http://www.multimania.com/creatyon/video/scenar/
http://www.multimania.com/creatyon/video/scenar/scenario.htm

COMMENT ÉCRIRE UN SCÉNARIO

1 - L'image à travers ses mots...
2 -
Un scénario se partage en plusieurs étapes
3 -
"Ne pas annoncer ce qu'on va voir, ne pas raconter ce qu'on voit"
4 -
La continuité dialoguée n'est autre que le scénario final
5 -
Le story-board est une petite bande dessinée du film


1 - L'image à travers des mots...

Le scénario permet de mettre une idée sur papier afin d'en faire un film.
Mais avant son état final (continuité dialoguée ou story-board), ce dernier subit maintes transformations.
Un scénario se partage en plusieurs étapes.
Il doit donner des informations aux spectateur afin que celui-ci assimile l'histoire.

Le scénario est découpé en séquences (liées à une unité de lieu, d'action et de temps), elles-mêmes divisées en scènes (généralement liées au lieu).

2 - Un scénario se partage en plusieurs étapes

Dans toutes les histoires, il y a un personnage principal (ou plusieurs).
Le film est alors axé sur ce personnage et il doit se dérouler ainsi :

Biographie du personnage -> Nécessité -> Obstacle -> Action.

On doit se poser les questions suivantes : Que veut-il ? Pourquoi ? Jusqu'à quel point ? Quelle action va t-il faire ? De quelle manière ?

ex : dans Le crime était presque parfait, il veut tuer sa femme pour gagner de l'argent mais sans se faire prendre.

Il faut que ces étapes soient bien comprises par le spectateur.
De plus, il faut le surprendre.

3 - "Ne pas annoncer ce qu'on va voir, ne pas raconter ce qu'on voit"

Il faut donner subtilement les informations au spectateur.
Il faut aussi jouer avec lui : il aime la frustration (ex : un homme ouvre une porte -> il crie ->cut).
La désinformation fait aussi partie des jeux entre l'auteur et le spectateur (Usual Suspect, Psychose), il faut laisser croire...

Les informations peuvent aussi être répétées plusieurs fois grâce à des supports différents : un stylo noir est présent lors d'une scène importante, plus tard, on revoit le même stylo et on repense inconsciemment à la scène importante.

L' implant est un indice, livré de façon implicite au spectateur, qui s'avérera, par la suite, déterminant dans le déroulement de l'action.
il aide à faire passer une information (dans Psychose : à la fin du film, Norman dit qu'il a empaillé sa mère, on le croit car auparavant dans une scène, on le voit avec des animaux empaillés).

4 - La continuité dialoguée n'est autre que le scénario final

Le texte relate la totalité des faits décomposés en séquences.
Et puisque les exemples valent mieux que de longs discours, voici la continuité dialoguée du court-métrage Vibroboy de Jan Kounen.

VIBROBOY : SCENARIO

de Carlo de Boutiny et Jan Kounen

SEQ1. NOIR. INT. MUSEE. MEXICO.
 
 

NOIR. Surimpression : "Musée d'Art Astèque. Mexico City. Août 94". Un point lumineux attire notre attention. Début du générique sur des sons off de pas puis sur dialogue.
 
 

VOIX OFF HOMME
Bon!... T'as bien compris, je répète :
Je pète la vitre, tu le prends... Tu
fonces à Paris ees t tu le planqu
où tu veux mais pas dans ta piaule...
Juan s'occupes du pognon... Rendez
vous avec Pedro et Gomez au
barfly... Hein?!... T'as compris?!
C'est pas compliqué?!... Allez!...
Bonne chance! Tchao ma chérie...

Toujours off et dans le noir, on entend le son d'un baiser puis une vitre qui éclate. Une sirène d'alarme se met en branle puis, enfin, le vrombissement d'un moteur d'avion. Le point lumineux éclaire une partie d'une lettre puis tout le titre apparaît.
 
 

APPARITION DU TITRE "VIBROBOY" en lettres de métal rouillé.
 
 

SEQ2. INT. JOUR. AEROPORT PARIS.
 
 

Ouverture sur les roulettes d'une valise qui touche le sol du hall d'un aéroport. Son : les roues d'un avion qui crissent sur la piste d'atterrissage. Musique très printanière proche de M. Nyman.
 
 

Nous suivons une paire de jambes sexy qui traversent le hall de l'aéroport. Les hauts-talons crépitent sur le sol. La démarche est chaloupée. Des touristes lui lancent des regards appuyés . FONDU ENCHAINE.
 
