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110e Régiment d’Infanterie

Introduction

Le numéro 110 (le rang dans l’infanterie française) est attribué pour la première fois en 1692 à un régiment qui vient d’être créé : le Régiment BARROIS. Il s’illustre durant la guerre de sécession d’Espagne. Par la suite, plusieurs autres régiments accèdent à ce rang : le Régiment de CONTI (1713-1758), le Régiment de NASSAU (1758-1761), le Régiment O’GILVY (1761-1762).

Le 18 août 1772, par une ordonnance donnée à Compiègne, LOUIS XV crée quatre régiments "pour le service des colonies de l’Amérique" dont celui du PORT-AU-PRINCE. Ce régiment participe plus tard à la guerre d’Indépendance des États-Unis d’Amérique (siège de SAVANNAH, bataille de YORKTOWN), tout en assurant la défense de l’île face aux Britanniques et aux Espagnols.

En 1791, les cadres et les soldats sont rapatriés en métropole. Avec la révolution, les régiments de l’armée française perdent leur nom pour ne conserver que leur numéro. Le Régiment du PORT-AU-PRINCE devient la 110e demi-brigade. Elle est stationnée à l’Île de Ré. Elle participe alors aux guerres de Vendée sous les ordres du gouvernement révolutionnaire.

Le 16 juin 1794, le régiment participe brillamment à la bataille de FLEURUS. Puis viennent toutes les campagnes de la jeune armée française : il s’illustre particulièrement à ZURICH en 1799 puis HOHENLINDEN en 1800.

En 1801, le régiment est à nouveau envoyé dans les colonies à St-DOMINGUE pour participer au difficile maintien de l’ordre.

Sept ans plus tard lorsque le régiment est rapatrié, il est décimé. Seulement 13% de l’effectif initial rejoint la France en 1809, c’est à dire 146 hommes sur 1120.

Le numéro 110 ne réapparaît ensuite que pendant la guerre de 1870-1871. Le régiment part en campagne contre la COMMUNE.

C’est en 1873 que le régiment s’installe à DUNKERQUE qui devient ainsi sa garnison de tradition (le régiment y reste jusqu’en 1940). Les armes de la ville figurent sur l’insigne du régiment.

Retrouvant une nouvelle fois sa tradition de régiment à vocation coloniale, il participe à l’expédition de TUNISIE de 1881 à 1883 avec un bataillon.

La Grande Guerre

Mais c’est pendant la Grande Guerre que le régiment acquiert ses plus belles lettres de noblesse. La bravoure des soldats est récompensée par les cinq citations du régiment et le drapeau du régiment reçoit la fourragère aux couleurs de la médaille militaire. Ses soldats obtiendront 217 citations.

Les pertes ont été extrêmement lourdes : 108 officiers, 250 sous-officiers et 2369 militaires du rang sont tombés au champ d’honneur. Après quelques années passées Outre-rhin, il retrouve DUNKERQUE.

La 2e Guerre Mondiale

Durant la campagne de France en 1940, il se bat d’abord en Belgique puis dans le Nord avant de se retrouver une fois encore à DUNKERQUE. L’armistice le surprend en pleine réorganisation en Normandie et le fait disparaître. A partir de 1942, quelques éléments du 110e RI se regroupent et participent à des actions de résistance dans le Nord. Le régiment est officiellement recréé le 26 décembre 1944. Son équipement et son instruction durent jusqu’en avril 1945, ce qui l’empêche d’être de nouveau engagé.

L’après-guerre

En 1947, le régiment est réorganisé et stationné à BELFORT. C’est le 1er juillet 1964 que le régiment s’installe dans sa garnison actuelle, DONAUESCHINGEN, succédant au 4e Régiment de Tirailleurs Marocains et intégrant, après sa dissolution, les éléments du 30e Bataillon de Chasseurs à Pieds. Il prend alors l’appellation de 110e RIM (Régiment d’Infanterie Motorisé).

De 1968, au moment où il redevient 110e RI, à 1984, le régiment est la réserve du corps d’armée et rattaché territorialement à la 3e Division Blindée. Il compte alors 1700 personnes dont 70 officiers. Le Centre d’Entraînement Commando de Kehl lui est subordonné jusqu’à sa dissolution, en 1977.

