Bode en amplitude et le diagramme poles-zéros d’un filtre passe-haut 
du second degré, de gain en bande passante égal à 10, de fréquence de coupure égale à 20 
rad/s, et de facteur de qualité égal à 10 (Fig. 3.3) 

freqs([10 0 0],[1,2,400],logspace(0,3));

zplane([10 0 0], [1,2,400]);

 

10

0

10

1

10

2

10

3

0

50

100

150

200

Frequency (radians)

Phas

e (degrees

)

10

0

10

1

10

2

10

3

10

-2

10

0

10

2

Frequency (radians)

M

agnit

u

de

20 logK

-40dB/déc 

ω

p

20 logQp

 

-25

-20

-15

-10

-5

0

5

10

15

20

25

-20

-15

-10

-5

0

5

10

15

20

Real part

Im

a

g

inary

 part

2

 

background image

I

NTRODUCTION A LA 

S

YNTHESE DES 

F

ILTRES 

A

CTIFS

     19 

Fig. 3.3. Courbe de Bode et diagramme poles-zéros d’un filtre passe-haut du 
second degré. 

3.1.3 La section "passe-bande" 

La fonction de transfert de la section du second degré de type passe-bande est 
donnée par: 

2

2

).

/

(

).

/

(

.

)

(

p

p

p

p

p

p

Q

p

p

Q

K

p

H

ω

ω

ω

+

+

=

 (3.5) 

et sa courbe de gain logarithmique est présentée à la figure ci-dessous. Le zéro 
en 0 n’annule qu’un pôle en hautes fréquences, ce qui impose une atténuation 
infinie en 0 et l’infini. 
Exemple 3.3 

Affichons la courbe de Bode en amplitude et le diagramme poles-zéros d’un filtre passe-
bande du second degré, de gain en bande passante égal à 10, de fréquence centrale de 
bande passante égale à 20 rad/s, et de facteur de qualité égal à 10 (Fig. 3.4) 

freqs([2,0],[1,2,400],logspace(0,3,500));

zplane([2,0], [1,2,400]);

10

0

10

1

10

2

10

3

-100

-50

0

50

100

Frequency (radians)

Phase (degrees)

10

0

10

1

10

2

10

3

10

-3

10

-2

10

-1

10

0

Frequency (radians)

M

agnitude

20 log(K/

ω

p)

+20dB/déc

ω

p

20 logQ

p

-20dB/déc

3dB

ω

-

ω

+

 

background image

20     I

NTRODUCTION A LA 

S

YNTHESE DES 

F

ILTRES 

A

CTIFS

 

-25

-20

-15

-10

-5

0

5

10

15

20

25

-20

-15

-10

-5

0

5

10

15

20

Real part

Im

agi

n

a

ry

 par

t

 

Fig. 3.4. Courbe de Bode et diagramme poles-zéros d’un filtre passe-bande du 
second degré. 

Si on appelle 

+

ω

 et 

ω

 les deux pulsations à 3 dB du maximum (ce qui 

correspond, en amplitude, à un facteur 1/

2

), on peut monter ces fréquences 

sont en symétrie géométrique par rapport à 

p

ω

 et que la bande passante est 

inversément proportionnelle à 

p

Q

 : 

p

p

p

Q

/

et

.

2

ω

ω

ω

ω

ω

ω

=

=

+

+

 (3.6) 

3.1.4 La section "réjecteur de fréquence" 

La fonction de transfert de la section du second degré de type réjection de 
fréquence se présente sous la forme suivante : 

2

2

2

2

).

/

(

).

/

(

.

)

(

p

p

p

Z

Z

Z

p

Q

p

p

Q

p

K

p

H

ω

ω

ω

ω

+

+

+

+

=

 

(3.7) 

On distingue les réjecteurs de type « passe-bas », « passe-haut », et les 
réjecteurs « symétriques », selon que 

z

p

ω

ω

<

p

z

ω

ω

<

, ou 

p

z

ω

ω

=

La courbe de gain logarithmique est présentée à la figure ci-dessous dans le cas 
« passe-bas ». 
Exemple 3.4 

Affichons la courbe de Bode en amplitude et le diagramme poles-zéros d’un filtre réjecteur de 
fréquences de type passe-bas du second degré, de largeur de bande passante égale à 20 
rad/s, de fréquence de réjection égale à 30 rad/s (avec 60 dB de réjection), et de facteur de 
qualité de la paire de pôles égal à 10 (Fig. 3.5)

Comme on ne précise pas le facteur de qualité de la paire de pôles, on choisit par exemple 1 
pour assurer une bande passante plate. 

freqs(4/9*[1,30/1000,900],[1,20/10,400],logspace(0,3));

zplane(4/9*[1,30/1000,900],[1,20/10,400]);

background image

I

NTRODUCTION A LA 

S

YNTHESE DES 

F

ILTRES 

A

CTIFS

     21 

 

10

0

10

1

10

2

10

3

-200

-150

-100

-50

0

50

Frequency (radians)

P

hase (degrees)

10

0

10

1

10

2

10

3

10

-4

10

-2

10

0

10

2

Frequency (radians)

Magnitude

20 log (K

ω

z

2

/

ω

p

2

)

=

ω

z

ω

p

=

20 logQ

z

20 logQ

p

 

-40

-30

-20

-10

0

10

20

30

40

-30

-20

-10

0

10

20

30

Real part

Im

agi

nar

y

 par

t

 

Fig. 3.5. Courbe de Bode et diagramme poles-zéros d’un filtre réjecteur de 
fréquence du second degré. 

On remarque que si 

Q

z

 tend vers l'infini, la pulsation 

ω

ωω

ω

z

 est d'autant mieux 

éliminée, ce qui justifie le nom de cette section du second degré. 
 

3.1.5 La section "passe-tout" 

La fonction de transfert de la section du second degré de type passe-tout se 
présente sous la forme suivante (qui vérifie bien 2.14) : 

background image

22     I

NTRODUCTION A LA 

S

YNTHESE DES 

F

ILTRES 

A

CTIFS

 

2

2

2

2

).

/

(

).

/

(

.

)

(

p

p

p

p

p

p

p

Q

p

p

Q

p

K

p

H

ω

ω

ω

ω

+

+

+

=

 (3.8) 

Ses pôles sont en symétrie horizontale par rapport à ses zéros. Il est clair que 

1

)

(

=

ω

j

H

 quelque soit la valeur de 

ω

 ce qui justifie le nom de la section, qui 

s'appelle aussi déphaseur pur ou cellule correctrice de phase car elle est utilisée 
pour modifier la phase d'un système. 
Exemple 3.5 

Affichons les pôles et les zéros d’un filtre passe-tout du second degré, de fréquence 
caractéristique égale à 1 rad/s, pour des facteurs de qualité égal à 1 (Fig. 3.6) 

-1

-0.5

0

0.5

1

-1

-0.8

-0.6

-0.4

-0.2

0

0.2

0.4

0.6

0.8

1

Real part

Im

agi

nary

 part

 

Fig. 3.6. pôles et zéros d’un filtre pase-tout du second degré. 

Affichons le délai de groupe de ce même filtre pour des facteurs de qualité allant de 0.02 à 
50 (Fig. 3.7)

for q=[0.02,0.1,0.3,1/sqrt(3),2,5,20,50]

w=0:0.01:3;

h=freqs([1 -1/q 1],[1 1/q 1],w);

a=unwrap(angle(h));

delay=-[0 diff(a)./diff(w)];

semilogy(w,delay);

hold on;

end;

background image

I

NTRODUCTION A LA 

S

YNTHESE DES 

F

ILTRES 

A

CTIFS

     23 

0

0.5

1

1.5

2

2.5

3

10

-3

10

-2

10

-1

10

0

10

1

10

2

10

3

 

Qp=0.02 

Qp=50 

ω

p

 

 

Fig. 3.7. Délai de groupe d’un filtre pase-tout du second degré, pour diverses 
valeurs du facteur de qualité. 

On montre que la valeur 

3

1

=

p

Q

donne la courbe la plus plate. Ces courbes indiquent une 

forte distorsion de délai de groupe pour les grandes valeurs du facteur de qalité.  

On peut montrer par ailleurs que, à même valeur de 

p

ω

 et de 

p

Q

, les courbes de délai de 

groupe des sections passe-bas, passe-haut, passe-bande et réjecteur de bande du second 
degré sont identiques, et valent la moitié de celle de la section passe-tout. On en déduit que 
ces section introduisent une distorsion de délai de groupe d'autant plus important que leur 
facteur de qualité est important. Il est donc nécessaissaire, si le délai de groupe doit être 
maintenu constant, d'utiliser des sections passe-tout du second degré pour corriger la phase. 

Lorsque les spécifications en délai de groupe ne sont pas très sévères et que le 
degré du filtre à corriger est faible, on peut utiliser un graphique comme celui de 
la Fig. 3.7 pour choisir à vue la ou les cellules correctrices à utiliser. 

3.2 Approximation analytique d’un passe-base 

normalisé degré quelconque 

Nous commencerons par l’approximation analytique d’un filtre passe-bas 
normalisé en fréquence. Nous verrons en effet plus loin (Erreur ! Source du 
renvoi introuvable.
)
 que les spécifications en amplitude de filtres quelconques 
peuvent se réduire à celles de ce type de filtre, après transformation en 
fréquence ad-hoc. 
La figure ci-dessous donne les spécifications générales en amplitude d’un filtre 
passe-bas normalisé 
(en fréquence). La variable de fréquence y est explicitement 

background image

24     I

NTRODUCTION A LA 

S

YNTHESE DES 

F

ILTRES 

A

CTIFS

 

notée 

)

(

c

ω

ω

=

5

, pour ne pas oublier que les développements qui vont suivre 

se rapporteront à des spécifications normalisées : 

1

=

c

p

A

  et 

s

A

 sont 

respectivement l’atténuation maximale admise en bande passante, et 
l’atténuation minimale requise en bande atténuée.  

)

(

j

H

  (dB)

-A

p

1          

s

-A

s

0

 (rad/s)

 

Fig. 3.8. Spécifications en amplitude du filtre passe-bas normalisé. 

Le problème de l’approximation analytique peut donc être posé ainsi : positionner 
les pôles et les zéros de 

)

(

p

H

 de façon à respecter les spécifications sur 

)

(

j

H

 

données à la Fig. 3.8.  
Ces contraintes tendent toujours vers le conditions idéales : 0 dB en bande 
passante, et une atténuation infinie dans la bande atténuée. Or, imposer une 
atténuation infinie correspond bien entendu à placer les zéros de 

)

(

j

H

 (c.à.d. 

aux zéros de 

)

(

p

H

 situés sur l’axe imaginaire) dans la bande atténuée; par 

contre, imposer une valeur unitaire à 

)

(

j

H

 ne correspondent pas à placer les 

pôles de 

)

(

p

H

 à un endroit particulier (placer ces pôles sur l'axe imaginaire en 

bande passante conduirait à un gain infini, et non pas unitaire). Pour simplifier le 
problème, on passe donc plutôt pas le calcul d’une fonction 

)

(

ω

j

K

, appelée 

fonction caractéristique, dont on va s’arranger pour que ses zéros et ses pôles 
correspondent précisement aux fréquences pour lesquelles 

)

(

j

H

 vaut 1 ou 0 

(que l'on appelle parfois zéros et pôles d’affaiblissement, respectivement). Il 
suffit pour cela de poser : 

 

2

2

)

(

1

1

)

(

+

=

j

K

j

H

 

(3.9) 

2

2

2

2

2

)

(

)

(

)

(

1

)

(

1

)

(

=

=

j

N

j

N

j

D

j

H

j

K

 (3.10) 

Il est clair que les zéros de 

)

(

j

K

 (c.à.d. les zéros de 

)

(

p

K

 situés sur l’axe 

imaginaire) correspondent aux fréquences où l’atténuation vaut 0 dB (c.-à-d. aux 
zéros de l’affaiblissement); les pôles de 

)

(

j

K

 (c.à.d. les pôles de 

)

(

p

K

 situés 

                                       

5

 En toute rigueur, nous devrions donc également noter P la variable complexe résultant de la 

normalisation de p.  Nous ne le ferons pas ici, pour ne pas alourdir les notations. Nous nous en 
souviendrons cependant à la section 3.3. 

background image

I

NTRODUCTION A LA 

S

YNTHESE DES 

F

ILTRES 

A

CTIFS

     25 

sur l’axe imaginaire) correspondent aux fréquences où l’atténuation est infinie 
(aux zéros de 

)

(

j

H

c.-à-d. aux pôles de l’affaiblissement). 

Le problème de l’approximation analytique devient alors : positionner les pôles et 
les zéros de 

)

(

p

K

 de façon à respecter les spécifications sur 

)

(

j

H

  données à 

la Fig. 3.8. Retrouver ensuite le 

)

(

p

H

 correspondant.  

La Fig. 3.9 donne l’allure d’une fonction 

2

)

(

j

K

 répondant à ces spécifications, 

ainsi que l'allure de la courbe de gain logarithmique correspondante. 

 

2

)

(

j

K

  

2

δ

     

r1

   

r2

  

r3

  1      

z1      

z2      

z3          

 

2

ε

  

0   

 (rad/s) 

 

     

r1

   

r2

  

r3

  1      

z1      

z2      

z3

 (rad/s)

)

(

j

H

 (dB)

0

-A

p

-A

s

 

Fig. 3.9. Spécifications sur 

2

)

(

j

K

    

permettant de respecter les specifications 

de la Fig. 3.8 

6

 et allure de la courbe de gain logarithmique correspondante. 

Les valeurs de 

δ

 et 

ε

 de la Fig. 3.9 sont évidemment liées aux valeurs de 

p

A

 et 

s

A

 par : 

                                       

6

 Il est important de noter sur la figure du haut que l'axe des ordonnées n'est pas en dB. 

background image

26     I

NTRODUCTION A LA 

S

YNTHESE DES 

F

ILTRES 

A

CTIFS

 

1

10

ou

)

1

log(

10

1

10

ou

)

1

log(

10

10

2

2

10

2

2

=

=

+

=

=

+

s

p

A

s

A

p

A

A

δ

δ

ε

ε

 (3.11) 

Il apparaît clairement à la Fig. 3.9 que les zéros et les pôles de 

)

(

p

K

sont situés 

sur l'axe imaginaire. Les premiers sont situés dans la bande passante et sont 
appelés zéros de réflexion (

,...

,

,

3

2

1

r

r

r

) : aux fréquences correspondantes, le 

signal passe à travers le filtre sans être atténué; les seconds sont situés en 
bande atténuée et sont appelés zéros de transmission (

,...

,

,

3

2

1

z

z

z

) : ces sont 

les zéros de 

)

(

j

H

En supposant qu'on ait pu déterminer une fonction 

2

)

(

j

K

  qui respecte les 

spécifications de la Fig. 3.9, il est facile de trouver 

2

)

(

j

H

par (3.9). 

Et comme : 

=

=

j

p

p

H

p

H

j

H

)

(

)

(

)

(

2

 (3.12) 

il est toujours possible de retrouver au moins une valeur de 

)

(

p

H

)

(

p

H

  en 

remplaçant 

 par p/dans 

2

)

(

j

H

7

.  

Le dernier problème à résoudre consiste alors à répartir les zéros et les pôles de 

)

(

p

H

)

(

p

H

 entre 

)

(

p

H

et 

)

(

p

H

. Ceci ne pose aucun problème pour les pôles 

puisque tous les pôles situés dans le demi-plan de gauche sont ceux de 

)

(

p

H

. La 

répartition des zéros de 

)

(

p

H

)

(

p

H

 est également univoque dans la mesure où 

ils seront dans la pratique tous situés sur l'axe imaginaire. 

3.2.1 L'approximation de BUTTERWORTH 

La facon la plus simple de respecter les specifications de la Fig. 3.9 est 
d'imposer (voir Fig. 3.10) : 

 

n

j

K

=

.

)

(

ε

 

(3.13) 

en fixant n de façon que : 

 

2

2

)

(

δ

s

j

K

 

(3.14) 

                                       

7

 En mathématiques, cette opération porte le nom de prolongement analytique. 

background image

I

NTRODUCTION A LA 

S

YNTHESE DES 

F

ILTRES 

A

CTIFS

     27 

2

)

(

j

K

2

δ

          1            

s

2

ε

0

 (rad/s)

n=2

n=3

n=4

 

Fig. 3.10. Fonction caractéristique du filtre passe-bas de Butterworth. 

C'est ce que l'on appelle l'approximation de Butterworth. Il s'agit d’une 
approximation polynomiale: la fonction caractéristique est un polynôme. Les 
zéros de réflexion se trouvent tous à l'origine et il n'y a pas de zéros de 
transmission. On parle d'approximation méplate (c.-à-d. maximallement plate) à 
l'origine : on montre facilement que ce type de fonction caractéristique conduit à 
imposer que toutes les dérivées de 

2

)

(

j

H

soient nulles pour 

0

=

.  

La condition (3.14) conduit à : 

s

n

s

s

n

j

K

=

=

=

log

.

2

log

)

(

2

2

2

2

2

2

2

ε

δ

δ

ε

δ

 (3.15)

 

 

ce qui donne finalement : 

 

1

log

.

2

1

10

1

10

log

10

/

10

/

+

ù

ê

ê

ê

ê

ë

é

=

s

A

A

s

s

n

 (3.16) 

où [x] représente la partie entière de x, puisque le degré doit par définition être 
un entier.  
Le choix de (3.13) conduit à : 

n

j

H

2

2

2

1

1

)

(

+

=

ε

 (3.17)

 

 

et le remplacement de 

2

 par 

2

p

 (prolongement analytique) donne : 

background image

28     I

NTRODUCTION A LA 

S

YNTHESE DES 

F

ILTRES 

A

CTIFS

 

n

p

p

H

p

H

2

2

1

1

)

(

)

(

ε

=

 (3.18)

 

 

On en conclut que 

)

(

p

H

)

(

p

H

 ne possède pas de zéros, et que ses 2n pôles 

sont les racines de : 

0

.

1

2

2

=

n

p

ε

 (3.19) 

Ceux-ci sont donc situé sur un cercle de rayon 

n

ε

1

. On ne retient pour 

)

(

p

H

 

que les n pôles à gauche de l'axe imaginaire (voir Fig. 3.11) : 

n

k

e

p

n

k

j

n

k

...,

2

,

1

.

1

2

1

2

=

=

+

π

π

ε

 (3.20)

 

 

n=2

n=3

n=4

ω

j

σ

ω

j

σ

ω

j

σ

 

Fig. 3.11.  Localisation des pôles des filtres de BUTTERWORTH 

Il est intéressant de calculer le comportement asymptotique de la courbe de gain 
logarithmique : 

+

=

log

.

.

