Mais, si l'on y débarque aujourd'hui toutes sortes d'espèces, la sardine est restée ici le poisson-symbole. C'est elle qui a été à l'origine du développement du port. C'est elle qui a marqué l'essor industriel de la ville. C'est elle qui lui a valu sa richesse, son renom. Et ses famines.

Aussi Concarneau ne pouvait-il être représenté que par un sardinier au rassemblement de Brest 1992. Le choix s'est porté sur un bateau de type 1925, un cotre aussi élégant que performant, témoin de l'âge d'or du petit poisson d'argent. Son nom : le "Marche Avec".

Salé, pressé, frit et conservé

• Depuis toujours -depuis l'Antiquité gallo-romaine, semble-t-il-, les Concarnois pêchent la sardine. Une production largement exportée, le poisson étant salé ou pressé en baril, ou, plus tard, frit et mis en conserve. Avant la dernière guerre, on comptait en ville 32 hautes cheminées, autant de sardineries.

Les caprices de ce poisson saisonnier, sur lequel comptait toute une population de marins et d' «artisanes», ouvrières des usines de conserve, ont été à l'origine de la Fête des Filets Bleus, créée en 1905 pour subvenir aux besoins des familles lorsque le poisson boudait les côtes de Bretagne-Sud. Ces caprices ont aussi conduit les pêcheurs concarnois à aller sans cesse plus loin sur l'océan traquer les espèces qui ne venaient pas à eux.

Aujourd'hui, alors que la sardine n'est plus que la capture annexe de quelques bolincheurs, les marins concarnois sillonnent les mers du monde.