 

SEQ3. EXT. JOUR. STATION TAXI AEROPORT.
 
 

La fille (toujours cadré au niveau du bassin) passe devant la station de taxi. Les clients relèvent la tête à son passage. Un artisan-taxi ouvre le coffre de sa voiture mais notre énigmatique personnage le dépasse sans lui prêter attention. Elle se dirige, à pied, en direction de l'autoroute.

 FONDU ENCHAINE.
 
 

SEQ4. EXT. JOUR. AUTOROUTE.
 
 

La Fille, toujours cadrée au niveau du bassin , marche le long de l'autoroute en tirant sa valise. Sa démarche est moins alerte. Brouhaha aliénant des

 voitures et coups de klaxons sporadiques. FONDU ENCHAINE.
 
 

SEQ5. EXT. FIN DE JOURNEE. TERRAIN VAGUE.
 
 

La caméra suit toujours le cul de la fille. La ballade s'achève dans un terrain vague boueux. Le cadre est minable à souhait. Au milieu de ce no man's land, trônent deux roulottes fatiguées et un cabanon faisant office de toilette.
 
 

Les deux jambes se dirigent droit vers le cabanon. Dans un coin, on voit une ménagère d'une trentaine d'années - BRIGITTE TOBALSKI- qui étend des dessous affriolants sur une corde à linge. Cette dernière ne voit pas notre inconnue.
 
 

A proximité du cabanon, un Homme d'une quarantaine d'années en tenue d'ouvrier, LEON TOBALSKI, qui s'affaire sur le moteur de la mobylette. Léon verse délicatement un mélange dans le réservoir de l'engin.

L'Inconnue ouvre la porte de la cabane pour pénétrer dans de rudimentaires toilettes de campagne. A notre grande surprise, la supposée Femme urine debout !

FIN DU GENERIQUE ET DE LA MUSIQUE.
 
 

Un travelo, son nom : FRANCIS claque la porte du cabanon. Nous restons un moment sur le maquillage défait de son visage. Les traits tirés par cette longue marche. Il lance un sourire crispé à Léon.
 
 

FRANCIS (hésitant)
Salut Léon... Ca va?
Tu bricoles?!

En guise de réponse, Léon pointe sa tête au dessus de la mobylette. Regard haineux. Léon accélère le moteur de la mobylette chaque fois que Francis s'apprête à appeler Brigitte.

Brigitte n'entend rien. Les paroles de Francis sont couvertes par le moteur de la mobylette... Francis se dirige vers Brigitte et lui met sa main sur son épaule... Elle sursaute.

Le visage fatigué de Brigitte est éclairé d'un sourire. Elle semble heureuse de retrouver Francis.
 
 

BRIGITTE
Excuse moi, je suis un peu nerveuse...
Franciiis!... Ca me fait plaisir
de te voir... T'as l'air en forme!

FRANCIS
Tu trouves?!... J'en peux plus... Je suis
super crevé... C'était vachement loin ce
c'est vachement loin!... Faut que j'aille
me coucher... Et toi, ça va?!

Brigitte pointe discrètement Léon et secoue sa main, du genre "Ca ne s'arrange pas"... Francis ouvre sa valise et saisit un cadeau enrobé dans du papier coloré.
 
 

FRANCIS
Tu sais Brigitte... Faut pas se laisser
emmerder!... Hein?!... Tiens
J'avais oublié ton anniversaire...
(il tend le cadeau)... Tu verras c'est
vraiment beau... c'est de l'art!

Brigitte affiche un joie non feinte.
 
 

BRIGITTE
Ho! Francis!... Tu es gentil!

FRANCIS
Fait attention!... C'est le l'art
Mexicain! On a visité un temple...
Je l'ai trouvé... par terre dans la jungle
On m'a dit que c'était très vieux!
Ca a beaucoup... beaucoup de valeur!

BRIGITTE
Ho! Francis... de l'art mexicain!

Léon surgit derrière Francis. Léon imite le bruit d'un baiser... Brigitte sursaute et se sépare illico de Francis qui se retourne d'un bond, affolé.
 
 

FRANCIS (effrayé)
(silence)... Ca va Léon?!

LEON
Lèche!

BRIGITTE
Mais Léon... Y vient...

LEON (coupant Brigitte)
LECHE !!!