20

log

10

)

1

1

log(

10

)

(

log

20

2

2

2

n

j

H

n

ε

ε

 (3.21)

 

 

On retrouve bien dans cette expression la classique chute en -20dB/décade fois 
le nombre de pôles du filtre. 
Exemple 3.6 

Calculons l'approximation de Butterworth pour le filtre passe-bas normalisé de la Fig. 3.12. 

background image

I

NTRODUCTION A LA 

S

YNTHESE DES 

F

ILTRES 

A

CTIFS

     29 

)

(

j

H

  (dB)

-1

1          1.2

-40

0

 (rad/s)

 

Fig. 3.12.  Filtre passe-bas normalisé simple. 

Matlab fournit un degré 29, et renvoie la fréquence de fin de bande passante à 3dB (qui n'est 
utile que pour la suite de l'approximation). On vérifiera à titre d'exercice que la formule 
(3.16) donne le même degré.  

[n,wn]=buttord(1,1.2,1,40,'s')

n =

29

wn =

1.0238

Cherchons maintenant à calculer H(p): 

[z,p,k]=buttap(n);

Cette fonction ne retourne malheureusement pas directement l'approximation souhaitée, 
mais plutôt l'approximation correspondant à une valeur unitaire de 

ε

 (c.-à.-d. à une valeur de  

p

A

  égale à 3dB, et à des pôles sur le cercle de rayon unité). On obtient facilement 

l'approximation recherchée en multipliant les pôles par 

n

ε

1

 : 

eps=sqrt(10^(1/10)-1);

p=p*(1/eps)^(1/n);

D=poly(p);

N=D(n+1);

zplane([],D)

Le tracé des poles et zéros de le fonction de transfert obtenue par approximation de 
Butterwoth correspond à la théorie (Fig. 3.13)

background image

30     I

NTRODUCTION A LA 

S

YNTHESE DES 

F

ILTRES 

A

CTIFS

 

-1

-0.5

0

0.5

1

-1

-0.8

-0.6

-0.4

-0.2

0

0.2

0.4

0.6

0.8

1

Real part

Im

agi

nar

y

 pa

rt

 

Fig. 3.13.  Pôles et zéros de l'approximation de Butterworth d'un passe-bas normalisé.  

On affiche la réponse en fréquence (Fig. 3.14)

freqs(N,D);

10

0

10

1

-200

-100

0

100

200

Frequency (radians)

P

h

a

s

e (

d

e

g

rees

)

10

0

10

1

10

-30

10

-20

10

-10

10

0

Frequency (radians)

Ma

g

n

it

u

d

e

 

Fig. 3.14.  Réponse en fréquence de l'approximation de Butterworth. 

La phase est calculée modulo 2

π

, ce qui explique son allure cahotique. Il est également 

intéressant d'afficher le délai de groupe (Fig. 3.15). 

[H,w]=freqs(N,D);

subplot(2,1,2);

semilogx (w(1:length(w)-1), -diff(unwrap(angle(H)))./diff(w));

xlabel(‘Frequency (radians)’); ylabel(‘Group delay (s)’); grid;

background image

I

NTRODUCTION A LA 

S

YNTHESE DES 

F

ILTRES 

A

CTIFS

     31 

10

-1

10

0

10

1

0

10

20

30

40

50

Frequency (radians)

G

rou

p del

ay

 (

s

)

10

0

10

1

10

-30

10

-20

10

-10

10

0

Frequency (radians)

M

agn

it

ude

 

Fig. 3.15.  Gain et délai de groupe de l'approximation de Butterworth d'un passe-bas 

normalisé. 

3.2.2 L'approximation de Chebyshev 

La courbe d'affaiblissement des filtres de Butterworth varie d'une façon 
monotone, ce qui implique que l'écart entre les spécifications et la courbe de gain 
dans la bande passante sera toujours minimal à la fréquence de coupure et 
maximal à l'origine. De même, cet écart est petit au droit de 

s

et plus grand 

partout ailleurs en bande atténuée. Bref, le filtre de Butterworth est trop bon 
presque partout, d'où son degré exagérément élevé. 
Une approximation plus efficace, qui doit conduire à une diminution du degré 
pour les même spécifications, consiste à répartir l'erreur de façon plus uniforme 
dans la bande passante, en choisissant : 

 

)

(

.

)

(

=

n

C

j

K

ε

 

(3.22) 

où 

)

(

n

C

 serait un polynôme oscillant entre -1 et 1, de sorte que 

2

)

(

j

K

 

oscillerait entre 0 et 

2

ε

(voir Fig. 3.16) et où n serait fixé de façon que (3.14) soi

toujours vérifié. 

background image

32     I

NTRODUCTION A LA 

S

YNTHESE DES 

F

ILTRES 

A

CTIFS

 

2

)

(

j

K

2

δ

          1            

s

2

ε

0

 (rad/s)

n=3

n=4

 

Fig. 3.16. Fonction caractéristique du filtre passe-bas de Chebyshev (type I) 

Ces polynômes 

)

(

n

C

 existent : ce sont les polynômes de Chebyshev. 

L'approximation qui y correspond est appelée approximation de Chebyshev de 
type I 
(directe). Elle possède des zéros de réflexion en bande passante, mais pas 
de zéros de transmission. 
Rappel : les polynômes de Chebyshev 

On appelle polynôme de Chebyshev d'ordre le polynôme défini par: 

[

]

[

]

1

)

cosh

(

cosh

)

(

1

)

cos

(

cos

>

=

x

pour

x

arc

n

x

C

x

pour

x

arc

n

n

 (3.23) 

Contrairement à ce qu'il y paraît de prime abord, ce sont bien des polynômes. On peut en 
effet montrer à l'aide de formules trigonométriques classiques que l'on a: 

)

(

)

(

.

2

)

(

1

1

x

C

x

C

x

x

C

n

n

n

+

=

 (3.24) 

avec 

x

x

C

=

)

(

1

 et 

1

)

(

0

=

x

C

 

Les polynômes de Chebyshev passent par les points caractéristiques suivants : 

impair

n

si

C

et

C

pair

n

si

n

n

0

)

0

(

1

)

1

(

1

=

±

=

±

 (3.25) 

Pour 

1

x

)

(

x

C

n

 oscille n fois entre 1 et -1 (ou, ce qui revient au même, 

2

)

(

x

C

n

présente 

extrema entre 0 et 1) tandis que pour 

1

>

x

, ces polynômes sont monotones croissants. 

La Fig. 3.17 représente l'allure de 

)

(

2

x

C

n

 pour différentes valeurs de n

background image

I

NTRODUCTION A LA 

S

YNTHESE DES 

F

ILTRES 

A

CTIFS

     33 

)

(

2

x

C

n

 

Fig. 3.17. Allure (du carré) des polynômes de Chebyshev. 

La condition (3.14) devient alors : 

s

s

s

n

n

j

K

=

=

=

arccosh

arccosh

)

h

arccos

(

cosh

)

(

2

2

2

2

2

2

2

ε

δ

δ

ε

δ

 (3.26)

 

 

ce qui donne finalement : 

 

1

arccosh

1

10

1

10

arccosh

10

/

10

/

+

ù

ê

ê

ê

ê

ë

é

=

s

A

A

M

m

n

 

(3.27) 

où [x] représente la partie entière de x, puisque le degré doit par définition être 
un entier, et arccosh peut être calculé par : 

 

(

)

1

ln

)

cosh(

arc

2

+

=

z

z

z

 

(3.28) 

Le choix de (3.22) conduit à : 

)

(

1

1

)

(

2

2

2

+

=

n

C

j

H

ε

 (3.29)

 

 

On en conclut (après remplacement de 

 par 

j

p

/

) que 

)

(

p

H

)

(

p

H

 ne possède 

pas de zéros, et que ses 2n pôles sont les racines de : 

0

)

/

(

1

2

2

=

+

j

p

C

n

ε

 (3.30) 

On montre facilement que ceux-ci sont donc situés sur une ellipse : 

background image

34     I

NTRODUCTION A LA 

S

YNTHESE DES 

F

ILTRES 

A

CTIFS

 

)

2

...,

2

,

1

(

)

cosh(

).

2

1

2

cos(

)

sinh(

).

2

1

2

sin(

n

k

v

n

k

j

v

n

k

p

k

=

ù

êë

é

+

ú

ù

êë

é

=

π

π

 (3.31)

 

 

avec  

)

1

sinh(

arc

1

ε

n

v

=

 (3.32)

 

 

Enfin, comme pour l'approximation de Butterworth, il est intéressant de calculer 
le comportement asymptotique de la courbe de gain logarithmique. On montrera 
à titre d'exercice qu'il vaut : 

)

1

.(

0206

,

6

log

.

20

log

.

10

)

)

(

1

1

log(

10

)

(

log

20

2

2

2

+

=

n

n

C

j

H

n

ε

ε

 (3.33)

 

 

On en conclut que, à degré égal, un filtre de Chebyshev présente toujours une 
atténuation plus grande en bande atténuée qu'un filtre de Butterworth. Il est 
donc clair que pour respecter les mêmes spécifications un filtre de Chebyshev 
nécessitera toujours un degré inférieur ou égal à un filtre de Butterworth

8

On pourrait également répartir l'erreur de façon plus uniforme en bande 
atténuée, en inversant la formule précédente : 

 

)

/

1

(

)

(

=

n

C

j

K

δ

 

(3.34) 

C'est l'approximation de Chebyshev de type II (inverse; voir Fig. 3.18). Cette 
approximation force la courbe de gain à passer par (1 rad/s,- 

s

A

dB). La courbe 

est donc ici normalisée par rapport au début de la bande atténuée. 

2

)

(

j

K

2

δ

                     1/

s

     1

2

ε

0

(rad/s)

n

=3

n

=4

 

                                       

8

 En pratique, l'approximation de Butterworth n'est utilisée que lorsqu'il est fondamental d'avoir 

une courbe de gain très plate en bande passante. Son intérêt est donc plutôt didactique. 

background image

I

NTRODUCTION A LA 

S

YNTHESE DES 

F

ILTRES 

A

CTIFS

     35 

Fig. 3.18. Fonction caractéristique du filtre passe-bas de Chebyshev Inverse (type II) 

On peut montrer que, pour des spécifications identiques, Chebyshev I et 
Chebyshev II sont de degrés identiques. Ils approximent donc aussi bien l'un que 
l'autre les spécifications en amplitude. Par contre, leurs réponses en phases sont 
très différentes. Les pôles de l'approximation de Chebyshev I ont des facteurs de 
qualité plus élevés, ce qui conduit à des délais de groupes moins constants en 
fréquence (voir l'exemple ci-dessous). 
Exemple 3.7 

Calculons les approximations de chebyshev I et II pour le filtre passe-bas normalisé de la 
Fig. 3.12. 

Matlab fournit un degré 10. On vérifiera à titre d'exercice que la formule (3.27) donne le 
même degré. Le tracé des poles et zéros de le fonction de transfert est doonné à la Fig. 3.13. 

[n1,wn1]=cheb1ord(1,1.2,1,40,'s')

[z1,p1,k1]=cheb1ap(n1,1);

zplane(z1,p1)

[n2,wn2]=cheb2ord(1,1.2,1,40,'s')

[z2,p2,k2]=cheb2ap(n2,40);

%imposer omegas comme debut de bande atténuée

[N2,D2]=lp2lp(k2*poly(z2),poly(p2),1.2);

9

figure(2)

zplane(N2,D2)

-1

-0.5

0

0.5

1

-1

-0.8

-0.6

-0.4

-0.2

0

0.2

0.4

0.6

0.8

1

Real part

Im

ag

in

ary

 part

-10

-8

-6

-4

-2

0

2

4

6

8

10

-8

-6

-4

-2

0

2

4

6

8

Real part

Im

ag

in

ary

 part

 

Fig. 3.19.  Pôles et zéros de l'approximation de Chebyshev d'un passe-bas normalisé.  

(gauche : Chebyshev I; droite : Chebyshev II) 

On affiche la réponse en fréquence, en remplaçant la courbe de phase par celle de délai de 
groupe (Fig. 3.14)

N1=k1*poly(z1);

D1=poly(p1);

freqs(N1,D1);

[H1,w1]=freqs(N1,D1);

subplot(2,1,2);

                                       

9

 Ceci constitue en fait une transformation de fréquence; nous verrons plus loin comment on la 

réalise. 

background image

36     I

NTRODUCTION A LA 

S

YNTHESE DES 

F

ILTRES 

A

CTIFS

 

semilogx (w1(1:length(w1)-1), -diff(unwrap(angle(H1)))./diff(w1));

xlabel(‘Frequency (radians)’); ylabel(‘Group delay (s)’); grid;

figure(2)

freqs(N2,D2);

[H2,w2]=freqs(N2,D2);

subplot(2,1,2);

semilogx (w2(1:length(w2)-1), -diff(unwrap(angle(H2)))./diff(w2));

xlabel(‘Frequency (radians)’); ylabel(‘Group delay (s)’); grid;

10

-2

10

-1

10

0

10

1

0

10

20

30

40

50

Frequency (radians)

G

roup del

ay

 (

s

)

10

-1

10

0

10

1

10

-15

10

-10

10

-5

10

0

Frequency (radians)

M

agni

tude

 

10

-1

10

0

10

1

10

2

-200

-150

-100

-50

0

50

Frequency (radians)

G

roup del

ay

 (

s

)

10

0

10

1

10

2

10

-5

10

0

Frequency (radians)

M

agni

tude

 

Fig. 3.20.  Gain et délai de groupe de l'approximation de Chebyshev d'un passe-bas 

normalisé (gauche : Chebyshev I; droite : Chebyshev II). 

On remarque bien une ondulation de la courbe de gain dans la bande passante pour 
Chebyshev I, au contraire de Chebyshev II. La courbe de délai de groupe de Chebyshev I 
ressemble assez à celle de Butterworth (à spécifications inchangées). Celle de Chebyshev II 
est beacoup plus plate, si l'on fait abstraction des changements de signe brutaux de la phase 
dus à la présence de zéros sur l'axe imaginaire

10

. On la préférera donc à l'approximation de 

Chebyshev I pour les signaux sensibles à un décalage de phase non linéaire (signaux vidéo, 
signaux informatiques). 

3.2.3 L'approximation de Cauer (ou elliptique

Nous avons vu à la section précédente que l'approximation est meilleure si on 
parvient à répartir l'erreur d'approximation de façon plus égale dans la bande 
passante ou dans la bande atténuée. On doit donc pouvoir obtenir une 
approximation plus efficace encore en acceptant des ondulations de courbe de 
gain dans la bande passante et  dans la bande atténuée. La fonction 
caractéristique correspondante doit donc être cette fois une fraction rationelle, 
présentant des zéros de réflexion et de transmission : 

)

(

.

)

(

=

n

R

j

K

ε

 (3.35)

 

 

                                       

10

 Il est à remarquer que la courbe de délai de groupe pour Chebyshev II (et nous verrons que 

c'est également le cas pour l'approximaton de Cauer) est ponctuée de pics aigus. Chaque fois que 
la courbe de gain passe par une fréquence correspondant à un zéro sur l'axe imaginaire, on otient 
en effet un brusque changement de signe de la courbe de phase, et donc un pic de délai de groupe. 
Ces pics n'ont pas d'importance en pratique, puisqu'ils sont situés en bande atténuée, et 
n'influencent donc pas beaucoup les phases des composantes spectrales en sortie du filtre. 

background image

I

NTRODUCTION A LA 

S

YNTHESE DES 

F

ILTRES 

A

CTIFS

     37 

Une telle fraction rationelle existe, et son calcul conduit à l'élaboration d'une 
théorie faisant intervenir les fonctions elliptiques, d'où le nom d'approximation 
elliptique 
(ou de Cauer, du nom de l'ingénieur qui l'a mise au point). L'allure de 
la fonction caractéristique correspond assez bien à une combinaison de l'allure 
d'une approximation de Chebyshev I en bande passante, et d'une approximation 
Chebyshev II en bande atténuée (Fig. 3.21). L'estimation des paramètres de 
cette fonction est cependant nettement plus complexe. On se sert aujourd'hui 
systématiquement d'outils logiciels pour l'obtenir. 

2

)

(

j

K

2

δ

                        1      

s

2

ε

0

(rad/s)

n

=4

n

=3

 

Fig. 3.21.  Allure de la fonction caractéristique elliptique d'ordre 4 

Exemple 3.8 

Calculons l'approximation de Cauer pour le filtre passe-bas normalisé de la Fig. 3.12. 

Matlab fournit un degré 5.  

[n,wn]=ellipord(1,1.2,3,40,'s')

[z,p,k]=ellipap(n,3,40);

zplane(z,p)

background image

38     I

NTRODUCTION A LA 

S

YNTHESE DES 

F

ILTRES 

A

CTIFS

 

-2

-1.5

-1

-0.5

0

0.5

1

1.5

2

-1.5

-1

-0.5

0

0.5

1

1.5

Real part

Im

ag

inar

y

 p

a

rt

 

Fig. 3.22.  Pôles et zéros de l'approximation de Cauer d'un passe-bas normalisé.  

On affiche la réponse en fréquence, en remplaçant la courbe de phase par celle de délai de 
groupe (Fig. 3.14)

N= k*poly(z);

D= poly(p);

freqs(N,D);

[H,w]=freqs(N,D);

subplot(2,1,2);

semilogx (w(1:length(w)-1), -diff(unwrap(angle(H)))./diff(w));

xlabel(‘Frequency (radians)’); ylabel(‘Group delay (s)’); grid;

background image

I

NTRODUCTION A LA 

S

YNTHESE DES 

F

ILTRES 

A

CTIFS

     39 

10

-2

10

-1

10

0

10

1

-150

-100

-50

0

50

Frequency (radians)

Gr

oup de

la

y

 (

s

)

10

-1

10

0

10

1

10

-4

10

-2

10

0

Frequency (radians)

M

a

gni

tu

de

 

Fig. 3.23.  Gain et délai de groupe de l'approximation de Cauer d'un passe-bas normalisé.  

On remarque bien une ondulation de la courbe de gain dans la bande passante I et dans la 
bande atténuée. La courbe de délai de groupe est comparable à celle de Chebyshev II (à 
spécifications inchangées). 

3.2.4 L'approximation de Bessel (ou de Thomson

L'examen de l'évolution du délai de groupe des filtres décrits dans les sections  
précédentes montre que celui-ci est loin d'être linéaire, spécialement au 
voisinage de la fréquence de coupure du filtre passe-bas. L'approximation dite de 
Bessel 
vise à la mise au point d'un passe-bas normalisé dont le délai de groupe 
est maximalement constant à l'origine. Son élaboration fait intervenir des 
polynômes de Bessel, d'où son nom (on l'appelle parfois aussi approximation de 
Thomson
, du nom de l'ingénieur à qui elle est due). 
Les filtres de Bessel sont des filtres polynomiaux (comme les filtres de 
Butterworth et de Chebyshev I : ils ne présentent que des pôles): 

 

)!

!.(

.

2

)!

1

2

(

,

.

)

(

0

0

i

n

i

n

b

p

b

b

p

H

i

n

n

i

n

i

i

n

i

n

=

=

=

 

(3.36) 

On montrera en guise d'exercice que, lorsque tend vers l'infini, on a bien : 

p

i

i

n

e

p

i

p

H

=

=

=

0

.

