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CESAR 2008 – Résultats et commentaires


Affiche


Photo1Eh non, il n’était pas trop tôt pour récompenser à nouveau Abdellatif Kechiche qui s’impose aujourd’hui comme l’un des meilleurs réalisateurs français. 4 César pour « la Graine et le mulet » (meilleur film, meilleur réalisateur, meilleur scénario original et meilleur espoir féminin) qui avait déjà obtenu le Lion d’Argent à Venise. 5 César pour « la Môme » qui gagne au nombre des récompenses, mais ce nombre ne trompe personne, il perd les trophées majeurs, de la même manière qu’aux BAFTA, en collectionnant les César techniques, hormis le triomphe annoncé de la Môme Cotillard. 3 ans après la victoire-surprise de « l’Esquive », Kechiche confirme et prouve que ce triomphe d’alors n’était pas dû au hasard mais au talent d’un directeur d’acteurs époustouflant, comme dirait Roberto Bénigni, d’un scénariste et dialoguiste digne de Pagnol et d’un réalisateur sachant ménager la tension comme peu aujourd’hui dans le cinéma français. Cette victoire rappelle la confirmation du grand talent des Dardenne à Cannes, quelques années après « Rosetta » et place donc Kechiche dans la catégorie du cinéma social, combatif et politique aux côtés des frères belges et de Ken Loach.

Meilleur film français de l'année
La Graine et le mulet (Abdellatif Kechiche)

Meilleur réalisateur
Abdellatif Kechiche (La Graine et le mulet)

Meilleur acteur
Mathieu Amalric (Le Scaphandre et le Papillon)

Meilleure actrice
Marion Cotillard (La Môme)

Meilleur acteur dans un second rôle
Sami Bouajila (Les Témoins)

Meilleure actrice dans un second rôle
Julie Depardieu (Un secret)

Meilleur jeune espoir masculin
Laurent Stocker (Ensemble, c'est tout)

Meilleur jeune espoir féminin
Hafsia Herzi (La Graine et le mulet)

Meilleur scénario original
La Graine et le mulet (Abdellatif Kechiche)

Meilleure adaptation
Persepolis (Vincent Paronnaud, Marjane Satrapi)

Meilleure première œuvre
Persepolis (Xavier Rigault, Marc-Antoine Robert, Vincent Paronnaud, Marjane Satrapi)

Meilleure musique écrite pour un film
Les Chansons d'amour (Alex Beaupain)

Meilleure photographie
La Môme (Tetsuo Nagata)

Meilleurs décors
La Môme (Olivier Raoux)

Meilleurs costumes
La Môme (Marit Allen)

Meilleur son
La Môme (Jean-Paul Hurier, Pascal Villard, Laurent Zeilig)

Meilleur montage
Le Scaphandre et le Papillon (Juliette Welfling)

Meilleur court métrage
Le Mozart des pickpockets (Philippe Pollet-Villard)

Meilleur film étranger
La Vie des autres (Florian Henckel von Donnersmarck)

Meilleur film documentaire
L'Avocat de la terreur (Barbet Schroeder)

Photo2Victoire du cinéma de l’immigration

Les rédacteurs ne se sont pas tellement trompés sur le diagnostic : il s’agissait bien d’une victoire du cinéma de l’immigration sauf qu’ils se sont trompés de champion. « La Graine et le mulet » a clairement pris la place de « Persepolis ». Marjane Satrapi et Vincent Paronnaud ont rempli leur contrat en remportant haut la main les César du Meilleur premier film et de la Meilleure adaptation. Mais ils ont sans doute souffert du préjugé encore vivace frappant le cinéma d’animation. En ajoutant les 4 César de « la Graine et le mulet » (dont celui de la merveilleuse Hafsia Herzi), les deux de « Persepolis » et le César inattendu mais tellement mérité de Sami Bouajila pour « les Témoins » (Bouajila qui était déjà le protagoniste de l’excellent premier film d’un certain…Abdellatif Kechiche, « la faute à Voltaire »), on obtient 7 César qui représentent un des nouveaux visages de la France d’aujourd’hui, n’en déplaise aux réactionnaires de tous bords.

En récompensant Kechiche, les César distinguent un auteur et une œuvre d’une cohérence absolue (de « la faute à Voltaire » à « la Graine et le mulet »). Jusqu’au dernier moment, la plupart des spectateurs pouvaient croire que « la Môme » s’acheminait vers un triomphe à la manière du « Dernier métro » ou de « Cyrano de Bergerac ». C’est oublier que les César récompensent aussi une légitimité d’auteur qu’Olivier Dahan n’a jamais eue. Par conséquent, en fait, lorsque Kechiche a obtenu le César du meilleur réalisateur, le sort en était jeté. Ceux qui pariaient sur Olivier Dahan ont oublié que ce dernier a un peu dilapidé son crédit en tournant « les Rivières pourpres 2 » ou « le Petit poucet », des films de faiseurs. Il a d’ailleurs lui-même anticipé son échec en se faisant porter pâle ce soir-là.

