http://www.multimania.com/creatyon/video/scenar/scenario.htm
COMMENT ÉCRIRE UN SCÉNARIO
1 - L'image à travers des mots...
Le scénario permet de
mettre une idée sur papier afin d'en faire un film.
Mais avant son état final (continuité dialoguée ou
story-board), ce dernier subit maintes transformations.
Un scénario se partage en plusieurs étapes.
Il doit donner des informations aux spectateur afin que celui-ci
assimile l'histoire.
Le scénario est découpé en séquences (liées à une unité de lieu, d'action et de temps), elles-mêmes divisées en scènes (généralement liées au lieu).
2 - Un scénario se partage en plusieurs étapes
Dans toutes les histoires,
il y a un personnage principal (ou plusieurs).
Le film est alors axé sur ce personnage et il doit se dérouler
ainsi :
Biographie du personnage -> Nécessité -> Obstacle ->
Action.
On doit se poser les questions suivantes : Que veut-il ? Pourquoi
? Jusqu'à quel point ? Quelle action va t-il faire ? De quelle
manière ?
ex : dans Le crime était presque parfait, il veut tuer sa femme pour gagner de l'argent mais sans se faire prendre.
Il faut que ces étapes
soient bien comprises par le spectateur.
De plus, il faut le surprendre.
3 - "Ne pas annoncer ce qu'on va voir, ne pas raconter ce qu'on voit"
Il faut donner subtilement
les informations au spectateur.
Il faut aussi jouer avec lui : il aime la frustration (ex : un
homme ouvre une porte -> il crie ->cut).
La désinformation fait aussi partie des jeux entre l'auteur et
le spectateur (Usual Suspect, Psychose), il faut laisser croire...
Les informations peuvent aussi être répétées plusieurs fois grâce à des supports différents : un stylo noir est présent lors d'une scène importante, plus tard, on revoit le même stylo et on repense inconsciemment à la scène importante.
L' implant est un indice,
livré de façon implicite au spectateur, qui s'avérera, par la
suite, déterminant dans le déroulement de l'action.
il aide à faire passer une information (dans Psychose : à la
fin du film, Norman dit qu'il a empaillé sa mère, on le croit
car auparavant dans une scène, on le voit avec des animaux
empaillés).
4 - La continuité dialoguée n'est autre que le scénario final
Le texte relate la
totalité des faits décomposés en séquences.
Et puisque les exemples valent mieux que de longs discours, voici
la continuité dialoguée du court-métrage Vibroboy de Jan
Kounen.
VIBROBOY :
SCENARIO de Carlo de Boutiny et Jan Kounen SEQ1. NOIR. INT. MUSEE. MEXICO.
NOIR. Surimpression : "Musée
d'Art Astèque. Mexico City. Août 94". Un point
lumineux attire notre attention. Début du générique
sur des sons off de pas puis sur dialogue.
Toujours off et dans le noir, on
entend le son d'un baiser puis une vitre qui éclate. Une
sirène d'alarme se met en branle puis, enfin, le
vrombissement d'un moteur d'avion. Le point lumineux
éclaire une partie d'une lettre puis tout le titre
apparaît. APPARITION DU TITRE
"VIBROBOY" en lettres de métal rouillé. SEQ2. INT. JOUR. AEROPORT
PARIS. Ouverture sur les roulettes
d'une valise qui touche le sol du hall d'un aéroport.
Son : les roues d'un avion qui crissent sur la piste
d'atterrissage. Musique très printanière proche de M.
Nyman. Nous suivons une paire de jambes
sexy qui traversent le hall de l'aéroport. Les
hauts-talons crépitent sur le sol. La démarche est
chaloupée. Des touristes lui lancent des regards
appuyés . FONDU ENCHAINE. SEQ3. EXT. JOUR. STATION
TAXI AEROPORT. La fille (toujours cadré au niveau du bassin) passe devant la station de taxi. Les clients relèvent la tête à son passage. Un artisan-taxi ouvre le coffre de sa voiture mais notre énigmatique personnage le dépasse sans lui prêter attention. Elle se dirige, à pied, en direction de l'autoroute. FONDU ENCHAINE. SEQ4. EXT. JOUR.