!

1

1

)

(

lim

 (3.37) 

background image

40     I

NTRODUCTION A LA 

S

YNTHESE DES 

F

ILTRES 

A

CTIFS

 

ce qui correspond bien au cas idéal d'un filtre à déphasage linéaire

11

, comme 

exposé à la section 2.2. 
Comme les filtres de Butterworth, les filtres de Bessel demandent des degrés 
importants pour vérifier des spécifications sur l'affaiblissement, ce qui les rend 
difficiles à utiliser (il vaut mieux utiliser un filtre de Cauer auquel on ajoute des 
cellules correctrices de phase). On n'a de plus qu'un seul degré de liberté (n
pour vérifier des spécifications qui portent à la fois sur le gain et sur le délai. 
Exemple 3.9 

Calculons l'approximation de Bessel pour un ordre allant de 3 à 10, et affichons les courbes 
de gain et de délai de groupe correspondantes (Fig. 3.24). 

for j=3:10

[z,p,k]=besselap(j);

[H,w]=freqs(k,poly(p),logspace(-1,1));

subplot(2,1,1);

loglog (w, abs(H));

xlabel(‘Frequency (radians)’); ylabel(‘Magnitude’); grid;

hold on;

subplot(2,1,2);

semilogx (w(1:length(w)-1), -diff(unwrap(angle(H)))./diff(w));

xlabel(‘Frequency (radians)’); ylabel(‘Group delay (s)’); grid;

hold on;

end;

10

-1

10

0

10

1

10

-10

10

-5

10

0

Frequency (radians)

M

agnitude

10

-1

10

0

10

1

0

2

4

6

8

Frequency (radians)

G

roup delay (s)

n=3

n=10

n=3

n=10

 

Fig. 3.24.  Gain et délai de groupe de l'approximation de Bessel (

n

= 3 à 10).  

Affichons les diagramme des pôles et zéros pour l'ordre 10 (Fig. 3.25)

                                       

11

 Dans ce cas-ci, il s'agit même d'un filtre à délai égal à 1 s. L'expression (3.36) est en effet 

donnée pour un passe-bas normalisé par rapport à l'inverse du délai de groupe, plutôt que par 
rapport à la fréquence de coupure. 

background image

I

NTRODUCTION A LA 

S

YNTHESE DES 

F

ILTRES 

A

CTIFS

     41 

-1.5

-1

-0.5

0

0.5

1

1.5

-1

-0.8

-0.6

-0.4

-0.2

0

0.2

0.4

0.6

0.8

1

Real part

Im

ag

in

ary

 part

 

Fig. 3.25.  Pôles et zéros de l'approximation de Bessel d'odre 10. 

3.3 Approximation analytique de filtres quelconques – 

transformations de fréquence 

Les méthodes d'approximation analytique décrites précédemment s'appliquent au 
calcul de la fonction de transfert de filtres passe-bas normalisés. Elles conduisent 
à l'obtention de fonctions de transfert opérationnelles normalisées 

)

(

P

H

 ou 

isochrones normalisées 

)

(

j

H

.  

L'approximation d'un filtre quelconque (ni normalisé, ni même passe-bas) de 
spécifications connues sur 

)

(

ω

j

H

 s'effectue en trois étapes : 

1.  Trouver une fonction associant à toute fréquence 

ω

 des spécifications réelles 

une fréquence 

 des spécifications du passe-base normalisé : 

 

)

f(

ω

=

 (3.38) 

et en déduire les spécifications du passe-bas normalisé. 

2.  Réaliser l'approximation de ce passe-bas normalisé : 

)

(

P

H

 

3. Obtenir 

)

(

p

H

 en remplaçant dans 

)

(

P

H

 par sa valeur tirée de (3.38) : 

 

)

f(

j

p

j

P

=

 

(3.39) 

Il est clair que, si on veut que 

)

(

p

H

 reste une fraction rationnelle, la 

transformation de fréquence f() doit elle-même être une fraction rationnelle. 
Dans les sections qui suivent, nous passons en revue les transformations de 
fréquence nécessaires à l'approximation des passes-bas, passe-hauts, passe-
bandes, et coupe-bandes non normalisés. 

3.3.1 Passe-bas vers passe-bas 

A partir des spécifications d'un filtre passe-bas quelconque, on désire trouver les 
spécifications d'un filtre normalisé passe-bas normalisé. La transformation 
consiste en (Fig. 3.26): 

background image

42     I

NTRODUCTION A LA 

S

YNTHESE DES 

F

ILTRES 

A

CTIFS

 

c

ω

ω

=

 (3.40) 

c'est-à-dire : 

c

p

P

ω

=

 (3.41) 

 

Fig. 3.26 Transformation passe-bas vers passe-bas  

(les bandes passantes sont indiquées en hachuré) 

On remarque qu'à la bande passante 

)

,

0

(

c

ω

 du filtre passe-bas de départ 

correspond par à la bande passante (0,1) du filtre normalisé, ce qui est le 
résultat recherché. 
Cette transformation peut aussi servir à la dénormalisation en fréquence de 
n'importe quel filtre par rapport à la pulsation de référence 

c

ω

. On remarque 

cependant en pratique (voir Exemple 3.10) que ce type de dénormalisation 
conduit le plus souvent à des valeurs très disparates pour les coefficients, ce qui 
provoque parfois des erreurs d’arrondi sur ordinateur. On préfère donc en 
général conserver une approximationsnormalisée en fréquence, en ne réalisant la 
dénormalisation qu’après avoir calculé les composants du filtre (voir 3.4)

3.3.2 Passe-bas vers passe-haut 

La transformation est définie par (Fig. 3.27)

ω

ω

c

=

 (3.42) 

c'est-à-dire : 

p

P

c

ω

=

 (3.43)

12

 

                                       

12

 Le choix de 

ω

ω

c

=

 aurait conduit à 

p

P

c

ω

=

, ce qui aurait eu pour effet fâcheux de faire 

passer les pôles du passe-bas normalisé à gauche de l'axe imaginaire. 

background image

I

NTRODUCTION A LA 

S

YNTHESE DES 

F

ILTRES 

A

CTIFS

     43 

 

Fig. 3.27 Transformation passe-bas en passe-haut 

On remarque que la bande passante du filtre passe-haut 

)

,

(

c

ω

 est transformée 

en la bande passante (0,-1) du filtre normalisé

13

3.3.3 Passe-bas vers passe-bande 

La transformation est définie par (Fig. 3.28)

 

ω

ω

ω

.

2

0

2

B

=

 

(3.44) 

où  B  et 

0

ω

 sont respectivement la largeur de bande et la fréquence centrale 

(moyenne géométrique des extrémités des bandes passantes, ou moyenne 
arithmétique sur un graphique logarithmique) du filtre : 

 

+

+

=

=

c

c

c

c

B

ω

ω

ω

ω

ω

.

2

0

 

(3.45) 

c'est-à-dire : 

 

p

B

p

P

.

2

0

2

ω

+

=

 

(3.46) 

 

Fig. 3.28 Transformation passe-bas en passe-bande 

                                       

13

 La bande 

)

,

(

c

ω

−∞

 est par ailleurs transformée en la bande passante (0,+1) 

background image

44     I

NTRODUCTION A LA 

S

YNTHESE DES 

F

ILTRES 

A

CTIFS

 

On remarque que la bande passante 

)

,

(

+

c

c

ω

ω

 du filtre passe-bande est 

transformée en la bande (-1,1) du filtre normalisé à la condition que les relations 
(3.45) soient respectées. Ces relations ont en effet été obtenues à partir des 
équations suivantes: 

+

+

=

=

c

c

c

c

B

B

ω

ω

ω

ω

ω

ω

.

1

.

1

2

0

2

2

0

2

 (3.47) 

La transformation inverse en fréquence est déduite de (3.44) : 

2

.

)

2

.

(

2

.

)

2

.

(

2

2

0

2

2

0

+

=

+

+

=

+

B

B

B

B

ω

ω

ω

ω

 (3.48) 

ce qui montre qu'à chaque valeur de 

 correspondent deux valeurs de 

ω

 et que 

l'on a toujours 

2

0

.

ω

ω

ω

=

+

c

c

, c'est-à-dire que les caractéristiques des filtres passe-

bande obtenus par transformation d'un filtre passe-bas normalisé sont en 
symétrie géométrique autour de 

0

ω

. On ne pourra donc qu'engendrer une 

catégorie très particulière de filtres passe-bande: ceux pour lesquels les 
spécifications des deux bandes atténuées sont quasi les mêmes et en symétrie 
géométrique. Il est clair que pour bon nombre de filtres passe-bande ne 
respectant pas ces conditions, d'autres méthodes (numériques, cette fois) de 
calcul de leur fonction de transfert conduiront à des filtres de degré plus faible 
donc plus économiques à réaliser. 
Exemple 3.10 

Calculons l'approximation de Chebyshev I d'un filtre passe-bande dont les spécifications sont 
données à la Fig. 3.31. 

-1

  5.2         6.6           8.4          11.5

)

2

(

f

j

H

π

  (dB)

-26

0

f(kHz)

 

Fig. 3.29.  Spécifications du filtre passe-bande.  

On commence par appliquer la transformation de fréquence (3.44), ce qui conduit à (Fig. 
3.30)

71

.

3

03

.

3

*

2

*

7446

0

=

=

=

+

s

s

π

ω

 

background image

I

NTRODUCTION A LA 

S

YNTHESE DES 

F

ILTRES 

A

CTIFS

     45 

)

(

j

H

  (dB)

-1

1        3.03    3.71

-26

0

 (rad/s)

  

Fig. 3.30.  Spécifications du passe-bas normalisé. 

Les spécifications n'étant pas symétriques, on les rend symétriques en ne retenant que les 
spécifications les plus contraignantes en bande atténuée (3.03,-26dB) : 

[n,wn]=cheb1ord(1,3.03,1,26,'s')

n=

3

[z,p,k]=cheb1ap(n,1);

N=poly(z)*k

N =

0.4913

D=poly(p)

D =

1.0000

0.9883

1.2384 + 0.0000i

0.4913 - 0.0000i

Ce qui correspond (aux arondis de calcul près : les coefficients doivent bien entendu être 
réels) à : 

491

.

0

238

.

1

988

.

0

491

.

0

)

(

2

3

+

+

+

=

P

P

P

P

H

LP

 

Et l'application la transformation[N,D]=Lp2bp(N,D,1,(8400-6600)*2*pi/ sqrt(6600*2*pi*8400*2*pi))

N =

0.0069

0.0000

-0.0000

0.0000

D =

1.0000

0.2389

3.0724

0.4848

3.0724

0.2389

1.0000

1

239

.

0

0724

.

3

485

.

0

0724

.

3

239

.

0

00693

.

0

)

(

2

3

4

5

6

3

+

+

+

+

+

+

=

p

p

p

p

p

p

p

p

H

BP

 

Notons au passage que la dénormalisation n'a été effectuée que partiellement : on a gardé 
une valeur unitaire pour la fréquence centrale 

0

ω

. Si l'on impose 

0

ω

 à sa vraie valeur, on 

trouve en effet des polynômes dont les coefficients auraient été très disparates, ce qui nuit à 
la précision des résultats: 

N=

1.0e+013 *

0

0

0

1.98535055274046

0

0

0

D =

1.0e+028 *

background image

46     I

NTRODUCTION A LA 

S

YNTHESE DES 

F

ILTRES 

A

CTIFS

 

0.00000000000000

0.00000000000000

0.00000000000000

0.00000000000002

0.00000000175628

0.00001624679370

1.04845278464242

La dénormalisation finale par rapport à 

0

ω

 pourra se faire à la synthèse du circuit, en 

modifiant directement les valeurs des éléments utilisés. 

Notons également que l'on aurait pu obtenir ce résultat plus rapidement sous Matlab : 

[n,wn]=cheb1ord([6600 8400]/sqrt(6600*8400),[ 5200 11500]/sqrt(6600*8400),1,26,'s');

[N,D]=cheby1(n,1,wn,'s')

N =

0

0

0

0.0069

0

0

0

D =

1.0000

0.2389

3.0724

0.4848

3.0724

0.2389

1.0000

On peut vérifier que la fonction 

cheby1

 réalise bien en fait l'ensemble des opérations décrites 

plus haut (changement de fréquence, choix des spécifications qui couvrent toutes les autres, 
approximation, dénormalisation). L'utilisation de cette fonction est cependant limitée aux 
filtres simples : il est impossible de spécifier des atténuations différentes dans chacuen des 
bandes atténuées. 

La réponse en fréquence du filtre, et son diagramme pôles-zéros, sont données à la Fig. 
3.31.
 

10

-1

10

0

10

1

-200

-100

0

100

200

Frequency (radians)

P

h

a

s

e

 

(d

e

gr

e

e

s

)

10

0

10

1

10

-4

10

-2

10

0

Frequency (radians)

M

a

g

n

it

u

d

e

-1.5

-1

-0.5

0

0.5

1

1.5

-1

-0.5

0

0.5

1

Real part

I

m

a

gi

n

a

r

p

a

rt

3

 

Fig. 3.31.  Réponse en fréquence et diagramme pôles-zéros du filtre passe-bande, 

normalisé par rapport à 

0

ω

3.3.4 Passe-bas vers coupe-bande 

La transformation est définie par (Fig. 3.32)

 

2

2

0

.

ω

ω

ω

=

B

 

(3.49) 

où  B  et 

0

ω

 sont respectivement la largeur de bande et la fréquence centrale 

(moyenne géométrique des extrémités des bandes passantes, ou moyenne 
arithmétique sur un graphique logarithmique) du filtre : 

 

+

+

=

=

c

c

c

c

B

ω

ω

ω

ω

ω

.

2

0

 

(3.50) 

c'est-à-dire : 

background image

I

NTRODUCTION A LA 

S

YNTHESE DES 

F

ILTRES 

A

CTIFS

     47 

2

0

2

.

ω

+

=

p

p

B

P

 (3.51) 

 

Fig. 3.32 Transformation passe-bas en coupe-bande 

On voit que la transformation (3.49) transforme bien un filtre coupe-bande en 
filtre passe-bas normalisé à la condition que les relations (3.50) soient exactes et 
que le filtre coupe-bande présente une symétrie géométrique, entraînant les 
mêmes remarques que pour les filtres passe-bande. 

3.4 Dénormalisation en fréquence et en impédance 

En général, on mène les approximations sur des spécifications normlisées en 
fréquences, et on réalise la synthèse (chapitre 5) sur les approximations ainsi 
obtenues. Il est en effet très facile de dénormaliser un filtre en fréquence, 
lorsqu’on connaît ses composants : il suffit de diviser les capacités par la 
pulsation de normalisation (

c

ω

)

14

Dans le même ordre d’idées, on réalise en général la synthèse proprement dite 
en choisissant des valeurs normalisées pour certaines impédances (résistances 
de 1 Ohm, capacités de 1 Farad), et on dénormalise le niveau d’impédance 
général en dernier lieu. Il en en effet facile de montrer que la fonction de 
transfert d’un circuit électrique n’est pas modifiée lorsqu’on modifie toutes les 
impédances par une constante (multiplier les résistances et les inductances par 
R

0

, diviser les capacités par R

0

). 

Exercices 

Exercice 3.1 

                                       

14

 Et si le circuit comportait des inductances, on diviserait de même leur valeur par la pulsation de 

normalisation. 

background image

48     I

NTRODUCTION A LA 

S

YNTHESE DES 

F

ILTRES 

A

CTIFS

 

A l'aide d'un simple voltmètre, on cherche à mesurer, avec une précision de 1%, l'amplitude 
d'un signal sinusoidal à 320 Hz dont l'amplitude est de l'ordre de 1 Volt. Ce signal est 
perturbé par un résidu du réseau à 50 Hz dont l'amplitude maximale est du même ordre de 
grandeur que celle du signal a mesurer. Concevoir la fonction coupe-bande du second degré 
qui permettra de faire la mesure. 

Exercice 3.2 

Dans une enceinte acoustique composée de 3 haut-parleurs (grave 20-100 Hz, medium 100-
2000 H, aigu 2000-20000Hz), on cherche à n'envoyer à chaque haut-parleur que les 
composantes spectrales pour lesquelles il a été conçu. Concevoir les fonctions passe-bas, 
passe-bande, et passe-haut du second degré nécessaires. 

Exercice 3.3 

On cherche les degrés de approximations de Butterworth, Chebyshev I et II, et Cauer pour le 
filtre passe bas dont les spécifications en amplitude sont données à la figure suivante : 

Aff

ω

0.6

1.2

3 dB

40 dB

60 dB

0.9

 

Solution 

On peut décomposer ce type de spécifications en deux passe-bas élémentaires (

s

 = 

0.9/0.6=1.5 et A

s

=40; 

s

 = 1.2/0.6=2 et A

s

=60), sachant que la solution à retenir est bien 

entendu celle qui satisfait simultannément aux deux. 

Pour les approximations de Butterworth et Chebyshev I, dont les courbes d'affaiblissement 
passent toutes exactement par le point (1,3dB) et sont d'autant plus croissantes au delà de 
la bande passante que le degré est grand, il est clair que la solution à retenir sera celle de 
degré le plus élevé: 

[n,wn]=buttord(0.6,0.9,3,40,'s')

15

n =

12

[n,wn]=buttord(0.6,1.2,3,60,'s')

n =

10

[n,wn]=cheb1ord(0.6,0.9,3,40,'s')

n =

6

[n,wn]=cheb1ord(0.6,1.2,3,60,'s')

n =

6

On garde donc respectivement un degré 12 et 6 pour Butterworth et Chebyshev I. 

                                       

15

 Matlab réalise automatiquement la normalisation en fréquence. On aurait donc obtenu le même 

résultat avec : 

[n,wn]=buttord(0.6,0.9,3,40,'s')

background image

I

NTRODUCTION A LA 

S

YNTHESE DES 

F

ILTRES 

A

CTIFS

     49 

Pour Chebyshev2 et Cauer, on doit imposer l'atténuation maximale présente dans les 
spécifications pour la bande atténuée, mais la fréquence à laquelle cette atténuation doit être 
satisfaite peut en principe être ajustée (par essais successifs, à l'aide d'un ordinateur) 
quelque part entre 0.9 et 1.2. On choisit en général le cas extrême (

s = 1.5 et Am=60) : 

[n,wn]=cheb2ord(0.6,1.2,3,60,'s')

n =

6

[n,wn]=ellipord(0.6,1.2,3,60,'s')

n =

5

Exercice 3.4 

On cherche les degrés de approximations de Butterworth, Chebyshev I et II, et Cauer pour le 
filtre passe bas dont les spécifications en amplitude sont données à la figure suivante : 

Aff

f (Khz)

2.5

4

1 dB

40 dB

3.4

0.5 dB

0.2 dB

3

 

Solution 

On peut décomposer ce type de spécifications en trois passe-bas élémentaires (0-2500 à 
0.2dB  et 4000-Inf  à 40dB; 0-3000 à 0.5dB et 4000-Inf  à 40dB; 0-3400 à 1dB et 4000-Inf 
à 40dB), sachant que la solution à retenir est celle qui satisfait simultannément aux deux. 

