À
l'apparition de l'Atari 520ST, beaucoup de jeux sortent
qui sont des conversions des 8-bits, ainsi que quelques
nouveautés spécial 16-bits, mais qui ne tirent pas
partie des capacités du micro (ST-Protector ou Lands
of Havoc en sont de bons exemples). Cependant,
des jeux plus intéressants et surtout mieux réalisés
font vite leur apparition. Je me souviens des premiers
jeux de Psygnosis qui ont vite défrayé la chronique
par leur packaging extraordinaire et leur réalisation
à tomber par terre : Barbarian, Deep
Space, Terrorpods parmi
les premiers (je ne parle pas de Brattacas,
dont la réalisation était à mon avis assez moyenne).
| La
boîte du jeu, avec en fond une illustration
signée Roger Dean qu'on trouve également
sur la pochette d'un album live de Steve Howe
(guitariste de Yes, un groupe qui a souvent
fait appel à Dean sur ses pochettes),
intitulé "Not necessarily accoustic",
et dont les crédits mentionnent cet
emprunt par un "Hello Psygnosis". |
La
présentation
Claque
visuelle à l'époque, Barbarian (à ne pas confondre
avec son homonyme de chez
Palace Software) propose un combat comme on n'en
avait jamais vu : diriger un barbare à la souris.
Extension toute nouvelle apparue sur les micros grand
public avec l'Apple Lisa, puis le Mac (pas vraiment
considérés à l'époque comme des machines de jeu),
la souris apparaît sur le ST puis sur l'Amiga. Jouer
à la souris ? Inconcevable ! Et pourtant,
Psygnosis a tenté le pari, et l'a réussi.
| |
Le
logo Psygnosis si connu. | L'écran
d'accueil. |
Au
démarrage du jeu, l'écran de présentation Psygnosis
permet de se faire une idée du travail graphique.
Décidément, ça en jette ! Ensuite le barbare apparaît,
c'est l'écran d'accueil qui reste un court instant.
Puis (sur Amiga) une intro intermédiaire avec le barbare
brisant ses chaînes s'intercale : on en retient surtout
le coup de tonnerre retentissant au moment où l'épée
du barbare s'abat ! Enfin, l'écran reprenant le dragon
de la boîte s'affiche, permettant d'admirer les couleurs
et les dégradés très fins.
|
L'écran
de présentation. Toujours tiré de la boîte
et toujours superbe... (version Amiga) |
Les
commandes
Le
barbare commence sur un écran vide. Au moins il ne
risque rien ! On
va pouvoir prendre le temps de regarder les boutons
qui servent à le piloter.
| |
Les
commandes principales... | ...
et les commandes secondaires. |
Les
4 premiers boutons servent au déplacement proprement
dit, et le 5ème sert à arrêter le barbare. Ensuite
on trouve le saut, la course, l'attaque, la défense
(ou saut périlleux arrière) et la fuite. La fuite
est à n'utiliser qu'en cas d'urgence : le barbare
fait demi-tour en criant "Heeelp" et lâche toutes
ses armes. Par
ailleurs, en cliquant sur le bouton droit, on accède
à l'autre partie des icônes : ramasser, poser et changer
d'arme (on aura au final l'épée du début, un arc avec
des flèches, et un bouclier - indispensable !). On
a aussi le temps écoulé, très important pour la seconde
partie du jeu, et le nombre de vies et de flèches
restantes.
Attention
: le barbare répond parfaitement aux commandes mais
avec un petit temps de réaction, ce qui fait qu'il
est des fois difficile de faire une manipulation au
pixel près. De plus de nombreux écrans proposent des
reliefs (des escaliers par exemple), et certaines
animations ne peuvent se terminer dessus : il faut
donc attendre que le barbare quitte la zone pour qu'il
puisse effectuer l'action suivante (s'arrêter sur
un escalier est impossible). Au
final, la manipulation est assez étonnante mais on
s'y fait. Il faut un peu de temps mais le challenge
est suffisamment intéressant pour se forcer un petit
peu.
Comme
je le disais plus haut, le barbare ne risque rien,
mais la fuite au premier écran lui est interdite :
|
Hééé
non, pas par là. |
Alors
si on ne peut pas repartir... Faut y aller !
Le
jeu
Ce
qui vous attend, c'est une suite d'écrans fixes, dans
lesquels se trouve au moins un piège ou un monstre,
voire les deux... ou même davantage ! Ce qui signifie
qu'il faudra se farcir tous les pièges du jeu au moins
une fois pour savoir où ils se trouvent, et mémoriser
le parcours en entier.
| | |
Le
monstre ne bouge pas. | On
avance, le monstre attaque. | Mais
on le tue et il disparaît. |
Et il y en a des écrans : au moins une bonne cinquantaine.
| |
Un
piège sournois va écraser le barbare. | Solution
: sauter entre les piliers ! |
Vous allez devoir vous battre contre des monstres très variés. La plupart sont des humanoïdes avec des épées, d'autres sont des bestioles que je me refuse à décrire (comme la "vrilleuse à pattes"). Dans tous les cas, le principe est simple : il faut les toucher avec votre épée avant qu'eux vous touchent. Il faut ainsi prévoir le temps de mouvement, ce qui signifie : taper un peu à l'avance.
| |
Quelques
exemples d'adversaires... | ...