Jeu de regard sur le visage de Francis : ses yeux se portent vers le bas puis, avec insistance, sur les côtés, comme pour signaler la présence de Brigitte... Léon brandit une pince mécanique.
 
 

LEON
LECHE !!!

Francis ne comprend pas le ton sec de Léon. Il se décide finalement à tirer la langue. Léon coince sa langue avec la pince.

LEON
Ca fait pas deux minutes que t'es
là que tu tripotes déjà le cul de ma

 femme... Je commence à en avoir raz
le cul!

Francis, langue pendante, n'arrive pas à aligner un mot.
 
 

FRANCIS
Aie!... aie!... aie!

LEON
J'entends rien!... Parle plus fort!

Léon tire un peu plus violemment la langue de Francis.
 
 

FRANCIS
AAAAAHHHH !!!

LEON
Voilà!... C'est bien!... J'entends mieux!

Léon traîne Francis sur quelques mètres... Léon balance Francis contre le cabanon/toilette. Francis souffle sur sa langue meurtrie.
 
 

BRIGITTE
Mais Léon... Il est fatigué Francis!

LEON
Quoi?!... Il est fatigué de te toucher?!
De quoi tu te mêles?!... hein?!... Dégage!
Va faire la bouffe!

Léon entraîne Francis dans les toilettes . On reste un instant sur Brigitte qui recule avec son paquet cadeau.

SEQ6. INT. JOUR. CABANON/TOILETTE.
 
 

Francis est violemment plaqué contre une paroi du Cabanon. Léon a l'air d'un tueur. Francis est à bout.
 
 

LEON
Alors?!... Elle te chauffe ma femme?!
... Hein?! C'est la baston que tu cherches?!...
Hein?!... Sale pédé!

Francis tente de reculer mais il est empoigné avec force par Léon.
 
 

FRANCIS
Arrête Léon!... C'est pas vrai!...
Je suis fatigué!... pas aujourd'hui!
J'en peux plus!... Je vais craquer!

LEON
Par... Par... Par...

Francis, les yeux fermés, larmoyant, chantonne "Parlez moi d'amour" avec beaucoup d'hésitations.
 
 

FRANCIS (fredonnant)
Par... parlez... parlez moi
d'amour... dites moi des choses
tendres... Parlez moi d'amour...

Code amoureux ou mise en scène sordide?!... Léon rectifie ses intentions et caresse les cheveux du travelo tétanisé. Francis, dans un premier temps , totalement paniqué, finit par se laisser attendrir et répond aux caresses de Léon...
 
 

Revirement chez Léon qui n'apprécie que Francis n'ai plus peur... D'un geste brusque, il jette sa main entre les jambes de Francis (hors champs).

LEON

 Mais... mais... Tu bandes?!

 C'est ma femme qui te fait

 bander?!
 
 

FRANCIS

 Nonononon !!!
 
 

LEON

 Ah!... c'est qui?!... Hein?!

 C'est qui?!
 
 

FRANCIS

 heu!...
 
 

LEON

 Hein?!... Qui?!... Parle plus fort,

 j'entends rien?!

 CUT.
 
 

SEQ7. INT. JOUR. CARAVANE DES TOBALSKI.
 
 

Francis explose la porte du cabanon... Il s'étale par terre.

LEON

 Dégage!... sale pédé!
 
 

Francis qui range sa valise.
 
 

LEON

 Attention!... Attention!... Faut pas

 me prendre pour un con!... Je sais

 ce que tu fouts avec Brigitte!... Je

 sais que t'es jamais parti!... Brigitte

 non plus!... Alors attention!... Attention!

 Ca va péter!

 Léon s'éloigne vers sa caravane sous le regard effrayé de Francis qui traîne sa valise dans la boue. Les deux claquent les portes de leur caravane en même temps. CUT.
 
 

SEQ8. INT. NUIT. CARAVANE DE FRANCIS.
 
 

Francis rentre dans sa caravane plongée dans le noir. Il allume une lampe. . La décoration intérieure de sa roulotte est un gag : tentures et mobilier digne d'un dancing minable de pigalle mixé à une réinterprétation pompière de "OK Magazine".
 
 

Sur une table, Francis tombe sur quelques carottes et un mot de Brigitte qui lui dit "j'ai pas vu Kiki,tiens, des carottes pour lui". Il allume son répondeur téléphonique.
 
 

FRANCIS

 Kiki!... Kiki!... Maman est rentrée!

 Viens voir papa kiki...
 