Pour l'approximation de Butterworth, il n'est pas évident a priori de trouver lequel des trois 
ensembles de spécifications conduit à une courbe d'affaiblissement qui couvre les deux 
autres. On peut donc les tester un à un et vérifier : 

[n,wn]=buttord(2500,4000,0.2,40,'s')

16

n=

14

[z,p,k]=buttap(n);

eps=sqrt(10^(0.2/10)-1);

p=p*(1/eps)^(1/n);

D=poly(p);

N=D(n+1);

aff=20*log10(abs(freqs(N,D,[3000/2500 3400/2500])))

aff =

-9.4294

-24.1405

[n,wn]=buttord(3000,4000,0.5,40,'s')

n =

20

                                       

16

 En toute rigueur, on devrait fournir des valeurs de pulsation, et non de fréquences, en entrée de 

la fonction de calcul du degré. Ca n'a pas d'importance ici, dans la mesure où le degré d'un filtre 
n'est fonction que des rapports de fréquence (c'est d'ailleurs ce qui permet le passage par un filtre 
normalisé en fréquence). 

background image

50     I

NTRODUCTION A LA 

S

YNTHESE DES 

F

ILTRES 

A

CTIFS

 

[z,p,k]=buttap(n);

eps=sqrt(10^(0.2/10)-1);

p=p*(1/eps)^(1/n);

D=poly(p);

N=D(n+1);

aff=20*log10(abs(freqs(N,D,[2500/3000 3400/3000])))

aff =

-0.0001

-9.0527

[n,wn]=buttord(3400,4000,1,40,'s')

n =

33

[z,p,k]=buttap(n);

eps=sqrt(10^(0.2/10)-1);

p=p*(1/eps)^(1/n);

D=poly(p);

N=D(n+1);

aff=20*log10(abs(freqs(N,D,[2500/3400 3000/3400])))

aff =

1.0e-004 *

-0.0000

-0.5290

On retient donc un degré 33 pour Butterworth. Notons en passant que le calcul sur les 
spécifications extrêmes (0-3400 à 0.2dB  et 4000-Inf  à 40dB) fournit un ordre 38. 

Pour l'approximation de Chebychev I et de Cauer, on doit imposer une atténuation minimale 
en bande passante (0.2dB), mais on peut chercher à optimiser numériquement la position 
optimale de la fréquence de coupure à imposer. On adopte en général les spécifications 
extrêmes (0-3400 à 0.2dB  et 4000-Inf  à 40dB) : 

cheb1ord(3400,4000,0.2,40,'s')

n =

12

ellipord(3400,4000,0.2,40,'s')

n =

6

Pour Chebyshev II, dont les courbes d'affaiblissement passent toutes exactement par le point 
(4000Hz, 40dB) et prennent des valeurs d'autant plus faibles en bande passante que le degré 
est grand, il est clair que la solution à retenir sera celle de degré le plus élevé: 

[n,wn]=cheb2ord(2500,4000,0.2,40,'s')

n=

7

[n,wn]=cheb2ord(3000,4000,0.5,40,'s')

n =

8

[n,wn]=cheb2ord(3400,4000,1,40,'s')

n =

8

On retient donc un degré 8 pour Chebyshev II. 

Exercice 3.5 

On désire calculer, pour quatre types d'approximation (Butterworth, Chebyshev I, Chebyshev 
II, et Cauer), et en passant explicitement par un changement de fréquence vers un filtre 
passe-bas normalisé, la fonction de transfert d'un filtre passe-bande dont les spécifications 
sont données à la figure suivante : 

background image

I

NTRODUCTION A LA 

S

YNTHESE DES 

F

ILTRES 

A

CTIFS

     51 

-1

  0.5          1              2              6

)

2

(

f

j

H

π

  (dB)

-50

-30

0

f(kHz)

 

Solution 

La transformation du passe-bande en passe-bas normalisé conduit aux spécifications 
suivantes : 

)

(

j

H

LP

  (dB)

-1

1        3.5  5.666

-50

0

 (rad/s)

-30

 

a. Butterworth 

Le gain logarithmique étant d'autant plus faible dans la bande atténuée que le degré est 
élevé, le degré du filtre sera imposé par les spécifications les plus contraignantes entre les 
deux points de cassures potentiels : -30 dB à 3.5 et -50 dB à 5.666. On trouve dans le 
premier cas : 

[n,wn]=buttord(1,3.5,1,30,'s')

n =

4

[n,wn]=buttord(1,5.666,1,50,'s')

n =

4

ou, de façon plus explicite : 

[

]

4

1

296

,

3

1

)

5

,

3

log(

.

2

)

1

10

1

10

log(

1

,

0

3

=

+

=

+

ù

ê

ê

ê

ê

ë

é

=

n

 

[

]

4

1

708

,

3

1

)

666

,

5

log(

.

2

)

1

10

1

10

log(

1

,

0

5

=

+

=

+

ú

ú

ú

ú

ù

ê

ê

ê

ê

ë

é

=

n

 

On retient donc la valeur n=4.  

[z,p,k]=buttap(n);

eps=sqrt(10^(1/10)-1);

background image

52     I

NTRODUCTION A LA 

S

YNTHESE DES 

F

ILTRES 

A

CTIFS

 

p=p*(1/eps)^(1/n);

D=poly(p);

N=D(n+1);

On peut facilement calculer (sous Matlab ou à la machine) que l'affaiblissement obtenu dans 
la bande atténuée est de 37.66 dB en 

5

,

3

=

 et de 54.39 dB en 

666

,

5

=

20*log10(abs(freqs(N,D,[3.5 5.666])))

ans =

-37.6579

-54.3939

On procède ensuite au changement de fréquence, mais on maintient une valeur normalisée 
pour la fréquence centrale du filtre (la dénormalisation finale sera faite à la syntheèse 
proprement dite) : 

[Nbut,Dbut]=Lp2bp(N,D,1,1000*2*pi/ sqrt(2000*2*pi*1000*2*pi))

Nbut =

0.4913

0.0000

0.0000

0.0000

0.0000

Dbut =

1.0000

2.1878

6.3931

8.0967

11.2776

8.0967

6.3931

2.1878

1.0000

b. Chebyshev I 

Par un raisonnement semblable à celui qui a été tenu pour le filtre de Butterworth: 

[n,wn]=cheb1ord(1,3.5,1,30,'s')

n =

3

[n,wn]=cheb1ord(1,5.666,1,50,'s')

n =

3

ou, de façon plus explicite : 

[

]

3

1

505

,

2

1

)

5

,

3

cosh(

)

1

10

1

10

cosh(

1

,

0

3

=

+

=

+

ù

ê

ê

ê

ê

ë

é

=

arc

arc

n

 

[

]

3

1

944

,

2

1

)

666

,

5

cosh(

)

1

10

1

10

cosh(

1

,

0

5

=

+

=

+

ù

ê

ê

ê

ê

ë

é

=

arc

arc

n

 

[z,p,k]=cheb1ap(n,1);

N=k*poly(z);

D=poly(p);

L'affaiblissement réalisé vaut 38,27 dB en 

5

,

3

=

 et 51,17 dB en 

666

,

5

=

20*log10(abs(freqs(N,D,[3.5 5.666])))

ans =

-38.2689

-51.1642

et finalement : 

[Ncheb1,Dcheb1]=Lp2bp(N,D,1,1000*2*pi/ sqrt(2000*2*pi*1000*2*pi))

Ncheb1 =

0.1737

0.0000 - 0.0000i

0.0000 + 0.0000i

0.0000 + 0.0000i

Dcheb1 =

background image

I

NTRODUCTION A LA 

S

YNTHESE DES 

F

ILTRES 

A

CTIFS

     53 

1.0000

0.6989 + 0.0000i

3.6192 + 0.0000i

1.5714 + 0.0000i

3.6192 + 0.0000i

0.6989 + 0.0000i

1.0000 - 0.0000i

c. Chebyshev 

II 

On considère les spécificatoins les plus contraingnantes (50dB en 3.5) : 

[n,wn]=cheb2ord(1,3.5,1,50,'s')

n=

4

[z,p,k]=cheb2ap(n,50);

N=k*poly(z);

D=poly(p);

[N,D]=lp2lp(N,D,3.5);

17

L'affaiblissement réalisé 

5

,

3

=

 et en 

666

,

5

=

 vaut : 

20*log10(abs(freqs(N,D,[3.5 5.666])))

ans =

-50.0000

-51.0336

[Ncheb2,Dcheb2]=Lp2bp(N,D,1,1000*2*pi/ sqrt(2000*2*pi*1000*2*pi))

Ncheb2 =

0.0032

0.0000 + 0.0000i

0.1676 - 0.0000i

0.0000 + 0.0000i

1.2780 - 0.0000i

0.0000 + 0.0000i

0.1676 - 0.0000i

0.0000 + 0.0000i

0.0032 - 0.0000i

Dcheb2 =

1.0000

2.5382 + 0.0000i

7.2218 + 0.0000i

10.0275 + 0.0000i

13.3928 + 0.0000i

10.0275 + 0.0000i

7.2218 + 0.0000i

2.5382 + 0.0000i

1.0+ 0.0000i

d. Cauer 

On considère les spécifications les plus contraingnantes (50dB en 3.5) : 

[n,wn]=ellipord(1,3.5,1,50,'s')

n=

3

[z,p,k]=ellipap(n,1,50);

N= k*poly(z);

D= poly(p);

L'affaiblissement réalisé 

5

,

3

=

 et en 

666

,

5

=

 vaut : 

20*log10(abs(freqs(N,D,[3.5 5.666])))

ans =

-50.9526

-50.6055

[Nel,Del]=Lp2bp(N,D,1,1000*2*pi/ sqrt(2000*2*pi*1000*2*pi))

Nel =

0.0227

0.0000

0.2249

0.0000

0.0227

0.0000

Del =

1.0000

0.6953

3.6205

1.5701

3.6205

0.6953

1.0000

Nous pouvons maintenant nous permettre d'afficher les réponses en fréquences de ces 
filtres : 

[H,w]=freqs(Nbut,Dbut,logspace(-1,1,500));

loglog(w,abs(H));

hold on;

                                       

17

 Ceci constitue en fait une transformation de fréquence; nous verrons plus loin comment on la 

réalise. 

background image

54     I

NTRODUCTION A LA 

S

YNTHESE DES 

F

ILTRES 

A

CTIFS

 

[H,w]=freqs(Ncheb1,Dcheb1,logspace(-1,1,500));

loglog(w,abs(H),'--');

[H,w]=freqs(Ncheb2,Dcheb2,logspace(-1,1,500));

loglog(w,abs(H),'-.');

[H,w]=freqs(Nel,Del,logspace(-1,1,500));

loglog(w,abs(H),':');

10

-1

10

0

10

1

10

-5

10

-4

10

-3

10

-2

10

-1

10

0

 

10

0

10

0

 

 

background image

CHAPITRE 4  

SENSIBILITE 

Nous verrons au chapitre suivant comment on réalise en pratique des circuits 
électriques (LC : inductances et capacités) et électroniques (RCAO : résistances, 
capacités, et amplis ops) qui possèdent une transmittance donnée. Avant 
d'aborder ce problème, il nous fait cependant étudier la sensibilité de tels circuits 
à leurs composants (R, C, AO).  
Les composants sont affectés d'imprécisions et d'effets parasites qui déforment 
leurs caractéristiques. Les imperfections les plus importantes sont: 

=

Les valeurs des résistances et des capacités différentes des valeurs nominale. 
Ces valeurs nominames sont en effets garanties par les constructeurs avec 
une tolérance qui peut aller jusque 20%. 

=

Le gain fini des amplificateurs opérationnels, et dépendant de la fréquence; 

=

La dépendance des éléments passifs et des amplificateurs opérationnels à la 
température et le vieillissement. 

=

On pourrait ajouter certains facteurs comme les capacités parasites, les 
variations d'impédances d'entrée et de sortie des amplificateurs 
opérationnels, mais leur influence sur le comportement des filtres est 
mineure. 

L'étude de la sensibilité d'un circuit à ces variations conditionne le choix des 
structures que nous retiendrons pour la synthèse. 

4.1 Définition 

Soit une fonction f  (gain logarithmique, facteur de qualité, position d'un pôle, 
d'un zéro, etc.) d'un ensemble de paramètres 

k

x

x

x

,

,

2

1

 

(valeurs des résistances, 

capacités, gains des amplis ops, fréquence, etc.); on la note donc 

)

,

,

(

2

1

k

x

x

x

f

Imaginons qu'on modifie légèrement les valeurs des paramètres  

k

x

x

x

,

,

2

1

 

autour d'une valeur de départ 

0

0

2

0

1

,

,

k

x

x

x

Il est clair qu'on peut toujours écrire, 

au premier ordre, que la variation (absolue) de est une combinaison linéaire des 
variations élémentaires des paramètres : 

i

i

x

i

x

x

f

f

i

0

 (4.1) 

background image

56     I

NTRODUCTION A LA 

S

YNTHESE DES 

F

ILTRES 

A

CTIFS

 

On en déduit que la variation relative de (c.-à-d. la variation de rapportée à sa 
valeur initiale f

0

) est elle même une combinaison linéaire des variations rélatives 

des paramètres : 

ù

ê

ë

é

=

ú

ù

ê

ë

é

i

i

i

x

i

i

i

i

x

i

x

x

x

f

f

x

x

x

f

f

f

f

i

i

0

0

0

0

 (4.2) 

Les coefficients de cette combinaison linéaire sont appelés sensibilités  de  P  par 
rapport à chacun des 

k

x

x

x

,

,

2

1

 :

 

0

i

i

x

i

i

f

x

x

f

f

x

S

ù

ê

ë

é

=

 (4.3) 

La sensibilité n'est donc rien d'autre que l'expression mathématique de réponse à 
la question suivante : "si on modifie tel paramètre de n%, de combien de % (m
la grandeur f varie-t-elle ?". Le rapport m/n est la sensibilité de f par rapport à ce 
paramètre. 
Il est fondamental à ce stade de bien comprendre également que la sensibilité 

f

x

i

S

 est fonction du point de repos 

0

i

x

. Ainsi, si on considère par exemple une 

grandeur 

)

,

(

ω

R

f

fonction de la valeur d'une résistance et de la fréquence, il est 

clair que 

f

R

S

 est une fonction de la fréquence. On la notera donc plutôt 

)

(

ω

f

R

S

Exemple 4.1 

Calculons la sensibilité d'un polynôme 

0

1

...

)

(

a

x

a

x

a

x

p

n

n

+

+

+

=

 par rapport à un de ses 

coefficients 

i

a

 : 

)

(

)

(

)

(

x

p

x

a

a

x

p

x

p

a

S

i

i

i

i

p

a

i

=

=

 (4.4) 

Il est clair que cette sensibilité est fonction de x,  et  tend  vers  l'infini  au  droit  de  tous  les 
zéros du polynôme. On résume souvent cette constatation en disant qu'un polynôme est très 
sensible à une variation de ses coefficients

De la même façon, les sensibilités d'une fraction rationnelle : 

 

0

1

0

...

...

)

(

a

p

a

p

a

b

bp

p

b

p

H

n

n

m

m

+

+

+

+

+

+

=

 

 par rapport à un de ses coefficients 

i

a

 ou 

i

b

 est donnée par : 

)

(

)

(

)

(

)

(

p

D

p

a

a

p

H

p

H

a

S

i

i

i

i

p

H

a

i

=

=

   et   

)

(

)

(

)

(

)

(

p

N

p

b

b

p

H

p

H

b

S

i

i

i

i

p

H

b

i

=

=

 (4.5) 

Ces sensibilités sont elles aussi fonction de p, et tendent vers l'infini au droit de tous les 
zéros ou pôles du polynôme. 

4.2 Propriétés 

On vérifiera à titre d'exercice les propriétés suivantes (où est une constante et 
où et sont deux fonctions de x) : 

f

x

kf

x

S

S

=

   

(4.6) 

f

x

f

x

S

S

=

/

1

 (4.7) 

background image

I

NTRODUCTION A LA 

S

YNTHESE DES 

F

ILTRES 

A

CTIFS

     57 

f

x

f

x

S

n

S

n

=

 (4.8) 

g

x

f

x

fg

x

S

S

S

+

=

 (4.9) 

g

x

f

x

g

f

x

S

S

S

=

)

(

 (4.10) 

f

x

f

k

x

S

f

k

f

S

+

=

+

 (4.11) 

4.3 Sensibilité d'une section du second degré à ses 

composants 

Considérons une fonction de transfert générale du second degré : 

 

2

2

2

2

).

/

(

).

/

(

.

)

(

p

p

p

z

z

z

p

Q

p

p

Q

p

K

p

H

ω

ω

ω

ω

+

+

+

+

=

 

(4.12) 

où 

p

ω

 et 

p

Q

 sont respectivement la pulsation de cassure et le facteur de qualité 

des pôles de la cellule du second degré. 
Nous nous intéresserons ici à la sensibilité de 

)

(

ω

j

H

 par rapport aux paramètres 

de l'équation (4.12) et, en particulier, à sa sensibilité dans sa bande passante, ce 
qui revient à ne considérer que les sensibilités par rapport aux pôles, puisque 
nous avons vu qu chapitre 3 que les caractéristiques de la bande passante 
dépendent essentiellement de leur position (la position des zéros influant 
essentiellement sur l'allure de la bande atténuée). 
Si  x  représente la valeur d'un composant quelconque du circuit implémentant 
(4.12), on peut toujours écrire (pour les sensibilités en bande passante) : 

 

p

p

p

p

Q

x

H

Q

x

H

K

x

H

x

S

S

S

S

S

S

+

+

ω

ω

 

(4.13) 

Calculons l'expression des sensibilités apparaissant dans (4.13) : 

2

2

1

H

H

p

p

S

S

ω

ω

=

 

2

2

2

2

2

2

2

2

)

.

(

)

(

)

(

)

(

)

(

)

(

p

p

p

Q

j

N

j

D

j

N

j

H

ω

ω

ω

ω

ω

ω

ω

ω

+

=

=

 (4.14) 

2

2

)

(

)

(

2

1

2

1

2

ω

ω

ω

ω

ω

ω

j

D

j

D

S

S

p

p

D

H

p

p

=

=

 (4.15) 

2

2

2

2

2

2

2

)

.

(

)

(

)

.

(

)

(

2

p

p

p

p

p

p

H

Q

Q

S

p

ω

ω

ω

ω

ω

ω

ω

ω

ω

+

+

=

 (4.16) 

On trouve de même, par un calcul analogue : 

background image

58     I

NTRODUCTION A LA 

S

YNTHESE DES 

F

ILTRES 

A

CTIFS

 

2

2

2

2

2

)

.

(

)

(

)

.