AUTOROUTE. La Fille, toujours cadrée au niveau du bassin , marche le long de l'autoroute en tirant sa valise. Sa démarche est moins alerte. Brouhaha aliénant des voitures et coups de
klaxons sporadiques. FONDU ENCHAINE. SEQ5. EXT. FIN DE JOURNEE.
TERRAIN VAGUE. La caméra suit toujours le cul
de la fille. La ballade s'achève dans un terrain vague
boueux. Le cadre est minable à souhait. Au milieu de ce
no man's land, trônent deux roulottes fatiguées et un
cabanon faisant office de toilette. Les deux jambes se dirigent
droit vers le cabanon. Dans un coin, on voit une
ménagère d'une trentaine d'années - BRIGITTE
TOBALSKI- qui étend des dessous affriolants sur une
corde à linge. Cette dernière ne voit pas notre
inconnue. A proximité du cabanon, un Homme d'une quarantaine d'années en tenue d'ouvrier, LEON TOBALSKI, qui s'affaire sur le moteur de la mobylette. Léon verse délicatement un mélange dans le réservoir de l'engin. L'Inconnue ouvre la porte de la cabane pour pénétrer dans de rudimentaires toilettes de campagne. A notre grande surprise, la supposée Femme urine debout ! FIN DU GENERIQUE ET DE LA
MUSIQUE. Un travelo, son nom : FRANCIS
claque la porte du cabanon. Nous restons un moment sur le
maquillage défait de son visage. Les traits tirés par
cette longue marche. Il lance un sourire crispé à
Léon.
En guise de réponse, Léon pointe sa tête au dessus de la mobylette. Regard haineux. Léon accélère le moteur de la mobylette chaque fois que Francis s'apprête à appeler Brigitte. Brigitte n'entend rien. Les paroles de Francis sont couvertes par le moteur de la mobylette... Francis se dirige vers Brigitte et lui met sa main sur son épaule... Elle sursaute. Le visage fatigué de Brigitte
est éclairé d'un sourire. Elle semble heureuse de
retrouver Francis.
Brigitte pointe discrètement
Léon et secoue sa main, du genre "Ca ne s'arrange
pas"... Francis ouvre sa valise et saisit un cadeau
enrobé dans du papier coloré.
Brigitte affiche un joie non
feinte.
Léon surgit derrière Francis.
Léon imite le bruit d'un baiser... Brigitte sursaute et
se sépare illico de Francis qui se retourne d'un bond,
affolé.
Jeu de regard sur le visage de
Francis : ses yeux se portent vers le bas puis, avec
insistance, sur les côtés, comme pour signaler la
présence de Brigitte... Léon brandit une pince
mécanique.
Francis ne comprend pas le ton sec de Léon. Il se décide finalement à tirer la langue. Léon coince sa langue avec la pince. LEON femme... Je commence à en
avoir raz Francis, langue pendante,
n'arrive pas à aligner un mot.
Léon tire un peu plus
violemment la langue de Francis.
Léon traîne Francis sur
quelques mètres... Léon balance Francis contre le
cabanon/toilette. Francis souffle sur sa langue meurtrie.
Léon entraîne Francis dans les toilettes . On reste un instant sur Brigitte qui recule avec son paquet cadeau. SEQ6. INT. JOUR.
CABANON/TOILETTE. Francis est violemment plaqué
contre une paroi du Cabanon. Léon a l'air d'un tueur.
Francis est à bout.
Francis tente de reculer mais il
est empoigné avec force par Léon.
Francis, les yeux fermés,
larmoyant, chantonne "Parlez moi d'amour"
avec beaucoup d'hésitations.