 

MESSAGE REPONDEUR1 (voix de folle)

 "Salut! c'est gérard... alors voilà, je suis

 avec marc, andré, jacques, le mec mignon des

PTT, la serveur du "barfly" puis y'a aussi...

 (Interruption du message par bip puis

nouvel appel)...

... enfin, on est un paquet! et on va tous se

 faire sauter la tête au "barfly"... vous venez?!...

Fait pas la gueule merde!
 
 

Pendant le message, Francis cherche dans tous les recoins de sa caravane son "Kiki". Aucune trace de lui. Francis, las, s'asseoit sur son lit.
 
 

Un autre message se met en route. C'est la voix grave de Léon.
 
 

MESSAGE REPONDEUR 2 (Léon, sadique, fou)

 Francis?!... Mon petit Francis?!... Tu vas

 bien?!... Passe moi cette grosse salope

 de Brigitte!... Ah! elle peut pas!... Elle te

 suce!... Parfait!... C'est super non?!... Elle

 suce bien non?!... TU VAS ME LA PASSER

 HEIN?!... SALE PEDE!... Okay!... Ne te dérange

 pas, je vais venir la chercher!...

Francis insulte Léon en même temps que le message défile.

FRANCIS

Mais ta gueule!... On en a rien à

 foutre de ta grosse Brigitte!... Tu

 peux te la garder pauvre con!...
 
 

Francis se remet à la recherche de son "Kiki".
 
 

FRANCIS

 Kiki!... Kiki! Viens ici Kiki...

 Tout de suite.
 
 

SEQ9. INT. NUIT. CARAVANE DES TOBALSKI.
 
 

Ouverture sur Léon qui tripote une statue Astèque. L'intérieur de la caravane des Tobalski est pauvre mais propret. Avec un mauvais goût appuyé. Brigitte est affairée dans son coin cuisine. Léon rode autour d'elle en secouant la statue Astèque. Il semble qu' il y est un objet à l'intérieur de la statue. Brigitte, qui se sent épiée, finit par se retourner.
 
 

BRIGITTE

 Mais qu'est-ce que tu veux à la fin?!
 
 

LEON

Non rien...
 
 

BRIGITTE

 C'est de l'art mexicain!
 
 

LEON

 C'est beau!... C'est joli les couleurs!
 
 

BRIGITTE

 Ouai!... C'est joli les couleurs!
 
 

LEON

 C'est encore un cadeau de la tata pour ta

 collection de merdes?!... Hein?!
 
 

BRIGITTE

 C'est rien!... c'est moche!... c'est mon cadeau

d'anniversaire!

 Le ton monte. Léon s'approche très près de Brigitte.
 
 

LEON

 C'est tous les jours ton anniversaire ?!...

Ca fait longtemps qu'y t'offres des merdes

pour te lécher les seins?!
 
 

BRIGITTE

 Mais qu'est-ce-que tu racontes Léon?!
 
 

LEON

 Il m'a tout dit! Vous vous éclatez

 bien dans les chiottes... Hein?!
 
 

BRIGITTE

 Mais... mais, on le connait depuis des

années Francis...
 
 

Le visage hystérique de Léon est à quelques centimètres de Brigitte.
 
 

LEON

 Oui!... Des années que ce pédé pisse

dans mes chiottes!... Des années qu'il

te bouffe le cul pendant que je dors!...

Alors, maintenant, y'en a marre!
 
 

BRIGITTE

 Mais Léon... y'a rien entre moi et Francis...

 Il est homosex...
 
 

LEON (coupant Brigitte)

 ... Pédé c'est tout! et ta gueule!

 TA GUEULE!... Alors, attention!...

 Attention!... Ca va péter!
 
 

L'attention de Léon est attirée par la voix lointaine de Francis. Il se penche à la fenêtre et voit Francis gesticuler dans sa caravane.

Il s'apprête à l'insulter mais se reprend et regarde, placés à côté de la fenêtre, un téléphone, un sac plastique plein et un fusil à pompe.
 
 

CUT sur visage de Léon qui affiche un sourire sadique.

SEQ10. INT. NUIT. CARAVANE DE FRANCIS.
 
 

Francis, très énervé, tient dans sa main le répondeur.
 
 

FRANCIS (hurlant, au répondeur)

 Tu nous fait chier Léon!
 
 

Instantanément, un nouveau message se met en route. On reconnait la voix de Gérard, celle du premier message. Le fond sonore est bruyant. Un boîte de nuit disco. Gérard est saoul.
 