(

p

p

p

p

p

H

Q

Q

Q

S

p

ω

ω

ω

ω

ω

ω

+

=

 (4.17) 

Si on calcule ces sensibilités dans un domaine entourant 

p

ω

, on obtient 

facilement les valeurs maximales suivantes : 

1

)

max(

=

H

Q

p

S

   en 

p

ω

ω

=

 (4.18) 

p

p

H

Q

Q

S

p

1

1

)

max(

+

ω

   en 

ö

ç

ç
è

æ

+

p

p

Q

2

1

1

ω

ω

   (quand 

p

Q

 est grand)  

(4.19) 

p

p

H

Q

Q

S

p

1

1

)

min(

ω

   en 

÷

÷ö

ç

ç
è

æ

p

p

Q

2

1

1

ω

ω

   (quand 

p

Q

 est grand)  

(4.20) 

Les courbes correspondantes sont présentées aux Fig. 4.1 et Fig. 4.2. On y 
observe que les sensibilités sont toujours maximales au droit des fréquences de 
cassure. Il est également important de constater que les échelles respectives de 
ces figures sont très différentes : la sensibilité de 

)

(

ω

j

H

 à 

p

ω

 (c.-à-d. par 

rapport au module des pôles) est de l'ordre de 

p

Q

fois supérieure à la sensibilité 

de 

)

(

ω

j

H

 à 

p

Q

 (c.-à-d. par rapport à la position angulaire des pôles)! Cette 

conclusion est d'autant plus importante que, pour les filtres sélectifs, les facteurs 
de qualité prennent des valeurs importantes.  
Cette dernière remarque est par ailleurs totalement indépendante des circuits qui 
seront utilisés en pratique pour implémenter une cellule du second degré. Il 
s'ensuit, selon (4.13) que, si on veut que la variations de 

)

(

ω

j

H

 par rapport aux 

éléments d'un circuit implémentant une cellule du second degré ne soit pas 
influencée de façon prépondérante par la sensibilité de 

)

(

ω

j

H

 par rapport à 

p

ω

il convient si possible de choisir des structures dont la fréquence de cassure 
présente une faible sensibilité par rapport aux éléments. 

 

background image

I

NTRODUCTION A LA 

S

YNTHESE DES 

F

ILTRES 

A

CTIFS

     59 

Fig. 4.1 Courbes de sensibilité à 

p

ω

 en fonction de la fréquence normalisée 

p

ω

ω

/

 

 

Fig. 4.2 Courbes de sensibilité à 

p

Q

 en fonction de la fréquence normalisée 

p

ω

ω

/

 

4.4 Sensibilité d'un filtre de degré quelconque à ses 

composants 

Considérons à présent la forme générale : 

 

+

+

+

+

=

=

i

p

p

p

z

z

z

i

i

i

i

i

i

i

i

i

p

Q

p

p

Q

p

K

p

H

p

H

2

2

2

2

).

/

(

).

/

(

.

)

(

)

(

ω

ω

ω

ω

 

(4.21) 

L'expression (4.13) devient : 

 

+

+

i

Q

x

H

Q

i

x

H

i

K

x

H

x

i

p

i

p

i

p

i

p

i

S

S

S

S

S

S

ω

ω

 

(4.22) 

Il est clair par conséquent qu'une implémentation directe de la fonction de 
transfert 

)

(

p

H

 conduirait à une grande sensibilité aux éléments, dans la mesure 

où une modification de n'importe lequel des éléments pourrait avoir une influence 
sur la position de n'importe quel pôle

Pour contourner ce problème, on a classiquement recours à deux types de 
structures : la cascade de cellules du second degré  et la simulation de circuits LC 
en échelle. 

4.4.1  Cascade de cellules du second degré 

Une réalisation par cascade de cellules du second degré présente l'avantage que 
chaque élément n'influe que sur les valeurs d'une paire de pôles, ce qui 
permettra de réduire la sensibilité globale du filtre à ses éléments. L'expression 
(4.22) devient : 

 

p

p

i

i

i

p

p

i

i

Q

H

H

H

K

x

x

x

Q

x

S

S

S

S

S

S

ω

ω

+

+

 

(4.23) 

où l’indice indique la cellule à laquelle appartient le composant x

background image

60     I

NTRODUCTION A LA 

S

YNTHESE DES 

F

ILTRES 

A

CTIFS

 

Ce type de structure est par ailleurs plus simple à concevoir, et plus modulaire 
(les blocs du second degré se ressembleront souvent très fort). 
Il reste maintenant à étudier les sensibilités de 

i

p

ω

 par rapport aux composants 

de la cellule. 

4.4.1.1 Sensibilité par rapport aux composants passifs 

Malheureusement, les sensibilités des 

i

p

ω

 par rapport aux composants passifs ne 

peuvent être rendues arbitrairement faibles. Ainsi, nous verrons par exemple au 
chapitre 5 que la pulsation 

i

p

ω

 d'une cellule élémentaire avec deux capacités est 

toujours inversement proportionnelle à la racine carrée des capacités ce qui 
conduit à : 

1/ 2

pi

C

S

ω

= −

 

Ceci limite considérablement l'utilisation des filtres cascade à cause de leur 
sensibilité à la précision des éléments passifs et peut donc demander de pouvoir 
régler les valeurs des 

i

p

ω

 et des 

i

p

Q

 par ajustage

18

 des valeurs des composants 

lorsque la valeur de 

i

p

Q

 devient importante. 

4.4.1.2 Sensibilité par rapport au gain de l’ampli op – Produit 

gain-sensibilité 

Un amplificateur opérationnel présente toujours un gain en boucle ouverte fini A

0

dont la variation par rapport à la valeur nominale peut être importante (60% par 
exemple). 
Afin de réduire la sensibilité du circuit à ces variations de gain, on monte en 
général l’ampli op en contre-réaction positive (ampli non-inverseur) ou négative 
(ampli inverseur). Ces configurations sont données à la Fig. 4.3. 

R

1

R

2

=(k-1)R

1

V

1

 

V

2

R

1

R

2

=(k-1)R

1

 

V

1

V

2

 

 

Fig. 4.3 a. Ampli op en contre-réaction positive.  b. Contre-réaction négative. 

Les gains en boucle fermée sont donnés respectivement par : 

                                       

18

 Les composants sont fournis par les constructeurs avec une certain tolérance sur leur valeur 

nominale. L’ajustage consiste à mesurer la valeur réelle d’un élément, et éventuellement à la 
modifier en conséquence. Cette opération est bien évidemment coûteuse, et on l’évite autant que 
possible. 

background image

I

NTRODUCTION A LA 

S

YNTHESE DES 

F

ILTRES 

A

CTIFS

     61 

 

2

1

0

1

V

K

H

K

V

K A

+

=

=

+

 

(4.24) 

 

2

1

0

1

(

1)

1

V

K

H

K

V

K A

=

= −

≈ −

+

 

(4.25) 

Et on obtient facilement les sensibilités de ces gains par rapport à A

0

 : 

 

0

0

0

0

1

H

A

K A

H

S

K A

A

+

+

=

=

+

 

(4.26) 

 

0

0

0

0

(

1)

1

H

A

K A

H

S

K

K A

A

=

≈ −

>>

+

 

(4.27) 

On constate effectivement que cette sensibilité est nettement inférieure à 1 (sa 
valeur initiale, en boucle ouverte). 
Intéressons-nous à présent à la sensibilité d’une grandeur quelconque (

p

ω

 ou 

p

Q

) d’une cellule du second degré par rapport à A

0

 : 

 

0

0

0

0

0

P

A

H

P

P

P

A

A

H

H

H

S

S

S

S

A

A

+−

+−

+−

+−

Γ

=

=

=

 

(4.28) 

où on introduit la notion de produit gain-sensibilité 

P

A

0

Γ

, produit du gain en boucle 

fermée par la sensibilité de à ce gain en boucle fermée. Au contraire de 

P

A

S

0

(qui 

est inversement proportionnelle à A

0

), 

P

A

0

Γ

 est indépendante de l’ampli op utilisé, 

mais est par contre fonction de la structure utilisée pour la contre-réaction. C’est 
donc plutôt cette grandeur qu’on cherche à minimiser lors du choix des 
structures pour l’implémentation des cellules du second degré. 
Pour chaque structure du second degré, les variations relatives des 

i

p

ω

 et des 

i

p

Q

 par rapport aux résistances, capacités et gains des amplificateurs seront 

finalement données par : 

2

1

1

1

2

1

1

1

.

.

.

.

.

.

C

AO

R

p

p

p

i

i

i

C

AO

R

p

p

p

i

i

i

N

N

N

p

i

i

i

C

R

A

i

i

i

p

i

i

i

N

N

N

Q

Q

Q

p

i

i

i

C

R

A

i

i

i

p

i

i

i

C

R

A

S

S

C

R

A

Q

C

R

A

S

S

Q

C

R

A

ω

ω

ω

ω

ω

=

=

=

=

=

=

=

+

+ Γ

=

+

+ Γ

 (4.29) 

4.4.2 Simulation de circuits LC en échelle 

Si on reprend l’expression générale de la sensibilité de 

( )

H p

 par rapport à un 

composant x, il vient : 

 

( )

( )

( )

( )

( ) ( )

H

x

x

N p

D p

S

D p

N p

N p D p

x

x

æ

=

ç

è

 

(4.30) 

Il est alors possible de minimiser la sensibilité en rendant le numérateur de cette 
expressions aussi petit que possible, de façon à contrebalancer les petites valeurs 
prises par le dénominateur à proximité des pôles et des zéros. 
Cette approche conduit à des structures dites par simulation de circuits LC en 
échelle
. Ces structures jouent un rôle important pour la synthèse de filtres très 
sélectifs (là où la cascade de cellules du second degré devient trop sensible). 

background image

62     I

NTRODUCTION A LA 

S

YNTHESE DES 

F

ILTRES 

A

CTIFS

 

Nous ne les étudierons cependant pas ici. 

background image

CHAPITRE 5  

SYNTHESE 

La tendance actuelle de miniaturisation des filtres conduit à l'élimination des 
inductances grâce à l'utilisation de composants actifs tels que les amplificateurs 
opérationnels: ce sont les filtres "actifs". La théorie des filtres actifs comportent 
plusieurs classes de méthodes que l'on peut grouper essentiellement en deux 
grandes catégories: les filtres actifs qui "imitent" les filtres LC et les filtres actifs 
constitués d'une mise en cascade de cellules élémentaires du second ordre; c'est 
l'étude de ces derniers qui constitue le propos de ce chapitre. 
La mise en cascade de cellules élémentaires du second ordre constitue en effet la 
méthode la plus fréquemment utilisée de conception de filtres actifs répondant à 
des spécifications modérées

Les raisons de ce choix sont simples. Dans les systèmes de communications et 
de traitement de données modernes, on utilise du traitement numérique des 
signaux qui ne demande que de périphériques analogiques simples (filtres de 
garde, filtres anti-recouvrement). D'un autre coté, les exigences de faible 
consommation de puissance sont de plus en plus impératives. Dans de telles 
applications, la conception de filtres actifs par cascade de cellules du second-
ordre construites autour d'un seul amplificateur opérationnel paraît une solution 
quasi idéale. Pour des filtres plus sélectifs, c'est-à-dire pour des filtres pour 
lesquels des conditions de faible sensibilité aux composants sont indispensables, 
on peut utiliser des cellules élémentaires qui comprennent plusieurs 
amplificateurs opérationnels. 
La conception par mise en cascade de cellules élémentaires présente en outre le 
grand avantage d'une extrême simplicité, de réglages faciles et d'une faible 
consommation de puissance. Dans la plupart des applications industrielles, ces 
filtres se caractérisent par un faible volume de production et l'utilisation de 
technologies peu sophistiquées.  
Comme nous l'avons fait pour l'approximation, nous envisagerons 
successivement la synthèse de fractions rationnelles du premier (5.1) et second 
degré (5.2, 5.3)
 et la synthèse de fractions rationnelles quelconques par mise en 
cascade de cellules du second degré (5.4). 

5.1 Synthèse de cellules du premier degré 

Il s'agit d'un problème trivial. Imaginons que l'on cherche à synthétiser une des 
deux formes générales :  

background image

64     I

NTRODUCTION A LA 

S

YNTHESE DES 

F

ILTRES 

A

CTIFS

 

 

a

p

b

p

K

p

H

+

+

=

)

(

 

(5.1) 

 

a

p

K

p

H

+

=

1

)

(

 

(5.2) 

Un simple circuit passif RC suffit pour l'obtenir (Fig. 5.1).

19

  

R

1

R

3

R

2

C

 

Fig. 5.1  Cellule générale du premier degré. 

On montrera en effet à titre d'exercice que : 

)

(

1

1

)

(

)

(

3

2

2

3

2

1

3

2

R

R

C

p

C

R

p

R

R

R

R

R

p

H

+

+

+

+

=

 (5.3) 

On obtient alors facilement la valeur des éléments en identifiant cette expression 
avec les précédentes

20

Il est important de noter que ce type de cellule ne synthétise la transmittance 
désirée que si elle est connectée à une source de tension parfaite (d’impédance 
nulle) et à une charge d’impédance infinie. Dans le cas contraire, il faut 
éventuellement utiliser des amplis opérationnels juant le rôle d’isolateurs 
d’impédance. 

5.2 Synthèse de cellules du second degré 

Un nombre impressionant de structures ont été proposées dans la littérature 
pour synthétiser les cellules du second degré. Des études exhaustives relatives à 
la sensibilité de ces structures par rapport à leurs composants actifs et passifs 
(voir par exemple [8]) ont finalement conduit à une liste de structures optimales, 
dont le choix dépend essentielllement du facteur de qualité des pôles à 
                                       

19

 Ce n'est d'ailleurs pas le seul circuit possible. 

20

 Ceci conduira, pour l'expression (5.2), à imposer R

2

 à 0. 

background image

I

NTRODUCTION A LA 

S

YNTHESE DES 

F

ILTRES 

A

CTIFS

     65 

synthétiser. Puisqu'il a été montré à la section 4.3 que la sensibilité des sections 
du second degré à 

p

ω

est une fonction directe du facteur de qualité Q

p

, il paraît 

en effet assez naturel d'introduire des structures de cellules du second degré 
différentes suivant les domaines de valeur du facteur de qualité :  

=

Structures pour facteurs de qualité inférieurs à 2 (5.2.1)

=

Structures pour facteurs de qualité compris entre 2 et 20 (5.2.2). 

=

Structures pour facteurs de qualité supérieurs à 20 (5.2.3)

 

5.2.1 Structures des sections du second degré à facteur de qualité 

inférieur à 2 

Les cellules à faible valeur des facteurs de qualité sont faiblement sensibles. On 
essaye de les choisir les plus simples possibles. Deux topologies sont utilisées en 
pratique, suivant que l'on utilise les amplificateurs opérationnels en réaction 
positive (Fig. 5.2 bas) ou en réaction négative (Fig. 5.2 haut)

 

 

Fig. 5.2  Structures des sections à faible facteur de qualité 

haut : réaction négative   bas : réaction positive 

La structure RC passive qui apparaît dans ces structures (et qui généralise les 
contre-réactions simples qui avait été décrite à la section 4.4.1.2) peut être 
décrite par deux fonctions de transfert élémentaires : 

background image

66     I

NTRODUCTION A LA 

S

YNTHESE DES 

F

ILTRES 

A

CTIFS

 

0

3

2

32

32

0

1

2

12

12

1

3

)

(

)

(

)

(

)

(

)

(

)

(

=

=

=

=

=

=

V

V

V

V

p

d

p

n

p

T

V

V

p

d

p

n

p

T

 (5.4)

21

 

Il est bien connu que les pôles des fonctions de transfert RC passives sont situés 
sur l'axe réel négatif et que par conséquent il n'est pas possible des les utiliser 
pour la synthèse des fonction de transfert résultant des théories de 
l'approximation; par contre, lorsqu'on les utilise en contre-réaction avec des 
amplis ops, nous allons voir qu'il est possible de synthétiser des pôles complexes 
conjugués. 
Dans le cas de la réaction négative, on peut en effet écrire : 

3

32

1

12

2

1

3

).

(

).

(

0

)

.(

V

p

T

V

p

T

V

V

V

V

V

V

V

V

A

V

in

out

+

=

=

=

=

=

=

+

+

 (5.5) 

d'où l'on peut tirer : 

)

(

.

1

)

(

.

/

)

(

32

12

p

T

A

p

T

A

V

V

p

H

in

out

+

=

=

 (5.6) 

Comme le gain de l'amplificateur en boucle ouverte est très important (A>>1)
cette relation devient : 

)

(

)

(

)

(

13

12

p

n

p

n

p

H

=

 

(5.7) 

Les pôles et les zéros de la fonction de transfert sont les zéros de fonctions de 
transfert de réseaux RC passifs : ils peuvent donc être quelconques. 
Dans le cas de la structure à réaction positive, on a : 

3

32

1

12

2

2

2

).

(

).

(

)

1

(

.

V

p

T

V

p

T

V

V

V

V

V

V

V

V

V

in

out

+

=

=

=

=

=

=

+

β

β

 (5.8) 

d'où l'on tire : 

)

(

.

1

)

(

.

/

)

(

32

12

p

T

p

T

V

V

p

H

in

out

β

β

=

=

 (5.9) 

Comme 

1

β

, cette relation devient : 

)

(

)

(

)

(

)

(

32

12

p

n

p

d

p

n

p

H

=

 (5.10) 

De l'examen du dénominateur de cette dernière équation (une différence de deux 
polynômes), il est clair que les pôles de la fonction de transfert peuvent être 
complexes. 

                                       

21

 On peut démontrer que les dénominateurs de ces deux fractions rationnelles sont 

nécessairement identiques. 

background image

I

NTRODUCTION A LA 

S

YNTHESE DES 

F

ILTRES 

A

CTIFS

     67 

L'annexe I passe en revue les différents types de sections du second ordre à 
faible facteur de qualité et en donne la structure ainsi qu'un algorithme de calcul 
des éléments. On peut vérifier que la fonction produit gain-sensibilité associée à 

p

ω

 est nulle pour l'ensemble de ces structures, ce qui n'est pas le cas pour celle 

qui est associée à 

p

Q

,

 

dont la valeur est fournie pour chaque structure. Le choix 

optimum des valeurs des composants passifs vise donc en principe à minimiser 
cette fonction produit gain-sensibilité. 
Remarque: Pour toutes les cellules décrites à l'annexe I, on constate au vu des 
équations qu'il est impossible de régler indépendamment les valeurs de 

p

ω

 et 

p

Q

. Ce fait ne prête pas à conséquence puisque le facteur de qualité (et par 

conséquent la sensibilité 

H

p

S

ω

) est faible. Lorsque le facteur de qualité augmente, 

il est indispensable de pouvoir régler indépendamment les valeurs de 

p

ω

 et 

p

Q

ce qui exige de nouvelles structures pour les sections du second degré. 
Exemple 5.1 

La structure pass-bas de l'annexe I.1 est reprise à la Fig. 5.3. 