Code amoureux ou mise en scène
sordide?!... Léon rectifie ses intentions et caresse les
cheveux du travelo tétanisé. Francis, dans un premier
temps , totalement paniqué, finit par se laisser
attendrir et répond aux caresses de Léon... Revirement chez Léon qui n'apprécie que Francis n'ai plus peur... D'un geste brusque, il jette sa main entre les jambes de Francis (hors champs). LEON Mais... mais... Tu bandes?! C'est ma femme qui te fait bander?! FRANCIS Nonononon !!! LEON Ah!... c'est qui?!... Hein?! C'est qui?! FRANCIS heu!... LEON Hein?!... Qui?!... Parle plus fort, j'entends rien?! CUT. SEQ7. INT. JOUR. CARAVANE
DES TOBALSKI. Francis explose la porte du cabanon... Il s'étale par terre. LEON Dégage!... sale pédé! Francis qui range sa valise. LEON Attention!... Attention!... Faut pas me prendre pour un con!... Je sais ce que tu fouts avec Brigitte!... Je sais que t'es jamais parti!... Brigitte non plus!... Alors attention!... Attention! Ca va péter! Léon s'éloigne vers sa
caravane sous le regard effrayé de Francis qui traîne
sa valise dans la boue. Les deux claquent les portes de
leur caravane en même temps. CUT. SEQ8. INT. NUIT. CARAVANE
DE FRANCIS. Francis rentre dans sa caravane
plongée dans le noir. Il allume une lampe. . La
décoration intérieure de sa roulotte est un gag :
tentures et mobilier digne d'un dancing minable de
pigalle mixé à une réinterprétation pompière de
"OK Magazine". Sur une table, Francis tombe sur
quelques carottes et un mot de Brigitte qui lui dit "j'ai
pas vu Kiki,tiens, des carottes pour lui". Il
allume son répondeur téléphonique. FRANCIS Kiki!... Kiki!... Maman est rentrée! Viens voir papa kiki... MESSAGE REPONDEUR1 (voix de folle) "Salut! c'est gérard... alors voilà, je suis avec marc, andré, jacques, le mec mignon des PTT, la serveur du "barfly" puis y'a aussi... (Interruption du message par bip puis nouvel appel)... ... enfin, on est un paquet! et on va tous se faire sauter la tête au "barfly"... vous venez?!... Fait pas la gueule merde! Pendant le message, Francis
cherche dans tous les recoins de sa caravane son
"Kiki". Aucune trace de lui. Francis, las,
s'asseoit sur son lit. Un autre message se met en
route. C'est la voix grave de Léon. MESSAGE REPONDEUR 2 (Léon, sadique, fou) Francis?!... Mon petit Francis?!... Tu vas bien?!... Passe moi cette grosse salope de Brigitte!... Ah! elle peut pas!... Elle te suce!... Parfait!... C'est super non?!... Elle suce bien non?!... TU VAS ME LA PASSER HEIN?!... SALE PEDE!... Okay!... Ne te dérange pas, je vais venir la chercher!... Francis insulte Léon en même temps que le message défile. FRANCIS Mais ta gueule!... On en a rien à foutre de ta grosse Brigitte!... Tu peux te la garder pauvre
con!... Francis se remet à la recherche
de son "Kiki". FRANCIS Kiki!... Kiki! Viens ici Kiki... Tout de suite. SEQ9. INT. NUIT. CARAVANE
DES TOBALSKI. Ouverture sur Léon qui tripote
une statue Astèque. L'intérieur de la caravane des
Tobalski est pauvre mais propret. Avec un mauvais goût
appuyé. Brigitte est affairée dans son coin cuisine.
Léon rode autour d'elle en secouant la statue Astèque.
Il semble qu' il y est un objet à l'intérieur de la
statue. Brigitte, qui se sent épiée, finit par se
retourner. BRIGITTE Mais qu'est-ce que tu veux
à la fin?! LEON Non rien... BRIGITTE C'est de l'art mexicain! LEON C'est beau!... C'est joli
les couleurs! BRIGITTE Ouai!... C'est joli les
couleurs! LEON C'est encore un cadeau de la tata pour ta collection de merdes?!...
Hein?! BRIGITTE C'est rien!... c'est moche!... c'est mon cadeau d'anniversaire! Le ton monte. Léon
s'approche très près de Brigitte. LEON C'est tous les jours ton anniversaire ?!... Ca fait longtemps qu'y t'offres des merdes pour te lécher les seins?! BRIGITTE Mais qu'est-ce-que tu
racontes Léon?! LEON Il m'a tout dit! Vous vous éclatez bien dans les chiottes...
Hein?! BRIGITTE Mais... mais, on le connait depuis des années Francis... Le visage hystérique de Léon
est à quelques centimètres de Brigitte. LEON Oui!... Des années que ce pédé pisse dans mes chiottes!... Des années qu'il te bouffe le cul pendant que je dors!... Alors, maintenant, y'en a marre!