 

MESSAGE TELEPHONE3 (Gérard)

 T'es con Francis... On est complètement

 défoncés! Je te passe le mec des PTT...

 (son de vomissement)... AAAHHH !!!...

 ce con m'a vomit sur ma robe!... Mer...
 
 

Le message est coupé. Francis, dépité, repose le répondeur et poursuit la recherche de son "Kiki".
 
 

FRANCIS

 Allez kiki!... Maintenant, on arrête

 de jouer kiki... Tu sorts!

Un quatrième message se met en route (on reconnait la même voix que lors de la seq1).

MESSAGE TELEPHONE4 (affolé)

 Gomez est mort!... Juan est mort!

 Pedro est dans le coma... putain!

 On s'est fait enculés!... Ce truc, c'est

une bombe! Je comprends que dalle!... Ils sont

 tous fous ici!... Bon!... J'ai pas le temps

 de t'expliquer mais on va tous

 crever si tu fait pas gaffe... C'est

 une malédiction d'ici... Une bombe

 atomique!... Cherche pas à comprendre.

 Faut que tu la balances... Tu l'enterres,

 Faut pas toucher!... J'ai plus de pièces

 alors t'as compris?!... Ouai! et surtout

 surtout... fait gaffe de pas le casser sinon...
 
 

Le message est brusquement coupé. Francis n'en croit pas ses oreilles. Il n'a pas le temps de s'en remettre que le téléphone sonne.

 FRANCIS

 Allo, c'est toi?!... Mais qu'est-ce-que

 c'est que cette histoire de...
 
 

VOIX GRAVE

 Frigo!... Frigo!
 
 

FRANCIS (au téléphone, pétrifié)

 Allo?!... Allo?!
 
 

Son regard se plante sur le frigidaire. Il avance, la main tremblante, vers le frigo... il remarque quelques gouttes de sang par terre. Francis est paniqué.
 
 

FRANCIS

 Oh! non!... Oh! non!
 
 

Francis ouvre lentement la porte du frigidaire. Nous ne pouvons voir l'intérieur... Francis est transfiguré.
 
 

FRANCIS

 KIIIKIII !!!... KIIIKIII !!!

 CUT.
 
 

SEQ12. EXT. NUIT. TERRAIN VAGUE.
 
 

Francis déboule de sa caravane et vient se cogner la tête sous la fenêtre de Léon. Il est en crise.
 
 

FRANCIS

 Brigitte!... Brigitte!... On a tué Kiki!
 
 

Léon sort sa tête par la fenêtre.
 
 

LEON

 On en a rien à foutre de ton kiki!

 Tire toi pauvre merde!
 
 

FRANCIS

 AH!... C'est l'horreur!... pourquoi?!

pourquoi?!... Qui a fait ça?!
 
 

Sur Francis gémit dehors, Léon brandit un nounours sur lequel est planté la tête d'un lapin! Sans doute celle du "Kiki" de Francis...

Léon s'en sert comme d'une marionnette et remue le macabre nounours sous les yeux de Francis.

LEON

 Bonjour!... Je m'appelle Brigitte, je suis

 une grosse salope... Tu viens me lécher les

 cul dans les chiottes?!... comme hier?!
 
 

FRANCIS

 Salaud!... Enculé!... Pédé!... Kiki!... Kiki!

 T'es complètement pourri!... merde!...

 Nazi!... malade sexuel!
 
 

Francis essaye d'attraper le nounours. Léon est sadique au possible.
 
 

FRANCIS

 Rend moi mon Kiki Nazi!... kiki!... Kiki!

 Rend moi le Léon... J'en ai besoin!
 
 

Léon prend son fusil. Son mouvement brusque fait tomber la statue Astèque qui se brise au sol. On découvre que Léon a empalé le nounours à tête de Lapin sur le canon du fusil. Il pointe Francis.
 
 

LEON (avec fusil)

 Tu le veux là?!... Tu le veux là?!

 Tu le veux où ton kiki?!
 
 

Brigitte est terrifiée. Son regard est pointé vers les débris de la statue que nous ne pouvons voir.

FRANCIS (hystérique)

 Déconne pas Léon!... Calme toi!
 
 

Francis recule. Léon le vise avec son fusil... Bang!... Francis s'effondre. Léon se retourne apeuré vers Brigitte.
 
 

LEON (lucide)

 Brigitte merde!... Je l'ai tué!... Je

 comprends pas... Faut que je me

 contrôle... Faut que...
 
