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Patrimoine Militaire Canadien
Table des Matières


CHAPITRE 1
Une défense quasi autonome (1871-1898)
CHAPITRE 2
Menaces intérieures et extérieures
CHAPITRE 3
La cristallisation des enjeux
Les Canadiens en Afrique du Sud
Les Canadiens au combat
Le bilan
La vie militaire canadienne après l'Afrique du Sud
Le Conseil de la Milice
Le Canada et le lien impérial
La Loi navale
Les Canadiens français dans les forces de défense
CHAPITRE 4
Un siège interminable
CHAPITRE 5
D'une guerre mondiale à une autre (1919-1943)
CHAPITRE 6
Le tournant (1943)
CHAPITRE 7
De la guerre froide à aujourd'hui
ANNEXE A
Armement et expérience du temps de guerre
ANNEXE B
Références

    
CHAPITRE 3 La cristallisation des enjeux

    
    
La Loi navale ( 8 pages )

    
    
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La création de la Marine royale du Canada
    
    
    
Matelot du NCSM Niobe de la Marine royale du Canada de 1910 à 1920.
Matelot du NCSM Niobe de la Marine royale du Canada de 1910 à 1920.
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Bien qu'elle ait été acceptée dès le 4 mai 1910, cette loi déclenche le dur débat national dont Laurier avait vu l'ombre dès son arrivée au pouvoir, en 1896.  Quatorze ans plus tard, protégeant les intérêts canadiens, il avance avec précaution.  Les deux premiers navires canadiens de Sa Majesté (NCSM), le Niobe et le Rainbow, sont utilisés pour les patrouilles des zones de pêche et pour l'entraînement.

Le recrutement des Canadiens étant toujours difficile, ce sont surtout des marins issus de la Royal Navy qui accepteront d'y servir.  Du côté des impérialistes, on dénigre cet effort minimal jugé à peu près inutile à la mère patrie en cas de danger.  Le Niobe et le Rainbow étant dépassés sur le plan technologique et en fin de carrière, on les qualifie de Tin-Pots ou pots de fer blanc.  De leur côté, les nationalistes parlent d'une marine d'opéra bouffe.  Le Rainbow, un croiseur construit en 1890, avait été retiré du service actif en 1905 parce qu'il était dépassé.  Le Canada l'acquiert au prix de 243 000 $.  Plus moderne, le Niobe coûte 1 075 000 $, mais il doit subir de coûteuses réparations.  D'après les nationalistes, cette petite marine, peu menaçante au combat, n'était que la partie visible de l'effort considérable et illimité que le Canada pourrait être amené à fournir en cas de guerre européenne.  Pour cela, la Loi navale était honnie.

D'autres opposants s'expriment.  Ainsi, en 1913, Christopher West écrit dans Canada and Sea Power que les politiciens canadiens sont hypocrites.  La petite marine canadienne est dangereuse et entraînera notre pays dans toutes sortes de guerres.  Pour lui, le Canada aurait plutôt intérêt à envoyer une mission de pacifistes en Europe pour y calmer les esprits 54.  En passant d'une Milice navale à une minuscule Marine canadienne subordonnée à la Marine impériale, Laurier perd à la fois sur les plans national et impérial 55.

La Loi navale est claire en ce sens qu'elle permet au gouverneur en conseil de mettre la force navale en service actif en raison de circonstances critiques.  Il peut aussi la placer à la disposition de Sa Majesté pour servir dans la Royal Navy.  D'où les craintes nationalistes justifiées par une déclaration de Wilfrid Laurier, en plein cœur du débat, à l'effet que, quand la Grande-Bretagne est en guerre, le Canada l'est aussi.  En fait, il n'y a pas d'espace pour une politique étrangère canadienne indépendante.  Plusieurs des menaces adressées à la Grande-Bretagne, celle du Soudan, en 1884-1885, par exemple, n'en sont absolument pas pour le Canada.  D'autre part, les nationalistes, dirigés par Henri Bourassa, qui va fonder Le Devoir en 1910, disent que les États-Unis sont le seul véritable ennemi potentiel du Canada.  Or, la Grande-Bretagne est prête, afin d'éviter quelque conflit que ce soit avec ce pays, à tous les accommodements, lesquels ont déjà fait perdre au Canada de vastes territoires lors de litiges avec les Américains 56.  « Exception faite d'une agression asiatique qui ne sera possible qu'avec le consentement des États-Unis, nous n'avons à craindre que les guerres que l'Angleterre voudra bien nous faire retomber sur le dos 57...  »

La Loi navale ne fait donc pas l'unanimité.  La région de l'Atlantique préconise le statu quo alors que celle du Pacifique serait favorable à une aide monétaire à l'Amirauté.  L'Ontario, toutefois, soutient Laurier.  La loi est aussi attaquée pour son coût trop élevé, que les nationalistes estiment à 20 millions de dollars.  Pour leur part, les impérialistes soutiennent qu'un déboursé annuel d'environ 18 millions de dollars est excessif par rapport à ce que le Canada obtient en contrepartie.  Il serait donc plus utile de donner ces 18 millions à la Grande-Bretagne qui en retirerait plus que deux vieux navires inutiles et quelques centaines de marins.  Cette solution est d'ailleurs celle que préfèrent désormais les Britanniques.  Cela dit, le gouvernement maintient le cap qu'il a choisi et tout est fait, durant l'été 1910, avant que les deux croiseurs soient officiellement remis au Canada (21 octobre 1910), pour que ceux-ci et leurs équipages puissent être intégrés à la Royal Navy en cas de nécessité 58.

    
    
Images additionnelles
    
    
Recrues du Service naval du Canada en novembre 1910. Publicité pour le tabac «Twin Navy» vers 1911      
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  Dernière mise à jour: 2004-06-20 Top of Page Avis importants