BRIGITTE Mais Léon... y'a rien entre moi et Francis... Il est homosex... LEON (coupant Brigitte) ... Pédé c'est tout! et ta gueule! TA GUEULE!... Alors, attention!... Attention!... Ca va
péter! L'attention de Léon est attirée par la voix lointaine de Francis. Il se penche à la fenêtre et voit Francis gesticuler dans sa caravane. Il s'apprête à l'insulter mais
se reprend et regarde, placés à côté de la fenêtre,
un téléphone, un sac plastique plein et un fusil à
pompe. CUT sur visage de Léon qui affiche un sourire sadique. SEQ10. INT. NUIT. CARAVANE
DE FRANCIS. Francis, très énervé, tient
dans sa main le répondeur. FRANCIS (hurlant, au répondeur) Tu nous fait chier Léon! Instantanément, un nouveau
message se met en route. On reconnait la voix de Gérard,
celle du premier message. Le fond sonore est bruyant. Un
boîte de nuit disco. Gérard est saoul. MESSAGE TELEPHONE3 (Gérard) T'es con Francis... On est complètement défoncés! Je te passe le mec des PTT... (son de vomissement)... AAAHHH !!!... ce con m'a vomit sur ma
robe!... Mer... Le message est coupé. Francis,
dépité, repose le répondeur et poursuit la recherche
de son "Kiki". FRANCIS Allez kiki!... Maintenant, on arrête de jouer kiki... Tu sorts! Un quatrième message se met en route (on reconnait la même voix que lors de la seq1). MESSAGE TELEPHONE4 (affolé) Gomez est mort!... Juan est mort! Pedro est dans le coma... putain! On s'est fait enculés!... Ce truc, c'est une bombe! Je comprends que dalle!... Ils sont tous fous ici!... Bon!... J'ai pas le temps de t'expliquer mais on va tous crever si tu fait pas gaffe... C'est une malédiction d'ici... Une bombe atomique!... Cherche pas à comprendre. Faut que tu la balances... Tu l'enterres, Faut pas toucher!... J'ai plus de pièces alors t'as compris?!... Ouai! et surtout surtout... fait gaffe de
pas le casser sinon... Le message est brusquement coupé. Francis n'en croit pas ses oreilles. Il n'a pas le temps de s'en remettre que le téléphone sonne. FRANCIS Allo, c'est toi?!... Mais qu'est-ce-que c'est que cette histoire
de... VOIX GRAVE Frigo!... Frigo! FRANCIS (au téléphone, pétrifié) Allo?!... Allo?! Son regard se plante sur le
frigidaire. Il avance, la main tremblante, vers le
frigo... il remarque quelques gouttes de sang par terre.
Francis est paniqué. FRANCIS Oh! non!... Oh! non! Francis ouvre lentement la porte
du frigidaire. Nous ne pouvons voir l'intérieur...
Francis est transfiguré. FRANCIS KIIIKIII !!!... KIIIKIII !!! CUT. SEQ12. EXT. NUIT. TERRAIN
VAGUE. Francis déboule de sa caravane
et vient se cogner la tête sous la fenêtre de Léon. Il
est en crise. FRANCIS Brigitte!... Brigitte!...
On a tué Kiki! Léon sort sa tête par la
fenêtre. LEON On en a rien à foutre de ton kiki! Tire toi pauvre merde! FRANCIS AH!... C'est l'horreur!... pourquoi?! pourquoi?!... Qui a fait ça?! Sur Francis gémit dehors, Léon brandit un nounours sur lequel est planté la tête d'un lapin! Sans doute celle du "Kiki" de Francis... Léon s'en sert comme d'une marionnette et remue le macabre nounours sous les yeux de Francis. LEON Bonjour!... Je m'appelle Brigitte, je suis une grosse salope... Tu viens me lécher les cul dans les chiottes?!...
comme hier?! FRANCIS Salaud!... Enculé!... Pédé!... Kiki!... Kiki! T'es complètement pourri!... merde!... Nazi!... malade sexuel! Francis essaye d'attraper le
nounours. Léon est sadique au possible. FRANCIS Rend moi mon Kiki Nazi!... kiki!... Kiki! Rend moi le Léon... J'en
ai besoin! Léon prend son fusil. Son
mouvement brusque fait tomber la statue Astèque qui se
brise au sol. On découvre que Léon a empalé le
nounours à tête de Lapin sur le canon du fusil. Il
pointe Francis. LEON (avec fusil) Tu le veux là?!... Tu le veux là?! Tu le veux où ton kiki?! Brigitte est terrifiée. Son regard est pointé vers les débris de la statue que nous ne pouvons voir. FRANCIS (hystérique) Déconne pas Léon!...