 

Le regard de Léon pointe vers le bas... Surprise! Au milieu des bries du cadeau offert par Francis, il tombe sur une sculpture Incas, de la forme d'un godemichet.

Léon saisit le godemichet et foudroie du regard Brigitte qui est immobile contre l'évier.
 
 

BRIGITTE

 Contrôle toi Léon!... C'est pas

 ce que tu crois... Je sais pas à

 quoi ça sert!
 
 

Léon avance vers Brigitte. Regard de tueur.
 
 

LEON

 Ah oui!... Je sais pas à quoi ça

 sert?!... Tu me prends pour un con?!

 C'est un cadeau de Francis?!... Je le

 savais!... Je vais vous flinguer!...

 SALOPE DE PUTAIN DE PUTE!!!
 
 

Brigitte, affolée, saisit le premier objet qui lui tombe sous la main : un mixeur électrique. La lame de l'appareil, qui turbine, menace Léon.

BRIGITTE (hurlant)

 Arrête où je vais te tuer!

 Arrête!... Je te tue!
 
 

LEON

Okay!... Okay!
 
 

Léon recule vers un placard qu'il ouvre. A l'intérieur : photos de chantier, bleu de travail et... un marteau-piqueur à essence (futuristiquo-bricolé)... Il enfonce le godemichet à l'extrémité du marteau piqueur et enclenche l'engin. Il démarre le marteau-piqueur.
 
 

LEON

 HEIN?!... Tu veux jouer Hein?!

Tu veux jouer avec moi?!... Hein?!

 Bon... OK!... OK! CARNAAAAGE!!!
 
 

Le beuglement du marteau piqueur réveille Francis. Il retrouve péniblement ses esprits et semble avoir tout oublié. Il est horrifié par le sang qui coule sur son épaule. Francis est halluciné par le vacarme.
 
 

Léon avance en claquant des dents sur Brigitte qui, les yeux écarquillés, semble bétonnée sur place. Suspens.

LEON

 Joyeux anniversaire!... Joyeux anniversaire!
 
 

Brigitte jette le robot-mixeur. C'est la panique.
 
 

BRIGITTE

Non!... Non Léon!... J'ai rien fait!

 C'est pas moi!
 
 

INSERT Francis voit, par la fenêtre, Léon qui menace Brigitte. Il est terrorisé.

Léon ne semble plus contrôler son engin. Il a deux flashs :
 
 

1deg. Bande-son saturée. Atmosphère magique. Le visage effrayant d'un Sorcier Astèque, en tenue d'apparat, se dessine dans la nuit. Il affiche un sourire sadique, à la limite du film d'horreur. Il caresse, dans ses mains, un godemichet, réplique de celui que Léon a enfoncé au bout de son marteau-piqueur. L'objet "vibre".
 
 

2deg. La statue Astèque virevolte. Les ciselures sur les trois faces de l'objet s'animent comme une dessin animé primaire : au milieu de la gravure d'un tas de crânes, la personnage d'un guerrier astèque brandit un godemichet.
 
 

INSERT Francis court vers sa caravane.
 
 

A deux doigts du massacre final, Léon frôle l'épaule de Brigitte. Les vibrations de la machine l'ont transformé en "zombie sous cocaïne".

INSERT Sur le rebord de la fenêtre de sa roulotte, Francis saisit une cage où s'ébat un rossignol et se réfugie sous sa roulotte. CUT.
 
 

Léon ne contrôle plus rien et le marteau-piqueur le porte droit sur le tableau électrique qu'il perfore sous des gerbes d'étincelles électrifiant son corps. Ses chaussures explosent. Brigitte en profite pour s'évader. CUT.
 
 

SEQ13. EXT. NUIT. TERRAIN VAGUE.
 
 

Brigitte, défigurée par les événements, court à quelques mètres de la roulotte. Des flammes dansent sur la roulotte... BOUM! BOUM! explosions

"à l'américaine"... Elle contemple, un instant, l'étendue des dégâts en pleurant.
 
 

A une dizaine de mètres de la malheureuse, surgit Francis, halluciné de sous sa roulotte.
 
 

BRIGITTE (excitée)

 CASSE TOI LA CONNE! C'EST T'AS

FAUTE QUE LEON EST MORT!!!...

C'EST TON PUTAIN DE GODE QU'A

MONTE LA TETE A LEON!!! QU'EST

 CE QUE CA FOUTAIT CHEZ MOI CETTE

SALOPERIE ?!
 