 

Fig. 5.3   Structure passe-bas pour faible facteur de qualité 

Le réseau RC qui y correspond est représenté à la Fig. 5.4 (où R

1

 correspond à la mise en 

parallèle de R

11

 et R

12 

: on remplace la tension d'entrée et ces deux résistances par leur 

équivalent de Thévenin). 

1

3

2

4

U

in

 R

12

/(R

11

+R

12

)

 

Fig. 5.4   Réseau RC pour Structure passe-bas pour faible facteur de qualité 

background image

68     I

NTRODUCTION A LA 

S

YNTHESE DES 

F

ILTRES 

A

CTIFS

 

On trouve facilement les fonctions de transfert élémentaires (et on remarque en passant que 
leurs numérateurs sont bien identiques) : 

)

1

(

1

)

1

1

(

1

)

(

)

(

)

(

)

1

(

1

)

1

1

(

1

1

)

(

)

(

)

(

4

3

2

4

3

2

1

4

1

32

32

4

3

2

4

3

2

1

4

2

12

12

pC

R

pC

pC

R

pC

R

pC

R

p

d

p

n

p

T

pC

R

pC

pC

R

pC

R

pC

pC

p

d

p

n

p

T

+

+

+

+

=

=

+

+

+

+

=

=

 (5.11) 

On en déduit H(p) : 

1

3

2

4

1

2

3

2

2

1

3

2

4

3

4

1

3

2

4

2

1

4

4

1

4

3

2

4

3

2

1

4

2

32

12

1

)

1

1

(

1

1

1

1

)

1

(

1

)

1

1

(

1

1

)

(

)

(

)

(

)

(

R

R

C

C

R

C

R

C

p

p

R

R

C

C

R

pC

R

R

C

C

p

R

pC

pC

R

pC

R

pC

pC

R

pC

R

pC

pC

p

n

p

d

p

n

p

H

+

+

+

=

+

+

+

=

+

+

+

+

=

=

 

(5.12) 

Et il vient donc : 

4

2

3

1

2

1

C

C

R

R

p

=

ω

 

(5.13) 

1

3

4

1

2

3

3

1

4

2

3

1

2

1

3

2

1

2

3

4

2

3

1

1

1

1

1

1

1

1

R

R

C

R

C

R

R

R

C

C

R

R

C

R

R

C

R

C

R

C

C

R

R

Q

p

+

=

+

=

ö

ççè

æ

+

=

 

(5.14) 

Et comme H(j

ω

) tend vers 1 quand 

ω

 tend vers 0, on voit que K est réglé par le choix de R

11

 

et R

12 

12

11

12

R

R

R

K

+

=

 (5.15) 

A titre d’exercice, on recommencera les calculs de H(p) en ne faisant plus l’hypothèse d’un 
gain infini, ce qui invaliderait (5.7). On obtient alors une expression de 

p

ω

 et 

p

Q

 qui dépend 

du gain A. L’examen des produits gain sensibilité conduit à : 

0

=

Γ

p

A

ω

 (5.16) 

background image

I

NTRODUCTION A LA 

S

YNTHESE DES 

F

ILTRES 

A

CTIFS

     69 

3

4

1

2

/

R

C

R

C

Q

p

Q

A

p

=

Γ

 

(5.17) 

Les relations (5.13) et (5.14) peuvent bien entendu être inversées, de façon à fournir les 
valeurs des éléments R

1

, R

3

, C

1

et C

4

 connaissant 

p

ω

 et 

p

Q

 (puis R

11

 et R

12

 connaissant R

1

 

et K). On s’impose par exemple les valeurs de C

2

 et C

4

, et on peut montrer à titre d’exercice 

que R

1

 et R

3

 sont bien celles mentionnées à l’annexe I.1. L’inversion fait d’ailleurs apparaître 

une condition sur les valeurs des éléments.  

Notons enfin que la valeur optimale des éléments sera en principe celle qui conduit 
également à minimiser la valeur de (5.17). 

5.2.2 Structures des sections du second degré à facteur de qualité 

compris entre 2 et 20 

Ces structures sont obtenues à partir de celles de la section précédente en les 
modifiant légèrement pour permettre le réglage de 

p

ω

 et 

p

Q

 (Fig. 5.5). On les 

trouve souvent dans la littérature sous le nom de filtres de Sallen et Key. 

 

 

Fig. 5.5   Structures générales pour 

20

2

p

Q

 

haut :  réaction négative 

bas : réaction positive 

background image

70     I

NTRODUCTION A LA 

S

YNTHESE DES 

F

ILTRES 

A

CTIFS

 

La structure à réaction négative diffère de celle de la Fig. 5.2 par le fait qu'on a 
inclus une réaction positive 

α

 dans le circuit; on a donc : 

3

32

1

12

2

1

).

(

).

(

)

.(

/

3

V

p

T

V

p

T

V

V

V

V

V

V

A

V

V

V

V

R

R

R

in

out

out

q

q

+

=

=

=

=

=

=

+

=

+

+

α

α

 (5.18) 

d'où l'on tire : 

α

+

=

=

)

(

.(

1

)

(

.

/

)

(

32

12

p

T

A

p

T

A

V

V

p

H

in

out

 (5.19) 

En tenant compte de la valeur importante du gain en boucle ouverte de 
l'amplificateur opérationnel, cette expression conduit à : 

)

(

.

)

(

)

(

)

(

32

12

p

d

p

n

p

n

p

H

α

=

 (5.20) 

Dans le cas de la structure à réaction positive, la comparaison des Fig. 5.2 et Fig. 
5.5 
montre que la seule différence est que le gain en boucle fermée est 
maintenant 

β

 différent de l'unité : 

R

R

q

/

1

+

=

β

 (5.21) 

ce qui conduit à : 

)

(

.

)

(

)

(

)

(

32

12

p

n

p

d

p

n

p

H

β

=

 (5.22) 

L'annexe II donne la liste des différentes sections élémentaires à facteur de 
qualité moyen, ainsi que leur mode de calcul. Comme dans la section précédente, 
on peut montrer que la fonction produit gain-sensibilité associée à 

p

ω

 est nul 

pour ces structures. 

5.2.3 Structures des sections du second degré à facteur de qualité 

supérieur à 20 

Les cellules présentées à la section précédente sont limitées à des facteurs de 
qualité inférieur à 20 pour deux raisons: le réglage devient impossible pour 
Q

p

>20 et la sensibilité à certains composants passifs est directement 

proportionnelle à la valeur de Q

p.  

Pour pouvoir réaliser des facteurs de qualité plus élevés, il est nécessaire 
d'augmenter le nombre d'amplificateurs opérationnels. De nombreuses cellules à 
plusieurs amplis opérationnels ont été proposées dans le littérature, dont seul un 
petit nombre s’est finalement avéré utile (parce que diminuant la sensibilité du 
circuit aux composants passifs). Parmi ces cellules, celles utilisant le 
convertisseur d’impédance généralisé d’Antoniuou (Fig. 5.6) sont les plus 
répandues. Ce circuit est canonique

22

 en nombre de capacités (2), comme on 

                                       

22

 Un circuit est canonique pour un type de composant lorsqu'il comprend le nombre minimal de ce 

composant tout en réalisant la fonction désirée. 

background image

I

NTRODUCTION A LA 

S

YNTHESE DES 

F

ILTRES 

A

CTIFS

     71 

peut le constater sur les différentes implémentations présentées à l'annexe III. 
On montre par ailleurs qu'on obtient la sensibilité minimale si les deux capacités 
sont choisies identiques et si toutes les résistances sauf une sont égales à une 
valeur R

0

, avec : 

)

/(

1

0

C

R

p

ω

=

 (5.23) 

La résistance restante est calculée pour fixer la valeur du facteur de qualité : 

)

/(

0

C

Q

Q

R

R

p

p

p

q

ω

=

=

 (5.24) 

 

Fig. 5.6   Schéma général des cellules à haut Qp 

L'examen de cette dernière relation montre la grande facilité de réglage de Q

p

En pratique, il n'est pas nécessaire de réaliser exactement la valeur R

0

 

: il est 

plus facile d'utiliser une valeur standard R

d

 proche de R

0

. De plus, cette 

différence entre R

0 

et Rd peut être composée par une simple résistance R

c

 dans 

le circuit de valeur : 

d

c

R

R

R

/

2

0

=

 (5.25) 

Ces circuits sont donc faciles à régler. On montre par ailleurs qu'is sont optimum 
du point de vue de la sensibilité, qu'ils présentent de plus un minimum de bruit 
et un maximum de dynamique. Leur inconvénient est de nécessiter deux amplis 
opérationnels, ce qui en augmente le prix et la consommation. 

5.3 La section du second degré généralisée 

La structure des cellules du second degré présentée jusqu'à présent dépend de la 
fonction de transfert réalisée par cette cellule. Il existe également une cellule du 
second degré universelle 
qui, pour une structure figée, permet de réaliser 
n'importe quelle fonction de transfert du second ordre. 
Soit la fonction de transfert : 

 

2

2

).

/

(

)

(

/

)

(

p

p

p

I

S

p

Q

p

p

N

V

V

p

H

ω

ω

+

+

=

=

 

(5.26) 

Le réarrangement de cette équation conduit à : 

background image

72     I

NTRODUCTION A LA 

S

YNTHESE DES 

F

ILTRES 

A

CTIFS

 

 

I

p

S

p

S

p

S

V

p

p

N

p

V

p

V

Q

V

.

)

(

/

)

/

.(

/

1

2

2

2

+

=

ω

ω

 

(5.27) 

Si on considère par exemple que N(p) = K.p

2

 et que l'on pose

p

T

ω

/

1

=

, l'équation 

(5.27) peut être implémentée par le schéma fonctionnel de la Fig. 5.7, 
comprenant deux intégrateurs. Puisque V

S

 est une fonction passe-haut, (V

S

/pT) 

est une fonction passe-bande et (V

S

/p

2

T

2

) est une fonction passe-bas: les trois 

fonctions sont disponibles simultanément avec les mêmes 

p

ω

 et Q

p

 

Fig. 5.7   Schéma fonctionnel de la cellule généralisée 

 

 

 

background image

I

NTRODUCTION A LA 

S

YNTHESE DES 

F

ILTRES 

A

CTIFS

     73 

Fig. 5.8   La cellule biquadratique généralisée de type KHN 

Ce schéma fonctionnel peut être réalisé de différentes façons qui diffèrent dans la 
réalisation des deux intégrateurs et dans celle du sommateur. Puisque les circuits 
intégrateurs sont facilement réalisables par un circuit comportant un seul 
amplificateur opérationnel (à condition de changer leur signe), il est naturel de 
réarranger le schéma bloc de la Fig. 5.7 en celui de la Fig. 5.8 (haut). 
La fonction de transfert du sommateur vaut : 

LP

BP

p

I

S

V

V

Q

V

K

V

+

=

.

/

1

.

 

Une réalisation d'un tel sommateur est présentée à la Fig. 5.8 (milieu) avec 
comme fonction de transfert : 

LP

BP

I

S

V

V

R

R

R

V

R

R

R

V

+

+

+

=

.

2

.

2

2

1

2

2

1

1

 

De ces deux dernières équations, on déduit : 

)

2

/

1

1

(

2

1

2

/

2

1

p

p

Q

K

Q

R

R

=

=

 

Le circuit complet est présenté à la Fig. 5.8 (bas). Ce circuit est connu dans la 
littérature sous le nom de cellule biquadratique KHN (Kervin, Huelsman, et 
Newcomb). 
On montre par ailleurs que cette cellule présente de faibles sensibilité aux 
composants passifs et actifs. 
On peut déduire de cette cellule une structure légèrement différente qui présente 
l'avantage de n'utiliser que des amplificateurs opérationnels dont l'entrée + est 
connectée à la référence de potentiel (Fig. 5.9). Cette structure est obtenue en 
modifiant le schéma bloc Fig. 5.8 (bas) en celui de la Fig. 5.9 (haut) dans lequel 
la sommation s'effectue dans un circuit intégrateur, ce qui permet de rendre tous 
les poids positifs. Cette cellule est appelée la cellule biquadratique de  Tow-
Thomas
. L'avantage de cette cellule et que le facteur de qualité Qp est déterminé 

par la résistance Q.R et est donc facilement réglable. De plus, le gain K est fixé 
par la résistance d'entrée et peut donc être ajusté sans modifier 

p

ω

 et Q

p

. Le 

seul désavantage de cette cellule est que l'on ne sait plus réaliser la fonction de 
type passe-haut. 

background image

74     I

NTRODUCTION A LA 

S

YNTHESE DES 

F

ILTRES 

A

CTIFS

 

 

 

Fig. 5.9   La cellule biquadratique de TOW-THOMAS 

Dans le cas d'un filtre passe-bande, on obtient : 

2

2

).

/

(

.

/

)

(

p

p

p

p

I

S

p

Q

p

p

K

V

V

p

H

ω

ω

ω

+

+

=

=

 

Les deux structures présentées permettent la réalisation des cellules de type 
passe-bas, passe-bande et passe-haut mais ne peuvent réaliser les cellules de 
type réjecteur de fréquence et passe-tout. Il est cependant facile de modifier la 
cellule KHN en lui ajoutant une cellule de sommation qui permet de réaliser une 
cellule quelconque comme le montre la Fig. 5.10. 

background image

I

NTRODUCTION A LA 

S

YNTHESE DES 

F

ILTRES 

A

CTIFS

     75 

 

Fig. 5.10   La cellule biquadratique KHN modifiée 

Cette dernière structure peut encore être modifiée pour éliminer un amplificateur 
opérationnel, ce qui conduit à la cellule générale de la Fig. 5.11, dont la fonction 
de transfert vaut: 

2

2

2

2

1

3

2

3

).

/

(

/

.

)

/

.

/

).(

/

.(

.

/

/

)

(

p

p

p

p

p

p

I

S

p

Q

p

R

R

R

R

Q

R

r

Q

p

p

R

r

V

V

p

H

ω

ω

ω

ω

+

+

+

+

=

=

 

avec 

RC

p

/

1

=

ω

. L'examen de la forme de H(p) montre bien que l'on peut 

réaliser n'importe quel type de cellule, en choisissant correctement la valeur de 
ses éléments. 

 

Fig. 5.11   La cellule biquadratique généralisée 

background image

76     I

NTRODUCTION A LA 

S

YNTHESE DES 

F

ILTRES 

A

CTIFS

 

5.4 Synthèse par cascade de cellules du second degré 

Dans le cadre de la synthèse des filtres actifs, nous n'avons considéré jusqu'à 
présent que le calcul de sections du second degré. Il est clair que la synthèse 
d'un filtre va conduire à la mise en cascade de plusieurs sections du second 
degré ce qui conduit à deux problèmes distincts: 

=

La constitution optimale des blocs élémentaires du second degré, c'est-à-

dire le problème de l'association pôles-zéros : comment réorganiser les 
fractions rationnelles en un produit de fractions rationnelles élémentaires 
(du premier et second degré) ? Et comment répartir la constante K  du 
filtre au niveau de ces cellules élémentaires? 

=

Le choix de l'ordre de réalisation des cellules élémentaires 

correspondantes. 

La résolution de ces deux problèmes dépend évidemment du critère 
d'optimisation utilisé; les critères qui peuvent être pris en compte sont : 

1. Maximiser la dynamique du filtre, c'est-à-dire admettre des amplitudes 

importantes des signaux d'entrée de chaque cellule sans provoquer de 
distorsion du signal. Il faut donc éviter que des surtensions à la sortie de 
certaines cellules n'entraînent des distorsions dans la cellule suivante. 

2. Maximiser le rapport signal à bruit. Le désavantage des filtres actifs est 

d'engendrer du bruit à l'intérieur du filtre, ce qui explique que le rapport 
signal à bruit est un paramètre important. Chaque ampli opérationnel 
produit un bruit qui lui est propre

23

. Le bruit de chaque ampli est filtré par 

les sections qui le suivent. L’ordre des cellules a donc un effet sur le bruit 
délivré en sortie de la cascade. 

3. Minimiser la sensibilité totale, qui dépendra des cellules composant la 

cascade, et donc de l'association pôles-zéros. 

4. Minimiser l'offset en courant continu. Les éléments actifs génèrent des 

tensions d'offset continues qui peuvent être gênantes dans certaines 
applications. Il convient alors, dans la mesure du possible, de terminer la 
cascade par une cellule éliminant le continu. 

5.  Simplifier la procédure de réglage. Certaines structures sont plus faciles à 

régler que d'autres, d'où l'influence possible du groupement pôles-zéros. 

Un des critères les plus importants pour le groupement pôles-zéros est de rendre 
maximum la dynamique du filtre. Il est facile de comprendre que ce but sera 
atteint si on respecte la règle suivante: les pôles et zéros des cellules du second 
degré doivent être choisis tels que la réponse en fréquence de chaque cellule soit 
la plus plate possible dans le domaine de fréquence utile
. Ce critère est 
particulièrement important dans le cas des filtres qui possèdent des pôles de 
l'affaiblissement (c.-à-d. des zéros sur l'axe imaginaire), qui peuvent être utilisés 
pour compenser les réonnances des pôles à facteur de qualité élevé. On combine 

                                       

23

 Une des caractéristiques importantes des différents amplis ops vendus est d’ailleurs leur niveau 

de bruit. Pour certaines applications (médicales, par exemple), on est conduit à n’utiliser que des 
composants très peu bruyants, ce qui conduit évidemment à un coût plus élevé. 

background image

I

NTRODUCTION A LA 

S

YNTHESE DES 

F

ILTRES 

A

CTIFS

     77 

par conséquent les pôles de plus haut facteur de qualité de H(p) avec le zéros qui 
leur sont les plus proches (Fig. 5.12). 
Pour les mêmes raisons, les constantes associées à chaque cellule seront choisies 
telles que leur produit restitue la constante globale de H(p) et telles que le gain 
de chaque cellule soit similaire dans les domaines de fréquence utiles
. On évite 
ainsi des disparités inutiles (par exemple, une cellule passe-bas ayant un gain de 
100 en bande passante qui serait suivie d’une autre cellule pase-bas ayant un 
gain de 0.01 en bande passante, pour synthétiser un filtre ayant un gain 
unitaire). 

 

Fig. 5.12  Exemple de groupements pôles-zéros. En pratique, on retiendra le plus souvent 
le groupement en pointillé. 