En 1984, après sa réorganisation, il devient régiment d’infanterie de division blindée à 3 compagnies de combat et une compagnie antichar.

C’est en 1989 que le 110e RI est subordonné à la brigade Franco-Allemande (BFA). Depuis 1993, il partage ses quartiers avec le 292e Jägerbataillon, l’unité d’infanterie allemande de la BFA. Un grand pas dans le rapprochement Franco-Allemand était déjà réalisé puisque le 110e RI et le 292e Jägerbataillon sont jumelés depuis le 17 mai 1966.


Le Régiment de Dunkerque

C’est en 1873 que le 110e RI s’installe à Dunkerque, sa garnison de tradition. Il y reste jusqu’en 1939.

Le 23 juillet 1973, le chef de corps, le drapeau et sa garde se déplacent à Dunkerque à l’occasion du centenaire de l’arrivée du 110 dans cette ville. L’amitié, séculaire, ne se relâchait pas, en dépit de la distance qui éloignait la ville du régiment (basé à Donaueschingen).

Le 23 avril, un jumelage renforça encore les liens d’amitié. Le régiment et la ville de Dunkerque, représentés par le colonel PERZO, chef de corps et Claude PROUVOYEUR, maire, signaient, à l’hotel de ville, la charte de jumelage scellant une volonté commune d’intensifier les liens d’amitié et de fraternité.

Enfin, c’est le 18 juin 1997, au cours d’une prise d’armes sur la place Jean Bart, suivie de la signature d’une charte de parrainage par Monsieur DELEBARRE (ancien Ministre Député-Maire de Dunkerque) et le Lieutenant-colonel BERAUD (Chef de corps du 110), que Dunkerque devient la première ville marraine d’une formation de l’Armée de Terre.

Jumelage

Les deux régiments d’infanterie de la BFA, le 110e RI et le JgBtl 292 stationnés dans le même quartier à Donaueschingen, sont jumelés avec des municipalités allemandes du Bade-Würtemberg.

A l’initiative des commandants d’unité, sont organisées des manifestations telles que prises d’armes, kermesses, rencontres sportives...

Les jumelages permettent aux unités des deux formations de la garnison d’entretenir d’excellentes relations et de resserrer les liens d’amitié avec la population locale.


L’insigne du régiment

L’insigne comporte : le chardon d’Écosse en forme de croix de Lorraine, souvenir à la fois de la "filiation" écossaise du régiment mais aussi de sa participation aux combats de la Résistance ; le numéro 110, rang du régiment dans l’Infanterie ; la couronne, symbole des prétentions de Charles-Edouard Stuart ; et les armes de la ville de Dunkerque, garnison de tradition depuis 1873.

La devise "Qui sy frotte s’y pique"

La devise du 110 est en fait celle du régiment O’Gilvy. Cette dernière est celle qu’adoptaient en 1477 les ducs de Lorraine pour marquer leur prétention à faire respecter l’indépendance de leur fief. Ainsi, les villes de Nancy et Bitche portent encore aujourd’hui cette devise.

La Fourragère

Elle est aux couleurs de la Médaille Militaire.

Après avoir reçu cinq citations récompensant l’héroïsme des "poilus", elle fut conférée au drapeau du 110, le 20 décembre 1918, à Wiesbaden, par le Maréchal Pétain.

Sur la place du Rathaus, un bataillon du 8e Régiment et un Escadron du 19e Dragons rendirent les honneurs. Assisté du Général Fayolle, des Généraux La Capelle (Commandant le 1er C.A.), Lecomte (33e C.A.) et Mignot, le Maréchal Pétain, après avoir écouté la lecture des citations du régiment faite par un officier d’Etat-major, épingla la fourragère aux plis du drapeau qui flottait déjà à Zurich et Hohenlinden. En termes émus, il rappela les temps critiques où il avait le commandement de la 4e Brigade. Le lieutenant-colonel Paillot, portant lui-même le glorieux emblème répliqua : "Nous en sommes tous fiers, Monsieur le Maréchal". " C’est moi qui suis fier de vous !" répondit le Maréchal.