 

Brigitte s'écroule par terre et frappe le sol avec son poing.

BRIGITTE (gémissant)

 LEON!... LEON!... LEON!
 
 

On s'attarde sur la détresse de la petite, signe de la fin du film mais... dans les décombres de la roulotte, quelque chose bouge.
 
 

BRIGITTE

 Léon?!... Léon!

FRANCIS

 Faut se tirer Brigitte!
 
 

Soudain, la tête de Léon surgit devant Brigitte. Il est transfiguré en une sorte de revenant halluciné, le corps à moitié carbonisé.
 
 

BRIGITTE (terrifiée)

 LEEEOOOOOONNNN !!!
 
 

LEON ( vociférant)

 TA GUEULE!... TU VAS LA FERMER TA

 GUEULE !... C'EST FINI LES CONNERIES!...

Léon surgit du sol en tournant sur lui même comme une toupie... Il décolle un instant avant de retomber sur ses pieds.

Des décharges électriques fourmillent sur le godemichet. Son corps est parcouru par des décharges électriques. Brigitte se cache la tête dans ses bras... Des morceaux de métal sont aspirés par Vibroboy.
 
 

LEON

 BRIGITTE, TU M'ENTENDS?!... IL EST

PARTI LEON! Y'A PLUS DE LEON!...

MATE MA PUISSANCE POUFFIASSE...

 C'EST FINIT LE BORDEL!... JE VAIS NOYER

 TOUT CE FOUTRE DANS LA MORT !!!
 
 

Au milieu d'un orage magnétique et d'une pluie battante, des débris de ferraille rouillée viennent s'émanter sur VIBROBOY transformé en mutant de fer. L'ensemble nous ferait penser à un "Alien mystifié en dieu de la guerre aztèque". En un mot : le diable!
 
 

VIBROBOY

 JE SUUIIS VIIBROOBOYYY !!!
 
 

Fin de la tempête. Léon n'en croit pas ses yeux. Il semble "fasciné" par son armure de Vibroboy. Le godemichet, au bout du marteau piqueur, le rappelle à la réalité. Il se penche sur Brigitte.
 
 

BRIGITTE

 Vibroboy?!
 
 

VIBROBOY

 Alors petite pute... Tu sais toujours

pas à quoi ça sert?!...
 
 

Au loin, Francis, tenant la cage dans ses bras, regarde Vibroboy. Ses nerfs lâchent.
 
 

FRANCIS (halluciné)

 Oh! putain!... oh! putain!
 
 

VIBROBOY

 Toi le pédé... Tu vas...
 
 

Soudainement, le godemichet décolle, comme un obus. Francis et Vibroboy suivent la trajectoire du godemichet astèque comme des spectateurs d'un match de tennis. Le godemichet s'immobilise, en vol stationnaire, au dessus de la tête de Francis.
 
 

Vibroboy semble enfin comprendre toute la puissance de ses nouveaux pouvoirs surnaturels... Il regarde Francis puis ferme ses yeux.
 
 

VIBROBOY (bas, à lui même)

 Titi... titi!
 
 

Le godemichet plonge subitement vers Francis... On entend (off) un bruit de feraille... Le godemichet s'enfonce dans le sol... Un peu plus loin, le godemichet s'extrait du sol et revient se placer magiquement au bout du marteau piqueur!
 
 

FRANCIS

 AAAAAHHHH !!!
 
 

Francis tient dans ses mains la cage d'oiseau éventrée. Des plumes d'oiseaux volettent autour de lui.
 
 

FRANCIS

 Titi!... Titi!
 
 

Vibroboy fixe le godemichet avec un regard illuminé.
 
 

VIBROBOY

 Whaou!... CA VA PEEEETEEERRR !!!
 
 

Francis se réfugie dans sa roulotte.
 
 

Vibroboy soulève Brigitte par les cheveux et la menace avec son marteau piqueur.
 
 

VIBROBOY

 Avance petite pute... On va dire

 bonsoir à la tata!
 
 

Il fait "crier" l'engin. Le godemichet effleure les fesses de Brigitte qui avance sous la menace.
 
 

VIBROBOY (pointant le godemichet devant elle)

 Alors petite salope, tu sais toujours

pas à quoi ça sert?!...
 
 

Vibroboy menace Brigitte tout en hurlant. Ils se rapprochent de la caravane de Francis.

VIBROBOY

 TOI!... LA BAS!... LE SUCEUR

DE BITES DE MES DEUX!...