Les groupements pôles-zéros et les constantes de chaque cellule ayant été 
choisis, le seul paramètre restant est l'ordre de réalisation des cellules lors de la 
mise en cascade. Puisque les cellules sont isolées les unes des autres

24

, la mise 

en cascade ne modifie ni la sensibilité totale, ni le réglage des cellules et à 
nouveau le paramètre important est la dynamique. On recherche donc la mise en 
cascade telle que le spectre du signal dans le domaine de fréquence utile reste 
aussi plat que possible à l'interface des cellules du second degré. Dans de 
nombreux cas, ce résultat est obtenu avec la mise en cascade telle que la valeur 

                                       

24

 Chaque ampli opérationnel ayant une impédance d'entrée quasi-infinie et un impédance de 

sortie faible, on est bien dans le cas de cellules attaquées en entrée par une source de tension à 
peu près idéale, et débitant sur une charge infinie. 

background image

78     I

NTRODUCTION A LA 

S

YNTHESE DES 

F

ILTRES 

A

CTIFS

 

du facteur de qualité des cellules élémentaires va en croissant de l'entrée vers la 
sortie. 
Il arrive parfois que d'autres considérations que la dynamique se présentent. On 
peut par exemple imposer que la première section soit du type passe-bas ou 
passe-bande en vue d'éliminer les hautes fréquences et ainsi éviter les 
problèmes de variation de pente du signal dans les amplificateurs

25

. De façon 

semblable, on peut imposer une cellule de type passe-haut ou passe-bande 
comme dernière cellule en vue d'éliminer l'ondulation sur l'alimentation ou le 
bruit induit par les amplificateurs eux-mêmes. Dans ces différents cas, on 
optimisera les cellules restantes en suivant les règles énoncées ci-dessus. 

Exercices 

Exercice 5.1 

On demande de réaliser un filtre passe-bas dont les spécifications sont les suivantes : 

)

(

ω

j

H

  (dB)

1000      2000

          

0

f(Hz)

-1

-30

 

Solution  

Le choix du type d'approximation s'étant porté sur les filtres de Chebyshev, on trouve 
facilement que le degré du filtre est de 4 et que sa fonction de transfert est : 

)

99323

,

0

27907

,

0

).(

52858

,

0

67374

,

0

(

24565

.

0

)

(

2

2

2

2

+

+

+

+

=

p

p

p

p

p

H

 

Ce type d'approximation ne présentant pas de zéro, le problème de l'association pôles-zéros 
ne se pose pas. Il reste donc simplement à choisir les constantes associées à chaque cellule, 
ce qui se fait en imposant un gain unitaire en continu pour chaque cellule : 

2

2

2

2

2

2

99323

,

0

5590

,

3

99323

,

0

99323

,

0

.

891242

,

0

.

52858

,

0

78455

,

0

52858

,

0

52858

,

0

)

(

+

+

+

+

=

p

p

p

p

p

H

 

La première cellule a un facteur de qualité est faible, l'autre un facteur de qualité est moyen; 
ces deux cellules auront donc des structures différentes. La première cellule est réalisée par 
la structure décrite à la section I.1 de l'annexe I, avec : 

1

5

.

2

1

78455

.

0

52858

.

0

4

2

=

=

=

=

=

C

C

K

Q

p

p

ω

 

                                       

25

 Une des imperfections des amplis ops est liée à la pente maximale admissible (slew rate) pour la 

pente du signal de sortie, au delà de laquelle le signal de sortie est distordu. 

background image

I

NTRODUCTION A LA 

S

YNTHESE DES 

F

ILTRES 

A

CTIFS

     79 

On obtient : 

 

 

3542004

.

1

0571962

.

1

3

12

11

=

=

=

R

R

R

 

La deuxième cellule est décrite à la section II.1 de l'annexe II avec : 

1

1

891242

.

0

5590

.

3

99323

.

0

5

4

2

=

=

=

=

=

=

R

C

C

K

Q

p

p

ω

 

On  obtient,  avec  la  valeur  de  P qui conduit au produit gain-sensibilité minimum 
(P=0.7476508) : 

 

8075859

,

1

2723558

,

3

5046983

,

2

5046983

,

1

8705618

,

0

1643961

,

1

12

11

0

6

3

1

=

=

=

=

=

=

R

R

K

R

R

R

 

La dénormalisation en fréquence est obtenue facilement en divisant les valeurs de capacités 
par 

1000

.

2

π

. La dénormalisation en impédance (indispensable ici si l'on veut que les 

éléments nécessaires correspondent à peu près aux valeurs standard fournies par les 
fabricants) est réalisée en choisissant une valeur de dénormalisation R, en multipliant toutes 
les valeurs des résistances par et en divisant les valeurs des capacités par R

Il reste alors, si on veut être complet, à remplacer les valeurs obtenues par des valeurs 
standard les plus proches fournies par les fabricants, et à vérifier que le filtre répond encore 
aux spécifications (ce qui peut demander de faire plusieurs essais de choix de valeurs 
standardisées). 

Exercice 5.2 

On demande de réaliser un filtre passe-bas elliptique dont la fonction de tranfert est donnée 
par : 

background image

80     I

NTRODUCTION A LA 

S

YNTHESE DES 

F

ILTRES 

A

CTIFS

 

)

999725

.

0

1001743

.

2

999725

.

0

)(

50740

.

0

(

)

0203

.

4

(

031376

.

0

)

(

2

2

2

2

+

+

+

+

=

p

p

p

p

p

H

 

L'association pôle-zéro est triviale : le filtre sera constitué d'une cellule de type réjecteur de 
fréquence à moyen facteur de qualité (II.5) en cascade avec une cellule du premier degré. La 
cellule du premier degré doit bien évidemment être placée en fin de cascade, pour assurer 
une isolation d'impédance entre les deux cellules. 

On obtient pour la cellule du second degré : 

 

3826658

.

0

50531902

.

5

1

5691338

.

14

08291255

.

0

49747531

.

0

24873765

.

0

1

8

1

10

9

8

7

6

5

9

4

3

2

1

=

=

=

=

=

=

=

=

=

=

=

=

K

R

R

R

R

R

R

R

C

C

C

C

 

On constate que la synthèse de cette section conduit à un gain en continu de l'ordre de 15,83 
dB . La cellule du premier degré est donc constituée d'un diviseur résistif (nécessaire car la 
section réjecteur de fréquence introduit un gain en continu de l'ordre de 15,83 dB) et d'une 
capacité en shunt sur la sortie de valeurs (obtenue à partir de la Fig. 5.1)

R

1

R

3

R

2

C

 

 

3506912

.

2

0

196131

.

12

1

3

2

1

=

=

=

=

R

R

R

C

 

La dénormalisation en impédance est faite comme pour l'exercice précédent. 

 

background image

ANNEXE I   

CELLULES DU SECOND DEGRE  

A FACTEUR DE QUALITE 

INFERIEUR A 2 

background image

82     I

NTRODUCTION A LA 

S

YNTHESE DES 

F

ILTRES 

A

CTIFS

 

I.1 

Passe-bas à faible facteur de qualité 

 

2

2

2

).

/

(

.

)

(

p

p

p

p

p

Q

p

K

p

H

ω

ω

ω

+

+

=

 

avec : 

2

11

12

1

11

12

1

2

3

4

3

2

1

4

12

11

12

3

1

2

1

4

3

.

1

.

. .

(

.

) /( .

)

1

/

. (

. ) /(

.

)

p

p

Qp

p

A

R R

R

R

R

R C R C

R C

R C

R

K

Q

R

R

R

R

Q

C R

C R

ω

=

=

+

=

=

+

+

=

Γ

 

Calcul des composants :  

=

fournir en données : 

)

1

(

,

,

,

4

2

K

et

C

C

Q

f

p

p

  (!!! il faut 

)

.

.

4

4

2

2

C

Q

C

p

 

=

calculer : 

1

3

4

2

1

2

4

2

2

4

2

2

.

.

.

.

2

1

1

)

1

.

2

1

(

)

1

.

2

1

(

R

P

R

C

C

P

f

R

C

C

Q

C

C

Q

P

p

p

p

=

=

+

=

π

 

=

si K=1   alors 

=

=

12

1

11

R

R

R

 

sinon : 

)

1

/(

1

12

1

11

K

R

R

K

R

R

=

=

 

 

background image

I.2 

Passe-bande à faible facteur de qualité 

I.2.1 

Passe-bande de type à faible facteur de qualité 

 

2

2

.

)

/

(

).

/

(

.

)

(

p

p

p

p

p

p

Q

p

p

Q

K

p

H

ω

ω

ω

+

+

=

 

avec : 

2

11

12

1

11

12

1

2

3

4

4

2

1

3

12

0

11

12

2

3

2

0

3

2

.

1

.

.

.

(

.

) /( .

)

.

1

/

.(1

/

)

p

p

p

Q

p

A

R R

R

R

R

R C C R

R C

R C

R

K

K

Q

R

R

C

C

K

Q

C

C

ω

=

=

+

=

=

+

+

=

=

+

Γ

 

Calcul des composants :  

=

fournir en données : f

p

, Q

p

, C

2

, C

3

 et K 

=

calculer : 

2

2

3

3

2

1

4

1

2

3

2

0

3

2

.(2

/

/

)

1

.

2

.

.

.

.(1

/

)

p

p

p

P

Q

C

C

C

C

R

R

P R

f

P C C

K

Q

C

C

π

=

+

+

=

=

=

+

 

=

si 

0

K

K

=

 ou 

0

K

K

>

   alors   

=

=

12

1

11

R

R

R

 

sinon : 

)

/(

.

/

.

0

0

1

12

0

1

11

K

K

K

R

R

K

K

R

R

=

=

 

 

background image

I.2.2 

Passe-bande de type C à faible facteur de qualité 

 

2

2

).

/

(

).

/

(

.

)

(

p

p

p

p

p

p

Q

p

p

Q

K

p

H

ω

ω

ω

+

+

=

 

avec : 

2

1

11

12

1

2

3

4

3

1

2

4

11

0

11

12

3

2

0

1

2

4

3

1

.

. .

(

. ) /(

.

)

.

1

/

. (

.

) /(

.

)

p

p

p

Q

p

A

C

C

C

C R R C

R C

R C

C

K

K

Q

C

C

R

R

K

Q

C R

C R

ω

=

+

=

=

=

+

+

=

=

Γ

 

Calcul des composants :  

=

fournir en données: f

p

, Q

p

, C11, C

12

  (peut valoir 0) et C4  (!!!  Il  faut  que 

4

2

12

11

.

4

)

(

C

Q

C

C

p

+

=

calculer: 

1

11

12

2

1

1

2

2

4

4

2

3

2

1

4

0

1

4

0

11

1

1

1

(

.

1)

(

.

1)

1

2

2

1

.

1

.

. .

.

/( .

)

.

/

p

p

p

p

C

C

C

C

C

P

Q

C

Q

C

R

R

P R

f

P C C

K

Q

C

P C

K

K C

C

π

=

+

=

− +

=

=

=

=

 

 

background image

I.3 

Passe-haut à faible facteur de qualité  

 

2

2

2

).

/

(

.

)

(

p

p

p

p

Q

p

p

K

p

H

ω

ω

+

+

=

 

avec : 

2

1

11

12

1

2

3

4

4

1

2

3

11

11

12

1

3

1

.

.

.

(

. ) /(

.

)

1

/

p

p

C

C

C

C R C R

R C

R C

C

K

Q

C

C

C C

ω

=

+

=

=

=

+

+

 

Calcul des composants :  

=

fournir en données:

 

f

p

, Q

p

, C

11

, C

12

 (peut valoir 0) et C3 

=

calculer : 

1

11

12

2

1

3

3

1

2

4

2

1

3

11

1

.(2

/

/

)

1

.

2

.

. .

/

p

p

C

C

C

P

Q

C C

C

C

R

R

P R

f

P C C

K

C

C

π

=

+

=

+

+

=

=

=

 

 

background image
background image

I.4 

Passe-tout à faible facteur de qualité 

 

2

2

2

2

).

/

(

).

/

(

.

)

(

p

p

p

p

p

p

p

Q

p

p

Q

p

K

p

H

ω

ω

ω

ω

+

+

+

=

 

avec: 

2

5

1

2

3

4

4

2

4

3

1

2

6

4

1

6

5

6

2

3

3

2

1

1

1

1

2.(

)

.

.

.

.

.

.

.

/

/

/

p

p

R

R C C R

R C

R C

R C

R

R

R

R

K

Q

R

R

C

C

C

C

ω =

+

=

=

=

+

+

 

Calcul des composants :  

=

fournir en données: f

p

, Q

p

, C2, C

3

 et R6 (en option) 

=

calculer : 

2

2

3

3

2

1

4

1

2

3

.(2

/

/

)

1

.

2

.

.

.

p

p

P

Q

C

C

C

C

R

R

P R

f

P C C

π

=

+

+

=

=

 

=

si R

6

=0 alors R

6

=10000 

=

calculer : 

 

)

/(

/

2

).

/

1

.(

6

5

6

3

2

6

5

R

R

R

K

P

C

C

R

R

+

=

+

=

 

background image
background image

ANNEXE II   

CELLULES DU SECOND DEGRE A 

FACTEUR DE QUALITE COMPRIS 

ENTRE 2 ET 20 

background image

90     I

NTRODUCTION A LA 

S

YNTHESE DES 

F

ILTRES 

A

CTIFS

 

II.1  Passe-bas à moyen facteur de qualité 

 

2

2

2

).

/

(

.

)

(

p

p

p

p

p

Q

p

K

p

H

ω

ω

ω

+

+

=

 

2

11

12

1

11

12

1

2

3

4

3

2

1

4

12

6

5

11

12

3

1

6

2

5

4

2

1

2

3

4

6

5

.

1

.

. .

(

.

) /( .

)

.(1

/

)

1

/

.

/(

.

)

. ( .

) /(

.

).(1

/

)

p

p

p

Q

p

A

R R

R

R

R

R C R C

R C

R C

R

K

R

R

Q

R

R

R

R

R C

R C

Q

R C

R C

R

R

ω

=

=

+

=

+

=

+

+

=

+

Γ

 

Réglage : f

p 

par R

3 

et Q

p

 par R

6 

 

Calcul des composants : 

=

fournir en données: f

p

, Q

p

, C

2

, C4, K, R5 (en option) 

=

pour obtenir le produit gain-sensibilité minimum, utiliser la valeur de P 
suivante : 

[

]

2

2

4

2

2

4

2

1

)

/

1

.(

12

1

.

36

/

+

+

+

=

C

C

Q

Q

C

C

P

p

p

 

=

calculer : 

1

3

4

2

1

.

.

.

.

2

1

R

P

R

C

C

P

f

R

p

=

=

π

 

=

affecter à R

5

 la valeur nominale de résistance et calculer : 

[

]

)

.

/(

.

.

/

1

/

.

.

/

1

/

).

1

(

.

4

2

2

0

5

6

0

2

4

2

4

5

6

C

P

C

K

Q

GSP

R

R

K

C

C

P

Q

C

C

P

R

R

p

p

=

+

=

+

=

 

=

si K = K

0 

ou K>K0  alors R11 = R

1

 , R

12

 = 

 et K = K0 

sinon R

11

 = R1.K

0

/K , R12 = R

1

.K0/(K0 - K) 

NB : On peut éventuellement recommencer les calculs avec une autre valeur de 
P choisie par l'utilisateur. 

background image

II.2  Passe-bande à moyen facteur de qualité 

II.2.1 

Passe-bande de type à moyen facteur de qualité 

 

2

2

).

/

(

).

/

(

.

)

(

p

p

p

p

p

p

Q

p

p

Q

K

p

H

ω

ω

ω

+

+

=

 

avec : 

2

11

12

1

11

12

1

2

3

4

12

5

6

3

4

1

2

11

12

2

4

1

3

2

3

4

5

1

6

2

3

4

1

2

5

6

.

1

.

.

.

.

.(1

/

). (

.

) /( .

)

(

.

) /( .

)

1

/

.

/( .

)

. (

.

) /( .

).(1

/

)

p

p

p

p

Q

A

p

R R

R

R

R

R C C R

R

K

Q

R

R

C R

R C

R

R

C R

R C

Q

C

C

R R

R R

Q

C R

R C

R

R

ω

=

=

+

=

+

+

=

+

Γ =

+

 

Réglage : f

p

 par R

4 

et Q

p

 par R

5

  

Calcul des composants : 

=

fournir en données: f

p

QpC

2

C3KR

6

 (en option) 

=

pour obtenir le terme produit gain-sensibilité minimum, utiliser la valeur de P 
suivante : 

[

]

2

2

3

2

2

3

2

1

)

/

1

.(

12

1

.

4

/

+

+

=

C

C

Q

Q

C

C

P

p

p

 

=

calculer : 

1

4

3

2

1

.

.

.

.

2

1

R

P

R

C

C

P

f

R

p

=

=

π

 

=

affecter à R

6

 la valeur nominale de résistance et calculer : 

background image

92     I

NTRODUCTION A LA 

S

YNTHESE DES 

F

ILTRES 

A

CTIFS

 

5

6

2

3

2

3

0

5

6

3

2

5

6

0

. (1

/

) /

1/

.

/( .

)

.(1

/

).

.

/

(1

/

).

p

p

p

Q

A

R

R

C

C

P

Q

C

P C

K

Q

R

R

P C

C

R

R

K

é

=

+

ë

=

+

Γ = +

 

=

si K = K

0 

ou K>K

0,

 alors R

11

 = R

1 

R

12

 = 

 et K = K

0

 

sinon  R

11

 = R1.K0/K , R

12

 = R1.K

0

/(K0-K) 

NB : On peut éventuellement recommencer les calculs avec une autre valeur de 
P choisie par l'utilisateur. 

background image

II.2.2 

Passe-bande de type à moyen facteur de qualité 

 

(même H(p) que pour la structure précédente) 

2

1

11

12

1

2

3

4

11

5

6

1

2

3

4

11

12

3

1

2

4

3

2

1

5

4

6

2

2

1

3

4

5

6

1

.

. .

.

.(1

/

). (

.

) /(

.

)

(

.

) /(

.

)

1

/

.

/(

.

)

. (

.

) /(

.

) .(1

/

)

p

p

p

p

Q

A

p

C

C

C

C R R C

C

K

Q

R

R

C R

R C

C

C

R C

R C

Q

R

R

C R

C R

Q

R C

R C

R

R

ω

=

+

=

=

+

+

=

+

Γ =

+

 

Réglage : f

p

 par R

2

 ou R3 et Qp par R5  

Calcul des composants : 

=

fournir en données : fpQp, C

11

C

12

C4R6 (en option) 

=

pour obtenir le terme produit gain-sensibilité minimum, utiliser la valeur de P 
suivante: 

[

]

2

1

4

2

2

4

1

12

11

1

1

)

/

1

.(

12

1

.

36

/

+

+

+

=

+

=

C

C

Q

Q

C

C

P

C

C

C

p

p

 

=

calculer : 

2

3

4

1

2

.

.

.

.

2

1

R

P

R

C

C

P

f

R

p

=

=

π

 

=

affecter à R

6

 la valeur nominale de résistance et calculer : 

5

6

4

1

4

1

11

1

5

6

1

4

2

5

6

1

4

. (1

).

/

1/

.

.

/

/

.(1

/

).

.

/( .

)

.(1

/

) .

/( .