plus ou moins humanoïdes. |
Des fois, vous aurez même la surprise de voir une créature vous tirer dessus à l'arc depuis une trappe. La première fois, ça surprend.
| |
D'autres
bestioles comme la "vrilleuse à pattes"... | ...
ou qui ne ressemblent à rien. |
Les pièges sont plus sournois. En général, ce sera le plafond qui vous tombe dessus sans prévenir, ou alors le sol qui s'effondre sous vos pas. Évidemment, vous allez devoir vous faire avoir au moins une fois avant de savoir où sauter. Quelques variantes sont parfois malvenues : le trou au début de l'écran suivant. Il n'y a rien de pire que de n'avoir pas pu s'arrêter à temps : le barbare fait une chute qui peut aller jusqu'à 4 écrans de haut et s'écrase douloureusement sur les stalagmites.
| |
Le
piège par excellence : tout s'écroule sous
l'arc. | Le
fameux tourniquet. |
Il
vous faudra du temps et de la patience pour arriver
à trouver Necron, tout au bout du parcours... Et
le détruire ! Et après... non, ce n'est pas fini
: il faut rentrer à la maison, soit refaire tout
le parcours à l'envers. Avec les monstres qui vous
attendent à nouveau (sauf le dragon je crois). Et
en plus le temps est compté.
|
Necron
himself. Très susceptible, et rigole comme
un malade. |
Haha,
vous croyiez qu'il était facile ce jeu ?
La
réalisation
Le
jeu, s'il est beau graphiquement, n'est pas exempt
de bugs. Principalement au niveau de l'animation
du barbare : Parfois il est à 50 cm au dessus des
escaliers (à l'échelle du jeu, hein !), d'autres
fois on peut passer sur des niveaux différents (le
cas de l'arc en est le meilleur exemple)... De plus,
l'animation elle-même est très "diaporama" : 4 à
6 images/seconde. Ce n'est pas très frappant, sauf
quand le barbare tombe dans une crevasse. Trois
fois pendant le jeu, les couleurs principales changent
légèrement, pour briser le monotonie. Je me souviens
du temps de chargement à ce moment-là...
| |
Le
chevalier en armure. | Le
barbare qui "vole" au-dessus des escaliers. |
Le son, lui, est bluffant. Pas de musique, mais des digitalisations de bonne qualité. À l'époque, c'était une première. De plus, la voix du barbare est excellente, elle laisse présager le vide qu'il a dans le crâne (surtout quand on ramasse un objet : on a vraiment l'impression qu'il a fait un pas sur la Lune ! :-) ) Les sons des ennemis sont plus traditionnels, mais aussi bien faits.
| |
Rien
de spécial près de la flèche ? | Erreur
! Un serpent vient vous mordre. |
Au
final, on se retrouve devant un jeu qui a montré les
vrais débuts des 16-bits. Pas évident à manier, mais
superbe et prenant. Répétitif évidemment, mais on
est toujours prêt à continuer pour savoir ce qu'il
y a à l'écran suivant. La durée de vie est courte
: l'aller-retour se fait en moins d'une heure.
Astuces
de jeu
Il
faut faire le parcours aller, détruire Necron et son
cristal, puis remonter ! Alors le mieux est de faire
l'aller en marchant, sans se presser. Au retour, le
temps qu'on a mis pour faire le trajet passe en compte-à-rebours,
aussi il vaut mieux se dépêcher et courir ! Par contre,
courir à l'aller est dangereux : ce serait dommage
de perdre pour une dizaine de secondes en remontant...
| |
Attention,
ce n'est pas un tas de cailloux. | Attention
aussi, les mages attaquent à distance. |
Se
baisser est primordial. Est-ce un bug ? Je ne l'ai
jamais su. En tout cas, aucun adversaire ne peut vous
atteindre quand vous vous baissez. À utiliser notamment
à l'écran du chevalier pour ramasser les flèches (attention
: l'arc est factice !) et à l'écran du monstrueux
tourniquet qui a fait cauchemarder la plupart des
joueurs.
|
Na
na nère ! Même pas mal !! |
Le
dragon est résistant. Le plus simple est de prendre
l'arc et de lui envoyer 2 flèches avant qu'il ne vous
lance une boule de feu.
|
Haaaaa...
Le dragon ! |
Le
bouclier est le seul moyen de gagner : il faut renvoyer
à Necron les boules de feu qu'il vous lancer. Trouver
le bouclier ? Facile : il se trouve dans un "bord"
du monde, peu après le dragon, mais prenez garde à
la statue qui ne vous laissera pas passer facilement.
Trouver Necron ? Facile : il est au bout.
|
La
statue et le bouclier. Sauter est le seul
moyen de passer. |
Enfin,
pour tricher (je n'aime pas ça mais bon : je comprends
qu'on s'énerve à essayer et se planter), voici le
code qui rend invulnérable : 04-08-59, à taper pendant
le jeu. Attention, il est impossible de détruire Necron
une fois qu'il a été activé.
|
Le
plan. Cliquer dessus lancera une version plus
volumineuse (832ko) mais plus propre (4800x1656). |
J'ai
réussi à finir le jeu UNE FOIS sans tricher. J'ai
eu un bol monstre. Mais qu'est-ce que j'étais content
!
Barbarian
fut testé :
- dans le Tilt n°46 d'Octobre 1997 (16/20)
;
- dans le Gen4 n°1 d'Octobre 1987 (95%).
JPB