VIBROBOY (Suite)

 TU VA ENFIN POUVOIR GOUTER

AUX JOIES DE LA SOUFFRANCE!...

 VIBROBOY T'OFFRE UN GRAND

VOYAGE DANS LA NUIT!... LA

JOUISSANCE ULTIME!... LE GRAND

SOMMEIL ETERNEL!...
 
 

SEQ14. INT. NUIT. CARAVANE DE FRANCIS.

Francis glisse nerveusement des balles dans le barillet d'un revolver... panique de Francis, la poignée de la porte bouge... Il hésite à tirer...
 
 

VOIX DE BRIGITTE

 Au secours!... Au secours! Léon

est devenu fou!... Il va tous

 nous tuer... Pitié! ouvre!

INSERT On découvre que Vibroboy a plaqué Brigitte contre la porte de la caravane de Francis. Sa main est plaquée sur la bouche de la malheureuse. Il imite la voix de Brigitte.
 
 

VIBROBOY (voix de Brigitte)

 Pitié!... Il va me défoncer le cul!

 Il est fou!
 
 

Dans le dos de Francis, la porte du frigidaire s'ouvre magiquement. Une voix fluette l'interpelle. Nous pouvons enfin voir l'intérieur : un lapin est crucifié entre deux casiers. Une tête de nounours est plantée à la place de celle du lapin!... un godemichet rose pendouille entre ses pattes! Le nounours parle!
 
 

LE NOUNOURS

 La pauvre Brigitte!... Il faut lui

 ouvrir la porte!... Fait le pour

 kiki s'il-te-plait!... Tu sais qu'il

 est capable de lui défoncer le

 cul à Brigitte!
 
 

Francis craque et tire sur la tête du nounours puis crible de balles la porte. Le tout en hurlant.
 
 

Le sang coule dans les impacts... On entend des cris à l'extérieur puis le son du marteau-piqueur qui s'éloigne... Silence mortel... Francis finit par prendre son courage à deux mains et ouvre la porte...

Suspens insoutenable : Vibroboy là ou pas?!... Il bute sur le corps de Brigitte criblée de balles, pas de trace du criminel.
 
 

FRANCIS

 AAAAAHHHH !!!
 
 

Francis tente de se reprendre... Regard circulaire : personne... Il s'élance dans le terrain vague, vers le cyclo de Léon...

Francis se rue dans une course désespérée vers l'engin... qu'il tente de démarrer en pédalant. Le moteur est récalcitrant...
 
 

Une trouée de terre - le monticule d'une taupe dans un cartoon, la terreur des "Dents de la Mer"- se rapproche de Francis qui redouble d'énergie... La tête de Vibroboy surgit du sol et laboure la terre en direction de Francis. C'est terrifiant!

On croit Francis sauvé quand le cyclo démarre mais... la main de Vibroboy surgit du sol et bloque la roue... le moteur s'emballe, le moteur fume... la main lâche la roue subitement provoquant un effet de propulsion incontrôlable... Il traverse le terrain sur une roue arrière épique. Après ce rodéo, Francis s'écrase contre sa caravane...
 
 

Vibroboy s'échappe d'un rideau de fumée pour se présenter, sadique au possible, devant Francis en piteux état mais qui trouve encore une ressource pour sauver sa peau en chantant "Parlez moi d'amour"...
 
 

La cadence de frappe du marteau piqueur ralentie. Vibroboy semble se laisser attendrir par ce subterfuge.
 
 

VIBROBOY

 SURTOUT PETIT, T'ARRETES

PAS DE CHANTER!!!
 
 

Francis braille de plus belle. La caméra s'éloigne sur cet étrange chantage. Mixage de "Parlez moi d'amour" chanté par une innocente chorale.

NOIR. GENERIQUE.

5 - Le story-board est une petite bande dessinée du film

Le story-board est une grille de dessins représentant les images successives avec les dialogues et le type du plan et du mouvement de caméra utilisé ainsi qu'une description de l'action.

Titre :           Actions Textes Musique Ambiance
     plan n°  
description de  l'action filmée

   

dessin de la scène au début du plan


dessin de la scène à la fin du plan

dialogues, voix off...
   

Pour en savoir plus, consultez le très intéressant site :

http://www.multimania.com/creatyon/video/scenar/
http://www.multimania.com/creatyon/video/scenar/scenario.htm

d'où sont extraites ces informations.

À VOS STYLOS, PLUMES ET CRAYONS !