)

p

p

p

Q

A

p

R

R

P C

C

Q

P C

C

K

C

C

R

R Q

C

P C

Q

R

R

C

P C

é

=

+

ë

=

+

Γ =

+

 

background image

94     I

NTRODUCTION A LA 

S

YNTHESE DES 

F

ILTRES 

A

CTIFS

 

NB : On peut éventuellement recommencer les calculs avec une autre valeur de 
P choisie par l'utilisateur. 

background image

II.3  Passe-haut à moyen facteur de qualité 

 

2

2

2

).

/

(

.

)

(

p

p

p

p

Q

p

p

K

p

H

ω

ω

+

+

=

 

2

1

11

12

1

2

3

4

4

1

2

3

11

6

5

11

12

1

3

4

6

2

5

2

4

3

2

1

6

5

1

.

.

.

(

.

(

.

)

.(1

/

)

1

/

.

/(

.

)

. (

.

) /(

.

).(1

/

)

p

p

p

Q

A

p

C

C

C

C R C R

R C R C

C

K

R

R

Q

C

C

C C

R R

R R

Q

R C

R C

R

R

ω

=

+

=

=

+

=

+

+

Γ =

+

 

Réglage : f

p

 par R

2

 ou R3 et Qp par R5  

Calcul des composants : 

=

fournir en données : fpQp, C

11

C

12

C4R6 (en option) 

=

pour obtenir le terme produit gain-sensibilité minimum, utiliser la valeur de P 
suivante : 

[

]

2

1

3

2

2

3

1

12

11

1

1

)

/

1

.(

12

1

.

4

/

+

+

=

+

=

C

C

Q

Q

C

C

P

C

C

C

p

p

 

=

calculer : 

2

4

3

1

2

.

.

.

.

2

1

R

P

R

C

C

P

f

R

p

=

=

π

 

=

affecter à R5 la valeur nominale de résistance et calculer : 

6

5

1

3

1

3

11

1

6

5

2

6

5

3

1

. (1

/

).1/

1/

.

/( .

)

/

.(1

/

)

.(1

/

) .

.

/

)

p

p

Q

A

p

R

R

C C

P

Q

C

P C

K

C

C

R

R

Q

R

R

P C

C

é

=

+

ë

=

+

Γ =

+

 

NB : On peut éventuellement recommencer les calculs avec une autre valeur de 
choisie par l'utilisateur. 

background image

II.4  Passe-tout à moyen facteur de qualité 

 

2

2

2

2

).

/

(

).

/

(

)

(

p

p

p

p

p

p

p

Q

p

p

Q

p

p

H

ω

ω

ω

ω

+

+

+

=

 

2

4

5

4

5

1

2

3

1

2

1

3

4

2

7

6

5

2

2

1

3

2

5

7

6

.

1

.

.

.

1/( .

) 1/( .

) 1/(

.

) (

/

).(

.

)

. ( .

) /(

.

).

/

.(1

/

)

p

p

p

p

p

p

Q

A

p

p

p

R R

R

R

R

R C C R

Q

R C

R C

R C

R

R

R C

Q

R C

R C

R

R

R

R

ω

ω

=

=

+

=

+

+

Γ =

+

 

Réglage 

p

f

 par 

1

R

1

)

(

=

ω

j

H

 par 

4

R

 et 

p

Q

 par 

7

R

  

Calcul des composants : 

=

fournir en données: fpQpC

2

C

3

R

6

 (en option) 

=

pour obtenir le terme produit gain-sensibilité minimum, utiliser pour P : 

2

2

2

2

2

3

2

2

2

2

2

.(1

)

6

.(1

)

1

/

.

1 (

) .

1

6

.(1

)

2

.(1

)

3.(1

)

p

p

p

p

Q

x

x

Q

x

x

C

C

P

Q

x

Q

x

x

x

é

+ −

+

ê

=

=

+

+

+ −

+

êë

 

=

calculer: 

1

3

2

1

.

.

.

.

2

1

R

P

R

C

C

P

f

R

p

p

=

=

π

 

=

affecter à R

6

 la valeur nominale de résistance et calculer : 

7

6

2

3

2

3

2

3

5

4

7

6

2

7

6

3

2

. (1

/

).

1/

.

.

/

2.

.

/

1

/

/(1

)

.(1

/

)

.

.(1

/

) .

/( .

)

p

p

p

p

p

Q

A

p

R

R

C

C

P

Q

P C

C

P C

C

R

R

R

R

Q

R

R

Q

R

R

C

P C

α

α

α

α

é

=

+

+

ë

= −

=

=

+

Γ =

+

 

NB : On peut éventuellement recommencer les calculs avec une autre valeur de 
P choisie par l'utilisateur. 

background image

II.5  Réjecteur de fréquence à moyen facteur de 

qualité 

 

2

2

2

2

).

/

(

.

)

(

p

p

p

z

p

Q

p

p

K

p

H

ω

ω

ω

+

+

+

=

 

avec : 

2

8

7

8

1

2

7

8

1

2

3

4

5

6

9

7

8

.

1

.

.

.

.

.

.(

)

p

R

R R

R

R

K

R

R

R R C C

R

R R

R

R

ω

é

+

=

=

ê

+

+

ë

 

LPN (low-pass nework : 

p

z

ω

ω

>

) : cas passe-bas 

2

1

2

5

6

1

2

3

4

5

6

3

4

5

6

4

7

8

9

4

2

5

6

1

8

9

3

4

7

8

7

8

1

2

3

4

5

6

9

7

8

3

1

2

9

7

8

(

).(

)

.

.

.

.

.

(

).(

)

.

.(

)

.

. .

.

.

(

)

1

.

.

.

(

)

. .

.

.(

)

z

p

p

R

R

R

R

R R C C R R

C

C

R

R

C R

R

R

C

R

R R

R R R

Q

C

C

R R

R R R

R

C C

R

R R R

R

C R R R

R

R

ω

ω

+

+

=

+

+

+

+

=

=

é

+

+

ê

+

+

ë

 

HPN (high-pass network : 

ω

ωω

ω

ω

ωω

ω

z

p

>>>>

) : cas passe-haut 

2

7

8

9

1

2

1

2

3

4

5

6

8

9

3

4

7

8

9

3

4

4

4

2

5

8

9

1

6

3

4

7

8

7

8

1

2

3

4

5

6

9

7

8

3

1

2

9

7

8

(

)

1

.

.

.

.

.

.(

)

.(

)

.

.

.

(

)

1

.

.

.

(

)

. .

.

.(

)

z

p

p

R R

R

R

R

R R C C

R

R R

R

C

C

R

R

R

C

C

C

C

R

R

R R

R

R

Q

C

C

R R

R R R

R

C C

R

R R R

R

C R R R

R

R

ω

ω

é

+

+

=

ê

+

ë

+

+

+

+

=

+

=

é

ù

+

+

ê

ú

+

+

ë

 

Calcul des composants (valable pour les deux cas): 

=

fournir en données: 

z

f

p

f

p

Q

3

C

4

C

K

 et 

9

R

 (en option) 

background image

98     I

NTRODUCTION A LA 

S

YNTHESE DES 

F

ILTRES 

A

CTIFS

 

=

dans la plage 0.1<P<0.3, minimiser le produit gain-sensibilité : 

=

si 

z

p

f

f

=

 alors arrêt sinon 

))

(

1

.(

5

.

0

z

p

f

f

sgn

x

+

=

 

=

calculer : 

[

]

2

3

2

3

4

0

3

4

2

3

)

/

.(

).

/

1

(

1

1

1

)

/

1

.(

.

4

1

.

.

2

G

C

C

C

P

K

C

C

P

Q

Q

P

C

G

z

p

p

p

ω

ω

+

+

+

=

+

+

=

 

=

si 

0

K

K

 alors: 

0

K

K

=

 et 

=

=

2

1

/

1

R

G

R

 

sinon 

))

/

1

.(

/(

1

)

.

/(

0

2

0

1

K

K

G

R

K

G

K

R

=

=

 

=

Calculer : 

6

2

4

3

5

2

2

4

3

6

/

/

.

.

1

)

.(

.

)

/

1

).(

1

.(

R

P

G

C

C

R

C

C

K

x

P

G

R

p

p

z

+

=

+

=

ω

ω

ω

 

=

)

1

/(

.

/

.

9

8

9

7

K

P

R

R

K

P

R

R

=

=

 et on affecte à 

9

R

 la valeur nominale de 

résistance. Calculer enfin : 

 

3

4

5

6

5

6

2

3

3

4

5

6

3

4

5

6

(

).(

)

.(

)

1

. 1

.

. 1

2

.

.

.

.

.

.

.

p

Q

p

A

p

p

p

Q

C

C

R

R

G R

R

P

G

Q

C

C C R R

C C R R

ω

ω

ì

é

ù

+

+

+

+

ï

ï

Γ =

+

+

í

ê

ú

ë

û

ï

ï

î

 

Remarque 
Cette cellule comporte peu de capacités (2), elle permet de minimiser la 
sensibilité via le choix de P, mais elle ne conduit pas à des possibilités de 
réglage, c'est pourquoi on on utilise aussi une autre structure, qui correspond à 
la même fonction de transfert : 

 

10

9

1

2

5

6

1

2

4

2

5

6

3

7

1

2

8

4

1

/

.

1

/

1

1

.

.

.

.

. .

. (1

/

) /(1

/

)

S

S

S

z

S

S

p

z

S

S

R

R

C C

C

R

R

R

K

C

C

C

C

R R C C

R R C C

R

R

C

C

ω

ω

ω

+

=

=

+

=

+

+

=

=

=

+

+

 

 

background image

I

NTRODUCTION A LA 

S

YNTHESE DES 

F

ILTRES 

A

CTIFS

     99 

2

1

2

3

4

8

10

9

5

3

6

2

7

1

2

10

9

4

1

'

2. (1

/

).(1

/

)

(1

/

).

/

'.

'.(1/(

.

.

)

.

.

)

/

.

/(

.

)

.

/(

. )

.(1

/

) .

(1

/

).

/

p

S

p

z

p

S

z

S

S

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Q

S

S

A

p

S

p

z

Q

C

C

C

C

C

C

Q

Q

Q

R C

R C

R

R

R C

R C

R C

R C

Q

R

R

C

C

ω ω

ω

ω

ω ω

=

+

+

+

=

+

+

Γ =

+

+

 

Réglage f

z

 avec R

5

R6 et R7 itérativement; f

p

 avec R

8

Qp avec R10 

Calcul des composants : 

=

fournir en données: 

z

f

p

f

p

Q

1

C

2

C

, 

3

C

4

C

, et 

9

R

 (en option) 

!!! il faut :  

2

1

2

1

2

2

4

.

).

1

/

(

C

C

C

C

f

f

C

p

z

+

 

=

calculer : 

1

2

1

2

2

1

2

3

1

2

5

6

2

2

3

5

2

3

5

6

7

2

1

2

4

2

8

8

5

6

1

.

'

2. (1

/

).(1

/

)

1

(1

/

)

2

. '.(

)

.

.

.

1

.

. .

(1

/

).(

/

)

1

0

0

(

) /

S

z

z

S

S

z

S

z

C C

Q

C

C

C

C

C

C

C

C C

R

R

Q

C

C

R

C C

R

R

R

R

R

C C

H

C

C

p

si H

alors R

si H

alors R

R

R

H

ω

ω

ω

ω ω

=

=

+

+

+

+

=

=

+

=

+

=

= +

=

= ∞

>

=

+

 

=

affecter à 

9

R

 la valeur nominale de résistance et calculer : 

4

10

9

4

8

5

3

6

2

7

1

2

10

9

4

10

9

4

(1

/

).

/

1

. '

.

.

.

.

.

/(

.

)

(

.

/(

/

)

.(1

/

) .

(1

/

).

/

1

/

1

/

p

S

p

z

S

z

S

z

p

Q

S

S

A

p

S

p

z

S

C

C

R

R Q

R C

R C

Q

R C

R C

R C

R

C

Q

R

R

C

C

R

R

K

C

C

ω ω

ω

ω

ω ω

=

é

+

=

+

ê

êë

+

Γ

+

+

+

=

+

 

background image
background image

ANNEXE III  

CELLULES DU SECOND DEGRE A 

FACTEUR DE QUALITE 

SUPERIEUR A 20 

background image

102     I

NTRODUCTION A LA 

S

YNTHESE DES 

F

ILTRES 

A

CTIFS

 

III.1  Passe-bas à facteur de qualité élevé 

 

 

2

2

2

).

/

(

.

)

(

p

p

p

p

p

Q

p

K

p

H

ω

ω

ω

+

+

=

 

avec : 

1

1

4

1

7

3

2

6

2

6

2

.

.

.

.

.

.

.

/

1

C

R

Q

C

C

R

R

R

R

R

R

K

p

p

p

ω

ω

=

=

+

=

 

Réglage : 

p

f

 par 

7

R

p

Q

 par 

1

R

Calcul des composants : 

=

fournir en données: 

p

f

p

Q

C

 

=

calculer : 

C

f

R

p

.

2

1

0

π

=

 

=

entrer en donnée : R

d

 la valeur discrète proche de R

0 

=

calculer : 

1

4

2

3

6

2

1

0

7

0

2

.

/

d

p

d

C

C

C

R

R

R

R

K

R

Q R

R

R

R

=

=

=

=

=

=

=

=

 

 

background image

III.2  Passe-bande à facteur de qualité élevé 

 

 

2

2

).

/

(

).

/

(

.

)

(

p

p

p

p

p

p

Q

p

p

Q

K

p

H

ω

ω

ω

+

+

=

 

avec : 

2

2

2

6

7

8

1

4

6

3

8

1

/

.

.

.

.

.

.

p

p

p

R

K

R

R

Q

R C

R R R C C

ω

ω

= +

=

=

 

Réglage : 

p

f

 par 

4

R

p

Q

 par 

7

R

Calcul des composants : 

=

fournir en données: f

p

Q

p

C 

=

calculer : 

C

f

R

p

.

2

1

0

π

=

 

=

entrer en donnée : Rd la valeur discrète proche de R

0

 

=

calculer : 

3

8

1

2

6

2

7

0

4

0

2

.

/

d

p

d

C

C

C

R

R

R

R

K

R

Q R

R

R

R

=

=

=

=

=

=

=

=

 

 

background image

III.3  Passe-haut à facteur de qualité élevé 

 

 

2

2

2

).

/

(

.

)

(

p

p

p

p

Q

p

p

K

p

H

ω

ω

+

+

=

 

avec : 

2

2

2

6

8

7

1

4

6

3

7

1

/

.

.

.

.

.

.

p

p

p

R

K

R

R

Q

R C

R R R C C

ω

ω

= +

=

=

 

Réglage : 

p

f

 par 

4

R

p

Q

 par 

8

R

Calcul des composants : 
fournir en données: f

p

Q

p

C 

calculer : 

C

f

R

p

.

2

1

0

π

=

 

entrer en donnée : Rd la valeur discrète proche de R

0

 

calculer : 

3

7

1

2

6

2

8

0

4

0

2

.

/

d

p

d

C

C

C

R

R

R

R

K

R

Q R

R

R

R

=

=

=

=

=

=

=

=

 

 

background image

III.4  Passe-tout à facteur de qualité élevé 

 

 

2

2

2

2

).

/

(

).

/

(

)

(

p

p

p

p

p

p

p

Q

p

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Q

p

p

H

ω

ω

ω

ω

+

+

+

=

 

avec : 

2

2

8

7

1

4

5

3

7

. .

.

.

.

.

p

p

p

R

Q

R C

R R R C C

ω

ω

=

=

 

Réglage : 

p

f

 par 

4

R

p

Q

 par 

8

R

Calcul des composants : 

=

fournir en données: f

p

Q

p

C 

=

calculer : 

C

f

R

p

.

2

1

0

π

=

 

=

entrer en donnée : Rd la valeur discrète proche de R0 

=

calculer : 

3

7

1

2

5

2

8

0

4

0

.

/

d

p

d

C

C

C

R

R

R

R

R

Q R

R

R

R

=

=

=

=

=

=

=

 

 

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background image

III.5  Réjecteur de fréquence à facteur de qualité élevé 

 

 

2

2

2

2

).

/

(

)

(

p

p

p

z

p

Q

p

p

p

H

ω

ω

ω

+

+

+

=

 

avec : 

2

3

7

8

1

4

5

2

7

4

8

1

4

3

8

.

.

.

.

.

.

. 1

/

. 1

.

/(

.

)

p

p

p

zlpn

p

zhpn

p

R

Q

C R

R R R C C

R

R

R R

R R

ω

ω

ω

ω

ω

ω

=

=

=

+

=

 

Réglage : 

p

f

 par 

4

R

p

f

 par 

5

R

p

Q

 par 

8

R

Calcul des composants : 

=

fournir en données: f

z

f

p

Q

p

C 

=

calculer : 

C

f

R

p

.

2

1

0

π

=

 

=

entrer en donnée : R

d 

la valeur discrète proche de R

0

 

=

calculer : 

0

8

3

1

7

2

.

R

Q

R

R

R

R

C

C

C

p

d

=

=

=

=

=

 

=

cas LPN (type passe-bas : 

p

z

ω

ω

>

) : 

)

)

/

(

1

.(

2

8

4

p

z

R

R

ω

ω

=

 

cas HPN (type passe-haut : 

p

z

ω

ω

<

) : 

)

1

)

/

.((

2

8

4

=

p

z

R

R

ω

ω

 

=

et finalement : 

 

4

2

0

5

/

R

R

R

=

 

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background image

BIBLIOGRAPHIE 

Les présentes notes de cours ont bénéficié d'apports provenant de l'ensemble 
des ouvrages mentionnés ci-dessous, et plus particulièrement de [5], [8] et [9]. 
 
 
[1] R.W.DANIELS, "Approximation methods for the design of passive, active and 
digital fiters", McGRAW HILL BOOK Company, 1974. 
[2] A.J.GROSSMAN, "Synthesis of TCHEBYCHEFF parameters symmetrical filters", 
Poc. IRE, V.45, pp.454-473, april 1975. 
[3] A.ANTONIOU, "Digital filters: analysis and design", McGRAW HILL, New York, 
1979. 
[4] G.C.TEMES and S.K.MITRA(Eds), "Modern Filter Theory and Design", John 
Wiley and Sons, New York, 1973. 
[5] G.S.MOSCYTZ, "Linear Integrated Networks: Design", Van Nostrand Reinhold 
Co, New York, 1975. 
[6] A.S.SEDRA and P.O.BRACKETT, "Filter Theory and Design: Active and 
Passive", Matrix Publishers, Inc., Illinois 1978. 
[7] S.K.MITRA, "Analysis and Synthesis of Linear Active Networks", John Wiley 
and Sons, New York, 1969. 
[8] R. SCHAUMANN, M. S. GHAUSI, K. R. LAKER, "Design of Analog Filters", 
Prentice Hall Series in Electrical and Computer Engineering, 1990. 
[9] H. LEICH, "Théorie des Circuits", notes de cours, éditions des étudiants de la 
Faculté Polytechnique de Mons, chap. 15, 1997. 
[10] P. DENBIGH, "System Analysis & Signal Processing", Addison-Wesley, 1998.