Depuis 1789 figurent au drapeau les noms des victoires et campagnes suivantes :

-  Fleurus 1794
-  Zurich 1799
-  Hohenlinden 1800
-  St-Domingue 1802

Après la première Guerre Mondiale, ont été ajoutées :

-  Belgique 1914
-  Verdun 1916
-  La Somme 1916
-  La Marne 1918

Sur la cravate du drapeau sont épinglées la croix de guerre 1914-1918 avec cinq palmes et la fourragère aux couleurs de la Médaille Militaire.


La Marche du 110eRI

-  A la Marsaill’, dans le Piémont,
-  Un Régiment,
-  Habit clair, parements bleus,
-  Servait le Roy.

-  Comm’eux ami, natif ou non,
-  Du fier Barrois,
-  Sus’à l’ennemi ! Baïonnette en avant ! ] Bis

Refrain

-  Au son du canon,
-  Et du clairon, le 110e,
-  Marche sans frayeur,
-  Sûr de l’honneur d’être vainqueur.

-  Contre les Rouges en Amérique,
-  Ils ont lutté,
-  Comme plus tard en Indochine,
-  En Algérie,
-  Mais c’est surtout lors de Fleurus,
-  Que la patrie,
-  Put grâce au 110 garder sa liberté ] Bis

-  Quittant Dunkerque aux blanches dunes,
-  Pour le front,
-  Nos grands anciens ont su défendre,
-  La Nation.

-  Au prix du sang ils ont gagné,
-  Leurs citations,
-  Pour la fourragère comme eux nous nous battrons. ] Bis

Refrain

-  Va t’en vite à la maison,
-  Ta mère qui t’appelle,
-  Va t’en vite à la maison,
-  Ta mère qui t’attend.

Pour plus de renseignements (recrutement...), veuillez contacter le régiment à cette adresse :
-  110e Régiment d’Infanterie
-  SP 69475
-  00597 ARMEES

5 juillet 2002

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62 commentaires pour cet article

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  • Risso pierre 7 décembre 21:02

    Bonsoir j’ai servi au 110 de 1981 à 1988, mon voisin de palier s’appelait s/c Lomédico et les enfants Sabine et Sylvain est-ce vous ? par contre le Cne legrand m’est inconnu.Salutations à bientot de vous lire . Mr Risso en retraite à Perpignan.

    Répondre

  • françois FOUCHE(dit le biafrait) 1er novembre 14:56

    qui se rappel du sergent chef Kurt Néher(dit le chacal).je suis un ancien du 110,j étais au casernement,a l entretient de la caserne,je suis de la classe 69 /2A.j aimerai retrouver des potes je faisais parti de la S M L(section mortier lourd) mortier de120.
    merci d avance pour toutes vos réponses.

    Répondre

  • Accedt 26 octobre 12:49

    existe t-il un CD des musiques du 110e RI ?

    Répondre

  • le gal 21 octobre 21:58

    Je suis de la 691/A, séjour à la 12èle Cie puis à la 11. Affecté au CEC/3 situé à Vieux Brisach qui dépendait du 110 R I, sous les ordres du CdB BONGEOT
    Qui en a des souvenirs ?
    Amitiès aux Anciens de l’époque
    Bernard

    Répondre

  • Bernard Lomedico 20 octobre 20:32

    bonjour
    je ne sais pas comment contacter le site du 110 (s’il existe).
    je vous annonce avec tristesse la mort du Capitaine Legrand, décédé à la suite d’une longue maladie.
    Cet officier chef de la section de mortier lourd en 1978, avait réuni une équipe à la demande du chef de corps pour créer une nouvelle salle d’honneur, j’ai fait partie de cette équipe et j’ai côtoyer le Capitaine Legrand bien au delà de la simple relation militaire.
    J’étais à son enterrement mardi 19 octobre à Pamiers sa ville natale.
    Il était devenu mon ami et cette salle d’honneur qui porte à son entrée une plaque avec nos noms reflète l’esprit de cohésion et de camaraderie de cet "ancien".
    merci de bien vouloir me faire signe
    à bientôt de vous lire
    A/C Bernard LOMEDICO (en retraite)

    Répondre

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