Calme toi! Francis recule. Léon le vise
avec son fusil... Bang!... Francis s'effondre. Léon se
retourne apeuré vers Brigitte. LEON (lucide) Brigitte merde!... Je l'ai tué!... Je comprends pas... Faut que je me contrôle... Faut que... Le regard de Léon pointe vers le bas... Surprise! Au milieu des bries du cadeau offert par Francis, il tombe sur une sculpture Incas, de la forme d'un godemichet. Léon saisit le godemichet et
foudroie du regard Brigitte qui est immobile contre
l'évier. BRIGITTE Contrôle toi Léon!... C'est pas ce que tu crois... Je sais pas à quoi ça sert! Léon avance vers Brigitte.
Regard de tueur. LEON Ah oui!... Je sais pas à quoi ça sert?!... Tu me prends pour un con?! C'est un cadeau de Francis?!... Je le savais!... Je vais vous flinguer!... SALOPE DE PUTAIN DE
PUTE!!! Brigitte, affolée, saisit le premier objet qui lui tombe sous la main : un mixeur électrique. La lame de l'appareil, qui turbine, menace Léon. BRIGITTE (hurlant) Arrête où je vais te tuer! Arrête!... Je te tue! LEON Okay!... Okay! Léon recule vers un placard
qu'il ouvre. A l'intérieur : photos de chantier, bleu de
travail et... un marteau-piqueur à essence
(futuristiquo-bricolé)... Il enfonce le godemichet à
l'extrémité du marteau piqueur et enclenche l'engin. Il
démarre le marteau-piqueur. LEON HEIN?!... Tu veux jouer Hein?! Tu veux jouer avec moi?!... Hein?! Bon... OK!... OK!
CARNAAAAGE!!! Le beuglement du marteau piqueur
réveille Francis. Il retrouve péniblement ses esprits
et semble avoir tout oublié. Il est horrifié par le
sang qui coule sur son épaule. Francis est halluciné
par le vacarme. Léon avance en claquant des dents sur Brigitte qui, les yeux écarquillés, semble bétonnée sur place. Suspens. LEON Joyeux anniversaire!...
Joyeux anniversaire! Brigitte jette le robot-mixeur.
C'est la panique. BRIGITTE Non!... Non Léon!... J'ai rien fait! C'est pas moi! INSERT Francis voit, par la fenêtre, Léon qui menace Brigitte. Il est terrorisé. Léon ne semble plus contrôler
son engin. Il a deux flashs : 1deg. Bande-son saturée.
Atmosphère magique. Le visage effrayant d'un Sorcier
Astèque, en tenue d'apparat, se dessine dans la
nuit. Il affiche un sourire sadique, à la limite du film
d'horreur. Il caresse, dans ses mains, un godemichet,
réplique de celui que Léon a enfoncé au bout de son
marteau-piqueur. L'objet "vibre". 2deg. La statue Astèque
virevolte. Les ciselures sur les trois faces de l'objet
s'animent comme une dessin animé primaire : au milieu de
la gravure d'un tas de crânes, la personnage d'un
guerrier astèque brandit un godemichet. INSERT Francis court vers
sa caravane. A deux doigts du massacre final, Léon frôle l'épaule de Brigitte. Les vibrations de la machine l'ont transformé en "zombie sous cocaïne". INSERT Sur le rebord de
la fenêtre de sa roulotte, Francis saisit une cage où
s'ébat un rossignol et se réfugie sous sa roulotte.
CUT. Léon ne contrôle plus rien et
le marteau-piqueur le porte droit sur le tableau
électrique qu'il perfore sous des gerbes d'étincelles
électrifiant son corps. Ses chaussures explosent.
Brigitte en profite pour s'évader. CUT. SEQ13. EXT. NUIT. TERRAIN
VAGUE. Brigitte, défigurée par les événements, court à quelques mètres de la roulotte. Des flammes dansent sur la roulotte... BOUM! BOUM! explosions "à l'américaine"...