En contemplant le triomphe mérité de Kechiche, il était impossible de ne pas penser aux déclarations des récipiendaires des César d’honneur : Roberto Bénigni, même s’il est toujours un peu agaçant avec son enthousiasme forcé, a eu les mots justes en proclamant que « le cinéma français devait faire les plus beaux films puisque c’est la France qui a inventé le cinéma ». Remercions-le aussi d’avoir été le seul à demander une minute de silence en hommage à Bergman et à Antonioni, ces deux phares du cinéma mondial, ce qui permet de relativiser la virtuosité technique d’un Olivier Dahan. Jeanne Moreau a eu aussi de très beaux mots pour défendre l’exception culturelle qui permet de faire vivre des artistes comme Kechiche ou Satrapi et Paronnaud et a montré l’étendue de sa générosité en donnant son César d’honneur à l’équipe de « Naissance des pieuvres ».

Cette victoire a évidemment un goût politique et sert sans doute à alerter nos dirigeants sur le rôle croissant des Français de l’immigration qui peuvent ainsi atteindre l’excellence artistique dans la société française.

Photo3Des pronostics globalement justes

Sur 20 récompenses, les rédacteurs ont donc vu juste sur 13 cas, ce qui est nettement mieux que l’année dernière où seulement 7 César ont été trouvés sur 14. Ils ont opéré un diagnostic d’ensemble, d’une rare justesse sur la configuration du Palmarès, 4 César pour le grand vainqueur, 5 César pour le « vainqueur technique ». Ils ont simplement sous-estimé la qualité de « la Graine et le mulet », ce qui était déjà visible dans le classement des films de l’année, où il apparaît à peine. De plus, le triomphe de « l’Esquive » paraissait trop récent pour que les rédacteurs croient à un nouveau succès pour Kechiche. Par conséquent, paradoxalement, alors que son film est nettement plus populaire que le film de Pascale Ferran, il a occupé la même place pour les rédacteurs que « Lady Chatterley », celle de l’outsider improbable sur lequel on ne veut pas parier et qui finit par remporter la mise. Soulignons aussi qu’hormis « le Scaphandre et le papillon », « la Graine et le mulet » est le seul film à pouvoir bénéficier réellement des César, « Persepolis » étant déjà un grand succès public dépassant le million d’entrées. Ce triomphe rappelle beaucoup l’édition 2005 des César, où « l’Esquive » s’était imposé et où Mathieu Amalric avait déjà gagné comme meilleur acteur (« Rois et reine ») et Marion Cotillard en second rôle féminin (« Un long dimanche de fiançailles »).

Mathieu Amalric a donc gagné sans surprise dans un rôle-performance qui rappelle un peu les personnages nommés aux Oscars, dans le style, « plus tu es malade, plus tu as de chances de gagner un trophée ». Marion Cotillard, belle comme jamais et incroyablement émouvante, a reçu son César, exactement comme si elle ne s’y attendait pas, ce qui est déjà une grande performance d’actrice, d’une voix tremblotante et chavirant tous les cœurs, assumant son statut de reine de la soirée. Espérons pour elle qu’il ne s’agit que d’une répétition pour les Oscars deux jours plus tard puisqu’elle prend l’avion pour la cité des anges samedi à 10h 15 du matin. Tous nos vœux l’accompagnent.

La petite surprise dans la catégorie la plus ouverte, celle du meilleur second rôle féminin, est la victoire de Julie Depardieu sur Sylvie Testud, manière d’offrir un lot de consolation à « Un secret », le grand oublié de la cérémonie, un César seulement sur 11 nominations. Laurent Stocker de la Comédie Française, a étonné en ne bégayant pas et en recevant le César du meilleur espoir masculin (« Ensemble c’est tout ») des mains de la très belle Alice Taglioni qui espérait manifestement pouvoir féliciter son amoureux Jocelyn Quivrin

Claude Berri, le producteur de « la Graine et le mulet », qui a survécu récemment à un accident cérébral, a déclaré qu’en récompensant Abdellatif Kechiche, les César ont distingué le plus grand talent découvert dans le cinéma français depuis Maurice Pialat. Pour une personne qui a connu aussi bien Pialat, puisqu’il a longtemps été son beau-frère, Claude Berri ne pouvait mieux dire et son duo avec Abdellatif Kechiche, à la fin de la cérémonie, reste une image incroyablement émouvante de passage du témoin, entre une tradition du cinéma français et une nouvelle manière de faire vivre des corps et de s’exprimer au cinéma.




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