Après le souci et le savoir
d’embellissement de l’Antiquité, les soins de beauté semblent
réapparaître en Occident seulement vers la fin du XIIe siècle,
notamment à Salerne. La traduction des textes arabes (Rhazès et
Avicenne) semble influencer une recherche croissante de
l’ « ornement » et la cosmétique va intéresser particulièrement les
chirurgiens français du XIVe siècle Henri de Mondeville et Guy de Chauliac. Ils s’en défendront pourtant car l’embellissement agit
contre Dieu et la justice !
La Renaissance verra apparaître deux
types d’ouvrages de cosmétique. Des livres parfois anonymes de
recettes, plus ou moins secrètes et en général infaillibles, pour
l’embellissement des femmes et parfois des hommes. Ils sont
généralement écrits en langue vernaculaire (français ou italien)
pour être lus par le plus grand nombre. Le premier traité semble
être celui de l’astrologue Michel de Nostredame dit Nostradamus qui
le coupla avec un traité des confitures… Ainsi le traité de Liebault
n’est qu’une traduction inavouée de l’ouvrage italien de Marinelli
et Louise Bourgeois, sage-femme de la Reine, nous livrera ses
recettes secrètes. En revanche, les traités médicaux sont finalement
rares ; ils sont écrits en latin et un des premiers de ce genre est
le De decoratione liber publié en 1585 par Girolamo
Mercuriale, qui avait auparavant écrit le premier traité sur les
maladies de la peau. Dans son esprit ce traité de cosmétologie est
la suite logique du précédent et le complète. Il reprend toutefois
la discussion philosophique sur le fait de savoir si la tentative
d’embellissement est du ressort du médecin…
Cette question se pose encore
aujourd’hui avec acuité mais ce qui est certain c’est bien la quête
de la jeunesse et de la beauté qui se perpétue depuis la nuit des
temps !