Un groupe d'hommes du 159ème RIA, accompagnés d'un chien. |
97eme RIA | 157eme RIA | 158eme RIA | 159eme RIA |
Le 1er octobre 1887 sont organisés 18 régiments régionaux, dont trois furent affectés à la défense des alpes : il s’agit des 157ème, 158ème et 159ème régiments d’infanterie.
Les 157ème et 158ème, affectés à la place de Lyon, fournissent chacun deux bataillons pour occuper respectivement l’Ubaye et la Tarentaise / Maurienne. Quant au 159ème, il quitte Nice en 1890 pour prendre en charge le secteur du Briançonnais.
La mission de ces régiments est d’être des troupes de forteresse, c’est à dire d’occuper les ouvrages fortifiés situés le long de la frontière pendant l’hiver. Alors que les chasseurs alpins ne restent en montagne que l’été, les régiments d’infanterie alpine occupent les ouvrages fortifiés de montagne pendant l’hivers, constituant la partie « fixe » du système de défense du massif alpin, alors que les groupements alpins (chasseurs alpins, batteries alpines et détachement du Génie) en sont la partie mobile. Afin de renforcer le groupe occupant la Maurienne, un 13ème groupe alpin est crée (le n°3 bis) le 11 décembre 1889 à partir du 1er bataillon du 97ème régiment d’infanterie.
Les 97ème, 157ème, 158ème, et 159ème régiments deviennent donc des régiments d’infanterie désormais qualifiés « d’alpine ».
Le 158ème est envoyé à Bruyères dans les Vosges et est remplacé en Tarentaise et en Maurienne par deux autres bataillons du 97ème RI.
Le 157ème rejoint sa portion centrale à Gap.
L’infanterie alpine participa
activement à l’introduction du ski dans les troupes de montagne
françaises, notamment le 159ème RIA. Des essais sont menés dans ce
régiment dès 1899.
Uniformes et
équipements :
Ce soldat du 99ème régiment d'infanterie porte l'uniforme décrit ci-dessous : chaussures napolitaines, bandes molletières, pantalon garance droit modèle 1867 modifié, taillolle, veste ras-de-cul modèle 1867, tarte, et dans la main droite le fameux alpenstock à bec recourbé. | Novembre 1902. Ce musicien du 159ème RIA porte en outre la capote de troupe modèle 1877, et une bayonette à l'épaule. |
Le béret basque, dit grand béret
ou tarte : autorisé seulement en 1896, il existe cependant déjà avant
cette date. Il est orné d’une grenade garance à 7 flammes en drap découpé
(1896). En manœuvre, le parti ennemi le recouvre d’une housse blanche :
Un groupe d'hommes du 157ème RIA en manoeuvres. On distingue bien les housses blanches mises sur les bérets. |
Avant 1896, on le trouve orné du n° du régiment, ainsi que parfois accompagné d'un edelweiss !
Avant 1896 : on rencontre fréquement le n° du régiment brodé sur une pièce de tissu rapportée sur la tarte. | 1896 : le règlement impose la grenade garance à sept flammes sur la tarte pour les régiments d'infanterie alpine. |
Le jersey : un chandail épais en laine teinte à l’indigo bleu.
Les chaussures napolitaines
fermées : à semelle élargie et talon plat, imperméabilisées à l’aide de
graisses animales.
Les bandes molletières : en
drap ou en molleton croisé, bleu foncé ou gris de fer bleuté.
La ceinture de laine bleue des
Zouaves, de 4,20 mètres de long.
Les gants de laine de couleur
verte.
En plus des effets d’uniformes,
un matériel spécifique leur est dévolu :
L’alpenstock : c’est une canne se terminant par un fer de
section carrée, initialement fourchue et permettant d’y appuyer l’arme pour
faciliter le tir, puis simplement à bec recourbé.
Le piolet à long manche :
utilisé par les cadres et les éclaireurs des escouades franches principalement.
Des piolets d’honneur étaient remis par le CAF (Club Alpin Français) aux Alpins
qui s’étaient le plus distingués :
A gauche sur cette photo, le lieutenant-colonel Blazer, du 14ème BCA, porte un piolet à long manche (vers 1904-1907). |
Des raquettes : en bois et corde. Achetées dans le civil, leur forme pouvait donc varier.
Des lunettes noires ou de voile
de gaze vertes : destinées à se
protéger des réverbérations du soleil.
Des cordes de chanvre de
différentes tailles.
Les « hiverneurs »,
occupants des forteresses l’hivers, touchent en outre à partir de
1891-1892 :
Enfin, Henri et Yves BERAUD (voir page sources) signalent dans leur article que le 97ème
RIA semble avoir été doté des vareuses-dolman modèle 1891 des chasseurs alpins,
mais avec des pattes de collet qui restaient celles de l’infanterie, donc
adaptés à la forme triangulaire du collet rabattu. En outre, les boutons
restaient ceux de l’infanterie, donc timbrés de la grenade, et non du cor de
chasse. Ce fait est également établi pour le 159ème RIA
grace à une photo figurant sur la page qui leur est
consacrée. Cependant on ignore si cela est un cas limité
à ces deux régiments ou s'il c'est produit aussi dans les
autres RIA.
En dehors de ces effets
spécifiques, les effets normaux des troupes d’infanterie sont portés :
- Tunique à deux rangées de 7 boutons (modèle 1867), supprimée en janvier 1891.
- Veste dite « ras-de-cul » (modèle 1867), à une rangée de neuf petits boutons timbrés de la grenade, et avec brides d’épaules. C’est la tenue de service la plus courante, portée jusqu’en 1915, voire au delà en tenue de corvée.
- Le bourgeron modèle 1882 : en toile de coton blanche, c’est la tenue de corvée par excellence, porté également en montagne, par dessus les autres effets l’hiver, seul l’été.
- La tunique modèle 1897 : c’est en général une tenue de sortie, en drap bleu foncé avec col et pattes de parement garance, elle ferme par une rangée de 7 gros boutons d’uniformes.
Le pantalon droit (modèle 1867)
en drap garance est l’unique modèle porté par les Alpins sur cette période. Il
est modifié en 1893 (adoption d’un crochet et d’une porte au dessus de la
brayette) et en 1897 (suppression des pattes de poche et mise en place d’un
parement en lin pour éviter l’effilochage en bas).
La classique capote pour troupes
à pied modèle 1877 en drap gris de fer bleuté est également portée.
La pelisse : | La vareuse modèle 1913 : | Les manteaux et capotes : |
Les pantalons : pantalon droit garance avec bandes de commandement latérales noires.
Le grand béret, dit « tarte », autorisé à partir de janvier 1895, orné d’une grenade dorée, brodée en cannetille (adoptée en juin 1896).
Les bandes molletières, autorisées en janvier 1895, mais déjà portées depuis longtemps en manœuvre.