VEVEY Assemblée générale de l’Association des photographes professionnels
suisses (PpS) samedi.
Les photographes alémaniques souhaitent la relégation de l’apprentissage
L’Association des photographes professionnels suisses (PpS) s’est réunie en assemblée samedi Ã
Vevey. Elle a estimé nécessaire la réforme de la formation de photographes et entend d’ici quelques
années remplacer l’actuel apprentissage par un cursus proposant un brevet fédéral. Dans
l’association, les votes ont été clairs: les représentants romands se sont prononcés pour le maintien
de la forme actuel de l’apprentissage, alors qu’Alémaniques et Tessinois ont soutenu le projet
tertiaire, qui franchit une étape supplémentaire. Du côté de l’Ecole de photo de Vevey, l’inquiétude
n’est pas de mise face à ce risque de disparition.
Les photographes de la PpS se sont retrouvés samedi au Musée de l’appareil photo à Vevey.
Debout le président Roberto Raineri-Seith.
LAURENT DONZEL
Est-ce la voie vers la fin de l’apprentissage en photographie? Si ce n’est pas (encore) le cas, cela en prend
en tout cas le chemin. «Nous souhaitons répondre aux exigences du métier qui évolue au point de vue
technologique et économique, explique Roberto Raineri-Seith, président de l’association PpS. Notre
organisation est persuadée qu’un apprentissage traditionnel n’est plus en mesure de répondre à ces
exigences.» La nouveauté: une formule dite «tertiaire» combinant modules théoriques, marketing ainsi que
travail en diverses entreprises. Le tout prenant trois ans au minimum, et sanctionné par un examen pris en
charge par l’association PpS, une nouveauté. Reste que cette formule ne séduit pas les photographes
romands, dépassés par le vote: «Nous émettons aussi des réserves quant aux capacités financières de
l’association pour cette prise en charge, explique Yves Ryncki, responsable de la section romande de
l’association. De plus, le coût est supérieur pour l’apprenti. Le projet est donc plus élitaire.» En arrière-fond,
ce sont aussi des visions différentes du métier de photographe qui s’affrontent: artisan pour les uns, créateur
d’images, «photo-designer», pour les autres.
Pas d’inquiétude à la direction de l’Ecole de Vevey
Même si elle condamne une formation — l’apprentissage — dispensée à l’Ecole de photographie de Vevey,
la PpS souligne vouloir «collaborer étroitement avec la filière de renom de formation des photographes Ã
Vevey». «C’est vrai qu’il y a une résistance en Romandie, poursuit Roberto Raineri-Seith, mais nous
pensons que l’Ecole de Vevey a tout à fait sa place dans notre projet.» Un avis partagé par le directeur
Michel Berney: «C’est une remise au goût du jour du brevet fédéral. L’Ecole de Vevey est ainsi prête Ã
collaborer en proposant des modules.»