Elle contemple, un instant, l'étendue des dégâts en
pleurant. A une dizaine de mètres de la
malheureuse, surgit Francis, halluciné de sous sa
roulotte. BRIGITTE (excitée) CASSE TOI LA CONNE! C'EST T'AS FAUTE QUE LEON EST MORT!!!... C'EST TON PUTAIN DE GODE QU'A MONTE LA TETE A LEON!!! QU'EST CE QUE CA FOUTAIT CHEZ MOI CETTE SALOPERIE ?! Brigitte s'écroule par terre et frappe le sol avec son poing. BRIGITTE (gémissant) LEON!... LEON!... LEON! On s'attarde sur la détresse de
la petite, signe de la fin du film mais... dans les
décombres de la roulotte, quelque chose bouge. BRIGITTE Léon?!... Léon! FRANCIS Faut se tirer Brigitte! Soudain, la tête de Léon
surgit devant Brigitte. Il est transfiguré en une sorte
de revenant halluciné, le corps à moitié
carbonisé. BRIGITTE (terrifiée) LEEEOOOOOONNNN !!! LEON ( vociférant) TA GUEULE!... TU VAS LA FERMER TA GUEULE !... C'EST FINI LES CONNERIES!... Léon surgit du sol en tournant sur lui même comme une toupie... Il décolle un instant avant de retomber sur ses pieds. Des décharges électriques
fourmillent sur le godemichet. Son corps est parcouru par
des décharges électriques. Brigitte se cache la tête
dans ses bras... Des morceaux de métal sont aspirés par
Vibroboy. LEON BRIGITTE, TU M'ENTENDS?!... IL EST PARTI LEON! Y'A PLUS DE LEON!... MATE MA PUISSANCE POUFFIASSE... C'EST FINIT LE BORDEL!... JE VAIS NOYER TOUT CE FOUTRE DANS LA
MORT !!! Au milieu d'un orage magnétique
et d'une pluie battante, des débris de ferraille
rouillée viennent s'émanter sur VIBROBOY transformé en
mutant de fer. L'ensemble nous ferait penser à un
"Alien mystifié en dieu de la guerre
aztèque". En un mot : le diable! VIBROBOY JE SUUIIS VIIBROOBOYYY !!!
Fin de la tempête. Léon n'en
croit pas ses yeux. Il semble "fasciné" par
son armure de Vibroboy. Le godemichet, au bout du marteau
piqueur, le rappelle à la réalité. Il se penche sur
Brigitte. BRIGITTE Vibroboy?! VIBROBOY Alors petite pute... Tu sais toujours pas à quoi ça sert?!... Au loin, Francis, tenant la cage
dans ses bras, regarde Vibroboy. Ses nerfs lâchent. FRANCIS (halluciné) Oh! putain!... oh! putain!
VIBROBOY Toi le pédé... Tu vas...
Soudainement, le godemichet
décolle, comme un obus. Francis et Vibroboy suivent la
trajectoire du godemichet astèque comme des spectateurs
d'un match de tennis. Le godemichet s'immobilise, en vol
stationnaire, au dessus de la tête de Francis. Vibroboy semble enfin comprendre
toute la puissance de ses nouveaux pouvoirs
surnaturels... Il regarde Francis puis ferme ses yeux. VIBROBOY (bas, à lui même) Titi... titi! Le godemichet plonge subitement
vers Francis... On entend (off) un bruit de feraille...
Le godemichet s'enfonce dans le sol... Un peu plus loin,
le godemichet s'extrait du sol et revient se placer
magiquement au bout du marteau piqueur! FRANCIS AAAAAHHHH !!! Francis tient dans ses mains la
cage d'oiseau éventrée. Des plumes d'oiseaux volettent
autour de lui. FRANCIS Titi!... Titi! Vibroboy fixe le godemichet avec
un regard illuminé. VIBROBOY Whaou!... CA VA
PEEEETEEERRR !!! Francis se réfugie dans sa
roulotte. Vibroboy soulève Brigitte par
les cheveux et la menace avec son marteau piqueur. VIBROBOY Avance petite pute... On va dire bonsoir à la tata! Il fait "crier"
l'engin. Le godemichet effleure les fesses de Brigitte
qui avance sous la menace. VIBROBOY (pointant le godemichet devant elle) Alors petite salope, tu sais toujours pas à quoi ça sert?!... Vibroboy menace Brigitte tout en hurlant. Ils se rapprochent de la caravane de Francis. VIBROBOY TOI!... LA BAS!... LE SUCEUR DE BITES DE MES DEUX!... VIBROBOY (Suite) TU VA ENFIN POUVOIR GOUTER AUX JOIES DE LA SOUFFRANCE!... VIBROBOY T'OFFRE UN GRAND VOYAGE DANS LA NUIT!... LA JOUISSANCE ULTIME!... LE GRAND SOMMEIL ETERNEL!... SEQ14. INT. NUIT. CARAVANE DE FRANCIS. Francis glisse nerveusement des
balles dans le barillet d'un revolver... panique de
Francis, la poignée de la porte bouge... Il hésite à
tirer... VOIX DE BRIGITTE Au secours!... Au secours! Léon est devenu fou!... Il va tous nous tuer... Pitié! ouvre! INSERT On découvre que
Vibroboy a plaqué Brigitte contre la porte de la
caravane de Francis. Sa main est plaquée sur la bouche
de la malheureuse. Il imite la voix de Brigitte. VIBROBOY (voix de Brigitte) Pitié!... Il va me défoncer le cul! Il est fou! Dans le dos de Francis, la porte
du frigidaire s'ouvre magiquement. Une voix fluette
l'interpelle. Nous pouvons enfin voir l'intérieur : un
lapin est crucifié entre deux casiers. Une tête de
nounours est plantée à la place de celle du lapin!...
un godemichet rose pendouille entre ses pattes! Le
nounours parle! LE NOUNOURS La pauvre Brigitte!... Il faut lui ouvrir la porte!... Fait le pour kiki s'il-te-plait!... Tu sais qu'il est capable de lui défoncer le cul à Brigitte! Francis craque et tire sur la
tête du nounours puis crible de balles la porte. Le tout
en hurlant. Le sang coule dans les impacts... On entend des cris à l'extérieur puis le son du marteau-piqueur qui s'éloigne... Silence mortel... Francis finit par prendre son courage à deux mains et ouvre la porte... Suspens insoutenable : Vibroboy
là ou pas?!... Il bute sur le corps de Brigitte criblée
de balles, pas de trace du criminel. FRANCIS AAAAAHHHH !!! Francis tente de se reprendre... Regard circulaire : personne... Il s'élance dans le terrain vague, vers le cyclo de Léon... Francis se rue dans une course
désespérée vers l'engin... qu'il tente de démarrer en
pédalant. Le moteur est récalcitrant... Une trouée de terre - le monticule d'une taupe dans un cartoon, la terreur des "Dents de la Mer"- se rapproche de Francis qui redouble d'énergie... La tête de Vibroboy surgit du sol et laboure la terre en direction de Francis. C'est terrifiant! On croit Francis sauvé quand le
cyclo démarre mais... la main de Vibroboy surgit du sol
et bloque la roue... le moteur s'emballe, le moteur
fume... la main lâche la roue subitement provoquant un
effet de propulsion incontrôlable... Il traverse le
terrain sur une roue arrière épique. Après ce rodéo, Francis
s'écrase contre sa caravane... Vibroboy s'échappe d'un rideau
de fumée pour se présenter, sadique au possible, devant
Francis en piteux état mais qui trouve encore une
ressource pour sauver sa peau en chantant "Parlez
moi d'amour"... La cadence de frappe du marteau
piqueur ralentie. Vibroboy semble se laisser attendrir
par ce subterfuge. VIBROBOY SURTOUT PETIT, T'ARRETES PAS DE CHANTER!!! Francis braille de plus belle. La caméra s'éloigne sur cet étrange chantage. Mixage de "Parlez moi d'amour" chanté par une innocente chorale. NOIR. GENERIQUE. |
5 - Le story-board est une petite bande dessinée du film
Le story-board est une grille de dessins représentant les images successives avec les dialogues et le type du plan et du mouvement de caméra utilisé ainsi qu'une description de l'action.
Titre : Actions | Textes | Musique | Ambiance | ||||
|
dialogues, voix off... |
Pour en savoir plus, consultez le très intéressant site :
http://www.multimania.com/creatyon/video/scenar/scenario.htm
d'où sont extraites ces informations.
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